LE POINT
SUR…
Désamiantage
Pour une optimisation
technico-économique
des chantiers
Contexte réglementaire obligations des maîtres Règles et bonnes pratiques
Textes officiels, normes, d’ouvrage Conception du chantier, analyse
autres documents… Repérage de l’amiante, des risques, choix du processus,
Page 5 choix de l’entreprise… contractualisation, réalisation…
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6 juin 2014 – Le Moniteur n° 5767 – Cahier détaché n° 2 consultable sur www.lemoniteur.fr
SOMMAIRE
Principal actionnaire : Groupe Moniteur Holding. Société éditrice : Groupe Moniteur SAS au capital de 333 900 euros.
RCS : Paris B 403 080 823 - Siège social : 17, rue d’Uzès 75108 Paris cedex 02.
Numéro de commission paritaire : 0917 T 82147 - Président / Directeur de la publication : Christophe Czajka.
Impression : Roto Champagne, 2 rue des Frères Garnier, 52000 Chaumont - Dépôt légal : juin 2014.
Le repérage de l’amiante :
une étape décisive
Concernant les opérations de désamiantage, le diagnostic a été mis en avant dans l’enquête
publiée en rubrique « Technique & Chantier » dans « Le Moniteur » n° 5766 du 30 mai 2014.
Le Cahier pratique de cette semaine aborde, entre autres, le repérage de l’amiante. C’est
sans conteste une étape obligatoire et lourde de conséquences. En effet, un « bon »
repérage permet de définir au mieux les zones à traiter et l’ampleur du chantier à mettre
en œuvre. Cette publication, rédigée par le Syrta (Syndicat du retrait et du traitement de
l’amiante et des autres polluants), aborde les différentes composantes qui contribuent
à optimiser l’équation technico-économique des opérations de désamiantage. Ainsi, la
responsabilité des maîtres d’ouvrage concernant leurs choix en matière de repérages et
de prestataires y est rappelée. La pertinence de l’analyse des risques et l’importance de
la préparation des chantiers sont également argumentées. L’innovation en matière de
méthodologies et de techniques de dépose conclut ce Cahier pratique.
La Rédaction du Moniteur
RappelS
• La notion de « propriétaire » de déchets n’existe pas.
1 - Évolution Il y a :
−− Arrêté du 7 mars 2013 relatif au choix, à l’entretien et à Normes devant être révisées
la vérification des équipements de protection individuelle
−− NF X46-020 : Repérage.
utilisés lors d’opérations comportant un risque d’exposition à
−− NF X46-021 : Examen visuel.
l’amiante.
−− Arrêté du 8 avril 2013 relatif aux règles techniques, aux Autres documents
mesures de prévention et aux moyens de protection collective
à mettre en œuvre par les entreprises lors d’opérations Documents de l’INRS
comportant un risque d’exposition à l’amiante. −− Guide ED 6091 (2e édition, 2012) : Travaux de retrait ou
d’encapsulage de MPCA.
Normes Attention ! Ce document ne prend pas en compte l’intégralité
des nouvelles dispositions réglementaires.
−− XP X43-269 (avril 2012) : Qualité de l’air – Air des lieux
de travail : Prélèvement sur filtre à membrane pour la −− Guide ND 2137 (2000) : Aéraulique des chantiers d’amiante.
détermination de la concentration en nombre de fibres par −− Guide ED 6028 (2013) : Exposition à l’amiante lors du
les techniques de microscopie : MOCP, MEBA et META – traitement des déchets.
Comptage MOCP. −− Guide ED 6142 (2013) : Travaux en terrain amiantifère.
Elle concerne : Opérations de génie civil de bâtiment et de travaux publics.
−− les mesures META pour l’amiante ; −− Notes techniques NT1 (2013) : Amiante : Recommandations
−− la durée des prélèvements ; la SA (sensibilité analytique) à pour le contrôle de la VLEP.
atteindre ; le calcul pour tenir compte des EPI et des durées Questions – Réponses (QR) de la DGT
de référence. −− 07/03/2012 : document relatif à l’arrêté « formation ».
−− GA X46-033 (août 2012) : Guide d’application de la norme −− 06/05/2013 : document relatif au décret du 4/05/2012 et aux
NF EN ISO 16000-7 : Stratégie d’échantillonnage pour la arrêtés du 14/08/2012 et 14/12/2012
détermination des concentrations en fibres d’amiante en −− 10/12/2013 : logigramme « Distinction SS3/SS4 pour les
suspension dans l’air. opérations sur des immeubles par nature ou par destination ».
Il aborde : −− 25/04/2014 : document relatif à la métrologie.
−− toute analyse en META ;
−− la révision des lieux et la fréquence minimale des analyses ;
−− les conditions de réalisation des analyses en extérieur.
−− NF X46-010 (août 2012) : Travaux de traitement de l’amiante :
Référentiel technique de l’entreprise.
Elle rappelle :
−− la classification des processus en famille ;
−− que la formation réglementaire doit être complétée par une
formation aux pratiques de l’entreprise.
−− NF X46-011 (août 2012) : Travaux de traitement de l’amiante :
Modalités d’attribution et de suivi des certificats des entreprises.
Elle indique :
−− la fréquence des audits chantier : selon le nombre de
désamianteurs ;
−− la mention d’activité sur le certificat :
A) Ouvrages extérieurs de bâtiment.
B) Ouvrages intérieurs de bâtiment.
C) Installations fixes de traitement de l’amiante.
D) Génie civil et terrains amiantifères.
E) Installations industrielles.
F) Matériels et équipements de transport.
2 - Obligations
des maîtres d’ouvrage
Rappelons tout d’abord que la réglementation ne fait pas Autres immeubles bâtis : repérage des listes A et B.
obligation au propriétaire d’enlever les matériaux et produits Tout immeuble : en cas de démolition et préalablement à
contenant de l’amiante de ses bâtiments. celle-ci : repérage de la liste C.
Elle lui impose en revanche :
−− de veiller à ce que la situation des matériaux et leur état Les obligations de repérage incombent au ou aux
ne créent pas de dispersion de fibres d’amiante dans propriétaires, ou en cas de copropriété, au syndicat des
l’atmosphère en fonctionnement courant, au-delà de cinq copropriétaires. À défaut, si le ou les propriétaires n’ont pu
fibres par litre d’air ; être identifiés, les obligations sont à la charge du ou des
−− de fournir ou déclencher tous les moyens nécessaires à exploitants de l’immeuble pour tous les immeubles sauf
l’analyse du risque amiante par les intervenants pour toute ceux d’habitation.
opération menée sur les matériaux amiantés ou à leur proximité.
En résumé, le propriétaire – et/ou le maître d’ouvrage – doit Remarque au sujet des bâtiments et installations
se doter d’une identification rigoureuse de la situation de son industriels
patrimoine à l’égard de l’amiante et en organiser la gestion et le
Si les bâtiments industriels appartiennent à la catégorie des
suivi tout aussi précis. « autres immeubles bâtis » et sont donc traités dans ce décret, le
Dans de nombreux cas, le retrait est la meilleure solution Code de la santé publique ne fait pas, en revanche, obligation aux
technico-économique pour éradiquer le risque et éviter la perte donneurs d’ordre de faire repérer les MPCA dans les installations
de valeur intrinsèque du bien. industrielles (en dehors du cas de leur démolition). Ceux-ci ont
Fort de repérages correctement effectués à chaque étape de néanmoins tout intérêt à procéder aux repérages appropriés, dans
la vie de son bien, le propriétaire peut cependant optimiser son la mesure du possible, afin de planifier les opérations de
maintenance. En effet, sans cela, les interventions de maintenance
approche de la question de l’amiante.
sont susceptibles d’être remises en cause, compliquées, rendues
Tout commence par les repérages. plus coûteuses ou plus longues en raison d’une découverte tardive
d’amiante. Sans parler du risque d’exposer des salariés peu
2.1 - Repérages amiante préparés et incorrectement protégés.
2.1.1 - Obligations des propriétaires/maîtres d’ouvrage
en matière de repérage
Ces obligations sont indiquées dans l’article R. 1334-17 du
Code de la santé publique (Fig. 1 et Fig. 2) modifié par le décret
n° 2011-629 du 3 juin 2011 dont les principales composantes
sont données ci-après.
Décret n° 2011-629 du 3 juin 2011 relatif à la protection de la
population contre les risques sanitaires liés à une exposition
à l’amiante dans les immeubles bâtis (JO du 5 juin 2011)
Publics concernés : propriétaires d’immeubles bâtis dont le
permis de construire (PC) a été délivré avant le 1er juillet 1997
qu’ils appartiennent à des personnes privées ou publiques.
Objet : assurer la protection de la population qui réside, circule
ou travaille dans les immeubles bâtis où des MPCA sont
présents.
Entrée en vigueur : 1er février 2012.
Obligations : faire réaliser des repérages de MPCA, faire
réaliser, si nécessaire, des travaux de mise en sécurité ou un
suivi de l’état des matériaux en place et élaborer des documents
rassemblant les informations relatives à la présence de ces
matériaux et produits.
Immeubles d’habitation :
−− immeubles d’habitation d’un seul logement : en cas de vente :
repérage des listes A et B.
−− immeubles collectifs d’habitation :
-- parties privatives : liste A, sauf en cas de vente listes A et B.
-- parties communes : repérage des listes A et B.
En cas de vente Les matériaux de la liste B n’ayant pas fait l’objet d’un repérage
Différents cas de figure sont à prendre en compte, selon le préalablement à la date d’entrée en vigueur du décret font
type de bien à vendre et la partie concernée (privative ou non) l’objet d’un repérage complémentaire, en particulier, avant
(Fig. 4) : tous travaux réalisés à titre gracieux ou onéreux, ayant pour
−− parties privatives : DAPP et rapport de repérage listes A et B ; conséquence une sollicitation des matériaux ou produits de la
−− parties communes : fiche récapitulative du DTA ; liste B.
−− autres immeubles : fiche récapitulative du DTA. Les dossiers techniques constitués préalablement à la date
Dispositions transitoires et finales d’entrée en vigueur du décret tiennent lieu de DAPP. Ils doivent
Les repérages des flocages, calorifugeages et faux plafonds être mis à jour en cas de découverte d’autres matériaux de la
réalisés avant la parution du décret en application de l’article liste A, ainsi qu’en cas de travaux sur les matériaux repérés.
R. 1334-15 du Code de la santé publique (CSP) dans sa
rédaction antérieure tiennent lieu de repérage de la liste A.
Figure 7. Distinction des sous-section 3 et sous-section 4 pour les immeubles (© Direction générale du travail).
➀ Le décret du 4 mai 2012 ne s’applique pas : Exemple : retirer 6 plaques de tôles amiante-ciment sur toiture pour pose d’un
−−aux situations d’exposition passive ; lanterneau ou retirer 6 plaques de tôle amiante-ciment qui constituent l’intégralité
−−Dans ce cas, la réglementation risque chimique ne trouve pas à s’appliquer de la couverture d’un appentis.
non plus (cf. circulaire DRT n° 12 du 24 mai 2006). Néanmoins, l’employeur doit Attention : l’opération peut relever de la SS4 si le traitement de l’amiante est
prendre en compte ces situations d’exposition au titre de la mise en œuvre des réalisé dans une installation fixe (cf. point ).
principes généraux de prévention. Enrobés routiers : principalement 3 types d’opérations sur MCA :
−−aux intervenants du chantier, tels que les agents de contrôle, qui n’ont pas −−Démolition (ou déconstruction) de chaussées par des techniques autres
une action susceptible d’entrainer un contact avec les matériaux (cf. fiche DGT que le rabotage au moyen d’engins d’extraction tels que pelles hydrauliques,
n° 2009-02) ; chargeuses-pelleteuses chargeuses. : SS3 ;
La réglementation CMR est en revanche applicable à ces intervenants. −−Rabotage de chaussées : SS3 ;
−−aux situations « d’encoffrement » d’un matériau contenant de l’amiante −−« Interventions ponctuelles sur les revêtements routiers » (ouverture de tranchée
(MCA) dès lors que ce dernier n’est pas directement accessible et que le mode par exemple, sciage d’enrobés…) : SS4
opératoire permet d’éviter tout contact avec celui-ci (ex : pose d’une cloison Opérations sur les conduites en fonte, conduites forcées, pipelines
devant une faïence collée avec de la colle amiantée sans action sur celle-ci). recouverts d’enduits anti-corrosion (amiante/brai de houille/plomb) :
−− réfection complète du réseau entraînant le renouvellement de conduites : SS3 ;
Le code de la santé publique ne prévoit pas d’obligation de traitement −−réfection de l’enduit anti corrosion dans le cadre d’une action de maintenance
de l’amiante hormis pour les produits de la liste A, c’est-à-dire les flocages, préventive (qui porte sur un tronçon déterminé) : SS3 ;
calorifugeages et faux-plafonds lorsqu’ils sont dégradés (article R. 1334-20 du −−interventions d’urgence nécessitant un renouvellement de certains tronçons de
code de santé publique). conduites ou une réfection de branchements (suite à fuite par exemple, travaux
Le traitement de l’amiante peut également résulter d’une décision volontaire sur collier de fixation etc. ces réparations nécessitent l’enlèvement préalable de
du donneur d’ordre, en dehors des exigences précitées du code de la santé l’enduit anti corrosion ou le sciage de la conduite). SS4
publique. Canalisations en amiante-ciment :
Le traitement de l’amiante peut se faire sur le chantier par encapsulage étanche −−réfection complète d’un tronçon de réseau (une rue, une commune,…) :
ou enlèvement du MCA ou bien, si c’est techniquement possible et dans un enlèvement du réseau AC et repose d’un nouveau réseau + repiquage des
objectif de protection des travailleurs et de l’environnement, dans une installation branchements individuels sur ce nouveau réseau : SS3 ;
fixe de désamiantage. Dans ce cas, l’opération peut être scindée en deux sur −−réfection complète d’un tronçon de réseau (une rue, une commune,…) : le réseau
le plan contractuel : une opération intermédiaire de déconstruction réalisée AC reste en place et un nouveau réseau est posé en parallèle + repiquage des
sur le chantier qui relève de la sous-section 4, une opération principale de branchements individuels sur ce nouveau réseau : 1re phase : CMR + SS4 repiquage ;
traitement final par enlèvement de l’amiante dans l’installation fixe qui relève de la −−interventions d’urgence nécessitant un renouvellement de certains tronçons de
sous‑section 3. conduites, de gaines de vide-ordures ou une réfection de branchements (suite à
Ex : retrait de fenêtres avec joints amiantés et traitement des joints en installation fuite par exemple, travaux sur collier de fixation etc : SS4)
fixe. Opérations de réhabilitation ANRU
Le traitement de l’amiante est une opération qui conduit au final à la gestion −−Réparation ponctuelle de décollement de dalle sur colle amiantée (1 à 5
de l’amiante, que ce soit par stockage dans une installation adaptée ou par dalles par appartement) : SS3 ou SS4 selon la proportion : si réfection d’un seul
vitrification. appartement : SS4, si réfection d’un immeuble entier : SS3, si réfection d’un
Il s’agit principalement des réparations et des opérations d’entretien courant immeuble entier au changement de locataire : SS4 ;
sur les bâtiments. Dans ce cas, l’enlèvement de l’amiante (le cas échéant) est −−Dépose ou casse d’un rang de faïence lors dépose ancienne baignoire : si
limité à la réparation. La notion de caractère limité dans le temps et dans l’espace travaux au changement de locataire : SS4 ; si enlèvement dans le cadre d’une
ne doit pas être prise en compte. réhabilitation : SS3 ;
Ex : réparation d’un tronçon de vide-ordures qui fuit, d’une conduite d’eau éclatée… −−Découpe joint sanitaire lors de la dépose ancien bac à douche : si travaux au
Il s’agit d’une intervention : changement de locataire : SS4 ; si enlèvement dans le cadre d’une réhabilitation : SS3
−−préalable à l’enlèvement d’un MCA (ex : retirer par désassemblage sur l’élément −−Dépose d’anciennes canalisations (colonnes montantes traversées de dalle) :
bâti une structure complète de menuiserie (dormant et ouvrant) comportant si travaux au changement de locataire : SS4 ; si enlèvement dans le cadre d’une
des joints amiantés emprisonnés dans les éléments de la menuiserie, pour leur réhabilitation : SS3
enlèvement en installation fixe de désamiantage) ; −−dépose ou casse de plinthes faïence sur colle : si remplacement complet SS3
−−ou périphérique à un tel enlèvement (ex : déposer un sanitaire fixé sur des dalles Opérations sur un ouvrage d’art :
vinyle amiante). −−Dépose et remplacement de la suspension d’un pont (câbles et suspente).
Les câbles sont recouvert de peinture amiantée et leurs torons sont liés par du
Il peut s’agir d’opérations de démolition mais aussi de déconstruction de mastic contenant de l’amiante. Le mode opératoire retenu pour l’enlèvement des
chaussées par exemple pour retirer les enrobés routiers. câbles est la découpe des câbles à certains endroits, la pose en goulotte puis
Le terme déconstruction est appliqué aux opérations d’enlèvement des couches l’enroulement de chaque câble sur dévidoir : SS3 (opération structurée, lourde,
de chaussée par des techniques autres que le rabotage, au moyen d’engins ayant fait l’objet d’1 passation de marché, programmée et qui ne s’inscrit pas
d’extraction tels que pelles hydrauliques, chargeuses-pelleteuses, chargeuses. dans une opération de maintenance car en fin de vie).
Il ne faut pas confondre cette notion propre aux opérations sur enrobés routiers Mode opératoire pour les travaux de plus de 5 jours :
avec celle de déconstruction des MCA en vue d’un traitement final dans une Le MO visé à l’article R. 4412-148 est un document de mise en œuvre et
installation fixe de désamiantage. d’adaptation de l’EVR initiale (via le MO générique) à des interventions sur MCA
La démolition peut aussi concerner les équipements ou articles tels que les qui, tout en conservant individuellement leur caractère limité dans le temps et
aéronefs et navires qui sont démantelés. dans l’espace sont partie intégrante de travaux plus étendus ne concernant pas
Il s’agit des interventions qui consistent en l’enlèvement partiel de MCA pour l’amiante qui s’étalent sur plus de 5 jours.
faire des travaux sur un équipement ou matériau non amianté. Chaque intervention prise isolément a un caractère ponctuel et limité dans le temps
ex : enlèvements de quelques carreaux de faïence lors de la dépose d’une et dans l’espace (perçage de flocage par un électricien pour poser des interrupteurs
baignoire, de toile de verre fixée sur un support amianté. par exemple, ou bien changement de joints amiantés dans le cadre d’une action de
Dans ce cas, il faut savoir si l’opération est faite au cas par cas au changement de maintenance de niveau 3 sur une chaufferie urbaine) mais les travaux dans lesquels
locataire ou si elle s’inscrit dans une réhabilitation globale de l’immeuble. s’intègrent ces interventions sur MCA s’échelonnent sur plus de 5 jours.
Ex : dépose des baignoires et donc retrait des carreaux de faïence de tous les L’encapsulage est prévu par le code de la santé publique pour les produits de la
logements d’un immeuble en même temps (SS3) ou au fil du temps chaque fois liste A (flocages, calorifugeages et fauxplafonds), lorsqu’ils sont dégradés. Il existe
qu’un locataire quitte un logement (SS4). de nombreuses techniques d’encapsulage étanche des MCA qui doivent, pour être
Ex : un bailleur social souhaite changer quelques gouttières en zinc en mauvais considérées comme telles, répondre aux 3 conditions suivantes : étanchéité, durabilité
état de 8 pavillons individuels dont la couverture est en ardoise amiantée. et solidité. Ce sera le cas d’une chape béton, de certaines résines mais pas :
L’intervention de remplacement des gouttières oblige l’enlèvement de la dernière −−d’une moquette ou d’un linoléum collée par scotch double face sur des dalles
rangée d’ardoises. Il ne s’agit pas d’une réhabilitation globale des 8 pavillons vinyle ;
concernés mais d’une intervention consistant à enlever partiellement des MCA et −−de l’encoffrement d’un tuyau amiante-ciment par des plaques de placoplatre
relevant de la réparation et de l’entretien courant : SS4. percées d’une bouche d’aération.
La limitation dans le temps et dans l’espace peut difficilement être
prédéterminée sur la base de critères précis et appelle le plus souvent une Direction générale du travail (DGT) –
appréciation au cas par cas d’autant plus qu’il faut y adjoindre une notion de Bureau des risques chimiques, physiques et biologiques (CT2)
proportionnalité. 4 décembre 2013.
Figure 8. Distinction des sous-section 3 et sous-section 4 pour les opérations de maintenance (© Direction générale du travail).
La définition normative de la maintenance est donnée par la norme Le niveau 1 est caractérisé par des actions simples exécutées par du personnel
européenne AFNOR NF EN 13306 (indice de classement X 60-319) d’octobre ayant une formation minimale
2010 qui définit également les types, stratégies de maintenance et niveaux de Le niveau 2 est caractérisé par des actions de base qu’il convient d’exécuter par
maintenance, la durée et le temps d’intervention, l’action avant ou après la panne. du personnel qualifié utilisant des procédures détaillées.
Ce mode d’organisation est adapté aux installations industrielles, appareils, Le niveau 3 est caractérisé par des actions complexes exécutées par du
matériel de transport et non à la gestion des travaux sur des immeubles par personnel technique qualifié utilisant des procédures détaillées.
nature ou par destination. Le niveau 4 est caractérisé par des actions qui impliquent la maîtrise d’une technique
Les opérations de maintenance correctives (curatives ou palliatives), lorsqu’elles ou d’une technologie et sont exécutées par du personnel technique spécialisé.
portent sur des MCA, relèvent principalement des dispositions de la sous‑section Le niveau 5 est caractérisé par des actions qui impliquent un savoir-faire détenu
4 car il s’agit d’interventions de remise en fonction de ces installations par le fabricant ou une société spécialisée à l’aide d’un équipement de support
industrielles, appareils, matériel de transport. logistique industriel.
Les opérations de maintenance préventive, en général programmées selon un Les entreprises industrielles ou de transport concernées adaptent ensuite
calendrier préétabli dans le cycle de l’organisation de la maintenance à leur spécificité selon ces principes. Lorsque
vie du matériel concerné, peuvent selon le cas relever de la sous-section 4, ces opérations de maintenance portent sur des matériels ou équipements
lorsqu’il y a probabilité d’une défaillance, ou de la sous-section 3 lorsqu’il s’agit contenant de l’amiante, le cadre réglementaire applicable aux différents niveaux
d’opérations lourdes et complexes, exigeant un savoir-faire spécifique. de maintenance sera à apprécier selon les clefs de répartition suivantes :
Maintenance avec notion de prévisibilité : SS3 ou SS4 Les opérations de maintenance corrective relèvent des dispositions de la
Maintenance préventive : maintenance exécutée à des intervalles prédéterminés sous‑section 4 : situation de panne avérée ou imminente.
ou selon des critères prescrits et destinée à réduire la probabilité d’une défaillance S’agissant de la maintenance préventive, les opérations de maintenance
ou la dégradation du fonctionnement d’un bien. concernant des matériaux et pièces contenant de l’amiante de niveau 1, 2 et 3
Maintenance programmée : maintenance préventive exécutée selon un constituent des interventions sur MCA et relèvent des dispositions de la sous-
calendrier préétabli ou selon un nombre défini d’unités d’usages. section 4 car il s’agit également de remise en état au regard d’un risque de panne
ou d’usure identifié.
Maintenance sans notion de prévisibilité : plutôt SS4 Néanmoins, lorsque les opérations de niveau 3 sont programmées,
Maintenance corrective : maintenance exécutée après détection d’une panne techniquement structurées, et organisées, et qu’elles visent à retirer
et destinée à remettre un bien dans un état dans lequel il peut accomplir une systématiquement un matériau ou une pièce amiantée, sur l’ensemble d’une série
fonction requise. de véhicules par exemple, à l’occasion des visites périodiques précédemment
A noter que la maintenance corrective peut consister à intervenir en maintenance évoquées, elles relèvent alors de la sous-section 3.
palliative après défaillance (intervention provisoire permettant pour le matériau Il peut par contre arriver que pour les besoins d’une opération de maintenance
d’assurer tout ou partie de la fonction requise) ou en maintenance curative de niveau 3 sur un organe non amianté, la dépose puis la remise en place d’une
(intervention durable de remplacement du matériau permettant la remise en état pièce ou d’un élément contenant de l’amiante soit nécessaire. Il s’agit là d’une
initial pour assurer la fonction requise). opération intermédiaire ne constituant pas un traitement du MCA qui relève alors
Maintenance d’urgence : maintenance corrective exécutée sans délai après une de la SS4. (cf. instruction DGT n° 2011/07 du 14 septembre 2011 relative aux
détection d’une panne afin d’éviter des conséquences inacceptables. opérations effectuées sur le matériel roulant ferroviaire).
Si l’on se réfère à la classification posée par la norme précitée, la notion de Les opérations de maintenance de niveaux 4 et 5 constituent des opérations
maintenance préventive est une composante de la maintenance avec notion lourdes, programmées, techniquement structurées et organisées concernant
de prévisibilité de par le fait qu’elle comporte des phases de préparation, de notamment des matériaux et pièces contenant de l’amiante qui relèvent de la
programmation des travaux par tranches. sous-section 3 (cf. instruction DGT du 14 septembre 2011 précitée).
La norme AFNOR NF EN 13306 d’octobre 2010 classe les tâches de
maintenance en fonction de leur complexité par ordre croissant selon 5 niveaux Direction générale du travail (DGT) –
de maintenance à l’intérieur du cycle de maintenance et du cycle de vie de Bureau des risques chimiques, physiques et biologiques (CT2)
l’équipement du bien concerné : 4 décembre 2013.
Figure 9. Principes de l’analyse de risque amiante : Figure 10. Principes de l’analyse de risque amiante :
avant le 1er juillet 2012 (© Syrta). après le 1er juillet 2012 (© Syrta).
L’étape clé est l’évaluation initiale de l’empoussièrement du La réglementation « amiante » est désormais assise sur
processus (en sous-section 3 – Retrait et encapsulage). une logique de « cercle vertueux » voulue par le législateur,
Le chantier test est le 1er chantier au cours duquel est mesuré le fondée sur la notion de « processus » (Fig. 11).
niveau d’empoussièrement.
Le niveau d’empoussièrement mesuré sur le chantier test doit Définition
être validé : Un processus = 1 application + 1 méthodologie de traitement + 1
−− par trois contrôles par processus identique, par période de moyen de protection collective pour réduire l’empoussièrement
12 mois glissants (art. R. 4412-126 du Code du travail et QR ou la durée d’exposition
de la DGT 07/03/13).
−− sur la base de trois niveaux d’empoussièrement (et de niveau
de risque attendu) :
-- Niveau I : 5 f/L < E < VLEP (seuil bas défini dans l’arrêté du
8/04/2013) ;
-- Niveau II : VLEP < E < 60 x VLEP ;
-- Niveau III : 60 x VLEP < E < 250 x VLEP
Figure 11. Intégration du risque amiante dans le DUER (document unique d’évaluation des risques) (© Syrta).
3.1.2 - Familles et typologie des processus 2. Constituer une base de données commune des retours
Pourquoi des familles de processus ? d’expérience notamment des mesures d’empoussièrement
Suivant la définition d’un processus rappelée plus haut, des enregistrées sur les chantiers tests et en validation des
milliers de combinaisons sont possibles. processus. La structure et l’indexation seront harmonisées, de
La DGT, par référence à la base SCOLA (QR n° 6 DGT 07/03/13), sorte que la compilation et l’exploitation soient possibles pour
et le normalisateur, par l’annexe D de la norme NF X46-010, toutes les entreprises qui y verseront des résultats.
admettent la notion de famille de processus. Cette liste des processus ne sera pas exhaustive : elle pourra
À partir des documents précités et de documents issus de être complétée par toutes les entreprises par l’ajout de
l’INRS, le Syrta a établi une liste synthétique de familles de processus très spécifiques à leurs équipements, organisations
processus. et méthodologies.
Un « guide d’utilisation » est joint à cette liste (ces documents Familles de processus : logique de constitution
sont accessibles sur demande au Syrta). de la typologie
Familles de processus : objectifs Les applications sont regroupées par famille en fonction d’une
Elles ont avant tout deux objectifs : ou de quelques (maximum quatre) méthodologies optimisées
1. Créer une liste de processus de retrait : selon la logique de prévention des risques, et hiérarchisées.
−− communs à tous les acteurs du désamiantage ; Les familles d’applications sont regroupées par catégorie liée
−− identifiés de manière univoque ; au type de MCA concerné.
−− permettant de traiter la majorité des situations rencontrées ; Chaque famille dispose d’un code numérique unique.
−− privilégiant la logique de prévention des risques, donc la Pour chaque famille est donnée la hiérarchisation de la méthodologie
recherche de l’émissivité minimale dans chaque situation de traitement/protection collective avec un numéro d’ordre (Tab. 2).
rencontrée.
23
Tableau 2 : Tableau de typologie des processus (extrait de la typologie complète établie par le Syrta) (suite)
24
TYPOLOGIE DES PROCESSUS Facteurs de choix des processus
APPLICATIONS Méthodologie Protection collec-
tive spécifique (cas
Code
Méthode de particuliers seule-
Code Code mé- famille Exemples de MCA à Code
Dénomination Code Méthode de retrait conditionne- Méthode de ment, sinon : arrêté Précautions techniques
caté- Catégorie thodolo- de pro- traiter déchets
application application primaire ment nettoyage fin EPC - préciser la ca-
gorie gie cessus
spécifique tégorie dans laquelle
se place le processus)
Sciage ou découpe avec ar-
Articles en
rosage simultané. (*) Articles devant être frac- Dalles, conduits scellés
amiante-ciment Ramassage et
Articles en Outillage possible : tionnés pour des raisons ou enterrés ou noyés, 17 09 03*
02 collaborant 02-03 conditionne- Lavage M3 2-03-3
amiante-ciment Scie à main techniques, de conditionne- coffrage perdu avec 17 06 05*
ou devant être ment
Scie sabre pneumatique ou ment ou d’accessibilité son support
fractionnées (*)
électrique
Cassage, burinage avec ar-
Articles en
rosage simultané. (*) Articles devant être frac-
amiante-ciment Ramassage et
Articles en Outillage possible : tionnés pour des raisons Fond de coffrage de 17 09 03*
02 collaborant 02-03 conditionne- Lavage M4 02-03-4
amiante-ciment Burin à main techniques, de conditionne- plancher ou de dalle 17 06 05*
ou devant être ment
Burineur électronique ou ment ou d’accessibilité
fractionnées (*)
pneumatique
Humidification à cœur, grat- Humidification à cœur avec
Produits mi- tage, raclage plusieurs passes et temps
Ramassage et Protections incendie
néraux (hors Outillage possible : Nettoyage du de pause entre les passes
03 Enduits plâtreux 03-01 conditionne- M1 03-01-1 en plâtre, progipsol - 17 06 01*
chape, ragréage) Spatule, raclette métallique support (la veille, le matin et avant
ment sur béton
et mortiers Burineur électrique ou ma- le retrait). Brossage, lavage
nuel avec spatule haute pression
Humidification à cœur, grat-
tage, raclage. Hydrogom-
Humidification à cœur avec
mage si nécessaire selon
Produits mi- plusieurs passes et temps
support. Ramassage et Protections incendie en
néraux (hors Nettoyage du de pause entre les passes
03 Enduits plâtreux 03-01 Outillage possible : conditionne- M2 03-01-2 plâtre, progipsol - sur 17 06 01*
chape, ragréage) support (la veille, le matin et avant
Spatule, raclette métallique ment surface non lisse
et mortiers le retrait). Brossage, lavage
Burineur électrique ou ma-
haute pression
nuel avec spatule
+ hydrogommeuse
Protections incendie
en plâtre, progipsol, à
proximité d’un câble
Produits mi- Rabotage, brossage, avec Taux d’amiante contenu
sous tension pour le-
néraux (hors aspiration à la source ou Mise en GRV Nettoyage du dans le plâtreux supérieur
03 Enduits plâtreux 03-01 M3 03-01-3 quel toutes les solu- 17 06 01*
chape, ragréage) mécanisation maîtrisée des poussières support au ciment. Brossage, lavage
tions de consignations
et mortiers complète haute pression
ont échoué - Limiter au
droit du câble : petites
superficies
Manuel : Burinage, ponçage
avec appareil électro-porta-
Enduits de rebou-
tif, rabotage avec aspiration
Ramassage et chage, finition des sup-
Produits mi- à la source
conditionne- ports et surfaces, nids
néraux (hors Outillage possible : Nettoyage du 17 06 01*
03 Enduits ciment 03-02 ment. Mise en M1 03-02-1 de cailloux, raccords
chape, ragréage) Meuleuse avec disque dia- support 17 09 03*
GRV des pous- poutres-planchers,
et mortiers mant
sières raccords de bétonnage,
Molleteuse (type Saturnic)
trous de banches…
Burineur électrique ou pneu-
matique
Désamiantage : Pour une optimisation technico-économique des chantiers
25
l’amiante (main-
tenance)
Désamiantage : Pour une optimisation technico-économique des chantiers
Les 23 catégories ainsi traitées sont données dans le tableau 3. Une VLEP adaptée à chaque catégorie d’EPI (appelée équivalent
VLEP ou eVLEP) est déterminée par la formule suivante :
Tableau 3 : Catégories d’applications de la typologie
des processus eVLEP = FPA x VLEP
Code de la Nom de la catégorie
Par précaution, pour éviter tout dépassement de la VLEP (ou de
catégorie
l’équivalent VLEP), deux seuils sont définis :
01 Amiante en vrac −− le seuil d’alerte technique (SAT) :
02 Articles en amiante-ciment SAT = 30 % VLEP ou 30 % eVLEP ;
03 Produits minéraux (hors chape, ragréage) et mortiers −− le seuil d’arrêt (SAR) :
04 Feutres et cartons/papiers
SAR = 60 % VLEP ou 60 % eVLEP.
Deux gammes de risque « a » et « b » sont définies à partir
05 Flocages
des seuils d’alerte technique (SAT) pour les deux catégories
06 Calorifuges et frigorifuges d’appareils de protection respiratoire (APR) utilisées.
07 Revêtements plastiques
Détermination des eVLEP, SAT et SAR pour une VLEP
08 Colles de 100 fibres d’amiante par litre
09 Chapes (au sol) Les valeurs réglementaires jusqu’au 1er juillet 2015 sont données
10 Panneaux et cloisons composites ou multicouches dans le tableau 4.
Plan de retrait et/ou d’encapsulage (PRE) : contenu Un changement dans les conditions de travail, la modification
PRE, PPSPS (plan particulier de sécurité et de protection de la du marché de travaux ou des processus, l’ajout d’un processus
santé), PdP (plan directeur de production)… susceptible d’entraîner une augmentation significative du niveau
Le plan de retrait n’est pas le seul document décrivant la nature d’empoussièrement entraînent une modification du PRE par le
et les conditions de l’intervention (Fig. 15). biais d’un avenant.
Cet avenant est transmis par tout moyen permettant d’attester
Figure 15. Autres documents décrivant l’intervention la date de réception à l’inspecteur du travail, aux agents des
(© Syrta). services de prévention des organismes de la Sécurité sociale
avec un délai de prévenance avant réalisation des travaux
correspondants.
L’inspecteur du travail et l’agent des services de prévention des
organismes de Sécurité sociale sont également informés de tout
changement dans la date de démarrage des travaux.
Le plan de retrait, les avenants éventuels ainsi que les
modifications de planning sont, par ailleurs, transmis aux
organismes certificateurs à leur demande.
Le document pourra citer les PPSPS et/ou modes opératoires,
Remarques si nécessaire (sous-section 4 du Code du travail notamment les
• Aucun article du Code du travail n’impose un PRE et un articles R. 4412-144 à R. 4412-148), émis notamment par les
PPSPS distincts. sous-traitants non impliqués dans le retrait et/ou l’encapsulage
• Si le désamianteur est le seul et unique intervenant sur le ou prestataires pour les prestations suivantes :
chantier alors le PRE équivaut au PPSPS, si le PRE répond −− curage sur des matériaux susceptibles d’émettre des fibres
aux obligations du PGC (plan général de coordination). d’amiante (travaux de curage sans repérage préalable in situ
• Dans le cas d’un PdP, le PRE est une annexe du PdP. de l’amiante) ;
−− réalisation des prélèvements par le laboratoire ;
Préambule d’un PRE −− installations électriques de chantier ;
Le présent plan de retrait (« PRE ») n° ____________ définit les −− installation du réseau d’alimentation et d’évacuation des eaux
dispositions spécifiques envisagées par l’entreprise pour réaliser (plomberie) ;
les travaux précisés ci-après dans les meilleures conditions de −− installation des réseaux de distribution de l’air comprimé
sécurité vis-à-vis de son personnel et de l’environnement. respirable ;
Ce document est rédigé dans le respect du Code du travail −− dépose des vitrages nécessaire à l’extraction ;
et notamment de la sous-section 3 de la section 3 « Risques −− maintenance des ascenseurs (en zone ou hors zone de travail) ;
d’exposition à l’amiante » (articles R. 4412-94 à R. 4412-143) et −− échafaudage ;
des règles de l’entreprise définies dans sa spécification générale −− …
amiante et les procédures associées. (liste indicative).
Seuls les extraits nécessaires à la bonne compréhension du PRE
Ce PRE prend en compte les préconisations prévues par le PGC
sont rappelés ci-après.
ou le plan de prévention de l’opération.
Le PRE est transmis pour information par tout moyen permettant
d’attester la date de réception à l’inspection du travail, aux
agents des services de prévention des organismes de la
Sécurité sociale et à l’Organisme professionnel de prévention du
bâtiment et des travaux publics (OPPBTP). Les travaux de retrait
et/ou d’encapsulage ne peuvent commencer qu’à l’expiration
du délai d’un mois après la date certaine de réception par
l’inspecteur du travail (le cachet de la poste faisant foi).
Ce délai peut être réduit à huit jours en cas de travaux justifiés
par une situation d’urgence liée à un sinistre. Il est nécessaire
d’obtenir l’accord de l’inspection du travail sur cette réduction
de délai.
Il est soumis à l’avis du comité d’hygiène de sécurité et des
conditions de travail (CHSCT) de l’entreprise.
Le PRE est également transmis au médecin du travail pour avis
notamment sur les notices de poste, l’organisation de la journée
de travail et la stratégie d’échantillonnage. L’avis du CHSCT est
transmis au médecin du travail et celui du médecin du travail est
transmis au CHSCT.
3.1.6 - Conclusion Plutôt que de reproduire sans réflexion préalable les méthodes
En phase conception/préparation, l’optimisation passe par et les techniques qui ont prévalu au début de l’activité de
« l’intelligence industrielle » des processus de désamiantage. désamiantage, elles acceptent d’investir du temps et des
La réglementation donne la primeur à l’analyse de risques et à compétences, mais aussi de l’argent (pour la conception
une approche par processus, décrits et caractérisés, dont la d’outillages et de robots ou la réalisation de chantiers tests
mise en œuvre assure la maîtrise des risques d’exposition des notamment), dans la conception de processus génériques dont
travailleurs comme celle de la pollution de l’environnement. elles mesurent toutes les caractéristiques pour les optimiser
encore par leurs recherches techniques et méthodologiques.
Aussi les entreprises de désamiantage performantes
Une fois mis au point et documentés (notamment dans le
travaillent‑elles aujourd’hui et pour demain à définir et à
DUER), ces processus seront ensuite applicables dans de
évaluer par des chantiers tests des processus permettant de
multiples situations, de sorte que l’investissement consenti au
concilier les contraintes de sécurité et de conditions de travail,
départ par l’entreprise profitera à tous, d’abord et avant tout aux
les contraintes techniques et les contraintes économiques.
maîtres d’ouvrage et donneurs d’ordre.
Robotisation
La meilleure manière de limiter l’exposition des travailleurs
est de faire en sorte que des machines les aident à retirer les
matériaux, à nettoyer la zone ou à évacuer les déchets.
Bien conçues, avec les dispositifs d’aspiration à la source
des fibres émises et de sécurité adaptés, ces machines ne
remplacent pas l’homme qui les pilote mais représentent une
véritable assistance à son travail (Fig. 17, Fig. 18 et Fig. 19). Figure 19. Aspiration centralisée des déchets (© CMS).
Les gains de productivité comme de sécurité contribuent à
la maîtrise des coûts comme à la prévention des risques des
opérations.
Diminution de la dispersion de fibres dans l’air ambiant Créer de nouveaux processus et repenser l’organisation
Différents systèmes ont été conçus par les entreprises pour du chantier pour l’optimiser
capter les fibres à la source et éviter ainsi leur dispersion dans Mais avant même le matériel et les équipements, c’est la
l’atmosphère (Fig. 20). conception qui peut faire la différence.
Figure 20. Équipement de retrait d’enduits plâtreux À l’image des métiers du nucléaire ou des interventions en sites
(© CAPE-SOCAP). difficiles d’accès, le métier du désamiantage sort des sentiers
battus pour intervenir dans les meilleures conditions mais à
moindre coût (Fig. 22 à Fig. 24).
Ainsi, en isolant les zones à traiter par des systèmes de type
« boîte à gants » (Fig. 22), on parvient à limiter considérablement
la dissémination de fibres dans la zone de travail.
Figure 23. Système d’entrée dans un logement social Retirer sur place ou démonter/déconstruire et désamianter
permettant de retirer des dalles de sol sans sas bloquant la dans des installations dédiées ?
porte du logement et sans confinement intégral (© ACEE). Enfin, il est dans certains cas beaucoup plus économique,
et en tout état de cause beaucoup plus sûr, de procéder au
démontage de pièces entières – sans les briser ou les gratter
– et à leur évacuation en toute sécurité vers des installations
fixes capables d’effectuer les retrait et traitement de l’amiante
(Fig. 25).
Ainsi, dans le bâtiment, pourquoi casser une cloison plâtre
démontable sur site plutôt que de la démonter pour la traiter
ailleurs ? Pourquoi tenter de désamianter des chaudières ou
des fours volumineux en les laissant en place plutôt que de les
« emballer » et les extraire pour les désamianter en installations
fixes ?
d’actions de formation. Le Syrta n’hésite CP5699_QUEST_REP.indd 1 11/02/13 16:31 CP5706_Cahier_bleu.indd 1 29/03/13 17:14
pas non plus à travailler en réseau, lorsque Amiante : prévention Amiante : responsabilités
cela se révèle pertinent. des risques des maîtres d’ouvrage
Le magazine Exigence Amiante constitue Le Moniteur n° 5699 du 15/02/2013 Le Moniteur n° 5706 du 05/04/2013
l’un des vecteurs privilégiés auxquels le
syndicat a recours pour communiquer sur Cahier pratique Cahier pratique
tous ses thèmes de prédilection.
Les numéros 7 et 8 de cette publication
traiteront, en deux volets (juin et
décembre 2014), des conséquences LE POINT
SUR… 40
QUESTIONS
pratiques des évolutions réglementaires :
en phase conception d’abord (analyse des
risques, processus de retrait et document
unique [DUER], plan de retrait…) puis en
PÉNIBILITÉ
FACTEURS ET SOLUTIONS
CHUTeS De HaUTeUr
ÉViTer LeS erreUrS
SALARIÉ EMPLOYEUR FACTEURS RECONNUS QUESTIONS DIVERSES SOLUTIONS RAPPELS
travail…). CP5730_cahier_bleu.indd 1
Pénibilité :
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