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l’éducation
Syllabus
Préambule
L’objet de ce module est d’initier et de sensibiliser les inspecteurs stagiaires aux rôles de la
planification et de la place qu’elle occupe dans la gestion du système éducatif. L’objectif visé est de
permettre à ces stagiaires de s’approprier les tâches et les activités du planificateur en éducation, sans
pour autant prétendre les former et les préparer pour qu’ils deviennent des spécialistes en
planification de l’éducation. Et comme nombreux parmi eux auront l’occasion d’occuper, dans le
futur, des postes de responsabilité, à différents niveaux du système éducatif, ce module peut leur
servir pour mener à bien les différentes tâches et activités auxquelles ils seront confrontés pendant
leurs parcours professionnels. De même ce module peut constituer une nouvelle ouverture sensée
enrichir et promouvoir l’apport du futur inspecteur pédagogique dans son propre domaine
pédagogique et éducatif.
Ce module est composé de onze chapitres répartis sur une charge horaire de 26 heures. Le premier
chapitre sera réservé à la définition du concept de planification, à l’illustration de ces rôles dans la
gestion du système éducatif et enfin à la présentation des différentes activités, qui sont de l’ordre de
dix, qu’un planificateur en éducation est sensé connaître et maitriser. Quant aux autres chapitres, on
va consacré chacun d’eux à la présentation d’une de ces dix activités, dont les concepts seront définis,
les rôles et la place de chacune d’elles seront exposés et des exemples pratiques seront abordés.
1. Définition du concept
Définition de PhilipH.Coombs: «la planification est un processus continu, qui
se demande non seulement où aller mais comment y parvenir et quel est le
meilleur chemin. Son travail n’est pas terminé quand un plan est établi sur le
papier et approuvé. ……La planification est – ou devrait être – partie intégrante
du processus d’ensemble de l’administration de l’éducation, au sens plus large
de l’expression. Elle peut aider ceux qui prennent des décisions, depuis le maître
d’école jusqu’aux ministres et aux assemblées parlementaires, à les prendre en
meilleure connaissance de cause, en leur permettant de se faire une idée claire des
objectifs spécifiques dont il est question, des diverses stratégies possibles pour les
poursuivre et des incidences probables de chacune.» 1
1
Philip H. Coombs, Qu’est ce que la planification de l’éducation,Paris, UNESCO/IIPE, 1970, p. 14-
15.
2
Adam Curle, Identité professionnelle du planificateur de l’éducation, Paris, UNESCO/IIPE, 1970, p.
28.
satisfaire de manière plus efficace aux besoins et aux objectifs des étudiants et de
la société3.»
Dans la littérature, plus récente, de la planification stratégique, la planification
peut être définie comme suit:
«Anticipation de situations susceptibles de se produire dans le futur, choix des
objectifs à atteindre et détermination des actions pertinentes à entreprendre afin
d’atteindre ces objectifs à un coût raisonnable4.»
Les caractéristiques de la planification stratégique, selon cette acception sont :
- La planification stratégique est guidée par une notion générale d’orientation
(une vision);
- La planification stratégique est sensible au contexte;
- La planification stratégique est axée sur les résultats;
- La planification stratégique est un instrument mobilisateur;
- La planification stratégique est souple dans sa mise en œuvre5.
a. Planifier :
3
Philip H. Coombs, Qu’est ce que la planification de l’éducation, Paris, UNESCO/IIPE, 1970, p. 14.
4
Gabriel Carron et. Khalil Mahshi,Planification stratégique Concept et principes, Paris,
UNESCO/IIPE, 2014,p. 10.
5
Ibid ; pp. 14-17
L’objectif de cette étape est de fournir des outils pour accompagner les
décideurs dans la réalisation de diagnostics et dans l’établissement des priorités
d’une politique. Cette partie présente également l’avantage de donner des conseils
sur les périodes cruciales, qui précèdent l’élaboration d’une politique, de manière à
optimiser le temps dont on dispose dans tout ce processus comme le montre le
schéma suivant :
b. Intervenir :
Cette deuxième étape présente de manière concrète les principaux domaines
d’intervention des politiques et programmes de développement et de soutien du
secteur éducatif : ajuster l’offre et la demande en optimisant les moyens
disponibles : le personnel, les infrastructures et l’investissement, l’équipement, le
financement, les partenaires techniques et financiers (PTF), en veillant sur la
qualité, l’équité et le cadre réglementaire.
c. Suivre et Gérer les actions menées:
Cette facette insiste sur les conditions à remplir pour assurer la pertinence et la
cohérence de la politique éducative:
Coordonner les efforts entre les différents acteurs impliqués dans la
mise en œuvre de la politique éducative : acteurs des instituons
éducatives, de l’économie et des finances, agence d’urbanisme, de
l’équipement, des collectivités, société civile, PTF etc. ;
Assurer la continuité de ses actions de manière à garantir leur stabilité
et leurs effets sur le long terme.
d. Evaluer pour mieux entreprendre :
L’évaluation peut intervenir à plusieurs niveaux :
Au niveau du processus de préparation et de la participation des parties
prenantes ;
Au niveau de la relation entre le programme et son environnement, ses
objectifs, les populations cibles et les partenaires ;
Au niveau de la mise en œuvre : adéquations des besoins, objectifs et
ressources (capacité du système).
3-Elaborer des
Etudes
8-Budgétiser Prospectives
un Plan et
Elaborer un
Budget
4-Elaborer et
mettre en
œuvre un Plan
d’Education
7-Gerer un
Processus de
Suivi-
Evaluation
5-Elaborer
6-Elaborer et une Carte
Conduire un Educative
Projet
Chapitre 2
Où en est-on aujourd’hui ?
Quelle est la performance du système éducatif ?
Quelles sont ses forces et ses faiblesses ?
L’analyse doit être basée sur :
Analyse et étude
La réalisation des études et l’analyse du fonctionnement du système éducatif
font partie des activités que doit mener un planificateur lui-même pour le besoin
des autres activités qui sont les siennes, à savoir l’élaboration des plans, des cartes
scolaires et éducatives, des projets et des budgets etc.
7. Concepts d’Analyses et Etudes
Les analyses et les études peuvent être définies comme des interprétations de ce
qui est observé directement, et des mises de significations dans ce qui est
enregistré comme informations et/ou données de base. Il s'agit d'une application de
notions abstraites (ou théoriques) à un aspect précis de la réalité pour simplement
le décrire, et/ou l’examiner en profondeur ou encore de l’extrapoler.
Selon le Référentiel de compétences du planificateur de l’éducation, il s’agit
de« réaliser des études et analyser le fonctionnement du système éducatif et
identifier les différents scénarios possibles permettant d’améliorer le
fonctionnement et le rendement du système éducatif.6»
L’activité d’analyses et études consiste à décomposer l'objet à étudier, en allant
du plus complexe au plus simple. Une Etude peut comporter, généralement,
plusieurs Analyses simples ou complexes.
Il s’agit de réaliser des analyses et études du fonctionnement du système
éducatif et, à partir de là, identifier les différents scénarios possibles (prospectives)
permettant d’améliorer le fonctionnement et le rendement du système éducatif.
Par ailleurs, et pour lever une certaine ambiguïté, notons que le terme
d’ « analyse » est parfois utilisé dès l’étape du diagnostic. Cependant il y a une
nuance entre « l’analyse » à ce stade là, qui se limite généralement à examiner et
commenter des indicateurs chacun à part (sans lien de cause à effet avec un autre) ,
et la signification du concept « d’analyse » au niveau de l’activité de Conduite des
analyses, études, et prospectives, qui s’étend à interpréter les valeurs de ces
indicateurs et surtout à se poser des questionnements sur les relations de cause à
effet éventuelles entre deux Indicateurs ou variables ou plus.
8. Place et rôle des Analyses et des Etudes
La Conduite d’Analyses, et Etudes se situe en général juste après l’activité de
Diagnostic et d’Exploitation des Données. Leur rôle, dans le processus de
Planification, est de vérifier et confirmer ou infirmer des éventuelles
relations/corrélations supposées entre les Variables et Indicateurs examinés et
mesurés au cours du diagnostic.
Si l’activité de Diagnostiquer et d’Exploiter des Données, qui entre dans le
cadre du pôle de Production des Connaissances, est une activité à caractère plutôt
statique (une photo instantanée et figée de la réalité du système), l’activité de
Conduite d’Analyses et Etudes a un caractère plutôt Dynamique.
Si le diagnostic vise à générer un système d'indicateurs qui seront présentés
généralement sous forme de tableaux de bord, pour faciliter la mise en évidence
des problèmes et la mesure de leur ampleur, les analyses, les études et les
recherches complémentaires visent à proposer des solutions aux
6
UNESCO/ Bureau Multi-pays de Rabat, Référentiel de Compétences du Planificateur de l’Education,
tableau ACTIVITE 3 : Elaborer et Mettre en œuvre le plan de développement, p. 21.
disfonctionnements du système et à prévoir la prospective de son évolution
future.
9. Objectifs des Analyses et des Etudes
L’objectif des Analyses et des Etudes est de « faire parler les chiffres, indices,
coefficients... dégagés par l'analyse, et d’exprimer de façon claire, argumentée,
comment ces résultats constituent un progrès par rapport au point de départ7. »
Les résultats et conclusions de ces Analyses et de ces Etudes ont pour but
d’apporter des réponses à des questions telles que :
- A-t-on ou non confirmé nos hypothèses de départ ?
- Jusqu'à quel point a-t-on trouvé réponse aux questions posées au départ ?
- Quelles sont les possibilités d'applications de ces résultats ?
Le but pratique ultime de cette activité, dans le processus de Planification, est
d’identifier et de mettre en évidence les variables explicatives (dites aussi
indépendantes) qui pourront servir de leviers ou curseurs; sur lesquels on peut
agir, pour obtenir les effets et les résultats voulus sur les variables et Indicateurs
objectifs, dans un scénario prospectif ou dans un modèle de simulation de
plusieurs scénarii.
10.Démarche des Analyses et des Etudes
La démarche des Analyses et des Etudes comporte globalement deux étapes
principales : la définition des domaines et des axes de recherche, puis le choix et la
mise en application des méthodologies de recherche adéquates, avant l’étape
d’élaboration de prospectives.
7
Omar Aktouf, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une
introduction à la démarche classique et une critique, Montréal, Les Presses de l'Université du Québec,
1987, p. 45.
Une démarche d’Etude permettra d’approfondir les analyses, pour répondre à
des questionnements concernant la mise en relation de plusieurs (3 et plus)
Variables ou Indicateurs. Ici, on fait appel à un outillage plus sophistiqué
appartenant aux domaines de la statistique mathématique, on pourra établir des
traitements plus abstraits et plus fins tels que corrélations, régressions, analyse
factorielle, analyse de variances8, analyses multi variées etc.
La mise en œuvre de chacune de ces démarches de recherche nécessite la
maitrise de savoir-faire tels que :
- Avoir une connaissance de base dans les procédures de méthodologie de
recherche en sciences sociales en général, et en sciences de l’éducation en
particulier ;
- choisir et justifier l'approche la plus appropriée ;
- choisir et élaborer les outils de travail;
- formaliser et synthétiser les résultats
8
Ibid, p. 126.
9
Steven J. Hite, La recherche quantitative au service des politiques éducatives : le rôle de l’analyse de
la littérature, Paris, UNESCO/IIPE, 2002, p. 17.
Chapitre 4
1. Concept de prospective
Pour simplifier les choses, comme a dit Julien Winock, la prospective est avant
tout une démarche intellectuelle visant à anticiper au mieux les évolutions d’un
système. La prospective n'a évidemment pas la prétention de prédire l'avenir. Car son
but est avant tout d'éclairer les choix du présent, ceux que nous faisons aujourd'hui
et dont les répercussions sont visibles à moyen ou long terme10.
La prospective est donc une réflexion pour éclairer l’action présente à la lumière
des futurs possibles, elle donne sens et contenu aux projets.
A travers une analyse des événements passés et présents, elle vise à déterminer des
prévisions sur leur évolution dans le futur. «La prospective revêt des aspects
quantitatifs et qualitatifs.
10
Julien Winock, «La prospective, une démarche pour anticiper au mieux les évolutions de notre
société», ACPE, décembre 2012, http://www.apce.com/ .
11
Vincent Claustre, La démarche prospectiveau service du développementet de la planification
territoriale,Strasbourg,Association de Prospective Rhenane, 19 fevrier 2009, http://www.apr-
strasbourg.org/detail-document-328-.html , p. 6.
3. Objectifs de la prospective
D’après le «Guide sur la planification stratégique », la prospective « prépare
l’organisation aux changements attendus et à l’évolution des facteurs marquants. Elle
permet, notamment par le développement de scénarios, de modeler l'avenir en
fonction de la vision de l’organisation »12.
La Prospective présente une lecture aussi précise que possible des besoins et
attentes, qui alimentent toutes les phases du processus de planification, ainsi son but
est de donner lieu à:
- Une réflexion pour l’action, qui donne sens et contenu aux projets ;
- Une réflexion pour éclairer l’action présente à la lumière des futurs possibles ;
- Elle prépare le système aux changements attendus et à l’évolution des facteurs
marquants;
- Elle permet, par le développement de scénarios, de modeler l'avenir en fonction
de la vision du décideur.
4. Démarche de la prospective
Théoriquement, selon Hugues de Jouvenel, fondamentalement, la démarche
prospective comprend cinq étapes13 :
12
Ministère du Conseil exécutif du Québec,Guide sur la Planification Stratégique,Mai 2004,p. 4.
13
Hugues de Jouvenel,« La Démarche Prospective Un bref guide méthodologique », Revue Futuribles
(n°247, novembre 1999),(disponible sur: https://www.futuribles.com/fr/base/revue/247/la-
demarche-prospective-un-bref-guide-methodologiq/ ), p. 10.
Afin de maitriser et appliquer la méthodologie et les techniques de la prospective,
le planificateur de l’éducation est censé avoir une connaissance des problématiques
de développement du système éducatif du pays et des orientations politiques et
priorités des pouvoirs publiques pour le secteur éducatif, et un savoir procédural des
techniques de planification de l’éducation et des méthodes et outils de la prospective.
Pour cela, le planificateur consultera les décideurs et les services concernés et
traduira les orientations en hypothèses quantifiées. Ces hypothèses sont appelées,
dans la pratique de la prospective, objectifs, paramètres, indicateurs-cible ou
variables (indépendantes ou dépendantes). (…) L’essentiel est de rassembler tous les
éléments de décision concernant les options retenues par les décideurs politiques et
de les traduire en termes ordonnés et chiffrés.14
La maîtrise et l’application des techniques de la prospective nécessitera aussi de la
part du planificateur de l’éducation des savoir-faire en terme d’appréciation des
enjeux et des rôles tenus par les différentes variables et des différents acteurs du
système, ainsi qu’en termes de capacités de synthèse de la situation du système et
d’aptitude à proposer des scénarios de développement en fonction des orientations et
des ressources disponibles.
Sur la base de ces connaissances et des orientations et hypothèses retenues, les
outils de prospective permettent au planificateur d’élaborer :
i) les projections concernant les élèves ;
ii) les données sur les élèves permettent de prévoir d’autres intrants (classes,
salles, profs,..) ;
i) les simulations relatives aux moyens débouchent sur des estimations
financières.
14
Gwang-Chol Chang et Mohamed Radi, Planification de l’éducation par la simulation informatique,
Paris, UNESCO, 2001, p. 29
15
Gwang-Chol Chang et Mohamed Radi, Planification de l’éducation par la simulation informatique,
Paris, UNESCO, 2001, p..2.
16
Ibid, p. 21.
- Les données démographiques: la population scolarisable que l’on veut projeter
pour chaque cycle d’enseignement;
- Les données sur les flux d’élèves: la simulation présuppose l’existence d’un
système d’information, qui fournit la plupart des données de base, d’autres
éléments d’information sont fournis grâce aux études thématiques ou à l’occasion
des analyses portant sur le fonctionnement d’ensemble du secteur de l’éducation17.
Les objectifs chiffrés (paramètres d’hypothèses) les plus fréquemment utilisés sont
les taux de scolarisation, d’inscription et de flux, les taux d’encadrement (par
exemple, le rapport élèves/maître), les taux d’utilisation des espaces éducatifs etc.20
La troisième étape relative à la production des résultats des projections de la
simulation, ces derniers contiennent en général deux catégories d’informations
liées : les effectifs d’élèves et d’enseignants, les infrastructures et équipements, les
matériels etc., par niveau, type et secteur d’enseignement, et la deuxième concerne
leurs conséquences sur les ressources budgétaires et financières21.
La finalité d’un modèle de simulation est de permettre en définitive le chiffrage
des décisions adoptées en matière de politique éducative Les données chiffrées sur
les ressources humaines, physiques et financières fournies par le modèle de
simulation facilitent le dialogue politique concernant les implications budgétaires des
décisions prises par les autorités politiques22.
17
ibid, p. 25.
18
ibid, p. 28.
19
ibid, p. 25.
20
ibid, p. 28.
21
Ibid, p. 31.
22
Ibid, p.33.
Chapitre 5
23
Philip H. Coombs, Qu’est ce que la planification de l’éducation, Paris, UNESCO/IIPE, 1970, p. 14.
24
Gabriel Carron et. Khalil Mahshi,Planification stratégique Concept et principes, Paris, UNESCO/IIPE,
2014,p. 10.
25
Ibid ; pp. 14-17
classique des «plans quinquennaux», mais elle est très utile, voir nécessaire, à
adopter même si on renonce à la planification impérative.
au Maroc, par exemple, la politique de planification, au sens classique, qui était
adoptée, depuis la Constitution de 196226, n’est plus actuellement une obligation
constitutionnelle et/ou juridique, néanmoins la Constitution de 2011 fait une allusion
incidemment aux «plans de développement stratégiques» dans son article 75, dans le
contexte des dispositions relatives au vote des dépenses d’investissement.
Même si dans ce cas le plan n’a pas la même force d’obligation, il représente au
moins une feuille de route très utile et fortement conseillée dans la conduite de
programmes et de projets dans le domaine de l’éducation, il s’agit là d’une
planification indicative.
Dans le domaine spécifique de l’éducation, un plan «est la traduction
opérationnelle de la politique d’éducation d’un gouvernement. Il comprend en
général i) l’analyse sectorielle (diagnostic), ii) la politique et les stratégies et iii) le
programme d’action27 ».
Le but ultime d’un plan éducatif est de «traduire en termes opérationnels les
orientations nationales qui ont été définies lors de l’étape de formulation de la
politique générale du secteur. Il doit contenir l’estimation des ressources financières
requises en termes de fonctionnement et d’investissements pour atteindre les objectifs
d’éducation et de formation. Il doit également préciser les actions et les activités que
les autorités d’éducation entendent mettre en œuvre de manière coordonnée et
cohérente au cours de la période planifiée28.»
26
Constitution du 7 décembre 1962, Titre IX, Du Conseil de la promotion nationale et du plan, &
Constitution du 1er juillet 2011,Titre IV Du pouvoir législatif, Des Pouvoirs du Parlement.
27
Gwang-Chol Chang, Elaboration d’un Plan d’Action pour l’Education Une Note Méthodologique,
Paris, UNESCO, Décembre 2003,p. 2.
28
Gwang-Chol Chang et Mohamed Radi, Planification de l’éducation par la simulation informatique,
Paris, UNESCO, 2001, p. 7.
- a une vision d’ensemble
- est stratégique
- est exhaustif
Un Plan sectoriel de l’éducation29 : - se fonde sur des données empiriques
- est réalisable
- est adapté au contexte
- tient compte des disparités
29
UNESCO/IIPE/Le Partenariat mondial pour l’éducation(GPE),Guide pour la Préparation d’un Plan
Sectoriel de l’Education,Paris, UNESCO/IIPE, 2015, p. 9.
- « l’objectif général que l’organisation (le système éducatif) essaie d’atteindre ;
- la principale méthode qu’elle va appliquer pour atteindre cet objectif ;
- les principes et valeurs de base qui guideront l’accomplissement de la
mission.30 »
30
Gabriel Carron et. Khalil Mahshi, Planification stratégique Concept et principes,Paris, UNESCO/IIPE,
2014,p. 14.
31
Ibid, p. 11.
32
Ibid, p. 19.
- de toutes les politiques de développement qui ont un impact direct sur les
politiques éducatives (par exemple les politiques préconisées dans les Documents
de stratégie pour la réduction de la pauvreté et/ou les Plans de développement
nationaux) ;
- des engagements internationaux du gouvernement, par exemple les OMD
(Objectifs du Millénaire pour le développement), les objectifs de l’EPT
(Éducation pour tous), la Déclaration de Salamanque, etc.) 33»
« Dès que les objectifs du plan et les domaines d’action prioritaires ont été fixés,
les programmes prioritaires spécifiques doivent être conçus pour réaliser les
objectifs, en indiquant précisément les buts à atteindre et les résultats escomptés
(pour chaque programme), les principales activités à mener, les délais
correspondants, les indicateurs, (et) les unités responsables pour chaque activité,
etc. 37»
Le choix des programmes prioritaires n’est pas une tâche purement technique, il
est étroitement lié à la formulation des politiques. Il ne peut donc être laissé aux seuls
cadres de planification, mais implique une étroite interaction entre planificateurs,
décideurs politiques et parties prenantes.
a. Arbitrage Politique
«Au vu des choix qui leur sont proposés par les services de planification (…), les
autorités gouvernementales ne procèdent pas, dans l'abstrait, à des arbitrages portant
exclusivement sur des volumes de crédits, mais à des choix concrets entre le degré
respectif de satisfaction des besoins qui peut être obtenu…. Ainsi, les arbitrages
financiers sont liés étroitement à l'analyse des besoins à satisfaire et au contenu
des objectifs dont le financement est proposé40. »
L‘arbitrage sur la répartition des crédits est une opération difficile, tant sur le plan
des techniques de planification, que sur le plan purement politique, car « l’expérience
prouve que le total des crédits demandés par les différents organes spécialisés dans la
préparation du plan dépasse les possibilités de financement et, en conséquence, les
arbitrages gouvernementaux peuvent conduire à réduire les demandes présentées »41.
La mise en œuvre d’un plan et l’élaboration des programmes d'action requiert des
connaissances et procédures relatives aux techniques de planification de l’éducation
(notamment de carte scolaire), en ingénierie de projet (gestion et pilotage) et en
modalités de suivi budgétaire des programmes. Elle nécessite aussi des savoir faire qui
permettent de :
42
Gabriel Carron et Khalil Mahshi,Planification stratégique : Mesures organisationnelles, Paris,
UNESCO/IIPE, 2014,p. 41.
43
Ibid, p. 19.
44
Ibid,p. 42.
45
UNESCO/ Bureau Multi-pays de Rabat, Référentiel de Compétences du Planificateur de l’Education,
tableau ACTIVITE 3 : Elaborer et Mettre en œuvre le plan de développement, p. 30.
f. Mise en Œuvre du Dispositif de Suivi-Evaluation Annuel du Plan
Les étapes du suivi-évaluation annuel consistent en général à collecter et traiter les
données suivantes :
données concernant les réalisations effectives
données concernant les réalisations prévues
les écarts sensibles par rapport au plan
l’identification des problèmes
les mesures à prendre (mesures correctives ou de redressement).
46
Gabriel Carron et. Khalil Mahshi, Planification stratégique: Techniques et méthodes,Paris,
UNESCO/IIPE, 2013,p. 39.
Chapitre 6
Elaboration de la carte
éducative
Dans un contexte marqué par de fortes contraintes budgétaires, dans un
environnement en perpétuelle mutation et avec une exigence croissante de
participation des communautés, la micro planification constitue un moyen de gestion
de proximité et d’intervention mieux ciblées et plus efficaces pour répondre à la
demande en matière d’éducation.
1. Concepts de Carte Scolaire/Educative et Micro-planification
La micro-planification est un type de planification qui recouvre toutes les activités
de planification au niveau sous-national (régional, provincial et surtout local). La
carte scolaire est l'instrument par excellence de la concrétisation de la micro-
planification, et donc de la régionalisation et de la localisation du plan éducatif.
« C'est un ensemble de techniques et de procédures utilisées pour planifier les
besoins futurs d'éducation au niveau local et les moyens à mettre en œuvre pour
satisfaire ces besoins. 47»
Concrètement, l’élaboration de la carte éducative consiste à réaliser des
programmes régionaux et locaux de développement du secteur éducatif par
l’établissement des projections d’effectifs sur la base des données démographiques et
scolaires et par le calcul des besoins en équipement sur la base de normes
préalablement arrêtées.
La carte éducative est un outil pédagogique pour la mise en œuvre de la politique
du ministère dans le domaine de l'éducation et de la formation, c’est un moyen qui
permet d'atteindre les buts et objectifs énoncés dans les plans stratégiques pour le
développement du système d'éducation et de formation.
2. Place, Rôle et Objectifs de la Carte Scolaire
La carte scolaire vise à mettre en adéquation l’offre et la demande d’éducation, à
travers la confrontation de la situation existante des ressources disponibles avec
l’estimation des besoins futurs. Ces derniers sont déterminés à partir de choix
stratégiques de politiques éducatives, des évolutions démographiques et de la
dynamique interne du système éducatif (variation des taux de flux) et des
changements éventuels de l’organisation pédagogique.
La carte scolaire n’est pas un simple outil technique, c’est «une vision prospective
et dynamique de ce que le service éducatif, avec ses locaux, ses enseignants, ses
équipements, devrait être à l’avenir pour permettre la mise en place des politiques
éducatives ».
Elle est aussi un «Instrument de dialogue, la carte scolaire rassemble plusieurs
acteurs de l’éducation, les autorités de l’Éducation Nationale, …., les élus locaux, les
enseignants, les parents d’élèves, les partenaires de l’éducation et autres pour discuter
ensemble des problèmes du système éducatif au niveau local et apporter des solutions
nécessaires au bon fonctionnement des activités d’éducation et à l’amélioration de la
gestion de l’offre éducative. 48»
Le planificateur a pour mission d’éclairer les choix des participants sur la base des
données techniques de la carte scolaire.
47
Françoise Caillods, Carte Scolaire et Micro-planification de l'Education, Module I : Concepts et
Processus, Paris, UNESCU/IIPE, (disponible sur : http://doc.iiep.unesco.org/wwwisis/fc/61621f.pdf ),
p. 5.
48
République Gabonaise / Ministère de l’Éducation nationale, Modules de formation PLANED - Carte
scolaire et rentrée scolaire, Projet FED Soutien à l’éducation de base,p. 5.
Le rôle et l’objectif de la carte scolaire diffèrent selon que l’on se place sur le
moyen terme ou le court terme; ainsi la carte scolaire a pour objectif:
A moyen et à long terme (2 à 5ans) de
contribuer à la mise en œuvre des plans nationaux d’éducation ;
rationaliser l’utilisation des ressources humaines et matérielles;
réduire l’irrationalité des décisions prises en matière d’offre éducative;
accroître l’efficacité de la gestion du système éducatif à tous les niveaux.
On parle souvent dans cette situation de carte prospective.
A court terme (annuellement)
La carte scolaire permet d’améliorer la préparation de la rentrée scolaire. Cette
préparation se déroule généralement en deux phases :
Phase de la carte scolaire prévisionnelle (dite parfois prédictive), qui est
fondée sur des objectifs prévus en termes d’accès, d’écoulements
(promotion, redoublement, etc.), de taux d’encadrement et l’avancement
de la réalisation des projets de constructions scolaires.
Phase de la carte scolaire réajustée, fondée sur les résultats réels des
conseils de classes et des examens de fins de cycles, et l’état de la
réalisation des constructions scolaires.
3. Étapes méthodologiques de la carte scolaire
Dans cette partie, on essaie de présenter, non pas les techniques pratiques de
l’élaboration de la carte scolaire/éducative, mais essentiellement la démarche logique
et intellectuelle qui conduit l’élaboration de cette carte, et aussi le processus
organisationnel qui conduit au bon déroulement de cette activité.
3.1 Carte « Théorique »
Dans certains pays (au ministère de l’éducation nationale du Maroc depuis
quelques années), une phase préliminaire se situe avant la carte scolaire
prévisionnelle, est appelée «carte scolaire théorique ». Elle est fondée sur les
objectifs nationaux fixés par les services centraux du ministère pour les académies
régionales, qui les déclinent à leur tour pour les délégations provinciales. Elle est
surtout basée sur des normes standardisée au niveau national pour les indicateurs
d’encadrement (nombre d’élèves par classe) et d’utilisation optimales des locaux. Les
résultats de cette «carte théorique» servent, notamment à déterminer les «quotas» en
nombre de nouveaux enseignants dont a besoin chaque région et chaque délégation et
à organiser le mouvement ou le redéploiement des enseignants en exercice.
En effet, cette «carte théorique» essaie de remplir, en partie, le rôle qui est prescrit
dans la littérature académique à la carte scolaire prospective, et particulièrement celui
de déterminer les besoins en enseignants par région, par province et même par
commune. Mais elle ne rempli pas toutes les fonctions d’une carte prospective,
notamment en besoins futurs en constructions scolaire, en recrutement et formation
initiales d’enseignants, etc.
3.2 Carte Prospective
La carte prospective constitue un programme d’action pluriannuel glissant (souvent
de trois ans, actualisé chaque année) qui a pour but «d'élaborer des propositions pour
étendre, rationaliser ou restructurer le réseau d'établissements scolaires ou plus
généralement le service éducatif afin que:
i) il apporte des solutions à certains des problèmes identifiés dans le
diagnostic ;
ii) il satisfasse à la demande d'éducation estimée 49», au cours de l’étape
des projections des effectifs scolarisé et scolarisables.
Pour élaborer ces propositions, le planificateur de l’éducation a besoin de se fixer
des critères et d'établir des normes. « Il s'agissait de normes relatives aux effectifs par
classe, au service des enseignants dans 'l'analyse du personnel enseignant et non-
enseignant', de normes de surface par élève, de taux d'utilisation des bâtiments dans
'l'analyse des bâtiments et des équipements' 50»
Il doit aussi déterminer des critères clés tels que par exemple : combien de Kms. un
enfant peut raisonnablement marcher pour venir à l'école.
Lors de cette démarche prospective, il est aussi nécessaire de «définir des normes
de taille minimale ou maximale des établissements scolaires, qui reflètent une double
préoccupation; minimiser les coûts et améliorer l'efficacité dans l'utilisation des
ressources (norme minimale), garantir des bonnes conditions d'enseignement (norme
maximale).51»
L’étude prospective de la carte scolaire consiste à ce que toutes ces normes soient
confrontées périodiquement à une analyse de pertinence et d’adaptation aux réalités et
aux évolutions sociodémographiques et pédagogiques…
En tout état de cause, qu’il s’agisse de carte prospective, de carte «prévisionnelle»
ou de carte éducative de rentrée scolaire, la démarche intellectuelle et les exigences
méthodologiques restent globalement les mêmes.
3.3 Étapes méthodologiques de la carte scolaire
Les normes ayant été fixées et les objectifs dégagés au niveau national, la carte
scolaire détaillée sera préparée au niveau régional. L’élaboration de la carte scolaire
étant, en premier lieu, un exercice de planification, elle nécessite trois étapes
importantes pour sa préparation :
i) un diagnostic très approfondi de la situation à l’année scolaire en cours,
ii) une estimation de la demande potentielle d’éducation sur la base de
projections détaillées ;
iii) et des propositions de réorganisation du réseau scolaire.52»
Ces trois étapes sont appliquées à chaque unité scolaire (et son aire de
recrutement), à chaque localité (village ou quartier d’une ville) et à chaque commune,
et finalement agglomérées au niveau provincial et régional.
Le diagnostic
Cette étape permet de rendre compte des déséquilibres éventuels entre la demande
actuelle en terme de population scolarisée et scolarisable et l’offre existante en terme
de structures éducatives, de personnel, d’équipements etc..
Le diagnostic doit couvrir, notamment« les aspects suivants :
49
Françoise Caillods, Carte Scolaire et Micro-planification de l'Education, Module VI : la Préparation
de la Carte Scolaire Prospective, Paris, UNESCU/IIPE,(disponible sur :
http://doc.iiep.unesco.org/wwwisis/fc/61621f.pdf ), p. 5.
50
Ibid, p. 3.
51
Ibid, p. 4.
52
Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur Burkina Faso, Manuel d’Elaboration et de
Mise en Œuvre de La Carte Scolaire du Post-Primaire et du Secondaire, Novembre 2011, p. 10.
la couverture du système éducatif (accès, accessibilité) ;
l’efficacité interne du système éducatif (promotion, redoublement, abandon) ;
la qualité des moyens mis à la disposition du système éducatif (enseignants,
équipements, locaux etc.) 53»
Le diagnostic, relatif à l’élaboration de la carte scolaire, se base souvent sur une
banque de données préalablement constituée, incluant des statistiques
démographiques, les statistiques scolaires (issue du recensement scolaire), des
informations cartographiques etc.
Les projections
L’étape des projections permet d’estimer la demande future et les besoins lui
correspondant, afin de préconiser les solutions aux déséquilibres éventuels.
« Les projections concernent :
la population en âge scolaire;
les nouveaux entrants dans le système scolaire;
les effectifs (d’élèves scolarisés).
Elles concernent également les besoins en locaux et en équipement, les besoins en
personnel, …. 54»
Les projections sont élaborés en fonction des choix pédagogiques et des ressources
disponibles, déduits des objectifs de la politique éducative, définis au niveau national
et/ou régional, et formulés en normes de projection.
Lorsqu’il s’agit de carte prospective (pluriannuelle), il est possible, et même
souhaitable, de réaliser les projections en plusieurs scénarios, selon un modèle de
simulation (voir Etudes Prospectives ci-dessus).
Les propositions
L’opération de la carte scolaire consiste à prévoir (ou du moins à proposer) les
structures pédagogiques des établissements scolaires, afin de déterminer i) les
effectifs des élèves, ii) le nombre de classes par cycle au niveau de chaque unité
scolaire, et delà iii) les prévisions agglomérées (des effectifs, des classes, des
enseignants etc.) aux niveaux local, régional et national.
Tout ceci se fonde sur la base des ressources humaines et matérielles disponibles
et/ou prévisibles (quotas d’enseignants, constructions en cours de finalisation). Ainsi,
« les projections permettent d’arriver à la balance de l’offre et de la demande futures
afin de proposer les modifications du réseau scolaire. 55»
Les propositions de réorganisation du réseau scolaire devraient permettre à la fois
« une équité dans la répartition de l’offre d’éducation, une meilleure utilisation des
ressources et le respect des normes d’utilisation des ressources humaines et
matérielles (enseignants et infrastructures) 56»
53
Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur Burkina Faso, Manuel d’Elaboration et de
Mise en Œuvre de La Carte Scolaire du Post-Primaire et du Secondaire, Novembre 2011, p. 10 ..
54
RÉPUBLIQUE GABONAISE / Ministère de l’Éducation nationale, Modules de formation PLANED -
Carte scolaire et rentrée scolaire, Projet FED Soutien à l’éducation de base, p. 7.
55
Ibid, p. 7.
56
Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur Burkina Faso, Manuel d’Elaboration et de
Mise en Œuvre de La Carte Scolaire du Post-Primaire et du Secondaire, Novembre 2011, p. 10.
4. Le processus de préparation de la carte scolaire
Le terme de carte scolaire est encore souvent utilisé pour parler de préparation de
la rentrée scolaire. Car, «la préparation de la rentrée scolaire est effectivement une
des fonctions majeures de ce qu’on appelle la carte scolaire 57», même si ce n’est
évidemment pas la seule fonction de cet outil de planification qu’est la carte scolaire.
Le processus de préparation des cartes scolaires commence immédiatement après
l'achèvement de la réalisation du recensement scolaire annuelle, qui est une référence
de base à toutes les estimations et les projections scolaires. La préparation de la carte
scolaire se fait d’abord aux niveaux des établissements scolaires, des délégations
provinciales, des académies régionales d'éducation et de formation et enfin au niveau
national par le biais du programme informatique "cartesco" préparé à cet effet. Cette
opération se réalise en 3 phases principales:
- Phase de la préparation de la rentrée scolaire; « théorique »
- Phase de la carte scolaire prédictive;
- Phase de lacarte scolaire réajustée.
4.1 Préparation de la carte scolaire (théorique)
Elle est basée sur les objectifs fixés par les régions et les délégations en accord
avec les objectifs nationaux, conformément aux orientations de la note technique de
la carte scolaire. Elle détermine, sur la base de critères spécifiques, les effectifs des
élèves, le nombre de classes, de salles, et le surplus ou le déficit en ressources
humaines.
Les données de cette carte seront vérifiées et ajustés conjointement entre
l'administration centrale et les services déconcentrés, sur la base du tableau général
des ressources et des besoins (TGRB), prenant en compte le mouvement des
enseignants et l’affectation des nouveaux diplômés dans le but d’une répartition
équitable des ressources humaines disponibles lors de la rentrée scolaire. Il sera
déterminé, en conséquence, un quota des enseignants à fournir à chaque niveau
infranational pour adoption lors de la préparation de la carte prédictive.
4.2 Préparation la carte prédictive
La carte prédictive permet l’adéquation entre les objectifs et les orientations d'une
part, et les ressources matérielles et humaines disponibles, d'autre part. Elle est
préparée sur la base des résultats des mouvements des enseignants et de la
distribution des quotas des enseignants. De ce fait, elle donne un aperçu sur les
caractéristiques de la rentrée scolaire prochaine.
4.3 Réajustement de la carte scolaire
La carte scolaire sera réajustée durant le mois de Juillet sur la base des résultats
des conseils de classes et l’état d’avancement des constructions scolaires. Cette
opération permet de donner une idée encore plus proche de ce que serait la rentrée
scolaire.
57
République Gabonaise / Ministère de l’Éducation nationale, Modules de formation PLANED - Carte
scolaire et rentrée scolaire, Projet FED Soutien à l’éducation de base, p. 9.
Schéma du processus d’élaboration de la carte scolaire
NIVEAU CENTRAL NIVEAU REGIONAL NIVEAU PROVINCIAL
-Note d’orientation Ministérielle
-Note technique (méthodologique)
-Formulaires + Application informatique Elaboration d’une note régionale
pour la préparation de la carte
scolaire sous régionale
Séminaire au profit des responsables
Préparation de la carte
régionaux de la carte scolaire
scolaire provinciale
Validation
Validation
Elaboration et conduite
d’un projet
40
Pour cette activité, Il s’agit en fait pour le planificateur, non pas seulement d’élaborer
des projets, mais être aussi en mesure de les réaliser, leur assurer le suivi, le pilotage et
l’évaluation, qu’il les ait lui-même élaborés ou qu’ils soient élaborés par une autre entité.
1. Concept et définition
Dans le cadre de la planification de l’éducation, nous entendons par projet:
«Un ensemble d'investissements et d'autres activités planifiées visant la réalisation
d'objectifs spécifiques dans le cadre d'une période et d'un budget déterminés»58.
Aussi, le Glossaire Des Termes Utilisés Dans Le Domaine De L'évaluation De L'aide
Au Développement, définit un projet comme «Intervention publique unique, non divisible,
visant à atteindre des objectifs opérationnels. Le projet est une composante d'un
programme qui contribue en partie à satisfaire un besoin.
Le projet ne dure, en principe, qu'un temps très limité et prend fin avec la livraison du
produit (biens et services) qu'il doit rendre.
Dans ce sens, le projet peut être soit une déclinaison d’un plan ou d’un programme ou
une proposition que le planificateur peut être amené à élaborer, réaliser et évaluer pour
remédier aux faiblesses d’un plan ou programme. Il peut être de portée nationale comme il
peut couvrir un aspect dans une localité bien particulière.
« Un projet peut se définir comme étant l’ensemble des activités coordonnées et mises
en rapport visant accomplir un objectif précis, lequel est généralement atteint pendant une
période de temps définie au préalable tout en respectant un budget59 ».
La COMMISSION EUROPEENNE (2001) pense que « le projet est une séries
d'activités avec des objectifs précis, conçus pour produire des résultats spécifiques dans un
délais donné ».
A la lumière de ces différentes définitions, on voit que la définition du concept projet
implique toujours quatre mots clés qui sont : objectifs - activité - résultats - délais.
58
. C. Baum et S. M. Tolbert, Investing in development, Oxford UniversityPress, 1985 ; IIPE, Unité sur
l'identification, la préparation et l'évaluation des projets d'éducation, Programme de formation
approfondie en planification et administration de l’éducation 1987/88, Paris, Unesco : IIPE, 1987, cité par
André Magnen, Les projets d'éducation : préparation, financement et gestion, Paris, Unesco/IIPE, (1996), p.
14.
59
Lire tout: Définition de projet - Concept et Sens http://lesdefinitions.fr/projet#ixzz4BCmmo2l1
60
Centre Européen d'Expertise en Evaluation/OCDE, 2000 ,Glossaire Des Termes Utilisés Dans Le Domaine
De L'évaluation De L'aide Au Développement, (disponible sur :
www.oecd.org/dac/evaluation/dcdndep/31936561.pdf ), Novembre 2000, p. 34.
41
Les projets sont donc un moyen qui permet la mise en œuvre des politiques éducatives
avec l’avantage de permettre aux gestionnaires de les maîtriser, car leurs objectifs, leur
budget et leur période d'intervention sont nettement délimités.
Dispositif de suivi
et pilotage
Budgétisation
Négociation
L'identification du projet
Elle a pour but de sélectionner un ou plusieurs projets prioritaires pour le
développement du système éducatif ou de l’un de ses sous-systèmes. « La justification de
la priorité des projets identifiés est donc la principale fonction de l'identification. Justifier
un projet d'éducation, c'est montrer qu'il est prioritaire, qu'il est susceptible d'améliorer
notablement la situation de l'éducation. 62»
61
Centre Européen d'Expertise en Evaluation/OCDE, 2000 ,Glossaire Des Termes Utilisés Dans Le Domaine
De L'évaluation De L'aide Au Développement, (disponible sur :
www.oecd.org/dac/evaluation/dcdndep/31936561.pdf ), Novembre 2000, p. 12.
62
André Magnen, Les projets d'éducation : préparation, financement et gestion, Paris, Unesco : IIPE, 1985, p.
27.
42
Il s’agit aussi, lors de cette justification, de définir les objectifs, la stratégie et les
principales caractéristiques dudit projet.
La préparation du projet
La préparation a deux objectifs: i) d’étudier en détail les aspects du projet de manière à
s'assurer de sa viabilité, qu'il est raisonnablement viable; ii) de planifier son exécution et
d’en fixer les délais.
« Elle (la préparation) étudie tous les aspects (techniques, institutionnels, socio-
politiques, économiques et financiers) qui conditionnent la réussite du projet. Elle détaille
les investissements nécessaires et chiffre leur coût, ainsi que les dépenses récurrentes
supplémentaires engendrées par le projet. Elle envisage l'organisation à prévoir et les
mesures à prendre pour l'exécution du projet, ainsi que le fonctionnement ultérieur des
institutions concernées. 63»
L'appréciation du projet
L'appréciation est précisément l’examen approfondie du projet, sur la base du rapport de
préparation (ou d'élaboration) du projet auquel se livrent les services ou organismes qui
devraient en assurer le financement (Ministère des Finances, sources d'aide extérieure,
etc.) avant de l'approuver.
« Le mot ‘’évaluation’’ est souvent employé en français pour désigner cet examen des
projets avant leur mise en œuvre.
La négociation entre les responsables du Ministère de l'Éducation et ceux des décideurs
financiers intervient le plus souvent au terme de l'étape d'appréciation d'un projet
d'éducation. Elle aboutit à un accord sur les objectifs, la conception, le contenu et le mode
de financement du projet. 64»
L’exécution du projet
« L’exécution, ou gestion, comprend la mise en œuvre de tous les investissements et des
autres interventions prévues par le projet. »
Ainsi, elle peut inclure la construction de bâtiments, l'achat d'équipements, la formation
du personnel, l'assistance technique, et des prestations diverses. Cette étape comprend
aussi le « pilotage » et le suivi de la mise en œuvre du projet.
63
André Magnen, Les projets d'éducation : préparation, financement et gestion, Paris, Unesco : IIPE,
(1996),p. 28.
64
Ibid, p. 29.
43
sérieux, son analyse pourra éventuellement conduire les responsables à décider certains
changements dans les objectifs, la stratégie ou le contenu du projet. 65»
L'évaluation finale, dite aussi rétrospective, est une étude des résultats du projet après
son achèvement. Elle compare les investissements effectués et les résultats obtenus avec
les prévisions originelles du projet. « Son but principal est d'identifier les raisons des
succès et des échecs apparents afin d'en informer les autorités et d'en tirer les leçons pour
de futurs projets. 66»
EFFETS
65
Ibid, p. 30.
66
Ibid, p. 30.
44
Faisabilité politique, technique, financière et institutionnelle;
Durabilité de l’intervention ;
Dimension temps.
RESULTATSQ
MOYENS
4.3 Programmation
Développer une matrice qui définit la structure du projet et les
indicateurs mesurables de sa réussite
Ordonnancement des activités pour déterminer la séquence et les
interdépendances entre les activités, estimer leur durée et leur coût et
pour assigner les responsabilités
4.3.1 Programmation
Pour veiller sur le bon démarrage et déroulement du projet, la première démarche
consiste à orienter les efforts vers:
45