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CRFPA CRFPA DROIT des affaires
Droit
un exposé complet et synthétique du droit positif sous forme de leçons positif sous forme de leçons thématiques,
thématiques. avec tous les textes et la jurisprudence utiles
à la résolution d’un cas pratique de droit des
Les textes et jurisprudences utiles à la résolution d’un cas pratique de affaires cités et analysés.
des AFFAIRES
droit des affaires sont cités et analysés. L’ouvrage est en outre enrichi Enrichi par des encadrés présentant des
d’encadrés présentant les éléments d’actualité de la matière. Il comporte éléments d’actualité de la matière, des
par ailleurs plusieurs cas pratiques corrigés pour aider les étudiants à se avertissements et des exemples, ainsi que
préparer, dans les conditions de l’examen, à l’épreuve de droit des affaires. par des cas pratiques transversaux pour
Enfin, de nombreux exemples concrets sont fournis au fur et à mesure des une bonne préparation, dans les conditions
développements, pour permettre au lecteur de mieux comprendre la règle de l’examen, à l’épreuve de droit des
et de pouvoir l’utiliser à bon escient dans un cas pratique.
Spécialement destiné aux candidats à l’examen d’avocat, ce livre innovant
Épreuve de spécialité : affaires.
peut également être utile aux étudiants de licence et de master, ainsi qu’aux - Commerçants et sociétés commerciales
praticiens qui souhaitent avoir une vision d’ensemble du droit des affaires,
de son actualité et de ses enjeux. - Actes de commerce
N. BLANC
A.-V. LE FUR
T. LE GUEUT
A.-C. MARTIN
Nathalie BLANC est professeur à l’Université Paris 13 et directrice du - Fonds de commerce
Master 2 Droit des affaires approfondi.
Anne-Valérie LE FUR est professeur à l’Université de Versailles-Saint-
- Opérations bancaires et financières
Quentin et directrice adjointe de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. - Droit des procédures collectives
Thomas LE GUEUT est professeur à l’Université Paris 13.
Anne-Cécile MARTIN est maître de conférences à l’Université Paris 13 et
Examen
directrice du Master 2 Contentieux.
Nathalie BLANC national
Anne-Valérie LE FUR Session
Thomas LE GUEUT 2018
Anne-Cécile MARTIN
www.lextenso-editions.fr
ISBN : 978-2-275-06056-9 37 e
ÉNONCÉ
Monsieur DUBOIS est notaire mais ses connaissances en droit des affaires ne sont plus ce
qu’elles étaient. Cela fait 20 ans qu’il fait surtout du droit des successions et des régimes
matrimoniaux. Vous êtes avocat et il vient vous consulter car il rencontre plusieurs
difficultés.
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DROIT DES AFFAIRES
CORRIGÉ DÉTAILLÉ
Méthode : À l’évidence, le cas traite de points distincts qu’il faut envisager successivement.
Il n’est pas utile de faire un rappel général des faits. Les faits utiles seront évoqués lors de
la résolution de chaque question particulière. Il faut seulement par une phrase indiquer les
différents points qui vont être abordés.
I. La société HEBDO
S’agissant de la société HEBDO, il faut distinguer la situation de la société (A), de celle
de son dirigeant, Monsieur LEON (B).
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CAS PRATIQUE
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DROIT DES AFFAIRES
fin est faite soit par le débiteur, par l’administrateur, le mandataire judiciaire, ou le minis-
tère public. Le tribunal peut également se saisir d’office lorsqu’il s’agit d’une conversion
d’une procédure en cours (sauvegarde ou redressement) en liquidation judiciaire.
En l’espèce, si la société HEBDO est en cessation de paiements et que son redressement
devient manifestement impossible, la liquidation judiciaire devra être aussitôt prononcée
par le tribunal. Sous ces conditions, il est donc possible à tout moment que le tribunal
ordonne la conversion de la procédure de sauvegarde en liquidation judiciaire.
Méthode : pour éviter de longs développements abstraits et un retour final aux faits, il est
préférable de confronter l’opération à chaque catégorie au fur et à mesure en terminant par
la catégorie retenue.
Certaines conventions sont libres. Il en est ainsi, selon l’article L. 225-39 du même code,
« des conventions portant sur des opérations courantes et conclues à des conditions
normales ».
En l’espèce, l’opération ne répond pas à ces exigences. La société a pour activité l’impres-
sion de titres de presse, donc l’achat d’un immeuble ne peut être considéré comme une
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CAS PRATIQUE
opération courante. Par ailleurs, le prix payé par la société est plus élevé que celui du
marché : la convention n’a donc pas été conclue à des conditions normales.
Enfin, certaines conventions sont réglementées. L’article L. 225-38 dispose ainsi que
« toute convention intervenant directement (…) entre la société et son directeur général
(…) doit être soumise à l’autorisation préalable du conseil d’administration ».
En l’espèce, le contrat de vente conclu entre le DG de la SA et la SA n’entrant dans aucune
autre catégorie, elle est nécessairement constitutive d’une convention réglementée et
devait donc faire l’objet d’une autorisation du conseil d’administration.
Il faut ajouter que l’action n’est pas prescrite puisque le texte précise, en son alinéa 2,
que le délai pour agir est de trois ans à compter de la date de la convention ou du jour
de sa révélation si elle a été dissimulée.
En l’espèce, quel que soit le point de départ retenu, l’action n’est pas prescrite puisque
le contrat a été conclu il y a moins d’un an.
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DROIT DES AFFAIRES
fois dessaisis (art. L. 641-9 I, al. 1) et que Monsieur LEON risquerait d’être poursuivi sur
le fondement des sanctions propres au droit des procédures collectives par exemple en
comblement de l’insuffisance d’actif (C. com., art. L. 651-2).
N.B. : il n’est pas utile de développer davantage puisque pour l’instant, la société n’est pas en
cessation des paiements et que la procédure de sauvegarde risque d’être remise en cause
puisqu’elle n’a pas été demandée par les dirigeants de la SA (v. supra I).
En outre, pour l’heure, l’actionnaire mécontent peut exercer l’action sociale ut singuli. Le
fait qu’il détienne seulement 0,01 % du capital social de la SA est indifférent puisque le
droit d’exercer cette action, qui est d’ordre public, est un droit propre reconnu à chaque
associé dans toutes les sociétés (C. civ., art. 1843-5 ; C. com., art. L. 225-252 et L. 225-253).
L’actionnaire pourrait en outre agir en invoquant un préjudice personnel mais ce préjudice
est délicat à démontrer puisque la jurisprudence exige qu’il soit distinct de celui subi par
la société (en ce sens, v. not. Cass. com., 15 janv. 2002, n° 97-10886).
Il faut tout de même souligner que la nullité peut être couverte par un vote de l’assem-
blée générale intervenant sur rapport spécial des commissaires aux comptes exposant
les circonstances en raison desquelles la procédure d’autorisation n’a pas été suivie
(C. com., art. L. 225-42, al. 3). L’ouverture d’une procédure de sauvegarde ne remet pas
en cause ce pouvoir de l’assemblée.
En l’espèce, on peine toutefois à imaginer quelles circonstances pourraient valable-
ment justifier la conclusion d’un tel contrat sans attendre l’autorisation préalable du
conseil. Cela dit, tout dépend des soutiens de Monsieur LEON dans la SA, étant précisé
qu’il ne pourra pas prendre part au vote (art. L. 225-40).
A. Le cumul d’activités
Monsieur Dubois est notaire.
Le principe est celui de la liberté d’exercice de la profession commerciale (loi des 2 et
17 mars 1791 : décret d’Allarde – loi des 14-17 juins 1791 : loi Le Chapelier). Toutefois,
ce principe est limité pour protéger certaines professions contre les dangers de l’activité
commerciale et les situations de conflits d’intérêts. Le droit édicte ainsi des incompati-
bilités entre l’exercice de certaines professions et d’une activité commerciale. Tel est le
cas par exemple des fonctionnaires, de certains professionnels libéraux, et des officiers
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CAS PRATIQUE
ministériels, tels que les notaires, qui ne peuvent pas cumuler l’exercice de leur profes-
sion avec une activité commerciale (cf. pour les notaires : D. n° 45-0117, 19 déc. 1945,
art. 13).
L’exercice de l’activité commerciale en violation d’une incompatibilité expose son auteur
à des sanctions disciplinaires voire pénales. En revanche, il lui est impossible de se
retrancher derrière l’incompatibilité pour échapper aux conséquences de ses actes de
commerce. Les actes accomplis en violation de ces incompatibilités conservent leur
caractère commercial et font de ceux qui les ont « exercés » à titre de profession habi-
tuelle des commerçants, en l’occurrence des commerçants de fait. Le régime du droit
commercial ne peut pas être invoqué au profit de celui ayant agi en violation de l’incom-
patibilité (Cass. com., 4 oct. 1994, n° 92-15102, Bull. civ. IV., n° 271).
En l’espèce, il existe une incompatibilité d’exercice entre la profession de notaire et
l’activité commerciale. On conseillera donc à Monsieur Dubois de cesser d’exercer en
tant que notaire avant de débuter son activité commerciale. On l’alertera, en outre, sur
le fait qu’à défaut il s’expose à des sanctions disciplinaires voire pénales et qu’il sera
traité dans son activité commerciale comme un commerçant de fait et tenu, à ce titre,
au respect de l’ensemble des obligations qui découlent de cette qualité. En revanche, il
ne pourra pas invoquer le droit commercial à son profit.
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DROIT DES AFFAIRES
sa situation ne figure pas dans les cas visés par l’article L. 144-5 du Code de commerce.
L’opération envisagée est donc impossible. On lui conseillera plutôt de conclure avec
son ami un contrat de travail, voire de gérance-mandat soumis à l’article L. 146-1 de
ce même code.
Dès lors se pose la question de savoir si Monsieur DUBOIS peut finalement revenir sur cette
autorisation en retirant son consentement à l’exécution de ces cinq opérations de paiement.
524
CAS PRATIQUE
du même article prévoit une solution dérogatoire dès lors que l’ordre de paiement a été
reçu par le prestataire de paiement, mais que l’exécution de l’opération de paiement est
différée dans le temps : « dans le cas où il a été convenu entre l’utilisateur qui a ordonné
l’opération de paiement et son prestataire de services de paiement que l’exécution de
l’ordre de paiement commencera un jour donné (…), l’utilisateur de services de paiement
peut révoquer l’ordre de paiement au plus tard à la fin du jour ouvrable précédant le jour
convenu ». Or en l’espèce, il a été précisément convenu entre Monsieur X et sa banque,
au lendemain de la vente, que les virements seraient exécutés le 10 de chacun des cinq
prochains mois, étant rappelé que le premier virement a déjà été effectué. En consé-
quence, Monsieur X peut dès aujourd’hui, soit trois jours après l’exécution du premier
virement, révoquer les quatre ordres de paiement donnés en vue des virements des
quatre prochains mois, quand bien même son banquier les a déjà reçus. De sorte que
ces quatre opérations de paiement, initialement autorisées, ne le seront plus : l’exécution
programmée des quatre virements n’aura donc pas lieu.
En définitive, Monsieur DUBOIS pourra seulement annuler les quatre virements à venir
mais pas le premier qui a déjà été exécuté.
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d’encadrés présentant les éléments d’actualité de la matière. Il comporte éléments d’actualité de la matière, des
par ailleurs plusieurs cas pratiques corrigés pour aider les étudiants à se avertissements et des exemples, ainsi que
préparer, dans les conditions de l’examen, à l’épreuve de droit des affaires. par des cas pratiques transversaux pour
Enfin, de nombreux exemples concrets sont fournis au fur et à mesure des une bonne préparation, dans les conditions
développements, pour permettre au lecteur de mieux comprendre la règle de l’examen, à l’épreuve de droit des
et de pouvoir l’utiliser à bon escient dans un cas pratique.
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peut également être utile aux étudiants de licence et de master, ainsi qu’aux - Commerçants et sociétés commerciales
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www.lextenso-editions.fr
ISBN : 978-2-275-06056-9 37 e