Principe de la télédétection
QUELQUES APPLICATIONS
Différentes étapes de la télédétection des surfaces naturelles Echelle régionale
1. Une source d’énergie ou d’illumination (A) : Agriculture : rendements des cultures, réponses de la végétation à
En télédétection dite passive, le soleil constitue la certaines contraintes environnementales, activité photosynthétique,
principale source d’énergie. En télédétection dite Foresterie : Cartographie forestière, estimation de certaines
active, la source est fabriquée par l’homme. caractéristiques dendrométriques des peuplements forestiers,
défoliation et état sanitaire, …
2. Interactions entre le rayonnement et l’atmosphère tout Hydrologie : spatialisation de l’intensité des pluies sur un BV (échos
au long du trajet source-cible et cible-capteur (B). radar), couverture végétale, …
Occupation du sol/zones humides/Topographie : cartographie de
3. Interactions avec la cible (C) :
Ces interactions sont de trois types : la transmission, l’occupation du sol, répartition des espèces, établissement des
la réflexion et l’absorption. modèles numériques de terrain (cartes topographiques) à l’aide de la
L’émission est à considérer comme un phénomène stéréoscopie satellitaire, …
à part.
CCRS
Echelle globale
4. Enregistrement du signal par le capteur (D) : Le capteur enregistre le signal reçu.
Météorologie et climat : Suivi de l’évolution spatio-temporelle de la
5. Transmission, Réception, et Traitement (E) : Le satellite transmet les signaux vers des
couverture nuageuse, ..
stations de réception au sol ou à des satellites relais. Au niveau de ces stations, les
informations sont décodées et enregistrées sous forme d’images ou de photographies. Océanographie, ressources marines : dynamique et caractéristiques
des mers et océans, phytomasse, …
6. Traitements, analyses, interprétation et applications (F et G) : Les traitements se basent Changements globaux : structure et productivité primaire des biomes
sur des théories et techniques souvent complexes et servent à extraire les informations terrestres, échanges énergétiques …
utiles. Ces informations sont ensuite utilisées pour caractériser la cible étudiée.
1
Cartographie de types de culture Applications en milieux urbains
Photographie (gauche) et image en infrarouge thermique d’un quartier résidentiel à
En se basant sur les Tokyo. Image acquise début octobre en fin d’après – midi (M. Roth Université de
propriétés spectrales des Singapore ).
cultures et autres
composantes du milieu, il
est dans certains cas
possible de les
discriminer.
9 1:1 9 1:1
1994
8 8 oak
1995
beech
7 1996 7
Scots pine
6 1997 6
1998
LAI predicted
LAI predicted
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
-1 -1
LAI measured
LAI measured
Relations entre le LAI (m2/m2) in situ et LAI prédit par régression linéaire :
(a) modèle général (toutes espèces et toutes années confondues, RMSE = 1.08).
(b) modèle par année et par espèce (RMSE = 0.86).
2
Spatialisation de l’indice foliaire (surface foliaire totale) par télédétection Massif Forestier de Fontainebleau
SPOT Stock de Carbone sous forme de
Flux Net de Carbone Biomasse (NPP)
Flux net de carbone de l’écosystème (g C /m²) Productivité primaire nette (g C/m²)
< −600 <0
−600 − −400 0 −150
−400 − −200 150 −300
−200 − 0 300 −450
0 − 200 450 −600
200 − 400 600 −750
400 − 600
750 −900
600 − 800
900 −1050
No data
1050 −1200
No data
0 1
´ 2 4 0 1
´2 4
Kilometers Kilometers
3
Reflectance MODIS
Variables issues de MODIS et fournies en routine
Surfaces continentales
Couverture du sol
4
Estimation des flux d’énergie émis par la terre en infrarouge thermique
L’indice foliaire LAI
5
Télédétection Océaniques : Projet SeaWiFS (Sea-viewing Wide Field-of-
view Sensor (SeaWiFS) Project
Concentration en Chlorophylle (Journée du 21/11/04) – capteur SeaWiFS
6
Suivi de la couche d’Ozone et autres caractéristiques
Moyenne mensuelle de l’ozone total atmosphérique (Source Earth Probe) Rayonnement électromagnétique :
Relation fondamentale : λ = c/ ν
c: vitesse de la lumière dans le vide =3 108 ms-1
7
Sources du rayonnement électromagnétique : Le soleil
Spectre électromagnétique : La répartition des longueurs d’ondes (ou Equation de Stephan-Boltzman : exprime la quantité d’énergie émise par
fréquences définit le spectre électromagnétique un corps complètement absorbant, dit corps noir.
8
Interactions REM et cible Propriétés optiques des feuilles et de la végétation chlorophyllienne
R - Réflexion, A - Absorption
Facteurs affectant les propriétés
T - Transmission
optiques des feuilles
Reflectance ρ = Erλ/Eiλ
Absorptance α = Eaλ/Eiλ
• Visible
Fortes absorptions par les pigments
Transmittance τ = Etλ/Eiλ foliaires (Chlorophylles a et b, carotènes)
particulièrement dans le bleu et le rouge.
On a toujours : ρ+ α + τ =1 Le maximum de réflexion est atteint
dans le vert.
En télédétection, on mesure le • Proche infrarouge
Faible absorption due au contenu et a la
rayonnement réfléchi par une cible.
CCRS
CCRS structure interne des feuilles.
Réflexion diffuse • Moyenne infrarouge
Réflexion spéculaire
Absorption de plus en plus forte avec des
valeurs extrêmes atteintes dans les
bandes d’absorption de l’eau.
Signature spectrale typique d’une feuille chlorophyllienne Proprietes optiques d ’un sol nu
La courbe de réflectance d’un sol nu croît
50% CCRS du visible à l’infrarouge moyen. Les effets
Visible Proche Infrarouge les plus marquants s’observent autour des
bandes d’absorption de l’eau.
9
Acquisition de données de Télédétection
Proprietes optiques de l’eau et des surfaces d’eau libre
Télédétection passive Source : soleil ou la terre en cas de
la télédétection thermique ou
micro-ondes.
L’eau absorbe une grande partie du
0.06 rayonnement qu’elle reçoit. Cette
absorption est davantage dans les La télédétection passive visible,
0.05
proche infrarouge et infrarouge
grandes longueurs d’ondes. Le maximum
moyen n’est donc possible que le
0.04
de réflexion concerne le bleu. jour (soleil illuminant la terre) et
Reflectance
0.03
en absence de nuages.
0.02
Dans le proche infrarouge et
l’infrarouge moyen, l’eau peut être
0.01
CCRS assimilée à un corps noir absorbant Télédétection active (radar et Source : des ondes dites hyperfréquences sont émises et
0.00 tout le rayonnement qu’elle reçoit. Lidar) on intercepte les échos grâce à une antenne.
400 450 500 550 600 650 700
CCRS CCRS
10
Caractéristiques d’un capteur de télédétection
Résolution Spectrale : elle correspond aux bandes de longueurs Résolution Spatiale : correspond à la surface élémentaire
d’onde auxquelles les capteurs sont sensibles. d’échantillonnage observée instantanément par le capteur
satellitaire. Cette surface correspond au pixel (Picture element).
Cette résolution est 20 m * 20 m pour le satellite SPOT, 30 m * 30
m pour le satellite Landsat Thematic Mapper, 1000 m * 1000 m pour
NOAA AVHRR, etc.
Résolution radiométrique : elle correspond la capacité d’un système Résolution temporelle ou répétitivité :correspond à la période entre deux
d’acquisition à distinguer entre deux niveaux d’énergie voisins. Le acquisitions de la même scène. Cette résolution ne dépend pas du capteur
rayonnement réfléchi par les cibles au sol et enregistré par le capteur est mais de l’orbite et du mode de manœuvre du satellite. Notons que le
codé en format numérique binaire et l’image résultante est en niveaux de satellite SPOT offre la possibilité de viser un site sur commande
gris. Pour un codage en 8 bits, le niveaux de gris correspondant au permettant ainsi d’assurer une excellente résolution temporelle. Sans
rayonnement réfléchi varie entre 0 et 255 (soit 256 niveaux de gris = 28). manœuvre, la résolution temporelle de SPOT est de 26 jours, 16 jours pour
En 16 bits, le niveau de gris varie entre 0 et 65535. Deux niveaux de LANDSAT TM et 14.5 jours pour NOAA-AVHRR.
rayonnement voisins peuvent être confondus lorsque le codage est sur 8
bits alors qu’il n’est plus pour un codage sur 16 bits. Le satellite SPOT peut être programmé
du sol pour viser le même point à
n’importe quel moment : pointage
CCRS
Image en 8 bits : 0-255 CCRS
Image en 1 bits : 0-1
11
Données de télédétection
Caractéristiques de quelques capteurs de télédétection Les données de télédétection sont le plus souvent fournies en format d’images
numériques. L’image correspond à une matrice de pixels. La taille du pixel correspond à
Landsat-5 SPOT-2 ERS JERS-1 NOAHH-12,14 la résolution spatiale et son contenu correspond à l’intensité du rayonnement réfléchi
ou émis. Cette intensité est exprimée en niveaux de gris.
USA France Europe Japan USA
Durée d’une 99 min 101 min 100 min 96 min 102 min (NOAA-12)
révolution 101 min (NOAA-14)
Capteurs Thematic Mapper 2 HRVs (High Resolution visible) : Altimètre radar SAR (Synthetic Aperture AVHRR (Advanced Very Hight
0.45-0.52 µm TM1
0.52-0.60 µm TM2
Panchromatique
0.50-0.59 µm XS1
Diffusomètre vent
Sondeur hyperfréquences
Radar)
OPS (Optical Sensor)
Resolution Radiometer)
0.55-0.68 µm
rouge 610-680 nm
0.63-0.69 µm TM3 0.61-0.69 µm XS2 Capteur Infrarouge 0.73-1.10 µm
0.76-0.90 µm TM4 0.79-0.90 µm XS3 3.33-3.93 µm
1.55-1.75 µm TM5 0.51-0.73 µm P 10.50-11.50 µm
10.4-12.5 µm TM6 11.00-12.50 µm
2.10-2.35 µm TM7
Principaux indices
DVI : Difference Vegetation Index
DVI = ρpir − ρr
RVI : Ratio Vegetation Index, appelé aussi Simple Ratio SR
RVI = ρpir / ρr
NDVI : Normalized Difference Vegetation Index, appelé aussi Normalized
Difference ND NDVI = (ρpir − ρr ) / (ρpir + ρr)
12
Prétraitement et traitement des données de télédétection 1. Corrections des effets géométriques
1. Corrections géométriques : corriger les distorsions de l’image dues en Origines des distorsions géométriques :
particulier à la topographie et à la géométrie de visée.
Obliquité de la prise vue.
2. Corrections des effets perturbateurs atmosphériques : Le Mouvements du système de balayage et de la plate forme (tangage,
rayonnement réfléchi au niveau du capteur est la résultante du roulis).
rayonnement réfléchi par la cible et par l’atmosphère. Le but des Relief du terrain, courbure et rotation de la terre.
corrections atmosphériques est d’éliminer les effets de l’atmosphère
et d’accéder à une mesure réelle de la réflectance des cibles Les corrections géométriques permettent :
investiguées. Corriger les distorsions de l’image.
3. Corrections des effets directionnels : Le rayonnement réfléchi au In fine : lui attribuer des coordonnées géographiques.
niveau du capteur dépend des conditions d’acquisition en particulier la
position solaire et l’angle de visée. L’opération qui consiste à corriger les distorsions de l’image est appelée
Rectification.
L’opération qui consiste à affecter l’image à un référentiel géographique est
appelée Géoréferencement.
Principe de corrections géométriques : corrections par points d’amers ou de Toute correction géométrique nécessite le re échantillonnage de l ’image :
contrôle
13
2. Corrections des effets atmosphériques Quand et comment faut-il corriger les effets perturbateurs atmosphériques ?
Quand ?
R réfléchi cible Mesurer les grandeurs physiques réelles des surfaces (réflectance
au sol, température, etc.).
R atmosphérique diffus
Comment ?
14
3. Corrections des effets directionnels Effet de l’angle de vue : variations angulaires de la réflectance d’un couvert végétal
Les effets directionnels sont plus ou moins faciles à corriger selon les Simulation à l’aide de 5Scale – forêt d’un LAI de 3.5 -Soleil à 40° par
types de surfaces observées. rapport au zénith
Pour un sol nu, ces effets sont généralement faciles à corriger.
Pour un couvert végétal, ces effets sont plus complexes.
Effet de l’angle solaire : distribution des taches d’ombre et de lumière sous l’effet
de la position solaire (données mesurées sur un couvert de hêtre – Soudani et al.,
2000 -n.p.) Quelques principes et méthodes de traitement et extraction des
ROUGE- W/m2/sr
informations des images de télédétection multispectrale
VERT- W/m2/sr
510-600 nm 610-720 nm 3.4
4.6
4.4 3.2
760-950 nm 46
0.88
0.87
3. Filtrage des images : détection des contours
44
42 0.86
40
38
0.85 4. Techniques empiriques : Etablissement des relations empiriques entre les
informations radiometriques et certaines variables biochimiques
11119875 0.84
36
34 0.83
32
30 0.82 (chlorophylle, teneur en eau), biophysiques (l’indice foliaire, l’ouverture du
28
26
0.81
0.8
couvert), etc.
24
11119870
22
20
0.79
0.78
5. Techniques d’inversion : Inversion des modèles de transfert radiatifs,
18
16 0.77 géométriques ou mixtes.
14 0.76
12
15
1. Rehaussement des images : amélioration de la qualité visuelle de
l’image afin de faciliter son interprétation.
Transformations de l ’histogramme :
Transformation linéaire : relation linéaire entre les valeurs pixels d’origine et
après rehaussement de l’image
Autres transformations personnalisées sont possibles.
Image d’origine : valeurs entre 0-255 Image améliorée : étalement entre 87-188
Classification de l’image
Le principe de cette méthode consiste à fixer :
1. Le nombre de groupes spectraux
2. Le seuil de convergence
•Classification non supervisée 3. Le nombre maximum d’itérations
Les différentes classes spectrales sont déterminées en se basant seulement
sur les propriétés statistiques des données numériques de l ’image en utilisant Méthode facile à utiliser et aboutit très souvent à des résultats
des algorithmes de classification. On affecte ensuite des classes acceptables.
thématiques aux groupes spectraux déterminés.
16
•Classification supervisée
Algorithmes de classification supervisée :
Confusion
entres signatures
Oui
n
No
Méthode probabiliste :
Avantage : produit le plus
souvent la meilleure
classification
Inconvénient : Hypothèses de
normalité intra-classe
-0 -1 0
-1 5 -1
0 -1 0
Un pixel se
distinguant de ses
voisons est mis en
évidence.
17
4. Techniques empiriques : Etablissement des relations empiriques entre les 5. Techniques d’inversion : Inversion des modèles de transfert radiatifs,
informations radiometriques et certaines variables biochimiques géométriques ou mixtes.
(chlorophylle, teneur en eau), biophysiques (l’indice foliaire, l’ouverture du
couvert), etc.
young stands
NDVI older stands Paramètres d’entrées du modèle :
0.76
Indice foliaire LAI
0.74 La fonction densité foliaire (LAD)
Distribution des angles d’inclinaison foliaire
0.72
Propriétés optiques des feuilles et du sol
0.7
Géométrie solaire et de visée
0.68
2 4 6 8 10 12
LAI (m 2 .m -2 )
Le modèle est conçu pour prédire les propriétés optiques du couvert
végétal en fonction des entrées. Le processus inverse qui consiste à utiliser
Relation LAI et NDVI à partir 22
sites expérimentaux (Site
les propriétés optiques mesurées pour prédire des variables telles que
CarboEuroflux de Hesse – l’indice foliaire ou la chlorophylle foliaire est appelé Inversion.
Sarrebourg – Soudani et al., 2002)
Carte d’indice foliaire (taille pixel = 60 m * 60 m) Entrées pour l’inversion du modèle : propriétés optiques du couvert
Inversion du modèle Î propriétés structurales et biochimiques du couvert
Dynamique de la NPP:
- Schéma général de l’estimation de la NPP par télédétection
- Exemple :
Climate-Driven increases in Global Terrestrial Net Primary Production from 1982 to
1999 – Ramakrishna R. Nemani et al-2003 (Science 300, 1560-1563)
18
Variabilité intra-annuelle du NDVI
Fig. 2. Spatial distribution of linear trends in estimated NPP from 1982 to 1999.
Climate-Driven increases in Global
NPP was calculated with mean FPAR and LAI derived from GIMMS and PAL data Terrestrial Net Primary Production from
sets. 1982 to 1999 – Ramakrishna R. Nemani
et al-2003 (Science 300, 1560-1563)
Climate-Driven increases in Global Terrestrial Net Primary Production from 1982 to 1999 –
Ramakrishna R. Nemani et al-2003 (Science 300, 1560-1563)
19