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ADDITION

AU MEMOIRE SUR LA COURBE QUE FORME


UNE CORDE TENDUE, MISE EN VIBRATION.
PAR M. D’ALEMBERT.

I.

D~
Ts
ans

fin
XXII. de ce Mémoire j*ay trouvé par une méthode très
l’art

M
fi ¥ (/-}-/) —
indirefte, que
/ , & T t ZZ fin
(/ — /)zz A /
t ou cof t.
T/, on aura
M
¥
Cette propofition eft M
.

vraye & exafte dans le point de vue, où je l’envifageois alors; mais


ayant eu occafion depuis de la confidérer d'une maniéré plus générale,
j’ay trouvé une maniéré dire&e de refoudre le problème, qui donne
lieu à quelques obfervations.

Soit ¥ (/ -J- /) — ^ (r — /) z= A / T . / ; & foient differentiés


les deux membres, en faifant varier t feulement, ou aura T (t -{- /)
t
— — —jy .
T / ;
foient enfuite differentiés les deux mem-

bres, en faifant varier / feulement, on aura T (/-}-/) -j— T (/ — /)


~A t . —j — ;
prenons maintenant ces deux dernières équations,

& differentions la première en faifant varier t feulement, la fécondé

en faifant varier / feulement, nous aurons %[t - (/—/)“


al a

.T/; & S (/ -f- /) — S (/ — /) —A * • ——


jjY
dr
x
* on aura donc

Yy 2 dd±t
' J VWÜ ijUMll
dt*
*
ds 2 '
A/. J/ 2 </j
2
. T/
tités doivent non feulement être égales, mais encore identiques,
c’eftàdire, qu’elles doivent être la même quantité, indépendamment
d’aucune équation entre t & s. Donc ddb.t~h.dt'1 . b t ; &
ddTs~ A ds T/, A marquant une confiante quelconque. La
2
.

première de ces deux équations donne fuivant les régies connuës des
tVA — tV
Geometres A/zzMc — f- gc ; & l'autre donner / ZZ
sV A -sV A
M 7
c g' c ; M, g, & M g 7
,
1 étant des coëfficiens quel-
conques pofitifs ou négatifs, réels ou imaginaires. Donc ¥ ( —J—/)

A (-t-s)V A
¥ (t — /), ou b t T . / ZZ MM 7
c —f- g / c
(t-s)VA (-f+»)VA
-f- Mg 1 c
-f- g M 7
c : donc St'
( / —{- s") zz
(—t — t) VA (t-i)v'A
MM 7
r -f- g g* c , & — 4 (t—
(t A
-f- g c M 7
.Or comme 4 — /) doit être femblable à
(/—|— r), on aura M zz — Mg &gg zz — gM
7 7 7 7
; donc g zz M 7.

donc A / = Mc VA -f- £
t

c
—tV A
& T / — MctVA— Mc—sVA
Si l’on veut que 4 —|— /) — ^[t — /) foit
( zz c, non feulement
lorsque s~o , mais encore lorsque / zz /, comme on le fuppofoit
dans l’art. XXII. on trouve qu’alors YA
une quantité ima- doit être
ginaire , & on aura T s ZZ fin N s
/• de plus pour que b t foit réel,
;

il faut que g zz M, M étant une quantité réelle ou


g zz M, ,
— M
étant une quantité imaginaire —p ; donc en ce cas T s zzÆfin.N/

& b t zzR ou B cof


fin. /. N/
En général foit O (.' -\-as) -J- 4 Qt -f- g /) zz b t . T /, on
db t d Ts i
aura i°- - . lr - Zz —
i -
fi — ZZ —
i

dibt dis a g a
1°- ddbt
ddA / ds * T / _I_ - d3 h t
2 o. J_ . 0
ht. dt 2 d dT s aa *
gg aa
* ^
dt 3
ht
d s3 r s
—dttf
3
Ys
—— a"T
3
I
"
g
l
t ~ atî
3
i
3
« amfi de fuite. Donc en

général fi
n
ZZ —
a"
on aura dn h t zz A dt H . h t :
,
& dn Ts
g
zr Ads n Ts.a n ; équations qu’on intégrera par les méthodes connuës.

En effet foit dn y zz kydx n


Mr. Euler t a fait voir dans le
\

Tome Vil des Mtfcellanea Berohoenfia , que cette équation s'integroic


en fuppofant la réfolution de l’équation fn A , & j’ay montré dans —
les Mémoires de l’Académie des Sciences de Pruffe année 1748. p.
28 g. que cette équation fereduifoit toujours à l’intégration de n équa-
tionsfimples: par exemple fi«~ 5, on aura du~Aydx; dr udxt —
dt~rdx, ds zz tdx, & dy sdx. —
Cette méthode eft fans
doute un peu plus longue que celle de M. Euler, mais je la crois
auflï plus rigoureufe Si plus dirette, & d’ailleurs elle s’étend à beau-
coup d’autres cas que celui, qui eft l’objet du mémoire de M. Euler .

Je n’ay pas befoin de faire obferverque l’équation ZZ — ^ eftbeau-

coup plus générale que l’équation

ne qu’une valeur de g en a, &



— zz -, puisque celle- cy ne don-

qu’au contraire l’autre donne n valeurs


n
g
de
a
tant réelles qu’imaginaires ; car V1 a n valeurs differentes.

Au refte, la valeur de g en a
fi doit être réelle, c’eft adiré, fi on fuppofe
g &a réelles, alors g n’aura qu’une ou deux valeurs réelles, favoir
-f- a & —a & ;
dans le cas où g zz a, le problème devient bien plus
fimple car alors <P (t-\-as) -f- 1i'(r-f- g\r)zz O s)
~ 3 !
;

(* -f- as); & l’on a 31 (*


i

aÉ) zz ht T s . ; d’où l’on tire


iva
° — ^ dT x. kt. d t
5 & *
par conféquent À / “ M c
ds. T s. d bTt
T ; —M c** Vh .
n.
M. Euler -a traité dans les Mémoires de 1748. le problème des
cordes vibrantes par une méthode entièrement femblable à la mienne,
quant à la problème, & feulement, ce mefemble,
partie effentielle au
un peu plus longue. Ce grand Geometre obferve, comme je l’ay
fait arc. XXVIII. de mon Mémoire, que la courbe formée par la corde

au commencement de fon mouvement eft la même courbe que j’ay


appellée génératrice. Mais je crois devoir avertir icy, de crainte
que quelques letteurs ne prennent malle fens de fes paroles, que
pour avoir cette courbe génératrice il ne fuffit pas de transporter la
,

courbe initiale alternativement au deflùs & au delTous de l’axe ; il


faut de plus que cette courbe ait les conditions que j'ay exprimées
dans mon mémoire, c’eft à dire que fi on fuppofe y pour 1 équa- ~2
tion de la courbe initiale, il faut que 2 foit une fonction impaire de /,

& qu’en général les ordonnées disantes l’une de l’autre de la quantité


2/, foient égales ; ce qui ne peut avoir lieu, à moins que la courbe
ne foit mechanique, & telle que je l’ay décerminée dans mon Mémoire.
Dans problème ne pourra fe réfoudre, au moins par
tout autre cas le
ma méthode & je ne fay même s’il ne furpaflera pas les forces de
,

l’analyfe connue. En effet on ne peut ce me femble exprimer y


analytiquement d’une manière plus générale, qu’en la fuppofant une
fonftion de / & de /. Mais dans cette fuppofition on ne trouve la ,

folution du problème que pour les cas où les differentes figures de


la corde vibrante peuvent être renfermées dans une feule & même
équation. Dans tous les autres cas il me paroic impoflible de don-

ner z y une forme générale.


m.
Dans le Mémoire que j’ay donné fur la vibration des cordes, j’ay
trouvé qu’en fuppofant la force de tenfion zz p m /, / la maiïe de la

corde
9 3T9 9
corde, T le tems d’une vibration de la tems employé par
corde, Q le

un corps pefant à tomber de la hauteur a , on a ô: Via ml: U T~


En général foit (P la force de tenfion ou le poids qui lui feroit égal,

M la raaffe de la corde , on aura au lieu de


^ & au lieu de

de ml y
l<p

Mp
__
~ ~
/<p
,
en nommant P le poids de la corde ,
donc ô :

T —y
2 alQ
/; donc T“
0/ VP
V2û/(p*
or fi ô
~= i
fec . on aura

a
~ IJ pieds à peuprés ; donc on a T “ i
fec -
VI VP
V 30 *
V<P’
quelque figure que prenne la corde ; cette équation aura du moins
lieu, fi la figure de la corde eft renfermée dans l’équation générale que
déterminée dans mon Mémoire.
j'ai 11 eft môme bien vraifemblable

qu’en général quelque figure que la corde prenne , le tems d’une vi-
bration fera toujours le même ; & c’eft ce que l’experience paroit con-
firmer ; mais cequ’il feroit difficile, peut-être impoflible, de démontrer
en rigueur par le calcul. Au refte on pourrait faire telle hypothefe
pour refoudre ce problème, qui donnerait une valeur de T differente
de celle que nous venons de trouver: par exemple, fi on régardoit la
corde comme un fil élaftique fans maffe, tendu par une force ^), &
chargé en fon milieu d’un poids “P,
on trouverait, en appellant
2 7r le rapport de la circonférence au rayon, que le tems d’une vibra-

!*«•
Vl 7T VP
ex P r effion differente de la
tion feroit .

précédente, & qui par conféquent donnerait une valeur fauffe pour

le tems des vibrations de la corde. Je crois donc que fi on veut déter-


miner les vibrations de la corde par la méthode que i’ay expofée à la
fin de mon Mémoire, arc XL1V ; il ne fuffic pas de fuppofer la corde

chargée de deux ou trois poids, mais il en faut fuppofer un nombre


affez
iflez confidérable, fans quoy il
y auroit à crainre que le problème
ne fut pas aflez exactement réfolu.
IV.
II eft vifible par les formules précédentes qu’à tenfion &à ’gros-
feurs égales le nombre de vibrations dans en raifon un même cems eft

inverfe de la longueur des cordes. Comme le fon plus ou moins


aigu des cordes dépend du nombre de vibrations plus ou moins grand
qu'elles font dans un tems donné c’eft fans douce pour cette raifon
,

que quelques Auteurs modernes très habiles ont cru pouvoir répre-
fenter les fons par les logarithmes des rapports de la longueur des
cordes. Cette idée eft ingénieufe, &
paroit même fondée fur la ma-
niéré de parler ufitéeen acouftique &
en mulique, lors qu’on dit que fi
quatre cordes a, b , c, font en proportion Géométrique,- l’intervalle
des fons rendus par a &
par b, fera égal à l’intervalle des fons rendus
par r, & par d d’où l’on a cru pouvoir conclure que les logarithmes
;

des rapports - ,
-j
— , réprefentoient les intervalles des fons. Mais

on n’a pas prétendu fans doute , que cette conclufion fût autre chofe
qu’une fuppofition purement arbitraire , les mots d’intervalle des fons,
d’égalité ou de différence des intervalles , ne font que des maniérés de
parler abrégées , aux quelles il ne faut pas attribuer plus d’etenduë
quelles n’en ont. Les fons ne fonc que des fenfations, par con- &
féquent n’ont réellemenc aucun rapport encr’eux ; on ne peut pas
comparer les fons plus que les couleurs , il ne faut qu’un peu d’atten-
tion pour le fentir; de plus, quand ils auroient encr’eux quelque rap-
port, ce feroit fort improprement qu’on repréfenteroit ce rapporc par
des logarithmes, comme je l’ay fait voir dans un autre Ecrit, où j’ay
examiné fi les logarithmes fonc réellement la mefure des rapports.

Mémoires de 1749 pag. 571 Jig. 6 , au lieu de 1741 lif 1748.

* * * * * *
# * *

ADDI-

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