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Structures mixtes acier-béton
32.3d Armatures transversales des poutres mixtes acier-béton

Thierry Lamadon

Dernière mise à jour : juin 2002

32.3d Armatures transversales des poutres mixtes acier-béton

Une dalle doit comporter un pourcentage suffisant d'armatures transversales, dans le but de reprendre les
sollicitations tangentes apportées par les connecteurs et de prévenir tout risque de rupture par cisaillement
ou fendage longitudinal du béton. Considérant l'article 6.6.1 (1) de l'Eurocode 4, ces armatures doivent
être dimensionnées à l'état limite ultime.

1. Principe de dimensionnement

Pour toute surface potentielle de ruine par cisaillement dans la dalle, la valeur de calcul VS,d du
cisaillement longitudinal par unité de longueur ne doit pas dépasser la résistance de calcul au

cisaillement longitudinal VR,d pour la surface considérée.

La relation suivante doit être vérifiée selon l'article 6.6.1 (2) de l'Eurocode 4 : VS,d < VR,d

2. Surfaces potentielles types de ruine par cisaillement

Les surfaces potentielles types de ruine par cisaillement sont définies dans l'Eurocode 4.

Les contours de ces surfaces sont représentés en pointillés sur la figure 1 pour quelques cas courants.

Fig. 1 - Exemples de surfaces de ruine par cisaillement

L'aire par unité de surface de cisaillement et par unité de longueur de poutre est désignée par Acv.

Longueurs des contours des surfaces de rupture

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La longueur de la surface de rupture par cisaillement est égale à 2 h plus le diamètre de la tête dans le cas
de goujons isolés, alignés ou en quinconce.

S'agissant de la surface de rupture b-b (fig. 1 : cas de goujons disposés en paires), la longueur concernée
sera égale à 2 h + s plus le diamètre de la tête où h représente la hauteur du goujon (en mm), et st la
distance transversale entre les axes des deux files de goujons (en mm).

Section d'armatures transversales à considérer : Ae

Cette section est définie par la somme des intersections de toute surface potentielle de rupture par
cisaillement avec l'aire des sections des armatures, telle que l'indique la figure 1.

Ae est exprimée en mm2 par unité de longueur de poutre, en mètres. Le tableau 1 indique les valeurs de
Ae à considérer pour les principaux cas représentés à la figure 1.

Tableau 1 – Sections d'armatures transversales

Plan Ae

a-a Ab + At
b-b 2 Ab
c-c 2 (Ab + Abh)
d-d
2 Abh

3. Résistance de calcul au cisaillement longitudinal : VR,d

Selon le chapitre 6.6.2 de l'Eurocode 4, le flux de cisaillement résistant VR,d (en N) est égal à la plus
petite des deux expressions entre crochets :

♦ La première expression est la résultante de la résistance du béton en cisaillement, de la résistance en

traction des armatures, augmentée de la résistance en traction des tôles profilées en acier, dans le cas de
nervures continues et perpendiculaires aux poutres métalliques.
♦ Dans le premier terme de cette expression, on a :
Acv : surface de cisaillement considérée par unité de longueur ; elle s'exprime en mm2 ;
η = 1, dans le cas d'un béton de masse normale ; pour un béton de granulats légers, de masse volumique ρ
(en kg/m3), la formule suivante est appliquée : η = 0,3 + 0,7 (ρ / 2 400).
τRd : résistance de base en cisaillement du béton (en MPa) ; τRd = 0,25 . fctk0.05 / γc (fctk0,05 : résistance
caractéristique à la traction ; γc = 1,5). La valeur de τRd doit être prise égale à zéro, dans les zones où la
poutre est soumise à un moment négatif lorsque le béton est fissuré.
♦ Le deuxième terme correspond à l'effort de traction développé par les sections d'armatures
transversales (Ae, en mm2, étant calculé à partir des indications du tableau ci-avant) augmentées des
sections d'armatures normalement calculées pour la résistance en flexion transversale de la dalle.
fsk est la limite d'élasticité des aciers d'armature (en MPa), et γs le coefficient partiel de sécurité
correspondant.
♦ Le troisième terme νpd s'exprime en N par la relation suivante :

où :
Ap : aire de la section transversale de la tôle par unité de longueur de poutre ;
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fyp : limite d'élasticité de la tôle ;
γap : coefficient partiel de sécurité associé (γap = 1,1).
♦ Dans la seconde expression qui traduit une condition supplémentaire des bielles de béton comprimées,
fck, exprimé en MPa, représente la résistance caractéristique sur cylindre en compression du béton.

4. Dispositions constructives minimales

Il est nécessaire de disposer une section minimale d'armatures transversales de façon à reprendre tous les
efforts secondaires de cisaillement difficilement quantifiables par le calcul.

L'article 6.6.4 de l'Eurocode 4 recommande :

• pour les dalles pleines, une section minimale d'armatures uniformément réparties, égale à 0,002 fois
l'aire du béton dans le sens longitudinal ;
• pour les dalles nervurées, lorsque les nervures sont parallèles à la portée de la poutre, une section
minimale d'armatures uniformément répartie au moins égale à 0,002 fois l'aire du béton située au-dessus
des nervures de la dalle considérée dans le sens longitudinal. Lorsque les nervures sont perpendiculaires à
la portée de la poutre il est autorisé de prendre en compte les tôles pour contribuer à satisfaire cette
exigence.

Ancrage

Les longueurs d'ancrage de référence sont à vérifier conformément à l'Eurocode 2, chapitre 5.2.2.3.

D'une manière générale les ancrages droits sont les modes d'ancrage rencontrés le plus couramment. Il
convient, cependant, de ne pas utiliser d'ancrages droits pour des barres lisses de plus de 8 mm de
diamètre.

Le tableau 5.3 du chapitre 5.2.2.3. de l'Eurocode 2 indique les longueurs d'ancrage de référence
nécessaires.

Lors de la détermination de la longueur d'ancrage de référence, le type d'acier doit être pris en
considération. L'ancrage peut être en barres lisses ou en barres à haute adhérence.

5. Fendage longitudinal

Les recommandations supplémentaires suivantes sont à appliquer pour toutes les poutres mixtes dont la
distance entre le bord libre de la membrure et l'axe de la file de connecteurs la plus proche est inférieure à
300 mm :
• des barres en U sont mises en place autour des connecteurs, positionnées le plus bas possible tout en
ménageant un enrobage suffisant ;
• Lorsque des goujons à tête sont utilisés comme connecteurs, le diamètre de ces barres en U est au
moins égal à 0,5 d, où d représente le diamètre nominal du goujon (en mm).

La distance entre le bord libre de la membrure et l'axe du goujon le plus proche doit être au moins égale à
6 d.

En pratique, ces conditions s'appliquent notamment aux poutres de rive et aux poutres de trémie.

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