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Le projet en tant que réalité sociale existe depuis la nuit des temps. On peut même affirmer sans
risque de se tromper que l’apparition des projets est liée à la présence de l’homme sur la terre. En
effet, l’espèce humaine dispose de deux facultés qui le prédisposent à élaborer des projets. Il s’agit :
- d’abord de sa capacité à réfléchir avant d’agir, notamment, à se faire une représentation
mentale d’une situation souhaitée avant de l’avoir vécue ou bien d’un objet désiré sans en
disposer ;
- ensuite partout où il se trouve, il cherche en permanence à améliorer ses conditions
d’existence.
La conjonction de ces deux facultés le conduit à rêver, à espérer et à rechercher de meilleures
conditions d’existence. Pour concrétiser tout cela, il élabore des projets.
L’histoire de l’humanité est jalonnée de faits et récits mais surtout de réalisations d’ouvrages et
d’édifices ou de grandes expéditions démontrant l’existence de projets. Les pyramides d’Egypte, la
grande muraille de Chine, les Cathédrales, la Tour de Babel ou les grandes expéditions telles que les
croisades, la découverte de l’Amérique, la conquête de l’espace en constituent de parfaites
illustrations.
Si de nos jours on devait définir ces activités dans leur ensemble par un terme, on utiliserait sans
équivoque le mot « projet », car elles en représentent presque toutes les caractéristiques.
Cependant il faut reconnaître que les méthodes de conception et de gestion de projets de l’époque,
qui pour la plupart, relevaient davantage de l’art que de la science, sont sans commune mesure avec
les pratiques d’aujourd’hui. En effet, même si l’histoire nous enseigne que pour construire ces
ouvrages, certaines corporations s’organisèrent très tôt, il n’en demeure pas moins que les méthodes
mises en œuvre et les techniques et outils utilisés pour bien les concevoir et les gérer se sont depuis
considérablement multipliés et sophistiqués.
Les mutations en cours dans l’environnement des affaires et plus particulièrement celui des
entreprises et d’autres organisations expliquent cette situation. Pour réussir dans cet environnement
instable et assurer leur croissance durable, le défi qu’elles doivent relever aujourd’hui est de gagner
des parts de marché, de satisfaire des clients, de faire plus vite et mieux que des concurrents,
d’inventer des produits nouveaux, de changer leurs procédés et leurs méthodes de travail, etc. . A
cette fin, elles recourent de plus en plus à la formule projet qui s’est imposée comme un véritable
levier de la compétitivité. Les succès incontestables 1 des projets dans plusieurs domaines autant
publics que privés ont entrainé une prolifération de ce mode de fonctionnement dans les
organisations à tel enseigne qu’il est difficile d’en trouver une sans un portefeuille de projets
consistant.
Et pourtant, malgré la propagation des projets, force est de constater leur taux d’échec assez élevé.
Le manque de rigueur dans la conception des projets constitue, entre autres, un facteur déterminant
des résultats très modestes atteints.
Ainsi, les études sectorielles, les études de marché, les études techniques, financières et
économiques sont sinon surestimées pour répondre à des objectifs plus politiques qu'économiques,
du moins réalisées sans respecter toutes les étapes. De même, des méthodes d'analyse "standard"
sont souvent appliquées sans tenir compte de la spécificité du projet étudié.
Enfin, il s’y ajoute le déficit de compétences spécialisées en conception et conduite des projets
constaté auprès de leurs personnels.
Pour inverser ces tendances, l’amateurisme et l’improvisation doivent être bannis dans la
conception des projets. Au contraire, dans une perspective d’accroitre les performances des
1
Voir GIARD, Vincent et Alli., Ecosip, Dunod, 1993
Le présent cours s’inscrit dans ce cadre et vise à apporter une contribution dans la conception des
projets productifs à travers une analyse de leurs processus.
Quoique très large, le champ d'application de la gestion de projet se distingue de celui de la gestion
traditionnelle en raison des caractéristiques particulières de cet ensemble intégré d'activités que
l'on appelle projet.
«Un projet est un ensemble d'activités interdépendantes menant à la livraison d'un
produit ou d'un service clairement identifié et généralement dans un contexte de temps
et de ressources limités».
Cette définition couvre une très large part des activités humaines. le produit ou service peut aussi
bien consister en un bâtiment ou un produit de consommation qu'en un rapport d'étude ou à la mise
sur pied d'un service de santé communautaire. Parmi les principaux domaines où le concept de
projet est aujourd'hui utilisé de façon courante, on retrouve en particulier :
Le demandeur, est l'acquéreur et/ou 1'utilisateur du produit ou service demandé ; il peut être un
CLIENT, un supérieur hiérarchique, ou même une personne qui se confie à elle-même la réalisation
d'un mandat.
- La nouveauté ; l'unicité
- Une durée limitée
Un contexte d'incertitude
incertitude de l'environnement
incertitude technologique
incertitude reliée aux ressources
LA NOUVEAUTÉ ; L'UNICITÉ
Un projet implique généralement de faire quelque chose de nouveau, quelque chose qui n'a pas été
fait exactement de la même façon ou dans le même contexte auparavant. Il est évident que le degré
de nouveauté ou d'unicité, peut varier considérablement d'un projet à un autre. Par exemple, le
projet Apollo, lequel avait comme objectif d'envoyer des humains sur la lune et de les ramener en
toute sécurité sur la terre, était tout – à - fait nouveau alors qu'un entrepreneur peut avoir construit
plusieurs édifices plus ou moins similaires, mais pour des clients différents, en des endroits
différents, etc. Ces deux cas représentent également des projets mais le premier est soumis à une
incertitude beaucoup plus élevée en raison de sa plus grande nouveauté.
LA DURÉE LIMITÉE
La caractéristique de durée limitée signifie qu'un projet est par nature temporaire, qu'il est soumis à
une date de début et à une date de fin prédéterminées. La durée du projet peut être relativement
courte, soit quelques semaines, ou très longue, soit plusieurs années dans le cas des méga - projets.
Il est utile à ce point-ci de distinguer les concepts de projet et de programme. Un programme, par
exemple un programme de conquête de l'espace ou de développement urbain, est un concept
analogue à celui de projet mais il s'en distingue à certains égards :
- un programme est davantage orienté vers l'atteinte d'un objectif que vers la réalisation d'un produit
spécifique ;
- un programme est de plus longue durée, et certains ont même un caractère quasi permanent.
La satisfaction du client suppose que le projet ait été réalisé suivant ses exigences. Or ces exigences
sont généralement formulées en termes de quatre types de contraintes :
La priorité relative de ces quatre types de contraintes varie considérablement d'un projet à l'autre
selon les impératifs du moment.
Urgence de la situation
Importance des enjeux concurrentiels Echéances
De plus, certains milieux ont traditionnellement favorisé certaines contraintes plutôt que d'autres.
Ainsi, le domaine de la construction a-t-il tendance à privilégier les contraintes ÉCHÉANCES et
COÛTS, le domaine de l'informatique, les contraintes de PERFORMANCE et le domaine social
ainsi que celui de la recherche les contraintes de QUALITÉ.
Il est évident que la plupart des clients souhaitent au départ maximiser la plus - value de leur produit
ou service à l'égard de toutes les contraintes simultanément. Il est toutefois fréquent de constater en
cours de route qu'il faille adoucir l'une des contraintes pour assurer le respect des autres.
Tous les projets se caractérisent par un cycle de vie qui prend naissance dans l'émergence d'un désir
ou d'un besoin d'un demandeur et qui, si tout va bien, se termine après la livraison à ce demandeur
d'un produit/service perçu comme satisfaisant ce besoin.
Ce cycle de vie est généralement présenté comme étant constitué de quatre phases :
En plus des quatre phases identifiées précédemment, le schéma global illustre les caractéristiques
suivantes :
- le taux d'utilisation de ressources augmente progressivement pour atteindre son apogée à la phase
réalisation ; ce taux est généralement proportionnel aux coûts du projet ;
- les premières phases se terminent généralement par une décision du demandeur quant à
l'opportunité d'entreprendre la phase suivante compte tenu des résultats obtenus à ce point. Par
exemple, le demandeur peut refuser d'accepter tel quel le produit/service à la fin de la phase
réalisation si celui-ci ne correspond pas à ses exigences.
Ce cycle de vie est dit "dynamique" car pour un bon nombre de projets les 4 phases sont très
différentes l'une de l'autre. Elles se distinguent tant par la nature de leurs activités que par le
nombre et le type de ressources qu'elles requièrent. Par exemple, la phase Identification fait
généralement appel à un petit nombre de concepteurs (architectes, etc. ,) et de divers spécialistes qui
ont pour mandat de concevoir un projet pertinent et faisable. La phase Définition est surtout celle
des planificateurs et des spécialistes du contenu de détaillé qui doivent transformer le concept en un
plan détaillé de réalisation. Quant à la phase Réalisation, elle requiert souvent un grand nombre de
ressources de toute nature ; elle est en de nombreux cas confiée en totalité ou en partie à des sous-
traitants au moyen d'arrangements contractuels.
Chacune de ces quatre grandes phases peut à son tour être subdivisée en ses principales étapes.
L'une des différences les plus importantes entre une unité organisationnelle traditionnelle
(département, service, division, ... ) et un projet est certes l'origine des intervenants. On retrouve en
effet très souvent parmi les intervenants d'un projet des personnes provenant de plusieurs unités
d'une même organisation ou d'organisations différentes. Dans plusieurs projets les intervenants sont
de disciplines professionnelles ou de spécialités variées, de nationalités et de cultures diverses.
Cette caractéristique des projets entraîne deux conséquences très importantes :
- la personne responsable d'un projet a généralement beaucoup moins d'autorité sur ses
ressources que le dirigeant d'une unité traditionnelle.
UN CONTEXTE D'INCERTITUDE
En raison de toutes les caractéristiques précédentes, tout projet est par définition soumis à un
contexte d'incertitude qui le transforme en une aventure risquée ; c'est cette caractéristique qui à la
fois, nous inquiète et nous attire.
- de la taille du projet ;
- de la nouveauté du projet, de la technologie utilisée ;
- de la rigueur des contraintes de performance, de qualité, de temps et de coûts
- de la complexité et de l'imprévisibilité de l'environnement du nombre et de la diversité
- des ressources.
La gestion de projet est aujourd'hui devenue un domaine professionnel et scientifique à part entière
et distinct de la gestion traditionnelle. Ce nouveau paradigme est fondé sur deux hypothèses :
- la gestion d'un projet est différente de la gestion d'activités continues en raison des caractéristiques
particulières des projets ;
- la même approche générale peut être utilisée pour tout projet quel que soit le domaine
d'application.
"l'art de diriger et de coordonner les ressources humaines et matérielles tout au long du cycle de vie
d'un projet en utilisant des techniques de gestion modernes et appropriées pour atteindre des
objectifs prédéterminés :
C'est le degré d'atteinte de ces objectifs qui détermine le degré de succès de tout projet.
1
Traduction de la définiton publiée par le PMI dans sa publication Project Management Journal, Août 1986, page
21
INTRODUCTION
Comme les projets sont les éléments les plus identifiés au processus de développement dans un
pays, nous croyons nécessaire d’aborder une définition générale de ce qui est un projet avant de le
décortiquer dans ses différentes étapes.
« Un projet est un ensemble optimal d’actions à caractères d’investissement fondé sur une
planification sectorielle globale et cohérente grâce auquel une combinaison définie de ressources
humaines et matérielles engendre un développement économique et social d’une valeur déterminée.
Les éléments d’un projet doivent être définis avec précision quant à leur nature, leur emplacement
et leur déroulement. Les ressources nécessaires sous forme de fonds, de matières et de main-
d’œuvre, ainsi que les revenus escomptés tels que réduction de coûts, accroissement de production et
développement des institutions, sont estimés à l’avance. Les coûts, et revenus sont calculés en
termes financiers et économiques ou - s’il n’est pas possible de les quantifier - définis avec une
précision qui permette de formuler un jugement raisonné sur ce que doit être l’ensemble optimal de
ces actions ».
On peut conclure très facilement qu’un projet n’est donc pas seulement composé d’un élément
physique (construction d’une usine de contreplaqué, par exemple), mais de toute une série
d’éléments incorporels (institutionnel, financier, formation, etc.) qui sont d’importance tout aussi
grande et sans lesquels le projet ne peut vivre et être un succès. Ces éléments sont trop souvent
minimisés par les théoriciens du développement par la suite, ce sont ceux chargés de mettre en
œuvre les projets conçus par d’autres qui rencontrent des difficultés insurmontables parce que tous
ces éléments n’ont pas été suffisamment pris en compte. Certains projets de développement rural
intégré, à cause de leur complexité en sont de criants exemples.
Il est possible de voir un projet aussi sous une forme plus dynamique et plus près du gestionnaire.
Un projet dans cette optique :
- Un plan sans projets bien définis et articulés n’est qu’une construction de l’esprit. A
l’autre extrême, une collection juxtaposée de projets n’est pas un plan.
2 - Contribue à l’intégration des marchés en faisant le lien entre les diverses activités
productives.
1
Finances et Développement N° 3, Septembre 1972.
- Le projet exige donc une capacité adéquate de gestion adaptée aux réalités du
milieu ainsi qu’une technologie appropriée.
On pourrait ainsi continuer et illustrer par des exemples de succès et d’insuccès de projets en
Afrique et dans d’autres pays, mais déjà on peut se faire une idée de la complexité du cycle d’un
projet, complexité qui engendre une multitude de blocages possibles et qui exige toute une série de
méthodes d’appréciation de projet, chacune basée sur la science concernée par l’angle sous lequel
on regarde le projet.
Même si un manuel d’appréciation économique de projet n’examine qu’une seule facette d’un projet
on se doit de la mettre à l’intérieur d’une perspective globale d’appréciation afin de mettre en
évidence son importance relative.
Il convient aussi de réfléchir sur les ressources mises à la disposition de ceux qui doivent faire
l’appréciation de projets. L’analyse du cycle de projet, telle que nous la présentons, exige un
montant appréciable de ressources. Si l’écart est trop grand, il est nécessaire, soit d’augmenter les
ressources, surtout pour les projets les plus critiques, soit de porter l’effort d’analyse sur les aspects
les plus importants et de permettre plus à l’aspect «chance de réussir ». Si par contre, le problème
est une mauvaise coordination de ressources, il est possible alors de porter plutôt son attention de ce
côté.
L’analyse du projet permet d’appréhender la complexité d’un projet, mais surtout d’identifier les
différents organismes responsables, les tâches qui leur seront normalement assignées et d’indiquer à
chaque fois à l’analyse de projet les éléments sur lesquels il devrait normalement faire un jugement.
I L’Identification
II La préparation
III L’Appréciation (évaluation ex-ante)
IV La sélection
V La réalisation
VI La fermeture ou suite au projet
VII L’évaluation ex-post
I IDENTIFICATION
La première étape consiste à tenter de trouver des projets qui doivent contribuer à l’effort de
développement du pays mais qui seront aussi autant que possible rentables financièrement et
économiquement. Il faut dans cette étape ne pas identifier des projets que l’on devra abandonner
plus tard, ni manquer d’identifier des projets qui auraient été des plus utiles à l’économie. Pour
obtenir une certaine efficacité, il convient de s’assurer autant que possible qu’un processus
La méthode la plus facile est de trouver des projets reliés à un projet existant et de miser ainsi sur un
secteur qui est déjà en marche et qui a déjà été étudié en détail. Cette méthode n’est pas toujours
possible dans les pays en voie de développement où l’on tente à juste titre d’y effectuer une
transformation structurelle de l’économie. A ce moment, il s’agit de trouver des projets
complètement nouveaux.
1 - Analyse macro-économique
Avant de chercher à identifier les projets, il est nécessaire de se faire une idée sur les
éléments nationaux et mondiaux de conjoncture économique. Dans les éléments nationaux,
l’on doit faire la distinction entre le national, le régional et le sectoriel. L’analyste doit
pouvoir y intégrer une analyse des politiques fiscales, monétaires, ou autres qui lui permette
de faire une meilleure analyse prévisionnelle. En pratique, ces études sont effectuées par des
personnes qui ne font pas l’analyse des projets : par contre ces derniers devront s’y référer.
2 - Analyse micro-économique
Souvent, à cause du manque d’information 2, cette analyse n’est pas toujours faite à un degré
de détail suffisant. Il faut avouer aussi que les théories micro-économiques d’organisation
industrielle ne se retrouvent pas encore dans la littérature et la pratique concernant
l’appréciation des projets.
Il s’agit donc non seulement de faire l’analyse des besoins et de la demande effective afin de
voir si la situation est une demande excédentaire ou de capacité excédentaire mais d’analyser
autant que possible toute la structure, le comportement et la performance de l’industrie dans
laquelle va s’insérer le projet. L’analyste doit se faire une idée préalable de la réaction du
secteur à l’implantation du projet et utiliser ces informations dans la phase de conception du
projet.
Ceci permet déjà d’avoir une idée de ceux qui favoriseront le projet dans la société et de
savoir si le projet rencontrent certains objectifs sociaux réels que s’est fixée l’administration.
1
Il est évident qu’en pratique, l’importance à accorder à chaque élément dans chaque étape dépend du type de projet
envisagé.
2
L’analyste doit alors utiliser les interviews avec les intervenants, ou des méthodes indirectes.
Un projet arrive rarement à voir le jour s’il n’y a pas d’appuis à l’intérieur du système
économique. La phase d’identification doit permettre de se faire une idée d’où viendra cet
appui et si celui-ci peut-être considéré comme suffisant. Il faudra donc communiquer à ce
stade, l’idée de projet afin d’obtenir les réactions préalables de diverses catégories de
personnes et de juger de l’intensité probable de leurs réactions positives ou négatives.
II PREPARATION
1 - Conception
a) Déterminer les conditions, les besoins, les contraintes locales et les variables de
changement social qui affecteront la conception du projet.
Un projet est toujours du «sur mesure» parce qu’il doit s’implanter dans un
milieu donné : l’analyse de ce milieu ne peut être laissé au hasard lors de la
conception du projet car l’analyste doit prévoir ce qui se passera dans les étapes
ultérieures particulièrement l’étape de réalisation, sinon l’exercice risque de n’être
que théorique. Par exemple, si le milieu est caractérisé par des employés qui ont tous
au moins 2 emplois dans la journée et sont par conséquent absent de leur travail en
moyenne 50 % du temps, il faut en tenir compte au niveau de la conception, même si
officiellement ce sont des employés à plein temps, sinon le projet ne pourra pas être
géré correctement.
Si par exemple on fait un projet de pêche en haute mer et que les pêcheurs ne
laissent habituellement jamais leur famille pendant la nuit, il faut concevoir un projet
qui doit permettre au pêcheur de revenir ou qui assure un changement de
comportement social chez le pêcheur.
Les pays en voie de développement sont souvent vus comme les pays de
multitudes de contraintes qu’il faut lever si l’on veut assurer le succès d’un projet, il
est nécessaire d’identifier des pré-conditions et par la suite d’établir un plan pour que
ces pré-conditions soient assurées. Il ne faut pas par contre multiplier les pré-
conditions sinon le projet ne verra jamais le jour : il faut au contraire qu’il y en ait le
minimum possible.
d) Analyse de faisabilité
Plusieurs seront faites, afin d’établir s’il est possible de monter le projet :
- Analyse Technique
- Analyse Commerciale
- Analyse Financière
- Analyse Economique
- Analyse Sociale
- Analyse Organisationnelle et Administrative
On fournit le détail sur les coûts, le marché, les recettes et le plan de
financement. On identifie les activités, fonctions et tâches pour ensuite les regrouper
en composantes et éléments du projet, ce qui permet de budgétiser et d’envisager un
système organisationnel et administratif. On peut même préparer un plan initial
d’opération et de spécifications assez précises pour l’équipement, l’infrastructure, le
personnel, etc.
C’est aussi dans l’étude de faisabilité que l’on prépare un plan d’acquisition et
d’adaptation de la technologie, d’acquisition et de formation du personnel. Ceci
permet de se faire une idée sur le temps nécessaire pour effectuer l’implantation du
projet.
Il est très important de se rappeler que l’analyse de faisabilité n’est pas une
analyse d’appréciations : les deux sont confondues très souvent en pratique.
Dans la phase que nous venons de décrire, c’est seulement de montage dont il est
question et malgré que celui qui fait le montage le fait au meilleur de ses
connaissances, il ne pose pas un jugement global d’appréciation.
Il s’agit aussi de s’assurer qu’il y a entente entre les divers participants sur les
objectifs du projet. Ici encore, il arrive que les objectifs réels des participants ne
soient connus que trop tard dans le cycle de vie du projet.
Cette troisième étape est la plus critique au niveau de la planification : elle dépend évidemment de
la qualité du travail effectué dans les deux premières étapes mais c’est ici que l’analyste (et plus tard
le décideur) devra poser un jugement nécessairement qualitatif sur les objectifs visés par le projet et
la viabilité même du projet. On reprendra alors les mêmes éléments que dans la phase de
préparation et il s’agira alors en fonction de divers critères que l’on établira de poser un jugement
sur chaque élément, de faire une analyse de risque pour ce qui est de cet élément, et de poser un
jugement global sur le projet 1. Les éléments suivants sont des exemples de jugements qui doivent
être faits :
2 - Le projet est-il suffisamment rentable pour que les investisseurs y mettent leur argent ?
8 - Dans le cas de projets privés, l’entreprise se trouve-t-elle dans une situation viable
financièrement ?
9 - Y a-t-il vraiment entente sur les objectifs du projet et ceux de tous les intervenants,
particulièrement ceux de l’organisme d’exécution ?
10 - De façon plus générale, ceux qui seront affectés par le projet se comporteront-ils vraiment
comme prévu ?
IV SELECTION
Au niveau de la sélection, ce sont les décideurs qui doivent jouer le rôle principal. Même s’il est
vrai qu’en pratique c’est souvent la sélection qui est la première étape et la préparation la deuxième,
nous ferons l’hypothèse que cette réalité ne joue pas pour tous les projets, sinon les autres phases ne
servent qu’à justifier ou tenter de vérifier que le projet est valable.
Le décideur choisit le projet ou une variante du projet, le refuse, demande des études
1
Si le jugement est négatif, on propose d’abandonner le projet ou on en modifie la conception.
2
C’est ici que se fait l’appréciation économique : la méthode d’analyse choisie peut affecter les résultats car il existe
plus d’une méthode d’analyse économique de projets, mais normalement on tente de savoir si les avantages
économiques dégagés sont supérieurs aux ressources rares qui seront utilisées.
2) La négociation
Une fois le projet sélectionné par le décideur, il arrive souvent qu’une négociation soit
nécessaire avec un décideur de niveau plus élevé au niveau gouvernemental ou la bailleur de
fonds qui est choisi. La personne qui a sélectionné le projet doit alors choisir, préparer
l’équipe de négociation (s’il ne le fait pas lui-même), préparer la position de négociation et
clarifier les positions qui seront acceptables.
3 - L’approbation
V LA REALISATION
La réalisation d’un projet se fait sous quatre formes : la mise en œuvre, la réalisation de la
phase investissement, la réalisation de la phase production, le contrôle et ré-équilibre du
projet.
Il est préférable d’associer dans les étapes de préparation et d’appréciation ceux qui auront à
faire la réalisation, mais ceci est fait très rarement en pratique parce qu’on ne sait souvent
pas qui fera la réalisation : c’est pourquoi d’ailleurs le gestionnaire du projet doit souvent
tenter de gérer un projet qui est mal conçu parce que l’aspect gestion n’a pas été
suffisamment pris en compte.
1 - La mise en œuvre
Avant de commencer le projet, on doit refaire le concept du projet pour qu’il se conforme au
résultat de la négociation de l’étape IV.
La phase « mise en œuvre » du projet consiste à faire la mobilisation des ressources qui seront
utilisées, les amener à un niveau adéquat de qualité et créer les pré-conditions qui ont déjà été
identifiées pour que ces mêmes ressources soient utilisées efficacement. En fait, c’est la période
pendant laquelle on formalise l’engagement des intervenants en même temps que l’on obtient les
ressources nécessaires.
C’est alors que le plan d’opération se transforme en activités et où on met en place tout le
système administratif interne 1 ainsi que les liens avec les fournisseurs de produits et de
1
On néglige souvent cet aspect pour plutôt le créer à mesure que le temps avance et que les problèmes surgissent : ceci
comprend tout le système de communication, le système interne d’autorité, les processus de contrôle, le système de
collecte de données, etc.
La plupart des projets comporte une phase d’investissement avant qu’ils puissent produire ce
pour quoi ils ont été conçus. Il n’est pas certain que le même personnel et le même système
administratif soient valables pour la phase de production tout dépend de chaque cas
particulier. Si les coûts ont été mal appréciés ou si la mise en œuvre prend trop de temps par
rapport à ce qui a été prévu, il y a danger de mettre en péril toute la viabilité financière du
projet.
On met en place les liens avec les acheteurs et le système de production : ce dernier exige
habituellement une montée en cadence graduelle.
Dans cette phase une attention particulière doit être accordée au système administratif
interne afin de le corriger au plus tôt s’il s’avère inadéquat pour aider à une gestion efficace
des ressources. On doit aussi continuer à maintenir les liens avec ceux qui ont comme
objectif de voir le projet réussir afin que les conditions favorables de réalisation soient
maintenues.
A intervalles réguliers, le projet doit être contrôlé à l’aide du système qui a été mis en place :
le contrôle peut s’exercer par le chef de projet seulement ou par l’instance à laquelle se
rapporte le chef de projet : cela dépend ici encore des particularités du projet. Ceci exige un
système d’information adéquat et un système pré-établi pour régler les problèmes. Si ceux-
ci s’avèrent inopérants, on doit les modifier au plus tôt, sinon le projet risque de déraper.
Notons qu’un système d’inspection fait partie du système de contrôle, mais ce n’est pas suffisant
pour exercer un contrôle de gestion dans un projet.
Si le projet s’écarte des objectifs prévus, il ne faut pas automatiquement le ramener à son objectif
initial mais examiner la situation afin de prendre une décision à savoir si le dérapage est un
dérapage contrôlé et valable ou incontrôlé. On doit déterminer dès le début quelle sera la personne
qui aura la responsabilité finale de prendre la décision du ré-équilibrage, afin que les actions à
prendre soient décidées le plus rapidement possible.
On peut fermer un projet pour deux raisons : la première, c’est que de par sa nature même le projet
est terminé ; la deuxième, c’est que le projet n’est pas un succès et que l’avis du décideur est qu’il
sera impossible d’obtenir une réussite.
Dans le premier cas, l’on doit examiner s’il devrait y avoir un élément de suite au projet afin de
mieux assurer la réalisation de l’objectif final pour lequel le projet avait été créé. Dans le deuxième
cas, si on vient à la conclusion que le projet sera un insuccès, on doit le fermer aussitôt et utiliser les
1
Cette étape n’existe pas dans le cycle de chaque projet
L’important est de faire une analyse des forces et faiblesses internes au projet, en tenant compte des
situations qui étaient hors de contrôle du gestionnaire du projet afin de pouvoir tirer les leçons utiles
pour d’autres projets du même type ou pour faire des propositions d’investissement liées à ce projet
initial.
Notons que si le projet n’a pas été un succès, on n'utilise pas l’évaluation ex-post seulement pour
trouver ceux qui en sont responsables mais pour se garantir contre le même genre de problèmes.
L’évaluation porte sur les mêmes aspects que ceux envisagés dans les étapes de préparation et
d’appréciation.
CONCLUSION
Nous avons passé en revue les différentes étapes du cycle de vie d’un projet. On peut imaginer que
les analyses et les méthodes de gestion nécessaires puissent exiger une quantité et une qualité de
ressources qu’il peut être difficile de trouver dans un pays en voie de développement, surtout si on
tente de le faire pour tous les projets à la fois. On peut y suppléer en partie par des ressources
extérieures, mais la gestion de celles-ci doit être très bien conçue pour permettre à ces ressources
d’atteindre le niveau d’efficacité auquel on se doit d’attendre, sinon le potentiel n’est pas réalisé et
on peut en faire créer des effets pervers.
Ainsi, il ne sert à rien de tenter de mettre sur pied des façons de procéder qui tentent d’être
rationnelles si ceux qui oeuvrent à l’intérieur n’y donnent pas leur adhésion ou ne le peuvent pas à
cause du manque de ressources car les procédés se détruiront d’eux-mêmes.
C’est à l’examen de ces étapes que l’on voit le rôle relatif que joue l’analyse économique de projets
quelle que soit la méthode utilisée : l’objectif de renforcement de l’analyse économique est valable
en soi, mais il faut aussi se pencher sur les autres aspects car la chaîne que représente les diverses
étapes du cycle de projet et les éléments qui existent à l’intérieur de chaque étape est aussi forte que
son maillon le plus faible.
Pour chacune de ces études, on donnera à titre indicatif dans ce chapitre les principales
questions qui devront être traitées.
1. ETUDE DE MARCHE
Durant toute l’étude l’investisseur doit avoir présent à l’esprit un certain nombre de
caractéristiques inhérentes aux pays en voie de développement à savoir :
- l’étroitesse du marché ;
L’étude de marché qui permet à l’entrepreneur d’éclairer ses choix de production passe
par les étapes suivantes :
Par ailleurs, suivant qu’il s’agisse d’un bien de consommation finale, d’un bien
intermédiaire ou d’un bien d’équipement l’analyse sera différemment menée.
En tout état de cause, la collecte à faire se situe aux niveaux quantitatif et qualitatif :
Y + M = C + I + X + VS
Y = PRODUCTION
M = IMPORTATIONS
C = CONSOMMATION
I = INVESTISSEMENT
X = EXPORTATIONS
VS = VARIATIONS DE STOCKS
En plus des quantités physiques, la structure des prix à différents stades de la distribution
doit être saisie :
Il est nécessaire de collecter les informations chiffrées qui ne se présentent pas sous
forme de séries chronologiques telles que les points de ventes, les tarifs de douane…
L’évolution du pouvoir d’achat doit être également prise en compte.
Les informations qualitatives sont très diverses, elles aident à l’interprétation des
tendances dégagées par exploitation des données quantitatives :
- les comparaisons internationales : cette méthode est valable pour les pays
présentant les mêmes caractéristiques socio économiques
- les méthodes faisant appel à des résultats d’enquêtes sur les budgets de famille
L’estimation finale du marché est obtenue grâce aux résultats issus de ces méthodes
confrontés aux facteurs psychologiques et aux décisions des autorités politiques et
administratives.
Après avoir déterminé la demande du bien ou service considéré, il faut tenir compte des
incertitudes inéluctables qui découlent de toute estimation. Généralement elles
apparaissent à trois niveaux :
Au terme de cette étude de marché, il faut pouvoir répondre aux questions suivantes :
2. ETUDE TECHNIQUE
La production des biens ou services, définis au préalable par les études de marché, peut
généralement être obtenue selon des procédés techniques exclusifs les uns des autres :
le choix d’un procédé implique des investissements, des coûts de fonctionnement, des
besoins en main d’œuvre spécifique qu’il n’est pas possible d’utiliser dans un autre
contexte.
Dans la pratique, le choix d’une technologie ne peut être fait qu’à partir de
considérations techniques prenant en compte le contexte commercial, économique,
sociologique, politique plus vaste.
L’étude des besoins en inputs doit faire l’objet d’une analyse détaillée pour assurer le
fonctionnement normal du projet :
Ces études concernent aussi bien les matières premières et les produits semi-finis
transformés par le projet que les autres consommations intermédiaires nécessaires au
bon déroulement du processus de production.
d) enfin, les besoins en main d’œuvre doivent être examinés de la façon la plus
large possible : besoins quantitatifs, mais aussi niveaux de qualification
nécessaires ; il faut prendre également en compte les possibilités de
recrutement locale ou régional, en étudier les répercussions sur les autres
activités économiques et déterminer les besoins en main d’œuvre expatriée.
Un plan de formation par catégorie de personnels doit être défini si besoin,
en même temps que les études techniques, de façon à en intégrer les coûts
dans le coût global du projet.
2.3 Localisation
La localisation, lorsqu’elle n’est pas déterminée par la nature même du projet (exploitation
minière par exemple) doit faire l’objet d’une étude qui tient compte principalement :
- de la localisation des matières premières
Le calendrier des réalisations tient compte des résultats des différentes études techniques
et doit décrire :
- la phase d’équipement
- la phase de démarrage et de montée en production
- la période de croisière
Dans bien des cas, la production peut commencer alors même que les investissements
n’ont pas encore été mis totalement en place.
2.5 Variantes
La réalité de la préparation d’un projet n’est pas aussi linéaire que pourrait le laisser
penser la précédente présentation des études techniques. Il s’agit en réalité d’un
processus itératif où les différentes alternatives et leur incidence sont considérées. C’est
ainsi qu’en particulier l’étude des variantes s’applique :
- au processus de production
- aux types de produits
- à la taille du projet
- à la localisation
- au calendrier de réalisation
- au montage institutionnel.
Ainsi, les étapes d’évaluation exposées dans les chapitres suivants vont elles s’appliquer
aux diverses variantes identifiées au fur et à mesure que le projet va être précisé.
Sur la base de l’esquisse de projet qui ressort des études précédentes, il faut maintenant
procéder à une estimation des coûts. Cette étape dans la préparation du projet va servir
de support aux analyses financières et économiques ultérieures. L’étude doit porter
aussi bien sur les coûts d’investissement que sur les coûts d’exploitation du projet :
Le recours aux bureaux d’études spécialisés indépendants est une solution souvent
retenue pour déterminer les différents coûts du projet. Toutefois, cette démarche n’exclut
pas la prise en compte par les responsables du projet des coûts de projets similaires à
celui que l’on est en train d’étudier, tout en considérant les différences liées aux dates de
réalisation, aux conditions de production, aux modes d’organisation et aux économies
d’échelle qui peuvent apparaître lorsque la capacité de production augmente.
La prévision des coûts d’exploitation sur la durée du projet pose le problème de leur
détermination initiale et de leur évolution. Il y a lieu de se rapprocher de la réalité des prix
des facteurs auprès des fournisseurs de la place ou auprès d’unités de même nature. Les
services chargés de la préparation et de l’évaluation des projets ont tout intérêt à
constituer une base de données régulièrement actualisée où ils peuvent trouver les
informations nécessaires.
Quant à l’évolution des coûts, devant l’impossibilité quasi générale de l’estimer, la solution
la plus souvent retenue est de raisonner en prix constants et de procéder par la suite à
des tests selon différentes hypothèses de variation.
Dans tous les cas (investissement ou exploitation), il y a lieu de distinguer l’origine des
biens nationaux ou importés, la répartition des coûts en monnaie locale et en devises et
de préciser le montant des taxes correspondantes.
Les principales insuffisances que l’on rencontre souvent dans les dossiers techniques
sont :
3. ETUDE SOCIALE
3.1. Objet :
b) Organisation de la production :
Par ailleurs et d’une façon très générale, la préparation du projet doit tenir compte de
l’environnement institutionnel dans lequel il va se dérouler :
1. DONNEES GENERALES
2. PRESENTATION DU PROJET
2.1 Définition du projet, finalité, principaux paramètres
2.2 Historique du projet
2.2.1 Evolution historique du projet
2.2.2 Etudes et recherches déjà effectuées
2.3 Zone du projet
2.3.1 Cadre physique : situation géographique, infrastructures (transport et réseau de
communication, eau et électricité, administration etc…)
2.3.2 Contexte économique (cette partie visera à justifier le choix du site retenu)
2.4 Structure du projet
2.4.1 Cadre juridique et fiscal
2.4.2 Organismes intéressés au projet.
Il serait souhaitable que l’organigramme du projet ainsi qu’une description détaillée des
postes soient présentés
5. COUT DU PROJET :
(voir liste détaillée des dépenses d’investissement et d’exploitation)
5.1 Les investissements
5.1.1 Evaluation des coûts du projet :
Ces coûts seront répartis en dépenses locales, dépenses en devises et taxes à l’aide d’un
tableau de la forme ci-après
TOTAL
5.2 Exploitation
5.2.1 Evaluation des coûts d’exploitation
5.2.2 Etude du prix de revient (par unité physique ou par produit).
6. LISTE DETAILLEE DES DEPENSES D’INVESTISSEMENT ET D’EXPLOITATION
I-/ INVESTISSEMENT
1.1 Prospection
1.2 Etudes et recherches
1.3 Ingénierie
1.4 Brevets , licences, marques, procédés, modèles, dessin
1.5 Fonds de commerce et droit au bail
1.6 Frais d’acquisition et de mise en service des immobilisations
1.7 Concessions
1.8 Frais de constitution de société
1.9 Intérêts intercalaires
2. Terrains
2.1 Terrains de construction et chantiers
Les terrains seront évalués à leur coût de revient c’est à dire : prix d’achat + frais
notariaux + taxes et frais d’enregistrement + Frais de viabilisation.
3. Immobilisations corporelles
3.1 Constructions
3.1.1 Ouvrages d’infrastructure
3.1.2 Bâtiments
3.1.3 Logements du personnel
3.1.4 Autres bâtiments d’exploitation
3.1.5 Raccordements aux réseaux d’eau, d’électricité, de téléphone, d’égouts etc…
3.2 Machines et matériels d’exploitation
3.2.1 Matériel et outillage
3.2.2 Matériel d’emballage
3.2.3 Matériel d’entretien
3.2.4 Matériel de transport
3.2.5 Matériel de bureau
3.2.6 Pièces de rechange
3.2.7 Consignes
4. Assistance technique
5. Formation
6. Fonds de roulement
7. Provisions pour imprévus techniques et hausses de prix
II-/ EXPLOITATION
4. Frais de personnel
4.1 Rémunération du personnel sénégalais ;
4.2 Rémunération du personnel expatrié
4.3 Indemnités du personnel
5. Impôts et taxes
5.1 Impôts et taxes directs
5.1.1 Patentes, licences et taxes annexes
5.1.2 Taxes sur salaires
5.1.3 Taxes de développement
5.1.4 Autres impôts et taxes directs
5.2 Impôts et taxes indirects
5.2.1 Taxe sur le chiffre d’affaires
5.2.2 Taxes spécifiques
5.2.3 Autres impôts et taxes indirects
5.3 Impôts, taxe et droits d’enregistrement
5.4 Autres impôts et droits d’enregistrement
6. Dotations aux amortissements
6.1 Dotations aux amortissements des frais immobilisés
6.2 Dotations aux amortissements des immobilisations
7. Dotations aux provisions
7.1 Dotations aux provisions pour risques physiques
7.2 Dotations aux provisions pour risques financiers
1. INTRODUCTION
L'évaluation financière permet de se prononcer sur la viabilité financière du projet. Elle répond à
cinq types de préoccupations :
La réponse à toutes ces interrogations passe par la confection et l'utilisation d'outils comptables dont
les principaux procèdent des comptes d'investissement et d'exploitation.
L’analyse financière intervient dans la phase conception d’un projet à deux niveaux :
- faire intervenir l'étude financière le plus tôt possible, lors de la préparation des projets;
- éviter la difficulté de mener, dès le début, une analyse financière détaillée car elle a le défaut non
seulement d'être un travail important qu'il serait fastidieux et couteux de répéter pour chaque
variante mais aussi de s'inscrire dans un cadre comptable qui demande des éléments dont on ne
dispose pas toujours dans la phase de pré-faisabilité.
A cette fin, on procédera en premier lieu à l'étude financière sommaire, dès le début du processus
(étapes d’identification et de pré-faisabilité) alors que l'AFD sera effectuée en dernier lieu (étape
faisabilité et peut se poursuivre à l’étape évaluation proprement dite).
C’est une méthode extra comptable de calcul rapide de la rentabilité de variantes d’un projet. L’outil
qu’elle utilise à cet effet est l’Echéancier des Flux Financiers (EFF) constitué à partir des dépenses
d’investissement ainsi que des dépenses et recettes d’exploitation du projet.
Pour effectuer une AFS il faut passer par les étapes suivantes :
- 1°) l’analyse s’effectue hors conditions financières et fiscales. On suppose que le projet sera
non seulement réalisé sur fonds propres et sans recours à l’endettement, mais aussi exonéré
d’impôts. L’objet principal de l’AFS étant l’analyse de variantes, la meilleure variante choisie
hors conditions financières et fiscales sera toujours la meilleure lorsque ses conditions seront
introduites pour autant qu’elles appartiennent au même environnement.
− On ne tient pas compte de l’amortissement mais plutôt des renouvellements. Dans le tableau
de l’EFF, les dépenses et les recettes sont inscrites à la période où elles interviennent. Ainsi, un
véhicule d’une durée de vie économique de 5 ans et d’une valeur de 10 millions de um utilisée
à partir de l’année (1) sera renouvelé à l’année (6) pour le même montant. Inclure
l’amortissement reviendrait à compter 2 fois la valeur de cet investissement.
− Les flux financiers sont calculés en monnaie constante. En effet, tous les flux futurs sont
ramenés à leur valeur actuelle de l’année (0) afin de comparer des grandeurs comparables. Loin
d’ignorer l’inflation, cette simplification suppose que les prix des biens et services produits et
consommés par le projet évoluent parallèlement.
C’est l’outil principal utilisé par l’AFS pour étudier la viabilité financière d’un projet ou de
variantes de projet.
On peut donc décrire un projet d'investissement par un échéancier de flux financiers nets, se présentant
de façon synthétique sous la forme d'un tableau récapitulant, année par année, l'ensemble des dépenses
d'investissement et de renouvellement, des dépenses d’exploitation et des recettes. Le solde cumulé en
fin d'échéancier donnera la valeur nette du projet qui, bien sûr, devra être positive pour que le projet,
ou la variante, soit retenue.
L’EFF découle des informations fournies par les études techniques, commerciales,
organisationnelles et institutionnelles. Il permet de présenter les dépenses d'investissement et de
renouvellement, le fonds de roulement, les dépenses d'exploitation et les recettes attendues.
Les valeurs résiduelles ainsi que la reprise du fonds de roulement sont comptabilisées à la dernière
année d'exploitation du projet.
Les dépenses d'exploitation sont comptabilisées en ne tenant pas compte des aspects financiers et
fiscaux du projet. En d'autres termes elles n'intègrent ni les amortissements, ni les provisions, ni les
intérêts et l'impôt sur le B.I.C.
A chacune de ces périodes correspond une durée spécifique qu’il est indispensable de préciser lors
de l’analyse financière.
- les projets industriels et commerciaux, la période de calcul doit correspondre à la durée de vie
économique, physique, technologique du matériel d’exploitation principal tels que machines
outils, chaîne de montage mécanique, autobus pour une société de transport, etc. ;
- les projets miniers ( cuivre, pétrole, marbre, etc.) la durée d’exploitation est fixée par rapport
au temps nécessaire pour épuiser le stock de matières premières ;
- pour les projets sociaux (alphabétisation, planning familiale, etc. .), la durée est déterminée par
le temps nécessaire pour toucher toute la population cible.
- année 0 : année d'investissement (lorsque celui-ci dure un an). Elle correspond à l’année de
mobilisation des fonds et de réalisation des investissements.
- ou - n, . . . , - 2, - 1, 0 : années d'investissement (lorsque celui-ci dure plusieurs années).
- année 1, 2…. : première année d'exploitation,
- année 2 : deuxième année d’exploitation, etc.
L’objectif recherchée pour les deux premières méthodes est de faire coïncider l’année 1 à la première
année d’exploitation. La méthode ignore cette préoccupation en faisant coïncider l’année 1 au début
des investissements.
D'autres analystes positionnent en année 1 le début des investissements et ainsi de suite, les
investissements pouvant être réalisés les années 1, 2, 3, ...n. La première année d'exploitation sera alors
positionnée à l'année 1, 2, ..., etc. , selon la situation réelle.
Dans le premier cas, la première année de l'investissement, (année 0), est actualisée avec un coefficient
égal à 1, puis les années suivantes aux coefficients d'actualisation correspondant ce qui voudrait dire
que le montant total des investissements est versé, en une seule fois, au début de la première année
d'investissement (au cas où l'investissement est réalisé en 1 an).
Dans le second cas, la première année de l'investissement est actualisée à l'aide du coefficient
d'actualisation de la 1ère année donnée par les tables ce qui voudrait dire que la totalité des
investissements (s'ils sont réalisés en 1 an) serait réglée en une seule fois, à la fin de la 1ère année.
Qu'il s'agisse du premier ou du second cas, ces hypothèses sont irréalistes car en fait les
investissements seront échelonnés, et payés, pendant toute la durée de la réalisation. Ce qui est
important, en choisissant l'une ou l'autre convention, c'est de la suivre scrupuleusement tout au long du
raisonnement de façon à n'introduire ni distorsion ni erreur systématique dans le classement des projets
que l'on compare à l'aide de l'actualisation.
Le choix d'une convention n'aura donc pas d'incidence lorsqu'il y aura à classer plusieurs projets ou
investissements entre eux à condition d'adopter toujours la même convention pour l'ensemble de
l'étude.
Généralement l'EFF se présente sous la forme d’un tableau dont un exemple est indiqué ci-dessous
:
- Frais immobilisés
- Terrains
- Immobilisations corporelles
Etc.
B.Dotation en FDR
C.Dépenses d’exploitation
- Matières et fournitures consommées
- Transports et déplacements
- Autres services
- Frais de personnel
Etc.,
D.Recettes d’exploitation
- Chiffre d'affaires
- Valeur résiduelle x
- Reprise du fonds de roulement y
E.Flux nets annuels
(E = D -A - B - C)
F.Flux nets cumulés
C’est un tableau qui retrace année par année et pour toute la durée de vie du projet, les coûts initiaux
et le renouvellement des investissements nécessaires au fonctionnement du projet.
D’un point de vue comptable, les investissements représentent les moyens de production dont
l’utilisation s’étale sur plusieurs exercices. Ce sont des mobilisations de ressources à long ou moyen
terme dans le but d’en tirer des avantages nets dans le futur. La mise en place des moyens de
production fait intervenir un ensemble de flux tels que ceux :
RUBRIQUES 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Investissements et Renouvellements
Frais et immobilisations incorporelles y compris
les intérêts intercalaires 30
Terrain 50
Constructions (20 ans) 5 00
Machines et matériel d’exploitation ( 8ans) 9 60
Matériels et outillages etc.(5 ans) 60 60
Matériel roulant (4 ans) 50 50
Matériel et mobilier de bureau (8 ans) 15
Etc.
TOTAL 1665 50 60
- Le montant annuel des dépenses nécessaires est obtenu par addition pour chaque
année des coûts des investissements et des renouvellements. Les totaux obtenus,
ajoutés aux dotations en FDR constituent ainsi les dépenses en capital auxquelles le
projet doit faire face durant son existence.
Le fonds de roulement se définit comme la partie des capitaux circulants qui n'est pas financée par
les dettes à court terme, mais par des capitaux permanents ou inversement. C'est là une première
approche qui met l'accent sur l'équilibre des emplois et des dettes à court terme.
Une seconde approche définit le fonds de roulement comme la partie des capitaux permanents qui
n'est pas utilisée pour le financement des valeurs immobilisées.
Si le fonds de roulement est constaté sur simple exploitation des montants inscrits sur le bilan du
projet en tant qu'entité autonome, l'appréciation du besoin en fonds de roulement pose des
problèmes d'une autre nature car faisant appel à des données propres à l'exploitation du projet. Sa
mauvaise appréciation peut conduire à un gaspillage de ressources rares ou à des difficultés de
trésorerie.
Le fonds de roulement est une des formes de l’investissement ; il fait partie de l’outil de
production (« capital économique ») de la même façon que les constructions ou les équipements
engagés dans le projet. Il s’agit d’un facteur essentiel de la viabilité financière.
Ce décalage dans le temps entre les flux monétaires sortants (achats d’intrants) et les flux
monétaires entrants (vente du produit) oblige l’agent à disposer de fonds pour faire face à l’excédent
de ce qui est dû sur les cycles engagés par rapport à ce qui a été récupéré (par la vente) sur les cycles
passés. Ce besoin évolue selon le volume de production notamment dans la période de montée en
puissance.
De plus : des délais de paiement sont souvent accordés par les fournisseurs, et, de l’autre côté, des
délais de paiement sont consentis aux clients…
(stockage) (stockage)
FLUX PHYSIQUES
Temps
Financièrement, le cycle d’activité se traduit donc par une immobilisation de capitaux sous forme de
stocks (d’intrants et de produits), immobilisation qui est raccourcie par les délais de paiement aux
fournisseurs (dettes commerciales). En termes comptables, le besoin en fonds de roulement
d’exploitation (BFRE) est ainsi égal à :
L’accroissement d’activité durant les premières années (période de montée en puissance du projet),
ou à certaines phases du projet (nouvel investissement …) se traduit par des argumentations du
A la fin de la durée de vie du projet, le montant total du fonds de roulement constitue une valeur
résiduelle et doit donc, à ce titre, faire l’objet d’une « reprise » du fonds de roulement.
L'estimation du besoin en fonds de roulement du projet doit tenir compte au moins de quatre
éléments fondamentaux consécutifs à la phase d'exploitation du projet :
Des ratios significatifs peuvent être dégagés à partir de ces éléments et aider à la
détermination du montant optimum de ce besoin en fonds de roulement. On peut aussi se
référer aux usages des différents secteurs pour la détermination des ratios.
Il importe de retenir, surtout au tout début de l'activité du projet, qu'il y aura un décalage entre la
perception des recettes et le paiement des salaires soumis à la règle de la mensualité. C'est de
l'appréciation de ce décalage que doit découler l'estimation des sommes à réserver à ce poste de
charge.
b°) Stocks :
On doit analyser leur durée de rotation dans l'année. Ainsi, on obtient le nombre de mois nécessaires
pour que l'ensemble des stocks se transforme en chiffre d'affaires en procédant au calcul suivant :
Stock Global
vitesse de rotation = --------------------------------------------------- x 12
Prix de revient des ventes annuelles
Plus le résultat donné par ce ratio est élevé, plus le financement du stock est coûteux et plus le
besoin en fonds de roulement s'accroît et inversement.
c°) Créances :
On doit calculer la vitesse de rotation des créances et apprécier ainsi le délai moyen des
encaissements :
créances
délai moyen des créances = ---------------- x 12
ventes TTC
On doit calculer la vitesse de rotation pour apprécier le délai moyen de règlement des fournisseurs
qui est égal à :
crédits fournisseurs
--------------------------------------------------------------------------------
stock début d'exercice +achats de la période - stock final
Une approche au cas par cas s'impose dès lors que le niveau du montant requis en matière de fonds
de roulement est très dépendant de la nature des activités menées au sein du projet dans sa phase de
fonctionnement.
Soit, pour un projet de production de jus de fruit les informations suivantes relatives au fonds de
roulement :
- Salaires : 3 mois
- Stocks :
Matières premières importées : 4 mois
Matières premières locales : 2 mois
- Crédit fournisseurs : les fournisseurs de matières premières locales accordent au projet un délai de
paiement de 1 mois (30 jours).
- Créances clients : il est accordé aux clients un délai de paiement de 1,5 mois
- l’usine travaillera à 60 % de sa capacité la première année, 85% la deuxième année et 100% la
troisième année (année de croisière).
- Extrait du compte de résultat (année de croisière) :
Coût annuel des matières premières importées : 210 millions
Coût annuel des matières premières locales : 120 millions
Charges salariales annuelles : 240 millions
Chiffre d’affaires annuel : 1000 millions
- Sur la base de ces informations, on peut déterminer la dotation en FDR dans le tableau présenté à
la page suivante :
La dernière ligne du tableau sera inscrite dans l’EFF sur la ligne dotation FDR.
Elaboré par Ahmadou Traoré, Professeur Associé CESAG 37
3°) Calcul des Valeurs résiduelles
RUBRIQUES 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Investissements et Renouvellements
TOTAL 1665 50 60
Rubriques Valeurs
Résiduelles
Terrain 50
Constructions 3 00
Matériels et outillages 40
Total 3 90
Le tableau de la page suivante présente un échéancier des flux financiers. Les flux nets annuels
sont déterminés à partir de l’expression suivante :
ventes de jus 735 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050
reprise FDR 298,33
valeurs résiduelles 225
total recettes 735 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1573
flux nets annuels -960 76,16 345,5 435 435 435 385 345 958,33
flux nets cumulés -960 -883,83 -538,33 -103,33 331,67 766,67 1151,67 1496,67 2455
van ( 30 %) -0,00 F
van (20%) 22,71 F TRI 30,742%
Chaque critère a une signification propre, de sorte que l’application conjointe de plusieurs
d’entre eux permet de décrire la rentabilité sous différents angles. Cette diversité enrichit la
compréhension des enjeux et des risques, garantissant ainsi une meilleure décision.
Remarques :
1. Tous ces critères peuvent être calculés lors d’évaluation ex-ante ou ex-post dès lors que
l’on dispose des chroniques de données (coûts et avantages) nécessaires.
2. Pour l’analyse financière comme pour l’analyse économique, ce sont les flux
additionnels de coûts et d’avantages qui doivent servir au calcul de ces critères.
a) Définition
C'est le temps nécessaire pour que les recettes du projet déduction faite des dépenses
d’exploitation équilibrent le montant des dépenses d’investissement.
C’est également le délai nécessaire pour que le montant des flux financiers positifs équilibrent
le montant des flux financiers négatifs, pour que la somme algébrique des flux devienne
positive.
Elaboré par Ahmadou Traoré, Professeur Associé CESAG 41
Il est calculé à partir de la formule suivante :
d n
délai de récupération = d, tel que : ∑ (Rp – Dp) = ∑ Ip
p=0 p=0
ou bien :
d d
délai de récupération = d, tel que : ∑ Rp = ∑ (Dp + Ip)
p=0 p=0
Avec :
Rp = recettes ou avatanges bruts
Dp = dépenses ou coûts de fonctionnement
Ip = coûts d’investissement
d = délai de récupération
Exemple : soit l’EFF suivant :
A partir de ce tableau on peut déterminer le délai de récupération qui est de 4 ans à partir du
début de la période d’exploitation.
En analyse financière, par exemple, le délai de récupération est donné par l’année au cours de
laquelle le solde cumulé de trésorerie (calculé sans inclure les capitaux propres en flux entrants)
devient positif.
b. Utilisation
Le délai calculé indique la période où les immobilisations consenties sont récupérées :
l’investissement « financier » pour l’agent ou les immobilisations « économique » du
point de vue de la collectivité.
c. Intérêt
• Signification claire
• Simple à calculer.
• Utile quand les contraintes de financement dominent : l’investisseur a alors besoin d’une
récupération rapide du capital investi.
• Critère particulièrement bien adapté pour l’analyse financière du point de vue des
investisseurs dans les projets à risque.
Elaboré par Ahmadou Traoré, Professeur Associé CESAG 42
d. Limites
- Ce critère est souvent estimé sur la base de séries en prix constants bien que
la véritable récupération ne puisse être calculée qu’en prix courants. Ce point
est particulièrement important en cas d’hyper inflation.
e. Décision :
a) Définition
Il existe plusieurs formes de ratio avantage-coût que l’on construit en fonction des
besoins spécifiques d’information sur le projet. L’exemple ci-dessous relève des
formes les plus courantes .
Le critère de rendement de l’unité monétaire investie est calculé en divisant la somme
des avantages nets par le coût des investissements et renouvellement
d’investissement :
Il correspond au quotient du montant cumulé des recettes nettes des dépenses
d’exploitation par le montant des investissements et renouvellements.
Il est déterminé par la formule suivante :
n
∑ (Rp – Dp)
p=0
r=
n
∑ Ip
p=0
r = 48 = 1,6
30
Entre deux projets ou variantes de projet, il faut choisir le projet ou la variante qui a le ( r) le
plus élevé.
b) Utilsation
- Pour que le projet soit intéressant du point de vue de ce critère, il faut que R soit
supérieur au coût total d’investissement divisé par i le nombre d’années de croisière
(N) : R >1
- Entre deux projets ou variantes de projet, il faut choisir le projet ou la variante qui a le (
r) le plus élevé.
c) Intéret
d) Limites
- Ce critère, non actualisé, ne prend pas en compte l’étalement dans le temps des
avantages et des coûts, ni la durée de vie du projet. Cette limitation majeure réduit r à
un usage rapide « en première approximation ».
- L’utilisation de r à des fins de comparaison risque de favoriser les petits projets
nécessitant un faible investissement.
- L’inconvénient majeur de ce critère ( comme celui du délai de récupération) est qu’il
pondère de façon identique les flux de recettes et dépenses quelque soit la période où ils
surviennent. Par exemple 10 millions perçus immédiatement est équivalent à 10 millions
perçus dans 5 ans, ce qui est erroné.
a. Définition
La valeur actuelle nette, ou bénéfice total actualisé, est égal à la somme des flux
actualisés sur toute la durée de vie du projet : somme des avantages bruts annuels
actualisés diminuée de la somme des coûts annuels actualisés. Elle est donc égale à
la somme des avantages nets actualisés.
p=n
Rp – Dp – Ip
VAN = B =
(1 + i) p
p=0
b. Utilisation
- Entre deux variantes d'un même projet, ou deux projets, on considère que celle
ou celui qui présente le bénéfice total actualisé le plus élevé est la (le) plus
intéressant(e).
- Tout projet ayant une van > 0 peut être retenu.
c. Intérêt
d. Limites
a . Définition
Le taux de rentabilité interne est le taux d’actualisation i, qui annule la valeur actuelle
nette ou le bénéfice actualisé.
p=n
Rp – Dp – Ip
= 0
p
(1 + i)
p=0
b. Utilisation
- Un TRI élevé ne signifie pas une rentabilité plus forte du projet, mais seulement
que si la préférence pour le présent augmentait beaucoup (donc i augmentant)
le projet continuerait à être acceptable.
c. Intérêt
- Le TRI est une mesure du « rendement » du capital investi. Cette donnée peut
être comparée au taux moyen du marché financier (si c’est le taux
d’actualisation retenu pour l’agent) dans le cas de l’analyse financière d’un
agent du « secteur moderne », ou bien au coût d’opportunité du capital (si c’est
le taux d’actualisation retenu pour la collectivité) dans le cas d’analyse
économique.
d. Limites
2.1. Objet
L'analyse financière sommaire (AFS) intervient dans les phases d'identification et de
pré-faisabilité lorsqu'on peut encore modifier ses principales caractéristiques
techniques et économiques. Elle consiste essentiellement à comparer les variantes
d’un projet et doit aboutir au choix de la meilleure compte tenu des critères de
sélection fixés par le promoteur.
L’analyse Financière Détaillée (AFD), quant à elle, porte sur l’étude approfondie de la variante
choisie. L’AFD est en fait la technique d’analyse financière utilisée dans l'étude de faisabilité et
qui peut se prolonger dans la phase d’évaluation préalable.
Son but est de :
Dans l’AFS tous les calculs ont été effectués en monnaie constante. Dans l'AFD, l’étude est menée
en monnaie courante. Il est donc indispensable d’intégrer l’inflation, notamment, en tenant compte
des hausses de prix, poste par poste, tant pour les biens d'investissement que pour les charges
d'exploitation ou les recettes.
Des prévisions de hausse de prix doivent être prévues, ce qui est d'autant plus difficile lorsque l'on
a affaire à des projets avec de longues durées de vie.
En pratique, du fait de la difficulté de prévoir l’inflation sur une longue période, on
procèdera à une limitation de la période sur laquelle porteront les prévisions d'inflation
(entre 3 et 5 ans; maximum 8 ans).
Elaboré par Ahmadou Traoré, Professeur Associé CESAG 49
• Période de calcul plus courte
La période sur laquelle portera l'AFD est réduite par rapport à l’AFS (entre 8 et 15 années au
maximum). Cette simplification est basée sur l’hypothèse qu’un projet qui ne présente pas signes
de viabilité au durant cette période comporte des risques.
L’amortissement fiscal
Il est calculé selon des règles établies par l’administration des impôts. Son calcul s’effectue de
deux manières différentes : amortissement linéaire (annuités constantes) ou amortissement
dégressif (annuités plus fortes les premières années, plus faibles ensuite). En général, les
amortissements qui apparaissent dans le compte de résultat des entreprises sont calculés suivant
la première méthode.
L’amortissement financier
On appelle parfois amortissement financier les annuités que doit effectivement rembourser
l’entreprise qui a eu recours à des emprunts pour financer une partie de ses investissements.
Elles sont définies dans un schéma de financement qui permet de préciser l’origine et les
modalités de financement des capitaux devant servir à la réalisation du projet.
Capitaux
propres
Emprunts
Emprunt A
Emprunt B
Emprunt C
….
A partir de ce tableau, on calcule le coût moyen des ressources en utilisant la technique des
moyennes pondérées. Le coût moyen obtenu devra être comparé au TRI intrinsèque pour
déterminer si le schéma de financement prévisionnel est compatible avec la rentabilité
intrinsèque précédemment calculée.
Pour chaque emprunt, un tableau de remboursement retraçant année par année le service de la
dette du projet (intérêts et principal) devra être établi sous la forme suivante :
Année Année 1 Année 2 Année 3 Etc. . Année n
Capital restant
dû
Intérêts
Remboursement
du principal
Annuités
C’est un tableau qui présente année par année, les charges et les recettes d’exploitation du
projet. L’ensemble des comptes de résultats prévisionnels du projet permet de suivre l’évolution
sur plusieurs années ses résultats et de ses moyens financiers internes.
Il indique également les soldes caractéristiques de gestion permettant de procéder à une analyse
fine de la rentabilité et des risques du projet.
Etant donné que l’étude est effectuée en monnaie courante, il ne faut pas oublier d’intégrer
l’inflation dans les calculs. A cet effet, la démarche consiste à :
- chercher les prévisions d’inflation (taux) dans le pays auprès des institutions
économiques ( Ministère de l’économie, du plan et des finances, Direction de la
statistique, etc. .) ;
- à repérer dans le compte de résultat les postes susceptibles de faire l’objet d’une
variation de prix ;
- et d’appliquer les coefficients à ces postes.
C’est un instrument de mesure des flux financiers pendant une année. Il permet de vérifier la
présence d’un solde net de trésorerie cumulé toujours positif, et à contrario de procéder à des
modifications du schéma de financement d’une part, et d’autre part de s’assurer que le besoin
en fonds de roulement est couvert par le solde de trésorerie cumulé :
0 1 ……… N
A. Capitaux propres
B. Emprunt
C. Capacité maximale d’autofinancement
D. Valeur résiduelle des investissements
E. Reprise du fonds de roulement
F. Total ressources
(F = A + B + C + D + E)
G. Investissement et renouvellements
H. Intérêts intercalaires
I. Fonds de roulement
J. Remboursement du principal
K. Dividendes
L. Total emploi
(L = G + H + I + J + K)
M. Solde de trésorerie
(M = F – L)
N. Cumul solde de trésorerie
56
N.B :
a) La valeur résiduelle d’un bien d’équipement est la valeur comptable du bien à la fin du
projet ; elle est égale à la valeur initiale du bien moins la somme des amortissements
annuels prélevés au titre de ce bien.
Comme dans le cas de la rentabilité intrinsèque, les critères utilisés pour apprécier la rentabilité
financière aux différents niveaux sont le délai de récupération, le bénéfice actualisé et le taux de
rentabilité interne.
• Le délai de récupération
C’est le temps nécessaire aux actionnaires pour récupérer les capitaux propres investis à partir
des avantages financiers qu’ils obtiennent du projet (dividendes et solde final cumulé de
trésorerie).
• Le bénéfice actualisé, ou valeur actuelle nette
Pour un taux d’actualisation donné, le bénéfice actualisé se calcule de la manière suivante :
P=n – K p + Div p Tn
B= ∑ ------------------ + -----------
P=0 (1 + i)p (1 + i)n
57
Avec : K p = capitaux propres investis à l’année p ;
Tn = solde final de trésorerie ;
Div p = dividendes reçus à l’année p ;
i = taux d’actualisation (en général, on utilise le taux d’intérêt auquel
l’actionnaire pourrait placer ses capitaux)
Le TRI des capitaux propres est le taux d’actualisation qui égalise les capitaux propres (Kp) au
solde final de trésorerie (Tn) plus les dividendes (Divp). Il est donné par la formule suivante :
P=n Div p – K p Tn
∑ ------------------ + ------------ =0
P=0 (1 + i)p (1 + i)n
58
Il est égal à
P=n Div p + T p – K p
B= ∑ ------------------
P=0 (1 + i)p
Avec : K p = capitaux propres investis à l’année p ;
T p = solde annuel de trésorerie de l’année p;
K p = capitaux propres investis à l’année p;
i = taux d’actualisation
Div p = dividendes reçus à l’année p ;
Pour le calcul de la rentabilité des capitaux investis (c’est à dire capitaux propres plus
emprunts), on tiendra compte des conditions particulières de financement du projet, des coûts et
avantages pour les actionnaires et des soldes annuels de trésorerie.
59
• le bénéfice actualisé
Il est donné par la formule suivante :
P=n F p – Im p
B= ∑ ------------------
P=0 (1 + i)p
Avec : F p = flux financiers à l’année p = flux nets annuels de l’échéancier des flux *
financiers ;
Im p = impôt sur les BIC à l’année p.
• Taux de rentabilité interne
C’est le taux i tel que :
P=n F p – Im p
∑ ------------------ = 0
P=0 (1 + i)p
Avec F p = flux financiers à l’année ;
Im p = impôt sur les BIC à l’année p.
N.B : La chronique des impôts utilisée dans ce calcul provient des comptes de résultats
prévisionnels.
60
• Taux de rentabilité interne
P=n K p + E p + Div p + A p + T p
∑ ------------------------------- = 0
P=0 (1 + i)p
a) On peut aussi calculer la rentabilité financière du projet pour l’Etat. Les procédures de
calcul étant les mêmes que celles étudiées précédemment, la difficulté réside au niveau
de la détermination précise des coûts et avantages qu’il tire de l’opération.
b) Dans un souci de réalisme, il est important de noter que la motivation de l’actionnaire
réside essentiellement dans l’importance des dividendes qu’il peut tirer du projet. La
récupération du fonds de roulement et de la valeur résiduelle des équipements
n’interviendrait qu’en cas de liquidation de l’entreprise ; par conséquent, l’avantage que
l’on pourrait tirer de cette récupération relève beaucoup plus d’une hypothèse d’école
que de la réalité. Ce réalisme affecte le calcul du bénéfice et du TRI, en ce sens que les
avantages sont uniquement constitués par les dividendes.
Test de sensibilité
61
METHODE DES EFFETS
Le dossier ainsi constitué devra déboucher sur une transcription des données dans
des cadres de la comptabilité nationale afin de pouvoir articuler notre projet avec le
reste de l’économie. Il s’agira essentiellement de rapprocher les données du compte
d’exploitation du projet avec la nomenclature du T.E.S pour parvenir à distinguer les
éléments suivants :
62
- mesurer ces diverses perturbations soit par un processus progressif de
remontée des chaînes de production, soit en utilisant les tableaux
synthétiques de comptabilité nationale ;
- la comparaison des deux situations avec ou sans projet et permet alors une
mesure précise et détaillée des divers effets du projet sur l’économie
Dans une seconde étape se pose le problème de combiner ces diverses mesures
d’effets pour rendre compte au mieux de l’impact des projets sur les objectifs
poursuivis :
On débouche ainsi sur les calculs économiques qui vont permettre d’établir des
programmations de projets, et par là même servir d’aide à la décision.
Ainsi, l’accent devra être mis non pas sur le seul projets, mais compte tenu des types
de relations existantes, la grappe de projet.
Ayant défini le projet en l’articulant avec les projets qui lui sont proches par la
constitution éventuelle de grappe, il sera procédé à son rapprochement avec
l’économie durant la phase d’installation et de fonctionnement (le cours portera
principalement sur la seconde phase).
La réalisation et le fonctionnement d’un projet dans une économie vont entraîner, tant
dans la phase d’équipement que dans la phase de fonctionnement de multiples
perturbations qu’il faut tout d’abord décrire et classer puis mesurer.
Dans un but de simplification, l’exposé suivant est centré sur la phase de
fonctionnement du projet.
63
Le deuxième projet peut se situer en amont du projet étudié dans la filière de
production : par exemple la mise en exploitation d’une unité industrielle de jus de fruits
peut nécessiter des actions au niveau de la production de fruits.
Dans la mesure où les deux projets sont liés c’est la grappe de projets qu’il va falloir
étudier, et non l’un et l’autre des projets séparément.
Lors de son fonctionnement, chaque projet (ou chaque grappe de projet) va entraîner
un certain nombre de perturbations dans l’économie.
L’usine de jus de fruit par exemple va entraîner des importations de combustibles et
d’emballages nécessaires à la conservation, un développement de l’activité de
transport et de production de fruits qui elle même va nécessiter un développement
des activités des pépinières, un recrutement d’ouvriers, des importations des
pépinières, un recrutement d’ouvriers, des importations d’engrais qui supportent une
taxation douanière, etc…
On peut en le simplifiant, schématiser un tel processus (voir schéma 1) .
Engrais
Engrais
Production
Plants Outillage
de fruits
Salaires Impôts
Bénéfices
Bénéfices
Importations
de
Usine de jus combustibles
et emballages
fruits
Pièce détachées
Transport
Salaires
Salaires
versés
dans
l’usine
64
2.3 Définitions des effets
Dans l’exemple précédent ils ont trait à l’achat de fruits, au transport, à l’importation
des produits chimiques, au versement de salaires dans l’usine… Ils sont présentés
dans la première colonne du schéma 1.
b) On appelle effets indirects ces effets créées en amont des effets directs.
Les revenus versés en particulier aux salariés, vont à leur tour être dépensés, se
traduire par des achats de produits importés, des achats de produits locaux ; ces
derniers vont entraîner une hausse de production, donc des achats des versements
de revenus, etc..
Dans les paragraphes suivants, on va mesurer ces différents effets pour la phase de
fonctionnement du projet en tenant compte des actions éventuelles à prévoir sur les
capacités de production existantes. La même procédure pourrait être utilisée pour
l’analyse de la phase d’équipement.
65
L’analyse des effets est ainsi fondée sur cette catégorisation de l’activité économique,
à savoir les flux économiques : tout ce qui n’est pas pris en compte au niveau de ces
flux se trouvera hors du domaine de l’analyse effectuée.
Il convient donc de compléter l’analyse des effets par la prise en compte séparée
d’autres effets non moins importants mais non quantifiés tels que les effets sur
l’environnement, l’écologie, …
- importations incluses
Cette procédure de calcul des effets s’appuie sur les données du compte de
production -exploitation des différentes branches et sous branches de l’économie et
sur les données de commercialisation des produits locaux et importés.
Ces différentes informations peuvent être stockées dans une banque de données.
66
2.1.1 Exemple de détermination des effets primaires :
Soit une entreprise «E» produisant du jus de fruit et ayant le compte d’exploitation
prévisionnel suivant :
Transport et déplacement 7
- transport 7
Frais de personnel 11
- salaires et charges sociales 11
Remarques
- les matières premières (20) sont fournies par des exploitants agricoles
locaux
- le combustible (6) est entièrement importé, la moitié de son prix est
constituée de droits de douane
- l’eau et l’électricité (14) sont fournies par une entreprise locale
- les emballages (5) sont entièrement importés. Les droits de douane qu’ils
supportent s’élèvent à 40 % de leur prix C.A.F
- le transport (7) est assuré par une entreprise locale
- les frais de personnel (11) sont constitués par des salaires versés aux
nationaux (7) et aux expatriés (4)
- les amortissements (5) constituent l’usure des équipements de l’entreprise
et restent dans la caisse de l’entreprise
- les impôts et taxes (7) reviennent à l’Etat
- le bénéfice d’exploitation (25) est le revenu de l’entrepreneur identifié à
l’entreprise.
NB : Dans cet exemple, on suppose que les capacités de production de toutes les
branches concernées sont sous utilisées, si bien qu’il n’y a pas lieu de prévoir des
investissements complémentaires d’extension des capacités.
Pour déterminer les effets inclus induits par le projet, l’on va s’intéresser à tous les
postes du compte d’exploitation et distinguer le montant des consommations
intermédiaires importées (C.I.I), des consommations intermédiaires locales (C.I.L) et
de la valeur ajoutée (V.A).
67
a) Les matières premières
EMPLOIS RESSOURCES
Plants de mangue …………………. 6 Production …………………………………… 20
Engrais ……………………………… 4
Salaires …………………………….. 4
Bénéfice d’exploitation …………… 6
TOTAL …………………………….. 20 TOTAL ………………………………………. 20
Les engrais sont importés, leur valeur C.A.F est égale à la moitié de leur valeur T.T.C
La valeur ajoutée dégagée par l’entreprise est constituée des salaires versés (4) et du
bénéfice (6). Les salaires sont exclusivement versés à des nationaux.
Les plants de mangue de la plantation sont fournis par des pépinières appartenant à
des paysans dont le compte d’exploitation est le suivant :
EMPLOIS RESSOURCES
Production …………………………………… 6
Engrais ……………………………….. 2
Outillage …………………………… .. 2
Bénéfice d’exploitation ……………… 2
TOTAL …………………………….. … 6 TOTAL ………………………………………. 6
Les engrais sont des consommations intermédiaires importées, leur valeur C.A.F, est
égale à la moitié de leur valeur T.T.C
c) L’outillage
Il est fourni par des forgerons de la place, leur compte d’exploitation est le suivant :
68
EMPLOIS RESSOURCES
Fer ………………………………….. 1 Production …………………………………… 2
Bénéfice d’exploitation …………… 1
Le fer est totalement importé : sa valeur (1) étant faible, les droits de douane peuvent
être considérés comme nuls.
69
A ce stage nous avons entièrement ventilé la production locale due à l’existence du
projet ; il ne nous reste plus qu’à récapituler l’ensemble des effets dans un même
tableau.
Importations Importation
d’engrais (CAF)……2 d’engrais (CAF)……1 Importation de fer …..1
70
Décomposition de la Valeur Ajoutée
Rubriques Coûts Importat° V.A Salaire nat. Salaire exp. Intérêt et Etat Entreprise
incluses incluse inclus inclus ass.inclus
Mat.prem. 20 4 16 4 0 0 3 9
Combust. 6 3 3 0 0 0 3 0
Elect. - Eau 14 6 8 1 1 1 3 2
Emballage 5 3 2 0 0 0 2 0
Transport 7 2 5 1 0 1 2 1
Salaires 11 0 11 7 4 0 0 0
Amortiss. 5 0 5 0 0 0 0 5
Impôts&tax. 7 0 7 0 0 0 7 0
Bénéfice 25 0 25 0 0 0 0 25
TOTAL 100 18 82 13 5 2 20 42
La méthode de calcul des effets par la remontée des chaînes repose sur une
croissance des donnée comptable de chaque entreprise en relation avec le projet.
Le TES (tableau entrées – sorties) constitue le document comptable qui fournit les
comptes de production – exploitation des différentes branches.
71
2.2.1 Utilisation pratique du tableau des contenus en importations et valeur
ajoutée pour le calcul des effets :
a) Exemple schématique
Les coefficients du TES vont être utilisés pour ventiler la valeur des consommations
intermédiaires locales et déterminer ainsi les effets indirects du projet.
Soit par exemple, un CI locale d’électricité d’un montant de 350.000 UM. L’électricité
est rattachée à la branche Energie (N°21) du TES 1982 du Sénégal. Les coefficients
sont les suivants (pour 1000) :
72
2.2.2 Exemple de tableau de présentation des effets primaires :
Des exemples d’utilisation de ce tableau sont fournis dans les études de cas.
Commentaires :
Colonne (3) : on précise qu’il s’agit de C.I.I ou de C.I.L dans ce dernier cas on indique
le n° de la branche à laquelle se rattache la CI locale.
Colonne (4) : valeur CAF dans le cas des importations ; les droits de douane et taxes
sont alors mentionnées dans la colonne (5) comme éléments de valeur ajoutée.
73
(16) à (31) Retransmission des cases (12) à (17)
(32) : Valeur ajouté incluse = (20) + (31)
Les effets nets primaires d’un projet, calculés selon la méthode de remontée de
chaînes ou en utilisant les coefficients du TES, indiquent la quantité d’importations,
directes ou indirectes, nécessaires au projet dans sa phase de fonctionnement et
donnent la répartition des revenus distribués au sein des différentes catégories
d’agents.
Mais ces grandeurs ne mesurent pas en réalité l’impact du projet sur l’économie en
ce sens que, en l’absence de projet, la couverture de la demande aurait dû être
satisfaite d’une autre manière ; cette situation est appelée situation de référence et
c’est la comparaison de ces deux situations, « avec projet » et « sans projet », qui va
permettre de dégager les effets nets du projet.
La situation de référence peut ainsi être définie comme une alternative au projet pour
la mise à disposition de la même quantité de biens dans l’économie.
Par exemple, dans le cas d’un projet agricole destiné à satisfaire une partie des besoins
alimentaires nationaux, la situation de référence est généralement l’importation du même
produit.
Une attention particulière doit être portée sur le fait que la situation de référence (sans
projet) n’est pas équivalente à la situation avant projet.
74
Dans l’étude de cas qui présente une évaluation d’un projet agricole, la situation de
référence se présente comme suit :
La méthodologie de calcul des effets nets consiste donc à faire apparaître les
différences de contenu en importations et en valeur ajoutée entre la situation avec le
projet et la situation de référence. Les étapes sont dès lors les suivantes :
- Si les productions des situations avec projet et sans projet sont valorisées
au même prix, la différence des valeurs ajoutées appelée généralement
valeur ajoutée nette ou valeur ajoutée supplémentaire (V.A.S) est égale au
gain d’importations. Cette valeur ajoutée supplémentaire est égale à la
somme algébrique des revenus supplémentaires des agents concernés par
le projet ou la grappe de projets.
D’une façon générale, le gain d’importations est égal à la somme algébrique des
revenus supplémentaires y compris éventuellement les revenus des agents
consommateurs si le projet a un impact sur les prix de la marchandise.
75
3.3 Types de projets
Projet Importations
I i Iicaf
Vai èVAS
è
VA i
Les projets de substitution d’importations sont très fréquents dans les pays en voie de
développement (PVD), que ce soit dans le domaine agricole ou industriel.
Ii I i
Vai èVAS
è
VA i
76
- soit s’ils permettent d’obtenir le même bien ou service avec un prix
inférieur, et corrélativement avec des importations inférieures (cas des
améliorations de routes
- soit s’ils permettent une meilleure valorisation des produits bruts traités,
donc une diminution des importations des produits finis (ou une
augmentation d’exportations)
Ii
VA i è VAS
è
è
3.3.4 Généralisation
Dans la réalité, on peut trouver des projets qui constituent des combinaisons des trois
cas décrits ci-dessus.
4.1.1 Deux approches ont été successivement présentées pour calculer les
effets : la remontée des chaînes et les calculs synthétiques à partir du TES ; il
convient maintenant de préciser dans quelle mesure on peut, en pratique, faire
appel à l’une ou l’autre de ces approches.
77
Outre une information économique considérable, cette méthode de remontée des
chaînes va nécessiter de longs calculs puisqu’il va falloir remonter les consommations
intermédiaires de premier rang (directes) puis de second rang… Rapidement la
précision obtenue apparaît inutile.
C’est cette démarche de bon sens qui est mise en œuvre, en particulier dans l’étude
de cas du projet Thieb (Chapitre 5).
Tout d’abord la comparaison situation avec projet – situation sans projet est faite
dans le cadre d’une demande intérieure donne, qui donc, en toute hypothèse est
satisfaite. Ceci exclut la prise en compte de projet dans la production influe sur la
demande du bien produit. En fait la limitation introduite ici apparaît plus théorique que
réelle.
Une deuxième condition de validité réside dans l’hypothèse sous jacente d’un sous
emploi généralisé de la main d’œuvre.
78
4.3 Calcul des effets secondaires
Bien entendu les chaînes d’effets ne s’arrêtent pas à la création des revenus
primaires : ces revenus vont être à leur tour dépensés, provoquer des achats de
produits importés, des achats de produits locaux , qui vont entraîner des hausses de
production, des versements de salaires, etc..
Cette objection n’est pas valable pour les revenus supplémentaires créés auprès des
ménages, qu’ils proviennent de salaires ou de revenus d’entreprises. Les effets de
dépenses, ou effets secondaires peuvent être calculés dans le cas d’un sous emploi
généralisé des capacités de production : ils sont égaux aux revenus primaires
multipliés par un multiplicateur égal à l’inverse du taux de fuite de l’économie
(essentiellement propension marginale à épargner plus propension marginale à
consommer des produits importés ; voir annexe 3).
Ces calculs sont cependant très approximatifs, dans la mesure où l’on ne se trouve
pas dans une telle situation de sous utilisation des capacités, et dans la mesure où
vont se déclencher des mécanismes d’importations supplémentaires et d’inflation.
V- CALCUL ECONOMIQUE
79
- le niveau des agents : il concerne la répartition de la Valeur Supplémentaire
(VAS).
Ils constituent des outils d’analyse fondés sur la valeur ajoutée supplémentaire (VAS)
qui représente l’apport net du projet au P.I.B, donc les avantages. Il importe de
préciser le contenu de avantages et des coûts avant d’en venir aux formules
susceptibles de fonder l’appréciation de l’impact économique de l’opération.
- l’aspect intérieur
- l’aspect national
Elle définit comme la somme des revenus de tous les agents intérieurs, qu’ils soient
nationaux ou non ; cette définition ne tient pas compte des transferts à l’extérieur :
Elle se définit comme la somme des revenus de tous les agents nationaux : cette
définition exclut par conséquent tous les transferts effectués par les agents étrangers
exerçant une activité sur le territoire national et le règlement de la dette contractée
auprès d’organismes étrangers.
Ces deux composantes des avantages (VAS) élucidées, procédons à l’examen des
critères qui s’y apportent.
80
5.1.2 Les critères globaux fondés sur la VAS
Disposant pour chaque année de vie du projet de la VAS engendrée par le projet en
phase de fonctionnement, l’on peut envisager plusieurs critères d’évaluation
économique du projet :
- le taux de rendement
- le délai de récupération
- le bénéfice actualisé
- le taux de rentabilité interne.
a) Le taux de rendement :
C’est le rapport (I/a) qui exprime le temps nécessaire (en années) pour couvrir les
dépenses d’investissement engagées.
c) Le bénéfice actualisé
p = n ap - Ip
Soit B = ∑ ------------------------
P=0 (1 + i ) ^p
Le calcul de B suppose au préalable le choix d’un taux d’actualisation (i). Ce choix est
déterminant . A un taux élevé correspond une valeur actualisée d’autant plus réduite
qu’elle est éloignée dans le temps et inversement.
Ainsi un taux d’actualisation bas permet de retenir les projets à fort investissement et
à rentabilité différée dans le temps, alors qu’un taux d’actualisation élevé favorise les
projets engendrant, des avantages rapidement disponibles. Le choix d’un taux n’est
donc pas neutre et peut conduire à des décisions opposées d’acceptation ou de rejet.
81
En système de planification, le taux d’actualisation du Plan est parfois utilisé. Si les
objectifs du Plan privilégient les grands travaux d’infrastructure et d’investissement, le
taux est bas et son utilisation permet la sélection de certains projets qui ne peuvent
être éligibles pour un taux d’actualisation élevé favorise les projets engendrant des
avantages rapidement disponibles. Le choix d’un taux n’est donc pas neutre et peut
conduire à des décisions opposées d’acceptation ou de rejet.
p = n ap - Ip
∑ ------------------------ = 0
P=0 (1 + r ) ^p
Quoi qu’intéressants car permettant d’avoir un jugement général sur le projet, les
critères globaux privilégient l’objectif de croissance et la contrainte exclusive du
financement. Le Plan peut contenir d’autres objectifs et contraintes, notamment
l’objectif de répartition des revenus, d’équilibre budgétaire etc… D’où l’intérêt de
critères partiels qui ont pour rôle d’expliciter l’impact du projet sur t el ou tel objectif ou
contrainte.
Retenons deux contraintes et un objectif essentiels du plan pour mesurer leur impact :
82
Exportations supplémentaires Importations importations
induites par le projet directes et + directes et indi-
Indirectes sup- rectes supplé-
- Plémentaires in- mentaires indui-
duites par le projet tes par le projet
et/ou dans la phase de dans la phase
fonctionnement (ou d’investissement
diminution d’expor-
tation
- ou enfin égal à zéro : dans ce cas, le projet n’a aucun impact sur l’équilibre
du commerce extérieur.
Elle englobe toutes les opérations précédentes et inclut les mouvements de capitaux
entre un pays et l’extérieur. En plus de la balance des paiements courants, elle inclut
donc les financements et investissements extérieurs et le service de la dette
consécutif à un emprunt étranger ou de la créance consécutive à un emprunt accordé
à l’extérieur.
Si l’on soustrait la somme des coûts de la somme des avantages l’on obtient un
résultat supérieur, inférieur ou égal à zéro qui fournit l’impact du projet sur la balance
des paiements globale.
83
En reprenant année par année l’ensemble de ces avantages et coûts dans un tableau
de rentrées et sorties de devises du point de vue du projet, l’on peut dégager un cash-
flow en devises :
ENTREES SORTIES
Emprunt Extérieur *
Exportations supplémentaires
(ou diminution d’importations) *
Si l’on veut saisir l’impact du projet sur les finances publiques, l’on a :
Comme avantages :
84
. L’économie de charges récurrentes
. La rémunération supplémentaire du capital (si l’Etat est actionnaire).
Comme coûts
Cet objectif concerne principalement les salariés nationaux, les paysans et les
entrepreneurs nationaux. Ces comptes ne comportent en général que des avantages
sur lesquels des indicateurs peuvent être bâtis pour expliciter l’impact du projet sur les
revenus, sur l’emploi et sur leur répartition spatiale.
Les principaux effets dont la prise en compte est souvent nécessaire sont :
85
CONCLUSION : LES OUTILS D’AIDE A LA DECISION
La méthode des effets étant un outil de dialogue entre techniciens et décideurs, il est
important qu’au terme de l’évaluation, les points critiques du projet (risques,
avantages et inconvénients) soient présentés au décideur, afin qu’il puisse se
prononcer de manière motivée sur la suite à réserver à l’opération.
Cette synthèse s’articulera autour de deux grands types de critères : les critères
technico-financiers et les critères économiques.
a) Critères technico-financiers
b) Critères d’appréciation
* aménagement du territoire
* formation de la main d’œuvre
* sécurité d’approvisionnement
* préservation de l’environnement
• etc…
86
L'ANALYSE ECONOMIQUE PAR LA METHODE DES PRIX DE REFERENCE
INTRODUCTION
Cette estimation est beaucoup plus délicate et complexe à conduire que celle de la
rentabilité financière au niveau de l'entreprise et ceci pour des raisons qui tiennent
aux difficultés rencontrées pour évaluer certains paramètres techniques ou
économiques.
b. L'objectif d'une meilleure répartition des revenus qui nécessite un jugement sur
le caractère plus ou moins satisfaisant de la répartition des revenus existants et
sur les modifications que la réalisation du projet y introduirait.
.la deuxième consiste à examiner dans quelle mesure il est légitime d'accepter
un projet non rentable économiquement au sens strict parce que ce projet
contribue d'une manière ou d'une autre à la sécurité et à l'indépendance
économique ou politique du pays.
87
Trop souvent d'ailleurs, l'économiste fera abstraction, et on peut le lui reprocher, de
ces aspects d'ordre politique, en conduisant ses calculs avec des hypothèses
simplificatrices qui tendent à masquer une partie des réalités et des rapports de force
qui existent effectivement dans le monde réel.
Nous aurons l'occasion de vérifier que chaque méthode d'évaluation des projets
s'inscrit, implicitement ou explicitement, dans une conception précise des rapports
sociaux nationaux et internationaux.
Il est important de bien saisir la différence entre ces deux types d’évaluation,
principalement parce que l'impact d'un projet, au niveau d'une entreprise ou de l'agent
économique qui le met en oeuvre, ne coïncide que rarement avec ses effets sur
l'économie nationale:
Tout d'abord, le vieux dicton américain qui affirme que : "ce qui est bon pour la
Général Motors est bon pour le pays" n'est pas toujours vérifié. Supposons ainsi qu'un
pays subventionne une entreprise et lui permette de dégager d'importants bénéfices
comptables exportés ensuite à l'étranger. Le montant de ces bénéfices est un
indicateur fort médiocre de l'intérêt économique de l'activité de l'entreprise pour la
collectivité nationale.
C'est pourquoi, alors que le but de l'évaluation financière est de veiller à la rentabilité
des capitaux investis par les entreprises privées, à l'équilibre financier des services
publics chargés de gérer les projets, etc.. l'évaluation économique vise à aider à
préparer et sélectionner les projets apportant la plus grande contribution au
développement économique du pays.
La rentabilité financière d'un projet apparaît ainsi comme une condition nécessaire à
la réalisation et à la bonne gestion du projet par les agents concernés. Mais, dans le
cas d'un projet public où à participation publique, elle n'est pas suffisante. Ce qui
importe véritablement, c'est que le projet soit économiquement satisfaisant pour la
collectivité nationale : le "nécessaire" équilibre financier peut toujours être
ultérieurement obtenu à l'aide de subventions, de crédits à taux préférentiels ou de
prix garantis...
88
Le cas est bien différent en ce qui concerne les évaluations économiques pour
lesquels chaque pays, et souvent chaque organisme responsable, a établi avec plus
ou moins de précision sa propre méthodologie. Chaque évaluation économique doit
être ainsi "taillée sur mesure" selon les pays et l'organisme de décision, car il n'existe
nulle part de manuel universellement accepté d'évaluation économique de projet.
Le but de cette note n'est donc pas de définir une méthodologie valable en tous temps
et en tous lieux, de l'évaluation économique. Il vise plutôt à présenter, après définition
des concepts de base, une démarche pratique permettant de déterminer la rentabilité
économique d'un projet par la méthode des prix de référence. Rappelons que cette
démarche s'inspire de l'approche de la Banque Mondiale qui est l’une des méthodes
les plus utilisées.
Le moyen le plus fréquemment utilisé pour apprécier les coûts et les avantages d'un
projet consiste à les comparer en termes monétaires. A ce titre, les études financières
sont effectuées en utilisant le système des prix du marché. Cependant, si ces prix
observés peuvent constituer une approximation satisfaisante de la valeur économique
des produits et services échangés dans les conditions de concurrence parfaite 1, il n'en
est pas de même dans la réalité. En effet, de nombreuses causes de distorsion
apparaissent : existence de monopoles, économies ou déséconomies externes,
pression fiscale et aides de l'Etat, etc. .
Aussi est-il apparu que les prix du marché ne représentaient pas le plus souvent la
"vraie valeur" des biens et services pour l'économie nationale dans son ensemble.
Ainsi, dans le cadre de l'analyse économique de projets, la méthode des prix de
référence s'efforce de leur substituer un système de prix cohérent plus représentatif.
1
le prix de chaque article s'établit alors à sa valeur marginale (l'allocation des ressources étant
optimale, aucun transfert de ressources ne peut permettre une production supérieure)
89
Raisons pratiques des prix de référence :
Plutôt que d'essayer de mesurer un ensemble d'effets liés au projet et survenant dans
l'ensemble de l'économie (effets directs, indirects, induits; économies en devises,
création d'emplois, etc.), il peut paraître séduisant d'essayer d'agréger et de pondérer
ces effets dans un système de prix modifiant les prix du marché et permettant de
calculer le bénéfice économique (somme algébrique des coûts et avantages
économiques) du projet.
Un système de prix de référence peut ainsi se substituer à un système de prix du
marché afin de répondre à quatre principaux types de préoccupations.
Ainsi, voit-on se dégager, au-delà de ces raisons pratiques, un aspect non négligeable
de l'élaboration d'un système de prix de référence : c'est aussi un moyen de prendre
en compte une politique gouvernementale visant à favoriser ou au contraire à limiter
l'emploi de certaines ressources ou certains biens.
90
peuvent être obtenus - en première approximation - par application d'un coefficient
correcteur.
Si l'on considère, par exemple, pour tenir compte du sous-emploi de la main-d'oeuvre,
que le coût pour l'économie nationale de l'emploi de main-d'oeuvre non qualifiée n'est
que la moitié de son coût financier, l'emploi d'un prix de référence se limitera à
multiplier tous les coûts de main-d'oeuvre non qualifiée du projet par 0,5. La simplicité
de la mise en oeuvre pratique, outre la facilité du calcul, provient du fait que cette
technique dispense de la tâche délicate de l'estimation des effets indirects et induits.
De plus, il sera toujours difficile d'obtenir un consensus pour fixer par exemple, le prix
de référence de la main-d'oeuvre ou des devises étrangères. C'est pourquoi chaque
organisme de financement a tendance à établir son propre système de prix de
référence.
Dans cette partie nous aborderons successivement les notions de coûts et avantages
économiques ainsi que les étapes de la Méthode des Prix de Référence (MPR.)
91
Les principales étapes à suivre dans le cadre d'une évaluation par la méthode des
prix de référence sont les suivantes :
A coté de ces effets plus ou moins directs du projet sur son environnement, il peut en
exister d'autres : amélioration du savoir faire de la population locale, liquidation d'un
artisanat traditionnel (forgeron), nouvelle répartition des revenus.
- les intérêts sur le capital emprunté sont assimilés à un coût dans l'analyse
financière. Dans l'analyse économique, ils sont assimilés à des transferts tant
qu'ils sont perçus par des agents de la collectivité nationale (banque locale,
etc.).
92
Pour toutes ces raisons, lors du passage de l'analyse financière à l'étude économique
il faut éliminer des avantages et des coûts tous les éléments correspondant à des
transferts d'un agent national à un autre agent national. Il s'agit notamment des
impôts, des taxes et des subventions d'équilibre.
Les transferts ne sont donc pas des mécanismes financiers "neutres" : ils influent
directement sur la répartition des revenus entre les différents agents économiques, ce
que la méthode des effets permettra tout particulièrement d'illustrer.
. les prix retenus pour l'analyse économique peuvent très largement différer des prix
retenus pour l'analyse financière: c'est là tout le problème controversé de l'évaluation
et de l'emploi des "prix reflets" ou "prix de référence".
. enfin, une même technique, par exemple l'actualisation, peut-être mise en oeuvre de
façon
différente dans l’évaluation économique et dans l’évaluation financière (les taux seront
différents).
93
Production avec le projet
Début du projet
(3)
(2)
Production sans
le projet
(1)
Cette illustration suppose que, sans le projet, la production de paddy de la zone aurait
continué à s'accroître au même rythme que durant les 5 années précédentes. Dans
ce cas, l'augmentation de production due au projet est représentée par la surface (3).
Au contraire, si la production stagne entre 1990 et 2005 en l'absence de projet, alors
l'accroissement dû au projet serait représenté par les surfaces (2) et (3).
Pour apprécier de façon précise l’ensemble des effets du projet agricole, il faut en
plus tenir compte du volume de la demande. Supposons, par exemple, le cas suivant :
- la demande de riz dans un pays est de 200 000 tonnes.
- la production sans le projet est de 80 000 tonnes.
- l’accroissement de production dû au projet est de 50 000 tonnes.
La comparaison complète situation de référence et situation avec projet donne :
94
Enfin, il ne faut pas oublier les avantages non quantifiables en unités monétaires
(formation, amélioration de la condition sanitaire, réduction de la pollution), les
avantages totalement non quantifiables (prestige, indépendance accrue, etc.), ainsi
que l'incidence du projet sur les structures de production.
- les coûts correspondant à des biens et services consommés par le projet dont
la mesure pose des problèmes techniques (chiffrage des quantités
nécessaires) et économiques (choix de prix adéquats),
Sous total
Imprévus physiques
Total en monnaie constante
Provision pour hausse des
prix
Total en monnaie courante
Intérêts intercalaires
Grand total
95
a/ Exprimés en monnaie constante 1, ces coûts figureront -à l'exception des intérêts
intercalaires - dans le tableau de cash flow du projet permettant de calculer le taux de
rendement interne (financier ou économique) de l'opération 2
Remarque importante :
Il conviendra, si l'on veut comparer des grandeurs comparables, d'ajouter au TRI calculé
en monnaie constante, le taux moyen d'inflation supposé sur tous les postes du cas
flow.
2.2.3.4. Remarques
Il est ici nécessaire de savoir si l'analyste se trouve dans une situation postérieure ("ex
post") ou bien dans une situation antérieure au projet ("ex ante").
1
Monnaie constante de l’année 0.
2
On trouvera en annexe les tables d'actualisation utilisées
96
ces dépenses dans la mesure où elles sont bien liées au projet considéré. Encore faut-il
procéder intelligemment et ne pas imputer le barrage de 100 millions aux 50 hectares
du projet.
Dans une analyse antérieure au projet, par contre, où le but de l'analyse est d'éclairer
un choix, seuls les revenus futurs et les dépenses futures sont à retenir. Les dépenses
engagées dans le passé ne doivent aucunement influer sur le choix à venir autrement
que par les bénéfices futurs que l'on en attend. Un exemple clarifiera ce point.
Supposons qu'un programme de recherche agronomique ait coûté 50 millions de francs.
Les résultats ne permettant pas de lancer un projet agricole, les chercheurs considèrent
qu'avec 5 millions de francs supplémentaires, ils obtiendront des résultats décisifs. Il
faut ici retenir, pour prendre une décision, les 5 millions de francs qu'il faut engager et
les additionner au coût du projet, pour les comparer aux bénéfices que l'on peut
attendre. Les 50 millions déjà dépensés n'interviennent aucunement et ne sauraient
justifier une poursuite de l'expérimentation. Ce principe général se heurte toutefois dans
la réalité à de sérieuses contraintes dans la mesure où un organisme ou un programme
existant recèle en lui-même une forte "propension à continuer".
Les prix économiques des biens et services étant établis, on peut, comme cela se fait
pour l'analyse financière, reconstituer les flux annuels des avantages et coûts du projet
et procéder au calcul de la rentabilité économique.
2.2.4.1 La V.A.N
p = n (Ap - Cp - Ip)
VAN = Σ --------------------------------
p =0 (1 + i) p
Le projet est rentable si la VAN est supérieure à 0. Si on prend en compte les risques
liés au projet, un projet dont la VAN est égal à 0 ne sera pas retenu.
97
2.2.4.2. Le TRI Economique
p = n ( Ap - Cp - Ip)
VAN = Σ --------------------- = 0
p=0 (1+i)p
En analysant le projet, on utilise des prix projetés ce qui implique une certaine part
d'incertitude. Aussi, afin de mieux connaître les risques d'un projet, est-il opportun de
soumettre les différentes variables à un test de sensibilité.
L'accent devra être mis sur les rubriques dont on pense que les hypothèses de fixation
ne sont pas très satisfaisantes :
- les prix
- les délais
- les coûts des biens intermédiaires, surtout ceux importés.
- le coût des équipements et du matériel.
Remarque : S'il existe des différences notables entre le TRI économique et celui
financier, l'analyste essaiera d'en déterminer la raison.
. Si le TRI financier est supérieur au TRI économique : on a, en général, une situation
globale de l'économie qui est telle que les taxes et les marges bénéficiaires sont très
élevées et/ou les prix intérieurs des biens produits sont élevés par rapport aux prix
internationaux.
. Si le TRI financier est inférieur au TRI économique : il s'agit souvent de cas où les
biens intermédiaires sont fortement taxés.
Afin de corriger les distorsions de prix, il est nécessaire de voir à l'aide de tests de
sensibilité sur un grand nombre de projets, la meilleure politique de prix et de taxation
que l'on peut mettre en oeuvre dans le pays pour avoir un TRI économique proche du
TRI financier.
98
2.2.4.4.1. Méthode de la Rentabilité Globale
Cette méthode n'est pas très pertinente car ne tenant pas compte de l'apport exact du
nouvel investissement ceci étant entendu que l'investissement initial constitue un coût
irréversible.
2.2.4.4.2. Méthode de la Rentabilité différentielle
On applique la formule de calcul sur les effets additionnels engendrés par l'extension :
VAN = t = n R-I-D
VAN = Σ -----------------
t=0 (1 + i) p
Avec :
I = Investissement supplémentaire
R = Recettes supplémentaires
D = Dépenses supplémentaires.
Cette méthode est meilleure car on apprécie ainsi l'apport de chaque unité
supplémentaire d'investissement.
Notre objectif est, à ce niveau, de montrer que l'emploi de prix de référence ne fait
appel, pour une approche simplifiée, qu'à des informations fort accessibles et qu'elle est
susceptible de faire intervenir des éléments qui, autrement, n'auraient pas été pris en
compte, en particulier au stade des études d'identification et de factibilité.
Ainsi, il est souvent plus utile d'utiliser une approche simplifiée, à l'aide de prix de
référence employés comme paramètres dès l'identification, lorsque les grandes
orientations du projet peuvent encore être modifiées, qu'une approche raffinée lors de
l’évaluation, lorsque les choix essentiels sont déjà effectués.
99
- un taux d'actualisation économique,
- un prix de référence des biens et services consommés et produits par le projet.
- un prix de référence de la main-d'oeuvre,
- un prix de référence des devises étrangères,
Nous utiliserons pour ce faire l'approche de la Banque Mondiale la plus utilisée et la plus
récente de toutes les méthodes. Elle a été publiée en 1974 par L. SQUIRE et H. VAN
DER TAK. Elle est utilisée à quelques variantes près par toutes les banques
régionales de développement : Banque Africaine de Développement, Banque
Ouest Africaine de Développement, Asian Bank of Development, Banque
Américaine de Développement, Banque Européenne d'Investissement etc. .
Nous avons précédemment remarqué que le choix d'un prix de référence doit être lié à
deux éléments : la plus ou moins grande rareté d'un bien ou facteur de production et la
volonté politique gouvernementale. Ces deux contraintes sont particulièrement nettes au
niveau du choix d'un taux d'actualisation économique. Il doit refléter à la fois la rareté ou
l'abondance réelle des capitaux, et les préférences de la collectivité entre
consommation présente et consommation future, donc en définitive entre
consommation immédiate et investissement.
Principe du choix :
- Par exemple si : i = 4%, le taux d'actualisation économique n'élimine pas les projets
dont les bénéfices sont lointains.
- Egalement si : i = 15%, le taux d'actualisation économique favorisera les projets dont
les bénéfices sont proches.
Il s'agit donc là, comme on le voit, de choix politiques et dans la pratique une
présentation détaillée de ces modèles n'est pas disponible. La réalité des choix
politiques observés devrait le plus souvent permettre de déterminer les plages de
variation possibles du taux d'actualisation économique : de 10 à 14%, de 8 à 6%, etc. .
En revanche, le choix d'un taux d'actualisation économique précis devrait relever,
lorsqu'il ne s'appuie pas sur un illusionnisme économétrique, des autorités politiques
nationales.
Ces difficultés de détermination d'un taux d'actualisation économique ont conduit bien
souvent à formuler le problème à l'envers : quel serait le taux d'actualisation qui
annulerait la somme des cash flow actualisés (exprimés ici en valeur économique).
100
La résolution de ce problème amène à trouver le taux de rentabilité interne économique
de l'opération sans avoir à se prononcer, a priori, sur un taux d'actualisation général
pour le pays.
Il serait illusoire de penser que la difficulté du choix est ainsi évitée, car il convient alors
de déterminer à partir de quel taux de rentabilité interne économique une opération peut
être considérée comme profitable pour l'économie nationale dans son ensemble. Cette
question ne peut être résolue, en général, sans comparer le taux obtenu avec celui de
projets similaires étudiés ou réalisés ailleurs.
. modèle de croissance
. la méthode empirique
En effet, pour les projets publics la rentabilité financière n'est pas très fondamentale
alors qu'elle est indispensable pour les projets privés.
Une seconde voie serait définir le prix de référence à partir des contraintes financières
rencontrées par les Pouvoirs publics et à ce titre 3 cas de figure peuvent se présenter :
a) les pouvoirs publics sont en mesure d'autofinancer le projet, auquel cas le taux de
placement moyen de leurs fonds peut constituer une mesure acceptable du prix de
référence.
b) les pouvoirs publics doivent emprunter pour financer le projet. Dans ce cas le taux
d'intérêt moyen sur les emprunts de l'Etat serait une mesure acceptable du prix de
référence.
c) les pouvoirs publics financent les projets à partir de fonds disponibles et d'emprunts.
Dans ce cas on peut choisir un taux moyen pondéré comme prix de référence du
capital.
101
3.2. Impôts, Taxes et Subventions
Ces éléments qui n'exercent pas d'influence sur la richesse générale de l'économie qui
reçoit le projet sont appelés transferts internes et leur prix de référence est égal à 0.
Les incidences des transferts devront donc être annulées pour établir le prix réel des
biens et services auxquels ils sont liés.
Le même raisonnement est valable pour les intérêts intérieurs.
Exemple 1 :Quand, à l'occasion d'une transaction, le projet paye une taxe de 1000 F à
l'Etat, cela n'entraîne pas une augmentation de la richesse du pays et consiste
essentiellement en un transfert de propriété de ces 1000 F du projet au profit de l'Etat.
Exemple 2 : Si le prix CAF ( Coût, Assurance et Fret) du riz importé au port de Dakar est
de 150 F/kg et que les droits de douane applicables au riz est de 40 % du prix CAF.
Si en outre, pour des raisons particulières l'Etat décide de subventionner le riz à raison
de 70 F par KG.
Nous avons déjà souligné que les prix du marché intérieur ne constituent pas
nécessairement des indicateurs satisfaisants pour exprimer la valeur pour la collectivité
de certains biens et services. Ainsi, par exemple, quelle est la valeur pour l'économie
nationale, d'une tonne de mil produite dans le cadre d'un projet si le prix du marché
intérieur est de l'ordre de 30.000 FCFA la tonne habituellement, mais si, en cas de
pénurie, il est nécessaire d'acheminer par avion des céréales achetées sur le marché
mondial à un coût proche de 100.000 FCFA la tonne ?
Dans tous les cas, il conviendra de retenir le prix hors taxes des produits puisque,
rappelons-le, les taxes constituent un simple transfert à l'intérieur du pays, et non un
coût.
Mais avant de rentrer dans le détail des calculs, nous procéderons à la définition et à la
typologie des biens.
3.3.1. généralités
Les biens et services sont classés en différentes catégories selon qu'ils sont utilisés ou
produits par le projet ou bien qu'ils sont échangés ou échangeables ou non
internationalement. Ainsi :
102
. les facteurs de production : sont des biens ou des services consommés par le projet.
. les biens et services internationaux : sont les biens et services effectivement importés
ou exportés ou susceptibles de l'être si le pays suivait une politique permettant un
développement optimum selon la théorie économique néoclassique. Ils peuvent être
des produits ou des facteurs de production. Leur consommation ou production a des
répercussions sur le niveau des importations ou des exportations du pays.
. les biens ou services nationaux : Ils ne font pas l'objet de transactions internationales.
Ce sont des produits ou des facteurs de production tels que électricité, eau, services de
transport intérieur, construction, les frais de réparation et d'entretien, assurances,
publicité etc. .
Après avoir effectué la typologie des biens et services, nous procéderons dans ce qui
suit à leur détermination, ce qui nous amènera à considérer plusieurs cas de figure,
notamment :
a) les biens et services échangés internationalement,
b) les biens et services produits ou achetés sur le marché local
1°) Prix de référence des biens et services importés (ou susceptibles d’être
importés) :
Les facteurs de production importés ainsi que les produits qui se substituent
(remplacent les) aux importations ont un prix de référence équivalant à :
Ces coûts sont constitués principalement par les frais de débarquement, de stockage,
d'assurance au port, les commissions de courtage, les frais de transport et de montage
sur le site.
Enfin, dans le cas où un prix de référence des devises serait retenu comme on l'a vu
précédemment, il interviendrait bien évidemment dans le calcul pour la part en devises
des équipements importés.
Remarque : Pour les biens de substitution qui ne font pas l'objet de commerce
international, on prendra pour calculer leur prix de référence, le prix CIF des biens
auxquels ils se substituent et qui eux font l'objet de commerce international.
103
Ce sont des facteurs de production qui réduisent le volume disponible des exportations
nettes du pays ou des produits exportés.
La valeur pour la collectivité de ces biens et services sera exprimée par son prix
frontière FOB 1, déduction faite du coût économique de son acheminement à la frontière
et éventuellement de sa transformation (cas du coton). Ainsi, on aura :
PR = Prix FOB - CA
avec FOB = Free On Board
et CA = Coût d’Approche
Remarque : Pour chaque bien ou service qui se substitue aux importations ou qui réduit
les exportations du pays, il est nécessaire, afin d'en établir le prix de référence, de bien
connaître les mécanismes de son commerce avec l'extérieur.
Par exemple, pour chaque bien utilisé ou produit par le projet, il faudra déterminer les
coûts à supporter s'il fallait les acheminer entre le lieu d'implantation du projet, la
frontière et/ou le marché de vente. Trois cas de figure sont généralement constatés :
1°) Biens et services produits pour le marché local, mais précédemment importés
:
C'est le cas où la production d'un projet se substitue à des importations, par exemple,
un projet de production de sucre. La fraction de la production de sucre vendue sur le
1
sous réserve de l'utilisation d'un prix de référence des devises comme nous venons de le voir
104
marché local va permettre d'économiser des importations immédiates ou potentielles
(liées à un développement de la demande). Le prix de référence de ce sucre sera donc
exprimé par sa valeur CIF (ou CAF) modifiée des coûts d'approche jusqu'au point de
consommation finale du produit. Ainsi :
Cette valeur exprimera l'économie faite en substituant une production nationale à des
importations. Toutefois, dans le cas présenté ci-dessus, le sucre produit par le projet ne
se trouve pas sur le lieu même de consommation. « L'économie » précédente devra
donc être amputée des coûts de transport qui se situent entre le stade de production et
le stade de consommation.
Enfin, pour pouvoir valoriser la production du projet, exprimée en tonnes de canne à
sucre sur le champ, il conviendra de retrancher à la valeur économique obtenue jusque
là les coûts d'usinage du sucre.
PR = Prix CAF + CA1 (port - marché) - CA2 (marché - usine) + CA3 ( usine -
projet)
a 2 ) Si l’entreprise travaille à pleine capacité de sorte que la demande
supplémentaire est satisfaite par une réduction des exportations d'engrais 1, le prix
de référence sera égal à :
1
si les quantités achetées par l'usine sont importantes, elles peuvent amener les fournisseurs à
accroître leur capacité de production : il s'agit là de projets liés qui devront être étudiés ensemble.
105
PR = Prix FOB - CA1 (port - usine) + CA2 ( usine - projet)
Ces biens sont en fait peu nombreux (coûts de construction, transports intérieurs,
assurances, électricité etc.). En général, ils ne sont pas échangés pour les raisons
suivantes :
- soit à cause de leur coût de production caractérisé par le fait que leur Prix CAF
supérieur au prix intérieur et leur Prix FOB inférieur au prix intérieur.
- soit à cause de leur nature particulière ; dans ce dernier cas on peut citer à titre
d'exemple : l'eau, l'électricité, les frais de réparation et d'entretien, les transports, les
bâtiments et les différents services (commerce, assurances, publicité, services
juridiques etc.).
Pour déterminer leur prix de référence, deux méthodes peuvent être utilisées :
106
Ce facteur de conversion qui est égal au rapport entre le prix de référence et le prix du
marché est en général inférieur à un.
Il faut remarquer que les terrains et la main d'oeuvre font l'objet d'un traitement
particulier.
Remarque : Dans les pays où la méthode des prix de référence est utilisée, les facteurs
de conversion sont calculés par le service national de la statistique ou du plan.
En général, il arrive que l'on calcule un coefficient de conversion standard valable pour
représenter un rapport moyen entre les prix frontières et les prix du marché intérieur.
Ce coefficient (facteur) de conversion standard peut être compris comme le rapport de
deux versions du chiffre du commerce extérieur du pays, l'un sans et l'autre avec les
droits à l'importation et les droits ou subvention à l'exportation.
M + X
F.C.S = -----------------------------
(M + Tm) + (X - Sx)
Remarque : S'il est possible de le faire, il est souhaitable d'utiliser pour le calcul des prix
de référence des biens les coefficients de conversion qui leur sont spécifiques.
L'utilisation du coefficient de conversion standard n'est réellement pertinente que dans
le cas des biens et services dont la valeur financière est relativement faible ou quand il
est difficile de trouver des informations permettant de calculer le coefficient spécifique.
Exemple : Soit un bâtiment dont le coût financier est de 200 000 um et qui se compose
des éléments suivants :
A partir des informations fournies par le Service National de la Planification sur la nature
des différents biens utilisés et leurs coefficients spécifiques, on peut calculer le coût
économique du bâtiment.
Eléments échangés :
- charpente métalliques : CCSp = 0.78
- ciment : CCSp = 0.88
Eléments non échangés :
- sable et gravier : CCSp = 0.80
107
- frais généraux : CCSp = 0.80
- Main d'oeuvre qualifiée : CCSp = 1.00
- Main d'oeuvre non qualifiée : CCSp = 0.50
En tant que facteur de production particulier (qui ne peut faire l'objet d'un commerce
international), le prix de référence du terrain est égal à la valeur de la production nette
sacrifiée du fait du projet.
Ceci est valable même si le terrain est acquis gratuitement ou à un prix symbolique.
En pratique, il est important de connaître l'utilisation qui serait faite du terrain s'il n'y avait
pas de projet. Les utilisations les plus courantes sont :
- agriculture si c'est un terrain situé en campagne,
- usage d'habitation ou bâtiment industriel dans les centres urbains.
* Les terres de pâturages constituent des cas particuliers et dans ce cas on exprime le
renoncement par le gain net engendré par le poids supplémentaire du bétail qui
passaient sur ces terres.
* Les terres récupérées : Sur ces terres où rien n'était produit car impropres à
l'agriculture, la valeur de la production perdue est égale à 0.
* Dans le cas où il n'existe pas un marché foncier mais où la location des terres est
courante, on peut utiliser le coût moyen de location comme coût économique des
terrains.
On part de l'hypothèse qu'en général, les terrains urbains sont utilisés pour la
construction d'habitation ou d'industries. Pour en calculer le coût économique, on
applique un facteur de conversion spécifique à la valeur financière du terrain, ce facteur
de conversion spécifique devra traduire la rareté relative des terrains dans la zone
concernée.
108
3.4. Prix de référence de la Main d'Oeuvre
S'il existe un sous-emploi temporaire, son coût d'opportunité pourra être nul si la main
d'oeuvre est employée par le projet en période d'inactivité, ou très élevé si elle doit
intervenir sur le projet au moment des labours ou de la récolte des cultures
traditionnelles.
Les coûts d'opportunité de la main-d'oeuvre sont donc très variables selon la catégorie
de main-d'oeuvre, son origine géographique, les conditions de production, etc. .
1
Cette perte peut être due à l’abandon des terres par suite du déplacement de la main-d'oeuvre,
ou à la
mobilisation du temps de travail disponible du travailleur.
109
souvent à retenir comme prix de référence des coefficients correcteurs utilisés tels des
paramètres permettant de chiffrer de manière approximative l'impact de la création
d'emploi sur le TRI économique du projet. Ces paramètres pourront être compris :
Les prix de référence évalués à partir des prix frontière (FOB ou CAF) sont alors
exprimés dans la monnaie du pays concerné par le projet sur la base du taux de change
de la période considérée.
Par cette mesure, les projets comportant une part importante d'exportations seront
simultanément favorisés, car leurs recettes en devises seront multipliées elles aussi par
ce coefficient "d'alourdissement" des devises.
1
certains auteurs penchent plutôt pour un calcul en devises étrangères
110
L’alourdissement" des coûts entraînera une baisse du taux de rendement interne de
l'opération, tandis que l’alourdissement" des recettes entraînera son relèvement.
Reconnaître, en effet, que le prix de référence des devises étrangères est de 1,3 ou - ce
qui est équivalent - que le "taux de change de référence" est de 286 CFA pour 1 dollar
US (le taux officiel étant de 220 FCFA), revient pour un Gouvernement à admettre
implicitement qu'il soutient sa monnaie et que le cours officiel lui permet de payer moins
cher ses importations1.
Aussi, dans la pratique, le calcul d'un prix de référence des devises sera réservé aux
organismes nationaux (Bureau de Planification, Ministère des Finances, etc.) ou à des
équipes spécialisées. En l'absence d'indications, l'analyse économique sommaire d'un
projet pourra retenir - dans le cadre d'un test de sensibilité - plusieurs valeurs arbitraires
du prix de référence des devises afin de tester leur incidence sur les choix techniques
effectués.
4. CONCLUSION
Il faut voir là tout d'abord le résultat d'une querelle d'école, la "méthode française"
(méthode des effets) étant opposée à la méthode "anglo - saxonne" (méthodes des prix
de référence).
Mais, en réalité, la conception des prix de référence ou prix reflets semble difficilement
admissible par les non - économistes. De plus, la justification de prix différents des prix
du marché est parfois malaisée et peut relever de considérations purement politiques.
1
et de recevoir aussi moins en paiement de ses exportations. La politique souhaitée dépendra donc
en
111
Les techniques étant mal connues des organes de décision, les responsables sont
souvent sceptiques et répugnent à fonder leurs décisions sur de tels calculs.
- les cours mondiaux sont difficiles à déterminer pour de nombreux produits, car ils
sont le résultat d'accords, de ventes ponctuelles ou de spéculations passagères; leur
prévision à long terme se révèle encore plus délicate (les exemples récents du sucre, de
l'huile de palme, du cacao sont là pour nous le rappeler),
Mais, Malgré ces critiques, les prix de référence peuvent être, moyennant quelques
précautions, de précieux outils de calcul économique, en particulier lors de la
conception (identification et préparation) des projets de développement. Ces outils
permettent la prise en compte de phénomènes économiques extérieurs aux projets dès
leur conception.
Il est en revanche inutile et illusoire de vouloir rechercher une grande précision et une
justification théorique solide à ces prix qui doivent être considérés comme des
paramètres sommaires.
Ces techniques permettent en fait, lors d'études préliminaires, d'aider à définir les
grandes orientations du projet en quantifiant - dans la mesure du possible - des aspects
qui autrement ne peuvent être appréciés que qualitativement, au risque d'être oubliés
(chômage, valeur économique des produits au niveau du pays, pénurie de devises,
etc.). Une simple estimation des prix de référence principaux est alors en général
suffisante.
En revanche, lors d'études détaillées, des méthodes plus complexes mais plus
rigoureuses doivent être mises en œuvre. C'est le cas, notamment, des méthodes
d'évaluation proposées par l'OCDE, l'ONUDI ou la Banque Mondiale 1 et également, la
méthode des effets.
1
Cf. Bibliographie
112