Tanger
Pour l’obtention du
Sous le thème
Analyse et amélioration de la
démarche d’élaboration du Rolling
Forecast « Cas de la société
TREROC »
Qui ont œuvré pour ma réussite, de par leur amour, leur soutien, et tous leurs
sacrifices consentis et leurs précieux conseils, pour toute leur assistance et leur
présence dans ma vie. C’est à eux que je dois tout.
A mes frères
Qui n'ont cessé de m’encourager, et d'être pour moi des exemples de persévérance et
de courage.
Qui m’ont appuyé dans les moments difficiles et ont toujours été à mes côtés.
Rim
Remerciements
Mots clés:
The work presented in this paper aims at putting into practice the contribution of
Rolling Forecast to funds management at TREROC, a company working in automotive
industry which is undoubtedly a dynamic and unsteady sphere. In fact, many
organizations have tried to build a future vision matching the serious volatility of the
environment. And in this context, they have installed a funding system such as the
annual budget meant to attain strategic objectives. However, it seemed that this
piloting tool did not take into consideration the evolution of the market and, therefore,
their long term predictions have grown unfit. Subsequently, they found it compulsory
to adopt other complementary devices such as Rolling Forecast that consists of a
flexible budget system integrating a short term perception and that takes into
consideration the fluctuations of exchange trends and raw materials cost, as well as the
massive regression of the activity which all depends on the market tendencies. The
critical analysis of the development process of the Rolling Forecast presented in the
second part aims to identify its points of failure and suggest ways of improvements for
more reliable results.
Keywords:
IG Intra-Groupe
PM Plan de Montage
GM Gross Margin
IR Industrial Result
PBT Profit Before Tax
Sommaire
L’industrie automobile représente aujourd’hui un secteur à forte valeur ajoutée. Les acteurs
qui interagissent au sein de cette industrie sont nombreux: concepteurs, assembleurs,
fournisseurs de pièces, équipementiers, transporteurs, commerciaux…
Elle concerne aussi bien les équipementiers spécialisés que les constructeurs de voitures
particulières, de véhicules de loisirs, ou de véhicules utilitaires et les carrossiers. Cette activité
intègre donc la filière complète, y compris moteurs et organes mécaniques en amont, dès lors
qu'ils sont principalement destinés à des véhicules automobiles.1
C’est dans ce cadre que les organisations ont adopté un système budgétaire fournissant un
cadre annuel de prévisions (le budget), en analysant les écarts observés entre les réalisations et
les prévisions, ce contrôle budgétaire leur permet de corriger leurs jugements, de prendre leurs
décisions et de mettre en œuvre les actions qui leur semblent les plus adéquates pour atteindre
les objectifs préalablement fixés.
C’est ainsi que, les entreprises se sont trouvées astreintes à la mise en place d’autres
dispositifs qui adoptent un système budgétaire glissant beaucoup plus adaptable, qui tient en
1
Publié par : INSEE : L'Institut national de la statistique et des études économiques, définitions et méthodes
/industrie-automobile
Page 1
compte les changements les plus récents de la conjoncture économique tel que le Rolling
Forecast pour réévaluer régulièrement leurs objectifs et mettre en œuvre par la suite des
actions correctives.
La mission qui nous a été confié donc durant ces quatre mois de stage était d’identifier les
problèmes et les difficultés que les gestionnaires affrontent pour élaborer le Rolling Forecast,
et essayer par la suite de compléter cette démarche et de l’améliorer.
Dans ce cadre, notre problématique s’articulera autour d’une analyse et des recherches
d’améliorations de la démarche d’élaboration du Rolling Forecast de la société TREROC, un
équipementier dépendant des commandes des constructeurs automobiles, et gravitera autour
des questions suivantes :
Sans doute, un travail scientifique est celui qui est méthodique, systématique et objectif.
Selon Jean Louis LAUBET Del Bayle, la méthode est définit « Comme l'ensemble des
opérations intellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité
étudiée »
La revue de littérature qui va être présentée dans la première partie nous a permis de
comprendre et de situer l’apport du mémoire, pour cerner notre objet d’étude, nous avons opté
à la fois pour des méthodes qualitatives et une méthode analytique.
Page 2
Les méthodes qualitatives utilisées dans le présent travail sont notamment : l’observation et
les entretiens avec les différents responsables de services, ces derniers sont tous impliqués à
l’élaboration du Rolling Forecast. De plus, le fait d’assister les contrôleurs de gestion tout au
long de notre stage nous a permis de détecter quelques insuffisances et d’examiner de près les
difficultés que les gestionnaires affrontent lors de l’utilisation de cet outil de gestion.
La méthode analytique consiste à évaluer la structure déjà existante afin de mesurer son
efficacité dans le rendement de l’organisation, détecter ses anomalies et proposer des
solutions.
Nous avons suivi la méthodologie suivante :
Page 3
Nous présenterons d’abord une revue de littérature sur le cadre théorique et conceptuel de la
gestion budgétaire, et ce en deux chapitres, en premier lieu nous allons énumérer les différents
aspects de la gestion budgétaire, en deuxième lieu nous allons énoncer les facteurs de
contingence et les critiques concernant le budget, et enfin les facteurs internes et externes qui
ont poussé à passer d’un budget annuel à un budget glissant.
Nous allons entamer la deuxième partie par une présentation de l’établissement d’accueil, par
la suite nous allons présenter la démarche d’élaboration du Rolling Forecast au sein de
TREROC, et nous nous livrerons enfin à une analyse de la démarche adoptée par l’entreprise
en formulant des constats et des recommandations.
Page 4
Partie I : Cadre théorique et conceptuel de
la gestion budgétaire
Page 5
La gestion budgétaire est un outil de pilotage des organisations, elle a un fondement de base
sur les prévisions, et c’est à l’aide du contrôle budgétaire que les gestionnaires analysent les
écarts observés entre les réalisations et les prévisions, par la suite les dirigeants parviennent à
corriger leurs jugements et mettre en œuvre des actions pour atteindre les objectifs déjà fixés.
D’une part, le cadre théorique et conceptuel de la gestion budgétaire ainsi que ses limites
et les atouts que présente cette approche pour avoir un système budgétaire plus flexible.
D’autre part, la définition du Rolling Forecast et la démarche de sa mise en œuvre.
Cette première partie sera structurée en deux chapitres :
Le premier chapitre mettra en évidence les ajouts de l’approche du Rolling Forecast par
rapport à l’approche traditionnelle de budgétisation, en mettant l’accent sur les raisons du
passage d’un budget annuel à un budget glissant.
Le second chapitre fera objet du cadre théorique du Rolling Forecast, on présentera les
différentes techniques d’élaboration des Forecasts, ainsi que l’analyse des écarts.
Page 6
Chapitre I : La gestion budgétaire: du budget annuel
au Rolling Forecast (budget glissant)
Section 1: La gestion budgétaire
1. Notions de base
Le budget2
Le budget est l’un des outils majeurs de la planification qui permet à l’entreprise
d’optimiser son développement dans un environnement futur et, par conséquent, incertain.
Le processus de planification comprend les étapes suivantes :
- étude de l’environnement et de son évolution;
- analyse des besoins du marché et de son évolution;
- adaptation éventuelle de la mission de l’entreprise;
- définition des objectifs à atteindre en fonction de cette mission;
- évaluation des ressources nécessaires à la réalisation des objectifs.
«Le budget est l’ensemble coordonné des prévisions, exprimées en unités physiques
(ventes prévues en unités, nombre d’heures de main d’œuvre directe…) et en unités
monétaires (chiffre d’affaires, coût de la main d’œuvre directe…) concernant son prochain
exercice financier »3
« Le budget c’est l’expression comptable et financière des plans d’action, retenus pour que
les objectifs visés et les moyens disponibles sur le court terme convergent vers la
réalisation des plans opérationnels »4
La gestion budgétaire
« La gestion budgétaire trouve son origine dans le domaine public : c’est un mécanisme
d’allocation et de contrôle des ressources lié au fonctionnement du parlementarisme, qui a
ensuite été transposé pour accompagner le développement des grandes entreprises.
2
Pierre Cabane, L’essentiel de la finance à l’usage des managers, 2ème édition, 2008
3 Réjean Brault,Pierre Giguère, Comptabilité de gestion, 1997
4 BERLAND, Nicolas, Le contrôle budgétaire, La découverte, 2002.
Page 7
Historiquement, la gestion budgétaire apparaît donc comme la transposition en tant qu’outil
de contrôle de gestion dans les grandes entreprises, de procédures développées initialement
pour les besoins de la comptabilité publique et de la gestion de l’Etat… Ce fait méritait d’être
souligné, à une époque où le discours dominant consiste à ironiser sur la lourdeur
bureaucratique des procédures administratives et à montrer en exemple l’efficacité de la
gestion des entreprises privées ! »5
Le Rolling Forecast
« Le Rolling Forecast est un modèle qui remplit toutes les fonctions traditionnelles d’un
budget classique en s’affranchissant de la logique d’objectifs fixés. Il en ajoute une mise à
jour périodique des prévisions en fonction des fluctuations éventuelles de l’environnement
externe et des facteurs internes impactant la réalisation des objectifs prédéfinis.»6
Les budgets déterminants : Définissent les objectifs à atteindre, il existe deux types
de budgets déterminant : le budget des ventes le plus important car il reflète le niveau
d'activité attendu de l'entreprise et le budget de production.
Les budgets résultants : précisent les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les
objectifs donc les budgets déterminants. On peut définir quatre grands budgets
résultant : le budget des approvisionnements, le budget des investissements, le budget
des frais généraux et le budget de trésorerie qui est la synthèse monétaire des budgets
précédents.
Figure 1 : Types de budgets
Page 8
3. Objectifs de la gestion budgétaire8
- Faire un diagnostic du futur : Le budget permet d’établir de façon structurée les
données prévisionnelles pour les activités futures.
- Orienter les décisions : Le budget permet de répartir les ressources en fonction des
activités prioritaires.
- Rechercher des fonds : Le budget est l’outil privilégié par les bailleurs de fonds lors
de l’analyse des demandes de subvention et lors du contrôle des dépenses engagées. Il
permet aux organismes subventionnaires de distribuer les fonds en fonction des
demandes quantifiées et d’effectuer un contrôle des dépenses en fonction des
conditions exigées.
- Surveiller les opérations et corriger les écarts : Le budget est un outil proactif dans la
gestion des ressources financières puisqu’il permet de suivre les opérations en temps
réel et d’ajuster les dépenses anticipées si nécessaire.
- Évaluer la performance : Le budget, une fois comparé aux données financières
réellement encaissées et dépensées pour une activité donnée ou pour l’ensemble de
celles-ci, permet d’évaluer un aspect important de la performance qui est la
performance financière de l’organisation.
8
Thèse : Jules KASEYA, Gestion des finances publiques et son impact sur l’évolution de la croissance
économique en RDC,2011
9
http://agol.eco.univ-rennes1.fr/etu_cas/con_ges/gesprev2.htm
Page 9
- Les éléments sur lesquels ce responsable n’a aucune possibilité d’action : ce sont les
éléments non contrôlables. Dans ce cas, ces éléments figurent dans le budget à titre
d’information et ne doivent, en aucune façon, être pris en considération pour
l’évaluation des performances du centre.
Non remise en cause des politiques et stratégies : Dans la mesure où le budget est
l’aboutissement du cycle de planification, la budgétisation découle de la planification
opérationnelle.
Appartenant au processus de planification, la budgétisation consiste alors à :
Page 10
Contrôle par exception : L’analyse des écarts entre les résultats attendus et les résultats
obtenus n’est pas une fin en soi. En réalité, les écarts doivent jouer un rôle de signal d’alerte
et permettre au pilote de l’unité concernée :
- De déceler les points de distorsion dans la réalisation du programme orienté vers
les objectifs de l’unité ;
- D’imaginer et de conduire les actions correctives.
Les responsables des services : Sur la base des échanges qu’ils auront eu avec les membres
de leur équipe de travail, le personnel de leur unité administrative, la direction de
l’entreprise et leurs collègues, ils expriment, en les quantifiant, leurs objectifs, les actions
à prendre pour les atteindre ainsi que les besoins en ressources pour réaliser les objectifs.
Le comité du budget : Véritable comité de sages pour les arbitrages budgétaires entre les
divers responsables d’unités administratives, il a pour avantage d’élargir le nombre
d’intervenants qui partageront les choix de l’organisation, et de protéger le contrôleur, très
souvent perçu comme le porteur de mauvaises nouvelles.
Page 11
5. Les rôles attribués aux budgets10
10
Simon Alcouffe,Marie Boitier,Anne Rivière,Fabienne Villesèque-Dubu, Contrôle de gestion interactif:
Commercial. Supply Chain. RH.Environnement DUNOD 2013
Page 12
Dans ce contexte, les études portant sur les pratiques budgétaires des entreprises, montrent des
usages différenciés du contrôle budgétaire. Berland (1999) identifie trois modèles de contrôle
budgétaire. Ces modèles correspondent aux différents types de contextes organisationnels et
stratégiques dans lesquels les budgets sont mobilisés.
Tableau 1: Trois modèles de contrôle budgétaire
11
Op.cit, Simon Alcouffe, Marie Boitier, Anne Rivière, Fabienne Villesèque-Dubu, Contrôle de gestion interactif:
Commercial. Supply Chain. RH. Environnement DUNOD 2013
Page 13
Les critiques sont cependant le fait d’entreprises qui ont eu tendance à considérer le budget
comme un outil quasi exclusif de pilotage, attendant de sa mise en œuvre qu’il réponde à
toutes les problématiques de l’entreprise en même temps (prévision, coordination, suivi des
performances, évaluation). Les entreprises n’ayant pas formulé de critiques à l’encontre du
budget ou ayant essayé de répondre à ces critiques semblent avoir établi une distinction entre
contrôle interactif et contrôle diagnostic (Berland, 2004).
Le budget est alors mobilisé dans le cadre d’un contrôle diagnostic programmé, de manière
complémentaire d’autres outils de pilotage, tels que les tableaux de bord, inscrits dans un
contrôle plus interactif. Cette tendance à de nouveaux usages du budget est confirmée par
Sponem et Lambert(2010). A partir d’une enquête auprès de 269 entreprises françaises, ils
identifient cinq styles budgétaires, qui se distinguent par l’utilisation du budget pour évaluer
la performance et par la possibilité de faire évoluer le budget en cours d’année.
Tableau 2: Les dix principales critiques concernant les budgets selon le Cam-I
12
Simon Alcouffe, Marie Boitier, Anne Rivière, Fabienne Villesèque-Dubus Contrôle de gestion sur mesure:
Industrie, grande distribution, banque
Page 14
En définitive, les critiques émanent d’entreprises qui ont eu tendance à considérer le budget
comme un outil central, voire exclusif, de pilotage, attendant de sa mise en œuvre qu’il
réponde à toutes les problématiques de l’entreprise en même temps (prévision, coordination,
suivi des performances, évaluation). Les entreprises n’ayant pas de critiques à formuler à
l’encontre du budget ou ayant essayé de répondre à ses critiques semblent avoir établi une
distinction contrôle interactif/ contrôle diagnostic (Berland, 2004). Le budget est alors
mobilisé dans le cadre d’un contrôle plus interactif. Cette tendance à de nouveaux usages du
budget est confirmée par Sponem et Lambert (2010). A partir d’une enquête auprès de 269
entreprises françaises, ils identifient cinq styles budgétaires, qui se distinguent par le niveau
d’implication de la hiérarchie dans le processus budgétaire, par l’utilisation du budget pour
évaluer la performance et par la possibilité de faire évoluer le budget en cours d’année.
3. Limites du budget13
En ces temps de forte volatilité, d’évolution très rapide des marchés, de retournements
successifs et massifs de l’activité, l’élaboration du budget est un exercice difficile et très
critiqué.
Les principaux griefs qui lui sont faits sont les suivants :
13
Annick Delhon-Bugard, Frédéric Doche, Guillaume Lebeau, Olivier Stephan, L’essentiel du contrôle de
gestion,2013
Page 15
Un budget déjà caduc (périmé) avant d’être terminé : lorsque le processus
budgétaire est très long ou lorsque la conjoncture est très volatile, les hypothèses ou
les données de prévision peuvent changer durant les itérations de construction et de
validation du budget, rendant le contenu budgétaire caduc très rapidement, parfois
avant même d’avoir terminé la validation finale. C’est par exemple ce qui est
fréquemment arrivé durant le second semestre 2008 (crise des subprimes). Pendant
cette période, le ralentissement de l’économie mondiale a été tellement brutal, que bon
nombres d’entreprises ont dû relancer plusieurs itérations budgétaires avant de pouvoir
stabiliser et valider un budget qui est resté incertain pendant le reste de l’exercice. Ces
itérations sont néanmoins nécessaires pour ne pas rester figés dans un budget inadapté
à la nouvelle conjoncture ;
Un processus le plus souvent incrémental : qui raisonne en variation par rapport à la
dernière prévision ou au budget de l’année précédente, sans toujours reposer la
question de l’utilité ou de la pertinence des activités engagées vis-à-vis du résultat
attendu ;
Un budget trop relié aux objectifs de performance individuels du management :
en effet, le budget est le plus souvent le référentiel permettant de fixer les objectifs
individuels des managers de l’entreprise, puis d’évaluer leur performance et de définir
les éléments variables de rémunération. L’exercice de construction du budget peut
alors, dans certains cas être influencé par des considérations de mesure de la
performance individuelle et devenir une négociation, plutôt que par la prévision de
l’activité et du développement de l’entreprise.
Pour tenter de palier à ces différents inconvénients, un certain nombre d’entreprises ont mis
en place des démarches complémentaires ou des démarches de remplacement.
Il est à noter qu’en dépit d’une revendication de certains à « tuer le budget », dénonçant à la
fois la lourdeur administrative à laquelle la procédure budgétaire soumet les managers et le
caractère inadapté de la démarche prévisionnelle formalisée vis-à-vis des incertitudes et
turbulences de l’environnement (Mintzberg, 1994 ; Hope et Fraser, 2003), le budget occupe
encore une place majeure dans la plupart des organisations.
Page 16
des actions correctives si nécessaire (Analyse des écarts). Elle permet une gestion
décentralisée en rendant possible la délégation des pouvoirs : chaque responsable de centre se
voit allouer des ressources et des objectifs à respecter tout en respectant le budget affecté pour
leur réalisation.
En effet, le champ d'action d'un responsable consiste à mettre en relation trois éléments : les
objectifs à atteindre, les ressources mises à sa disposition et les résultats obtenus.
14
Hélène Loning, Véronique Malleret, Jérôme Méric, Yvon Pesqueux, Contrôle de gestion, Des outils de gestion
aux pratiques organisationnelles p :7
Page 17
Le contrôle budgétaire se situe à mi-chemin entre le contrôle stratégique, qui est une
projection sur le long terme, et le contrôle opérationnel, qui est le suivi des opérations au jour
le jour. Définir l’horizon n’est cependant pas suffisant. Il faut également préciser la fréquence
à laquelle on effectue ce contrôle budgétaire, ainsi que la façon d’appréhender les transitions
d’une période budgétaire à une autre.
Cependant, la réalisation des dits objectifs n’est pas totalement relative aux capacités de
l’entreprise et sous son contrôle, mais elle est également impactée par des facteurs d’ordre
externe aussi qu’interne :
Facteurs Externes
La réalisation des objectifs d’une entreprise est fortement impactée par l’environnement
externe de celle-ci : crise économique, variation des prix de matières, prix de ventes et
taux de change, fluctuations de la demande, comportement de consommateurs…
En effet, cette hypothèse remet en cause quelques principes des outils budgétaires
traditionnels et rend la mise en place d'un système de prévisions actualisées en permanence une
impérative afin de réussir le processus de gestion budgétaire.
Ainsi, l’évolution du contexte externe actuel rend moins efficaces, plus fréquemment et plus
durement qu’auparavant, les anciennes pratiques budgétaires, sans pour autant les
compromettre. Notamment, une des voies importante d’adaptation de l’outil se trouverait dans
les pratiques de budget glissant.
Facteurs Internes
Dans un contexte d’instabilité de l’environnement, des facteurs d’ordre interne peuvent aussi
jouer un rôle dans la démarche d’adaptation des pratiques budgétaires. Cela s’explique par le
fait que toutes les organisations n’ont pas les mêmes façons de faire, notamment pour ce qui
concerne le mode d’affectation des ressources aux objectifs. Il semble aussi que le budget ne
soit pas utilisé de la même manière dans tous les types d’organisations.
Si l’on retient principalement les entreprises privés, les organismes publics et les associations
à but non lucratif comme principales catégories, il convient de considérer que les types
Page 18
d’objectifs choisis ne sont pas les seuls éléments qui changent quand on observe la gestion
budgétaire pratiquée dans ces trois types d’organisations.
Certaines catégories ont un comportement plus cohérent et rationnel que d’autres. Cela aboutit
au final à des degrés d’atteinte des objectifs très divers, et donc à des niveaux d’efficacité très
variables de l’outil budgétaire. Les différences observées dans les pratiques peuvent donc être
influencées par différents facteurs qu’il convient de mettre en évidence. Le contexte interne et
notamment le mode de gouvernance, les qualifications des personnels et les jeux de pouvoirs.
Toutefois, il y a des entreprises où le budget annuel marche bien. Par exemple dans la
construction ferroviaire ou navale, pour lesquelles on a un carnet de commandes : là, le
budget est le prolongement de la planification. Mais si le métier est de produire pour le
marché des biens complexes et très diversifiés, c’est différent. Sur un marché turbulent, avec
des unités très indépendantes, on peut avoir besoin de se passer du budget.
En effet, le calage d’un système budgétaire sur un horizon annuel entraîne nécessairement de
fortes fluctuations sur l’horizon de prévision des responsables au fur et à mesure que l’année
se déroule. Si les responsables disposent d’une meilleure connaissance du respect des
prévisions budgétaires, au fur et à mesure qu’ils en connaissent les réalisations, leur horizon
Page 19
de prévision tend à se réduire pour ne plus porter que sur quelques mois lorsque le budget de
l’année suivante entre en phase d’élaboration.
Figure 4 : Calendrier budgétaire pour un système budgétaire glissant
Certaines grandes entreprises ont ainsi étudié, ou mis en place, un système budgétaire
glissant ; c’est-à-dire que chaque mois, ou chaque trimestre, est effectuée une prévision
supplémentaire. De cette manière, l’horizon budgétaire est en permanence de 12 mois, quelle
que soit la période de l’année où l’on se trouve.15
Dans le prochain chapitre nous allons présenter la démarche d’élaboration du Rolling Forecast
(budget glissant) en détaillant sa pratique, son contenu et ses caractéristiques, ensuite nous
allons exposer les techniques d’élaboration des forecasts de ventes, de production et de la
masse salariale, puis un aperçu sur l’analyse des écarts et enfin les avantages et les limites du
Rolling Forecast.
15
Thèse Benoit Pigé, Reporting et contrôle budgétaire p :17
Page 20
Chapitre II : Démarche d’élaboration du Rolling
Forecast (budget glissant)
Peu de travaux théoriques ont été consacrés à cet outil, c’est un instrument prétendu nouveau,
qui pourtant en pratique ressemble soit à un compte de résultat prévisionnel, soit à un budget
de trésorerie, mais définis pour une période trimestrielle.
J. Hope et R. Fraser (1997: p. 22) expliquent ainsi la particularité des Rolling forecasts : « Les
gestionnaires préparent des plans révisables (d’habitude trimestriellement) et ceux-ci sont
utilisés pour la prévision de la trésorerie et non pour contrôler les coûts. Si les budgets
traditionnels sont des prévisions, ils sont aussi des engagements. Dans le système traditionnel,
les gestionnaires doivent participer dans une procédure bureaucratique et consommatrice de
temps pour comprendre et donner leur engagement vis-à-vis des chiffres par rapport auxquels
ils vont être contrôlés. Dans le nouveau modèle, les prévisions sont préparées vite, sont mises
à jour quand cela est nécessaire, et n’ont pas besoin d’être accordées à un cycle de
planification annuel. De plus, elles doivent être aussi réalistes et objectives que possible. » 16
Le Rolling Forecast consiste à réévaluer régulièrement les objectifs financiers arrêtés en début
d’exercice, en tenant compte des changements les plus récents de la conjoncture économique
et des performances opérationnelles réalisés. En particulier, cela permet d’ajuster les
prévisions et les objectifs en tenant compte de l’évolution des cours des devises et des
matières premières.
16 Thèse : Iliya KOMAREV « LA PLACE DES BUDGETS DANS LE DISPOSITIF DE CONTROLE DE GESTION »
Mars 2008 p : 147
17 Simon Alcouffe, Marie Boitier, Anne Rivière, Fabienne Villesèque-Dubus Contrôle de gestion sur mesure:
Industrie, grande distribution, banque
Page 21
Concrètement, le système de prévisions glissantes s’organise en trois étapes :18
une revue rapide des performances chaque mois avec les principaux dirigeants ;
immédiatement suivie d’une réunion d’une demi-journée, appelée challenge forecast,
qui rassemble le directeur général, le directeur financier, les équipes du contrôle de
gestion, et les responsables de chaque fonction. Au cours de cette réunion, les résultats
et les hypothèses du nouveau forecast sont analysés à la lumière des objectifs arrêtés
le mois précédent.
Un plan d’action de court terme est proposé pour atteindre les nouveaux objectifs
définis à la hausse ou à la baisse. Les objectifs concernent des indicateurs de compte
de résultat et du cash-flow.
un pilotage à moyen terme est réalisé une fois par an avec une orientation plus
stratégique, qui opère une revue complète des enjeux pour chaque business unit sur les
plans commerciaux, marketing et industriels.
La méthode la plus répandue pour pallier aux inconvénients du budget reste sans conteste la
méthode du rolling forecast. Ce terme anglo-saxon n’a pas véritablement de traduction
française, si ce n’est « reprévision glissante » ou « budget glissant ».
Quelle en est la définition ? La notion de rolling forecast est apparue avec l’idée
de fournir, à des fins de pilotage, un prévisionnel chiffré à jour des derniers
évènements et de l’avancement des réalisations.
18
Magazine Echanges n°302
19
Op.cit, Annick Delhon-Bugard,Frédéric Doche,Guillaume Lebeau,Olivier Stephan, L’essentiel du contrôle de
gestion,2013
Page 22
Avec quelle fréquence ? Assurément plus souvent que celle du budget. Le Rolling
forecast « s’applique en permanence à la période à venir, définie en ajoutant un mois,
un trimestre ou une année à mesure que le mois, le trimestre ou l’année échus en sont
éliminés »
A quel horizon ? Les auteurs se rejoignent sur le fait que, contrairement au budget,
le rolling forecast est déconnecté de l’exercice fiscal. « Un rolling forecast typique
serait ainsi préparé chaque trimestre pour couvrir les cinq trimestres à venir », sous-
entendant que l’horizon est constant.
Chacun fixera cet horizon en fonction de son cycle d’exploitation, des problématiques
conjoncturelles et du meilleur compromis trouvé entre visibilité souhaitée, fiabilité des
hypothèses (plus l’horizon s’éloigne, moins la prévision est fiable) et investissement implicite
en ressources internes. Ainsi, « les prévisions s’effectuent sur des périodes beaucoup plus
courtes. Par exemple, en fin de première période, les réalisations sont comparées aux objectifs
prévus et les performances de chacun sont appréciées. Dans le même temps, le budget
(glissant) de la troisième période est révisé, celui de la quatrième période est formulé pour la
première fois et les derniers ajustements de la deuxième période sont effectués.
En fin de période suivante, la même procédure est réitérée sur des documents datés d’une
période supplémentaire, etc »
20
Op.cit, Annick Delhon-Bugard,Frédéric Doche,Guillaume Lebeau,Olivier Stephan, L’essentiel du contrôle de
gestion,2013
Page 23
permanente des activités opérationnelles avec les effets financiers induits. Il permet ainsi au
management de « réviser de façon continue la stratégie et de réévaluer les besoins de
trésorerie »
Pour illustrer ces éléments théoriques, nous nous penchons sur certaines pratiques
communément observées dans les entreprises et qui ne sont pas proprement parler du rolling
forecast :
Tout d’abord, toutes les formes de prévisions opérationnelles découplées des
processus de prévision financière. Il s’agit d’activités récurrentes opérationnelles, que
ce soit pour dimensionner des ressources (approvisionnement, boucle logistique,
intérimaires, etc) ou projeter l’activité (simulation marketing du retour sur
investissement en achats de fichiers par exemple). En effet, elles appartiennent au
quotidien des opérations plus qu’à un quelconque processus de planification
financière ;
De même, le rééstimé budgétaire n’est pas du Rolling Forecast puisque, quelle que soit
sa fréquence (mensuelle, trimestrielle ou semestrielle), il garde comme horizon
l’année budgétaire ou fiscale ;
Enfin, la seule reprévision macroscopique par le service financier, sans implication de
la direction et des managers opérationnels dans un processus commun de revue de la
performance, et ne restituant que partiellement les états financiers, n’est pas à
considérer comme du rolling forecast.
21
Op.cit, Annick Delhon-Bugard, Frédéric Doche,Guillaume Lebeau,Olivier Stephan, L’essentiel du contrôle de
gestion,2013
Page 24
itérations maximum). En d’autres termes, le rolling forecast n’est pas l’outil de
Un outil à horizon variable (glissant sur douze mois, cinq trimestres, etc.), mais
globalement plutôt réalisé avec une fréquence trimestrielle. Il s’inscrit dans un
ensemble d’outils de planification stratégique, tels les plans à moyen terme à cinq ans,
le budget, etc. ;
Une restitution d’indicateurs opérationnels plus ou moins détaillés (type balanced
scorecard), associés à des états financiers simplifiés privilégiant l’interprétation
opérationnelle.
Le compte de résultat est par destination : ventes par type ou marché ou produit,
marges sur coûts variables, coût de structure par destination (R&D, ventes, frais
généraux…). Un calcul de cash-flow peut être également intégré (souvent à un niveau
macroscopique) ;
Un outil de management opérationnel couplé à une culture du plan d’action. Cet
aspect se concrétise par la tenue de business reviews réunissant opérationnels,
financiers et mangers, où l’objectif affiché est le pilotage : anticiper, réagir, ajuster,
valider, améliorer.
En résumé, le Rolling Forecast est avant tout un outil de pilotage et, dans cette optique, se doit
à la fois de refléter la réalité et d’être réactif.
Alors quel est le point le plus important pour la mise en place d’un rolling forecast ?22
Pour la démarche de mise en œuvre, il est important que la direction financière ne soit pas le
seul sponsor. La démarche doit s’inscrire dans un plan stratégique global, décliné dans les
entités et appuyé par le top management.
Ceci dit, la finance, compte tenu de ses compétences en termes de reporting, est très sollicitée
dans la mise en place et reste l’acteur clé de la mesure de performance.
22
Op.cit, Annick Delhon-Bugard,Frédéric Doche,Guillaume Lebeau,Olivier Stephan, L’essentiel du contrôle de
gestion,2013
Page 25
Le rolling forecast reste un moyen pour les entités de s’inscrire dans une démarche globale,
cela reste aussi un excellent moyen de réactivité et d’adaptation aux événements et aux
évolutions du contexte économique.
Alors que le budget avait l’inconvénient de mettre les équipes sous contrainte d’une échéance
fixe avec des leviers de plus en plus limités dès lors que l’on s’approchait de cette échéance,
le rolling forecast donne l’opportunité de toujours se projeter.
L'élaboration des Forecasts implique le recours à des techniques quantitatives de gestion tels
que (la comptabilité de gestion, la statistique, la programmation linéaire, les mathématiques
financières....).Aujourd'hui, grâce au développement des logiciels et progiciels budgétaires,
l'élaboration des Forecasts des organisations devient de plus en plus rapide et efficace.
Dans cette section, nous allons exposer les techniques d'élaboration des Forecasts :
De ventes
De production
De masse salariale
Le Forecast des ventes est établi en coordination avec les objectifs stratégiques de l’entreprise
(positionnement, segmentation…). Il tient compte de l’ensemble des contraintes externes ou
internes qui pèsent sur l’entreprise et de la possibilité qu’à celle-ci de les faire évoluer à court
terme.
La réalisation du chiffre d’affaires passe par l’élaboration d’un plan d’action commerciale
regroupant l’ensemble des moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de vente.
Page 26
Les éléments essentiels pris en compte dans cette construction sont les suivants :
L’élaboration des Forecasts des ventes commence par un travail de prévision basé sur des
techniques statistiques et/ou mercatiques. Ces prévisions seront ensuite transformées en
objectifs plus ou moins volontaristes assignés à la force de vente.
Les ventes d’une entreprise résultent de sa politique commerciale (prix, publicité, …) mais
aussi d’événements indépendants de son action (concurrents, conjoncture économique, …).
Une prévision précise peut donc rarement résulter d’une simple extrapolation du passé mais
celle-ci peut néanmoins constituer une première étape dans le processus de prévision.
Page 27
L’étude des séries chronologiques consiste à décomposer l’évolution des ventes passées en
une tendance principale et des variations cycliques (le plus souvent saisonnières) autour de
cette tendance.
La modélisation par méthode des moindres carrés consiste à déterminer la droite qui minimise
la somme des carrés des écarts entre la valeur observée et sa valeur ajustée. Cette droite
d’équation « y = ax + b » permet de réaliser des prévisions de vente. La méthode des
moindres carrés donne les formules suivantes pour les coefficients a et b :
La méthode des moindres carrés ne prend pas en considération les fluctuations saisonnières
des ventes, d’où la mise au point de la méthode des moyennes mobiles
La méthode des moyennes mobiles ou glissantes repose sur l’usage de la moyenne des
consommations antérieures pour un nombre de périodes données. Son avantage est qu’elle
atténue suffisamment les fluctuations de la demande tout en préservant son allure générale.
Elle prend uniquement en compte les consommations ou les ventes réelles des périodes
antérieures.
Finalement, pour obtenir les prévisions de ventes de l’année N+1, il suffit de remplacer dans
l’équation précédente : X par le rang du trimestre et multiplier par le coefficient saisonnier
correspondant au trimestre.
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Cas particuliers
Toutefois, on peut rencontrer des exceptions dans la démarche prévisionnelle des ventes, où
on n’utilise aucune des méthodes statistiques citées ci-dessus.
Ces exceptions sont généralement présentes pour des entreprises qui ont une demande
prédéterminée par leurs clients (exemple : Sous-traitants) qui sont souvent peu nombreux.
Dans ce cas le gestionnaire se base, lors de l’élaboration de ses prévisions des ventes sur les
commandes reçues par les clients ou même sur le programme de production de ces derniers.
Cependant, la fiabilité des prévisions dans ce cas reste relative au degré de crédibilité des
prévisions établies par les clients et au degré de stabilité de l’environnement de ces derniers.
Ainsi pour des clients qui opèrent dans des marchés stables (Administration publiques,
entreprises en monopole…) les prévisions des ventes sont d’un degré de fiabilité plus fort que
celles qui opèrent dans des marchés concurrentiels où la demande est fortement fluctuante.
23
Marie Gies - Contrôle de gestion et gestion prévisionnelle - Chapitre 3
Page 29
2. Forecast de production
Une fois les ventes prévisionnelles sont déterminées et présentées, le gestionnaire entame la
phase d’élaboration du programme de production, en se basant sur les prévisions des ventes
préétablies.
Dans un premier temps, le programme de production est déterminé à partir des ventes
prévues: il faut s’organiser afin de produire ce que l’on souhaite vendre. Toutefois, il est rare
que cette première version du programme de production corresponde aux capacités de
production de l’entreprise et une révision du budget des ventes sera nécessaire.
Ainsi, si le programme de production est inférieur aux capacités de production cela signifie
que l’entreprise gaspille une partie de sa capacité (et donc de ses charges fixes). Il peut donc
être intéressant de revoir à la hausse les prévisions de ventes, en réalisant un effort
commercial sur les produits (baisse de prix, campagne publicitaire, etc. …). Si ce n’est pas
possible, il faudra alors envisager des solutions telles que le chômage technique.
Lorsqu’il n’est pas possible (ou pas rentable) d’augmenter la capacité de production, il faudra
alors revoir les prévisions des ventes à la baisse.
Une telle révision ne doit pas se faire au hasard, mais de façon à optimiser l’utilisation des
capacités productives de l’entreprise et maximiser son résultat.
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Programmation linéaire
L’objectif principal de la méthode est la maximisation de la marge sur coût variable (M/CV)
globale tout en respectant les contraintes commerciales (prévisions de ventes…), techniques
(capacité de production…) ou économiques (manque des ressources financières…).
Cette méthode permet à trouver la combinaison optimale, des quantités à produire de chaque
produit, permettant la réalisation de l’objectif mentionné ci-dessus.
La première étape est le calcul des marges sur coût variable unitaire pour chaque produit afin
de mettre en place la fonction objective suivante :
- Pn : la quantité à produire de « n »
Dans une seconde étape, on procède à la définition des contraintes, on peut distinguer
plusieurs types de contraintes à savoir :
Il est impérativement nécessaire de prévoir l’avenir et de fixer des objectifs aussi en valeur
qu’en volume, c’est le rôle des coûts standards (également appelés coûts préétablis). Pour
cette fin, on utilise les différentes techniques de comptabilité analytique permettant
l’estimation du coût standard dont la plus utilisée est celle des coûts complets.
Ainsi, le calcul de coûts préétablis permet :
Page 31
- de contrôler les conditions d’exploitation (analyse des écarts entre coût standard et coût
réel),
Afin de permettre une analyse des écarts, les coûts standards doivent être présentés de la
même façon que les coûts réels.
Coût standard complet = coût standard des matières + coût standard de la main d’œuvre directe
Il faut tenir compte non seulement des matières réellement incorporées dans le produit fini
mais également des pertes qui peuvent avoir lieu durant le processus de fabrication (déchets,
rebuts, ...).
Pour cette fin, on utilise les nomenclatures des produits qui sont les listes regroupant
l’ensemble des articles directement constitutifs de ce dernier. La nomenclature est associée à
chaque article, elle permet de déterminer les quantités théoriques nécessaires à sa fabrication.
On distingue entre les nomenclatures dites arborescentes et matricielles. Mais, dans la plupart
des entreprises, les nomenclatures sont arborescentes, un ensemble étant réalisé à partir de
sous-ensembles, eux-mêmes réalisés à partir de produits intermédiaires jusqu'à parvenir au
niveau des matières premières ou des articles achetés.
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les temps improductifs imposés par les contraintes techniques (réglage des
machines) dont le standard technique (temps standard de réglage),
les temps improductifs imposés par la législation sociale (congés payés) dont le
standard monétaire (taux standard de la MOD).
Les programmes de production permettent de calculer le nombre d’heures de travail effectif
attendu de la main d’œuvre directe. La comparaison entre ce qui est demandé et l’effectif
nécessaire pour le réaliser nécessite de prendre en compte les facteurs qui influent sur la durée
du travail effectif par rapport à la quantité d’heures théorique dont dispose ou pourra disposer
l’entreprise. Un calcul simple peut être effectué par salarié ou par groupes homogènes de
salariés :
--------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------
NB : Ces standards doivent être revus régulièrement pour tenir compte de l’effet
d’apprentissage (l’expérience permet de réaliser plus rapidement une même tâche)
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Coût de l'UO = coût du centre pour une activité normale / nombre d’UO à l’activité normale
La détermination des coûts d’unité d’œuvre se fait à l’aide d’un tableau de répartition des charges
indirectes. Toutefois il est indispensable de donner une estimation des différentes charges indirectes,
ainsi que préciser la quote-part de ces charges dans chaque centre d’analyse.
La masse salariale est l’ensemble des salaires versés aux employés d’une entreprise pour une
période donnée (généralement une année). L’objectif étant de chiffrer le coût global et réel
des salaires, la masse salariale tiendra compte des charges sociales et des primes versées aux
salariés. Cette masse est très souvent le poste de charge le plus important du compte de
résultat. Cela explique la grande attention à donner à sa gestion prévisionnelle.
On évalue le plus souvent la masse salariale d’une année en fonction de celle de l’année
précédente en tenant compte des différents facteurs d’évolution :
24
Laurence Le Gallo, Contrôle de gestion et gestion prévisionnelle p :19
Page 34
Techniques de prévision de la masse salariale25
Etape 1 : Evaluation de la partie stable de la masse salariale (qui restera d’une année
sur l’autre)
Etape 2 : Evaluation du personnel sortant en cours d’année
Etape 3 : Evaluation du personnel entrant en cours d’année
Après avoir prévu les ventes et la production et avoir calculé le coût réel et le coût standard
d’une production, il est utile d’analyser l’écart constaté entre ces différentes valeurs afin d’en
comprendre les causes. L’objectif de cette analyse est de mesurer la performance du système
productif et celui de contrôle en vue de mettre en place des actions correctives si nécessaire.
Pour chaque élément de coût direct (matière première, MOD, …) l’écart peut être analysé de
façon classique en écart sur coût et en écart sur quantité :
25
Op.cit Laurence Le Gallo, Contrôle de gestion et gestion prévisionnelle p : 19
Page 35
Ecart sur coût = (coût unitaire réel – coût unitaire standard) * quantité réelle
Toutefois, il ne faut pas confondre l’écart sur quantité avec l’écart sur volume
L’effet volume se calcule de façon classique et est appelé « écart sur rendement ».Quant à
l’effet coût, il se décompose en écart sur activité et en écart sur budget.
Si on note :
• l’écart de chiffre d’affaires est la différence entre le chiffre d’affaires réel et le chiffre
d’affaires prévu.
• l’écart de marge est la différence entre la marge sur coût de production réelle et la marge
sur coût de production.
Page 36
3. Causes possibles des écarts
• L’analyse des écarts participe au contrôle a posteriori dans un contexte économique qui
exige une forte réactivité.
• L’expression financière des causes des écarts n’est pas toujours traduisible au niveau des
postes opérationnels. La communication qui ne s’adresse qu’aux responsables, n’implique
pas l’ensemble des acteurs.
• L’analyse des écarts ne participe donc que pour une part au système de contrôle de
gestion.
26
http://q4frkz.free.fr/a/ctrl2.pdf ,budget commercial chapitre4, p85
Page 37
Section 4 : Avantages et limites du Rolling Forecast
1. Avantages du Rolling Forecast :
Le Rolling Forecast est un outil essentiel qui facilite aux dirigeants la prise de décision,
permet aux organisations d’avoir un avantage compétitif dans un environnement turbulent et
leur permet de réagir à temps et de s’adapter aux changements et tendances du marché.
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L'avantage de cet outil est que les gestionnaires doivent repenser le processus et les
hypothèses à chacune des périodes
L’optimisation des processus prévisionnels permet l’alignement entre plan
stratégique, plan opérationnel et budget, raccourcissement des délais de réalisation et
de validation, déploiement de nouveaux processus de RF, fiabilisation du cash-flow
prévisionnel, pilotage des investissements en vision prospective.
En outre, la mise en œuvre de Rolling Forecast permet de mieux prévoir les exigences
de fabrication et ainsi de mieux négocier les prix et programmes de ventes.
Le Rolling Forecast ne répond qu’au besoin de fixer des objectifs de performance par
rapport à la stratégie de groupe il n’y a pas une revue de plans d’actions.
Page 39
En effet le rolling forecast est un modèle qui remplit toutes les fonctions d’un budget
mais qui s’actualise au fur et à mesure de l’évolution de l’environnement, plusieurs
entreprises ont opté pour cet outil de gestion pour compléter leurs démarches budgétaires,
notamment celles qui ne peuvent pas utiliser les méthodes de prévisions statistiques, qui
opèrent dans un environnement instable et qui se basent principalement sur les prévisions
établies par leurs clients. De plus, il est clair que la démarche de cette approche n’est pas
purement différente à celle de l’approche traditionnelle, à l’exception du volet de mise à jour
des forecasts.
Nous allons introduire la deuxième partie par une présentation de l’établissement d’accueil,
et par la suite nous allons présenter la démarche d’élaboration du Rolling Forecast au sein de
TREROC, et nous nous livrerons par la suite à une analyse de la démarche adoptée par
l’entreprise en formulant des constats et des recommandations.
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Partie II : Analyse et amélioration de la
démarche d’élaboration du Rolling
Forecast: « Cas de la société TREROC »
Page 41
Le secteur automobile a connu un fort développement au Maroc depuis l’implantation du site
de Renault Tanger d'assemblage majeur de 400.000 véhicules par an à terme, et a permis aux
equipmentiers d’élargir leurs activités et de décrocher de nouveaux projets.
Ce secteur est sans doute instable, et c’est indispensable pour les équipmentiers automobiles
tels que TREROC d’établir mensuellement un Rolling Forecast, pour affronter leur situation
actuelle, leurs objectifs fixés, et anticiper les actions à mettre en œuvre afin de suivre les
évolutions de l’environnement.
Ces constructeurs coordonnent avec leurs partenaires avec des échanges de données
informatisées (EDI) qui contiennent des programmes de livraisons, et les équipmentiers se
basent principalement sur les commades de leurs clients pour établir leurs prévisions de vente,
et alors leur pertinence dépend fortement du degré de fiabilité des données envoyées par les
clients.
La présente partie est subdivisée en deux chapitres qui sont organisés de la manière suivante :
Dans le premier chapitre, on présentera l’organisme d’acceuil TREROC, ses différentes
activités ainsi que son environnement stratégique, par la suite dans le deuxième chapitre, on
exposera la démarche d’élaboration du Rolling Forecast, suivi par les constats et les zones de
faiblesses détectées et enfin une synthèse des résultats avec des propositions d’amélioration
qui pourront éventuellement servir à l’entreprise.
Page 42
Chapitre I : Présentation de l’organisme d’accueil
A travers cette section, nous jugeons judicieux de présenter dans un premier temps le groupe
Français Trèves, et mettre l’accent par la suite sur la filiale du groupe au Maroc « TREROC »,
ses activités, ses principaux clients et son environnement stratégique.
Trèves possède 43 implantations industrielles à l'international dans 22 pays avec des usines
en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud et en Australie.
La société textile Trèves a été fondée en 1836, à ses débuts, la jeune entreprise se spécialise
dans le textile et ce n'est qu'en 1930 qu'elle étend son activité au secteur de l'automobile. En
1956, Trèves remporte un marché juteux en produisant les capotes des Citroën 2 chevaux et,
quatre ans plus tard, l'ensemble des activités est consacré à la production automobile. En
s'appuyant sur des innovations technologiques telles que le moussage, en 1974, le groupe
devient le spécialiste européen des habitacles automobiles.
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De la conception à la fabrication, les activités de Trèves recouvrent des expertises variées
dédiées à l’univers de l’habitacle. Autour du monde, Trèves affirme son rayonnement, sa
créativité, sa modernité en apportant une offre produit globale à sa clientèle internationale.
Le groupe Trèves use de ses principaux atouts pour conquérir le marché de l’équipementier
automobile à savoir :
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1.2. Les différents sites du groupe Trèves dans le monde
Que ce soit à travers sa charte d’éthique ou par son adhésion au Pacte mondial «Global
compact » des Nations Unies, le groupe TREVES atteste son engagement à promouvoir et à
respecter les principes fondamentaux en matière de droits de l’Homme, de normes de travail
et de normes environnementales. Cet attachement au respect de ces principes universels
s’aligne aux orientations globales du groupe, visant à s’adhérer aux plus hauts standards
sociaux.
« Le groupe Trèves s’est construit autour de valeurs fortes qui nous guident depuis
toujours. Elles ont façonnée notre culture et bâti notre réputation.
Partout où le groupe est présent, ses entités s’intègrent dans les cultures locales tout en
respectant scrupuleusement les valeurs du groupe, telles qu’elles ressortent, notamment de la
présente charte.
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La charte d’éthique définit les principes qui doivent s’appliquer au quotidien dans nos
relations, en interne comme en externe. Ces principes ne sont pas exhaustifs mais, associés au
sens des responsabilités des collaborateurs du groupe, ils établissent les règles essentielles de
comportement et d’éthique applicables à l’ensemble des personnels du groupe ainsi qu’à ses
partenaires.
Le groupe Trèves a adhéré en 2004 au Pacte National des Nations Unies (Global Compact).
Par cette adhésion, le groupe s’est engagé à respecter et à promouvoir, dans ses pratiques
d’entreprise, un ensemble de valeurs et de principes tirés de textes et conventions
internationales relatives aux droits de l’Homme, aux normes de travail et à l’environnement.
Les évolutions du Groupe, les nouvelles exigences de nos clients ainsi que les orientations en
matière de responsabilité sociale des entreprises et de développement durable ont conduit le
Groupe Trèves à élaborer la présente charte d’éthique.
Je compte sur chaque dirigeant et chaque salarié pour respecter cette charte et veiller à sa
diffusion et à son respect par l’ensemble des collaborateurs. » Joël Coque (PDG de Trèves).
TREROC fabrique des coiffes de siège et des composants de sièges au Maroc depuis 2004.
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de la même plate-forme Dacia, dont le code est J92. C’est un utilitaire calqué sur le Kangoo
mais en version low-cost. Il est ensuite décliné en version vitrée et tôlée.
Dès 2013, le site a commencé à produire un troisième modèle appelé sous le code X52. C’est
la remplaçante de la Logan qui était en fin de cycle de vie.
Page 47
3.2. Organigramme de la société TREROC
Page 48
3.2.1 Service production
Page 49
3.2.2. Service Logistique :
La maîtrise et l’amélioration des flux, des stocks et des autres coûts logistiques, constituent
l’une des orientations majeures de la société par rapport à l’objectif de profitabilité du site.
L’amélioration du taux de service clients notamment en ce qui concerne les délais, le respect
des plannings, l’introduction des mécanismes efficaces de contrôle des réceptions, constitue
d’autre part un enjeu majeur pour ce service pour contribuer à l’objectif stratégique de
satisfaction des clients.
L’objectif majeur du service qualité, c’est d’assurer le meilleur niveau de satisfaction clients
et ce à travers un système de management de la qualité, des outils appropriés, des indicateurs
de suivi et du développement de la culture qualité à tous les niveaux de la société.
La société est certifiée ISO TS 16949 version 2009 et ISO 9001 version 2008. Ces normes
complétées par les exigences du secteur automobile exigent la mise en œuvre de certaines
pratiques en termes de gestion de la qualité. De plus les standards du groupe viennent
renforcer ces pratiques et doivent être appliqués.
de donner des informations sur la situation financière de l’entreprise vis à vis des
partenaires extérieurs
d’aider à la décision en mettant en avant les données économiques nécessaires
d’utiliser au mieux les ressources financières disponibles dans l’entreprise
Page 50
d’obtenir les capitaux (au meilleur coût) nécessaires pour le développement de
l’entreprise
Contrôleur
financier
D’autre part, les contrôleurs de gestion aident la direction dans l'orientation et le suivi de la
stratégie qu'elle s'est fixée, il participe à la définition des objectifs et anticipe les résultats.
Page 51
- Contrôler le changement
3.2.6. Service des Méthodes:
C’est en 2004, que tout a commencé, avec l’installation de la première unité de la société à la
Zone Franche d’Exportation de Tanger, le pôle d’activités important de la région. Peu à peu
Treroc s’est agrandit et a donné de nouvelles opportunités à ses clients. Ainsi, elle a poursuivi
son implantation sur le même territoire par l’ouverture de nouveaux sites.
L’année 2013 quant à elle, a vu la naissance d’un nouveau site doté de deux sous activités : la
découpe et la confection, en plus des fonctions supports : Ressources Humaines, Maintenance,
Qualité, Ingénierie et la Logistique. Par l’ouverture de ce nouveau site, le groupe Trèves
confirme la continuité de sa croissance et son attachement à la région, ainsi afin de répondre à
un double objectif :
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Trèves Castilla Léon : les coiffes pour le projet A76 et les produits découpés
(les gabarits)
La société Lear installée à la TANGER FREE ZONE s’ajoute à ces clients pour les
produits complexes (textile foamé)
Covercar : rouleaux de TEP
Johnson controls : coiffes et appui-têtes
Faurecia : rouleaux de TEP
3.3. Les valeurs de la société :
Créativité : Le secteur est en évolution permanente ce qui pousse TREROC à être de
plus en plus créative pour répondre aux besoins de ses clients.
Maîtrise : C’est depuis 2004 que TREROC opère dans le secteur, chose qui a donné
lieu à un cumul d’expériences et une grande maîtrise du processus.
Exigence : La compétitivité pousse TREROC à être de plus en plus exigeante pour
bien garder sa position dans le marché.
Dimension Humaine : La proximité et l'écoute de nos collaborateurs sont les
principales forces de TREROC afin de répondre au mieux aux attentes de nos clients.
Présence : TREROC se présente de plus en plus parmi les entreprises les plus
performantes de son secteur au Maroc, vu la qualité de ces produits ainsi que le
respect de ses engagements à l’internationale.
HAPP/ASC
ASC ATA ASC
Thermocompresion
Confection Laminage Découpe Thermofoemage
Moussage
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Le métier de la société TREROC consiste à la production des produits textile pour
automobile:
Appui-tête
Accoudoirs
Dossiers
Coussins
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ATA «textile et aspects» créée en 2008
Dans cette activité, on fait le laminage de trois composants qui consiste à coller le tissu nu
avec la mousse et l’envers pour obtenir un produit semi-fini nommé : complexe. On l’appelle
aussi le Sandwich industriel (équipements: une machine de foamage + deux tables de visite).
Table de visite :
Elle sert pour le contrôle de :
- l’exactitude du métrage
- la détection, élimination et / ou marquage des défauts
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HAPP « Habitacle Acoustique et Panneaux de Porte » créée en 2011
Cette activité est dédiée exclusivement au moussage. L’agent matelasseur fait le matelassage
du rouleau acheminé vers le robot qui découpe les gabarits ramassés dans des caisses et
identifiés par des étiquettes Gallia.
Forces Faiblesses
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Equipementier de premier rang de
Renault Tanger (projet J92, KF67)
Autonomie du site
Satisfaction client
Chiffre d’affaires annuel d’environ
37 millions d’EURO
Anticipation des tendances de ventes
(Etablissement du Rolling Forecast
chaque mois)
Investissement dans la formation
Implantation de SAP en Avril 2014
Opportunités Menaces
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Chapitre II : Démarche d’élaboration du Rolling
Forecast
Section 1 : Démarche d’élaboration du Rolling Forecast
L’élaboration du Rolling Forecast est une tâche effectuée mensuellement, elle porte sur la
mise à jour des prévisions du reste du mois en cours et le trimestre suivant. Par exemple, au
21 du mois de Février 2014, on effectuera la mise à jour des prévisions du 21 à fin Février,
des mois de Mars, Avril et Mai 2014.
C’est une tâche nécessitant une bonne maîtrise du processus budgétaire de l’entreprise qui
constitue la base pour réussir cette révision. Ainsi, il est indispensable de maitriser
l’utilisation des outils informatiques, notamment Excel et SAP (ERP adopté par TREROC
depuis le 1er Avril 2014).
Durant la révision des forecasts, les contrôleurs de gestion font appel à tous les responsables
de services : production, logistique, ressources humaines, achats, finance, maintenance et
qualité.
Ces échanges ont pour principal but la coordination des données de gestion fournies par
chaque service telles que le volume réel des ventes, la variation de stocks produits finis, le
taux de rebuts, l’effectif actuel, le taux de rendement synthétique…
La première étape dans le processus du Rolling Forecast est la révision des prévisions de
ventes.
Le service contrôle de gestion établit mensuellement un Rolling Forecast pour chaque activité,
un contrôleur de gestion est chargé de l’activité ATA (confection et laminage coiffes
d’appui têtes et coiffes sièges) et le deuxième est chargé des activités ASC (mousses nues et
appuie-têtes) et HAPP (tapis habitacle, tapis coffre, isolant tablier…).
La re-prévision des ventes est la première étape dans l’élaboration du Rolling Forecast, c’est
une étape cruciale parce qu’elle reflète le niveau d’activité de l’entreprise, la maîtrise et la
fiabilité de ces prévisions ont des impacts décisifs sur l'ensemble de la supply chain.
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Le Rolling Forecast est établi en coordination avec les objectifs stratégiques de l’entreprise
(définis au budget). Il doit prendre en compte l’ensemble des contraintes internes (capacité de
production …) ou externes (concurrence, comportement du client…), pour permettre à
l’entreprise de s’adapter à ces contraintes et faire évoluer sa performance à court terme.
Il est à noter que : les DELINS sont des normes d’Echanges Informatisées de Données
(EDI), qui contiennent des programmes de livraisons, et permettent de transmettre les
expressions de besoins des clients : prévisionnels et fermes à leurs différents fournisseurs.
Première étape :
Il s’agit de mettre à jour les prévisions des ventes élaborées auparavant, cette révision est
basée essentiellement sur les DELINS qui sont actualisés quotidiennement transmis par
Renault et les autres clients (Lear, Faurecia, Johnson Controls, Covercar…).
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Par la suite, le service logistique se charge de convertir les quantités de véhicules en nombre
de pièces à produire et à vendre pour chaque activité et les envois au service contrôle de
gestion.
Les contrôleurs de gestion renseignent à partir du progiciel de gestion intégré SAP le chiffre
d’affaires réel du 01 au 20 du mois en cours, le chiffre d’affaires prévisionnel du 21 au 30 du
mois et celui du trimestre suivant à partir des données fournis par les clients.
Deuxième étape :
Le rolling forecast est élaboré pour le mois en cours et le prochain trimestre pour chaque
activité. Dans un premier temps, on établit pour chaque activité, un tableau Excel (voir
annexe1) comportant :
- le volume réel du 01 au 20 du mois,
- les volumes prévisionnels du reste du mois en cours et du trimestre suivant,
- le prix de vente actuel de chaque produit fini,
- les chiffres d’affaires prévisionnels (prix de vente *volume),
- la consommation unitaire de matières premières et composants (MPC) de produits
finis,
- l’impact prix de vente (écart entre le prix budget et le prix de vente actuel)
- l’impact taux de change sur la production
- l’impact de change sur la consommation.
- La marge brute par référence
- Les taux de variations de volumes : (M+1) - M / M ; (M+2) - (M+1) / M+1 ;
(M+3) -(M+2) / M+2)
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Etapes à suivre :
A l’aide de la transaction KE24 sur SAP, on peut faire une extraction des ventes réelles.
Il est à signaler que les extractions de SAP fournissent que les opérations de ventes qui ont été
facturées, alors, par précaution, il faut toujours contrôler que les opérations de ventes sont
toutes enregistrées, pour ne pas se baser sur des données non exhaustives lors de l’élaboration
du Rolling Forecast.
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L’activité ATA « découpe et confection » vend du textile à l’activité ASC « Sièges et
composants », alors pour renseigner les ventes réelles intra-activité, on utilise la transaction
ZIBUT, il suffit de rentrer le code plant : 20, la période (de …/.../… à…/…/…) et les
références des produits finis.
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- Profit center l’acheteur
- Partner profit center le vendeur
- Les profits center qui commencent par : PL2101 concernent l’activité siège et
composants (ASC)
- Les partner profit center qui commencent par : PL31125 concernent l’activité découpe
et confection (ATA)
Contrôles à effectuer:
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Les volumes prévisionnels :
Les clients envoient chaque jour des EDI en fonction des besoins calculés par MRP (Materials
Resources Planning) de leurs systèmes afin de lancer la commande et créer un ordre
prévisionnel de livraison.
L’évolution du prix de vente réel par rapport au prix de vente budget a un impact sur le
chiffre d’affaires.
Ce qui est important c'est de savoir si la variation de prix a été budgétée ou non. Parfois des
références sont au budget, mais on a pas budgété de hausse ou de baisse de prix donc il y a un
impact sur la marge brute si le prix augmente ou baisse en réel. Si on a budgété une variation
et que cette variation est identique en réel, alors il n'y a pas d'impact entre la marge brute
budget et la marge brute réelle.
Enfin, même si on créé une nouvelle référence, on n’a pas d'impact sur la marge brute car elle
n'est pas budgétée, on cherche à intégrer ces nouvelles références comme des références
équivalentes à d'autres existantes. N'étant pas dans le budget, on ne peut pas avoir d'impact
car on ne peut pas s'y comparer.
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Impact taux de change sur le chiffre d’affaires :
L’écart est favorable si le taux de change budget est inférieur au taux de change
réel
L’écart est défavorable si le taux de change budget est supérieur au taux de change
réel
Par exemple si le taux de change budget est 11.57, le taux de change réel est 11.25, et le
chiffres d’affaires est 10 000 €
L’écart est favorable si le taux de change budget est supérieur au taux de change
réel
L’écart est défavorable si le taux de change budget est inférieur au taux de change
réel
Le taux de change réel est renseigné à partir du site de Bank Al Maghrib, dans la
rubrique : « Taux de change au comptant contre dirham des devises cotées par Bank Al
Maghrib ».
Par ailleurs, le taux de change budget est communiqué par le groupe Trèves qui se réfère
au taux fixé par la compagnie financière Rothschild.
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Marge sur coûts variables prévisionnelle = CA prévisionnel - coûts directs variables
(MOD, Energie et Autres coûts variables)
/
(Prix de Vente - Consommation unitaire) Prix de vente
Ensuite, en se basant sur le tableau Excel déjà établi, on renseigne la partie rolling forecast du
P&L détaillé de chaque activité (voir annexe2), et sur la base du Business object Financial
Consolidation (BFC) qui comporte un compte de produits et charges de l’année en cours
établi lors de l’élaboration du budget, on renseigne la partie budget.
La révision des prévisions de ventes n’est pas le seul facteur influant la marge sur coûts
variables, car cette dernière est aussi impactée par la réévaluation des coûts standards des
matières premières et composants ainsi que les coûts de la main d’œuvre et les autres charges
directes de production qui doivent être modifiés mensuellement.
- le prix d’achat
Page 66
- le taux de rebuts
La commission sur textiles est une redevance de brevets que TREROC paye au groupe
Trèves.
Coûts directs
+ MOD
+Sous-traitance
+Coûts directs variables
+Couts directs fixes
Coûts indirects
+ Charges financières
Page 67
+Frais techniques
+Frais de fonctionnement unité
+Recherche et expertise commandée par l’unité
+Quotte part coût commun de recherche et expertise
Le principe est d’actualiser la masse des salaires de la main d’œuvre, les hypothèses qui s’y
rattachent servent à valoriser la main d’œuvre. Les hypothèses salariales doivent au préalable
être définies avec la direction ressources humaines et la direction générale. Ces hypothèses
peuvent concerner :
- Communiquent les transferts de MOD d’une activité à une autre s’il y en a eu lieu.
- Communiquent si des chômages techniques ont été prévu, pour quelles activités et
pour combien de jours.
D’autre part, le service ressources humaines communique l’effectif total, les licenciements,
les recrutements ou les augmentations de salaires qui auront lieu.
Page 68
En effet, les augmentations éventuelles des salaires ainsi que les recrutements et licenciements
envisagés au cours de l’année doivent être pris en compte lors de la mise à jour mensuelle du
Forecast de la masse salariale, une augmentation de salaire ou un recrutement qui peut avoir
lieu au cours de l’année suppose une augmentation du budget de la masse salariale à partir du
mois où l’événement a eu lieu.
Les salaires
Le transport du personnel
Les primes
Le taux MOD est calculé comme suit :
Il s’agit de la mise à jour du forecast des charges indirectes. Il concerne particulièrement les
frais mensuels de maintenance, de télécommunication, d’assurance, de transport, des services
externes et autres dépenses diverses.
Les différents frais de maintenance des équipements, des machines de production, des locaux
et autres peuvent faire objet d’une mise à jour mensuel, ces mises à jour peuvent avoir lieu
Page 69
suite à une demande du service de maintenance, d’une augmentation justifiée du budget
alloué à la maintenance.
Ainsi, en cas d’une dépréciation rapide des machines de fabrication, on peut faire appel à
allouer un budget supplémentaire à la maintenance pendant les mois à forte activité.
La variation des frais de transport, fait éventuellement objet de révision mensuelle, ainsi une
augmentation des frais d’expédition des produits au client, doit être prise en compte lors du
Re-Forcasting du budget de transport.
Les frais prévisionnels relatifs aux services externalisés à savoir les honoraires des cabinets de
conseil (Mazars, Jurisocial), la formation du personnel, la rémunération des agents de
sécurité et des techniciens de surfaces, le transport du personnel…Ainsi que les
consommables de l’administration, sont regroupés dans cette rubrique. Ces différentes
dépenses prévues peuvent être mises à jour. Ainsi une augmentation de l’effectif de
Page 70
l’entreprise entraine une augmentation des charges de la formation et de transport de
personnel, cette augmentation doit être prise en compte lors de la mise à jour des forecasts.
Après avoir renseigné le P&L détaillé, on élabore un P&L Synthétique (de toutes les
activités), il sert à donner une vue générale sur l’évolution des différentes activités, en partant
des prévisions de ventes mensuelles en volume et en valeur, et en passant par les différents
coûts : matières premières, main d’œuvre directe, main d’œuvre indirecte, coûts fixes, en
arrivant à la détermination du résultat industriel prévisionnel.
Pour chacun des dits coûts, il est à constater la variation due à la mise à jour mensuelle des
Forecasts ainsi qu’aux réalisations mensuelles mises en place.
Pour chaque rubrique, on calcule le pourcentage du coût total par rapport aux ventes
prévues :
Après l’élaboration du Rolling Forecast, une réunion est tenue avec le directeur général, les
chefs d’usine, le directeur ressources humaines, les contrôleurs de gestion et les chefs de
services : achats, qualité, commercial, maintenance, logistique et finance afin de le valider
avant l’envoyer au groupe.
Page 71
En début de réunion, les contrôleurs de gestion présentent les résultats, projettent le P&L de
chaque activité et expliquent les écarts constatés entre les chiffres d’affaires budget et ceux du
Rolling Forecast, les marges brutes budget et celles du RF, et les résultats industriels de
chaque activité.
Ensuite, chaque responsable de service énonce les exceptions survenues durant le mois s’il y
en a eu lieu, et essaie de justifier les causes d’écarts constatés : augmentation des prix de
matières, fluctuation du taux de change, augmentation du coût de transport, chômage
technique…
On donne une idée de la Marge Brute aux dirigeants dans une synthèse, c’est ce qui est
projetée en premier lors de la réunion de validation du Rolling Forecast, ensuite, on balaye
l'ensemble des P&L synthétiques / activité.
Et après le balayage de l'ensemble des coûts variables et coûts fixes, on donne une idée du
Résultat industriel / activité.
Au cours de cette réunion, les résultats et les hypothèses du nouveau forecast sont analysés à
la lumière des objectifs arrêtés le mois précédent, parmi ses objectifs, c’est de pouvoir
adapter les coûts aux volumes révisés, on peut par exemple :
Page 72
MOD ? Ces décisions ne sont pas définitives et sont à confirmer lors du plan
industriel et commercial (PIC)
Minimiser les frais de déplacement
Reporter ou anticiper l’acquisition d’une immobilisation,…
Reporter ou anticiper des formations
Cette réunion permet aux dirigeants de se remettre en question (Où sommes-nous et où
allons-nous ?) et de se positionner par rapport aux objectifs définis au préalable dans le
budget.
D’autre part, le groupe TREVES a fixé pour chaque rubrique des clés de répartition pour
adapter les coûts variables aux volumes révisés ( du Rolling Forecast).
MOI 30 25.5
Page 73
Il est à noter que le groupe TREVES exige pour ses filiales que le rolling soit envoyé le 23 de
chaque mois, les contrôleurs de gestion de TREROC essaient de respecter le délai d’envoi,
parce que le groupe classe par ordre ses filiales selon le degré de précision (accuracy) et le
délai d’envoi du Rolling.
Afin de vérifier la fiabilité et le degré de précision des Rolling Forecasts , nous avons vu qu’il
est utile d’analyser les chiffres d’affaires prévisionnels tels qu’ils sont élaborés dans les
Rolling Forecast des mois de Février, Mars, Avril et Mai de toutes les activités (HAPP,
ASC et ATA) et les comparer aux chiffres d’affaires réels.
Page 74
Tableau 6 : Chiffre d’affaires réel HAPP
REEL HAPP FEVRIER MARS AVRIL MAI
GROUPE 4 0 -2 0
Ventes de sous-traitance 0 0 0 0
Pour l’activité HAPP, il y a des écarts significatifs entre le réel et le chiffre d’affaire
prévisionnel, par exemple le taux de variation entre la totale production du rolling forecast
élaboré en mois de mai et la totale production (réelle) du mois de mai est de -9.44%.
Normalement, plus on s’éloigne dans le temps les prévisions sont moins fiables, ce qui n’est
pas le cas pour TREROC, ceci dépend fortement des DELINS qui sont souvent pas crédibles.
Page 75
Tableau 8 : Chiffres d’affaires prévisionnels ASC
GROUPE 0 0 0 0
Ventes de sous-traitance 0 0 0 0
Page 76
Tableau 10:Variation entre le chiffre d’affaire réel et le chiffre d’affaire du Rolling
Forecast
Pour l’activité ASC, il y a des écarts significatifs entre le réel et le chiffre d’affaire
prévisionnel, par exemple le taux de variation entre la totale production du rolling forecast
élaboré en mois de mai et la totale production (réelle) du mois de mai est de -16.13%.
Normalement, plus on s’éloigne dans le temps les prévisions sont moins fiables, ce qui n’est
pas le cas pour TREROC, ceci dépend fortement des DELINS qui sont souvent pas crédibles
Page 77
Tableau12: Chiffre d’affaires réel ATA
Ventes de sous-traitance 0 0 0 0
Tableau 13: Variation entre le chiffre d’affaire réel et le chiffre d’affaire du Rolling
Forecast
Pour l’activité ATA, il y a des écarts significatifs entre le réel et le chiffre d’affaire
prévisionnel. Normalement, plus on s’éloigne dans le temps les prévisions sont moins fiables,
ce qui n’est pas le cas pour TREROC, ceci dépend fortement des DELINS qui sont souvent
pas crédibles
2. Constats et limites
2.1.Les forecats de ventes
Pour le cas de Treroc, on se base essentiellement sur les DELINS pour établir les
prévisions de chiffre d’affaires, ces DELINS fournis par les clients sont souvent surestimées.
De plus, on se base sur ces données sans faire une étude préalable ou un ajustement de ces
données. Les DELINS ne sont pas contrôlées ou ajustées, ce qui impacte fortement la
Page 78
fiabilité des forecasts et engendre un écart important, souvent défavorable entre le réel et le
prévisionnel. On peut visualiser cet écart dans le compte de résultat suivant :
Les besoins des clients ne sont pas tous prises en compte, parce qu’il y a des références qui
peuvent être créées en cours du mois après l’élaboration du Rolling Forecast et qui ne sont pas
incluses dans les DELINS alors ils ne sont pas prises en compte dans le chiffre d’affaires
prévisionnel ce qui influence la fiabilité et l’exhaustivité des forecasts, et impacte la maîtrise
d’évaluation du chiffre d’affaires.
Ces prévisions sont ensuite partagées avec leurs fournisseurs, leurs filiales de distribution ou
prestataires logistiques pour assurer la bonne coordination et mise à disposition des moyens.
Bien que les prévisions de ventes et de la demande cherchent à être le plus précises possibles,
elles restent dépendantes du comportement du marché automobile et des aléas de production.
Par la suite, le fournisseur doit convertir les volumes de véhicules en nombre de pièces à
produire.
Les équipementiers automobiles se basent sur ces plans de montage lors de l’élaboration du
budget.
Prenons pour exemple Renault, le principal client, TREROC lui fournit des articles pour
quatre modèles sous références : J92 : Lodgy, KF67 : Dokker, X87 : Captur et X52 :
Sandero.
Page 79
Prenons l’exemple du projet J92 : Les taux de variation des prévisions de ventes entre :
Après une analyse primaire, nous avons pu constater que ces plans de montage ne présentent
pas de prévisions fiables, et varient fortement d’un mois à l’autre, (les taux de variation sont
importants)
On se base sur les plans de montage lors de l’élaboration du budget, alors on peut dire que les
chiffres d’affaires mensuels (prévisionnels) renseignés dans le budget ne sont pas assez
fiables et peuvent causer des écarts significatifs.
Afin de pouvoir se baser sur les plans de montage, des actions au niveau du département
commercial sont nécessaires pour fiabiliser les données.
Page 80
Par la suite, en se basant sur ces ajustements, on décide si un chômage technique aura lieu, si
on aura besoin d’heures supplémentaires ou d’un transfert de MOD d’une activité à une
autre, et enfin on affecte la MOD par activité en fonction du volume.
Une telle révision ne doit pas se faire au hasard, mais de façon à optimiser l’utilisation des
capacités productives de l’entreprise et maximiser son résultat.
Les stocks jouent un rôle important dans la volatilité des fluctuations de l’activité, le service
logistique trouve des difficultés à définir le stock prévisionnel de produits finis en fin de mois
et pour le trimestre suivant.
En effet, pour estimer la variation de stocks de produits finis, il faudra maîtriser plusieurs
paramètres : il est difficile de donner des estimations fiables pour déterminer le volume
restant à livrer depuis la période d’estimation à la fin du mois, puisque les livraisons varient
selon les commandes des clients (DELINS), d’autre part, la quantité prévue à produire ne peut
être fiable vu les pannes des machines, les absences, les retards de livraison de matières
premières… et ceci impacte le capacitaire de production.
Plus les prévisions sur les produits finis seront fiables, plus la demande sur les matières
premières et composants sera fiable.
Chaque mois, on constate un écart de taux de change important, le taux de change budget est
communiqué au groupe Trèves par la compagnie financière Rothschild, 1 € = 11.57MAD, ce
taux est surestimé par rapport au taux réel qui ne dépasse pas 11.2545 MAD. Et donc, le
Rolling Forecast dégage tous les mois un écart défavorable du à la surestimation du taux de
change budget.
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2.7.Absence de contrôle des DELINS en fin de mois
Après l’élaboration du Rolling Forecast, qui se base essentiellement sur les DELINS pour
déterminer le chiffre d’affaires prévisionnel, les chiffres d’affaires réels des différentes
activités ne sont pas analysés et comparés aux DELINS en fin de mois. Cette analyse est
indispensable pour déterminer le taux de variation entre le prévisionnel (RF) et le réel afin de
vérifier le degré de véracité et la cohérence des DELINS.
Les écarts constatés entre le budget et le rolling forecast sont souvent expliqués par le
chômage technique, TREROC dépend fortement de son principal client Renault (72% du
chiffre d’affaires), elle fait souvent recours au chômage technique lorsqu’il y a une baisse
d’activité, quand le programme de production est inférieur à ses capacités de production, pour
ne pas gaspiller une partie de sa capacité (et donc de ses charges fixes).
3. Recommandations
3.1. Analyse en fin de mois pour vérifier la fiabilité des Rolling Forecasts
Afin d’évaluer l’efficacité du rolling forecast, nous avons recommandé de faire une analyse
en fin de chaque mois entre le budget, le rolling forecast et le réel, pour étudier la fiabilité des
résultats obtenus dans le Rolling Forecast par rapport aux résultats réels.
Page 82
Ceci va permettre d’avoir une vue synthétique sur les résultats : notamment les objectifs
arrêtés dans le budget, les prévisions dans le Rolling Forecast et les réalisations.
Ainsi de faire une analyse des différents écarts constatés, cette analyse va permettre de
mesurer l’écart entre :
- Réel et Budget
- Rolling Forecast et Budget
- Réel et Rolling Forecast
Rolling
Budget % Prod % Prod Actual % Prod Variance Variance Variance
TREROC TOTAL Forecast
PLANT
Group Turnover 1 014 2,5% 1 987 5,1% 1 787 4,7% 773 973 -200
Movement in Stock
0 0 -1 209 0 -1 209 0 -1 209 -1 209 0
(Finished Parts)
Total Production 40 485 100,0% 39 059 100,0% 37 990 100,0% -2 495 -1 426 -1 070
Raw Material
-27 696 -68,4% -27 353 -70,0% -26 393 -69,5% 1 303 343 960
Consumption
Gross Margin 12 668 31,3% 11 634 29,8% 11 524 30,3% -1 144 -1 034 -110
Margin on Variable
10 425 25,8% 9 429 24,1% 9 345 24,6% -1 080 -996 -84
Costs
Page 83
Salaries
Maintenance &
-507 -1,3% -497 -1,3% -620 -1,6% -113 10 -123
consumables
Building Costs -557 -1,4% -557 -1,4% -598 -1,6% -41 0 -41
Depreciation &
-544 -1,3% -544 -1,4% -517 -1,4% 27 0 27
Provisions
Insurances &
-100 -0,2% -100 -0,3% -63 -0,2% 37 0 37
professional tax
Incremental costs -174 -0,4% -174 -0,4% -12 0,0% 162 0 162
General Factory
-1 434 -3,5% -1 430 -3,7% -1 366 -3,6% 68 4 64
Overheads
Industrialisation costs -184 -0,5% -184 -0,5% -74 -0,2% 110 0 110
Industrial result 5 134 12,7% 4 174 10,7% 4 492 11,8% -642 -960 318
PBT 1 154 2,9% 781 2,0% 948 2,5% -206 -373 167
Net Profit/Loss 946 2,3% 602 1,5% 767 2,0% -179 -344 165
Page 84
3.2. Proposition d’un modèle de révision des DELINS
Nous avons pu constater que les DELINS de certaines références présentent des prévisions
proches à la réalité, par contre les DELINS d’autres références de certaines familles de
produits ne sont pas fiables du tout et sont souvent surestimées.
Alors nous avons recommandé d’élaborer un modèle de révision des DELINS fournis par les
cliens afin d’avoir un chiffre d’affaire prévisionnel plus fiable et élaborer un Rolling Forecast
plus crédible.
Et donc, nous avons proposé de se baser sur les DELINS pour les références qui n’affichent
pas des écarts importants entre le prévisionnel et le réel, et mettre en place un modèle de
révision des DELINS pour les autres références, en se basant sur le niveau de ventes des mois
précédents.
Si le taux de variation entre les DELINS et le réel n’est pas constant (pendant les mois
précédents) on peut se baser dans ce cas sur les DELINS telles qu’elles sont
renseignées par les clients Pas de révision des DELINS
Si le taux de variation des mois précédents entre le réel et les DELINS est constant,
on peut ajuster les DELINS comme suit :
Nous avons proposé de réviser les DELINS par famille de produits, et avons fait un essai sur
les principaux projets notamment le projet J92 et le projet X52.
- ABS : absorbant tablier diesel, absorbant sous capot, absorbant travers inférieur,
absorbant sous planche de bord (HAPP)
- AP : appuis-tête (ASC)
- Carenage (HAPP)
- CF : coiffes (découpe confection)
- Faux PL : Faux planchers (HAPP)
Page 85
- GLC : garnitures latèrale (HAPP)
- Insono :insono tablier (HAPP)
- Isolant : isolant tablier (HAPP)
- MN : Mousses nues (ASC)
- NEG : pièces négoces, (HAPP)
- Tapis : tapis coffre, tapis (HAPP)
Page 86
Tableau 16: Révision des DELINS par familles de produits (Projet J92)
Page 87
Tableau 17 : Révision des DELINS par familles de produits (Projet X52)
Page 88
3.3. Analyse des écarts entre le budget et le Rolling Forecast :
Pour compléter la démarche d’élaboration du RF, nous avons recommandé de faire une
analyse de l’impact des différents écarts, et joindre ces tableaux au fichier du Rolling
Forecast.
On peut faire une analyse de ventes par projet pour pouvoir détecter les écarts de ventes par
véhicule.
On peut faire une analyse pour mesurer l’impact des écarts de prix de vente en fonction du
projet ou le véhicule
Page 89
Customer shut down (in number of days) -arrêts de clients en nombre de jours
TREROC doit exiger auprès de ses clients le respect du calendrier des arrêts en nombre de
jours qui peuvent avoir lieu durant l’année, nous avons pu constater que les arrêts prévus
n’ont pas lieu dans les mêmes périodes fixés lors de l’élaboration du budget.
Par exemple cette année, Renault avait prévu trois semaines d’arrêts en mois d’août, mais il
s’est avéré qu’elle va arrêter la production : une semaine en mois de Juin, une semaine en
mois de Juillet et une semaine en mois d’Août.
Donc, dès que la période d’arrêt est confirmée par le client, le Rolling forecast et le
programme de production doivent être modifiés.
Et donc, pour mesurer l’impact des écarts entre les arrêts prévus dans le budget et les arrêts
effectifs, nous avons suggéré de préparer chaque mois pour chaque client un tableau comme
suit :
Le chômage technique peut être prévu pour une ou plusieurs activités, pour la main d’œuvre
directe ou la main d’œuvre indirecte ou les deux à la fois. Les chefs d’usine en collaboration
avec les responsables de services planifient en fonction du niveau de la demande : le nombre
de jours à chômer, l’activité concernée et la période. Le chômage technique est une action
courante chez TREROC et il est indispensable d’évaluer son impact.
Page 90
3.4. Analyse de la marge brute en fin de mois
Nous avons recommandé de faire une analyse en fin de mois entre la marge brute réelle et la
marge brute au Rolling Forecast :
- Stock disposal and depreciation (Stock write-down, stock write-off) : les provisions et
depreciation de stocks,
- Other GM: les autres éléments qui peuvent impacter la marge brute tel que transport
sur achats.
Page 91
Figure 9 : Analyse de la marge brute
Waterfall GM
7 005 2 6 99
1 489 68 169
5 386
Page 92
Tableau 18: Décisions
Page 93
L’analyse de la démarche d’élaboration du Rolling forecast de la société TREROC nous a
permis de repèrer quelques insuffisances, qui influent la fiabilité des résultats. Mais nous
avons pu constatés également que cet outil de prévsions est plus efficace que le budget parce
qu’il est actualisé mensuellement et il permet aux gestionnaires de la société :
D’autre part, la réunion de validation du Rolling forecast permet aux responsables de services
de présenter les performances réalisées et de se remettre en cause, elle permet ainsi aux
dirigeants de se remettre en question (Où sommes-nous et où allons-nous ?) et de se
positionner par rapport aux objectifs définis au préalable dans le budget.
Page 94
Conclusion générale
Certaines entreprises commencent à peine à prendre conscience de la difficulté d'avoir
des prévisions fiables et exhaustives. En effet, certaines d’entre elles ne maîtrisent pas encore
suffisamment leurs prévisions dans un environnement concurrentiel qui évolue rapidement et
de manière importante : les marchés sont de plus en plus incertains avec une relative volatilité
des clients et avec une accrue pression commerciale.
Toutefois, il y a des firmes qui n’utilisent pas les méthodes statistiques de prévisions parce
qu’elles sont dépendantes des demandes de leurs clients, comme le cas des équipementiers
avec les constructeurs automobiles. Dans ce cas, on se base, lors de l’élaboration des
prévisions des ventes sur les commandes reçues par les clients(DELINS). Cependant, la
fiabilité des prévisions reste relative au degré de crédibilité des prévisions établies par les
clients et au degré de stabilité de l’environnement.
En effet, les dirigeants souhaitent bénéficier de plus de fiabilité afin d'assurer au mieux la
gestion des risques et le pilotage de la performance. C’est dans ce cadre que les entreprises
ont instauré un standard prévisionnel baptisé « le Rolling Forecast » qui est un modèle qui
prend en compte les fluctuations éventuelles de l’environnement externe et des facteurs
internes impactant la réalisation des objectifs prédéfinis.
A travers cette analyse de la démarche d’élaboration du Rolling Forecast à TREROC,
nous avons pu constater que celui-ci donne des résultats plus précises par rapport au budget, il
permet aux dirigeants de savoir quelles sont les actions et décisions à prendre pour réaliser
leurs objectifs mensuels, d’adapter les coûts aux volumes, d’avoir une vision sur le compte de
résultat, de mettre en place des actions correctives avant la fin de mois pour réaliser les
objectifs déjà fixés, de se baser sur des prévisions plus exhaustives et plus fiables par rapport
au budget, de formuler des estmations plus précises de la performance à court (mois) et
moyen terme et d’effectuer un suivi des activités.
Page 95
A l’issue de l’analyse des données recueillies, les résultats révèlent que la démarche
contient quelques défaillances :
En effet, l’absence des contrôles des DELINS fournies par les clients, et la non prise en
compte des références en cours de création influent la fiabilité du chiffre d’affaire
prévisionnel.
D’autre part, il est difficile d’établir une estimation fiable de la variation de stocks de produits
finis, ainsi, nous avons constatés qu’il y a chaque mois un écart défavorable de taux de change
entre le budget et le Rolling Forecast dû à la surestimation du taux de change budget.
Pour essayer de pallier à ces insuffisances, TREROC essaye depuis quelques temps
d’améliorer sa démarche d’élaboration du Rolling Forecast pour avoir des résultats plus
exhaustifs et plus pertinents.
Toutes ces mesures pour être efficaces, doivent être complétées par l’adaptation et
l’implication du personnel concerné pour la bonne application des actions recommandées.
Page 96
Liste des figures
Figure 1 : Types de budgets .................................................................................................................... 8
Figure 2: Lien : objectifs, moyens, résultats.......................................................................................... 17
Figure 3 : Le passage du budget annuel au budget glissant................................................................... 19
Figure 4 : Calendrier budgétaire pour un système budgétaire glissant .................................................. 20
Figure 5: Ventes prévisionnelles ........................................................................................................... 27
Figure 6 : Organigramme de la société TREROC ................................................................................. 48
Figure 7 : Activités de TREROC........................................................................................................... 53
Figure 8 : Matrice SWOT ...................................................................................................................... 56
Figure 9 : Analyse de la marge brute..................................................................................................... 92
Page 97
Références bibliographiques
Ouvrages :
- Annick Delhon-Bugard, Frédéric Doche, Guillaume Lebeau, Olivier Stepha
L'essentiel du contrôle de gestion, (Février 2013)
- Didier Leclère L’essentiel de la gestion budgétaire, 2ème édition (mai 2012);
- Hélène Löning, Véronique Malleret, Jérôme Méric, Yvon Pesqueux Hélène Löning,
Véronique Malleret, Jérôme Méric, Yvon Pesqueux, Contôle de gestion, Des outils de
gestion aux pratiques organisationnelles Dunod paris 2013
- Henri Bouquin, Le contrôle de gestion, Mai 2011
- Michel Coucoureux, Budgets, écarts et analyse de la performance
- Nicolas Berland, Le contrôle budgétaire, La découverte, 2002.
- Pierre Cabane, L’essentiel de la finance à l’usage des managers,2ème édition,2008
- Réjean Brault, Pierre Giguère, Comptabilite de gestion
- Simon Alcouffe,Marie Boitier,Anne Rivière,Fabienne Villesèque-Contrôle de gestion
interactif: Commercial. Supply Chain, RH.Environnement Dubus DUNOD 2013
- Simon Alcouffe,Marie Boitier,Anne Rivière,Fabienne Villesèque-Dubus Contrôle de
gestion sur mesure : Industrie, grande distribution, banque, secteur publique, culture,
DUNOD Paris 2013
Thèses :
- Benoit PIGÉ, Reporting et contrôle budgétaire « De la délégation à la
responsabilité » 2e édition, Éditions EMS, 2011
- Iliya KOMAREV « LA PLACE DES BUDGETS DANS LE DISPOSITIF DE
CONTROLE DE GESTION » Mars 2008 p : 147
- Marion MARTINEZ, la gestion budgétaire et la performance de l’entreprise, 2013
- R. CORDIER, La gestion prévisionnelle, IAE,
Sites internet :
- http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/industrie-
automobile.htm
- http://agol.eco.univ-rennes1.fr/etu_cas/con_ges/gesprev2.htm
Page 98
- trèves.fr
Autres :
- Documents internes de l’entreprise :
Journal interne de l’entreprise
Rolling Forecast
- Magasine Echanges °302
Page 99
Table des matières
Dédicaces
Remerciements
Résumé
Abstract
Liste des abréviations
Introduction générale ................................................................................................................. 1
Partie I : Cadre théorique et conceptuel de la gestion budgétaire ......................... 5
Chapitre I : La gestion budgétaire: du budget annuel au Rolling Forecast (budget glissant) .. 7
Section 1: La gestion budgétaire ............................................................................................ 7
1. Notions de base ....................................................................................................................... 7
2. Typologie des budgets : ........................................................................................................... 8
3. Objectifs de la gestion budgétaire ........................................................................................... 9
4. Principes de la gestion budgétaire ........................................................................................... 9
5. Les acteurs impliqués et leurs rôles ....................................................................................... 11
Section 2: Budget annuel Vs Rolling Forecast ..................................................................... 13
1. Les facteurs de contingence du budget .................................................................................. 13
2. Les critiques concernant les budgets ..................................................................................... 14
3. Limites du budget .................................................................................................................. 15
4. Passage d’un budget annuel à un budget glissant .................................................................. 16
Chapitre II : Démarche d’élaboration du Rolling Forecast (budget glissant) ........................ 21
Section1 : Définition et mode de mise en œuvre du Rolling Forecast ................................. 21
1. La pratique du budget glissant ou Rolling Forecast : ............................................................ 21
2. La méthode du rolling forecast .............................................................................................. 22
3. Le contenu du rolling forecast ............................................................................................... 23
4. Les caractéristiques du rolling forecast : ............................................................................. 24
Section 2 : L’élaboration des Forecasts ................................................................................ 26
1. Forecast des ventes ................................................................................................................ 26
2. Forecast de production .......................................................................................................... 30
3. Forecast de la masse salariale ............................................................................................... 34
Section 3 : Analyse des écarts ............................................................................................. 35
1. Ecart sur budget de production .............................................................................................. 35
2. Ecarts sur budget des ventes .................................................................................................. 36
Page 100
3. Causes possibles des écarts ................................................................................................... 37
4. Les limites de contrôle par les écarts ................................................................................... 37
Section 4 : Avantages et limites du Rolling Forecast ........................................................... 38
1. Avantages du Rolling Forecast :............................................................................................ 38
2. Limites du rolling forecast : .................................................................................................. 39
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Annexes
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