Métaux à froid
par Eric FELDER
Ingénieur civil des Mines de Paris, Docteur ès Sciences
Maître de recherches au Centre de mise en forme des matériaux (CEMEF)
École des Mines de Paris, CNRS de Sophia-Antipolis
’objectif de cette partie est de tenir compte de manière plus réaliste du com-
L portement des métaux à froid décrits dans le dossier [M 3 002] : élasticité,
écrouissage, anisotropie plastique et sensibilité à la pression hydrostatique, soit
dans les phases d’endommagement des produits massifs, soit pour les produits
issus de la métallurgie des poudres.
Par rapport au dossier [M 3 003], nous abandonnerons donc l’hypothèse E∞ et
les hypothèses du paragraphe 1 (sauf le principe du travail maximal), mais de
manière séparée. Nous ne discuterons pas en détail les modèles les plus élabo-
rés combinant tous ces aspects qui, en pratique, sont plus ou moins liés : par
exemple, l’anisotropie du matériau implique, a priori, anisotropie élastique et
plastique.
Cette partie est illustrée par divers exemples relatifs au cas des métaux en
feuilles, domaine où ces notions sont particulièrement importantes et utilisées.
(0)
1. Introduction ε
à l’élastoplasticité
εe εp
–σ σ
1.1 Modèle rhéologique
Le ressort représente la composante élastique, le pattin frottant la composante
Dans l’analyse uni-axiale de la traction, nous avons vu que la plastique, la vitesse de déformation totale est la somme des deux vitesses de
déformation totale est la somme d’une déformation élastique réver- déformation.
sible et d’une déformation plastique irréversible (24) du dossier [42].
Figure 1 – Modèle rhéologique pour l’élastoplasticité
Cette situation est schématisée sur la figure 1 par un modèle
rhéologique où un ressort assure la composante élastique et un
patin glissant (lorsqu’un seuil en contrainte est atteint) la déforma-
tion plastique. 1.3 Loi de comportement élastoplastique
Remarquons que si, dans ce modèle analogique, la déformation
totale est, à chaque instant, la somme d’une déformation élastique
On suppose que, à chaque instant et en tout point du matériau, la
et d’une déformation plastique, la vitesse de déformation totale est
vitesse de déformation est la somme d’une vitesse de déformation
également, à chaque instant, la somme d’une vitesse de déforma-
élastique et d’une vitesse de déformation plastique, conformément
tion élastique et d’une vitesse de déformation plastique, ce qui est
à (1).
illustré figure 1.
Comme la loi de plasticité relie vitesse de déformation et con- L’écriture en vitesse de (2) ou (4) pose quelques problèmes,
trainte, c’est à partir de cette remarque que nous généralisons à un puisqu’elle nécessite d’écrire la dérivée du tenseur des contraintes
état de contrainte quelconque le comportement mono-axial en ou déviateur des contraintes et que cette dérivée doit être objective,
adoptant la décomposition suivante du tenseur des vitesses de c’est-à-dire indépendante du choix du référentiel [46]. Cette difficulté
déformation : est discutée en détail, par exemple dans [47].
Nous allons ici donner une formulation possible [47]. Au champ
ε̇ = ε̇ e + ε̇ p (1) de vitesse, on associe le tenseur des vitesses de rotation Ṙ de l’élé-
ment de matière par la formule :
Il nous faut en outre généraliser au cas tridimensionnel les rela-
tions élastiques mono-axiales (24) du dossier [42].
⎛ ∂v i ∂ v j ⎞
Ṙ ij = 1
--- ⎜ ------- – --------⎟ = – Ṙ ji i=1−3;j=1−3 (5)
2 ⎝ ∂x j ∂x i ⎠
1.2 Composante élastique
Par construction, ce tenseur est antisymétrique (sa matrice trans-
posée est égale à son opposée – Ṙ ) et les termes de la diagonale
Pour un matériau isotrope, la généralisation de (24) du dossier sont nuls. On définit, en toute généralité, la composante élastique
[42] conduit à la formule : de la déformation par les relations en vitesse [5] :
1+ν ν 1+ν ν ⎛ e ṗ
ε e = ------------ σ – --- ( σ ii )1 ou ε ije = ------------ σ ij – --- ( σ ii )δ ij (2) ⎜ θ̇ = – ------e
E E E E ⎜ K 1 + ν dJ σ ν
ou ε̇ e = ------------ ---------- – --- ( σ̇ ii )1 (6)
⎜ d s E dt E
1
⎜ ė e = ------- J
Il est commode en élastoplasticité de décomposer la déformation - ---------
⎝ 2G dt
élastique en sa composante hydrostatique liée à la variation de volu-
mique θ (a priori purement élastique, puisque la déformation plasti-
que est incompressible) et une composante déviatorique e, à partir
de la relation (3) du dossier [42] : dJ s dJ σ
avec --------- = ṡ – Ṙ . s + s . Ṙ - = σ̇ – Ṙ . σ + σ . Ṙ
---------
dt dt
⎧ θ = ε ii
e e
σ
Frontière σ'I Frontière
d'écoulement d'écoulement
300
àt=0 à l'instant t
σ' 200
100
R0
Rt 0
0,05 0,1 0,15 0,2 ε
– 100
– 200
∫
1/2 t
2
ε = ⎛ --- ε̇ ijp ε̇ ijp⎞
˙ ˙
et ε = ε ( u ) du (8)
⎝3 ⎠ 0
σI
2 2 2 1/2 – 200
⎛ ( σ 11 – σ 22 ) + ( σ 22 – σ 33 ) + ( σ 33 – σ 11 ) ⎞
2 + 3σ 2 + 3σ 2 ⎟
= ⎜ ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- + 3σ 12 σ'III σ'II
23 13 – 300
⎝ 2 ⎠
a courbe de traction- b évolution de la frontière
compression σ – ε : d'écoulement (section droite
Cette contrainte généralisée permet une autre définition du critère effet Bauschinger par le plan (π) σI + σII + σIII = 0)
de plasticité de von Mises. Ainsi, avec cette notation, l’état de con-
trainte vérifie le critère de plasticité lorsque la contrainte généralisée
Figure 4 – Prise en compte de l’« écrouissage cinématique » (critère
est égale à la contrainte d’écoulement plastique :
de von Mises généralisé)
σ = σ0 ( ε ) (11)
(figure 4 b). Ce modèle suppose donc que l’écrouissage total est
La loi d’écoulement (6) s’obtient alors par dérivation de la con- une combinaison linéaire de l’écrouissage cinématique et de
trainte équivalente : l’écrouissage isotrope. Il est utilisé par Aliaga [67] dans le cadre de
la simulation numérique d’opérations de trempe de pièces forgées
⎧ ⎧ σ < σ0 en acier. Le tenseur X, dont la trace est nulle, est appelé « tenseur
⎪ ⎪ cinématique ». On généralise alors le critère de plasticité de von
⎪ 0 si ⎨ ˙ Mises et la contrainte généralisée sous la forme :
⎪ ⎪ σ = σ 0 et σ < 0
ε̇ p = ⎨ ⎩ (12)
⎪ 3
1/2
⎪ ∂σ ˙ f = 3 ( s – X ) : ( s – X ) – 2σ 02 ( ε ) ou σ = ⎛ --- ( s – X ) : ( s – X )⎞ (13)
⎪ ------ ε si σ = σ 0 et σ˙ 0 ⎝2 ⎠
⎩ ∂σ
La vitesse de déformation plastique s’obtient par dérivation de f
ou σ par rapport à s. Dans une telle formulation, on dissocie la
notion de contrainte d’écoulement plastique σ 0 ( ε ) , définissant le
2.2 Généralisation : prise en compte rayon de la section droite du cylindre d’écoulement de la contrainte
de traction σ ( ε ) que l’on suppose de la forme :
de l’écrouissage cinématique
σ ( ε ) = Re + H ( ε ) (14)
L’hypothèse d’écrouissage isotrope n’est pas toujours totalement
satisfaisante, notamment dans le cas où la vitesse de déformation Les équations régissant l’évolution du vecteur cinématique et de
change fortement de direction. la composante d’écrouissage isotrope σ 0 ( ε ) , à partir de l’évolution
de la contrainte de traction sont les suivantes :
Un cas simple est celui d’un essai mécanique où l’on change le signe
de la sollicitation : traction-compression, par exemple. ⎧ σ 0 ( ε ) = R e + ( 1 – β )H ( ε )
On observe alors, qu’après retour dans le domaine élastique, la ⎪
⎨ 2 dH p 0β1 (15)
limite d’élasticité en compression est en valeur absolue plus faible que ⎪ Ẋ = --- β -------- ε̇
la contrainte finale observée juste avant décharge : c’est un des effets ⎩ 3 dε
Bauschinger (figure 4 a).
Ce modèle dépend d’un coefficient scalaire et sans dimension β
Physiquement, ce phénomène correspond au fait que la déforma- compris entre 0 et 1, qui est le coefficient pondérateur de
tion oriente la population de dislocations stockée dans le matériau, l’« écrouissage cinématique ». Pour 0 ou 1, l’écrouissage est pure-
cette orientation s’opposant principalement à la poursuite de la ment isotrope ou cinématique ; dans l’intermédiaire, il est mixte.
déformation selon la même direction.
On peut visualiser simplement l’effet du paramètre β en appli-
D’un point de vue mécanique, la modélisation la plus simple de ce quant les équations (13)-(15) au cas d’un essai de traction jusqu’à la
phénomène, due à Prager [48], consiste à supposer que, en chaque déformation ε 1 suivi d’une compression. Des calculs simples mon-
point de l’écoulement et à chaque instant, la frontière d’écoulement trent alors que la contrainte σ ( ε ) et les composantes non nulles de
tend à se déplacer dans une direction fixée par la vitesse de défor- X valent :
mation. Si bien, qu’après une déformation finie, la frontière n’est
plus symétrique par rapport à l’origine des contraintes : son centre
s’est translaté du vecteur X (figure 4 b). Ce déplacement est appelé ⎧ σ = Re + H ( ε )
⎪
« écrouissage cinématique ». ⎨ 2β 0 < ε < ε 1 ( traction )
Prager a développé un modèle d’écrouissage purement cinémati- ⎪ X 11 = – 2X 22 = – 2X 33 = ------- H ( ε )
⎩ 3
que, c’est-à-dire que la frontière d’écoulement, en chaque point de (16)
l’écoulement, ne subit qu’une translation sans changer de forme. ⎧ σ = – R e – H ( ε ) + 2βH ( ε 1 )
Un modèle plus général et relativement simple a été proposé par ⎪
⎨ 2β ε > ε 1 ( compression )
Hughes [49]. Il consiste à supposer, à la fois, une expansion isotrope ⎪ X 11 = – 2X 22 = – 2X 33 = ------- ( 2H ( ε 1 ) – H ( ε ) )
de la frontière d’écoulement et un déplacement de son centre ⎩ 3
300
σ σα
Direction
εI
nominale x3
200
1,000
εI ??? strain
0,84
0,900
r0º = 1
0,800 0,73
0,700
0,63
0,600
Major strain
0,52
0,500
0,400 0,42
0,300
0,31
0,200
0,21
0,100
0,000 0,11
– 0,540 – 0,480 – 0,420 – 0,360 – 0,300 – 0,240 – 0,180 – 0,120 0,060 0,000
εII 0,00
La carte dans l'éprouvette illustre bien le phénomène de striction décrit au § 2.1 du dossier [42]. L'alignement des points dans le plan (εII, εI) au voisinage
d'une droite située sous la droite du cas isotrope (r0º = 1 soit ⏐εII⏐= εI/ 2 montre que le coefficient de Lankford est à peu près indépendant de la déformation
imposée au métal et supérieur à 1⏐εII⏐> εI/ 2 (α = 0°, v = 0,17 mm/s L0 = 20 mm ; b0 = 10 mm) [10].
Figure 7 – Distribution des déformations principales (εI, εII) mesurée grâce au système de corrélation d’image ARAMIS en chaque point d’une
éprouvette de traction après rupture (acier doux E220BH ; 0,68 mm, r = 1 ,62 )
⎪
H + ( 2N – F – G – 4H ) sin α cos α 2 2
⎪r = ----------------------------------------------------------------------------------------------
-
⎨α F sin2 α + G cos2 α
(21)
Le modèle le plus ancien, et encore le plus utilisé de par sa facilité ⎪
d’emploi, est dû à Hill [30]. Il correspond à une généralisation du cri- ⎪ σ b = σ 0 ( F + G ) –1 ⁄ 2
tère de von Mises (11), dit « critère de Hill » [48], écrite dans les axes ⎩
d’anisotropie sous la forme suivante (très légèrement différente, On en déduit une expression possible des nombres sans dimen-
mais équivalente à la forme originale) : sion, de σ0 et de σb, en fonction des valeurs de rα et σα pour α = 0˚,
45˚ et 90˚ :
f ( σ ) = F ( σ 22 – σ 33 ) 2 + G ( σ 11 – σ 33 ) 2 + H ( σ 11 – σ 22 ) 2 r 0° r 0°
1 F+G
2 + 2Mσ 2 + 2Nσ 2 – σ 2
(19) F = ------------------------------- G = ---------------- H = ---------------- N = -------------- ( 1 + 2r 45° ) σ 0 = σ 0°
+ 2Lσ 23 1 + r 1 + r 2
13 12 0 r 90° ( 1 + r 0° ) 0° 0°
(22)
1/2
La loi d’écoulement s’en déduit aussitôt, par application de la ⎛ r 90° ( 1 + r 0° )⎞
règle de normalité : → σ b = σ 0 ⎜ --------------------------------⎟
⎝ r 0° + r 90° ⎠
p
⎧ ε̇ 11 = λ ( G ( σ 11 – σ 33 ) + H ( σ 11 – σ 22 ) ) Ces formules permettent aisément de retrouver le cas isotrope en
⎪ p prenant rα = 1 et de vérifier qu’on retrouve alors le critère de von
⎪ ε̇ 22 = λ ( F ( σ 22 – σ 33 ) – H ( σ 11 – σ 22 ) ) Mises (11) sous une forme équivalente.
⎪
⎪ ε̇ p = λ ( – F ( σ 22 – σ 33 ) – G ( σ 11 – σ 33 ) ) La formulation (22) privilégie la valeur de limite d’élasticité mesu-
⎪ 33 rée en traction à 0˚, ce qui est une limitation à une telle formulation.
⎨ p λ0 (20)
⎪ ε̇ 23 = 2λLσ 23 En effet, le modèle ne décrit qu’assez imparfaitement les résultats
⎪ p observés couramment, car en calant le jeu de valeurs de F, G, H, N
⎪ ε̇ 13 = 2λMσ 13 et σ0 selon (22), la variation théorique de σα est, généralement, plus
⎪
⎪ ε̇ p importante que la variation expérimentale et la valeur de σb n’est
⎩ 12 = 2λNσ 12
pas forcément estimée avec une bonne précision.
Ce modèle permet de parfaitement représenter la contrainte de Cette approche est donc plus souple que le critère quadratique,
bi-expansion, en choisissant l’exposant m selon la formule : mais ne permet pas encore de décrire parfaitement les résultats
expérimentaux.
ln [ 2 ( 1 + r ) ] Leacock [51] en fait une analyse critique et propose une géné-
m = ---------------------------------- (31)
ln ( 2σ b ⁄ σ 0 ) ralisation, assez technique.
α r0
D=
2
e•r0
30
1 20
10
0 σ0i /σ0m
1 2
1 2 3 4 5 ρ• 3
– s0
–1
s∞
2σ 0m
3ε
˙∞
∫
= -------------- ε̇ ∞ →
r=R
( σ ∞ . n ) . v* dS =
rR
∫
s ∞ : ε̇ * dV (36)
Rice et Tracey [56] ont étudié l’effet du champ de contrainte à grande
distance, associé à une déformation plastique sur son évolution
géométrique. Le modèle de Rice et Tracey est très proche du modèle
Moyennant certaines hypothèses de convergence sur l’intégrale précédent : il considère un trou sphérique de rayon r0 situé dans une
lorsque R → ∞, on déduit de (36) et du théorème de la borne supé- matrice RPP de rayon R et de contrainte d’écoulement σ0.
rieure ((44) du dossier [16]) que le champ de vitesse solution mini- Le champ de contrainte pour r R est uniforme, de valeur σ∞. Il lui
mise la fonctionnelle : correspond des champs de vitesse v∞ et de vitesse de déformation ε̇ m .
Le théorème des puissances virtuelles (18) du dossier [42], appliqué à
problème que l’on étudie expérimentalement à l’aide d’essais de ou comportant des entailles plus ou moins marqués (2-3), la triaxia-
compression sur des cylindres de diverses géométries (essais 5-8 lité augmente quand l’angle de l’entaille diminue et la déformation
de la figure 11 et/ou soumis à diverses conditions de frottement sur à la rupture décroît (figure 11). Or la rupture démarre sur l’axe de
les tas) : le bombement de la surface latérale induit des contraintes l’éprouvette où ε̇ rr = ε̇ ϕϕ : pour un matériau isotrope σrr = σϕϕ et, à
circonférentielles de tension dans le plan équatorial de l’éprouvette une pression hydrostatique près, l’état de contrainte est équivalent
et sa fissuration. à celui de la traction uniaxiale : le critère de plasticité peut toujours
Sa validité est testée en [57] sous la forme suivante, légèrement s’écrire : f = σzz − σrr − σ0 ; il est équivalent à un critère de cission
différente de la forme primitive (41). Pour de telles configurations, maximale et la déformation à la rupture devrait selon (44) être indé-
cette forme est, sur le plan théorique, équivalente au critère sur les pendante de la géométrie de l’éprouvette.
déformations principales de rupture : εIR > 0 et εIIR < 0, critère véri- Ceci montre, qu’en pratique, il faut compléter le critère de cission
fié, en général, dans la partie de gauche du diagramme des courbes maximale par un critère du type :
limites de formage des tôles ([70] et figure 7) :
ε R = h ( ζ ) ∼ C 3 exp ( – C 4 ζ ) (46)
∫ Max J ( σ J ,0 ) ˙ Ce critère est proche du critère dit « CrachFEM ductile ». Il est ici
1 3
Q = - ε dt = C 1 ↔ ε IR + --- ε IIR = --- C 1
------------------------------- (42) simplifié et ne comporte que deux paramètres C3 et C4, qui s’estiment
σ0 2 4 facilement à partir des résultats des essais de forte triaxialité, dans
l’article 13 (proche de l’éprouvette axisymétrique lisse 1), 2 et 3.
On peut montrer [57] que la forme (42) du critère de Latham et
Le critère définitif consiste à prendre la valeur minimale de la
Cockroft prévoit en contrainte plane la relation suivante entre
déformation à la rupture selon les critères (44) et (46). Une telle
triaxialité et déformation généralisée à la rupture :
démarche rend bien compte de l’ensemble des résultats des essais
reportés sur la figure 11.
3 ⎛ 3ζ + ( 12 – 27ς 2 ) 1 / 2
ε R = ------- --------------------------------------------------⎞ C (43) Des autres critères, on peut simplement dire qu’ils ne semblent
8 ⎝ 1 + ζ ( 12 – 27ς 2 ) 1 / 2⎠ 1
pas apporter, dans ce cas d’espèce, un progrès significatif : leur for-
mulation est généralement beaucoup plus complexe et ils introdui-
Cette relation est effectivement bien vérifiée pour les essais de
sent plusieurs paramètres dont l’estimation, à partir des résultats
compression (figure 11 a) où la triaxialité ζ est négative, mais con-
expérimentaux, n’est pas toujours simple.
duit à des résultats très pessimistes pour les états de contrainte de
triaxialité nulle et positive. Malgré cette multiplication de paramètres, quatre en général, on
ne note pas d’amélioration significative.
Le dernier critère que nous commenterons est également ancien,
car il s’agit du critère de cission maximale (cf. figure 1 du dossier
[42]) :
σJ – σK 4.3 Couplage plasticité-endommagement
τ max = Max J ,K ⎛ -------------------⎞ (44)
⎝ 2 ⎠
Dans cette démarche, on tient compte de l’effet de l’endommage-
Ce critère est simple à implémenter et ne dépend que d’un para-
ment progressif du matériau sur sa déformation plastique, ce qui
mètre, la valeur critique de la cission maximale. En contraintes pla-
précipite la rupture. Nous allons présenter l’approche classique de
nes, le lieu représentatif du critère dans le plan (σI,σII) est un
Lemaître [59] dont l’implémentation informatique est relativement
hexagone équivalent à l’hexagone du critère de Tresca en contrain-
simple et disponible dans les grands codes du type FORGE.
tes planes (figure 2 b du dossier [16]).
Il existe des approches plus complexes sur le plan informatique,
Si le matériau suit le critère de von Mises isotrope (8) du dossier
par exemple dérivées de la mécanique des poudres (cf. § 4.4).
[16] en s’écrouissant selon une loi puissance (relation (43) du dos-
sier [42] avec ε0 = 0), des calculs simples montrent que, si le rapport ■ Loi d’endommagement de Lemaître
des vitesses de déformation principales η est constant, la déforma-
tion à la rupture et la triaxialité ont les expression paramétriques Ce modèle est fondé sur l’approche de la mécanique de l’endom-
suivantes : magement continu [59] où l’apparition, la croissance et la coales-
cence de microcavités sont représentées par l’évolution d’une
σ I + σ II –1⁄2 p variable continue macroscopique notée D qui représente la densité
1 η ε̇ II
⎧ ζ = ------------------ = ------- 1 – --------------------- η = -----
- surfacique de microcavités et de vides dans une section de l’élé-
⎪ 3σ 3 ( 1 + η )2 ε̇ Ip
⎪ ment de volume :
⎪
⎪ ⎧ [ 1 + η + η2 ]1 / 2
1/n
1 Ad
⎨ ⎪ C 2 ⎛ --------------------------------------⎞ – --- η 1 (45) D = ------- 1 (47)
⎪ ⎪ ⎝ 2+η ⎠ 2 A
⎪ εR = ⎨ 1/n
⎪ ⎪ ⎛[1 + η + η ] ⎞ 2 1 / 2 1 avec Ad aire de la surface occupée par les cavités,
⎪ ⎪ C 2 ⎝ --------------------------------------⎠ – 2 η – ---
⎩ ⎩ 1–η 2 A aire de la surface totale considérée (figure 12).
Si D = 0, le matériau est sain et n’a subi aucun endommagement. mation où D est supposé négligeable. On peut aussi, dans les zones
D = 1 correspond à la rupture complète du matériau. de striction des éprouvettes de traction, estimer l’endommagement
Il en résulte l’existence d’un tenseur des contraintes effectives ou à partir d’essais de micro-dureté [60].
réelles σr, appliqué au matériau, qui est une amplification du ten-
seur des contraintes macroscopique (apparent) σ appliqué au Une démarche plus globale, à partir de l’essai de traction et sa
matériau : simulation numérique, est possible. Nous allons la présenter rapide-
σ ment dans un cas d’espèce.
σ r = ------------- (48)
1–D Exemple d’application à la simulation numérique
Dans le domaine élastique, le report de σr dans la relation d’élas- Nous considérons ici, à titre d’exemple, la courbe force-déplacement
ticité (2) conduit à la loi d’élasticité du matériau endommagé : d’une éprouvette en alliage d’aluminium 5754 (figure 13). Les paramè-
tres de sa loi d’écrouissage (sans endommagement) sont déduits
1+ν ν selon la méthode habituelle (§ 2.1 du dossier [42]) du début de la
ε e = ------------ σ – ----------- ( σ ii )1 où Eapp = E(1 − D) (49)
E app E app courbe (tableau 1).
La simulation numérique de l’essai met bien en évidence l’écart
L’endommagement du matériau se manifeste donc par une baisse entre les résultats du calcul et les résultats expérimentaux dans la par-
apparente de son module d’élasticité. La loi d’écoulement plastique tie terminale de l’essai, si on ne prend pas en compte l’endommage-
n’est pas modifiée, mais, en vertu de (48), l’écoulement plastique se ment. Elle permet ensuite d’estimer un jeu de paramètres décrivant
produit quand la contrainte équivalente macroscopique (10) vérifie : l’évolution de l’endommagement (tableau 1) et minimisant l’écart
σ = ( 1 – D )σ 0 (50) entre calcul et expérience (figure 13).
On note que pour cet alliage l’endommagement démarre sur une
Tout se passe donc comme si la contrainte d’écoulement est dimi- déformation de 0,163, soit une valeur nettement inférieure à la défor-
nuée par l’endommagement. C’est par cette équation que l’endom- mation initiant la striction dans un matériau ne s’endommageant pas.
magement conditionne l’écoulement plastique du matériau. Dans ces simulations, on utilise la technique de « kill element » décrite
■ Dans le cadre de la thermodynamique des processus irréversi- au début du § 4.2.
bles [33], la variable d’endommagement D représente une variable Une difficulté apparaît nettement sur la figure 13 : la taille du
d’état interne. L’énergie élastique du matériau dépendant de D en maillage a une forte influence sur le stade terminal de la courbe calcu-
vertu de (49), sa dérivée par rapport à D définit une force Y qui con- lée et l’allongement à la rupture. En pratique, les phénomènes de rup-
ditionne son évolution. Elle a la forme suivante en fonction de la ture sont dépendants de la micro structure (§ 4.1) et se situent à une
contrainte équivalente et du rapport p ⁄ σ qui représente l’opposé échelle caractéristique, pour les alliages métalliques, de la distance
de la triaxialité des contraintes : moyenne entre inclusions. Il importe donc de caler la taille des mailles
sur cette longueur caractéristique . Ici, une taille de maille de 0,2 mm
σ2 2 p 2
Y = – ----------------------------- --- ( 1 + ν ) + 3 ( 1 – 2ν ) ⎛ ----⎞
semble fournir les meilleurs résultats.
(51)
2E ( 1 – D ) 2 3 ⎝ σ⎠
Lemaître [59] a proposé la loi suivante d’évolution de D en fonc-
tion de la force Y et de la vitesse de déformation équivalente :
3
Force de traction (kN)
⎧ 0 pour ε < εD
⎪
Ḋ = ⎨ ⎛ Y ⎞ q ˙ (52) 2,5
⎪ ⎝ – -------⎠ ε pour ε εD
⎩ Sd
2
avec q et Sd paramètres caractérisant l’évolution de
l’endommagement dans le matériau,
εD déformation équivalente à partir de laquelle 1,5
l’endommagement apparaît.
Connaissant l’évolution du dommage D, il est nécessaire de défi- 1
nir un critère de rupture correspondant à l’amorçage d’une fissure
macroscopique visible à l’œil nu. 0,5
(0)
déformation à peu près homogène comprise entre 0,24 et 0,27, ce
Tableau 1 – Caractéristiques d’écrouissage et qui est normal puisque la déformation est inférieure à la déforma-
d’endommagement d’une tôle en alliage d’aluminium 5754 tion initiant la striction 0,3 (tableau 1) ; les écarts à l’homogénéité
(1 mm) identifiées par simulation numérique de l’essai de aux extrémités sont induits par la zone d’élargissement de l’éprou-
traction d’éprouvettes plates (figure 13) ( r = 0 ,64 ) . Selon vette qui se déforme également, mais de manière moins marquée ;
la théorie classique (sans endommagement), la striction — l’endommagement se développe dans la partie centrale de la
zone utile (figure 14 c) et y concentre les déformations
diffuse démarre pour ε = n – ε 0 ∼ 0 ,3 [10]
(figure 14 b), comme sur l’éprouvette réelle (figure 14 d).
Loi d’écrouissage Au total, à la rupture, la déformation maximale est de l’ordre de
(relation (43) du Caractéristiques d’endommagement 0,5.
dossier [42]
K (MPa) n ε0 εD Sd (MPa) q Dc Ce type de modèle est utilisé notamment pour simuler la découpe
des métaux en feuilles [61]. Toutefois, selon les relations (51) et (52),
442 0,304 0,005 9 0,163 89,9 0,142 0,183
l’endommagement se développe de la même manière, quel que soit
le signe de la pression hydrostatique. Ceci est directement lié au fait
que, selon ce modèle, le moteur de l’endommagement est la densité
d’énergie élastique stockée dans le matériau, la déformation plasti-
■ Des approches, en cours de développements, introduisent une
que étant à l’origine de son extension.
description non locale de l’endommagement qui permet de rendre
les résultats des calculs indépendants de la taille du maillage. La
Afin de décrire de manière plus réaliste l’endommagement duc-
longueur caractéristique étant incluse dans la loi d’endommage-
ment, une telle formulation permet de découpler les aspects physi- tile, qui est très faible dans les états de contrainte fortement com-
ques du problème des aspects proprement numériques. pressifs, le modèle de Lemaître est implémenté dans le code FPRGE
sous la forme suivante :
La figure 14 compare la carte des déformations généralisées dans
l’éprouvette au déplacement correspondant à la rupture selon le cal-
cul et selon l’expérience. On peut ainsi apprécier la pertinence phy- ⎧ 0 pour ε < εD ou p>0
sique de la loi d’endommagement identifiée : ⎪
Ḋ = ⎨ ⎛ Y ⎞ q ˙ (53)
— en l’absence d’endommagement (figure 14 a), on observe, sur ⎪ ⎝ – -------⎠ ε pour ε εD et p0
la plus grande partie de la zone utile de l’éprouvette, une zone de ⎩ Sd
Mises strain
0,274303 0,516745 0,182988
(Logarithm)
0,43792
0,46507 0,164689
0,246673
0,38228
0,413396 0,14639
0,219442
0,32883
0,128091
0,192012 0,351721
0,109793 0,27399
0,164582 0,310047
0,0914938 0,21935
0,137151 0,258372
0,0731951 0,16471
0,109721 0,206698
0,0548963
0,0822909 0,11006
0,155023
0,0365975
0,0548806 0,05542
0,103349
0,0182988
0,0274303 0,00078
0,0516745
0
0
0
a carte des déformations b carte des déformations c carte de l'endommagement d carte de déformations
généralisées pour un calcul généralisées pour un calcul associé à b selon le calcul généralisées dans
ne prenant pas en compte prenant en compte l'éprouvette après rupture
l'endommagement l'endommagement
Figure 14 – Simulation numérique (code FORGE) de l’essai de traction d’une éprouvette plate en alliage d’aluminium 5754
(1 mm – caractéristiques mécaniques dans le tableau 1). Cartes des déformations généralisées et de l’endommagement et comparaison
à l’expérience [10]
4.4 Plasticité compressible Dans cette relation, a et b sont des fonctions positives de la den-
sité relative qui tendent respectivement vers 1 et 0 lorsque la den-
sité relative tend vers 1. On obtient alors le critère de von Mises (10)
■ Concepts généraux du dossier [16] ce qui permet de conclure que σ0 est la contrainte
Nous ne tiendrons pas compte ici, pour simplifier la présentation, d’écoulement plastique du matériau totalement dense, a(dr)σ0 étant
de la composante élastique des déformations. la valeur critique de la contrainte équivalent à triaxialité nulle p = 0
On considère un matériau, de masse volumique à l’état massif ou (par exemple en torsion). On en conclut que a ( d r ) 1 . La règle de
totalement dense ρM. On décrit la déformation irréversible de ce normalité (57) fournit aussitôt :
matériau soit à partir d’un état granulaire (b), soit à partir d’un état ⎧ ˙
initial présentant en petites quantités des petites porosités (c). 3ε
⎪ ė = ------------------------ s
⎪
Cette distinction tient au fait que, empiriquement, les deux types ⎪ 2a ( d r )σ 0
de comportement que nous allons décrire semblent plus adaptés à f(s, p) = 0 → ⎨
⎪ ḋ r ˙
ces deux situations, alors que d’un point de vue formel, ils reposent b ( d r )ε
sur les mêmes concepts de base. Soit fp la fraction volumique de ⎪ ----- = – θ̇ = -------------------- - p
⎪ dr a ( d r )σ 0
vide ou porosité dans le matériau et ρ sa masse volumique dans cet ⎩
état ; on définit la densité relative dr , grandeur comprise entre 0 et 1, (60)
par la relation : ⎧
⎪s = 2 a ( d r )σ 0
--- --------------------- ė
ρ ḋ r ρ̇ ḟ p ⎪ 3 ˙
d r = ------- = 1 – f p 1 → ----- = --- = – -------------- = – θ̇ (54) ⎪ ε 2 θ̇ 2
1/2
ε = ⎛ --- ė : ė + -----⎞
dr ρ ˙
ρM 1 – fp ou ⎨ avec
⎝3
⎪ a ( d r )σ 0 b⎠
La vitesse de variation relative de la densité relative est donc ⎪–p = --------------------- θ̇
égale à l’opposé de θ̇ , la vitesse de variation relative de volume ⎪ b ( d r )ε
˙
⎩
reliée au champ de vitesse par la relation (6) du dossier [42]. Il s’agit
d’un comportement plastique compressible amenant une variation Le critère étant une fonction homogène, on peut introduire une
de la masse volumique et de fp, la puissance de déformation étant vitesse de déformation équivalente qui permet d’éliminer le multi-
donnée par la relation (17) du dossier [42]. Le champ de contraintes plicateur plastique et d’exprimer la puissance de déformation selon
étant défini par s et p, il est commode d’introduire le déviateur des la relation (33) du dossier [16] où σ0 est remplacé par a(dr)σ0.
vitesses de déformation ė : Cette loi de comportement est donc bien une généralisation de la
⎧ θ̇ = ε̇ ii loi de von Mises : on voit d’après la relation (59) qu’une pression
⎪ hydrostatique positive augmente la densité relative, alors qu’une
⎨ θ̇
(55) pression hydrostatique négative a l’effet inverse. On identifie les
⎪ ė = ε̇ – ⎛ ---⎞ 1
⎩ ⎝ 3⎠ deux fonctions a et b à l’aide des résultats d’essais de déformation
dans des configurations simples [68].
Avec ces notations, la puissance de déformation (17) du dossier
[42] s’écrit : Par exemple, pour des essais de compactage d’éprouvettes de
volume initial V0 sous contrainte purement hydrostatique p. On a alors
Ẇ u = σ : ε̇ = s : ė – pθ̇ = s : ė + pḋ r ⁄ d r (56) selon (58), b(dr) = (a(dr)σ0 /p)2, la variation de densité relative étant dr /
Les lois de comportement standard (isotropes) vérifient le principe dr0 = V0 /V.
du travail maximal et s’obtiennent donc à partir d’un critère de plasti- Un autre essai est la compaction uniaxiale d’un bloc cylindrique (hau-
cité compressible de la forme f(s,p) et de la règle de normalité : teur initiale h0) dans un conteneur. Sous réserve que le frottement sur les
⎧ parois du conteneur soit faible, la vitesse de déformation, la contrainte de
∂f ( s , p )
⎪ ė = λ -------------------- compaction et la variation de densité relative vérifient selon (59) :
⎪ ∂s
f ( s , p ) = 0 → ⎨ ḋ λ0 (57) ⎛4
1/2
⎪ ----- = – θ̇ = λ ∂-------------------
r f(s, p)
⎛ 0 0 ⎧ 1 ⎞
- 0 ⎞ ⎪ σ zz = s zz – p = – ⎜ --- + -------------⎟ a ( d r )σ 0
⎪ dr ∂p ⎜ ⎟ ⎝
⎩ 0 ⎟ →⎪
9 b ( d r )⎠
ε̇ = ⎜ 0 0 ⎨ (61)
⎜ ⎟
⎜ 0 0 1 dh ⎪ dr h0
Une forme équivalente est une formulation de f avec comme varia- --- ------- ⎟ ⎪ ------- = ------
bles p et la contrainte équivalente. On a alors pour un corps isotrope : ⎝ h dt ⎠ ⎩ d r0 h
⎧ 3λ ∂f ( σ , p )
⎪ ė = ------- -------------------- s À titre d’exemple, divers essais montrent que le comportement à
⎪ 2σ ∂σ froid de poudres de fer, de cuivre et d’aluminium est bien représenté
f(σ, p) = 0 → ⎨ λ0 (58)
⎪ ḋ r ∂f ( σ , p ) par les deux fonctions [62] :
- = – θ̇ = λ --------------------
⎪ ----
⎩ d r ∂p a ( d r ) = d r2 ,5 b(dr) = 6(1 − dr)1,028 d r 0 ,65 (62)
Les théorèmes de borne supérieure et inférieure (§ 4 du
En conclusion, cette loi de comportement est actuellement très utili-
dossier [16]) s’appliquent donc à ces matériaux, avec une légère
sée pour modéliser le compactage des poudres métalliques. Elle sert,
modification : les champs de vitesse ne sont plus restreints à être
en outre, de modèle pour le comportement de la phase solides des
incompressibles et les discontinuités de vitesse interne ne sont plus
alliages métalliques semi-liquides déformés à des températures inter-
forcément tangentielles, la variation de la composante normale
médiaires entre le liquidas et le solidus (rhéocoulée, zone pâteuse des
étant reliée à celle de la densité relative.
produits mis en forme par fonderie ou coulée continue [71]).
■ Comportement des milieux granulaires ou poreux À chaud, on complète la description en supposant que la con-
Cette loi de comportement a été proposée vers 1978 par Oyane et trainte d’écoulement du matériau massif σ0 est fonction de la
Coll. [62]. Elle correspond au critère : vitesse de déformation (cf. dossier [18]) et en tenant compte de la
tension superficielle : elle agit comme une pression interne sur le
f ( s , p ) = 3s : s + 2b ( d r )p 2 – 2a 2 ( d r )σ 02 (59) matériau et produit le frittage à haute température des poudres
métalliques en l’absence de contraintes appliquées au matériau,
⎧a(1) = 1
avec ⎨ phénomène négligeable à basse température ou à haute tempéra-
⎩b(1) = 0 ture lorsque les contraintes appliquées sont élevées [63] et [68].
ḟ p 3q 1 q 2 ˙ 3 p
- = – ----------------- ε sinh ⎛ --- q 2 ------⎞
----------------------- (65) 8,5%
2 ⎝2 σ ⎠ 2,700
( 1 – f p )f p 0
Indices Indices
e : élastique e : élastique
p : plastique p : plastique
1 : métal 1 : métal
2 : outil 2 : outil
f : frottement f : frottement
u : par unité de volume u : par unité de volume
s : par unité d’aire de surface s : par unité d’aire de surface