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«Le volume du musée ne se réfère donc pas seulement à son contenu muséographique mais il reflète
aussi dans une large mesure le patrimoine bâti légué au cours de l'histoire. »?
Le choix de ce site est donc hautement symbolique, puisqu'il met en avant l'existence d'un passé
aux bases solides, et qui prouve une certaine légitmé de part son ancienneté, à une ville qui est
anéante à la recherche d'un passé.
1.2. LES ENJEUX D'UN NOUVEL USAGE
«Un lieu aussi riche en histoire se devait d'être transformé en musée d'art. Cette tâche était à la fois
unique, tentatrice et difficile. Elle nous a occupé pendant dix ans.»?
De plus, les reconstructions disparates du vieux Cologne entre les centres commerciaux et les
immeubles de bureaux ne laissent que peu de place à un lieu de mémoire.
Le nouvel usage du site et sa réhabilitation peuvent être également perçus comme une mise en avant
de ce lieu de mémoire dans un quartier restructuré du centre-ville.
L'objectif de l'ajout de ce projet nouveau peut être alors perçu comme redonner du silence et de la
sérénité à un lieu de commémoration à l'échelle
urbaine
« Il s'agit ici plutôt d'unifier l'ancien et le neuf en une nouvelle totalité, chercher l'harmonie et non
le contraste.» ?
Afin de sensibiliser la perception : nous désirons un musée vivant qui correspond à la réalité et
À la dignité de ce qui existe déjà ici, une architecture qui crée de l'espace mais qui fait preuve de
Retenue, utilise des matériaux durables, un minimum de technologie, fait preuve de simplicité et
De fonctionnalité dans les détails, qui soit méticuleusement exécuté en accord avec les matériaux
<< Nous avons construit le nouvel édifice sans ôter une seule pierre des ruines. »
Les murs ont une épaisseur de 600 mm ce qui rend possible l'absence d'isola tion. Le musée Kolumba
prend l'initiative d'employer des matériaux nouveaux pour sa construction, ce qui induit parfois de
prendre des risques à longs termes sur la pérennité du bâtiment. Ainsi, ma déception fût assez grande
aux premiers abords quand je me suis rendue sur place pour le visiter.
En effet, la façade principale du musée était entièrement recouverte de bâches en plastique, toute la
partie ouest n'était donc pas visible. Il semble les murs rencontrent des problèmes d'infiltration d'eau,
probablement à cause de la proportion de mortier rendant la matière poreuse. Ces protections contre
la pluie ont donc été placées dans le but de laisser sécher les murs épais. D'après les employés, il n'y a
malheureusement pas d'autres solutions qui ont été trouvées pour le moment pour lutter contre ce
problème.
3.2. ATMOSPHÈRE, LUMIÈRE ET TECHNIQUE
<< Peu à peu, les fenêtres apparaissent, la lumière du jour confère un rayonnement chaud à l'enduit
argileux des parois, on regarde dehors vers la ville ?
Avec le travail de la matière, découle ce lui de la lumière qui est mise en scène au Kolumba. La
lumière mais aussi les vues apparaissent peu à peu lorsqu'on monte dans les étages. De cette
manière, on part tout d'abord de l'espace des fouilles qui est plongé dans une pénombre avec une
lumière filtrée, le premier niveau est entièrement dans l'obscurité, tandis que le niveau supérieur
est très lumineux grâce à de larges ouvertures. Les volumes semblables à des tours dans les angles
de l'édifice, viennent chercher de la lumière en hauteur.
Les murs ajourés de l'espace des vestiges permettent de répondre à plusieurs en jeux. Ces murs
totalement perméables à l'extérieur, se composent de doubles parois ajourées, laissant passer l'air
mais aussi la lumière. Cela était tout d'abord un impératif technique, les vestiges ne devaient pas trop
subir de variation concernant l'humidité et la température pour bien se conserver. En enfermant ces
ruines dans la pénombre, ils les isolent également de l'atmosphère urbaine à l'extérieur, de plus, les
tâches de lumière créent une ambiance particulière. Enfin, ces percements en den telle, mettent en
avant la fragilité de la masse du musée qui repose en réalité sur de fines colonnes cachées dans la
double paroi, c'est un travail en finesse.
Le soin est porté sur les transitions entre chaque salle. L'espace des fouilles est isolé par un rideau en
cuir, tandis que les boites servant de salle d'exposition possèdent un emmarchement de quelques
centimètres qui montre que l'on passe d'un espace à un autre. On retrouve également les mêmes
matériaux nobles, le cuir que ce soit avec des rideaux ou bien les assises reparties dans le musée. Mais
aussi l'acajou qui compose le parcours sillonnant entre les fouilles, et avec une salle de lecture
entièrement recouverte de ce bois.