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Université Sultan Moulay Slimane

Faculté des sciences et techniques

de Beni Mellal

Calcul différentiel dans Rn


&
Intégrales multiples

Analyse II
Exercices avec solutions

Année Universitaire : 2008/2009

Première version

1er octobre 2009

Abdesselam BOUARICH
Table des matières

I Calcul différentiel dans l’espace Rm 1

1 Topologie des espaces Rm 2


1.1 Espaces vectoriels normés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Structures normées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.2 Structures métriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.3 Limite d’une suite de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.4 Espaces métriques complets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Propriétés topologiques de l’espace Rn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Partie fermée, partie ouverte et voisinage d’un point . . . . . . . . 5
1.2.2 Intérieur et adhérence d’une partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3 Parties compactes de l’espace métrique (Rn , d2 ) . . . . . . . . . . . 8
1.3 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

2 Limite et continuité 26
2.1 Limites d’une application de plusieurs variables réelles . . . . . . . . . . . 27
2.1.1 Limites d’une fonction de plusieurs variables réelles . . . . . . . . 27
2.1.2 Opérations algébriques sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1.3 Mise en garde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1.4 Deux généralisation de la notion de limite . . . . . . . . . . . . . . 29
2.2 Continuité d’une application de plusieurs variables réelles . . . . . . . . . 30
2.3 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

3 Différentiabilité I 42
3.1 Fonctions de plusieurs variables réelles différentiables . . . . . . . . . . . . 43
3.1.1 Dérivées partielles directionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.1.2 Différentiabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3.2 Dérivées partielles d’ordre supérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.3 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

4 Différentiabilité II 64
4.1 Formule de Taylor et ses applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.1.1 Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.1.2 Extrêmums . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.2 Applications de plusieurs variables différentiables . . . . . . . . . . . . . . 68
4.2.1 Différentiabilité et matrice jacobiènne . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.2.2 Théorèmes de l’inverse locale et de la fonction implicite . . . . . . 70
4.3 Exercies avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

II Les intégrales multiples 94

5 Intégrales curvilignes 95
5.1 Formes différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.2 Intégrales curvilignes d’une forme différentielle . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.3 Intégrales curvilignes d’un champ de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5.3.1 Classification des opérateurs différentiels usuels . . . . . . . . . . . 100
5.4 Système de coordonnées curvilignes orthogonales . . . . . . . . . . . . . . 101
5.4.1 Définitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
5.4.2 Expression des opérateurs grad, Div et Rot en coordonnées curvi-
lignes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
5.5 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

6 Intégrales doubles 125


6.1 Théorème de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
6.2 Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
6.3 Formule de Green-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
6.4 Intégrales doubles généralisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
6.4.1 Cas d’une fonction positive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
6.4.2 Cas d’une fonction de signe quelconque . . . . . . . . . . . . . . . . 128
6.5 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

7 Intégrales de surfaces 157


7.1 Surfaces classiques de l’espace R3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
7.1.1 Surfaces définies par une équation implicite . . . . . . . . . . . . . 158
7.1.2 Surfaces définies par un système d’équations paramétriques . . . . 158
7.1.3 Surfaces de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
7.2 Intégrales de surfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
7.2.1 Cas du graphe d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
7.2.2 Cas d’une surface paramétrqiue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.3 Flux d’un champ de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.3.1 Orientation d’une surface de R3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
7.3.2 Flux sortant d’un champ de vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
7.3.3 Formule de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
7.4 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168

8 Intégrales triples 178


8.1 Théorème de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
8.2 Formule de changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
8.3 Formule de Gauss-Ostroigradski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
8.4 Intégrales triples généralisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
8.5 Exercices avec solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Première partie

Calcul différentiel dans l’espace Rm

1
C HAPITRE P REMIER

T OPOLOGIE DES ESPACES Rm

Objectifs : Cette feuille de travaux dirigés à pour but essentiel d’in-


troduire quelques notions de topologie des espaces vectoriels réels
normés. Plus précisément, on souhaite que les exercices proposés ci-
dessous permettent à l’étudiant d’acquérire les habiletés suivantes :

1. Savoir décider est-ce qu’une fonction N : Rm → R+ définie une


norme ?
2. Savoir que sur les espaces Rm toutes les normes sont équivalentes
et que ceci implique que la nature de convergence d’une suite de
vecteurs xn ∈ Rm ne dépend pas de la norme choisie dans Rm .
3. Savoir que sur les espaces Rm il existe des distances non équiva-
lentes.
4. Savoir que les espaces Rm sont complets en tant qu’espaces vec-
toriels nornés.
5. Savoir qu’en général, une distance d : Rm × Rm → R+ n’induit
pas une structure métrique complète (Rm , d).

2
A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1.1 Espaces vectoriels normés

1.1.1 Structures normées

Soit E un espace vectoriel réel. Une fonction positive N : E → R+ s’appelle norme si elle
vérifie les trois axiomes suivantes :

1. Séparation : N(x) = 0 =⇒ x = 0 ∈ E.
2. Homogénéité : ∀x ∈ E, ∀λ ∈ R, N(λ · x) =| λ | N(x).
3. Inégalité triangulaire : ∀x, y ∈ E, N(x + y) 6 N(x) + N(y).

Un espace vectoriel E qui est muni d’une norme N : E → R+ s’appelle espace vectoriel
normé et se note (E, N). Sur un espace vectoriel réel E on dira que deux normes N, N′ :
E → R+ sont équivalentes s’il existe deux réels α > 0 et β > 0 tels que pour tout x ∈ E,

αN(x) 6 N′ (x) 6 βN(x).

Dans les exercices 1.1, 1.2 et 1.3 on verra que les fonctions N1 , N2 et N∞ : Rn → R+
définies par les expressions suivantes sont des normes équivalentes :
– N1 (x1 , · · · , xn ) =| x1 | + · · · + | xn | ;
p
– N2 (x1 , · · · , xn ) = x21 + · · · + x2n ;
– N∞ (x1 , · · · , xn ) = max(| x1 |, · · · , | xn |).

Théorème 1. Sur un espace vectoriel réel de dimesion finie (i.e E ≃ Rn ) toutes les normes sont
équivalentes.

Le résultat du théorème 1 n’est pas vrai en dimension infinie. En effet, dans l’execice 1.8
on donnera un exemple d’espace vectoriel de dimension infine qui possèdes au moins
deux normes non équivalentes.

1.1.2 Structures métriques

Soit E un espace vectoriel réel. Une fonction positive d : E × E → R+ s’appelle distance


si elle vérifie les trois axiomes suivantes :

1. Séparation : d(u, v) = 0 =⇒ u = v.
2. Symétrie : d(u, v) = d(v, u), ∀u, v ∈ Rn .
3. Inégalité triangulaire : d(u, v) 6 d(u, w) + d(w, v), ∀u, v, w ∈ Rn .

Un espace vectoriel E qui est munie d’une distance d : E × E → R+ s’appelle espace


métrique et se note (E, d). Il est clair que si N : E → R+ est une norme alors en posant
pour tout couple de vecteurs x ∈ E et y ∈ E,

dN (x, y) = N(x − y)

A. BOUARICH 3 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

on obtient une distance dN : E × E → R+ dite associée à la norme N. Dans l’exercice 1.5


on donnera une caractérisation des distances de l’espace Rn qui sont induites par une
norme.
Soient d, d′ : E × E → R+ deux distances. On dira que la distance d est équivalente à la
distance d′ s’il existe deux réels α > 0 et β > 0 tels que,
Par exemple, si N et N′ : E → R+ sont deux normes équivalentes il en résulte que les
distances qui leurs sont associées dN (u, v) = N(u − v) et dN′ = N′ (u − v) sont équivalentes
dans l’espace vectoriel E. Dans l’exercice 1.8 on montrera que dans tout espace vectoriel
réel de dimension quelconque il existe au moins deux distances non équivalentes.

1.1.3 Limite d’une suite de vecteurs

Soit E un espace vectoriel réel. Une applications ϕ : N → E s’appelle suite de vecteurs


éléments de l’espace E (ou bine suite vectorielle) tandis que l’image ϕ(n) = vn ∈ E d’un
entier n ∈ N s’appelle terme général de la suite vectorielle ϕ.
Quand l’espace vectoriel E est muni d’une distance d : E × E → R+ on dira qu’une suite
de vecteurs vn ∈ E converge vers un vecteur L ∈ E relativement à la distance d si,

(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n ∈ N, n > n0 ) =⇒ d(vn , L) < ε.

Une suite vectorielle non convergente est dite divergente.


La proposition suivante est conséquence de l’axiome de séparation :

Proposition 1. Soit (E, d) un espace métrique ; si une suite de vecteurs vn ∈ E converge vers
deux vecteurs L et L′ ∈ E relativement à la distance d alors L = L′ .

De même, en utilisant la définition de deux normes équivalentes sur un espace vectoriel


on démontre la proposition suivante :

Proposition 2. Soient (E, N) un espace normé de dimension finie et vn ∈ E une suite vectorielle ;
si une suite de vecteurs vn ∈ E converge vers un vecteur L ∈ E relativement à la norme N alors
la suite vn converge vers L relativement à toutes les autres normes définies sur E.

Dans le cas d’un espace vectoriel réel de dimension finie (i.e E ≃ Rm ) la ième
composante du terme général d’une suite vectorielle vn ∈ Rm sera désignée par
(i)
vn ∈ R. Inversement, notons que la donnée de m suites de nombres réelles
(1) (2) (m)
{vn /n ∈ N}, {vn /n ∈ N}, · · · , {vn /n ∈ N} permet de construire une suite vectorielle
(1) (m)
en posant vn = (vn , · · · , vn ) ∈ Rm .

Théorème 2. Soient L = (l1 , · · · , lm ) ∈ Rm un vecteur et vn ∈ Rm une suite vectorielle. Alors,


les propositions suivantes sont équivalentes :
(1) (m)
1. La suite de vecteurs vn = (vn , · · · , vn ) converge vers le vecteur L ∈ Rm .
(i)
2. Pour tout indice 1 6 i 6 n la ième composante vn du terme général vn converge dans R
vers la ième composante li du vecteur L.

A. BOUARICH 4 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

(1) (m)
Ainsi, en conséquence du théorème 2, on conclut que si vn = (vn , · · · , vn ) ∈ Rm est le
terme général d’une suite vectorielle convergente alors,

lim vn = lim (vn(1) , · · · , vn(m) ) = ( lim vn(1) , · · · , lim vn(m) ).


n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞

1.1.4 Espaces métriques complets

Définition 1. Dans un espace métrique (E, d) on dira qu’une suite un ∈ E est de Cauchy si,

(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀p, q ∈ N, q > p > n0 ) =⇒ d(vq , vp ) < ε.

En appliquant la défition de convergence d’une suite de vecteurs dans un espace vectoriel


réel métrique on vérifie que toute suite vectorielle convergente est de Cauchy. Il existe des
espaces métriques dans lesquels les suites de Cauchy ne convergent pas nécéssairement.
Par exemple, si on munit la droite réelle R par la distance d(x, y) =| e−x − e−y | on vérifie
que la suite un = n est de Cauchy dans l’espace métrique (R, d) mais ne converge pas
dans R (Voir l’exircice 1.5).

Définition 2. Soient E un espace vectoriel et d : E × E → R+ une distance. On dira que l’espace


métrique (E, d) est complet si toute suite de Cauchy un ∈ E converge dans E.
En particulier, si N : E → R+ est une norme on dira que l’espace normé (E, N) est un espace de
Banach si l’espace métrique (E, dN ) est complet.

En appliquant la définition de deux normes équivalentes on vérifie aisément que si (E, N)


un espace vectoriel normé complet (de Banach) alors pour toute norme N′ : E → R+ qui
est équivalente à la norme N l’espace vectoriel normé (E, N′ ) est complet (de Banach).

Théorème 3 (Complétude de l’espace vectoriel Rm ). Pour toute norme N : Rm → R+


l’espace vectoriel normé (Rm , N) est complet (de Banach).

Notons qu’en général un espace vectoriel réel normé (E, N) de dimension infinie n’est
pas nécéssairement complet (voir l’exercice 1.8).

1.2 Propriétés topologiques de l’espace Rn

1.2.1 Partie fermée, partie ouverte et voisinage d’un point

Définition 3. Soit (E, d) un espace métrique, r ∈ R∗+ et u0 ∈ E un point fixé.

1. Le sous-ensemble B(u0 , r) = {u ∈ E/d(u, u0 ) < r} s’appelle boule ouverte dans E centrée


au point u0 et de rayon r > 0.
2. Le sous-ensemble B(u0 , r) = {u ∈ E/d(u, u0 ) 6 r} s’appelle boule fermée dans E centrée
au point u0 et de rayon r > 0.
3. Le sous-ensemble S(u0 , r) = {u ∈ E/d(u, u0 ) = r} s’appelle sphère de E centrée au point
u0 et de rayon r > 0.

A. BOUARICH 5 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Sur la figure suivante nous avons représenté la forme géométrique des boules fermées
des trois distances strandards d2 , d1 et d∞ définies dans le plan réel R2 .

Boule fermée de d∞
Boule fermée de d2 Boule fermée de d1

Définition 4. Soit (E, d) un espace métrique.


1. On dira qu’une partie F ⊆ E est fermée dans l’espace métrique (E, d) si toute suite vecto-
rielle convergente vn ∈ F converge vers un vecteur L ∈ F.
2. On dira qu’une partie U ⊆ E est ouverte dans l’espace métrique (E, d) si son complémen-
taire E \ U = {x ∈ E/x 6∈ U} est fermé dans l’espace métrique (E, d).
3. Soit A ⊆ E une partie non vide et x0 ∈ A. S’il existe un réel ε > 0 tel que la boule ouverte
B(x0 , ε) ⊆ A on dira alors que A est un voisinage du point x0 ∈ A.

Il est clair que deux distances équivalentes sur un espace vectoriel réel E ont les mêmes
ouverts et les mêmes fermés.
La proposition suivantes nous donne une caractérisation des ouverts par les boules ou-
vertes et les voisinages.

Proposition 3. Soit (E, d) un espace métrique. Pour toute partie non vide A ⊂ E les propositions
suivantes sont équivalentes :
1. La partie A est ouverte dans l’espace métrique (E, d).
2. Pour tout point a ∈ A il existe un réel ε > 0 tel que B(a, ε) ⊆ A.
3. A est voisinage de chacun de ses points.

En se basant sur la définition 4 et la proposition 3 on démontre que les ouverts et les


fermés d’un esdpace métrique (E, d) vérifient les propriétés suivantes :
1. Si U1 , · · · , Un ⊆ E sont des ouverts dans (E, d) alors leur intersection U1 ∩ · · · ∩ Un
est un ouvert de (E, d).
2. Si {Ui ⊆ E/i ∈ I} est une famille quelconque de parties ouvertes dans (E, d) alors
[
leur réunion Ui est une partie ouverte dans (E, d).
i∈I
3. Si F1 , · · · , Fn ⊆ E sont des fermés dans (E, d) alors leur rénuion U1 ∪ · · · ∪ Un est un
fermé de (E, d).

A. BOUARICH 6 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

4. Si {Fi ⊆ E/i ∈ I} est une famille quelconque de parties fermées dans (E, d) alors
\
leur intérsection Fi est une partie fermée dans (E, d).
i∈I
Notons que l’intersection quelconques de parties ouvertes n’est pas en général une partie
ouverte. Pour voir ceci, rappelons que si on munit la droite rélle R par la distance usuelle
d(x, y) =| x − y | on voit que les boules ouvertes coïncident avec les intervalles ouverts,

a+b b−a
B( , ) =]a, b[.
2 2
Ainsi, suite à cette remarque si on considère la famille des ouverts
1 1 1
{In =] − , [= B(0, )/n ∈ N∗ }
n n n
on obtient une intersection infinie d’ouverts
\ 1 \ 1 1
B(0, ) = ] − , [= {0}
n n n
n>1 n>1

qui n’est pas ouverte dans l’espace métrique (R, | · |). De même, observons que si on
passe au complémentaire on obtient une famille de parties fermées
1 1
Fn = R \ In =] − ∞, − ] ∪ [ , +∞[, ∀n ∈ N∗
n n
[
dont la réunion Fn = R∗ n’est pas fermée dans l’espace métrique (R, | · |).
n>1
Enfin, notons que si pour tout point a ∈ E on désigne par V(a) l’ensemble de tous les
voisinages du point a ∈ E on vérifie qu’on a les propriétés suivantes :
1. Si V1 , · · · , Vn ∈ V(a) sont des voisinages du point a alors leur l’intersection est un
voisinage du point a i.e : V1 ∩ · · · ∩ Vn ∈ V(a).
2. La réunion quelconque de voisinages du point a est un voisinage du point a.
3. Soit A ⊆ E une partie non vide telle que a ∈ A ; s’il existe un voisinage V ∈ V(a) tel
que V ⊆ A il en résulte que A ∈ V(a).

1.2.2 Intérieur et adhérence d’une partie

Définition 5. Soit A une partie non vide dans l’espace métrique (E, d).

1. On dira que le point x ∈ A est intérieur à la partie A s’il existe un réel ε > 0 tel que la

boule ouverte B(x, ε) ⊂ A. L’ensemble de tous les points intérieurs à la partie A se note A.
2. L’intérieur du complémentaire E \ A s’appelle extérieur de la partie A.
3. On dira que le point z ∈ A est sur la frontière de la partie A si pour tout réel ε > 0,

B(z, ε) ∩ A 6= ∅ et B(z, ε) ∩ (E \ A) 6= ∅.

Le sous-ensemble des points éléments de la frontière de la partie A se note ∂A.

A. BOUARICH 7 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

En partant de la définition d’un point intérieur à une partie A non vide on démontre que
l’ensemble des points intéieurs possède les propriétés suivantes :

1. Pour toute partie non vide A ⊆ E l’intérieur A⊆ A.
2. L’intérieur d’une partie A ⊆ E est ouvert dans l’espace métrique (E, d).
3. L’intérieur d’une partie A ⊆ E est égale au plus grand ouvert de l’espace métrique
(E, d) contenu dans A.

4. Une partie A ⊆ E est ouverte si et seulement si son intérieur A= A.

Définition 6. Soit A une partie non vide dans un espace métrique (E, d). On dira que le point
x ∈ E adhère à la partie A s’il existe une suite de vecteurs vn ∈ A qui converge dans (E, d) vers
le point x. L’ensemble de tous les points adhérents à la partie A s’appelle adhérence et se note A.

La proposition suivante utilise les boules ouvertes pour caractériser les points adhérents.

Proposition 4. Soit (E, d) un espace métrique et A ⊆ E une partie non vide. Pour tout point
a ∈ E les propositions suivantes sont équivcalentes :
1. Le point a ∈ E adhère à la partie A.
2. Pour tout réel ε > 0, B(a, ε) ∩ A 6= ∅.

En appliquant soit la définition d’un point adhérent ou soit la proposition 4 on démontre


que l’adhérence d’une partie non vide A dans un espace métrique (E, d) vérifie les pro-
priétés suivantes :

1. Pour toute partie non vide A ⊆ E, A ⊆ A.


2. L’adhérence d’une partie A ⊆ E est fermée dans l’espace métrique (E, d).
3. L’adhérence d’une partie A ⊆ E est égale au plus petit fermé de l’espace métrique
(E, d) qui contient A.
4. Une partie A ⊆ E est fermée si et seulement si son adhérence A = A.

1.2.3 Parties compactes de l’espace métrique (Rn , d2 )

Définition 7. Soit A une partie non vide dans l’espace métrique (Rm , d2 ).

1. On dira que A ⊂ Rm est bornée dans l’espace métrique (Rm , d2 ) s’il existe un réel M > 0
et un point a0 ∈ Rm tels que A ⊆ B(a0 , M).
2. On dira que A est compacte dans l’espace métrique (Rm , d2 ) si elle est fermée et bornée dans
l’espace métrique (Rm , d2 ).

Théorème 4 (Bolzano-Weierstrass). Une partie non vide A ⊂ Rm est compacte dans l’espace
métrique (Rm , d2 ) si et seulement si toute suite d’éléments vn ∈ A possède une sous-suite qui
converge vers un éément de A.

A. BOUARICH 8 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Définition 8. On apelle recouvrement ouvert de la partie A ⊆ Rm toute famille d’ouverts {Ui ⊆


[
Rm /i ∈ I} telle que la réunion A ⊆ Ui .
i∈I

Théorème 5 (Borel-Lebesgue). Soit A une partie non vide de l’espace métrique (Rm , d2 ). Les
deux propositions suivantes sont équivalentes :
1. La partie A est compacte dans l’espace métrique (Rm , d2 ).
2. Tout recouverment ouvert {Ui ⊆ Rm /i ∈ I} de la partie A contient une famille finie
d’ouverts {Ui1 , · · · , Uin } ⊂ {Ui ⊆ Rm /i ∈ I} qui recouvrent A.

A. BOUARICH 9 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1.3 Exercices avec solutions

Exercice 1.1 Vérifier que les fonctions N1 et N∞ : Rn → R+ définies pour tout vecteur
v = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn par les formules suivantes :

N1 (v) =| x1 | + · · · + | xn | et N∞ (v) = max(| x1 |, · · · , | xn |),

sont des normes sur l’espace vectoriel réel Rn .

Solution 1.1 1) Vérifions que l’expression N1 (v) =| x1 | + · · · + | xn | définie une norme


sur l’espace vectoriel Rn .
- Séparation : Évidente.
- Homogénéité : Pour tout réel λ ∈ R et pour tout vecteur v = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn on a,

N1 (λ · v) = N1 (λx1 , · · · , λxn ) =| λx1 | + · · · + | λxn |=| λ | N1 (v).

- Inégalité triangulaire : Pour tout couple de vecteurs u = (x1 , · · · , xn ) et v = (y1 , · · · , yn )


on peut écrire :

N1 (u + v) = N1 (x1 + y1 , · · · , xn + yn )
= | x1 + y1 | + · · · + | xn + yn |
6 (| x1 | + | y1 |) + · · · + (| xn | + | yn |)
6 N1 (u) + N1 (v).

2) 1) Vérifions que l’expression N∞ (v) = max(| x1 |, · · · , | xn |) définie une norme sur


l’espace vectoriel Rn .
- Séparation : Évidente.
- Homogénéité : Pour tout réel λ ∈ R et pour tout vecteur v = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn on a,

N∞ (λ · v) = N1 (λx1 , · · · , λxn ) = max(| λx1 |, · · · , | λxn |) =| λ | N∞ (v).

- Inégalité triangulaire : Considérons un couple de vecteurs u = (x1 , · · · , xn ) et v =


(y1 , · · · , yn ). Puisque pour tout indice 1 6 i 6 n on a | xi |6 N∞ (u) et | yi |6 N∞ (v)
il en résulte que pour tout indice 1 6 i 6 n,

| xi + yi |6| xi | + | yi |6 N∞ (u) + N∞ (v) =⇒ N∞ (u + v) 6 N∞ (u) + N∞ (v).

p
Exercice 1.2 Pour tout vecteur v = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn on pose, N2 (v) = x21 + · · · + x2n .

A. BOUARICH 10 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1) Démontrer que pour tout couple de vecteurs u = (a1 , · · · , an ) et v = (x1 , · · · , xn ) élé-


ments de l’espace vectoriel Rn on a l’inégalité de Cauchy-Shwartz,

| a1 x1 + · · · + an xn |6 N2 (u)N2 (v).
 2
Indication : On pourra utiliser le trinôme positif P(t) = N2 (tu − v) > 0, ∀t ∈ R.
2) En déduire que pour tout couple de vecteurs u et v ∈ Rn on a l’inégalité triangulaire,

N2 (u + v) 6 N2 (u) + N2 (v),

et que la fonction N2 : Rn → R+ est une norme sur l’espace vectoriel Rn .

Solution 1.2 1) Pour un couple de vecteurs fixés u = (a1 , · · · , an ) et v = (x1 , · · · , xn )


éléments de Rn et pour tout réel t ∈ R posons,
 2
P(t) = N2 (t · u − v) = (ta1 − x1 )2 + · · · + (tan − xn )2
= (a21 + · · · + a2n )t2 − 2t(a1 x1 + · · · + an xn ) + (x21 + · · · + x2n ).

Maintenant, comme la fonction P(t) est un trinôme positif il en résulte que son discrimi-
nant réduit est négatif ou nul :

∆′ = (a1 x1 + · · · + an xn )2 − (a21 + · · · + a2n )(x21 + · · · + x2n ) 6 0.

Ainsi, si on applique la racine carrée sur la dernière inégalité on obtient l’inégalité de


cauchy-Shwartz,
q q
| a1 x1 + · · · + an xn |6 a21 + · · · + a2n x21 + · · · + x2n = N2 (u)N2 (v).

2) Montrons que la fonction N2 : Rn → R+ vérifie l’inégalité triangulaire.


En effet, pour tout couple de vecteurs u = (a1 , · · · , an ) et v = (x1 , · · · , xn ) on peut écrire,
 2
N2 (u + v) = (a1 + x1 )2 + · · · + (an + xn )2
= (a21 + · · · + a2n ) + 2(a1 x1 + · · · + an xn ) + (x21 + · · · + x2n )
 2
6 N2 (u)2 + 2N2 (u)N2 (v) + N2 (v)2 = N2 (u) + N2 (v) .

Donc, si on applique la racine carrée sur l’inégalité précédente on obtient l’inégalité tri-
angulaire :
N2 (u + v) 6 N2 (u) + N2 (v), ∀u, v ∈ Rn .

3) Pour montrer que la fonction N2 est une norme il nous reste qu’à vérifier les axiomes
de séparation et d’homogénéité :
- Séparation : Évidente.
- Homogénéité : Pour tout réel λ ∈ R et pour tout vecteur v = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn on a,
p
N2 (λ · v) = N2 (λx1 , · · · , λxn ) = (λx1 )2 + · · · + (λxn )2 =| λ | N2 (v).

A. BOUARICH 11 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Note 1 : L’exercice 9, proposé dans le manuscrit du chapitre 1 d’Analyse II ; donne une


méthode qui permet de montrer que si pour tout réel p > 0 et pour tout vecteur v =
(x1 , · · · , xn ) ∈ Rn on pose
 1/p
Np (v) = | x1 |p + · · · + | xn |p

on obtient une norme Np : Rn → R+ si le réel p > 1.


Pour démontrer que la fonction Np : Rn → R+ vérifie l’inégalité triangulaire on utilise
1 1
le fait que pour tout couple de nomobres réels p > 1 et q > 1 tels que + = 1 on a
p q
l’inégalite suivante dite de Hölder :

| a1 x1 + · · · + an xn |6 Np (u)Nq (x), ∀u = (a1 , · · · , an ), x = (x1 , · · · , xn ) ∈ Rn .

De même, en montrant que pour tout réel p > 1 et pour tout vecteur x ∈ Rn on a la
double inégalité, N∞ (x) 6 Np (x) 6 n1/p N∞ (x), on déduit que lim Np (x) = N∞ (x).
p→+∞

Exercice 1.3 Pour tout vecteur u ∈ Rn établir les trois doubles inégalités suivantes :
1 1 1 √
N1 (u) 6 N∞ (u) 6 N1 (u), √ N2 (u) 6 N∞ (u) 6 N2 (u), N1 (u) 6 N2 (u) 6 nN1 (u).
n n n

En déduire que les trois normes N1 , N2 et N∞ sont équivalentes deux à deux sur Rn .

1
Solution 1.3 1) Montrons que pour tout u ∈ Rn on a N1 (u) 6 N∞ (u) 6 N1 (u).
n
Puisque pour tout indice 1 6 i 6 n on a les inégalités,

| xi |6 max(| x1 |, · · · , | xn |) = N∞ (u),

qui impliquent par sommation membre à membre qu’on a

| x1 | + · · · + | xn |= N1 (u) 6 nN∞ (u).

De même, puisque pour tout indice 1 6 i 6 n on a les inégalités,

| xi |6| x1 | + · · · + | xn |= N1 (u),

on déduit alors que le maximum : max(| x1 |, · · · , | xn |) = N∞ (u) 6 N1 (u).


Finalement, si on combine les deux dernières inégalités on déduit qu’on a la double in-
égalité,
1
N1 (u) 6 N∞ (u) 6 N1 (u).
n

A. BOUARICH 12 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1
2) Montrons que pour toutu ∈ Rn on a la double inégalité √ N2 (u) 6 N∞ (u) 6 N2 (u).
n
Si de nouveau on fait la somme des carrés des inégalités suivantes,

| xi |6 max(| x1 |, · · · , | xn |) = N∞ (u), ∀1 6 i 6 n,

on voit que x21 + · · · + x2n = (N2 (u))2 6 n(N∞ (u))2 .


D’autre part, puisque pour tout indice 1 6 i 6 n nous avons les inégalités,
q
| xi |6 x21 + · · · + x2n |= N2 (u),

donc en passant au maximum on voit que, max(| x1 |, · · · , | xn |) = N∞ (u) 6 N2 (u).


Ainsi, si on combine les deux dernières inégalités on déduit qu’on a la double inégalité,
1
√ N2 (u) 6 N∞ (u) 6 N2 (u).
n
1 √
3) Montrons que pour tout u ∈ Rn on a la double inégalité N1 (u) 6 N2 (u) 6 nN1 (u).
n
En effet, puisque d’après les deux doubles inégalités démontées ci-dessus on sait que
1
pour tout vecteur u ∈ Rn on a N1 (u) 6 N∞ (u) et N∞ (u) 6 N2 (u) on en déduit que
n
1
N1 (u) 6 N2 (u). De même, puisque on a aussi les deux inégalités N∞ (u) 6 N1 (u) et
n
1 1 √
√ N2 (u) 6 N∞ (u) il en résulte donc qu’on a N1 (u) 6 N2 (u) 6 nN1 (u).
n n
Finalement, en conséquence des trois doubles inégalités prouvées ci-dessus on conclut
que les trois normes N1 , N2 et N∞ sont équivalentes sur l’espace vectoriel réel Rn .

Exercice 1.4 Soit (Rm , N) un espace vectoriel normé.


1) Démontrer que pour tous les vecteurs x et y ∈ Rm on a l’inégalité, | N(x) − N(y) |6
N(x − y).
2) En déduire que si une suite de vecteurs xn ∈ Rm converge dans l’espace vectoriel
normé (Rm , N) alors,
lim N(xn ) = N( lim xn ).
n→+∞ n→+∞

3) Soient xn ∈ E et yn ∈ Rm
deux suites vectorielles. Démontrer que si dans l’espace
vectoriel normé (R , N) on a lim xn = a ∈ Rm et lim N(xn − yn ) = 0 alors lim yn =
m
n→+∞ n→+∞ n→+∞
a.

Solution 1.4 1) Si pour tout couple de vecteurs x et y ∈ Rm on applique l’inégalité trian-


gulaire aux sommes x = (x − y) + y et y = (y − x) + x on obtient,
( (
N(x) 6 N(x − y) + N(y) N(x) − N(y) 6 N(x − y)
=⇒
N(y) 6 N(x − y) + N(x) N(y) − N(x) 6 N(x − y)
=⇒ | N(x) − N(y) |6 N(x − y).

A. BOUARICH 13 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

2) Soit xn ∈ Rm une suite qui converge vers le vecteur L ∈ Rm dans l’espace normé
(Rm , N). D’après la définition de convegence d’une suite ; si on se donne un réel ε > 0 on
pourra trouver un entier n0 ∈ N tel que

∀n ∈ N, n > n0 =⇒ N(xn − L) < ε.

Ainsi, comme d’après la question 1) on a pour tout entier n ∈ N tel que n > n0 ,

| N(xn ) − N(L) |6 N(xn − L) =⇒ | N(xn ) − N(L) |< ε


=⇒ lim N(xn ) = N(L) = N( lim xn ).
n→+∞ n→+∞

3) Soient xn et yn ∈ Rm deux suites telles que dans l’espace normé (Rm , N) on a


lim xn = a et lim N(xn − yn ) = 0. Montrons alors que la suite yn converge vers
n→+∞ n→+∞
a ∈ Rm dans l’espace normé (Rm , N).
Observons que si on applique l’inégalité triangulaire à la somme yn − a = (yn − xn ) +
(xn − a) on obtient,
N(yn − a) 6 N(yn − xn ) + N(xn − a).

Ainsi, comme on a lim N(xn − yn ) = 0 et lim N(xn − a) = 0 on en déduit que


n→+∞ n→+∞
lim N(yn − a) = 0. Donc, la suite de vecteurs yn ∈ Rn converge vers a ∈ Rm dans
n→+∞
(Rm , N).

Exercice 1.5 Dans cet exercice on se propose de caractériser toutes les distances de l’es-
pace vectoriel Rm qui sont induites par une norme. Rappelons que si N : Rm → R+
désigne une norme, alors ; en posant pour tous x et y ∈ Rm ,

dN (x, y) = N(x − y),

on définit ainsi une distance sur l’espace vectoriel Rm dite associée à la norme N.
1) Démontrer que la distance dN : Rm × Rm → R+ vérifie les deux propriétés suivantes :
IT Invariance par translations : ∀x, y, z ∈ Rm , dN (x + z, y + z) = dN (x, y) ;
HP Homogénéité positive : ∀x ∈ Rm , ∀λ ∈ R, dN (λx, λy) =| λ | dN (x, y).
2) Démontrer que si une distance d : Rm × Rm → R+ vérifie les propriétés IT et HP alors
d est induite par une unique norme N : Rm → R que l’on déterminera (i.e. ∃!N, d = dN ).
3) Pour tout couple de nombres réels x et y on pose d(x, y) =| e−x − e−y |.
i) Montrer que la fonction d : R × R → R+ définie une distance qui n’est pas induite par
aucune norme de R.
ii) Pour tout couple de nombres réels x et y on pose d1 (x, y) =| x − y |. Montrer que les
espaces métriques (R, d1 ) et (R, d) ont les mêmes suites convergentes.
iii) Montrer que si un ∈ R est une suite de Cauchy dans (R, d1 ) ; un est aussi une suite de
Cauchy dans l’espace métrique (R, d).

A. BOUARICH 14 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

iv) Montrer que la suite numérique un = n ∈ N est de Cauchy dans l’espace métrique
(R, d).
v) Est-ce que l’espace métrique (R, d) est complet ?
vi) Est-ce que la distance d est équivalente à la distance d1 ?

Solution 1.5 1) Par définition de la distance dN on voit que pour tous x, y et z ∈ Rm on a,

dN (x + z, y + z) = N((x + z) − (y + z)) = N(x − y) = dN (x, y).

Donc, la distance satisfait à la propriété IT.


De même, puisque pour tous λ ∈ R et x ∈ Rm on a,

dN (λx, λy) = N(λx − λy) =| λ | N(x − y) =| λ | dN (x, y),

on voit donc que la distance dN satisfait aussi à la propriété HP.


2) Soit d : Rm ×Rm → R+ une distance qui vérifie les deux propriétés IT et HP. Observons


que si pour tout x ∈ Rm on pose, N(x) = d( 0 , x) on définit de cette façon une norme
N : Rm → R+ . Parce que :


i) Si N(x) = d( 0 , x) = 0 =⇒ x = 0. C’est l’axiome de séparation.

→ −

ii) Si λ ∈ R et x ∈ Rm on aura N(λx) = d( 0 , λx) =| λ | d( 0 , x). C’est l’axiome d’homo-
généité.
iii) Pour tous x et y ∈ Rm on peut écrire :

→ −

N(x + y) = d( 0 , x + y) 6 d( 0 , y) + d(y, x + y)

→ −

6 d( 0 , y) + d( 0 , x)
6 N(x) + N(y).



Ceci démontre donc que la fonction N(x) = d( 0 , x) vérifie l’inégalité triangulaire.
Enfin, notons que la distance d : Rm × Rm → R+ qui vérifie les propriétés IT et HP est
induite par une seule norme de Rm . Parce que si N et N′ : Rm → R+ d’esignent deux
normes telles que d = dN′ = dN on en déduit que pour tout x ∈ Rm on a,

→ −

d( 0 , x) = N(x) et d( 0 , x) = N′ (x) =⇒ N(x) = N′ (x) =⇒ N = N′ .

3) i) Il est clair que si pour tout couple de nombres réels x et y on pose d(x, y) =| e−x −e−y |
on obtient une distance sur R. La distance d n’est pas induite par les normes de R parce
que d ne vérifie pas la propriété HP :

∀x ∈ R, λ ∈ R∗ , d(λx, 0) =| eλx − 1 |6=| λ | d(x, 0).

Notons que la distance d ne vérifier pas aussi la propriété IT.

A. BOUARICH 15 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

ii) Si un ∈ R est une suite qui converge vers un réel ℓ dans l’espace métrique (R, d1 ) on
en déduit que la suite e−un converge vers e−ℓ dans l’espace métrique (R, d1 ) parce que la
fonction exponentielle e−x est continue (voir Analyse I). Donc, on peut écrire

(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n ∈ N), n > n0 =⇒ | e−un − e−ℓ |< ε =⇒ d(un , ℓ) < ε.

Par conséquent, la suite un ∈ R converge aussi vers le réel ℓ dans l’espace métrique (R, d).
Inversement, si une suite vn ∈ R converge vers le réel ℓ dans l’espace métrique (R, d) on
pourra traduire cela par :

(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n ∈ N), n > n0 =⇒ d(vn , ℓ) < ε =⇒ | e−vn − e−ℓ |< ε.

Ainsi, de cette situation on déduit que la suite e−vn converge vers e−ℓ dans l’espace mé-
trique (R, d1 ). Et, comme on sait que la fonction logaritheme log(x) est continue (voir
Analyse I) ; on en déduit que la suite vn = −log(e−vn ) converge vers ℓ = −log(e−ℓ ) dans
l’espace métrique (R, d1 ).
Conclusion : les espaces métriques (R, d) et (R, d1 ) possèdent les mêmes suites conver-
gentes.
iii) Soit un ∈ R une suite de Cauchy dans l’espace métrique (R, d1 ).
D’après le chapitre 1 d’Analyse II, puisque on sait que l’espace métrique (R, d1 ) est com-
plet on en déduit que la suite un converge dans l’espace métrique (R, d1 ). D’autre part,
puisque la fonction e−x est continue il en résulte que la suite e−un converge dans l’espace
métrique (R, d1 ), et donc ; elle est de Cauchy dans l’espace métrique (R, d1 ).
Finalement, puisque par définition d’une suite de Cauchy on peut écrire :

(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n, m ∈ N), n > m > n0 =⇒ | e−un −e−um |< ε =⇒ d(un , um ) < ε

on voit que la suite un est aussi de Cauchy dans l’espace métrique (R, d).
iv) Si pour tout entier n ∈ N on pose vn = e−n on obtient une suite qui converge vers zéro
dans l’espace métrique (R, d1 ). Donc, vn = e−n est de Cauchy dans l’espace métrique
(R, d1 ). Par conséquent, d’après iii) ; on conclut que la suite un = n ∈ N est de Cauchy
dans l’espace métrique (R, d). C’est-à-dire :

∀ε > 0)(∃n0 ∈ N)(∀n, m ∈ N), n > m > n0 =⇒ d(m, n) =| e−n − e−m |< ε.

v) L’espace métrique (R, d) n’est pas complet parce que la suite un = n est de Cauchy
dans l’espace métrique (R, d) qui ne converge pas dans l’espace métrique (R, d). Car, si
on suppose qu’il existe un nombre réel ℓ ∈ R tel que

lim d(n, ℓ) = 0 =⇒ lim | e−n − e−ℓ |= e−ℓ = 0.


n→+∞ n→+∞

Mais, cette implication est fausse parce que la fonction exponentielle ex ne s’anulle jamais
sur R.
vi) Puisque on sait que l’espace métrique (R, d1 ) est complet et que maintenant l’espace
métrique (R, d) n’est pas complet on en déduit que les distances d et d1 ne peuvent pas
êtres équivalentes sur R.

A. BOUARICH 16 Analyse II, 2008/2009


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Note 2 : L’exercice 1.5 nous apprend que sur les espaces vectoriels réels de dimension
finie, Rn , on peut avoir les deux phénomènes suivants :

1. Il est possible de construire sur les Rn des distances non équivalentes.


2. Il est possible de construire une distance d : Rn × Rn → R+ qui induit un espace
métrique (Rn , d) non complet.

Exercice 1.6 Dans l’espace normé (Rm , N2 ) où m = 2 ou 3 ; trouver la nature topologique


(ouvert ou fermé) des sous-ensembles suivants :
A = {(x, y) ∈ R2 /1 < x2 + y 2 < 2}, B = {(x, y, z) ∈ R3 /0 6 x + y + z 6 1},
C = {(x, y) ∈ R2 / | x | + | y |6 1}, D = {(x, y, z) ∈ R3 /0 < x2 + y 2 + z 2 6 1}.

Solution 1.6 1) Le sous-ensemble A = {(x, y) ∈ R2 /1 < x2 + y 2 < 2} (couronne) qui


est limité dans le plan R2 par les deux cercles concentriques de centre (0, 0) et de rayon
1 et 2 est ouvert dans l’espace métrique (R2 , d2 ). Parce que si on considère une suite de
vecteurs (xn , yn ) 6∈ A qui converge vers (x, y) ∈ R2 on aura :

2
1

−2 −1 1 2
−1
−2

(xn )2 + (yn )2 6 1 ou (xn )2 + (yn )2 > 2 lim 2 2


(
=⇒x +y 6 1 ou x2 +y 2 > 2 =⇒ (x, y) 6∈ A.
lim xn = x et lim yn = y
n→+∞ n→+∞

2) Le sous-ensemble B = {(x, y, z) ∈ R3 /0 6 x + y + z 6 1} qui correspond à une bande


limitée par deux plans parallèles d’équations x + y + z = 0 et x + y + z = 1 est fermé dans
l’espace métrique (R3 , d2 ).

A. BOUARICH 17 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

x
b
y

En effet, si on considère une suite de vecteurs (xn , yn , zn ) ∈ B qui converge vers (x, y, z) ∈
R3 on en déduit que
(
0 6 xn + yn + zn 6 1 lim
=⇒ 0 6 x + y + z 6 1 =⇒ (x, y, z) ∈ B.
lim (xn , yn , zn ) = (x, y, z)
n→+∞

3) Le sous-ensemble C = {(x, y) ∈ R2 / | x | + | y |6 1} (losange) est fermé dans l’espace


métrique (R2 , d2 ) parce que pour toute suite de vecteurs un = (xn , yn ) ∈ C qui converge
vers (x, y) ∈ R2 on voit que :
lim
| xn | + | yn |6 1 =⇒ | x | + | y |6 1 =⇒ (x, y) ∈ C.

4) Dans l’espace métrique (R3 , d2 ) le sous-ensemble D = {(x, y, z) ∈ R3 /0 < x2 +y 2 +z 2 6


1} (boule pleinne privée de son centre) est ni ouvert ni fermé, car ; si on considère les deux
1 1
suites de vecteurs un = ( , 0, 0) ∈ D et vn = ( , 1, 0) 6∈ D on aura :
n n

 lim un = (0, 0, 0) 6∈ D =⇒ D n’est pas fermé
n→+∞
 lim vn = (0, 1, 0) ∈ D =⇒ D n’est pas ouvert
n→+∞
z

x y

A. BOUARICH 18 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Exercice 1.7 Démontrer que dans tout espace vectoriel normé (Rm , N) la boule ouverte
est un ouvert et que la boule fermée est un fermé.

Solution 1.7 Rappelons que la boule ouverte (resp. fermé) de centre a ∈ Rm et de rayon
R > 0 de l’espace vectoriel normé (Rm , N) est donnée par

B(a, R) = {x ∈ Rm /N(x − a) < R} (resp. B(a, R) = {x ∈ Rm /N(x − a) 6 R}).

i) Pour démontrer que la boule ouverte B(a, R) est ouverte dans l’espace vectoriel normé
(Rm , N) nous allons vérifier que la boule B(a, R) est voisinage de chacun de ses points.
C’est-à-dire, étant donné un point x ∈ B(a, R) alors il est possible de touver un réel r > 0
qui dépend de la position du point x et tel que la boule ouverte B(x, r) ⊆ B(a, R) (Voir la
figure 4).

x
b

R − N(a − x)
En effet, si pour la donnée d’un point x ∈ B(a, R) on pose r = on voit alors
2
que pour tout point y ∈ B(x, r) on a les inégalités suivantes :
R − N(a − x) R + N(a − x)
N(a−y) 6 N(a−x)+N(x−y) < N(a−x)+r = N(a−x)+ = < R,
2 2
qui impliquent que y ∈ B(a, R). D’où, B(x, r) ⊂ B(a, R).
ii) La boule fermée B(a, R) est un fermé de l’espace vectoriel normé (Rm , N). Parce que si
on considère une suite de vecteurs xn ∈ B(a, R) qui converge vers x ∈ Rm dans l’espace
normé (Rm , N) (i.e lim N(xn − x) = 0) on en déduit que pour tout entier n ∈ N,
n→+∞

lim
N(x−a) 6 N(x−xn )+N(xn −a) 6 N(xn −x)+R =⇒ N(x−a) 6 R =⇒ x ∈ B(a, R).

Exercice 1.8 On désigne par C([−1, 1], R) l’espace vectoriel réel des fonctions continues
sur le segment [−1, 1]. Pour toute fonction continue f : [−1, 1] → R on pose,
sZ
Z 1 1
kf k1 = | f (x) | dx et kf k2 = | f (x) |2 dx.
−1 −1

A. BOUARICH 19 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1) Soient a < b deux réels et f : [a, b] → R une fonction continue. Démontrer que si au
point t0 ∈ [a, b] on a f (t0 ) 6= 0 alors il existe deux nombre réels δ > 0 et ε > 0 tels que,
∀t ∈ [a, b], | t − t0 |< ε =⇒
| f (t) |> δ.
Z b
2) En déduire que si f : [a, b] → R est continue et telle que | f (x) | dx = 0 alors
a
f (x) = 0, ∀x ∈ [a, b].
3) Montrer que la fonction k · k1 : C([−1, 1], R) → R+ est une norme.
4) Montrer que pour tout couple de fonctions continues f et g ∈ C([−1, 1], R) on a l’in-
Z 1
égalité de Cauchy-Shwartz, | f (x)g(x) | dx 6 kf k2 kgk2 .
−1
 2
Indication : On pourra utiliser le trinôme positif, P(t) = ktf − gk2 > 0, ∀t ∈ R.
5) En déduire que la fonction k · k2 : C([−1, 1], R) → R+ vérifie l’inégalité triangulaire et
qu’il s’agit d’une norme.
6) En utilisant l’inégalité de Cauchy-Shwartz (cf. 4), montrer que pour toute fonction

continue f ∈ C([−1, 1], R) on a l’inégalité, kf k1 6 2kf k2 .
7) Pour tout entier n ∈ N et tout réel x ∈ [−1, 1] on pose fn (x) = xn . Calculer kfn k1 et
kfn k2 et en déduire que les deux normes k·k1 et k·k2 ne sont pas équivalentes sur l’espace
vectoriel C([−1, 1], R).
8) Pour tout entier n > 0 on définit une fonction gn : [−1, 1] → R par les expressions,


 0, si x ∈ [−1, 0]
1


gn (x) = nx, si x ∈]0, ]
n

 1
 1, si x ∈] , 1].

n
i) Tracer le graphe de la fonction gn et en déduire que gn est continue sur [−1, 1].
ii) Montrer que la suite de fonctions gn est de Cauchy dans l’espace normé
(C([−1, 1], R), k · k2 ).
iii) Montrer que la suite gn n’a pas de limite dans l’espace normé (C([−1, 1], R), k · k2 ). En
déduire que (C([−1, 1], R), k · k2 ) n’est pas complet.

Solution 1.8 1) Soit f : [a, b] → R une fonction continue ; et soit t0 ∈ [a, b] tel que f (t0 ) 6= 0.
f (t0 )
Pour fixer les idées supposons que f (t0 ) > 0 et posant δ = > 0.
2
Ainsi, puisque f est continue au point t0 il existe donc un réel ε > 0 tel que pour tout
t ∈ [a, b] qui vérifie l’inégalité :
f (t0 ) f (t0 ) f (t0 )
| t − t0 |< ε =⇒| f (t) − f (t0 ) |< δ = =⇒ − + f (t0 ) < f (t) < f (t0 ) + .
2 2 2
f (t0 )
Par conséquent, on voit qu’en prenant δ = > 0 on a trouvé ε > 0 tel que
2
f (t0 )
∀t ∈ [a, b], | t − t0 |< ε =⇒ 0<δ= < f (t) =| f (t) | .
2

A. BOUARICH 20 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

2) Montrons que si pour une fonction continue f : [a, b] → R l’intégrale simple


Z b
f (t)dt = 0 alors f (t) = 0, ∀t ∈ [a, b].
a
En effet, si on suppose que f 6= 0 on pourra trouver un réel t0 ∈ [a, b] tel que f (t0 ) > 0
(par exemple). Ainsi, d’après 1) il existe un réel ε > 0 tel que
f (t0 )
∀t ∈ [a, b], | t − t0 |< ε =⇒ 0 < < f (t).
2
Maintenant, si on intègre les deux membres de l’inégalité précédente sur l’intervalle

] − ε + t0 , t0 + ε[= {t ∈ [a, b]/ | t − t0 |< ε} ⊆ [a, b]

on obtient
t0 +ε t0 +ε t0 +ε
f (t0 )
Z Z Z
dt 6 f (t)dt =⇒ 0 < εf (t0 ) 6 f (t)dt.
−ε+t0 2 −ε+t0 −ε+t0
Z t0 +ε Z 1
Ainsi, comme 0 < f (t)dt 6 | f (t) | dt on en déduit la double inégalité suivante,
−ε+t0 0
Z 1
0 < εf (t0 ) 6 | f (t) | dt = 0,
0

qui conduit à la contradiction : 0 < εf (t0 ) 6 0.


Par conséquent, pour tout réel t ∈ [0, 1], f (t) = 0.
3) Montrons que la fonction k · k1 : C([−1, 1], R) → R+ est une norme.
- Séparation : Est conséquence de la question 2) avec a = −1 et b = 1.
- Homogénéité : Pour tout réel λ et pour toute fonction continue f : [−1, 1] → R on peut
écrire : Z 1 Z 1
kλf k1 = | λf (t) | dt =| λ | | f (t) | dt =| λ | kf k1 .
−1 −1

- Inégalité triangulaire : Pour tout couple de fonctions continues f et g : [−1, 1] → R on


peut écrire que pour tout réel t ∈ [−1, 1] on a,
Z 1 Z 1
| f (t) + g(t) |6| f (t) | + | g(t) | =⇒ | f (t) + g(t) | dt 6 (| f (t) | + | g(t) |)dt
−1 −1
=⇒ kf + gk1 6 kf k1 + kgk1 .

4) Pour tout couple d’éléments f et g ∈ C([−1, 1], R) et pour tout réel t ∈ R posons
 2 Z 1
P(t) = ktf − gk2 = | tf (x) − g(x) |2 dx
−1
Z 1 Z 1 Z 1
2 2
= t | f (x) | dx − 2t f (x)g(x)dx + | g(x) |2 dx > 0.
−1 −1 −1

Ainsi, puisque la fonction t → P(t) est un trinôme positif on en déduit que son discrimi-
nant réduit
Z 1 Z 1 Z 1
′ 2 2
∆ = f (x)g(x)dx) − | f (x) | dx | g(x) |2 dx 6 0.
−1 −1 −1

A. BOUARICH 21 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Par conséquent, en remplaçant f par | f | et g par | g | dans l’expression de ∆′ on obtient


l’inégalité de Cauchy-Shwartz :
sZ sZ
Z1 1 1
| f (x)g(x) | dx 6 | f (x) |2 dx | g(x) |2 dx = kf k2 kgk2 .
−1 −1 −1

5) Montrons que la fonction k · k2 : C([−1, 1], R) → R+ est une norme.


sZ
1
- Séparation : Si pour un élément f ∈ C([−1, 1], R) on a kf k2 = | f (x) |2 dx = 0
−1
alors, comme dans la question 2 ; on en déduit que f (t) = 0, ∀t ∈ [−1, 1].
- Homogénéité : Pour tout λ ∈ R et pour tout f ∈ C([−1, 1], R) on a,
sZ sZ
1 1
kλf k2 = | λf (x) |2 dx =| λ | | f (x) |2 dx = λkf k2 .
−1 −1

- Inégalité triangulaire : Pour tout couple de fonctions f et g ∈ C([−1, 1], R) on peut


écrire :
 2 Z 1
kf + gk2 = f (t) + g(t))2 dt
−1
Z 1 Z 1  
2
= f (x) + 2 f (x)g(x) dx + g(x)2 dx
−1 −1
Z 1 Z 1
2
6 f (x) dx + 2kf k2 kgk2 + g(x)2 dx (Cauchy-Shwartz)
−1 −1
6 (kf k2 + kgk2 )2 .

Ainsi, en appliquant la racine carrée sur cette inégalité on obtient l’inégalité triangulaire

kf + gk2 6 kf k2 + kgk2 .

6) Observons que si on applique l’inégalité de Cauchy-Shwartz sur un couple de fonc-


tions continues f et g ∈ C([−1, 1], R) avec g(t) = 1, ∀t ∈ [−1, 1] ; on obtient l’inégalité
demandée :
sZ sZ
Z 1 1 1 √
| f (x) | dx 6 | f (x) |2 dx dx =⇒ kf k1 6 2kf k2 .
−1 −1 −1

7) Les deux normes k · k1 et k · k2 : C([−1, 1], R) → R+ ne sont pas équivalentes. Parce que
s’il existe deux réels α > 0 et β > 0 tels que pour tout f ∈ C([0, 1], R) on a αkf k2 6 kf k1 6
βkf k2 , alors en prenant la suite de fonctions continues fn (x) = xn avec x ∈ [−1, 1] ; on
aura
r p
2 2 2(2n + 1)
αkfn k2 6 kfn k1 =⇒ α 6 =⇒ 0 < α 6 .
2n + 1 n+1 n+1

Par conséquent, si dans la dernière inégalité on fait tendre l’entier n vers l’infini on
conclut que le réel α = 0. Or, ceci contredit le fait que α > 0.

A. BOUARICH 22 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

8) Pour tout entier n ∈ N considérons la fonction gn : [−1, 1] → R définie par les expres-
sions :


 0, si x ∈ [−1, 0]
1


gn (x) = nx, si x ∈]0, ]
n

 1
 1, si x ∈] , 1].

n
1
i) Puisque la fonction gn (x) est constante sur les intervalles [−1, 0] et ] , 1] et qu’elle coïn-
n
1
cide avec la droite d’équation y = nx sur ]0, ] ; son graphe a l’allure suivante :
n

y
1

x
1
−1 n 1

La fonction gn est continue sur le segment [−1, 1] car elle est continue sur les intérvalles
1 1
[−1, 0[, ]0, ] et [ , 1] et on a aussi
n n
lim gn (x) = lim gn (x) = 0 et lim gn (x) = lim gn (x) = 1.
x→0− x→0+ 1 − 1 +
x→( ) x→( )
n n

ii) Pour la donnée d’un couple d’entiers n > m > 0 calculons la norme kgm − gn k2 :

y
1

x
1 1
−1 nm 1

 2 Z 1  2
kgm − gn k2 = gm (x) − gn (x) dx
−1
Z 0  2 Z 1/n  2
= gm (x) − gn (x) dx + gm (x) − gn (x) dx
−1 0
Z 1/m   Z 1  2
2
+ gm (x) − gn (x) dx + gm (x) − gn (x) dx
1/n 1/m

A. BOUARICH 23 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Z 1/n Z 1/m
2
= (mx − nx) dx + (1 − mx)2 dx
0 1/n
1/m
(n − m)2
Z
= + (1 − mx)2 dx
3n3 1/n
1/m
1 m
Z
= (1 − )2 + (1 − mx)2 dx.
3n n 1/n

Observons d’abord que pour le couple d’entiers 1 6 m 6 n on voit que pour tout réel
1 1
x ∈ R tel que 6 x 6 on a les inégalités :
n m
Z 1/m
m m 1 1
0 6 1 − mx 6 1 − 6 1 =⇒ (1 − mx)2 6 (1 − )2 6 1 =⇒ (1 − mx)2 dx 6 − .
n n 1/n m n

Ainsi, grâce à cette dernière inégalité on voit que nous avons :


 2 1 m 1 1 1 1 1 1 2 1
kgm − gn k2 6 (1 − )2 + − 6 + − = − < .
3n n m n 3n m n m 3n m
En fait, comme ci-dessus, si on suppose que les entiers m et n ∈ N vérifient 1 6 n 6 m on
en déduit que nous avons :
 2 1
kgm − gn k2 < .
n
De là on voit que nous avons en général l’inégalité suivante :
1 1
kgm − gn k2 < max( √ , √ ), ∀n, m ∈ N∗ .
n m
1
Finalment, puisque on sait que lim √ = 0 on peut donc écrire :
n→+∞ n
1 1
(∀ε > 0)(∃n0 ∈ N∗ )(∀n, m ∈ N∗ ), n > n0 et m > n0 =⇒ √ < ε et √ < ε =⇒ kgm −gn k2 < ε.
n m
Donc, la suite gn est de Cauchy danns l’espace vectoriel normé (C([−1, 1], R), k · k2 ).
iii) La suite gn ne converge pas dans l’espace vectoriel normé (C([−1, 1], R), k · k2 ).
Parce que si on suppose qu’il existe une fonction continue g : [−1, 1] → R telle que
lim kgn − gk2 = 0 on voit alors que l’expression,
n→+∞
 2 Z 1  2
kgn − gk2 = gn (x) − g(x) dx
−1
1
Z 0 Z
n
Z 1
2 2
= | g(x) | dx + | nx − g(x) | dx + | 1 − g(x) |2 dx
1
−1 0 n
Z 0
implique qu’on a | g(x) |2 dx = 0. Donc, d’après 2) ; pour tout x ∈ [−1, 0], g(x) = 0.
−1
Z 1  2
De même, puisque pour tout entier n > 1 on a | 1 − g(x) |2 dx 6 kgn − gk2 on en
1
n
Z 1
1
déduit aussi que | 1 − g(x) |2 dx = 0 implique que pour tout x ∈ [ , 1], g(x) = 1.
1 n
n
Donc, pour tout x ∈]0, 1], g(x) = 1.

A. BOUARICH 24 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Ainsi, puisque nous avons lim g(x) = 0 6= lim g(x) = 1 cela implique que la fonction
x→0− x→0+
g : [−1, 1] → R n’est pas continue au point x = 0. Or, ceci contredit le fait que la fonction
g est supposée continue sur tout le segment [−1, 1].
Maintenant, puisque dans l’espace vectoriel normé (C([−1, 1], R), k · k2 ) nous avons une
suite de Cauchy gn qui ne converge pas dans (C([−1, 1], R), k · k2 ) on conclut qu’il est non
complet.

Note 3 : De l’exercice 1.8 on tire deux conclusions importantes :

1. Sur les espaces vectoriels réels de dimension infinie il existe des normes non équi-
valentes.
2. Un espace vectoriel normé de dimension infinie peut être non complet.

A. BOUARICH 25 Analyse II, 2008/2009


C HAPITRE D EUX

L IMITE ET CONTINUITÉ

Objectifs : Cette feuille de travaux dirigés est entièrement consacrée


au calcul des limites des fonctions réelles à plusieures variables réelles.
Elle propose à l’étudiant des exercices qui lui donne une vue d’en-
semble sur les méthodes classiques qui servent à décider sur la nature
d’existence d’une limite. Parmi les méthodes, que vous rencontrez ci-
dessous, permetant de prouver la non existence de la limite en un cer-
tain point on peut citer :
1. Si deux suites de vecteurs un et vn tendent vers a telles que
lim f (un ) 6= lim f (vn ) alors la limite absolue de f au point a
n→+∞ n→+∞
n’existe pas.
2. Si A et B sont deux sous-ensembles du domaine de définition de
f tel que a ∈ A ∩ B et avec x→a lim f (x) alors la limite
lim f (x) 6= x→a
x∈A x∈B
absolue de f au point a n’existe pas.
3. Pour les fonction à deux variables f (x, y), si la limite de f suivant
les droites Dθ = {(r cos(θ) + x0 , r sin(θ) + y0 )/r ∈ R+ } donne une
valeur qui dépend de l’angle θ ∈ [0, 2π] alors la limite absolue de
f au point a = (x0 , y0 ) n’existe pas.
4. Notons que la méthode décrite dans 3) qui effectue un change-
ment aux coordonnées polaires, pour certaines fonctions ; elle est
inefficace ! Plus précisément, il se peut que la limite par rapport
aux coordonnées polaires existe en un point a sans que la limite
absolue n’existe au point a (Voir l’exercice 2.3).

26
A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Dans tout le chapitre, on munit l’espace vectoriel réel Rn par la norme euclidiènne,

∀(x1 , · · · , xn ) ∈ Rn ,
p
N2 (x1 , · · · , xn ) = (x1 )2 + · · · + (xn )2 ,

sauf mention du contraire. De même, étant donné un vecteur x ∈ Rn ; on préfère désigner


la norme N2 (x) par le symbole kxk := N2 (x). Ainsi, en conséquence de cette notation, la
distance entre deux vecteurs x et y ∈ Rn relativement à la distance d2 associée à la norme
N2 sera désignée par, d2 (x, y) = kx − yk.

2.1 Limites d’une application de plusieurs variables réelles

2.1.1 Limites d’une fonction de plusieurs variables réelles

Définition 9. Soit U ⊂ Rm une partie ouverte non vide et f : U → R une fonction. On dira que
la fonction f : U → R tend vers l ∈ R lorsque le point x ∈ U tend vers x0 ∈ Rm si,

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀x ∈ U), kx − x0 k < η =⇒ | f (x) − l |< ε. (2.1)

(0) (0)
En écrivant x = (xi , · · · , xm ) et x0 = (x1 , · · · , xm ) ∈ Rm et en partant de l’inégalité,
(0)
∀1 6 i 6 m, | xi − xi |6 kx − x0 k

on montre que la définition de la flite au point x0 peut être reformuler comme suit :

(0)
(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀x ∈ U), | x1 − x1 |< η, · · · , | xm − x(0)
m |< η =⇒ | f (x) − l |< ε.

Notons aussi que le réel l qui intervient dans la définition est unique parce que si on
| l − l′ |
suppose qu’il existe un autre réel l′ 6= l, alors en posant ε = ; la définition de la
4
limite permte de trouver un réel η > 0 pour lequel on a les inégalités,


 | f (x) − l | < ε = | l − l |

∀x ∈ U, kx − x0 k < η =⇒ 4 ′
 | f (x) − l′ | < ε = | l − l |

4

Ainsi, par sommation membre à membre et grâce à l’inégalité triangulaire on obtient la


| l − l′ | 1
contradiction : | l − l′ |6| l − f (x) | + | f (x) − l′ |< 2ε = =⇒ 1 < .
2 2
L’unique nombre réel l ∈ R vers lequel la fonction f tend lorsque le point x ∈ U tend vers
x0 ∈ Rm s’appelle limite de f au point x0 et se note lim f (x) = l.
x→x0

Théorème 6. Soit U ⊂ Rm une partie ouverte ; et soit f : U → R une fonction qui dépend de
m variables réelles. Pour que la fonction f tend vers le réel L ∈ R au point x0 ∈ Rm il faut et il
suffit que toute suite de vecteurs un ∈ U qui converge vers x0 la suite image f (un ) tend vers l.

A. BOUARICH 27 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

2.1.2 Opérations algébriques sur les limites

Étant donné un ouvert non vide U ⊂ Rm et un couple de fonctions f, g : U → R qui


possèdent une limite finie au point x0 ∈ Rm on vérifie qu’on a les formules suivantes,
1. Somme : lim (f (x) + g(x)) = lim f (x) + lim g(x).
x→x0 x→x0 x→x0
2. Produit : lim (f (x)g(x)) = [ lim f (x)][ lim g(x)].
x→x0 x→x0 x→x0
1 1
3. Inverse : Si lim g(x) 6= 0 alors lim = .
x→x0 x→x0 g(x) lim g(x)
x→x0

Proposition 5. Soit U ⊂ Rmun ouvert non vide et f, g, h : U → R des fonctions telles que pour
tout x ∈ U on f (x) 6 h(x) 6 g(x). Si au point x0 ∈ Rm les fonctions f, g : U → R tendent
vers la même limite L ∈ R alors lim h(x) = L. En particulier, si la fonction f : U → R tend
x→x0
vers zéro au point x0 ∈ Rm et si g : U → R est une fonction bornée alors la fonction produit
f (x)g(x) tend vers zéro au point x0 .

2.1.3 Mise en garde

Théorème 7 (Limite suivant une sous partie). Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → R
une fonction. Si la fonction f tend vers le réel L au point a ∈ Rm alors pour toute partie non vide
A ⊆ U telle que a ∈ A on a,
lim f (x) = L.
x→a
x∈A

Le théorème 7 est en fait très utile pour prouver que la limite absolue lim f (x) n’existe
x→a
pas. Plus précisément, s’il existe deux parties non vides A ⊂ U et B ⊂ U qui vérifient
a ∈ A ∩ B et telles que les limites,

lim f (x) 6= x→a


x→a
lim f (x),
x∈A x∈B

de là on déduit grâce au théorème 7 que la limite absolue lim f (x) n’existe pas (Voir
x→a
l’exercice 2.3).

Théorème 8 (Formule des limites partielles). Soit U ⊂ R2 un ouvert non vide et f : U →


R une fonction. Si la fonction f tend vers le réel L au point (x0 , y0 ) ∈ R2 alors les fonctions
partielles x → f (x, y0 ) et y → f (x0 , y) tendent simultanément vers L lorsque x et y tendent
respectivement vers x0 et y0 . Autrement dit, on a
(
limx→x0 f (x, y0 ) = L
lim f (x, y) = L =⇒ (2.2)
(x,y)→(x0 ,y0 ) limy→y0 f (x0 , y) = L.

Théorème 9 (Formule de la double limite). Soit U ⊂ R2 un ouvert non vide. Soit f : U → R


une fonction qui tend vers le réel L ∈ R au point (x0 , y0 ) ∈ R2 . Si pour tout réel x (resp. y)
proche de x0 (resp. y0 ) on a,

lim f (x, y) = L(y) ∈ R et lim f (x, y) = M(x) ∈ R,


x→x0 y→y0

A. BOUARICH 28 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

alors on a la formule :

lim [ lim f (x, y)] = lim [ lim f (x, y)] = L. (2.3)


y→y0 x→x0 x→x0 y→y0

2.1.4 Deux généralisation de la notion de limite

A) Limite infinie et limite à l’infini


Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → R une fonction.

1. On dira que la fonction f tend vers le réel l ∈ R lorsque le point x ∈ U tend vers
l’infini ∞ si on a,

(∀ε > 0)(∃A > 0)(∀x ∈ U), kxk > A =⇒| f (x) − l |< ε.

2. On dira que la fonction f tend vers +∞ (resp. −∞) lorsque le point x ∈ U tend vers
le point x0 ∈ Rm si on a,

(∀B > 0)(∃η > 0)(∀x ∈ U), kx − x0 k < η =⇒ f (x) > B ( resp. f (x) < −B).

3. On dira que la fonction f tend vers +∞ (resp. −∞) lorsque le point x ∈ U tend vers
l’infini ∞ si on a,

(∀A > 0)(∃B > 0)(∀x ∈ U), kxk > B =⇒ f (x) > A ( resp. f (x) < −A).

B) Limite d’une application de plusieurs variables réelles

Définition 10. Soit U ⊂ Rm un ouvert et f : U → Rp une application vectorielle. On dira que


l’application f : U → Rp tend vers le vecteur L ∈ Rp quand le vecteur x ∈ U tend vers x0 ∈ Rm
si on a,

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀x ∈ U)kx − x0 k < η =⇒ kf (x) − Lk < ε. (2.4)

En procédant comme dans le cas des fonctions réelles de plusieurs variables réelles, on
montre que le vecteur L ∈ Rp vers lequel l’application f : U → Rp converge au point
x0 ∈ Rm est unique. Le vecteur L s’appelle limite de la fonction f (x) au point x0 et se
note, lim f (x) = L.
x→x0
Notons que si on munit l’espace vectoriel réel Rp par sa base canonique (e1 , · · · , ep ) alors
pour tout vecteur x ∈ U la valeur de l’application f : U → Rp s’écrit comme sous la
forme,
f (x) = f1 (x)e1 + f2 (x)e2 · · · + fp (x)ep = (f1 (x), · · · , fp (x)) ∈ Rp

où les expressions f1 , · · · , fp : U → R sont des fonctions réelles que l’on appelle compo-
santes de l’application vectorielle f : U → Rp .

Théorème 10. Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → Rp une application de composantes


f1 , f2 · · · fp : U → R. Alors les propositions suivantes sont équivalentes,

A. BOUARICH 29 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1. L’application f : U → Rp tend vers le vecteur L = (l1 , · · · , lp ) ∈ Rp au point x0 ∈ Rm .


2. Les composantes f1 , · · · , fp : U → R de l’application f : U → Rp tendent respectivement
au point x0 ∈ Rm vers les nombres réels l1 , · · · , lp .
En conséquence, on a la formule

lim f (x) = lim (f1 (x), · · · , fp (x)) = ( lim f1 (x), · · · , lim fp (x)). (2.5)
x→x0 x→x0 x→x0 x→x0

2.2 Continuité d’une application de plusieurs variables réelles

Définition 11. Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → Rp une application vectorielle. On


dira que l’application f : U → Rp est continue au point x0 ∈ U si on a,

(∀ε > 0)(∃η > 0), (∀x ∈ U)kx − x0 k < η =⇒ kf (x) − f (x0 )k < ε. (2.6)

En se basant sur les théorèmes 6 et 10 on déduit qu’on a le théorème suivant :

Théorème 11. Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → Rp une application vectorielle.


Alors les propositions suivantes sont équivalentes,
1. L’application f : U → Rp est continue au point x0 ∈ U.
2. Au point x0 ∈ U on a lim f (x) = f (x0 ).
x→x0
3. Pour toute suite de vecteurs un ∈ U qui converge vers x0 ∈ U on a,

lim f (un ) = f ( lim un ) = f (x0 ). (2.7)


n→+∞ n→+∞

En conséquence, l’application f = (f1 , · · · , fn ) : U → Rp est continue au point x0 si et seulement


si toutes ses composantes f1 , · · · , fp : U → R sont continues au point x0 .

A. BOUARICH 30 Analyse II, 2008/2009


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2.3 Exercices avec solutions

Exercice 2.1 On désigne par f : R → R la fonction définie par les expressions suivantes :

 x2 sin( 1 ), si x 6= 0
f (x) = x
 0, si x = 0.

1) Démontrer que la fonction f (x) est dérivable sur R.


2) Vérifier que la fonction F : R2 → R définie par les expressions suivantes :

 f (x) − f (y) , si x 6= y

F(x, y) = x−y
f ′ (x), si x = y

n’a pas de limite au point (0, 0).


Indication : On pourra construire deux suites de vecteurs un et vn ∈ R2 qui tendent vers
(0, 0) et dont les suites images associées F(un ) et F(vn ) ont des limites différentes.

1
Solution 2.1 1) Puisque les fonction x2 , sin et sont dérivables sur R∗ il en résulte que f
x
1 1
est lui même dérivable sur R∗ avec, f ′ (x) = 2x sin( ) − cos( ), ∀x 6= 0.
x x
Pour voir est-ce que la fonction f (x) est dérivable au point x = 0 on doit étudier la limite
de son taux d’accroissement au point x = 0 qui est défini par :

f (x) − f (0)  1 
lim = lim x sin( ) = 0 = f ′ (0).
x→0 x−0 x→0 x
x6=0 x6=0

Donc, la fonction f (x) est dérivable sur la droite réelle R.


1 1
2) Observons que si on considère les deux suites de vecteurs un = ( , ) et vn =
2nπ 2nπ
1 1
( , ) qui tendent vers (0, 0) on aura les deux limites suivantes :
2nπ 2nπ + π/2
1
lim F(un ) = lim f ′ (
) = −1
n→+∞ n→+∞ 2nπ
1 1 1
f( ) − f( ) −( )2
2nπ 2nπ + π/2 2nπ + π/2 2
lim F(vn ) = lim = lim =−
n→+∞ n→+∞ 1 1 n→+∞ π/2 π

2nπ 2nπ + π/2 2nπ(2nπ + π/2)

Ainsi, comme on a maintenant lim F(un ) 6= lim F(vn ) on en déduit que la fonction
n→+∞ n→+∞
F(x, y) n’a pas de limite au point (0, 0).

A. BOUARICH 31 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Exercice 2.2 Sur l’ouvert R2 \ {(0, 0)} on définit une fonction par l’expression :

x2 − 5xy + y 2 + 3x3 + 2y 3
f (x, y) = .
x2 + y 2

1) Au point (0, 0) calculer les deux limites partielles lim f (x, 0) et lim f (0, y) ainsi que
x→0 y→0
x6=0 y6=0
les deux limites doubles lim [ lim f (x, y)] et lim [lim f (x, y)].
y→0 x→0 x→0 y→0
2) Que peut-on dire de la limite absolue lim f (x, y) ?
(x,y)→(0,0)

Solution 2.2 1) Puisque pour tous les couples (x, 0) et (0, y) ∈ R2 \ {(0, 0)} on a f (x, 0) =
1 + 3x et f (0, y) = 1 + 2y on déduit que les limites partielles de la fonction f (x, y) au point
(0, 0) sont données par :

lim f (x, 0) = 1 et lim f (0, y) = 1.


x→0 y→0
x6=0 y6=0

De même, puisque pour tout (x, y) ∈ R2 \ {(0, 0)} on a

y 2 + 2y 3

lim f (x, y) = = 1 + 2y

 
y2  lim [ lim f (x, y)] = 1

 x→0

y6=0 y→0 x→0
=⇒
x2 + 3x3  lim [lim f (x, y)] = 1.
lim f (x, y) = = 1 + 3x

x→0 y→0

x2

 y→0

x6=0

x2 − 5xy + y 2 + 3x3 + 2y 3
2) La fonction f (x, y) = n’a pas de limite au point (0, 0) parce
x2 + y 2
que si on considère les deux sous-ensembles A = {(x, x) ∈ R2 /x 6= 0} et B = {(x, −x) ∈
R2 /x 6= 0} on obtient deux limites :
 −3 + 5x  3
lim f (x, y) = lim f (x, x) = lim =−
(x,y)→(0,0) x→0 x→0 2 2
(x,y)∈A x6=0

et 7 + x 7
lim f (x, y) = lim f (x, −x) = lim =
(x,y)→(0,0) x→0 x→0 2 2
(x,y)∈B x6=0

qui sont distinctes.

Note 1 : L’exercice 2.2 nous apprend que si une fonction f (x, y) possède au point (x0 , y0 )
des limites partiellles et des limites doubles qui sont égales cela ne garentie pas l’existence
de la limite absolue de f (x, y) au point (x0 , y0 ).

A. BOUARICH 32 Analyse II, 2008/2009


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Exercice 2.3 Soit f : R2 → R une fonction définie par les expressions suivantes :
2
 2x y , si (x, y) 6= (0, 0)

f (x, y) = x4 + y 2
0, si (x, y) = (0, 0).

1) Trouver la limite de la fonction f (x, y) au point (0, 0) suivant les deux sous-ensembles

A = {(x, x) ∈ R2 /x 6= 0} et B = {(x, x2 ) ∈ R2 /x 6= 0}.

2) Que peut-on dire de la limite absolue de la fonction f (x, y) au point (0, 0) ?

Solution 2.3 1) Puisque la restriction de la fonction f (x, y) sur le sous-ensemble A =


{(x, x) ∈ R2 /x 6= 0} prend l’expression,
2x3 2x
∀(x, y) ∈ A, f (x, y) = f (x, x) = 4 2
= 2 ,
x +x x +1
cela implique que la limite suivant le sous-ensemble A est égale à :

lim f (x, y) = lim f (x, x) = 0.


(x,y)→(0,0) x→0
(x,y)∈A

De même, puisque la restriction de la fonction f (x, y) sur le sous-ensemble B = {(x, x2 ) ∈


R2 /x 6= 0} prend l’expression,
2x4
∀(x, y) ∈ B, f (x, y) = f (x, x2 ) = = 1,
x4 + x4
on en déduit donc que la limite suivant le sous-ensemble B est égale à :

lim f (x, y) = lim f (x, x2 ) = 1.


(x,y)→(0,0) x→0
(x,y)∈B

2) La limite absolue de la fonction f (x, y) au point (0, 0) n’existe pas parce que d’après 1)
la fonction f (x, y) possède deux limites distinctes suivant la droite A = {(x, y) ∈ R2 /y =
x} et suivant la parbole B = {(x, y) ∈ R2 /y = x2 } :

lim f (x, y) = 0 6= lim f (x, y) = 1.


(x,y)→(0,0) (x,y)→(0,0)
(x,y)∈A (x,y)∈B

Note 2 : Dans le plan R2 tout point (x, y) peut être représenté par le système suivant
(
x = r cos(θ) + x0
y = r sin(θ) + y0

où le couple de paramètres (r, θ) ∈ R+ ×[0, 2π] s’appellent coordonnées polaires de centre


(x0 , y0 ).

A. BOUARICH 33 Analyse II, 2008/2009


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y0 θ

(0, 0) x0 x

Géométriquement, le réel r = (x − x0 )2 + (y − y0 )2 mesure la distance entre le point


p

(x0 , y0 ) et le point (x, y) tandis que le réel θ ∈ [0, 2π] est égal à l’angle limité par les
deux segments [(x0 , y0 ), (x, y0 )] et [(x0 , y0 ), (x, y)] que l’on mesure en tournant dans le
sens trigonométrique (Voir la figure).
Notons que si pour une certaine fonction f : R2 → R la limite absolue existe

lim f (x, y) = ℓ ∈ R
(x,y)→(x0 ,y0 )

cela on peut le traduire en coordonnées cartésiennes par :

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀(x, y) ∈ R2 ),


p
(x − x0 )2 + (y − y0 )2 < η =⇒| f (x, y) − ℓ |< ε.

Donc, si on passe en coordonnées polaires de centre (x0 , y0 ) on obtient :

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀(r, θ) ∈ R+ ×[0, 2π]), 0 6 r < η =⇒| f (r cos(θ)+x0 , r sin(θ)+y0 )−ℓ |< ε.

En effet, la dernière ligne veut dire que la limite de la fonction f (x, y) au point (x0 , y0 )
suivant toute droite qui passe par le point (x0 , y0 ),

Dθ = {(r cos(θ) + x0 , r sin(θ) + y0 ) ∈ R/r ∈ R+ },

est égale à la limite absolue de f (x, y) au point (x0 , y0 ). Ceci, signifie donc que pour tout
réel θ ∈ [0, 2π] l’implication suivante est varie :

lim f (x, y) = ℓ =⇒ lim f (x, y) = lim f (r cos(θ)+x0 , r sin(θ)+y0 ) = ℓ.


(x,y)→(x0 ,y0 ) (x,y)→(x0 ,y0 ) r→0
(x,y)∈Dθ

En général, la réciproque de la dernière implication n’est pas vraie. C’est-à-dire, il peut


arriver que les limites d’une fonction f (x, y) au point (x0 , y0 ) suivante toutes les droites
de type Dθ = {(r cos(θ) + x0 , r sin(θ) + y0 ) ∈ R/r ∈ R+ }, (i.e passage aux coordonnées
polaires) existent et sont égales sans que la limite absolue de la fonction f (x, y) n’existe
au point (x0 , y0 ).
2x2 y
Pour mieux comprendre ce phénomène considérons la fonction, f (x, y) = 4 , étu-
x + y2
diée dans l’exercice 2.3 et dont la limite absolue n’existe pas au point (0, 0). Mais, malgré
2x2 y
cela ; observons que si on calcule la limite de f (x, y) = 4 au point (0, 0) suivant les
x + y2

A. BOUARICH 34 Analyse II, 2008/2009


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droites Dθ = {(r cos(θ), r sin(θ)) ∈ R/r ∈ R∗+ } (i.e passage aux coordonnées polaires) on
trouve que :

2(r cos(θ))2 (r sin(θ)) 2r(cos(θ))2 sin(θ)


lim f (x, y) = lim = lim = 0, ∀θ ∈ [0, 2π].
(x,y)→(0,0) r→0 (r cos(θ))4 + (r sin(θ))2 r→0 r 2 (cos(θ))4 + (sin(θ))2
(x,y)∈Dθ r6=0 r6=0

En conséquence de ce exemple on conclut que si le passage en coordonnées polaires de


centre (x0 , y0 ) dans une expression f (x, y) donne une valeur qui ne dépend pas de l’angle
θ cela n’implique pas que la limite absolue de f (x, y) existe au point (x0 , y0 ).
Notons qu’en effet, le changement des coordonnées cartésiennes (x, y) par les coorodon-
nées polaires (r, θ) est efficace pour prouver que la limite absolue n’existe pas dans cer-
taines cas.
x2 − y 2
Par exemple, la fonction g(x, y) = 2 n’a pas de limite au point (0, 0) parce que ses
x + y2
limites au point (0, 0) suivant toutes les droites, Dθ = {(r cos(θ), r sin(θ)) ∈ R/r ∈ R∗+ },

(r cos(θ))2 − (r sin(θ))2
lim g(x, y) = lim = (cos(θ))2 − (sin(θ))2
(x,y)→(0,0) r→0 (r cos(θ))2 + (r sin(θ))2
(x,y)∈Dθ r6=0

dépend de l’angle θ ∈ [0, 2π].

Exercice 2.4 Calculer les limites suivantes ou montrer qu’elles n’existent pas :
x+y x3 + y 3 p x+y
1) lim p , lim 2 2
, lim x2 + y 2 sin( ).
(x,y)→(0,0) x2 + y 2 (x,y)→(0,0) x + y (x,y)→(0,0) y−x
x3 − y 3 sin(x + y)
2) lim , lim , lim ex−y .
(x,y)→∞ x2 + y 2 (x,y)→∞ x2 + y 2 (x,y)→∞

Solution 2.4 a) Étude des limites ordinaires.


x+y
1) Étudions la nature de la limite f1 (x, y) avec f1 (x, y) = p
lim .
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
Cette limite n’existe pas et pour le prouver il y a au moins deux méthodes. La première
1 1
méthode consiste à considérer les deux suites de vecteurs un = ( , 0) et vn = (0, − ) qui
n n
tendent vers zéro et remarquer que

1/n −1/n
lim f1 (un ) = lim =1 et lim f1 (vn ) = lim = −1.
n→+∞ n→+∞ 1/n n→+∞ n→+∞ 1/n

La deuxième méthode utilise les coordonnées polaires Dθ = {(r cos(θ), r sin(θ))/r > 0} :

r cos(θ) + r sin(θ)
lim f1 (x, y) = lim = cos(θ) + sin(θ).
(x,y)→(0,0) r→0 r
(x,y)∈Dθ r6=0

A. BOUARICH 35 Analyse II, 2008/2009


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Ainsi, puisque cette dernière limite dépend de l’angle θ ∈ [0, 2π] on en déduit que la
limite absolue lim f1 (x, y) n’existe pas.
(x,y)→(0,0)
x3 + y 3
2) Étudions la nature de la limite lim f2 (x, y) avec f2 (x, y) =
.
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
Pour calculer cette limite nous allons majorer la fonction f2 (x, y) par une fonction qui
tend vers zéro quand (x, y) tend vers (0, 0) en procédant comme suit :

( p
|x| 6 x2 + y 2 | x |3 + | y |3
=⇒| f2 (x, y) | 6
x2 + y 2
p
|y| 6 x2 + y 2
p
2( x2 + y 2 )3 p
6 2 2
= 2 x2 + y 2
x +y
=⇒ lim f2 (x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)
p x+y
3) Étudions la nature de la limite lim f3 (x, y) avec f3 (x, y) = x2 + y 2 sin( ).
(x,y)→(0,0) y−x
p
La limite lim f3 (x, y) = 0 car x2 + y 2 tend vers zéro quand (x, y) tend vers (0, 0)
(x,y)→(0,0)
x+y
et la fonction sin( ) est bornée sur son domaine de définition.
y−x
b) Étude des limites à l’infini.
x3 − y 3
4) Étudions la nature de la limite lim f4 (x, y) avec f4 (x, y) = 2 .
(x,y)→∞ x + y2
La limite lim f4 (x, y) n’existe pas parce que si on considère les deux directions A =
(x,y)→∞
{(x, 0) ∈ R2 /x > 0} et B = {(0, y) ∈ R2 /y > 0} on obtient,
lim f4 (x, y) = lim f4 (x, 0) = +∞ =
6 lim f4 (x, y) lim f4 (0, y) = −∞.
(x,y)→∞ x→+∞ (x,y)→∞ y→+∞
(x,y)∈A (x,y)∈B

sin(x + y)
5) Étudions la nature de la limite lim f5 (x, y) avec f5 (x, y) = .
(x,y)→∞ x2 + y 2
1
La limite lim f5 (x, y) = 0 parce que sin(x + y) est bornée et on a lim = 0.
(x,y)→∞ (x,y)→∞ x2 + y 2
6) Étudions la nature de la limite lim f6 (x, y) avec f6 (x, y) = ex−y .
(x,y)→∞
La limite lim f6 (x, y) n’existe pas parce que si on considère les deux directions A =
(x,y)→∞
{(x, 0) ∈ R2 /x > 0} et B = {(0, y) ∈ R2 /y > 0} on obtient,
lim f6 (x, 0) = lim ex = +∞ =
6 lim f6 (0, y) = lim e−y = 0.
(x,y)→∞ x→+∞ (x,y)→∞ y→+∞
(x,y)∈A (x,y)∈B

Exercice 2.5 Étudier la continuité des fonctions f, g : R2 → R définient par les formules,
2
 sin(x) − sin(y) , si x 6= y  x y , si (x, y) 6= (0, 0)
 

f (x, y) = x−y , g(x, y) = x2 + y 2


cos(x), si x = y 0, si (x, y) = (0, 0).
 

A. BOUARICH 36 Analyse II, 2008/2009


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Solution 2.5 1) Démontrons que la fonction f : R2 → R est continue.


Notons que puisque sur l’ouvert U = {(x, y) ∈ R2 /x 6= y} la fonction f (x, y) conïcide
avec le quotient des deux fonctions continues sin(x) − sin(y) et x − y on en déduit que
f (x, y) est continue en chaque point de l’ouvert U.
Et, pour démontrer que la fonction f (x, y) est continue en chaque point de type (a, a)
avec a ∈ R nous allons démontrer que lim f (x, y) = f (a, a).
(x,y)→(a,a)
Notons d’abord que si (x, y) = (x, x) tend vers (a, a) il est clair qu’on a

lim f (x, x) = cos(a) = f (a, a).


(x,x)→(a,a)

D’autre part, quand (x, y) tend vers (a, a) avec x 6= y ; alors en appliquant le théorème
des accroissements finis aux réels x et y on peut trouver un réel θ ∈]0, 1[ tel que

sin(x) − sin(y) = (x − y) cos(y + θ(x − y)).

D’où,

sin(x) − sin(y)
lim f (x, y) = lim = lim cos(y+θ(x−y)) = cos(a) = f (a, a).
(x,y)→(a,a) (x,y)→(a,a) x−y (x,y)→(a,a)
x6=y x6=y x6=y

2) Démontrons que la fonction g : R2 → R est continue.


Puisque sur l’ouvert R2 − {(0, 0)} la fonction g(x, y) conïcide avec le quotient des deux
fonctions continues x2 sin(y) et x2 + y 2 il en résulte que g(x, y) est continue en chaque
point (x, y) 6= (0, 0). En effet, la fonction g(x, y) est aussi continue au point (0, 0) parce
x2 | y |
que pour tout point (x, y) 6= (0, 0) on a 0 6 2 6| y | implique que
x + y2

x2 y
lim g(x, y) = lim = 0 = g(0, 0).
(x,y)→(0,0) (x,y)→(0,0) x2 + y 2

Exercice 2.6 Démontrer que si f : R → R est une fonction de classe C 1 alors la fonction
F : R2 → R qui lui est associée par les expressions suivantes,

 f (x) − f (y) , si x 6= y

F(x, y) = x−y
f ′ (x), si x = y,

est continue sur R2 .

A. BOUARICH 37 Analyse II, 2008/2009


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Solution 2.6 La fonction F est continue sur l’ouvert U = {(x, y) ∈ R2 /x 6= y} parce que
elle y coïncide avec le quotient des deux fonctions continues f (x) − f (y) et x − y.
La fonction F est aussi continue en tout point de type (a, a) avec a ∈ R parce que, grâce au
théorème de la fonction des accroissements finis ; on voit que pour la donnée d’un couple
de réels x 6= y on pourra trouver un réel θ ∈]0, 1[ tel que f (x) − f (y) = (x − y)f ′ (y + θ(x −
y)), et ainsi ; on obtient la limite suivante
f (x) − f (y)
lim f (x, y) = lim = lim f ′ (y + θ(x − y)) = f ′ (a) = F(a, a).
(x,y)→(a,a) (x,y)→(a,a) x−y (x,y)→(a,a)
x6=y x6=y x6=y

Enfin, quand x = y tend vers le réel a on aura également lim f (x, x) = f ′ (a) =
(x,x)→(a,a)
F(a, a).

Exercice 2.7 On munit l’espace vectoriel Rm par la norme euclidienne k · k définie par,

∀x = (x1 , · · · , xm ) ∈ Rm .
p
kxk = (x1 )2 + · · · + (xm )2 ,

Soit f : (Rm , k · k) → (R, | · |) une fonction continue et K ⊂ Rm une partie compacte (i.e
bornée et fermée) non vide.
1) Montrer que f (K) est compacte dans l’espace métrique (R, | · |).
2) Montrer qu’il existe deux vecteurs a et b ∈ Rm tel que

f (a) = inf{f (x)/x ∈ K} et f (b) = sup{f (x)/x ∈ K}.

3) En déduire que si f (K) ⊂ R∗+ (i.e f (x) > 0, ∀x ∈ K) ; il existe un réel δ > 0 tel que pour
tout vecteur x ∈ K, f (x) > δ.

Solution 2.7 1) Pour montrer que la partie f (K) ⊂ R est compacte il suffit qu’on montre
que toute suite infinie yn ∈ f (K) possède une sous-suite yϕ(n) qui converge vers un point
de f (K).
En effet, puisque le terme yn ∈ f (K) on pourra trouver une suite infinie xn ∈ K telle que
f (xn ) = yn , ∀n ∈ N. Ainsi, puisque la partie K ⊂ Rm est compacte on peut donc extraire
une sous-suite xϕ(n) ∈ K de la suite xn ∈ K qui converge vers un certain x ∈ K (K est
fermée).
D’autre part, puisque l’application f est continue on en déduit que la sous-suite image
f (xϕ(n) ) = yϕ(n) de yn converge vers f (x) = lim f (xϕ(n) ) ∈ f (K). Par conséquent,
n→+∞
d’après le théorème 5. du chapitre 1. la partie f (K) ⊂ R est compacte.
2) Puisque K ⊆ Rm est compacte il en résute que f (K) ⊂ R est compacte, et donc ; f (K)
est bornée et fermée dans R. Par conséquent, les deux bornes m = inf{f (x)/∀x ∈ K} et
M = sup{f (x)/∀x ∈ K} sont des nombres réels finis.

A. BOUARICH 38 Analyse II, 2008/2009


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D’autre part, si on applique la caractérisation de la borne inférieure à la partie f (K) pour


1
les réels εn = > 0 avec n ∈ N∗ on pourra trouver une suite d’éléments xn ∈ K telle que
n
1
∀n ∈ N∗ , m < f (xn ) 6 m + .
n
Ainsi, puisque la partie K ⊂ Rm est compacte on peut donc extraire une sous-suite
xϕ(n) ∈ K de la suite xn ∈ K qui converge vers un certain a ∈ K. Par conséquent, si
dans la dernière inégalité on applique le terme xϕ(n) à la place de xn on voit que

1 lim
m < f (xϕ(n) ) 6 m + =⇒ m = f (a).
ϕ(n)

En precédant de la même façon on montre qu’il existe un élément b ∈ K tel que f (b) = M.
3) Si on suppose que pour tout x ∈ K on a f (x) > 0 (i.e f est strictement positive sur K),
le résultat de 2) implique qu’il existe un élément b ∈ K tel que

∀x ∈ K, f (x) > inf{f (x)/∀x ∈ K} = f (b) > 0.

Ainsi, si on pose δ = f (b) > 0 on en déduit que pour tout x ∈ K, f (x) > δ > 0.

Exercice 2.8 On munit l’espace vectoriel Rm par la norme euclidienne k · k définie par,

∀x = (x1 , · · · , xm ) ∈ Rm .
p
kxk = (x1 )2 + · · · + (xm )2 ,

On dira que l’application f : Rm → Rm possède un point fixe s’il existe un vecteur


a ∈ Rm tel que f (a) = a. On dira aussi que f : Rm → Rm est contractante s’il existe un
réel 0 < k < 1 (coefficient de contractibilté) tel que pour tous x et y ∈ Rm on a,

kf (x) − f (y)k 6 kkx − yk, ∀x, y ∈ Rm .

1) Montrer que si f : Rm → Rm est continue alors son sous-ensemble des points fixes

Fix(f ) = {a ∈ Rm /f (a) = a}

est fermé dans l’espace normé (Rm , k · k).


2) Montrer que toute application contractante est continue.
3) Soit f : Rm → Rm une application contractante de coefficient de contractibilité 0 <
k < 1. Pour un vecteur x ∈ Rm donné on définit une suite de vecteurs par la formule de
récurrence :
x0 = x et xn+1 = f (xn ), ∀n ∈ N∗ .

i) Montrer que pour tout entier n ∈ N, kxn − xn+1 k 6 kn kx0 − x1 k.


ii) Montrer que la suite xn ∈ Rm est de Cauchy dans l’espace normé (Rm , k · k).

A. BOUARICH 39 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

iii) En déduire que la suite récurrente xn+1 = f (xn ) converge vers un vecteur a ∈ Rm qui
est un point fixe de l’application contractante f .
4) Montrer que si f : Rm → Rm est contractante alors son sous-ensemble des points fixes
Fix(f) est un singleton.
5) Conclure.

Solution 2.8 1) Si xn ∈ Fix(f ) désigne une suite qui converge vers x ∈ Rm alors par
continuité de f (x) on obtient :
lim
∀n ∈ N, f (xn ) = xn =⇒ f (x) = x =⇒ x ∈ Fix(f ).

Donc, le sous-ensemble de points fixes Fix(f ) est fermé dans Rm .


2) Évidente.
3) Soit f : Rm → Rm une application contractante de coefficient de contractibilité 0 <
k < 1. Pour un vecteur x ∈ Rm donné on définit une suite de vecteurs par la formule de
récurrence :
x0 = x et xn+1 = f (xn ), ∀n ∈ N∗ .

i) Observons que si pour tout entier n > 0 on écrit, xn − xn+1 = f (xn−1 ) − f (xn ), la
contractibilité de f implique alors que kxn −xn+1 k 6 kkxn−1 −xn k. De même, en écrivant
xn−1 − xn = f (xn−2 ) − f (xn−1 ) on en déduit que

kxn−1 − xn k 6 kkxn−2 − xn−1 k =⇒ kxn − xn+1 k 6 k2 kxn−2 − xn−1 k.

De là on voit que par récurrence décroissante que kxn − xn+1 k 6 kn kx0 − x1 k, ∀n ∈ N.


ii) Puisque pour tout couple d’entiers naturels q > p > 0 on a la relation

xq − xp = (xq − xq−1 ) + · · · + (xp+1 − xp ) =⇒ kxq − xp k 6 kxq − xq−1 k + · · · + kxp+1 − xp k


6 (kq−1 + · · · + kp )kx0 − x1 k.
kp − kq
Ainsi, puisque on sait que la somme des puissances kq−1 + · · · + kp = ; on en
1−k
déduit que pour tout couple d’entiers naturels q > p > 0 on a,
kp − kq
kxq − xp k 6 kx0 − x1 k.
1−k
Finalement, si x0 = x1 on en déduit que pour tout entier n ∈ N, xn = x0 , et que par
conséquent la suite xn est de Cauchy dans Rm .
Mais si x0 6= x1 , alors du fait que le réel 0 < k < 1 on en déduit que la suite de nombres
réels kn est de Cauchy dans R (en fait kn converge vers zéro). Donc, si on considère un
1−k
réel de type ε′ = ε > 0 on pourra trouver un entier n0 > 0 tel que
kx0 − x1 k
1−k
(∀p, q ∈ N), q > p > n0 =⇒ 0 < kp − kq < ε′ = ε =⇒ kxq − xp k 6 ε.
kx0 − x1 k

A. BOUARICH 40 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Par conséquent, la suite récurrente xn+1 = f (xn ) est de Cauchy dans l’espace Rm .
iii) Maintenant, puisque on sait que la suite récurrente xn+1 = f (xn ) est de Cauchy dans
l’espace Rm qui est complet ; il existe un vecteur a ∈ Rm tel que lim xn = a. Donc, par
n→+∞
continuité de f (x) on voit que

lim f (xn ) = lim xn+1 =⇒ f (a) = a ∈ Fix(f ).


n→+∞ n→+∞

iv) Le sous-ensemble des points fixe Fix(f ) d’une fonction contractante de coefficient de
contractibilité 0 < k < 1 est un singleton, car ; si on suppose que f (x) possède deux
points fixes a 6= b on aura :

kf (a) − f (b)k 6 kka − bk =⇒ ka − bk 6 kka − bk =⇒ 1 6 k.

Or, ceci contredit le fait que le coefficient de contractibilité 0 < k < 1.


v) En conséquence de ce qui précède on conclut que toute application f : Rm → Rm qui
est contratctante possède un seule point fixe a ∈ Rm que l’on peut réaliser comme limite
d’une suite récurrente xn+1 = f (xn ) qui démarre avec un point arbitraire x0 = x ∈ Rm .

A. BOUARICH 41 Analyse II, 2008/2009


C HAPITRE T ROIS

D IFFÉRENTIABILITÉ I

Objectifs : Cette feuille de travaux dirigés s’intéresse aux questions de cal-


cul des dérivées partielles d’ordre un et d’ordre deux ; et s’intéresse aussi
à la question de différentiabilité. L’étude de cette feuille doit donc vous
permettre de :
1. savoir calculer les dérivées partielles d’ordre un d’une fonction f (x)
en un point a ∈ Rm suivant la direction de tout vecteur non nul

→u ∈ Rm ;
2. comprendre qu’en général l’existence de toutes les dérivées par-
tielles d’ordre un suivant la direction des vecteurs de la base cano-
nique de l’espace ambiant n’impliquent pas l’existence des dérivées
partielles d’ordre un suivant une direction vectorielle quelconque
non nulle ;
3. comprendre que si en un certain point a ∈ Rm les dérivées par-
tielles d’ordre un d’une fonction f (x) existent suivant la direction
de tous les vecteurs de la base canonique de l’espace Rm et qu’elles
sont continues alors, dans ce cas ; les dérivées partielles d’ordre un
de la fonction f (x) existent au point a ∈ Rm suivant toutes les direc-
tions vectorielles non nulles −→
u ∈ Rm et que la fonction f (x) est aussi
différentiable au point a ∈ Rm ;
4. savoir qu’une fonction différentiable au point a ∈ Rm qu’elle est
forcément continue au point a ∈ Rm mais que ses dérivées partielles
d’ordre un ne sont pas nécessairement contniues au point a ∈ Rm ;
5. vous familiariser avec le calcul des dérivées partielles d’une fonction
composée g ◦ f (x) et de savoir l’appliquer pour effectuer des chan-
gements de variables au sein d’une équation aux dérivées partielles.

42
A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

3.1 Fonctions de plusieurs variables réelles différentiables

3.1.1 Dérivées partielles directionnelles

Soient U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → R une fonction. Pour tout point a ∈ U et


tout vecteur non nul ~u ∈ Rm on définit la dérivée partielle de la fonction f (x) au point
a ∈ U suivant la direction du vecteur ~u ∈ Rm par la limite suivante quand elle existe,

∂f f (a + t~u) − f (a)
(a) := lim . (3.1)
∂~u t→0 t
Les dérivées partielles de la fonction f : U → R au point a ∈ U dans la direction
des vecteurs de la base canonique {~e1 , · · · , ~em } de l’espace vectoriel Rm , quand elles
∂f ∂f ∂f
existent, se notent respectivement par les expressions, (a) := (a), (a) :=
∂~e1 ∂x1 ∂~e2
∂f ∂f ∂f
(a), · · · , (a) := (a).
∂x2 ∂~em ∂xm
Notons que si les dérivées partielles des fonctions f et g : U → R existent alors on a les
formules algébriques suivantes :
∂(f + g) ∂f ∂g
1) = + ;
∂xi ∂xi ∂xi
∂(f · g) ∂f ∂g
2) = g+f ;
∂xi ∂xi ∂xi
∂f ∂g
g−f
∂ f ∂xi ∂xi
3) ( )= .
∂xi g g2
∂f ∂f
Quand au point a ∈ U toutes les dérivées partielles (a), · · ·, (a) existent on définit
∂x1 ∂xm
le vecteur gradient de la fonction f (x) au point a ∈ U par l’expression,
∂f ∂f ∂f
gradf (a) := (a)~e1 + (a)~e2 + · · · + (a)~em . (3.2)
∂x1 ∂x2 ∂xm
Notons aussi que si les dérivées partielles des fonctions f et g : U → R existent alors leus
vecteurs gradient vérifient les formules algébriques suivantes :
1) grad(f + g)(a) = gradf (a) + gradg(a) ;
2) grad(f · g) = g(a)gradf (a) + f (a)gradg(a) ;
f g(a)gradf (a) − f (a)gradg(a)
3) grad( )(a) = .
g g2 (a)

3.1.2 Différentiabilité

Définition 12. Soient U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → R une fonction. On dira que la
fonction f (x) est différentiable au point a ∈ U s’il existe une application linéaire L : Rm → R
qui vérifie la condition suivante,

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀h ∈ Rm , a + h ∈ U)(|| h ||< η =⇒| f (a + h) − f (a) − L(h) |6|| h || ε).(3.3)

L’application linéaire L : Rm → R s’appelle différentielle de f au point a ∈ U et se note df (a).

A. BOUARICH 43 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

En partant de la définition de différentiabilité de la fonction f (x) au point a ∈ U on vérifie


aisément que f (x) est continue au point et que la dérivée partielle de f au point a ∈ U
∂f
suivant toute direction d’un vecteur non nul − →u ∈ Rm est donnée par, − → (a) = L(−

u ).

→ −
→ ∂ u m
Donc, dans la base canonique { e 1 , · · · , e m } l’application différenteille df (a) : R → R
a pour expression explicite,

∂f ∂f
∀−

u = u1 −

e 1 + · · · + um −

em =⇒ df (a)(−

u ) = u1 (a) + · · · + um (a).
∂x1 ∂xm

Ainsi, en conséquence de l’expression de la différenteille df (a) on conclut que la f :


U → R est différentiable au point a ∈ U si, et seulement, si toutes les dérivées partielles,
∂f ∂f
(a), · · · , (a) existent et que la limite
∂x1 ∂xm
∂f ∂f
f (a + h) − f (a) − (h1 (a) + · · · + hm (a))
∂x1 ∂xm
lim p = 0.
h→0 (h1 )2 + · · · + (hm )2

Notons que si sur un ouvert non vide U ⊂ Rm deux fonctions f, g : U → R sont différen-
tielles au point a ∈ U alors leur somme, leur produit et leur quotient sont différentiables
au point a ∈ U et leurs applications linéaires différentielles sont données par les formules
suivantes :
1) d(f + g)(a) = df (a) + dg(a) ;
3) d(f g)(a) = g(a)df (a) + f (a)dg(a) ;
f g(a)df (a) − f (a)dg(a)
2) Si g(a) 6= 0 alors d( )(a) = .
g g2 (a)
Théorème 12. Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide ; et soit f : U → R une fonction dont toutes
les dérivées partielles existent et sont continues au point a ∈ U. Alors, la fonction f (x) est
différentiable au point a ∈ U et sa différentielle est donnée par l’expression,

df (a) · ~h = gradf (a) · ~h, ∀~h ∈ Rm . (3.4)

Soient A et B deux point éléments de l’espace Rm . On rappelle que le sous-ensemble,

[A, B] = {(1 − t)A + tB ∈ Rm /t ∈ [0, 1]},

s’appelle segment d’origine A ∈ Rm et d’extrémités B ∈ Rm .


On rappelle aussi qu’une partie non vide C ⊆ Rm est dite convexe si pour tout couple
de points A, B ∈ C le segment [A, B] ⊆ C.

A. BOUARICH 44 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

N’est pas convexe B


b

Convexe

Segment

Théorème 13 (Théorème des accroissements finis). Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et


f : U → R une fonction différentiable. Si A et B sont deux points de U tel le segment [A, B] ⊂ U
alors il existe un réel θ ∈]0, 1[ tel que,
−→
f (B) − f (A) =< gradf (A + θ(B − A)), AB > (3.5)
∂f ∂f
En conséquence, si toutes les dérivées partielles ,···, sont nulles sur l’ouvert U alors la
∂x1 ∂xm
fonction f est constante sur U.

3.2 Dérivées partielles d’ordre supérieure

On désigne par {e1 , · · · , em } la base canonique de l’espace vectoriel Rm et par U ⊂ Rm on


désigne un ouvert non vide.
1) On dira que la fonction f : U → R est de classe C 1 si toutes ses dérivées partielles
∂f ∂f
,···, : U → R sont continues.
∂x1 ∂xm
2) Si f est de classe C 1 sur l’ouvert U on dira qu’elle possède une dérivée partielle secon-
∂f ∂f
(a + tej ) − (a)
∂xi ∂xi
deau point a ∈ U par rapport aux variables xi et xj si la limite lim
t→0 t
existe et on note,
∂ ∂f ∂2f
( )(a) = (a).
∂xj ∂xi ∂xj ∂xi
∂2f
3) Si pour tout couple d’indice 1 6 i, j 6 n les dérivées partielles secondes :U→
∂xi ∂xj
R existent et sont continues on dira que la fonction f est de classe C 2 sur l’ouvert U.
∂2f ∂2f
Notons que si 1 6 i 6 j 6 m les deux dérivés partielles secondes (a) et (a),
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
quand elles existent ; ne sont pas en général égales (Voir l’exercice 3.9).
4) On définit les dérivées partielles d’ordre 3, 4, · · · , l ∈ N par les formules récurrentes
suivantes,
∂3f ∂ ∂2f ∂4f ∂lf
= ( ), , ···, où 1 6 i1 , · · ·+ik 6 m.
∂xi ∂xj ∂xk ∂xi ∂xj ∂xk ∂xi ∂xj ∂xk ∂xl ∂xi1 · · · ∂xkn

A. BOUARICH 45 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Et, on dira que la fonction f est de classe C p (p ∈ N) si toutes ses dérivées partielles mixtes
∂lf
d’ordre 1 6 l 6 p, , existent et sont continues sur l’ouvert U.
∂xi1 · · · ∂xkn
Le théorème suivant nous donne une condition suffisante pour qu’on puisse permuter
l’ordre de déreivation dans une dérivée partielle d’ordre p > 2.

Théorème 14. Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide. Si f : U → R est une fonction de classe C p avec
p > 2 ; le calcul des dérivées partielles mixtes d’ordre 1 6 k 6 p de f ne dépend pas de l’ordre
de dérivation. En particulier, pour une dérivée partielle seconde on a pour tout couple d’indices
1 6 i, j 6 m et pour tout a ∈ U,

∂2f ∂2f
(a) = (a). (3.6)
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi

A. BOUARICH 46 Analyse II, 2008/2009


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3.3 Exercices avec solutions

Exercice 3.1 Soit f : R2 → R une fonction définie par les expressions suivantes :

 y,
 si x = 0,
f (x, y) = x, si y = 0,

1, si xy 6= 0.

1) La fonction f (x, y) possède-t-elle une dérivée partielle au point (0, 0) suivant la direc-
tion du vecteur non nul − →
u = a−→ı + b−→ ∈ R2 ?
2) Est-ce que la fonction f (x, y) est de classe C 1 sur R2 ?
3) Est-ce que la fonction f (x, y) est différentiable au point (0, 0) ?

Solution 3.1 Rappelons que la dérivée partielles de f (x, y) au point (x0 , y0 ) suivant la
direction d’un veteur non nul − →
u = a− →ı + b− → ∈ R2 , quand il existe, elle est égale à la
limite suivante :
∂f f ((x0 , y0 ) + t−

u ) − f (x0 , y0 ) f (x0 + ta, y0 + tb) − f (x0 , y0 )

→ (x0 , y 0 ) = lim = lim .
∂u t→0 t t→0 t
t6=0 t6=0

b
b b

x y

F IG . 3.1 – Graphe de la fonction f (x, y).

Donc, pour la fonction f (x, y) donnée ci-dessus nous allons étudier la nature de la limite
f (ta, tb)
lim en tenant compte de la position du point (a, b) = a−

ı + b−→ dans le plan R2 .
t→0 t
t6=0

→ f (t−
→ u) tb ∂f
i) Si −
→u = b j on voit que la limite lim = lim =b= − (0, 0). En particulier,
t→0 t t→0 t ∂→u
t6=0 t6=0
∂f ∂f
on déduit que la dérivée partielle − = (0, 0) = 1.
∂→  ∂y

→ f (t−
→ u) ta ∂f
ii) Si −

u = a i on voit que la limite lim = lim =a= − (0, 0). En particulier,
t→0 t t→0 t ∂→u
t6=0 t6=0
∂f ∂f
on déduit que la dérivée partielle −→ = (0, 0) = 1.
∂ı ∂x

A. BOUARICH 47 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

f (t−
→ u)
iii) Mais comme pour les vecteurs − →
u = a− →ı + b−→ avec ab 6= 0 le rapport =
t
f (ta, tb) 1
= n’a pas de limite lorsque le réel t 6= 0 tend vers zéro on conclut que la fonc-
t t
tion f (x, y) n’a pas de dérivées partielles au point (0, 0) suivant la direction des vecteurs
de type − →u = a−→ı + b−

 avec ab 6= 0.
2) Puisque d’après 1) on sait maintenant que la fonction f (x, y) possède des dérivées
partielles au point (0, 0) seulement suivant la direction des vecteurs de la base canonique

→ ∂f ∂f
(−
→ı , j ) de l’espace R2 , cela implique que les deux dérivées partielles et ne sont
∂x ∂y
pas continues au point (0, 0). Parce que, sous l’hypothèse de continuité des deux dérivées
∂f ∂f
partielles et au point (0, 0) ; le théorème 1. du chapitre 3 affirme que pour tout
∂x ∂y
vecteur non nul − →u = a− →ı + b−

 la dérivée partielle de f (x, y) au point (0, 0) existe et
qu’elle est égale à

∂f ∂f ∂f
(0, 0) = hgrad(f )(0, 0), −

u i = a (0, 0) + b (0, 0).
∂−

u ∂x ∂y

3) De même, d’après le résultat de la proposition 3. prouvée dans le chapitre 3 ; puisque


les dérivées partielles de la fonction f (x, y) n’existent pas au point (0, 0) suivant toutes les
directions vectorielles du plan R2 cela implique que f (x, y) ne peut pas être différentiable
au point (0, 0).

Note 1 : De l’exercice 3.1 on titre deux faits importants :


i) La fonction f (x, y) définie ci-dessus possède des dérivées partielles au point (0, 0),

∂f ∂f ∂f ∂f

→ (0, 0) = (0, 0) = 1 et −
→ (0, 0) = (0, 0) = 1
∂ı ∂x ∂ ∂y

sans que cela n’assure l’existence des dérivées partielles de f (x, y) au point (0, 0) suivant


une direction arbitraire a−
→ı + b−

 6= 0 autres que celles des vecteurs de la base canonique
(−
→ı ,−

 ).
ii) La fonction f (x, y) n’est pas continue au point (0, 0) parce que si on considère la suite
1 1
un = ( , ) qui converge vers (0, 0) il en résulte que
n n
lim f (un ) = 1 6= f (0, 0) = 0.
n→+∞

Ainsi, de cet exercice on conclut que la dérivabilité des fonctions partielles x → f (x, y0 )
et y → f (x0 , y) au points x0 et y0 respectivement n’impliquent pas la continuité de f (x, y)
∂f ∂f
au point (x0 , y0 ). Autrement dit, les dérivées partielles (x0 , y0 ) et (x0 , y0 ) peuvent
∂x ∂y
exister même si la fonction f (x, y) n’est pas continue au point (x0 , y0 ).

A. BOUARICH 48 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Exercice 3.2 Soit g : R2 → R une fonction définie par les expressions suivantes :
2
 x y , si (x, y) 6= (0, 0)

g(x, y) = x2 + y 2
0, si (x, y) = (0, 0)

1) Montrer que la fonction g est continue au point (0, 0).


2) Montrer que la fonction g(x, y) possède des dérivées partielles au point (0, 0) suivant
la direction de tout vecteur non nul −

u = a−
→ı + b−
→ ∈ R2 .
3) Est-ce que la fonction g(x, y) est différentiable au point (0, 0) ?

Solution 3.2 1) Observons que pour tout point (x, y) 6= (0, 0) on a les inégalités suivantes :

x2 x2 y x2 y
x2 6 x2 + y 2 =⇒ 6 1 =⇒| |6| y | =⇒ lim = 0 = g(0, 0).
x2 + y 2 x2 + y 2 (x,y)→(0,0) x2 + y 2
(x,y)6=(0,0)

Donc, la fonction g(x, y) est continue au point (0, 0).

x2 y
F IG . 3.2 – Graphe de la fonction g(x, y) =
x2 + y 2

2) Puisque pour un vecteur non nul −



u = a−

ı + b−

 la limite suivante,

(ta)2 tb
g(t−

u ) − g(0, 0) (ta)2 + (tb)2 a2 b
lim = lim = 2 ,
t→0 t t→0 t a + b2
t6=0 t6=0

∂g a2 b
on en déduit que la dérivée partielle − → (0, 0) = 2 .
∂u a + b2
3) Notons que d’après le calcul fait dans 2) on déduit immédiatement qu’on a :
∂g ∂g ∂g ∂g
(0, 0) = (0, 0) = 0 et (0, 0) = (0, 0) = 0.
∂−

ı ∂x ∂−

 ∂y

A. BOUARICH 49 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Par conséquent, pour examiner la différentiabilité de la fonction g(x, y) au point (0, 0) on


doit étudier la nature de la limite du rapport suivant

∂g ∂g
g(h, k) − g(0, 0) − [h (0, 0) + k (0, 0)]
∂x ∂y h2 k
E(h, k) = √ = 2
h2 + k2 (h + k2 )3/2

quand le couple (h, k) tend vers (0, 0).


En effet, observons que si on porte les coordonnées polaires h = r cos(θ) et k = r sin(θ)
dans l’expression du terme
E(h, k) = (cos(θ))2 sin(θ)

on en déduit que E(h, k) n’a pas de limite au point (0, 0). Donc, la fonction g(x, y) n’est
pas différentiable au point (0, 0).

Note 2 : La fonction g(x, y) étudiée dans l’exercice 3.2 nous montre que la continuité
au point (0, 0) et l’existence des dérivées partielles au point (0, 0) suivant toutes les di-
rections vectorielles non nulles a−→ı + b−
→ ∈ R2 n’assurent pas la différentiabilité de la
fonction g(x, y) au point (0, 0).

Exercice 3.3 Soit h : R2 → R une fonction définie par les expressions suivantes :

x2 y 2

 , si (x, y) 6= (0, 0)
h(x, y) = x2 + y 4
0, si (x, y) = (0, 0)

1) Montrer que la fonction h(x, y) est continue au point (0, 0).


2) Est-ce que la fonction h(x, y) est de classe C 1 sur R2 ?
3) Est-ce que la fonction h(x, y) est différentiable au point (0, 0) ?

Solution 3.3 1) La fonction h(x, y) est continue au point (0, 0) parce que pour tout couple
(x, y) 6= (0, 0) on a les inégalités suivantes :
xy 2 1 x2 y 2 |x|
2 | xy 2 |6 x2 +y 4 =⇒ 2 | 6 =⇒ |6 =⇒ lim h(x, y) = 0 = h(0, 0).

x +y 4 2
2
x +y 4 2 (x,y)→(0,0)

A. BOUARICH 50 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

x2 y 2
F IG . 3.3 – Graphe de la fonction h(x, y) =
x2 + y 4

2) Par définition de la dérivée partielle nous avons au point (0, 0) :



h(x, 0) − h(0, 0) 0−0 ∂h
lim = lim =0= (0, 0)


x x ∂x


 x→0 x→0
x6=0 x6=0
h(0, y) − h(0, 0) 0−0 ∂h

 lim = lim =0= (0, 0)
y→0 y y→0 y ∂y



y6=0 y6=0

Tandis que sur l’ouvert {(x, y) ∈ R2 /(x, y) 6= (0, 0)} puisque la fonction h(x, y) coïn-
x2 y 2
cide avec la fraction rationnelle 2 ; elle est donc dérivable par rapport aux deux
x + y4
variables x et y et ses dérivées partielles sont données par les expressions suivantes :

∂  x2 y 2  2xy 6

∂h
(x, y) = =


∂x ∂x x2 + y 4 (x2 + y 4 )2

∂h ∂  2
x y 2  2x2 y(x2 − y 4 )
(x, y) = = .


2 4 (x2 + y 4 )2

∂y ∂y x + y

∂h 2x2 y(x2 − y 4 ) x2 x2 − y 4
Notons que la dérivée partielle (x, y) = = 2 × × y est
∂y (x2 + y 4 )2 x2 + y 4 x2 + y 4
x2 x2 − y 4
continue au point (0, 0) parce que les deux fractions 2 6 1 et 6 1 sont

x +y 4 2
x +y 4
1 1
bornées sur l’ouvert R2 \ {(0, 0)}. Par contre, si on prend la suite de vecteurs ( 2 , ) qui
n n
tend vers (0, 0) on en déduit que la limite
∂h 1 1 1 ∂h
lim ( , ) = 6= (0, 0) = 0.
n→+∞ ∂x n2 n 2 ∂x
∂h
Donc, la dérivée partielle (x, y) n’est pas continue au point (0, 0) et que par conséquent
∂x
la fonction h(x, y) n’est pas de classe C 1 sur R2 .
3) Pour voir est-ce que la fonction h(x, y) est différentiable au point (0, 0) on doit étudier
la nature de la limite du rapport suivant
∂h ∂h
h(x, y) − h(0, 0) − [x (0, 0) + y (0, 0)]
∂x ∂y x2 y 2
E(x, y) = p =p
x2 + y 2 x2 + y 2 (x2 + y 4 )
quand le couple (x, y) tend vers (0, 0).

A. BOUARICH 51 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

En effet, puisque pour tout (x, y) 6= (0, 0) nous avons les deux inégalités suivantes :
x2

61
( 
2 2 4
x2

x 6 x +y 
x2 + y 4 |y|×|y|
p =⇒ | y | =⇒ E(x, y) = 2 4
×p 6| y | .
|y| 6 2
x +y 2 
 6 1 x +y x2 + y 2
 p 2
x + y2
Ainsi, grâce à la dernière inégalité on conclut que la limite lim E(x, y) = 0. Donc,
(x,y)→(0,0)
(x,y)6=(0,0)
la fonction h(x, y) est différentiable au point (0, 0).

Note 3 : La fonction h(x, y) étudiée dans l’exercice 3.3 nous montre qu’il existe des fonc-
tion qui sont différentiables sans qu’elles ne soient de classe C 1 . Ainsi, suite à l’exercice
3.3 on apprend que la réciproque de l’implication suivante :
Fonction de classe C 1 =⇒ Fonction différentiablle,
que nous avons démontré dans le chapitre 3. (cf. théorème 3.) est fasse en général.

Exercice 3.4 1) Si U = f (x, y) avec x(r, θ) = r cos(θ) et y(r, θ) = r sin(θ) montrer que
 ∂U 2  ∂U 2  ∂U 2 1  ∂U 2
+ = + 2 .
∂x ∂y ∂r r ∂θ
2) Si V = f (x, y) avec x(r, t) = rch(t) et y(r, t) = rsh(t) montrer que
 ∂V 2  ∂V 2  ∂V 2 1  ∂V 2
− = − 2 .
∂x ∂y ∂r r ∂t

Solution 3.4 1) Effectuons le chagement en coordonnées polaires x = r cos(θ) et y =


r sin(θ) dans l’expressions de U = f (r cos(θ), r sin(θ)), puis ; calculons les dérivées par-
tielles de la quantité U par rapport à r et θ :
∂U ∂f ∂x ∂f ∂y ∂U ∂f ∂f
 

 = (x, y) + (x, y) 
 = (x, y) cos(θ) + (x, y) sin(θ)
∂r ∂x ∂r ∂y ∂r =⇒ ∂r ∂x ∂y
∂U ∂f ∂x ∂f ∂y ∂U ∂f ∂f

 = (x, y) + (x, y) 
 = −r (x, y) sin(θ) + r (x, y) cos(θ)
∂θ ∂x ∂θ ∂y ∂θ ∂θ ∂x ∂y
Ainsi, si on porte les dérivées partielles de U par rapport à r et θ dans l’expression sui-
vante on obtient :
 ∂U 2 1  ∂U 2  ∂f ∂f 2
+ 2 = (x, y) cos(θ) + (x, y) sin(θ)
∂r r ∂θ ∂x ∂y
1 ∂f ∂f 2
+ − r (x, y) sin(θ) + r (x, y) cos(θ)
r2 ∂x ∂y
 ∂f 2  ∂f 2
= (x, y) + (x, y)
∂x ∂y
 ∂U 2  ∂U 2
= + .
∂x ∂y

A. BOUARICH 52 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

2) De même, si on effectue le chagement de coordonnées x = rch(t) et y = rsh(t)


dans l’expressions de V = f (x, y) ; le calcul des dérivées partielles de la quantité V =
f (rch(t), rsh(t)) par rapport à r et t nous donne :

∂V ∂f ∂x ∂f ∂y ∂V ∂f ∂f
 

 = (x, y) + (x, y) 
 = (x, y)ch(t) + (x, y)sh(t)
∂r ∂x ∂r ∂y ∂r =⇒ ∂r ∂x ∂y
∂V ∂f ∂x ∂f ∂y ∂V ∂f ∂f

 = (x, y) + (x, y) 
 = r (x, y)sh(t) + r (x, y)ch(t)
∂t ∂x ∂t ∂y ∂t ∂t ∂x ∂y

Ainsi, si on porte les dérivées partielles de V par rapport à r et t dans l’expression sui-
vante  ∂V 2 1  ∂V 2
− 2
∂r r ∂t
 2  2
tout en utilisant le fait qu’on a la relation ch(t) − sh(t) = 1 ; on obtient :
 ∂V 2 1  ∂V 2  ∂f ∂f 2
− = (x, y)ch(t) + (x, y)sh(t)
∂r r 2 ∂t ∂x ∂y
1  ∂f ∂f 2
− 2 r (x, y)sh(t) + r (x, y)ch(t)
r ∂x ∂y
 ∂f 2  ∂f 2
= (x, y) − (x, y)
∂x ∂y
 ∂V 2  ∂V 2
= − .
∂x ∂y

Exercice 3.5 Soit k : R2 → R une fonction définie par les expressions suivantes :
2 2
 xy x − y , si (x, y) 6= (0, 0),

k(x, y) = x2 + y 2
0, si (x, y) = (0, 0).

1) Montrer que la fonction k(x, y) est de classe C 1 sur R2 .


∂2k ∂2k
2) Calculer les deux dérivées partielles secondes (0, 0) et (0, 0).
∂x∂y ∂y∂x
3) Est-ce que la fonction k(x, y) est de classe C 2 sur R2 ?

Solution 3.5 a) La fonction k(x, y) est continue sur le plan R2 parce sur l’ouvert R2 \
x2 − y 2
{(0, 0)} elle coïncide avec la fraction rationnelle xy 2 , et comme pour tout (x, y) 6=
x + y2
x2 − y 2
(0, 0) on a l’inégalité | xy 2 |6| xy | on en déduit que lim k(x, y) = 0 = k(0, 0).
x + y2 (x,y)→(0,0)
(x,y)6=(0,0)

A. BOUARICH 53 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

y
x

x2 − y 2
F IG . 3.4 – Graphe de la fonction k(x, y) = xy
x2 + y 2

b) De même, puisque sur l’ouvert R2 \ {(0, 0)} la fonction k(x, y) coïncide avec la fraction
x2 − y 2
rationnelle xy 2 ses dérivées partielles sont donc continues sur cet ouvert et sont
x + y2
données par les expressions suivantes :
∂  x2 − y 2  y(x4 + 4x2 y 2 − y 4 )

∂k
(x, y) = xy 2 =


∂x ∂x x + y2 (x2 + y 2 )2

∂k ∂  x2 − y 2  x(x4 − 4x2 y 2 − y 4 )
(x, y) = xy 2 =


∂y ∂y x + y2 (x2 + y 2 )2

D’autre part, nous avons les deux limites suivantes qui donnent les dérivées partielles au
point (0, 0) :
k(x, 0) − k(0, 0) ∂k k(0, y) − k(0, 0) ∂k
lim =0= (0, 0) et lim =0= (0, 0).
x→0 x ∂x y→0 y ∂y
x6=0 y6=0

De plus, comme pour tout (x, y) 6= (0, 0) nous avons les inégalités suivantes :
y(x4 + 4x2 y 2 − y 4 ) | y | (x4 + 4x2 y 2 + y 4 ) | y | ((x2 + y 2 )2 + 2x2 y 2 )

6 = 63|y|


(x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2

x(x4 − 4x2 y 2 − y 4 ) | x | (x4 + 4x2 y 2 + y 4 ) | x | ((x2 + y 2 )2 + 2x2 y 2 )
6 = 63|x|


(x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2

nous en déduisons que


∂k ∂k ∂k ∂k
lim (x, y) = 0 = (0, 0) et lim (x, y) = 0 = (0, 0).
(x,y)→(0,0) ∂x ∂x (x,y)→(0,0) ∂y ∂y
(x,y)6=(0,0) (x,y)6=(0,0)

∂k ∂k
Donc, les deux dérivées partielles (x, y) et (x, y) sont continues sur R2 , et que par
∂x ∂y
conséquent ; la fonction k(x, y) est de classe C 1 sur tout le plan R2 .
2) Pour calculer les dérivées partielles secondes mixtes de la fonction k(x, y) nous devons
calculer les deux limites suivantes :
∂k ∂k
(x, 0) − (0, 0)
∂y ∂y x−0 ∂2k
lim = lim =1= (0, 0)
x→0 x x→0 x ∂x∂y
x6=0 x6=0
∂k ∂k
(0, y) − (0, 0) −y − 0 ∂2k
lim ∂x ∂x = lim = −1 = (0, 0).
y→0 y y→0 y ∂y∂x
y6=0 y6=0

A. BOUARICH 54 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

∂2k ∂2k
3) Puisque nous avons (0, 0) 6= (0, 0) le théorème de Shwartz (cf. théorème
∂y∂x ∂x∂y
∂2k
5 du chapitre 3) implique que l’une des deux dérivées partielles secondes (x, y)
∂y∂x
∂2k
et (x, y) est nécessairement discontinue au point (0, 0), et donc ; la fonction k(x, y)
∂y∂x
n’est pas de classe C 2 sur le plan R2 .

Exercice 3.6 Soit H : R2 → R une fonction de classe C 2 . On dira que la fonction H(x, y)
est homogène de degré p ∈ R si pour tout réel t > 0 et pour tout couple (x, y) ∈ R2 on a,
H(tx, ty) = tp H(x, y).
Pour tout couple de nombres réels fixés (x, y) ∈ R2 on désigne par ϕ : R∗+ → R la fonction
définie par, ϕ(t) = H(tx, ty), ∀t > 0.
1) En dérivant la fonction ϕ : R∗+ → R par rapport à t > 0 une seule fois ; démontrer que
la fonction H(x, y) vérifie l’équation aux dérivées partielles :

∂H ∂H
x (x, y) + y (x, y) = pH(x, y). (3.7)
∂x ∂y

2) En dérivant l’équation (1) par rapport à x puis par rapport à y ; démontrer que si
H(x, y) est homogène de degré p = 1 elle vérifie l’équation aux dérivées partielles :
 ∂ 2 H 2  ∂ 2 H  ∂ 2 H 
= .
∂x∂y ∂x2 ∂y 2

3) En dérivant la fonction ϕ : R∗+ → R par rapport à t > 0 deux fois ; démontrer que la
fonction H(x, y) vérifie l’équation aux dérivées partielles :

∂2H ∂2H 2
2∂ H
x2 (x, y) + 2xy (x, y) + y (x, y) = p(p − 1)H(x, y).
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

4) En déduire que toute fonction homogène de drgé p = 0 ou 1 est solution de l’équation


aux dérivées partielles (S) :

∂2ω ∂2ω 2
2∂ ω
x2 (x, y) + 2xy (x, y) + y (x, y) = 0.
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
x
5) Exprimer l’équation au dérivées partielles (S) en fonction des variables (u, v) = (x, ).
y
En déduire la solution gérale de (S).

Solution 3.6 1) Puisque la fonction H(x, y) est de classe C 2 et que les fonctions t → tx et
t → ty sont de classe C ∞ il en résulte que la fonction compsée ϕ(t) = H(tx, ty) est aussi

A. BOUARICH 55 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

de classe C 2 . Donc, si on applique la formule de dérivation d’une fonction composée on


voit que la dérivée première ordinaire de la fonction ϕ(t) est donnée par :
d  ∂H ∂H
ϕ′ (t) = H(tx, ty) = x (tx, ty) + y (tx, ty).
dt ∂x ∂y

D’autre part, puisque pour tout réel t > 0 on a la relation ϕ(t) = tp H(x, y) = tp ϕ(1) on en
déduit que la fonction dérivée,
∂H ∂H
ϕ′ (t) = x (tx, ty) + y (tx, ty) = ptp−1 H(x, y).
∂x ∂y
Finalement, en portant t = 1 dans la dérnière ligne on obtient la relation demandée :

∂H ∂H
x (x, y) + y (x, y) = pH(x, y).
∂x ∂y
2) Supposons que la fonction H(x, y) est homogène de degré p = 1. Et, remarquons que
∂H ∂H
si on dérive l’expression x (x, y) + y (x, y) = pH(x, y) par rapport à x et puis par
∂x ∂y
rapport à y on obtient le système suivant :
2H 2H ∂2H ∂2H
 
∂H ∂ ∂ ∂H
+x 2 +y =  x 2 +y = 0

 


∂x ∂x ∂y∂x ∂x =⇒ ∂x ∂y∂x
2
∂ H ∂H ∂ H2 ∂H 2
∂ H 2
∂ H
 x + +y 2 =  x +y 2 = 0

 

∂x∂y ∂y ∂y ∂y ∂x∂y ∂y
 2 2

∂ H ∂ H ! !
 ∂x2 ∂y∂x   x 0
=⇒   ∂2H = .
∂2H  y 0
∂x∂y ∂y 2

Ainsi, si on remarque que puisque le couple (x, y) 6= (0, 0) est solution de ce dernier
système linéaire on en déduit que le déterminant de sa matrice est nulle :
2
∂ 2 H

∂ H
 2  2   2 
∂x2
2 ∂y∂x = ∂ H ∂ H − ∂ H 2 = 0, ∀(x, y) 6= (0, 0).
∂ H
∂ 2 H ∂x2 ∂y 2 ∂x∂y
∂x∂y ∂y 2

D’autre part, comme la fonction H(x, y) est de classe C 2 on en déduit que l’expression
 ∂ 2 H 2  ∂ 2 H  ∂ 2 H 
k(x, y) = −
∂x∂y ∂x2 ∂y 2
définie une fonction continue sur tout le plan R2 . Donc, en particulier on aura k(0, 0) =
lim k(x, y) = 0.
(x,y)→(0,0)
 ∂ 2 H 2  ∂ 2 H  ∂ 2 H 
Par conséquent, l’expression = est varie pour tout (x, y) ∈ R2 .
∂x∂y ∂x2 ∂y 2
3) Puisque la fonction H(x, y) est de classe C 2 il en résulte que la fonction ϕ(t) = H(tx, ty)
est deux fois dérivable et que sa dérivée seconde est donnée par :
d ′  d  ∂H ∂H 
ϕ”(t) = ϕ (t) = x (tx, ty) + y (tx, ty)
dt dt ∂x ∂y

A. BOUARICH 56 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

 ∂2H ∂2H   ∂2H ∂2H 


= x x 2 (tx, ty) + y (tx, ty) + y x (tx, ty) + y 2 (tx, ty)
∂x ∂y∂x ∂x∂y ∂y
2
∂ H 2
∂ H 2
∂ H
= x2 2 (tx, ty) + 2xy (tx, ty) + y 2 2 (tx, ty).
∂x ∂y∂x ∂y

Et, comme on a aussi ϕ(t) = tp H(x, y) ; sa dérivée seconde est donc ϕ”(t) = p(p −
1)tp−2 H(x, y). Ainsi, si on porte t = 1 dans les deux expressions de la dérivée seconde
ϕ”(t) on obtient la relation demandée :

∂2H ∂2H 2
2∂ H
x2 (x, y) + 2xy (x, y) + y (x, y) = p(p − 1)H(x, y).
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

4) En conséquence de l’expression itablie dans 3) on voit bien que si en particulier la


fonction H(x, y) est homogène de degré p = 0 ou 1 alors H(x, y) est solution de l’équation
aux dérivées partielles (S) :

∂2ω ∂2ω 2
2∂ ω
x2 + 2xy + y = 0.
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

5) Supposons que ω(x, y) est une fonction de classe C 2 solution de l’équation aux dérivées
x
partielles (S) et posons (u, v) = (x, ) avec y 6= 0 et Ω(u, v) = ω(x, y). Ensuite calculons
y
les trois dérivées partielles secondes de la fonction ω(x, y) qui expriment l’équation aux
dérivées partielles (S) en fonction des deux variables u et v :

 2
∂ ω ∂2Ω 1 ∂2Ω 1 ∂2Ω 1 ∂2Ω
= [ + ] + [ + ]


∂ω ∂Ω 1 ∂Ω 2 ∂u2 y ∂u∂v y ∂v 2
 
 ∂x y ∂v∂u

= +

2 2 2
 
∂ ω x ∂ Ω 1 ∂Ω 1 x ∂ Ω

∂x ∂u y ∂v =⇒
∂ω x ∂Ω = [− 2 ]− 2 + [− 2 2 ]
 = − 2  ∂x∂y y ∂v∂u y ∂v y y ∂v
∂2ω x ∂2Ω
 
∂y y ∂v 2x ∂Ω x


= − 2 [− 2 2 ]


∂y 2 y 3 ∂v y y ∂v

 2 2 2
∂ ω ∂ Ω 2 ∂ Ω 1 ∂2Ω
= + +


2 ∂u2 y ∂v∂u y 2 ∂v 2

 ∂x


∂2ω x ∂2Ω x ∂2Ω

1 ∂Ω
=⇒ = − 2 − 2 − 3 2
 ∂x∂y y ∂v y ∂v∂u y ∂v
2 2x ∂Ω x2 ∂ 2 Ω

∂ ω


= + 4 2


∂y 2 y 3 ∂v y ∂v

2 2 ∂2Ω ∂2Ω
 x2 ∂ ω ∂ Ω

 = u2 2 + 2uv + v2 2
∂x22 ∂u ∂v∂u ∂v2


∂2Ω

 ∂ ω ∂Ω 2∂ Ω
=⇒ 2xy = −2v − 2uv − 2v
 ∂x∂y ∂v ∂v∂u ∂v 2
2ω 2

 ∂ ∂Ω ∂ Ω
2 + v2 2

 y

= 2v
∂y 2 ∂v ∂v

Maintenant, si on calcule la somme des trois lignes du dernier système on trouve que
l’équation aux dérivées partielles (S) prend la forme suivante :

∂2ω ∂2ω 2
2∂ ω
2
2∂ Ω ∂2Ω
x2 + 2xy + y = 0 = u =⇒ = 0.
∂x2 ∂x∂y ∂y 2 ∂u2 ∂u2

A. BOUARICH 57 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

∂2Ω
Ainsi, puisque l’équation = 0 a pour solution générale Ω(u, v) = uf (v) + g(v) avec f
∂u2
et g : R → R sont deux fonctions quelconques et de classe C 2 ; on conclut que la solution
générale de l’équation aux dérivées partielles (S) est donnée par l’expression :
x x
ω(x, y) = xf ( ) + g( ).
y y

Note 4 : 1) Dans la question 1 de l’exercice 3.6 nous avons démontré que toute fonction
homogène H(x, y) de degré p ∈ R est solution de l’équation aux dérivées partielles d’Eu-
ler :
∂H ∂H
x (x, y) + y (x, y) = pH(x, y).
∂x ∂y
Notons que si on suppose que H(x, y) est solution de l’équation d’Euler alors en posant
pour tout couple de réels fixés (x, y) et pour tout réel t > 0, ψ(t) = H(tx, ty) − tp H(x, y)
on obtient une fonction dérivable telle que :

d  ∂H ∂H d 
ψ(t) = x (tx, ty) + y (tx, ty) − ptp−1 H(x, y) =⇒ t ψ(t) = pψ(t)
dt ∂x ∂y dt
d  ψ(t) 
=⇒ = 0.
dt tp
ψ(t)
Ainsi, de ce qui précède, on déduit que pour tout réel t > 0 la fonction p = Cte est
t
constante. Mais, comme par définition on a ψ(1) = 0 il en résulte que ψ(t) = 0, ∀t > 0, et
que par conséquent la fonction H(x, y) est homogène de degré p ∈ R.
2) Rappelons que dans la question 4) nous avons vérifié que toutes les fonctions homo-
gènes de degré zéro ou un sont solutions de l’équation aux dérivées partielles S,

∂2ω ∂2ω 2
2∂ ω
x2 + 2xy + y = 0.
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

D’autre part, dans la question 5) et après avoir effectué le changement de variables


x
(u, v) = (x, ) ; nous avons démontré que la solution générale de l’équation (S) est de
y
x x
la forme ω(x, y) = xf ( ) + g( ) avec f et g : R → R sont deux fonctions de classe C 2
y y
arbitraires.
Ainsi, si maintenant on choisit la fonction f = 0 il en résulte que la solution ω(x, y) =
x
g( ) est une fonction homogène de degré p = 0. De même, si on choisit la fonction g = 0
y
x
il en résulte également que la solution ω(x, y) = xf ( ) est une fonction homogène mais
y
de degré p = 1.
y
Notons aussi que si on considère le changement de variables (u, v) = ( , y) on montre,
x
comme dans 5), que pour tout couple de fonctions f et g : R → R de classe C 2 la fonction
y y
ω(x, y) = yf ( ) + g( ) est solution de l’équation aux dérivées partielles S.
x x

A. BOUARICH 58 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Ainsi, grâce à ces remarques on conclut que la solution générale de l’équation aux déri-
vées partielles (S) est égale à la somme de deux fonctions homogènes où la première est
de degré p = 1 tandis que la seconde est de degré p = 0.

Exercice 3.7 Dans cet exercice, pour a et b ∈ R fixés, on se propose de trouver les fonctions
ω : R2 → R de classe C 2 solution de l’équation aux dérivées partielles (E) :

∂2ω ∂2ω ∂2ω


a + b + = 0.
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

1) On considère deux réels α et β ∈ R tels que α 6= β et on pose u = x + αy et v = x + βy.


Montrer que si ω(x, y) est solution de l’équation (E) alors la fonction Ω(u, v) = ω(x, y) est
solution de l’équation aux dérivées partielles (E′ ) :

∂2Ω ∂2Ω 2
2 ∂ Ω
(a + bα + α2 ) + (2a + b(α + β) + 2αβ) + (a + bβ + β ) = 0.
∂u2 ∂u∂v ∂v 2

∂2Ω
2) Forme hyperbolique =0:
∂u∂v
i) Montrer que si on suppose ∆ = b2 − 4a > 0 alors il existe deux nombres réels α 6= β
∂2Ω
qui permettent de réduire l’équation (E′ ) à la forme, = 0.
∂u∂v
ii) En déduire que, sous l’hypothèse ∆ > 0, la solution générale ω(x, y) de l’équation (E)
est une fonction ayant comme expression,

ω(x, y) = f (x + αy) + g(x + βy),

avec f et g : R → R sont deux fonctions de classes C 2 quelconques.


∂2Ω
3) Forme parabolique =0:
∂v 2
i) Montrer que si on suppose ∆ = b2 − 4a = 0 alors en prenant α racine du polynôme
∂2Ω
x2 + bx + a et β 6= α ; l’équation (E′ ) se réduit à une équation de la forme, = 0.
∂v 2
ii) En déduire que, sous l’hypothèse ∆ = 0, la solution générale ω(x, y) de l’équation (E)
est une fonction ayant comme expression

ω(x, y) = f (x + αy) + xg(x + αy)

avec f et g : R → R sont deux fonctions de classes C 2 quelconques.


∂2Ω ∂2Ω
4) Forme elliptique + =0:
∂u2 ∂v 2
i) Montrer que si on suppose que ∆ = b2 − 4a < 0 alors il existe deux nombres réels α 6= β
qui permettent de réduire l’équation (E′ ) à la forme,

∂2Ω ∂2Ω
+ = 0.
∂u2 ∂v 2

A. BOUARICH 59 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

ii) Trouver toutes les fonctions de classe C 2 de la forme Ω(u, v) = A(u)B(v) qui soient
solution de l’équation aux dérivées partielles (E′ ).
5) Applications : Résoudre les équations aux dérivées partielles suivantes :

∂2ω ∂2ω ∂2ω ∂2ω ∂2ω ∂2ω ∂2ω ∂2ω ∂2ω


a) − 2 − 3 = 0, b) − 2 + = 0, c) + + = 0.
∂x2 ∂x∂y ∂y 2 ∂x2 ∂x∂y ∂y 2 ∂x2 ∂x∂y ∂y 2

Solution 3.7 1) Pour un couple de réels α 6= β considérons le changement de variables :

u = x + αy et v = x + βy.

Maintenant, considérons une fonction ω(x, y) qui est solution de l’équation aux dérivées
partielles (E) et calculons ses dérivées partielles secondes en fonction des coordonnées u
et v. Pour ne pas tomber dans les confusions nous poserons ci-dessous Ω(u, v) = ω(x, y).

∂ω ∂Ω ∂u ∂Ω ∂v ∂ω ∂Ω ∂Ω
 

 = + 
 = +
∂x ∂u ∂x ∂v ∂x =⇒ ∂x ∂u ∂v
∂ω ∂Ω ∂u ∂Ω ∂v ∂ω ∂Ω ∂Ω

 = + 
 = α +β
∂y ∂u ∂y ∂v ∂y ∂y ∂u ∂v
 2
∂ ω ∂ ∂Ω 
 ∂  ∂Ω 


2
= +
 ∂x ∂x  ∂u  ∂x  ∂v 


 ∂2ω ∂ ∂Ω ∂ ∂Ω
=⇒ = +
 ∂x∂y ∂y ∂u ∂y ∂v


 ∂ 2ω ∂  ∂Ω  ∂  ∂Ω 
= α +β


∂y 2 ∂y ∂u ∂y ∂v
 2 2 2
∂ ω ∂ Ω ∂ Ω ∂2Ω ∂2Ω


2
= [ 2
+ ] + [ + 2
]
 ∂x ∂u ∂v∂u ∂u∂v ∂v


 ∂2ω ∂2Ω ∂2Ω ∂2Ω ∂2Ω
=⇒ = [α 2 + β ] + [α +β 2]
 ∂x∂y ∂u ∂v∂u ∂u∂v ∂v
2ω 2Ω 2Ω 2Ω ∂2Ω


 ∂ ∂ ∂ ∂
= α[α + β ] + β[α + β ]


∂y 2 ∂u2 ∂v∂u ∂u∂v ∂v 2
 2
∂ ω ∂2Ω ∂2Ω ∂2Ω


2
= + 2 + ]
 ∂∂x ∂u2 ∂v∂u2 ∂v 2 2


2ω 2

∂ Ω ∂ Ω ∂ Ω
=⇒ = α 2 + (α + β) +β 2]
 ∂x∂y ∂u ∂v∂u ∂v

 ∂ 2ω ∂ 2Ω ∂ 2Ω ∂ 2Ω
2 2

= α + 2αβ + β ]


∂y 2 ∂u2 ∂v∂u ∂v 2

Enfin, si on porte ces expressions dans l’équation aux dérivées partielles (E) on obtient
l’équation aux dérivées partielles (E′ ) dans laquelle la fonction Ω(u, v) = ω(x, y) est une
solution :
∂2Ω ∂2Ω 2
2 ∂ Ω
(a + bα + α2 ) + (2a + b(α + β) + 2αβ) + (a + bβ + β ) = 0.
∂u2 ∂u∂v ∂v 2

A. BOUARICH 60 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

2) i) Notons que sous l’hypothèse ∆ = b2 − 4a > 0 on déduit que le trinôme x2 + bx + a


possède deux racines distinctes α 6= β. Donc, si on refait le travail de 1) avec les racines
α et β on voit que l’équation (E′ ) se réduit à l’équation simplifiée : (2a + b(α + β) +
∂2Ω
2αβ) = 0.
∂u∂v
D’autre part, puisque on sait que la somme des racines α + β = −b et que leur produit
αβ = a il en résulte que la quantité (2a + b(α + β) + 2αβ) = 2a − b2 + 2a = ∆ < 0.
Par conséquent, si ∆ = b2 − 4a > 0 alors l’équation (E′ ) induit l’équation au dérivées
∂2Ω
partielles : = 0.
∂u∂v
∂2Ω
ii) Comme l’équation aux dérivées partielles = 0 a pour solution générale
∂u∂v
Ω(u, v) = f (u) + g(v)

où f, g : R → R sont deux fonctions au moins de classe C 2 ; on conclut que l’équation aux


dérivées partielles (E) a pour solution générale

ω(x, y) = f (x + αy) + g(x + βy)

avec α 6= β sont les deux racines réelles de l’équation x2 + bx + a = 0 dont discriminant


∆ = b2 − 4a > 0.
3) i) Si maintenant on suppose ∆ = b2 − 4a = 0 alors cela implique que le trinôme
x2 + bx + a possède une racine réelle double α. Ainsi, si on refait le travail de 1) en
choisissant un réel β 6= α on voit que l’équation (E′ ) se réduit à l’équation suivante :

∂2Ω ∂2Ω
(2a + b(α + β) + 2αβ) + (a + bβ + β 2 ) 2 = 0.
∂u∂v ∂v
b
Mais comme nous avons α = − et b2 = 4a on en déduit que la quantité
2
b2
2a + b(α + β) + 2αβ = 2a − + bβ − bβ = 0.
2

D’autre part, comme le réel β n’est pas une racine de l’équation x2 + bx + a = 0 on aura
a+ bβ + β 2 6= 0, et ainsi ; on conclut que si le discriminant ∆ = b2 − 4a = 0 alors l’équation
∂2Ω
aux dérivées partielles (E′ ) prend la forme finale : = 0.
∂v 2
∂2Ω
ii) Puisque la solution générale de léquation = 0 est de la forme Ω(u, v) = vf (u) +
∂v 2
g(u) où f, g : R → R sont deux fonctions au moins de classe C 2 ; on conclut que si le
discriminant ∆ = b2 − 4a = 0 alors l’équation aux dérivées partielles (E) a pour solution
générale
ω(x, y) = f (x + αy) + (x + αy)g(x + αy).

4) i) Supposons ∆ = b2 − 4a < 0 et considérons deux réels α 6= β. Donc, d’après 1), si on


pose u = x + αy et v = x + βy on voit que la fonction Ω(u, v) = ω(x, y) est solution de

A. BOUARICH 61 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

∂2Ω ∂2Ω
l’équation aux dérivées partielles (E′ ) : (a + bα + α2 ) + (2a + b(α + β) + 2αβ) +
∂u2 ∂u∂v
∂2Ω
(a + bβ + β 2 ) = 0.
∂v 2
Ainsi, pour voir que sous l’hypothèse ∆ = b2 − 4a < 0 l’équation (E′ ) se réduit à l’équa-
∂2Ω ∂2Ω
tion + = 0 il suffit qu’on montre que pour un certain réel k 6= 0 le système
∂u2 ∂v 2
suivant 

 a + bα + α2 = k
2a + b(α + β) + 2αβ = 0

a + bβ + β 2 = k

possède au moins une solution (α, β) avec α 6= β.


En effet, de la première et la troisième lignes de ce système on voit que les réels α et β
sont racines différentes du trinôme P(x) = x2 + bx + a − k. Donc on doit avoir :
(
α + β = −b
αβ = a−k

Ainsi, puisque les réels α et β doivent vérifier aussi la condition suivante

2a + b(α + β) + 2αβ = 0 =⇒ 2a − b2 + 2(a − k) = 4a − b2 − 2k = −∆ − 2k = 0



on en déduit que nécessiarement k = − > 0. D’autre part, notons que pour le choix de
2

k = − > 0 on voit que le dicriminant du trinôme P(x) = x2 + bx + a − k est égale à
2
δ = b2 − 4(a − k) = ∆ + 4k = −∆ > 0.

∆ ∆
Par conséquent, en prenant k = − on voit que le trinôme P(x) = x2 +bx+a+ possède
2 2
deux racines α 6= β telles que 2a + b(α + β) + 2αβ = 0 et que si on pose u = x + αy
et v = x + βy alors ce changement de variables permet de transformer l’équation aux
∂2Ω ∂2Ω
dérivées partielles (E) sous la forme : + = 0.
∂u2 ∂v 2
∂2Ω ∂2Ω
ii) Si Ω(u, v) = A(u)B(v) est solution de l’équation aux dérivées partielles + =0
∂u2 ∂v 2
d2 d2
il en résulte que 2
(A(u))B(v) + A(u) 2 (B(v)) = 0. Par conséquent, si on suppose
du dv
Ω(u, v) 6= 0 on en déduit que

d2 A d2 B
 2
(u) (v)  d A (u) − λA(u) = 0,

du2 =− du 2
= λ = Cte =⇒ du 2
d2B
A(u) B(v)
(v) + λB(v) = 0.


du2
Ainsi, si le réel λ > 0 on voit que la solution
√ √ √ √
Ω(u, v) = (ae− λu + be λu )(c cos( λv) + d sin( λv)) où a, b, c, d ∈ R.

De même, si le réel λ < 0 on voit que la solution


√ √ √ √
Ω(u, v) = (ae− −λu + be −λu )(c cos( −λv) + d sin( −λv)) où a, b, c, d ∈ R.

A. BOUARICH 62 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

5) Applications : a) Puisque le discriminant de l’équation aux dérivées partielles

∂2ω ∂2ω ∂2ω


− 2 − 3 =0
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

est égale à ∆ = (2)2 − 4(−3) = 16 > 0 ; cette équation est de type hyperbolique et donc sa
x
solution générale est de la forme, ω(x, y) = f (−x + y) + g( + y), où les deux fonctions
3
f et g : R → R sont de classe C 2 .
b) Puisque le discriminant de l’équation aux dérivées partielles

∂2ω ∂2ω ∂2ω


− 2 + =0
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

est égale à ∆ = 0 ; cette équation est de type parabolique et donc sa solution générale est
de la forme, ω(x, y) = f (x + y) + (x + y)g(x + y), où les deux fonctions f et g : R → R
sont de classe C 2 .
c) Puisque le discriminant de l’équation aux dérivées partielles

∂2ω ∂2ω ∂2ω


+ + =0
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

est égale à ∆ = −3 < 0 ; cette équation est de type elliptique et donc elle possède une
solution à variables séparées de la forme :
√ √ √ √
ω(x, y) = (ae− λu
+ be λu
)(c cos( λv) + d sin( λv)) où a, b, c, d ∈ R, λ > 0
√ √
−1 + 3 −1 − 3
et où u = x + αy et v = x + βy avec α = et β = sont les deux racines
2 2
∆ 1
distinctes du trinôme P(x) = x2 + x + 1 + = x2 + x − .
2 2

A. BOUARICH 63 Analyse II, 2008/2009


C HAPITRE Q UATRE

D IFFÉRENTIABILITÉ II

Objectifs : Cette feuille de travaux dirigés à pour but de vous fair ac-
quérir les habilités suivantes :

1. Savoir calculer le développement limité d’une fonction de plu-


sieiures variables réelles et l’apliquer pour calculer les limites.
2. Savoir déterminer les points critiques d’une fonction de plu-
sieures variables réelles.
3. Comprendre comment caractériser les points critiques qui
donnent une valeur maximale, minimale, point selle ou ni mini-
male ni maximale.
4. Savoir appliquer le théorème de la fonction implicite.
5. Savoir calculer les dérivées partielles d’une fonction implicite.

64
A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

4.1 Formule de Taylor et ses applications

4.1.1 Formule de Taylor

Considérons un ouvert convexe non vide U ⊂ R2 et une fonction f : U → R de classe


C p dont toutes les dérivées partielles mixtes d’ordre p + 1 existent. Il est clair que pour
tout couple de points A = (a, b) ∈ U et B = (a + h, b + k) ∈ U la convixité de l’ouvert
U implique que l’expression F(t) = f (a + th, b + tk) est bien définie sur le segment [0, 1]
et que toutes ses dérivées d’ordre 1 6 k 6 p + 1 existent sur [0, 1]. Rappelons aussi que
sous ces hypothèse nous pouvons appliquer à la fonction F(t) la formule de Taylor pour
un certain réel θ ∈]0, 1[ :
1 ′ 1 1 1
F(1) = F(0) + F (0) + F”(0) + · · · + F(p) (0) + F(p+1) (θ).
1! 2! p! (p + 1)!

Maintenant, si on dérive la fonction composée F(t) = f (a + th, b + tk) par récurrence


jusqu’à l’ordre (p + 1) comme suit,
∂f ∂f
F′ (t) = h (a + th, b + tk) + k (a + th, b + tk),
∂x ∂y
2
∂ f ∂2f ∂2f
F”(t) = h2 2 (a + th, b + tk) + 2hk (a + th, b + tk) + k2 2 (a + th, b + tk), · · ·
∂x ∂x∂y ∂y
..
. = ···
i=n n
Cn hikn−i ∂x∂i ∂yfn−i (a + th, b + tk) où Cp = (p −p!i)!i!
X i i
(n)
F (t) =
i=0

alors en portant les expressions de F(0), F′ (0), F”(0), · · · dans la formule de Taylor asso-
ciée à la fonction F(t) on obtient la formule de Taylor à l’ordre p > 1 pour la fonction
f (x, y),

∂f ∂f
f (a + h, b + k) − f (a, b) = [h (a, b) + k (a, b)]
∂x ∂y
1 2∂ f 2 ∂2f 2
2∂ f
+ [h (a, b) + 2hk (a, b) + k (a, b)] + · · ·
2! ∂x2 ∂x∂y ∂y 2
i=p
1 X i i p−i ∂ p f
+
p!
( Cp h k ∂xi∂yp−i (a + θh, b + θk).
i=0

La formule de Taylor qu’on vient d’établir nous permet de déduire la fameuse formule
de Taylor-Mac Laurin qui est à la base de la notion de développamlent limité et que
l’on utilise notamment pour calculer certaines limites de fonctions de plusieurs variables
réelles.

Théorème 15 (Formule de Taylor-Mac Laurin). Soit U ⊂ R2 est un ouvert convexe non vide
et f : U → R une fonction de classe C p dont toutes les dérivées partielles mixes d’ordre p + 1

A. BOUARICH 65 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

existent. Alors, il existe une fonction réelle ε(x, y) continue sur un voisinage de (0, 0) telle que
ε(0, 0) = 0 et pour (x, y) ∈ U proche du point (a, b) on a la formule suivante :

∂f ∂f
f (x, y) − f (a, b) = [(x − a) (a, b) + (y − b) (a, b)] +
∂x ∂y
1 ∂ 2f ∂2f ∂2f
[(x − a)2 2 (a, b) + 2(x − a)(y − b) (a, b) + (y − b)2 2 (a, b)]
2! ∂x ∂x∂y ∂y
i=p
1 X i ∂pf
+··· + [
p!
C i
p (x − a) (y − b)
p−i
∂xi ∂y p−i
(a, b)]
i=0
( (x − a)2 + (y − b)2 )p
p
+ ε(x − a, y − b).
p!

4.1.2 Extrêmums

Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → R une fonction.


1) On dira que la fonction f admet un maximum local au point a ∈ U s’il existe un réel
ε > 0 tel que pour tout x ∈ U qui vérifie la condition kx − ak < ε implique f (x) 6 f (a).
2) On dira que la fonction f admet un minimum local au point a ∈ U s’il existe un réel
ε > 0 tel que pour tout x ∈ U qui vérifie la condition kx − ak < ε impique f (a) 6 f (x).
3) Un point a ∈ U qui est soit un maximum local ou soit un minimum local de f s’appelle
extremum local.

Maximums
10

−2

−4

−6

−8
50
40 50
30 Minimum 40
20 30
20
10
10
0 0

F IG . 4.1 – Forme géométrique des extremums locaux

4) En considérant les fonctions partielles suivantes :

ϕ1 (x1 ) = f (x1 , a2 , · · · , am ), ϕ2 (x2 ) = f (a1 , x2 , · · · , am ), · · · , ϕm (xm ) = f (a1 , a2 , · · · , xm )

A. BOUARICH 66 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

on vérifie que si la fonction f réalise au point a = (a1 , · · · , am ) ∈ U une valeur minimale




ou maximale alors le vecteur gradient gradf (a) = 0 ∈ Rm et on dira dans ce càs que le
point a est un point critique de la fonction f .
5) En général, un point critique a ∈ U de la fonction f ne donne pas une valeur minimale
ou maximale. Pour le voir, considérer la fonction f (x, y) = x2 − y 2 pour laquelle (0, 0) est
un point critique mais la valeur f (0, 0) = 0 est ni minimale ni maximale.
Un point critique (a, b) dont la valeur f (a, b) est ni minimale ni maximale s’appelle point
selle, car ; au-dessus d’un petit voisinage du point (a, b) le graphe de la fonction f (x, y)
possède la forme géométrque représentée dans l’espace R3 par le graphe ci-dessous,

Point selle : ni minimum ni maximum

10

−5

−10
3
2
3
1 2
0 1
−1 0
−1
−2 −2
−3 −3

F IG . 4.2 – Forme géométrique d’un point selle

Pour une fonction à deux variables réelles f (x, y) qui possède un dévelopement limité
d’ordre p > 2 au voisingane d’un point critique (x0 , y0 ),
∂f ∂f
f (x, y) − f (x0 , y0 ) = (x − x0 ) (x0 , y0 ) + (x − x0 ) (x0 , y0 )
∂x ∂x
1 2
∂ f ∂2f ∂2f
+ [(x − x0 )2 2 (x0 , y0 ) + 2(x − x0 )(y − y0 ) 2
(x0 , y0 ) + (y − y0 )2 2 (x0 , y0 )]
2 ∂x ∂x∂y ∂y
2
(x − x0 ) + (y − y0 ) 2
+ ε(x − x0 , y − y0 )
2
1 ∂2f ∂2f 2
2∂ f
= [(x − x0 )2 2 (x0 , y0 ) + 2(x − x0 )(y − y0 ) (x0 , y 0 ) + (y − y 0 ) (x0 , y0 )]
2 ∂x ∂x∂y 2 ∂y 2
(x − x0 )2 + (y − y0 )2
+ ε(x − x0 , y − y0 ),
2
on démontre le théorème ci-dessous qui donne une caractérisation des points critiques
qui induisent des valeurs minimales ou maximales.

A. BOUARICH 67 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Théorème 16 (Caractérisation des extremums locaux). Soit U ⊂ R2 un ouvert convexe non


vide et f : U → R une fonction de classe C p avec p > 2. Pour un point critique (x0 , y0 ) ∈ U de
la fonction f (x, y) on pose,

∂2f ∂2f ∂2f


r0 = (x0 , y0 ), s0 = (x0 , y0 ) et t0 = (x0 , y0 ).
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

Alors, on a les propositions suivantes,


1. Si ∆ = (s0 )2 − r0 t0 < 0 et r0 > 0 ou t0 > 0 alors f (x0 , y0 ) est une valeur minimume
locale de f (x, y).
2. Si ∆ = (s0 )2 − r0 t0 < 0 et r0 < 0 ou t0 alors f (x0 , y0 ) est une valeur maximale locale de
f (x, y).
3. Si ∆ = (s0 )2 − r0 t0 > 0 alors f (x0 , y0 ) est ni minimale locale ni maximale local de f (x, y).
4. Si ∆ = (s0 )2 − r0 t0 = 0 on ne peut rien dire à propos de la nature de la valeur f (x0 , y0 ).

4.2 Applications de plusieurs variables différentiables

4.2.1 Différentiabilité et matrice jacobiènne

Définition 13. Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → Rp une application. On dira que
l’application f (x) est différentiable au point a ∈ U s’il existe une application linéaire L : Rm →
Rp telle que,

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀h ∈ Rm ), khk < η =⇒ kf (a + h) − f (a) − L(h)k < εkhk. (4.1)

Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → Rp une application. Il est facile de montrer


qu’une application différentiable f vérifie les propriétés suivantes :

1. L’application f (x) est continue au point a ∈ U : lim f (x) = f (a).


x→a
2. Pour tout vecteur non nulle ~v ∈ Rm la dérivée directionnelle existe,

f (a + t~v ) − f (a) ∂f
lim = (a) = L(~u),
x→a t ∂~u
où L : Rm → Rn désigne l’application linéaire qui vérifie (3.7).
3. L’application linéaire L : Rm → Rp qui vérifie (3.7) est unique ; elle s’appelle diffé-
rentielle de f au point a ∈ U et se note df (a).

Théorème 17. Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide. Une application f = (f1 , · · · , fn ) : U → Rn


est différentiable au point a ∈ U si et seulement, si toutes ses composantes f1 , · · · , fn : U → R
sont différentiables au point a ∈ U. En conséquence, les composantes de l’application différentielle
df (a) : Rm → Rn sont égales aux différentielles des composantes de f (x) :

df (a) = (df1 (a), · · · , dfn (a)).

A. BOUARICH 68 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Grâce à l’expression df (a) = (df1 (a), · · · , dfn (a)) nous pouvons maintenant expliciter la
matrice associée à l’application linéaire df (a) : Rm → Rn relativement aux bases cano-
niques (e1 , · · · , em ) de l’espaces vectoriel Rm et (v1 , · · · , vn ) de l’espaces vectoriel Rn .

En effet, si on évalue l’application linéaire df (a) : Rm → Rn au vecteur h = h1 e1 +


· · · hm em ∈ Rm on obtient,

df (a) · (h) = h1 df (a) · (e1 ) + · · · + hm df (a) · (em ).

D’autre part, comme pour chaque vecteur ei élément de la base canonique de l’espace
Rm l’expression df (a) · (ei ) = (df1 (a) · (ei ), · · · , dfn (a) · (ei )) s’écrit sous le forme :

∂f1 ∂fn
df (a) · (ei ) = df1 (a) · (ei )v1 + · · · + dfn (a) · (ei )vn = (a)v1 + · · · + (a)vn .
∂xi ∂xi
on en déduit que la matrice associée à l’application différentielle df (a) : Rm → Rn est
égale à,

∂f1 ∂f1 ∂f1


 
 ∂x1 (a) ∂x2 (a) · · · ∂xm (a) 
 ∂f ∂f2 ∂f2 
2
(a) (a) · · · (a) 
 
 ∂x1 ∂x2 ∂xm

(4.2)
.. .. ..

 

 . . ··· . 

 ∂fp ∂fp ∂fp 
(a) (a) · · · (a)
∂x1 ∂x2 ∂xm

Définition 14. La matrice définit par l’expression (3.8) qui est associée à la différentielle df (a) :
Rm → Rp s’appelle matrice jacobienne de l’application f : U → Rn au point a ∈ U et se note
J(f, a).

Pour tout couple d’applications f et g différentiables on vérifie qu’on a les propriétés


suivantes :
1. La somme f + g est différentielle et en chaque point a de son domaine la diffé-
rentielle est donnée par, d(f + g)(a) = df (a) + dg(a). En conséquence, la matrice
jacobienne de f + g au point a est égale à, J(f + g, a) = J(f, a) + J(g, a).
2. Si f est différentielle au point a et g est différentielle au point f (a) alors l’application
composée g ◦ f est différentielle et sa différentielle est égale à,

d(g ◦ f )(a) = dg(f (a)) ◦ df (a).

En conséquence, la matrice jacobienne de l’application composée g ◦ f est donnée


au point a ∈ U par la formule,

J(g ◦ f, a) = J(g, f (a)) · J(f, a).

A. BOUARICH 69 Analyse II, 2008/2009


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4.2.2 Théorèmes de l’inverse locale et de la fonction implicite

Théorème 18 (Inverse locale). Soit U ⊂ Rm un ouvert non vide et f : U → Rm une application


de classe C 1 . Si au point a ∈ U le déterminant jacobien

D(f1 , · · · , fm )
Det(J(f, a)) = (a) 6= 0
D(x1 , · · · , xm )

alors il existe un réel ε > 0 et une unique application g : f (B(a, ε)) → B(a, ε) ⊂ U de classe C 1
telle que pour tout x ∈ B(a, ε) on a g ◦ f (x) = x et pour tout y ∈ f (B(a, ε)) on a, f ◦ g(y) = y.
De plus, la jacobienne de l’application inverse locale g est donnée par,

J(g, b) = J(f, g(b))−1 où f (a) = b.

Théorème 19 (Système d’équations implicites). Soit U ⊂ Rm+p = Rm × Rp un ouvert


non vide et F : U → Rp une application de classe C p , p > 1 de composantes F1 , F2 , · · · , Fp .
Soit (a, b) ∈ U solution particulière du système d’equation F(x, y) = 0 avec (x, y) ∈ U(i.e
F(a, b) = 0).
 ∂F 
i
Si la matrice des dérivées partielles (a, b) 16i6p est inversible alors il existe deux réels
∂yk 16k6p
η > 0 et ε > 0 tels que le produit B(a, η) × B(b, ε) ⊂ U et il existe aussi une seule application de
classe C p , ϕ : B(a, η) → B(b, ε), que l’on appelle fonction implicite et qui possède les propriétés
suivantes :
1. ϕ(a) = b ;
2. ∀x ∈ B(a, η), F(x, ϕ(x)) = 0 ;
3. La matrice jacobienne de ϕ est donnée au point a ∈ U par la formule,
 ∂ϕ   ∂F −1  ∂F 
k i i
J(ϕ, a) = (a) 16k6p = (a, b) 16i6p (a, b) 16i6p .
∂xj 16j6m ∂yk 16k6p ∂xj 16j6m

A. BOUARICH 70 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

4.3 Exercies avec solutions

Exercice 4.1 Calculer les limites suivantes en utilisant un développement limité conve-
nable.
1 − cos(x + y)
1. lim .
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
1 − x2
Log( )
1 + y2
2. lim .
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
x+y
Arctg( )−x−y
1 − xy
3. lim .
(x,y)→(0,0) x2 + y 2

1 − cos(x + y)
Solution 4.1 1) Calculons la limite lim .
(x,y)→(0,0)x2 + y 2
Pour calculer cette limite on pourra utiliser le développement limité de la fonction cos(t)
t2
au voisinage de t = 0 à l’ordre deux, cos(t) = 1 − + t2 ε(t) et limε(t) = 0, pour voir que
2 t→0
si les variables x et y sont proches de zéro on aura,

(x + y)2 1
1 − cos(x + y) = − (x + y)2 ε(x + y) = (x2 + 2xy + y 2 ) − (x + y)2 ε(x + y).
2 2

1 − cos(x + y) (x + y)2 1
D’où, lim = lim ( + ε(x + y)).
(x,y)→(0,0) x2 + y 2 (x,y)→(0,0) x2 + y 2 2
(x + y)2
Ainsi, comme le rapport 2 est bornée mais n’a pas de limite quand le couple (x, y)
x + y2
1 − cos(x + y) (x + y)2
tend vers (0, 0) on en déduit que la limite lim = lim
(x,y)→(0,0) x2 + y 2 (x,y)→(0,0) 2(x2 + y 2 )
n’existe pas.
1 − x2
Log( )
1 + y2
2) Calculons la limite lim .
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
1 − x2 x2 + y 2
Puisque le quotient 2
=1− et puisque on sait qu’au voisinage de zéro on a
1+y 1 + y2
u2 (−1)n u2n+1
Log(1 + u) = u − + ··· + + o(u2n+1 ) on voit donc que le développement
2 2n + 1
1 − x2
limité au voisinage de (0, 0) à l’ordre deux de la fonction Log( ) s’obtient de la
1 + y2
manière suivante :
1 − x2 x2 + y 2
Log( ) = Log(1 − )
1 + y2 1 + y2
x2 + y 2 1  x2 + y 2 2
= − − + o(x2 + y 2 )
1 + y2 2 1 + y2

A. BOUARICH 71 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1
D’autre part, puisque on sait qu’au voisinage de zéro on a = 1 − t + t2 + · · · +
1+t
(−1)n tn + o(tn ) on aura donc à l’ordre deux :

1 − x2
Log( )
1 − x2 1 + y2
Log( ) = −x2 − y 2 + o(x2 + y 2 ) =⇒ lim = −1.
1 + y2 (x,y)→(0,0) x2 + y 2

x+y
Arctg(
)−x−y
1 − xy
3) Calculons la limite lim .
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
Rappelons que le développement limité au voisinage de zéro de la fonction

t3 (−1)n t2n+1
Arc tg(t) = t − + ··· + + o(t2n+1 )
3 2n + 1
que l’on peut obtenir en intégrant le développment limité au voisinage de zéro de la
1
fonction, = 1 − t2 + · · · + (−1)n t2n + o(t2n ), entre 0 et x proche de zéro.
1 + t2
Maintenant, observons que puisque au voisinage de (0, 0) à l’ordre trois on a
x+y
= (x + y)(1 + xy) + o((x2 + y 2 )3/2 )
1 − xy

on en déduit que

x+y 1
Arctg( ) = [x + y + x2 y + xy 2 ] − (x + y)3 + o((x2 + y 2 )3/2 )
1 − xy 3
1 3
= x + y − (x + y 3 ) + o((x2 + y 2 )3/2 ).
3

Ainsi, comme pour tout couple (x, y) ∈ R2 , | x3 + y 3 |6| x |3 + | y |3 6 2(x2 + y 2 )3/2 , on


x3 + y 3
en déduit que lim = 0 et que par conséquent,
(x,y)→(0,0) x2 + y 2

x+y 1 3
Arctg( )−x−y − (x + y 3 ) + o((x2 + y 2 )3/2 )
1 − xy 3
lim = lim = 0.
(x,y)→(0,0) x2 + y 2 (x,y)→(0,0) x2 + y 2

Exercice 4.2 Déterminer les points critiques des fonctions suivantes et préciser leurs na-
tures : minimum local, maximum local ou point selle.
1. f1 (x, y) = 3x3 + xy − 9x.
x2 + y 2
2. f2 (x, y) = (x2 − y 2 ) exp(− ).
2
3. f3 (x, y) = x3 − y 3 + 3axy, α ∈ R.

A. BOUARICH 72 Analyse II, 2008/2009


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Solution 4.2 1) Cherchons la nature des points points critiques de la fonction f1 .


a) Les points critiques de f1 (x, y) = 3x3 + xy − 9x sont solutions des équations

∂f1


 = 9x2 + y − 9 = 0
∂x =⇒ (x, y) = (0, 9).
∂f1

 = x=0
∂y

b) Puisque les dérivées partielles secondes de la fonction f1 sont données par,

∂ 2 f1 ∂ 2 f1 ∂ 2 f1
= 18x, =1 et =0
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

on voit donc que le développement limité au voisinage de (0, 9) à l’ordre deux est donné
par :
f1 (x, y) − f1 (0, 9) = 2x(y − 9) + o(x2 + (y − 9)2 ).

Ainsi, puisque au voisinage du point (0, 9) le produit 2x(y − 9) change de signe on en


déduit que le point critique (0, 9) de la fonction f1 est un point selle.
z

x
y

2) Cherchons la nature des points critiques de la fonction f2 .


x2 + y 2
a) Les points critiques de f2 (x, y) = (x2 − y 2 ) exp(− ) sont solutions des équations
2
∂f2 x2 + y 2
  
= 2x − x3 + xy 2 exp(− )=0
(
x(2 − x2 + y 2 ) = 0


∂x 2
2 2 =⇒
 ∂f2 = x +y y(−2 − x2 + y 2 ) = 0
 
− 2y − yx2 + y 3 exp(− )=0

∂y 2
(
x = 0 ou 2 − x2 + y 2 = 0
=⇒
y = 0 ou −2 − x2 + y 2 = 0

Ainsi, du dérnier système on conclut que la fonction f2 possède cinq points critiques :
√ √ √ √
(0, 0), (0, 2), (0, − 2), ( 2, 0) et (− 2, 0).

A. BOUARICH 73 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

b) Pour déterminer la nature des points critiques trouvés nous allons calculer des dérivées
partielles secondes de f2

∂ 2 f2 x2 + y 2
  

 r0 = = 2 − 5x2 + y 2 + x4 + x2 y 2 exp(− )
∂x2 2


∂ 2 f2 2 2

   x +y
s0 = = yx3 − xy 3 exp(− )
 ∂x∂y 2
 2 x2 + y 2
 t0 = ∂ f 2
  
− 2 − x2 + 5y 2 − y 4 + x2 y 2 exp(−

= )

∂y 2 2

ce qui nous permet de dresser le tableau suivant :

r0 s0 t0 ∆ = (s0 )2 − r0 t0 Nature
Pts critiques
(0, 0) 2 0 -2 4 selle

(0, 2) 4 0 4 -16 minimum local

(0, − 2) 4 0 4 -16 minimum local

( 2, 0) -4 0 -4 -16 maximum local

(− 2, 0) -4 0 -4 -16 maximum local

x y

3) Cherchons la nature des points critiques de la fonction f3 .


a) Les point critiques de la fonction f3 (x, y) = x3 − y 3 + 3axy sont solutions des équations

∂f3

= 3x2 + 3ay = 0
(
x2 + ay = 0


∂x =⇒
 ∂f3 = −3y 2 + 3ax = 0
 −y 2 + ax = 0
∂y

Pour résoudre ce système nous allons distinguer deux cas :


i) Si a = 0 alors la fonction f3 (x, y) = x3 − y 3 possède un seul point critique (0, 0), mais ;
comme pour x > 0 et y > 0 on a la double inégalité f3 (0, y) = −y 3 6 f3 (0, 0) 6 f3 (x, 0) =
x3 on en déduit que la valeur f3 (0, 0) = 0 est ni minimale, ni maximale.
ii) Si a 6= 0 on voit alors que le dernier système possède deux solutions (0, 0) et (a, −a).

A. BOUARICH 74 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Ainsi, comme les dérivées secondes de la fonction f3 sont égales à

∂ 2 f3 ∂ 2 f3 ∂ 2 f3
r0 = = 6x, s0 = = 3a et t0 = = −6y =⇒ ∆ = (s0 )2 −r0 t0 = 9a2 +36xy,
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

on conclut que le point critique (0, 0) est un point selle tandis que la valeur f3 (a, −a) =
−a3 est maximumale locale (resp. minimumale locale) si a < 0 (resp. a > 0).

z
z
x y

x y x y

a > 0 : minimum local + selle a < 0 : maximum local + selle a = 0 : ni minimal ni maximal

Exercice 4.3 Soit F : R3 → R une fonction de classe C 1 . On suppose que l’équation impli-
cite F(x, y, z) = 0 possède au moins une solution dans l’espace R3 .
a) Sous quelles conditions l’équation implicite F(x, y, z) = 0 définie simultanément trois
explicitations x = x(y, z), y = y(x, z) et z = z(x, y) ?
b) Montrer que sous les conditions trouvées en a) les dérivées partielles des fonctions
implicites x = x(y, z), y = y(x, z) et z = z(x, y) vérifient les équations aux dérivées
partielles :
∂z ∂x ∂z ∂x ∂y
=1 et = −1.
∂x ∂z ∂x ∂y ∂z

Solution 4.3 a) Si au point (x0 , y0 , z0 ) ∈ R3 on a F(x0 , y0 , z0 ) = 0 et si le produit,

∂F ∂F ∂F
(x0 , y0 , z0 ) × (x0 , y0 , z0 ) × (x0 , y0 , z0 ) 6= 0,
∂x ∂y ∂z

le théorème de la fonction implicite permet de trouver un réel ε > 0 et trois fonctions de


classe C 1 qu’on note x = ϕ1 (y, z), y = ϕ2 (x, z) et z = ϕ3 (x, y) qui sont respectivement
définies sur les ouverts
1. U1 =] − ε − y0 , ε + y0 [×] − ε + z0 , ε + z0 [ ;
2. U2 =] − ε − x0 , ε + x0 [×] − ε + z0 , ε + z0 [ ;

A. BOUARICH 75 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

3. U3 =] − ε − x0 , ε + x0 [×] − ε + y0 , ε + y0 [
et qui sont uniques par les propriétés suivantes :
1. ∀(y, z) ∈ U1 , F(ϕ1 (y, z), y, z) = 0 avec ϕ1 (y0 , z0 ) = x0 .
2. ∀(x, z) ∈ U2 , F(x, ϕ2 (x, z), z) = 0 avec ϕ2 (x0 , z0 ) = y0 .
3. ∀(x, y) ∈ U3 , F(x, y, ϕ3 (x, y)) = 0 avec ϕ3 (x0 , y0 ) = z0 .
b1) Observons que si on dérive l’équation F(x, y, ϕ3 (x, y)) = 0 par rapport à x et l’équa-
tion F(ϕ1 (y, z), y, z) = 0 par rapport à z on obtient les deux équations suivantes :

 ∂ F(x, y, ϕ3 (x, y)) ∂F ∂F ∂z
 
= (x, y, ϕ3 (x, y)) + (x, y, ϕ3 (x, y)) (x, y) = 0

∂x ∂x ∂z ∂x
∂  ∂F ∂x ∂F

 F(ϕ1 (y, z), y, z) = (ϕ1 (y, z), y, z) (y, z) + (ϕ1 (y, z), y, z) = 0
∂z ∂x ∂z ∂z

∂F ∂F
∂z (x, y, ϕ3 (x, y)) ∂x (ϕ1 (y, z), y, z)
Ainsi, de ces équations on déduit que = − ∂x et = − ∂z
∂x ∂F ∂z ∂F
(x, y, ϕ3 (x, y)) (ϕ1 (y, z), y, z)
∂z ∂x
∂z ∂x
et que par conséquent : = 1.
∂x ∂z
b2) De même, si on dérive l’équation F(ϕ1 (y, z), y, z) = 0 par rapport à y et l’équation
F(x, ϕ2 (x, z), z) = 0 par rapport à z on obtient les équations suivantes :

∂  ∂F ∂x ∂F
 

 F(ϕ1 (y, z), y, z) = (ϕ1 (y, z), y, z) (y, z) + (ϕ1 (y, z), y, z) = 0
∂y  ∂x ∂y ∂z
 ∂ F(x, ϕ2 (y, z), z) ∂F ∂F ∂y

= (x, ϕ2 (y, z), z) + (x, ϕ2 (y, z), z) (x, z) = 0

∂z ∂x ∂z ∂z
∂F ∂F
(ϕ1 (y, z), y, z) (x, ϕ2 (y, z), z)
∂x ∂y ∂y
qui implique que les dérivées partielles =− et = − ∂z .
∂y ∂F ∂z ∂F
(ϕ1 (y, z), y, z) (x, ϕ2 (y, z), z)
∂x ∂y
D’où, la deuxième relation :

∂F ∂F
(x, y, ϕ3 (x, y)) (ϕ1 (y, z), y, z)   ∂F (x, ϕ2 (y, z), z) 
∂z ∂x ∂y 
∂x
 
∂y
= − × − × − ∂z = −1.
∂x ∂y ∂z ∂F ∂F ∂F
(x, y, ϕ3 (x, y)) (ϕ1 (y, z), y, z) (x, ϕ2 (y, z), z)
∂z ∂x ∂y

Exercice 4.4 a) Démontrer que l’équation implicite f (x, y) = x + y + Log(1 + x + y) = 0


possède une explicitation y = ϕ(x) de classe C ∞ sur un voisinage de zéro telle que ϕ(0) =
0.
b) Déterminer le développement limité d’ordre trois de la fonction implicite y = ϕ(x) au
voisinage du point x = 0.

A. BOUARICH 76 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

∂f 1
Solution 4.4 a) Puisque f (0, 0) = 0 et puisque la dérivée partielle (x, y) = 1+
∂y 1+x+y
∂f
implique (0, 0) = 2 6= 0 ; le théorème de la fonction implicite permet de trouver un réel
∂y
ε > 0 et une fonction, ϕ :] − ε, ε[→ R, qui est de classe C ∞ et unique pour les propriétés
suivantes :
ϕ(0) = 0 et f (x, ϕ(x)) = 0, ∀ | x |< ε.

b) D’abord, notons que sur l’intervalle ] − ε, ε[ la dérivée de la fonction implicite ϕ


∂f
(x, ϕ(x))
est donnée par la formule ϕ′ (x) = − ∂x qui s’obtient en dérivant l’équation
∂f
(x, ϕ(x))
∂y
∂f 1
f (x, ϕ(x)) = 0. Ainsi, puisque les dérivées partielles (x, y) = 1 + et
∂x 1+x+y
∂f 1
(x, y) = 1 + on déduit que pour tout réel | x |< ε, ϕ′ (x) = −1.
∂y 1+x+y
C’est-à-dire, on a ϕ(x) = −x, ∀ | x |< ε.
Par conséquent, la fonction implicite ϕ coïncide au voisinage de zéro avec tous ses
dévelop-pements limités d’ordre n > 1.
Notons que puisquer pour tout réel x ∈ R on a f (x, −x) = 0 ; l’unicité de la fonction
implicite implique qu’en effet la fonction implicite ϕ(x) = −x est définie sur R.

Exercice 4.5 a) Démontrer que l’équation implicite F(x, y, z) = z 3 − yz 2 − xz + x + y = 0


possède une explicitation z = ϕ(x, y) de classe C ∞ sur un voisinage de (1, −1) telle que
ϕ(1, −1) = 0.
b) Déterminer le développement limité d’ordre deux de la fonction implicite z = ϕ(x, y)
au voisinage du point (1, −1).

∂F
Solution 4.5 a) Puisque F(1, −1, 0) = 0 et puisque la dérivée partielle (x, y, z) = 3z 2 −
∂z
∂F
2yz − x implique (1, −1, 0) = −1 6= 0 ; le théorème de la fonction implicite permet de
∂z
trouver un réel ε > 0 et une fonction, ϕ :] − ε, ε[×] − ε, ε[→ R, qui est de classe C ∞ et
unique pour les propriétés suivantes :

ϕ(1, −1) = 0 et F(x, y, ϕ(x, y)) = 0, ∀ | x |< ε, | y |< ε.

b) Pour déterminer le déterminer le développemenent limité de la fonction implicite z =


ϕ(x, y) au voisinage du point (1, −1) à l’ordre deux nous allons appliquer la formule de
Taylor-Mac Laurin :
∂ϕ ∂ϕ
ϕ(x, y) = ϕ(1, −1) + (x − 1) (1, −1) + (y + 1) (1, −1)
∂x ∂y

A. BOUARICH 77 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

1 h ∂2ϕ 2 ∂2ϕ ∂2ϕ 2


i
+ (1, −1)(x − 1) + 2 (1, −1)(x − 1)(y + 1) + (1, −1)(y + 1)
2 ∂x2 ∂x∂y ∂y 2
2 2
+ o((x − 1) + (y + 1) ).

i) Pour calculer les dérivées partielles premières de la fonction implicite z = ϕ(x, y) nous
allons dériver l’équation F(x, y, z) = 0 par rapport à x et y :

∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
 
 3 (ϕ)2 − 2yϕ
 −x −ϕ+1 = 0  − (1, −1) + 1 = 0

∂x ∂x ∂x =⇒ ∂x
∂ϕ 2 ∂ϕ 2 ∂ϕ ∂ϕ
 3 (ϕ) − 2yϕ
 − (ϕ) − x +1 = 0  − (1, −1) + 1 = 0

∂y ∂y ∂y ∂y
∂ϕ ∂ϕ
=⇒ (1, −1) = (1, −1) = 1.
∂x ∂y

ii) De même, pour calculer les dérivées partielles secondes de la fonction implicite ϕ nous
allons dériver l’équation implicite F(x, y, z) = 0 deux fois par rapport x et y :

∂2ϕ ∂ϕ 2 ∂ϕ 2 ∂2ϕ ∂ϕ ∂2ϕ



2

 3 (ϕ) + 6ϕ( ) − 2y( ) − 2yϕ − 2 − x = 0
∂x2 ∂x ∂x ∂x2 2 ∂x ∂x 2


∂2ϕ 2ϕ

 ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ ϕ ∂ ∂ϕ
3 (ϕ)2 + 6ϕ − 2ϕ − 2y − 2yϕ −x − = 0
 ∂x∂y ∂x ∂y ∂x ∂x ∂y ∂x∂y ∂x∂y ∂y
∂2ϕ ∂2ϕ ∂2ϕ


 2 ∂ϕ 2 ∂ϕ ∂ϕ 2
3 2 (ϕ) + 6ϕ( ) − 4ϕ − 2y( ) − 2yϕ −x 2 = 0


∂y ∂y ∂y ∂y ∂y ∂y

Ainsi, si on porte x = 1 et y = −1 dans les trois lignes du dernier système on voit que les
∂2ϕ
trois dérivées partielles secondes de la fonction implicite ϕ sont égales à, (1, −1) = 0,
∂x2
∂2ϕ ∂2ϕ
(1, −1) = 1 et (1, −1) = 2 et que par conséquent le développement de ϕ au
∂x∂y ∂y 2
voisinage de (1, −1) à l’ordre deux est donné par :

1h i
ϕ(x, y) = x + y + 2(x − 1)(y + 1) + 2(y + 1)2 + o((x − 1)2 + (y + 1)2 ).
2

Exercice 4.6 On désigne par z = ϕ(x, y) la fonction définie par l’equation implicite,

G(x, y, z) = x2 + 2y 2 + 3z 2 − 2(x + y)z − 2 = 0.

Montrer que la fonction implicte z = ϕ(x, y) possède deux points critiques et trouver
leurs natures.

Solution 4.6 a) Recherche des points critiques de la fonction implicite ϕ.

A. BOUARICH 78 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Notons d’abord que si (x0 , y0 ) est un point critique de la fonction implicite z = ϕ(x, y) on
doit avoir les deux conditions suivantes :

∂G


∂ϕ (x0 , y0 , ϕ(x0 , y0 ))
∂x

(x , y ) = =0


0 0
∂G ∂G
 
 ∂x


 (x0 , y0 , ϕ(x0 , y0 )) 
 (x0 , y0 , ϕ(x0 , y0 )) = 0
∂z =⇒ ∂x
∂G ∂G
 (x0 , y0 , ϕ(x0 , y0 ))  (x0 , y0 , ϕ(x0 , y0 )) = 0
 ∂ϕ
 
 ∂y ∂y

 (x0 , y0 ) = =0
 ∂x

 ∂G
 (x0 , y0 , ϕ(x0 , y0 ))
∂z
mais comme ϕ est définie à partir de l’équation implicite G(x, y, z) = 0 ; le couple (x0 , y0 )
doit vérifier la condition suplémentaire G(x0 , y0 , ϕ(x0 , y0 )) = 0.
Donc, pour chercher tous les points critiques possibles de la fonction implicite ϕ il suffit
qu’on résout le système des équations :
 ∂G
(x, y, ϕ(x, y)) = 0

2x − 2ϕ(x, y) = 0

 ∂x

 

∂G =⇒ 4y − 2ϕ(x, y) = 0
(x, y, ϕ(x, y)) = 0
 ∂y 
 2 2 2
x + 2y + 3(ϕ(x, y)) − 2(x + y)ϕ(x, y) − 2 = 0


G(x, y, ϕ(x, y)) = 0



 ϕ(x, y) = x
=⇒ ϕ(x, y) = x = 2y

 2 2 2 2
4y + 2y + 12y − 12y − 2 = 0

ϕ(x, y) = x




2 3


=⇒ x = ±
 √3

 3
y = ±


3

D’après le calcul précédent on voit que le système des équations qui caractérisent
les√ points
√ ′critiques
√ de la fonction implicite ϕ fourni quatre solutions de type
2 3ε 3ε 2 3ε
( , , ) où ε = ±1 et ε′ = ±1. Parmi ces quatre solutions trouvées nous
3 3 3
allons saisir que celles qui vérifient la condition :
√ √ √
2 3ε 3ε′ 2 3ε 4 2 12 8 4εε′
G( , , )=0 =⇒ + + − − −2 = 0 =⇒ εε′ = 1.
3 3 3 3 3 3 3 3
√ √ √ √
2 3 3 2 3 3
Ainsi, on conclut que les points ( , ) et (− ,− ) sont les seuls points critiques
3 3 3 3
de la fonction implicite z = ϕ(x, y) telle que G(x, y, ϕ(x, y)) = 0.
√ √ √ √
2 3 3 2 3 3
b) Caractérisation des points critiques ( , ) et (− ,− ).
3 3 3 3
Pour trouver la nature des points critiques de la fonction implicite z = ϕ(x, y) nous allons
calculer ses trois dérivées partielles secondes afin de déterminer le signe du discriminant
 ∂ 2 ϕ 2 ∂ 2 ϕ ∂ 2 ϕ
∆= − .
∂x∂y ∂x2 ∂y 2

A. BOUARICH 79 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal

Pour cela dérivons l’équation implicite G(x, y, z) = 0 par rapport à x et y :

∂ϕ ∂ϕ

 2x + 6ϕ
 − 2ϕ − 2(x + y) = 0
∂x ∂x
∂ϕ ∂ϕ
 4y + 6ϕ
 − 2ϕ − 2(x + y) = 0
∂y ∂y

Puis, notons que si on dérive ce dernier système par rapport à x et y on trouve des équa-
tions qui contiennent les dérivées partielles secondes de ϕ :

∂ϕ 2 ∂2ϕ ∂ϕ ∂2ϕ


 2 + 6( ) + 6ϕ 2 − 4 − 2(x + y) 2 = 0
∂x 2 ∂x ∂x ∂x 2



 ∂ϕ ∂ϕ ∂ ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ ϕ
6 + 6ϕ −2 −2 − 2(x + y) = 0
 ∂x ∂y ∂x∂y ∂y ∂x ∂x∂y
∂2ϕ ∂2ϕ


 ∂ϕ 2 ∂ϕ
4 + 6( ) + 6ϕ 2 − 4 − 2(x + y) 2 = 0


∂y ∂y ∂y ∂y
√ √
2 3 3
Maintenant, si on porte les points critiques (x1 , y1 ) = ( , ) et (x2 , y2 ) =
√ √ 3 3
2 3 3
(− ,− ) dans le dernier système on obtient le tableau suivant :
3 3

∂2ϕ ∂2ϕ ∂2ϕ


∆ Nature
Pts critiques ∂x2 ∂x∂y ∂y 2
√ √ √ √ √ √ √
2 3 3 3 2 3 2 2 3 3 2 3
( , ) − 0 − − ϕ( , )= maximale
3√ 3 √ √3 √3 3 √3 3√ 3 √
2 3 3 3 2 3 2 2 3 3 2 3
(− ,− ) 0 − ϕ(− ,− )=− minimale
3 3 3 3 3 3 3 3


→ −

Exercice 4.7 Pour tout réel k ∈ R on définit une application Sk : Rn \ { 0 } → Rn \ { 0 }
par,
x
Sk (x) =  k
kxk

1) Vérifier que l’application Sk est bijective si et seulement si k 6= 1.


 −1
2) Pour tout k 6= 1 calculer la matrice jacobienne de Sk et de son inverse Sk .



Solution 4.7 1) Observons d’abord que si k = 1 on voit que pour tout x ∈ Rn \ { 0 } la
norme kS1 (x)k = 1. Donc, l’application S1 ne peut pas être surjective.
Pour montrer que Sk est bijective lorsque k 6= 1 nous allons vérifier qu’elle est injective et
surjective.

A. BOUARICH 80 Analyse II, 2008/2009


A. BOUARICH Calcul différentielle et intégrale FST de Beni Mellal



En effet, si k 6= 1 alors en prenant x et y ∈ Rn \ { 0 } tels que Sk (x) = Sk (y) il en résulte
que la norme

kxk kyk  k−1  k−1


kSk (x)k = kSk (y)k =⇒  k =  k =⇒ kxk = kyk =⇒ kxk = kyk.
kxk kyk

Ainsi, si on porte l’égalité kxk = kyk dans Sk (x) = Sk (y) on en déduit que x = y. Donc,
pour tout k 6= 1 l’application Sk est injective.


De même, notons que si y ∈ Rn \ { 0 } est un vecteur donné alors en partant de l’équation


Sk (x) = y avec x ∈ Rn \ { 0 } est inconue on pourra écrire :

kxk  1/(1−k)
kSk (x)k = kyk =⇒  k = kyk =⇒ kxk = kyk .
kxk

 k y
Ainsi, comme nous avons x = kxk y on en déduit que x =  k/(k−1) = Sk/(k−1) (y) ;
kyk
et donc Sk est surjective si k 6= 1 et son inverse (Sk )−1 = Sk/(k−1) .


2) Il est clair que pour tout k 6= 1 l’application Sk est différentiable sur l’ouvert Rn \ { 0 }.
Ainsi, comme sa ième composante Sk,i est donnée par l’expression suivante :

kxk2 − k(xi )2

si j = i



  k+2
kxk

xi ∂Sk,i 
Sk,i =  k/2 =⇒ =
∂xj kxi xj
(x1 )2 + · · · + (xn )2 − si j 6= i



 k+2
kxk

on voit donc que la matrice jacobiènne de l’application Sk est donnée par la formule
suivante :
 ∂S  1 h k   i
k,i
J(Sk , x) = 16i6n = k
I n − 2 xi xj 16i6n
∂xj 16j6n
   
kxk kxk 16j6n

où In désigne la matrice unité de l’espace vectoriel Rn .


Puisque l’application inverse (Sk )−1 = Sk/(k−1) on en déduit que la matrice jacobiènne
de (Sk )−1 a pour expression :

1 h k/(k − 1)   i
J((Sk )−1 , y) = J(Sk/(k−1) , y) =  k/(k−1) nI −  2 y y
i j 16i6n .
kyk kyk 16j6n

Exercice 4.8 On désigne par T : R+ + + +


∗ × R∗ → R∗ × R∗ l’application définie par,

x
T(x, y) = ( , xy).