Vous êtes sur la page 1sur 32

Cours de Géopolitique

Institut du Droit de la Paix et du Développement.

Ce fichiers contient les prises de Notes des étudiants de l’IDPD dont :

- Cours du Vice Amiral F. Cluzel

- Cours du Général Porchier

- Méthodologie pour une dissertation en géopolitique

Partie 1 : Cours du Vice Amiral F. Cluzel

Cours du lundi 2 mars 2009

N.B. Notion de déterminisme naturel : réaction dans le sens du développement de


l’espace vital. Par la suite frappé de honte.

Au cours Guerre froide, tentative de profit des fenêtres ouvertes au fil du processus
de décolonisations des différents empires (Fr Uk Es) par les deux puissances en vue de
s’assurer une position d’enveloppement. Ex pour le cas Fr pour des raisons humaines et
sentimentales rupture de la Guinée avec l’ancienne puissance, Sékou s’est jeté dans les
bras des soviétiques. Notion de la France-Afrique. Les usa se sont placé du coté Pakistan
car du coté français guerre d’Indochine.

Si à un moment il y a hégémonie et qu’elle se délite quelqu’un cherchera à prendre le pv.

Définition

Elle varie en fonction des acteurs pris en copte et des critères pris en compte.

- Une école étatique : les E nations sont les acteurs principaux des
phénomènes géopolitiques (réflexion autour nation territoire frontière)

- Une école non étatique : (historique) les E ne sont pas les seuls ni les
principaux acteurs c’est les intentions et groupes d’expressions d’intentions, culturel,
politique … (réflexion autour des groupes capable d’exprimer une volonté de
puissance)

Querelle entre ces deux écoles : dans géopolitique :

 Géo = rapport à une condition géographique

 Politique = étude de politique liée à la géographie


Géopolitique et géostratégie

La considération géopolitique doit rester une considération neutre, elle peut s’attacher
à se demander en fonction de l’espace considéré ce que les uns ou les autres voudrait faire
mais sans plus

La réflexion géostratégique doit être considérée sous les intentions primordiales d’un
acteur engagé et d’un seul (en fonctions des objectifs stratégiques)

François THUAL 96 méthode de la géopolitique : Analyse stratégique : qui veut quoi


avec qui comment et pourquoi (paramètres à prendre en compte en géopolitique) c’est
l’analyse des intentions. Notion de morphogénèse des Etats ou groupes d’influence. Ex on
ne peut pas ne pas s’intéresser aux raisons de l’absence de peuple ibérique en aquitaine.

La géopolitique ne peut pas être une science au sens science expérimentale, il n’y a pas de
déterminisme scientifique.

Notion de longueur de temps pour analyser, il faut se baser sur les héritages du passé et sur
les prétendues fatalités de la géographie (qui évolue de siècle en siècle)

Yves LACOSTE, géographe « la géographie ça sert d’abord à faire la guerre »

Etudier la façon dont peuvent se résoudre ou éclater les tensions entre deux entités
politiques. Nécessité de prise en compte des conditions géographiques des milieux pour
mesurer les tensions.

Analyse géopolitique

 Facteurs géographique

 Facteur temps

 Facteur histoire

 Traduction cartographique

- Les acteurs : Les Etats nations, les pouvoirs marchands, les mv idéologiques
et religieux, les constructions de droit et les alliances et les phénomènes de diaspora
ou mafia

- Facteurs et expressions de puissances : Par la contrainte, la monnaie, par la


séduction (soft power)

- Les différends domaines de richesses : La démographie et l’espace territorial,


maritime, l’existence de lieu stratégique, ressources matières premières, partage et
rétention de richesse via la technologie et technique.

- Examen des coexistences de ces flux, examen des lignes de rupture ou affrontement.

Cours du mercredi 4 mars 2009


Définition de Foucher l’invention des frontières

→ « la géopolitique a d’abord pour objet de décrire … elle ne se limite pas à l’analyse des
relations internationales, c’est une méthode globale d’analyse … »

La notion d’analyse multiscalaire cad multi échelle (globe, continents, sous continents, pays
cad Etats territoires …) et multi facteurs (pol eco …)

Ex analyse des territoires au fil du temps.

La frontière est une discontinuité géopolitique,

- Fonction de marquage réelle, symbolique (passage d’un E à l’autre)


interaction multiple selon les lieux

- Fonction de partition politique (souveraineté)

- Fonction de front (ligne d’affrontement) Mur en Cisjordanie

- Fonction de temporisation (contestation territoriale si trêve alors frontière


temporaire)

- Fonction idéologique (entre un E laïque et totalitaire)

- Fonction temporelle ou de ségrégation (limite frontière UE à 26 mb


juxtaposition de frontières E nation)

Territoire-Nation-Etats

Territoire : Espace quelconque géographique avec des caractères conduisant à


l’homogénéité

Cf. mode d’exploitation de l’espace a prendre en compte dans l’analyse pour comprendre
comment au cours de l’histoire comment on est arrivé à une telle situation du lieu.

Organisation de la Nation et de son territoire (population)

Notion Etat Nation base principale cf. dans les conventions en Droit international.

Les Etapes :

Un territoire,

Un mode de peuplement (qui conduit à)

Un mode d’organisation (relation commerciale culturelle, puis)


Le mode d’organisation de l’Etat (importance des instruments convention et
traité pour analyser l’évolution des entités)

Cours du lundi 9 mars 2009

Considérations sur le Cycle de Doha, l’aide du gouvernement us aux agriculteurs : positions


différentes des Etats difficulté d’obtenir un compromis du cycle de Doha prégnance de
l »autorité souveraine de l’Etat qui était l’Etat Nation

L’économie

[Distinguer une entreprise d’une unité juridique]

Vision différente entre € et usa.

Chaque entreprise a une unité juridique, notion de holding formation de trust influence par
les prises de participation ex holding familial Mitsubishi. En Allemagne le mode de
concentration a la fois verticale et horizontale participation aux portefeuilles croisés, et aux
usa les trusts désignation d’un homme de confiance. Adoption de loi anti trust visant à
délimiter la participation d’une personne juridique a 30%. Aux usa application du critère de la
dimension du chiffre d’affaire le nombre d’employés n’est pas pris en compte.

Stipulations techniques et sociales pour organiser la structure de l’entreprise :

- Mr Taylor l’organisation scientifique du travail. Rechercher le moyen le plus


économique et le plus efficace de production. Voir les conséquences sociales et
d’aménagement du territoire (séparation bureaux et ateliers)

- Henri Ford five dollar Day rentabilisation du processus de production

- Dupont de Nemours relatif à la gestion financière on est passé de la balance


recette/trésor à une ligne continue de comparaison des performances une
connaissance plus précise des marchés

(Cela a conduit à des stocks gigantesques et des espaces de production gigantesque csq
crise du foncier concentration sur le gain de temps) Industrie intensive et extensive.

Autour de ces concepts développement : 30 glorieuses accès aux crédits course à la


productivité. A l’issu 1er choc pétrolier remise en cause de l’aspect dogmatisme de ces
pensées.

Small is beautiful tendance du toyotisme : la méthode juste à temps, à partir de petite est
moyenne emprise capable de produire communément des produits finis à la vitesse
nécessaire et qui font des productions de pièces détachées. Efficacité du concept si la
qualité du produit est garantie. Rerépartition des espaces de production de dimension plus
faible avec d’autres critères de recherche.

La patrie des firmes multinationales : leur siège social (fibre culturelle lien avec leur nation
d’origine cf. les capitaux investis la nationalité des décideurs la localisation des centres de
recherche)

Cf les tribulations de EADS et Airbus pb chauvinisme national malgré l’Europe l’euro et le


traité d’amitié franco-allemand

→ L’organisation des entreprises du commerce effets important sur le dev des territoires et
des peuplements même si cela annonce une globalisation absence de reflexes nationaux
culturaux.

Cf carte sur les évolutions d’implantation des entreprises (De la coïncidence à la séparation
bureaux atelier les migrations industrielles)

La monnaie

Rappel sur les fonctions régaliennes de l’Etat (forme la plus aboutie d’organisation) :

- Défense

- Justice

- Émission de monnaie

La monnaie est un outil qui a presque une nationalité, signe du caractère du commerce.

Les métaux sont précieux (élaboration de bijoux) mais l’argent l’est encore plus.

Condition d’émission et évolution de la masse monétaire cf. P. Lebel accusé de faux


monnayeur.

La confiance en l’Etat émetteur de monnaie permet la matérialisation et la stabilité des


échanges, la monnaie ne doit pas être liée uniquement à une cupidité monétaire elle doit
être représentative de pouvoir de commerce d’acquisition d’échange

 Facteur essentiel de l’unité du territoire

 Facteur d’influence à l’égard des Etats tiers (par son caractère stable)

 Difficulté : la gestion de la masse monétaire en


circulation n’appartient plus exclusivement à l’Etat émetteur cl les Eurodollars ou les
Pétrodollars

N.B. Suppression de la référence à l’or (l’étalon or : parité fixe en ou en 1803, parité avec le
mark allemand puis l’étalon dollar en 1900)
A la veille de la 1e GM l’€ détenait 59% du stock d’or et les usa 22% ce dernier a augmenté
pendant la période de guerre

En 1931 l’UK suspens la convertibilité de la livre csq perte de valeur idem pour le yen en
sept 1933 conférence de Londres fin de la convertibilité directe du dollar

A la fin 2ème GM Conf. de Bretton Woods diverses propositions chaque pays annonce sa
parité en or cad en dollar qui est le seul convertible csq le dollar devient le référence
mondiale (parité qui doit rester fixe à l’intérieure d’une fourchette, interdiction des
dévaluations agressives création FMI

Le FMI organe multinational qui réuni la bonne volonté monétaire des E il accorde prêt ou
droit de tirage (emprunt) son financement initial par cote part au prorata (1 er tirage de droit le
2ème sur plan d’austérité et d’autre en raison d’application de mesures décidées par le FMI)

Vol des Bank centrale en 1959 de convertir leur réserve de devise en $ en or. Création d’un
marché monétaire de l’or réservé au BC et un marché libre ouvert à tous.

En 1971 fin de la convertibilité du $ en or (décision us unilatérale)

→ Par la suite construction de l’€, le dollar monnaie de référence mais l’€ demeure une
monnaie de réserve.

Religions idéologies diasporas mafias

Idéologies

GF opposition orientaux (sous la main de fer soviétique) Soviétiques et ses alliés / Usa et
occidentaux (grille de lecture réductrice quant à l’analyse politique du monde de
l’organisation du monde)

Blocus de Berlin, rideau de fer, conscience politique du tiers monde, affaire de Corée, affaire
de suez, opposition communisme de Mao et du communisme russe la politique du monde
communiste à essayé de s’implanter dans des territoires périphériques (tiers monde
émergent ex le Vietnam Somalie Erythrée Egypte Syrie Irak puis Cuba), théorie des
dominos.

Lecture selon l’affrontement est/ouest jusqu'à la chute du mur.

Perception communautaire en fonction des religions. La suppression de l’ancienne grille de


lecture a permis une perception relative des individus à travers le langage religieux au même
rang que celui du politique.

Cours du mercredi 4 mars 2009


Aspects structurels : le droit + s’établit sur des règles. Notion de droit d’ingérence qui était en
contradiction avec le principe des NU de non ingérence dans l’espace intérieur des Etats
Nations (un peuple un territoire et un gouvernement)

Dans l’affaire des Khmer rouge ce principe n’a pas été évoqué

- Traité de Westphalie, les Etats westphaliens (des frontières fixes et reconnues


et matérialisées, un peuplement et un gouvernement)

- Cvt de Viennes en 1969 théorisation du droit des traités

Aspect conflit Israël-Liban

La Cours pénale internationale cf. attitude des usa et Israël vis à vis de cette institution

Le droit dérivé :

Considérations sur Les OI :

 En 1865 l’union télégraphique internationale puis union pour la protection


industrielle (leurs institutions n’est pas récente)

 En 1949 OEA son ancêtre l’organisation des Etats américain

 Le Mercosur

 L’UE (CECA … mécanisme de construction)

 Asean en 1967

 La ligue arabe en 1945 devenue la conférence islamique

Auj. 400 OI dans différents domaines.

Ces ONG souffrent de défauts inhérents : en raison de leur faible légitimité (Pb de minorité
agissante de plus ne représentent que les personnes qui adhérent à leur objectif), en raison,
de leur concurrence entre elles, de + plus leur message opérationnel fini par être approuvé
des organes étatiques plus elles deviennent concurrentes des Etats.

Les diasporas

↘ Ce n’est pas un terme hébraïque mais hellénique. Caractéristique : référence à une


descendance (filiation) et origine à un territoire commun ex diaspora chinoise ou libanaise.
Identité de/dans l’exile.

Le pb. de la loyauté de cette diaspora vis à vis de l’Etat d’accueil.

La diaspora pression politique et prise de parole importante. Egalement enjeux culturels et


religieux csq régulation au niveau administratif du culte musulman (éviter une communauté
trop distincte de la communauté nationale globale)

De plus le pb de la fuite des cerveaux mais également de l’échange de cerveaux.


Les mafias

Ce sont des ONG illicites (usage privé de la violence et la non reconnaissance des lois
étatiques) constituées sur une zone géographique (réf. territoriale qui a une valeur
symbolique féodale et familiale). Etablir une zone de contrôle, code et rite interne dans le
fonctionnement ainsi qu’une hiérarchie sans pitié, « on commence par vendre de la
protection puis on s’installe dans des activités lucratives » csq ONG transnationale criminelle
(effet sur territoire de multiples Etats mais ce ne sont pas des OI. Cela conduit parfois à une
division du travail.

Cours du mercredi 18 mars 2009

Les ressources :

La démographie

La pyramide des âges analyse trou natalité … Dans l’analyse démographique on s’intéresse
aux effets des modes de vie

cf. doc de l’ONU World population prospect comparaison du nombre d’homme pour 100
femmes (Réf. entité de population entité étatique csq distinction des nations apparues après
1945) Au Qatar 307 homme pour 1 femme.

La transition démographique liée aux périodes de peste, famine. Avant 1800 toutes
les régions du monde même érosion (cf dans Molière les vieillards toujours accompagnés de
jeunes filles car plusieurs fois veufs)

Hygiène + médecine font que la mortalité diminue.

La transition épidémiologique enrayée par l’hygiène. Importance quand à


l’organisation des systèmes de sécurité social par ex.

La démographie peut donner une certaine puissance des Etats cf. l’intérêt lors du conflit
Iran/Irak.

Les Etats on t essayé plusieurs type de politique : celle de la nationalité (ex en France droit
du sol en Allemagne droit du sang puis droit du sol), celle de la natalité (ex eugénisme
nataliste familiale anti nataliste les récompenses : édition allocations familiales)

La notion de dénombrement des populations et leurs contestation : domaine porteur


d’innombrables conflits.

Réflexion sur le droit du travail : entrée dans l’activité professionnelle.

Le chômage représente t-il pour l’état une perte de puissance ? Surement mais ce la ne
justifie pas les 35H en raison d’une perte de productivité exemplaire.

Prise en compte de la variation de retraite, des politiques migratoires …


Etude : Projection démographique de l’Etat d’Israël cf. l’appel au retour des français de
confession juifs.

Illustration avec des tableaux statistique cf site de l’ONU :


Analyse des taux de croissance : augmentation (Afrique) diminution (pays €)

Le critère de l’espérance de vie aujourd’hui japon Australie France suède. Le plus bas
l’Afghanistan.

Partie 2 : Cours du Général Porchier


ASPECTS JURIDIQUES DE LA GEOPOLITIQUE

M.Porchier ancien pilote de chasse et représentant militaire de la France à l’OTAN à


Bruxelles.

Examen : texte à commenter : donner son avis personnel, il veut apprécier notre
résonnement

Le monde militaire est un monde de fermeture : le militaire est discipliné donc il raconte
toujours la même chose : soit il sert le discours officiel soit son mode de pensée est tellement
formaté qu’il conduit à une éviction de la globalité des problématiques sans prendre en
compte toutes les sensibilités.

Concrètement la défense est étroitement liée à la sécurité. Cependant les budgets sont
séparés. Les militaires sont opposés à la fusion des budgets car si tel était le cas, ils
subiraient des coupes au profit de l’intérieur.

PLAN

1- Grands enjeux et environnement sécuritaire


2- Grands principes de l’action militaire
3- Relations transatlantique OTAN UE
4- Etat des lieux, RGPP, livre blanc, dissuasion et processus décisionnel

1- LES GRANDS ENJEUX ET ENVIRONNEMENT SECURITAIRE


ETAT DES LIEUX ET GRANDS ENJEUX ACTUELS

Une Europe sure dans un monde meilleur (Javier Solana) : dans cette étude Javier Solana
apprécie les questions de défense et de sécurité au sens large. On a une défense car les
gens sont méchants. Si il y a des antagonismes c’est que la situation ne peut aller que vers
des situations pires. Les écarts de richesses sont vecteurs d’instabilité.

- Flux d’échange et d’investissement : l’essentiel des décisions


économiques échappent aux états, on assiste à une décorrélation état /
entreprise

- Technologie : ce qui ne l’on pas sont frustrés

- Les sociétés occidentales sont fragiles : urbanisation, médias très


présents (contre pouvoir malsain). La logique des mondes occidentaux et
orientaux est différente. Alors que nous sommes dans une logique la
globalisation eux ne le sont pas. Au niveau des transports dépendance de nos
noeux de communication, de l’acheminement du pétrole

Tous ces éléments représentent notre environnement dans lequel tout est lié : enjeux
sécuritaires et économiques.

Augmentation du pouvoir des groupes non étatiques sauf dans le domaine du pétrole qui
reste encore très contrôlé par les états. Aujourd’hui, la spéculation sur les matières
premières échappe à la maîtrise des états.

Avant les états pouvaient agir sur l’inflation aujourd’hui beaucoup moins. La FED et la BCE
peuvent un peu agir mais bof…

3 milliards de gens vivent avec moins de 2 euros par jour. Au delà de la morale, les écarts de
richesse sont un facteur de déstabilisation. Il existe un lien qui mécanique entre la précarité
économique et le terrorisme, l’islamisme.

On assiste à une implication de plus en plus grande de la population civile dans les crises.
L’environnement de guerre a gagné le monde civil (conflits de basse intensité, ennemi
invisible…). Avant, les conflits s’inscrivaient dans une logique d’acteurs militaires qui se
battent dans un espace bien délimité. Aujourd’hui, dès le début c’est dans les villes, avec les
problématiques que l’on connaît tel que la difficulté d’identification du combattant. Cela
contraint les populations à prendre partie (Liban, Pakistan).

Les EU reste un îlot très bien protégé, le 11 septembre est anecdotique. En revanche, la
faiblesse culturelle de l’Europe a fait de ce territoire la base opérationnelle des terroristes.

- L’eau est une question fondamentale (voir le cours de l’Amiral Cluzel)

- L’énergie : ce qui en ont le plus besoin sont ceux qui en ont le moins.
Les pays vendeurs répartissent mal leurs richesses issues du pétrole, et les
populations de ces pays continuent de vivre dans la misère

- les antagonismes ethniques et religieux sont présents dans tous les


conflits : expansion et prosélytisme de l’islam

- faillite des états : à cause de la corruption, du libéralisme, même


certaines fonctions régaliennes rentrent dans le secteur marchand
(contractors : privatisation de la force, règles d’engagement ?)

Auparavant les facteurs d’instabilité n’étaient que de nature idéologique aujourd’hui, ils se
fondent avec la criminalité. Les états voyous, les groupuscules utilisent les revenus de la
criminalité pour financer des actions terroristes, pour ouvrir des écoles coraniques, financer
la construction de mosquées. Les nouvelles modalités des conflits nécessitent d’intervenir
non seulement dans le respect de règles militaires mais aussi judiciaires, le tout dans un
environnement civil.

IRAN

Le nucléaire iranien est il une crise majeur ou pas ?

Pourquoi existe-t-il un risque de percée vers le militaire nucléaire ?

Situation : l’Iran dit vouloir conduire un programme de nucléaire civil majeur (construction de
25 réacteurs). L’Iran justifie ce besoin car elle vit sous embargo sur le pétrole raffiné. Si l’Iran
est un grand pays producteur de pétrole brut en revanche elle ne dispose pas de capacités
de raffinement.
Sur le plan juridique : le seul argument juridique que les occidentaux ont à opposer à
l’Iran est le TNP. La légitimité d’un pays d’acquérir des réacteurs nucléaires civils n’est pas
remise en question. Mais dans le cas de l’Iran plusieurs éléments sont révélateurs de la
volonté de l’Iran de faire une percée vers le nucléaire militaire. D’autre part, au regard de la
nature politique du régime iranien, il existe aussi un risque certain de prolifération vers
d’autres « pays voyous » ou groupuscules.

Analyse : pour subvenir à ses besoins en énergie, l’Iran doit donc réimporter du pétrole
raffiné, or elle vit sous embargo… Cela légitime à ses yeux sa volonté de passer au
nucléaire civil. Cependant, l’Iran pourrait se créer des capacités de raffinage de pétrole
propres, or elle ne le fait pas… sinon son argument ne tiendrait plus.

En effet, l’arme nucléaire est une menace à condition de pouvoir associer des capacités
d’enrichissement d’uranium et des capacités de lanceur. Or, l’Iran construit sa politique afin
d’obtenir les deux. D’une part l’Iran a procédé à l’acquisition des vecteurs et de lanceurs et
d’autre part l’Iran a refusé la proposition de la Russie d’enrichir son uranium. Cela marque le
désir de l’Iran d’avoir des capacités d’enrichissement propres. Le fonctionnement d’un
réacteur civil demande un uranium enrichi à 3% quant le nucléaire militaire demande 80%. Si
l’Iran avait accepté la proposition de la Russie, elle n’aurait pu se procurer que de l’uranium
enrichi à des fins civils c a d à 3%. En voulant avoir des capacités propres, l’Iran se garde en
fait la possibilité de faire varié le degré d’enrichissement.

PROPOSITION D’UN SCHEMA D’ANALYSE DES CRISES

Grille d’analyse :

- 1° historique : de la région, de la crise

- 2° événement déclencheur : fait déclencheur de la crise (avant c’était


latent)

- 3° creuset de la crise : géographie, économie, différents intérêts des


puissances voisines ; ce sont les éléments prolongateurs de la crise

- 4° évolution : essayer d’appréhender comment la crise va évoluer

i. Etudes des enjeux pour les protagonistes,


ii. accessibilité des acteurs aux leviers de règlement des crises, si
les grandes puissances n’ont pas de levier alors cela va accélérer la
crise
iii. rebondissements, ex : conflit israelo-palestinien
iv. facteur de lassitude

Application de la grille d’analyse aux 3 conflits :Irak, Afghanistan, Balkans

1- historique

Irak : pour la crise de 2003, c’est la 1ère guerre du golfe

Afghanistan : colonisation impossible des britanniques, et USSR

Balkans : Chrétiens VS musulmans : bataille du chant des merles

2- Evénement déclencheur

Irak : 11 septembre (pour Irak 1 : invasion du Koweït par l’Irak)

Afghanistan : 11 septembre (camp d’entraînement dans ce pays)

Balkans : mal identifié mais disparition de l’USSR, facteur coercitif fédérateur disparaît

3- Le creuset

Irak :

Creuset géographique : Koweït conçu pour empêcher l’accès de la mer à L’Irak.

Creuset économique : pétrole.

Intérêt des puissances voisines : relations avec Iran et Syrie, vision d’Israël.
Afghanistan :

Creuset géographique : ce pays est intégré dans l’arc de crise, c’est une voie intéressante
de passage pour des énergies. La nature montagneuse ne permet pas d’échange de
population donc nationalismes très fort.

Creuset économique : acheminement du pétrole.

Intérêts des puissances voisines : la Russie, l’Iran, Chine et Inde.

Balkans :

Creuset géographique : certains pays sont enclavés tels que la Serbie dont le seul accès à la
mer est le Monténégro ; + proximité de l’Europe.

Creuset économique : y en a pas (c’est uniquement une guerre de religion)

Intérêts des puissances voisines : Russie opposée à indépendance du Kosovo car


beaucoup d’entités séparationnistes.

4- Evolution

Irak :

Enjeux : Au départ lutte contre l’axe du mal mais maintenant c’est devenu une affaire de
politique intérieure car il faut légitimer les morts. Prendre en compte les différentes
composantes : chiites, sunnites, kurdes, chrétiens. Nécessité de descendre au niveau
communautaire pour apprécier le problème.

Accessibilité aux leviers de négociation : EU ont dissolu tout les éléments fédérateurs du
peuple irakien ainsi que les fonctions régaliennes de l’état (dissolution du partie Baas,
dissolution de l’armée). Les leviers sont répartis dans de multiples acteurs donc c’est le
bordel.

Rebondissement : un départ rapide des américains engendrerait encore plus de violence.


Porchier mise sur la lassitude, il faudrait trouver un truc pour canaliser les gens.

Afghanistan :
Enjeux : baisse de Musharaf, Talibans

Accessibilité aux leviers : pays très régionalisé (pas de vision nationale), pas de possibilité
d’un pouvoir central. La réponse ne peut pas être seulement militaire actions de
reconstruction PRT (army + ONG).

Rebondissement : action du Pakistan ; assassinat de Karsaï.

Evolution : indéfinissable

Balkans : accords de Dayton pérennisé et EU a inondé de pognon, de forces, d’assistance

Accessibilité aux leviers :

Evolution : intégration dans l’OTAN de tous les musulmans

Beaucoup de conflits actuels trouvent une origine dans le découpage à la règle sur carte des
nouveaux pays. Israël, les 2 Pakistan (celui là + Bengladesh), Cashmere, Koweït,
A1fghanistan, Cisjordanie : mur coupe la propriété d’agriculteurs en 2 checkpoint…

2- LES GRANDS PRINCIPES DE L’ACTION MILITAIRE

LES GRANDES LIGNES DES ANTAGONISMES :

- L’adversaire : ennemi invisible, de moins en moins identifiable

- Les zones d’action : de moins en moins limitées, déterritorialisation,


zones urbaines, l’adversaire mise sur une crise qui dure car cela allonge
l’effort pour les occidentaux qui aiment bien avoir une deadline, de plus les
moyens logistiques des méchants est variable donc actions ponctuelles puis
stop puis rebelote. L’adversaire est de plus en plus ingénieux, modes
d’actions innovants (kamikaze généralisés et banalisés)
- La prolifération et la dissémination d’armes non conventionnelles
(chimiques….). Donc le mode d’action est moins identifiables et fait par des
groupes non étatiques

- Avant utilisation de moyens militaires extrêmes maintenant mesures


qui visent à restaurer la paix chap 6 et 7 ONU, avoir la suprématie militaire ne
conditionne plus la victoire, crises imprévisibles

- Diversité des modes d’actions terroristes : nos forces doivent faire


preuve de plus de réactivité car les modes d’actions sont très variés (avec les
moyens du bord)

- Les conflits sont asymétriques : l’asymétrie vient de fait que


l’adversaire ne respecte aucune règle c’est ce qui pose un problème aux
occidentaux. Ex : se servir d’otage comme bouclier, terrorisme, on peut pas
arrêter un gars sur des simples présomptions, pas de discriminations… Nos
adversaires savent que nous sommes prisonniers de ces règles ce qui ouvre
un espace d’action.

- Interpénétration de tous les domaines d’actions : milieu


urbain (multifonctions eau, infrastructures…) donc action sur un spectre large
pour couvrir crises. Les interventions purement militaires deviennent
marginales. Les militaires ne le comprennent pas. La maîtrise d’œuvre de la
reconstruction ne peut pas être militaire mais doit être civile et conserver une
force militaire en cas de problème. Cependant cette force militaire ne doit pas
être sous commandement civil.

Seuls les très grands pays peuvent faire de la stratégie comme EU ou UK, la FR moins. En
effet, il faut pouvoir imager une action globale et pouvoir agir avec beaucoup de leviers
(militaires, politiques, économiques). Le but de Ben laden est de conduire une action de
déstabilisation de grande envergure mais on ne peut dire qu’il a une stratégie. Ben laden
pour faire de la stratégie devrait avoir une influence au niveau des pays.

La stratégie est l’élément le plus absent ces 50 dernières années. Napoléon avait une vraie
stratégie à la fois militaire mais aussi juridique et économique.

Avant les forces qui opéraient étaient déchargées du droit. Ce n’est plus cas aujourd’hui
(pour les occidentaux…). Il faut agir dans le respect des règles internationales
(proportionnalité, gradation) pour que l’action soit légitime. Parmi les occidentaux la France
est irréprochablement conne.
Notion d’EFR (Effet Final Recherché) : l’EFR représente le but à atteindre dans la gestion
d’une crise. Par exemple en Irak l’EFR des EU pourrait être que ce chaos ne se diffuse pas,
que cela ne serve pas de base aux terroristes, que personne d’autre qu’eux ne s’empare du
pétrole.

TYPOLOGIE DES OPERATIONS

Chap 6 : opérations ou tous les belligérants sont d’accords. Dans les Balkans 95 96. On fait
le pari que tous va bien se passer. C’est la dernière fois qu’on a envoyé des soldats sous
chap 6.

Chap 7 : hostilités s’arrêtent puis reprennent puis s’arrêtent… les forces sont armées autant
que les belligérants pour leur propre défense et pour remplir leur mission. Le recours
systématique au chap 7 est un signe que les crises sont de plus en plus difficiles à résoudre.

L’emploi de forces de nature diverse est compliquée : interopérabilité. La recherche de


l’interopérabilité passe par une instruction similaire, des standards communs notamment en
matière de télécommunications. Si les doctrines sont différentes, là problème pour
harmoniser l’enseignement et le reste.

Bien qu’ayant quitté le commandement militaire intégré de l’OTAN, la France a toujours veillé
à respecter les normes NATO. Là ou l’interopérabilité est la plus faible : forces américaines
non stationnées dans l’atlantique.

Haut débit : vital pour le militaire en raison de « la boucle observation, décision, action » est
primordiale. C’est une question de réactivité. Ex détection de départ d’un vecteur avec des
informations sur le type de munition, la trajectoire…

Technologique ou non technologique : question importante pour les forces terrestres.

Joint vision : vision interarmées EU : projection, attention au lobbying industriel qui est
derrière et qui toujours intérêt à être alarmiste.

Le concept de « l’information dominants » n’a plus de sens car profusion des infos et
l’adverse peut facilement… (j’ai pas bien compris le truc).
Aujourd’hui le tempo est imposé par les méchants. Ce sont eux qui ont l’initiative des
offensives, des moyens d’actions. Nous subissons leur initiative. Pour imposer notre tempo il
faudrait le bon renseignement sous peine de causer des dommages collatéraux
inévitablement médiatisés qui seront vecteur de problèmes politiques donc on fait rien et on
subit.

Commentaire article « Washington a-t-il perdu l’Amérique latine ? » Le monde diplomatique.

Le titre de l’article est en décalage avec son contenu (sensationnalisme). En effet, le titre
suggère que les EU ont effectivement perdu l’Amérique latine quant l’article montre que ce
n’est pas le cas.

Les EU ont toujours porté un soin particulier à l’Amérique latine en raison de la peur d’une
contagion communiste à l’époque de la guerre froide et d’une certaine instabilité politique
aujourd’hui. Cela explique cette préemption d’options politiques sur l’Amérique latine.

La carte politique de l’Amérique latine a subit des modifications. H.Chavez est considéré
comme l’élément fragilisateur des intérêts américains en Amérique latine. Les EU craignent
la nationalisation de certains secteurs marchands tels que le pétrole au Vénézuéla ainsi
qu’en Bolivie. Le Nicaragua reste le symbole de l’épouvantail politique. Ces pays sont
porteurs du « socialisme du 21ème siècle ».

Cependant la main mise des EU sur le continent sud américain reste indéniable en raison
d’une stratégie subtile liant enjeux politiques, sécuritaires et économiques. Les EU justifient
leur intervention au niveau politique par une doctrine de « droit d’ingérence démocratique »
ainsi que par la nécessité de collaborer dans la lutte contre le terrorisme, le narco trafic…
Sur la logique de coopération militaire les EU ont la possibilité d’exclure certains pays non
recommandables de la coopération régionale. C’est une politique dite de consentement.
Cette lutte sert d’ailleurs de débouché aux industries de défense étasuniennes.

Remarques :

- La volonté d’expansion des EU en Afrique témoigne de leur volonté de ne plus


être dépendant du pétrole vénézuélien. L’objectif des EU d’avoir 25% de ses
approvisionnements en provenance d’Afrique (Angola, Nigéria).

- Aux EU, les hauts dignitaires militaires jouent un rôle politique en vertu de
délégations de pouvoirs. Ex : le Southcom (le commandement du sud).
Rôle de plus en plus important des acteurs civils non étatiques tels que les compagnies
privées. Ce modèle s’applique particulièrement à la coopération (avec les problématiques
de règles d’engagement…).

3- LES RELATIONS OTAN/UE

LES FONDEMENTS DE L’OTAN

Positionnement de l’OTAN par rapport a l’UE. Initialement conçu pour faire face au pacte de
Varsovie, l’OTAN s’est ouvert et continue de s’ouvrir aux anciens pays de l’USSR. L’OTAN
est organisation permanente, une instance de consultation et de dialogue unique au niveau
mondial.

En 2004, l’OTAN compte 26 nations. D’abord, 12 en 1949, puis 16, puis 19 en 1999. Sur ces
26 nations 19 appartiennent à l’UE et 10 aux anciens pays de l’est. Cependant les 19 pays
de l’UE appartenant à l’OTAN ne parlent pas d’une même voie. Il n’existe pas de cohésion
politique entre les pays européens. Chaque pays conserve ses objectifs propres, ses enjeux,
ses orientations politiques. Aucun pays n’est prêt à renoncer à ses intérêts particuliers pour
l’intérêt commun.

Le fondement de l’alliance est son art. 5 qui définit le principe d’assistance mutuelle : une
attaque contre l’un des pays membre est considérée comme une attaque de tous. Après 11
septembre tous les alliés ont considérés que les EU étaient attaqués. C’est la seule fois où
l’article 5 a été voté mais cela resta symbolique puisque les EU n’ont jamais voulu une action
commune (on les a trop fait chier au Kosovo).

L’art. 4 stipule que les nations se consultent chaque fois que la sécurité de l’une d’elle est
mise en cause.

L’alliance atlantique est une organisation inter-gouvernementale qui fonctionne sur le


principe de l’unanimité c a d que sans consensus complet, elle ne fait rien. En conséquence,
que l’on soit ou non dans le commandement militaire intégré ou pas, si on veut pas y aller on
ira pas. L’OTAN ne dispose en propre de quasiment aucune force militaire. Ce sont les
moyens des pays.

L’OTAN est une organisation politico-militaire :


- conseil de l’atlantique nord, le NAC (NAto Council) : réunion des
ministres tous les six mois et sommet des chefs d’états tous les deux ans,
« ambassadeur »
- partie militaire : comité militaire, représentant militaire de la France à
l’OTAN

Ce sont ces deux instances qui prennent toutes les décisions.

Réorganisation de l’OTAN : 1 commandement opérationnel SACO et l’autre pour la réflexion


la formation SACT. Les 2 généraux à leur tête sont ricains.

LES ENJEUX DE L’OTAN

Les liens entre les ambitions politiques et les contributions

Qui va fournir les moyens ?

Si les adversaires se rendent compte que les moyens engagés sont maigres, ils vont
organiser leurs modes d’action en fonction. Ricains et britanniques sont de gros
contributeurs, nous aussi si le pays a une vraie conviction.

Clé de répartition dit ce que chacun doit donner nowadays nous 7% et le double quand on va
rerentrer.

La problématique des moyens communs (common assets) est une problématique très
différente du financement en commun. Il est question pour l’OTAN d’acheter des C17 un très
gros porteur ricain (bien plus que l’A400M).Disposer de moyens en communs serait
intéressant pour les EU (ventes d’armements + arrêt de prêts) ainsi que pour les tous petits
pays (car ils ont rien) de l’OTAN. Mais pour des nations qui veulent conserver des capacités
d’emploi autonomes, genre GB, FR, ça ne l’est pas. Cela conduirait pour nous à un transfert
de moyens nationaux vers la communauté de l’OTAN.

CONOPS conseil d’opérations


Une opération, c’est d’abord une planification, il faut commencer par définir des objectifs.
C’est le rôle du CONOPS. Une opération multi nationale est plus compliquée à planifier
qu’une que nationale, ex : hôpital accords entre nations pour sécurité juridique, déminage
manière de procéder différentes…

Caveat , latin : des règles particulières, des limitations, propres à chaque pays. Certains
pays autorisent leurs militaires à faire du maintien de l’ordre d’autres non. Un commandent
doit gérer tout ce bordel.

Fonction logistique support : volonté de mutualiser mais paradoxalement cela coûte plus
cher donc chaque pays conserve sa propre logistique. Seul le carburant est mis en commun,
une nation est « support leader » de la gestion du carburant et les frais sont répartis sur
chaque nations.

Pour la fonction alimentation c’est plus difficile en raison des différences culturelles. Cela
consomme du personnel, le rapport est favorable au soutien dans un cadre multi national
c’est mal, cela démontre un manque d’efficience.

La transformation de l’alliance atlantique

L’OTAN a compris que l’immobilisme serait sa perte donc l’institution s’est inscrite dans une
logique de mutation permanente. Recherche permanente de new concepts, de new
technologies, de new organisations.

L’OTAN fonctionne sur 2 concepts majeurs :

- la gestion globale et intégrée des crises : Effect Based Approch for the
Operations : approche basée sur les effets dans les opérations. On envisage
les conséquences pour en déduire les modes d’actions. Mais OTAN n’a pas le
pouvoir de faire ça effectivement. Même si elle manque la volonté d’inclure la
société civile ( ONG,…) qui va être le maître d’œuvre ? Qui va décider ?,
fédérer ? L’OTAN a moins de légitimité que l’ONU en ce domaine, cela
demande l’adhésion de la population à tous les niveaux. L’OTAN reste très
connoté ricain donc manque de légitimité dans certains pays. L’UE aurait plus
de légitimité mais elle souffre de manque de moyens.
- Le concept de réseaux centrés : c’est un dispositif que fonctionne à
base de réseaux qui permettent de recevoir des infos de les diffuser. C’est
une logique de communication en étoile différente d’une logique hiérarchique
(verticale). Une telle mise ne oeuvre est difficile : soit on conçoit un réseau qui
englobe tout et qui va se substituer au structures nationales, soit en utilise les
trucs existants et on les met à disposition. Le passage du concept de réseaux
centrés à sa réalisation est donc très compliqué. Ex : les britanniques ont des
bureaux ouverts avec de simples petites séparations (open space). Réseaux
centrés pas très en ligne avec notre culture française mais les gains en
efficacité sont réels.

Les agences de l’OTAN

Il existe 7 agences de services et 5 agences de programmes (ex AGS) dotées de


fonctionnaires internationaux et nationaux. Ces agences sont assez autonomes et ne
répondent pas forcément au comité militaire

Le Conseil Otan Russie (COR)

L’objectif du COR est de faire passer la pilule à la Russie. Il traite de sujets conflictuels:
genre adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie (Russie contre), de défense anti-missiles.
Démarche de l’Ukraine vers l’OTAN est plus politique qu’héritière d’une réelle nécessité
militaire.

L’Ukraine et la Géorgie viennent d’être refusées dans le Membership Action Plan (MAP) c a
d le dernier test avant l’admission. Si tous les anciens pays de l’ex USSR veulent intégrer
l’OTAN c’est par crainte de la Russie, il affiche donc systématiquement une politique pro
ricaine.

Le problème est que la Russie va de vexation en vexation et cela va être vecteur d’instabilité
pour l’avenir puisqu’on ne lui laisse d’autre choix que de s’allier avec des pays voyous et (ou)
islamistes. La collusion entre la Russie et l’Iran en est la preuve.

La défense anti-missile : l’IDS ou l’obsession américaine


De nos jours, la technologie est marquée par deux phénomènes. D’une part, c’est bien
l’industrie civile qui tire les militaires et plus l’inverse et d’autre part le lobbying des industries
de défense ricaines qui s’immisce dans la stratégie militaire. En effet, une course aux
armements est un facteur de développement pour l’industrie américaine.

Au début le programme se dénommait le National Missile Defence (NMD). Il faut définir la


fonction du bouclier : Veut-on défendre tout un territoire ? Seulement une partie ? Ou un
théâtre ? La France serait intéressait par un bouclier de théâtre.

Les contraintes technologiques à la construction d’un bouclier anti-missiles

Tout d’abord, il faut détecter le départ des missiles. Le seul moyen est le satellite. On n’utilise
pas de satellite géostationnaire (36000 km) car ils tournent à la même vitesse que la terre. Si
l’on veut une permanence de la surveillance il faut une constellation de satellites de plus
basse altitude. La détection des lancements est une technologie infrarouge qui se
caractérise par une signature assez spécifique.

Ensuite, un premier radar doit capter le mobile (le vecteur) et un second radar va se caller
sur le mobile (calage) afin que le lanceur puisse l’intercepter.

Maintenant au niveau politique, un tel projet demande une chaîne de décision hyperintégrée
prête en permanence. Si le bouclier détecte un missile nucléaire quand va-t-on le détruire ?
Au dessus de l’Allemagne ? Au dessus de la France ?

La Pologne et la République Tchèque ont accepté le principe d’une base de lancement sur
leur territoire ce qui est intéressant pour les EU car plus on met les lanceurs et les radars
proches de la menace plus celle-ci sera détectée rapidement. Un lanceur Iranien a
aujourd’hui une portée de 3000km c a d jusqu’à la Grèce. Les lanceurs aérobies (qui marche
avec l’air) sont dangereux car faciles a déployé.

La France est associée aux travaux de recherche sur le parapluie.

Le coût du programme est estimé à 300 milliards d’euros ce qui n’est pas énorme pour les
EU dont le budget de défense s’élève à 500 milliards/an.
Non seulement le système est très complexe mais en plus il est d’une étanchéité relative.

LA PLACE DE LA FRANCE DANS L’OTAN.

La situation actuelle

Aujourd’hui la France est complètement dans l’OTAN mais elle n’est pas dans la structure
militaire intégrée qui se compose de 1% d’officiers français alors que cela devrait être 20%
(au prorata de sa participation, France 4 ème contributeur). En matière décisionnelle cette
situation fait que la France ne participe pas au groupe de planification nucléaire. NPG ne sert
à rien. France n’appartient pas non plus au groupe de planification à long terme, pas grave
car c’était adapté au monde bipolaire.

Financièrement notre place est en or. Car nous on paye simplement pour la base des
dépenses et à la carte pour le reste. Quant on va intégré, le contribuable va cracher.

Les conséquences de la réintégration de la France dans l’OTAN.

La France va réintégrer le commandement militaire intégré. C’est une décision présidentielle


unilatérale (à la Sarko). C’est d’abord un signe fort vers les américains. C’est aussi un signe
vers les autres pays européens avant la présidence de la France à l’UE. Cela montre que la
France n’est pas anti-américaine donc on se fera peut être mieux écouter à la présidence.

Il existe une difficulté politique pour les français qui vont être affectés à l’OTAN. Ils sont
censés travailler pour la structure or c’est facile si les politiques du pays et de l’OTAN sont
alignées mais ce n’est pas le cas avec la France.

En réintégrant pleinement la structure, la France ne pourra plus y contribuer à la carte. Cela


va porter notre contribution de 7% actuellement à 17%. (c bibi qui va payer ça + la
redevance télé + la CSG + les impôts sur le revenu + 20% de TVA + la dolce vita de nos
chômeurs + alloc aux délinquants + pleins de trucs, par contre j’ai un droit fondamental :
celui de la fermer car moi la justice n’hésiterait pas à me condamner…).
Enfin la réintégration pose un problème de perte de compétences important. Lorsque nous
auront des postes à filler à l’OTAN fort de notre nouvelle contribution, on va devoir se battre
pour avoir les places stratégiques. Transfert de gens compétents vers l’OTAN, perte de
compétences au profit de l’OTAN.

L’OTAN vs l’UE

L’OTAN a une vocation purement militaire : Sarkozy « l’Afghanistan n’est pas qu’un problème
militaire » cela signifie que UE serait mieux adaptée ?

La construction de l’UE repose sur les 3 piliers communautaires, sécurité et défense,


juridique, économique cela. Cependant les questions militaires ne sont pas privilégiées à la
Commission européenne. De plus la coopération entre les 3 piliers est merdique (absence
de transversalité). Enfin il faudrait la volonté politique des 27 pour intervenir d’une part parce
qu’il y en a toujours un qui fait chier et d’autre part car il n’existe pas de leader comme les
EU le sont pour l’OTAN. Les britanniques ont une meilleure image que nous (anti
américanisme primaire).

L’UE a des capacités et un spectre d’action très grand mais n’est pas soutenue politiquement
par la Commission et bureaucratie lourde.

Si le Darfour avait été une opération de l’OTAN, il y aurait eut une contribution de tous sous
l’impulsion des EU. Mais c’est une opération de l’UE et personne ne veut y aller donc la
France est quasiment le seul contributeur. Les autres pays ont bien conscience que l’UE
représente pour la France le moyen de retrouver sa place sur la scène internationale. Donc
ils ne bougent pas.

Les anglois sont opposés à la création de moyens de planifications propres

ONU n’a rien. Démuni face à des crises pas de moyen ni de compétence. Elle a juste une
légitimité. ONU paye un dédommagement aux pays pour chaque soldat agissant sur sa
bannière le pays contributeur donc beaucoup de pays merdiques veulent intervenir sous
bannière ONU pour se faire du fric.
Le partenariat pour la paix de l’OTAN : PFP (Partenaire For Peace). Grâce à ce partenariat
l’OTAN conduit des exercices militaires avec les pays d’Europe centrale tels que les pays
candidats à l’intégration de l’alliance (Ukraine, Géorgie) et ceux autours de l’Afghanistan tels
que l’Ouzbékistan. Tous les pays qui viennent d’intégrer l’OTAN sont passés par le PFP :
sensibilisation aux normes NATO, aux méthodes militaires. Ce partenariat militaire n’est pas
neutre au niveau politique. La Russie a conscience de perdre peu à peu son influence. Ces
pays sont aussi des débouchés en matière de vente d’armements car ils utilisent déjà les
mêmes standards.

A coté du partenariat, il existe le dialogue méditerranéen. C’est une coopération moins liante.
De la Mauritanie jusqu’à la Jordanie. Cela a son utilité car une grande partie du terrorisme
émane de l’Afrique du nord.

Il existe enfin des accords avec « les pays de contact » qui sont lointain mais avec lesquels
l’OTAN a de fort liens tels que l’Argentine, l’Australie, la New Zélande.

L’atout de l’alliance atlantique est sa capacité de planification dont les travaux sont conduits
par le SHAPE (Supreme Headquarter Alliance for Power in Europe). Cette capacité de
planification fait défaut à l’UE, les britanniques ne veulent pas de duplication.

Le processus décisionnel de l’OTAN est assez long. Cependant, ce n’est pas imputable aux
structures de l’OTAN mais parce qu’on est 26.

Faiblesse de l’OTAN : qu’un « seul pilier » , l’OTAN n’a pas de légitimité a faire conduire des
opérations relevantes des 2 autres piliers même si il voudrait bien. En revanche, l’UE peut
agir sur un large spectre. Autre faiblesse de l’OTAN : son budget pingre 1.7 milliards euros.
Les militaires restent payés par leur pays, seul les civils sont rémunérés sur ce budget et ces
fonctionnaires internationaux sont des bureaucrates surpayés qui se prélassent. En
comparaison le budget de l’UE est de 1 milliards € dont 350 millions rien que pour la PAC et
seulement 100 pour toute la PESC dont 40 millions pour le fonctionnement général et 60
millions pour les opérations.

A partie des 90’s, l’OTAN est remise en cause (plus d’USSR, de pacte de Varsovie) mais la
crise des Balkans a sauvé la légitimité de l’OTAN. L’OTAN a su faire preuve d’adaptabilité, sa
survie en dépendait.

LA DEFENSE EUROPEENNE
Des avancées tangibles mais le processus souffre encore de difficultés pour mettre en
œuvre une défense commune. Budget défense UE = ½ budget ricain.

- Maastricht (1992) : création du 2ème pilier, la PESC

- Amsterdam (1997) : création du haut responsable pour la PESC +


décisions à la majorité qualifiée + principe de l’abstention constructive. Ces
réformes confèrent plus de souplesse au processus décisionnel. Mais
s’agissant des questions de défense ces principes ne sont pas applicables,
l’unanimité demeure. PEDC créé au sein de la PESC

Missions de Petersberg : intéressant car description de scénarios pour la 1ère


fois.

- Saint Malo (1998) : réveil des britanniques par crainte d’être mis en
marge de l’Europe. Ils viennent de refuser l’adhésion à l’euro. Saint Malo initie
une démarche de construction concrète et pragmatique

- Cologne (1999) : poursuite de Saint Malo, nomination de Javier Solana

- Helsinki (1999) : volonté de l’UE de se doter de capacités autonomes


(60000 hommes)

- Nice (2000) : catalogue des capacités existantes

L’Agence Européenne de Défense (AED) ou the European Defence Agency (EDA)

L’AED dispose de compétences en 4 domaines :

- Etudes
- R&T
- Programmes
- Evaluation des capacités industrielles
Initialement, le rôle de l’AED était ambitieux mais les britanniques l’ont bridé. En effet, les
prérogatives prévues demandées un lien avec l’industrie ce qui aurait créer une éviction des
ricains de certains enjeux économiques d’Europe.

Ainsi, 2 visions de l’AED s’opposent. La vision française qui veut tirer l’agence vers le haut
en lui donnant des programmes, de la recherche… et la vision UK qui ne lui donne qu’un rôle
de production d’études. Les anglois ont encore gagné, en témoigne le budget de l’AED qui
se « monte » à 20 millions € dont 18 millions pour la rémunération des personnels.

Les accords de Berlin + (sur lequel les britannique ne veulent pas revenir) stipulent :
lorsqu’une opération de l’UE est conduite et qu’elle n’en a pas les moyens, elle peut utiliser
le soutien de l’OTAN (planification…). Toute la fonction planification se passe donc à l’OTAN.
L’UE va être bridée. Ce qui empêche l’UE de se doter de moyens de planification autonome.
L’UE a du mal à échapper à ces accords, les anglois et les ricains veillent.

Initiative UE : Darfour (alors que l’OTAN a échoué). Intervention au Darfour seulement après
de multiples alarmes de notre incapacité à traiter le problème. Problème des réfugiés qui
sont nourris, logés et qui ne veulent plus partir du Tchad!!! De plus, ils revendent une partie
de leur bouffe et s’enrichissent alors que le tchadien dehors crève la faim.

Initiative des battle groups (1500 personnes), initiative britannique, c’est souple d’emploi,
réactif, multinational (destiné à de l’humanitaire, évacuation de ressortissants). C’est
comparable à la NRF (Nato Respond Force) de l’OTAN sauf que celle-ci est plus grande et
donc moins réactive. Une complémentarité est envisageable entre battle groups et NRF.

4- LE NOUVEAU LIVRE BLANC

New livre blanc : lettre de Sarkozy à Mallet. Cela ne concerne plus seulement la défense
mais « la sécurité et la défense ». Ce qui n’ira pas dans le sens de la défense. Les
perspectives proposées le sont pour 15 ans. Des personnalités de la société civile
(industriels, …) ont été associées à la production de ce livre blanc.

- concept de défense globale : accords de défense, sécurité intérieure


- analyse du contexte international en stratégie et en économie
(évaluation des risques et menaces)
- accent mis sur la protection des populations
- garantir l’indépendance du pays et ses intérêts stratégiques
- propositions sur l’évolution de nos alliances

Tous ces trucs sont déjà dans la tête à Sarkozy qui n’a pas laissé travailler les gens ayant
une vraie compétence en le domaine. La production de ce livre blanc a donc très fortement
été contrainte par Sarko.

- réévaluation de l’emploi de nos forces armées à l’extérieur (…+700 en


Afghanistan)
- Europe de la défense
- conditions de crédibilité de nos forces de dissuasion
- étude du format des armées, RGPP, la cohérence du dispositif
subordonnée est enjeux locaux
- renforcement de l’implication de notre parlement dans l’analyse de
l’exécution budgétaire. Le conseil de défense restreint va maintenant être
dans la boucle. Un président devrait pouvoir intervenir rapidement en cas de
crise mais pour les questions type réadhésion à L’OTAN ça devrait être le cas.
Le problème : nos parlementaires ne sont pas éduqués, ils défendent des
intérêt locaux au détriment des intérêts nationaux donc moi je pense que c’est
bien que le parlement soit schinté.
- maintien à 2% du PIB

Discours de Cherbourg : discours complet portant sur la dissuasion, les menaces, le


désarmement. Il est question d’un « nucléaire conventionnel » destiné à faire face aux
menaces non étatique car les gros trucs nucléaires étaient adaptés à des menaces
étatiques. La longueur des programmes d’armement nous impose les concepts.
Prolongement de capacités alors que l’environnement a déjà changé (mirage même emploi
que rafale). On essaye de faire caller la doctrine sur nos armements alors que cela devrait
être l’inverse. Procéder de la sorte nous force à minimiser certaines menaces actuelles
(terrorisme, islamisme…) pourtant bien réelles juste pour justifier de grosses dépenses
d’armements d’y a 20ans. La mauvaise foi répond à cela que c’est pour répondre à
l’imprévisible (reconflits interétatiques), ou que cela marque notre volonté de ne pas perdre
ces compétences industrielles… mais c’est pipo.

Partie 3. Bases pour une disseration en Géopolitique

La méthode géopolitique comme grille d’analyse diplomatique


Comment définir la géopolitique ? Il existe plusieurs définitions, mais il y en a une qui
acquiert un caractère pertinent, celle du Dr. Gyula Csurgai, directeur de l’ICGS (International
Centre for Geopolitical Studies), à Genève :

“The study of geopolitics can be defined as a multi-dimensional method that analyses the
conflicting strategies of the different competitors (state and non-state) for the control of a
given space at a given moment in historical evolution. These strategies are often influenced
by geopolitical representations (“mental maps”)”.

La définition de la géopolitique contemporaine étant connue, il s’agit de mettre en exergue


les différentes notions nécessaires à la compréhension et à la dissertation en géopolitique.

La pluricausalité

Il s’agit de se détacher de l’analyse monocausale d’une situation historique. A l’instar du


médecin ou du policier, le géopolitologue doit prendre en compte une multitude de facteurs,
de « symptômes », d’ « indices ». L’analyse géopolitique peut répondre à ce besoin d’une
approche globale et interdisciplinaire au vu qu’elle prend en compte les contextes
stratégique, historique, géographique, démographique, culturel et économique.

Les constantes et les changements

Tout au long de l’histoire, le rapport de l’homme à l’espace change. Dans la dissertation


géopolitique, il s’agit de savoir « discerner les changements furtifs (…) des changements
durables » (Chauperade, 2001 ; 16). Ceci est important dans la mesure où, pour analyser un
conflit contemporain, il faut constamment faire un aller-retour dans le passé, même lointain,
pour pouvoir expliquer tel ou tel phénomène actuel.

Les facteurs permanents font référence à la position géographique, à la configuration d’un


territoire donné et à des éléments d’identité culturelle, tels que la langue et la religion. Quant
aux variables, celles-ci sont à voir au niveau interne (à l’intérieur des frontières étatiques) et
au niveau externe (niveau interétatique, global). Ces facteurs de changement font référence
à la démographie, à la structure sociopolitique, aux systèmes d’alliances, aux motivations
stratégiques, aux intérêts économiques, aux facteurs technologiques

L’Etat

Il est nécessaire d’avoir un point permanant de référence. Dans le cadre géopolitique, il


s’agit de l’Etat, sous toutes ses formes, tant qu’il produit du sens politique et qu’il a une
capacité de puissance. L’analyse géopolitique est donc « stato-centrée », mais n’est pas
« stato-exclusive » (Chauperade, 2001 ; 18). En effet, il s’agit de savoir trouver le juste milieu
entre une analyse réaliste et une analyse mondialisante, prônant le dépassement de l’Etat.
Car même ceux qui contestent l’Etat y font de toute façon référence pour appuyer leurs
discours, comme c’est le cas pour Al-Qaida.
Les facteurs géopolitiques

Une dissertation en géopolitique est à concevoir comme une armoire, dans laquelle les
tiroirs représentent les facteurs géopolitiques. Ces tiroirs doivent être « remplis » au fil du
temps, ce qui signifie que l’analyse géopolitique n’est jamais exhaustive.

a) Caractéristiques du territoire

Il s’agit d’observer la géographie physique d’un territoire donné. Les avantages et les
inconvénients sont à analyser : l’accès à la mer, le climat, les ressources naturelles, etc. La
position et la configuration d’un pays influence la perception d’une nation, d’où une
dimension subjective du territoire. Ceci contribue à la construction de représentations
géopolitiques d’une nation : la perception du « nous et eux », l’acceptation ou la contestation
des frontières, le statut des minorités, etc.

b) Structure ethno-culturelle

Il s’agit de noter la distribution géographique des groupes ethniques : où se situent les


minorités ? Comment sont-elles intégrées ? Comment se perçoivent-elles entre elles ?

c) Facteurs historiques

Il s’agit d’analyser les rapports de force derrière les changements géopolitiques dans une
période donnée ; les pertes ou les gains territoriaux dans une certaine période historique font
souvent référence aux représentations géopolitiques et jouent un rôle important dans
l’identité nationale. Il s’agit par conséquent d’analyser aussi les changements
démographiques.

d) Facteurs identitaires et représentations géopolitiques

L’identité culturelle a un impact majeur sur l’auto-perception du groupe analysé et des autres
groupes (« nous et eux »), ainsi que sur la perception du monde. Dans l’analyse
géopolitique, le géopolitologue doit dépasser ses propres perceptions culturelles pour arriver
à « se mettre dans la peau » des différents acteurs qu’il analyse. Il doit chercher à
comprendre l’impact de ces représentations sur les stratégies des acteurs et non pas les
justifier.

e) Influence des facteurs socio-économiques

« L’attitude des Etats, leur capacité à évoluer dans leur environnement géopolitique est
contraint par les forces structurantes de l’économie qui s’impose à eux » (Lorot, Thual,
1997 ; 113).

f) Stratégie des acteurs

Les stratégies des acteurs sont souvent influencées par les représentations géopolitiques.
Dans l’analyse géopolitique, l’étude des stratégies des acteurs est un élément clé. Il s’agit
d’analyser la combinaison de tous les moyens (militaires, diplomatiques, économiques,
financiers, culturels, etc) nécessaires à l’achèvement d’un objectif défini par un groupe
humain.

Vous aimerez peut-être aussi