EN POLYNESIE FRANÇAISE
2
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EN POLYNESIE FRANÇAISE
Toute action du pouvoir adjudicateur, c'est-à-dire l’acheteur public en tant que personne
morale, doit être guidée par les grands principes de la commande publique. Le 23 juin 2003,
le conseil constitutionnel a reconnu une valeur constitutionnelle aux « principes de la liberté
d’accès à la commande publique, d’égalité de traitement des candidats et de transparence des
procédures » qui découlent selon lui des articles 6 et 14 de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de 1789.
L’autre conséquence de la liberté d’accès à la commande publique est que les entreprises
privées peuvent tout à fait se trouver en concurrence avec des personnes publiques, des
associations, qui peuvent soumissionner à un marché public.
En revanche, lors de l’analyse des offres, le pouvoir adjudicateur a l’obligation de replacer
tous les candidats dans des conditions de mise en concurrence égales (ex. en réimputant les
charges dont un candidat serait exonéré de par son statut par exemple).
3
3- La transparence des procédures
L’impartialité
Tout candidat à un marché public doit être en mesure d’obtenir la preuve de l’impartialité
de l’acheteur public :
- en cours de procédure, la consultation doit faire l’objet d’une traçabilité ;
- le candidat évincé a la possibilité d’obtenir les informations sur le titulaire du marché,
le montant auquel il a été attribué, et accéder à certaines pièces de la consultation
(sous couvert du secret industriel et commercial), devenues à la signature du contrat
des documents administratifs.
Nécessaire anticipation des questions (avant la date limite fixée, et par écrit)
En cas de doute d’un candidat sur le contenu du cahier des charges, l’égalité de traitement
entre les candidats suppose que la question soit posée par écrit au pouvoir adjudicateur
(principe de traçabilité) de sorte qu’elle puisse apporter la même réponse à tous les candidats.
Ceci suppose d’anticiper : pour la bonne gestion de la procédure, le pouvoir adjudicateur pose
en principe une date limite au delà de laquelle il n’est plus possible de poser de questions.
4
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EN POLYNESIE FRANÇAISE
L’article 1er du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française définit les marchés publics comme étant « des contrats passés, dans les
conditions prévues au présent code, par les collectivités publiques en vue de la réalisation de
travaux, fournitures et services ».
Pour le Conseil d’Etat, les marchés entrant dans le champ d’application du code des
marchés publics sont des contrats administratifs, relevant des juridictions administratives.
Dans un marché public, les intéressés s'engagent à respecter les clauses administratives,
techniques et économiques qui constituent ce contrat.
L’article 254 du CMP prévoit que les marchés font l’objet d’un acte d’engagement établi
en un seul original. En effet, la soumission, dans les marchés par adjudication, l’offre, dans
les marchés sur appel d’offres, sur appel d’offres collectif, sur appel d’offres avec concours et
dans les marchés négociés, sont établies sous forme d’un acte d’engagement souscrit par les
candidats au marché.
Par ailleurs, les pièces constitutives d’un marché mentionnent au moins (article 255 du
CMP) :
- L'indication des parties contractantes ;
- La définition de l'objet du marché.
- La référence aux articles et alinéas du chapitre II du code des marchés publics en vertu
desquels le marché est passé ;
- L'énumération par ordre de priorité des pièces incorporées dans le contrat ;
- Le prix ou les modalités de sa détermination ;
- Le délai d'exécution du marché ou la date de son achèvement ;
- Les conditions de réception et, le cas échéant, de livraison des prestations ;
- Les conditions de règlement ;
- Les conditions de résiliation ;
- La date de notification du marché ;
- Le comptable public assignataire chargé du paiement.
La référence aux articles en vertu desquels est passé le marché (3° de l’article 255 du
CMP) est importante car elle annonce la procédure suivie :
5
Les types particuliers de marchés sont :
- Marchés à bon de commande (article 273 du CMP) ;
- Marchés fractionnés (article 274 du CMP) ;
- Marchés en régie (article 278 du CMP).
Pour rappel, les délégations de service public sont encadrés en Polynésie française par la
Loi du pays n° 2009-22 du 7 décembre 2009 et par ses arrêtés d’application n° 2298 et n°
2299.
1
Article LP1 n° 2009-22 du 7 décembre 2009 relative au cadre réglementaire des délégations de service public
de la Polynésie française et de ses établissements publics.
6
• par son objet, portant sur l’exécution du service public, et par le mode de rémunération
du cocontractant de l’administration2,
• cette rémunération devant être substantiellement assurée par le résultat de
l’exploitation du service3.
2
CE, 22 mars 2000, Epoux Lasaulce
3
CE, 15 avril 1996, Préfet des Bouches-du-Rhône et 30 juin 1999, SMITOM
4
CE, 15 juin 1994, Syndicat intercommunal des transports publics de la région de DOUAI
7
Ce code des marchés publics applicable en Polynésie française comprend cinq livres. Les
collectivités locales ont à connaître principalement le livre III traitant des marchés publics
conclu au nom des collectivités locales et de leurs établissements publics.
L’article 318 du CMP précise que les cahiers des charges déterminent les conditions dans
lesquelles les marchés sont exécutés. Ils comprennent notamment :
8
Les cahiers des clauses techniques particulières (CCTP) fixant les dispositions
techniques nécessaires à l'exécution des prestations prévues au marché.
Ces CCTP décrivent en principe plus précisément les ouvrages à réaliser (en
particulier les matériels et matériaux à utiliser) et définissent les modalités de leur exécution.
Ces documents sont essentiels pour une bonne compréhension des travaux à effectuer,
permettant ainsi une exacte estimation de leur coût.
Outre l’acte d’engagement exigé par l’article 254 du CMP et les cahiers des charges visés
à l’article 318 du CMP, certaines procédures doivent obligatoirement comporter un avis de
publicité (dit avis d’adjudication pour les marchés conclus par adjudication, avis d’appel de
candidatures pour les marchés sur appel d’offres et avis de consultation collective pour les
marchés sur appel d’offres collectif) mentionnant certaines informations (se reporter à la
fiche 5). En effet, quel que soit le support de publicité choisi, des informations minimales
doivent obligatoirement être portées à la connaissance des candidats potentiels. Ainsi, doivent
toujours être mentionnés : l’identité et les coordonnées de l’acheteur, l’objet des prestations
envisagées, les critères d’attribution du marché et, le cas échéant, leurs conditions de mise en
œuvre5.
En pratique, pour les marchés conclus sur appels d’offres, cet avis de publicité est parfois
complété par un règlement de consultation appelé aussi « règlement particulier de l’appel
d’offres (R.P.A.O) », qui définit :
- les divers intervenants dans l’opération (maître d’ouvrage, conducteur d’opération,
maître d’œuvre, contrôleur technique, etc…)
- le mode de réalisation des travaux (décomposition en tranches et en lots séparés),
- les critères de sélection des offres,
- le mode de présentation des offres,
- les conditions d’envoi ou de remise des offres.
- Le pouvoir adjudicateur désigne la personne morale qui passe les marchés. C’est le
représentant légal de la collectivité qui prépare les marchés et choisit les attributaires de ces
derniers. Dans la pratique, ce représentant légal est parfois dénommé personne responsable
des marchés (PRM).
5
Conseil d’Etat Sect., 30 janvier 2009, Agence nationale pour l’emploi, n° 290236
9
- Le maître d’ouvrage est la collectivité pour laquelle est réalisée la construction.
- Le maître d’œuvre, (MOE) désigne la personne chargée d’élaborer le projet et d’en suivre
l’exécution. Lorsque la collectivité ne peut remplir elle-même cette tâche, elle s’adresse à un
tiers privé (architecte et bureau d’études) ou public (exemple : services techniques de
syndicat, DIPAC…).
- Les assistants au maître d’ouvrage (AMOA ou AMO) ont pour mission d’aider le maître
d'ouvrage à définir, piloter et exploiter, le projet réalisé par le maître d'œuvre. Les assistants ont un
rôle de conseil et de proposition, le décideur restant le maître d'ouvrage. Ils facilitent la coordination
de projet et permettent au maître d’ouvrage de remplir pleinement ses obligations au titre de la gestion
du projet.
- Le contrôleur technique est chargé de veiller au respect des règles de construction dans le
bâtiment. L'intervention d'un contrôleur technique est obligatoire pour les bâtiments recevant
du public, renfermant des locaux à sommeil (type internats d'école, hôtels, maison de retraite,
hôpitaux) ainsi que pour les bâtiments d'une certaine taille (par exemple les magasins
alimentaires de plus de 300m², cinémas de plus de 200 places...).
Le contrôleur intervient dès le dépôt du permis de construire jusqu'à la réception des travaux.
10
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EN POLYNESIE FRANÇAISE
Principe Les décisions prises par le maire par délégation du conseil municipal ont valeur de
délibération.
11
délégation sont soumises aux règles de consultation. Le conseil municipal peut
contrôle et de publicité. en effet à tout moment décider que la
signature du marché ne peut intervenir
qu’une fois connus l’identité de
l’attributaire et le montant du marché (CE,
13 octobre 2004, Commune de
Montélimar, req. n° 254007).
Les avenants aux La délégation peut autoriser le maire à La délégation « spécifique » prise en
marchés signer tous les avenants d’un montant amont ou en aval de la procédure de
inférieur à 5% aux marchés publics passation ne concerne que les marchés
concernés par ladite délégation. publics et non leurs avenants éventuels.
Une délibération est donc nécessaire
pour l'adoption de chacun des
avenants.
Article 256 et suivants du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française
Les principes
Un marché peut être passé avec une personne physique, une entreprise, une société, un
bureau d’études, une société coopérative ouvrière de production (article 260 du CMP), un
cabinet d’architecture ou d’audit, un conducteur d’opération privé, un contrôleur technique,
etc.
12
Le titulaire peut sous-traiter une partie du marché (article 257 CMP).
Le texte de référence
Article 282, 299 et 303 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française.
Les principes
13
effectuer le contrôle de conformité6. d’offres. La composition de la - 6 représentants au maximum des
commission est soumise à organismes constituant le
l’approbation de l’autorité groupement, qui élisent le président
compétente pour approuver le parmi eux ;
marché. Cette autorité peut - deux représentants du ministre de
prescrire la désignation de l’équipement ;
membres choisis par elle ou Le trésorier payeur général ou son
récuser un ou des membres représentant ;
proposés. - 3 personnalités désignées par le
haut-commissaire en raison de leur
compétence.
Rôle Le bureau d’adjudication procèdent à La commission s’assure que les Le jury donne un avis sur
l’ouverture des enveloppes contenant offres des entreprises sont l’allocation des primes,
les soumissions, délibèrent, arrêtent parvenues dans les délais récompenses ou avantages (art. 305
la liste des candidats admis et impartis, procède à l’ouverture du CMP).
attribue le marché au des enveloppes, élimine les Lorsque le concours porte à la fois
soumissionnaire qui a remis le prix le offres non recevables et non sur l’établissement d’un projet et
plus bas. conformes à l’objet du marché et son exécution ou seulement sur
Par ailleurs, il fixe un prix maximum choisit librement l’offre qu’elle l’exécution, l’attribution du marché
au-delà duquel aucune attribution ne juge la plus intéressante. est prononcée après avis du jury
pourra être prononcée (art. 306 du CMP).
Procès Les résultats de chaque adjudication Le procès verbal des opérations Le jury dresse un procès verbal
verbal sont constatés par un procès-verbal d’ouverture dressé par la dans lequel il relate les
relatant les circonstances de commission n’est pas public et circonstances de son examen et
l’opération. donc non communicable aux formule son avis motivé (art.307 du
S’il s’agit d’une adjudication candidats. CMP).
restreinte, les délibérations du bureau
ne sont pas publiques (contrairement
à une adjudication ouverte).
Article 275 alinéas 1 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française.
Les marchés doivent, d'une part préciser le mode de détermination (ou d'établissement)
des prix, d'autre part indiquer comment sera prise en compte l'évolution des conditions
économiques durant la période d'exécution du contrat. Il convient alors de bien distinguer
différentes notions et principalement celles de prix économique et de prix de règlement.
6
Lorsque la réglementation impose le concours d’un tel service ou lorsque l’adjudication porte sur des travaux
subventionnés par l’Etat.
14
• Prix économique
Cette notion désigne la prise en compte (ou non) de l'évolution des facteurs
économiques durant l'exécution du contrat.
Le marché doit indiquer si les prix figurant initialement dans le contrat seront modifiés par
l'application d'une clause contractuelle de variation des prix destinée à prendre en compte
l'évolution des conditions économiques.
• Prix de règlement
L’article 275 du CMP prévoit que les prestations faisant l’objet d’un marché sont
réglées soit par des prix unitaires appliqués aux quantités réellement livrées ou exécutoires,
soit par des prix forfaitaires.
Il indique également que le prix est ferme lorsqu’il ne peut-être modifié à raison des
variations des conditions économiques : dans le cas contraire, les conditions de
détermination du prix de règlement sont expressément prévues par le marché.
• Prix forfaitaire
Le prix est déterminé par le soumissionnaire sur la base d'une obligation de résultat.
Quelles que soient les quantités mises en œuvre, le paiement restera forfaitaire.
Est forfaitaire tout prix qui rémunère le titulaire pour un ensemble de prestations, un
ouvrage ou une partie d’ouvrage dans le marché.
• Prix unitaire
Le prix unitaire désigne le prix d'une prestation déterminée à l'unité : mètre linéaire, m3,
tonne...
Le montant de règlement du marché s'obtient en multipliant les prix unitaires affectés
éventuellement d'un rabais ou d'une majoration contractuelle, par les quantités effectivement
livrées ou exécutées.
Est unitaire tout prix qui sera multiplié par la quantité effectivement livrée ou
exécutée pour déterminer le montant du règlement.
• Prix ferme
Le prix ferme doit être adopté lorsque cette forme de prix n'est pas de nature à faire
encourir des risques majeurs au titulaire ou au pouvoir adjudicateur au regard de l'évolution
raisonnablement prévisible des conditions économiques durant la période de réalisation des
prestations.
15
En général, un prix ferme est adopté lorsque le délai d'exécution est bref ou la livraison
effectuée en une seule fois.
Il est possible de prévoir une actualisation du prix si un délai (supérieur à trois mois par
exemple) s’écoule entre la date à laquelle le candidat a fixé son prix dans l’offre et la date de
commencement d’exécution des prestations. Dans ce cas, l’actualisation se fera à conditions
économiques correspondantes à une date antérieure de trois mois à la date de début
d’exécution des prestations.
• Prix révisable
L’article 272 du CMP précise que les prestations qui font l’objet des marchés doivent être
déterminées dans leur consistance et leurs spécifications avant tout appel à la concurrence ou
négociation.
Ont été, par exemple, considérés comme des manquements à la définition des besoins : la
sous-estimation des quantités du marché7, le renvoi de la définition de certains besoins à un
dispositif ultérieur8, la possibilité pour les candidats de proposer des « services annexes » non
définis9.
Par besoins du pouvoir adjudicateur, on entend, non seulement, les besoins liés à son
fonctionnement propre (ex : des achats de fournitures de bureaux, d’ordinateurs pour ses
7
CE 29 juillet 1998 Commune de Léognan, n° 190452
8
CE 8 août 2008, Région Bourgogne, n° 307143
9
CE 15 décembre 2008, Communauté urbaine de Dunkerque, n° 310380
16
agents, de prestations d’assurance pour ses locaux, etc..), mais également les besoins liés à
son activité d’intérêt général et qui le conduisent à fournir des prestations à des tiers (ex :
marchés de transports scolaires).
Il est préférable que la définition des besoins prenne en compte les exigences du
développement durable et, en particulier, les exigences sociales et environnementales. Ces
exigences peuvent être appréhendées par référence à des labels.
- l’analyse des besoins fonctionnels des services sur la base, par exemple, d’états de
consommation ;
- la connaissance, aussi approfondie que possible, des marchés fournisseurs, la
distinction, y compris au sein d’une même catégorie de biens ou d’équipements, entre
achats standards et achats spécifiques ;
- et enfin, lorsqu’elle est possible, l’adoption d’une démarche en coût global prenant en
compte, non seulement, le prix à l’achat, mais aussi les coûts de fonctionnement et de
maintenance associés à l’usage du bien ou de l’équipement acheté. A ce titre, le
pouvoir adjudicateur peut prendre en compte des préoccupations de développement
durable.
Lorsque l’incertitude porte sur la quantité ou l’étendue des besoins à satisfaire, l’acheteur
peut faire usage du marché à bons de commande.
C’est sur la base d’une exacte définition des besoins que l’acheteur définit l’objet du
marché.
La forme du marché dépend des quantités prévues dans la commande, de la durée, des
fournisseurs et du mode d'établissement des prix.
Le texte de référence
Article 273 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la Polynésie
française.
Les principes
17
Une estimation du montant du marché peut néanmoins être portée dans l’avis (ou
d’adjudication, ou d’appel d’offres ou d’appel d’offres avec concours ou encore de
consultation collective). Il en résulte que les obligations de publicité et de mise en
concurrence devront être celles des procédures prévues au-dessus des seuils. La durée du
marché ne peut excéder 5 ans.
Le texte de référence
Article 274 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la Polynésie
française
Les principes
Chacun de ces lots peut donner lieu à un marché distinct. Les cahiers des charges précisent
le nombre, la nature ou l'importance de chaque lot et, le cas échéant, le nombre maximum de
lots pouvant être souscrit par un même soumissionnaire.
Il est ainsi possible de retenir pour chaque lot, la meilleure offre proposée par les
différents candidats. Certains lots peuvent être déclarés infructueux.
Ce type de marché peut s’avérer complexe dans sa mise en œuvre et nécessite donc une
coordination extrêmement précise de l’exécution des différents marchés.
Le texte de référence
Article 278 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la Polynésie
française
Les principes
Lorsque le marché comporte des prestations exécutées en régie, il doit indiquer la nature,
le mode de décompte et, éventuellement, la valeur des divers éléments qui concourent à la
détermination du prix de règlement.
Les exemples des marchés en régie sont nombreux, il peut s’agir des marchés passés pour
des travaux de démolition, d’entretien d’espace verts, d’ouverture des pistes, de location
d’engins…
18
Ces marchés doivent obligatoirement indiquer la nature, le mode de décompte et,
éventuellement, la valeur des divers éléments qui concourent à la détermination du prix de
règlement.
6- Le rapport de présentation
L’article 312 ter. du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française prévoit que tout projet de marché fait l’objet d’un rapport du représentant
légal de la collectivité ou de l’établissement public qui définit la nature et l’étendue des
besoins à satisfaire (a), expose l’économie générale du marché et son déroulement prévu, ainsi
que le prix envisagé (b) et motive le choix de l’entrepreneur ou du fournisseur (c).
On trouvera ici les informations sur les crédits ouverts au(x) budget(s) de la commune. Le
plus souvent un état des dépenses engagées sera joint pour justifier la disponibilité des crédits
sur le compte d’engagement de la dépense.
Il convient de préciser s’il s’agit d’un marché à lot unique ou d’un marché fractionné.
c- LE CHOIX DU TITULAIRE
Il est préférable d’expliciter le mode de consultation retenue (marché de gré à gré ou sans
formalisme ; marché négocié ; marché passé après appel d’offres).
D’autres critères liés à l’objet du marché peuvent le cas échéant être précisés à condition
qu’ils figurent dans l’avis d’appel d’offres.
19
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EN POLYNESIE FRANÇAISE
Les seuils fixés pour les marchés passés par les communes de la Polynésie française et
leurs groupements sont inscrits dans les textes ci-après :
- Le décret n°90-553 du 3 juillet 1990 arrête le seuil obligatoire de passation des
marchés communaux à 5 457 602 francs Pacifique TTC.
- Le décret n°95-1155 du 26 octobre 1995 établit à 12 734 405 francs Pacifique TTC
le montant maximum des marchés négociés. Au-delà de cette somme la procédure
d’appel d’offres doit être utilisée.
En dessous de 5 457 - Commande sans Article 321 du code Montant total des
602 FCFP formalités (factures, des marchés publics dépenses sur une
(environ 45 709 €) mémoires, devis…) (CMP) année pour un même
fournisseur, une
- Marché négocié même prestation, une
même inscription
- Marché sur appel budgétaire et une
d’offres même opération
A partir de 5 457 602 Marché négocié Articles 308 à 312 du Montant total de
(environ 45 709 €) CMP l’opération quelque
et en dessous de 12 soit sa durée
734 405 FCFP
(environ 106 655 €)
A partir de 12 734 Marché sur appel Article 295 à 300 du Montant total de
405 FCFP (environ d’offres CMP l’opération quelque
106 655 €) soit sa durée
20
2- Tableau des principaux modes de passation
Références Article 321 du CMP Articles 308 à 312 du Article 296 du CMP Articles 297 et 297 bis
textuelles CMP du CMP
Définition Le terme de « commande Les marchés sont dits L’appel d’offres (AO) est la procédure par
hors marché ou sans « négociés » lorsque laquelle l’autorité compétente choisit
formalité » est un terme de la l’autorité compétente l’attributaire sur la base de critères objectifs
pratique. On utilise aussi les engage, sans formalité, préalablement portés à la connaissance des
expressions de « lettre de les discussions qui lui candidats.
commande » ou marché de paraissent utiles et L’AO peut être ouvert, tout candidat peut alors
« gré à gré ». Le code utilise attribue ensuite remettre une offre ou restreint lorsque seuls
le terme de « travaux sur librement le marché au peuvent remettre des offres les candidats qui y
mémoire et achats sur candidat retenu. sont autorisés après sélection par l’autorité
facture ». compétente.
Les Les marchés, quel que soit Aucune procédure - La concurrence Idem appel d’offres
principes leur montant, sont soumis réglementaire n’est porte sur le rapport ouvert sauf que les
aux principes qui découlent imposée au maître qualité/prix entreprises doivent être
de l’exigence d’égal accès à d’ouvrage, sauf au - La sélection des préalablement agréées.
la commande publique (CE, minimum une mise en offres est
section, 30 janvier 2009, compétition écrite au entièrement libre
ANPE) moins sommaire. - Appel public à la
concurrence et
secret de la
sélection des
candidats
Les L’écrit n’est pas obligatoire Cette procédure est L’AO ouvert Cette procédure concerne
modalités de (article 250 et 321 in fine) strictement limitée aux permet un accès les travaux ou fournitures
mise en mais conseillé. cas prévus par les plus large des qui ne peuvent être
œuvre articles 312 et 312 bis. candidats à l’offre exécutés que par un
et fait jouer plus nombre limité
efficacement la d’entreprises, en raison de
concurrence leur nature, de leur
complexité ou de
l’importance de
l’outillage à utiliser ainsi
que pour les marchés
exigeant des études
préalables trop coûteuses
pour certaines entreprises.
Cas Uniquement pour les Conditions Usage généralisé Usage exceptionnel
d’application commandes inférieures au limitativement
seuil de 5 457 602 Fcfp. énumérées dans le code
Remarques Ces marchés peuvent Maintien de la La concurrence Idem pour l’AO ouvert
dépassés le seuil, sans être concurrence, sauf porte à la fois sur le
pour autant soumis au impossibilité absolue, prix, la qualité et
contrôle de la légalité. Il en par consultation de les divers avantages
est ainsi des commandes de quelques entreprises. des propositions.
matières périssables.
21
3- Les autres modes de passation
Articles 280 à 293 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française.
Définition
Le défaut de cette procédure est que la collectivité ne peut pas s’appuyer sur d’autres
critères (délai d’exécution, qualité…).
Les caractéristiques
Pour évaluer le prix de chaque soumission, il convient de tenir compte du prix offert, mais
également de tous les éléments chiffrables qui viendront nécessairement augmenter les
dépenses.
Le choix de la procédure est libre et le pouvoir adjudicateur n'est jamais contraint à l'une
ou l'autre.
22
Articles 362 à 377 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française.
Intérêt
L’intérêt d’un marché sur appel d’offres collectif est de mettre en place des groupements
de commandes constitués de plusieurs communes ou établissements publics en vue de la mise
en œuvre d’une procédure de consultation collective.
Le principe
Un rôle majeur est attribué au coordonnateur. En effet, l’article 364 du CMP précise que
lorsque le principe d’un groupement de commande est décidé par la commission (prévue à
l’article 362) pour une ou plusieurs commande déterminées, le haut-commissaire, après avis
de cette commission, désigne un coordonnateur habilité à recevoir les adhésions et à procéder
aux opérations de consultation collective.
La commune ou l’établissement public qui donne son adhésion au groupement s’engage
par là même à contracter dans les conditions fixées avec le candidat retenu par le
coordonnateur et pour la quantité figurant au tableau des besoins.
La procédure
La consultation collective peut être employée quelle que soit la nature des prestations et
quelque soit le montant des commandes individuelles ou des commandes groupées.
Elle peut être ouverte10 (Article 372 et 372 bis), c’est le cas lorsqu'elle comporte un appel
public à la concurrence ou restreinte11 (Article 372 ter) lorsqu'elle ne s'adresse qu'aux
candidats que le coordonnateur décide de consulter dans les conditions prévues à l'article 372
bis.
L’offre
10
L'avis de consultation collective ouverte est, dans tous les cas, porté à la connaissance du public par une
insertion faite dans un journal habilitée à recevoir des annonces légales (se reporter à la fiche 5). Le délai de
réception des offres ne peut être inférieur à trente-six jours à compter de la date d'envoi de l'avis de consultation
collective à la publication. Ce délai peut être réduit à dix jours au moins, en cas d'urgence, par décision du
coordonnateur.
Si, pour un ensemble de consultations collectives que le coordonnateur prévoit de lancer au cours d'une période
de douze mois pour des prestations de même nature, le montant estimé des commandes à passer par l'un
quelconque des membres du groupement dépasse le seuil de 5454545 F cfp, la consultation collective restreinte
doit être précédée d'une procédure d’ appel public de candidatures.
11
En cas de consultation collective restreinte précédée d'un appel public de candidatures, le coordonnateur, sur
le vu du procès-verbal de dépouillement des offres de candidatures, arrête la liste des candidats admis à présenter
une offre.
Le délai accordé pour remettre les offres ne peut être inférieur à vingt et un jours à compter de l’envoi de l’avis.
En cas d’urgence, ce délai peut être ramené à dix jours au moins par décision du coordonnateur.
23
Suivant l’article 373 du CMP, l'offre à la consultation collective est le document par
lequel le candidat s'engage à traiter avec les membres du groupement, une fois que le
coordonnateur lui aura fait connaître que sa proposition a été retenue, dans les conditions
fixées par le cahier des charges.
Les plis contenant les offres doivent être envoyés par la poste et recommandés12. A leur
réception, les plis sont enregistrés, dans leur ordre d'arrivée, sur un registre spécial et doivent
rester cachetés jusqu'au moment de leur ouverture.
Ils sont ensuite ouverts par un bureau de dépouillement des offres (art. 374 du CMP).
L’acte d’engagement
Les marchés passés après consultation collective font l'objet, pour chaque adhérent, d'un
acte d'engagement établi en un seul original et conforme au modèle inséré au cahier des
charges (article 376 du CMP).
Fin de la procédure
Le coordonnateur indique à chaque adhérent, par l'envoi d'un certificat, les résultats de
l'appel d'offres collectif (article 377 du CMP). L'adhérent passe ses commandes en se référant
à l'appel d'offres collectif. Il joint le certificat à la facture lors du premier mandatement.
12
Toutefois, le cahier des charges peut en autoriser le dépôt dans une boîte à ce destinée.
13
Toutefois, le coordonnateur n'est pas tenu de consulter la commission départementale de coordination lorsque
le montant total présumé des commandes n'excède pas le triple du seuil au-dessous duquel, par mesure générale,
la passation d'un marché n'est pas obligatoire.
24
c) LE MARCHE AVEC CONCOURS
Articles 302 à 307 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française.
Le principe
La collectivité peut y recourir chaque fois que le conseil municipal décide que des motifs
d’ordre technique ou esthétique justifient des recherches particulières. Cette décision doit être
approuvée par le chef de la subdivision.
La procédure
La collectivité élabore un programme qui précise les besoins auxquels doit répondre
l’opération et, le cas échéant, la dépense maximale admise.
Les candidats admis à présenter une offre sont désignés par le jury de concours. Celui-ci
examine les offres, en dresse le procès verbal et formule un avis motivé à la collectivité, qui
décide du choix du lauréat.
L’objet du concours
Articles 308 à 312 ter. du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de
la Polynésie française.
Le marché négocié est exclu lorsque le montant total du marché excède 12 734 405 FCFP.
25
L’article 312 du CMP énumère toutefois certaines exceptions à ce principe. Cela suppose,
le plus souvent, une autorisation préalable de la subdivision administrative notamment
s’agissant :
- des travaux, fournitures ou services qui sont exécutés à titre de recherches, d’études,
d’essais, d’expérimentation ou de mise au point ;
- des travaux, fournitures ou services qui, après adjudication ou appel d’offres, n’ont fait
l’objet d’aucune soumission ou offre ou pour les quels il n’a été proposé que des soumissions
ou offres inacceptables ;
- de l’exécution des travaux, fournitures ou services, dans les cas d’urgence impérieuse
motivée par des circonstances imprévisibles ne permettant pas de respecter les délais prévus ;
- des besoins ne pouvant être satisfaits que par une prestation nécessitant l’emploi d’un
brevet d’invention, d’une licence ou de droits exclusifs.
L’article 312 bis du CMP prévoit que des marchés négociés peuvent être passés sans mise
en concurrence préalable lorsque l’exécution ne peut être réalisée que par un entrepreneur ou
un fournisseur déterminé. Il en est ainsi par exemple lorsque :
- les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation nécessitant l’emploi d’un
brevet d’invention, d’une licence ou de droits exclusifs détenus par un seul entrepreneur ou un
seul fournisseur.
- les besoins ne peuvent-être satisfaits que par une prestation qui, à cause de nécessités
techniques, d’investissements préalables importants, d’installations spéciales ou de savoir
faire ne peut être confiée qu’à un entrepreneur ou un fournisseur déterminé.
La mise en concurrence est garantie par une consultation écrite, au moins sommaire, des
candidats.
Néanmoins conformément à l’article 312 ter, tout projet de marché doit faire l’objet d’un
rapport du représentant légal de la collectivité ou de l’établissement public soumis, le cas
échéant, à l’autorité de tutelle qui :
- Définit la nature et l’étendue des besoins à satisfaire ;
- Expose l’économie générale du marché et son déroulement prévu, ainsi que le prix
envisagé ;
- Motive le choix de l’entrepreneur ou du fournisseur et expose, dans le cas des articles
309, 311, 312 et 312 bis, le déroulement des négociations avec le titulaire.
26
e) LE MARCHE D’ETUDES DITS DE PRESTATIONS INTELLECTUELLES
Articles 313 à 317 du code des marchés publics (CMP) applicable aux communes de la
Polynésie française.
Les caractéristiques
Lorsque la collectivité ne possède pas de service technique compétent, elle peut faire appel
à un maître d’œuvre privé. Le contrat qui lie ces deux personnes est dit : marché d’étude.
Les marchés d’études sont dits « de définition » lorsqu’ils ont pour objet d’explorer les
possibilités et les conditions d’établissement d’un marché d’études ultérieur. Ces marchés
doivent permettre de préciser les buts et performance à atteindre (exemple : production
d’énergie) (article 313 bis).
Les marchés d’études sont dits « de maîtrise d’œuvre » lorsqu’ils ont pour objet
d’apporter une réponse architecturale, technique et économique au programme défini par le
maître de l’ouvrage. On distingue alors deux hypothèses (article 314 bis) :
- Marchés dont le montant total estimé est inférieur à 12 734 405 cfp :
La procédure à utiliser est celle du marché négocié. La mise en concurrence se limite à
l’examen des moyens et compétences de chaque candidat à la maîtrise d’œuvre. Le marché est
librement négocié avec le candidat retenu.
27
HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUE
EN POLYNESIE FRANÇAISE
Faire jouer la concurrence dans l’acte d’achat public répond au souci d’efficacité
économique. En suscitant une plus grande diversité des offres, elle permet d’accroître les
chances d’obtenir l’offre économiquement la plus avantageuse et de garantir un bon usage des
deniers publics.
Les marchés dont le montant est supérieur ou égal à 5 457 602 FCFP doivent être passés
selon une procédure formalisée. L’acheteur public doit respecter les règles de publicité et de
mise en concurrence fixées par le code.
Quelle publicité ?
L’article 38 du CMP prévoit que les avis d’adjudication, d’appel d’offres, d’appel public
de candidatures ou de consultation collective transmis par les communes et les groupements
de communes doivent-être publiés dans un journal habilité à recevoir des annonces légales.
L’avis d’adjudication pour les marchés conclus par adjudication précise au moins (art. 283
du CMP) :
14
Arrêté n° HC 1404 DRCL du 5 décembre 2011 habilitant les journaux à publier des annonces judiciaires et
légales en 2012.
28
- L’objet du marché ;
- Le lieu où l’on peut prendre connaissance des cahiers des charges et du règlement de
consultation, ou bien les modalités d’obtention de ces documents ;
- La date d’envoi de l’avis d’adjudication à la publication ;
- Le lieu et la date limite de réception des soumissions ;
- Le lieu, le jour et l’heure fixés pour l’adjudication ;
- Les justifications à produire touchant les qualités et les capacités exigées des
soumissionnaires.
L’avis d’appel de candidatures pour les marchés passés sur appel d’offres (art. 296 du
CMP) et sur appel d’offres avec concours doit indiquer :
- L’objet du marché ;
- Le lieu où l’on peut prendre connaissance des cahiers des charges, du règlement de la
consultation et, éventuellement, du règlement du concours organisé dans les
conditions prévues aux articles 302, 306 et 307, ou bien les modalités d’obtention de
ces documents ;
- La date d’envoi de l’avis d’appel d’offres à la publication ;
- Le lieu et la date limite de réception des offres ;
- Le délai pendant lequel les candidats restent engagés par leurs offres ; ;
- Les justifications à produire touchant les qualités et les capacités exigées des
candidats ;
- Eventuellement, les autres considérations que la commission aura spécifiées dans
l’appel d’offres.
L’avis de consultation collective pour les marchés passés sur appel d’offres collectif (art.
372 du CMP), fait connaître au moins :
- La nature particulière et l'importance des prestations ;
- Les justifications à produire touchant les qualités et capacités des candidats ;
- La date d'envoi de l'avis d'appel de candidatures à la publication ;
- Le lieu et la date limite de réception des candidatures.
Les marchés passés sans formalité particulière en raison de leur montant ne sont pas
soumis aux règles du code des marchés publics. Le pouvoir adjudicateur doit donc définir lui-
même des règles de publicité et de mise en concurrence proportionnées à l’objet et au montant
de ces marchés car ils restent néanmoins tenus aux principes qui découlent de l’exigence
d’égal accès à la commande publique15 (se reporter à la fiche 1). Il en est de même pour les
marchés négociés conclus en application des articles 312 et 312 bis du même code.
15
CE, section, 30 janvier 2009, ANPE.
29
Les communes et les groupements de communes doivent donc toujours respecter leurs
obligations en matière de définition préalable des besoins. En outre, ils ne doivent pas
découper le montant de leurs marchés, de façon à pouvoir bénéficier artificiellement de la
dispense des obligations de publicité et de mise en concurrence, aux dépens de la sécurité
juridique des contrats ainsi conclus. Cette pratique qui conduit à favoriser une entreprise au
détriment d’autres s’appelle la pratique du « saucissonnage » et est formellement interdite.
En effet, pour avoir accès à la commande publique, le candidat ne doit pas être dans une
des situations mentionnées à l’article 49 du CMP lui interdisant de soumissionner à un
marché public. L’article 251 du CMP prévoit par conséquent que les candidats à un marché
public doivent produire, avec le dossier de candidature, une attestation sur l’honneur qu’ils ne
sont soumis à aucune de ces interdictions.
Par ailleurs, conformément à l’article 258 du CMP, ne sont pas non plus admises à
soumissionner, les personnes physiques ou morales en état de liquidation des biens et les
personnes physiques dont la faillite a été prononcée.
Néanmoins, un acheteur public ne peut interdire à des entreprises entre lesquelles il existe
30
un rapport de contrôle ou qui sont liées entre elles, de soumissionner concurremment à
l’attribution d’un même marché16.
Il est préférable que l’attestation sur l’honneur visée à l’article 251 du CMP
soit datée et signée.
Il n’existe pas de dispositions particulières dans le code des marchés publics concernant la
présentation d’un dossier de candidature. Les opérateurs économiques sont donc libres de
présenter les documents exigés d’eux dans le dossier de candidature comme ils l’entendent.
16
CJCE 19 mai 2009 Assitur Srl, affaire C-538/07
17
CE 6 mars 2009, Commune de Savigny-sur-Orge, n° 315138
31
professionnelles ». La preuve de la capacité professionnelle peut être apportée par tout moyen,
notamment par des références ou des justifications professionnelles.
Les garanties financières exigées des candidats peuvent être utilisées comme critère de
choix au moment de la sélection des entreprises qui seront admises à présenter une offre. Au
stade de la sélection des offres des entreprises admises à présenter leurs offres, la présentation
de garanties financières ne peut plus être exigée18.
La sélection des candidatures est pratiquée dans le cadre des procédures restreintes
(adjudication restreinte et appel d’offres restreint), pour lesquelles l’acheteur a décidé de
limiter le nombre de candidats admis à présenter une offre. Les critères de sélection des
candidatures doivent être mentionnés dans l’avis d’appel public à la concurrence.
Lors de l’examen des candidatures, les acheteurs peuvent demander aux candidats de
compléter le contenu de leur dossier, en cas d’oubli ou de production incomplète d’une pièce
réclamée afférente à leur candidature et à leur capacité juridique. Néanmoins, le code
n’impose pas au pouvoir adjudicateur de demander aux soumissionnaires les pièces
manquantes. S’il décide de ne pas procéder à une demande de régularisation, les candidats
dont le dossier n’est pas complet ne sont pas admis à présenter une offre.
Quels sont les documents à produire par le candidat auquel il est envisagé
d’attribuer le marché ?
Pour rappel, les attestations sociales et fiscales ne sont remises qu’au moment de
l’attribution. Au stade préalable à l’attribution, les candidats produisent une attestation sur
l’honneur.
Il est recommandé de vérifier sur cette pièce que le soumissionnaire est à jour
et n’est pas reliquataire dans les écritures du comptable public. L’attestation fournie par le
Trésor public au titre des impôts doit faire l’objet de la même vérification.
Les acheteurs publics veilleront à ne pas imposer aux entreprises des formalités inutiles
en demandant ces attestations à des entreprises non retenues.
18
CAA Bordeaux, 13 novembre 2008, n° 06BX02602, inédit au Lebon
32
3- Quand pourquoi et comment négocier ?
Chaque fois qu’il est autorisé par le code, le recours au dialogue et à la négociation, après
publicité et mise en concurrence, peut être utilement envisagé. Il doit permettre, en effet,
d’obtenir un meilleur achat dans le respect des règles de transparence.
- le prix : peuvent, par exemple, être négociés le coût d’acquisition, le coût de stockage ou de
transformation, le prix des accessoires, des options, des pièces de rechange, des garanties, de
l’entretien, de l’assurance, du transport, etc. ;
- la quantité : peuvent être négociées la quantité nécessaire, la fréquence des commandes, la
structure des remises accordées, etc. ;
- la qualité : peuvent être négociés la qualité, suffisante ou au contraire surestimée au regard
des besoins, son incidence sur le prix si le niveau de qualité demandé est modifié à la hausse
ou à la baisse ;
- le délai : peuvent être négociés l’incidence sur le prix des exigences en terme de délai, la
part du transport et des formalités diverses, etc. ;
- les garanties de bonne exécution du marché (pénalités, résiliation...), bien que ces éléments
soient très difficiles à négocier, lorsque les négociations sont menées avec plusieurs candidats.
L’attention des acheteurs est attirée sur le fait qu’une négociation ne doit pas
être confondue avec un marchandage. Imposer à son cocontractant un prix irréaliste revient
à exposer le marché au risque de défaillance de l’entreprise ou à celui de la passation
ultérieure de coûteux avenants. Une bonne gestion des deniers publics requiert que la
négociation ne se cantonne pas à celle du prix et de recourir à des acheteurs formés à cette
technique.
En matière de marchés négociés, l’acheteur public doit faire face à deux contraintes. La
première est d’assurer aux candidats l’égalité de traitement, tout au long de la procédure. La
seconde contrainte est la transparence de la procédure, qui doit être menée dans le respect du
secret industriel et commercial entourant le savoir-faire des candidats.
33
Pour répondre à cette double contrainte, il paraît utile pour l’acheteur de
veiller à la traçabilité des échanges effectués avec chacun des candidats, ainsi qu’à les
maintenir à un même niveau d’information.
- définir au mieux son besoin, affiner sa connaissance du secteur d’activité, éviter d’alourdir
inutilement le coût des procédures et les frais de dossier, par des exigences injustifiées, afin de
susciter une mise en concurrence optimale ;
- connaître et adapter sa procédure aux mécanismes de formation des prix, en choisissant le
bon moment et en sélectionnant la forme de prix (ferme, actualisable, révisable) lui
garantissant la meilleure économie de ses achats pendant toute la durée du marché.
L’offre économiquement la plus avantageuse n’est pas assimilable au prix le plus bas.
L’acheteur doit également être en mesure d’apprécier la performance globale du marché et
porter une attention particulière à la qualité des prestations fournies, ainsi qu’au respect, tant
par les fournisseurs que par les utilisateurs, des modalités d’exécution du marché.
Quel que soit le montant du marché, les acheteurs doivent veiller à détecter les offres
anormalement basses. Une offre peut être qualifiée d’anormalement basse, si son prix ne
correspond pas à une réalité économique.
Les offres doivent répondre aux besoins définis par le pouvoir adjudicateur, que le cahier
des charges matérialise. En effet, l’offre doit être l’exacte réponse aux besoins, tels qu’ils sont
exprimés dans le cahier des charges ou dans les documents de la consultation.
L’acheteur, pour choisir la meilleure offre, ne peut se fonder seulement sur la renommée
de l’entreprise ou sur le souvenir d’une expérience passée pour tel marché exécuté
antérieurement. Il doit clairement distinguer, d’une part, les critères de sélection des
candidatures qui permettent d’évaluer les capacités professionnelles, techniques et financières
des candidats et, d’autre part, les critères d’attribution qui permettent ensuite de choisir les
offres.
Lors de l’exécution d’un marché public, il se peut que le titulaire rencontre des difficultés
économiques. Pour éviter que ces difficultés ne ruinent le contrat, le code des marchés publics
(CMP) a concédé au titulaire du marché le droit de recourir à un mécanisme de garantie
financière à savoir le nantissement de créance.
Le régime de ce mécanisme de garantie est codifié aux articles 187 à 197 du CMP.
34
Définition
Le nantissement de créance est un contrat conclu entre le titulaire d’un marché public et
un organisme bancaire dans lequel le premier va donner en gage au second, pour le
financement du marché, une créance résultant de l’exécution du marché.
La reconnaissance du nantissement
Le nantissement de créance n’emporte pas droit pour le bénéficiaire d’avoir accès à toutes
les informations relatives au marché (art. 192 du CMP). Cela montre clairement que le
nantissement de créance n’est pas un mécanisme de transmission du marché.
Lorsque ce nantissement est formalisé, le bénéficiaire est en mesure de faire valoir ses
droits.
35
- ouverte : Lors de la séance publique d’adjudication, le président donne lecture de la liste
des candidats admis, sans faire connaître les motifs des éliminations (art. 285 du CMP).
- restreinte : une fois l’ouverture des plis accomplis et les différentes soumissions
examinés, le bureau d’adjudication avise les candidats de la décision les concernant par lettre
recommandée sans les motifs d’exclusion (art. 292 du CMP).
⇒ Pour les marchés négociés sans mise en concurrence préalable, passés en application
des dispositions de l’article 312 bis du CMP :
Le pouvoir adjudicateur n’est tenu à aucune obligation d’information des candidats.
L’attribution du marché
36
Signature et approbation du marché
Le marché est un contrat passé entre la collectivité et l’entreprise choisie par elle.
Certains marchés, en raison de leur montant et de leur nature, doivent ensuite être transmis
à la subdivision administrative pour qu’un contrôle puisse être effectué (se reporter à la fiche
6).
La soumission, dans les marchés par adjudication, l’offre, dans les marchés sur appel
d’offres, sur appel d’offres avec concours et dans les marchés négociés, sont établies sous
forme d’un acte d’engagement souscrit par les candidats au marché. L’acte d’engagement est
signé par l’autorité compétente de la collectivité ou de l’établissement contractant (article 254
CMP).
L’article 255 du CMP précise que les pièces constitutives du marché mentionnent la date
de notification, qui figurera sur l’acte d’engagement. Le marché prend effet à cette date et
l’entreprise devient titulaire du marché.
Il convient de distinguer :
- La date de notification du marché qui fait l’objet d’une remise spéciale au titulaire
- Et la date de l’ordre de service de commencement de l’exécution du marché qui fait
généralement l’objet d’un ordre de service et qui fait courir le délai d’exécution de la
commande.
Règlement du marché
19
CE, 30 septembre 1988, Commune de Némours c/ Mme Marquis
37
HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUE
EN POLYNESIE FRANÇAISE
Il s’agit :
- a) des marchés publics supérieurs à 5 457 602 Fcfp ainsi que leurs avenants
éventuels (marchés négociés) ;
- b) des marchés publics supérieurs à 12 734 405 Fcfp nécessitant une procédure
d’appel d’offres, ainsi que leurs avenants éventuels ;
- c) des marchés négociés sans limitation de montant ainsi que leurs avenants passés
après une procédure d’appel d’offres rendue infructueuse.
38
Les références aux articles du CMP
Les références bancaires du titulaire du marché
Le montant des acomptes, si nécessaire
La date et les signatures des parties contractantes
o le cahier des clauses administratives particulières (CCAP),
o le cahier des clauses techniques particulières (CCTP),
o le bordereau de prix unitaire (BPU) ou la décomposition du prix global
forfaitaire (DPGF),
- La délibération autorisant le représentant légal de la commune ou de
l'établissement à passer le marché ;
- La copie de l'avis d'appel public à la concurrence publié dans la presse ou les
lettres de consultation ;
- Le règlement de la consultation, lorsqu’il est fait appel à la procédure d’appel
d’offres ;
- Les procès-verbaux et rapports de la commission d'appel d'offres ou du bureau
d’adjudication, avec les noms et qualités des personnes qui y ont siégé
- Le rapport de présentation de la personne responsable du marché ;
- Les renseignements, attestations et déclarations à fournir par le soumissionnaire
(attestation CPS, attestation du Trésor, déclaration à souscrire).
- Le rapport de présentation ;
- La copie de l’avenant ;
- La délibération autorisant le représentant légal de la commune ou de
l'établissement à passer l’avenant.
39
HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUE
EN POLYNESIE FRANÇAISE
1- La sous-traitance
Articles 2, 359 bis et 359 ter du code des marchés publics (CMP) de 1980 applicable aux
communes de la Polynésie française
La définition
L’article 257 du CMP indique que les candidats au marché doivent indiquer, dans leur
offre ou dans leur soumission, la nature et le montant de chacune des prestations qu’ils
envisagent de sous-traiter.
Pour bénéficier des dispositions de la loi, le sous-traitant doit donc être accepté et ses
conditions de paiement agréées.
20
Cf. CAA Bordeaux, 2ème ch. 15 décembre 1997, n° 94BX01637, SA Thermotique c/Ville de Nîmes
40
Le paiement direct
Le sous-traitant qui a été accepté et dont les conditions de paiement ont été agréés par le
maître de l’ouvrage est payé directement pour la part du marché dont il assure l’exécution.
Ainsi, conformément à l’article 359 bis du CMP, le paiement direct des sous-traitants
devra être institué dès lors que le montant sous-traité des prestations atteindra 4000 F soit
609.8 EUR soit 72768 CFP.
Ce même article 359 bis précise que l’acceptation du sous-traitant et l’agrément des
conditions de paiement sont constatés par le marché, un avenant ou un acte spécial signé des
deux parties sur lequel figurent les éléments suivants :
- La nature des prestations sous-traitées ;
- Le nom, la raison ou la dénomination sociale et l’adresse du sous-traitant ;
- Le montant prévisionnel des sommes à payer au sous-traitant ;
- Les modalités de règlement de ces sommes.
La jurisprudence
En matière de sous traitance occulte dans les marchés publics, le Conseil d’Etat a, à
plusieurs reprises, condamné l’administration sur la base de la faute quasi-délictuelle lorsque
celle-ci avait connaissance de la présence du sous-traitant sur le chantier (ex : CE, 27 mai
1983, société bois menuiseries et constructions légères).
Il s’agit d’un document essentiellement utilisé dans le cadre des marchés publics de
travaux.
Article 2.51 à 2.6, 15.2.2 et 46.6 du cahier des clauses administratives générales
applicable aux marchés publics de travaux (CCAG TX) issu du décret et circulaire du 21
janvier 1976 édition mise à jour au 3 février 1981
Définition
Il s’agit d’un acte du maître d’œuvre notifiant une décision au titulaire du marché sur les
modalités d’exécution des prestations constituant l’objet du marché. L’ordre de service peut
porter sur tout ou partie du contrat.
A titre d’exemple, le premier ordre de service est celui fixant la date de démarrage du
chantier.
41
Règles de forme
L’ordre de service, ainsi présenté, doit être adressé au titulaire du marché qui devra en
accuser réception datée. Cette règle pourra se révéler importante en cas de contestation de la
part du titulaire.
Application
L’ordre de service doit être adressé à l’entrepreneur même en ce qui concerne l’exécution
des prestations sous-traitées. En cas de groupement, il est adressé au mandataire.
Ce dernier doit appliquer strictement les ordres de service qui lui sont adressés.
Cependant, il peut émettre certaines réserves qu’il devra notifier au maitre d’œuvre, sous
peine de forclusion, dans un délai de quinze jours après réception de l’ordre de service.
Les réserves sont des mesures de précaution, prises par le titulaire du marché, visant à
spécifier au pouvoir adjudicateur son désaccord sur telle ou telle disposition. A défaut de
réserves, le titulaire est réputé avoir accepté les dispositions de l’ordre de service.
Ce droit de réserve n’appartient qu’au titulaire du marché, autrement dit, les sous-traitants
n’en n’ont pas la capacité. Pour les groupements, cette qualité revient au mandataire.
De plus, le titulaire du marché pourra refuser l’application d’un ordre de service l’invitant
à exécuter des travaux qui excéderaient un dixième du montant contractuel des travaux prévus
initialement (article 15.2.2 CCAG TX).
Un tel refus ne sera recevable :
- que s’il est notifié par écrit au pouvoir adjudicateur ;
- que s’il est dûment justifié ;
- que s’il est adressé dans un délai de quinze jours suivant la notification de l’ordre de service
et ;
- que si une copie de la lettre de refus est adressée au maître d’œuvre.
Le titulaire pourra également contester les dispositions d’un ordre de service dans le cas
où celui-ci est tardif (article 46.6 CCAG TX).
En effet, si le marché prévoit que le démarrage des travaux doit être notifié au titulaire par
ordre de service et que cet ordre n’est adressé qu’après le délai prévu par le contrat ou qu’à
défaut de délai, il n’intervient que six mois après la notification du marché, alors, deux
possibilités s’offrent au titulaire :
- soit adresser au pouvoir adjudicateur une nouvelle date de commencement d’exécution du
marché ; celui-ci pourra la refuser ; le titulaire aura alors la faculté de demander la résiliation
du marché ;
- soit demander par écrit la résiliation du marché.
La résiliation, sur le fondement de cet article, ne peut être refusée au titulaire.
42
3- Les mises en demeure
Article 49.1 à 49.7 du cahier des clauses administratives générales applicable aux marchés
publics de travaux (CCAG TX) issu du décret et circulaire du 21 janvier 1976 édition mise à
jour au 3 février 1981
La définition
La mise en demeure est un acte qui jalonne l’exécution des marchés publics (défaillance
d’un mandataire, production des documents d’assurance, établissement du décompte général,
sous traitance, sanctions, etc.). Elle peut être une mesure coercitive autonome ou une mesure
coercitive préalable à une sanction. Elle peut être également soit facultative soit obligatoire.
En cas de doute quant au caractère obligatoire de la mesure, il convient toujours de faire une
mise en demeure avant de notifier une décision de sanction (pénalités, résiliation, ...).
La mise en demeure n’est pas nécessairement obligatoire mais toujours utile, ne serait-ce
que pour inviter fermement le cocontractant à respecter ses obligations si l’on souhaite
prévenir autant que faire se peut un éventuel futur litige.
Elle est notamment prévue par l’article 49.1 du CCAG-Travaux selon lequel «lorsque
l'entrepreneur ne se conforme pas aux dispositions du marché ou aux ordres de service, la
personne responsable du marché le met en demeure d'y satisfaire, dans un délai déterminé,
par une décision qui lui est notifiée par écrit».
43
4- Les délais de règlement
Article 41, 42, 44.1 et 44.2 du cahier des clauses administratives générales applicable aux
marchés publics de travaux (CCAG TX) issu du décret et circulaire du 21 janvier 1976
édition mise à jour au 3 février 1981
La procédure
Quand les travaux (ou la fourniture) sont achevés, il est procédé à leur réception (ou
recette de la fourniture). Celle-ci fait l’objet d’un procès verbal où sont consignées les
éventuelles réserves. Dans ce cas un délai est accordé à l’entreprise pour mettre la
construction (ou la fourniture) en conformité avec ce que prévoyait les prescriptions du
marché.
Un procès verbal est dressé par le maître d’œuvre, ce dernier a cinq jours pour faire
connaître à l’opérateur économique ses propositions au pouvoir adjudicateur.
Le pouvoir adjudicateur fixe la date qu’il retient pour l’achèvement des travaux, il notifie
une décision à l’opérateur économique dans les 45 jours suivants la date du procès verbal des
opérations préalables.
La réception peut être prononcée avec réserves, le délai laissé à l’opérateur économique
pour l’exécution de la prestation ne peut excéder 3 mois ceci pour des prestations non
exécutées.
La réception peut être prononcée avec réserves pour des imperfections ou malfaçons, un
délai sera fixé au procès verbal à défaut dans un délai ne pouvant dépasser 3 mois avant
l’expiration du délai de garantie défini au 44.1 du CCAG TX.
44
Ce délai de garantie dit « délai de parfait achèvement », est sauf prolongation décidée
(comme précisé au 44.2 du CCAG TX) de un an à compter de la date d’effet de la réception.
Pendant ce délai l’opérateur économique est responsable du bon fonctionnement des ouvrages
(ou de la fourniture). La restitution de la retenue de garantie ou de la caution bancaire ne
pourra s’effectuer qu’à l’issue de cette période de garantie et quand toutes les réserves auront
été levées.
Toute prise de possession de l’ouvrage entraîne réception des travaux. Une réception
partielle est possible dans certains cas (article 42 du CCAG TX).
6- Clôture du marché
Ce décompte général est approuvé par la collectivité puis notifié, par ordre de service, à
l’entreprise, pour acceptation.
Le défaut de mandatement dans les délais (prévues à l’article 353 du CMP) fait courir de
plein droit et sans autre formalité, au bénéfice du titulaire ou du sous-traitant, des intérêts
moratoires qui sont calculés conformément aux dispositions de l’article 357 du CMP, à partir
du jour suivant l’expiration dudit délai jusqu’au quinzième jour inclus suivant la date du
mandatement du principal.
45
8- Les possibilités de modifier le contrat initial par avenants et décisions de
poursuivre
Selon l’article 255 bis du CMP, lorsque le montant des prestations exécutées atteint le
montant fixé par le marché, la poursuite de l’exécution des prestations est subordonnée :
- Soit à la conclusion d’un avenant ;
- Soit, si le marché le prévoit, à une décision de poursuivre prise par la collectivité ou
l’établissement contractant.
a- L’AVENANT
L’avenant est l’acte par lequel les parties à un contrat conviennent de modifier ou de
compléter une ou plusieurs de ses clauses définies à l’article 255 du CMP.
b- LA DECISION DE POURSUIVRE
La décision de poursuivre est un acte unilatéral qui a pour objet de permettre l’exécution
des prestations au-delà du montant initialement prévu par le marché et jusqu’au montant
qu’elle fixe.
Les conditions dans lesquelles l’acheteur peut utiliser la décision de poursuivre doivent
être prévues dans le marché.
46
HAUT-COMMISSARIAT DE LA REPUBLIQUE
EN POLYNESIE FRANÇAISE
Les contentieux dans le cadre des marchés publics peuvent intervenir lors de la passation
et de l’exécution du marché.
Le référé précontractuel concerne le non respect des principes de mise en concurrence (TA
PF, 8 mai 2010, « société Assystem Polynésie », n°10000179) et d’égalité de traitement des
entreprises. Il doit-être déposé et jugé avant la signature du contrat (TA PF, 2 août 2011,
« société Tahiti Urban Concept », n°1100359 / 11- TA PF, 5 juillet 2006, « SNC VICART ET
CIE », n°0600225).
2- Le recours "TROPIC"
Le Conseil d’Etat, par un arrêt en date du 18 juillet 2007 « Société Tropic Travaux
Signalisation », ouvre aux concurrents évincés de la conclusion d’un contrat administratif un
recours leur permettant de contester directement devant le juge administratif, après sa
signature, la validité de ce contrat.
En effet, l’éviction irrégulière d’un candidat peut emporter obligation d’indemnisation (TA
PF, 30 juin 2010, « Société Temana Import », n°1000060).
Il ne peut être exercé que dans le délai de deux mois à compter de la date à laquelle la
conclusion du contrat est rendue publique, par des mesures de publicité appropriées.
Les concurrents évincés auxquels est ouvert ce nouveau recours ne peuvent plus, à
compter de la conclusion du contrat, contester les actes préalables à sa conclusion qui en sont
détachables.
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Lorsque la procédure est introduite par le titulaire, il ne peut saisir le tribunal avant
l’expiration du délai de 4 mois à compter de la demande préalable qu'il a présenté à la
personne publique contractante.
Dans le cadre d’une procédure de passation de marché public, la contestation peut avoir
plusieurs origines.
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- Un administré, en tant que contribuable, qu’usager du service public, que propriétaire
(CE, ass., 10 juillet 1996, Cayzeelz, req. n°138536), ou autorisé à saisir le juge du
contrat au lieu et place de la collectivité comme le permet l’article L. 2132-5 du
CGCT.
- L’avenant
Un avenant est une modification d’un commun accord entre les parties des conditions initiales
du marché. Un avenant ne doit pas changer l’objet du marché, ni bouleverser l’économie du
marché.
- La transaction
La transaction est un contrat par lequel les deux parties décident de mettre fin au litige en
faisant des concessions réciproques.
La transaction n’a qu’une valeur contractuelle et peut échouer.
- L'arbitrage
L’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics locaux peuvent, pour la
liquidation de leurs dépenses de travaux et de fournitures, recourir à l’arbitrage tel qu'il est
réglé par le code de procédure civile (art. 361 du CMP).
Toutefois la délibération ou décision portant recours à l’arbitrage doit être approuvée par
l’autorité de tutelle.
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