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Exposé en microéconomie
approfondie sous le thème :

La théorie de l’organisation
industrielle


Sous l’encadrement de :
Mr. Bentahar

Préparé par :
Ø Hind Achaoui
Ø Hayat Boutourhlali
Ø Niemah Yusra Diouri
Ø Elmokhtari Mohamed
Mohyiddine
Sommaire :

Intoduction

Partie 1 :l’organisation industriel et le paradigme SCP

AXE1 : Définition et objet de la théorie de l’organisation industrielle


A-Définition
B- Pourquoi une telle théorie ?

AXE 2 : Paradigme SCP (Structure – Comportement – Performance) :

A-Structure :

1- définition
2- Les déterminants de la structure du marché :
3- Concentration d’un marché :
B- Comportement :
1- Indice de Lerner:
2- Mode de coordination et d’interaction entre les firmes :

C- Performance
1-Innovation
2-Progrès technique
3-Analyse de la performance d’un marché selon les principes
du paradigme SCP :
Partie 2 : Comportement stratégique :

Axe 1 : La discrimination et la différenciation :

A. La discrimination par les prix:

2
B. La discrimination du premier degré (ou parfaite) :
C. la discrimination du second degré :
D. La discrimination par les prix sur plusieurs marchés (au troisième
degré) :
E. La différenciation:
Definition
1) La différenciation horizontale:
a. la concurrence spatiale:
Axe2:comportement stratégique : Entrée, sortie
1 La notion de barrières à l'entrée
a. Barrières légal
b. Barrières structurelles
c. Barrières stratégiques
d. Menaces d'entrée
2/ Exemples de réactions d'entrée des concurrent :
3/ Taille du marché et structure de marché.
4/conclusion
5/Bibliographies

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INTRODUCTION :

L’organisation industrielle ou l’économie industrielle est un vaste champ


de la microéconomie qui étudie comment les firmes et les marchés sont
organisés et comment ils interagissent entre eux, dans la réalité.
Plusieurs questions relèvent donc de l’O.I. Parmi celles-ci, nous pouvons
mentionner la fusion entre deux ou plusieurs entreprises, l’impact des
incitatifs fiscaux à la recherche et au développement, les motivations
pour l'intégration verticale et plus généralement pour les différentes
formes de contrôle verticaux, les lois sur la concurrence ou contre les
agissements anti-concurrentiels. Selon l'approche traditionnelle en O.I.,
la question centrale est celle de savoir comment la conduite d'une
entreprise ainsi que ses résultats (performances) sur un marché donné
peuvent être compris et prévus à partir de la structure de marché
(concentration, barrière à l'entrée, contrôles verticaux, autres) dans
laquelle cette firme opère. Répondre à cette question, c'est également se
demander comment les différentes politiques gouvernementales peuvent
influencer les résultats (performances) de cette firme. Bien entendu, dans
un premier temps, on doit analyser et critiquer les mesures qui
quantifient les résultats de la firme ou de l'ensemble des firmes
constituant le marché.
Alors la problématique qui nous interpelle est la suivante :
Quelle est l’influence de la structure d’un marché sur le comportement
des firmes visant l’amélioration de leur performance ?

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PARTIE 1 : L’organisation industrielle et le Paradigme SCP

AXE1 : Définition et objet de la théorie de l’organisation industrielle

A- Définition :
La théorie de l’organisation industrielle est une branche particulière de
la théorie économique. Elle étudie les comportements des unités de
production et distribution des biens et services, appelées les firmes, dans
une économie de marché. Toutefois, derrière cette affirmation anodine
se cache tout un ensemble de références qui constituent les fondements
de la théorie économique.
La théorie de l’organisation industrielle s’intéresse donc au
fonctionnement des marchés et des industries, et à la façon dont les
firmes se font concurrence sur ces marchés.
L’analyse de l’organisation des firmes et l’étude des marchés sur
lesquels elles interviennent constituent la problématique centrale de la
théorie de l’organisation industrielle. De ce point de vue, on peut dire
que cette théorie est une présentation particulière de la théorie
économique, dans la mesure où elle est un lieu de réflexion sur la façon
dont l’économie de marché fonctionne, à partir d’une analyse précise de
l’une de ses principales constituantes, la firme, tant dans ses diverses
conceptions possibles (structure du marché, organisation des firmes) que
dans ses pratiques observables (stratégies des différentes parties,
conséquences sur l’économie). Toutefois, il n’existe pas de conception
unifiée des concepts économiques fondamentaux, comme le marché, qui
sont aussi les concepts fondateurs de l’économie industrielle.
C’est aussi l’objet de la microéconomie mais :

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La théorie de l’organisation industrielle (l’économie industrielle) se
concentre sur l’analyse des situations de “concurrence imparfaite”, entre
la vision utopique de la concurrence pure et parfaite et le contre-exemple
du monopole.
L’économie industrielle approfondit l’analyse de la concurrence entre
firmes en mettant l’accent aussi sur les variables non tarifaires
(stratégies de publicité, de différenciation, investissements en R&D...).

B- Pourquoi une telle théorie ?


Dans les modèles néoclassiques, principalement fondés sur l’hypothèse
d’un marché de concurrence pure et parfaite comme référence pertinente
pour l’analyse économique, l’entreprise ou la firme est une notion peu
développée. Toute organisation économique s’apparente à une
construction conceptuelle opaque, soumise à des axiomes particuliers
qui confinent les comportements des agents économiques à des attitudes
passives, alors que la rationalité des décisions économiques est supposée
pousser les offreurs à maximiser leurs gains privés. C’est en réponse à
cette approche réductrice et surtout statique que naît la discipline
appelée économie industrielle. La recherche est, dès lors, orientée vers
une définition précise de la firme en tant qu’organisation spécifique qui
soit en mesure de montrer la raison et la façon d’être des unités de
production des biens et services. Parallèlement, le concept de marché
constitue un objet central de réflexion des approches économiques.
Pourtant, la définition du marché pose de nombreux problèmes de
conception et ne semble pas pouvoir trivialement se dégager des
modèles économiques habituels. La discussion sur ces deux concepts
centraux, la firme et le marché, permet alors de redonner à l’économie
industrielle un intérêt à la fois analytique et pratique au-delà des modèles
référentiels en économie.

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AXE 2 : Paradigme SCP (Structure – Comportement –
Performance) :

La théorie microéconomique standard appréhende les comportements

des firmes principalement au travers des modèles de maximisation d’un

agent représentatif sur un marché de concurrence parfaite. Soulignant la

portée limitée de ce choix analytique, l’économie industrielle se présente

comme une approche (sur le plan théorique et méthodologique) qui

cherche à identifier les différentes structures de marché observées et à

étudier leur effet sur les comportements des firmes. De ce point de vue,

l’économie industrielle, appelée aussi théorie de l’organisation, procède

régulièrement à des études sectorielles en vue de déterminer les

caractéristiques des marchés divers et le positionnement des firmes sur

ces marchés.

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Les premiers travaux de E. Mason (1939, 1957) à l’université de
Harvard aux États-Unis consistèrent à étudier, à partir d’observations
empiriques, de nombreux secteurs constitutifs de l’économie et à en
déterminer les liens avec les stratégies suivies par les firmes. Avec les
travaux de J. S. Bain (1956, 1959), l’économie industrielle revêtit une
forme analytique spécifique, à travers une grille de lecture qui
caractérise le marché à l’aide du schéma SCP :

Structure — Comportements — Performances

Ce schéma définit ce que l’on a ensuite appelé l’économie industrielle


traditionnelle ou l’économie industrielle classique de l’école de Harvard,
avec une causalité allant d’une structure donnée de marché aux
comportements des agents, comportements qui devraient déboucher sur
des résultats en termes de performances.

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Pour des conditions de base données, portant sur les matières premières
disponibles, le niveau technologique, les règles de la profession, les
conditions et la réglementation du travail et de la concurrence, la
sensibilité de la demande au prix, le taux de croissance, les conditions de
commercialisation, les spécificités cycliques ou saisonnières du secteur.

A- Structure :
1- définition :
Le terme "Structure" fait référence aux facteurs institutionnels,
environnementaux et physiques qui influencent les interactions parmi les
firmes participants.
Elle a traditionnellement été mesurée en termes de concentration du
marché (offre et demande), d'existence et d'intensité des barrières à
l'entrée, de degré de différenciation de l'offre (produits et services), des
normes et réglementations en vigueur, etc.
2- Les déterminants de la structure du marché :
Comme on l’a précisé précédemment, pour les conditions initiales de
base données, la structure du marché est définie par différents éléments.
Ces éléments peuvent être présentés d’une façon synthétique, comme
suit :
• Le nombre de concurrents existants (nombreuses entreprises
anonymes et indépendantes ou peu d’entreprises conscientes de
leur poids respectif et de leur interdépendance) ;
• La distribution des parts d’activité (taille des entreprises, degré de
concentration intégrée ou en réseau, etc.) ;
• Les conditions d’entrée et de sortie (barrières réglementaires
et/ou économiques à l’entrée, à la sortie, exigence et coûts
techniques ou organisationnels pour réaliser l’activité considérée ;
• La standardisation du produit (produit spécifique, commun,

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changeant)
• Les liens entre biens substituables (degré de substituabilité selon
divers critères techniques, psychologiques, etc., liés aux
possibilités de différenciation) ;
• L’état de l’information (asymétrie de l’information débouchant
sur l’asymétrie des positions des firmes sur le marché,
affaiblissement du potentiel de concurrence) ;
• Le degré de risque (organisation des firmes et marchés d’une
façon décentralisée et incertaine ou d’une façon hiérarchisée et
pré-orientée), etc.
La caractérisation d’un marché permet donc de répondre à un ensemble
de questions qui sont plus ou moins les mêmes selon que l’on se place
du point de vue de l’entreprise qui opère sur un marché ou du point de
vue des pouvoirs publics.
Quel est le nombre de concurrents existant ?
Quel est la distribution des parts d’activités ?
Quels sont les conditions d’entrées et de sortie sur le marché ?
Sur la standardisation du produit et sa proximité vis-à-vis des biens
substituts ?
Sur l’interdépendance existant vis-à-vis de l’amont et de l’aval de
l’activité ?
Sur la qualité de l’information détenue par les participants et
l’importance des risques rencontrés ?
3- Concentration d’un marché :
L’analyse de la concentration aide à identifier la structure de marché.
La structure du marché comprend 4 critères à savoir : le nombre de

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firmes, l’étendue de la différenciation produit, les conditions d’entrée, le
degré d’intégration.
La mesure la plus fréquente : la mesure de la concentration du marché.
=> Les indices de mesure de concentration absolue :
• Ratio (ou rapport) de concentration CRn :
Il correspond au ratio de concentration des n premières entreprises
composant une industrie. Il mesure le poids économique des n premières
entreprises du marché à partir des parts de marché exprimées par rapport
aux ventes (chiffre d’affaires), aux effectifs employés, à la valeur
ajoutée créée, etc.

Avec N le nombre d’entreprises, Xi le chiffre d’affaires de l’entreprise i


et X le chiffre d’affaires total de l’industrie.
Le ratio de concentration est l’indicateur de concentration le plus utilisé
en raison de sa simplicité, de son caractère intuitif et de l’accessibilité
des données nécessaires à sa construction. Le principal défaut de cet
indicateur est de ne pas renseigner la manière dont sont réparties les
parts de marchés entre les n premières firmes.
• Indice de Herfindhal-Hirschman (IHH ou H) :
Cet indice s’obtient en effectuant la somme du carré des parts de marché
de toutes les entreprises de l’industrie. Cet indice tient compte du
nombre d’entreprises et de leur taille respective. En calculant les carrés
des parts, on donne un poids relativement élevé aux grandes entreprises
par rapport aux petites. Contrairement au ratio de concentration CRn,
l’indice de Herfindhal-Hirschman tient compte de l’ensemble des
entreprises de la branche (nombre et symétrie de leur position).

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Avec N le nombre d’entreprises, Xi le chiffre d’affaires de l’entreprise i
et X le chiffre d’affaires total de l’industrie.
Lorsque H est proche de 0, il y a un grand nombre de firmes de même
taille. Lorsque H est égal à 1, il y a une situation de monopole.
• Coefficient d’entropie de Theil (E) :
Ce coefficient mesure l’incertitude associée à la capacité des entreprises
à préserver leur part de marché. Avec ce coefficient, les parts de marché
sont pondérées par le logarithme de la part de marché. Plus la valeur du
coefficient faible, plus le niveau de concentration est élevé.

Avec Si= Xi/X la part de marché de l’entreprise i.


Le coefficient d’entropie prend les valeurs comprises entre 0 (niveau de
concentration maximal – cas du monopole) et log(n) (niveau de
concentration minimal – situation de concurrence pure et parfaite).
L’intérêt de cet indice est qu’il permet de décomposer en sous-groupes
le niveau de concentration observé. En revanche, il nécessite de disposer
de données quasi exhaustives sur l’ensemble de l’industrie.

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=>Les indices de mesure de concentration relative :
• Rapport de concentration relatif :
Cet indice est complémentaire au ratio de concentration CRn puisqu’il
permet d’isoler les variations liées au nombre d’entreprises. Avec cet
indice, X% de la population réalise (1-X)% du chiffre d’affaires de
l’industrie.

Avec Xie le chiffre d’affaires de l’entreprise placée à la (i/N)x100


position.
B- Comportement :

« Comportement » désigne les décisions des firmes, cela inclut les


stratégies de positionnement, de recherche et développement, de
production, de prix, de distribution, etc.
Cela indique également des variables de stratégie générale comme les
pratiques collusives ou encore les activités de fusions et d'acquisitions
Les comportements déterminent :
Le rôle respectif des politiques de prix;
Le niveau de coopération établi au cours du temps entre les agents;
L’usage des stratégies de différenciation et de diversification.
3- Indice de Lerner:

L’indice de Lerner est une mesure du degré de monopole d’une entreprise


ou d’une branche économique. En concurrence imparfaite, le prix(P) est

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égal au coût marginal(Cm) tandis qu’un monopoleur égalise la recette
marginale (Rm) au coût marginal (Cm).
Ces différences peuvent être utilisées pour mesurer le pouvoir de fixer les
prix et le profit.
Abba Lerner propose de prendre la différence entre le prix et le coût
marginal comme mesure du degré de monopole:

En concurrence parfaite l’indice est égal à 0. Pour un monopoleur


l’indice est égal à l’inverse de l’élasticité de la demande car la recette
marginale est égale au coût marginal

4- Mode de coordination et d’interaction entre les firmes :

ü v Intégration verticale :

En Economie, et particulièrement en microéconomie et en science du


management, l’intégration verticale est associée de façon maladroite aux
concepts de filière, de Trust ou de concentration économique. Il s'agit
pour une entreprise de contrôler par l'achat (Droit de propriété) ou par
accords de partenariat d'autres sociétés qui complètent les différents
stades de production et de distribution de ses produits ou services.
L'intégration verticale peut s'exercer en amont ou en aval. Dans le
premier cas, l'entreprise tentera de maîtriser les entreprises qui réalisent
une activité précédant la sienne. Dans le second cas, elle contrôlera les
entreprises qui succèdent à sa propre activité. L'intégration verticale se
différencie de l'intégration horizontale. Car, dans ce dernier cas,
l'entreprise recherche à regrouper des entités de production ou de service
similaires à la sienne afin d'obtenir des économies d'échelle et d'avoir

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une position de négociation forte par rapport aux entreprises en amont
(fournisseurs) et en aval (distributeurs, consommateurs).

ü v La fusion :

Fusion en Cournot :

Soit un marché avec n > 1 firmes


Coût marginal constant et identique : c
Demande linéaire : P(Q) = a − bQ
A l’équilibre, on a :

En cas de fusion de k firmes, l’industrie ne comprend plus que n − k + 1


firmes. Une fusion est donc rentable si

En concurrence à la Cournot, une fusion n’est rentable que si elle


concerne au moins 80% des firmes du marché.

Fusion en Bertrand :

Soit un marché avec n > 1 firmes


Coût marginal constant et identique : c
A l’équilibre, p∗1= ... = p∗n = c et les profits sont nuls
Si k < n firmes fusionnent, comment l’équilibre est-il modifié ?
Il est inchangé : le prix reste égal à c et les profits restent nuls
En concurrence à la Bertrand, une fusion n’est rentable que si elle
concerne l’ensemble (100%) des firmes du marché.

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C- Performance

"Performance" envisagée à deux niveaux : celui individuel de la firme


(ses profits) et celui de l'économie dans son ensemble (efficacité
productive et dynamique).
Les performances sont données par les résultats des activités et stratégies
des firmes. La profitabilité, les conditions de financement des activités,
la capacité de recherche et développement (R&D) et d’innovation des
firmes, les situations de monopole et de positions dominantes en sont les
principaux indicateurs.
L’examen des performances permet de mesurer :
• L’allocation des ressources ;
• La profitabilité observée.

1- Innovation:

Une innovation peut être définie comme l’utilisation économique


(productive) d’une invention. L’économiste d’origine Autrichienne
Joseph A.Schumpeter classe les innovations selon leur effet sur
l’économie :
Innovations de produits (de nouveaux biens) ;
Innovations dont les Inputs (apparition de nouvelles sources
d’énergie ou de nouvelles matières premières)
Innovations de procédés (de nouvelles méthodes de production)
Innovation organisationnelles (de nouvelles organisations, par
exemple l’organisation scientifique du travail)
Innovations commerciales (de nouvelles méthodes commerciales,
comme le Téléachat)
Innovations de marchés (de nouveaux marchés : le marché des
Antivirus informatiques par exemple).
Chacune de ses innovations est liée aux autres : les deux grands types
d’innovations (produits et procédés) s’accompagnent toujours d’une ou
plusieurs autres. Ainsi, une innovation organisationnelle va permettre
d’accroître les gains de productivité, donc d’augmenter les revenus des

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ménages et de créer des innovations de marchés. De même, une
innovation de produits ou de procédés change le mode de vie des
populations et modifie les mentalités.

La diffusion des innovations dans l’économie :

L’innovateur exploite une trouvaille ou une idée et une entrée réussie sur
le marché lui permet d’engranger de confortables profits. Ces bénéfices
élevés vont attirer des «entrepreneurs routiniers», qui vont à leur tour se
mettre à produire le produit innovant ou à adapter la technique
innovante. Mais la concurrence se faisant plus vive, les prix vont être
tirés à la baisse et les profits diminuer, d’où un désintérêt croissant pour
la technique ou le produit innovant.
Les entreprises abandonnent donc l’activité et se retournent vers d’autres
innovations. Ainsi, l’innovation provoque un phénomène que
Schumpeter qualifie de «destruction créatrice» : des activités et des
emplois disparaissent alors que de nouveaux apparaissent.

2-Progrès technique :

Le progrès technique consiste à utiliser plus efficacement les facteurs de


production, c’est-à dire à produire plus avec une même quantité de
capital et de travail. On le mesure donc avec la PGF (productivité
globale des facteurs) de production, qui est définie comme le rapport de
la production (ou de sa valeur ajoutée) sur les facteurs de production mis
en œuvre, estimés en fonction de la dépense effectuée en travail et en
capital.

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v Le progrès technique est un facteur de croissance économique :

Les économistes ont considéré jusqu’à une période récente que le


progrès technique était un facteur exogène de la croissance économique.
Après avoir éliminé les effets de la quantité de travail et de capital sur la
croissance, on devait pouvoir isoler un résidu qui serait la manifestation
du progrès technique. Le progrès technique expliquerait ainsi la moitié
de la croissance des Trente Glorieuses et la totalité de la croissance des
années 1973-1984!

v Mais la croissance produit aussi des produits techniques :

Une croissance rapide entraîne une augmentation des profits, donc


stimule l’investissement.
Le progrès technique peut alors être incorporé aux biens d’équipement :
les nouveaux sont plus performants que les anciens et une même
dépense peut ainsi conduire à une PGF plus élevée. Une croissance forte
signifie ainsi une distribution accrue de revenus (cas du fordisme des
Trente Glorieuses), donc provoque un accroissement de la demande, une
extension du marché et, enfin, des économies d’échelle. Pour finir, les
dépenses publiques permises par une forte croissance produisent des
effets externes favorables à la croissance de la PGF : l’accroissement du
niveau de formation offre aux entreprises une main-d’œuvre plus
adaptable, avec une productivité potentielle plus élevée; les dépenses en
infrastructures augmentent l’efficacité des entreprises; la recherche
publique jette les bases d’une recherche appliquée, alors que
l’investissement en recherche et développement peut être trop coûteux et
aléatoire pour le secteur privé…

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3- Analyse de la performance d’un marché selon les principes du
paradigme SCP :

La performance d’un marché est jugée bonne si le prix est proche du


coût marginal de production c'est-à-dire si l’on se rapproche de la
situation de concurrence pure et parfaite.
Pour rappel, les caractéristiques de la concurrence pure et parfaite sont
les suivantes :
Le rapport prix-coût marginal de court terme est égal à zéro
Les profits de court terme sont positifs ou négatifs
Les profits de long terme sont nuls.
La situation de concurrence pure et parfaite se réalise si le marché est
concurrentiel, c'est à dire composé d’entreprises identiques, où l’entrée
est libre, et où les entreprises ont le même accès à la technologie et aux
facteurs de production. La relation entre le prix et le coût marginal
dépend de la structure de marché (Tableau 1).

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Si les profits de long terme sont positifs, cela nous indique seulement que
le marché n’est pas libre d’entrée (existence de barrières à l’entrée) et cela
ne nous renseigne pas sur le caractère concurrentiel du marché. Il se peut
en effet que les profits de long terme soient nuls avec un prix supérieur au
coût marginal (cas de l’oligopole et du monopole). C’est donc le rapport
prix coût qui détermine le caractère concurrentiel d’un marché et donc le
niveau de performance du marché. Pour étudier l’écart prix-coût marginal,
il faut donc intégrer les statistiques de prix (et non celles concernant les
profits).
Le rapport prix-coût varie en fonction du nombre d’entreprises rivales et
de l’importance des barrières à l’entrée.

On distingue trois étapes dans les études traditionnelles SCP pour analyser
le niveau de performance :
Ø Calcul d’indicateurs de performance à partir de statistiques directes
Ø Calcul d’indicateurs de structure de marché à partir de statistiques
directes
Ø Utilisation de ces indicateurs pour expliquer les différences entre
les industries.

L’objectif des études traditionnelles SCP est d’expliquer le niveau de


performance par le niveau de concentration et l’importance des barrières
à l’entrée. Il s’agit notamment de voir si un marché non concurrentiel
implique nécessairement des profits plus élevés qu’en situation
concurrentielle.

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Partie 2 : Comportement stratégique :

Axe 1 : La discrimination et la différenciation :

F. La discrimination par les prix:


La discrimination par les prix est une pratique qui consiste à fixer
différents prix pour le même bien (ou des biens similaires) à des
différents ou mêmes consommateurs.
Le prix de vente dépend alors de la quantité achetée, des
caractéristiques de l’acheteur ou d’autres clauses de vente.
En particulier, il y a une discrimination lorsque la différence de prix
entre deux versions d’un bien ne s’explique pas par une différence de
coût :
• Test de Stigler (1987) : P1/P2 ≠ C1/C2

• Test Philips (1983) : (P1-C1) ≠ (P2 - C2)


En effet, la discrimination permet aux producteurs de s’accaparer une
part plus grande du surplus des consommateurs.
Remarque:
v Les surplus des consommateurs :
C’est la différence entre la somme maximale qu’ils seraient prêts à payer
et ce qu’ils payent effectivement.
- Somme maximale : pour chaque quantité possible, elle est figurée par
la fonction de demande.

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- Somme effectivement payée : prix * quantité achetée.
Soit D(s) la fonction de demande inverse p(x)= (D-1).
Lorsque la quantité q est vendue, le surplus du consommateur est :

Graphiquement:

v Conditions d’existence :
Conditions pour que la discrimination par les prix soit possible :
• Les firmes doivent avoir du pouvoir de marché.
• Les consommateurs doivent avoir des dispositions à payer différentes,
et les firmes doivent être capable de les identifier, directement ou
indirectement (auto-sélection).
• Les possibilités de revente doivent être limitées (arbitrage entre
consommateurs limités).

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1) La discrimination du premier degré (ou parfaite) :
Le producteur réussit à capter tout le surplus du consommateur en
fixant le prix (individualisé) au niveau du prix de réservation du
consommateur. Mais il doit connaître exactement le prix de réservation
de chaque consommateur.
Dans la pratique, ce degré est improbable du fait que l’information est le
plus couramment imparfaite…
Si un monopole implémente ce type de discrimination, l’efficacité
allocative est atteinte.
a. le cas de la demande unitaire :
Quand la firme a une information parfaite sur le consommateur, elle
lui demande sa disponibilité maximale à payer.
- Notons vi la disponibilité (unitaire) à payer du consommateur i
- L’utilité du consommateur s’il achète une unité est Ui = vi – p sinon
Ui = 0
- Le prix « individualisé » est pi = vi, avec vi ≥ Cm.

• Les résultats :

ð Tous les consommateurs consomment (si vi ≥ Cm quel que soit i).


ð Le surplus du consommateur est nul.

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ð Le monopole capte tout le surplus social : Π = Σi (vi − Cm) = W
ð Le bien être est maximisé : W(q)=S(q) +Σπi

b. Demande non unitaire et consommateurs homogènes :


o Les consommateurs sont identiques (homogènes)
o La demande est D(p), avec D’(p) < 0
o Pour discriminer parfaitement, la firme peut appliquer un tarif
binôme (en deux parties) avec un prix variable p et une partie fixe
A d’où T(q)= A + pq
• Les résultats :
o Lorsque la quantité est q, le surplus d’un consommateur est :

o Chaque consommateur est donc disposé à payer une partie fixe au


plus égale au surplus: A=S(q)
o Lorsque n consommateurs consomment une quantité q, le profit du
monopole est:
Π= nT(q) −Cm(nq);
ü Les conditions de premiers ordres

Donc : p = T'(q) = Cm' (nq)

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Le monopole choisit donc la quantité qui maximise le bien-être social !
Il récupère tout le surplus du consommateur via l’abonnement A (partie
fixe).

2) La discrimination par les prix sur plusieurs marchés (au


troisième degré) :
Au niveau de cette discrimination, le producteur produit un bien
unique pour un coût total de CT(q) et il est capable de diviser la
demande agrégée en m « groupes » ou
« marchés » qu’ont déjà ses clients sur la base d’une certaine
information exogène (âge, sexe, l’emploi, la localisation…). Ces
groupes correspondent à m courbes de demande décroissantes distinctes
pour le produit.
Par conséquent, le monopoleur fait payer un tarif linéaire pour
chaque groupe.
o Soit (p1,…pi,…,pg) les prix dans les différents marchés ;
o soit [q1=D1 (p1),…, qi=Di (pi),…qg=Dg (pg)] les quantités
demandées.
Le monopoleur choisit les prix de façon à maximiser son profit :

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En pratique : un produit de même marque peut être vendu à des
prix différents selon sa localisation et en fonction de l’âge de l’acheteur
(jeunes, âgés).

Les effets sur le bien-être social :


Le monopole obtient toujours plus de profit s’il peut discriminer car
il y a deux effets opposés pour les consommateurs :
o les groupes avec une élasticité faible bénéficient du prix uniforme ;
o les groupes avec une élasticité forte bénéficient de la
discrimination ;
3) la discrimination du second degré :
Discrimination possible malgré tout car :
o Le monopole connaît les différences entre les consommateurs
même il ne peut pas identifier les consommateurs.

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o Il permet de résoudre (imparfaitement) le problème lié à
l’asymétrie d’information.
o Utilisation d’instruments d’auto-sélection (ou de
compatibilité avec les incitations) afin d’extraire
(imparfaitement) le surplus du consommateur :
la firme offre des « packages » différents (prix, quantité) ou
(prix, qualité) ;
les consommateurs s’auto-sélectionnent ;
contraintes d’incitation pour s’assurer que les consommateurs
préfèrent le « package » qui leur est destiné. En choisissant
un contrat, qui révèle ses préférences.
Tarifs à deux parties :
Le tarif binôme (T(q)=A+pq) offre un menu prix-quantité situé sur
une droite. Contrairement à la droite représentant un pur tarif linéaire,
cette droite ne passe pas par l’origine.
Il est parfois justifié par une possibilité limité d’arbitrage (la possibilité
qu’un consommateur à qui un certain lot est destiné choisisse un lot
destiné à un autre consommateur).
Supposons qu’il a deux groupes de consommateurs aient les
préférences d’utilité suivantes :

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Avec Ɵ est un paramètre de gout qui varie d’un consommateur à l’autre
par contre V est la même pour tous les consommateurs. Avec Ɵ2≥ Ɵ1 :
-le groupe 1 de consommateurs ayant un paramètre Ɵ1ont une
proportion λ avec :

-le groupe 2 de consommateurs ayant un paramètre Ɵ2 ont une


proportion 1-λ avec :

Le monopole offre deux contrats :

Le profit du monopoleur : λ (T1-Cm*q1) + (1-λ) (T2-Cm*q2)


(T1-Cm*q1) = π (Ɵ1)
(T2-Cm*q2) = π (Ɵ2)
Le monopole doit respecter les contraintes de participation :

Incitation :

(CP 1) et (CI 2) => (CP 2) car Ɵ2≥ Ɵ1

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Le monopole maximise le profit en prenant en compte les contraintes
CP1 & CI2 :
λ (T1-Cm*q1) + (1-λ) (T2-Cm*q2)
Sous contrainte :

Un tarif1 pas trop élevé pour le consommateur entraine des difficultés


pour l’entreprise.
Il faut que le tarif 1 n’attire pas le consommateur 2 pour ne pas l’inciter
à tricher en se faisant passer pour un consommateur de type 1. Plus le
tarif est faible, moins la différence entre les 2 utilités, pour les 2 contrats
pour le même consommateur, sera élevée.
Le monopole sera mal construit si tous les consommateurs Ɵ2 vont
consommer (q1,T1), mal construit il va perdre le bénéfice de ce
monopole discriminant.
G. La différenciation:
D’après l’une des hypothèses de paradoxe de Bertrand repose sur
que lorsque les biens sont homogènes, les consommateurs arbitrent
uniquement en fonction des prix et aucune entreprise ne peut fixer le
prix au-dessus de son Cm sans perdre la totalité de sa part de marché.
En réalité, il y a peu (ou pas) de marché avec des biens parfaitement
homogènes :
proximité de certains lieux de ventes

30
concurrents inconnus
qualités de biens différentes
variétés différentes
différentes marques et réputations…

B- definition:
La différenciation est le fait que des firmes, pour satisfaire des besoins
identiques, offrent des produits qui ne sont pas totalement identiques
(mais qui portent souvent le même nom), soit du fait de la nature des
procédés de production, soit du fait de choix délibérés.
Elle est un élément de la structure d’un marché, elle s’impose aux
entreprises. Mais elle peut devenir une variable stratégique, permettant
par exemple la mise en place de barrières à l’entrée pour limiter
l’intensité de la concurrence.
Traditionnellement, 2 types de différenciation :
La différenciation verticale : le classement des biens dépend des
goûts individuels
(différentes qualités) ;
La différenciation horizontale : les biens ne peuvent pas être
classés de la même manière par tous les consommateurs

31
(différentes variétés, différents lieux d’achat, différentes
réputations…) : pas de bien supérieur à un autre.
C- La différenciation horizontale:
b. la concurrence spatiale:
=> modèle Hotelling:
Pour commencer l’analyse de la différenciation horizontale, nous
voyons le modèle d’Hotelling dans lequel une ville linéaire de longueur
1 est située sur une droite où :
ü Les consommateurs étant uniformément répartis sur cet intervalle
avec une densité unitaire.

ü Deux firmes vendent des biens homogènes et elles sont localisées


aux extrémités de la ville. L’entreprise 1 est en x=0 et l’entreprise
2 en x=1.
ü Un consommateur localisé en x supporte la distance dA pour aller
à la firme 1 et une distance dB= (1-dB) pour aller à la firme 2.
ü Les consommateurs ont une demande unitaire => chaque
consommateur retire un surplus de la consommation (brut du prix
et des couts de transport) égal à Ṥ.

32
Le consommateur rationnel choisi, pour acheter un bien, la firme qui
se trouve la plus proche de lui. En revanche, si les biens proposés sont
hétérogènes, si le consommateur cherche à se procurer le bien le plus
éloigné, ce même consommateur subira une « désutilité » lié à la
distance, économiquement évalué en coût de transport t.
Donc il faut déterminer le consommateur indifférent ou marginal.
En présence de consommateurs hétérogènes, désigne le consommateur
indifférent entre deux alternatives.
Ici : consommateur indifférent entre acheter à la firme A et acheter à la
firme B
Le consommateur marginal se situe approximativement :

L’utilité du consommateur localisé en Ɵ ϵ[ 0,1] est :

33
On suppose que CmA et CmB de production sont constants,
avec : 0 ≤ |CmA - CmB|≤ t
Le consommateur indifférent Ӫ est défini par :

Plus t est élevé, la différenciation entre les produit est forte, plus la part
de marché des deux firmes se rapproche de ½.

Les demandes aux firmes sont respectivement :


DA ( pA-pB) = x = (pB- pA+t)/2t
DB (pB, pA) = 1- x = (pA- pB+t)/2t
Donc le profit des deux firmes :
ПA (pA, pB) = ( pA-CmA) (pB- pA + t) 2t = ( pA-CmA) DA ( pA-
pB)
ПB (pB, pA) = ( pB-CmB) (pA- pB + t) 2t = ( pB-CmB) DB (pB, pA)

Le modèle d’Hotelling avec localisations endogènes


La firme A est localisée en a et la firme B en b, avec a < b :

34
Le consommateur indifférent :
u- pA - t(θ - a)2 = u - pB - t(b -θ )2
=> (θ - a)2 - (b -θ )2 = ( pB - pA ) / t
=> [(θ - a) + (b -θ )][ [(θ - a) - (b –θ)] = ( pB - pA ) / t
=> [b – a][2θ – a – b ]= ( pB - pA ) / t
D’où : Ӫ = (a+b)/2 + (pB - pA) / t (b-a)
Les profits sont :
ПA (pA, pB) = ( pA-CmA) [(a+b)/2 + (pB - pA) / t (b-a)]
ПB (pB, pA) = ( pB-CmB) [1- (a+b)/2 + (pB - pA) / t (b-a)]
Les prix d’équilibre : pour le cas symétrique Cm=CmA=CmB
PA*=Cm + (b-a) t(2+a+b)/3
PB*=Cm + (b-a) t (4-a-b)/3
Profits et parts de marché des firmes :
ПA(a+b) = t(b-a)/18(2+a+b)2
ПB(a+b) = t(b-a)/18(4- a-b)2
L’équilibre de localisation :
Les firmes choisissent simultanément leur localisation en maximisant
leur profit.
La CPO :
∂ПA/ ∂a=-t ((a+b)2+2(2+3a+b)) < 0 d’où : (a*=0) ; (b*=1)
=>Les firmes choisissent la différenciation maximale.

35
3) La différenciation verticale :
La différenciation verticale est une différenciation entre produits si le
classement des biens est identique pour tous les consommateurs.
Supposons un bien de qualité s ; les consommateurs achètent une unité
de bien ou rien. Un continuum de consommateurs paramétrés par :

Le paramètre θ représente l’utilité marginale pour la qualité du


consommateur de type θ
(Goût pour la qualité).
Avec les préférences des consommateurs sont représentées par la
fonction d’utilité :

Le consommateur indifférent entre consommer ou non est donné par :

La demande pour le bien est :

Avec F(θ) : la loi de répartition ; f(θ) la loi de densité ;


Lorsque la distribution est uniforme, la demande est :

36
Elle est décroissante en fonction du prix, croissante en fonction de la
qualité.

Axe 2: Comportement stratégique : Entrée, sortie

1 La notion de barrières à l'entrée

Ce sont les obstacles qui rendent difficile ou impossible l’implantation


d’une entreprise sur un marché. Autrement dit tous les obstacles qui
empêchent ou découragent l’entrée de nouvelles entreprises dans un
secteur d’activité, même lorsque les entreprises en place dégagent des
profits excessifs. Ces barrières sont soit légale, soit structurelles (non
délibérées) soit stratégiques.
La notion de barrière à l’entrée sur un marché est introduite par Bain en
1956, mais plusieurs auteurs avant Bain avaient déjà avancé l’idée, sans
toutefois en faire une notion fondamentale (A. Marshall, P. Sraffa4, E.H.
Chamberlin). Il n’en reste pas moins que Bain en donnera une
présentation exhaustive qui sera complétée par d’autres auteurs au rang,
desquels Spence, Dixit, Sylos-Labini. Ces auteurs enrichiront l’analyse
des barrières à l’entrée en analysant les stratégies de dissuasion des
entreprises en place.
La notion de barrière à l’entrée est surtout utilisée en économie
industrielle, mais pas uniquement.
a. Barrières légal

Les barrières d’ordre légal sont celles qui sont les plus visibles et
certainement celles qui sont le plus discutées. Elles sont très
nombreuses, on cite par exemple :
- Accès à une profession avec numerus clausus ou accès
réglementé, multiples professions sont soumises à des numerus
clausus : médecins, pharmaciens, avocats, taxis, etc…

37
- Règlement technique. Ce type de barrière donne une définition
très précise d’un produit empêchant un producteur extérieur au
marché de rentrer sur celui-ci.

b. Barrières structurelles

Les barrières à l’entrée stratégique sont tous les éléments favorables


aux barrières à l'entrée de la structure de marche´ :
-Economies d’échelle
-Avantages de coût absolus
-La différenciation des produits
-Les besoins en capitaux
Bain (1956) suggère aussi que les firmes en place peuvent modifier leur
comportement lorsqu’elles font face a une menace d’entrée
c. Barrières stratégiques

Certaines stratégies vont augmenter le cout fixe d’entrée pour les


entrants potentiels :
-Effets d’apprentissage
-Dépenses de publicité
-Dépenses de R&D ´...
D’autres stratégies vont affecter le type de comportement en cas
d’entrée et
donc les profits (bruts) espérés.
Capacité excédentaire
Etablir une réputation de concurrent ”dur”

d. menaces d'entrée

Bain identifie trois types de réaction a une menace d’entrée :


Entrée bloquée > Les firmes en place se comportent comme s’il
n’y avait pas de menace d’entrée.

38
Entrée dissuadée > L’entrée ne peut pas être bloqué. Les firmes en
place modifient leur comportement pour empêcher l’entrée de
concurrents.
→ Barrières à l’entrée stratégiques
Entrée accommodée > Les firmes en place trouvent plus profitable
de laisser entrer les entrants que de mettre en place des barrières à
l’entrée.

2/ exemples de réactions d'entrée des concurrent

La réaction des compagnies aériennes traditionnelles a l’entrée des


compagnies low-cost :
EasyJet, compagnie low-cost lancée en 1995, avec l’aéroport de
London- ´ Lutton comme hub.
En réaction à son entrée sur la ligne Londres-Amsterdam, KLM
(40% de cette ligne) s’est aligné sur les prix EasyJet
En 1997, British Airways lança sa propre compagnie low-cost,
”Go”. La filiale Go visait a concurrencer frontalement les
compagnies low-cost : ` la nouvelle compagnie devait ”quickly
become a favourite with the budget traveller” (British Airways
CEO, Bob Ayling). Filiale finalement rachetee en mai 2002 par
EasyJet!
→ Les réactions à l’entrée des firmes établies peuvent être très
variées.

3/ Taille du marché et structure de marché .


Supposons une industrie avec n firmes Fonction de cout :
ˆ C = F + cqi → économies d’échelle : barrière à l’entrée structurelle
La demande est Q = (a − P)S
S est une mesure de la taille du marché
Les firmes se font concurrence a la Cournot (concurrence en quantite)
On peut montrer que le profit d’équilibre d’une firme de l’oligopole est
π (n) = S( a – c /n + 1 )2– F
A l’équilibre avec libre entrée,

39
on a
n = (a − c)r s/f− 1
Lien entre concentration et taille du marché. Le nombre de firmes
actives à l’équilibre varie moins que proportionnellement avec la taille
du marché.
Par exemple, quand on compare les mêmes industries en France, en
Allemagne ˆ et en Belgique, on trouve que les coefficients de
concentration C4 sont :
-Comparables en France et en Allemagne
-Plus importants en Belgique qu’en France

40
Source Cabral 2000

41
4/conclusion

L’économie industrielle s’intéresse à l’organisation des marchés et des


entreprises. La question centrale est de comprendre d’où vient le pouvoir
de marché d’une entreprise et comment cette dernière peut le renforcer.
Le pouvoir de marché est d’abord lié à la structure du marché, qui peut
être appréhendée par le degré de concentration de l’offre et de
différenciation des produits, par les barrières à l’entrée. Une entreprise
peut aussi accroître son pouvoir de marché ou relâcher la concurrence
par des stratégies adaptées qui vont notamment modifier les structures
du marché. C’est le cas des stratégies qui permettent d’augmenter les
barrières à l’entrée ou le niveau de concentration sur le marché.
Certaines de ses stratégies peuvent être jugées illégales et faire l’objet de
sanctions par les autorités de la concurrence.

42
Bibliographie

«Apports et limites de l’économie industrielle à l’analyse des


performances d’une filière
halieutique», Université de Brest, UMR_101 AMURE.
Cours «organisation industrielle», Master 1 Université Lyon 2, Laurent
Granier.
«Organisation industrielle, dynamique des marchés et stratégies des
firmes», Roxana
Bobulescu, Faruk Ulgen.
«Microéconomie, les défaillances du marché», Bernard Salanié.
«Economie Industrielle, structure de marché et pouvoir de marché»,
Marc Bourreau.
«Théorie de l’organisation industrielle», Jean Tirole, Tome 1.
«Théorie de l’organisation industrielle», Jean Tirole, Tome 2.
«Economie et politique de la concurrence», Emmanuel Combe.
«Analyse microéconomique», Francesco Quatraro, L1 AES - 2010/2011
«Economie industrielle», Renaud Bourlès 2016-2017

Webographie :

http://www.concurrences.com/fr/glossaire-des-termes-de-
concurrence/barriere-a-l-entree

https://www.google.com/amp/s/www.creerentreprise.fr/barrieres-entree-
definition-strategie/amp/
http://ses-perso.telecom-paristech.fr/bourreau/ecoindus.html

https://www.rechercheisidore.fr/search/resource/?uri=10670/1.c93fss
http://ressources.aunege.fr/nuxeo/site/esupversions/Lecon11/polycopies
11/L11
https://fr.scribd.com/document/259722554/Introduction-to-Industrial-
Organization

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