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COLONIES GRECQUES.
Les Grecs, éleves eles Phéniciens , et bientót leurs maitres dans tous les arts, furent long-
temps sans pouvoir les égaler dans celui de la navigation : cepenelant , apd~s 1'expédition
eles Argonautes, ils entreprirent de longs voyages dans toute la Méditerranéc. Les peuples de
l'Asie mineure, et sur-tout les Rhodiens, eurent meme la harcliesse de la traverser tout
en riere , et de venir foneler sur la cóte de Ca.t alogne une colo ni e, a laquelle ils elonnerent le
nom de 'leur ville , et qui s'appelle aujourd'hui Rosas. De la ils s'étendirent dans les isles
voisinesS, pres desquelles ils étoient obligés de passer.
Un siecle environ apres, un vaisseau de Samos faisant voile vers l'Egypte fut jeté par un
vent d'est violent sur les cótes de l'Espagne; obligés d'aborder aTartessus, les gens du navire
y vendirent si bien leur cargaison que de retour da?s leur pays, ils employerent la dixieme
partie de leur gain a élever un monument de leur reconnoissance dans le temple de Junon 6.
L'Espagne , connue alors des insulaires de Rhodes et de Samos , dut recevoir beaucoup
de coloni~s nouvelles; et e'est a cette époque que 1'on peut fixer la fondation de la célebre
Sagonte, que tous les auteurs attribue~t aux insulaires de Zante 7.
Bientót les Phocéens, que 1'on nous représente comme les navigateurs les plus hardis, et
qui , suivant Hérodote 8, avoient déja parcouru toutes les cótes, arriverent enfin au détroit
de Cadix, et se présenterent au port de Tartessus, depuis la ville de Cartela, ou régnoit alors
le roí Arganthonius, maitre d'une province entiere qui comprenoitles environs de Gibraltar,
et dont les habitants passoient pour le peuple le plus heureux de la terre. « Je ne desire point,
<< disoit Anacréon , régner cent cinquante ans, ainsi qu'Arganthonius, sur les heureux
· ( t) Du lleuve Iberus, comme l'Inde tiroit son no m du fle~ve 1Tll- (5) Jene parle pas des expéditions incertaines en Espagne, telles ,
dus, et l'Égypte clu NillEgyptus. que celles de N abuchodonosor apres le siege ele Babylone, cl'Ulysse
(2) Hesperia .sospes ab ultima. Les Grecs appeloient l'Italie et des autres chefs grecs apres le siege ele Troies. Ces évenements
Ilespérie, a cause de sa situation par rapport a eux, et l'Espagne n'ont que de foibles traditions, et se perdcnt dans les temps fabuleux.
derniere He.spérie, comme étant plus éloignée. · (6) H érodote, Historiarum, lib. IV, p. 347·
(3) Florez, p. 10<), t. l. Medallas de España. (7) Pline, Hist. nat., t. II, lib. XVI, c. 10; Appien Alex. Iber.
(4) Mela les appelle les anciens, lib. III, c. r; Strab. m. (8) Hérodote, Ilist., lib. I et lib. IV.