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Football

A Bamako, le réalisme a succédé à la grande joie qui avait précédé la désignation du


pays pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2002. D’aucuns
s’interrogent sur les capacités du Mali à répondre dans les délais aux exigences du
lourd cahier des charges de la Confédération africaine de football. Cette candidature,
insiste-t-on, avait reçu l’appui nécessaire du président Alpha Konaré qui termine son
dernier mandat dans trois ans environ. Le Chef de l’Etat malien est un bâtisseur. En
moins de dix ans, la capitale malienne a pris une allure de ville moderne avec ses
axes routiers et ses échangeurs. Ce que les putschistes militaires de 1968, en 23
ans de présence à la tête de l’Etat, n’avaient pas réussi à faire. En 1991, Bamako
était encore un bourg austère où les voitures soulevaient sur leur passage des
nuages de poussière en raison de l’absence de routes asphaltées. Pour certains,
Konaré entendait “ faire de la CAN un projet de développement ” en dotant
d’infrastructures (routes, aéroports modernes, hôtels) les différentes villes qui doivent
accueillir la compétition. Mais où trouver aujourd’hui l’argent de la facture des
infrastructures ? Il faut au bas mot 300 milliards de FCFA pour abriter les joutes dans
les quatre sites en dehors de la capitale (Sikasso, Mopti, Kayes et Ségou). “
Pourquoi se mettre dans des problèmes pour organiser la CAN ”, estime-t-on dans
certains milieux à Bamako. C’est pourquoi, on évoque d’autres solutions comme la
co-organisation ou la réduction du nombre de sites. Cette dernière hypothèse est
celle qui réunit sans doute le plus grand nombre d’adhérents. Le Mali est l’un des
plus vastes pays du continent (1. 241. 231 km2). Les villes de Mopti et de Kayes sont
situées respectivement à 644 km et 410 km de Bamako. On estime plus raisonnable
d’envisager la tenue de la compétition dans la capitale et dans les deux autres sites
les plus proches : Ségou (236 km) et Sikasso (376 km). Ce dernier site ayant
l’avantage d’être proche à la fois du Burkina Faso et de la Côte d’ivoire, un pays qui
compte beaucoup d’amateurs du ballon rond. A Bamako, les organisateurs maliens
tiennent deux sites de bonne qualité, avec le stade du 26 mars construit par les
Chinois qui sort progressivement de terre et le stade Modibo Kéita construit au début
des années 60. Si Slim Aloulou, le chef de la mission de la CAF venu superviser fin
avril dernier la candidature malienne, a affirmé à la suite de cette inspection : “ Si les
organisateurs ne sont pas prêts, on ira ailleurs ”, certains observateurs s’interrogent
sur les exigences de la CAF. On peut, en effet, se demander s’il est nécessaire
d’imposer la multiplication de sites pour une compétition qui souffre d’une réelle
désaffection. Sur ce plan, l’exemple du Ghana est édifiant lors de la dernière édition.
En dehors des rencontres jouées par le pays hôte, les stades d’Accra et de Kumasi
étaient quasiment vides comme il y a quatre ans en Afrique du Sud où la rencontre
Algérie/Burkina Faso n’avait pas enregistré cent entrées payantes. Les Maliens
tiennent à “ leur ” CAN mais une organisation “ retaillée ” est sans doute la clé de son
succès.

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