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chute des cours mondiaux du pétrole ont

contribué à diminuer considérablement le


MAROC Évolutions récentes déficit du compte courant ces dernières
années ; une tendance inversée seulement
La croissance économique marocaine reste en 2016 par suite d’une politique moné-
tributaire des aléas de la météo. Après une taire accommodante et d’une reprise des
production céréalière record en 2015, le prêts d’investissement au secteur privé.
Après une mauvaise campagne agricole Maroc a connu une grave sécheresse en Grâce à la persistance de flux d’IED im-
en 2016, le secteur primaire devrait re- 2016. La production agricole, qui repré- portants, les réserves de change du Maroc
sente encore près de 15% du PIB du pays, ont augmenté pour a eindre 6,4 mois
bondir en 2017 et propulser la croissance a diminué d’environ 10 %, ramenant le d’importations de biens et services en
du PIB à 3,8 %. Entretemps, l’activité taux de croissance du PIB global à 1,1% en fin 2016.
non agricole reste morose et l’inflation 2016. En dépit des gros investissements
publics consentis ces dernières années, le
maitrisée. Déjà faible, le taux de participa-
secteur non agricole reste morose, avec un
tion au marché du travail ne cesse de dé- taux de croissance de l’ordre de 3%. Perspectives
cliner. Des efforts soutenus d’assainisse- Certes, le chômage a légèrement décliné à
9,4%, mais ce e évolution masque un re- Des précipitations abondantes depuis
ment des finances publiques et la dégrin- l’automne 2016 donnent à penser que la
cul prolongé du taux de participation au
golade des cours mondiaux du pétrole ont marché du travail qui, aujourd’hui, est croissance du PIB devrait rebondir à 3,8%
contribué à réduire le double déficit ces largement inférieur à 50%. On estime à en 2017. On s’a end à une production
1,7 million le nombre de jeunes de 15 à 24 céréalière supérieure à sa moyenne histo-
dernières années. Pour l’avenir, les prin- rique et le PIB agricole devrait augmenter
ans qui n’étaient pas scolarisés, n’avaient
cipaux défis demeurent la poursuite d’une pas d’emploi ou n’étaient pas en forma- de près de 10 %. On prévoit également un
croissance plus forte sous l’impulsion du tion en 2016. Le taux de change de la mon- accroissement du PIB non agricole qui,
naie étant déterminé par référence à un bénéficiant de l’embellie du secteur agri-
secteur privé, la création d’emplois et la
panier d’euros et de dollars américains, cole et de la confiance grandissante à la
promotion d’une prospérité partagée. l’inflation est contenue à moins de 2%. fois des consommateurs et des produc-
La poursuite de politiques macroécono- teurs, serait légèrement supérieur aux
miques prudentes a permis de réduire les tendances récentes. Cela dit, il est peu
déséquilibres extérieur et budgétaire ces probable que ce e conjoncture positive se
dernières années. Couplé à une gestion traduise par d’importantes améliorations
budgétaire et un contrôle financier ro- dans la structure du marché du travail.
bustes, l’achèvement de la réforme des Les a entes concernant l’inflation étant
subventions engagée en 2014 a contribué à bien fondées, le taux d’inflation devrait
réduire davantage le déficit budgétaire à continuer à tourner autour de 2%.
3,9% du PIB en 2016, selon les estimations, La dynamique de réformes marque le pas
et à stabiliser la de e publique autour de à cause des retards accusés dans la forma-
66% du PIB. L’amélioration du ratio inves- tion du nouveau gouvernement après les
tissements publics/épargne publique et la élections législatives d’octobre 2016. Une

GRAPHIQUE 1 Maroc / Volatilité du taux de croissance

Sources : Banque Mondiale


disposition du projet de loi de finances du secteur public et, globalement, la crois- Le Maroc reste confronté au défi d’une
2017 qui prévoit une nouvelle réduction sance du PIB annuel devrait a eindre son transformation structurelle relativement
du déficit budgétaire à 3% du PIB est potentiel actuel de 4 % en moyenne. lente. Parce que structurellement, il s’ap-
néanmoins appliquée. L’augmentation puie encore sur les activités non mar-
anticipée des prix mondiaux du pétrole va chandes (comme la construction), ses
contribuer à détériorer le solde du compte
courant, mais comme de coutume, les
Risques et défis gains de productivité ont été limités du-
rant les deux dernières décennies, en dépit
besoins de financements extérieurs ne d’investissements considérables. Et ces
présentent pas un risque majeur compte Au regard de la volatilité de la production investissements — principalement de
tenu du niveau relativement bas de la agricole marocaine, des perspectives éco- grands projets d’infrastructure financés
de e extérieure et de l’accès du pays aux nomiques peu optimistes dans la zone par l’État — ne sont pas encore parvenus à
marchés internationaux. De plus, le deu- euro et du risque persistant d’une dégra- stimuler la croissance.
xième accord biennal au titre de la Ligne dation de la situation géopolitique dans la
Pour accroître ses gains de productivité et
de précaution et de liquidité (LPL) du FMI région, les prévisions pour le pays sont
sa compétitivité à moyen terme, le Maroc
continuera d’offrir une couverture contre orientées à la baisse. La modernisation du
doit s’a eler à renforcer la gouvernance
les risques externes. secteur agricole, la diversification du tissu
dans le secteur public, moderniser l’admi-
À moyen terme, les perspectives de l’éco- industriel et le développement du secteur
nistration publique, renforcer les liaisons
nomie marocaine devraient s’améliorer, à des services devraient contribuer à a é-
entre les régions et améliorer les résultats
condition que le prochain gouvernement nuer les risques dont la gestion relève des
du système éducatif. Au bout du compte,
soit disposé à mener des politiques ma- pouvoirs publics. Pour ce faire, il faudra
sa prospérité dépend fondamentalement
croéconomiques prudentes et appliquer s’employer vivement à renforcer les auto-
de sa capacité à densifier son capital hu-
des réformes structurelles de façon à ren- rités responsables des marchés au Maroc,
main. Les faibles taux de participation des
forcer le cadre des affaires, moderniser particulièrement celles qui sont chargées
femmes et des jeunes au marché du travail
l’administration publique et améliorer de veiller à une répartition efficace de la
appellent aussi l’a ention sur la nécessité
l’accès à des services publics de qualité, main-d’œuvre et du capital, et de promou-
de faire une plus grande place à ces deux
entre autres. Le passage progressif à un voir l’intégration dans les chaînes de va-
segments de la population.
régime de change plus flexible annoncé leur mondiales. Après la libéralisation
par la Banque Al-Maghrib devrait aussi réussie des prix du pétrole à la pompe,
contribuer à renforcer la compétitivité du l’augmentation anticipée de 30% des cours
Maroc. La mise en œuvre programmée de mondiaux du pétrole va aussi perme re
la loi de finances organique et du proces- de mesurer l’acceptabilité et la robustesse
sus de décentralisation devrait perme re du nouveau système de tarification.
de renforcer la gouvernance et l’efficacité

TABLEAU 1 Maroc / Indicateurs macroéconomiques (variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

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