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Parmi les nombreuses missions que le leé gislateur confie aux commissaires aux
comptes, il en est une qui reveê t une importance particulieè re en matieè re de
preé servation de l'eé galiteé des associeé s et de transparence financieè re vis-aè -vis des
tiers. Il s'agit de la mission de commissariat aux apports. L’intervention d'un
commissaire aux apports est preé vue par de nombreux articles de l’OHADA:
notamment,
Lors de la constitution des socieé teé s
Lors d'une augmentation de capital
Lors d'opeé rations de fusion, scission et apport partiel d'actif .
Dans le droit des socieé teé s, le commissaire aux apports est la personne deé signeé e par
un vote des associeé s, soit aè l'occasion de la creé ation de la socieé teé , soit aè l'occasion
d'une augmentation de capital, pour veé rifier la valeur d'un bien apporteé en nature,
ou celle d'un avantage. Cette eé valuation deé termine le nombre de parts ou d'actions,
qu'en reé muneé ration de cet apport, l'associeé se verra attribuer.
Le commissaire aux apports est un professionnel du chiffre choisi parmi les
commissaires aux comptes inscrits ou parmi les experts judicaires inscrits sur une
des listes eé tablies par les cours et tribunaux.
Reste que le commissaire aux comptes d'une entiteé dont il certifie les comptes, ne
peut pas proceé der, au beé neé fice, aè l'intention ou aè la demande de celle-ci (ou pour les
socieé teé s qui la controê lent ou qui sont controê leé es par elles) aè une mission de
commissariat aux apports et aè la fusion.
Quel que soit le cadre leé gal de son intervention, le roê le du commissaire aux apports
sera d'appreé cier :
- La valeur des apports en nature en s'assurant que celle-ci n'est pas
sureé valueé e et qu'elle correspond au moins aè la valeur au nominal des actions
ou parts aè eé mettre
- Les avantages particuliers qui peuvent eê tre stipuleé s lors de ces opeé rations.
- Sa mission est encadreé e par des normes qui deé finissent aè la fois la nature des
diligences aè mettre en œuvre, la forme du rapport aè eé mettre et les deé lais aè
respecter.
CHAPITRE 1 : CONCEPTS FONDAMENTAUX DU COMMISSARIAT AUX
APPORTS
SECTION 1 : DEFINITION
L’intervention d’un commissaire aux apports reé sulte des articles de l’Acte
Uniforme reé viseé relatif au droit des Socieé teé s Commerciales et du Groupement d’
Inteé reê t ÉÉ conomique. (AUSCGIÉ)
• de l’article 49 de l’AUSCGIÉ, relatif aè la reé alisation des apports en natures ;
• de l’article 312 de l’AUSCGIÉ pour l’eé valuation des apports en natures ;
• des articles 363 de l’AUSCGIÉ en cas d’augmentation du capital ;
• de l’article 400 de l’AUSCGIÉ, lors de la constitution de la socieé teé ;
Le commissaire aux apports n’intervient pas pour valoriser une socieé teé ou des
eé leé ments apporteé s aè une socieé teé , mais donner une appreé ciation de cette valorisation.
Il doit s’assurer
• que les reè gles d’eé valuation retenues sont pertinentes en fonction des eé leé ments aè
eé valuer ;
• que ces reè gles ont eé teé correctement appliqueé es, sans biais ou erreur mateé rielle ;
• que les valeurs retenues pour l’opeé ration sont conformes aux
conclusions des meé thodes de valorisation retenues.
Aux termes des articles 312, 363, 400 et 619 de l’AUSCGIÉ, les commissaires aux
apports sont choisis sur la liste les commissaires aux comptes ou les experts
inscrits sur des listes eé tablies par les cours et tribunaux. Le commissaire aux
apports peut eê tre est deé signeé aè l'unanimiteé par les futurs associeé s ou, aè deé faut, par
le preé sident de la juridiction compeé tente aè la demande des fondateurs de la socieé teé
ou de l'un d'entre eux.
2°) avec tout emploi salarieé . Toutefois, un commissaire aux comptes peut dispenser
un enseignement se rattachant aè l'exercice de sa profession ou occuper un emploi
reé muneé reé chez un commissaire aux comptes ou chez un expert-comptable ;
3°) avec toute activiteé commerciale, qu'elle soit exerceé e directement ou par
personne interposeé e.
Article 698 :
1°) les fondateurs, actionnaires, beé neé ficiaires d'avantages particuliers, dirigeants
sociaux de la socieé teé ou de ses filiales, ainsi que leur(s) conjoint(s) ;
2°) les parents et allieé s, jusqu'au quatrieè me degreé inclus, des personnes viseé es au
1°) du preé sent article ;
3°) les dirigeants sociaux de socieé teé s posseé dant le dixieè me du capital de la socieé teé
ou dont celle-ci posseè de le dixieè me du capital, ainsi que leur(s) conjoint(s) ;
5°) les socieé teé s de commissaires aux comptes dont l'un des associeé s, actionnaires ou
dirigeants se trouve dans l'une des situations viseé es aux alineé as preé ceé dents ;
6°) les socieé teé s de commissaires aux comptes dont soit l'un des dirigeants, soit
l'associeé ou l'actionnaire exerçant les fonctions de commissaire aux comptes, aè son
conjoint qui se trouve dans l'une des situations preé vues au 5°) du preé sent article.
Sa mission s’acheè ve normalement apreè s le deé poê t du rapport Élle peut eé galement
eê tre provoqueé e par la survenance d’une incompatibiliteé ou la radiation de liste des
commissaires aux comptes inscrits ou des experts.
La preé rogative essentielle du commissaire aux apports est la liberteé qui lui est
laisseé e dans l’organisation de sa mission et dans le choix des meé thodes d’eé valuation.
Pour cela, il doit pouvoir avoir acceè s aè toute l’information neé cessaire aè sa mission, et
ce, en vertu de la convention d’apport et de l’ordonnance du preé sident du tribunal
de commerce. L’assistance d’un expert ne modifie pas la responsabiliteé , qui reste
entieè re, du commissaire vis aè vis des associeé s.
Pour satisfaire les objectifs de sa mission, le commissaire aux apports doit mettre en
œuvre les diligences qu’il estime neé cessaires et qui lui permettront de s’assurer la
reé aliteé des apports ainsi que l’absence d’eé veé nements, intervenus entre la date de
prise d’effet de l’opeé ration et la date de deé poê t de son rapport, de nature aè remettre
en cause les eé valuations d’une part, d’appreé cier, d’autre part la valeur des apports et
leur non sureé valuation et les avantages particuliers stipuleé s.
La nature des travaux qu’il doit effectuer est orienteé e vers un examen limiteé
compleé teé par des controê les particuliers.
Une fois ses veé rifications et ses calculs acheveé s, le commissaire aux apports doit
reé diger son rapport. Suivant les articles 312, 363, 401 et 619 relatifs aè l’AUSCGIÉ.
Le rapport doit eê tre suffisamment deé tailleé et explicite pour que les actionnaires
puissent donner leur approbation en toute connaissance de cause. ÉÉ tant donneé la
responsabiliteé qui peè se sur le commissaire, il est conseilleé d’indiquer ses diligences
dans son rapport et de justifier ses appreé ciations.
Le rapport est eé tabli sur papier libre et doit eê tre signeé par le commissaire. Én cas de
pluraliteé de commissaires, si les pouvoirs respectifs n’ont pas eé teé deé termineé s, le
rapport est signeé par tous.
Le commissaire aux apports eé tablit un rapport dans lequel il deé crit chacun des
apports, indique le mode d’eé valuation adopteé et les raisons pour lesquelles il a eé teé
retenu.
La conclusion de ce rapport contient, d’une part son appreé ciation sur la valeur des
apports et, le cas eé cheé ant, sur les avantages stipuleé s ; d’autre part, l’affirmation que
la valeur des apports correspond au moins aè la valeur au nominal des actions ou
parts aè eé mettre, augmenteé e eé ventuellement de la prime d’eé mission, de fusion ou de
scission selon le cas.
L'eé valuation du capital social est importante dans la mesure ouè elle permettra de
connaîêtre la fortune de la socieé teé au moment de sa constitution. Én principe aucun
probleè me ne se pose, en droit OHADA, quant il s'agit d'apports en numeé raire
puisque par deé finition il s'agit d'apport de somme d'argent dont le montant peut
eê tre connu avec exactitude.
C'est surtout relativement aux apports en nature que la neé cessiteé d'une eé valuation
se pose car l'on sait que les biens meubles ou immeubles ; corporels ou incorporels ;
fongibles ou non fongibles, subissent les effets du temps qui a tendance aè deé preé cier
leur valeur.
L'eé valuation du capital social passe donc neé cessairement par l'eé valuation des
apports en nature et/ou des avantages particuliers.
Dans le cadre de ce cours, il s'agira pour nous de faire eé tat de la neé cessiteé de
l'eé valuation des apports en nature qui s'affiche clairement au regard du roê le que
joue l'indication du montant du capital social dans les statuts ;qui plus est, ce serait
prendre trop de risques le fait d'apporter aè la socieé teé un bien dont on ne connaîêt pas
la valeur surtout quant on sait que les droits financiers et politiques deé pendent de
la mesure de la participation des associeé s aè la formation du capital social.
L'eé valuation du capital social telle que la conçoit l'Acte Uniforme peut se faire selon
diffeé rentes modaliteé s et les vices pouvant affecter cette eé tape importante sont
sanctionneé s
Relativement aè l'eé valuation par les associeé s, il faut noter que l'Acte Uniforme preé voit
cette faculteé toutes les fois qu'on est dans le cadre d'une Sarl et lorsque l'apport en
question est d'une valeur infeé rieure aè 5.000.000 FCFA. Dans
d'autres cas, l'eé valuation des apports en nature doit eê tre faite par le commissaire
aux apports. Il en est ainsi dans les SA et les SARL lorsque l'apport consideé reé est
d'une valeur supeé rieure aè 5.000.000 FCFA.
Mais les associeé s ne sont pas lieé s par la valeur de l'apport telle qu'elle a eé teé retenue
par le commissaire aux apports, ils peuvent passer outre l'eé valuation faite par ce
dernier et proceé der eux-meê mes aè une seconde eé valuation ; ils sont dans ce cas
solidairement et indeé finiment responsables aè l'eé gard des tiers de la valeur attribueé e
aux apports.
L'importance de l'eé valuation est telle qu'une sanction aussi bien sur le plan civil que
peé nal est preé vue en cas de vice d'eé valuation des apports et lorsque ce vice a eu des
conseé quences dommageables pour les tiers.
Cette responsabiliteé concerne aussi bien les associeé s que le commissaire aux
apports.
Les vices d'eé valuation sont relatifs d'une part aux situations dans lesquelles les
associeé s proceè deraient aè une eé valuation inexacte des apports en nature et d'autre
part, il peut arriver que le commissaire aux apports accomplisse, dans le cadre de sa
mission, des actes dommageables pour les tiers et la socieé teé .
L'Acte Uniforme preé voit qu'en cas d'eé valuation inexacte des apports faite par les
associeé s, ces derniers engagent vis-aè -vis des tiers leur responsabiliteé solidaire et
indeé finie pendant 3 ans.
Il peut paraîêtre eé tonnant qu'une telle responsabiliteé soit consacreé e dans le cadre
d'une socieé teé ouè la responsabiliteé des associeé s est ou doit eê tre limiteé e aux apports.
Certains auteurs soutiennent qu'il s'agit laè d'une hypotheè se rare ouè la responsabiliteé
des associeé s d'une SARL est solidaire et indeé finie.
La seconde hypotheè se est consacreé e aè l'article 401 qui dispose que « Le
commissaire aux apports eé tablit, sous sa responsabiliteé , un rapport (...) ».
La responsabiliteé dont il s'agit est aussi bien civile que peé nale.
La responsabiliteé civile est preé vue aè l'article 725 qui concerne les commissaires aux
comptes qui peuvent aussi eê tre des commissaires aux apports dans la mesure ouè les
seconds sont choisis parmi les premiers.
Ce texte dispose que « Le commissaire aux comptes est civilement responsable, tant
aè l'eé gard de la socieé teé que des tiers, des conseé quences dommageables, des fautes et
neé gligences qu'il commet dans l'exercice de ses fonctions ».
A l'eé gard de la socieé teé , la responsabiliteé des commissaires aux apports est d'ordre
contractuel alors qu'aè l'eé gard des tiers, dans la mesure ouè il n'y a pas de contrat
entre eux, elle est deé lictuelle.
Les fautes dont il s'agit peuvent notamment consister en un manquement aè des
obligations de diligence professionnelle, de complaisance etc.
L'alineé a 2 preé cise que « Toutefois, sa responsabiliteé ne peut eê tre engageé e pour les
informations ou divulgations de faits auxquelles il proceè de en exeé cution de sa
mission ».
L'action en responsabiliteé se prescrit par 3 ans aè compter de la date du fait
dommageable ou, s'il a eé teé dissimuleé , de sa reé veé lation.
1. Acceptation de la mission
Par ailleurs, le commissaire aux apports veé rifie que les deé lais qui lui sont impartis
pour l'exeé cution de sa mission, sont compatibles avec une correcte reé alisation de
celle-ci.
Dans le cas ouè le commissaire aux apports estime eê tre en mesure d’accepter sa
mission, il adresse aux fondateurs ou dirigeants de la socieé teé beé neé ficiaire des
apports une lettre de mission dont le contenu est preé ciseé ci-apreè s.
Dans le cas contraire, il en avise, par eé crit, le preé sident du tribunal de commerce
qui l'a deé signeé , et en informe les personnes ayant signeé la requeê te.
La prise de connaissance geé neé rale a pour but de permettre au commissaire aux
apports de comprendre l'opeé ration envisageé e ainsi que le contexte eé conomique et
juridique dans lequel elle se situe. Élle lui permet eé galement d’identifier les
situations pouvant creé er un risque de conflit d’inteé reê ts.
A cet effet, le commissaire aux apports prend contact avec les dirigeants, ou leurs
repreé sentants, les responsables concerneé s et les conseils ayant participeé aè la
preé paration de l'opeé ration afin d’obtenir toutes les informations utiles. Dans ce
cadre, le commissaire aux apports obtient notamment le projet de traiteé d'apport
ou de fusion, le rapport des organes sociaux, le calendrier juridique de l’opeé ration
et les documents juridiques, comptables et financiers estimeé s utiles.
- se faire communiquer par les socieé teé s participant aè l’opeé ration les rapports
eé tablis par leurs commissaires aux comptes au titre de leur mission leé gale
ainsi que toutes autres informations et documents jugeé s utiles ;
- deé terminer la nature et la porteé e des diligences speé cifiques aè effectuer sur
les comptes servant de base aè l’opeé ration notamment lorsque les apports
sont faits en valeur nette comptable ;
- appreé cier si ces diligences peuvent eê tre mises en œuvre par lui-meê me
ou par les commissaires aux comptes des socieé teé s concerneé es, aè la demande
de ces dernieè res.
Il est souhaitable de mateé rialiser cette prise de connaissance geé neé rale par la
reé daction d’une lettre de mission adresseé e aux fondateurs ou dirigeants de la
socieé teé beé neé ficiaire des apports, dans laquelle pourront eê tre rappeleé s : la nature
et l’objectif de la mission, ainsi que toutes informations utiles sur les modaliteé s
pratiques de sa reé alisation, en particulier le calendrier de la mission et les
honoraires proposeé s.
Il appartient au commissaire aux apports de deé finir les diligences qu'il estime
neé cessaires pour reé pondre aè l'objectif de sa mission et notamment afin :
- de veé rifier le respect de la reé glementation comptable en vigueur en
matieè re de valorisation des apports;
- de controê ler la reé aliteé des apports et d'appreé cier l'incidence eé ventuelle
d'eé leé ments susceptibles d'en affecter la proprieé teé ;
-de controê ler l'exhaustiviteé des actifs et des passifs transmis aè la socieé teé
absorbante ou beé neé ficiaire des apports ;
- d’analyser les valeurs individuelles des apports.
- de veé rifier, pour les opeé rations aè effet reé troactif, que les eé veè nements
intervenus au cours de la peé riode intercalaire, ne remettent pas en cause
l’absence de sureé valuation de la valeur globale des apports ;
- de veé rifier, par une approche d’eé valuation que la valeur reé elle des apports
pris dans leur ensemble est au moins eé gale aè la valeur des apports proposeé e
dans le projet de traiteé d'apport.
- soit des conseé quences du reé gime fiscal applicable aè l'opeé ration de
fusion ou d'apport.
L’appreé ciation des valeurs proposeé es dans le projet de traiteé d’apport peut
notamment prendre en consideé ration les eé leé ments suivants :
- lorsqu'un bilan sert de base aè l'opeé ration et a eé teé controê leé par les
commissaires aux comptes de la socieé teé absorbeé e ou apporteuse, en
particulier dans le cas ouè les apports sont effectueé s aè leur valeur comptable,
le commissaire aux apports peut demander aè la socieé teé les documents relatifs aè
l’audit qui lui ont eé teé communiqueé s et effectuer, le cas eé cheé ant, notamment sur
des points ou risques speé cifiques susceptibles d’avoir un impact sur les
valorisations proposeé es, les diligences compleé mentaires qu’il estime neé cessaires ;
- dans le cas ouè les apports sont reé aliseé s aè la valeur reé elle, le commissaire
aux apports s’inteé resse aè la pertinence des meé thodes d'eé valuation retenues et
aux calculs preé senteé s puis eé ventuellement confronte ces reé sultats avec ses
propres travaux d’eé valuation. Le commissaire aux apports peut se faire assister
par un expert de son choix ;
- l'eé valuation de certains eé leé ments apporteé s, compte tenu de leur nature,
justifie une attention toute particulieè re. Il en est ainsi notamment
. des eé leé ments dissociables et reé alisables seé pareé ment, en particulier des
biens hors exploitation,
. des eé leé ments incorporels pour lesquels sont geé neé ralement prises en
compte plusieurs meé thodes d'eé valuation fondeé es sur des eé leé ments
historiques ou preé visionnels, dont le commissaire aux apports examine
la coheé rence et la sensibiliteé ,
Certaines opeé rations sont assorties de modaliteé s particulieè res qui peuvent
avoir une incidence sur la valeur globale des apports et que le commissaire aux
apports doit pouvoir analyser pour rendre son avis sur l’opeé ration qui lui est
soumise. Il en est ainsi :
- des opeé rations avec effet reé troactif ;
- des opeé rations aè effet immeé diat ou diffeé reé .
Dans le cas d'une opeé ration avec effet reé troactif, le commissaire aux apports est
ameneé aè examiner si, durant la peé riode de reé troactiviteé (8), les activiteé s
apporteé es n'ont pas geé neé reé de pertes susceptibles d'affecter la valeur des apports
aè la date de reé alisation deé finitive de l'opeé ration. Il veé rifie, le cas eé cheé ant, que les
conseé quences d'une telle situation ont eé teé correctement appreé hendeé es dans le
projet de traiteé d’apport qui lui a eé teé communiqueé , eé tant preé ciseé que son
analyse prend fin aè la date de son rapport.
L’appreé ciation de l’incidence des pertes intercalaires sur la valeur de l’apport ne
conduit pas systeé matiquement aè la constatation d’une provision au niveau du
projet de traiteé d’apport deè s lors que :
- les flux de treé sorerie futurs pris en compte dans le cadre d’une
approche globale de la valeur des apports aè la date de reé alisation de
l’opeé ration inteè grent de fait la perte de la peé riode intercalaire et que le
commissaire aux apports estime pertinentes et coheé rentes les hypotheè ses
retenues ;
- et que la valeur obtenue dans le cadre de cette approche est supeé rieure ou
eé gale aè la valeur d’apport proposeé e dans le projet de traiteé d’apport, que
cette valeur soit comptable ou reé elle.
Neé anmoins le commissaire aux apports est eé galement ameneé aè s’inteé resser aux
faits ou eé veé nements intervenus pendant la peé riode intercalaire susceptibles de
minorer la valeur de certains biens apporteé s et d'affecter ainsi de façon
significative la consistance des apports, et/ou de nature aè remettre en cause la
valeur des apports pris dans leur ensemble.
Pour ce faire il deé finit les diligences qui lui semblent approprieé es, en s’inspirant,
par exemple, de celles preé vues par la NÉP 560 relative aux eé veé nements
posteé rieurs aè la cloê ture de l’exercice.
Le cas eé cheé ant, le commissaire aux apports peut utiliser l'eé tat annexeé , lorsqu'il
est eé tabli aè une date proche de la date des assembleé es appeleé es aè statuer sur
l'opeé ration envisageé e ou, si ce n'est pas le cas, des comptes intermeé diaires
eé tablis aè la date la plus proche possible de ces assembleé es, ou de tout document
de gestion qu’il juge utile.
Une opeé ration est dite aè effet immeé diat si la date d’effet preé vue de l’opeé ration est
celle de l’assembleé e qui l’approuvera ; elle est dite aè effet diffeé reé si sa date
d’effet est posteé rieure aè la date de cette assembleé e.
La deé termination de la valeur des apports dans ces deux types d’opeé rations
prend en compte geé neé ralement des chiffres provisoires arreê teé s sur la base de
donneé es comptables reé centes, le projet de traiteé preé voyant alors un inventaire « ex
post » des actifs et passifs. Par ailleurs, il est neé cessaire qu’une garantie d’actif net
soit donneé e afin d’assurer la libeé ration du capital, si la valeur deé finitive des apports
se reé veé lait infeé rieure aè la valeur estimeé e sur la base des chiffres provisoires.
Cette approche d’eé valuation des apports prend en consideé ration les
caracteé ristiques d’activiteé , de marcheé , et de rentabiliteé propres aè ces apports.
Dans certains cas des effets lieé s aux synergies attendues ou aè une prime de
controê le pourront eê tre pris en compte dans les eé valuations proposeé es. Il
convient alors de veé rifier que cela n’est pas susceptible d’entraîêner une
sureé valuation des apports.
Il appartient au commissaire aux apports de deé terminer, notamment en
fonction de l’analyse du contexte de l’opeé ration qu’il a geé neé ralement meneé e
deè s lors qu’il a pris connaissance de l’opeé ration, l’approche d’eé valuation qui lui
apparaîêt pertinente au travers d’une analyse multicriteè re.
Il est alors ameneé aè consideé rer l’ensemble des donneé es fournies par la direction
ou les sources externes avec un œil critique. Il appreé cie le caracteè re raisonnable
des hypotheè ses retenues, la pertinence et la concordance des diffeé rentes valeurs
retenues. Il recherche, le cas eé cheé ant, s’il n’aurait pas eé teé opportun de mettre en
œuvre d’autres meé thodes et ou criteè res d’eé valuation et en appreé cie l’incidence. Il
est souhaitable qu’il explique clairement dans son dossier de travail la
deé marche qui l’a conduit aè privileé gier ou aè exclure telle ou telle meé thode par
rapport aè une autre.
A l’issue de ses analyses, le commissaire aux apports conclut sur la valeur des
apports par rapport aè la valeur reé elle des apports pris dans leur ensemble
reé sultant de l'approche directe deé crite ci-dessus. Én cas de sureé valuation, il en
tire les conseé quences neé cessaires sur l'expression de sa conclusion.
2.1. Utilisation des travaux accomplis par des experts
Le commissaire aux apports, qui utilise les travaux accomplis par un expert peut
prendre en consideé ration les termes de la NÉP 620 « Intervention d’un expert
» qui s’applique aux missions d’audit. De ce fait il porte une appreé ciation critique
sur :
Dans le cas ouè le commissaire aux apports ne sollicite pas une telle lettre, il lui
appartient d’en justifier les raisons dans son dossier.
Au terme de ses travaux, et avant la signature de son rapport, le commissaire aux
apports obtient des dirigeants de la socieé teé apporteuse ou absorbeé e, lorsque des
deé clarations importantes lui ont eé teé faites, une lettre rappelant le contenu de ces
deé clarations et soulignant notamment que les informations preé visionnelles sur
lesquelles se fondent les eé valuations releè vent de leur responsabiliteé , qu'elles
refleè tent la situation future estimeé e la plus probable et que les deé cisions prises ou
les actions envisageé es ne contredisent pas les hypotheè ses retenues.
Dans le cas ouè le commissaire aux apports ne sollicite pas une telle lettre, il lui
appartient d’en justifier les raisons dans son dossier.
Lorsque plusieurs commissaires aux apports ont eé teé deé signeé s, il est d’usage
qu’ils se concertent afin d'organiser en commun leur mission, s'informent
mutuellement de leurs travaux et confrontent leurs conclusions.
- eé tablissent une lettre de mission de preé feé rence commune, ou aè deé faut des
lettres de mission distinctes ;
2.6. Communication
Il est souhaitable que le commissaire aux apports puisse donner son avis aux
organes d’administration, de direction et de surveillance sur les termes du
projet de traiteé d’apport et qu’en conseé quence il soit deé signeé le plus toê t possible
dans le calendrier des opeé rations.
La mission du commissaire aux apports est ponctuelle et prend fin avec le deé poê t
de son rapport. Il n'appartient donc pas au commissaire aux apports d'assurer
un suivi des eé veé nements posteé rieurs survenus eé ventuellement entre la date de
deé poê t de son rapport et la date de l'assembleé e appeleé e aè se prononcer sur
l'opeé ration d'apport ou de fusion.
SECTION 3 : RAPPORTS
3.1. Généralités
Le commissaire aux apports eé tablit un rapport dans lequel il deé crit chacun des
apports, indique le mode d'eé valuation adopteé et les raisons pour lesquelles il a
eé teé retenu, et affirme que la valeur des apports correspond au moins aè la
valeur nominale des actions aè eé mettre, augmenteé e eé ventuellement de la
prime.
Le cas eé cheé ant, il deé crit les avantages
particuliers.
De ce fait, la conclusion du commissaire aux apports
contient :
- son appreé ciation au regard de la non sureé valuation des apports et, en
fonction de celle- ci, l'affirmation que l'actif net apporteé est au moins eé gal
aè la valeur nominale des actions ou parts aè eé mettre, augmenteé e
eé ventuellement de la prime d'eé mission, de fusion ou de scission, selon le
cas ;
- son appreé ciation, le cas eé cheé ant, sur les avantages particuliers stipuleé s.
L'objectif du rapport du commissaire aux apports est d'eé clairer les actionnaires
ou les associeé s sur la nature des apports, les meé thodes d'eé valuation retenues
et l'appreé ciation faite par le commissaire aux apports, afin que ceux-ci disposent
d'eé leé ments objectifs pour prendre leur deé cision lors de l'assembleé e ou de la
signature des statuts.
Si plusieurs commissaires aux apports ont eé teé deé signeé s, ils eé tablissent et signent
un rapport commun. Én cas de deé saccord entre les commissaires aux apports, il
est eé tabli un seul rapport qui indique les diffeé rents avis exprimeé s, en les
attribuant aè chacun d'eux.
3.2. Structure
La structure du rapport du commissaire aux apports peut eê tre la
suivante :
(a) un titre
Én cas d'apports effectueé s dans le cadre d'une fusion, d'une scission ou d'un
apport partiel d'actif placeé sous le reé gime des scissions, le commissaire aè la
fusion deé signeé effectuant eé galement la mission de commissaire aux apports, le
rapport est intituleé "Rapport du commissaire aè la fusion ou aè la scission sur la
valeur des apports".
Dans les autres cas, le rapport est intituleé "Rapport du commissaire aux
apports".
(b) un destinataire
Le rapport est destineé aè l'assembleé e de la socieé teé beé neé ficiaire des
apports.
(c) une introduction ;
Dans une partie introductive, peuvent eê tre
rappeleé s
Le commissaire aux apports preé cise si ces observations ont une incidence sur la
valeur des apports pris dans leur ensemble.
Dans le cas ouè le commissaire aux apports a eé teé conduit aè mettre en œuvre des
approches d’eé valuation pour appreé cier la valeur globale des apports, il est
d’usage qu’il indique les criteè res ou meé thodes qu'il a retenus et, le cas eé cheé ant,
ceux qu’il a eé teé ameneé aè exclure ; il prend en consideé ration l'eé valuation, qui en
reé sulte pour deé terminer si les observations qu'il a pu mentionner sur les
valeurs individuelles affectent ou non la valeur des apports pris dans leur
ensemble.
D'une manieè re geé neé rale, le commissaire aux apports peut deé velopper
eé galement, dans cette partie, les points qui lui paraissent neé cessaires aè une
bonne information de l'assembleé e. Il peut eê tre notamment exposeé :
- les limites au champ d’investigation propres aè la mission, et les modaliteé s
qu’il a pu mettre en œuvre pour en restreindre la porteé e ;
- les principaux parameè tres et hypotheè ses affectant l’eé valuation et les
analyses de sensibiliteé qui ont eé teé effectueé es ;
- les conditions suspensives speé cifiques aè l’opeé ration non leveé es aè la date de
son rapport.
Élle fixe l’eé tat des informations dont le commissaire aux apports a disposeé pour
eé mettre son rapport. C’est pourquoi il est d’usage qu’elle corresponde aè la
fin des travaux du commissaire aux apports et qu’elle soit proche de la date de
la lettre d'affirmation.
(i) l'adresse et l'identification du (des) signataire(s) du rapport.
Sur la base de nos travaux et aè la date du preé sent rapport, nous sommes
d’avis que la valeur des apports retenue s'eé levant aè ... n'est pas sureé valueé e et,
en conseé quence, que l'actif net apporteé est au moins eé gal :
Sur la base de nos travaux et aè la date du preé sent rapport, compte tenu des
observations preé ceé demment formuleé es, nous ne sommes pas en mesure de
conclure que la valeur des apports s'eé levant aè ... n'est pas sureé valueé e et, en
conseé quence, que l'actif net apporteé est au moins eé gal :
Sur la base de nos travaux et aè la date du preé sent rapport, nous sommes
d'avis que, compte tenu des observations preé ceé demment formuleé es, la valeur
des apports s'eé levant aè
... est sureé valueé e et, en conseé quence, que le montant de l'actif net apporteé par
la socieé teé apporteuse est infeé rieur :
- au montant du capital de la socieé teé beé neé ficiaire des apports ;
ou
- au montant de l'augmentation de capital de la socieé teé absorbante, majoreé de
la prime de fusion ;
ou
- au montant du capital des socieé teé s beé neé ficiaires de la scission (ou de
l'augmentation de capital des socieé teé s beé neé ficiaires de la scission) majoreé de
la prime d’eé mission (3) ;
ou
- au montant de l'augmentation de la socieé teé beé neé ficiaire de l'apport en
nature, majoreé de la prime d'eé mission.
(le cas eé cheé ant)
Les avantages particuliers stipuleé s n'appellent pas d'observation de
notre part. Lieu, date et signature.