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Guide des programmes de l’UNICEF

Prise en charge de la malnutrition


aiguë sévère chez les enfants :
vers des résultats à
grande échelle
© Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), 2015
Photo de couverture : © UNICEF/NYHQ2012-0156/Quarmyne
Il est interdit de reproduire et traduire tout ou partie du présent document ainsi que d’en extraire des informations sans autorisation. Il s’agit d’un
document de travail. Les commentaires ou rectifications relatifs à cette version, ainsi que les demandes de reproduction, d’extraction ou de traduction
peuvent être envoyés à : nutrition@unicef.org.
Guide des programmes
de l’UNICEF

Prise en charge de la
malnutrition aiguë sévère
chez les enfants : vers des
résultats à grande échelle
© UNICEF/NYHQ2014-0610/Phelps
AVANT-PROPOS
Plus de 17 millions d’enfants dans le monde souffrent de malnutrition aiguë sévère (MAS). Environ 2,9 millions
d’enfants dans 65 pays ont bénéficié d’un traitement en 2013. En dépit des progrès significatifs réalisés ces
dernières années, ce chiffre ne représente encore que 17 % des enfants à soigner.
Les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère présentent un risque de décès neuf fois plus important que
les enfants qui sont bien alimentés. Indispensable pour assurer la survie de l’enfant, la prise en charge de la
MAS (PEC MAS) est l’un des maillons essentiels – et rentables – du cadre de renforcement de la nutrition
visant à lutter contre la sous-nutrition. Les gouvernements sont confrontés à d’importants défis en ce qui
concerne le renforcement des capacités et l’emploi de moyens suffisants pour prévenir et traiter la malnutrition
aiguë. Même si un nombre considérable d’enfants atteints de malnutrition sévère vit dans des pays où
l’insécurité alimentaire récurrente et les crises prolongées ont accru leur vulnérabilité, bien plus encore vivent
dans des pays en développement qui ne se trouvent pas en situation de crise. Il en résulte des obstacles
majeurs au développement durable dans ces pays. Les changements climatiques et la multiplication des
catastrophes naturelles devraient compromettre encore plus les efforts réalisés pour protéger l’état nutritionnel
des enfants et des femmes.
Il est impératif d’élargir l’accès aux interventions essentielles de nutrition, notamment la PEC MAS, pour
atteindre l’objectif mondial établi en 2012 lors de la soixante-cinquième Assemblée mondiale de la Santé
(OMS A65/11), à savoir réduire et maintenir au-dessous de 5 % l’émaciation chez l’enfant. Cela met en avant le
besoin pressant d’accroître les mesures de renforcement des capacités au niveau national pour élargir l’accès
au traitement de la MAS, ainsi que les mesures préventives visant à protéger l’état nutritionnel des enfants et
des femmes.
Le présent guide procure des conseils pratiques aux bureaux de pays pour transposer à grande échelle les
programmes de PEC MAS chez les jeunes enfants. Il propose une démarche étape par étape permettant aux
pays d’analyser leur situation actuelle, de repérer les barrières et les goulots d’étranglement grâce à l’approche
MoRES, et de prévoir des mesures pour faire passer à grande échelle la prise en charge. Il vise notamment
à aider les gouvernements à accélérer et maintenir ce déploiement à grande échelle, renforcer les capacités
nationales, et garantir un financement et un approvisionnement fiables et continus pour prendre en charge
correctement la MAS. Ce guide fournit en outre des informations générales complémentaires et fait référence
à des recommandations, des ressources et des outils techniques internationaux.
Ce guide s’adresse aux directeurs de programmes de l’UNICEF au niveau national et à leurs principaux
partenaires (personnel technique et cadres du Ministère de la Santé, organisations non gouvernementales et
organisations communautaires).
Il a été rédigé par le personnel de la Section de la nutrition et de la Division des approvisionnements du
siège de l’UNICEF, avec la contribution des bureaux régionaux, des unités Santé, VIH et Développement du
jeune enfant du siège, ainsi que de certains bureaux de pays ayant déjà mis en œuvre l’expansion de la PEC
MAS. Nous tenons à remercier le bureau Food for Peace de l’USAID pour son soutien financier aux fins de la
traduction et de la publication de ce guide.
Le présent guide est un document de travail. Il repose sur un ensemble croissant d’enseignements retenus
suite à l’expansion progressive des programmes de PEC MAS. Les commentaires et suggestions sont les
bienvenus, tout comme les questions et/ou demandes de soutien et d’informations complémentaires au sujet
des thèmes qui y sont abordés. Veuillez adresser vos courriels à nutrition@unicef.org.
J’espère que ce guide vous aidera à mieux appréhender le problème de la MAS dans le cadre de nos efforts
communs pour garantir le droit au développement des enfants dans toutes les communautés, en particulier les
plus marginalisées.

Ted Chaiban
Directeur des programmes

iii
SOMMAIRE
ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS.................................vi

1 Introduction.................................................. 1

Objet et portée.................................................................................. 2
Public ciblé......................................................................................... 4

2 Planification de l’expansion de la
prise en charge de la MAS.......................... 5
PREMIERE ÉTAPE :
ÉVALUER L’ÉTENDUE ET LA RÉPARTITION DE LA MAS.............. 6
Estimer la charge........................................................................................ 6
Définir la répartition géographique et saisonnière................................. 6

DEUXIEME ÉTAPE :
RECENSER, MOBILISER ET CONSULTER........................................ 7
Recenser et mobiliser les partenaires...................................................... 7
Dresser la liste des sources d’informations............................................. 7
Consulter les parties prenantes................................................................ 7

TROISIÈME ÉTAPE :
ANALYSER LES GOULOTS D’ÉTRANGLEMENT............................ 8
Analyser les déterminants......................................................................... 9
Recueillir des données et créer un référentiel....................................... 10
Repérer et analyser les causes des goulots d’étranglement............... 10

QUATRIÈME ÉTAPE :
ÉLABORER LE PLAN DE MISE À L’ÉCHELLE................................. 10
Établir une procédure de planification participative............................. 10
Convenir dans les grandes lignes des objectifs, des modalités,
des délais et des cibles de l’expansion.................................................. 11
Intégrer une procédure d’examen et d’apprentissage dans
le processus d’expansion........................................................................ 12
Vérifier l’existence de directives nationales harmonisées,
acceptées par l’ensemble des acteurs.................................................... 13
Définir les éléments et les niveaux de mise en œuvre......................... 14
Choisir les intervenants à chaque niveau de mise en œuvre.............. 15
Mettre au point des stratégies de mobilisation communautaire........ 15
Choisir les modalités de renforcement des capacités.......................... 16
Assurer une orientation médicale efficace............................................ 17
Soutenir la chaîne d’approvisionnement............................................... 17
Créer des rapprochements pour améliorer l’efficacité......................... 17
Prendre en compte les urgences et la planification de l’urgence....... 20
Répondre aux besoins de coordination................................................. 21
Évaluer les ressources disponibles........................................................ 23

CINQUIÈME ÉTAPE : ÉLABORER UN PLAN DE


SUIVI ET D’ÉVALUATION............................................................... 24
Identifier les domaines qui nécessitent un suivi................................... 24
Évaluer les indicateurs de résultats du programme............................. 24
Recueillir, analyser et commenter les données sur les
résultats du programme.......................................................................... 26
Intégrer le suivi de la couverture............................................................ 28
© UNICEF/NYHQ2012-1871/Noorani

iv
3 Bonnes pratiques pour supprimer
les goulots d’étranglement....................... 30
ENVIRONNEMENT FAVORABLE................................................................. 30 ANNEXES..................................................69
Stratégie et volonté politique.................................................................. 30
Ressources................................................................................................ 32 ANNEXE A
Mécanismes de coordination.................................................................. 32 Estimation indirecte de la charge (besoin),
des cibles et de la couverture................................... 69
APPROVISIONNEMENTS............................................................................. 33
Ressources humaines : disponibilités et compétences........................ 33 ANNEXE B
Évaluations pour l’analyse des goulots
Produits de base et logistique................................................................. 34 d’étranglement............................................................ 78
Diffficultés liées à la production d’APTE................................................ 37
ANNEXE C
DEMANDE..................................................................................................... 37 Fiche d’information sur l’évaluation directe
de la couverture.......................................................... 87
QUALITÉ........................................................................................................ 38
Protocoles et directives............................................................................ 38 ANNEXE D
Supervision............................................................................................... 39 Critères de reference du renforcement de la
prise en charge de la MAS à l’échelle nationale..... 89
Mise au point de systèmes de suivi et rapports................................... 40
ANNEXE E
Liste annotée des outils de prise en charge
Informations pour l’élaboration
4 des programmes......................................... 42
de la MAS.................................................................... 92

ANNEXE F
Prise en charge de la MAS dans d’autres
INFORMATIONS GÉNÉRALES ET CONTEXTE........................................... 42
groupes........................................................................ 96
La MAS et la mortalité............................................................................. 42
Historique de la prise en charge de la MAS.......................................... 44 ANNEXE G
Initiatives mondiales et inclusion de la prise en charge Forums de diffusion et d’échange
de la MAS.................................................................................................. 45 d’informations........................................................... 103
Prise en charge de la MAS au sein des structures,
systèmes et programmes nationaux...................................................... 46 ANNEXE H
Questions, deficits de connaissances et besoins
POLITIQUES, RÔLE ET PARTENARIATS DE L’UNICEF.............................. 48 en matière de recherche sur la prise en charge
de la MAS.................................................................. 105
Politique de l’UNICEF relative à la prise en charge de la MAS........... 48
Rôle à l’échelle nationale et internationale............................................ 49
Partenariats pour la prise en charge de la MAS................................... 50

PROGRESSION MONDIALE DE LA MISE A L’ECHELLE DE


LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS ........................................................... 51 RÉFÉRENCES........................................... 108
Élaboration de programmes................................................................... 51
Approvisionnement.................................................................................. 52
Évaluation et enseignements tirés......................................................... 52

APPUI RÉGIONAL ET MONDIAL À LA MISE A L’ECHELLE....................... 53


Supports de formation............................................................................. 53
Forums de diffusion et d’échange d’informations................................ 54
Coûts et calculs de rapport cout-efficacité............................................. 54
Estimation de la morbidité et des populations cibles.......................... 56
Outils de plaidoyer................................................................................... 57
Suivi de la couverture.............................................................................. 58
Suivi de programme et des avancées.................................................... 59
Approvisionnements................................................................................ 60
Chaîne d’approvisionnement des ATPE et prévisions.......................... 62
Intégration et outils et cadres des systèmes de santé.......................... 64
Mobilisation des ressources.................................................................... 66

SOMMAIRE v
ENCADRÉS
Encadré 1. Élément d’orientation : sources d’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Encadré 2. Élément d’orientation : les partenaires à inclure dans les consultations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Encadré 3. Élément d’orientation : autres outils visant à faciliter la planification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Encadré 4. Élément d’orientation : mise à l’échelle progressive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Encadré 5. Élément d’orientation : exemples de cibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Encadré 6. Élément d’orientation : populations dispersées et équipes mobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Encadré 7. Élément d’orientation : stratégies efficaces de mobilisation communautaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Encadré 8. Élément d’orientation : exemples de rapprochements de programmes réussis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Encadré 9. Bonne pratique : ensemble intégré de mesures sur la nutrition au Kenya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Encadré 10. Élément d’orientation : préparation relative aux principaux engagements pour les enfants et mesures
de RRC dans le cadre de la PEC MAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Encadré 11. Élément d’orientation : aide à la coordination apportée par l’UNICEF aux gouvernements pour étendre la PEC MAS . . . 22
Encadré 12. Élément d’orientation : la place de la coordination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Encadré 13. Élément d’orientation : critères permettant de mesurer les résultats du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Encadré 14. Élément d’orientation : les indicateurs de résultats Sphère pour la PEC MAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Encadré 15. Élément d’orientation : établissement de rapports au niveau national . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Encadré 16. Élément d’orientation : couverture et efficacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Encadré 17. Bonne pratique : intégrer la PEC MAS dans les priorités politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Encadré 18. Bonne pratique : faciliter la mobilisation des ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Encadré 19. Bonne pratique : planifier des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Encadré 20. Bonne pratique : soutenir le personnel de santé au niveau de l’établissement de santé et de la communauté . . . . . . . . . 34
Encadré 21. Bonne pratique : remédier aux problèmes de formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Encadré 22. Bonne pratique : utilisation de la technologie RapidSMS en Éthiopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Encadré 23. Bonne pratique : préserver la durée de conservation des produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Encadré 24. Bonne pratique : des mesures pour accorder une plus grande priorité à la création de demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Encadré 25. Bonne pratique : assurer la motivation et la participation des bénévoles et des agents communautaires . . . . . . . . . . . . . 39
Encadré 26. Bonne pratique : l’orientation en Ouganda . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Encadré 27. Bonne pratique : gérer la supervision et le suivi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Encadré 28. Quelques définitions essentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Encadré 29. Définitions : services de santé intégrés et prise en charge intégrée de la MAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Encadré 30. Interventions stratégiques pour la PEC MAS dans le cadre des Principaux engagements de l’UNICEF pour
les enfants dans l’Action humanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Encadré 31. PEC MAS dans le plan stratégique 2014-2017 de l’UNICEF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Encadré 32. Définitions : prévalence de la malnutrition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Encadré 33. Définitions : couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Encadré 34. L’outil Global SAM Management Update (Nutridash) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Encadré 35. Principales conclusions de l’examen de la chaîne d’approvisionnement dans la Corne de
l’Afrique (Duke University, 2009) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

TABLEAUX
Tableau 1. Principaux déterminants nécessaires à l’expansion de la prise en charge de la MAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Tableau 2. Exemple de cadre de suivi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Tableau 3. Mémorandum d’accord entre l’UNICEF et le PAM (2011) : extrait de l’annexe technique sur la nutrition . . . . . . . . . . . . . . . 51
Tableau 4. Estimation du rapport coût-efficacité de la PCIMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Tableau 5. Exemple simplifié d’un programme national de PCIMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Tableau 6. Questions clés pour l’analyse des capacités des systèmes de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Tableau 7. Synthèse des critères proposés pour l’admission des cas de MAS chez les enfants de cinq ans ou plus,
les adolescents et les adultes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

vi GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


FIGURES
Figure 1. Les composantes de la prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Figure 2. Procédé de l’expansion de la prise en charge de la MAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Figure 3. Nouveau cadre de conception de la prise en charge de la MAS, illustrant l’approche de réduction
des risques de catastrophe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Figure 4. Rapport entre l’efficacité réelle et la couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Figure 5. Acquisition d’ATPE entre 2000 et 2014, par quantité (t) et nombre de pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Figure 6. Définition de la prévalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Figure 7. Carte de la couverture géographique à l’échelle des établissements, par région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Figure 8. Carte illustrant la distribution spatiale de la couverture actuelle et de la période dans un programme de PCIMA,
produite au moyen de la méthode ESZC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Figure 9. Barrières à l’adoption du service et à l’accès dans le cadre d’un programme de PCIMA signalées par les responsables
des cas non couverts au moyen de la méthode ESZC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Figure 10. Relation entre les facteurs qui influent sur la couverture et l’efficacité produite au moyen d’une évaluation SQUEAC . . . . 83
Figure 11. Cartographie de la couverture au moyen de la cartographie des risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Figure 12. Carte de la couverture par district produite au moyen de la méthode SLEAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Figure 13. Utilisation des méthodes SLEAC et SQUEAC dans les unités de prestation de services en situation d’échec . . . . . . . . . . . . 85
Figure 14. Utilisation des méthodes SLEAC et SQUEAC dans les unités de prestation de services en situation d’échec
ou de réussite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Figure 15. Carte de la couverture produite au moyen de la méthode S3M . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS
ACF Action contre la Faim/ACF International MSF Médecins Sans Frontières
ANJE Alimentation du nourrisson et du jeune enfant NCHS National Center for Health Statistics
ASC Agent de santé communautaire OMS Organisation mondiale de la Santé
ATPE Aliments thérapeutiques prêts à l’emploi ONG Organisation non gouvernementale
CMN Coverage Monitoring Network PAM Programme alimentaire mondial
CPI Comité permanent interagences PB Périmètre brachial
CPN Comité permanent de la nutrition PCIMA Prise en charge intégrée de la malnutrition
DFID Ministère britannique du Développement aiguë
international PCIME Prise en charge intégrée des maladies de
DHSS District health systems strengthening l’enfant
(Renforcement des systèmes sanitaires de PCMA Prise en charge communautaire de la
district) malnutrition aiguë
DIVA Diagnostiquer, Intervenir, Vérifier, Ajuster PEC Prise en charge
ECD Early Childhood Development (Développement PEC MAM Prise en charge de la malnutrition aiguë
du jeune enfant) modérée
ECHO Direction générale de la Commission PEC MAS Prise en charge de la malnutrition aiguë sévère
européenne chargée de l’aide humanitaire et de REACH Renewed Efforts against Child Hunger
la protection civile
RRC Réduction des risques de catastrophe
ENN Emergency Nutrition Network
S&E Suivi et évaluation
ESZC Échantillonnage systématique zonal centré
S3M Simple Spatial Survey Method (Méthode
ET Écarts-types d’enquête spatiale simple)
FANTA Food and Nutrition Technical Assistance SLEAC Simplified Lot Quality Assurance Sampling
GNC Global Nutrition Cluster Evaluation of Access and Coverage (Évaluation
ICCM Prise en charge communautaire intégrée des LQAS [Échantillonnage par lots pour l’assurance
maladies de l’enfant de la qualité] simplifiée de l’accessibilité et de la
couverture)
MAM Malnutrition aiguë modérée
SQUEAC Évaluation semiquantitative de l’accessibilité et
MAMI Management of Acute Malnutrition in Infants
de la couverture
MAS Malnutrition aiguë sévère
STC Soins thérapeutiques communautaires
MBB Marginal Budgeting for Bottlenecks
SUN Mouvement pour le renforcement de la nutrition
(Budgétisation des coûts marginaux pour lever
les goulots d’étranglement) VIH Virus de l’immunodéficience humaine
MICS Multiple Indicator Cluster Survey (Enquête par YCSD Young Child Survival and Development (Survie
grappe à indicateurs multiples) et développement du jeune enfant)
MoRES Monitoring of Results for Equity Strengthening
(Système de suivi des résultats pour l’équité)

SOMMAIRE vii
© UNICEF/NYHQ2012-1980/Noorani

viii GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


1
Introduction

En 2013, environ 2,9 millions d’enfants de moins programmatique3 sur cette approche pour les
de cinq ans dans le monde ont été traités pour enfants âgés de 6 à 59 mois (UNICEF, 2008). Cette
malnutrition aiguë sévère (MAS). Ce chiffre publication visait à donner une orientation générale
représente un progrès important par rapport à celui aux bureaux de pays de l’UNICEF en ce qui concerne
de 2009, quand seulement un million d’enfants l’élaboration et la mise en œuvre de programmes,
avaient été pris en charge (Section de la nutrition ainsi que l’organisation de l’approvisionnement en
de l’UNICEF, 2013). Toutefois, il demeure largement aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE).
insuffisant compte tenu du grand nombre d’enfants
ayant une MAS dans le monde, estimé à 17 millions Depuis 2008, des progrès notables ont été accomplis
(UNICEF, OMS, Banque mondiale, 2014). Ces en termes de mise en place et de renforcement
derniers ont neuf fois moins de chances de survivre des programmes de PCIMA pour les enfants. Dans
que les enfants bien nourris. Au vu de la prise de un premier temps, la MAS était principalement
conscience croissante du lien entre épisodes de considérée comme un problème associé à des
malnutrition aiguë et retard de croissance1, il est clair situations d’urgence, mais il existe désormais une
que la prévention et le traitement de la malnutrition prise de conscience mondiale de plus en plus forte
aiguë sont essentiels à la survie de l’enfant et à son quant à son étendue en dehors des crises. Cet état
développement. de fait a provoqué un changement de priorités,
encourageant l’intégration de la prise en charge de
En 2007, l’ONU a donné son aval au traitement en la MAS (PEC MAS) au sein des systèmes de santé
milieu communautaire de la MAS2 (OMS, PAM, nationaux et des structures communautaires. Par
CPN et UNICEF, 2007), (PCMA, STC ou PCIMA) conséquent, des efforts doivent être déployés pour
et en 2008, l’UNICEF a publié une orientation étendre cette prise en charge (PEC), en renforçant
la couverture des programmes de traitement des
enfants. Les interventions fructueuses tiennent
compte à la fois des aspects horizontaux (systèmes)
1 OMS, ‘WHA Global Nutrition Targets 2025: Stunting Policy Brief’, et verticaux (couverture géographique). Cette
http://www.who.int/nutrition/topics/globaltargets_stunting_
policybrief.pdf
2 OMS, et al., 2007, « A Joint Statement, Community Based 3 UNICEF, 2008, « Programme Guidance Management of Severe
Management of Severe Acute Malnutrition »,http://www.unicef. Acute Malnutrition in Children »,https://intranet.unicef.org/PD/
org/publications/files/Community_Based_Management_of_Sever_ Nutrition.nsf/0/9740CF29DC6FC854852579FA005399AA/$FILE/
Acute__Malnutirtion.pdf Management%20of%20SAM%20in%20Children%202008.doc

INTRODUCTION 1
double approche constitue la seule manière durable L’UNICEF est particulièrement bien placé pour soutenir
d’accroître l’incidence du traitement de la MAS et de la PEC MAS à l’échelon national, en raison des liens
mettre au point des programmes de haute qualité. étroits qu’il entretient avec les ministères de la santé,
En 2013, 67 pays ont annoncé avoir mis en œuvre ainsi que de son partenariat avec un réseau d’ONG
cette approche communautaire dans une certaine internationales et nationales et de son rôle d’agence
mesure, et ce de plus en plus souvent en dehors des chef de file pour la nutritionsur le plan mondial et
situations d’urgence, tandis que bon nombre de pays national. Le principal objectif de l’UNICEF est de diriger
œuvrent actuellement pour l’intégrer au sein de leur et de fournir un soutien technique et opérationnel aux
système national de santé. gouvernements et aux partenaires en vue d’étendre la
PEC MAS, conformément aux priorités globales et aux
La mise en place et l’expansion de la PCIMA a suscité politiques et programmes nationaux.
bien des défis et l’expérience acquise a permis d’en
tirer de nombreuses leçons, comme en témoignent Parallèlement, il a été décidé dans un certain nombre
les évaluations4 nationales réalisées et tel que souligné de cas de ne pas mettre en place la PCIMA pour le
dans le rapport 2013 de l’UNICEF sur l’évaluation moment, ou bien de suivre plutôt une approche locale
globale5 de la prise en charge communautaire de qui n’implique pas le recours aux ATPE6. Au nombre des
la malnutrition aiguë (PCMA). Les enjeux actuels motifs invoqués pour ce faire figurent (a) des inquiétu-
consistent notamment à (a) créer un environnement des au sujet de l’introduction de produits de consomma-
politique favorable au niveau national, (b) soutenir les tion fabriqués en série ou à l’étranger, (b) la conviction
gouvernements pour accélérer et maintenir l’expansion que le nombre d’enfants atteints de MAS ne justifie pas
de la PEC, (c) renforcer les capacités nationales du l’adoption d’un programme décentralisé ou (c) l’avis que
personnel de santé et des autres intervenants pour cette approche n’est actuellement pas viable. Dans de
élargir l’accès à un traitement de qualité de la MAS tels cas, le principal objectif de l’UNICEF est de veiller à
et (d) améliorer le fonctionnement des systèmes de la mise en place d’un suivi et d’un recueil de données
santé pour soutenir la PEC MAS tout en garantissant suffisamment bien établis pour mettre en relief la
un financement et un approvisionnement fiables et situation du pays, d’assurer une évaluation approfondie
continus. Il faut savoir que de nombreux pays ont des autres approches possibles en vue de fournir des
peiné à développer des plans opérationnels nationaux éléments de preuve à l’avenir, ainsi que de faciliter et
pour renforcer la PEC MAS, en particulier pour élargir de promouvoir l’adoption de l’approche communautaire
l’approche communautaire recommandée pour le lorsque celle-ci s’avère opportune (se reporter à la page
traitement des enfants atteints de MAS mais ne 5 pour plus d’informations sur la mise en place de
présentant pas de complications médicales. Les l’approche communautaire).
progrès réalisés jusqu’à présent dans la plupart des
pays ont été accomplis essentiellement grâce à une
expansion ad hoc de cette approche d’après les Objet et portée
réponses des organisations non gouvernementales Le présent guide part du principe que la PCIMA est
(ONG) et des organismes des Nations Unies, et l’approche fondée sur des données factuelles la plus
grâce à l’empressement des agents de district, souhaitable pour traiter la MAS chez la plupart des
notamment dans le cadre de programmes d’urgence enfants touchés.
dotés de financements à court terme. Le changement
d’orientation de ces dernières années, visant à mettre Il vise donc à fournir une orientation plus pratique,
davantage l’accent sur les situations de non-urgence, actuellement requise à l’échelle nationale, pour
encourage une approche plus structurée de cette mettre en œuvre et étendre la PEC communautaire
expansion. de la MAS à partir d’une approche intégrée dans les
systèmes existants et servant à les renforcer. L’accent
est mis sur la conception, la mise en œuvre et la
4 Le forum PCMA possède de nombreux documents à l’échelon
national et des évaluations sur la PCMA http://www.fr.cmamforum.
org/
5 UNICEF,2013, « Global Evaluation of Community Management of 6 Aliments thérapeutiques prêts à l’emploi tels que définis dans la
Acute Malnutrition (PCMA): Global Synthesis Report », 2013.www. déclaration conjointe OMS/PAM/CPN et UNICEF sur la prise en
unicef.org/evaldatabase/index_69843.html charge communautaire de la malnutrition aigüe sévère, 2007.

2 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


gestion de programmes nationaux de haute qualité
dans des contextes variés pour toucher la plupart des
enfants dans le besoin.

Les objectifs du présent guide sont les suivants :

1. Renforcer la capacité des équipes nationales à


étendre et gérer efficacement les programmes de
prise en charge de la MAS.

2. Étendre la couverture géographique des


traitements de qualité de la MAS pour en faire
bénéficier toutes les communautés vulnérables
dans le besoin7.

3. Accroître autant que possible l’accès aux


traitements adaptés et de qualité de la MAS pour
tous les enfants concernés dans la communauté,
de façon permanente8.

4. Aider à l’élaboration ainsi qu’à la mise en œuvre de


politiques et de stratégies nationales en faveur des
objectifs 1 à 3.
© UNICEF/NYHQ2010-0802/Holt
5. Aider à la création d’un environnement favorable
aux objectifs 1 à 3 grâce au plaidoyer, à la
documentation des pratiques efficaces, au soutien Le chapitre 3 du présent guide fournit également des
de la recherche opérationnelle, à la mobilisation informations contextuelles relatives à la planification
de ressources et à la collaboration avec les de la PEC MAS, en soulignant notamment les
partenaires. objectifs globaux de l’UNICEF dans ce domaine, ses
preuves et données historiques, les partenariats et les
Le présent guide ne prétend pas offrir une recette principales composantes du programme. Il ne vise pas
toute faite pour parvenir à l’expansion à grande à fournir des protocoles techniques complets pour la
échelle de la PEC MAS. Il se contente de fournir une PEC des cas individuels de MAS, ni des supports de
orientation sur les procédures à suivre et un résumé formation pour la PEC MAS. Ces ressources existent
des mesures qui se sont avérées efficaces pour déjà ; elles sont mentionnées tout au long du présent
soutenir l’expansion durable de cette PEC au sein des document et résumées en annexe.
systèmes de santé existants et accroître l’accès au
traitement dans d’autres contextes. Les encadrés de La portée du présent guide couvre les composantes
ce document illustrent certains éléments d’orientation thérapeutiques de la PEC MAS en milieu hospitalier
et quelques bonnes pratiques. Bien entendu, ce qui et ambulatoire (y compris au niveau communautaire),
fonctionne dans un cas peut s’avérer moins efficace la production locale d’ATPE et les liens vers des
dans un autre contexte ou à un autre moment. Par informations au sujet des interventions de prévention
conséquent, les exemples mettent l’accent sur les de la malnutrition (voir figure 1). La composante
structures et les mécanismes employés plutôt que communautaire est particulièrement mise en exergue
sur des actions concrètes. étant donné qu’elle a longtemps été négligée. Par
ailleurs, il a été amplement démontré qu’en l’absence
d’une composante communautaire solide, la PCIMA
7 Voir définitions, encadré 33 se traduit par une faible couverture et donc une
8 Voir définitions, encadré 33 incidence limitée.

INTRODUCTION 3
Ce guide met l’accent sur le principal groupe cible services, doivent être fondés sur des évaluations
pour la PEC MAS (les enfants âgés de 6 à 59 mois). consultatives au niveau national en collaboration
Les nourrissons ne sont couverts qu’au titre de la avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et les
composante hospitalière (se reporter à l’annexe F, parties prenantes.
« Prise en charge de la MAS dans d’autres groupes »,
pour davantage d’informations sur les orientations
Public ciblé
et ressources actuellement disponibles pour les
nourrissons et autres groupes cibles.) Ce guide s’adresse aux directeurs de programmes
de l’UNICEF à l’échelle nationale (spécialistes de la
Bien que la PEC MAS au sens large comprenne la santé et de la nutrition) et leurs principaux partenaires
prise en charge de la malnutrition aiguë modérée publics (ministères de la santé et responsables de
(MAM) le cas échéant, le présent guide ne vise pas la nutrition) dans les pays qui tentent d’étendre la
à fournir d’orientation opérationnelle concernant la PEC MAS au niveau national. Les informations qu’il
MAM, certaines questions relatives aux protocoles et contient peuvent également intéresser d’autres
aux approches à adopter étant encore non résolues. institutions gouvernementales concernées par la PEC
Par ailleurs, le rapport spécifique entre les services MAS, d’autres organismes des Nations Unies et le
liés à la MAS et à la MAM, et le besoin relatif de personnel des ONG œuvrant au niveau national.

FIGURE 1 Les composantes de la prise en charge communautaire de la


malnutrition aiguë

Production
d’ATPE
PEC MAS
hospitalière

Liens avec des


interventions de PEC MAS
prévention de ambulatoire
la malnutrition
aiguë
PEC MAM

Mobilisation
communautaire

4 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


2
Planification de
l’expansion de la prise
en charge de la MAS

Ce chapitre présente cinq étapes clés à suivre lorsqu’on normatifs. Les progrès, goulots d’étranglement et
envisage d’étendre la prise en charge de la MAS. Ces solutions propres à chaque pays doivent être évalués
conseils sont tirés des directives existantes ainsi que aséparément et traités localement. Nous présentons
des leçons retenues. Le cas échéant, ces étapes sont un procédé pour ce faire (voir figure 2) ainsi que des
illustrées d’exemples pratiques et les orientations renseignements sur les stratégies qui ont fonctionné
fournies sont résumées dans des encadrés. Bien que dans un certain nombre de pays.
ce chapitre soit principalement consacré à la PEC
MAS, ces dispositions peuvent être étudiées dans le
cadre de débats nationaux relatifs à l’expansion ou au
renforcement des services de nutrition en général. FIGURE 2 Procédé de l’expansion de la
D’après la documentation disponible, certains pays prise en charge de la MAS
ont pris de l’avance quant à l’expansion à grande
échelle de la PCIMA, à en juger tout du moins par le
pourcentage d’établissements de santé qui assurent ce
Évaluation et
service. Ainsi, les bonnes performances de l’Éthiopie,
analyse des goulots
du Malawi et du Niger en termes de couverture d'étranglement
géographiques (60 %, 87 % et 89 % en 2013) ont-elles
été soulignées lors de la Conférence mondiale 2011
sur la PCMA9. Ces cas sont amplement cités dans
les publications disponibles et ont donc contribué
en grande partie aux orientations fournies ci-après.
Toutefois, il faut savoir que ces pays ont bénéficié de Suivi Conception et
subventions importantes, d’un large soutien des ONG planification
et de l’attention internationale pour la PEC MAS. Il
convient donc d’être prudent et de ne pas se baser
uniquement sur ces cas pour établir des modèles

9 ENN, 2012, « Government experiences of scale-up of Community- Mise en œuvre


based Management of Acute Malnutrition (CMAM): A synthesis
of lessons », www.cmamforum.org/Pool/Resources/CMAM-
Conference-Synthesis,-Addis,-ENN-2012.pdf.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 5


Estimer la charge
Première étape : évaluer l’étendue
et la répartition de la MAS Il peut être très utile de réaliser une estimation
approximative de la charge annuelle de MAS (c’est-
Étant donné que les enfants âgés de 6 à 59 mois à-dire le besoin de traitement) à l’échelle nationale
atteints de MAS constituent la cible principale de la chez les enfants de 6 à 59 mois, afin de connaître
plupart des programmes de traitement de la MAS, l’ampleur du problème. Ces données permettent
les informations qui suivent sont centrées sur cette d’étayer le plaidoyer et peuvent par la suite être
tranche d’âge. Cependant, d’autres groupes, comme utilisées dans la planification. Cependant, il faut tenir
les nourrissons, ainsi que les enfants plus âgés et les compte des limitations associées à l’utilisation de
adultes séropositifs atteints de MAS, représentent ces estimations, en particulier pour la planification
parfois une population non négligeable. Ainsi, il sera (voir page 56 et annexe A).
important d’évaluer aussi l’étendue et la répartition
de la MAS chez ces groupes (pour en savoir plus, se Définir la répartition géographique et saisonnière
reporter à l’annexe F, « Prise en charge de la MAS La prévalence de la MAS est rarement uniforme.
dans d’autres groupes »). Pour évaluer le problème, il est donc nécessaire de
disposer également de données sur la répartition
de la MAS au sein du pays (en notant, p. ex., les
zones ou les groupes de population donnés qui ont
ENCADRÉ 1
connu des niveaux de MAS particulièrement élevés).
Comprendre la répartition géographique de la MAS
Élément d’orientation :
sources d’information permet de hiérarchiser plus facilement les activités
d’expansion (p. ex. en donnant la priorité aux zones
• Données sur la population et la prestation de
très touchées à faible couverture), d’autant plus que
services de santé (par exemple, Enquêtes
Démographiques et de Santé, données les ressources sont limitées.
courantes sur la santé).
• Données des enquêtes/évaluations Il faut également tenir compte des données relatives
nutritionnelles des années précédentes (au à l’aspect saisonnier de la malnutrition aiguë. On
niveau du district, régional et national). peut examiner les calendriers saisonniers et les
• Cartes des districts et/ou des services de santé. publications ou enquêtes nutritionnelles pour repérer
• Informations sur la répartition des rôles en les périodes spécifiques (p. ex., saison qui précède
matière de santé et de nutrition, en particulier les récoltes ou saison des pluies) au cours desquelles
sur la PEC MAS. plusieurs facteurs peuvent aggraver les causes sous-
• Documents politiques, stratégiques et d’orien- jacentes de la malnutrition. En comprenant mieux
tation pertinents (santé, nutrition, autre). l’aspect saisonnier de la MAS, il sera plus facile de
• Directives/protocoles spécifiques pour la PEC décider où et quand utiliser les ressources/demander
de la MAS et de la MAM. une aide supplémentaire.
• Compilation de données sur les résultats des
programmes de PEC MAS, notamment des L’évaluation doit également se pencher sur les causes
indicateurs de qualité (au niveau du district, profondes de la malnutrition, en particulier dans les
régional, national). zones à forte prévalence. Ces données viendront
• Etudes et évaluations de la gestion des étayer le plaidoyer auprès des différents acteurs
programmes de PEC MAS et/ou expériences concernés ou permettront de planifier l’intégration
pilotes. de services complémentaires.
• Données des enquêtes/évaluations de la
couverture. Identifier les groupes vulnérables
• Toute information/étude sur les structures Il est possible que certains groupes soient plus
communautaires, les perceptions et les exposés à la MAS. Les données, si possible ventilées
pratiques au sein des communautés.
par sexe, par statut socioéconomique ou par
catégories de moyens de subsistance, permettent de
repérer certains groupes plus touchés pour lesquels

6 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


un ciblage ou une planification spécifique sont requis la MAS dans le pays et des goulots d’étranglement. Ce
en vue d’aider la population de manière équitable. même groupe devrait par la suite élaborer des plans
d’expansion de la PEC et les mettre en pratique. Le
recensement des capacités et des partenaires poten-
tiels fait lui aussi partie des activités de préparation
Deuxième étape : recenser,
soulignées dans les Principaux engagements de l’U-
mobiliser et consulter
NICEF pour les enfants dans l’action humanitaire10.
Recenser et mobiliser les partenaires
Une phase importante de l’expansion consiste à Pour parvenir à mobiliser ce public, il peut s’avérer
recenser, mobiliser et faire participer les partenaires, nécessaire de faire de cette mobilisation une activité à
notamment les ministères, organismes des Nations part entière, mais il est également possible de l’ntégrer
Unies, les ONG internationales et nationales, les insti- au sein de la coordination et de la planification généra-
tutions d’enseignement et de formation, les donateurs les du pays. À ce stade, il est important de mobiliser
et le secteur privé. L’objectif est de rassembler un un public le plus large possible (voir encadré 1) et de
groupe de professionnels en vue de les informer et
de leur expliquer dûment la marche à suivre. Il s’agit 10 UNICEF, 2010, « Principaux engagements pour les enfants dans
l’Action humanitaire », http://www.unicef.org/french/publications/
également de contribuer à l’évaluation de l’étendue de index_21835.html.

ENCADRÉ 2

Élément d’orientation : les partenaires à inclure dans les consultations


• Services compétents du ministère de la Santé, notamment : services cliniques, maladies infectieuses/
transmissibles, promotion de la santé, gestion de l’information, VIH et pas seulement le service en charge
de la nutrition.
• Secteur privé : prestataires de services de santé (surtout quand ils sont nombreux) et ceux susceptibles
de s’engager dans la production locale.
• Ministère de l’Agriculture : en particulier dans les cas où il existe des agents de vulgarisation actifs dans
les communautés et où la production locale est à l’étude.
• Ministère des Affaires sociales et de la Protection sociale : en particulier si les agents de vulgarisation
communautaires relèvent de sa responsabilité, s’il existe déjà des systèmes de soins médicaux gratuits
fondés sur des critères d’admissibilité ou s’il existe des plans de protection sociale susceptibles de
permettre des rapprochements utiles.
• Ministère de l’Éducation : en particulier pour assurer le rapprochement avec les initiatives de
développement du jeune enfant et pour débattre des formations préalables.
• Administrations régionales et de district, services de développement social et bureaux de la santé.
• Associations professionnelles : associations pédiatriques nationales, associations de sages-femmes, etc.
• Organisations religieuses : en particulier celles engagées dans la prestation de services et le soutien à la
communauté.
• Institutions d’enseignement et de formation : universités, écoles, facultés de médecine, etc.
• Autres ministères (Eau, Planification, Protection de l’enfance, etc.) pour traiter de problèmes ou de thèmes
spécifiques. Par exemple : plaidoyer auprès du ministère de la Planification pour l’allocation budgétaire
pendant l’exercice budgétaire du gouvernement.
• Organismes des Nations Unies présents dans le pays : HCR, PAM, OMS, UNOCHA, s’ils sont présents
dans le pays en question.
• Donateurs potentiels et/ou habituels du secteur de la nutrition.
• ONG

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 7


conserver une approche multisectorielle afin de ne un groupe de travail chargé de la planification et
pas laisser de côté les parties prenantes existantes ou de la mise en œuvre, si cela n’est pas déjà fait. Il
potentielles en dehors des secteurs traditionnels de convient de définir la manière dont ce groupe national
la santé et de la nutrition. Il est tout aussi important interviendra au niveau régional et des districts afin
de localiser des représentants au niveau infranational, d’encourager activement la participation des parties
car ils auront un autre point de vue quant à la stratégie prenantes à l’échelon infranational.
à adopter, différent de celui prôné par les acteurs au
niveau national. Cette tâche inclura un inventaire initial
des capacités et des avantages comparatifs des diffé- Troisième étape : analyser les
rents organismes et institutions vis-à-vis du traitement goulots d’étranglement
de la malnutrition aiguë. Le cas échéant, cet inventaire Des progrès ont été accomplis en ce qui concerne
doit tenir compte de l’aptitude des ONG à soutenir le la mise au point d’une orientation à l’échelle
renforcement des capacités des responsables gouver- mondiale quant à l’intégration du traitement de la
nementaux de manière plus centralisée et stratégique, MAS dans les systèmes de santé au sens large.
en travaillant par exemple avec des institutions natio- Néanmoins, il est important de s’assurer que
nales pour mettre au point des formations continues le processus de planification locale comprenne
ou renforcer les capacités nationales pour la réalisation l’analyse des goulots d’étranglement et l’étude de
d’évaluations de la couverture. solutions potentielles. La première doit être menée
de manière participative avec les représentants de
Il peut être utile d’organiser des réunions tous les groupes d’intervenants, de sorte à couvrir le
préparatoires complémentaires avec les partenaires niveau national, du district et communautaire. Cette
repérés lors de l’inventaire avant d’organiser des évaluation viendra étayer la planification et la mise
réunions de consultation générales avec l’ensemble en œuvre des nouveaux programmes de PEC MAS.
des parties prenantes, afin de débattre des objectifs Elle peut également servir à évaluer les capacités
de la consultation et d’encourager la participation, nationales de mise en œuvre, afin de repérer les
en particulier celle des partenaires qui, au préalable, goulots d’étranglement auxquels il faut remédier, un
s’impliquaient peu dans la PEC MAS. facteur qui devra à son tour être pris en compte dans
l’élaboration des plans d’action annuels.
Dresser la liste des sources d’informations
Il est important de faire l’inventaire des sources Pour analyser les goulots d’étranglement, on peut
d’informations existantes sur la mise en œuvre de avoir recours à deux outils et approches : le Système
la PEC MAS (voir encadré 2). Ces renseignements de suivi des résultats pour l’équité (MoRES) et le
serviront de base aux consultations initiales et à Renforcement des systèmes sanitaires de district
l’analyse des goulots d’étranglement. À ce stade, il est (DHSS), en se concentrant sur la PEC MAS en
également possible de préparer le recueil de données tant qu’élément indépendant ou bien faisant partie
supplémentaires considérées comme importantes lors intégrante du volet de santé ou de nutrition au sens
de l’analyse des goulots d’étranglement. large. Le système MoRES peut être mis en œuvre
grâce à une approche DHSS pour bon nombre
Consulter les parties prenantes d’interventions pour la survie et le développement
Ensuite, il faut organiser une réunion des parties du jeune enfant réalisées par le système de santé
prenantes à l’échelon national, par l’entremise d’un via plusieurs circuits (établissements de santé,
groupe de travail technique au niveau national ou interventions mobiles ou communautaires) (se
d’un mécanisme de coordination, tel que le Cluster reporter à la page 64 et à l’annexe E pour en savoir
nutrition. Au cours de cette réunion, les participants plus sur ces outils). Ces outils peuvent être utilisés
devront décider de la stratégie de PEC MAS à pour détecter de manière systématique les goulots
adopter ; débattre de la portée et des objectifs de d’étranglement qui entravent l’expansion de la PEC
l’expansion ; convenir dans les grandes lignes des MAS au niveau de la communauté, du district et
procédés, activités, échéances et responsabilités à du pays, et pour suivre régulièrement les progrès
établir pour l’évaluation des capacités et l’analyse réalisés en vue de réduire les goulots d’étranglement.
des goulots d’étranglement. On peut alors créer Le tableau de critères présenté à l’annexe B peut

8 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


également servir à structurer ce type d’analyse. déterminants standards de l’approche MoRES afin
Même si on ne suit pas une approche MoRES de mieux tenir compte des circonstances réelles
officielle, ces principes peuvent être appliqués pour des systèmes de santé. Ils peuvent toutefois être
jalonner la marche à suivre. facilement utilisés pour faire état des progrès réalisés
en matière d’équité.
Analyser les déterminants
Cette analyse, consacrée aux principaux déterminants Le cadre conceptuel utilisé pour l’analyse des
(ou les facteurs qui affectent la nature ou les résultats déterminants est issu de l’approche analytique
de la couverture) de la couverture de la PEC MAS, vise des goulots d’étranglement mise au point par
à repérer les stratégies à mettre en œuvre pour amé- T. Tanahashi11. Il part du principe que certaines
liorer la couverture et la qualité. Le statut de chaque conditions doivent être respectées ou certains
déterminant est analysé. Il convient de repérer les fac- déterminants cruciaux pris en compte pour parvenir
teurs favorisant leur apparition, tout comme les goulots à une couverture efficace et garantir la qualité des
d’étranglement et barrières  qui les entravent. Suite à services, des pratiques et des systèmes essentiels
l’élimination des goulots d’étranglement et des barriè- à la réalisation des droits des enfants défavorisés
res, un suivi régulier (réalisé généralement une ou deux et de leurs familles. Une bonne compréhension
fois par an) s’impose pour évaluer la progression des des déterminants et de leur influence sur les
déterminants correspondants. Pour accompagner ce résultats recherchés est le gage d’une planification
suivi continu, l’UNICEF tente actuellement de trouver
la meilleure manière d’inclure les indicateurs des princi- 11 Cette approche, initialement proposée par T. Tanahashi dans les
paux déterminants de couverture au sein des bases de années 1970, a été intégrée dans l’approche de Budgétisation
des coûts marginaux pour lever les goulots d’étranglement afin
données et des systèmes de suivi de la MAS/PCIMA. de repérer et supprimer les obstacles entravant la couverture des
soins de santé. Les principes de base de l’approche MoRES sont
identiques, mais la catégorie « environnement favorable » a été
Les déterminants de la couverture employés dans ajoutée en tant que déterminant de l’accès financier, tandis que
l’approche DHSS ont dû être adaptés à partir des les croyances et pratiques socioculturelles ont été ajoutées au
titre de la « demande ».

TABLEAU 1 Principaux déterminants nécessaires à l’expansion de la prise en


charge de la MAS
Approche MoRES Approche DHSS

ENVIRONNEMENT FAVORABLE
Environnement favorable Normes sociales
Législation/politique Législation/politique
Budget/dépenses Budget/dépenses
Gestion/coordination Gestion/coordination

APPROVISIONNEMENT
Approvisionnement Disponibilité des produits de base

Accès aux informations, infrastructures et services Disponibilité des ressources humaines


dotés d’un personnel suffisamment nombreux
Accès géographique aux points de prestation de services

DEMANDE
Accès financier
Usage initial des services
Demande
Continuité d’utilisation Utilisation en temps opportun et continue

QUALITÉ
Qualité Couverture efficace ou bonne qualité des services

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 9


cohérente. L’UNICEF en a identifié dix essentiels à À ce stade, à mesure qu’est complété le référentiel,
l’obtention de résultats chez les enfants dans tous il est également capital de valider les données
les domaines de programmation (voir tableau 1). Ils indépendamment de leur source. L’une des
sont divisés en quatre domaines : environnement techniques de validation les plus couramment
favorable, approvisionnement, demande et qualité. employées est la triangulation des données, qui
consiste à recouper plusieurs sources de données
Les déterminants standards de l’approche MoRES pour comparer les estimations (se reporter à l’annexe
ont été adaptés pour les interventions de survie et B pour en savoir plus sur les types d’évaluations
de développement du jeune enfant (YCSD) assurées complémentaires requises).
par le biais du secteur de la santé et qui incluent
la PEC MAS. Ces adaptations tiennent compte de Repérer et analyser les causes des goulots
la spécificité des interventions qui sont assurées d’étranglement
principalement via le système de santé. En se fondant sur l’ensemble des informations et
données recueillies, le même groupe de parties pre-
Une fois l’approche et les objectifs des interven- nantes poursuit son travail collectif pour repérer les
tions/programmes fixés, l’étape suivante consiste à principales causes des goulots d’étranglement détec-
mieux définir les « conditions préalables » requises tés. Ce travail de repérage peut s’étendre à l’ensemble
pour chaque déterminant afin d’obtenir les résultats des goulots d’étranglement ou bien seulement aux
voulus dans le contexte en question. Les indica- plus importants et/ou à ceux devant être traités en prio-
teurs proposés par l’approche DHSS, présentés à rité. Il convient pour cela d’analyser l’importance des
l’annexe B, sont divisés en fonction des principaux causes d’un goulot d’étranglement selon le contexte
déterminants pour l’expansion et des points de pres- du pays, de sorte à orienter convenablement les
tation. Ils couvrent tous les aspects de l’approche et interventions. Il est possible de tirer une partie de ces
prennent en compte les objectifs d’intégration. Ils renseignements du processus d’examen présenté à la
peuvent être utilisés pour réaliser, avec les parties quatrième étape, ce qui s’avère particulièrement utile
prenantes, une évaluation participative de la pro- pour entreprendre l’expansion du programme.
gression de l’expansion dans le pays, et identifier
les principaux sujets de préoccupation et goulots L’analyse des goulots d’étranglement, réalisée en
d’étranglement pour chacun des déterminants consultation avec les parties prenantes, aboutira
majeurs. à une compréhension commune des causes des
goulots d’étranglement et à l’identification collective
Recueillir des données et créer un référentiel de solutions, ce qui permettra d’élaborer par la suite
Le processus de recueil de données pertinentes des plans d’expansion réalistes. Ceux-ci doivent par
sur la gestion de la mise en œuvre du traitement ailleurs tenir compte du rythme et des objectifs de
de la MAS a été décrit à l’étape 1. Ce recueil de l’expansion, deux paramètres supplémentaires sur
données est fondamental pour établir le référentiel lesquels les parties prenantes doivent s’accorder.
des déterminants de la couverture. Ainsi, il faut Nous expliquerons ce procédé dans l’étape suivante.
pallier tout manque d’information en engageant
des discussions complémentaires avec les
Quatrième étape : élaborer le plan
principaux informateurs, en réalisant des visites
de mise à l’échelle
sur le terrain ou en recueillant des données
directement auprès de la communauté. En cas Établir une procédure de planification participative
de lacunes importantes, ou bien si la qualité ou La procédure de planification doit être participative et
la précision des sources d’information existantes des réunions doivent être organisées entre les parties
laisse à désirer, cet exercice peut s’avérer coûteux prenantes qui ont participé à l’analyse des goulots
(en temps, en argent et en personnel) selon les d’étranglement. Elle doit se dérouler sous la direction
moyens de vérification employés. Il est habituel d’un groupe de travail technique compétent (p. ex.,
de recourir aux données déjà disponibles et de groupe supervisant la coordination dans le domaine
les compléter avec des renseignements recueillis de la nutrition ou la PEC MAS). Cette participation
au cas par cas. est essentielle pour garantir que (a) toutes les

10 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


thérapeutique obtenue. En d’autres termes, un
ENCADRÉ 3
programme qui respecte les protocoles de traitement
et qui planifie et met en œuvre correctement la
Élément d’orientation : autres outils mobilisation communautaire est plus susceptible
visant à faciliter la planification d’aboutir à une couverture élevée. De même, il est
• Outil de prévision de la Division des important de détecter les cas de MAS dès les premiers
approvisionnements de l’UNICEF (2012). symptômes pour que le traitement donne de bons
Cet outil sera remplacé par une nouvelle résultats. Les pays doivent par conséquent trouver
version en 2015 suite à la révision du volet
le moyen de concilier renforcement de la couverture
Approvisionnement de l’outil Nutridash. Veuillez
géographique (en diffusant l’approche dans le plus
consulter la section PCMA dans l’intranet du
programme sur la nutrition pour obtenir le grand nombre de districts possible) et qualité des
nouveau lien. prestations, et assurer le suivi de ces deux priorités.
• Outil de calcul des coûts pour la PCMA du
projet FANTA, version 1.1 Des cas d’expansion rapide au détriment de la
• Calculs du nombre de cas potentiels et des qualité ont été recensés, notamment en Éthiopie,
cibles (annexe A). au Pakistan et en Somalie12. Cette dynamique s’est
avérée particulièrement problématique lorsque le
Remarque : l’outil de la Division des
approvisionnements est disponible en ligne sur
financement à court terme a poussé les agences à
l’intranet de l’UNICEF : intranet.unicef.org/pd/ accélérer l’expansion de la couverture géographique et/
pdc.nsf/e59d3405e8ee2cb9852567460068fae4/ ou la distribution de fournitures sans mettre en place de
f417f9d4a4d33d7a85257a7e004da073?OpenDocument.
L’outil en ligne du projet FANTA est également mécanisme de contrôle de la qualité ou sans renforcer
disponible à l’adresse suivante : www.fantaproject.org/ suffisamment les capacités locales de mise en œuvre.
tools/cmam-costing-tool.
Cela s’est traduit par une réduction de la qualité et de
l’efficacité des services, ce qui a ébranlé la motivation
des communautés et compromis la couverture
informations disponibles et les retours d’expériences thérapeutique. La résolution de tous ces problèmes,
sont bien pris en compte dans le plan et (b) les pourtant évitables, nécessite du temps et de l’argent.
parties prenantes qui soutiennent l’expansion et
peuvent y allouer des ressources sont présentes et Ailleurs, certaines modalités d’expansion ont eu
disposées à ratifier leur engagement dans le plan. plus de succès. Parmi ces modalités, qui consistent
Cette participation permet en outre de répertorier généralement à mettre en place l’approche puis à
collectivement les lacunes détectées et de préparer l’étendre à d’autres districts, figurent les suivantes :
un plan parallèle pour mobiliser d’autres partenaires
ou ressources ou bien pour exercer des pressions à • Couverture de l’ensemble des établissements
plus haut niveau (voir encadré 3). d’un district avant d’entreprendre l’expansion :
cette modalité implique d’étendre la PEC MAS à
Convenir dans les grandes lignes des objectifs, des tous les établissements existants dans un district
modalités, des délais et des cibles de l’expansion sur une période donnée afin de parvenir à une
L’analyse des goulots d’étranglement de l’étape 3 couverture totale, avant de passer au district
et l’examen mentionné aux pages 12 et 13 suivant. Cette démarche est particulièrement
auront permis de repérer les principaux goulots appropriée en début de programme, car chaque
d’étranglement, qui doivent donc être abordés district entreprend alors la mise en œuvre,
en priorité. L’analyse des causes de ces goulots généralement pour répondre à la demande locale
d’étranglement et des solutions possibles, telles et/ou en cas de taux élevé de MAS. Cependant,
qu’identifiées par les partenaires, permettront cette approche nécessite dans un premier temps
d’élaborer un plan de mise à l’échelle qui tienne
compte des circonstances du pays.
12 ENN, 2012a, « Government experiences of scale-up of Community-
based Management of Acute Malnutrition (PCMA): A synthesis
L’expérience montre que la qualité de la mise en œuvre of lessons », www.cmamforum.org/Pool/Resources/PCMA-
de la PEC MAS est directement liée à la couverture Conference-Synthesis,-Addis,-ENN-2012.pdf.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 11


un soutien intensif en termes de mobilisation des
ENCADRÉ 4
ressources et de renforcement des capacités.
Élément d’orientation : mise à l’échelle
• Couverture de certains établissements dans progressive
un nombre limité de districts : cette modalité La mise à l’échelle progressive s’est révélée
consiste à appliquer l’approche dans certains efficace, tout en préservant la qualité (au Malawi,
établissements au sein de plusieurs districts, par exemple). Dans le cadre de cette approche,
puis de l’étendre progressivement à l’ensemble l’expansion vers d’autres districts et au sein des
des établissements en un temps déterminé. districts repose sur des critères spécifiques, tels
Cette démarche est adoptée pour répondre que :
• la demande émanant du district et/ou l’identifica-
aux demandes d’expansion, étendre la PEC
tion de districts à forte prévalence de MAS ;
MAS dans un contexte de non-urgence ou en
cas de soutien insuffisant des ONG à l’échelon • la qualité avérée des services ;
du district. Si elle requiert un soutien moindre, • la disponibilité des ressources (financement,
cette approche a toutefois des répercussions matériel, personnel qualifié) ;
majeures sur le rendement initial, étant donné que • la présence de personnel technique qualifié pour
assurer une formation et un suivi adéquat ;
la mise en œuvre de la PEC MAS dans certains
établissements seulement réduit la couverture • l’existence de mécanismes de supervision
et d’appui.
et rend plus difficiles la détection précoce et la
conformité totale au traitement.

• Mise en œuvre progressive : l’équipe sanitaire du PEC MAS dans un pays donné est essentiel si
district développe ses capacités de gestion à mesure l’on souhaite la transposer à l’échelle nationale et
que s’accroît le nombre d’établissements couverts doit donc être intégré dans la planification en tant
(voir encadré 4). Contrairement à l’approche précé- qu’activité à part entière. Les examens externes se
dente, l’expansion est planifiée et repose sur des sont déjà avérés utiles pour identifier des problèmes
critères spécifiques. Ce modèle est concluant si l’ex- prioritaires non détectés lors du suivi régulier et
pansion se déroule assez rapidement, en quelques doivent être pris en compte lors du processus de
mois par exemple, pour pouvoir aborder la question planification. Ils doivent inclure les activités suivantes :
de la qualité. Il permet en outre d’établir de bonnes
pratiques sur un petit nombre de sites, qui peuvent • Recueillir des données sur l’efficacité et la
alors faire office de pôles d’apprentissage/de forma- couverture du programme, en étudiant les données
tion. La couverture thérapeutique peut ensuite être de suivi périodiques générées dans le cadre des
assurée dans l’ensemble du district, en particulier si programmes (ce qui mettra au jour les éventuels
des mesures d’évaluation et d’amélioration de la cou- problèmes relatifs à l’exhaustivité des rapports, à la
verture sont adoptées. performance et à la qualité).

En se fondant sur ces approches au cours de la • Évaluer la couverture (thérapeutique et


planification, les participants devront convenir des géographique) et les barrières  à la couverture,
objectifs spécifiques de l’expansion. Les objectifs pour permettre d’adapter le programme en
signalés à ce jour vont d’une expansion à l’échelon conséquence et d’adopter les mesures nécessaires
national à une expansion limitée aux zones les plus pour éliminer ces barrières lors de l’expansion.
touchées. Les parties prenantes devront également
s’entendre sur les indicateurs et les délais, en • Favoriser le partage d’expériences entre les parties
fonction du rythme de progression et du périmètre prenantes afin d’évaluer le succès des différentes
d’intervention (voir encadré 5). stratégies de conception de programme et
modalités de mise en œuvre.
Intégrer une procédure d’examen et
d’apprentissage dans le processus d’expansion • Cerner les erreurs, les principaux enjeux et les
Un examen externe de la mise en œuvre de la goulots d’étranglement.

12 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


du programme. De même, ces pays sont invités
ENCADRÉ 5
à consigner et à faire connaître largement les
Élément d’orientation : exemples de enseignements qu’ils en ont tirés.
cibles
• Étendre la couverture géographique de la PEC Il convient de se documenter sur les expériences
MAS à l’ensemble des établissements de réalisées dans un contexte similaire (p. ex., dans la
santé dans au moins 50 % des districts en même zone géographique ou dans un environnement
trois ans, ou plus de 50 % des districts ciblés. urbain/rural similaire) et de les prendre en compte lors
• Atteindre une couverture thérapeutique d’au de la planification.
moins 50 % dans au moins 80 % des districts
d’ici un an du lancement de la PEC MAS. Ainsi, lorsqu’on transpose la mise en œuvre à
• Inclure la PEC MAS dans l’examen du plan de l’échelon national à partir d’une base plus restreinte,
développement national dans les deux ans qui la prise de décision doit se fonder sur l’expérience
suivent son lancement. acquise lors des expériences pilotes et autres essais
• S’assurer que plus de 40 % des districts de mise en œuvre limitée, en ayant à l’esprit les
dans lesquels est déployée la PEC MAS lui circonstances du pays et ses capacités structurelles
réservent des ressources dans leurs plans
et systémiques (qui ont été évaluées par le biais des
de mise en œuvre pour les trois années
procédés énoncés à l’étape 3). Les aspects de la
suivantes.
conception dont les ministères de la santé devront
• Veiller à ce qu’un certain nombre/pourcentage
tenir compte sont présentés ci-après.
d’institutions de formation régionales et
nationales ait intégré la formation sur la PEC
MAS dans leurs programmes d’enseignement Vérifier l’existence de directives nationales
à l’intention des agents de santé. harmonisées, acceptées par l’ensemble des acteurs
Des directives contradictoires peuvent être source
de confusion. Lorsque des organismes utilisent des
• Définir les besoins en matière de recherche protocoles différents pour le traitement de la MAS, en
opérationnelle. particulier en ce qui concerne les critères d’admission,
cela aboutit à une frustration à la fois chez les
• Identifier et traiter les éléments spécifiques de la fonctionnaires et au sein des communautés, et à une
politique qui entravent l’expansion. réduction globale de l’utilisation des services vitaux.
À l’inverse, lorsque les parties prenantes à l’échelle
• Identifier les éléments des directives nationales nationale et sur le terrain participent à l’élaboration
sur la PEC de la MAS et/ou de la MAM devant être et à l’adaptation des directives, les conditions sont
adaptés au contexte local. réunies pour une programmation cohérente.

Une fois ces informations recueillies et analysées, les Il est par conséquent essentiel d’adopter une
conclusions doivent être débattues et révisées par les approche harmonisée pour élaborer et adapter les
parties prenantes. Les résultats obtenus peuvent alors directives nationales sur le traitement de la MAS.
alimenter l’analyse des goulots d’étranglement et la Celles-ci doivent incorporer les dernières recomman-
planification ultérieure de l’expansion. Lorsque la mise dations disponibles fondées sur des données proban-
en œuvre du traitement de la MAS est encore limitée, tes et tenir compte des autres services concernés,
il est nécessaire d’en évaluer les performances avant tels que la prise en charge de la MAM (PEC MAM).
d’entreprendre l’expansion puis une fois par an une Pour élaborer leurs directives, les pays peuvent s’ap-
fois celui-ci lancé, afin d’encourager l’apprentissage et puyer sur les protocoles reconnus au niveau interna-
continuer d’optimiser le programme. tional et les directives déjà instaurées dans d’autres
pays (voir annexes E et G) et les adapter à leurs
Les fonctionnaires du Ministère de la Santé et propres besoins et expériences. Cette procédure
les autres intervenants sont également invités d’adaptation, qui doit favoriser une très large partici-
à se rendre dans les pays qui sont parvenus à pation, prend parfois du temps, mais elle se traduit
étendre la PEC MAS tout en préservant la qualité par un accroissement du sentiment d’appropriation

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 13


et des capacités. Dans la plupart des pays, les direc-
ENCADRÉ 6
tives ont été élaborées alors que l’approche était en
cours d’introduction. Si cela n’a pas été le cas, il est Élément d’orientation : populations
nécessaire d’y procéder lors de la phase d’examen et dispersées et équipes mobiles
d’expansion (UNICEF, 2008). Les directives existantes Lorsqu’un établissement reçoit peu de patients
peuvent être mises à l’étude dans le cadre de la atteints de MAS, l’acheminement des petites
planification de l’expansion afin de s’assurer qu’elles quantités de fournitures nécessaires est onéreux
tiennent compte du retour d’expérience sur la mise et le personnel n’a pas souvent l’occasion de per-
en œuvre initiale et des nouvelles données probantes fectionner ses compétences. Dans de tels cas,
disponibles sur les protocoles de traitement. les équipes mobiles rattachées à un site central
sont à privilégier pour dispenser des soins ambu-
latoires, particulièrement dans les régions où la
Définir les éléments et les niveaux de mise
population est dispersée.
en œuvre
Le déploiement d’équipes mobiles est actuel-
L’intégration au sein des structures et systèmes
lement à l’essai en Éthiopie, dans le nord du
nationaux est largement perçue comme un moyen
Kenya et en Somalie. L’efficacité de ces équipes
efficace d’utiliser les ressources et d’accroître la est optimisée en ce qu’elles assurent elles-
couverture. Toutefois, l’expérience acquise révèle mêmes un large éventail de soins de santé.
que l’intégration de la PEC MAS dans les structures
et systèmes existants doit être adaptée au contexte
et peut donc varier d’un pays à l’autre. Le fait que le la couverture. Cependant, il faut également prendre en
traitement de la MAS relève de la Prise en charge compte la capacité du système de santé, les ressour-
intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) ou de la ces disponibles pour appuyer la mise en œuvre à plus
Prise en charge communautaire intégrée des maladies bas niveau, et les capacités de communication entre
de l’enfant (ICCM), et qu’il soit assuré au niveau d’un les équipes de terrain et le centre de santé. Si les éta-
dispensaire ou d’un poste sanitaire, dépend de la blissements de niveau inférieur ne sont pas en mesure
capacité de ces programmes et de ces structures. d’assurer des services fiables avec des ressources
suffisantes, les communautés n’y auront pas recours
Il convient d’étudier soigneusement la situation pour et n’en tireront aucun avantage. Lorsque les capacités
décider à quel niveau (hôpital, centre de santé, dis- sont limitées, il est possible de décentraliser progres-
pensaire, poste sanitaire ou communauté) mettre en sivement les services au fur et à mesure du renforce-
œuvre les volets hospitaliers, ambulatoires et commu- ment des capacités à chaque niveau.
nautaires de la PEC MAS. Actuellement, les soins
ambulatoires sont généralement assurés au niveau du • Au niveau de l’établissement de santé. Il est
centre de santé et du dispensaire. Dans certains pays également important de définir :
(dont l’Éthiopie13 et le Niger) (Chamois), le traitement
de la MAS est dispensé par des agents de vulgari- • À quel stade repérer les cas : le but est de
sation basés dans des postes sanitaires, tandis que cibler les enfants à tous les stades dès lors
dans d’autres (au Bangladesh14, p. ex.) (Sadler, et al.), qu’ils entrent en contact avec les prestataires
il est assuré par des bénévoles de la communauté ou de soins de santé. Le périmètre brachial (PB)
par des équipes mobiles (voir encadré 6). Le fait de doit être systématiquement mesuré pour
se rapprocher des populations desservies en évitant identifier les enfants atteints de MAS et les
aux parents d’avoir à parcourir de longues distances (à orienter vers les services compétents. Le
cause desquelles ils ne consultent souvent que lorsque dépistage de la MAS est particulièrement
leur enfant est très malade) facilite l’accès et améliore important en milieu hospitalier, où il est plus
facile d’orienter les patients vers les différents
services, ainsi que dans les dispensaires,
13 Chamois, S., « Decentralisation and scale up of outpatient
management of MAS in Ethiopia (2008-2010) », Field Exchange où l’on peut repérer les enfants atteints de
n° 40, www.ennonline.net/fex/40/decentralisation.
malnutrition sévère. L’ensemble du personnel
14 Sadler, K. et al., 2008, « Community Case Management of Severe
Acute Malnutrition in Southern Bangladesh », Save the Children
doit être particulièrement attentif et disposé à
et Feinstein International Center, www.cmamforum.org/Pool/ repérer les personnes atteintes de MAS.
Resources/MAS-Bangladesh-Feinstein-Save-2011.pdf.

14 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


• Où et quand effectuer le traitement : cela Les programmes sont généralement plus efficaces
dépendra de l’espace disponible et des si les responsables des bureaux de santé et des
capacités existantes. Le suivi au niveau établissements de santé du district sont en mesure
ambulatoire doit faire partie des services de d’attribuer des responsabilités en fonction des
routine et être assuré au quotidien. Toutefois, compétences et des intérêts des membres de leur
il peut dans certains cas n’être assuré qu’à équipe. La première étape consiste à présenter des
des jours précis, notamment quand les programmes bien gérés aux bureaux de santé et aux
capacités sont limitées, à condition que les responsables des établissements de santé du district
nouveaux patients soient pris en charge le (sites d’apprentissage, échanges, etc.) (voir page 12).
jour même. Lors du processus d’expansion,
il est important de tenir compte de la charge Au niveau communautaire, l’enquête réalisée au sein
de travail du personnel de l’établissement de de la communauté permettra de repérer les principaux
santé responsable du traitement de la MAS. agents communautaires et canaux de communication
(voir annexe B). Les agents de santé communautaire
• Au niveau de la communauté : une enquête (ASC) peuvent accélérer le processus d’expansion
réalisée auprès de la communauté fournira des en s’occupant eux-mêmes de la mobilisation et du
orientations quant à la marche à suivre, selon le dépistage. En l’absence d’agents de santé commu-
degré de mobilisation sociale, l’identification de nautaire, il est possible de recruter des bénévoles et
cas et le suivi des patients (voir annexe B). d’autres intervenants communautaires clés pour assu-
rer la mobilisation, à condition de les motiver pour
L’intégration de la PEC MAS au sein des systèmes qu’ils s’engagent durablement (voir page 37).
de santé est difficile à mettre en place. Cet écueil
a soulevé un certain nombre d’interrogations chez Mettre au point des stratégies de mobilisation
les acteurs de la nutrition. Pour cette raison, un communautaire
groupe de travail mondial (composé d’ONG et Pour que la PEC MAS au niveau communautaire
d’organismes des Nations Unies) a vu le jour soit efficace, les communautés doivent connaître
avec pour vocation de fournir des orientations sur l’existence du programme. Des mécanismes doivent
l’intégration et l’expansion de la PEC MAS au sein également être mis en place pour détecter et orienter
des systèmes de santé. Ce groupe de travail examine rapidement les patients et assurer le suivi des enfants
actuellement les approches et modèles existants. qui ne se rendent pas aux consultations de suivi ou ne
Ses conclusions et recommandations seront diffusées répondent pas bien au traitement. L’enquête réalisée
sur plusieurs plateformes, dont le Forum PCMA au sein de la communauté permettra d’orienter et
(www.fr.cmamforum.org). d’éclairer la mise au point de ces stratégies.

Choisir les intervenants à chaque niveau de mise Les stratégies doivent également expliquer en détail
en œuvre comment passer d’un dépistage « actif » des cas
Le degré de décentralisation de la prise de décision (les ASC recherchent les malades) à un dépistage
au sein du système de santé compte pour beaucoup « passif » (la famille est capable d’identifier et
dans la définition des responsabilités. Lorsque la d’évaluer la malnutrition des enfants et sait à qui
décentralisation est limitée, les rôles peuvent être s’adresser). Il est tout aussi important de renforcer les
attribués de manière centralisée selon les tâches compétences des ASC que d’aider les communautés
requises, sous réserve que ces affectations se à mieux connaître le programme, tout en éliminant
fondent sur des expériences pilotes réussies. les barrières  qui entravent l’accès aux services
Les décisions relatives aux affectations doivent (voir Community Outreach Training Manual. Module
ensuite être clairement transmises aux régions, 315, FANTA, et al., 2008). L’encadré 7 présente
aux districts et aux établissements. Dans certains quelques éléments de stratégies de mobilisation
cas, les directives nationales peuvent préciser les communautaire qui ont fait leur preuve.
responsabilités spécifiques à certains postes, mais
cette procédure peut affaiblir l’appropriation aux
15 FANTA, et al., 2008, « Community Outreach Training Manual.
niveaux inférieurs. Module 3 », www.cmamforum.org/resource/973.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 15


Choisir les modalités de renforcement des capacités
ENCADRÉ 7
Pour soutenir l’intégration de la PEC MAS au sein
des services de santé, il convient de renforcer en Élément d’orientation : stratégies
priorité les capacités du système en vue d’assurer efficaces de mobilisation communautaire
toute la gamme de soins, de la prévention à la • Convenir des responsabilités pour
prise en charge. Il est donc important d’analyser les développer, mettre en œuvre et assurer le
systèmes de santé et de repérer les fonctions devant suivi de la mobilisation communautaire. Ces
être renforcées pour pouvoir intégrer la PEC MAS. responsabilités peuvent être partagées entre
Nous ne disposons pas encore d’un cadre d’analyse le Ministère de la santé et tout autre ministère
unique pour évaluer les capacités. Cependant, les ou organe administratif compétent.
bureaux de pays de l’UNICEF peuvent évaluer leur • Faire appel à des ASC travaillant pour le
appui aux programmes de santé afin de décider Ministère de la santé ou d’autres initiatives
pour détecter les cas de MAS.
comment intégrer la PEC MAS. Les besoins de
renforcement des capacités varient selon le niveau • Compléter les services des ASC en engageant
des bénévoles/agents communautaires
(district, établissement de santé, communauté).
œuvrant dans différents domaines, à qui sont
Nous présentons ci-dessous quelques exemples
confiées des tâches spécifiques dans une
d’actions de renforcement des capacités à chaque zone géographique restreinte.
niveau. Ces interventions doivent déboucher sur des
• Assurer la formation conjointe des agents
activités de soutien à long terme. En outre, elles communautaires et du personnel de
sont plus efficaces si elles sont dotées de cibles et l’établissement de santé afin de favoriser
d’échéances spécifiques pour en faire le suivi. Il est la cohésion et l’esprit d’équipe. Après la
possible d’obtenir une valeur ajoutée en planifiant ces formation, organiser régulièrement des
activités avec les autres acteurs impliqués dans le réunions pour discuter des problèmes (ainsi,
renforcement du système de santé. le personnel de l’établissement sera en
mesure de mieux apprécier le travail des
agents communautaires).
• Au niveau du district : les responsables de la
santé au niveau du district et au niveau infranational • Encourager une communication positive entre
les mères pour capter de nouveaux patients.
doivent savoir comment prendre en charge les
services de PEC MAS dans le cadre de la gestion • Intégrer la mesure du PB dans les activités
de la Semaine de la santé infantile, les
de leur programme de santé. Cela comprend la
campagnes de vaccination, le suivi de la
planification, la gestion logistique et la gestion de
croissance ainsi que dans les centres de
la chaîne d’approvisionnement, le contrôle, le suivi, développement du jeune enfant.
ainsi que l’analyse et l’établissement de rapports.
• Prévoir des messages sur la MAS et sa PEC
La formation dans ces domaines doit être étendue dans les stratégies de communication des
aux autres personnes concernées, telles que les programmes.
responsables de l’information et les pharmaciens,
en vue de garantir l’intégration. Ces thèmes sont
généralement abordés dans les supports de
formation généraux, mais doivent être adaptés qu’ils ont appris et leur permet de ne pas être trop
au contexte local. longtemps absents de l’établissement. Par la suite,
une supervision bienveillante les aidera à conserver
• Au niveau des établissements de santé : le et améliorer leurs acquis, et permettra également
meilleur moyen d’instaurer et de maintenir la de repérer les éventuels besoins d’aide technique.
qualité de la PEC MAS consiste à assurer des L’expérience montre que, si elle est bien planifiée,
formations dispensées par des formateurs cette approche permet de former un personnel
chevronnés, suivies d’un encadrement sur le lieu plus nombreux que la traditionnelle « formation
de travail et de visites d’apprentissage permettant des formateurs », qui serait par ailleurs à l’origine
aux agents de santé de s’entraider (la formation en de problèmes de qualité dans certains pays. Cette
salle en elle-même n’a qu’un impact très limité). approche dégage également des ressources et
Cette méthode aide les participants à retenir ce du temps pour la supervision. Cependant, il est

16 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


important de faire le point au préalable sur toutes réussi de la PEC MAS, étant donné que les inter-
les activités de formation menées dans le pays, ruptions de traitement retardent ou empêchent la
afin de vérifier si la formation est nécessaire et où guérison.
elle doit avoir lieu. La formation en cours d’emploi
et les visites d’apprentissage peuvent suffire si la Des informations concernant des produits spécifiques,
plupart des agents de santé ont reçu une formation les médicaments courants et le matériel disponible
en salle selon des protocoles à jour. par le biais de l’UNICEF sont disponibles en ligne dans
le catalogue des approvisionnements (voir page 60)16.
• Au niveau de la communauté : lorsqu’on a recours Les ATPE sont au cœur de l’approche communautaire
à des agents de santé communautaire rémunérés de la PEC MAS. Par ailleurs, en ce qui concerne les
pour détecter et orienter les cas de MAS, la ques- fournitures thérapeutiques (produits pharmaceutiques,
tion de la charge de travail supplémentaire doit être matériel, etc.), l’acquisition des ATPE est particuliè-
abordée. Dans la mesure du possible, le dépistage rement cruciale, car elle représente environ la moitié
et le suivi des cas de MAS doivent être intégrés des coûts totaux de mise en œuvre. Qui plus est, il
dans les programmes de formation et de supervi- s’agit de produits lourds et de grande valeur. Pour
sion déjà existants. Les formations destinées aux garantir la fiabilité des approvisionnements effectués
ASC se déroulent généralement sur deux ou trois via des mécanismes gouvernementaux, il convient
jours (voir page 53 et annexe E). Même si les ASC d’analyser et d’épauler rigoureusement la chaîne
rémunérés peuvent grandement faciliter l’expansion d’approvisionnement et de mettre à profit les retours
de la PEC MAS, ils ne sont pas forcément indispen- d’expériences avec ce genre de produits lourds (se
sables à la réussite du programme. Le renforcement reporter à la page 35 pour en savoir plus les goulots
des capacités peut également s’adresser aux béné- d’étranglement courants et les solutions).
voles communautaires et aux autres agents locaux
identifiés lors de l’enquête au sein de la commu- Créer des rapprochements pour améliorer
nauté et qui sont susceptibles de compléter le tra- l’efficacité
vail des ASC et de leur réduire la charge de travail Il existe de nombreux points d’entrée potentiels
(voir page 37). dans le secteur de la santé pour la PEC MAS, au
niveau des établissements de santé, mais aussi de la
Assurer une orientation médicale efficace communauté (voir encadré 8). Créer des rapproche-
L’un des enjeux majeurs consiste à ne pas « perdre » ments permet de multiplier les points d’entrée et ainsi
les enfants atteints de MAS qui sont repérés d’améliorer le dépistage des cas et leur orientation
au niveau communautaire et orientés vers les vers les services de santé et de nutrition complémen-
établissements de santé, ou qui sont pris en charge taires. L’intérêt de ces points d’entrée réside dans
par les services hospitaliers et ambulatoires ou le fait qu’ils augmentent la portée des services, tout
par d’autres programmes (p. ex., les programmes en étant le gage de la continuité des soins, d’une
de nutrition supplémentaire ciblés qui traitent les utilisation plus efficace du temps et des ressources
cas de MAM et ceux de MAS à leur sortie de (formations conjointes, emploi rationnel du personnel,
l’hôpital). C’est notamment le cas quand un enfant partage des fonds), et d’une plus grande efficacité
aiguillé par un agent communautaire ne se rend des interventions, particulièrement le rapprochement
pas à l’établissement de santé. Pour résoudre ce avec les programmes de lutte contre le VIH.
problème, il convient surtout de repérer les systèmes
d’information et les canaux de communication qui En outre, des rapprochements peuvent parfois être
faciliteront le transfert des patients. Ces mécanismes établis entre le secteur de la santé et d’autres sec-
doivent être étudiés lors de l’enquête réalisée au sein teurs pour améliorer la couverture et la qualité du
de la communauté (voir annexe B) et peuvent être traitement de la MAS. Pour mieux repérer les enfants
améliorés à l’aide de méthodes innovantes. atteints de MAS, assurer la continuité des soins et
favoriser leur guérison, il possible de coopérer avec
Soutenir la chaîne d’approvisionnement
Un approvisionnement régulier, sans rupture de stock, 16 https://supply.unicef.org/unicef_b2c/app/displayApp/(layout=7.0-
constitue une condition préalable à une expansion 12_1_66_67_115&carea=%24ROOT)/.do?rf=y.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 17


ENCADRÉ 8

Élément d’orientation : exemples de rapprochements de programmes réussis


• Profiter des séances de suivi et promotion de la croissance pour mesurer le PB de tous les enfants
présentant un retard de croissance, et les orienter pour traitement si besoin est (exemple : Mozambique).
• Dépister la malnutrition aiguë chez les enfants dans les centres de développement du jeune enfant
(exemple : Népal) et prévoir des activités de développement du jeune enfant dans les programmes de
nutrition d’urgence.
• Utiliser les services de PCIME et de PCIME communautaire comme principal point d’entrée pour la
PEC MAS (voir l’outil modifié sur la PCIME à l’annexe E). Intégrer le dépistage, l’orientation des cas
et, éventuellement, le traitement de la MAS dans la PEC communautaire des cas de pneumonie, de
paludisme et de diarrhée.
• Détecter les cas de MAS dans le cadre des semaines de la santé infantile et des activités de vaccination
et de sensibilisation.
• Tenir des consultations sur la PEC MAS dans les centres médicaux prodiguant des soins aux mères et aux
enfants, les centres de soins obstétriques et les dispensaires de soins prénataux.
• Rapprocher les consultations liées à la MAS et les orientations relatives à l’alimentation du nourrisson
et du jeune enfant (ANJE) et/ou l’aiguillage vers un soutien supplémentaire à l’ANJE. Cette démarche a
été appliquée en Sierra Leone, au Zimbabwe et en Éthiopie par le biais du module de formation PCMA/
ANJE, en intégrant les expériences positives au sein du programme de PCMA. Au Ghana, au Malawi et au
Pakistan, notamment, le suivi des enfants atteints de MAS est réalisé par le biais de groupes de soutien
pour les mères sur l’ANJE.
• Rapprocher les programmes de lutte contre le VIH/la tuberculose et de PEC MAS. Il existe des cas avérés
de traitement réussi de la MAS chez des enfants atteints du VIH. Par ailleurs, les services de conseils et
dépistage volontaires du VIH sont manifestement mieux acceptés lorsque proposés durant
les consultations liées à la MAS.
Remarque : pour en savoir plus sur le module de formation PCMA/ANJE, voir ENN, IFE Core Group et collaborateurs, « Intégration
du soutien à l’ANJE au sein de la PCMA », 2009, www.ennonline.net/integrationiycfintocmam. Pour plus d’informations sur le
traitement de la MAS chez les enfants vivant avec le VIH, voir Ndekha, M., et al., « Home-based therapy with ready to use therapeutic
food is of benefit to malnourished, HIV-infected Malawian children », Acta Paediatrica, vol. 94 (2) : 222-225, (onlinelibrary.wiley.com/
doi/10.1111/j.1651-2227.2005.tb01895.x/abstract) ainsi que Sadler, K., et al., « Improving the management of severe acute malnutrition in
an area of high HIV prevalence », Journal of Tropical Pediatrics, 2008, 54 (6) : 364-369, (tropej.oxfordjournals.org/content/54/6/364.abstract).
Pour en savoir plus sur l’intérêt accru pour les services de conseil et dépistage volontaire du VIH, se reporter à Bahwere, P., et al., « Uptake
of HIV testing and outcomes within a community based therapeutic care (CTC) programme to treat severe acute malnutrition in Malawi: a
descriptive study », BMC Infectious Diseases, 2008, 8 (106) : 1-13, www.biomedcentral.com/content/pdf/1471-2334-8-106.pdf.

des interventions complémentaires sur la nutrition. La prévention/prise en charge de la MAS et la pro-


Toutefois, il n’existe actuellement que peu d’orienta- grammation relative à l’alimentation du nourrisson et du
tions opérationnelles concernant les liens intersecto- jeune enfant (ANJE) sont étroitement liées. La plupart
riels établis pour améliorer le traitement de la MAS. des protocoles incluent des dispositions concernant
Pour cette raison, les effets de ces rapprochements l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants
intersectoriels doivent être testés et consignés à sous traitement pour MAS. Cependant, la prestation de
petite échelle, afin de savoir s’ils améliorent effective- conseils relative à l’ANJE lors des consultations liées
ment la couverture ou le taux de guérison, profitent à la MAS permet de toucher un groupe d’enfants très
à l’autre secteur et permettent une utilisation plus restreint (ceux atteints de MAS), et concerne seul un
rationnelle des ressources. aspect du soutien alimentaire fourni aux nourrissons
et aux jeunes enfants (le conseil). Il est possible de
La réussite dépend, dans une large mesure, de la bonne coupler la PEC MAS avec un programme d’ANJE glo-
mise en œuvre de ces services. L’encadré 8 présente bal permettant d’améliorer les pratiques d’ANJE et, ce
certains rapprochements réussis réalisés au sein du faisant, de prévenir l’apparition ou la réapparition de la
secteur de la santé ou avec d’autres secteurs. Ils sont MAS au sein de la communauté. Il est donc nécessaire
également repris en détail plus loin dans ce chapitre. de disposer de modèles plus robustes pour coupler

18 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


les programmes, par exemple au Zimbabwe17, où l’in- bonnes pratiques et des problèmes associés à cette
tégration de l’ANJE dans la PCIMA n’a eu qu’un faible démarche (voir encadré 9).
impact sur la population, ce qui a souligné le besoin
d’une stratégie d’ANJE plus complète. En l’absence de mesures complémentaires sur la
santé et la nutrition, la PEC MAS peut contribuer à les
Le dernier guide de programmation sur l’ANJE mettre à l’ordre du jour. L’absence de services de PEC
de l’UNICEF18 et documents afférents mettent MAM en est un exemple, en ce qu’elle entrave la
en exergue la nécessité d’établir un lien entre les continuité des soins pour la malnutrition aiguë. Il est
programmes : « L’ANJE et la PCIMA devraient être actuellement question, à l’échelle mondiale, de savoir
conceptualisées et conçues comme deux parties si le traitement traditionnel de la MAM au moyen
intégrantes d’un seul programme pour prévenir d’une nutrition supplémentaire ciblée est possible,
et traiter la dénutrition, et non pas comme deux voire conseillé, sur le long terme dans les situations
programmes complètement séparés ». de non-urgence.

Il existe également des orientations spécifiques pour De plus en plus de publications soulignent
intégrer les activités de développement du jeune l’importance de faire le lien entre les programmes
enfant dans les programmes de nutrition d’urgence 19. de nutrition et ceux consacrés à l’eau, à
Ces orientations partent du principe que les
programmes d’urgence qui ont recours aux groupes
ENCADRÉ 9
de soutien pour les mères et aux visites à domicile
pour améliorer l’interaction entre la mère et l’enfant Bonne pratique : ensemble intégré de
ont manifestement d’autres avantages. En effet, à mesures sur la nutrition au Kenya
mesure que la mère prend davantage conscience En 2010, le Kenya a adopté un ensemble de
des besoins de son enfant, son sentiment maternel mesures consistant en 11 interventions nutrition-
s’affirme et son bien-être s’améliore, tout comme nelles à haut impact axées sur l’alimentation du
l’état nutritionnel et la croissance de l’enfant. L’on nourrisson, la fortification des aliments, la sup-
suggère donc d’associer développement du jeune plémentation en micronutriments ainsi que la
enfant et prise en charge de la malnutrition aiguë prévention et la PEC de la malnutrition aiguë au
dans les situations d’urgence, afin de favoriser la niveau des établissements de santé et de la com-
guérison et d’optimiser le développement physique, munauté. Intégrés dans les services de santé
courants, ces services essentiels de nutrition se
social, émotionnel et intellectuel des enfants.
sont avérés efficaces pour prévenir et traiter la
Cependant, il n’existe que peu de données probantes
malnutrition chez les enfants, et diminuer le taux
sur les interventions possibles dans ce domaine dans de mortalité. Cet ensemble de mesures est actu-
des situations de non-urgence. ellement sur le banc d’essai dans trois districts.
D’après une première évaluation :
Même si ces résultats sont encourageants, il n’existe • La PEC des interventions sur la nutrition par
encore que peu de cas consignés de PEC MAS faisant l’équipe de santé du district a globalement
l’objet d’une planification conjointe ou rapprochée augmenté et la coordination s’est améliorée.
avec d’autres mesures de nutrition et de santé. Ce • La demande s’est accrue (en nombre de
type d’approche globale est en cours d’application au patients) pour la plupart des interventions,
Kenya. Cet exemple donne d’ores et déjà une idée des y compris la PEC MAS.
• Il a été nécessaire de faire appel, dans une
17 Dube, Wisdom G., Thokozile Ncube et Paul Musarurwa, 2012, grande mesure, au soutien des partenaires
« Frontline experiences of Community Infant and Young Child pour pallier les faiblesses du système de santé.
Feeding in Zimbabwe », Field Exchange n° 43, www.ennonline.net/
fex/43/frontline. • Il a fallu mettre en place un suivi poussé et un
18 UNICEF, 2012, « Guide de programmation : Alimentation du recours accru aux données disponibles pour
nourrisson et du jeune enfant », http://www.unicef.org/nutrition/ identifier régulièrement les bonnes pratiques
files/Guide_de_programmation_en_ANJE_2012_final.pdf.
et encourager le personnel à modifier et
19 UNICEF, 2012, « Guide de programmation : Alimentation du
nourrisson et du jeune enfant », http://www.unicef.org/nutrition/ adapter les services.
files/Guide_de_programmation_en_ANJE_2012_final.pdf.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 19


l’assainissement et à l’hygiène ; à l’agriculture et la des approches intégrées et harmonisées qui continue-
sécurité alimentaire ; à l’éducation. Néanmoins, peu ront à renforcer les systèmes existants (voir page 21).
d’auteurs définissent en quoi consisteraient des liens
opérationnels optimaux. En raison de leur caractère Pour traiter les problèmes associés au financement
intersectoriel, il est difficile de constituer une base périodique, un cadre alternatif20 visant à orienter l’appui
factuelle justifiant leur valeur ajoutée. Voici toutefois que l’UNICEF et les ONG fournissent au gouvernement
quelques exemples : est actuellement en phase d’implantation, notamment
en Ouganda et au Kenya (voir figure 3). Cette approche
• Former les enseignants du primaire et/ou consiste à définir des seuils correspondant au nombre
les élèves à repérer la MAS dans leur village d’enfants atteints de MAS que chaque établissement
et communiquer avec les agents de santé de santé (ou district) est capable de prendre en charge
communautaire. avec un soutien minimal à long terme. Ce cadre est
assorti d’accords conclus avec les équipes sanitaires
• Aider les petits producteurs à obtenir des cultures du district/infranationales et nationales quant au type et
d’arachides de qualité et à les vendre sur un à l’ampleur du soutien complémentaire requis, qui sont
marché déterminé et à un prix garanti, en vue basés sur une analyse des risques détaillée (appro-
d’assurer la production locale d’ATPE. Cette visionnement et logistique, ressources humaines,
démarche est le gage d’un approvisionnement contrôle et suivi, recueil et analyse de données). La
fiable et de qualité. responsabilité de l’apport de ce soutien complémen-
taire en cas de dépassement de ces seuils est égale-
Il existe également peu de publications relatant des ment évoquée.
expériences de rapprochement de la PEC MAS et des
plans de protection sociale (subventions en espèces, Ce cadre redéfinit les situations d’urgence en se
bons d’alimentation et filets de sécurité productifs qui fondant sur la capacité du système à gérer les
ciblent les ménages les plus pauvres vivant dans l’insé- cas plutôt que sur la prévalence de la MAS. Il sert
curité alimentaire, etc.). Le personnel de santé pourrait par conséquent à axer davantage les programmes
orienter les familles pour les encourager à participer à sur la réduction des risques de catastrophe et le
ces initiatives. D’autre part, l’identification de la MAS renforcement des capacités locales en tant que
au niveau de la communauté pourrait avoir lieu dans le stratégies explicites sur le long terme, contribuant
cadre des activités relevant de ces initiatives. Voici un ainsi à la résilience des communautés et des
sujet qui mérite d’être approfondi à l’avenir. systèmes de santé face aux crises multiples.

Prendre en compte les urgences et la planification La décentralisation croissante des programmes de


de l’urgence PEC MAS au niveau des dispensaires/centres de santé
Les situations d’urgence peuvent favoriser l’expansion dans le cadre des plans nationaux de mise à l’échelle
en procurant des fonds supplémentaires et en exigeant s’aligne sur le guide de programmation21 de l’UNICEF
l’intervention d’autres parties prenantes. Cependant, sur la réduction des risques de catastrophe (RRC).
des enjeux existent. Les fonds d’urgence sont généra- L’expansion accroît les capacités de traitement, en
lement affectés à court terme de façon aléatoire. Une captant les enfants atteints de MAS à un stade plus
approche reposant uniquement sur les fonds d’urgence précoce de la maladie et en les prenant en charge
risque de saper la prise en main des opérations par le plus près de chez eux. Le dépistage et le traitement
gouvernement, compliquer la coordination, créer des précoces contribuent à réduire la vulnérabilité des
doublons dans la programmation ou recourir à des solu- enfants à d’autres crises et celle de leur famille.
tions trop gourmandes en ressources (p. ex., incitations Cela permet également aux familles de poursuivre
pécuniaires aux bénévoles ou systèmes de rapports
complexes) et peut donc s’avérer contre-productive.
20 Hailey, P. et Daniel Tewoldeberha, 2010, « Suggested new Design
L’UNICEF peut jouer un rôle de médiateur face à ces Framework for CMAM Programming », Field Exchange n° 39, www.
ennonline.net/fex/39/suggested.
problèmes en soutenant une coordination efficace
21 UNICEF, 2011, « Disaster Risk Reduction Programme Guidance
assurée par le gouvernement et la promotion/l’applica- Note », https://intranet.unicef.org/Emops/EMOPSSite.nsf/root/
tion de directives et de protocoles standards ainsi que Page0502.

20 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


FIGURE 3 Nouveau cadre de conception de la prise en charge de la MAS, illustrant
l’approche de réduction des risques de catastrophe
Nouveau cadre de conception de la MAS Cadre RRC pour prise en charge de la MAS

60
50

Nombre de cas
Nombre de cas

40
30
20
10
0
Durée Durée
Capacité supplémentaire requise Capacités manquantes Capacité supplémentaire requise Capacité locale de traitement
Capacité locale de traitement Nombre de cas Réduction des risques de catastrophe Nombre de cas
en palliant les capacités manquantes
Seuil de décision (nombre de cas)
Exemple de seuil basé sur les capacités
Source: Hailey et Tewoldeberhe, 2010.

leurs activités de subsistance (le cas échéant) ou


leurs stratégies d’adaptation tandis que leurs enfants ENCADRÉ 10
reçoivent le traitement, et de préserver la résilience de
la communauté. Cette approche coïncide également Élément d’orientation : préparation
avec l’approche de l’action humanitaire de l’UNICEF22. relative aux principaux engagements
pour les enfants et mesures de RRC
dans le cadre de la PEC MAS
Des mesures spécifiques pour améliorer la prépara-
tion et la RRC sont présentées dans les principaux • Établir des directives intégrées de PEC de la
malnutrition aiguë.
engagements pour les enfants dans l’Action huma-
nitaire23 (UNICEF, 2010) et le guide sur la réduction • Évaluer la couverture des services existants
de PEC MAS et établir un plan d’urgence pour
des risques de catastrophe24 (voir encadré 10). Notez
l’approvisionnement et la distribution (voir les
que toutes ces mesures devraient systématiquement
calculs d’approvisionnement d’urgence à
être intégrées dans l’expansion des programmes de l’encadré 3).
PEC MAS. Le modèle des seuils présenté plus haut
• Faire l’inventaire des capacités de la commu-
ajoute un ingrédient essentiel : repérer le manque de nauté et des canaux de communication afin
moyens puis identifier les partenaires potentiels ainsi d’identifier lesquels sont les plus efficaces
que les modalités d’intervention d’urgence, dans le pour diffuser des informations sur la nutrition.
cadre de la préparation. • Veiller à ce que l’analyse de la situation tienne
compte des tendances du nombre d’admis-
Répondre aux besoins de coordination sions pour le traitement de la MAS et des
La consultation réalisée au début de la procédure de besoins éventuels d’autres groupes (c’est-
planification, qui aura permis de repérer les parties à-dire autres que les enfants âgés de 6 à
prenantes concernées par l’expansion de la PEC MAS, 59 mois).
• Veiller à ce que la préparation aux situations
d’urgence soit incluse à l’échelle nationale
22 UNICEF, 2011, « UNICEF’s Approach to Humanitarian Action », https://
intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/e59d3405e8ee2cb9852567460068fae4/ dans les plans d’expansion de la PEC MAS et
f417f9d4a4d33d7a85257a7e004da073?OpenDocument. dans les plans de travail nationaux de
23 UNICEF, 2010, « Principaux engagements pour les enfants dans l’UNICEF.
l’Action humanitaire », http://www.unicef.org/french/publications/
index_21835.html. • Garantir le renforcement des capacités pour
24 UNICEF, 2011, « Disaster Risk Reduction Programme Guidance la PEC MAS.
Note », https://intranet.unicef.org/Emops/EMOPSSite.nsf/root/
Page0502.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 21


peut faciliter la création et/ou le renforcement de
ENCADRÉ 11
mécanismes de coordination et de partenariats (pour
la MAS mais aussi pour la nutrition en général) dans Élément d’orientation : aide à la
l’ensemble du pays. Il est essentiel que la planification coordination apportée par l’UNICEF aux
et la gestion de l’expansion soient assorties de gouvernements pour étendre la PEC MAS
mécanismes de coordination et de partenariats à long • Fournir une expertise technique, des
terme, afin de faciliter la mise en œuvre et de pouvoir outils, des études, des rapports et des
assurer le suivi de cette expansion. conclusions issues des dernières recherches
opérationnelles effectuées sur la PEC MAS.
Structures nationales : l’emplacement et la gérance • Participer aux visites de suivi sur le terrain et
à l’échelle nationale de la cellule de coordination de la organiser des réunions de coordination.
PEC MAS dépendent généralement de la manière dont • Jouer le rôle de médiateur entre le
la nutrition et la santé sont coordonnées dans le pays. gouvernement et les ONG.
Toutefois, le plus important est que la coordination soit • Faciliter l’attribution de rôles précis aux
dirigée par le gouvernement (le cas échéant). Le lea- différents partenaires.
dership du gouvernement est indispensable à la prise • Soutenir la réalisation d’études (résultats des
en main à l’échelle nationale ; il est par ailleurs le gage programmes, chaîne d’approvisionnement,
d’une vision à long terme et de l’adoption de mesu- couverture, etc.) visant à orienter la
planification.
res réalistes et pérennes qui faciliteront l’expansion,
notamment la création d’un environnement favorable.
Pour cette raison, il est déconseillé de confier la coordi-
nation exclusivement à des mécanismes ponctuels de Dans l’idéal, la coordination de la PEC MAS doit être
coordination de la nutrition, qui ne sont pas rattachés à assurée par le groupe de coordination chargé de la
des structures nationales permanentes. nutrition déjà existant au sein du Ministère de la Santé,
qui dispose de larges compétences en la matière. Dans
Il n’est pas rare que les bureaux de pays de l’UNICEF certains cas, un sous-groupe ou un groupe de travail
aident d’ores et déjà les gouvernements à mettre en technique plus petit peut être mis en place et se voir
place une plateforme de coordination solide pour la confier certains aspects de l’expansion. Si la PEC MAS
nutrition, que ce soit dans des situations courantes ou est rattachée au secteur de la santé et coordonnée de
d’urgence. Ils sont par conséquent bien placés pour façon solide, elle aura l’appui du personnel de santé
soutenir également la coordination de la PEC MAS (voir à tous les niveaux et n’en sera que plus efficace.
encadré 11), par exemple en créant un groupe sectoriel Cependant, si le groupe de coordination chargé de la
ou cluster nutrition25. Il est important de disposer d’une nutrition qui est déjà en place comprend uniquement
coordination solide à l’échelle nationale pour garantir la des parties prenantes issues du secteur de la santé, il
cohérence des approches et des normes adoptées par peut s’avérer difficile d’organiser des activités intersec-
les partenaires ; préciser les rôles afin d’optimiser l’utili- torielles, qui sont pourtant essentielles. Dans ce cas, il
sation des ressources et d’éviter les différends ; convenir faut mobiliser davantage de parties prenantes issues
de l’approche d’expansion à suivre ; définir les rôles et des autres secteurs concernés, que l’on aura repérées
les responsabilités de chacun ; garantir la représentation lors du recensement initial. En outre, le groupe de
équitable des principales parties prenantes des divers coordination doit miser sur les plateformes multisec-
secteurs concernés ; et renforcer le suivi et la responsabi- torielles telles que le Mouvement SUN (Renforcement
lité. Le soutien technique de l’UNICEF consistera principa- de la nutrition). Lorsque la coordination de la nutrition
lement à fournir les informations et les capacités supplé- est assurée à un niveau supérieur à celui du Ministère
mentaires nécessaires pour que le gouvernement puisse de la Santé (voir encadré 12), elle peut favoriser un
coordonner de manière efficace les nombreuses parties appui encore plus large.
prenantes concernées par l’expansion de la PEC MAS.
• Groupes de travail techniques : dans de nom-
25 En tant qu’agence chef de file, l’UNICEF joue un rôle spécifique et
breux pays, les sous-groupes techniques travaillant
assume des responsabilités précises dans le cadre de la coordination sous l’égide de l’organe de coordination chargé de la
des interventions nutritionnelles. Pour en savoir plus, consulter le site
Internet du Cluster nutrition : http://nutritioncluster.net/. nutrition sont parvenus à coordonner efficacement

22 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


l’expansion de la PEC MAS. Ces sous-groupes capacités. Parmi les activités à inclure dans le man-
jouent le rôle de coordonnateurs principaux et dat du groupe de travail technique national figurent :
accomplissent des activités spécifiques. Ils sont
capables de réunir les parties prenantes afin de • la recherche d’un consensus entre les parties
convenir des protocoles, de l’approche et des plans prenantes concernant la PEC MAS ;
à adopter. Cela permet non seulement aux parties
prenantes d’avoir plus de poids et d’influencer de • l’élaboration de plans opérationnels pour étendre
manière déterminante les stratégies politiques, mais la PCIMA, calcul des coûts compris ;
favorise aussi l’adoption de protocoles largement
acceptés et approuvés, en fonction du mandat • l’élaboration/adaptation des protocoles, des
du groupe de travail technique. Ces groupes sont directives et des documents nationaux relatifs
parfois suffisamment dynamiques pour fournir un à la PEC MAS, y compris des supports et des
soutien technique en matière de renforcement stratégies de formation ;
des capacités et de suivi et rapports. Ils n’existent
parfois qu’à l’échelle nationale, mais sont quelque- • la supervision technique, l’analyse des goulots
fois également présents au niveau régional et du d’étranglement et la résolution de problèmes de
district (comme au Ghana) suivant les besoins et les mise en œuvre ;

ENCADRÉ 12
• le plaidoyer/la mobilisation visant à inclure la
Élément d’orientation : la place de la PCIMA dans les politiques de santé, de nutrition
coordination et de développement, ainsi que dans les
budgets publics et ceux des donateurs ;
Dans de nombreux pays, le Ministère de la Santé
est le principal coordonnateur national de la PEC
MAS. Toutefois, dans d’autres pays, comme au • le suivi et rapports de la progression de l’expansion ;
Malawi, les activités ayant trait à la nutrition sont
coordonnées par le Cabinet du président. Il est • une communication régulière avec les mécanis-
alors plus facile d’inscrire la question de la PEC mes de coordination au niveau régional (et du
MAS à l’ordre du jour des politiques nationales district) pour partager des informations ainsi que
et de maintenir l’approche et l’équipe multisec- pour superviser et contrôler la mise en œuvre.
torielles (pour la PEC MAS mais aussi pour
l’ensemble des programmes de nutrition dont
• Structures infranationales : en raison de la nature
l’incidence va au-delà du système de santé).
décentralisée de la PEC MAS, la coordination doit
En revanche, des problèmes se posent lorsque la
avoir lieu au niveau régional et du district, là encore
coordination de la nutrition incombe à plusieurs
ministères. Il en résulte notamment un manque par le biais des mécanismes existants, le cas
de clarification des responsabilités, menant échéant. Cela suppose de renforcer la coordination
ensuite à une fragmentation de l’approche au verticale entre ces deux niveaux. Cette coordination
niveau du travail de terrain. En adoptant une sera probablement confiée aux mécanismes exis-
approche équilibrée, il est possible de maximiser tants, sous l’égide des bureaux de la santé régio-
les avantages des deux approches. naux et du district. Comme souligné plus haut, il
Au Niger, par exemple, la Direction de la nutri- est possible dans certains cas de créer des groupes
tion du Ministère de la Santé publique se charge de travail techniques pour la PEC MAS au niveau
de la coordination, tandis que la PEC MAS est régional et du district, en comptant sur le soutien
incluse dans des programmes spéciaux sous
et la participation régulière des mécanismes natio-
l’égide du Cabinet du président.
naux pour décentraliser une partie des fonctions
Remarque : en ce qui concerne la fragmentation du travail du groupe de travail. Ce type de structure améliore
de terrain, se reporter à Deconinck, H., et al., « Revue manifestement le suivi et le contrôle de la qualité.
de la mise en œuvre du programme de prise en charge à
base communautaire de la malnutrition aiguë en Afrique
de l’Ouest – Rapport récapitulatif », 2011, http://www.
Évaluer les ressources disponibles
fantaproject.org/sites/default/files/resources/West_Africa_
CMAM_Synthesis_Oct2011_FR_0.pdf. Il est important d’inclure l’ensemble des parties
prenantes, y compris les donateurs, dans les

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 23


discussions relatives aux ressources disponibles rapports de suivi, les évaluations de la couverture,
et aux éventuels mécanismes et sources de les évaluations externes), la fréquence et la/les
financement. La participation d’un large éventail de personnes ou organisations responsables de la
parties prenantes contribuera à l’élaboration de plans collecte et de l’agrégation de données adaptées
réalistes reposant sur le calcul des coûts effectué aux circonstances du pays (voir tableau 2). Les
lors de la procédure de planification, qui tiennent données du plan de S&E incluront souvent des
compte des ressources disponibles et recourent à renseignements divers, notamment des statistiques
un processus budgétaire gouvernemental adapté. et des informations sur les résultats du programme
Cela permettra également d’élaborer à l’avenir des (voir ci-après). Il faudra également prendre en compte
plans reposant sur les stratégies de mobilisation la qualité des données lors de la procédure d’analyse
des ressources convenues (se reporter à la page et l’intégrer dans le plan de S&E. Les problèmes de
31 pour en savoir plus sur les solutions aux goulots qualité des données doivent être abordés de manière
d’étranglement relatifs au financement). systématique dans le cadre de la supervision et de la
gestion globales de la procédure de mise à l’échelle.
Cinquième étape : élaborer un plan
de suivi et d’évaluation Dans le cadre du S&E et de la planification continue
du programme national, il est bon de contrôler
Identifier les domaines qui nécessitent un suivi régulièrement (une à deux fois par an, conjointement
Dans le cadre de l’élaboration du plan de mise à avec les parties prenantes) l’état d’avancement de
l’échelle, il est important de repérer les principaux la mise en œuvre du plan de mise à l’échelle et la
domaines et/ou goulots d’étranglement à contrôler et situation des principaux goulots d’étranglement.
d’établir des systèmes permettant de recueillir réguliè-
rement des données, de sorte à faciliter leur analyse Évaluer les indicateurs de résultats du programme
et leur utilisation. L’élaboration du cadre de référence Pour évaluer le succès de la PEC MAS, il faut avant
basé sur les critères et indicateurs utilisés pour l’ana- tout étudier (a) l’efficacité du traitement (taux de
lyse des goulots d’étranglement peut constituer une guérison, de décès, d’abandon et de non-répondant)
base (voir annexe B et le cadre d’intégration de la et (b) la couverture thérapeutique (accès et recours
PEC MAS dans les systèmes de santé nationaux). aux services) (voir encadré 13).
Le but est de supprimer progressivement les goulots
d’étranglement pour élargir la couverture effective. La mesure de l’expansion de la couverture
géographique constitue elle aussi un moyen
Le plan de suivi et d’évaluation (S&E) doit identifier, d’évaluation utile (voir annexe A). Au nombre
pour chaque indicateur du cadre, les moyens (c’est- des autres indicateurs utiles figurent (a) le degré
à-dire, les données de suivi régulières et les examens d’intégration du programme au sein des systèmes
du programme, les comptes rendus de réunion, les existants (viabilité), (b) l’efficacité de la chaîne

TABLEAU 2 Exemple de cadre de suivi


Indicateur Moyens Fréquence Responsabilité
Proportion des services PCIMA Compilation des rapports Mensuelle UNICEF et point de contact du
dans les établissements de de suivi réguliers sur le Ministère de la Santé chargé de la
santé programme gestion de l’information
Proportion des écoles de méde- Examen des parties Annuelle Direction de la nutrition du
cine/d’infirmières ayant intégré prenantes Ministère de la Santé et point de
la PCIMA dans leur programme contact responsable de la nutrition
au sein de l’institution nationale
d’enseignement
Pourcentage de rapports Compilation des rap- Mensuelle UNICEF et point de contact du
parvenant au niveau national ports de suivi réguliers Ministère de la Santé chargé de la
aux fins de compilation sur le programme gestion de l’information

24 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ENCADRÉ 13 ENCADRÉ 14

Élément d’orientation : critères permettant Élément d’orientation : les indicateurs


de mesurer les résultats du programme de résultats Sphère pour la PEC MAS
• Fonctionnement/ruptures de stock de la • Plus de 90 % de la population cible se trouve
chaîne d’approvisionnement à moins d’un jour à pied, aller-retour (temps
• Ressources humaines du traitement inclus), du site du programme.
• Accès aux services/couverture géographique • La couverture est supérieure à 50 % dans les
zones rurales, à 70 % dans les zones urbaines
• Continuité du traitement
et à 90 % dans les camps (pour en savoir plus
• Couverture thérapeutique
sur les recommandations actuelles, consulter
• Efficacité du traitement les instances concernées).
• Intégration au sein des systèmes de santé • Le pourcentage des personnes sorties du
programme ayant décédé est inférieur à
10 %, celui des personnes rétablies supérieur
à 75 %, et celui des personnes ayant
d’approvisionnement et (c) l’exhaustivité des abandonné le traitement inférieur à 15 %.
données sur les résultats du programme. Remarque :
• Dans les standards Sphère, la « couverture »
Plusieurs critères et indicateurs clés utiles au suivi désigne les personnes ayant besoin d’un traite-
des résultats de la PEC MAS sont suggérés à ment et contre celles qui sont sous traitement
l’annexe B et présentés ci-dessous. (c’est-à-dire, la couverture thérapeutique).
• Les indicateurs de résultats tiennent compte
Pour ce qui est des situations d’urgence, plusieurs des résultats obtenus en soins hospitaliers
indicateurs de résultats appropriés sont mentionnés et ambulatoires, en évitant les doubles
dans les Principaux engagements de l’UNICEF pour comptages (c’est-à-dire en décomptant les
les enfants dans l’Action humanitaire (disponibles en transferts entre les deux groupes).
anglais, en français et en espagnol)26. Ils sont conformes • Sont considérés comme étant « sortis du
aux standards du manuel Sphère (voir encadré 14). programme » les patients guéris, décédés,
qui ont abandonné le traitement ou qui ne se
sont pas rétablis. Les patients orientés vers
Pour suivre les résultats de la PEC MAS dans des
d’autres services (par exemple, les services
contextes de non-urgence, les indicateurs du manuel médicaux) ne sont pas considérés comme
Sphère (en termes de guérison, d’abandon, de décès étant sortis du programme.
et de couverture) sont toujours d’actualité. Bien que Source : Sphère, 2011, « La Charte humanitaire et les
la pertinence des standards Sphère ait été mise en standards minimums de l’intervention humanitaire »,
http://www.sphereproject.org/sphere/fr/manuel/.
question pour les situations de non-urgence, il faut
souligner que, bien menés, les programmes nationaux
basés sur ces standards portent effectivement leurs niveaux de couverture avec les programmes nationaux,
fruits, au moins en ce qui a trait aux taux de guérison, caractérisés par un soutien de moindre envergure.
d’abandon et de décès.
Les objectifs sont également difficiles à atteindre en
Même si les objectifs du projet Sphère en matière de milieu urbain, où la mobilisation de la communauté
couverture thérapeutique27 en milieu rural et dans les présente des enjeux particuliers. À mesure que l’éva-
camps s’avèrent généralement réalisables au niveau luation directe de la couverture thérapeutique se géné-
du district dans le cadre des programmes d’urgence, ralise dans des situations de non-urgence et qu’elle se
l’expérience prouve qu’il est difficile d’atteindre de tels répand sur le plan infranational et national, on obtient
davantage d’informations sur les objectifs et les délais
26 UNICEF, 2010, « Principaux engagements pour les enfants dans
requis dans le cadre de programmes réguliers. Il est
l’Action humanitaire », www.unicef.org/french/publications/ par conséquent important que les acteurs puissent
index_21835.html.
échanger leurs expériences au sujet de la couverture
27 Pour en savoir plus sur la couverture et les définitions, se reporter à
la page 28, à la page 58 et à l’annexe A. dans les instances mentionnées à la section 5.3.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 25


Global SAM Management Update, chaque pays pourra
ENCADRÉ 15
mettre à jour ses indicateurs spécifiques en ligne, une
Élément d’orientation : établissement de fois par an. Ces informations, enregistrées au niveau
rapports au niveau national national, seront également disponibles au niveau régio-
Il est important que les rapports sur la PEC MAS nal et mondial. Cela permettra de suivre les tendances
dans les situations d’urgence respectent le for- de certains indicateurs tels que la couverture géogra-
mat requis. Pour cela, il est nécessaire de créer phique, le nombre moyen annuel de cas, l’exhaustivité
une plateforme de coordination solide qui garan- des rapports et les indicateurs de résultats.
tira la cohérence et la comparabilité des rap-
ports faisant état des résultats du programme, Résultats thérapeutiques
élaborés à l’intention du groupe de coordination
Le guide programmatique de 2008 contenait un modèle
national et du gouvernement.
simple de formulaire de rapport pour les établissements
Save the Children UK a mis au point un outil de santé (mentionné à l’annexe E). Ce formulaire peut
de suivi et rapports pour les ONG dans le servir de base pour l’élaboration ou la modification des
cadre des programmes de nutrition supplémen-
formulaires nationaux de rapport sur le traitement de la
taire dans les situations d’urgence (baptisé
MAS, ou pour la communication des résultats afin de
« Minimum Reporting Package »). Cet outil
comprend des modules pour assurer le suivi mieux orienter la mise en œuvre du service. Toutefois,
de la PEC MAS, mais ces derniers sont prob- il doit être au préalable adapté au contexte du pays en
ablement trop complexes pour pouvoir être question, d’autant plus si ce dernier possède déjà un
appliqués à tous les programmes nationaux. Il système d’information nutritionnel. Le formulaire du
convient donc de les utiliser uniquement dans modèle présenté doit être rempli par les centres de
les cas où il n’existe aucun format de rapport soins ambulatoires et hospitaliers. Il comprend un choix
défini à l’échelle nationale. simplifié de catégories d’admission et de sortie. La
rationalisation des procédures d’information, grâce à
ce modèle par exemple, peut contribuer à l’exactitude
et à l’exhaustivité des données.
Recueillir, analyser et commenter les données sur
les résultats du programme
Orientation vers les services communautaires
Difficile et souvent négligé, le recueil d’informations Il convient également de recenser dans chaque
fiables sur le programme est pourtant essentiel à sa secteur (village ou ensemble de villages couvert
gestion efficace. Il permet d’optimiser le programme par les ASC), grâce aux informations recueillies
et d’étayer le plaidoyer en vue de mobiliser des par les agents et présentées dans les rapports des
ressources. établissements de santé, le nombre d’enfants qui
ont été identifiés et aiguillés vers les services de
Le format électronique simple mis au point par le soin pour être mis sous traitement. La transmission
Global SAM Management Update28 (http://sammana- d’informations par SMS (RapidSMS) présente elle
gementdata.org) (voir encadré 34) présente un certain aussi un certain potentiel (comme en Éthiopie, en
nombre d’indicateurs clés et des données standards Ouganda et au Nigéria) pour recueillir et analyser
(répondant à des définitions communes) sur la MAS rapidement ces données. Elle permet en outre de les
devant être collectées dans l’ensemble des pays29. Ces diffuser simultanément au niveau infranational
indicateurs peuvent constituer un cadre sur la base et national (voir encadré 22 de la section 3).
duquel les pays élaboreront, de manière plus poussée,
leurs propres systèmes de suivi et de reporting à Informations complémentaires
l’échelle infranationale et nationale. Dans le cadre du Au niveau national, il est nécessaire de rassembler,
d’analyser et d’utiliser les informations complémentai-
res suivantes en vue d’étayer les plans/interventions :
28 Uniquement accessible en ligne pendant la période de collecte
des données (généralement au premier et au deuxième trimestre).
Pour obtenir la version Excel du dernier format disponible, veuillez
contacter nutrition@unicef.org.
• Exhaustivité de la procédure d’information : pour-
29 Actuellement, seul le personnel de l’UNICEF y a accès. Cependant, centage de districts et d’établissements de santé qui
il comportera à l’avenir des volets accessibles à tous. présentent leurs rapports dans les délais impartis.

26 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


• Fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement et (d) détecter une éventuelle détérioration de la
(voir page 35) : rapports sur les ruptures de stock. situation nutritionnelle (pour les programmes bénéfi-
ciant d’une bonne couverture). Grâce à ces informa-
• Couverture géographique : nombre tions, il sera par ailleurs possible de décider à quel
d’établissements disposant de services de moment apporter un soutien supplémentaire (voir
traitement en activité par rapport au nombre total l’exemple fourni à la page 20).
d’établissements30. Ce chiffre, qui peut être obtenu
grâce aux rapports élaborés par les districts et/ • Les taux de guérison, d’abandon, de décès et
ou les instances de coordination (voir annexe A), de non-répondant mesurés par rapport aux
permet de suivre la progression de l’expansion en sorties : en tant qu’indicateurs de la qualité du
termes de nombre de districts/d’établissements programme, permettent de détecter d’éventuels
proposant un traitement. problèmes liés au non-respect des protocoles de
traitement, à la gestion du service (temps dattente,
• Couverture thérapeutique : pourcentage accueil des patients, etc.), au partage des ATPE ou
d’enfants atteints de MAS qui sont mis sous encore à une mobilisation communautaire ou une
traitement. Cette donnée permet d’évaluer la couverture insuffisante (voir encadré 14).
progression de l’expansion en indiquant dans
quelle mesure la charge diminue (se reporter à • Le nombre de patients transférés vers les
la page 28, à l’annexe A et à l’annexe C pour les services hospitaliers par rapport au nombre
méthodes de collecte des données). de patients admis : permet éventuellement de
détecter des problèmes de non-respect des pro-
• Tendances des admissions, des indicateurs de tocoles de traitement, des difficultés relatives aux
résultats et des goulots d’étranglement : il est mécanismes d’orientation et/ou des problèmes de
également important de repérer les tendances couverture (une mauvaise couverture équivaut à
existantes au fil du temps et dans les zones une consultation tardive, ce qui donne souvent lieu
géographiques/centres moins performants. Les à un grand nombre de transferts).
données doivent si possible être ventilées par sexe
et analysées de sorte à repérer d’éventuels écarts • Le taux de consommation des ATPE et du
notables entre filles et garçons. Il est souvent inté- lait thérapeutique (suivant les autres systèmes
ressant de comparer les tendances d’admission par en place) : permet de mieux planifier les
sexe et les données ventilées par sexe obtenues approvisionnements et, éventuellement, de lancer
dans les enquêtes de nutrition. Il convient en une enquête si les quantités utilisées diffèrent
outre de recueillir des informations concernant des sensiblement de la moyenne attendue au vu du
goulots d’étranglement spécifiques, les solutions nombre d’enfants sous traitement (soit 136 à
mises en place et leurs effets. 150 sachets d’ATPE par enfant).

Analyse • Le nombre et les variations des « autres »


L’analyse reposant sur les formulaires nationaux doit admissions (autres tranches d’âge principale-
être axée sur : ment) : permet de connaître les besoins en termes
de dépistage et de traitement chez ces groupes.
• Le nombre et la tendance des admissions : Les tendances à la hausse peuvent en outre indi-
permet de (a) repérer d’éventuelles variations sai- quer une détérioration de la situation nutritionnelle.
sonnières pour une meilleure planification des res-
sources, (b) identifier des anomalies qui exigeraient • Le nombre et la localisation des cas d’orientation :
une étude plus approfondie, (c) suivre l’impact de la permettent de contrôler les activités des ASC, ainsi
mobilisation et du renforcement des interventions que de repérer les secteurs qui ont besoin de services
supplémentaires et ceux dans lesquels la couverture
est éventuellement insuffisante (un faible nombre
30 Voici l’une des deux définitions de la couverture géographique. La
seconde définition employée dans le présent document désigne le d’orientations peut aussi bien indiquer une faible préva-
nombre de districts disposant de services de prise en charge de la
MAS par rapport au nombre total de districts.
lence de la MAS qu’un manque de dépistage).

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 27


• Le nombre de réadmissions ou de rechutes : temps opportun ont lieu, la MAS n’entraîne, dans
permet de saisir la perception que les membres de la plupart des cas, aucune complication/rechute et
la communauté ont du programme, de détecter les le taux de guérison en vertu du protocole de PEC
facteurs déterminants au sein de la communauté MAS est alors proche de 100 %. En revanche,
et d’identifier les services supplémentaires dont en cas de recours tardif aux soins, de dépistage
celle-ci pourrait avoir besoin. limité et d’admission réduite, les cas seront plus
graves et des complications peuvent survenir. Il
Rétroaction est probable que le taux de guérison au sein de ce
Au niveau du district, de la région et du pays, les rap- groupe sera alors bien inférieur à 100 %.
ports doivent être mis à la disposition des parties pre-
nantes et leur contenu retransmis aux établissements 2. Conformité au protocole : le taux de guérison est
et aux ASC lors de visites et de réunions de suivi. Les plus élevé lorsque le bénéficiaire et le prestataire
informations obtenues doivent être utilisées pour gérer s’en tiennent strictement au protocole. Une
la supervision, le soutien et les ressources dans des mauvaise conformité au protocole peut être
secteurs particuliers, guider la formation du personnel imputable à certaines pratiques au niveau des
et programmer d’autres visites afin de mener des bénéficiaires (p. ex., le partage des ATPE au sein
enquêtes plus approfondies (voir page 28). Dans l’idéal, des ménages) ou certaines difficultés au niveau
l’analyse, la discussion et les décisions concernant les des prestataires (p. ex., ruptures de stock d’ATPE
mesures adoptées sont consignées par l’instance de et de médicaments). Dans les deux cas, elle
coordination chargée de la nutrition. compromet l’efficacité du programme.

Intégrer le suivi de la couverture 3. Abandon du traitement : ce facteur constitue le


La couverture thérapeutique (c’est-à-dire la proportion cas le plus grave de mauvaise conformité.
d’enfants atteints de MAS couverte par le traitement)
est l’un des principaux indicateurs permettant Il en résulte qu’un programme efficace doit être
d’évaluer les performances du programme. Il est donc associé à : (a) un dépistage rigoureux et un recours
crucial d’en faire le suivi. précoce aux soins, (b) une bonne conformité au
protocole et (c) un maintien des patients sous
Pourquoi la couverture est-elle si importante ? traitement, du stade d’admission à celui de guérison
Pour répondre aux besoins en matière de couverture, (c’est-à-dire peu ou pas d’abandon).
il faut à la fois un traitement très efficace et un taux
de couverture élevé (voir figure 4 et encadré 16) : La couverture dépend directement de :

Besoin satisfait = efficacité × couverture • un dépistage rigoureux et un recours précoce aux


soins. Ainsi, la plupart des patients admis n’ont
L’efficacité du protocole de PEC MAS peut être définie aucune complication et se rétablissent.
comme la façon dont le protocole fonctionne dans un
cadre idéal et contrôlé. Elle est mesurée par le taux • un taux de maintien sous traitement élevé, avec
de ré tablissement (guérison), généralement estimé une forte proportion de cas ne sortant qu’une fois
lors d’essais cliniques. Le taux de guérison de la MAS guéris. Les cas d’abandon sont considérés comme
devrait être proche de 100 % si l’ensemble du pro- non couverts.
tocole est respecté, notamment le dépistage précoce.
• Par ailleurs, la couverture dépend indirectement de
L’efficacité réelle du protocole de PEC MAS peut être la conformité au protocole. En effet, un traitement
définie comme le taux de guérison obtenu en suivant prolongé en raison du partage des ATPE et des
le protocole, dans des conditions réelles. Celle-ci ruptures de stock peut accroître le taux d’abandon.
dépend, dans une large mesure, des facteurs suivants :
Comment évaluer la couverture
1. Gravité de la maladie : si un recours précoce Dans la plupart des cas, lorsque des données sont
aux soins, un dépistage ou une admission en disponibles dans un pays, il est possible d’élaborer

28 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


FIGURE 4 Rapport entre l’efficacité réelle ENCADRÉ 16

et la couverture
Élément d’orientation : couverture et
efficacité
La couverture et l’efficacité du programme sont
Les programmes effectifs directement liées et dépendent des mêmes
ont une couverture élevée facteurs.
• Les programmes efficaces présentent un taux
de couverture élevé, tandis que les programmes
à forte couverture sont associés à un taux de
Efficacité Assurance guérison élevé.
• Une bonne couverture favorise une plus grande
Les programmes avec une efficacité.
haute couverture ont un Par conséquent, l’amélioration de la couverture
taux de guérison élevé accroît l’efficacité et la satisfaction des besoins.

Source: Myatt, M, 2012. Les innovations récentes en matière d’évaluation


directe de la couverture thérapeutique permettent
un rapport d’après les estimations indirectes de la d’en contrôler régulièrement certains aspects aux fins
couverture géographique (voir explications et calculs de planification et de mise au point du programme. Il
standards à l’annexe A)31. De telles statistiques sont s’agit de l’évaluation semiquantitative de l’accessibilité
très utiles pour suivre la progression de l’expansion et de la couverture (SQUEAC), de l’évaluation LQAS
de la PEC au niveau des districts, des régions et du (échantillonnage par lots pour l’assurance de la qualité)
pays. Elles doivent donc être disponibles à l’échelle simplifiée de l’accessibilité et de la couverture (SLEAC)
infranationale et nationale. Néanmoins, la couverture et de la méthode d’enquête spatiale simple (S3M).
géographique ne fournit que peu d’informations Ces différentes méthodes donnant plusieurs types de
quant au volume de PEC des programmes, et par résultats, il faut choisir la plus appropriée en fonction
conséquent, quant à leur impact en général. du contexte. Présentées plus en détail à l’annexe C
(Fiche d’information sur l’évaluation directe de la cou-
Il est également possible de réaliser des estimations verture), elles permettent d’évaluer directement la
indirectes de la couverture thérapeutique qui ser- couverture thérapeutique au niveau du district, de la
viront pour l’analyse de l’expansion du programme. région et même du pays, mais ont aussi leurs limites,
Toutefois, ces estimations reposent sur des données qu’il convient de prendre en compte. Les données de
souvent secondaires et présentent donc des limites32. répartition géographique de la couverture permettent
Par conséquent, les conclusions fondées sur des d’identifier les principales barrières à son élargissement
estimations indirectes doivent être interprétées avec et les solutions abordables possibles (UNICEF, CMN
prudence (voir explications et calculs standards fournis et ACF, 2012. Voir également The State of Global MAS
à l’annexe A). Nonobstant, il peut s’avérer difficile de Management Coverage33).
trouver les ressources nécessaires pour procéder à une
évaluation directe de la couverture. Les méthodes indi- L’expansion de la PEC MAS est une entreprise
rectes ne permettent pas de connaître les raisons pour complexe au cours de laquelle des goulots
laquelle la couverture est médiocre, une information d’étranglement peuvent se produire dans
pourtant nécessaire si l’on veut optimiser les résultats plusieurs domaines, le plus souvent au niveau de
– et donc l’impact – du programme. Il est cependant l’environnement, des politiques et des pratiques,
possible d’obtenir ces informations en analysant les ainsi que sur le plan de l’approvisionnement, de la
goulots d’étranglement à partir des données courantes. demande et de la qualité.

33 UNICEF, CMN et ACF, 2012, « The State of Global MAS


31 Voir définition, encadré 33.
Management Coverage », www.cmamforum.org/Pool/Resources/
32 Voir définition, encadré 33. The-State-of-MAS-Management-Coverage-2012.pdf.

PLANIFICATION DE L’EXPANSION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA MAS 29


3
Bonnes pratiques pour
supprimer les goulots
d’étranglement
Environnement favorable
Certains pays se sont appuyés sur les ONG (la RDC, p.
Stratégie et volonté politique ex., a géré l’expansion de la PEC en ayant recours aux
La volonté et le leadership politiques sont ONG dans un premier temps), mais, en règle générale,
déterminants pour inclure la PEC MAS parmi les la PEC MAS est plus largement mise en œuvre lorsque
priorités et les politiques de développement et de les pays l’ont intégrée au sein des politiques, des
santé. De cela dépendent également le temps et stratégies et des plans. Chaque pays doit décider quels
les ressources publiques qui seront accordés au sont les éléments les plus importants à ses yeux,
programme. C’est généralement à ce niveau que des un choix qui dépend du soutien qu’il accorde à ces
goulots d’étranglement se produisent, notamment : politiques. Il est par conséquent nécessaire d’évaluer la
volonté politique et de choisir les politiques à appuyer
• le manque de volonté du gouvernement pour de manière stratégique.
mettre en œuvre le programme en dehors
des situations d’urgence et/ou au niveau de la Les politiques et les stratégies en matière de
communauté ; nutrition (si elles existent) constituent sans doute
le point de départ le plus évident pour réaliser un
• des messages incohérents et des désaccords examen stratégique. Cependant, le traitement de la
entre les organismes/organisations quant aux MAS étant principalement du ressort du personnel
priorités en matière de nutrition ; de santé, il est essentiel que la PEC MAS soit
prise en compte dans les politiques et plans de
• une prise en compte insuffisante de la PEC santé, qu’il s’agisse des services de soins de santé
MAS dans les outils de plaidoyer sectoriels et maternelle et infantile, de la prise en charge intégrée
multisectoriels ; des maladies de l’enfant (PCIME) ou de la gestion
communautaire des cas, entre autres (Gatchell,
• une intégration insuffisante de la PEC MAS dans et al., 2006). Si la PEC MAS est intégrée dans les
les politiques de santé et de développement politiques et plans de santé, la mise en place de
en général, entravant la mise en œuvre du structures de ressources humaines appropriées,
programme ; de formations, de responsabilités et de bilans de
performance en sera facilitée et le programme
• l’insuffisance des budgets consacrés à la MAS l’expansion devrait bénéficier de ressources et
ou la nutrition. d’un soutien suffisants.

30 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ENCADRÉ 17

Bonne pratique : intégrer la PEC MAS dans les priorités politiques


• Soutien d’un organisme clé : bénéficier de l’appui d’un organisme clé au niveau national qui (en accord
avec d’autres organismes majeurs) plaide en faveur du programme et met son expertise et ses ressources
à sa disposition.
• Situations d’urgence : souligner, lors d’une situation d’urgence, les carences des approches actuelles en
matière de traitement de la MAS, en mesurant de manière précise l’ampleur du problème.
• Échanges : s’appuyer sur les débats ayant lieu entre les spécialistes de la nutrition (à l’échelle nationale
et internationale) et les responsables gouvernementaux pour (a) mieux démontrer l’ampleur de la MAS
dans le pays et ses répercussions sur la mortalité, et (b) discuter des protocoles techniques et des
stratégies à mettre en œuvre pour parvenir à une couverture totale et accroître la sensibilisation à l’égard
de l’importance de l’intégration de la PEC MAS au sein du système de santé. Cette approche s’est avérée
particulièrement utile dans les pays s’interrogeant sur la manière d’introduire le programme, comme
en Inde (voir le numéro spécial sur la PEC MAS, Indian Paediatrics vol. 47). Le processus participatif
d’élaboration de directives nationales pour la PEC MAS peut servir de vecteur en ce sens.
• Dynamiques nationales : de plus en plus de pays souscrivent au Mouvement SUN, ce qui témoigne
d’un intérêt et d’un engagement certains à l’égard de la nutrition. Cette dynamique offre d’excellentes
occasions d’inclure la PEC MAS dans les politiques, les stratégies et les plans d’action nationaux que les
pays peuvent élaborer ou réviser pour respecter leurs engagements.
• Groupe de travail technique national : faire appel à un groupe de travail technique centralisé ou à un
service administratif largement accepté par le secteur de la nutrition pour parler d’une seule voix lorsqu’il
s’agit de plaider en faveur de l’intégration de la PEC MAS dans les examens et travaux de rédaction des
politiques et stratégies nationales du secteur de la santé et de la nutrition. Il est par ailleurs possible de
recourir à ce groupe pour plaider en faveur d’une plus large réduction de la pauvreté et de l’adoption
de stratégies de développement communautaire. Le degré d’influence de ce groupe varie en fonction
de l’importance accordée à la nutrition à l’échelle nationale, ce qui influe à son tour sur le niveau auquel
ont lieu les discussions sur la PEC MAS. Par ailleurs, le groupe de travail technique peut accroître son
influence auprès des acteurs ayant voix au chapitre dans les débats plus larges.
• Renforcer la position institutionnelle de la nutrition : lorsque la nutrition recoupe plusieurs secteurs
sur le plan institutionnel, exploiter ces avantages, en facilitant par exemple le travail intersectoriel et une
plus grande mobilisation de la volonté politique, et donc de ressources pour les initiatives nutritionnelles
(certaines initiatives mondiales décrites à la page 7 peuvent contribuer à renforcer la position
institutionnelle de la nutrition dans un pays).
• Approches pilotes : diffuser largement les effets des approches pilotes (c’est-à-dire des efforts déployés
par les ONG) qui prouvent que des résultats remarquables peuvent être obtenus en termes de guérison et
de couverture. Ces approches peuvent être utiles pour étayer la procédure d’adaptation du programme au
contexte national.
• Défenseurs de la nutrition : avoir recours à de grands défenseurs de la nutrition à différents niveaux
(à l’échelle régionale, où l’expérience vis-à-vis du programme est plus grande, ou à l’échelle nationale,
où l’influence de ces personnes peut être plus forte) en vue d’influencer l’ordre du jour politique. Cette
démarche a contribué à la réussite du processus de PEC MAS en Éthiopie.

Remarque : un numéro spécial sur la PEC MAS a été publié par la revue Indian Paediatrics, en août 2010, volume 47, numéro 8, http://
www.indianpediatrics.net/aug2010/current.htm.

Pour en savoir plus sur la MAS en Éthiopie, se reporter à E. Mates, « Integrating OTP into routine health services: Concern’s expériences »,
Field Exchange n° 40, 2011, www.ennonline.net/fex/40/integrating.

BONNES PRATIQUES POUR SUPPRIMER LES GOULOTS D’ÉTRANGLEMENT 31


Cependant, axer l’examen stratégique uniquement sur le • le recours au financement à court terme
système de santé présente certains inconvénients. S’il
est vrai que cette approche peut faciliter l’appui du per- • l’incompatibilité entre financement d’urgence (court
sonnel de santé à la PEC MAS, celui-ci risque toutefois terme) et aide au développement (long terme) dans
de négliger certains aspects multisectoriels critiques, en le cadre de la PEC MAS ;
particulier la mobilisation communautaire, qui est essen-
tielle pour améliorer la couverture géographique et thé- • l’insuffisance des ressources publiques pour la
rapeutique (Guerrero, et al., 201034). Par conséquent, il PEC MAS au niveau national et infranational ;
sera nécessaire d’engager un plaidoyer stratégique pour
que les politiques de sécurité alimentaire et de dévelop- • des occasions manquées de mobiliser des fonds
pement plus larges intègrent également la PEC MAS, en s’associant avec d’autres interventions (ou en
afin de reproduire l’approche dans son intégralité. faisant partie intégrante de celles-ci).

Les programmes de PEC MAS peuvent se référer L’UNICEF consacre des moyens très importants au
aux orientations générales rédigées à l’intention des soutien de la PEC MAS, notamment l’approvisionne-
programmes de nutrition pour définir leurs priorités ment en matériel thérapeutique. Dans de nombreux
(Pelletier, et al., 201235). L’encadré 17 propose pays, l’organisation est depuis longtemps le principal
plusieurs méthodes, par ailleurs interdépendantes, fournisseur de lait thérapeutique et le principal
pour faciliter l’intégration de la PEC MAS dans les soutien pour les soins hospitaliers. Les coûts étaient
politiques nationales et les systèmes/structures de relativement bas en raison du faible taux de couverture.
santé (notamment le financement). Cependant, avec l’arrivée de la PCIMA et le volume
d’ATPE requis, les implications financières sont
Ressources aujourd’hui beaucoup plus importantes. Toutefois,
Tous les pays soutenus par l’UNICEF tentent actuelle- l’UNICEF est bien placé pour plaider auprès des
ment de renforcer leurs capacités de PEC MAS à tous donateurs afin d’obtenir des fonds à long terme
les niveaux (communauté, établissement de santé, plutôt qu’à court terme, et auprès des gouvernements
district, infranational et national). La plupart ne sont afin d’obtenir une enveloppe budgétaire plus large.
pas en mesure d’allouer une partie du budget national L’encadré 18 présente plusieurs méthodes de plaidoyer.
à l’expansion de la PCIMA, ou ne s’y sont pas enga-
gés. L’UNICEF et les ONG doivent alors répondre aux Mécanismes de coordination
besoins des gouvernements et des communautés en Avant d’élaborer des plans d’expansion opérationnels,
ce qui concerne l’expansion de la PEC MAS. Garantir il peut être nécessaire de résoudre certains problè-
l’engagement sur le long terme pour renforcer les mes liés au manque de volonté politique et à la fai-
capacités des systèmes de santé et communautai- blesse des mécanismes de coordination (voir pages
res est un enjeu de taille quand le financement se 21 et 30). Parmi les goulots d’étranglement les plus
fait à court terme (pour les approvisionnements et la courants dans ce domaine figurent :
planification) et quand il dépend très étroitement des
donateurs (en cas de dépenses publiques limitées). • l’absence de plan opérationnel centralisé pour
À l’échelle mondiale, le financement de la PEC MAS l’expansion ;
répond en général à ses deux caractéristiques. Parmi
les goulots d’étranglement les plus courants dans le • le manque d’adhésion ou de participation
domaine du financement figurent : intersectorielle à la planification ;

• la prise en compte insuffisante de la MAS dans le


34 Guerrero, S., et al., 2010, « Determinants of coverage in community-
secteur de la santé et de la nutrition au sens large
based therapeutic care programmes: towards a joint quantitative and ou dans les plans d’action du cluster ;
qualitative analysis », Disasters n° 34 (2) : 571-85, www.ncbi.nlm.
nih.gov/pubmed/20002705.
35 Pelletier, D.L., et al., 2012, « Nutrition agenda setting, policy • la faiblesse des structures de coordination ;
formulation and implementation: lessons from the Mainstreaming
Nutrition Initiative », Health Policy Plan 27 (1) : 19-31, http://www.
ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21292709. • le manque de financement à long terme ;

32 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


• le manque de données sur les coûts et le rapport ENCADRÉ 18
cout-efficacité pour élaborer les plans.
Bonne pratique : faciliter la mobilisation
Ces dernières années, l’expansion de la PEC MAS a été des ressources
plutôt aléatoire, guidé par les activités des intervenants • Réaliser des estimations précises en ce qui
et des partenaires, l’enthousiasme des fonctionnaires concerne le financement des programmes
de district, la disponibilité des fonds et les situations de PEC MAS, accompagnées de plans
d’urgence. À certains égards, cela reflète la nature de et d’objectifs d’expansion clairs. Étudier
les possibilités de portage par d’autres
l’approche, qui est axée sur la demande et s’appuie sur
programmes de survie de l’enfant financés
l’engagement des fonctionnaires de district pour obtenir
par d’autres sources.
des résultats. Bien que dans certains cas (en Somalie,
• Mettre en place d’autres études coût-
p. ex.) cette démarche ait permis de maintenir la qualité
efficacité dans plusieurs contextes, assorties
(ENN, 2012a36), le fait de procéder de la sorte n’est pas de plusieurs modalités d’expansion, en faisant
sans risque, notamment en ce qui concerne : le lien avec les services existants afin de
réduire les coûts et d’améliorer l’efficacité.
• le manque d’appropriation par l’administration • Lors des discussions avec les donateurs, se
centrale et la faible allocation de ressources et de concentrer sur le modèle des seuils et utiliser
temps qui en résulte ; l’optique de la RRC pour souligner l’importance
de la PEC MAS sur le long terme.
• les enjeux sur le plan de la coordination, notamment • Amener les donateurs à discuter avec le
des antagonismes entre les ONG et le gouverne- gouvernement au sujet de l’expansion de la
ment quant aux zones d’expansion ; PEC, de sorte que les deux parties puissent
contribuer à l’élaboration du plan.
• les ruptures des stocks d’ATPE suite à une • Inclure la PEC MAS dans les mécanismes
demande trop forte ; de plaidoyer de plus grande envergure,
tels que les outils de Budgétisation des
coûts marginaux pour lever les goulots
• la mauvaise qualité des programmes et le manque
d’étranglement et l’outil PROFILES pour le
de ressources pour assurer le suivi des formations. plaidoyer à l’échelle nationale, régionale et
internationale (voir page 57).
Par conséquent, les personnes qui ont le plus besoin de • Diversifier les sources de financement par le
ces services ne seront sans doute pas prises en charge. biais des financements en faveur de la santé
Quelques solutions sont proposées dans l’encadré 19. et de lutte contre le VIH ou adopter d’autres
options de financement innovantes afin de
financer l’ensemble du dispositif de nutrition,
Approvisionnements y compris la PEC MAS (voir page 66).
Ressources humaines : disponibilités et compétences
Parmi les goulots d’étranglement les plus courants
dans le domaine des ressources humaines figurent : • les compétences et capacités du personnel de
santé au niveau de l’établissement de santé et de
• le niveau des effectifs et la charge de travail au la communauté.
sein du système de santé ;
Pour y remédier, il convient d’étudier de près les
• la charge de travail et la motivation des agents et capacités et des goulots d’étranglement, y compris
bénévoles de la communauté ; les politiques de gestion des ressources humaines.
L’encadré 20 résume quelques expériences positives.
• la rotation du personnel au sein du système de santé ; Il est souvent nécessaire de renforcer les capacités et
compétences des agents de santé, étant donné que
36 ENN, 2012a, « Government experiences of scale-up of Community-
la PEC MAS n’est pas incluse dans leur programme
based Management of Acute Malnutrition (CMAM): A synthesis de formation initiale. Au nombre des goulots
of lessons », www.cmamforum.org/Pool/Resources/PCMA-
Conference-Synthesis,-Addis,-ENN-2012.pdf.

BONNES PRATIQUES POUR SUPPRIMER LES GOULOTS D’ÉTRANGLEMENT 33


ENCADRÉ 19 ENCADRÉ 20

Bonne pratique : planifier des solutions Bonne pratique : soutenir le personnel


Il est possible d’équilibrer la nature « axée sur la de santé au niveau de l’établissement de
demande » de l’approche d’expansion de la PEC santé et de la communauté
MAS tout en veillant à une planification cohér- Au niveau de l’établissement de santé
ente. L’expansion initiale doit être fondée sur la • Affecter davantage de personnel de nutrition
demande au niveau du district, et s’accompagner au niveau du district et de la région, en
d’un plan centralisé pour contrôler la vitesse de garantissant leur disponibilité pour l’ensemble
l’expansion, en ciblant par exemple un nombre des programmes de nutrition et pas seulement
spécifique de districts où l’expansion devra avoir ceux de PEC MAS.
lieu en un temps donné (comme au Malawi). • Allouer des fonds du budget national à
Le problème de l’absence de données sur les l’augmentation des effectifs à l’échelon le plus
coûts et le rapport cout-efficacité est en passe bas des prestations de services.
d’être résolu grâce à l’adoption d’outils et de • Répartir les visites de suivi de la PEC MAS sur
méthodes de meilleure qualité (voir page 54). plusieurs jours, afin de réduire la charge de
L’élaboration de plans à moyen terme sur une travail sur les lieux de traitement.
période donnée s’est avérée utile pour obtenir • Mobiliser le personnel d’appui, tel que le
des fonds (en Éthiopie, par exemple), même s’ils service de sécurité, en vue de contrôler le
proviennent encore de sources de financement à flux de visiteurs et faciliter ainsi la tâche des
court terme. professionnels qui dispensent le traitement.
Remarque : pour en savoir plus sur l’expansion de la PEC
au Malawi, voir Kathumba S., « Creating an Enabling Policy Au niveau de la communauté
Environment for Effective CMAM implementation in Malawi », • Intégrer les formations et les supports
http://www.ennonline.net/fex/43/creating.
d’apprentissage sur la PEC MAS dans les
Au sujet du financement en Éthiopie, se reporter à ENN, 2012,
programmes de formation initiale et continue.
« Government experiences of scale-up of Community-based
Management of Acute Malnutrition (CMAM): A synthesis of • Faire suivre les formations continues courtes
lessons », www.cmamforum.org/Pool/Ressources/PCMA-
Conference-Synthesis,-Addis,-ENN-2012.pdf. d’une période d’encadrement sur place pour
renforcer les capacités du personnel et veiller à
la bonne orientation des patients.

d’étranglement les plus courants en matière de • Prévoir une formation sur le dépistage actif et
adapté de la MAS (voir annexe C, « Fiche d’infor-
formation et d’encadrement figurent :
mation sur l’évaluation directe de la couverture »)
• le manque de connaissances sur la MAS et le manque afin que les professionnels puissent détecter
d’expérience en gestion de ce type de programme ; efficacement les cas de MAS sans avoir besoin
de faire du porte-à-porte.
• le manque de qualité de la formation ; • Veiller à la mise en place de mécanismes de
communication et de retour d’information entre
• la rotation du personnel et donc la nécessité de l’établissement de santé et les ASC à l’occasion,
répéter les formations. par exemple, de réunions régulières et par le
biais d’une supervision coopérative.
Plusieurs pays ont adopté avec succès des mesures • Avoir recours aux nouvelles technologies,
pour pallier les goulots d’étranglement en matière de notamment au système RapidSMS, pour faciliter
formation (voir encadré 21). l’échange d’informations concernant l’orientation
des patients entre l’établissement de santé
et les ASC, afin d’éviter à ces derniers des
Produits de base et logistique
déplacements inutiles.
Parmi les goulots d’étranglement les plus courants en
• Associer les ASC à d’autres agents commu-
matière d’approvisionnement et de logistique figurent :
nautaires (bénévoles) et groupes communautai-
res (groupes de femmes, groupes de jeunes)
• Les ruptures d’approvisionnement en ATPE : susceptibles de pouvoir détecter et orienter
celles-ci peuvent avoir des conséquences des patients, sous supervision.
désastreuses sur la confiance de la communauté
envers le programme. Elles ont été qualifiées de

34 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


barrières majeures à la couverture là où elles se Voici quelques mesures destinées à remédier à ces
sont produites. Elles sont parfois imputables à goulots d’étranglement :
une pénurie mondiale ou à des problèmes de
dédouanement, mais découlent pour la plupart (a) Maintenir la chaîne d’approvisionnement
d’un manque de stocks tampons, d’une demande Plus l’expansion et la décentralisation des services pro-
de réapprovisionnement tardive et de mauvaises gressent, plus le volume global de la chaîne d’approvi-
prévisions. sionnement s’amplifie et peut être difficile à gérer. Ces
problèmes surviennent même lorsque des systèmes
• Les problèmes relatifs aux données : les difficultés de livraison parallèles sont mis en place avec le soutien
en matière de planification/prévision sont parfois liées des Nations Unies et des ONG. L’UNICEF est bien
à l’utilisation de calculs erronés (démographie, préva- placé pour soutenir la chaîne d’approvisionnement du
lence de la MAS, couverture estimée). Ils découlent gouvernement à l’échelle du pays et se charge souvent
également parfois d’une planification basée sur la de le faire pour d’autres produits de base.
consommation d’ATPE, qui ne tient pas compte de
l’augmentation du nombre de cas due à l’expansion Voici quelques mesures à prendre pour éviter les ruptu-
du programme, des pics saisonniers, du renforce- res d’approvisionnement et améliorer les prévisions :
ment des activités de mobilisation ni de l’utilisation
d’ATPE pour d’autres groupes cibles, comme les • Inscrire les ATPE en tant que produit de base
enfants atteints de MAM. essentiel pour permettre au Ministère de la Santé
de faciliter le dédouanement des produits au port.
• Le financement imprévisible : il entrave la L’administration pourra alors les stocker dans un
planification des achats de fournitures, de matériel entrepôt médical central puis assurer la distribution
thérapeutique et d’autres produits de base. et la logistique.

• Les retards et difficultés associés à la création de • Utiliser un instrument de prévision pour évaluer
sites de production locaux d’ATPE. les besoins à partir des meilleures données

ENCADRÉ 21

Bonne pratique : remédier aux problèmes de formation


• Organiser des formations intégrées. Celles-ci sont utiles pour gérer plus efficacement les ressources
de formation et réduire le temps passé hors du poste. Il est par exemple possible d’organiser des cours
de remise à niveau sur la PEC MAS pour le personnel qui connaît déjà le programme, en parallèle d’une
formation sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (se reporter à l’annexe E pour voir les outils
disponibles). Une autre possibilité consiste à traiter le sujet de la MAS dans le module de formation
destiné aux ASC.
• Organiser des formations inclusives. En cas de forte rotation du personnel de santé, tout le personnel
de l’établissement doit être formé en vue de sa réaffectation et afin de pouvoir orienter les nouveaux
venus.
• Se concentrer sur les équipes sanitaires de district. Il est bon de débuter la mise en œuvre de
l’approche avec les équipes sanitaires de district. Une fois qu’elles sont dotées des compétences
requises, elles peuvent former d’autres équipes, ce qui permet une formation du personnel au sein même
du système. Cela allège la charge de travail des formateurs nationaux tout en renforçant l’appropriation et
les capacités à l’échelle locale.
• Avoir recours à des sites d’apprentissage. Grâce aux sites d’apprentissage ou de formation sur le
terrain existant dans les districts, les stagiaires peuvent constater l’application concrète des bonnes
pratiques et mettre leurs connaissances en pratique.
• Intégrer la PEC MAS dans la formation initiale. Pour répondre aux besoins de formation, il faut avant
tout intégrer la PEC MAS dans la formation initiale du personnel de santé et de nutrition, en travaillant
directement avec les institutions nationales responsables de l’élaboration des programmes éducatifs.

BONNES PRATIQUES POUR SUPPRIMER LES GOULOTS D’ÉTRANGLEMENT 35


disponibles en collaboration avec les partenaires, général, se procurer des ATPE à l’étranger pour un coût
en tenant compte des plans d’expansion et des moindre. Il convient de garder à l’esprit les limites de
variations saisonnières. la production locale lors de l’affectation des fonds aux
programmes, notamment l’insuffisance et la volatilité
• Améliorer le calcul des objectifs du programme de la demande, et les difficultés liées à la production.
à des fins de planification et de prévision. Les
méthodes d’estimation indirecte peuvent s’avérer Insuffisance/volatilité de la demande
moins précises que le recours aux chiffres des La production locale d’ATPE devient économiquement
années précédentes concernant les admissions viable lorsqu’il existe une demande annuelle stable du
ou la consommation. Pour que les estimations produit d’au moins 20 000 cartons (276 t) par an. Ce
indirectes soient fiables, il est nécessaire niveau n’a pas été atteint dans de nombreux pays, mais
d’améliorer la précision et les échéances de l’expansion continue de la PEC MAS pourrait entraîner
présentation des rapports. En l’absence de rapports, une hausse de la demande. Bien que le processus de
et pour prendre en compte les plans d’expansion fabrication des ATPE ne soit pas très complexe sur
réalistes et les pics de prévalence attendus, il faut le plan technique, des investissements considérables
extrapoler les données de consommation actuelles sont nécessaires au niveau des infrastructures, de
(voir annexe A).

ENCADRÉ 22
• Élaborer des prévisions au niveau du district/
infranational et au niveau national afin d’accroître Bonne pratique : utilisation de la
la précision. technologie RapidSMS en Éthiopie
Tirant parti de l’utilisation très répandue des
• Maintenir des stocks suffisants au niveau de téléphones portables en Éthiopie, un projet
l’établissement de santé, du district, infranational a été lancé en 2008 pour améliorer la chaîne
et national. d’approvisionnement en ATPE. Des moniteurs
ont été formés sur le terrain à l’utilisation du
• Mettre en œuvre la planification de l’urgence système RapidSMS (deux heures de formation
en cas de situation d’urgence ou de problème et remise d’un guide de terrain). Leur mission
d’accès (p. ex., à la saison des pluies) via l’outil de consiste à envoyer des rapports toutes les deux
semaines à partir de l’établissement de santé.
prévision des approvisionnements en fournitures
Ces rapports font état :
thérapeutiques (voir encadré 3).
• de la quantité d’ATPE reçus ;
• Améliorer les systèmes d’information concernant • de la quantité d’ATPE consommée ;
les niveaux de stock et de commande, par • du nombre de nouvelles admissions ;
exemple grâce à la technologie RapidSMS, qui • de l’emplacement du centre de distribution ;
permet d’améliorer la transmission des informations • de l’état du stock.
en amont de la chaîne d’approvisionnement et Ce système permettait également d’envoyer des
d’éviter les ruptures de stock (voir encadré 22). avertissements spécifiques en cas d’urgence (par
exemple : « tel programme thérapeutique ambu-
• Favoriser la bonne gestion des stocks pour latoire ne dispose plus de stock »).
minimiser le gaspillage (voir encadré 23). Cinq semaines seulement après le lancement du
projet, la portée des rapports d’approvisionnement
(b) Envisager la production locale d’ATPE avait déjà doublé, avec des répercussions éviden-
Tel que souligné plus haut, la production locale d’ATPE tes sur l’amélioration de la capacité de réaction
peut faciliter l’expansion de la PEC MAS, mais ne doit et de résolution de problèmes sur le plan des
cependant pas être une condition sine qua non. Plus commandes et de l’approvisionnement. En amélio-
économique et moins tributaire des devises étrangères, rant l’exhaustivité des rapports sur les admissions,
cette initiative peut également contribuer à amélio-
la production locale d’ATPE a le potentiel de susciter
rer les prévisions.
un intérêt politique et permet de réduire les coûts
de production globaux. Toutefois, l’UNICEF peut, en

36 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


Difficultés liées à la production d’ATPE
ENCADRÉ 23
Les entreprises qui produisent des ATPE dans les pays
Bonne pratique : préserver la durée de du programme ont souvent des difficultés à s’approvi-
conservation des produits sionner en matières premières de qualité (en particulier
Les produits pharmaceutiques ont une durée de en arachide), à assumer le coût des ingrédients (comme
conservation limitée et doivent donc être stockés le lait en poudre) en raison des frais d’importation
dans des conditions appropriées pour conserver élevés, des fluctuations de la monnaie locale et de la
leur qualité. Il est important de réaliser une taxe sur la valeur ajoutée, et à contrôler la qualité (créa-
gestion et une rotation des stocks appropriées tion d’un laboratoire indépendant chargé de vérifier la
(en utilisant d’abord les produits dont la date de conformité du produit fini avec les normes établies). La
péremption est plus proche) pour ces produits.
procédure d’accréditation de l’UNICEF garantit la dis-
Les produits nutritionnels ont eux aussi une ponibilité de produits de qualité en quantité suffisante.
durée de conservation limitée, généralement Même si la procédure est parfois longue, elle accroît la
définie par la stabilité des vitamines et des confiance envers le produit.
minéraux contenus dans le produit fini. Ainsi,
la durée de conservation des ATPE et du lait
thérapeutique est de 24 mois. Elle est indiquée
Demande
sur l’étiquette après la mention « à consommer
de préférence avant le ». La demande augmente souvent si la communauté se
mobilise et accepte d’utiliser régulièrement les services.
Cette date correspond à la date limite à laquelle
Parmi les goulots d’étranglement les plus courants sur le
le fabricant garantit que le produit est conforme
à ses spécifications. La consommation des plan de la mobilisation de la communauté figurent :
produits une fois passée cette date n’est pas
recommandée. Il n’est pas possible de prolonger • l’attention insuffisante accordée à la mobilisation de
la durée de conservation des produits suite à une la communauté, ayant pour conséquence une faible
analyse d’échantillons. couverture thérapeutique ;
La durée de conservation des produits peut
être influencée par les conditions de stockage. • le manque de communication au sujet du
Des températures et un taux d’humidité élevés programme, de sorte que les communautés ne le
accélèrent la dégradation des vitamines. Par connaissent pas ou ne comprennent pas qui peut en
conséquent, il est important de respecter les bénéficier et pourquoi ;
consignes des fabricants pour le stockage des
produits nutritionnels :
• le manque de motivation et la forte charge de travail
• Les produits doivent être stockés dans des des bénévoles communautaires.
entrepôts propres, secs et frais, à l’abri de la
lumière directe du soleil.
Il a été démontré (en Éthiopie, au Ghana, au
• Il faut vérifier et tenir un registre de la tempéra- Mozambique, au Pakistan, en Somalie et en Sierra
ture et du taux d’humidité des entrepôts.
Leone) que le manque de mobilisation communautaire
• Les produits doivent être entreposés de sorte (ou de création de demande) nuit beaucoup à la couver-
à permettre une bonne circulation de l’air et
ture du programme, en particulier pendant les phases
une rotation régulière des stocks.
initiales de mise en œuvre (ENN, 2012a37). Une faible
Voir l’annexe E pour d’autres ressources sur la
mobilisation peut être due à (a) des perceptions selon
chaîne d’approvisionnement.
lesquelles la mobilisation n’est pas essentielle, (b)
un manque d’expertise ou de fonds, (c) la crainte de
l’équipement de production, du contrôle qualité, des surcharger le système de santé ou (d) un manque de
matières premières et des fonds de roulement. Pour leadership de la part du Ministère de la Santé. Tel qu’il a
cette raison, les fournitures provenant de l’étranger été souligné plus haut, une approche uniquement axée
seront peut-être plus économiques en termes de
coûts de production. L’efficacité globale doit prendre 37 ENN, 2012a, conférence internationale sur l’expérience des
gouvernements en matière d’élargissement de la prise en charge
en compte à la fois les coûts de production et ceux de communautaire de la malnutrition aiguë (PCMA) et enseignements
transport. pour le Mouvement SUN (Renforcement de la nutrition) », http://
www.ennonline.net/ourwork/ennmeetings/cmamconference2011.

BONNES PRATIQUES POUR SUPPRIMER LES GOULOTS D’ÉTRANGLEMENT 37


sur le système de santé est susceptible d’entraîner ce
ENCADRÉ 24
genre de problèmes, étant donné que les mécanismes
de mobilisation peuvent souvent se trouver au-delà de la
portée traditionnelle du système de santé. L’encadré 24 Bonne pratique : des mesures pour
présente quelques mesures pouvant contribuer à
accorder une plus grande priorité à la
création de demande
accroître la création de demande.
• Dialogue intersectoriel sur les mécanismes
Les agents/bénévoles communautaires sont particuliè- de mobilisation communautaire au cours de
l’analyse des goulots d’étranglement et de la
rement bien placés pour repérer et suivre les enfants
procédure de planification.
malades. Le problème réside dans le volume de travail
• Attribution claire des responsabilités
que l’on attend d’eux, en particulier en ce qui concerne
concernant le volet de mobilisation
la zone géographique ou le nombre de ménages qu’ils
communautaire au cours de la phase de
sont censés couvrir. L’encadré 25 présente quelques planification du programme.
mesures qui ont été adoptées pour pallier les problè-
• Évaluation de la compréhension de la
mes de motivation et la charge de travail excessive communauté à propos de la malnutrition
des agents/bénévoles communautaires. dans le cadre de l’enquête communautaire, et
identification des membres de la communauté
pouvant diffuser les informations liées au
Qualité programme dans la communauté.
Protocoles et directives • Évaluations régulières de la couverture
Au nombre des goulots d’étranglement les plus pour illustrer l’importance d’un volet
courants au niveau des protocoles et des directives communautaire solide (et plaider en faveur de
figurent : financements), et pour contribuer à repérer
les zones géographiques délaissées et les
barrières  à une couverture optimale pouvant
• les lacunes dans le contenu des directives et
faire l’objet d’actions de la communauté.
protocoles nationaux38 ;

• l’application restreinte ou le non-respect des


protocoles et des directives ; Des ressources telles que le forum PCMA39 et en-net40
(voir page 54) ou la consultation de conseillers en
• le manque de précision des protocoles et systèmes nutrition, à l’échelle régionale ou au siège, ainsi que
d’orientation entre les différents centres et agents. d’experts internationaux, sont utiles pour combler
les éventuelles lacunes des directives lors de leur
L’élaboration ou la mise à jour de directives nationales élaboration.
est une étape nécessaire à l’obtention d’un consen-
sus et d’un appui généralisé au programme de PEC Des outils d’accompagnement et de travail y compris
MAS. Ces directives permettent en effet de l’adapter les formulaires de suivi et rapports, les listes de contrôle
au contexte du pays et de le prendre en compte dans pour la supervision et le matériel de formation sont tout
les politiques nationales. Cette procédure doit être aussi importants pour le renforcement des capacités
aussi participative que possible et inclure les acteurs nationales. Certains outils et ressources mondiaux peu-
nationaux et régionaux, ce qui favorisera l’appropriation vent également être utilisés (voir annexe E), toutefois
des directives et leur application. Bien que de bonnes ils doivent eux aussi être adaptés au contexte local et
orientations internationales soient disponibles, celles-ci refléter les bonnes pratiques à suivre. Le groupe de
ne doivent jamais être imposées sans consultation ni travail national sur la PEC MAS est le mieux placé pour
sans être adaptées aux circonstances. superviser cette procédure d’adaptation.

38 Par exemple des directives restreintes ne concernant qu’une seule


forme de malnutrition (par exemple, la MAS) ou encore un manque
d’orientation sur la continuité des soins pour la malnutrition aiguë, en 39 http://www.fr.cmamforum.org/
particulier si la PEC MAM est opérationnelle dans le pays.
40 http://www.en-net.org/

38 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


Dans les situations de non-urgence, le défi consiste à
ENCADRÉ 25
orienter facilement les patients entre la communauté
et les centres ambulatoires et hospitaliers de PEC
Bonne pratique : assurer la motivation et MAS, en veillant à ne pas perdre d’enfants entre les
la participation des bénévoles et des ASC différents services. Certains mécanismes utiles au
• Dans le cadre de l’enquête réalisée au sein niveau communautaire pourront être repérés lors de
de la communauté, effectuer une évaluation l’enquête auprès de la communauté (voir annexe B).
de la charge de travail acceptable pour les Certaines innovations technologiques semblent égale-
bénévoles (voir annexe B). L’expérience
ment prometteuses dans ce domaine (voir encadré 26).
prouve qu’il est possible de maintenir la
qualité des orientations de patients avec
un grand nombre de bénévoles ; il devrait Supervision
donc être possible de préserver un équilibre Parmi les goulots d’étranglement les plus courants en
adéquat en maintenant la charge de travail matière de supervision figurent :
et la surface de la zone d’intervention à des
niveaux acceptables. • la capacité limitée du système de santé en matière
• Élaborer des mesures incitatives adéquates de supervision ;
à l’intention des bénévoles, applicables à
l’ensemble du territoire national. • les tentatives de reproduire des modèles de
• Récompenser les bons résultats chez les supervision non viables mis en place par des ONG.
bénévoles (au moyen d’incitations financières
ou autres). S’il est essentiel de superviser la mise en œuvre de
• Faire participer les agents/bénévoles commu- la PEC MAS pour en garantir la qualité, cela ne va pas
nautaires aux formations sur la PEC MAS.
• Lorsque les bénévoles sont déjà bien reconnus
au sein des services de santé, plaider en ENCADRÉ 26
faveur de leur inclusion en tant qu’agents
communautaires rémunérés pour qu’ils béné-
ficient d’une formation, d’une supervision et Bonne pratique : l’orientation en
d’un encadrement convenables en tant que Ouganda
membres de l’équipe de santé. Ce processus L’Ouganda teste actuellement l’utilisation du
peut prendre du temps, mais peut représenter système RapidSMS. Les agents de vulgarisation
un puissant instrument de mobilisation, grâce communautaires disposent d’un numéro gratuit
à l’efficacité dont font preuve ces bénévoles pour contacter le personnel de santé lorsqu’ils
pour détecter les cas de MAS et accroître la repèrent un enfant atteint de MAS ou d’une
couverture thérapeutique. autre maladie grave.
• Tisser des liens avec les agents Dans l’ensemble, les agents ont accueilli posi-
communautaires déjà en contact avec les tivement cette initiative. Voici quelques-unes de
mères et les enfants malades (guérisseurs leurs réactions :
traditionnels, mères des enfants malades • Ce système va « contribuer à améliorer le
bénéficiaires du programme, etc.). Leur fonctionnement des services de santé au
demander d’orienter les patients vers niveau communautaire ».
l’établissement de santé, ce qui ne devrait
• Ce système permet d’échanger des
pas leur prendre un temps considérable.
informations très rapidement : « l’information
• Encourager l’organisation régulière de réunions va très vite » et permet « d’agir plus tôt ».
entre les agents communautaires/bénévoles
• Ce système de SMS est gratuit ». Il est
et le personnel de l’établissement de santé en
plus facile et moins onéreux d’envoyer les
vue du partage d’informations, d’opinions et de
comptes rendus par SMS que de faire appel
propositions. Le dialogue communautaire et la
à un boda (vélo-taxi) pour transporter les
mobilisation des leaders d’opinion et des chefs
rapports imprimés, comme c’était le cas
locaux permettent de mieux appréhender le
auparavant.
programme de PCIMA et donc d’améliorer son
Source : www.acted.org/en/writing-sms-can-save-lives-
appropriation par la communauté. northern-uganda.

BONNES PRATIQUES POUR SUPPRIMER LES GOULOTS D’ÉTRANGLEMENT 39


sans difficulté lors de l’expansion, principalement en rai-
ENCADRÉ 27
son des lacunes existantes en la matière dans la plupart
des systèmes de santé. Le renforcement de nouvelles
compétences, la résolution des problèmes et l’évalua- Bonne pratique : gérer la supervision et
tion des performances sont essentiels pour assurer une
le suivi
supervision profitable, en particulier quand un nouveau • Une unité spécialisée. Une unité nationale
programme est en cours de déploiement. Les avan- de soutien à la PEC MAS joue le rôle d’organe
tages qui en résultent sont notamment le respect des de supervision au sein même de l’équipe
nationale chargée de la santé et comprend
protocoles et la motivation du personnel. Le Ministère
d’ailleurs plusieurs membres de cette équipe,
de la Santé doit généralement apporter un soutien sup-
avec le soutien financier et technique de
plémentaire pour garantir le degré de supervision néces- l’UNICEF et/ou d’autres organismes. La
saire, tout du moins dans la première phase de l’expan- supervision est progressivement déléguée
sion. L’encadré 27 présente quelques mesures efficaces aux unités correspondantes dans les équipes
adoptées dans certains pays à cet égard. de santé régionales et du district à mesure
que l’expansion progresse et que la charge
Mise au point de systèmes de suivi et rapports de travail augmente.
Au nombre des goulots d’étranglement les plus • La supervision conjointe avec les
courants en matière de suivi et rapports figurent : partenaires de soutien (UNICEF et/ou autres)
contribue à renforcer les capacités, cofinancer
• la complexité et le manque d’uniformité des le transport, accroître la motivation et faciliter
formulaires et systèmes de rapports ; le suivi des recommandations réalisées lors
des visites de suivi.
• le manque d’harmonisation des modèles et des • La supervision et le suivi peuvent
outils de collecte des données entre les pays ou être réalisés par un tiers indépendant
entre les partenaires qui œuvrent à l’échelle du expressément chargé de procéder à ces
pays ; tâches au nom de l’administration suivant
des critères précis (notamment des listes
• la faiblesse ou le manque de systèmes de recueil, de vérification et des outils déterminés) et
d’analyse et de traitement des données ; d’identifier les besoins d’aide. Cette démarche
peut s’avérer particulièrement fructueuse
• le peu d’attention apportée au suivi de la lorsque des problèmes d’accès empêchent le
couverture ; personnel international et administratif de se
rendre sur place.
• la présentation de rapports incomplets ou hors • Des contrôles bimestriels de la qualité sont
délai ; effectués sur le terrain par l’administration et/
ou le personnel de l’organisme international,
• la difficulté d’inclure la procédure de rapport de par exemple si les donateurs mettent en
la PEC MAS au sein des systèmes d’information doute la fiabilité du suivi réalisé par des tiers.
sanitaire. • Les informateurs communautaires
rendent compte de la qualité de la mise en
• les boucles de rétroaction sont limitées et
œuvre, permettant ainsi une vérification par
l’analyse/l’application restreinte dans les niveaux recoupement des informations recueillies lors
décentralisés. de la supervision.

Quelques mesures visant à pallier ces goulots


d’étranglement sont décrites ci-dessous. traitement augmente, il en va de même du besoin
de simplifier et de normaliser la présentation des
Simplification des formulaires comptes rendus, étant donné que le personnel
Les formulaires et systèmes de suivi et rapports communautaire et le personnel de santé de niveau
utilisés pour la PEC MAS doivent être simples, afin inférieur sont progressivement appelés à recueillir eux
de ne pas surcharger le personnel ni les systèmes aussi des informations et à agir en conséquence. Il
d’information. À mesure que la décentralisation du est donc nécessaire de :

40 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


• harmoniser les comptes rendus en milieu liés à la base de données du Ministère de la Santé
ambulatoire et hospitalier ; pour en assurer la viabilité et l’appropriation par le
ministère/le gouvernement en vue de renforcer le
• inclure uniquement les informations nécessaires à
plaidoyer et l’engagement en faveur de la PEC MAS.
l’évaluation et à la prise de mesures au niveau du
district, de la région ou du pays ;
Plusieurs expériences révèlent que des compromis
• disposer de systèmes d’analyse, d’intervention et sont possibles pour permettre « l’appropriation »
de retour d’information clairs. des données par le système de santé. Cela évite de
dépendre des systèmes d’information sanitaire tout
Résolution des problèmes d’exhaustivité et de délai en préservant le degré de surveillance souhaitée par
Dans de nombreux pays, il est difficile d’obtenir des les autorités régionales et nationales pour pouvoir
rapports complets dans les délais, particulièrement orienter les programmes de manière efficace. Voici
lorsqu’on élargit les programmes et que les données quelques exemples :
doivent parvenir au niveau national. Certaines
mesures efficaces ont été adoptées pour remédier à • Intégration de « systèmes » dans lesquels les
ces problèmes : données sur la PEC MAS sont recueillies au niveau
• Diffuser au niveau infranational et des districts du district par les équipes de santé (personnel de
les directives des hauts responsables de la santé santé ou agents responsables de la nutrition) puis
concernant l’importance de présenter des rapports adjointes aux données provenant des gestionnaires
précis, de respecter les délais et d’exploiter de l’information sanitaire (les systèmes d’informa-
efficacement les données. tion sanitaire) à l’échelle régionale ou nationale.

• Fournir une assistance technique pour faciliter la • Collecte des rapports au niveau du district par les
procédure de rapport au niveau infranational. équipes de santé, qui les consignent ensuite dans
un système parallèle géré par le service nutrition
• Prodiguer au personnel clé une formation du Ministère de la Santé, tout en limitant l’ajout de
supplémentaire en matière de suivi et rapports. données dans les systèmes d’information sanitaire.
• Tester de nouvelles technologies afin de pouvoir
Suivi de la couverture
diffuser immédiatement les rapports et améliorer la
Comme mentionné précédemment, de nouvelles
procédure de rapport.
méthodes permettent désormais de mesurer
directement la couverture thérapeutique et les
Intégration des données dans les systèmes principaux obstacles à la couverture devant être
d’information sanitaire régulièrement intégrées dans les systèmes de suivi
La procédure de rapport sur la PEC MAS est au niveau du district, régional et national. Certains de
généralement exécutée en marge du Système leurs outils peuvent être utilisés en tant qu’indicateurs
National d’Information Sanitaire. Pour inclure les courants de la couverture thérapeutique, en vue
données relatives à la MAS dans ces systèmes, de compléter ou de remplacer les estimations
déjà bien souvent chargés, il faudrait les simplifier indirectes de la couverture et l’analyse des goulots
davantage, par exemple en ne saisissant d’étranglement. Ces outils comprennent des courbes
systématiquement que les taux d’admissions d’admission pour évaluer les tendances saisonnières
et de guérison. Il se pourrait cependant que ces et repérer d’éventuelles anomalies ; le pointage du
renseignements soient insuffisants pour assurer PB des enfants pour évaluer l’état d’avancement de la
la gestion du programme et que les systèmes MAS au moment de leur admission ; et une définition
existants ne puissent fournir assez tôt les données du profil des patients qui abandonnent le traitement
requises pour la prise de décision. La révision du (voir annexe C, Fiche d’information sur l’évaluation
Système d’Information Sanitaire fait actuellement directe de la couverture).
l’objet d’un débat à l’échelle mondiale avec l’OMS,
mais il est important d’éviter de créer des systèmes
d’information parallèles. Ceux-ci doivent plutôt être

BONNES PRATIQUES POUR SUPPRIMER LES GOULOTS D’ÉTRANGLEMENT 41


4
Informations pour
l’élaboration des
programmes
Cette section vise à fournir un cadre de référence glo- associée à un taux de mortalité très élevé (de
bal aux responsables de programmes de l’UNICEF et l’ordre de 10 à 21 %). On estime que les enfants
aux principaux partenaires de l’organisation à l’échelle qui souffrent d’émaciation grave44 ont neuf fois
du pays (responsables et personnel technique du moins de chances de survivre que les enfants bien
Ministère de la Santé, ONG et organisations commu- nourris (risque relatif de 9,4) (Black, et al., 2008)45
nautaires) impliqués dans la mise à l’échelle de la PEC et les enfants atteints d’émaciation modérée, trois
MAS. Elle comprend des informations sur les rôles et fois46. Malheureusement, il n’existe aucune donnée
responsabilités de chacun, un aperçu des tendances disponible sur le risque relatif de décès des enfants
générales en matière de mise à l’échelle et des réfé- atteints de MAS avec œdème nutritionnel bilatéral. Il
rences pour chaque volet de programme. faut donc toujours interpréter ces statistiques avec
précaution.

Informations générales et contexte La série de The Lancet sur la nutrition de la mère et


de l’enfant, publiée en 2008, avançait que la MAS
La MAS et la mortalité était l’une des trois principales causes de décès liées
On estime que plus de 17 millions d’enfants dans à la nutrition chez les enfants de moins de cinq ans
le monde sont atteints de malnutrition aiguë sévère (Black, et al., 200847). Il est difficile d’obtenir une
(UNICEF, OMS et Banque mondiale, 2014)41. La estimation globale du nombre de décès directement
MAS est définie par un indice poids-taille très imputables à la MAS, car plusieurs facteurs entrent
bas (inférieur de 3 écarts-types (ET) à la médiane en ligne de compte, notamment les systèmes de
indiquée par les normes de croissance de l’OMS),
par un périmètre brachial (PB) inférieur à 115 mm
ou par la présence d’un œdème nutritionnel bilatéral 44 Estimée selon la valeur z du rapport poids-taille des normes de
l’OMS.
(voir encadré 28)42. Des études longitudinales
45 Black, R., et al., 2008, « Maternal and Child Undernutrition: global and
(OMS, 200743) ont démontré que la MAS était regional exposures and health consequences », The Lancet, http://
www.who.int/nutrition/topics/Lancetseries_Undernutrition1.pdf.
46 La MAM est associée à un risque de mortalité inférieur à celui de la
41 UNICEF, OMS et Banque mondiale, 2014, « Joint Child Malnutrition
MAS mais les répercussions globales sont considérables, le nombre
Estimates », data.worldbank.org/child-malnutrition
de cas de MAM étant plus élevé que celui de MAS.
42 Également désigné sous le nom d’œdème bilatéral nutritionnel.
47 Black, R., et al., 2008, « Maternal and Child Undernutrition: global
43 OMS et al., 2007, « Prise en charge communautaire de la malnutrition and regional exposures and health consequences », The Lancet,
aiguë sévère – Déclaration commune », http://www.who.int/maternal_ http://www.who.int/nutrition/topics/Lancetseries_Undernutrition1.
child_adolescent/documents/pdfs/severe_acute_malnutrition_fr.pdf. pdf.

42 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ENCADRÉ 28

Quelques définitions essentielles


Malnutrition chronique (retard de croissance). La malnutrition chronique est une forme de retard de
croissance qui s’étend sur une période prolongée. Une alimentation insuffisante prolongée (y compris un
allaitement maternel insuffisant et de mauvaises pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant)
et/ou des infections à répétition peuvent entraîner un retard de croissance. Pour la mesurer chez les enfants,
on a généralement recours à l’indice nutritionnel taille-âge.
Malnutrition aiguë (émaciation). Également appelée émaciation, la malnutrition aiguë est caractérisée par
une détérioration rapide de l’état nutritionnel sur une courte période. Chez les enfants, on la détecte à l’aide de
l’indice nutritionnel poids-taille ou du PB, ou en cas d’œdème nutritionnel bilatéral. La malnutrition aiguë pré-
sente deux degrés de gravité : la malnutrition aiguë modérée (MAM) et la malnutrition aiguë sévère (MAS).
Sous-nutrition. Elle résulte d’un apport alimentaire insuffisant et/ou d’une mauvaise absorption des nutri-
ments, de pratiques alimentaires et de soins inappropriés ou encore de maladies infectieuses. La sous-nutri-
tion est associée à une insuffisance pondérale, à un retard de croissance, à une malnutrition aiguë ou à des
carences en vitamines et minéraux.
Insuffisance pondérale. Forme de sous-nutrition composite qui comprend certaines caractéristiques de
l’émaciation et/ou du retard de croissance. Chez les enfants, on la détecte au moyen de l’indice nutritionnel
poids/âge.
Malnutrition aiguë sévère (MAS). Chez les enfants âgés de 6 à 59 mois, elle est définie par une valeur z*
de l’indice poids-taille inférieure à -3 écarts-types (ET) aux normes de l’OMS, et/ou la présence d’un œdème
nutritionnel bilatéral, et/ou un PB inférieur à 115 mm.
Malnutrition aiguë modérée (MAM). Chez les enfants âgés de 6 à 59 mois, elle est définie par une valeur
z de l’indice poids-taille égale ou supérieure de -3 ET et inférieure de -2 ET aux normes de l’OMS et/ou par
un PB égal ou supérieur à 115 mm et inférieur à 125 mm.
Prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë (PCMA). Cette approche comprend l’engage-
ment et la mobilisation de la communauté en faveur du dépistage et de l’orientation précoces des cas de
malnutrition aiguë, de la prise en charge (PEC) ambulatoire de la MAS chez les enfants âgés de 6 à 59 mois
sans complications médicales, de la PEC hospitalière de la MAS chez les enfants âgés de 6 à 59 mois avec
complications médicales** et, parfois, la PEC MAM dans cette même tranche d’âge. L’acronyme PCMA
est utilisé pour décrire l’approche lorsque la PEC MAM n’est pas incluse. Parfois désignée sous le nom de
« soins thérapeutiques communautaires ».
Prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë (PCIMA). Autre expression utilisée dans certains
contextes pour désigner les programmes de PCMA dont l’objectif premier est d’intégrer la PEC dans les
systèmes communautaires et les systèmes de santé existants. Peut être utilisée pour souligner cet aspect.
Remarque :*Valeur z : nombre d’ET en deçà ou au-delà de la valeur médiane de référence.
** Les nourrissons de moins de six mois atteints de malnutrition aiguë sont également pris en charge par les services hospitaliers.

rapport, le classement des causes de décès et le par an (Collins, et al., 200650). Quel que soit le
statut sérologique des enfants (Bhutta, 200948). chiffre exact, il est clair que pour réduire la mortalité
Toutefois, ces estimations font généralement état infantile, il est capital de résoudre le problème de la
de 500 000 (Black, et al.49) à deux millions de décès malnutrition aiguë (Bhutta, et al., 200851).

50 Collins, S., et al., 2006, « Management of severe acute


48 Bhutta, Z., 2009, « Addressing severe acute malnutrition malnutrition », The Lancet 368 : 1992-2000, www.chnri.org/
where it matters », The Lancet 374 (9684) : 94-96, http://www. resources/4.%20Research%20Articles/Nutrition/management%20
thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(09)61264-2/ of%20acute%20malnutrition.pdf.
fulltext#article_upsell
51 Bhutta, Z., et al., 2008, « Maternal and Child Undernutrition
49 Black, R., et al., 2008, « Maternal and Child Undernutrition: global and 3:What works? Interventions for maternal and child undernutrition
regional exposures and health consequences », The Lancet, http:// and survival », The Lancet, http://www.who.int/nutrition/topics/
www.who.int/nutrition/topics/Lancetseries_Undernutrition1.pdf. Lancetseries_Undernutrition3.pdf.

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 43


Il est important de souligner que le classement a ensuite permis de réduire considérablement le
anthropométrique de la MAS a subi quelques taux de létalité en cas de traitement dispensé par
modifications ces dernières années, en raison des services spécialisés ou des ONG bénéficiant
notamment du recours accru des pays aux normes de de moyens financiers importants dans le cadre
croissance de l’enfant publiées en 2006 par l’OMS. d’interventions humanitaires. Leurs répercussions
Suite à l’adoption de ces normes, conçues pour sont toutefois restées localisées et la couverture de
être appliquées partout, il était prévu que le nombre ces interventions limitée (Collins, 200756).
de cas de MAS double ou quadruple par rapport à
celui relevé précédemment par le National Center En 2001, une nouvelle approche a été testée en
for Health Statistics (États-Unis), sur la base d’un Éthiopie dans une zone où l’ouverture de centres
dépistage fréquent (OMS/UNICEF, 200952, Seal & de nutrition thérapeutique était jusqu’alors proscrite,
Kerac, 200753). C’est dans cette optique et d’après en raison des forts taux de mortalité observés
la collecte et l’analyse de données ainsi que la par le passé. Les enfants atteints de MAS sans
recherche de consensus du Global Nutrition Cluster complications médicales majeures ont pu alors être
(GNC) qu’en 2009, l’OMS et l’UNICEF ont revu à la traités dans des services ambulatoires, sur des sites
hausse le seuil du PB pour la MAS, qui est passée décentralisés situés à moins d’un jour de marche.
de 110 mm à 115 mm. Cette modification a elle L’engagement des communautés était nécessaire
aussi entraîné une augmentation du nombre de cas. pour détecter précocement les enfants ayant une
Dans les situations d’urgence, cette valeur minimale malnutrition sévère (c’est-à-dire avant que leur état ne
est parfois réévaluée en fonction des circonstances se dégrade au point d’engendrer des complications
et de la présence d’autres services tels que les et de nécessiter des soins hospitaliers), tout comme
programmes de nutrition supplémentaire à l’intention la distribution hebdomadaire d’ATPE spécialement
des enfants modérément malnutris. Avec l’expansion formulés et de médicaments de base, accompagnés
de la PCIMA, la mesure du PB s’est répandue au de consignes simples à l’intention des parents/
point de devenir le principal outil de dépistage de tuteurs. Les ATPE sont des pâtes à base de graisse,
la MAS, principalement en raison de l’importance fortement enrichies, composées d’arachides, de
accordée au dépistage précoce (grandement facilité lait en poudre, d’huile, de sucre et de vitamines/
par cette mesure qui peut être appliquée au niveau de minéraux en poudre, selon une formule conçue dans
la communauté), à l’identification des cas présentant les années 1990 par le chercheur André Briend et
un risque de mortalité plus élevé et à la sensibilisation Nutriset (une société privée fabriquant des produits
des communautés (Myatt, Khara et Collins, 200654). nutritionnels pour l’aide humanitaire), équivalant
au F100 (régime lacté recommandé par l’OMS
Historique de la prise en charge de la MAS pour le traitement hospitalier de la MAS). Cette
Autrefois, seules les approches hospitalières reposant démarche s’est avérée efficace, permettant de traiter
sur des protocoles cliniques et nutritionnels intensifs beaucoup plus de patients qu’auparavant (Collins
permettaient un traitement en bonne et due forme de et Sadler, 200257). Une approche plus globale de
la MAS, dispensé par des professionnels de la santé la PCIMA a ainsi vu le jour, admettant l’orientation
hautement qualifiés55. L’évolution de ces protocoles et le traitement des cas complexes de MAS par
les services hospitaliers (soit moins de 10 % du
52 OMS, « Normes de croissance OMS et identification de la nombre de cas dans les programmes de dépistage
malnutrition aiguë sévère chez l’enfant. Déclaration commune
de l’Organisation mondiale de la Santé et du Fonds des Nations
efficace) et misant dans certains cas, en fonction du
Unies pour l’enfance », http://www.who.int/nutrition/publications/ contexte et des ressources, sur des programmes de
severemalnutrition/9789241598163/fr.
nutrition supplémentaire ciblés pour traiter la MAM.
53 Seal, A. et Kerac, M., 2007, « Operational implications of using
2006 World Health Organization growth standards in nutrition En marge de ces évolutions, de nouvelles méthodes
programmes: secondary data analysis », http://www.ncbi.nlm.nih. ont été mises au point pour cartographier de manière
gov/pmc/articles/PMC1847893/pdf/bmj-334-7596-res-00733-el.pdf.
54 Myatt, M., Khara, T., et Collins, S., 2006, « A review of methods to
detect cases of severely malnourished children in the community for 56 Collins, S., 2006, « Treating Severe Acute Malnutrition Seriously »,
their admission into community-based therapeutic care programs », http://adc.bmj.com/content/92/5/453.
http://www.who.int/nutrition/publications/severemalnutrition/
57 Collins, S., et Sadler, K., 2002, « Outpatient care for severely malnour-
FNB_0379-5721_A_review.pdf.
ished children in emergency relief programmes: a retrospective cohort
55 Protocoles de l’OMS, 1999 (OMS, 1999), mis à jour par la suite dans study », The Lancet, http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/
le cadre du programme de formation de l’OMS en 2002 (OMS, 2002). PIIS0140-6736(02)11770-3/fulltext#article_upsell.

44 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


précise la couverture du programme et en repérer écourtant les délais de livraison et en contribuant
les obstacles (voir annexe C, Fiche d’information sur à l’économie du pays. Dans un premier temps, en
l’évaluation directe de la couverture). raison d’un brevet déposé par Nutriset (entreprise
à l’origine de la conception du produit et principal
Forte de ces premiers succès, l’approche producteur d’ATPE) pour ses aliments thérapeutiques
communautaire a été adoptée par un certain nombre de marque Plumpy’nut®, seuls les producteurs
d’ONG travaillant dans des situations d’urgence en franchisés étaient autorisés à les fabriquer quoique
Afrique, avec le soutien plus ou moins important des soumis à certaines conditions quant aux achats des
gouvernements nationaux. En 2007, après examen ingrédients, au volume de production et aux marchés
des résultats obtenus au cours des sept années potentiels. Cependant, la pression internationale
précédentes (Collins, et al., 200658) et du travail exercée ces dernières années par des organismes,
réalisé dans le cadre de programmes similaires des médias et des journalistes réputés a mis en
(soins à domicile, soins ambulatoires) (Collins, et al., avant le fait que l’approvisionnement rapide et
200559), les Nations Unies ont entériné l’approche suffisant en ATPE constituait un impératif humanitaire.
communautaire de la PEC MAS et rédigé une Ce plaidoyer a abouti à un assouplissement des
déclaration commune60. Grâce à cette approche, il restrictions de production et à la signature d’accords
est désormais possible d’atteindre une couverture d’utilisation avec les producteurs locaux pour qu’ils
de plus de 70 %, tout en maintenant aisément des puissent reproduire la formule des Plumpy’nut® sans
taux de guérison et de mortalité conformes aux contrainte. À ce jour, pourtant, en raison du prix
standards Sphère de l’intervention humanitaire61. Son élevé de certains ingrédients (notamment le lait en
approbation à l’échelle mondiale a ouvert la voie à son poudre), de la nécessité d’importer des matières
expansion : les spécialistes de la nutrition, notamment premières et des matériaux de conditionnement,
les organismes internationaux et les donateurs, ont des frais d’importation/de douane imposés par le
abouti à un consensus quant à la meilleure approche gouvernement, et de la difficulté pour les usines de
à mettre en œuvre pour traiter la MAS. Elle a petite taille de parvenir à des économies d’échelle, les
également permis aux gouvernements de commencer ATPE produits localement demeurent plus onéreux
à adapter leurs directives nationales, ainsi que de que ceux commercialisés par Nutriset. Néanmoins,
créer et de généraliser des programmes nationaux grâce à la réduction des frais et des temps de
de PCIMA, souvent avec le soutien de l’UNICEF. Tout transport, il est possible de réaliser des économies
ceci a favorisé un changement d’optique concernant considérables, sans compter les répercussions
la PCIMA, désormais vue comment une activité positives de cette activité sur l’économie locale,
courante et essentielle au sein du système de santé. notamment en termes d’emploi et de renforcement
des capacités.
Parallèlement, une attention accrue a été accordée
à la diversification des fournisseurs d’ATPE et à leur Initiatives mondiales et inclusion de la prise en
production au niveau local. L’on avait tout d’abord charge de la MAS
espéré que le fait de produire des ATPE localement Depuis que les organismes des Nations Unies ont
réduirait leur coût et les frais de transport, tout en entériné la PCIMA en 2007, le problème de la MAS,
de la mortalité qu’elle entraîne et de sa prise en
charge est de plus en plus pris en compte au niveau
58 Collins, S., et al., 2006, « Management of severe acute international. La série The Lancet a mis en exergue
malnutrition », The Lancet 368 : 1992-2000, www.chnri.org/
resources/4.%20Research%20Articles/Nutrition/management%20 le fort taux de mortalité associé à la MAS, insistant
of%20acute%20malnutrition.pdf. ainsi sur la priorité à donner à sa prise en charge,
59 Collins, et al., 2005, « Key Issues in the Success of Community-
ce qui a attiré encore davantage l’attention sur les
based Management of Severe Malnutrition », http://www.who.
int/nutrition/publications/severemalnutrition/FNB_0379-5721_Key_ programmes œuvrant dans ce domaine.
issues.pdf.
60 OMS, et al., 2007, « Prise en charge communautaire de la
malnutrition aigüe sévère », http://www.unicef.org/french/ L’initiative REACH (Renewed Efforts Against Child
publications/files/Prise_en_charge_communautaire_de_la_ Hunger) est une approche dirigée par les pays,
malnutrition_aigue_severe.pdf.
qui vise à renforcer les interventions et à en amé-
61 Taux de guérison > 75 %, taux d’abandon < 15 %, taux de décès
< 10 %, Projet Sphère, 2011. liorer l’efficacité grâce à l’action coordonnée des

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 45


organismes des Nations Unies, de la société civile, des priorités de développement et que les donateurs et
des donateurs et du secteur privé, sous la direction les pays en développement ont sérieusement sous-es-
des gouvernements nationaux (l’UNICEF en est l’un timé la PEC MAS. Suite à cela, un partenariat mondial
des partenaires fondateurs). Elle cible les pays où la (comptant 102 membres65) a vu le jour pour prendre des
sous-nutrition est très répandue chez les enfants et mesures collectives urgentes en matière de nutrition.
les mères, en vue d’y accélérer la mise à l’échelle
des interventions alimentaires et nutritionnelles. Le mouvement SUN repose sur l’idée collective que
Ce partenariat a pour vocation de regrouper les les pays sont en mesure d’accroître efficacement
domaines de la nutrition infantile, de la sécurité la sécurité nutritionnelle de leur population s’ils
alimentaire, de la santé et des soins au sein d’une élaborent et mettent en œuvre leurs propres plans.
même approche stratégique durable, et fournit des Il a donné lieu à la création d’un cadre d’action
facilitateurs qui contribuent à renforcer les capacités commun pour la nutrition axé sur les interventions
des interlocuteurs gouvernementaux et à mettre en multisectorielles, les résultats à l’échelle du pays, le
place des structures pour améliorer la gouvernance renforcement d’interventions majeures de prévention
et la gestion de la nutrition. Le partenariat REACH et de traitement de la sous-nutrition qui soient
peut clairement favoriser l’instauration d’un envi- économiques et basées sur des données factuelles,
ronnement favorable à la PEC MAS et à son expan- et le renforcement de l’appui aux programmes
sion, qui est l’une des cinq interventions majeures et capacités du pays en matière de nutrition. En
qu’il préconise62. novembre 2014, des responsables de 54 pays
avaient déjà annoncé publiquement leur engagement
Dans son étude intitulée « Scaling-Up Nutrition: en faveur de la lutte contre la sous-nutrition en lui
What will it cost? » (Horton, et al., 2010)63, qui octroyant une place centrale dans les politiques
s’appuie sur le travail de la série publiée par The de développement66. Cet engagement politique a
Lancet, la Banque mondiale classe la PEC MAS parmi été étayé par des objectifs ambitieux et des cibles
ses 13 interventions nutritionnelles les plus rentables. spécifiques, ainsi que par la conception ou la révision
La PCIMA constitue la deuxième étape du processus de plans nationaux de mise à l’échelle, associant des
d’expansion proposé, en raison des enjeux liés aux stratégies de développement sensibles à la nutrition
coûts et aux capacités. Les décisions de ce type à des interventions spécifiques à la nutrition.
doivent être prises dans le pays, en fonction des
résultats de l’évaluation des capacités locales. Prise en charge de la MAS au sein des structures,
systèmes et programmes nationaux
Cette même liste d’interventions prioritaires pour la Pour l’UNICEF et les autres organismes promouvant
mise à l’échelle a été reprise par le Mouvement SUN le renforcement des capacités de PEC MAS, il est
(Renforcement de la nutrition)64, suite à des études de essentiel d’épauler les ministères de la santé afin
terrain qui ont révélé que leur mise en œuvre intégrale d’intégrer cette PEC dans les soins pédiatriques de
permettrait d’éviter un million de décès par an. Ce routine et d’en assurer la supervision et le suivi dans
mouvement est né des préoccupations exprimées par les structures et systèmes de santé nationaux (voir
les auteurs de la série de The Lancet sur la nutrition définitions de l’encadré 29). Plusieurs évaluations
de la mère et de l’enfant, qui ont insisté sur le fait que et ateliers nationaux et régionaux ont fait état des
la nutrition est généralement reléguée au second plan progrès accomplis et des enseignements tirés de
l’intégration et de la mise à l’échelle de la PEC MAS
62 Les autres sont : améliorer les pratiques d’alimentation (FANTA/ENN, 200867, Grellety, Schwartz et Rizzi,
du nourrisson et du jeune enfant ; accroître l’apport de
micronutriments ; améliorer l’hygiène et la lutte contre les parasites ;
renforcer la disponibilité et l’accessibilité des denrées alimentaires.
Pour en savoir plus, consulter : http://www.reachpartnership. 65 Dont les Nations Unies, des organismes multilatéraux et
org/c/document_library/get_file?uuid=5e744fdf-4eb2-4424-9b33- bilatéraux, ainsi que des fondations, des gouvernements de pays
5478392aec3f&groupId=94591. en développement, des organisations de la société civile, des
chercheurs et des représentants du secteur privé.
63 Horton, S., et al., 2010, « Scaling Up Nutrition, What
will it Cost? » http://siteresources.worldbank.org/ 66 http://scalingupnutrition.org/fr/.
HEALTHNUTRITIONANDPOPULATION/Resources/Peer-Reviewed-
67 FANTA et ENN, 2008, atelier international sur l’intégration de
Publications/ScalingUpNutrition.pdf.
la PCMA, http://www.ennonline.net/ourwork/othermeetings/
64 http://scalingupnutrition.org/fr/. cmamintegration2008.

46 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


201068, FANTA, 201169, ENN, 2012a70, UNICEF, ENCADRÉ 29
WCAR, 201071).

Cinq évaluations de la PCIMA réalisées à l’échelle Définitions : services de santé intégrés


et PEC intégrée de la MAS
nationale par l’UNICEF en Éthiopie, au Kenya, au
Népal, au Pakistan et au Tchad sont venues compléter Services de santé intégrés :
ces études. Fin 2011, un atelier international organisé • PEC aux différents échelons du système de
en Éthiopie a accueilli des représentants de 22 pays santé permettant aux patients de recevoir des
venus faire part de leurs expériences en matière de soins préventifs et curatifs continus, adaptés
à leurs besoins au fil du temps (OMS).
mise à l’échelle de la PCIMA72.
• Organisation et gestion des services de
santé permettant aux patients de recevoir
Plusieurs constatations tirées de cette conférence
rapidement et facilement des soins adaptés,
méritent d’être soulignées :
rentables et efficaces (OMS).

• La mise à l’échelle demande du temps, un PEC intégrée de la MAS :


engagement politique et un financement fiable.
• Il s’agit de l’un des services de santé de base
Gérer la MAS au niveau national, dans le cadre de
auquel les enfants ont accès.
programmes de santé réguliers, requiert du temps,
• Elle fait partie intégrante d’un ensemble plus
un soutien politique, un financement continu
large d’interventions nutritionnelles (ANJE,
et d’aider les systèmes de santé publique, déjà
supplémentation en micronutriments, etc.).
souvent en difficulté.
• Elle s’inscrit dans une approche multisecto-
rielle ciblant les déterminants de la sous-
• Les modèles de réussite ne peuvent pas être nutrition.
reproduits en l’état. Pour intégrer la PEC MAS au
Note : ENN, 2012a, « Government experiences of scale-up
sein des structures et systèmes existants, il faut of Community-based Management of Acute Malnutrition
impérativement tenir compte de la composition (CMAM): A synthesis of lessons », www.cmamforum.
org/Pool/Ressources/PCMA-Conference-Synthesis,-Addis,-
des systèmes de santé nationaux et des besoins ENN-2012.pdf.
spécifiques du pays en matière de traitement de la
MAS (pour savoir notamment où situer les points
d’entrée, à quel niveau proposer les prestations de
services, etc.). Les goulots d’étranglement et les
solutions potentielles doivent aussi être identifiés
68 Grellety,Y., Schwartz, H., et Rizzi, D., 2010, « Révision et Evaluation : localement.
Prise en Charge de la Malnutrition Aiguë », http://fr.cmamforum.
org/Pool/Resources/WEST-AFRICA-REGIONAL-Evaluation-
Fran%C3%A7ais-Nov2011-UNICEF-WCARO(1).pdf. • Les retours d’expériences précédentes peuvent
69 Deconinck, H., et al., 2011, « Revue de la mise en œuvre du s’avérer très utiles. La mise à l’échelle de la PEC
programme de prise en charge à base communautaire de la
malnutrition aiguë en Afrique de l’Ouest - Rapport récapitulatif », MAS et son intégration au sein des programmes
http://fr.cmamforum.org/Pool/Resources/Revue-de-PCMA-Afrique- de santé doivent tirer parti des expériences
de-l%27Ouest-FANTA2-2011.pdf.
positives de financement et de mise à l’échelle
70 ENN, 2012a, conférence 2011 sur l’expérience des gouvernements
en matière d’élargissement de la prise en charge communautaire de d’autres services de santé (p. ex., le traitement
la malnutrition aiguë (PCMA) et enseignements pour le Mouvement
SUN (Renforcement de la nutrition), http://www.ennonline.net/
du paludisme), une possibilité encore largement
ourwork/ennmeetings/cmamconference2011. inexploitée.
71 UNICEF et WCAR, 2010, « Compte rendu de l’atelier pour
harmoniser les critères de suivi et d’évaluation du traitement de la
malnutrition aiguë en Afrique de l’Ouest et du Centre », http://files. • La prise en charge de la MAS sera plus efficace
ennonline.net/attachments/1203/rapport-suivi-et-evaluation-afrique- si elle s’inscrit dans le cadre d’un continuum
de-l’ouest-et-du-centre-dakar-decembre-2010-vf.pdf.
de services de nutrition. La PEC MAS doit faire
72 Les pays représentés à la conférence étaient l’Éthiopie, le Ghana,
le Kenya, la Malawi, le Mozambique, le Niger, le Pakistan, la Sierra partie intégrante des interventions nutritionnelles
Leone et la Somalie. Les 12 autres participants étaient l’Afghanistan,
le Bangladesh, le Cambodge, le Libéria, le Népal, le Nigéria,
organisées au sein du système de santé, mais
l’Ouganda, la République du Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie, aussi au niveau de la communauté et/ou par
la Zambie et le Zimbabwe.
les ONG. Le document d’orientation décrit de

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 47


manière plus précise quelques méthodes, mais en
ENCADRÉ 30
règle générale, la PEC MAS constitue un maillon
d’autres interventions de santé et de nutrition, un Interventions stratégiques pour la
point d’entrée vers celles-ci, ou un moyen de les PEC MAS dans le cadre des Principaux
consolider. En particulier, l’intégration de la PEC engagements de l’UNICEF pour les
MAS dans un programme d’ANJE permet de fournir enfants dans l’Action humanitaire
un continuum de soins aux nourrissons et aux Préparation
jeunes enfants atteints de malnutrition aiguë, et de • Définir des directives intégrées de PEC de la
situer l’approche dans un cadre de prévention (voir malnutrition aiguë.
annexe E pour plus d’informations sur l’ANJE). • Évaluer la couverture des services de PEC
MAS et établir un stock d’urgence et un plan
L’intégration de la PEC MAS dans les politiques nutri- de distribution.
tionnelles est un gage de progrès, mais ne garantit pas • Recenser les capacités et les outils de
pour autant la mise en œuvre effective d’une approche communication communautaires afin de
intégrée, qui requiert en outre une coordination efficace repérer les plus efficaces pour diffuser des
et certaines capacités sur le plan opérationnel. La mise informations sur la nutrition.
en place d’un continuum de services de nutrition doit Intervention
par conséquent être prise en compte aux stades d’éva- • Soutenir le renforcement des capacités pour
la PEC MAS dans les communautés et les
luation, de conception et de planification, et durant
établissements de santé.
l’analyse des obstacles et des goulots d’étranglement.
• Assurer le lancement et le soutien de
programmes de nutrition thérapeutique requis
Politiques, rôle et partenariats de pour subvenir aux besoins de la population, le
cas échéant.
l’UNICEF
• Créer et appuyer des mécanismes de
Politique de l’UNICEF relative à la prise en charge
mobilisation communautaire et des systèmes
de la MAS
de dépistage et d’orientation des cas de
L’UNICEF a manifesté sa volonté de soutenir la malnutrition aiguë.
PEC MAS dans les situations d’urgence dans Relèvement précoce
ses Principaux engagements pour les enfants • En l’absence de politiques, stratégies et
dans l’Action humanitaire73 (2010), qui incluent un directives nationales pour une PEC MAS
volet nutrition (voir encadré 30). La PEC MAS est durable, lancer le débat à ce sujet.
également soutenue par l’approche de l’UNICEF • Prévoir le suivi régulier des données relatives
relative à l’action humanitaire, qui souligne aux programmes de PEC de la malnutrition
l’importance d’accroître la couverture (l’un des afin d’étayer les procédures d’introduction,
piliers de la PCIMA) et d’améliorer l’environnement de renforcement et/ou d’adaptation des
stratégique et la réduction des risques en soutenant Systèmes d’Information Nutritionnel.
les capacités et les systèmes nationaux. L’approche
de l’UNICEF relative à la réduction des risques de
catastrophe74 présente un objectif à plus long terme, son plan stratégique 2014-2017 et dans les directives
consistant à renforcer les capacités nationales pour la du Mouvement SUN, ou est inclut le traitement de la
mise à l’échelle de la PEC MAS. MAS (voir encadré 31). Le plan stratégique 2014-2017
mise sur une approche intégrée pour les programmes
L’UNICEF a exprimé son engagement à l’égard de la de nutrition, associant interventions spécifiques à
PEC MAS dans des contextes de non-urgence dans la nutrition et approches sensibles à la nutrition, en
ciblant les populations les plus défavorisées. L’accent
73 UNICEF, Principaux engagements pour les enfants dans est mis sur les 1 000 premiers jours de vie de l’en-
l’Action humanitaire, 2010, www.unicef.org/french/publications/ fant, qui sont les plus cruciaux pour répondre à ses
index_21835.html.
besoins nutritionnels et prévenir les conséquences
74 UNICEF, 2011, « Disaster Risk Reduction Programme Guidance
Note », https://intranet.unicef.org/Emops/EMOPSSite.nsf/root/ de l’émaciation et du retard de croissance à court et
Page0502.
à long terme. L’UNICEF encourage la mise à l’échelle

48 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


des interventions nutritionnelles (p. ex., les activités de
ENCADRÉ 31
prévention et de PEC MAS au niveau communautaire)
dans le cadre du Mouvement SUN. Le nouveau plan PEC MAS dans le plan stratégique 
stratégique envisage de poursuivre la mise à l’échelle 2014-2017 de l’UNICEF
et l’intégration de la PEC MAS au sein des services Impact du programme : réalisation des droits
de santé réguliers et opte pour une mise en œuvre de tous les enfants, notamment des plus
horizontale intégrée dans les programmes et systèmes défavorisés.
nationaux. Pour garantir la pérennité des programmes, Objectif 4 : indicateurs de résultats nutritionnels :
il souligne également le besoin de soutenir le travail disponibilité et utilisation améliorées du soutien
effectué à l’échelon central en adoptant des approches nutritionnel et de meilleures pratiques en matière
de nutrition et de soins.
intégrées et participatives de sensibilisation et de mobi-
lisation communautaire. Les partenariats stratégiques Accomplissements :
mondiaux relatifs aux programmes de PEC MAS (y • Renforcement du soutien aux enfants,
compris la collaboration avec l’OMS et le PAM) sont familles et communautés pour de meilleures
pratiques en matière de nutrition et de soins.
également considérés comme indispensables pour
garantir une assistance technique durable. • Renforcement des capacités nationales
pour assurer l’accès aux interventions
nutritionnelles.
Rôle à l’échelle nationale et internationale
• Renforcement de l’engagement politique, de
L’UNICEF a joué un rôle majeur à l’échelle mondiale
la responsabilité et des capacités nationales
en ce qui concerne l’approbation initale, avec les
pour légiférer, planifier et budgétiser la mise à
autres organismes des Nations Unies, de l’approche l’échelle des interventions nutritionnelles.
communautaire de la PEC MAS. L’organisation a
• Renforcement des capacités nationales et de
également participé à l’élaboration de documents et la prestation de services pour protéger l’état
d’orientations mondiales sur le sujet, tout en appuyant nutritionnel des filles, des garçons et des
l’introduction et la mise à l’échelle de l’approche dans femmes dans les crises humanitaires.
un certain nombre de pays. • Renforcement des capacités des
gouvernements et des partenaires, en leur
Depuis 2008–2009, afin de répondre à l’expansion qualité de garants des droits, à veiller à
rapide de l’approche et au manque d’informations identifier et répondre aux défis spécifiques
centralisées à ce sujet, l’UNICEF a entrepris d’évaluer relatifs à la protection des droits de l’homme
l’état d’avancement de la PEC MAS dans le monde et de l’égalité des sexes dans le cadre de la
nutrition.
(voir page 51). Au terme de la première phase de ce
projet, il a été conclu que le système de collecte des • Renforcement des capacités à l’échelle
mondiale et régionale pour accélérer les
données présentait des lacunes et des contraintes
progrès en matière de nutrition infantile.
considérables, en dépit des nombreuses données
utiles fournies par les bureaux de pays de l’UNICEF.
Cet exercice a souligné le besoin de créer un système
d’information fiable et bien structuré pour contrôler l’approvisionnement et le transport des ATPE) et a
l’avancement de la mise à l’échelle de la PCIMA et grandement contribué à la mise au point de normes
guider la mise à disposition des ressources en vue de qualité pour la production des ATPE, à l’instauration
d’améliorer la qualité des programmes. L’UNICEF a de procédures d’inspection des sites de production
endossé ce rôle majeur, qui repose sur la collaboration et à la diversification des producteurs mondiaux (voir
entre les bureaux régionaux et de pays et le siège. page 60). L’UNICEF est également l’un des principaux
membres du comité de pilotage du Forum PCMA
En partenariat avec l’OMS, l’UNICEF a coordonné (voir page 54) et a contribué à la conception et au
des formations sur les soins hospitaliers et l’approche lancement de ce forum.
communautaire, tout en jouant le rôle de médiateur
dans la question du brevet des ATPE. L’organisation Au niveau national, l’UNICEF soutient la PEC MAS
a également octroyé des fonds importants aux du point de vue programmatique. Ce soutien, aussi
pays pour soutenir la PEC MAS (notamment bien technique que matériel (approvisionnement,

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 49


équipement, ressources financières, p. ex.), est axé notamment pour le suivi, les mécanismes d’orientation
sur le renforcement des capacités des structures ou la mobilisation communautaire.
et services publics de PEC MAS ou, en l’absence
de gouvernement, d’autres structures locales. Il En revanche, dans les pays où il est parfois difficile
est assuré de façon directe ou par le biais d’ONG d’accéder aux communautés (comme en Somalie
partenaires et de consultants. L’UNICEF apporte son et au Soudan), le fait de travailler avec des ONG
aide dans les zones et aux moments opportuns, en locales ou nationales peut aider les structures
tenant compte des directives gouvernementales. communautaires à mieux assimiler la PCIMA.

Cela s’avère particulièrement important dans les situa- Il est important de nouer des partenariats avec des
tions d’urgence, où l’UNICEF doit trouver un juste institutions nationales, telles que des universités, des
équilibre entre, d’une part, son mandat de chef de associations pédiatriques, des centres de formation et
file et de partenaire du gouvernement pour la mise à des écoles de médecine pour préserver le lien entre
l’échelle de la PCIMA et, d’autre part, ses obligations composantes ambulatoires et hospitalières, mais
au titre des Principaux engagements pour les enfants aussi pour assurer une mise à l’échelle et une prise
dans l’Action humanitaire, afin de garantir une PEC en main durables. Ces derniers points sont essentiels
efficace de la MAS chez les populations touchées. pour garantir une mise en œuvre efficace au niveau
L’UNICEF a été le principal médiateur entre les ONG communautaire et pour faciliter l’intégration de la PEC
et les gouvernements, en particulier pour veiller à ce MAS dans les formations initiales.
que ces derniers conservent ou prennent la direction
du programme national (en s’assurant, par exemple, À l’échelle nationale et mondiale, l’UNICEF s’efforce
que les directives sont respectées et les informations de conserver son indépendance vis-à-vis de ses
partagées) tout en aidant les ONG à faire face à la fournisseurs ; c’est pourquoi il ne promeut aucun
hausse soudaine de la demande de ces services. partenariat spécifique avec les producteurs d’ATPE,
même pour leur production locale.
Partenariats pour la prise en charge de la MAS
Le renforcement des capacités de PEC MAS des L’UNICEF entretient un certain nombre de partenariats
gouvernements exige un soutien important : les au niveau mondial pour la PEC MAS. L’organisation,
ONG internationales et locales, ainsi que les insti- en tant que membre du Groupe consultatif stra-
tutions universitaires, ont souvent un rôle majeur à tégique, est en effet un partenaire majeur du Global
jouer en ce sens. Nutrition Cluster. L’UNICEF a également fait partie de
l’équipe spéciale sur la MAM sous l’égide du GNC et
Dernièrement, l’UNICEF tend à travailler avec des ONG participe actuellement aux initiatives du GNC visant à
partenaires moins nombreuses, mais plus importan- harmoniser les interventions nutritionnelles d’urgence.
tes, intervenant dans un périmètre géographique et L’UNICEF et l’OMS co-président l’équipe spéciale sur
programmatique plus large. La PEC MAS recoupe les l’intégration, qui a pour vocation de soutenir l’inclusion
domaines de la nutrition, de la santé et du VIH : les de la PEC MAS au sein des systèmes de santé. Par
programmes communautaires doivent donc bénéficier ailleurs, l’UNICEF collabore étroitement avec le PAM
du soutien de partenaires expérimentés ayant une et l’OMS sur la prise en charge de la malnutrition
perspective nationale et capables d’intervenir dans aiguë. Le tableau 3 présente un extrait de l’annexe
plusieurs secteurs. Les ONG internationales sont de technique du mémorandum d’accord signé entre
plus en plus souvent appelées à apporter leur soutien à le PAM et l’UNICEF, modifié en 2011 afin de mieux
l’échelle nationale plutôt que dans un ou deux districts définir les responsabilités des deux organismes.
seulement. Cet appui concerne des domaines variés : L’UNICEF a récemment conclu avec le HCR
renforcement des capacités des institutions natio- un mémorandum d’accord relatif aux orientations
nales pour assurer la formation initiale et continue à la techniques et aux domaines de coopération75.
PCIMA ; soutien des systèmes de suivi et de supervi-
sion de la qualité du programme (notamment de suivi 75 À l’heure où ce document est rédigé, l’annexe technique sur la
nutrition du mémorandum d’accord entre le PAM et l’UNICEF, et le
de la couverture) ; mise à l’essai de nouvelles idées et mémorandum d’accord entre l’UNICEF et le HCR n’ont pas encore
techniques pour supprimer les goulots d’étranglement, été publiés en ligne mais sont disponibles sur demande.

50 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


L’UNICEF travaille en partenariat avec le Center for MAS76 dont quelques-unes des conclusions sont
Disease Control and Prevention (États-Unis) pour résumées ci-dessous.
l’apport d’un soutien épidémiologique à la recherche
opérationnelle, ainsi que pour l’analyse des données Élaboration de programmes
sur la situation nutritionnelle. La Section de la nutrition En 2005, neuf pays déclaraient avoir commencé la
du siège de l’UNICEF a également travaillé avec Valid PEC MAS de manière limitée à différents niveaux,
International, Action contre la faim/ACF International la plupart du temps dans le cadre d’interventions
(ACF) et le Coverage Monitoring Network (CMN) d’urgence77. La mise en œuvre de cette approche
pour améliorer la qualité et la fréquence du recueil de s’est ensuite considérablement répandue entre
données sur la PEC MAS. L’UNICEF dispose désormais 2005 et 2008 (67 pays fin 201378). Bien que les
d’une base de données en ligne (baptisée Nutridash),
mise à jour une fois par an, pour centraliser et analyser 76 Cet examen consistait en un questionnaire reposant sur le cadre de
l’OMS relatif aux systèmes de santé et couvrant des informations
les tendances et les progrès relatifs à la PEC MAS. En qualitatives (contexte et informations générales du programme
2014, Nutridash a été élargie pour inclure également de PCMA ; politique, financement et coordination ; formation
et renforcement des capacités ; médicaments et fournitures
des données sur l’ANJE et les micronutriments, en thérapeutiques) et quantitatives (nombres de cas ; prévalence ;
plus des données concernant la PEC MAS. accès et couverture ; indicateurs de résultats). Ce questionnaire
a été envoyé à 77 pays, sélectionnés suite aux commandes de
fournitures thérapeutiques passées ou aux recommandations
de responsables régionaux. Les conclusions complètes sont

Progression mondiale de la mise à disponibles en ligne sur : https://intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/


e59d3405e8ee2cb9852567460068fae4/a0d7bc73a4211ec985257a7
l’échelle de la prise en charge de la e004c8312?OpenDocument et www.ennonline.net/fex/41/global.

MAS 77 Bangladesh, Éthiopie, Haïti, Malawi, Niger, Ouganda, Soudan du


Sud, République de Soudan et Zambie.
En 2009-2010, l’UNICEF a entrepris de dresser 78 À noter qu’au moins huit autres pays n’ont pas communiqué de
un état des lieux (mis à jour en 2011) de la mise à données au système NutriDash mais disposent de programmes
locaux de PEC MAS (comme en témoignent des données
l’échelle de la PCIMA, axé sur le traitement de la antérieures).


TABLEAU 3 Mémorandum d’accord entre l’UNICEF et le PAM (2011) :
extrait de l’annexe technique sur la nutrition
Domaine du Action et principes
programme Engagements du PAM Engagements de l’UNICEF communs
Prise en charge Se procurer des aliments Prendre en charge l’appui et la Aider les gouvernements à
de la MAS pour les patients en coordination des programmes adopter des protocoles de
cours de rétablissement de nutrition thérapeutique et traitement de la MAS en
L’UNICEF
(programme de nutrition des interventions dans les collaboration avec l’OMS.
assurera la
thérapeutique) et pour les communautés et les établisse-
coordination et Étudier les possibilités
familles des enfants atteints ments de santé.
le soutien des de production d’aliments
de MAS.
programmes Mobiliser les ressources et thérapeutiques à l’échelle
de traitement Si l’UNICEF n’est pas en garantir la disponibilité des locale et la promouvoir.
qui suivent les mesure d’appuyer les ATPE et des autres fournitu- Chercher des synergies
protocoles établis programmes de nutrition res et produits requis pour le entre les programmes pour
et approuvés thérapeutique, le PAM peut traitement de la MAS chez les mobiliser et dépister les
par les Nations apporter son soutien, après enfants. enfants et leur administrer
Unies, tels que la discussion avec l’UNICEF Soutenir la formation du per- un traitement approprié,
PCIMA. au niveau du pays. Si sonnel de santé sur la MAS. en collaboration avec les
aucune entente n’est partenaires.
possible, il faudra conclure Si le PAM n’est pas en mesure
des accords au niveau d’assurer les programmes Veiller à assurer une
régional ou du siège. de nutrition supplémentaire, formation commune du
l’UNICEF peut s’en charger personnel sur la PEC MAS.
après accord avec le PAM au
niveau du pays. Si aucune
entente n’est possible, il faudra
conclure des accords au niveau
régional ou du siège.

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 51


données concernant le nombre de cas traités étaient adopté l’approche, et en procurait la totalité dans
incomplètes, les travaux de cartographie de l’UNICEF 43 % d’entre eux80. La production locale certifiée/
révélaient qu’un million d’enfants avaient bénéficié agréée d’ATPE (voir page 60) était opérationnelle dans
d’un traitement en 200979 et près de 2,9 millions huit pays fin 201181 et treize en 2012 (lancement au
en 2013. Cette hausse des admissions est due à Burkina Faso, en Haïti, en Ouganda, en Sierra Leone
l’augmentation du nombre de pays ayant adopté et au Soudan) (voir figure 5).
cette approche, ainsi qu’à une mise à l’échelle
des programmes existants et à l’amélioration des Évaluation et enseignements tirés
systèmes de rapport. Plus de la moitié des pays Près de la moitié des pays étudiés en 2011 ont réa-
l’ayant mise en œuvre possèdent des politiques lisé une enquête sur la PEC MAS au cours des trois
nutritionnelles nationales qui prévoient la prise en dernières années, notamment ceux concernés par
charge communautaire de la malnutrition aiguë. l’examen mené dans dix pays d’Afrique de l’Ouest.
Les pays qui n’ont pas encore adopté de politique L’UNICEF a, pour sa part, réalisé cinq autres évalua-
nationale en matière de PCIMA supportent une tions nationales (en Éthiopie, au Kenya, au Népal,
grande partie de la charge mondiale de MAS. au Pakistan et au Tchad)82, tandis que FANTA en a
effectué quatre autres (au Burkina Faso, au Mali, en
Dans au moins la moitié des pays étudiés, des Mauritanie et au Niger83). En outre, de nombreux pays
progrès ont été relevés en matière d’intégration de la disposent d’un groupe de travail technique ou d’une
PCIMA dans les soins de santé primaires, notamment équipe spéciale sur la PEC MAS qui fait office de lieu
l’ajout de la mesure du PB pour détecter la MAS d’échange. Par ailleurs, plusieurs ateliers nationaux
(dans les services de prise en charge intégrée des ont été organisés afin de recueillir et partager les
maladies de l’enfant) et le rapprochement avec les retours d’expériences des programmes. Bien que la
programmes d’ANJE et de lutte contre le VIH/SIDA. majorité des informations ne franchisse pas les fron-
Toutefois, des pays ont insisté sur le fossé existant tières nationales, il est possible de consulter les rap-
entre le concept d’intégration tel que défini dans les ports de certains de ces examens et ateliers sur les
politiques et documents d’orientation, et les activités sites de l’Emergency Nutrition Network (ENN)84, de
réelles menées par les centres de santé. l’initiative FANTA II85 et du Forum PCMA86. Désormais,
les pays essaient d’évaluer la couverture thérapeu-
En 2011, plus de la moitié des pays s’étaient fixé un tique au niveau régional et national à l’aide des nou-
objectif de mise en œuvre de la PCIMA à l’échelle velles techniques d’évaluation de la couverture mises
nationale. Parmi les principaux obstacles à la mise à leur disposition (voir annexe C).
à l’échelle énoncés figuraient le manque de volonté
politique, de ressources financières et de capacités en
matière de ressources humaines, une qualité insuf-
fisante de la mise en œuvre même à petite échelle,
80 Deconinck, H., et al., 2011, « Revue de la mise en œuvre du
des carences dans le suivi et le reporting, et des dif- programme de prise en charge à base communautaire de la
ficultés à intégrer le programme dans les systèmes malnutrition aiguë en Afrique de l’Ouest - Rapport récapitulatif »,
http://fr.cmamforum.org/Pool/Resources/Revue-de-PCMA-Afrique-
existants, à maintenir la chaîne d’approvisionnement de-l%27Ouest-FANTA2-2011.pdf.
et à évaluer la progression de la couverture. 81 République démocratique du Congo, Éthiopie (deux sites de
production), Kenya, Madagascar, Mozambique, Malawi (deux sites),
Niger et République-Unie de Tanzanie.
Approvisionnement 82 UNICEF, 2013b, « Global Evaluation of Community Management of
L’état des lieux a mis en avant le rôle primordial de Acute Malnutrition (CMAM): Global Synthesis Report », 2013, www.
unicef.org/evaldatabase/index_69843.html.
l’UNICEF dans la chaîne d’approvisionnement pour le
83 Deconinck, H., et al., 2011, « Revue de la mise en œuvre du
traitement de la MAS. En 2011, l’UNICEF fournissait programme de prise en charge à base communautaire de la
malnutrition aiguë en Afrique de l’Ouest. Rapport récapitulatif »,
au moins 80 % des ATPE dans 70 % des pays ayant
http://fr.cmamforum.org/Pool/Resources/Revue-de-PCMA-Afrique-
de-l%27Ouest-FANTA2-2011.pdf.

79 Ce chiffre est approximatif et sous-estime le nombre d’enfants 84 http://www.ennonline.net/resources.


atteints de MAS qui ont été mis sous traitement, car dix pays n’ont 85 http://www.fantaproject.org/focus-areas/nutrition-emergencies-
pas indiqué le nombre de cas, six n’ont fourni que des estimations mam.
et la plupart des pays restants ont fourni des estimations sur la base
de rapports ne couvrant que la moitié des sites. 86 http://fr.cmamforum.org/.

52 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


FIGURE 5 Acquisition d’ATPE entre 2000 et 2014, par quantité (t) et nombre de pays
Remarque : l’axe de gauche désigne les tonnes d’ATPE commandées et l’axe de droite le nombre de pays demandeurs.

40 000 60
35 000

Pays demandeurs
50
Quantités (t)

30 000
25 000 40
20 000 30
15 000
20
10 000
5 000 10
– –
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Dec–14

Bureaux de pays Division des approvisionnements Nombre de pays approvisionnés

Source : Division des approvisionnements de l’UNICEF, Copenhague décembre 2014.

Appui régional et mondial à la mise


de PEC MAS (FANTA/Valid/UNICEF/Concern, 200888).
à l’échelle Ce matériel, destiné aux formations dans le pays et
Plusieurs outils et ressources ont été mis au point axé sur la pratique, vise à former les personnes en
ces dernières années pour orienter la stratégie, les un minimum de temps en classe pour leur permettre
techniques et la mise en œuvre de la PCIMA. Parmi d’appliquer les protocoles. Il souligne le besoin
ceux-ci figurent des outils de plaidoyer (déclarations de suivre et d’encadrer le personnel formé pour
communes des Nations Unies), de planification (outils consolider les acquis. L’UNICEF a également joué un
de prévision des coûts et de l’approvisionnement, rôle déterminant dans l’élaboration du programme
cadre d’intégration), de mise en œuvre (directives de formation harmonisé89 du GNC et de l’outil
techniques et supports de formation) et de suivi et d’apprentissage en ligne de l’UNICEF sur la nutrition
rapports (formulaire simplifié de rapport, outils de dans les situations d’urgence90, qui fournissent du
couverture, Minimum Reporting Package)87. L’annexe matériel de formation à jour sur la mise en œuvre de
E présente une liste détaillée de ces outils et la PEC MAS dans les situations d’urgence. Grâce aux
références, accompagnés de liens. améliorations récentes des techniques d’évaluation de
la couverture (voir annexe C), de nouveaux supports
Il reste encore certaines lacunes, comme la mise de formation ont été mis au point et des cours de
au point des instruments de plaidoyer pour faciliter formation à ces méthodes organisés à l’échelle
les échanges avec les parties prenantes nationales mondiale. L’annexe E contient des liens vers les
en vue d’intégrer la PEC MAS au sein des politiques différents supports disponibles, notamment les outils
générales de développement, ainsi que d’autres outils mentionnés dans les sections suivantes.
visant à faciliter la mobilisation des ressources.
88 FANTA, Valid, UNICEF, Concern, « La prise en charge à base
Supports de formation communautaire de la malnutrition aiguë (PCMA). Le guide de
formation » http://www.fantaproject.org/focus-areas/nutrition-
En 2006, l’UNICEF a participé à l’élaboration de emergencies-mam/cmam-training.
supports de formation à l’échelle mondiale pour la 89 Une initiative du GNC et de Nutrition Works visant à fournir un
mise en œuvre des programmes communautaires ensemble standard de supports de formation sur la nutrition
dans les situations d’urgence. CPI, GNC et Nutrition Works,
2011, programme de formation harmonisé du Comité permanent
de la nutrition, http://www.unscn.org/en/gnc_htp/howto-htp.
87 Le Minimum Reporting Package a été mis au point pour les
php#howtousehtp.
programmes de nutrition supplémentaire mais comprend un
volet destiné à la PEC MAS, susceptible d’être utilisé dans les 90 UNICEF, outil d’apprentissage en ligne sur la nutrition dans les
programmes d’urgence des ONG. situations d’urgence, http://www.unicef.org/nutrition/training/.

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 53


Forums de diffusion et d’échange d’informations interorganisations menée par ACF, Save the
Depuis l’approbation par les Nations Unies de Children, Concern Worldwide, International Medical
la PCIMA, plusieurs conférences régionales et Corps et Helen Keller International. Le CMN vise
internationales ont été organisées pour que les à accroître et à améliorer le suivi de la couverture
pays puissent partager leurs d’expérience et les à l’échelle mondiale, notamment en Afrique,
enseignements tirés, recenser les modalités mais également à recenser, analyser et partager
techniques et de mise en œuvre et, plus récemment, les enseignements tirés en vue d’améliorer les
discuter des réussites et des défis rencontrés dans pratiques et les politiques de PEC MAS dans
le cadre de l’expansion nationale. Ces manifestations les zones de prévalence élevée. Le CMN fournit
sont répertoriées à l’annexe G et accompagnées de sur son site Internet des outils techniques, des
liens vers les comptes rendus des réunions. rapports et des informations pratiques sur les
formations.
• La création du forum PCMA (http://fr.cmamforum.
org/) découle du besoin d’établir un mécanisme D’autres sites Internet utiles diffusant des
robuste de partage d’informations couvrant la informations et des ressources liées à la
gestion de la mise en œuvre des programmes de programmation et aux recherches sur la PEC MAS
PCIMA dans différents contextes. Ce forum vise à sont répertoriés en annexe G.
consolider les données factuelles afin de recenser
les pratiques prometteuses et les enseignements Coûts et calculs du rapport coût-efficacité
tirés. Il est destiné aux équipes de terrain des sec- Comme évoqué ci-dessus, un outil de calcul des coûts
teurs de la santé et de la nutrition. Ce site Internet adapté aux différents contextes d’intervention est
aborde les domaines de la formation, du plaidoyer et proposé en annexe E (voir également le tableau 4 pour
de la recherche et propose de nombreuses ressour- consulter des estimations). Il manquait jusqu’alors des
ces. Le forum PCMA publie des dossiers techni- données fiables sur le rapport cout-efficacité (ENN,
ques mensuels contenant un résumé des actualités 2012a91), mais, à l’échelle mondiale, cette lacune
relatives à la PEC MAS et de la MAM. Pour de plus est désormais en passe d’être comblée. Un nombre
amples informations ou pour partager des ressour- croissant d’études de rentabilité fondées sur des
ces, veuillez contacter cmamforum@gmail.com. données collectées dans différents pays aboutissent
à des résultats similaires en dépit de leurs différences
• Le groupe de discussion En-net (www.en-net.org. méthodologiques (Bachmann, 200992 ; Wilford, et al.,
uk/) sur la prévention et le traitement de la MAS 201193 ; Puett, et al., 201294 ; Tekeste, et al., 201295).
est également un lieu d’échange actif sur la PEC. Ces études aboutissent à des ratios de rentabilité
Cette source d’information gratuite et ouverte four- similaires entre la PCIMA et d’autres interventions
nit aux professionnels sur le terrain un accès rapide
à des conseils techniques afin de résoudre les dif-
ficultés opérationnelles liées à la nutrition. D’autres
91 ENN, 2012a, « Government experiences of scale-up of Community-
aspects de la PCIMA sont également abordés tels based Management of Acute Malnutrition (CMAM): A synthesis
que le diagnostic, la prévention et le traitement de of lessons », www.cmamforum.org/Pool/Resources/CMAM-
Conference-Synthesis,-Addis,-ENN-2012.pdf
la MAM, ou encore la PEC de la malnutrition aiguë
92 Bachmann, M., 2009, « Cost effectiveness of community-based
chez les nourrissons de moins de six mois. therapeutic care for children with severe acute malnutrition in
Zambia: decision tree model », http://www.resource-allocation.com/
content/7/1/2
• Le site Internet MUAC Community (http://tng. 93 Wilford, R., et al., 2011, « Cost-effectiveness of community-based
brixtonhealth.com/node/164) est un forum de management of acute malnutrition
in Malawi », http://heapol.
oxfordjournals.org/content/early/2011/03/04/heapol.czr017.full.pdf?k
diffusion d’informations et d’échange concernant eytype=ref&ijkey=yZKpjA3rzdTRVyz
la mesure du PB (une donnée essentielle de la 94 Puett, C., et al., 2012, « Cost-effectiveness of the community-based
PCIMA). Il inclut des débats sur la définition des management of severe acute malnutrition by community health
workers in southern Bangladesh », http://www.ncbi.nlm.nih.gov/
cas, les enquêtes et le suivi des patients. pubmed/22879522
95 Tekeste, A., et al., 2012, « Cost effectiveness of community-based
and in-patient therapeutic feeding programs to treat severe acute
• Le Coverage Monitoring Network (CMN) malnutrition in Ethiopia », http://www.resource-allocation.com/
(www.coverage-monitoring.org/) est une initiative content/10/1/4

54 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


TABLEAU 4 Estimation du rapport coût-efficacité de la PCIMA
Bangladesh Éthiopie Malawi Zambie Monde
Coût (en dollars US) 2011 2007 2009 2009 2013
Par rétablissement 180 145 -- -- -

Par cas traité 165 -- -- 203 -

Par année de vie corrigée du 26 -- 42 53 -


facteur incapacité
Par année de vie sauvée - - - - 125
(119-152)

Source : Sadler, et al., « Community Case Management of Severe Acute Malnutrition in Southern Bangladesh »,www.cmamforum.
org/Pool/Resources/SAM-Bangladesh-Feinstein-Save-2011.pdf et Bhutta, et al., « Maternal and Child Nutrition 2: Evidence based
nutrition interventions for improvement of maternal and child nutrition: what can be done and what will it cost », The Lancet, vol.
382, n° 9890, 3-9 août 2013, p. 452–477, www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673613609964#.

prioritaires pour la santé de l’enfant96. Il a également En dépit de ces progrès, aucune initiative
été conclu que cette approche est « extrêmement systématique n’a été menée pour coder ou
rentable » d’après la définition de l’OMS97. Il convient enregistrer les dépenses des programmes de PEC
de noter, à ce propos, que ces traitements, qui ciblent MAS au sein de l’UNICEF, contrairement à celles
des groupes très exposés, s’avèrent tout aussi pour les aliments thérapeutiques prêts à l’emploi
rentables que des interventions « moins onéreuses », (ATPE). Il s’agit d’un obstacle important : l’UNICEF et
mais moins ciblées, bien que les coûts de mise en les donateurs doivent être en mesure de prévoir les
œuvre de la PCIMA soient élevés. coûts, d’en assurer le suivi et de rendre des comptes
pour inciter les États à accroître leur financement et
Compte tenu de ces résultats, la PCIMA pourrait garantir la continuité du soutien.
figurer dans les plans et les outils de prise de
décision, leur mise en œuvre devant toutefois tenir Les évaluations 2013 de l’UNICEF sur la PCIMA
compte des différences potentielles liées au contexte, dans cinq pays ont été élaborées à l’aide d’une
telles que la prévalence de la MAS, la densité de méthodologie d’analyse des coûts99. Cette dernière
population et la couverture. De l’avis des auteurs, ces comprend trois composantes et classe les coûts en
conclusions s’appliquent à de nombreux contextes. dépenses d’investissement/de fonctionnement et
Dans son analyse des coûts de l’amplification des en dépenses extérieures/nationales afin d’évaluer
interventions nutritionnelles (Horton, et al., 201098), les dépenses de l’UNICEF et des gouvernements
la Banque mondiale estime ainsi le coût de chaque concernés au titre de la PCIMA. Cette méthode est
année de vie corrigée du facteur incapacité (AVCI) prometteuse, car elle permet d’évaluer régulièrement
évitée à 41 dollars US, grâce à la PCMA. les dépenses et de comparer les coûts d’une région,
d’un district et d’un pays à l’autre. Ces composantes
sont les suivantes :
96 Notamment la vaccination contre la rougeole (29 $ - 58 $), la
PEC des cas de pneumonie (73 $) (Edejer, et al., 2005) ; la PEC
intégrée des maladies infantiles (38 $), l’iodation universelle du sel • Comparaison des coûts entre les enfants ayant une
(34 $ - 36 $), la fortification des aliments en fer (66 $ - 70 $) et les MAS/MAM et ceux en bonne santé.
moustiquaires imprégnées d’insecticide pour prévenir le paludisme
(11 $ en Afrique subsaharienne) (Wilford 2011).
97 Selon l’OMS, une intervention est rentable si son coût par AVCI est • Pourcentage des coûts pour chaque volet des
inférieur au revenu national brut par habitant. Cette comparaison est programmes de PCIMA (actions de proximité,
extrêmement avantageuse pour la PCMA (p. ex., le revenu national
brut par habitant en Zambie s’élève à 1 230 $ (Bachmann 2010). conseils, fourniture d’ATPE, etc.) permettant de
98 Horton, S., et al., 2010, « Scaling Up Nutrition, What
will it Cost? », http://siteresources.worldbank.org/
HEALTHNUTRITIONANDPOPULATION/Resources/Peer-Reviewed- 99 Pour de plus amples informations sur cette méthode, veuillez
Publications/ScalingUpNutrition.pdf contacter nutrition@unicef.org.

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 55


comparer les différentes activités de lutte contre la • La prévalence de la MAS dans un pays ou entre
malnutrition. les zones faiblement/densément peuplées
est rarement uniforme ; la majorité des
• Analyse des coûts par bénéficiaire, qui tient compte données factuelles indique en fait le contraire.
du coût par guérison grâce au programme de PCIMA. Par conséquent, le recours aux moyennes
peut déboucher sur des surestimations ou
Cette méthodologie permet d’appréhender sous-estimations.
l’ensemble des coûts liés à la PCIMA pour tous les
acteurs, et ne se limite pas au traitement hospitalier • Les chiffres nationaux sur la prévalence de la
ou ambulatoire de la MAS. Elle permet également MAS sont souvent obsolètes, ce qui peut être
d’analyser l’évolution au fil du temps de la proportion problématique : les résultats peuvent varier
des coûts nationaux/extérieurs et des dépenses sensiblement en fonction de la saison à laquelle
d’investissement/de fonctionnement. Cela peut sont réalisées les enquêtes nationales, en raison
s’avérer extrêmement utile pour la planification et le des variations saisonnières de la prévalence.
suivi de l’intégration des services. À titre d’exemple, En outre, ces chiffres ne tiennent pas toujours
l’analyse effectuée dans cinq districts du Népal où compte avec précision de toutes les formes de
la PCIMA est mise en œuvre depuis 2008 a tiré les MAS (p. ex., absence de données relatives aux
conclusions suivantes : cas diagnostiqués par les œdèmes et la mesure
du PB)101. Par conséquent, les chiffres nationaux
« La part des dépenses d’investissement de l’UNICEF peuvent sous-estimer la prévalence.
est largement supérieure à celle du gouvernement du
Népal en raison de l’importance des investissements • Les données démographiques utilisées pour les
consacrés au renforcement des capacités, à estimations sont souvent obsolètes et obtenues à
l’élaboration de protocoles et à l’achat d’équipements. partir de projections.
En revanche, la part des dépenses de fonctionnement
du gouvernement népalais est supérieure (56 % • La précision des facteurs de correction de
contre 44 %). La part de l’ensemble des coûts l’incidence doit encore être améliorée.
supportée par l’UNICEF s’élève à près de 53 %,
cependant la participation du gouvernement du Népal Les enquêtes nationales et infranationales (y compris
a augmenté suite à l’intégration de la PCIMA dans les Enquêtes par grappe à indicateurs multiples
le système de santé, tandis que celle de l’UNICEF [MICS] et les Enquêtes démographiques et de santé
diminue progressivement. » (UNICEF, 2012c100) [EDS]) réalisées pour calculer le nombre total de
cas et les cibles des programmes doivent mesurer
Estimation de la morbidité et des populations cibles précisément la MAS, avec des critères identiques
Il est possible de réaliser des estimations indirectes à ceux utilisés au niveau national dans le cadre des
de la charge annuelle de MAS à l’échelle nationale à programmes de traitement.
des fins de plaidoyer, d’évaluation des capacités ou
de planification ou pour estimer indirectement la cou- Des calculs adaptés (voir annexe A) peuvent
verture. Pour cela, il est nécessaire d’utiliser les esti- également faciliter l’estimation des populations
mations de prévalence les plus récentes, un facteur cibles en vue de la planification, en tenant compte de
de correction de l’incidence et des données démo- réserves mentionnées ci-dessus. Cette méthode doit
graphiques (voir encadré 32 pour les définitions et être utilisée de préférence en début de programme ;
l’annexe A). Cependant, il ne s’agit que d’estimations les estimations doivent être ensuite révisées après
approximatives. Ces chiffres doivent être interprétés la phase de mise en œuvre initiale, en fonction de
avec prudence pour les raisons suivantes : l’évolution du nombre d’admissions (p. ex., au bout
de six mois). Pour ce calcul adapté, les facteurs de

100 UNICEF, 2012c, Evaluation of Community Management of Acute


Malnutrition (CMAM): Nepal case Study, https://intranet.unicef.
101 Les chiffres relatifs au PB et au rapport poids-taille ne vont pas
org/epp/evalsite.nsf/8e1ddc662803020785256ede00706595/
nécessairement révéler la présence de MAS chez un même
f51e43862c8cb5a385257a52004e463d?OpenDocument
individu.

56 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


couverture géographique et en matière de traitement
ENCADRÉ 32
doivent être pris en compte pour estimer le nombre
de cas potentiels, en s’appuyant sur des plans Définitions : prévalence de la MAS
d’expansion réalistes. La couverture thérapeutique Prévalence : proportion d’enfants âgés de 6 à
n’est jamais équivalente à 100 %, ce qui peut 59 mois atteints de MAS au sein d’une popula-
entraîner des surestimations, à moins de définir tion, à un moment donné.
des cibles plus réalistes. Incidence : apparition de nouveaux cas de MAS
chez les enfants âgés de 6 à 59 mois au sein
Une autre solution consiste à extrapoler les cibles d’une population sur une période donnée (en
en fonction des admissions de l’année précédente, général une année).
ce qui est préférable lorsque les programmes sont Charge/besoin : nombre d’enfants âgés de 6 à
déjà établis et collectent les données relatives aux 59 mois atteints de MAS au sein d’une popula-
admissions. Cette approche doit tenir compte de tion à un moment donné ou sur une période
facteurs tels que la saisonnalité, les plans d’expansion donnée, en fonction de la prévalence et de
géographique, les hausses prévues de la couverture l’incidence.
thérapeutique en fonction des activités du programme Cible : nombre d’enfants âgés de 6 à 59 mois
et de leurs ajustements, et de l’exhaustivité des atteints de MAS qu’un programme prévoit de
rapports (point également abordé en annexe A). traiter en fonction du nombre de cas potentiel et
de l’objectif de couverture du programme (sur le
Outils de plaidoyer plan géographique et en matière de traitement).
Les nouvelles données relatives au rapport cout-
efficacité permettent de comparer la PEC MAS à
d’autres interventions, à des fins de plaidoyer. Il est • Les estimations de la prévalence nationale de la
également possible d’établir cette comparaison en MAS (à partir des enquêtes).
incluant l’intervention dans PROFILES102, dans les
outils de Budgétisation des coûts marginaux pour • Les coûts estimatifs relatifs aux produits et à la
lever les goulots d’étranglement103 (MBB) et dans le programmation, calculés à l’aide de l’outil FANTA
Manuel de plaidoyer de l’UNICEF104. (annexe E).

PROFILES est un outil/processus de plaidoyer • Les risques relatifs d’émaciation grave (Black,
participatif basé sur un logiciel de feuilles de calcul. et al., 2008105), bien que la forte prévalence de
Il permet de quantifier les coûts des différents kwashiorkor dans certains pays puisse fausser les
problèmes nutritionnels et leurs répercussions sur le données.
développement (notamment la mortalité, la morbidité,
la fécondité, les résultats scolaires et la productivité L’approche de l’outil MBB, conçu par l’UNICEF et
de la main-d’œuvre). Grâce à cet outil, les parties la Banque mondiale, est différente. Il s’occupe en
prenantes des secteurs de la santé, de l’agriculture, priorité de la mise en œuvre actuelle des approches
de l’éducation et de la finance peuvent envisager utilisées dans le système de santé national et des
sous un même angle les problèmes nutritionnels et problèmes de couverture et de qualité. Cet outil
les solutions rentables. La PEC MAS peut être incluse vise à estimer l’incidence potentielle, les ressour-
dans les feuilles de calcul en ajoutant les éléments ces nécessaires, ainsi que les répercussions relati-
suivants : ves aux coûts et à la budgétisation des stratégies
nationales destinées à faciliter la mise en œuvre du
système de santé concerné. Il permet d’estimer les
102 PROFILES - A Data Based Approach to Nutrition Advocacy and ressources supplémentaires requises à cette fin et
National Development, http://www.globalhealthcommunication.
org/tools/18 d’atteindre de meilleurs résultats, tout en mettant
103 Budgétisation des coûts marginaux pour lever les goulots
d’étranglement, http://www.devinfolive.info/mbb/mbbsupport/
105 Black, R., et al., 2008, « Maternal and Child Undernutrition: global
knowledge.php?category_id=38
and regional exposures and health consequences », The Lancet,
104 UNICEF, 2010a, Manuel de plaidoyer, http://www.unicef.fr/ http://www.who.int/nutrition/topics/Lancetseries_Undernutrition1.
userfiles/manuel_plaidoyer.pdf pdf

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 57


ces ressources en perspective par rapport au cadre répondre à ce besoin (Myatt, et al., 2005106). Elle
macroéconomique national. L’outil MBB a été conçu permet d’estimer et de cartographier précisément
pour faciliter l’élaboration de plans de dépenses la couverture dans une zone donnée (en général
nationaux ou provinciaux à moyen terme et de stra- un district) et de mieux comprendre les difficultés
tégies de réduction de la pauvreté qui inscrivent d’accès, le cas échéant. Cette méthode, bien que
expressément ces dépenses dans le cadre des très utile pour les évaluations et les programmes
objectifs du Millénaire pour le développement d’urgence bien financés, a été jugée beaucoup trop
relatifs à la santé et à la nutrition. onéreuse lorsqu’il s’agit d’un projet à long terme ou
dans le cadre d’un suivi régulier.
Le Manuel de plaidoyer de l’UNICEF permet
d’élaborer une stratégie de plaidoyer structurée Les programmes communautaires étant davantage
et durable. Il propose une définition du plaidoyer intégrés dans les systèmes de santé et les initiatives
largement admise et met en avant l’approche et d’expansion s’étant accélérées, les méthodes de cou-
l’expérience uniques de l’UNICEF dans ce domaine. verture sont davantage sollicitées. Celles-ci doivent :
Il détaille également le processus d’élaboration et de
mise en œuvre d’une action de plaidoyer, outils et • être moins onéreuses et s’intégrer plus facilement
supports d’orientation à l’appui. Les huit domaines dans les systèmes existants ;
essentiels pouvant contribuer au renforcement des
capacités de plaidoyer des bureaux sont évoqués, • faciliter le suivi périodique régulier des équipes de
de même que plusieurs composantes transversales santé ;
pouvant s’avérer utiles dans le cadre du plaidoyer
(suivi et évaluation, gestion des connaissances et • fournir des estimations plus générales sur la
des risques, relations et partenariats, intervention couverture thérapeutique (p. ex., au niveau régional
auprès des enfants et des jeunes, etc.). Les et national).
encadrés « Gros plan » proposent des réflexions sur
des sujets précis, notamment les droits de l’homme, D’autres innovations ont été réalisées pour répondre
l’équité, la théorie du changement et la mise en à ces besoins (Guevarra, et al., 2014107). La méthode
œuvre d’actions de plaidoyer dans les situations de ESZC a été remplacée par les approches SLEAC
crise humanitaire. (évaluation LQAS [échantillonnage par lots pour
l’assurance de la qualité] simplifiée de l’accessibilité
Suivi de la couverture et de la couverture [une évolution moins coûteuse
Parallèlement au développement de la PCIMA, des de la méthode ESZC fondée sur la classification])
méthodes innovantes ont été créées pour évaluer et SQUEAC (évaluation semi-quantitative de
directement la couverture (voir encadré 33 pour les l’accessibilité et de la couverture [approche semi-
définitions). quantitative fondée sur l’enquête détaillée des
facteurs ayant une incidence sur la couverture]). Les
L’objectif de la PEC MAS étant d’aider la majorité des adaptations des méthodes SLEAC et S3M (méthode
enfants dans le besoin, la couverture thérapeutique/ d’enquête spatiale simple [une adaptation de la
contact (proportion de personnes éligibles qui méthode ESZC qui est fondée sur un échantillonnage
reçoivent un traitement) est devenue l’un des plus spatial amélioré et une utilisation plus efficace des
importants indicateurs de réussite des programmes. données]), répondent au besoin d’évaluation de la
L’introduction de l’approche communautaire a couverture des programmes nationaux.
rapidement permis les constats suivants : i) il est
nécessaire d’évaluer directement la couverture, et ii)
les méthodes d’enquête existantes ne permettent pas 106 Myatt, M., et al., 2005, « A field trial of a survey method for
estimating the coverage of selective feeding programs », http://
d’obtenir des résultats pertinents ou précis. www.who.int/bulletin/volumes/83/1/20.pdf
107 Guevarra, E., et al., « Évaluation de la couverture de la prise
en charge communautaire de la malnutrition aiguë », Dossier
La méthode d’enquête par échantillonnage technique du forum PCMA : juillet 2012 – Version 2 : septembre
systématique zonal centré (ESZC) a été créée pour 2014, http://www.cmamforum.org/Pool/Resources/Evaluation-de-
la-couverture-de-la-PCMA-2012-v2-sept2014.pdf

58 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ENCADRÉ 33

Définitions : couverture
Couverture thérapeutique : proportion du nombre total de personnes ayant besoin d’un service ou
éligibles qui en bénéficient. Cette valeur peut être estimée de manière directe ou indirecte (voir ci-dessous).
Également appelée couverture de contact.
Couverture spatiale : couverture thérapeutique mesurée à l’aide d’une méthode de couverture directe, sur
l’ensemble de la zone concernée par le programme. La couverture spatiale ne doit pas être confondue avec
la couverture géographique.
Couverture géographique : celle-ci se définit de deux manières : 1) nombre de divisions administratives (p.
ex., un district) proposant une PEC MAS par rapport au nombre total de districts dans la zone couverte par le
programme ; 2) nombre d’établissements de santé sur un territoire (p. ex., un pays) proposant un traitement
de la MAS par rapport au nombre total d’établissements sur le territoire concerné. Cette deuxième définition
a été utilisée pour la mise à jour 2012 de l’outil Global SAM Management Update de l’UNICEF. La couverture
géographique est une estimation indirecte de la couverture thérapeutique qui correspond à la couverture
maximale pouvant être réalisée par un programme. Également appelée couverture potentielle ou couverture
disponible (voir annexe A pour connaître la méthode d’estimation).
Estimation directe de la couverture thérapeutique : elle implique de vérifier si les cas identifiés sont
correctement traités. Cette estimation peut être réalisée à l’aide des techniques d’évaluation/d’enquête
détaillées à l’annexe C (CSAS, S3M, SLEAC et SQUEAC sont des méthodes d’estimation directe).
Estimation indirecte de la couverture thérapeutique : estimation réalisée à l’aide de données
secondaires, en comparant le nombre de cas de MAS admis dans le cadre du programme à la charge prévue
établie à partir d’estimations de prévalence issues d’une enquête nutritionnelle anthropométrique, en les
multipliant par la population estimée dans la zone du programme et en les ajustant (à l’aide d’hypothèses
logiques) en fonction de l’incidence, le rétablissement spontané et la mortalité (voir annexe A).
Couverture de la période : couverture estimée à partir des cas existants et des cas en cours de
rétablissement (c.-à-d. encore sous traitement et continuant donc à bénéficier du programme).
Couverture actuelle : estimation de la couverture basée uniquement sur les cas existants.

Ces méthodes sont décrites de manière plus détaillée Même si l’utilisation de ces méthodes est de plus
à l’annexe C, qui propose différentes méthodes selon en plus répandue, l’UNICEF envisage désormais
le contexte et indique les ressources nécessaires. l’utilisation méthodique de systèmes d’information
L’édition 42 de Field Exchange108, consacrée et de données afin de contrôler la couverture et les
notamment à l’évaluation de la couverture, inclut les goulots d’étranglement. Cette initiative est menée
retours d’expériences des pays ayant appliqué ces en collaboration avec le Coverage Monitoring
méthodes. Network, le projet Food and Nutrition Technical
Assistance (FANTA), Helen Keller International et ACF
Ces méthodes, qui peuvent être mises en œuvre International.
avec des ressources limitées, permettent désormais
d’évaluer directement la couverture thérapeutique Suivi de programme et des avancées
au sein de la population concernée à l’échelle des Depuis 2008, les supports proposés dans les
districts, des régions et même des pays, de connaître directives de programme de l’UNICEF109 comprennent
la répartition spatiale de la couverture, et de recenser un modèle de suivi et rapports, afin d’aider les pays
les principaux obstacles. à simplifier les exigences de base de suivi des

109 UNICEF, 2008, « Programme Guidance Management of Severe


Acute Malnutrition in Children », https://intranet.unicef.org/PD/
108 ENN, 2012, Field Exchange n° 42, http://www.ennonline.net/ Nutrition.nsf/0/9740CF29DC6FC854852579FA005399AA/$FILE/
fex/42 Management%20of%20SAM%20in%20Children%202008.doc

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 59


résultats des traitements pour la PEC MAS à l’échelle production, et de nombreux autres ont été enga-
nationale. Ce modèle figure également dans les gés. Des appels à la concurrence ont également
supports de formation générale à la PCIMA publiés en été lancés en 2008 et 2010 afin de connaître les
2008 (voir annexe E). besoins prévisionnels d’ATPE des différents pres-
tataires pour les années à venir. L’objectif était de
L’UNICEF aide également les pays à améliorer leurs recenser les fournisseurs locaux et internationaux,
systèmes de suivi et rapports au niveau national en notamment en Afrique, pour les rapprocher des
adaptant les bonnes pratiques d’autres bureaux de bénéficiaires et réduire les délais de production et
pays et en adoptant des technologies innovantes. d’acheminement. Par la suite, des audits et des
Selon le contexte, il peut s’agir d’intégrer davantage le inspections de différents sites de fabrication ont été
processus de rapport de la PEC MAS dans le système effectués par l’UNICEF à des fins de certification.
d’information sanitaire, ou d’aider les partenaires Pour plus d’efficacité, l’UNICEF a examiné et validé
d’exécution à communiquer les informations le plus les rapports d’audit des nouveaux fournisseurs en
rapidement et le plus efficacement possible. collaboration avec Médecins Sans Frontières (MSF)
et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Suite à l’exercice de cartographie de la PCIMA,
l’UNICEF a élaboré un outil permettant d’enregistrer Par souci de transparence, les fournisseurs certifiés
les données et d’analyser la situation mondiale. et leurs tarifs sont répertoriés sur le site Internet
Utilisé pour la première fois en 2011, l’outil Global de la Division des approvisionnements (voir les
SAM Management Update110 (voir encadré 34) données relatives aux tarifs des ATPE de la Division
continuera d’être optimisé et utilisé tous les ans pour des approvisionnements113). Tous les ATPE à base
cartographier les avancées des programmes de lutte d’arachide approuvés par la Division des approvi-
contre la MAS à l’échelle mondiale. sionnements sont conformes aux spécifications
de la Déclaration commune sur la PCMA (OMS/
Approvisionnements UNICEF/PAM/CPN 2007114) et peuvent être utilisés
Les produits figurant dans le catalogue en ligne indifféremment. Pour éviter toute confusion quant
des approvisionnements sont mis à disposition aux différents noms commerciaux et emballages,
par la Division des approvisionnements (bracelets l’UNICEF, MSF et le PAM ont harmonisé le système
de mesure du PB, balances, planches à mesurer, d’emballage et de codes couleur pour les produits
kits de nutrition, aliments thérapeutiques, produits nutritionnels. Les noms commerciaux seront bientôt
pharmaceutiques, etc.)111. Des mises à jour régulières remplacés par des noms génériques sur tous les
sur ces produits sont publiées sous forme de bulletins emballages et supports de communication.
techniques sur le site Internet du catalogue.
Pour le moment, les prix des ATPE n’ont pas
• Aliments thérapeutiques prêts à l’emploi : en baissé, en dépit de la concurrence croissante115.
2010, la Division des approvisionnements de l’U- Cependant, le prix des produits de base a
NICEF a élaboré des normes de fabrication pour la considérablement augmenté au cours des
production d’ATPE112, en raison du nombre crois- quatre dernières années (le prix de l’arachide à
sant d’entreprises intéressées par leur production lui seul a triplé entre 2008 et 2012), signe que
et, par conséquent, de l’importance grandissante la concurrence a contribué à stabiliser les prix
des contrôles qualité. Dans le même temps, les des ATPE et à éviter leur hausse brutale. Par
fournisseurs actuels ont été incités à accroître leur

113 UNICEF, tableau des prix des ATPE, http://www.unicef.org/supply/


110 http://sammanagementdata.org files/RUTF_Pricing_Data.pdf
111 https://supply.unicef.org/unicef_b2c/app/displayApp/(layout=7.0- 114 OMS, et al., 2007, « Prise en charge communautaire de la
12_1_66_67_115&carea=%24ROOT)/.do?rf=y malnutrition aiguë sévère – Déclaration commune », http://www.
who.int/maternal_child_adolescent/documents/pdfs/severe_
112 Normes de production applicables aux aliments
acute_malnutrition_fr.pdf
thérapeutiques (notamment les ATPE) destinés aux enfants
ayant une MAS, https://intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/0/ 115 En 2011, le prix moyen pondéré des ATPE s’élevait à 51,51 USD/
F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/Reference%20 carton pour les produits en provenance de l’étranger et à
standard%20for%20Therapeutic%20Food.doc 57,56 USD/carton pour les produits locaux.

60 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ENCADRÉ 34

L’outil Global SAM Management Update (Nutridash)


Cet outil utilise des indicateurs clés sur la nutrition collectés à l’échelle nationale et saisis dans un système
en ligne qui compile, analyse et interprète les informations à l’échelle des bureaux régionaux et du siège. En
ce qui concerne la MAS, ces données permettent d’établir un profil par pays accompagné :
• d’objectifs/cibles d’expansion de la PEC MAS ;
• de données sur l’impact et la qualité (utilisation effective de rapport, indicateurs de résultats, couverture
géographique et thérapeutique) ;
• de marqueurs d’intégration dans le système de santé.

Il ne sera alors plus nécessaire de collecter d’autres données à l’échelle nationale. Cependant, ces indica-
teurs clés seront moins détaillés que la série complète d’indicateurs requise pour le suivi à l’échelle natio-
nale. Les résultats obtenus grâce à ce système permettront de :
• informer les parties prenantes clés (notamment les donateurs et les gouvernements) de la situation
mondiale grâce à des données fiables et actualisées, afin de renforcer leur volonté politique et leur
engagement d’investissement à long terme ;
• mieux cibler l’aide à apporter aux pays afin de maximiser la qualité et l’impact des programmes ;
• renforcer les capacités du personnel de l’UNICEF dans le cadre de la mise en œuvre et de l’expansion de
la PEC de la malnutrition aiguë ;
• soutenir la planification des ressources financières, matérielles et techniques ;
• soutenir la coordination et l’harmonisation des données ;
• appuyer et harmoniser le plaidoyer à l’échelle mondiale pour attirer l’attention sur l’étendue du problème
et les besoins non satisfaits ;
• améliorer la redevabilité aux bénéficiaires, aux communautés et aux gouvernements.

Pour obtenir de plus amples informations sur l’outil et consulter le rapport 2011 de l’UNICEF sur les programmes de lutte
contre la MAS, consultez « UNICEF Global reporting update : SAM treatment in UNICEF supported countries », p. 37, Field
Exchange n° 43, juillet 2012, Emergency Nutrition Network. Les résultats 2012 sont disponibles sur http://www.cmamforum.
org/Pool/Resources/Global-SAM-Management-Update-2013.pdf

conséquent, l’UNICEF continue en priorité à 2,4 litres de lait, ce qui entraînait du gaspillage,


diversifier la base des fournisseurs, en engageant le lait reconstitué devant être consommé dans
davantage de fabricants qualifiés basés dans les un délai de trois heures après ouverture s’il n’est
pays et les régions proches des consommateurs pas réfrigéré. La taille des sachets correspond
finaux, et à veiller à la qualité et la sécurité des désormais au quart de leur taille d’origine pour un
produits. Il s’agit d’une démarche importante en volume de 600 ml de lait, ce qui répond mieux aux
vue du transfert éventuel aux autorités nationales besoins des centres d’alimentation (voir le bulletin
de la PEC MAS à l’aide des ATPE, actuellement technique sur le lait thérapeutique117 pour de plus
gérée par l’UNICEF et les ONG. amples informations).

• Lait thérapeutique : l’introduction de la PCIMA • Produits pharmaceutiques : l’achat de


a entraîné une forte baisse du volume de lait tous les produits pharmaceutiques fournis
thérapeutique nécessaire pour prendre en charge par l’UNICEF pour soigner la MAS doit être
les enfants ayant une MAS116. Les produits F75 effectué par l’intermédiaire de la Division
et F100 étaient généralement conditionnés en des approvisionnements. Pour les secteurs
sachets individuels équivalents à un volume de

117 UNICEF, Bulletin technique n° 15, « Therapeutic Milk – New


116 L’UNICEF a acheté 2 100 millions de tonnes de F100 en 2003, Sachet, Carton Sizes », http://www.unicef.org/supply/files/
mais seulement 380 millions de tonnes en 2011. Therapeutic_Milk.pdf

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 61


privés d’accès à l’eau potable, la Division Corne de l’Afrique en 2009 (Duke University, 2009122),
des approvisionnements a mis sur le marché a permis d’identifier les possibilités d’amélioration,
des comprimés dispersibles pour remplacer en tenant compte des expansions souhaitées et
les poudres pour suspension, comme pour proposant des indicateurs de suivi (voir encadré 35).
l’amoxicilline (voir le bulletin technique sur les Un outil d’analyse de la chaîne d’approvisionnement
comprimés dispersibles118 pour de plus amples élaboré dans le cadre de ce projet est disponible en
informations). De même, la diminution du nombre annexe E. L’examen a mené à la mise en œuvre de
de bouteilles par emballage (de 1 000 à 100) vise certaines actions importantes, notamment :
à faciliter la gestion des produits pharmaceutiques
dans les établissements de santé. • Prépositionnement des stocks tampons : pour
réduire les délais d’acheminement, les stocks
Des démarches sont en cours pour inclure le d’ATPE sont désormais prépositionnés plus près
ReSoMal (solution de réhydratation pour la des pays exposés aux situations d’urgence (le
malnutrition sévère) dans la liste des médicaments Cameroun et le Ghana pour la région du Sahel, p.
essentiels de l’OMS. La taille des sachets et des ex.). Le prépositionnement des stocks à Dubaï,
cartons a récemment été réduite. Le ReSoMal Johannesburg ou Mombasa pour la Corne de
étant réservé aux patients hospitalisés, les besoins l’Afrique reste une priorité.
sont en effet moins importants par rapport aux
ATPE destinés à la PEC communautaire des cas • Amélioration des prévisions des
simples (voir le bulletin technique sur le ReSoMal119 besoins d’ATPE : en 2009, la Division des
pour de plus amples informations). approvisionnements, les sièges et les bureaux
régionaux ont créé un outil de prévision des
• Équipements : les kits de nutrition (anciennement approvisionnements en produits nutritionnels123
kits Oxfam) ont été modifiés en 2009 pour tenir pour aider les pays à anticiper leurs besoins
compte de l’expansion de la PCIMA (voir le bulletin annuels en produits thérapeutiques. L’objectif était
technique sur les kits de nutrition120). Les bracelets d’améliorer la planification des approvisionnements
de mesure du PB ont également été modifiés pour à l’échelle nationale et mondiale. Cet outil a été
tenir compte de la Déclaration commune de 2009 révisé à plusieurs reprises. Il permet désormais
de l’OMS et de l’UNICEF (voir le bulletin technique de (a) prévoir les besoins à l’échelle nationale et
sur les bracelets de mesure du PB121), afin que les infranationale, (b) prévoir des stocks d’urgence
pays puissent s’approvisionner selon qu’ils ont ou en fonction des prévisions et (c) calculer les
non adopté les nouveaux seuils recommandés. frais de transport réels, en fonction de l’examen
annuel de sa facilité d’utilisation et de la qualité
Chaîne d’approvisionnement des ATPE et des prévisions. La prévision systématique des
prévisions approvisionnements annuels permet d’ores et déjà
Les ATPE sont des produits de grande valeur, de mieux anticiper les besoins et de prévenir les
encombrants et lourds, cependant ils doivent être pénuries mondiales. Cependant, que ce soit en
disponibles en permanence pour que les programmes extrapolant les données des années précédentes
puissent fonctionner efficacement. L’examen de la ou en utilisant des données secondaires, le
chaîne d’approvisionnement des ATPE, mené dans la nombre de cas pris en charge demeure difficile
à estimer, avec un risque de surestimation ou de
sous-estimation des besoins. La quantification
118 UNICEF, « Dispersible Tablets », http://www.unicef.org/supply/
files/Dispersible_Tablets.pdf
119 UNICEF, Bulletin technique n° 17, « ReSoMal – New Sachet,
122 Duke University, 2009, « A Supply Chain Analysis of Ready-
Carton Sizes », http://www.unicef.org/supply/files/Resomal.pdf
To-Use-Therapeutic Foods for the Horn of Africa: The Nutrition
120 UNICEF, Bulletin technique n° 12 (révision du 2 août 2013), Articulation Project », UNICEF, http://www.unicef.org/supply/files/
« Nutrition Kits », http://www.unicef.org/supply/files/Nutrition_ SUPPLY_CHAIN_ANALYSIS_OF_READY-TO-USE_THERAPEUTIC_
Kits.pdf FOODS_FOR_THE_HORN_OF_AFRICA.pdf
121 UNICEF, Bulletin technique n° 13 (révision 2), « Mid Upper Arm 123 UNICEF, outil de prévision des approvisionnements en
Circumference (MUAC) Measuring Tapes », http://www.unicef. produits nutritifs, https://intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/0/
org/supply/files/Mid_Upper_Arm_Circumference_Measuring_ F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/Nutrition%20
Tapes.pdf supply%20forecast%20sheet%202012%20final.xlsx

62 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


dépend également des fonds disponibles, sans ENCADRÉ 35
compter le caractère imprévisible des situations
d’urgence. L’outil, qui est soumis à un examen
régulier, est désormais intégré dans le processus Principales conclusions de l’examen de
la chaîne d’approvisionnement dans la
de collecte de données NutriDash, qui permet
Corne de l’Afrique (Duke University, 2009)
d’évaluer les approvisionnements nécessaires au
niveau mondial et la PEC réelle sur le terrain, et 1. Le délai entre la commande par le bureau
de pays et son arrivée au port par voie
d’optimiser ainsi les prévisions.
terrestre ou maritime variait entre 40 et
120 jours (80 jours en moyenne, ce qui est
• Optimisation des flux d’information : l’outil de
trop long en cas de situation d’urgence. Un
prévision annuelle constitue également un outil délai supplémentaire doit être prévu pour le
de gestion précieux permettant de recenser les dédouanement et la livraison des ATPE au
pays ayant besoin d’une aide supplémentaire en bureau concerné).
matière de planification et de suivi et rapports 2. Le recours au transport aérien
des programmes. Les estimations contribuent (généralement en cas d’urgence) a fait
à améliorer la communication entre la Division passer les frais de transport d’ATPE de
des approvisionnements, les sièges, les bureaux 0,17 $ à 2,40 $ par carton (soit une hausse
nationaux et régionaux quant à la gestion des de 100 % du prix au débarquement), ce qui
programmes de PEC MAS. Au niveau national, n’est pas une solution satisfaisante.
les initiatives faisant appel à la technologie de 3. Certains facteurs font obstacle au
téléphonie mobile RapidSMS sont également bon fonctionnement de la chaîne
prometteuses, car elles permettent de mieux d’approvisionnement :
communiquer l’état des stocks et le nombre • la disponibilité des financements (le ou
de bénéficiaires. Des exemples d’utilisation de les donateurs doivent avoir confirmé leur
RapidSMS sont disponibles sur www.rapidsms. engagement avant l’émission de tout bon
org/. de commande) ;
• le manque de précision de l’évaluation
• Système mondial de suivi continu des délais des besoins et de la demande d’ATPE ;
d’exécution, des coûts au débarquement et • le manque de communication sur
de la qualité et de l’accessibilité des ATPE : l’ensemble de la chaîne, concernant les
la Division des approvisionnements contrôle commandes, les marchandises en transit
désormais les performances des fournisseurs. et les stocks d’ATPE.
Des fiches d’évaluation recensant les livraisons
exécutées à temps leur sont régulièrement
communiquées et les contrats sont attribués
en fonction des performances antérieures. Le PAM et d’autres organismes engagés dans la
lutte contre la malnutrition, notamment l’UNICEF,
Les résultats de ces mesures sont spectaculaires. En ont rédigé des directives sur la gestion des
2008, près de 35 % des ATPE achetés par l’UNICEF chaînes d’approvisionnement en aliments nutritifs
ont dû être acheminés par voie aérienne pour pouvoir spécialisés125 (p. ex., les aliments prêts à l’emploi)
être livrés à temps, ce qui a engendré 8,5 millions dans le cadre de la prévention et du traitement de la
de dollars de coûts supplémentaires. En 2010, ce sous-nutrition. Bien que les ATPE n’y figurent pas, les
pourcentage est tombé à moins de 1 %, avec des principes généraux relatifs à l’achat, la logistique, la
coûts supplémentaires inférieurs à 400 000 dollars distribution et l’assurance qualité s’y appliquent (voir
(Komrska, 2012124). annexe E).

124 Komrska, J., 2012, « Increasing Access to Ready to Use 125 PAM, et al., 2014, « Managing the Supply of Specialized Nutritious
Therapeutic Foods (RUTF) », http://www.nutriset.fr/Downloads/ Foods », http://www.wfp.org/aid-professionals/blog/blog/supply-
PFE-RUTF-Increasing-access.pdf chain-guide-nutritious-food

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 63


Intégration et outils et cadres des systèmes de santé • Pré-évaluation : recensement et cartographie des
Plusieurs initiatives mondiales et régionales ont parties prenantes et identification des sources de
entrepris de fournir des cadres et des outils pour données.
faciliter la planification et la mise en œuvre intégrées
de la PEC MAS et de la programmation de la santé • Évaluation : entrevues d’informateurs clés et
et de la nutrition en général (voir page 8). Elles visites de terrain, appuyés par l’utilisation d’une
visent à aider les programmes à identifier les goulots grille d’évaluation et les résultats d’une revue
d’étranglement et à suivre le travail d’intégration. documentaire. L’évaluation attribue des notes par
rapport aux critères retenus afin de recenser les
Cadre d’intégration de l’UNICEF lacunes et les goulots d’étranglement.
L’exercice de cartographie mondial 2010 de la
PCIMA (UNICEF/Valid, 2011a126) a mis en évidence • Analyse et validation : analyse des causes
la nécessité de mettre à l’échelle de façon plus responsables des lacunes et des goulots
systématique la prise en charge intégrée de la d’étranglement ; inclut un examen et
MAS. Partant de ce constat, depuis janvier 2011, commentaires des partenaires.
l’UNICEF a élaboré et pilote un cadre d’intégration
institutionnelle de la PEC MAS dans les systèmes • Planification : analyse de faisabilité pour combler
de santé nationaux. Ce « cadre d’intégration de la les lacunes et éliminer les goulots d’étranglement
PEC MAS dans les systèmes de santé nationaux » a à l’aide d’un outil de planification. Les partenaires
pour objectifs d’aider les pays à évaluer les déficits conviennent des priorités et des délais impartis, et
de couverture, planifier les actions prioritaires et élaborent un plan d’action.
accompagner la mise à l’échelle durable dans les
systèmes de soins de santé primaires. Cette approche est en cours d’examen et devrait être
ensuite associée à des approches analogues utilisées
Ce cadre s’articule autour des six piliers dans le cadre d’autres interventions nutritionnelles et
des systèmes de santé établis par l’OMS aux autres prestations de santé (voir ci-dessous). À la
(gouvernance, financement, ressources humaines, suite d’une réunion technique sur l’intégration de la
approvisionnement, prestation de services et PEC MAS organisée en septembre 2012 à Bruxelles,
systèmes d’information sanitaire). Il est également un groupe de travail coprésidé par l’UNICEF et l’OMS
divisé en plusieurs niveaux de programmation (pays, a été mise en place. Il est chargée d’examiner et de
district et communauté) pour faciliter la planification recenser les leçons retenues et bonnes pratiques
à chacun de ces niveaux et orienter l’élaboration des tirés des modèles d’intégration actuels et d’élaborer
plans d’action annuels ou pluriannuels. une approche harmonisée pour intégrer la PEC MAS
dans les systèmes de santé nationaux et/ou de
Il est prévu que cet outil soit utilisé dans le cadre recommander les meilleures alternatives.
d’un exercice participatif encadré par un animateur
réunissant un groupe d’évaluateurs représentant tous Renforcement des systèmes sanitaires de district
les partenaires. Les participants se répartissent les Une approche de renforcement des systèmes
domaines d’évaluation en fonction de leur expertise sanitaires de district en quatre étapes est
et de leur expérience. Cet exercice peut être réalisé actuellement mise en œuvre dans un nombre
sur une base annuelle ou pluriannuelle dans le cadre croissant de pays. Elle recense et élimine les goulots
du suivi, de l’évaluation et de la planification des d’étranglement en matière d’offre, de demande et de
programmes nationaux de PEC MAS. Il peut être qualité, de façon à faire respecter le principe d’équité
intégré dans les cycles de planification nationale. à l’échelle infranationale et à garantir un accès à une
Cet exercice inclut les composantes suivantes : couverture de santé universelle pour tous. Elle peut
être adaptée et utilisée par les bureaux de pays, les
126 UNICEF et Valid International, « Global Mapping Review Of coordonnateurs de programmes, les partenaires et
Community-Based Management Of Acute Malnutrition With a les équipes de PEC médicale, et intégrer la PEC MAS
focus on Severe Acute Malnutrition », https://intranet.unicef.org/
pd/pdc.nsf/0/A0D7BC73A4211EC985257A7E004C8312/$FILE/ dans les soins de santé concernés. Cette approche
SHORT_CMAM%20Mapping%20Report%20April%2011.docx
offre simultanément les avantages suivants :

64 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


• une méthode simple et structurée pour traduire en les causes immédiates et secondaires sont
mesures concrètes la stratégie de l’UNICEF axée analysées et hiérarchisées ; des solutions et des
sur l’équité et réaliser les objectifs du Millénaire stratégies adaptées et fondées sur des données
pour le développement relatifs à la survie et au factuelles sont élaborées pour éliminer les goulots
développement du jeune enfant ; d’étranglement relevant des actions infranationales.

• un ensemble d’outils et d’indicateurs pour • Intervenir/mettre en œuvre : les stratégies et


améliorer le suivi, la planification et la mise les solutions retenues sont intégrées au plan
en œuvre locale des programmes et de leurs infranational pour garantir leur appropriation
interventions clés (prise en charge communautaire complète ; les compétences et les pratiques
des maladies infantiles, PCIMA, ANJE, etc.) ; infranationales de PEC sont soutenues pour
optimiser les performances ; la participation de
• une méthode intégrée, souple et rigoureuse la communauté et l’engagement des parties
pour améliorer la couverture et la qualité des prenantes sont encouragés afin que tous soient
interventions de santé efficaces ciblant les enfants redevables de l’équité des résultats.
et les mères, tout en renforçant de manière
stratégique les systèmes de santé ; • Vérifier/procéder au suivi : le travail d’élimination
des principaux goulots d’étranglement concernant
• une série fiable et rapide d’indicateurs communs la couverture de santé universelle fait l’objet d’un
pour effectuer un suivi régulier dans les zones mal suivi systématique à court terme (au moins une fois
desservies et adapter l’aide des partenaires de par semestre) à l’aide d’indicateurs de processus
manière coordonnée. et de résultats fondés, dans la mesure du possible,
sur les données disponibles. Il sert également de
Cette approche souple peut être adaptée aux base au suivi et permet de garantir la redevabilité de
différents systèmes de santé et aux besoins et la communauté et des parties prenantes en ce qui
contextes locaux. Elle vise à identifier les groupes de concerne la couverture de santé universelle axée
population qui ne sont pas desservis et à éliminer les sur l’équité.
goulots d’étranglement pour qu’ils puissent accéder à
ces interventions vitales. Pour cela, elle mobilise les • Ajuster/réviser : les solutions et les stratégies
équipes de PEC des districts, les parties prenantes sont affinées à l’aide d’un processus itératif fondé
et la société civile afin de faciliter au sein du district sur les résultats obtenus grâce au suivi continu.
une planification, une mise en œuvre et un suivi L’objectif est d’améliorer l’efficience, l’efficacité et
participatifs, basés sur des données factuelles et la qualité des avancées en matière d’équité de la
respectueux du principe d’équité. Les responsables couverture de santé universelle, et de tenir compte
à l’échelle infranationale peuvent ainsi évaluer les des nouveaux événements pouvant nécessiter une
causes profondes des goulots d’étranglement, refonte des activités.
déterminer les solutions prioritaires et réalisables
et les mettre en œuvre au moyen de plans annuels Pour de plus amples informations sur l’approche
suivis en temps réel par toutes les parties prenantes. DIVA, consulter les orientations et les outils d’ana-
Cette approche en quatre étapes (Diagnostiquer, lyse DIVA127 et « MoRES Toolkit: Indicator Selection
Intervenir, Vérifier, Ajuster [DIVA]) permet d’évaluer Guidance – Health, HIV and Nutrition -2012128 ».
les résultats obtenus, notamment pour les
populations démunies et marginalisées :

• Diagnostiquer/enquêter : un modèle de 127 UNICEF, 2012c, orientations et outils d’analyse DIVA, https://
intranet.unicef.org/PD/Health.nsf/bebddba2e89ddfb685256f
Tanahashi adapté recense les inégalités et a500598afe/26c9a2067f46a8a585257a080059beef?Open
les goulots d’étranglement des systèmes de Document

santé au sein des différents sous-groupes de 128 UNICEF, 2012, https://teams.unicef.org/sites/NYHQ01/OED/


MoRES/Document%20Library/Health-HIV-Nutrition-Guide%20
populations, lieux et zones géographiques ; on%20Adaptation%20of%20Coverage%20Determinant%20
Indicators.pdf

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 65


Mobilisation des ressources initiative (DFID, 2011132). L’action dans le nord
Comme décrit ci-dessus, les récentes initiatives du Nigéria constitue un exemple concret de
mondiales offrent aux agences et aux ONG des cet engagement. Le programme du DFID pour
perspectives de financement à long terme pour l’amélioration de la nutrition des enfants, des
soutenir la mise à l’échelle de la PCIMA en l’intégrant nouveau-nés et des mères y consacre en effet
dans les interventions de nutrition directes prioritaires. 60 millions de livres sur cinq ans répartis entre
Cependant, au cours de ces dernières années, les l’UNICEF, Save the Children et ACF, qui sont
fonds d’urgence à court terme ont constitué le chargés de mettre en œuvre les interventions
principal mécanisme de financement de la PEC MAS. de nutrition par le biais des services de santé
Faute de comptes rendus détaillés sur la nutrition courants financés par le gouvernement. Une partie
dans la procédure d’appel consolidée, aucune importante des fonds est destinée à la PCIMA. Il
donnée claire sur les tendances n’a pu être obtenue s’agit d’un bon exemple de financement à long
(Webb, 2009129). En général, il s’avère très difficile terme de la prise en charge de la SAM. Cependant,
de recenser les fonds alloués par les donateurs en aucun de ces fonds n’est versé directement au
faveur de la nutrition (MSF, 2009130), les contributions gouvernement pour assumer les coûts nationaux
étant réparties entre différents secteurs d’activités liés à la mise en œuvre.
(notamment la santé, l’aide alimentaire et la sécurité
alimentaire), les différentes activités étant souvent • Agence des États-Unis pour le développement
dotées d’une enveloppe commune. Cependant, selon international (USAID). Le plan stratégique pour
une analyse récente, les investissements sont bien la santé et la nutrition des populations133 met
inférieurs aux besoins, notamment en ce qui concerne en avant le soutien apporté par l’USAID pour
les interventions de nutrition directes (ACF, 2012131). intégrer la PEC MAS dans les systèmes de santé
Les principaux donateurs d’aide d’urgence continuent nationaux et faciliter l’introduction et l’expansion
de financer la majorité des interventions de PEC MAS de la PEC MAS à l’aide de formations et d’outils
(la Direction générale de la Commission européenne de planification. Cette aide est acheminée
chargée de l’aide humanitaire et de la protection en grande partie par l’intermédiaire du projet
civile [ECHO], le Bureau de l’aide américaine en cas FANTA, mais d’autres financements à long
de catastrophe à l’étranger [OFDA], le Ministère terme sont mis à disposition dans le cadre de
britannique du développement international [DFID], dispositifs de nutrition plus larges. Ainsi, l’USAID
le gouvernement du Japon, l’Irish Aid et les comités a alloué 50 millions de dollars sur cinq ans à un
nationaux de l’UNICEF). consortium d’ONG et d’universités dans le cadre
d’un programme de nutrition intégré en Éthiopie,
• DFID. Le DFID a inclus la PEC MAS parmi les et destiné en grande partie à la PEC MAS. Le
principales interventions de nutrition directes renforcement des capacités du système de santé
destinées aux nourrissons et aux jeunes publique pour la PEC MAS est l’un des principaux
enfants dans sa note d’information « Scaling Up objectifs du programme, cependant aucun fonds
Nutrition », une stratégie qui guide également n’est directement versé au gouvernement.
l’action du Royaume-Uni en faveur de cette D’autres financements analogues devraient être
alloués à d’autres pays. L’USAID a également
financé un appui en faveur de la production locale
129 Webb, P., 2009, « Malnutrition in emergencies: The framing d’ATPE, notamment en Ouganda.
of nutrition concerns in the humanitarian appeals process »,
1992, OMS, et al., 2007, « Prise en charge communautaire de la
malnutrition aiguë sévère – Déclaration commune », http://www.
who.int/maternal_child_adolescent/documents/pdfs/severe_
acute_malnutrition_fr.pdf
130 MSF, 2009, « Malnutrition: How Much Is Being Spent?
An Analysis of Nutrition Funding Flows 2004 – 2007 », 132 DFID, 2011, « Scaling Up Nutrition; The UK’s Position Paper
http://66.147.245.38/web/public/files/11-09_Report_ on Undernutrition », https://www.gov.uk/government/uploads/
NutritionHowMuchSpent.pdf system/uploads/attachment_data/file/67466/scal-up-nutr-uk-pos-
131 ACF et Aid For Nutrition, 2012, « Can Investments to Scale undernutr.pdf
Up Nutrition Actions be Accurately Tracked? », http://www. 133 USAID, « Multisectoral Nutrition Strategy 2014 – 2025 », http://
actionagainsthunger.org.uk/fileadmin/contribution/0_accueil/pdf/ www.usaid.gov/sites/default/files/documents/1867/USAID_
Aid%20for%20Nutrition%20low%20res%20final.pdf Nutrition_Strategy_5-09_508.pdf

66 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


• ECHO et Union européenne. Le récent document peuvent associer la PEC MAS aux interventions de
de consultation d’ECHO sur la sous-nutrition lutte contre le VIH. FANTA/USAID a créé une boîte
dans les situations d’urgence (DG ECHO, 2012134) à outils pour faciliter ce processus (FANTA-2/PAM,
souligne l’importance de maximiser autant que 2011136).
possible la durabilité des interventions de nutrition
en promouvant leur intégration dans les cadres • UNITAID137. UNITAID, une organisation spécialisée
et plans politiques nationaux (p. ex., politiques de qui contribue à élargir l’accès aux traitements
santé, plans d’intervention d’urgence, protocoles contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose
nationaux pour le traitement de la sous-nutrition, grâce à une taxe prélevée sur les billets d’avion,
etc.). Il décrit également le rôle d’ECHO en a prévu d’accorder un financement prioritaire
faveur d’une plus grande mobilisation nationale spécifique pour la distribution d’ATPE. UNITAID
et internationale et d’un soutien efficace dans soutient des activités d’aide à la nutrition dans le
les situations d’urgence et à long terme. Dans cadre d’un projet commun avec l’initiative de la
cette optique, ECHO et l’Union européenne (UE) Fondation Clinton pour le traitement pédiatrique
s’efforcent ensemble de faciliter la transition entre du VIH/SIDA et la prévention de la transmission
urgence et développement dans le domaine de de la mère à l’enfant. L’organisation fournit
la nutrition. La Facilité alimentaire de l’UE (EU également des ATPE aux patients souffrant de
Food Facility ; financement sur trois ans) a été malnutrition : en 2007, elle a consacré 4,4 millions
créée en 2008 pour répondre à la flambée des de dollars à l’achat d’ATPE, et 8 millions en 2009
prix des denrées alimentaires. La PCIMA était (MSF 2009). Ce mécanisme a permis de fournir
l’un des principaux domaines d’action au titre de des financements à moyen terme, mais son avenir
l’objectif visant à « lutter directement contre les est incertain.
répercussions de la volatilité des prix des denrées
alimentaires sur les populations locales ». Au Mali, • Banque mondiale. Créée en 1960, l’Association
ces fonds ont été versés à l’UNICEF, chargé de internationale de développement (IDA) est le
contrôler l’état nutritionnel des enfants et des fonds de la Banque mondiale chargé d’appuyer,
femmes et de prendre en charge le traitement de au moyen de prêts (appelés « crédits ») et de
la MAS. Le projet régional de l’UE pour la sécurité subventions, le développement des pays les plus
nutritionnelle des mères et des jeunes enfants pauvres, notamment la croissance économique,
en Asie prévoit le financement de la PEC MAS la réduction des inégalités et l’amélioration des
dans cinq pays (Bangladesh, Indonésie, Népal, conditions de vie. Entre 2003 et 2013, plus de
Philippines et République démocratique populaire 117 millions de personnes ont ainsi bénéficié
lao). de services essentiels de santé, de nutrition
et de santé reproductive. Plus de 100 agences
• Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la et organisations partenaires, dont la Banque
tuberculose et le paludisme. Suite à la demande mondiale, ont approuvé le cadre d’action du
de plusieurs organismes, le Fonds mondial Mouvement SUN, qui énonce les principes et
intègre désormais la PCIMA ainsi que d’autres les actions prioritaires de la lutte contre la sous-
interventions de nutrition dans ses propositions. nutrition, en vue d’aider les pays à atteindre les
Dans une note d’information (UNAIDS/OMS, objectifs du Millénaire pour le développement
2011135), le Fonds mondial indique que les pays d’ici la fin 2015.

134 Direction générale de la Commission européenne chargée de


l’aide humanitaire et de la protection civile (ECHO), 2012a,
« External Consultation Paper on Undernutrition in Emergencies », 136 FANTA-2 et PAM, 2011, « Toolkit for Countries Applying
http://ec.europa.eu/echo/files/policies/consultations/nutrition- for Funding of Food and Nutrition Programs Under
consultation-paper_en.pdf the Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and
Malaria », http://www.unaids.org/sites/default/files/en/
135 ONUSIDA et OMS, 2011, « Technical Guidance Note for Global
media/unaids/contentassets/documents/programmes/
Fund HIV Proposals », http://www.unaids.org/sites/default/
programmeeffectivenessandcountrysupportdepartment/
files/en/media/unaids/contentassets/documents/programmes/
gfresourcekit/20110905_Technical_Guidance_Food_Nutrition_
programmeeffectivenessandcountrysupportdepartment/
en.pdf
gfresourcekit/20110905_Technical_Guidance_Food_Nutrition_
en.pdf 137 http://www.unitaid.eu/fr/

INFORMATIONS POUR L’ÉLABORATION DES PROGRAMMES 67


• Gouvernements nationaux. Très peu de
gouvernements contribuent de façon significative
à la PEC MAS. Plusieurs se procurent le lait
thérapeutique destiné aux patients hospitalisés
ainsi que les médicaments courants. Selon des
évaluations récentes de l’UNICEF, une partie des
coûts d’investissement et de fonctionnement
est assumée par les pays eux-mêmes (Éthiopie,
Kenya, Népal, Pakistan et Tchad). Cependant, seul
le gouvernement du Malawi achète directement
les ATPE. Les fonds alloués aux programmes sont
généralement déployés à l’échelle des régions ou
des districts. Il reste manifestement beaucoup
de chemin à parcourir en ce qui concerne le
financement des gouvernements nationaux.

• Autres initiatives. Un nouveau rapport souligne


qu’il faut favoriser les investissements des
pays comme des donateurs extérieurs dans les
interventions de nutrition directes, notamment
la PEC MAS (ACF/IDS, 2012138). Il propose
également d’autres mécanismes de financement
pour l’ensemble des interventions directes dans
le domaine de la nutrition qui méritent d’être
examinés plus en détail. Il s’agit notamment
de garanties ou d’obligations (telles que le
mécanisme utilisé par la « Facilité internationale de
financement pour la vaccination ») ainsi que des
prélèvements ou taxes de portée internationale à
l’instar du dispositif de l’UNITAID décrit plus haut.
Suite à la conférence sur la PCIMA organisée
en Éthiopie139, l’ENN a également publié un
examen des dispositifs financiers utilisés par les
programmes de lutte contre la malnutrition aiguë à
grande échelle ayant recours à la PCIMA.

138 ACF, IDS et Aid for Nutrition, 2012, « Using Innovative Financing
to end Undernutrition », http://www.actionagainsthunger.
org.uk/fileadmin/contribution/pdf/ACF_Aid%20for%20
Nutrition_Using%20Innovative%20Financing%20to%20End%20
Undernutrition.pdf
139 Shoham, J., et al., 2013, « Managing acute malnutrition at scale:
A review of donor and government financing arrangements », ODI
Network Paper 75, http://www.odihpn.org/hpn-resources/network-
papers/managing-acute-malnutrition-at-scale-a-review-of-donor-
and-government-financing-arrangements

68 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ANNEXE A

Estimation indirecte de la
charge (besoin), des cibles
et de la couverture

La charge de MAS doit impérativement être La partie A3 explique comment réaliser et publier
évaluée lors de la planification afin de pouvoir l’estimation indirecte de la couverture et des
définir le nombre de cas pris en charge et d’estimer performances du programme, notamment la meilleure
indirectement la couverture. La charge annuelle de façon d’évaluer l’efficacité du programme par rapport
MAS à l’échelon national et infranational chez les aux besoins grâce aux différentes estimations de la
enfants de 6 à 59 mois peut être estimée à l’aide couverture.
des données de prévalence les plus récentes,
d’un facteur de correction de l’incidence et de
données démographiques. Il ne s’agit toutefois que
d’une approximation, qui doit être interprétée avec
prudence. L’estimation de la charge et la définition
du nombre de cas pris en charge doivent être FIGURE 6 Définition de la prévalence
réalisées en consultation avec les principaux
acteurs de mise en œuvre (gouvernement, UNICEF,
Cluster nutrition, partenaires sectoriels, etc.) et Nouveaux cas
validées collectivement.

L’annexe A se compose de trois parties :

La partie A1 présente la méthode d’estimation


Prévalence
de la charge de MAS. Suite à la cartographie du
programme 2012 et aux retours du personnel
de l’UNICEF, et afin d’améliorer la précision des
estimations, la charge de MAS est désormais évaluée
à l’échelle du pays ou, en cas d’intervention plus Décès
modeste, de la zone d’intervention ciblée.

La partie A2 propose différentes méthodes pour


Rétablissement
définir le nombre de cas pris en charge, en fonction
de la charge estimée.

ANNEXE A 69
et en évaluant la durée des cas de MAS non traités
A1. Estimation de la charge de
(Garenne, et al., 2009140) (Isanaka et al., 2011141).
MAS (prévalence)
Le nombre de personnes ayant une MAS varie Il est possible d’obtenir une estimation de l’incidence
tout au long de l’année. Au nombre total de cas en utilisant l’approche ci-dessous, mais en émettant
déclarés (prévalence) s’ajoute celui des nouveaux cas deux réserves importantes :
(incidence), moins le nombre de personnes guéries
ou décédées. L’estimation de la charge annuelle totale • La durée moyenne d’un épisode de MAS
de MAS permet de connaître le nombre total de cas à est difficilement estimable et peut varier
un moment précis (prévalence) et le nombre total de d’un environnement à l’autre. Les écarts des
nouveaux cas (incidence) sur une période d’un an. estimations disponibles sont parfois importants.

Estimation de la prévalence de la MAS • Cette méthode part de l’hypothèse que l’incidence


L’estimation de la proportion d’enfants âgés de 6 à est constante. Cependant, la MAS est fortement
59 mois ayant une MAS au sein d’une population à liée aux infections et à la disponibilité des denrées
un moment donné est réalisée à l’aide d’enquêtes alimentaires, qui sont des facteurs habituellement
anthropométriques auprès de la population saisonniers.
concernée (enquêtes SMART, MICS, EDS). Les
résultats varient en fonction de l’indice nutritionnel Incidence = Prévalence/
utilisé (rapport poids-taille ou mesure du PB, avec ou durée moyenne de la maladie
sans œdème). Il est aussi important de savoir que la
prévalence au sein d’une population est susceptible L’estimation courante de la durée moyenne d’un
de fluctuer dans le temps en fonction de la saison épisode de MAS non traité est de 7,5 mois (Garenne,
(période de récolte ou de soudure). Il est important et al., 2009142). À l’aide de cette estimation,
que la prévalence utilisée pour les calculs ci-dessous l’incidence sur un an (c’est-à-dire 12 mois) donne
ne soit pas excessivement élevée ou faible ; il est le résultat suivant :
dès lors recommandé d’établir une moyenne pour
la haute et la basse saison pour calculer la charge Incidence = Prévalence × 12/7,5 = Prévalence × 1,6
de MAS.
1,6 est le facteur de correction utilisé pour estimer
Estimation de l’incidence annuelle de la MAS la charge annuelle (cas existants et nouveaux) en
L’utilisation de la prévalence nous permet d’estimer fonction de la prévalence. Un autre facteur peut être
le nombre d’enfants ayant une MAS à un moment utilisé si une analyse nationale permet d’en connaître
donné, en tenant compte de la taille de la population la valeur exacte. Plus le programme est efficace, plus
et de la proportion d’enfants âgés de 6 à 59 mois. le facteur sera élevé.
L’incidence correspond à la proportion de nouveaux
cas de MAS par rapport au nombre total d’enfants Estimation de la charge143 de la MAS (besoin)
âgés de moins de cinq ans, pendant une période La charge annuelle estimée de MAS correspond au
donnée. Nous possédons peu de données relatives à nombre d’enfants de 6 à 59 mois ayant une MAS au
l’incidence, car elles ne peuvent pas être recueillies sein d’une population sur une période donnée, en
au cours des enquêtes transversales. Il faut par
conséquent déterminer un facteur de correction 140 Garenne, M., et al., 2009, « Incidence and duration of severe
de l’incidence pour estimer le nombre total de cas wasting in two African populations », http://www.ncbi.nlm.nih.
gov/pubmed/19254427
pendant un an. L’utilisation d’un facteur normalisé
141 Isanaka, S., et al., 2011, « Estimates of the Duration of
et la détermination de sa valeur font toujours débat. Untreated Acute Malnutrition in Children From Niger », http://aje.
oxfordjournals.org/content/early/2011/03/03/aje.kwq436.full
Certaines études ont essayé d’estimer cette valeur
142 Garenne, M., et al., 2009, « Incidence and duration of severe
en examinant le nombre d’admissions au cours d’une wasting in two African populations », http://www.ncbi.nlm.nih.
année par les programmes de PCIMA performants, gov/pubmed/19254427
en ré-analysant les études longitudinales ayant permis 143 Également dénommée « charge universelle » par l’OCHA et
d’autres organisations.
de suivre l’évolution de la malnutrition dans le temps,

70 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


tenant compte de la prévalence et de l’incidence. Il REMARQUE : la précision de la méthode dépend de la qualité des
données et de la disponibilité d’estimations démographiques valides.
est conseillé d’effectuer ce calcul à l’échelle du pays
et de la zone d’intervention spécifique afin de mieux Charge nationale = somme des charges régionales
cibler les besoins. (ou provinciales)

Charge nationale Obtenue à partir de la


La méthode la plus fiable à ce jour (certes largement
perfectible) consiste à ventiler des données Charge régionale = prévalence + incidence
de prévalence fiables par région/province en
recourant à une méthode unique (voir méthode 1A Calculée comme suit :
ci-dessous). Toutefois, la plupart des pays ne
disposant pas de données fiables, il existe d’autres Charge régionale = population régionale âgée de
méthodes d’estimation de la charge nationale (voir 6 à 59 mois x [prévalence régionale + (prévalence
méthode 2A et méthode 3A), avec cependant un régionale x 1,6)]
risque d’inexactitude accru. Le choix entre ces
deux dernières méthodes sera fonction du contexte Formule simplifiée :
national et de la qualité des données issues
d’enquêtes nationales. Charge régionale = population âgée de 6 à 59 mois
x prévalence régionale x 2,6
Méthode 1A (recommandée) : utilisation de
données infranationales normalisées Exemple de calcul dans le pays X avec la
Ces données peuvent être obtenues grâce à une méthode 1A :
enquête SMART (ou, dans l’idéal, grâce au calcul
de la moyenne des résultats de deux enquêtes Méthode 2A : regroupement de différentes
SMART, avant et après la récolte) ou une enquête sources d’information (p. ex., enquêtes SMART
MICS de bonne qualité. Pour calculer la charge et MICS)
régionale/provinciale, on utilisera la prévalence de Des données de sources différentes auront été
la MAS chez les enfants de 6 à 59 mois à l’échelle collectées et traitées selon des méthodes différentes,
de la région/province, avec le facteur de correction à des périodes et dans des conditions différentes
de l’incidence correspondant (voir ci-dessous). Les (avant/après la récolte, bonne/mauvaise récolte, etc.),
résultats seront ensuite agrégés pour obtenir la et seront donc difficiles à comparer. Elles peuvent
charge nationale. cependant s’avérer utiles pour la planification. Le pays
X, par exemple, a réalisé des enquêtes SMART dans

Exemple de calcul dans le pays X avec la méthode 1A :


Nombre de cas
Charge pris en charge
  Pop. 6-59 mois (pop. 6-59 mois Charge x
(soit 17 % de la Prévalence x prévalence couverture
Population population totale*) de la MAS x 2,6) (p. ex., 70 %)
Province A 6 000 000 1 020 000 2,1 55 692 38 984
Province B 3 000 000 510 000 2,8 37 128 25 990
Province C 15 000 000 2 550 000 3,8 251 940 176 358
Province D 10 000 000 1 700 000 2,3 101 660 71 162
Province E 11 000 000 1 870 000 2,9 140 998 98 699
Total 45 000 000 7 650 000 2,8 587 418 411 193

* 17 % est le pourcentage standard utilisé. Il peut toutefois être remplacé par un taux plus précis, le cas échéant.

ANNEXE A 71
trois de ses huit provinces et des enquêtes MICS Charge régionale = population régionale d’enfants
dans les cinq autres provinces, grâce auxquelles il de 6 à 59 mois x prévalence régionale x 2,6
est possible de calculer la charge provinciale de MAS REMARQUE : si vous utilisez des données d’enquêtes SMART
régionales ou locales pour calculer la prévalence de la charge de MAS
chez les enfants de 6 à 59 mois en utilisant le facteur dans la zone d’intervention du programme, mais que vous utilisez des
de correction de l’incidence et la population âgée de données provenant de différents types d’enquêtes (p. ex., MICS et
SMART) pour calculer la charge nationale, certains écarts importants
6 à 59 mois correspondants. Les résultats peuvent pourront apparaître, les méthodologies étant différentes. En cas d’écart
ensuite être agrégés pour obtenir la charge nationale trop prononcé, justifiez-le dans les documents de planification et les
rapports.
(méthode 1A).
Méthode 2B : regroupement de différentes
Méthode 3A : utilisation de données nationales sources d’information (p. ex., enquêtes SMART
agrégées et MICS)
Si le pays connaît son taux agrégé de prévalence Vous mettez en place un programme dans quatre
nationale (p. ex., le total de la quatrième colonne du des huit provinces du pays X. Des enquêtes SMART
tableau ci-dessus, soit 2,8), il peut utiliser la formule ont été réalisées dans trois provinces, et une
suivante : enquête MICS dans la province restante. Vous devez
commencer par calculer la charge de MAS chez les
Charge nationale = population nationale âgée de enfants de 6 à 59 mois pour chaque province grâce
6 à 59 mois x [prévalence nationale + aux différentes données de prévalence issues des
(prévalence nationale x 1,6)] enquêtes SMART et MICS, en utilisant le facteur de
correction de l’incidence et la population âgée de
Formule simplifiée : 6 à 59 mois correspondants. Les résultats peuvent
ensuite être agrégés pour obtenir la charge nationale.
Charge nationale = population nationale âgée de
6 à 59 mois x prévalence nationale x 2,6 Méthode 3B : utilisation de données spécifiques
agrégées
Charge d’une zone géographique ciblée La charge de la zone d’intervention est calculée à
Aucun calcul supplémentaire n’est requis dans le cas partir de la prévalence totale de MAS dans la zone
d’un programme national, celui-ci couvrant l’ensemble d’intervention (p. ex., en additionnant les différents
du territoire et correspondant ainsi à la zone taux de prévalence régionaux/provinciaux, comme
géographique ciblée. En revanche, les programmes expliqué ci-dessus) et de la population totale d’enfants
mis en œuvre à l’échelle infranationale devront de 6 à 59 mois dans la zone d’intervention :
calculer la charge de MAS dans la zone d’intervention
à l’aide de la méthode suivante (analogue aux Charge de la zone d’intervention = population
méthodes 1A, 2A et 3A utilisées pour calculer la âgée de 6 à 59 mois dans la zone d’intervention x
charge nationale) : prévalence totale dans la zone d’intervention x 2,6

Méthode 1B (recommandée) : utilisation de


données infranationales normalisées A2. Estimation des objectifs
Comme pour la charge nationale, calculez la charge d’intervention du programme
de MAS de la zone d’intervention en utilisant les Il est très difficile de prendre en charge toutes
estimations de prévalence normalisées réalisées à les personnes touchées, c’est pourquoi il est
l’échelle de la province/région (p. ex., les données des nécessaire d’établir un objectif spécifique en fonction
enquêtes SMART) par rapport à la population âgée de des capacités et du contexte. Il existe plusieurs
6 à 59 mois correspondante. méthodes, selon qu’il s’agit d’un programme
nouveau ou existant :
Charge de la zone d’intervention = somme des
charges régionales (ou provinciales) dans la zone Méthode 1 : définition des cibles dans une
d’intervention nouvelle zone/un nouveau pays
L’estimation de l’objectif d’intervention pour une
Formule simplifiée : nouvelle zone/un nouveau pays doit prendre en

72 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


compte la zone géographique dans laquelle seront PCIMA ayant fourni un rapport, l’ensemble
proposés les services ainsi que les prévisions de des admissions sera estimé [de façon très
couverture thérapeutique. approximative] comme suit : (3 620/75) x 100).

Cible = Population âgée de 6 à 59 mois dans • La mobilisation et la décentralisation des services


une zone géographique** x prévalence x 2,6 x pourront entraîner une hausse prévisible de la
couverture thérapeutique (%) couverture et du nombre d’admissions : il est
** Valeur calculée à partir de l’ensemble de la population dans la zone donc nécessaire d’estimer le nombre de cas
géographique cible (n) x proportion estimée d’enfants âgés de 6 à
59 mois au sein de la population (%) supplémentaires qui seront traités, notamment en
se basant sur les retours d’expérience dans des
Selon l’étape du programme, la couverture cible contextes similaires.
des traitements peut s’appuyer sur les standards
Sphère144, sur l’expérience des programmes de • Les hausses prévues de la prévalence (et donc
PCIMA efficaces opérant dans un contexte similaire, du nombre de cas) par rapport aux années
ou sur un accroissement progressif du nombre précédentes (p. ex., lorsque des indicateurs
d’établissements de santé. Ainsi, la cible peut être de d’alerte précoce prévoient des hausses
50 % au cours des six premiers mois du programme, saisonnières supérieures à la normale).
puis s’élever à 70 ou 80 % à la fin de la première
année conformément aux niveaux jugés réalisables Le résultat obtenu ne sera certes qu’une estimation
par les programmes de PCIMA performants. Il peut très approximative, mais basée sur des valeurs réelles
être possible, lorsque la valeur de la couverture en ce qui concerne le nombre d’enfants desservis.
thérapeutique a été mesurée directement ailleurs, de REMARQUE : les tendances, les chiffres des années précédentes et la
capacité effective doivent faire l’objet d’un consensus entre toutes les
l’extrapoler en tenant compte des plans d’expansion parties prenantes (équipe de coordination du cluster/secteur).
et des capacités d’appui.

Si de nouvelles estimations sont effectuées par la A3. Estimation indirecte de la


suite, cette équation peut être utilisée à nouveau au couverture
cours des années suivantes. En l’absence d’enquête
A2.1 Estimation de la couverture géographique
récente, elle risque de ne pas refléter correctement
la situation actuelle. Dans ce cas, il est conseillé Il existe deux méthodes.
d’utiliser la méthode ci-dessous.
Couverture géographique à l’échelle des
Méthode 2 : définition des cibles dans le cadre établissements de santé
d’un programme existant La couverture géographique correspond habituelle-
Une autre méthode pour estimer les valeurs cibles ment au ratio entre le nombre d’établissements de
des programmes de PCIMA existants qui centralisent santé145 fournissant des services de PCIMA dans
les rapports d’admission consiste à extrapoler à partir une zone d’intervention et le nombre total d’établisse-
des chiffres d’admission des années précédentes, en ments de la zone :
tenant compte des éléments suivants :
Couverture géographique = Nombre
• Ajouter les estimations de la cible calculées avec d’établissements de santé fournissant des services
la Méthode 1 pour les zones d’expansion qui n’ont de PCIMA/nombre total d’établissements de santé
pas été prises en charge l’année précédente.
La couverture géographique est la couverture
• Pourcentage d’établissement de rapports (si maximale qu’un programme peut atteindre
3 620 enfants ont été admis dans 75 % des (également appelée couverture potentielle ou
établissements de prestations de services de
145 Les « établissements de santé » désignent les établissements de
soins de santé primaires ainsi que les établissements secondaires
144 70 % dans les zones urbaines, 50 % dans les zones rurales et et tertiaires qui fournissent des soins hospitaliers ou ambulatoires
90 % dans les camps. pour le traitement de la MAS.

ANNEXE A 73
disponible). Ces données sont à utiliser en TABLE 5 Exemple simplifié d’un programme
priorité dans les comptes rendus. Le cadre national de PCIMA
des déterminants (système de suivi des
résultats pour l’équité [MoRES]) figurant dans Régions DISTRICTS

l’analyse des goulots d’étranglement internes Services de PCMA


réalisée par l’UNICEF utilise le terme « accès disponibles dans 4 des 10
établissements
géographique ». 4
GCEtablissements = 10 = 40 %
Couverture géographique à l’échelle des Région 1
services de PCIMA Services de PCMA
divisions administratives disponsibles disponibles dans 0 des 9
L’évaluation de la couverture géographique 2
établissements
GCDistricts = = 76 %
à d’autres niveaux (p. ex., les districts ou les 3 GCEtablissements = 0 = 0 %
9
régions) peut également s’avérer utile. La GCEtablissements =
10
= 37 %
27
formule est la suivante : Services de PCMA
disponibles dans 6 des 8
établissements
Couverture géographique = 6
districts (ou régions) proposant une PEC GCEtablissementss = 8 = 75 %
MAS/nombre total de districts (ou régions)
Services de PCMA
Région 2 disponibles dans 8 des 8
Le tableau 5 présente un exemple simplifié d’un services de PCIMA établissements
disponsibles = 8 = 100 %
pays composé de trois régions subdivisées en GCEtablissements
3 8
trois districts. La couverture géographique (GC) GCDistricts = = 100 %
3
a été évaluée à tous les niveaux de prestation Nation 23 Services de PCMA
GCEtablissements = = 82 %
28 disponibles dans 6 des 9
de services. L’estimation de la couverture
3 établissements
géographique à l’échelle des établissements GCRegions = = 67 %
3 6
comme de la division administrative pour chacun 5 GCEtablissements = 9 = 67 %
GCDistricts = = 56 %
des trois niveaux (national, régional, district) 9
33
Services de PCMA
permet d’obtenir des résultats plus précis. GCEtablissements = = 42 % disponibles dans 9 des 11
79
établissements
Dans l’exemple ci-dessus, le programme (A) GCEtablissements = 9 = 82 %
11
est déployé par région et atteint une couverture
géographique importante à l’échelle des Services de PCMA
établissements de santé. Près de la moitié des disponibles dans 0 des 8
établissements
établissements prennent en charge la MAS,
0
bien que la couverture à l’échelle nationale et du GCEtablissements = 8 = 0 %
district soit plus faible que celle du programme Région 3
services de PCIMA Services de PCMA
(B). Ce dernier est déployé à l’échelle nationale, non disponsibles disponibles dans 0 des 9
mais sa couverture géographique à l’échelle 0 établissements
GCDistricts = = 0%
des établissements est très faible. La MAS 3 GCEtablissements = 0 = 0%
9
est certes prise en charge dans l’ensemble 0
Services de PCMA
des régions et districts, mais seulement dans GCEtablissements = 25 = 0 % disponibles dans 0 des 7
un nombre limité d’établissements, d’où un établissements
accès limité au niveau communautaire. La GCEtablissements = 0 = 0 %
7
double analyse de la couverture géographique
à l’échelle des établissements et des divisions
Programme (A) Programme (B)
administratives permet de souligner ces du tableau ci-dessus du tableau ci-dessus
tendances et de clarifier les rapports (p. ex., en
GC Régions
67 % 100 %
veillant à ce que les estimations au niveau du
GC 56 % 100 %
district ne soient pas confondues avec celles au Districts

niveau des établissements). GC Etablissements


42 % 8%

74 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


La cartographie des indicateurs de couverture peut
FIGURE 7 Carte de la couverture
également être utile pour la planification et le suivi
géographique à l’échelle des
du programme. La figure 7 représente sous forme
établissements, par région
de carte la couverture géographique à l’échelle des
établissements de santé, mettant ainsi clairement 0 %–20 %
en évidence les disparités régionales. Les tendances 20 %–40 %
sont également plus faciles à détecter que dans un 40 %–60 %
tableau. 60 %–80 %
80 %– 100%
Interprétation de la couverture géographique
La couverture géographique correspond à la
couverture de contact maximale d’un programme.
Cela signifie que la couverture thérapeutique sera
toujours surestimée.

De nombreux facteurs peuvent fausser l’indicateur


de couverture géographique à l’échelle des
établissements :

• Erreur de numérateur. Le numérateur correspond


au nombre d’établissements fournissant des
services de PCIMA. Il est donc nécessaire de
définir strictement ce qu’englobe la prestation de
services de PCIMA. À noter : les établissements
irrégulièrement approvisionnés en ATPE ne doivent
pas être classés comme établissements de
PCIMA. dénominateurs et de la couverture spatiale. Ainsi,
certains programmes mettent en œuvre la PCIMA
• Erreur de dénominateur. Le dénominateur dans 20 % des établissements, puis révisent la
correct pour calculer la couverture géographique zone desservie par chacun des établissements
à l’échelle des établissements est le nombre fournissant des services de PCIMA de manière à
total d’établissements de soins de santé ce que la couverture atteigne 100 %. En réalité,
(primaires). cela ne contribue qu’à fausser l’indicateur.

• Insuffisance de la couverture spatiale des D’autres sources potentielles d’erreurs doivent être
établissements de santé. Il peut être utile de recensées, analysées et corrigées, notamment en
corriger l’indicateur pour la couverture spatiale définissant précisément les numérateurs et les
des établissements. À titre d’exemple, si 75 % dénominateurs et en rectifiant les données (ruptures
de la population réside dans un périmètre de de stock d’ATPE, fermetures d’établissements,
15 km autour d’un établissement opérationnel, couverture spatiale, etc.).
la couverture géographique peut être revue à la
baisse (c’est-à-dire en multipliant la valeur par Estimation de la couverture thérapeutique
0,75). Cela améliore la fiabilité de l’indicateur en L’une des approches possibles pour estimer la
le rapprochant de la couverture thérapeutique. couverture thérapeutique consiste à estimer la
Il pourra s’avérer utile de fournir des indicateurs charge/le besoin comme ci-dessus, et à comparer le
de couverture en matière de disponibilité et résultat avec le nombre d’admissions. Il s’agit d’une
d’accessibilité. approche indirecte, qui permet uniquement d’établir
des estimations très approximatives de la couverture
• Erreur dans la spécification des zones et ne fournit aucune information sur les obstacles/
desservies. Cet aspect est lié au problème des goulots d’étranglement.

ANNEXE A 75
Couverture thérapeutique = nombre d’admissions
pendant une période donnée/charge pour la
Un exemple concret de calcul indirect de
même période
la couverture
REMARQUE : les admissions correspondent au nombre de nouveaux
cas admis (ou au nombre de nouvelles admissions de patients ayant Selon une enquête SMART menée il y a plus
une MAS). À ne pas confondre avec les « cas traités ».
d’un an, la prévalence de la MAS (dont la défini-
tion est la suivante : PB < 115 mm ou présence
Dans de nombreux pays, la couverture nationale
d’œdème nutritionnel bilatéral) s’élevait à 1,34 %
est loin d’être acquise ou ne constitue pas une
(IC 95 % = 0,69 % – 2,33 %) dans un district
priorité. Il est conseillé d’utiliser plusieurs méthodes d’une population totale de 121 400 personnes,
complémentaires d’estimation de la couverture dont 17,3 % étaient âgées de 6 à 59 mois. Les
afin de mieux retracer son évolution et les progrès établissements de PCMA du district dans lequel
réalisés. a été réalisée cette enquête ont déclaré avoir
admis 248 cas de MAS au cours des douze
ii. Couverture nationale derniers mois.
Nombre de nouvelles admissions par rapport à la
charge nationale estimée. L’estimation de la charge peut être calculée de
la façon suivante :
Couverture nationale = nombre de nouvelles charge = population 6-59 m ×
admissions/charge nationale (prévalence + prévalence × 1,6)
= (121 400 × 0,173) x (0,0134 + 0,0134 ×1,6)
iii. Couverture de la zone d’intervention = 732
La couverture thérapeutique des programmes mis
en œuvre à l’échelle infranationale doit être évaluée L’estimation de la couverture thérapeutique peut
uniquement dans la zone d’intervention (c.-à-d. la être calculée de la façon suivante :
zone couverte par le programme). Lorsque la zone couverture = nombre de cas admis/charge
d’intervention s’étend sur l’ensemble du territoire = 248/732
national, sa couverture sera identique à la couverture
= 0,34
nationale :
= 34 %

Couverture de la zone d’intervention = nombre


Les intervalles de confiance peuvent être cal-
de nouvelles admissions/charge de la zone
culés à l’aide des seuils de confiance de 95 %
d’intervention
de l’estimation de la prévalence de la MAS afin
d’obtenir des seuils de confiance de 95 % sur
iiii. Progrès de mise en œuvre l’estimation de la charge.
Il est possible d’évaluer les progrès réalisés par
le programme en comparant les résultats aux
.
objectifs :
Couverture thérapeutique
seuil de confiance le plus faible
Progrès de mise en œuvre = nombre d’admissions = 248/(0,0233 + 0,0233 × 1,6) × (121 400 ×
effectif/nombre de cas pris en charge estimé 0,173)
= 19 %
Les intervalles de confiance peuvent être calculés
à l’aide des seuils de confiance de 95 % de
l’estimation de la prévalence de la MAS afin Couverture thérapeutique
seuil de confiance le plus élevé
d’obtenir des seuils de confiance de 95 % sur
= 248/(0,0069 + 0,0069 × 1,6) × (121 400 ×
l’estimation de la charge.
0,173)
= 66 %
Les méthodes décrites ci-dessus risquent par-
fois d’entraîner des inexactitudes et des impré-
cisions. Cela ne signifie pas qu’elles doivent être

76 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


abandonnées, mais les biais peuvent être minimisés. i. L’estimation de la couverture nationale du
Ainsi, les biais liés à la couverture géographique peu- traitement présente les progrès accomplis au
vent être éliminés en définissant précisément les niveau national, ce qui permet de prendre en
numérateurs et les dénominateurs, et en rectifiant les compte la charge globale de MAS et les besoins
données (ruptures de stock d’ATPE, fermetures d’éta- encore non satisfaits, des données qui pourront
blissements, couverture spatiale, etc.). être utilisées dans le cadre du plaidoyer en vue de
mettre à l’échelle le programme.
L’utilisation d’un indicateur biaisé peut s’avérer
très judicieuse pour suivre le déploiement au fil ii. L’estimation de la couverture dans la zone
du temps. Si le biais est raisonnablement faible et d’intervention présente les progrès accomplis
demeure uniforme, la valeur estimée de l’indicateur dans la zone d’intervention du programme, ainsi
sera conforme à sa valeur réelle. L’écart peut que les lacunes. Ces données serviront à illustrer
également être corrigé s’il est possible d’estimer les performances de l’UNICEF/de nos partenaires,
son orientation et son ampleur, en comparant les mais aussi à identifier les zones où le programme
estimations indirectes aux estimations directes doit être renforcé.
de la couverture obtenues à l’aide des méthodes
directes (ESZC, SQUEAC, SLEAC, etc.). Ces exercices iii. La couverture géographique (pays ou zone
d’étalonnage peuvent également servir dans le cadre d’intervention spécifique) permet notamment
de la planification du programme, car ils permettent d’élaborer et de contrôler les stratégies
d’ajuster la prévalence en fonction du facteur de d’expansion de la PEC MAS, ainsi que de repérer
correction de l’incidence (k), également utilisé pour les besoins non satisfaits au niveau national et
déterminer les ressources nécessaires. infranational afin de solliciter l’appui du ministère
de la Santé concerné et des autres partenaires.

Exploitation et communication iv. Les données relatives à la performance du


des données de couverture et de programme permettent de communiquer sur la
performance réussite du programme à l’aune des attentes de
Pour appréhender et communiquer correctement ces l’organisation/des partenaires, en tenant compte
données à différents publics, il est nécessaire que des capacités actuelles du pays. La qualité de la
chacun sache à quelle fin les utiliser et comment. planification et de l’exécution du programme par
Chaque catégorie de données permet de mettre en l’UNICEF et ses partenaires est ainsi mise en
relief les performances du programme par rapport avant, en fonction des capacités du moment.
aux besoins. Elles doivent toutes, dans la mesure du
possible, être communiquées.

ANNEXE A 77
ANNEXE B

Évaluations pour l’analyse


des goulots d’étranglement

L’évaluation des capacités est un élément essentiel B2. Évaluation des capacités des
de l’analyse des goulots d’étranglement. Elle doit être communautés
menée à plusieurs niveaux notamment : les capacités Des enquêtes sont menées auprès des communautés
techniques (expertises, compétences, effectifs dis- pour évaluer leur capacité à utiliser effectivement les
ponibles) ; la prestation de services (notamment les services. Elles consistent à examiner les systèmes,
prestataires de services privés et publics et le soutien les structures et les canaux de communication
à court/long terme apporté par les agences) ; l’utilisa- à l’échelle communautaire pouvant être utilisés
tion effective des services (c’est-à-dire la demande, la pour créer et soutenir la demande en matière
participation et l’adoption par les communautés) ; les d’admissions, ainsi que l’adoption du programme par
ressources. Les capacités existantes et potentielles, les clients (la participation). Les méthodes d’enquête
de même que leur répartition géographique, doivent recommandées sont détaillées dans le module 3147
être prises en compte. des modules de formation sur la PCIMA FANTA/Valid/
UNICEF.

B1. Évaluation des capacités des Ce type d’enquête est particulièrement important, car
systèmes de santé il n’est pas possible d’imposer le choix des acteurs
L’évaluation de la capacité des systèmes de santé de la PCIMA ni les modalités de la mobilisation à
à prendre en charge la MAS doit être exhaustive et l’échelle communautaire. Il est essentiel de se rensei-
aborder les points suivants : environnement favorable, gner auprès des communautés sur les agents et les
accès aux approvisionnements, qualité des services, canaux d’information potentiels, de les sensibiliser au
accès aux services et aux compétences pour la programme et d’encourager leur participation, afin de
PCIMA. Les capacités doivent être examinées à créer la composante de mobilisation communautaire du
l’échelle des pays, des districts, des établissements programme et de parvenir à la couverture souhaitée.
et des communautés (p. ex., les agents de santé
communautaire [ASC]). Un cadre146 est proposé pour L’omission de cette étape entraîne souvent un manque
faciliter cette évaluation. Des questions clés servant à d’attention ou une attention erronée à la composante
orienter l’analyse sont fournies ci-dessous. communautaire de la PCIMA. Plusieurs pays ont pour-
tant reconnu qu’il est difficile d’atteindre la couverture

146 Ghoos, K., et al., « Framework for integration of management of


SAM into national health systems », http://www.ennonline.net/ 147 FANTA, et al., 2008, « Community Outreach Training Manual.
fex/43/framework Module 3 », www.cmamforum.org/resource/973

78 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF



TABLEAU 6 Questions clés pour l’analyse des capacités des systèmes de santé
Facteur
Catégorie déterminant Questions clés
Environne- Action politique • Quelles sont les politiques et les stratégies qui sont en place dans les domaines de la nutrition, de la
ment et stratégie santé et du développement ?
favorable • La PEC MAS est-elle prise en compte/soutenue dans ces politiques et ces stratégies ?
Coordination et • Quels sont les mécanismes de coordination actuels dans le domaine de la nutrition, leurs attributions
gestion et leur portée ?
• Quel est le degré de participation dans les différents secteurs ?
Normes sociales • Quels sont les croyances et les comportements liés à la malnutrition ?
Budgétisation • Quelles sont les principales sources de financement pour la PEC MAS et pour les autres
et financement programmes de santé et de nutrition ?
• Les fonds sont-ils alloués de manière centralisée ou à l’échelle des régions ou des districts ?
• Quels sont le cycle et le processus de financement ?
• Peut-on envisager de mobiliser d’autres sources de financement ?
• Quel est le degré de fiabilité du financement (court terme ou long terme) ?
Approvi- Chaîne d’appro- • Quelles sont les sources d’approvisionnement (p. ex., local et étranger) et quelles sont les
sionnement visionnement possibilités pour accroître la production/l’approvisionnement ?
• Comment sont commandées et gérées les fournitures thérapeutiques ?
• Existe-t-il des structures en place pour d’autres produits qui pourraient prendre en charge le stockage
des fournitures thérapeutiques ?
• Comment circulent les informations sur la chaîne d’approvisionnement entre les différents niveaux ?
• Quelle est la capacité de stockage en place à l’échelle du pays, des régions, des districts et des
établissements ?
• Quels sont les systèmes en place pour le contrôle de la qualité ?
Disponibilité/ • Quels sont les systèmes et structures de prestation de soins thérapeutiques hospitaliers et
prestation des ambulatoires (publics et privés) en place ?
services • Quels sont leurs dotations en personnel et leurs modes de direction ?
• Quels sont leurs structures, équipements et approvisionnements ?
• Quels sont les systèmes de soins de santé gratuits qui sont en place ?
• Comment sont gérés les différents services (répartition des rôles, des jours, des établissements) ?
Ressources Compétences • Qui est actuellement responsable de la PEC MAS pour chaque niveau ? Est-il possible d’administrer
humaines relatives à la une charge de travail supplémentaire ?
PCIMA • Comment est gérée la dotation en personnel des établissements de santé ? Les postes vacants
sont-ils pourvus ? Quelle est la rotation du personnel ?
• Quelles sont les compétences disponibles pour la PEC MAS à tous les niveaux (traitement, gestion
de programme, gestion des informations, approvisionnement et logistique, coordination) ?
• Des nutritionnistes sont-ils présents ? À quels niveaux et qui les supervise ?
• Des ASC ont-ils été engagés ? Sont-ils rémunérés et quels sont leurs rôles ?
Formation et • Quel est le mode de fonctionnement actuel de la formation à la PEC MAS ?
encadrement • Quelles sont les institutions participant à la formation sur la nutrition ?
• Quelles sont les institutions qui forment le personnel de santé ?
• Quels sont les formateurs disponibles et quel est leur niveau d’expérience ?
• Où la formation initiale à la PEC MAS doit-elle être organisée ?
• Existe-t-il des structures de formation continue ?
Qualité des Orientation • Quels sont les directives et les protocoles à l’échelle nationale ou infranationale pour la PEC MAS ?
services • Quelles sont les lacunes ?
Rapports • Comment sont collectées les données sur la PEC MAS ?
• Quelles sont les informations collectées, où sont-elles regroupées et dans quel délai ? Comment
sont-elles utilisées ?
• Quelles sont les parties prenantes ?
• Existe-t-il des systèmes de remontée des informations ?
• Les données alimentent-elles le système d’information sanitaire ? Les responsables sont-ils impliqués ?
• Quelles sont les capacités d’analyse des données à chaque niveau ?
Supervision et • Quels sont les structures et systèmes de supervision et de suivi opérationnels ?
suivi • Qui est responsable de la supervision et du suivi de la PEC MAS ?
• Quelle est la fréquence des visites de supervision et de suivi ?
• Quels sont les outils utilisés ?
Informations et • Existe-t-il des lieux d’échange d’informations sur les expériences et les travaux de recherche liés à la
recherche PCIMA ?
• Quels sont les travaux de recherches opérationnelles en cours (le cas échéant) ?
• Quelles sont les institutions nationales qui y prennent part ?
• Le pays a-t-il recours à des technologies innovantes de gestion des informations ? Si oui, lesquelles ?

ANNEXE B 79
et l’impact escomptés en l’absence d’enquête auprès sont les termes employés ? Quelle origine leur
des communautés (ENN, 2011148). La sous-estimation attribue-t-on ?
de la composante communautaire, le manque d’exper-
tise et de leadership dans le secteur, la crainte d’une • Comment sont traitées les formes sévères de
surcharge du système et le manque de fonds sem- malnutrition aiguë ? Quelles sont les croyances à
blent expliquer cette lacune. Un soutien adapté peut propos des traitements ? Quelles sont les voies
permettre d’éviter ces difficultés. Si l’enquête auprès d’accès au traitement ? Dans quelle mesure les
des communautés n’a pas été envisagée au début de formes sévères de MAS sont-elles différentes des
la phase d’expansion, il est alors possible d’utiliser les problèmes de santé ?
évaluations de la couverture permettant de recenser
les obstacles à l’accès. • Attitudes à l’égard des services officiels de santé :
quelles sont les expériences et les perceptions des
Il convient en outre de prendre en compte les deux communautés à l’égard des services officiels de
points suivants. Tout d’abord, en raison du manque santé ?
de compréhension des critères d’admission de la part
de la communauté suite à son engagement insuffi- • Autres services de soins : quels sont les
sant, de nombreuses personnes non éligibles risquent autres services/mesures de soins auxquels les
d’être prises en charge. Ensuite, les programmes communautés ont recours (remèdes familiaux,
dont la couverture est insuffisante ne desservent pas pharmacies, guérisseurs traditionnels, etc.) ?
les enfants des zones les plus démunies et s’avèrent Quelle est leur importance ? Quelles sont leurs
également plus onéreux en termes de traitement. relations avec les services officiels de santé ou
Les ressources engagées pour mettre en place les comment sont-elles perçues ?
services de PEC MAS sont d’autant plus rentables
que le nombre d’enfants traités est élevé. Autrement • Hétérogénéité/homogénéité des communautés :
dit, plus les établissements de santé atteignent une quels sont les différents marqueurs identitaires
couverture élevée, plus le rapport cout-efficacité (p. ex., la langue, l’origine ethnique, la religion,
augmente. l’orientation politique) qui doivent être pris en
compte afin de fournir les informations et les
services de manière équitable ou de prendre des
B3. Évaluation de la compréhension mesures spéciales pour desservir les groupes
locale exclus ou marginalisés ?
L’évaluation des goulots d’étranglement pour
la PCIMA dans un pays doit tenir compte des • Quelles sont les croyances et la compréhension du
perceptions et des préoccupations des communautés personnel de santé à l’égard de la santé publique,
et des systèmes de santé à l’égard de la MAS. Cette de l’importance de la MAS, de ses causes, de son
évaluation peut être réalisée au niveau local (au cours développement et de son traitement ?
de l’enquête communautaire) et au niveau national
(au cours de l’évaluation des capacités du système de • Quelles sont les attitudes du personnel de santé
santé) (voir points B1 et B2). à l’égard des communautés et notamment des
familles dont les enfants souffrent de MAS ?
Les informations recueillies auprès des communautés
doivent inclure les éléments suivants :
B4. Évaluations supplémentaires
• Classification des maladies locales pour les Les évaluations mentionnées ci-dessus devraient
formes sévères de malnutrition aiguë : quels être complétées par une analyse approfondie de la
chaîne d’approvisionnement (voir l’outil structuré en
annexe E), de la couverture et des obstacles à la
148 ENN, 2011, conférence 2011 sur l’expérience des gouvernements
en matière d’élargissement de la prise en charge communautaire couverture (voir annexe C), de la qualité des soins
de la malnutrition aiguë (PCMA) et enseignements pour le
Mouvement SUN (Renforcement de la nutrition), http://www. (voir les indicateurs de performance à la page 28) et des
ennonline.net/ourwork/ennmeetings/cmamconference2011 systèmes de gestion (voir l’outil DIVA en annexe E).

80 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ANNEXE C

Fiche d’information sur


l’évaluation directe de
la couverture

Cette annexe présente les méthodes d’évaluation (liées aux capacités, au budget ou au manque de
directe de la couverture actuellement disponibles et volonté politique, p. ex.).
propose des ressources complémentaires.

C2. Présentation des méthodes


C1. Réalisation d’une enquête de d’évaluation directe de la
couverture couverture149
Les enquêtes sur la couverture peuvent être La recherche de cas active et adaptative est utilisée
essentielles pour fournir des données et orienter la plupart du temps dans le cadre de toutes les
la prise de décisions importantes dans le cadre méthodes de couverture décrites ci-dessous. Ses
du programme. Parallèlement, il est essentiel de deux principes fondamentaux sont les suivants :
réfléchir en premier lieu à la finalité de l’enquête.
L’expérience montre que plusieurs aspects doivent 1. La méthode est active : seuls les cas de MAS sont
être pris en compte afin de déterminer s’il faut ou retenus. Les enquêteurs n’examinent pas tous
non réaliser une enquête de couverture, notamment les enfants âgés de 6 à 59 mois, mais prennent
le caractère propice de l’environnement, l’objectif de uniquement les mesures des enfants ayant une
l’enquête, le degré de maturité du programme et la malnutrition qui présentent des symptômes
probabilité d’utilisation des résultats. Les enquêtes connus de la communauté, selon la définition
doivent être menées en temps opportun afin d’être acceptée localement.
incluses dans le cycle du programme (phase de
planification ou d’examen). La qualité et les capacités 2. La méthode est adaptative : les informateurs
des systèmes de données sont également des clés commencent par participer à la recherche
facteurs importants. L’ampleur du programme n’est de cas au sein de la communauté, mais d’autres
pas forcément un facteur prioritaire étant donné sources d’information peuvent être utilisées le cas
que l’objectif est d’améliorer tous les programmes, échéant pour améliorer la recherche à mesure que
mais il peut influencer le processus décisionnel. Les l’enquête se poursuit.
enquêtes doivent être suffisamment approfondies
pour dégager des conclusions détaillées et inédites à
propos des goulots d’étranglement et des barrières ;
il est particulièrement important qu’elles aient une 149 Extrait de Guevarra, E., et al., « Évaluation de la couverture de la
prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë », Dossier
valeur ajoutée pour qu’elles soient suivies de mesures technique du forum PCMA : juillet 2012 – Version 2 : septembre
ou d’améliorations, en dépit des difficultés existantes 2014, http://www.cmamforum.org/Pool/Resources/Evaluation-de-
la-couverture-de-la-PCMA-2012-v2-sept2014.pdf

ANNEXE C 81
La méthode est adaptée à chaque contexte grâce à fait par une méthode active et adaptative de recherche
des études réalisées auprès des communautés et des des cas (également appelée échantillonnage en boule
bénéficiaires pour déterminer : de neige ou échantillonnage de référence en chaîne)
qui décèle tous les cas de MAS ou presque dans les
1. la question à poser pour vérifier la présence de communautés étudiées. Ainsi, l’échantillon représente
cas, en fonction de la terminologie employée par la bien les communautés étudiées.
population pour décrire les symptômes de la MAS ;
Résultats
2. les informateurs clés les plus susceptibles de La méthode ESZC donne les résultats suivants :
faciliter la recherche des cas (les personnes qui • Estimation de la couverture globale
peuvent détecter les cas, qui connaissant l’état • Estimations de la couverture locale, qui peuvent
de santé des enfants de la communauté ou sont être représentées comme une carte de la
consultées par les familles) ; couverture
• Liste classée des barrières
3. tous les facteurs propres au contexte ayant une
incidence sur la recherche des cas (normes Les figures 8 et 9 indiquent les produits typiques
culturelles, rythmes des activités quotidiennes et de l’ESZC obtenus lors d’une évaluation de la
saisonnières, structure générale des villages, etc.). couverture de services de PCIMA fournis par une
ONG, entreprise dans deux districts de santé voisins
La méthode, qui est décrite en détail dans le manuel au Niger.
de FANTA sur la couverture150, est mise en œuvre de
manière exhaustive jusqu’à ce que tous les enfants La liste des ressources ci-dessous contient des
soient identifiés. Son efficacité constatée est de orientations et des outils relatifs à la méthode ESZC.
100 % lorsqu’elle est associée à des méthodes
de recherche au porte-à-porte dans la plupart des
contextes.
FIGURE 8 Carte illustrant la distribution
spatiale de la couverture
ESZC
La méthode ESZC (échantillonnage systématique
actuelle et de la période dans
zonal centré) a été créée en 2002 dans le cadre d’un un prrogramme de PCIMA,
programme de recherche sur les soins thérapeutiques produite au moyen de la
communautaires. Elle a été utilisée pendant plusieurs méthode ESZC
années dans le cadre du suivi et de l’évaluation
Légende
des programmes. Cependant, elle a été jugée trop Frontière du district
coûteuse pour être utilisée de manière courante et a Route principale
Villes et villages
été supplantée par les méthodes SQUEAC et SLEAC,
Site du programme
qui nécessitent moins de ressources. La barre gauche représente
la couverture actuelle sur
une échelle de 0 % à 100 %
Conception La barre droite représente la
couverture de la période sur
L’ESZC utilise un plan d’échantillonnage à deux degrés. une échelle de 0 % à 100 %

L’échantillonnage au premier degré est un échantil-


lonnage spatial systématique de la zone de programme
complète pour sélectionner les communautés à étu-
dier. L’échantillon est donc représentatif de la zone
tout entière. L’échantillonnage au deuxième degré se

150 FANTA, 2012, « Semi-Quantitative Evaluation of Access


and Coverage (SQUEAC)/Simplified Lot Quality Assurance
Sampling Evaluation of Access and Coverage (SLEAC) Technical
Reference », http://www.fantaproject.org/monitoring-and-
evaluation/squeac-sleac

82 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


Évaluation semi-quantitative de l’accessibilité et de • Étape 3 : estimation de la couverture globale du
la couverture (SQUEAC) programme à l’aide des techniques bayésiennes.
La méthode SQUEAC est une méthode semi- L’enquête d´évidence vraisemblable est effectuée
quantitative qui permet de mener une analyse dans le cadre de cette étape. Comme toutes
approfondie des barrières et des facilitateurs de les autres méthodes d’enquête de couverture,
la couverture. Elle permet le suivi régulier des elle utilise un échantillon spatial systématique.
programmes grâce à l’utilisation intelligente des L’étape 3 est facultative et a lieu si la notification
données de suivi de routine, complétée par d’autres d’une estimation de la couverture globale fait
données pertinentes qui sont recueillies « par petites partie des informations clés exigées en plus des
doses et fréquemment ». informations détaillées sur les barrières et les
facilitateurs de la couverture déjà obtenues grâce
Conception aux étapes 1 et 2.
La méthode SQUEAC est davantage une étude
d’investigation qu’une enquête. Elle comprend trois Résultats
étapes : La méthode SQUEAC produit les résultats suivants :
• Cartographie de la couverture à l’aide d’enquêtes
• Étape 1 : investigation semi-quantitative sur les sur des petites zones en utilisant une approche de
facteurs qui ont une incidence sur la couverture au « cartographie des risques »
moyen de la boite à outils SQUEAC. • Estimation de la couverture au moyen de
techniques bayésiennes
• Étape 2 : confirmation de l’emplacement des • Carte conceptuelle des barrières et des facilitateurs
zones à couverture élevée et faible identifiées lors de la couverture
de l’étape 1 grâce à des petites études et des
enquêtes sur des petites zones.

FIGURE 9 Barrières à l’adoption du FIGURE 10 Relation entre les facteurs qui


service et à l’accès dans le influent sur la couverture et
cadre d’un programme de l’efficacité produite au moyen
PCIMA signalées par les d’une évaluation SQUEAC
responsables des cas non
couverts au moyen de la Mépris du
personnel
méthode ESZC
Entraine crée

Problèmes d’interface Niveau élevé Résultats Opinions peu


d’abandon médiocres favorables

Décharge de manière inappropriée Cercle vicieux


entrainant une
Faible faible couverture
Entraine mobilisation
Autres raisons communautaire

Entraine
Ruptures de résulte en
Rechute ou abandon stock d’ATPE
continus
crée
Manque de
Manque d’informations sur le programme connaissance du Entraine Admission
programme tardive

Site du programme trop éloigné Entraine Entraine


Entraine
Associé à
Enfant non reconnu Entraine
comme étant malnutri Manque de
proximité
Peur de rejet
Longue durée
du séjour ou soin
0 10 20 30 40 50 60 70 80 hospitalier

Nombre de cas non couverts

ANNEX C 83
Les données relatives à chacune des unités de

FIGURE 11 Cartographie de la prestation de services sont ensuite combinées pour
couverture au moyen de la estimer la couverture globale pour la zone étendue.
cartographie des risques
SLEAC a été conçue au départ comme une méthode
visant à compléter la méthode SQUEAC, mais a
récemment été utilisée pour cartographier les classes
de couverture dans la prestation de services sur des
zones étendues.

Conception
La méthode SLEAC utilise un échantillon spatial
systématique similaire à celui utilisé dans la méthode
ESZC. Seuls des échantillons de petite taille (n ≤ 40)
sont requis pour chaque unité de prestation de
services dans laquelle la couverture est classifiée.

Résultats
SLEAC donne les résultats suivants :
• Classifications de la couverture globale
• Peut être utilisée sur des zones étendues pour
fournir des classifications de la couverture locale
La figure 10 illustre les relations entre les facteurs avec une carte de la couverture et une estimation
qui influent sur la couverture et l’efficacité dans pour la zone étendue
un programme de PCIMA fourni par le ministère • Liste classée des barrières
de la Santé en Sierra Leone. La figure 11 est une
cartographie de la couverture créée en utilisant une La figure 12 est une carte des classifications de la
approche de cartographie des risques. couverture dans tous les districts administratifs dans
le cadre d’un programme de PCIMA fourni par le
Évaluation LQAS (Échantillonnage par lots
pour l’assurance de la qualité) simplifiée de
l’accessibilité et de la couverture (SLEAC) FIGURE 12 Carte de la couverture par
district produite au moyen
La méthode SLEAC est une méthode d’enquête de la méthode SLEAC
rapide demandant peu de ressources qui classifie
la couverture au niveau des unités de prestation
de services telles que les districts. Une enquête Légende
Legend
SLEAC identifie la catégorie de la couverture (p. ex., Low (<20%)
Faible (< 20 %) Koinadugu
Kambia
« faible », « modérée » ou « élevée ») pour chaque Moderate
Modérée (20-50 %) Bombali
unité de prestation de services faisant l’objet de (20% to 50%)
Elevée (>50 %)
l’évaluation. L’avantage de cette approche est que High (> 50%)
Port Loko Kono
des échantillons de taille relativement réduite (p. ex., Tonkolili
Urbain
Urban
n ≤ 40) sont requis pour effectuer une classification
West
Western
exacte et fiable. Peri-Urbain
Peri-urban Moyamba
Bo Kailahun
La méthode SLEAC peut aussi estimer la couverture
Kenema
sur plusieurs unités de prestation de services et est Bonthe
donc parfaitement adaptée à une utilisation sur une Pujehum
zone étendue. La couverture est toujours classifiée
pour chacune des unités de prestation de services.

84 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ministère de la Santé en Sierra Leone. La méthode – ou presque – de MAS au sein des communautés
SLEAC donne aussi des produits similaires à ceux sélectionnées.
de la figure 9. On utilise généralement la méthode
SLEAC pour identifier les zones devant faire l’objet Résultats
d’une investigation supplémentaire à l’aide de la S3M fournit les produits suivants :
méthode SQUEAC (figures 13 et 14). • Carte de la couverture similaire à celle de l’ESZC
• Estimation globale de la couverture
Méthode d’enquête spatiale simple (S3M) • Liste classée des barrières
S3M est une évolution de la méthode ESZC destinée
à être utilisée dans des zones très étendues. Les La figure 15 est une carte de la couverture d’un
caractéristiques clés de S3M sont : programme de PCIMA fourni par le ministère
de la Santé au Niger, produite au moyen de la
• Réseau triangulaire irrégulier plutôt qu’une grille méthode S3M. S3M donne aussi des produits
similaires à ceux illustrés par la figure 15.
• Utilisation extrêmement efficiente des échantillons
(réutilisation des données environ six fois)
FIGURE 14 Utilisation des méthodes
• Coûts plus faibles que l’ESZC (surface dix fois plus SLEAC et SQUEAC dans
grande pour coûts deux fois plus élevés) les unités de prestation de
services en situation d’échec
• Cartographie une « surface de couverture » ou de réussite
Investigation(s)
SQUEAC
• Lissage des données
NON

• Facile à comprendre
Enquêtes Couverture Comparer & Réforme du
Début
SLEAC OK? opposer programme

• Simplicité d’exécution pour les ONG ou les


OUI
ministères de la Santé
Investigation(s)
SQUEAC
Conception
S3M utilise un plan d’échantillonnage à deux
degrés. L’échantillonnage au premier degré est
un échantillonnage géographique systématique FIGURE 15 Carte de la couverture produite
utilisant un réseau triangulaire irrégulier plutôt que au moyen de la méthode S3M
des quadrants pour identifier les communautés
à échantillonner. L’échantillonnage au deuxième
degré se fait par une méthode de recherche des cas
active et adaptative, afin de recenser tous les cas

FIGURE 13 Utilisation des méthodes


SLEAC et SQUEAC dans
les unités de prestation de
services en situation d’échec

Enquêtes Couverture NON Investigation(s) Réforme du


Début
SLEAC OK? SQUEAC programme

OUI

FIN

ANNEX C 85
C2.5 Synthèse des paramètres à examiner pour sélectionner la méthode
appropriée
Considérations
relatives au
programme ESZC SQUEAC SLEAC S3M
Taille du programme • Méthode de zone locale • Méthode de zone locale • Méthode de zone étendue utilisée pour • Méthode d’échantillonnage de
(local, district, pour les zones d’intervention pour les zones d’intervention classifier et cartographier les résultats zone étendue utilisée pour estimer
régional ou national) du programme, jusqu’aux du programme, jusqu’aux d’enquêtes du niveau de district à celui des et cartographier les résultats
programmes au niveau des programmes au niveau des programmes régionaux et nationaux d’enquêtes sur des programmes
districts districts de niveau régional à national
Résultats de l’enquête • Zones locales (cartes • Zone d’intervention des sites • Unité de prestation de services et • Zones locales (cartes quadrillées)
présentés quadrillées) et globalement de programme et globalement globalement pour le district, la région ou et globalement pour la région ou
(estimation ou pour le district pour le district le pays le pays
classification)
Niveau de zone • Zones locales (cartes • Zone d’intervention des sites • Unité de prestation de services et • Zones locales (cartes quadrillées)
auquel les résultats quadrillées) et globalement de programme et globalement globalement pour le district, la région ou et globalement pour la région ou
sont applicables pour le district pour le district le pays le pays
(globalement,
unités de prestation
de services, zone
d’intervention du
programme)
Méthodes • Méthodes d’échantillonnage • Utilisation des données • Méthodes d’échantillonnage des • Méthodes d’échantillonnage des
constituantes des zones utilisant des quantitatives et qualitatives zones utilisant soit des quadrants, soit zones utilisant des triangles
quadrants existantes dans le cadre du l’échantillonnage systématique à l’aide de • Échantillonnage en boule de
• Échantillonnage en boule processus d’investigation de listes neige (recherche des cas active
de neige (recherche des l’indicateur revêtant un intérêt • Échantillonnage en boule de neige (recherche et adaptative) et autres méthodes
cas active et adaptative) • Approches qualitatives et des cas active et adaptative) et autres de recherche des cas à haute
et autres méthodes de quantitatives conjuguées de méthodes de recherche des cas à haute sensibilité
recherche des cas à haute la collecte et analyse des sensibilité • Calcul de la taille de l’échantillon
sensibilité données • Méthodes avec échantillonnage par lots pour avec « correction pour population
• Calcul de la taille de • Mise à l’épreuve des l’assurance de la qualité (LQAS) finie »
l’échantillon avec « hypothèses • Calcul de la taille des échantillons (loi • Principes et méthodes de
correction pour population • Échantillonnage en boule hypergéométrique) cartographie des données
finie » de neige (recherche des cas • Principes et méthodes de cartographie des • Collecte des données à l’aide de
• Principes et méthodes de active et adaptative) et autres données fiches et questionnaires simples
cartographie des données méthodes de recherche des • Collecte des données à l’aide de fiches et • Analyse des données à l’aide
• Collecte des données à l’aide cas à haute sensibilité questionnaires simples d’estimateurs simples
de fiches et questionnaires • Échantillonnage par lots pour • Analyse des données à l’aide d’estimateurs
simples l’assurance de la qualité simples
• Analyse des données à l’aide (LQAS)
d’estimateurs simples • Principes et méthodes de la
cartographie spatiale
• Analyse bayésienne

Informations de • Une carte détaillée indiquant • Au moins une liste complète • Au moins une liste complète des villages/ • Des cartes détaillées
référence requises chaque site de programme et des villages/emplacements emplacements au sein de chaque unité de indiquant chaque unité de
les villages/emplacements au sein de chaque zone prestation de services (cartes détaillées prestation de service et les
est indispensable. d’intervention du programme facultatives) villages/emplacements sont
• Estimations de la taille de (si possible de bonnes • Estimations approximatives de la taille de indispensables.
la population pour toutes cartes détaillées, mais reste la population (toutes les populations et la • Estimations de la taille de la
les populations et la tranche facultatif) tranche d’âge 6-59 mois) de chaque unité de population pour toutes les
d’âge 6-59 mois de chaque • Données de routine de suivi du prestation de services populations et la tranche d’âge
zone d’intervention du programme • Estimation de la prévalence (dans l’idéal une 6-59 mois de chaque unité de
programme • Données supplémentaires estimation pour chaque unité de prestation prestation de services
figurant sur les cartes des de services, mais chiffre agrégé acceptable)
patients
Produits attendus • Estimation de la couverture • Classification ou estimation de • Classification de la couverture au niveau • Estimation de la couverture au
au niveau des zones locales la couverture globale de l’unité de prestation de services et niveau des zones locales (cartes
(cartes quadrillées) et • Liste des facilitateurs et des globalement quadrillées) et globalement
globalement pour le district barrières à la couverture, avec • Cartographie de la classification de la • Cartographie de l’estimation de
• Cartographie de l’estimation des informations détaillées sur couverture au niveau de l’unité de prestation la couverture au niveau des zones
de la couverture au niveau la manière dont ils influencent de services locales (cartes quadrillées)
des zones locales (cartes la couverture • Liste des barrières à la couverture • Liste des barrières à la couverture
quadrillées)
• Liste des barrières à la
couverture

86 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


C2.5 Synthèse des paramètres à examiner pour sélectionner la méthode appropriée (suite)
Considérations
relatives au pro-
gramme ESZC SQUEAC SLEAC S3M

Ressources et délais • Env. 28 jours (7+ sur le Jusqu’au niveau des districts : La durée dépend du nombre et de la taille des À l’échelle nationale
approximatifs (à titre terrain) pour la conception, • Env. 14-20 jours ouvrables districts, de la logistique, de la population, de • La durée dépend du nombre et
indicatif uniquement – la formation, la collecte et (2/3 sur le terrain) pour la la prévalence de la MAS et des ressources de la taille des districts, de la
à adapter en fonction l’analyse des données conception, la formation, disponibles. logistique, de la population, de
de l’ampleur du • 3-4 équipes de 2-3 personnes la collecte et l’analyse des À l’échelle nationale : la prévalence de la MAS et des
programme) • Locuteurs de la langue locale données • 8 semaines minimum (comme ce fut le ressources disponibles.
• Un véhicule par équipe • 2-3 équipes de 2-3 personnes cas en Sierra Leone) pour la conception, la • Env. 5 mois (4 sur le terrain) pour
(prévoir un petit nombre préparation, la formation, l’analyse et la la conception, la formation, la
d’effectifs au cours des étapes collecte des données collecte et l’analyse des données
initiales – d’autres recenseurs À l’échelle des districts : • 7 équipes de 3 personnes plus 4
pourront être engagés aux • L’intervention dans le premier district sera superviseurs
étapes suivantes) plus longue (formation sur le terrain et • Locuteurs de la langue locale
• Locuteurs de la langue locale surveillance étroite pour veiller à la qualité). • Un véhicule par équipe et pour la
• Un véhicule par équipe • Env. 10-16 jours ouvrables (6-10 sur le supervision
terrain) notamment pour la préparation,
la formation, la collecte et l’analyse des
données
• 5-6 équipes de 2 personnes plus 3-4
superviseurs en fonction des besoins
• Locuteurs de la langue locale
• Un véhicule par équipe et pour la supervision
• Les autres districts peuvent chacun être
couverts en 3 à 7 jours.

C3. Liste des ressources relatives à Myatt, M., 2006, « Notes on required sample
la couverture sizes for CSAS and similar coverage surveys »,
Des données actualisées sont disponibles sur le site Valid International, http://www.brixtonhealth.com/
Internet du Coverage Monitoring Network : http:// SampleCSAS.pdf
www.coverage-monitoring.org/. D’autres ressources
sont proposées ci-dessous : Myatt, M., 2006, « Notes on using capture-recapture
techniques to assess the sensitivity of rapid case-
finding methods », Valid International, http://www.
OUVRAGES : brixtonhealth.com/CRCaseFinding.pdf
Méthode ESZC
Myatt, M., et al., 2005, « Essai sur le terrain Évaluation semi-quantitative de l’accessibilité et
d’une méthode d’enquête permettant d’estimer la de la couverture (SQUEAC) et évaluation LQAS
couverture de programmes de nutrition sélectifs », simplifiée de l’accessibilité et de la couverture
Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé,
vol. 83 : 20-6, http://www.who.int/bulletin/ Myatt, M., 2008, « SQUEAC: Low resource method
volumes/83/1/20.pdf to evaluate access and coverage programmes », Field
Exchange n° 33, p. 3, http://fex.ennonline.net/33/low.
Myatt, M., 2004, « New Method for Estimating aspx
Programme Coverage », Field Exchange n° 21, p. 11,
http://fex.ennonline.net/21/coverage.aspx MYATT, M., et al., « SQUEAC & SLEAC : Low
resource methods for evaluating access and coverage
Myatt, M., 2006, « A brief introduction to the CSAS cove- in selective feeding programs’, Valid International,
rage survey method », Valid International, http://www. http://www.validinternational.org/demo/reports/
brixtonhealth.com/CSASCoverageMethodSimple.pdf SQUEAC.Article.pdf

ANNEXE C 87
Schofield, L., Gizaw Lalcha, S., et Getachew, T., Disponible sur : http://www.brixtonhealth.com/
2008, « SQUEAC in routine monitoring of CMAM software.html. Une feuille de calcul comportant des
programme coverage in Ethiopia », Field Exchange exemples de données est disponible sur http://www.
n° 38, p. 35, http://fex.ennonline.net/38/routine.aspx brixtonhealth.com/software.html

Autres Outil de calcul bayésien SQUEAC


Guerrero, S., Myatt, M., et Collins, S., 2010, Un simple outil de calcul pour effectuer une analyse
« Determinants of coverage in Community-based bayésienne bêta-binomiale conjuguée. Conçu pour
Therapeutic Care programmes: towards a joint être utilisé dans le cadre des évaluations SQUEAC.
quantitative and qualitative analysis », Disasters, Disponible pour les plateformes Windows, Linux
34(2) : 571-585, http://onlinelibrary.wiley.com/ et Macintosh : http://www.brixtonhealth.com/
doi/10.1111/j.1467-7717.2009.01144.x/abstract bayessqueac.html

Guevarra, E., et al., « Évaluation de la couverture de Outil de calcul du plan d’échantillonnage LQAS
la prise en charge communautaire de la malnutrition Un outil simple de calcul de plan d’échantillonnage
aiguë », Dossier technique du forum PCMA : juillet LQAS destiné à être utilisé dans le cadre des
2012 Version 2 : septembre 2014, http://www. évaluations SQUEAC et SLEAC. Il y a deux mises en
cmamforum.org/Pool/Resources/Evaluation-de-la- œuvre de cet outil de calcul. Le premier (disponible
couverture-de-la-PCMA-2012-v2-sept2014.pdf. sur www.brixtonhealth.com/hyperLQAS.html) est
utilisé pour trouver la taille de l’échantillon requis
LOGICIELS : et le seuil de décision correspondant (d) sur la base
OpenCSAS de la population et des erreurs bêta (β) et alpha
Un outil simple de saisie de données et de (α) souhaitées. Le second (disponible sur www.
présentation de rapports pour les enquêtes ESZC brixtonhealth.com/hyperLQAS.findD.html) est utilisé
sur la couverture. Disponible sur : http://www. pour trouver d sur la base de la taille de l’échantillon
brixtonhealth.com/opencsas.html obtenu. Les deux mises en œuvre du logiciel peuvent
fonctionner en ligne à partir des liens fournis.
CSAS calculateur de couverture Pour l’usage hors ligne, le fichier HTML peut être
Une feuille de calcul (au format Microsoft Excel ‘95) sauvegardé sur le disque dur de votre ordinateur ou
pour calculer les estimations de la couverture sur une clé USB et ouvert localement avec n’importe
et dessiner des quadrants à partir des données quel navigateur.
d’enquêtes sur la couverture recueillies au moyen
de la méthodologie ESZC. La feuille de calcul fournit XMind
aussi des estimations du test de sensibilité, appelé Logiciel de cartographie conceptuelle en libre accès
« prise-reprise », de la recherche active de cas. téléchargeable à l’adresse www.xmind.net

88 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


ANNEXE D

Critères de référence du
renforcement de la prise en charge
de la MAS à l’échelle nationale
Indicateurs
(pour plus d’informa-
Expériences pilotes et tions, voir le document
Plaidoyer et début de la mise en de l’UNICEF sur les
Composante planification œuvre Mise à l’échelle indicateurs L3)

ENVIRONNEMENT FAVORABLE
Elaboration des • Examiner les politiques • Évolutions politiques en • Intégrer la PCIMA dans la politique de • Les politiques natio-
politiques nationales cours nutrition/santé/développement nales de santé et de
nutrition soutiennent la
PEC MAS.
Coordination et • Réaliser la cartographie des • Mettre en place le rôle de • Institutionnaliser le rôle de leadership • Proportion de groupes
gestion partenaires leadership et de coordi- et de coordination du ministère de la chargés de la coordina-
• Analyser la situation et les nation du ministère de la Santé à l’échelle du pays, des régions et tion de la PEC MAS qui
capacités (du système de Santé à l’échelle nationale des districts (mise en place d’une struc- se sont réunis au cours
santé et de la communauté) (mise en place d’une ture de coordination, d’un interlocuteur des trois derniers mois
• Mettre en place un groupe structure de coordination, et d’une équipe de direction)
de travail technique regrou- d’un interlocuteur et d’une • Organiser des réunions régulières de
pant les principales parties équipe de direction) coordination des parties prenantes
prenantes nationales • Organiser la réunion d’exa- • S’assurer que tous les secteurs partici-
men au cours de laquelle pent aux réunions de coordination
seront évaluées les pre- • Réaliser un examen annuel des avan-
mières interventions cées et des goulots d’étranglement
• Réunir les parties prenantes
pour élaborer le plan de
mise à l’échelle
Normes sociales • Réaliser une enquête sur • Élaborer la stratégie de • Système en place pour l’examen pério- • Proportion des raisons
les croyances des commu- mobilisation communautaire dique de la couverture spatiale et des justifiant la non-parti-
nautés relatives à la MAS • Identifier et analyser les barrières à la couverture cipation (mesurée au
et le recours aux soins zones et/ou groupes de • Les informations ci-dessus orientent cours de l’évaluation
(dans le cadre de l’analyse population utilisant peu les l’examen de la stratégie de mobilisation de la couverture) qui
de la situation initiale) services (évaluation de la communautaire prévue dans le cadre de sont liées aux normes
• L’analyse ci-dessus permet couverture) la mise à l’échelle du programme. sociales
d’élaborer la stratégie • Réaliser un examen des
de sensibilisation des barrières à la couverture
communautés et d’identifier
les agents communautai-
res nécessaires pour la
mobilisation.
Budgétisation et • Estimer les coûts en tenant • Analyser les déficits de • Élaborer une stratégie à long terme pour • Existence d’un plan
financement compte de l’ensemble des financement la durabilité et la viabilité financière chiffré mis à jour
prestations de services • Garantir l’investissement (mobilisation des ressources) chaque année
prévues partiel du ministère de la • Pérenniser l’investissement du ministère
• Identifier/mettre en place Santé dans la PEC MAS de la Santé
des mécanismes financiers
pour les approvisionne-
ments et les dépenses des
programme

ANNEXE D 89
Indicateurs
(pour plus d’informa-
Expériences pilotes et tions, voir le document
Plaidoyer et début de la mise en de l’UNICEF sur les
Composante planification œuvre Mise à l’échelle indicateurs L3)

COMPÉTENCES
Ressources • Identifier les agents de • Clarifier auprès du per- • La PEC MAS figure dans le mandat du • Nombre de personnels
humaines santé communautaires sonnel de santé et des ASC personnel de santé et de nutrition. de santé opérant dans
(ASC) le rôle qui leur revient et • Examiner et réviser les rôles, les res- les zones d’intervention
• Le ministère et les struc- les attentes à leur égard ponsabilités et le plan de motivation, le du programme et
tures communautaires défi- • Mettre en œuvre un plan de cas échéant formés à la PCIMA par
nissent le rôle du personnel motivation pour les ASC • Recruter de nouveaux effectifs pour population
du ministère de la Santé et combler le manque de personnel, le cas • Proportion d’ASC
des ASC. échéant toujours actifs au
bout de trois mois par
population
Formation et • Élaborer un plan de forma- • Assurer la formation conti- • Intégrer la PCIMA dans la formation • Proportion d’écoles de
échange tion continue pour toutes nue et l’accompagnement initiale du personnel de santé et de médecine/d’infirmières
les composantes (outils, du personnel du ministère nutrition ayant intégré la
équipes et modalités de la Santé et des ASC formation à la PCIMA
de formation, suivi et • Assurer la formation dans leur programme
surveillance) continue et l’accompagne-
• Élaborer un plan de motiva- ment des responsables
tion pour les ASC du programme (suivi, rap-
ports, supervision, chaîne
d’approvisionnement)
• Visites d’échange et par-
tage des bonnes pratiques
QUALITÉ DES SERVICES
Directives • Élaborer des directives et • Examiner et mettre à jour • Finaliser les directives/outils et les dif- • Proportion
outils nationaux les directives et les outils fuser largement d’établissements
• Mettre en place des méca- en fonction des expériences • Mettre en place un mécanisme de utilisant les directives
nismes d’orientation entre pilotes retour d’information concernant l’utili- et les outils nationaux
les différentes composantes • Élaborer des outils de tra- sation des directives et des outils par le
(communautaire, ambula- vail pour la mise en œuvre biais des structures de coordination
toire, hospitalier) et la gestion du programme

Supervision • Élaborer et diffuser à • Assurer une supervision • Inclure la supervision de la PCIMA • Proportion du personnel
l’échelle infranationale et régulière et bienveillante dans l’évaluation des performances des de santé ayant été en
des districts des outils de dans les établissements par superviseurs contact au moins une
supervision adaptés les districts conformément • Modifier les plans de supervision en fois avec un superviseur
• Convenir d’un plan de aux outils élaborés et réali- fonction des besoins recensés lors des au cours des trois
supervision (au niveau ser un examen des données visites de supervision et de l’évaluation derniers mois
national, infranational et du programme de la couverture • Proportion des ASC
des districts) qui définisse • Organiser régulièrement ayant reçu au moins
les responsabilités de des réunions de supervi- une visite d’un
supervision au sein des sion/de retour d’information superviseur au cours
équipes de santé et les entre le personnel des des trois derniers mois
rôles des différentes parties établissements de santé et
prenantes les ASC
• Convenir des modalités de
supervision pour les ASC
Suivi et rapports • Mettre au point un système • Définir les rôles en matière • Adapter les formulaires de du suivi et • Pourcentage de
et des formulaires de suivi de suivi et rapports aux dif- rapports rapports parvenant au
et rapports férents niveaux du système • Institutionnalisation du suivi et rapports niveau national aux fins
de santé par le gouvernement de compilation
• Réviser le système et les • Définir les rôles chargés d’appuyer • Proportion de districts/
formulaires de suivi et le suivi et rapports et la supervision régions ayant organisé
rapports auprès des parties prenantes des séances de révision
• Mettre en place un système • Inclure les indicateurs de performance (notamment des
de communication des de la PCIMA dans les cibles des rapports de PCIMA) au
retours aux établissements districts cours des trois derniers
mois
Efficacité du • Convenir des paramètres • Traitement efficace de la • Le traitement efficace de la MAS par le • Résultats du traitement
traitement et des normes de suivi des MAS par le personnel de personnel de santé se poursuit. conformes aux
performances santé conformément aux • Le signalement rapide des cas à standards Sphère
normes en vigueur l’échelle communautaire se poursuit. (rétablissement, décès,
• Signalement rapide des cas abandons)
à l’échelle communautaire

90 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


Indicateurs
(pour plus d’informa-
Expériences pilotes et tions, voir le document
Plaidoyer et début de la mise en de l’UNICEF sur les
Composante planification œuvre Mise à l’échelle indicateurs L3)

Recherche • Créer/convenir d’un lieu • Réunir les parties prenantes • Réaliser et diffuser le contenu de la • Présence d’une
et échange d’échange pour permettre pour examiner les retours recherche opérationnelle plateforme d’échange
d’informations le partage des expériences d’expériences du projet dynamique
à l’échelle nationale pilote
• Identifier les sujets de
recherche opérationnelle
dans le pays, en vue de
faciliter le renforcement du
programme
APPROVISIONNEMENT
Chaîne d’approvi- • Inclure les APTE dans • Acheter les produits théra- • Contrôler les stocks de produits théra- • Proportion de sites dont
sionnement les listes de fournitures peutiques conformément au peutiques à tous les niveaux les stocks de produits
essentielles plan national • Utiliser le système logistique national thérapeutiques n’ont
• Quantifier les besoins d’ap- • Opérationnaliser et vérifier (avec des mécanismes de contrôle des pas été inférieurs aux
provisionnement (lait, ATPE, le système logistique stocks et de réapprovisionnement) pour niveaux minimaux au
médicaments, équipements) • Mettre en place des mesu- les produits thérapeutiques, sans rup- cours des trois derniers
• Élaborer un plan d’achat res d’assurance qualité ture de stock majeure mois
• Mettre au point un système • Générer et examiner les prévisions
logistique et de contrôle annuelles
des stocks
Prestation • Élaborer un plan d’introduc- • Étendre les services à tous • Réviser le plan de mise à l’échelle en • Proportion de
des services tion et de mise à l’échelle les établissements des fonction du retour des expériences districts dans
(disponibilité) avec les parties prenantes zones sélectionnées pilotes lesquels la couverture
• Convenir des critères de • PEC gratuite des patients • Évaluer l’accessibilité des populations géographique de
sélection des nouveaux (ou étude de mécanismes aux établissements et identifier les PEC MAS atteint
sites d’implantation du pour y parvenir) mesures supplémentaires nécessaires 100 % (services
programme • Évaluer la prestation de pour les desservir proposés dans tous les
• Convenir des modalités services (réalisations et • Étendre progressivement les services établissements)
d’expansion difficultés) à l’échelle nationale conformément • Proportion de districts
• Convenir des modalités au plan dotés d’un plan de
relatives à la PEC gratuite • Désigner un établissement de référence contingence
des patients pour les soins hospitaliers dans chaque
district
• Le gouvernement et les parties prenan-
tes se répartissent les rôles d’appui.
• Le gouvernement et les parties prenan-
tes conviennent des seuils et des moda-
lités de soutien en cas d’urgence.
DEMANDE (ACCÈS ET UTILISATION EFFECTIVE)
Mobilisation • Recenser les parties pre- • Examiner la stratégie en • Inclure dans le plan de mise à l’échelle • Proportion d’aidants
communautaire nantes des autres secteurs fonction du retour des expé- une évaluation approfondie et l’élabo- interrogés qui
• Élaborer une stratégie de riences pilotes et de l’éva- ration de stratégies tenant compte des connaissent le
mobilisation communautaire luation de la couverture différents contextes/domaines culturels programme et les
en fonction de l’évaluation • Inscrire les rôles et responsabilités critères d’éligibilité
des normes sociales et du revenant aux différentes composantes
capital social communautaires dans le mandat du
• Définir les rôles et les res- personnel de santé concerné à l’échelle
ponsabilités revenant aux des districts et des établissements,
différentes composantes et dans celui du personnel d’autres
communautaires secteurs
Couverture • Élaborer un plan d’évalua- • Réviser la couverture spa- • Mettre en place un mécanisme d’éva- • Proportion de districts
tion périodique de la cou- tiale et les barrières à la luation périodique de la couverture et atteignant une cou-
verture thérapeutique couverture recueillir l’avis des communautés en vue verture thérapeutique
• Réaliser des études et d’améliorer la qualité du programme conforme à la norme
prendre des mesures sup- • Mettre en œuvre des interventions convenue au bout de
plémentaires pour éliminer concrètes grâce aux informations six mois
les barrières à la couverture obtenues • Taux d’abandon
• Optimiser l’utilisation effec- conforme aux normes
tive des services (faible
taux d’abandon)

ANNEXE D 91
ANNEXE E

Liste annotée des outils de


prise en charge de la MAS
Outil (avec le lien) Auteur(s) Utilisation
POLITIQUE/PLAIDOYER
Déclaration commune : prise en charge OMS/CPN/ Fournit des informations générales à propos de la PCIMA et l’approbation des Nations Unies en faveur
communautaire de la malnutrition aiguë PAM/UNICEF, de cette approche ; à utiliser dans le cadre du plaidoyer pour encourager son adoption
sévère. 2007. Anglais, français151 2007
Déclaration commune : normes de crois- OMS/UNICEF, Fournit des informations générales et l’approbation des Nations Unies à propos des normes de l’OMS
sance OMS et identification de la MAS 2009 et du PB < 11,5 cm pour l’identification de la MAS à des fins de plaidoyer en faveur de leur adoption.
chez l’enfant152.Anglais, français. Cette publication comprend également les nouveaux tableaux de référence de l’OMS sur le rapport
poids-taille qui sont à utiliser dans le cadre des programmes.
Marginal budgeting for bottlenecks UNICEF et Outil permettant d’estimer les ressources supplémentaires nécessaires pour surmonter les obstacles
(MBB)153 Banque mon- et améliorer les résultats. Celles-ci s’inscrivent dans le cadre macro-économique du pays qui régit la
diale, 2007 mise en œuvre actuelle des stratégies au sein du système national de santé et résout les problèmes
liés à la couverture et à la qualité. L’outil MBB permet aux pays d’évaluer l’impact potentiel, les
ressources nécessaires, les coûts et le budget de leurs stratégies d’optimisation de la mise en œuvre
dans le système de santé.
PROFILES – A Data Based Approach to USAID BASICS, Outil permettant d’expliquer le rôle positif de l’amélioration de la nutrition en termes de dévelop-
Nutrition Advocacy and National Deve- 1998 pement humain et économique. L’objectif est d’influencer l’opinion des décideurs sur les questions
lopment154 de santé publique relatives à la nutrition, afin qu’ils investissent davantage dans ce domaine. L’outil
comprend des modèles informatiques qui facilitent la compréhension des données et des analyses
scientifiques sur la nutrition pour les non-spécialistes.
Manuel de plaidoyer de l’UNICEF155 UNICEF, 2010a Le Manuel détaille le processus d’élaboration et de mise en œuvre d’une stratégie de plaidoyer, outils
et supports d’orientation à l’appui. Sont également évoqués les huit domaines essentiels pouvant
contribuer à renforcer les capacités des bureaux, ainsi que plusieurs composantes transversales.
PLANIFICATION
Framework for integration of mana- UNICEF, région de Une approche et un outil conçus pour faciliter l’évaluation des lacunes/goulots d’étranglement afin de
gement of SAM into national health l’Afrique de l’Est planifier les actions prioritaires et d’orienter le renforcement durable et efficace de la PEC MAS par
systems156 et de l’Afrique l’intermédiaire du système de soins santé primaire.
australe, 2012
DHSS/DIVA157 UNICEF, 2012c Une approche, des outils et des indicateurs conçus pour améliorer le suivi, la planification et la mise
en œuvre des programmes à l’échelle locale, en concrétisant la stratégie sur l’équité de l’UNICEF et en
améliorant la couverture et la qualité des interventions
UNICEF Programme Guidance, mana- UNICEF, 2008 Document d’orientation interne sur l’introduction de l’approche communautaire à l’échelle nationale.
gement of severe acute malnutrition in Détaille également les aspects liés à l’approvisionnement.
children158

151. OMS, et al., 2007, « Prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë sévère – Déclaration commune », http://www.who.int/maternal_child_
adolescent/documents/pdfs/severe_acute_malnutrition_fr.pdf
152. OMS, « Normes de croissance OMS et identification de la malnutrition aiguë sévère chez l’enfant. Déclaration commune de l’Organisation mondiale de
la Santé et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance », http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/44130/1/9789242598162_fre.pdf?ua=1
153. UNICEF et Banque mondiale, 2007, « Marginal Budgeting for Bottlenecks Toolkit », http://www.devinfolive.info/mbb/mbbsupport/knowledge.
php?category_id=38
154. USAID (BASICS), 1998, « PROFILEs- A Data Based Approach to Nutrition Advocacy and National Development », http://www.
globalhealthcommunication.org/tools/18
155. UNICEF, 2010a, Manuel de plaidoyer, http://www.unicef.fr/userfiles/manuel_plaidoyer.pdf
156. Ghoos, K., et al., « Framework for integration of management of SAM into national health systems », http://www.ennonline.net/fex/43/framework
157. UNICEF, 2012c, orientations et outils d’analyse DIVA, https://intranet.unicef.org/PD/Health.nsf/
bebddba2e89ddfb685256fa500598afe/26c9a2067f46a8a585257a080059beef?OpenDocument
158. UNICEF, 2008, « Programme Guidance Management of Severe Acute Malnutrition in Children », https://intranet.unicef.org/PD/Nutrition.
nsf/0/9740CF29DC6FC854852579FA005399AA/$FILE/Management%20of%20SAM%20in%20Children%202008.doc

92 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


Outil (avec le lien) Auteur(s) Utilisation
PLANIFICATION (suite)

Programming Guide: Infant and Young UNICEF, 2012b Informations détaillées sur les programmes d’ANJE, notamment l’allaitement maternel, l’alimentation
Child Feeding & other programme aids de complément et l’alimentation du nourrisson (en général et dans les contextes difficiles, notamment
and tools159 en cas de VIH et dans les situations d’urgence). Ce document fournit des recommandations stra-
tégiques aux programmes dans le domaine de l’ANJE sur le choix et la mise en œuvre des actions
prioritaires.
Integrating Early Childhood Development UNICEF/OMS, Document rédigé pour le personnel local et international des programmes de nutrition mis en œuvre
(ECD) activities into Nutrition Programmes 2012 dans les situations d’urgence, et pour les autorités/donateurs locaux, régionaux et internationaux
in Emergencies. Why, What and How160 participant à ces programmes. Il explique pourquoi les programmes de nutrition doivent prévoir des
activités de développement du jeune enfant et propose des mesures simples pour intégrer le déve-
loppement du jeune enfant dans les programmes de nutrition (y compris dans la PEC MAS) en cas de
famine ou d’insécurité alimentaire. Il explique également comment ces programmes intégrés ont été
mis en place dans d’autres situations.
DIRECTIVES/PROTOCOLES
Updates on the management of severe OMS, 2013 Fournit, sur la base d’études et d’analyses, des recommandations collectives sur certains aspects
acute malnutrition in infants and young spécifiques de la PEC MAS chez les nourrissons et les enfants, notamment en cas d’infection à VIH.
children161
Community-based Therapeutic Care : A Valid Interna- Présente les protocoles techniques de la PCIMA. Utile pour l’élaboration des directives nationales.
Field Manual162 tional, 2005
Directives pour le traitement hospitalier OMS, 2003 Présente des protocoles techniques spécifiques et fournit des supports de formation pour la prise en
des enfants sévèrement malnutris. 2003. charge (PEC) hospitalière de la MAS. Utile pour l’élaboration des directives nationales.
Anglais, français, espagnol, turc163.
Management of Acute malnutrition in in- ENN/CIHD/ Fournit des recommandations essentielles pour la PEC de la malnutrition aiguë chez les nourrissons.
fants (MAMI): Current evidence, policies, ACF, 2010 Utile pour l’élaboration des directives nationales et des priorités en matière de recherche.
practices and programme outcomes164
Government of South Sudan: Interim Ministère de Exemples utiles de directives nationales et régionales pour la PEC MAS. D’autres sont disponibles sur
guidelines integrated management of la Santé du le site Internet du forum PCMA.
severe acute malnutrition165 Soudan du
Sud, 2009
Government of Uganda: Integrated mana- Ministère de
gement of acute malnutrition guidelines166 la Santé de
l’Ouganda,
2010
République du Niger : Protocole national Ministère de la
de prise en charge de la malnutrition167 Santé publique
du Niger, 2009
Government of Malawi: Interim guidelines Ministère de
for the management of acute malnutrition la Santé du
through community-based therapeutic care168 Malawi
Adapted IMCI chart booklet to include OMS, 2008a Outil adapté pour la PEC communautaire des maladies de l’enfant, remplaçant l’évaluation de l’« éma-
MUAC assessment for identification of ciation visible » par le PB. Utile pour une adaptation similaire des tableaux nationaux de PCIME.
SAM169
159. UNICEF, 2012b, « Programming Guide: Infant and Young Child Feeding », www.unicef.org/nutrition/files/Final_IYCF_programming_guide_2011.pdf
160. UNICEF, et al., 2012, « Integrating Early Childhood Development (ECD) activities into Nutrition Programmes in Emergencies: Why, What and How »,
www.who.int/mental_health/emergencies/ecd_note.pdf
161. OMS, 2013, « Updates on the management of severe acute malnutrition in infants and young children », http://www.who.int/nutrition/publications/
guidelines/updates_management_SAM_infantandchildren/en/
162. VALID International, 2005, CTC Manual, http://www.validinternational.org/demo/ctc/reports.php
163. OMS, 2003, « Directives pour le traitement hospitalier des enfants sévèrement malnutris », http://whqlibdoc.who.int/publications/2004/9242546097.
pdf?ua=1
164. ENN, CIHD, ACF, 2010, « Management of Acute malnutrition in infants (MAMI): Current evidence, policies, practices and programme outcomes »,
http://www.ennonline.net/mamitechnicalreview
165. Gouvernement du Soudan du Sud, 2009, « Interim guidelines integrated management of severe acute malnutrition », https://intranet.unicef.
org/pd/pdc.nsf/0/F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/GOSSudan%20-%20IMSAM%20Guidelines%20interim%20version%20
December2009(April2010).pdf
166. Gouvernement de l’Ouganda, 2010, « Integrated management of acute malnutrition guidelines », https://intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/0/
F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/Uganda%20IMAM%20Guidelines%20Edit%202011.pdf
167. République du Niger, 2009, « Protocole national de prise en charge de la malnutrition », https://intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/0/
F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/NIGER_Protocole%20National%20PEC%20Malnut.pdf
168. Gouvernement du Malawi, « Interim guidelines for the management of acute malnutrition through community-based therapeutic care », https://intranet.
unicef.org/pd/pdc.nsf/0/F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/Malawi%20CMAM%20Guidelines.pdf
169. OMS, 2008a, « Adapted IMCI chart booklet to include MUAC assessment for identification of SAM », https://intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/0/
F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/IMCI%20tool%20Feb%202008.pdf contin
suite
ANNEXE E 93
Outil (avec le lien) Auteur(s) Utilisation
PLANIFICATION (suite)
Moyo weight for height chart – boy/girl TALC, 2012 Outil de travail économique conçu pour aider les agents de santé de première ligne à évaluer correcte-
split sex version, 2012170 ment la malnutrition aiguë en fonction du poids et de la taille à l’aide des normes de l’OMS.
SUIVI ET RAPPORTS
Suggested reporting formats for UNICEF, 2008 Propose des formulaires de compte rendu simples dans le cadre des programmes intégrés de PCIMA
management of SAM (traitement hospitalier et ambulatoire). Utile pour l’élaboration/la mise à jour des systèmes nationaux
de rapports.
Nutridash171 UNICEF 2012a, Un outil spécifique pour la saisie et l’analyse de données sur la PEC MAS dans le monde. Cet outil
2013 utilise une série simple d’indicateurs clés recueillis à l’échelle des pays et saisis dans un système en
ligne de collecte, d’analyse et d’interprétation à l’échelle du siège et des bureaux régionaux.
The Minimum Reporting Package172 Save the Un outil de suivi et rapports conçu pour les programmes de nutrition supplémentaire mis en œuvre par
Children UK, les ONG dans les situations d’urgence (avec des modules sur la PEC MAS en traitement hospitalier
2012 et ambulatoire lorsque ces programmes sont déployés dans le cadre de programmes de PCIMA). Cet
outil comprend des catégories, des définitions et des indicateurs pour l’établissement de rapports. Le
système comprend des instructions, un logiciel et un manuel d’utilisation du logiciel.
Therapeutic Feeding Programme. Gouvernement Conçu en Éthiopie en partenariat avec l’UNICEF, des ONG et les autorités régionales pour orienter la
Performance monitoring scorecard de l’Éthiopie et supervision commune sur le terrain avec un système de notation des sites en fonction des besoins
assessment173 ses partenaires d’appui.
FORMATION (Pour un usage au niveau national, il est préférable de vérifier la conformité aux directives et normes plus récentes,
notamment les directives 2013 de l’OMS pour le traitement de la MAS.)
Guide de formation sur la prise en charge FANTA/Valid Une ressource pour planifier et animer les formations sur la PCMA pour les responsables et les presta-
à base communautaire de la malnutri- International/ taires de soins de santé qui gèrent, supervisent et mettent en œuvre les services de PEC MAS.
tion aiguë (PCMA). Nov. 2008. Anglais, UNICEF, 2008
français.174
Formation à la prise en charge de la mal- OMS, 2002 et Une ressource pour la planification et l’animation de formations sur la PEC hospitalière de la MAS
nutrition sévère (mise à jour de 2009)175 2009 pour les prestataires de soins de santé.
Intégration du soutien à l’ANJE au sein CPI/IFE/ENN, Une ressource pour planifier et animer les formations pour le personnel soignant et les ASC en vue
de la PCMA. Guide de l’animateur et 2009 d’intégrer dans la PCMA des conseils sur les pratiques d’ANJE recommandées. Un guide de l’anima-
documentation. 2009. Anglais, français176 teur et des supports sont proposés pour l’organisation d’une formation d’un jour et demi, particulière-
ment adaptée pour la remise à niveau de professionnels de la PCMA expérimentés.
Programme de formation harmonisé : GNC/ENN, Ressource de formation et document de référence technique pour la PEC MAS dans les situations
Module 13. Prise en charge de la MAS. 2011 d’urgence. D’autres modules portant sur différentes thématiques liées à la nutrition dans les situations
Mai 2011177 d’urgence sont disponibles.
Programme de formation en ligne sur la UNICEF, 2011 Ce cours explique les concepts de base ayant trait au système et à la réforme humanitaires, à la
nutrition dans les situations d’urgence178 sous-nutrition, aux interventions d’urgence, à l’évaluation individuelle et aux micronutriments. Ce
programme vise à accroître l’accessibilité aux informations des modules clés du programme de forma-
tion harmonisé afin de renforcer les connaissances techniques des personnes travaillant ou souhaitant
travailler dans le domaine de la nutrition en situations d’urgence.
ESTIMATION DES COÛTS
Outil de calcul des coûts de la PCMA. FANTA, 2012 Un outil de calcul fonctionnant avec Microsoft Excel qui permet d’estimer les coûts de la mise en œuvre
Version 1.1.179 de la PCMA à l’échelle nationale, infranationale et des districts. Utile pour calculer les apports et les
ressources financières nécessaires pour créer, maintenir ou étendre les services de PCMA afin d’aider les
responsables à élaborer des plans efficaces et réalisables et prévoir les ressources requises. Disponible
en anglais et en français.

170. Moyo Weight for Height Chart – boy/girl split sex version 2012, http://www.talcuk.org/accessories/moyo-weight-for-height-chart---boygirl-split-sex-
version.htm
171. Outil Nutridash : https://unicefnutridash.org/
172. Save the Children UK, The Minimum Reporting Package (2012), http://mrp-sw.com/
173. Gouvernement de l’Éthiopie, « Therapeutic Feeding Programme. Performance Monitoring Scorecard Assessment », https://intranet.unicef.org/pd/pdc.
nsf/0/F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/Ethiopia%20TFP%20Monitoring%20scorecard%20July2010.pdf
174. FANTA, Valid, UNICEF, Concern, « Guide de formation sur la prise en charge à base communautaire de la malnutrition aiguë (CMAM) », http://www.
fantaproject.org/focus-areas/nutrition-emergencies-mam/cmam-training
175. Formation à la prise en charge de la malnutrition sévère (mise à jour de 2009), http://www.who.int/nutrition/publications/severemalnutrition/training_
inpatient_MSM/en/
176. Intégration du soutien à l’ANJE au sein de la PCMA, Guide de l’animateur et documentation, 2009. http://www.ennonline.net/integrationiycfintocmam
177. Programme de formation harmonisé du GNC, http://www.unscn.org/en/gnc_htp/howto-htp.php#howtousehtp
178. UNICEF, programme de formation en ligne sur la nutrition dans les situations d’urgence, http://www.unicef.org/nutrition/training/
179. Outil de calcul des coûts de la PCMA, version 1.1, http://www.fantaproject.org/tools/cmam-costing-tool

94 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


Outil (avec le lien) Auteur(s) Utilisation
COUVERTURE
Instructions et logiciel en libre accès pour Valid Explications et outils pour la réalisation d’enquêtes d’estimation directe de la couverture globale
la réalisation d’enquêtes sur la couver- International et spatiale des programmes de PCIMA. Utiles pour les responsables de programmes qui souhaitent
ture ESZC180 évaluer la couverture réelle et repérer les barrières à la couverture.
Instructions et logiciel pour la réalisation Valid Explications et outils portant sur la mise en œuvre de méthodes économiques d’évaluation de la
d’enquête SQUEAC 181 International couverture des programmes de PCIMA.
Summary of Coverage Assessment Valid Synthèse explicative sur les différentes méthodes d’évaluation directe de la couverture thérapeutique.
Methods182 International
APPROVISIONNEMENTS
Fiche prévisionnelle sur les produits UNICEF, 2012 Outil fonctionnant avec Excel conçu pour calculer les besoins d’approvisionnement annuels pour les
d’alimentation thérapeutique183 soins thérapeutiques en fonction du nombre de cas et des plans ultérieurs. L’outil Nutridash possède
une version actualisée, qui sera disponible ultérieurement au format Excel. Pour obtenir les mises à
jour, veuillez contacter nutrition@unicef.org
Guide structuré pour l’analyse de la Duke Guide en ligne structuré conçu pour faciliter les analyses de la chaîne d’approvisionnement dans le
chaîne d’approvisionnement184 University/ secteur de la nutrition. Il décrit chaque étape d’analyse, définit les problèmes stratégiques associés et
UNICEF fournit des exemples issus de l’analyse de la chaîne d’approvisionnement des ATPE.
Managing the Supply of Specialized PAM, et al., Directives visant à appuyer les opérations de terrain des organisations humanitaires pour les aider à
Nutritious Foods185 2014 optimiser la gestion de leur approvisionnement en produits nutritionnels spécialisés et à renforcer leurs
bonnes pratiques. Un guide d’orientation simple et convivial répond également aux questions pratiques
les plus courantes.
Bulletin technique n° 12 : kits de Division des Renseigne sur le volume et l’utilisation des kits de nutrition dans le cadre des programmes d’urgence
nutrition186 approvisionne- de PCIMA. Utile pour les responsables de programme chargés d’élaborer des plans de contingence et
ments de d’intervenir en cas d’urgence.
l’UNICEF
Bulletin technique n° 13 (révision 2) : Division des Décrit les nouveaux mètres rubans servant à mesurer le PB (nouveaux seuils de mesure, nouveau code
« Mid Upper Arm Circumference (MUAC) approvisionne- couleur). Ce changement intervient suite à l’adoption des Normes de croissance OMS qui recomman-
Measuring Tapes »187 ments dent de traiter contre la MAS les enfants dont le PB est < 11,5 cm en soins ambulatoires.
de l’UNICEF
Bulletin technique n° 15 : « Therapeutic Division des Renseigne sur les nouveaux emballages de F75 et F100 désormais utilisés pour limiter le gaspillage et
milk »188 approvisionne- veiller à ce que les mesures d’eau prescrites soient respectées.
ments
de l’UNICEF
Bulletin technique n° 17 : « ReSoMal »189 Division des Bulletin consacré au nouvel emballage du ReSoMal (réduction de la taille du sachet et du nombre de
approvisionne- sachets/carton) introduit en raison de la baisse du nombre d’hospitalisations suite au renforcement de
ments la PCIMA.
de l’UNICEF
MOBILISATION DES RESSOURCES
Toolkit for countries applying for Funding FANTA-2/PAM, Fournit des données factuelles pour orienter les activités des programmes en cours et propose des
of Food and Nutrition 2011 activités à entreprendre dans le cadre de la demande de financement auprès du Fonds mondial
Programs Under the Global Fund to Fight (formation de coalitions, budgétisation, suivi et évaluation, etc.). Ce guide pratique peut être utilisé par
AIDS, Tuberculosis and Malaria les pays qui mettent en place un programme d’aide alimentaire et de nutrition pour la première fois, et
(Round 11)190 par les pays expérimentés qui veulent élargir leur périmètre d’intervention et leur gamme d’activités
afin de résoudre les problèmes émergents.

180. Instructions et logiciel en libre accès pour la réalisation d’enquêtes de couverture ESZC, http://www.brixtonhealth.com/
181. Instructions et logiciel pour la réalisation d’enquêtes SQUEAC, http://www.validinternational.org/demo/coverage/reports.php
182. Myatt, M., et al., « Summary of Coverage Assessment Methods », http://www.validinternational.org/coverage/summaryCoverage.pdf
183. UNICEF, fiche prévisionnelle sur les produits d’alimentation thérapeutique, https://intranet.unicef.org/pd/pdc.nsf/0/
F417F9D4A4D33D7A85257A7E004DA073/$FILE/Nutrition%20supply%20forecast%20sheet%202012%20final.xlsx
184. Duke University, « The Nutrition Articulation Project, A Supply Chain Analysis », http://sites.duke.edu/ghtaprogram/research-policy-work/ia-for-
global-health/ready-to-use-therapeutic-foods/
185. PAM, et al., 2014, « Managing the Supply of Specialized Nutritious Foods », http://www.wfp.org/aid-professionals/blog/blog/supply-chain-guide-
nutritious-food
186. UNICEF, Bulletin technique n° 12 (révision du 2 août 2013) sur les kits de nutrition, http://www.unicef.org/supply/files/Nutrition_Kits.pdf
187. UNICEF, Bulletin technique n° 13 (révision 2), « Mid Upper Arm Circumference (MUAC) Measuring Tapes », http://www.unicef.org/supply/files/
Mid_Upper_Arm_Circumference_Measuring_Tapes.pdf
188. UNICEF, Bulletin technique n° 15, « Therapeutic milk – new sachet/carton sizes », http://www.unicef.org/supply/files/Therapeutic_Milk.pdf
189. UNICEF, Bulletin technique n° 17, « ReSoMal – new sachet/carton sizes », http://www.unicef.org/supply/files/Resomal.pdf
190. FANTA, « Toolkit for Countries Applying for Funding of Food and Nutrition Programs Under the Global Fund to Fight AIDS,
Tuberculosis and Malaria », http://www.unaids.org/sites/default/files/en/media/unaids/contentassets/documents/programmes/
programmeeffectivenessandcountrysupportdepartment/gfresourcekit/20110905_Technical_Guidance_Food_Nutrition_en.pdf

ANNEXE E 95
ANNEXE F

Prise en charge de la MAS


dans d’autres groupes

Cette annexe traite de la PEC MAS chez les autres Les principales conclusions et recommandations
groupes de population (nourissons de moins de 6 résultant du projet MAMI (Management of Acute
mois, enfants de plus de 59 mois et adultes). Toutes Malnutrition in Infants) et nécessitant un examen
les informations ci-dessous sont à jour au moment au cours de la conception et de l’expansion des
de la rédaction du présent rapport, mais pourront être programmes de PCIMA sont indiquées ci-dessous :
actualisées par la suite.
Identification
• Selon l’analyse menée par le projet MAMI, la
A. Nourrissons (moins de six mois) majorité des nourrissons souffrant d’émaciation
Les nourrissons âgés de moins de six mois bénéfi- selon les normes de l’OMS ou la référence NCHS
cient de programmes de traitement thérapeutique présentaient un poids normal à la naissance, et la
et complémentaire dans de nombreux contextes
(avec des taux d’admission compris entre 1,2 % et
23,1 %191) et il convient d’attirer l’attention sur leurs Le projet MAMI
besoins et d’y consacrer les ressources nécessaires.
Le projet MAMI a été lancé en 2008 pour
étudier la PEC de la malnutrition aiguë chez les
Bien que le traitement des nourrissons ayant
nourrissons âgés de moins de six mois dans les
une MAS en milieu hospitalier figure dans les programmes d’urgence. L’objectif est de con-
recommandations et les protocoles de PCIMA, les tribuer à l’élaboration de directives fondées sur
patients sont, dans la plupart des cas, identifiés lors des données factuelles en vue d’améliorer les
de consultations dans les établissements de santé pratiques, notamment :
et non à l’échelle communautaire. Actuellement, • déterminer la charge de morbidité des
il n’existe pas d’outils généralisés ou fiables pour nourrissons ;
recenser les cas à l’échelle communautaire (la mesure
• rassembler les recommandations actuelles
du PB n’a pas encore été recommandée pour ce (directives, politiques et stratégies) ;
groupe). La couverture pour la PCIMA de ce groupe
• déterminer quelles sont les pratiques
d’âge risque donc d’être extrêmement médiocre.
effectives ;

191 ENN, CIHD, ACF, 2010, « Management of Acute malnutrition


• formuler des recommandations pour les
in infants (MAMI): Current evidence, policies, practices pratiques et recherches futures.
and programme outcomes », http://www.ennonline.net/
mamitechnicalreview

96 GUIDE DES PROGRAMMES DE L’UNICEF


répartition des cas en fonction de l’âge est plutôt clarifier davantage les critères anthropométriques,
équilibrée. Cela signifie que l’émaciation chez les les valeurs seuil et l’évaluation de l’âge chez les
nourrissons est en réalité un problème de santé nourrissons de moins de six mois et de fournir des
publique répandu192. Selon les estimations d’une orientations à ce sujet.
récente publication (Kerac, et al., 2012193) environ
8,5 millions de nourrissons souffrent d’émaciation • Sans données de prévalence, il est difficile de
dans le monde à tout moment (calculs basés sur lutter efficacement contre la malnutrition chez le
les normes de croissance OMS). nourrisson. Les enquêtes nutritionnelles doivent
donc tenir compte autant que possible des
• La perception selon laquelle les nourrissons sont nourrissons de moins de six mois pour déterminer
toujours allaités dans la plupart des cas, et donc la charge locale. Cela nécessite une formation et
alimentés de manière satisfaisante, est incorrecte des équipements particuliers (notamment des
lorsque les enfants plus âgés souffrent également pèse-bébés avec des graduations de 10-20 g).
de malnutrition aiguë. Pour pallier cette lacune et estimer de manière
très approximative la prévalence de l’émaciation
• Contrairement à la référence NCHS, l’utilisation chez le nourrisson, il est possible de se baser sur
des normes de croissance OMS (valeur z) entraîne la prévalence chez les nourrissons âgés de 6 à
une hausse des estimations de prévalence pour 59 mois en utilisant les équations de régression
les nourrissons par rapport à celle des enfants élaborées au cours de l’analyse MAMI (ENN/CIHD/
âgés de 6 à 59 mois basées sur les normes de ACF, 2010195 et Kerac, et al., 2012196). La fiabilité et
l’OMS194. Pour les nourrissons plus jeunes et de la précision de cette approche ne sont cependant
plus petite taille, on constate un écart important pas établies.
entre les valeurs seuil inférieures à 2 de la
valeur z du rapport poids-taille de l’OMS et du Des recherches sont également nécessaires pour
NCHS. Les valeurs seuil des normes OMS sont déterminer la prévalence de la MAS chez les
systématiquement plus élevées, ce qui accroît nourrissons œdémateux de moins de six mois (utilité
le nombre de nourrissons de moins de six mois de la valeur du z du rapport poids-taille pour cette
considérés comme souffrant d’émaciation. Ces tranche d’âge ; degré de fiabilité des différents
écarts se réduisent à l’approche de la première indicateurs anthropométriques pour établir la
année. Ces évolutions sont similaires pour mortalité ; profil clinique des nourrissons de moins
l’émaciation grave et modérée. de six mois ayant une MAS).

• On constate un écart important quant aux Orientation


méthodes d’évaluation de la malnutrition aiguë du • Les avis divergent fortement à propos de
nourrisson et un niveau plus élevé d’erreurs et de l’inclusion des nourrissons dans les directives
manquements pour cette tranche d’âge. En outre, de traitement, bien qu’il soit systématiquement
la mesure du PB est souvent utilisée bien qu’elle recommandé de prodiguer des soins hospitaliers et
ne soit pas recommandée. Il est nécessaire de de rétablir l’allaitement maternel.

• Au moment de la présente étude, les meilleurs pro-


192 Basé sur l’analyse de 21 ensembles de données d’EDS réalisées tocoles/directives pour la PEC de la malnutrition chez
dans des pays vulnérables sur le plan nutritionnel (163 228 enfants
dont 15 534 nourrissons). Ceux-ci ont été sélectionnés parmi une
population de référence dans 36 pays qui, d’après la série sur
nutrition de la mère et de l’enfant publiée en 2008 par The Lancet,
195 ENN, CIHD, ACF, 2010, « Management of Acute malnutrition
représentent plus de 90 % de la malnutrition dans le monde.
in infants (MAMI): Current evidence, policies, practices
193 Kerac, M., et al., 2012, « Prevalence of wasting among under and programme outcomes », http://www.ennonline.net/
6-month-old infants in developing countries and implications of mamitechnicalreview
new case definitions using WHO growth standards: a secondary
196 Kerac, M., Biencowe, H., Grivjalva-Eternod, C., et al., « Prevalence
data analysis (2010) », http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/
of wasting among under 6-month old infants in developing
PMC3195296/pdf/adc-96-11-1008.pdf
countries and implications of new case definitions using WHO
194 L’émaciation grave est trois fois plus élevée chez les nourrissons growth standards: a secondary data analysis (2010) », http://www.
de moins de six mois et l’émaciation modérée 1,4 fois plus ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3195296/pdf/adc-96-11-1008.
élevée, contre 1,7 et 0,86 chez les enfants âgés de 6 à 59 mois. pdf

ANNEXE F 97
le nourrisson étaient élaborés à partir du manuel de dispositifs d’aide à la lactation et sélectionner les
l’OMS de 1999 sur la PEC de la malnutrition sévère meilleurs laits thérapeutiques.
et abordent les points suivants : soutien à l’ANJE/
l’allaitement maternel, traitement médical (y com- • Aucun outil existant d’évaluation de l’allaitement
pris en cas de VIH et de faible poids à la naissance) maternel n’est suffisamment adapté aux usages
et maternité (notamment le soutien nutritionnel et communautaires ni suffisamment spécifique pour
psychosocial)197. Il s’agit des documents suivants : être utilisé en milieu hospitalier201. Il est donc
nécessaire de concevoir de nouveaux outils. Dans
• Directives de MSF sur la nutrition198, 2006. l’intervalle, il est recommandé d’utiliser la méthode
UNICEF b-r-e-a-s-t202, l’outil d’observation de l’al-
• Évaluation et traitement de la malnutrition, ACF, laitement maternel de l’UNICEF de 2006203 et les
2002. supports mentionnés dans le module 2 du Groupe
de travail sur l’alimentation des nourrissons dans
• Infant Feeding in Emergencies Module 2199, les situations d’urgence204 pour évaluer l’allaite-
Groupe de travail sur l’alimentation des nourris- ment maternel dans les programmes qui prennent
sons dans les situations d’urgence, 2007. en charge des nourrissons de moins de six mois.

• Stratégies d’amélioration de la PEC MAS chez les Mise en œuvre


nourrissons de moins de six mois : soins maternels (Basé sur l’analyse de données de programme
de type « kangourou » systématiques pour les ayant pris en charge 25 195 enfants, dont 4 002
cas « compliqués » pris en charge en milieu nourrissons)
hospitalier200, espaces réservés à l’allaitement
maternel (espaces réservés aux mères et aux • Le taux de guérison des nourrissons soignés
bébés avec aide professionnelle à l’allaitement dans le cadre de programmes thérapeutiques et
maternel et soutien entre pairs). complémentaires était similaire à celui des enfants
âgés de 6 à 59 mois, mais leur mortalité était bien
• Il convient de proposer/mettre en place une PEC plus élevée.
en soins ambulatoires pour les nourrissons de
moins de six mois, car cette approche permet • Il est nécessaire de former le personnel (lors de
de soigner davantage d’enfants et de les prendre l’apprentissage) et de mettre à sa disposition des
en charge dans un environnement familial mieux équipements adaptés, afin d’améliorer la qualité de
adapté et plus sûr. Il est nécessaire d’en évaluer la l’évaluation anthropométrique et le traitement des
fonctionnalité, l’efficacité et la sécurité. nourrissons de moins de six mois.

• Des recherches supplémentaires sont nécessaires • Il est nécessaire de normaliser l’établissement


pour déterminer le niveau d’efficacité des des rapports (structure des bases de données,
définitions des cas, codification des résultats,
formatage des variables, etc.) pour faciliter les
197 Trente-sept guides ont été examinés à l’aide des critères AGREE futures recherches et les audits de routine.
(Appraisal of Guidelines for Research and Evaluation).
198 Directives de MSF sur la nutrition, http://medmissio.
de/proxy/alfresco-system/api/node/content/workspace/
SpacesStore/87c2cbe3-8663-4afb-a56d-33a07d9c0557/test
201 Quinze outils ont été examinés.
199 L’alimentation du Nourisson dans les situations d’urgence, Module
202 « Body position, Responses, Emotional Bonding, Anatomy,
2, https://www.google.co.uk/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=
Suckling, Time suckling ». Voir également OMS/UNICEF, 1993,
web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A
« Le conseil en allaitement: cours de formation. Manuel des
%2F%2Fwww.paho.org%2Fdisasters%2Findex.php%3Foption%
participants », p. 21, 1993, WHO/CDR/93.5, UNICEF/NUT/93.3.
3Dcom_docman%26task%3Ddoc_download%26gid%3D623%
26Itemid%3D&ei=x1GUVOLkIYLdaLumguAC&usg=AFQjCNEg 203 UNICEF, 2000, « L’initiative Hôpitaux amis des bébés : révisée,
NzlEBFoAy8llxa4_5qfO4xxwcw&bvm=bv.82001339,d.d2s actualisée et élargie pour des soins intégrés », section 3.2, p. 91.
200 La méthode de soins « kangourou » est une technique de contact 204 Groupe de travail sur l’alimentation des nourrissons dans les
de peau à peau permanent avec un adulte, en général la mère. situations d’urgence, 2007, « L’alimentation du Nourisson dans les
Cela facilite la régulation de la température, apaise l’enfant situations d’urgence », module 2, version 1.1. Outil de formation,
et favorise le développement et le maintien de l’allaitement de pratique et de référence rédigé en collaboration par l’ENN,
maternel. l’IBFAN, Terre des Hommes, l’UNICEF, le HCR, l’OMS et le PAM.

98 UNICEF PROGRAMME GUIDANCE DOCUMENT


• Des indicateurs de routine sur le rythme d’allaite- • Critères de sortie
ment doivent être mis en place lors de l’entrée
dans le programme et de la sortie du programme. • Prise en charge des nourrissons non hospitalisés
ou dont les parents ou responsables refusent
• Il existe peu d’informations sur la couverture des l’hospitalisation
nourrissons, ces derniers n’étant généralement pas
inclus dans les évaluations/enquêtes.
B. Adultes et adolescents
Normes Le nombre d’adultes et d’adolescents ayant une
Les indicateurs Sphère actuels de correction de la MAS, notamment dans les zones de forte prévalence
malnutrition doivent préciser la procédure de PEC du VIH, peut être particulièrement élevé. De même,
des nourrissons de moins de six mois : les personnes âgées peuvent être particulièrement
touchées dans certains contextes. Il n’existe aucun
• Il n’est pas clairement indiqué si les indicateurs consensus international ni aucune donnée factuelle
de sortie pour les enfants de moins de cinq ans concernant les critères de classification de la
incluent ou s’appliquent aux nourrissons de moins malnutrition aiguë et le traitement thérapeutique
de six mois. chez ces groupes, sauf quelques recommandations
pour les situations d’urgence qui sont répertoriées
• Bien qu’il existe un indicateur Sphère sur ci-dessous :
l’importance de l’allaitement maternel et du
soutien psychosocial dans la PEC MAS, aucune • CPI/GNC/Nutrition Works, 2011, Harmonized
recommandation précise sur les méthodes de Training Materials Package. Module 13 :
mesure n’est formulée. Management of Severe Acute Malnutrition
et Module 23: Nutrition of Older People in
• Le ratio personnel/patient recommandé pour Emergencies206
les enfants (1:10) peut être insuffisant pour les
• HCR/PAM, janvier 2001, Guidelines for selective
nourrissons de moins de six mois.
feeding: The management of malnutrition in
emergencies207.
Recommandations de l’OMS
En 2013, l’OMS a mis à jour ses recommandations • Navarro-Colorado, 2006, Adult Malnutrition in
sur la PEC MAS chez les nourrissons et les enfants205. Emergencies: An overview of diagnosis and
La recommandation n° 8 concerne les nourrissons de treatment208, ACF.
moins de six mois et aborde les points suivants :
• Directives de MSF sur la nutrition209, 2006.
• Critères d’admission en soins hospitaliers
• Woodruff et Duffield, 2009, Adolescents:
Assessment of Nutritional Status in Emergency
• Soins médicaux

• Début ou reprise de l’allaitement maternel exclusif

206 GNC, 2011. http://www.unscn.org/en/gnc_htp/howto-htp.


• Conseils sur le traitement php#howtousehtp
207 HCR et PAM, 2011, « Guidelines for Selective Feeding: The
• Critères de transfert des patients hospitalisés vers Management of Malnutrition in Emergencies (2011) », http://
www.unhcr.org/4b7421fd20.pdf
des soins ambulatoires
208 Navarro, C., « Adult Malnutrition in Emergencies; An Overview
of Diagnosis and Treatment – Field Guidelines », http://www.
actionagainsthunger.org.uk/fileadmin/contribution/0_accueil/pdf/
Adult%20malnutrition%20in%20emergencies%20-%20An%20
overview%20of%20diagnosis%20and%20treatment%20-%20
Guidelines%20Version%203.pdf
205 OMS, 2013, « Updates on the management of severe acute
malnutrition in infants and young children », http://www.who.int/ 209 Directives de MSF sur la nutrition, 2006. http://medmissio.
nutrition/publications/guidelines/updates_management_SAM_ de/proxy/alfresco-system/api/node/content/workspace/
infantandchildren/en/ SpacesStore/87c2cbe3-8663-4afb-a56d-33a07d9c0557/test

ANNEX F 99

TABLEAU 7 Synthèse des critères proposés pour l’admission des cas de MAS
chez les enfants de cinq ans ou plus, les adolescents et les adultes
Tranche d’âge Critères d’admission thérapeutique
Enfants 5 – 9 ans PB < 129 mm et/ou IMC par rapport à l’âge < -3 valeur z, et/ou Œdème
nutritionnel bilatéral
Adolescents 10 – 18 ans PB < 160 mm et/ou IMC par rapport à l’âge < -3 valeur z, et/ou Œdème
nutritionnel bilatéral
Adultes > 18 ans IMC < 16 (kg/m) et/ou PB < 185 mm‡ et/ou Œdème nutritionnel bilatéral

Remarque : ‡ Il n’existe aucun accord international sur la valeur seuil du PB pour les adolescents et les adultes. Les données disponibles qui ont
été publiées pour les adultes indiquent une valeur < 160 mm, considérée cependant comme trop faible en période d’abondance (y compris en cas
d’épidémie de VIH/SIDA). Les valeurs seuil < 180 ou < 185 mm sont les valeurs les plus utilisées par les agences actuellement.
‡‡ Pour plus de détails sur les critères proposés, consulter Collins, Duffield et Myatt, 2009 ; Nations Unies, CAC/SCN, 2000 ; OMS, 2008 et
Woodruff et Duffield, 2009.

Affected Populations210, CAC/CPN.


proposés (Collins, Myatt et Golden, 1996211).
Évaluation
Tout en reconnaissant qu’il est nécessaire que les Traitement
diagnostics tiennent plus particulièrement compte Le protocole de traitement nutritionnel des adultes (y
des signes cliniques pour ces groupes, ainsi que le compris des femmes enceintes et allaitantes et des
manque de consensus et de données factuelles, personnes âgées) et des adolescents est similaire
les directives 2011 du CPI/GNC/Nutrition Works ont à celui des enfants. Les besoins en kcal/kg devront
rassemblé les pratiques communes et les quelques toutefois être ajustés, ceux-ci étant revus à la baisse
données factuelles disponibles dans le tableau dans le cadre de la phase initiale de stabilisation dans
suivant : le protocole destiné aux enfants, conformément aux
données factuelles publiées et protocoles de l’OMS
Il est recommandé d’utiliser la mesure du PB pour (OMS 1999 ; Collins, et al., 1998) Le traitement
vérifier l’état nutritionnel des personnes âgées. des adultes et des adolescents débute souvent
Leur régime alimentaire, le choix et la quantité par des soins hospitaliers en raison du plus grand
des aliments, ainsi que leur profil nutritionnel et nombre d’expériences documentées menées dans
fonctionnel sont en effet davantage tributaires des ce domaine. Cependant, si l’appétit revient, les ATPE
facteurs sociaux et psychosociaux que chez les peuvent être envisagés.
autres groupes de population. Des listes de contrôle
et des schémas conceptuels destinés à évaluer la Pour consulter une synthèse des directives en
vulnérabilité nutritionnelle des personnes âgées matière de traitement, voir : p. 35-37 du document
sont disponibles (voir module 23 du programme CPI/GNC/Nutrition Works, module 13 du programme
de formation harmonisé). Ils doivent toujours être de formation harmonisé, Management of Severe
adaptés au contexte local. Acute Malnutrition212, mai 2011.

Pour les femmes enceintes et allaitantes et pour les


personnes âgées, aucun critère spécifique n’a été C. Enfants séropositifs (et autres
arrêté pour l’évaluation de la MAS en complément groupes)
des valeurs ci-dessus. De plus, l’importance de
l’évaluation clinique pour le diagnostic des adultes a Il est conseillé de proposer des services de conseil et
été soulignée et des modèles de diagnostic ont été
211 Collins, S., Myatt, M., et Golden, B., 1998, « Dietary treatment
of severe malnutrition in adults », http://www.ncbi.nlm.nih.gov/
pubmed/9665114
210 Collins, S., et al., 2000, « Adolescents: Assessment of Nutritional 212 Comité permanent de la nutrition, programme de formation
Status in Emergency Affected Populations », http://www.unscn. harmonisé, http://www.unscn.org/en/gnc_htp/howto-htp.
org/layout/modules/resources/files/AdultsSup.pdf php#howtousehtp

100 UNICEF PROGRAMME GUIDANCE DOCUMENT


dépistage du VIH à l’initiative du soignant à tous les subir un test de dépistage ;
enfants ayant une MAS et à leurs parents dans les
zones à forte prévalence du VIH où en cas d’épidémie • les enfants ayant une MAS et vivant dans des
généralisée. Les enfants séropositifs ayant une zones où le VIH est répandu (prévalence > 1 %)
MAS constituent un sous-groupe qui nécessite une doivent subir un test de dépistage et commencer
attention particulière. un traitement antirétroviral le cas échéant ;

Évaluation et traitement • les enfants de moins de cinq ans vivant avec le VIH
Les enfants séropositifs présentent un risque plus doivent être placés sous traitement antirétroviral,
élevé de malnutrition aiguë et leur rétablissement quel que soit le taux de CD4 ou le stade clinique
est plus long. Cela constitue par conséquent une de l’infection tel que défini par les normes de
justification pour fournir un soutien nutritionnel l’OMS. Les enfants plus âgés vivant avec le VIH
plus précoce lors de l’apparition de la malnutrition et dont le taux de CD4 est inférieur à 500 cellules/
aiguë. Des données factuelles sont recueillies sur mm3 doivent recevoir un traitement antirétroviral,
l’inclusion des enfants séropositifs ayant une MAM quel que soit le stade clinique ;
dans les programmes de nutrition thérapeutique en
tant que groupe nécessitant un soutien nutritionnel • les enfants vivant avec le VIH et qui présentent
supplémentaire, mais les alternatives actuelles sont des symptômes indiquant un stade sévère ou
la nutrition supplémentaire avec un produit approprié avancé de l’infection doivent être placés sous
(voir HCR/PAM, 2011213). En règle générale, les traitement antirétroviral, quel que soit leur âge ou
activités de nutrition dans les zones à forte prévalence leur taux de CD4 ;
du VIH doivent être rattachées à une approche
complète et large pour prévenir la malnutrition aiguë • les enfants de moins de 18 mois dont le diagnostic
et/ou améliorer l’état nutritionnel des personnes clinique indique une possible infection à VIH
infectées. doivent être placés sous traitement antirétroviral.

Les directives 1999 de l’OMS sur la MAS ne • les enfants vivant avec le VIH qui présentent
préconisaient pas le dépistage du VIH chez les certains symptômes de la tuberculose (faible gain
enfants ayant une MAS, en raison du manque de de poids, fièvre, toux) ou ont été en contact avec
pratique et de disponibilité des antirétroviraux à cette une personne atteinte de tuberculose doivent
époque. Il est désormais avéré que l’administration être examinés afin de dépister une éventuelle
d’antirétroviraux, par ailleurs de plus en plus tuberculose ou une autre maladie.
accessibles, aux enfants vivant avec le VIH accroît
considérablement leurs chances de survie. Les Les recommandations ci-dessus datent de juin
directives 2013 de l’OMS sur la PEC MAS conseillent 2013215.
le dépistage systématique du VIH chez les enfants
ayant une MAS dans les pays où l’infection est Les enfants séropositifs doivent également être
répandue, afin que les enfants séropositifs puissent examinés pour dépister les autres infections
également recevoir un traitement antirétroviral. Elles opportunistes telles que la candidose ou la
précisent notamment que214 : cryptosporidiose. À la sortie, il est important de
renvoyer les patients vers des services de soutien
• tous les enfants et nourrissons (notamment ceux appropriés concernant le VIH même si les critères de
qui souffrent de MAS) exposés au VIH doivent sortie sont identiques.

213 HCR et PAM, 2011, « Guidelines for Selective Feeding: The


Management of Malnutrition in Emergencies », http://www.unhcr.
org/4b7421fd20.pdf
214 OMS, 2013, « Updates on the management of severe acute
malnutrition in infants and young children », http://www.who.int/ 215 OMS, 2013, « Consolidated guidelines on the use of antiretroviral
nutrition/publications/guidelines/updates_management_SAM_ drugs for treating and preventing HIV infection », http://www.who.
infantandchildren/en/ int/hiv/pub/guidelines/keypopulations/en/

ANNEXE F 101
LISTE DE CONTROLE POUR DETERMINER LE STATUT VIH DES ENFANTS AYANT UNE MALNUTRITION SEVERE AIGUE ET AGES DE 0 A 59 MOIS

STATUT VIH DE

102
ANALYSE SUPPLEMENTAIRE SCENARIO-1 SCENARIO-2
L’ENFANT

SI SEROPOSITIF:
DEMANDER: L’enfant Si l’enfant reçoit un traitement Si l’enfant ne reçoit aucun traitement contre le VIH:
reçoit-il un traitement contre le VIH:
• Fournir du cotrimoxazole à titre prophylactique ;
contre le VIH?
• Suivre les protocoles de PEC MAS ;
• Assurer la continuité de la prophylaxie une fois que
• Assurer la continuité des services de l’état nutritionnel de l’enfant est stabilisé ;
la MAS ;
• Référer le patient aux services de traitement contre le
• Fournir des conseils sur l’adhésion VIH (le cas échéant) ;
au traitement antirétroviral
• Suivre les protocoles de PEC MAS;
• Assurer la continuité des services de la MAS ;
• Fournir des conseils sur l’adhésion au traitement
antirétroviral

SI SERONEGATIF:
DEMANDER: L’enfant Si oui: Si la mère est séronégative:

UNICEF PROGRAMME GUIDANCE DOCUMENT


continue-t-il à être
• Demander quel est/était le • Suivre les protocoles de PEC MAS ;
allaité?
statut de VIH de la mère
• Assurer la continuité des services de
DEMANDER : la MAS
QUEL EST LE STATUT
Si oui: Si l’enfant est séronégatif: Si l’enfant est séropositif :
DE VIH DE L’ENFANT?
• Si la mère est/était • Suivre les protocoles de PEC MAS ; • se referrer au x instructions en premiere ligne
séropositive, soumettre
• Assurer la continuité des services de
l’enfant a un nouveau test de
la MAS
dépistage du VIH
Si non (l’enfant n’est pas allaité) • Suivre les protocoles de PEC MAS ;
• Assurer la continuité des services de
la MAS

SI LE STATUT DE LA MERE ET/OU DE L’ENFANT EST INCONNU:


Vérifier: les services de Si oui*: Si l’enfant est séronégatif: Si l’enfant est séropositif:
dépistage du VIH sont-
• Faire un test de dépistage du • Suivre les protocoles de PEC MAS; • Fournir du cotrimoxazole à titre prophylactique ;
ils disponibles dans cet
VIH ou référer l’enfant
établissement? • Assurer la continuité des services de • Assurer la continuité de la prophylaxie une fois que
la MAS l’état nutritionnel de l’enfant est stabilisé ;
• Référer le patient aux services de traitement contre le
Sinon : aiguiller vers un
VIH (le cas échéant) ;
site à proximité fournis-
sant ces services. * Commencer le traitement de la MAS • Suivre les protocoles de PEC MAS;
et référer l’enfant à un établissement
ou il pourra subir un test VIH, une fois • Assurer la continuité des services de la MAS ;
qu’il sera suffisamment stabilisé pour
entreprendre le déplacement. • Fournir des conseils a la mère et à l’enfant sur
l’adhésion au traitement antirétroviral
ANNEXE G

Forums de diffusion et
d’échange d’informations

Comptes rendus de réunions : Forums de discussion


• FANTA, atelier international sur l’intégration • Groupe de discussion de l’ENN sur la prévention
de la PCIMA, Washington D.C., États-Unis, et le traitement de la MAS : http://www.ennonline.
28-30 avril 2008216. net/resources

• UNICEF WCARO, 2010, rapport de la réunion • Site Internet communautaire de la MUAC : http://
d’harmonisation des critères de suivi et d’évaluation tng.brixtonhealth.com/node/164
du traitement de la malnutrition aiguë en Afrique de
l’Ouest et en Afrique centrale217. • Coverage Monitoring Network : http://www.
coverage-monitoring.org/
• ENN, Expériences des gouvernements en matière
d’élargissement de la PCIMA, Addis Abeba,
Éthiopie, 14-17 novembre 2011218. Ressources en ligne
• Forum PCMA219

• Pages de la bibliothèque de ressources


techniques220 de l’Emergency Nutrition Network
sur la prévention et le traitement de la MAS
qui contient notamment des rapports et des
ressources élaborés à l’échelle internationale et
nationale221

216 FANTA et ENN, 2008, atelier international sur l’intégration de


la PCMA, http://www.ennonline.net/ourwork/othermeetings/
cmamintegration2008.
217 UNICEF et WCAR, 2010, rapport de la réunion d’harmonisation des 219 http://fr.cmamforum.org
critères de suivi et d’évaluation du traitement de la malnutrition 220 http://www.ennonline.net/resources
aiguë en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, http://www.
cmamforum.org/Pool/Resources/Meeting-report-on-M-E-IMAM- 221 L’ENN a été créé en 1996 par un groupe d’organisations
West-and-Central-Africa-Dakar-Golden-et-al-ENG-2010.pdf. humanitaires internationales en vue d’accélérer l’apprentissage
et de renforcer la mémoire institutionnelle dans le secteur de
218 ENN, 2012a, conférence sur l’expérience des gouvernements l’alimentation et de la nutrition dans les situations d’urgence. Il
en matière d’élargissement de la PCMA et enseignements pour vise à améliorer l’efficacité des interventions d’urgence dans ce
le Mouvement SUN (Renforcement de la nutrition), http://www. secteur en recensant et en diffusant les retours d’expériences sur
ennonline.net/ourwork/ennmeetings/cmamconference2011 le terrain et en menant des travaux d’évaluation et de recherche.

ANNEX G 103
• Forum sur la malnutrition222 du Groupe de travail
international sur la malnutrition223 : ce forum en
ligne contient des discussions sur la malnutrition,
notamment sur la PEC MAS, ainsi que des liens
vers des ressources et des travaux de recherche
publiés ou en cours.

• Sections consacrées à la santé et la nutrition


infantiles et maternelles, à la nutrition dans les
situations d’urgence et à la prise en charge de la
malnutrition aiguë224 du site Internet de FANTA III.

• Le site Internet Mother and Child Nutrition225 du


Mother and Child Health and Education Trust
vise à promouvoir une meilleure compréhension
des bonnes pratiques, notamment des nouvelles
technologies et des ressources disponibles, tout
en partageant gratuitement des informations et
des retours d’expériences. Le site comprend une
liste de ressources sur la PEC MAS, dont certaines
ont été élaborées pour des pays spécifiques, ainsi
qu’une série de vidéos pédagogiques226.

• Pages de l’OMS sur la MAS227 et la malnutrition


modérée228.

222 http://www.imtf.org/page/resources/
223 Le Groupe de travail international sur la malnutrition a été formé
en 2005 lors du Congrès international sur la nutrition de l’Union
internationale des sciences de la nutrition (UISN). Il est régi par
un comité composé de représentants de l’UISN, de l’Association
internationale de pédiatrie, de l’UNICEF et de l’OMS, et est
doté d’un comité de pilotage composé d’experts techniques
internationaux. Le Groupe collabore avec divers partenaires dont
le Réseau latino-américain de la nutrition, le Centre régional pour la
qualité des soins de santé en Afrique et l’Association de pédiatrie
de Tanzanie. Il vise à accroître la visibilité de la problématique de
la malnutrition et à renforcer les capacités de prévention et de
traitement.
224 http://www.fantaproject.org/focus-areas
225 Ressources en ligne du Mother and Child Health and Education
Trust : http://motherchildnutrition.org/resources/videos-training-
programme.html
226 Programme de bienfaisance qui utilise toutes les technologies de
la communication pour faire circuler les connaissances en matière
de santé et de nutrition au sein des communautés.
227 http://www.who.int/nutrition/topics/severe_malnutrition/fr/
228 http://www.who.int/nutrition/topics/moderate_malnutrition/fr/

104 UNICEF PROGRAMME GUIDANCE DOCUMENT


ANNEX H

Questions, déficits de
connaissances et besoins
en matière de recherche
sur la prise en charge
de la MAS
Évaluation 12. Utilisation d’intraveineuses (sang et/ou plasma)
1. Élaborer des techniques d’enquête communautaire en cas de déshydratation sévère et de choc.
pour évaluer la couverture des programmes en ter- 13. Supplémentation en vitamine A des enfants ayant
mes de dépistage et de traitement. une malnutrition sévère.
2. Envisager l’utilisation de nouveaux outils 14. Critères d’admission et de sortie pour la PEC
de rapport adaptés (p. ex., RapidSMS) afin MAS chez les nourrissons de moins de six mois
d’optimiser rapidement le suivi-évaluation. (y compris pour les recherches sur l’utilisation du
3. Évaluer l’utilité de la mesure du PB comme PB chez le nourrisson).
indicateur de l’efficacité du traitement dans les 15. Traitement hospitalier de la MAS chez les
zones où le niveau d’émaciation est variable. nourrissons de moins de six mois (p. ex.,
4. Élaborer des outils pour améliorer la fiabilité des efficacité des dispositifs d’aide à la lactation,
mesures anthropométriques (p. ex., des balances meilleurs laits thérapeutiques).
plus précises, des planches à mesurer pour la 16. Création d’un outil générique d’évaluation
longueur/hauteur, des bracelets de mesure du PB de l’allaitement maternel au niveau des
mieux adaptés). communautés et des districts.
17. Aspects pratiques, efficacité et sécurité des
MAS méthodes de traitement ambulatoireFF0009>>> Bhs
5. Traitement antibiotique des enfants ayant une
MAS.
6. Évaluation des effets sur les enfants souffrant
d’œdèmes qui bénéficient de soins ambulatoires.
7. Soins des enfants séropositifs ayant une MAS.
8. Soins des enfants souffrant de diarrhées dans le
cadre de la PCIMA.
9. Gestion des fluides chez les enfants souffrant de
déshydratation sans état de choc ni MAS.
10. Alimentation des enfants ayant une MAS et de
diarrhée persistante.
11. Réalimentation progressive des enfants
hospitalisés ayant une MAS.

ANNEX H 105
de la vie et de la sous-nutrition (domaine de interventions d’urgence.
la malnutrition aiguë) du Groupe consultatif 30. Quels types particuliers de programmes de
d’experts sur les conseils en nutrition (NUGAG), transfert monétaire ont un impact sur l’état
13 février 2012, compte rendu de la réunion. nutritionnel et alimentaire des enfants de moins
de cinq ans ?
• Conférence sur les expériences gouvernementales 31. Quelle est l’approche la plus efficace pour en
en matière d’expansion de la PCIMA, SUN. Addis contrôler les répercussions sur l’état nutritionnel
Abeba, 14-17 novembre, compte rendu de la des enfants de moins de cinq ans ?
conférence, ENN, 2012a229.
VIH
• Management of Acute Malnutrition in Infants 32. Les enfants séropositifs ayant une MAM ont-ils
(MAMI) : données, politiques, pratiques et résultats des besoins nutritionnels différents par rapport
actuels (ENN/CIHD/ACF, 2010). aux enfants séronégatifs ?
33. Les mères séropositives ayant une MAM ont-
MAM elles des besoins nutritionnels différents par
Traitement rapport aux mères séronégatives ?
21. Définir la réponse au traitement des enfants 34. Quelle est la période idéale pour démarrer
admis en fonction du PB et clarifier le gain de le traitement antirétroviral chez les enfants
poids (en pourcentage) à la sortie. séropositifs ayant une MAM (et de MAS) en
22. Rassembler des données sur la durée du l’absence d’autres symptômes nécessitant un
traitement et de l’épisode de MAM dans les traitement antirétroviral ?
différents contextes. 35. Le dépistage et le traitement des pathogènes
23. Clarifier le rétablissement spontané des cas diarrhéiques lors de l’admission amélioreraient-
de MAM à partir des ensembles de données ils le traitement de la MAM chez les enfants
disponibles. séropositifs (rétablissement plus rapide, gain de
24. Continuer de définir les exigences nutritionnelles poids plus élevé, etc.) ?
des cas de MAM. 36. Développer et piloter l’utilisation de la
25. Définir le test d’appétit pour les cas de MAM. programmation linéaire pour la formulation des
26. Définir les spécifications nutritionnelles, recommandations alimentaires destinées aux
microbiologiques, chimiques, etc., pour les enfants souffrant d’émaciation modérée.
aliments destinés au traitement de la MAM.
27. Mesurer l’efficacité (sur le plan des résultats, de Nourrissons
l’impact, de la couverture, etc.) et l’efficience (sur 37. Les critères anthropométriques pour la
le plan physiologique, clinique, etc.) des nouveaux MAM chez les enfants de plus de six mois
produits répondant aux spécifications de la MAM s’appliquent-ils également aux nourrissons de
dans les différents contextes. moins de six mois ?
28. Mesurer l’efficacité des approches « non 38. Comment doivent être pris en charge les
alimentaires » de prévention et de traitement de nourrissons qui mesurent moins de 67 cm, mais
la MAM, lorsque les causes ne sont pas d’ordre sont âgés de moins de six mois ?
alimentaire. 39. Quel est le mode d’alimentation le moins risqué,
29. Quelle est l’approche la plus efficace pour en fonction du contexte, pour les nourrissons
cibler les programmes de transfert monétaire n’ayant pas accès au lait maternel ? Des
et générer un impact sur la MAM ? Ce type recherches doivent être menées pour décider de
de programme peut contribuer à la réduction la méthode à adopter dans les contextes ou les
de la pauvreté, la protection sociale ou les ressources sont limitées.
40. Évaluer les performances des APE (sécurité,
efficacité, tolérance des nourrissons de moins de
229 ENN, 2011, conférence sur l’expérience des gouvernements en six mois ayant une MAM).
matière d’élargissement de la PCMA et enseignements pour le
Mouvement SUN (Renforcement de la nutrition), http://www.
41. Impact de l’appui à l’ANJE dans le cadre de la
ennonline.net/ourwork/ennmeetings/cmamconference2011

106 UNICEF PROGRAMME GUIDANCE DOCUMENT


PCIMA. internationale de pédiatrie, de l’UNICEF et de
42. Examiner les outils d’évaluation individuelle de l’OMS, et est doté d’un comité de pilotage
l’allaitement maternel sur le terrain. composé d’experts techniques internationaux. Le
43. Tests sur le terrain des courbes de croissance de Groupe collabore avec divers partenaires dont le
l’OMS pour les nourrissons de moins de six mois Réseau latino-américain de la nutrition, le Centre
qui souffrent de malnutrition modérée, afin de régional pour la qualité des soins de santé en
connaître le gain de poids attendue à l’issue du Afrique et l’Association de pédiatrie de Tanzanie.
traitement, selon l’âge de l’enfant. Il publie et diffuse, entre autres, les conclusions
44. Il est nécessaire de réaliser des études pour et les retours d’expériences liés à la PEC de la
déterminer quelles sont les activités de soutien malnutrition aiguë.
psychosocial les plus efficaces dans les différents 4. Emergency Nutrition Network (ENN) : bibliothèque
contextes. de ressources techniques232 de l’ENN. L’ENN a
45. Étude de l’interprétation par les agents de santé été créé en 1996 par un groupe d’organisations
des courbes de croissance OMS. humanitaires internationales en vue d’accélérer
l’apprentissage et de renforcer la mémoire
Source : institutionnelle dans le secteur de l’alimentation et
OMS, UNICEF, PAM et HCR, Consultation sur les de la nutrition dans les situations d’urgence. Il vise
aspects programmatiques de la prise en charge de à améliorer l’efficacité des interventions d’urgence
la MAM chez les enfants de moins de cinq ans, dans ce secteur en recensant et en diffusant les
24-26 février 2010, OMS, Genève. retours d’expériences sur le terrain et en menant
des travaux d’évaluation et de recherche.
Sites Internet répertoriant les travaux de 5. Pages de l’OMS sur la MAS233 et la malnutrition
recherche récents dans ces domaines : modérée234 et bibliothèque électronique de
1. Le forum PCMA (www.fr.cmamforum.org) possède données factuelles pour les interventions de
une section recherche qui recense les projets nutrition (eLENA235) qui contient notamment des
publiés ou en cours liés à la PEC de la malnutrition travaux de recherches en cours dans plusieurs
aiguë. domaines d’intervention pertinents, notamment :
2. iLiNS Network230 : le projet iLiNS (International
Lipid-Based Nutrient Supplements) est une • le traitement de la MAS chez les enfants
initiative de recherche collaborative issue d’un infectés par le VIH236
engagement commun en faveur de l’accélération
des progrès de prévention de la malnutrition. • les suppléments alimentaires pour les enfants
L’iLiNS mène des recherches au Burkina Faso, ayant une MAM237
au Ghana et au Malawi. Des travaux réalisés au
Ghana et au Malawi ont démontré que l’apport de • la supplémentation en micronutriments pour
suppléments nutritionnels à base de lipidespeut les enfants présentant une malnutrition aiguë
améliorer la croissance et le développement de
l’enfant chez les populations à faible revenu.
3. Groupe de travail international sur la malnutrition
(IMTF) : le forum sur la malnutrition231 de l’IMTF
répertorie des liens vers des travaux de recherche 232 http://www.ennonline.net/resources
publiés ou en cours. L’IMTF a été formé en 2005 233 http://www.who.int/nutrition/topics/severe_malnutrition/fr/
lors du Congrès international sur la nutrition de 234 http://www.who.int/nutrition/topics/moderate_malnutrition/fr/
l’Union internationale des sciences de la nutrition 235 http://www.who.int/elena/intervention/fr/
(UISN). Il est régi par un comité composé 236 Bibliothèque électronique de données factuelles pour les
de représentants de l’UISN, de l’Association interventions de nutrition (eLENA), traitement de la malnutrition
aiguë sévère chez les enfants infectés par le VIH, http://www.
who.int/elena/titles/hiv_sam/fr/
237 Bibliothèque électronique de données factuelles pour les
interventions de nutrition (eLENA), suppléments alimentaires pour
230 http://ilins.org/lns-research-network
les enfants ayant une malnutrition aiguë modérée, http://www.
231 http://www.imtf.org/page/resources/ who.int/elena/titles/food_children_mam/fr/

ANNEX H 107
sévère238 Collins, S., Duffield, A., et Myatt, M., 2009, « Guidelines
for an integrated approach to the nutritional care of HIV-
infected children (6 months -14 years) », OMS, Genève.
Références Collins, S., et al., 2000, « Adolescents : Assessment of
ACF et Aid For Nutrition, 2012, « Can Investments to Scale Nutritional Status in Emergency Affected Populations »,
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