CHAPITRE
14
1 de l’organisation :
les tableaux de bord
A Définition et rôles des tableaux de bord
B Conception et construction des tableaux de bord
C Diversité des tableaux de bord
CONCLUSION
on
–– la cohérence pour tenir compte de la taille des organisations, de la multiplicité des acteurs…
Ec
es
Dans ce contexte, les problématiques autour de cet outil sont les suivantes :
iqu
–– comment choisir des informations pertinentes pour prendre des décisions justes ?
rid
Ju
–– sur quelle base effectuer un comparatif des performances ? par rapport à des objectifs
sS
504
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la
ho
Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Après avoir réfléchi aux rôles passés et actuels des tableaux de bord, nous proposerons une
définition de cet outil. Puis seront énoncés les principes de conception et de construction
d’un tableau de bord, avant de présenter une étude de la diversité des tableaux de bord
actuels.
Il est aussi une démarche d’aide au pilotage opérationnel, politique ou stratégique d’une
entité. Toutefois le document final élaboré ne peut être déconnecté de toute la démarche
organisationnelle qui le précède, impliquant des acteurs, des méthodes et des procédures.
Les attentes associées au tableau de bord sont nombreuses : il a d’abord dû compenser des
limites d’autres outils et puis, au fur et à mesure du temps, la souplesse de ses utilisations a
suscité un développement de plus en plus large de ses rôles.
–– la durée du traitement de l’information ne permet que des constats sur des choix passés ;
–– la présentation des documents ne permet pas une localisation des responsabilités et des
on
performances de chacun ; Ec
es
bilités puisqu’elle traite des flux internes mais elle présente le même défaut de lenteur dans
es
nc
Le contrôle ne doit pas être vu au sens répressif du terme, mais plutôt comme la maîtrise
sS
de
des activités, c’est-à-dire faire en sorte que les objectifs de performance soient atteints.
é
ult
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m
.co
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
Rendre compte
REPORTING
Centre
de responsabilité Auto-contrôle =
PILOTAGE OPÉRATIONNEL
Dans cette perspective, le tableau de bord permet aux responsables d’une structure :
–– de piloter leur centre de responsabilité et d’engager en autonomie les actions correctives
nécessaires à l’atteinte des objectifs qui leur ont été délégués.
–– de rendre compte au niveau hiérarchique N+1 de leur responsabilité opérationnelle.
–– de se comparer aux résultats des centres de responsabilité similaires à leur entité.
Il est ainsi le support de trois types de communication :
–– une communication ascendante quand un niveau hiérarchique rend compte de la réali-
sation des objectifs reçus.
–– une communication descendante quand le niveau hiérarchique supérieur délègue objec-
tifs et indicateurs de réussite aux services qu’ils supervisent.
–– une communication horizontale entre les responsables de même niveau hiérarchique.
Dans ce contexte, le tableau de bord est un tableau opérationnel.
Un autre type de contrôle coexiste dont les caractéristiques sont légèrement différentes ;
il s’agit de remontées très rapides d’informations de nature essentiellement financière sur
l’ensemble des entités d’un groupe.
Elles sont le fait de groupes de taille internationale qui doivent contrôler à distance des enti-
tés filialisées très autonomes. Les données remontées sont financières, structurées comme
des comptes de résultat et permettent une consolidation rapide au niveau de la direction
on
générale. Ce mécanisme est appelé « reporting ».
Ec
es
Il peut être organisé sur deux rythmes :
iqu
–– dans les deux ou trois jours ouvrables qui suivent la fin d’un mois, des estimations chif-
rid
Ju
frées sont demandées à toutes les entités, on parle alors de flash d’activité ;
es
–– elles seront complétées par des données réelles dès que les services comptables les auront
nc
cie
Avec le temps, cet aspect de « reporting » est devenu déterminant dans les organisations
de
506
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Ainsi, la définition première des tableaux de bord est enrichie par l’étendue des rôles qu’on
lui assigne.
on
Ec
es
De manière idéale, un tableau de bord devrait aider :
iqu
507
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
on
Ainsi, il est possible de recenser 3 modes de déploiement d’un système de tableau de bord Ec
es
stratégique.
iqu
rid
de l’organisation sur les objectifs de l’entreprise. Son processus est rapide (environ 1 an) ;
es
nc
il se déroule ainsi :
cie
–– conception d’un tableau de bord (TB) au niveau global. Pour chaque ensemble objec-
sS
de
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ho
Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
on
sation d’outils décentralisés pour obtenir un ensemble cohérent, en intégrant les aspects Ec
es
multidimensionnels : opérationnel passé, stratégique prospectif, social, voire sociétal.
iqu
Il faut une articulation entre la stratégie et les indicateurs ; en conséquence, les choix
rid
Ju
Tout réside en fait dans l’articulation, dans l’emboîtement des tableaux de bord à chaque
cie
de bord ; c’est elle qui garantit la cohérence globale. Ainsi, il faut à tout prix éviter la
de
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
juxtaposition, d’un côté, de la stratégie et de ses indicateurs et, de l’autre, des plans d’action
opérationnels avec leurs propres indicateurs.
C’est pourquoi il faut passer par la détermination des objectifs qui assureront la cohérence
de l’ensemble. Une fois définis, des indicateurs pertinents pourront en être déduits.
on
Ec
1 Principes de conception
es
iqu
rid
Le système de tableaux de bord est organisé à travers une analyse de la délégation et de l’at-
Ju
es
boîtements de tableaux de bord, tant au niveau des objectifs et des variables d’actions qu’au
cie
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
La mise au point d’un système de tableau de bord est une occasion structurée de discussion
sur les objectifs de l’organisation et sur la mise en cohérence des plans d’actions opération-
nelles de chaque responsable avec ses objectifs.
TABLEAU DE BORD
RAYON 3
TABLEAU DE BORD
RAYON 2
TABLEAU DE BORD
RAYON 1
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R O E
on
Total RAYON
Total MAGASIN 1 Ec
es
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
2 Démarche de construction
2.1 Démarche générale
La démarche proposée est résumée dans le tableau suivant.
on
est l’expression (contingente) de ce qui, pour l’entreprise, • Qualité de la production
exprimera la réussite de l’objectif. Ec
es
iqu
Une variable est un combiné de caractéristiques mesurables. • Taux d’activité des hommes
Ju
Sélectionner les paramètres revient à choisir ceux qui seront • Temps de marche machine
es
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Variables Efficacité de l’organisation Conformité des livraisons Fiabilité de Con formité des Capacitê à t raiter
du travail administratif avec les dêlais annoncês la formule 72 h livraisons avec les les commandes
quantités commandées en 48 h et 4 j
Indi cateurs Taux d'efficacité Taux de con formité Taux de fiabilité Taux de conformité Taux de capacité
on
a) Clarification de la mission des objectifs et leviers d’actions
Ec
es
Définir la mission consiste à définir précisément ce que fait le service ou l’entité ; pour
iqu
qui travaille-t-il et que produit-il ? Ces questions doivent être mises en perspective avec les
rid
Ju
attentes du client du service : client interne ou externe de l’entreprise. Cette étape est fon-
es
513
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
EXEMPLE
Le schéma d’interaction suivant d’une entreprise de formation est emprunté à Patrick Iribarne(1) :
PARCOURS DU CLIENT
b) Les objectifs
Quels sont les points essentiels sur lesquels le manager est évalué ? Qu’attend-on de ce
responsable ?
En quoi les décisions et les actions d’un manager donné contribuent-elles à l’atteinte d’ob-
jectifs organisationnels plus globaux ?
Ces objectifs arrêtés, ils doivent être accompagnés de plans d’action ; ceux-ci sont constitués
d’une liste d’actions concrètes et détaillées, accompagnées d’un calendrier et pour lesquelles un
ensemble de moyens humains, matériels et financiers a été alloué et un responsable nommé.
EXEMPLE
Dans la gestion d’une concession automobile, la vente de véhicules (activité principale) est accompagnée de
ventes de produits d’assurance ou de financement (activités secondaires) plus rémunératrices pour le distributeur.
Il a été décidé d’améliorer la vente de ces produits d’assurance et de financement ; trois obstacles ont été
repérés : prospects mal qualifiés, prospection mal ciblée, personnel mal formé aux produits.
Les plans d’actions suivants sont établis avec un horizon commun à 6 mois :
on
Former le personnel aux nouveaux Taux de formation Responsable : M. Durand
produits Nombre de nouveaux produits placés Ec
es
après formation
iqu
rid
Ju
es
La démarche adoptée doit être pragmatique et s’appuyer largement sur l’expérience du diri-
sS
514
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Le nombre des variables identifiées doit être relativement faible puisque la finalité pour-
suivie est de focaliser l’attention et l’action du responsable sur les causes qui produisent
l’effet le plus important, de manière à optimiser les résultats obtenus (selon la loi de Pareto,
20 % des causes produisent 80 % du résultat).
EXEMPLE (SUITE)
PARCOURS DU CLIENT
Un indicateur est une information, ou un regroupement d’informations, précis, utile, pertinent pour le
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
gestionnaire, contribuant à l’appréciation d’une situation, exprimé sous des formes et des unités diverses.
Leurs champs de mesure sont multiples puisque tous les domaines peuvent être évalués en
sS
fonction des besoins des utilisateurs par des paramètres qui peuvent porter sur tous les axes
de
515
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
À côté des indicateurs traditionnels (rendement, productivité, taux d’utilisation des capaci-
tés), de nouveaux indicateurs de la performance industrielle apparaissent, comme qualité,
délais et rotation qui correspondent aux impératifs et enjeux actuels.
D’autres indicateurs portant sur la satisfaction ou la confiance des clients, sur la tension
des flux de production imposée par le modèle juste à temps, ainsi que toutes les ressources
humaines et les conditions de travail apparaissent également.
Enfin, une dernière dimension est, de plus en plus, prise en compte. Il s’agit de mesurer l’im-
pact de l’organisation sur le plan sociétal et environnemental. Impliquées dans des politiques
de responsabilité sociale et environnementale, les entités doivent communiquer sur les taux
de rejet de leurs effluents, de CO2 ou sur la part recyclable de leurs productions par exemple.
3.2 Pertinence d’un indicateur
Pour être pertinent, un indicateur doit présenter des qualités génériques.
Qualité attendue
Fidélité Reflète le sens et l’importance du phénomène observé.
Clarté du lien Indicateurs simples préférés plutôt qu’un synthétique, dans un souci
avec l’action de réactivité et lisibilité.
Dans un souci de réactivité, des indicateurs physiques sont intégrés pour être plus
Prédictivité
proches de l’action et permettre des actions correctives plus rapides.
on
Dans ce contexte, il vaut mieux se focaliser sur des indicateurs fournis par les systèmes d’in- Ec
es
formation existants souvent calculés dans des menus secondaires ou des menus paramètres
iqu
516
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
3.3 Typologies d’indicateurs
Plusieurs critères peuvent être utilisés pour classer les indicateurs.
on
croissance du marché, données sur le principal concurrent, date de changement de
Ec
es
réglementation).
iqu
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Ju
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
on
Pour accentuer la lisibilité, les données chiffrées sont agrémentées d’informations sur la
nature de l’évolution de l’indicateur en jouant : Ec
es
iqu
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
EXEMPLE 1
Objectif
Janvier Février Mars Avril
mensuel
Marge € 30 000 29 637 30 291 31 012 30 510
Part. 27 22 27 35 25
Nb VO vendus
March. 15 17 13 27 26
Les codes couleurs apparaissent dans la couleur de la police des résultats obtenus et sont accentués par le
positionnement des flèches et leur couleur.
Ici, les performances favorables sont indiquées en violet, les performances moyennes et/ou médiocres sont
en blanc (flèches) ou en caractères normaux (chiffres), les performances défavorables sont en noir (flèches)
et en caractères gras (chiffres).
EXEMPLE 2
Objectif
Janvier Février Mars Avril
mensuel
Part. 80 82 70 76 68
Stock
en nombre March. 10 7 16 23 11
Ces dispositifs indiquent la qualité de la prestation mais ils ne sont en rien explicatifs de la
performance. Sous cette forme, le tableau de bord est outil de communication entre équipes
on
ou au sein d’un groupe de travail pour alerter et décider d’actions à mettre en œuvre afin
d’améliorer la performance demandée. Ec
es
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
Le graphique en « camembert »
exprime la composition d’une donnée
Particuliers en fonction de la nature de certains
facteurs.
43 % Sauf évolution lourde du phénomène,
Accessoires il se prête mal aux comparaisons et ne
57 % permet pas de mettre en évidence les
valeurs cibles.
Ici, les ventes totales sont réparties selon
leur nature : particuliers, accessoires.
on
satisfaction clientèle qui est le résultat
de plusieurs facteurs interconnectés. Ec
es
iqu
auparavant :
Magasin 1
es
– la qualité de l’accueil,
nc
520
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
EXEMPLE 3
Soit le suivi d’un BFR qui doit « normalement » être couvert par la trésorerie disponible, en cas d’insuffisance de
trésorerie, des lignes de crédit peuvent être mobilisées. Le tableau de bord suit le taux de couverture du BFR et
les montants mobilisés
on
Une grille d’analyse est élaborée entre variables d’action et objectifs pour tester leurs
cohérences. Ec
es
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
Variable d’action 2 X X
Responsable 2 X X
Direction générale X X
EXEMPLE
Une direction commerciale se voit assignée quatre objectifs et considère que cinq variables d’action ont
une influence prépondérante, dans son contexte, sur l’atteinte de ces objectifs. On se trouve ici dans un cas
de figure où les variables d’action ont un impact sur plusieurs objectifs, parfois même sur la quasi-totalité
d’entre eux.
Objectifs (O) Objectif n° 1 Objectif n° 2 Objectif n° 3 Objectif n° 4
Part de Crédit client Stabilité
Hausse de
marché – 15 % des coûts
Variables d’action (VA) CA + 20 %
+ 20 % en valeur commerciaux
Motivation force de vente x x
Prospection x x
Mix clients x x x
on
Organisation de l’action
commerciale
x x x Ec
es
iqu
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Objectifs
Objectif Objectif Objectif Objectif
Variables DG Resp. 1 Resp. 2 Resp. 3
n° 1 n° 2 n° 3 n° 4
d’action
VA n° 1 x x x x
VA n° 2 x x x x
VA n° 3 x x
VA n° 4 x x
VA n° 5 x x
Analyse de la délégation et grille OVAResponsabilités, D’après Löning et alii, Le contrôle de gestion, Dunod.
•• Choix de la présentation.
•• Réalisation de la maquette.
•• Informatisation.
Ici, c’est la phase 3 de la méthode OVAR qui peut améliorer la construction des indicateurs.
En effet, ils ne sont pas choisis ex nihilo, mais déterminés, triés, hiérarchisés en fonction de
l’analyse des étapes précédentes, pour un véritable alignement aux objectifs et aux straté-
gies de l’entreprise. À partir de l’analyse des responsabilités de chaque niveau hiérarchique
et des variables d’action choisies, la construction des indicateurs, dans leur périmètre et leur
mesure, peut être en meilleure adéquation avec les besoins.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
niveau n, des réflexions et des formalisations ont été menées pour étendre à de nouveaux
rid
champs, à de nouvelles variables, l’outil « tableau de bord » très souple dans sa conception
Ju
et sa construction.
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
1.1 La qualité
Il s’agit de suivre certaines variables spécifiques de qualité ou de piloter des procédures
entières certifiées : un service, un atelier, ou une entité plus importante, va utiliser un
tableau de bord pour enregistrer des dysfonctionnements, pour comparer des résultats avec
des seuils d’alerte.
EXEMPLE
Le service ressources humaines d’une entreprise a été certifié ISO 9001 version 2000 pour l’ensemble de
ses activités. Pour piloter la qualité du processus de formation et suivre les dysfonctionnements, elle met en
place des indicateurs sur toutes les étapes de ce processus
Document
Étapes « processus Personne Indicateurs Dysfonc– Solutions
ou support
formation » ou service de résultat tionnements apportées
ou logiciel
Sélection des stages Catalogues DRH • Nombre stages/ Date Date
retenus fournisseurs an Type Type
• Pourcentage de
stages techniques
• Pourcentage de
stages généraux
on
Inscription des stagiaires Logiciel interne Secrétaire RH • Effectif /stage Date Date Ec
es
• Relances Type Type
iqu
rid
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Document
Étapes « processus Personne Indicateurs Dysfonc– Solutions
ou support
formation » ou service de résultat tionnements apportées
ou logiciel
Recrutement des Dossiers DRH • Qualité Date Date
formateurs individuels formateur Type Type
+ planning • Coût formateur
formateurs
Suivi et Bilan financier Logiciel interne Service • Coût total Date Date
+ documents comptable • Coût/ Type Type
comptables participants
• Contentieux
• Déficit
1.2 Le risque
La notion de risque, inhérent à toute activité économique, consubstantiel à l’entrepreneur
et au décideur, est considérée aujourd’hui par toutes les parties prenantes de la société
comme devant être réduite voire annulée.
Un risque est l’apparition possible d’un événement produisant un certain dommage. Il se défi-
nit par deux caractéristiques : son degré d’occurrence (fréquence d’apparition) et son degré de
gravité.
Si on demande aux entreprises de gérer les risques, de toutes natures (technologique, indus-
triel, commercial, financier, politique, social, environnemental…), directs et indirects à leur
activité, il s’agit d’abord de les repérer, de les hiérarchiser avant de déterminer quel niveau
de gestion il faut mettre en place (prévention, assurance…).
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Ainsi, pour tous les risques envisageables dans et pour une entreprise, il est possible
de construire une cartographie des risques avant de décider lesquels vont être gérés et
comment.
on
Ec
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
EXEMPLE
Exemple de cartographie de risques pour une entreprise
Sur un dispositif productif (atelier) les différentes causes (risques) qui entraînent une rupture de production
sont cartographiées et positionnées en fonction de leur fréquence et de leur gravité.
Quatre risques sont retenus : P panne de machine, S rupture de stock, A absence de personnel et E rupture
d’énergie.
occurence
5
S
4
P
3 E
1 A
- gravité
- 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 +
L’entreprise décide alors de gérer plus particulièrement les risques de panne machine P et de rupture de
stock S qui apparaissent les plus graves pour le processus de production.
Pour cela, le contrôleur de gestion, avec le directeur de la ligne de production, élabore des indicateurs pour
ces deux paramètres et construit un tableau de bord pour suivre, communiquer et décider dans l’objectif de
gérer ces risques, soit de les anticiper, soit de les maîtriser.
Le contrôleur a défini deux indicateurs pour suivre le risque de pannes machine (identiques pour les quatre
machines ou différents) et deux pour suivre le risque de rupture de stock par étapes de production (iden-
tiques ou différents pour les quatre stocks).
Les responsables des machines remplissent tous les jours la colonne « Réel » du tableau de bord avec la
valeur de l’indicateur ; l’alerte est déclenchée si l’écart ou le seuil sont atteints.
on
Des automatismes peuvent être mis en place pour prévenir ou arrêter directement la tâche. Ec
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Ce suivi doit être lié à des actions pour lever les alertes : prévoir une maintenance urgente avec changement
de la pièce d’usure sur la poste 1, mobiliser les caristes pour déplacer les containers vides vers le poste
amont, etc.
Dans tous les secteurs, les firmes nationales ou internationales, moyennes ou grandes, ne
peuvent échapper, dans le rapport d’activité et sur leur site web, à justifier leur responsabi-
lité sociale et à présenter leurs actions liées au développement durable.
on
Pour transmettre ces informations, il faut donc construire des tableaux avec des indicateurs Ec
es
qui évaluent ces performances sociétales. Il s’agit de mesurer et de suivre des variables liées
iqu
rid
Des indicateurs d’efficacité et d’efficience de cette performance sociétale peuvent être élabo-
cie
rés mais les attentes de chaque partie prenante sont différentes ; on risque donc d’aboutir à
sS
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
EXEMPLE
on
de la société civile
National • Sponsoring culturel ou sportif Ec
es
iqu
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ho
Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
Ces exemples ne sont qu’une partie des nombreuses variables stratégiques qu’une entre-
prise veut piloter précisément en continu et qui peuvent donner lieu à des tableaux de bord.
Comptabilité
de gestion Budget Tableau de bord
traditionnelle
Comptabilité de
Structure
Budget Reporting
gestion
traditionnel financier
traditionnelle
par activité
Structure
on
Ec
par processus
es
Structure
529
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la
ho
Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
Ainsi, plusieurs niveaux de champ de pilotage et plusieurs objectifs peuvent être repérés
avec ces tableaux de bord :
2.2 Champ de pilotage
•• Tableau de bord pour une fonction ; exemple, le reporting pour la fonction financière.
•• Tableau de bord pour une activité, un processus ; exemple pour un processus de vente.
•• Tableau de bord pour une chaîne d’entreprises intégrées ou pour un réseau d’entreprises.
2.3 Objectifs de pilotage
Les tableaux de bord fondés sur le découpage structurel d’une organisation, en tant
qu’outil de communication et de dialogue, au-delà de l’aide aux décisions et au pilotage,
peuvent aussi participer à l’apprentissage et à l’amélioration permanente des acteurs et des
organisations.
a) Une démarche d’apprentissage permanent pour les acteurs
Les indicateurs permettant un suivi des actions et des acteurs au sein d’une organisation
peuvent aussi constituer une trame pour accumuler et capitaliser des résultats, des succès et
des échecs, des expériences.
Ces informations constituent une base de données permanente et actualisée qui peut être
source d’apprentissage pour les acteurs et pour l’organisation ; c’est le domaine de la ges-
tion des connaissances (knowledge management) et la notion d’apprentissage organisa-
tionnel de C. Argyris.
b) Une démarche d’amélioration permanente pour les structures
De même, ces bases de données issues des tableaux de bord peuvent déclencher des idées et
des démarches de qualité pour réduire les dysfonctionnements et améliorer les procédures
existantes, au-delà des solutions immédiates trouvées pour réagir à court terme.
La performance dépend autant de l’efficacité que de l’efficience et donc les indicateurs
qui permettent de piloter les moyens, les structures, les procédures, les acteurs sont des
leviers pour gérer en permanence les capacités d’adaptation et d’amélioration des structures
organisationnelles.
on
teurs concernés.
Ec
es
Ils peuvent être construits pour des décisions de nature et de durée différente, du pilotage à
iqu
court terme au pilotage stratégique. La tendance actuelle est d’essayer d’aider aux décisions
rid
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
on
Ec
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(1) Ce point ne fait pas partie du programme mais constitue une tendance actuelle importante.
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
Résultat financiers
-cibles
« Que faut-il
ur
apporter aux
ves
fs
Indicate
Valeurs
Objecti
actionnaires ? »
Initiati
Clients Processus internes
-cibles
-cibles
ur
ves
ur
ves
Indicate
Vision
Valeurs
fs
Objecti
Initiati
Indicate
clients ? » essentiels
Valeurs
Objecti
Initiati
et
à la satisfaction
stratégie
des actionnaires
et des clients ? »
Apprentissage organisationnel
« Comment piloter
-cibles
le changement et
ur
ves
fs
l’amélioration ? »
Indicate
Valeurs
Objecti
Initiati
R.S. Kaplan et D.P. Norton, Le tableau de bord prospectif, Éditions d’organisation, 1998.
■■ La perspective financière
L’axe « financier » est le fil conducteur des objectifs et des autres indicateurs des autres axes,
puisque le but ultime est d’améliorer la performance financière. Cependant, cette performance
doit être mise en perspective avec la situation du marché où interviennent les entreprises.
on
•• Pour les marchés en démarrage : les objectifs sont d’accroître leur chiffre d’affaires, les Ec
es
ventes sur des marchés ciblés (de segments spécifiques dans des régions ciblées).
iqu
•• Pour les marchés en croissance : les objectifs de rentabilité classiques sont à privilégier.
rid
Ju
•• Dans les marchés en maturité : le but est de générer un maximum de trésorerie (avant le
es
nc
déclin).
cie
532
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
■■ La perspective « client »
L’axe client du BSC identifie les segments de marché sur lesquels l’entreprise souhaite se
positionner, ceux qui généreront le chiffre d’affaires nécessaire à la réalisation des objectifs
financiers. Les indicateurs de cet axe permettent aux entreprises d’établir des mesures clés
de la performance concernant les clients – satisfaction, fidélité, conservation, acquisition et
rentabilité – parfaitement adaptées aux segments visés.
L’axe client permet de clarifier et de mesurer les objectifs des activités marketing, commer-
ciales, logistiques et de développement des produits et des services. Cela impose une analyse
approfondie du marché.
La priorité est externe : satisfaire au mieux les attentes des clients.
■■ L’axe « processus interne »
Il s’agit de s’interroger sur les processus essentiels qui contribuent durablement à assurer un
avantage concurrentiel à l’entreprise. Cet axe intègre, outre le processus productif, les pro-
cessus amont de conception et développement et les processus aval de service après vente.
L’innovation est à l’évidence un processus qui traduit l’importance accordée à la recherche :
nombre de brevets déposés, proportion de nouveaux produits, etc.
La qualité du service après-vente est également une des composantes essentielles de la satis-
faction du client (accueil du client, délai pour résoudre son problème, etc.).
Le processus productif ne doit pas être oublié, mais il a toujours été au cœur des préoccu-
pations des responsables (qualité des produits, délai de fabrication, etc.).
■■ La perspective « apprentissage organisationnel »
Cet axe est celui des moyens permettant d’atteindre les objectifs de performance définis
dans les axes précédents. Ces moyens se composent du potentiel des salariés, de la capa-
cité du système d’information et du climat (motivation, responsabilisation, alignement des
objectifs de l’entreprise et des salariés).
b) L’articulation des perspectives
■■ De l’axe apprentissage à l’axe processus
Les efforts mis en œuvre pour développer les compétences du personnel, conserver ce personnel
et obtenir son implication doivent se traduire par une meilleure maîtrise des processus clés.
■■ De l’axe processus à l’axe client
À travers l’élaboration des meilleures pratiques productives, d’un service après-vente per-
formant, du développement de nouveaux produits, l’organisation satisfait les clients initiaux
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
et obtient de nouveaux clients. Par ailleurs des pratiques de démarchage actives permettent
acquérir de nouveaux clients.
■■ De l’axe processus à l’axe financier
on
L’adaptation de l’activité à la capacité (axe processus) permet d’améliorer la rentabilité (axe Ec
es
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
Vision et stratégie
Axe financier
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« Si nous réussissons, tc if cate ts
comment traiterons- bje ndi uts roje
nous nos O I B P
actionnaires ? »
Axe client
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« Pour réaliser s ur
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ma vision, comment bje di uts ojet
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O I B P r
dois-je traiter
mes clients ? »
Axe interne
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« Dans quels processus tifs teu
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dois-je exceller b je di uts roje
pour satisfaire O I B Pn
mon client ? »
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« Pour réaliser s ur
ma vision, comment c tif cate ts Ec
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mon organisation O I B P
doit-elle apprendre
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et s’améliorer ? »
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Chapitre 14 – Le pilotage de l’organisation : les tableaux de bord
EXEMPLE
Indicateurs suivis par l’entreprise E pour piloter les 2 objectifs : croissance et productivité
Croissance Productivité
Améliorer la qualité du chiffre d’affaires en comprenant Optimiser l’utilisation des actifs existants et intégrer
les besoins du client et en se diversifiant en conséquence l’activité pour réduire le coût total de livraison
Axe financier
Retour sur capital
est passé de 6 à 16 %
Axe client
Satisfaction du client
amélioration continue trois ans de suite
Axe
interne Innovation produit Gestion du client
Pénétration Qualité Commande
du Speedpass du distributeur parfaite
progressant au rythme amélioration continue amélioration continue
d’un million par an quatre ans de suite quatre ans de suite
Excellence opérationnelle
Utilisation
Qualité Sécurité Environnement
des installations
amélioration valeur annuelle incidents entraînant nombre d’incidents
continue de rendement perdu du temps réduit de 63 %
quatre ans de suite réduite de 70 % de travail perdu
de 150 à 30 par an
Axe apprentissage
et développement Personnel motivé et préparé
Sensibilisation à la stratégie
l’enquête annuelle auprès du personnel
révèle que la connaissance de la
stratégie est passée de 20 à 80 %
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
conclusion
on
Ec
À la fin de cette étude, il est possible d’affirmer que, quelle que soit leur logique, les tableaux es
de bord sont des outils de gestion indispensables à tout manager qui décide, agit, contrôle,
iqu
régule. En effet, leur mise en œuvre permet de suivre des variables d’action, de relier des
rid
Ceci est d’autant plus vrai que les nouvelles technologies permettent de faire remonter en
nc
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Chaque type de tableau de bord répond à des besoins particuliers ; le contrôleur de gestion
de
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Partie 3 – Le contrôle de gestion et le pilotage de la performance
Les tableaux de bord se développent de plus en plus dans toutes les organisations et il faut
être capable d’en percevoir les avantages et les inconvénients :
Intérêts Limites
• Repérage des variables essentielles à piloter. • Pertinence des variables difficiles à évaluer.
• Possibilité d’avoir une vision globale et • Difficulté de fiabilité et de périodicité des informations.
transversale. • Trop d’indicateurs rendant la lisibilité et la synthèse difficile.
• Suivi permanent en continu. • Longueur et complexité de construction.
• Mobilisation et implication des acteurs. • À terme, le suivi permanent crée un stress difficile à
vivre pour les acteurs.
Piloter avec les tableaux de bord permet à l’entreprise de mieux définir, clarifier et com-
muniquer sur les objectifs stratégiques. Ainsi, la construction de tableaux de bord est l’oc-
casion pour l’entreprise de mettre en lumière les co-responsabilités existantes au sein de la
société. Assurer la satisfaction des clients suppose la capacité des responsables commerciaux
de comprendre les besoins du client et de bâtir une offre adaptée, l’aptitude du service tech-
nique à effectuer des prestations de qualité dans les délais impartis et, en cas de dysfonction-
nements, une intervention efficace et coordonnée du service après-vente.
D’une part, une fois construit, un système de tableaux de bord offre une décomposition
de la performance du groupe en fonction de critères jugés pertinents (métiers, processus,
stratégie). De ce fait, il est plus aisé pour le gestionnaire de donner des consignes, pour les
on
opérationnels de s’y plier et, au final, d’améliorer le processus de contrôle.
D’autre part, les tableaux de bord contribuent à une décentralisation de la prise de décision Ec
es
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propres. Ceci dit, des arbitrages centralisés doivent parfois intervenir pour optimiser les res-
Ju
tableaux de bord, fondé en partie sur des emboîtements successifs, clarifie les niveaux de res-
cie
Toutes ces raisons, au-delà des limites évoquées, font que les tableaux de bord sont
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