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fraisage
URL: http://lamcos.insa-lyon.fr
François Girardin, cor. Author, phD student : Phone : +33 4 72 43 64 89, Fax : +33 4 72 43 89 13
fraisage
Abstract:
The aim of this work is to develop a new technique using standard transducers available on actual
machines for a better observation of cutting process in milling. This method analyses instantaneous
Experimental cutting tests were performed on a milling machine. On one hand, cutting forces were
acquired through common dynamometer. On the other hand, signal from spindle integrated rotary
then easily computed using rudimentary signal processing tools. Similarities between cutting force
magnitude and variation in spindle angular speed is noted: when a tooth goes in material, cutting
force suddenly increases, and spindle angular speed starts to decrease until cutting force becomes
low enough. Instantaneous variations in spindle angular speed are shown to be very effective
indicators for tool condition (wear, breakage) in comparison with cutting force. Moreover, by
modeling the behavior of spindle, angular speed and acceleration are shown to be enough for
calculating resistive torque, this is very interesting for cutting force evaluation in order to qualify the
cutting. Advantage of this technique is that no additional sensor is needed; all the information is
Résumé :
Le but de ce travail est de développer une nouvelle technique pour l’observation de l’usinage en
utilisant les capteurs standards disponibles sur les centres d’usinages actuels. Cette méthode analyse
Des essais de fraisage ont été réalisés en acquérant d’une les efforts de coupe et d’autre part le
signal du codeur angulaire intégré à la broche, en utilisant une méthode spécifique d'échantillonnage
angulaire. La vitesse angulaire de la broche est alors facilement calculée à l'aide des outils
rudimentaires de traitement du signal. On observe alors clairement que quand une dent entre dans
la matière, l’effort de coupe augmente brusquement et la vitesse angulaire baisse. Lorsque l’effort de
coupe redevient suffisamment faible, la vitesse angulaire de la broche augmente à nouveau. Les
variations instantanées de la vitesse angulaire de la broche s'avèrent être des indicateurs très
efficaces de l'état de l’outil (usure, rupture) en comparaison de l’effort de coupe. Par ailleurs, en
suffisantes pour calculer le couple résistant sur la broche, et donc l’effort de coupe en bout d’outil.
L'avantage de cette technique est qu'aucun capteur additionnel n'est nécessaire, toute l’information
Np : nombre d’impulsion de l’horloge entre deux impulsions délivrées par l’interpolateur TTL
Vc : vitesse de coupe
L’optimisation des procédés de fabrication est souvent une priorité pour augmenter la productivité
l’usinage (SAU) à pour but de détecter l’usure ou la rupture des outils, afin de protéger l’intégrité des
machines et des pièces fabriquées. Si l’on sait repérer une usure limite sur un outil, celui-ci peut alors
changé seulement s’il a besoin d’être changé, ce qui permet de faire un certain nombre d’économies.
Au lieu de venir mesurer directement les caractéristiques de l’outil plusieurs fois pendant une
temps, la tendance est bien sur à l’estimation in-situ de ces propriétés d’outils sans interrompre
l’usinage. Plusieurs signaux peuvent être envisagés pour cette surveillance, comme détaillé dans la
figure 1.
Dimla [2] décrit les signaux les plus représentatifs de l’usure d’un outil comme étant les émissions
acoustiques, la température de l’outil, les efforts de coupe, ainsi que les vibrations. Tous ces signaux
augmentent significativement avec l’usure. Dans la plupart des cas, les systèmes de SAU établis sur
ces signaux doivent d’abord être validés à partir d’un signal de référence *3+, qui est généralement
l’effort de coupe. En effet, le phénomène d’usure des outils en fraisage est bien connu à partir des
changements dans les efforts de coupe : si une dent est usée, alors elle usinera moins de matière
(recul de l’arête de coupe) et générera des efforts plus faible ; à l’inverse, la dent suivante aura une
surcharge de matière à enlever, et génèrera des efforts plus importants [1]. Altintas a ainsi
développé plusieurs indicateurs à partir de ces observations pour détecter les ruptures de dent, tels
que la différence entre les efforts de coupe moyens générés par les dents successives [4], ou leurs
variations entre deux tours successifs [5]. Ceci introduit le concept de surveillance à la dent en
opposition à une surveillance au tour ou sur un temps moyen. En revanche, l’analyse des efforts de
coupe, comme pour les vibrations, les émissions acoustiques ou la température de l’outil, nécessite
de rajouter un capteur dans l’espace du système usinant, parfois au plus près de la coupe, ce qui est
souvent une contrainte importante. En particulier, concernant les efforts de coupe, l’utilisation de
table dynamométrique est difficile pour des cas industriels, tant la contrainte sur la taille des pièces
D’autres méthodes ayant pour but l’estimation des efforts de coupe ont donc été développés, avec
plus ou moins de succès. Ces méthodes mettent en jeu en général la mesure du courant [6, 7, 8] ou
de la puissance [9] consommée par les axes de la machine ou de la broche. Ces méthodes sont
rapidement limitées par la bande passante des capteurs, atteignant avec difficultés une bande
passante de l’ordre de 200 à 300 Hz *10+, alors que la bande passante d’un dynamomètre
conventionnel est de l’ordre de 1 kHz *11+. La bande passante ne pose en général pas de problème
pour la surveillance en tournage, pour lequel les efforts de coupe sont relativement constants, mais
ceci est un réel problème pour la surveillance ou l’observation en fraisage, qui génère des chocs à
l’entrée en matière des différentes des de l’outil. A titre d’exemple, une fréquence de 100 Hz
correspond à la fréquence d’entrée en matière d’un outil à quatre dents tournant à 1500 tr/min,
alors que la tendance est plutôt centrée sur l’utilisation de broches à haute vitesse entre 15000 et
40000 tr/min *12, 13+, ou à très haute vitesse, afin d’augmenter la productivité en particulier dans le
domaine de l’aéronautique.
Cet article traite de l’utilisation de la vitesse angulaire instantanée de la broche pour observer le
processus de coupe en fraisage. Cette technique a déjà été utilisée avec succès pour observées
certaines caractéristiques des machines tournantes. Ainsi, Yang *14+ s’est servi de la vitesse angulaire
instantanée pour la caractérisation d’un moteur diesel. Les variations de la vitesse angulaire
permettant de détecter les défauts liés à la pression du gaz dans les pistons, comme les problèmes
angulaire d’un arbre d’engrènement afin de détecter des défauts d’engrènement, en utilisant la
Mahfoud [16] ont réussi à n’utiliser qu’un seul codeur spécifique sur l’arbre d’entrée d’une boite de
vitesse et un système d’échantillonnage angulaire afin de détecter des défauts sur les dentures de
n’importe quel engrenage de la boite par le biais de différentes moyennes cycliques dans une
représentation angulaire. Ainsi, la vitesse angulaire instantanée semble être vraiment efficace pour
détecter des défauts dans les machines tournantes faisant intervenir des géométries discrètes en
rotation. Les systèmes de fraisage font partie de ces systèmes angulairement discrets, et donc la
D’après Dimla *2+, les signaux à utiliser dans le cadre d’une SAU doivent être facile à mesurer,
actuels présentent tous un codeur angulaire de broche intégré, ce qui présage de peu
cet article est donc de s’attacher aux deux autres aspects de qualification du signal, à savoir la facilité
ce papier présente donc le dispositif d’essai utilisé, ainsi que la technique de l’échantillonnage
angulaire qui permet un calcul instantané de la vitesse angulaire. La troisième partie présente un lien
entre les efforts de coupe et les variations de vitesse angulaire instantanée, démontrant la
supériorité des variations de vitesse sur les efforts pour la surveillance de l’usinage. La quatrième
partie propose l’observation de la rupture des dents d’un outil à partir du signal de vitesse angulaire,
démontrant ainsi le potentiel de surveillance du fraisage lié à cette technique. Enfin la cinquième
application est proposée, mettant ainsi en avant la pluralité d’utilisation du signal angulaire de la
broche, permettant même d’éviter l’implantation d’un dynamomètre pour mesurer les efforts de
coupe.
2. Matériel et installation
Le modèle étudié montré dans la figure 2. Il concerne le fraisage latéral d'une plaque, de sorte que la
fraise ne travaille jamais avec son extrémité. L'outil utilisé est une fraise APX 3000 de Mitsubishi,
montée avec des plaquettes revêtues VP15TF. L’outil possède quatre dents identiques et également
réparties (fraise à pas constant), et les conditions de coupe ont été choisies telles que l’outil n’usine
qu’avec une seule dent à la fois (engagement radial inférieur au rayon de la dent). De plus, chaque
dent de l’outil s’engage dans la matière en prenant une épaisseur maximale, qui diminue jusqu’à la
sortie de la dent de la matière. L’effort de coupe suit la même évolution, partant d’un maximum et
diminuant jusqu’à s’annuler avant que la dent suivante rentre dans la matière, tel que décrit par la
figure 2. L’effort de coupe considéré pour cette étude est l’effort de coupe total Fc. On notera
La plaque considérée dans cette étude est en alliage de titane (TA6V recuit), avec une épaisseur de 4
mm. Plusieurs essais successifs ont été réalisés suivant le tableau 1, les plaquettes étant neuves au
début du premier essai. Ces essais ont été réalisés sous lubrifiant (huile soluble) et la vitesse de
coupe a été fixée à 120 m/min et à 140 m/min. Ces valeurs sont largement plus élevées que les
valeurs conventionnelles, qui sont données pour environ 50 m/min par le fabricant. Une usure rapide
Tableau 1 : essais successifs de coupe pour une longueur fraisée totale de 150 mm
Essai 1 2 3 4 5 6
ae (mm) 5 5 5 5 5 10
Pour chaque essai, les efforts de coupe et la position angulaire de la broche ont été acquis de
2.2 Matériel
Un centre Huron KX8-five équipé d'une broche haute vitesse (24.000 tour/min) a été utilisé pour les
essais expérimentaux. La broche possède un codeur rotatif intégré semblable au GEL 244 de Lenord
et Bauer [17], émettant 256 périodes pour un tour de broche (A-sinus et B-cosinus) et un signal de
référence R. Ces signaux ont été piqués directement sur la machine par l'intermédiaire d’un Té de
dérivation implanté sur l’entrée du variateur de broche. Les efforts de coupe dans trois directions
orthogonales (Fx, Fy, Fz) ont été acquis en utilisant un dynamomètre Kistler (9250A couplé aux
amplificateurs de charge 5051B). La plaque usinée est fixée directement sur le dynamomètre.
tournante : les signaux sinusoïdaux du codeur angulaire sont convertis en un signal TTL dont les
fronts montants vont piloter l’acquisition de signaux externes (les efforts de coupe) ainsi que le
nombre d’impulsion d’une horloge interne à haute fréquence. La chaîne d’acquisition est détaillée
sur la figure 3. Le convertisseur utilisé ici (IBV 101, Heidenhain) permet également d’interpoler le
nombre de pulsation du codeur par 5, générant ainsi Na=1280 acquisitions par tour. Les acquisitions
d’échantillonnage angulaire. La technique est détaillée plus précisément dans le paragraphe suivant.
Comme décrit dans la section précédente, le système d’acquisition angulaire compte le nombre
d'impulsions d’une horloge à haute fréquence entre deux fronts montants d'impulsion du codeur
angulaire/convertisseur-TTL. Les espaces entre les fronts montants correspondent à des intervalles
angulaires, que l’on peut considérer comme constants – quel que soit l’intervalle i considéré – et
stationnaires – quel que soit le tour j – ce qui se traduit par l’équation(1.1). Le temps passé à
parcourir cet intervalle i , j peut être défini par l'équation (1.2) en utilisant le nombre d'impulsions
Npi,j acquis entre les deux fronts montant et la fréquence de base fcl de l’horloge haute fréquence.
2
i , j (1.1)
Na
Npi , j
ti , j (1.2)
f cl
Il est alors aisé de calculer la vitesse angulaire instantanée sur chaque intervalle i et à chaque tour j
en utilisant l’équation(1.3). La vitesse angulaire calculée est alors filtrée avec un filtre passe-bas pour
i , j (1.3)
ti , j
l'observation du fraisage
Le phénomène de la coupe est bien connu du point de vue des efforts de coupe. Cette grandeur est
généralement prise comme référence pour qualifier un signal tiers comme étant représentatif du
déroulement de la coupe. Dans notre cas, l’effort de coupe est comparé à l’évolution de la vitesse
angulaire de la broche, comme le montre la figure 3. En premier lieu, on peut donc observer une
lorsqu’une dent de l’outil rentre dans la matière, l’effort augmente subitement et la vitesse
quatrième dent à environ 2.05 s, on peut également affirmer que plus l’effort de coupe est
important, et plus la vitesse angulaire diminuera avant que la dent ne ressorte de la matière.
En considérant un modèle dynamique très simple de la broche, chargée seulement par le couple du
dynamique en rotation appliqué à la broche, traduit par l’équation (2.1). Cette équation confirme ce
qui a été énoncé précédemment : si l’effort de coupe est inférieur au couple moteur, la vitesse
Par ailleurs, en faisant judicieusement apparaître la variation infinitésimale d’angle dans la formule
(2.1), on obtient une relation qui permet de faire le lien entre la variation de la vitesse angulaire et le
d d
T m Tcoupe d I
dt
d I
dt
d (2.2)
I d dWm dWcoupe (2.3)
Enfin, en supposant les variations de la vitesse angulaire assez faibles autour d’une valeur moyenne
0 , on peut décrire la variation de vitesse angulaire pour chaque passage de dent ( max min )
comme étant proportionnelle au travail mécanique (équation (2.4)). Ainsi, la variation de la vitesse
angulaire tient compte à la fois de l'importance de l’effort de coupe et de sa durée et sera plus
Wm Wcoupe
(2.4)
I 0
On peut observer cet effet en comparant les variations de la vitesse angulaire et l’amplitude de
l’effort de coupe pour les différentes dents de l'outil. Concernant l’essai tracé dans la figure 4, la
comparaison est présentée par la table 2. Le passage de la deuxième dent est considéré comme la
l’amplitude de l’effort de coupe change seulement de 11 %, ce qui est beaucoup moins que les 57 %
observés pour la variation de la vitesse angulaire. De plus, les amplitudes de l’effort de coupe des
dents 2 et 4 sont exactement identiques, mais les variations des fréquences de rotation diffèrent de
Dent 1 2 3 4
(tour/min) 22 14 18 12
Ecart sur 57 % 0 29 % 14 %
Pour résumer, le comportement de l’usinage est fréquemment observé à travers les efforts de
coupe, mais la variation de la vitesse angulaire semble être très intéressante pour déterminer une
évolution ou des différences sur l’usinage. En effet, cette variation est proportionnelle au travail des
efforts mis en jeu, et fait donc intervenir non seulement l’amplitude de l’effort de coupe, mais
Enfin, comme le maximum de la vitesse angulaire semble être relativement constant (10% de
variation sur les quatre dents observées), il semble que la vitesse minimale atteinte par la broche à
chaque passage de dent est un paramètre suffisant pour observer des variations du comportement
de l’usinage.
angulaire de la broche
L’essai analysé dans cette partie est le dernier essai, qui a conduit à la rupture de toutes les dents de
La vitesse angulaire instantanée pour cet essai est tracée sur la figure 6, en regard de la surface
usinée. L'amplitude globale du signal n'est pas constante et quelques irrégularités peuvent être
vitesse angulaire minimum. Cinq points particuliers méritent alors d’être relevés :
1. la fraise est entièrement engagée dans la pièce,
2. la courbe de vitesse minimale baisse subitement, et une marque est observée sur la surface
de la pièce,
3. la courbe de vitesse minimale baisse subitement, ce qui concorde avec l’apparition d’un
défaut sur la zone supérieure de la surface usinée, témoin de la rupture partielle d’une dent,
4. la courbe de vitesse minimale subit une dernière marche, correspondant à l’apparition d’un
défaut sur toute la largeur de la surface usinée – toutes les dents de la fraise doivent être
cassées,
Figure 6 : correspondance entre le minimum de la fréquence de rotation et les défauts sur la surface usinée
pour l’essai 6.
Les particularités observées sur la courbe de vitesse angulaire correspondent donc à des défauts ou
des commencements de défauts sur la surface usinée, ce qui est vraisemblablement dû à la rupture
des dents jusqu’au stade observé sur la figure 5. Afin de préciser cette observation, une analyse plus
fine de la vitesse angulaire est réalisée, afin de surveiller non plus l’amplitude globale du signal de
vitesse angulaire, mais les ralentissements respectifs dus au passage de chacune des dents.
D’après Prickett *1+, dans le cas du fraisage, si une dent est plus usée qu’une autre, alors elle coupera
moins de matière et génèrera moins d’effort. A l’inverse, la dent suivante aura plus de matière à
enlever, générant ainsi des efforts plus importants. Concernant les vitesses angulaires, les
développements précédents (§3) nous assurent le même type d’évolution : dent usée / effort
moindre / ralentissement moindre – dent suivante / effort supérieur / ralentissement plus important.
En outre, si une dent est usée et coupe moins de matière, alors son temps de contact avec la matière
d’où la supériorité de la variation de vitesse angulaire sur l’amplitude des efforts de coupe.
Les évolutions des ralentissements de la vitesse angulaire pour chacune des dents sont donc tracées
sur la figure 7. On retrouve bien les deux zones de perturbations principales mises en évidence
Lors de la rotation 93, on constate que subitement, la dent 1 ralentit moins la broche, et la dent 2 qui
la suit ralentit plus la broche. Compte tenu des remarques précédentes, on peut donc en déduire que
la dent 1 a cassé, prenant moins de matière et donc travaillant moins, tout en donnant du travail
supplémentaire à la dent 2, qui ralentit donc plus. A cet instant, la dent 2 est donc surchargée et va
donc s’user plus rapidement que les autres, se déchargeant progressivement sur la dent 3 jusqu’à la
révolution 130, pour laquelle l’usure des dents 2 et 3 sera coordonnée, subissant apparemment une
surcharge identique.
dent 3 qui subit le même sort. La dent 4 semble récupérer la surcharge laissée par les dents 2
à partir de la révolution 200, la dent 1 récupère finalement toute la charge laissée par les
dents 2, 3 et 4, et on peut donc constater que c’est elle qui fait la majorité du travail jusqu’à
La surveillance du ralentissement propre à chacune des dents permet donc de mettre en place une
analyse plus fine que la seule vue globale du ralentissement maximal par tour. Elle permet en
particulier de mettre en place des critères mettant en jeu des notions d’antériorité entre les
différentes dents, ce qui est très utile pour la détection des ruptures.
Tm Tcoupe I .broche
On peut aisément détailler le couple d’usinage Tcoupe comme étant le produit du rayon de l’outil par
Concernant le couple d’entraînement, il faut s’attacher au type de moteur utilisé pour la broche. La
broche utilisée est un moteur asynchrone. Dans ce type de moteur, le stator est constitué de bobines
alimentées en courant alternatif, générant ainsi un champ magnétique tournant à une vitesse
angulaire s . Le rotor est constitué de conducteur en court circuit qui réagissent au champ
magnétique (courant induit et loi de Lenz) et provoquent la mise en rotation à la vitesse angulaire .
Si le rotor tourne à la même vitesse que le champ magnétique, alors il n’y a pas de courants induits et
glissement entre le champ statorique et le rotor que l’on peut définir à l’aide de l’équation (4.2).
s
g (4.2)
s
Le couple d’entraînement varie alors en fonction du glissement suivant une courbe du type de la
gmax. En première approximation, on peut considérer dans cette zone que le couple d’entrainement
est directement proportionnel au glissement [18], ce qui nous donne alors les équations (4.3) puis
Tm km g (4.3)
Tm km km (4.4)
s
On peut ainsi réécrire l’équation (2.1) et exprimer l’accélération angulaire en fonction de l’effort de
coupe tangentiel, de la vitesse angulaire, ainsi que de trois constantes dépendant du pilotage du
moteur ( k m , s ) et de la constitution mécanique du système usinant (I, R). L’expression de l’effort
I . km km Ftan R (4.5)
s
k1 k2 k3 Ftan (4.6)
k1 k2
Ftan (4.7)
k3
Les constantes dépendant du pilotage du moteur ( k m , s ) sont difficiles à obtenir facilement, car ils
dépendent de la manière dont le moteur est piloté, ce qui nous est inconnu. Il a donc été fait le choix
d’évaluer directement les trois paramètres [k1 k2 k3] à partir des essais réalisés. En effet, comme
l’acquisition a été faite de l’évolution du temps et des efforts de coupe en fonction de la position
angulaire de la fraise, tout est réuni pour pouvoir calculer l’effort tangentiel, la vitesse angulaire et
l’accélération angulaire. Les trois paramètres recherchés sont alors optimisés en minimisant l’écart
au sens des moindres carrés entre la courbe de l’accélération angulaire calculée directement à partir
La figure 9 montre le résultat de cette optimisation et la différence entre l’effort directement mesuré
et l’effort reconstruit, dans le cas de l’usinage d’un acier durci. On peut constater une très bonne
corrélation entre ces deux efforts, signe que la technique est efficace et peut permettre la
substitution d’un matériel de mesure onéreux, lourd à mettre en place et de capacité limitée par la
6. Conclusion
La vitesse angulaire instantanée est reconnue comme étant un bon indicateur pour la surveillance
des systèmes à géométrie discrète en rotation, comme les roulements ou les engrenages. Ce papier
démontre que les centres de fraisage font partie de ces systèmes, et que la vitesse angulaire
instantanée peut être utilisée avantageusement pour la détection de la rupture des dents d’un outil
et la surveillance de l’usure. Un autre avantage de cette grandeur provient du fait que les broches
actuelles sont toutes équipées d’un codeur angulaire qui peut être utilisé directement sans ajouter
Il a été observé que les différences de variations de la vitesse angulaire causées par différentes dents
de l’outil permettaient de détecter les différences d’usure entre les différentes dents. Ainsi, la dent la
plus usée ralentira beaucoup moins la broche que la dent la plus active. De plus, il a été démontré
que les variations de la vitesse angulaire étaient directement fonction du travail des efforts de coupe,
ce qui est un bien meilleur indicateur du comportement en usinage que l’observation de la simple
amplitude de ces efforts. Ainsi, les algorithmes de surveillance développés pour le suivi des efforts de
coupe peuvent être appliqués directement sur les variations de vitesse angulaire, avec un taux de
détection supérieur.
Enfin, si l’analyse fine de l’effort de coupe est recherchée, ce dernier peut être calculé directement
en fonction des paramètres angulaires issus de l’acquisition (vitesse, accélération) à l’aide d’une
modélisation adéquate et relativement simple, ne faisant intervenir que trois constantes à identifier.
Ainsi, l’effort de coupe peut être avantageusement évalué sans l’aide d’aucun capteur extérieur ou à
La grande force de cette méthode provient donc du fait que le capteur utilisé est nativement
implanté sur la machine, et délivre des informations pertinentes sur le déroulement de l’usinage.
surveillance automatique de l’usinage en temps réel, en s’appuyant sur des critères développer pour
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