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Le vocabulaire juridique.
C’est l’ensemble des mots qui ont au moins un sens juridique. Ils pourraient
avoir une ou plusieurs sens juridique. L’étude du vocabulaire juridique a une
finalité sémantique à savoir la recherche et l’analyse du sens des mots. Il
convient d’aborder dans un premier temps les mots en tant que tel avant de voir
les rapports entre ces mots.
I) Les mots.
Il s’agit de voir les mots ayant un sens juridique, il va falloir isoler les termes
qui appartiennent au vocabulaire juridique, histoire de les situer par rapport au
langage courant.. Une fois cette première étape faite, on pourra d’autant mieux
mesurer la charge juridique des mots.
1) L’appartenance exclusive.
Certains termes n’ont en français qu’un ou plusieurs sens juridique mais il n’y a
pas trace d’un sens extra-juridique. C’est le noyau dur de la spécificité du
langage juridique. Beaucoup de ces termes qui sont donc exclusivement
juridique appartiennent au langage de la procédure juridictionnel.
Exemple : cassation, inquisitoire (enquête dominée par le juge), liciter (vendre
aux enchères un bien indivis), ester (agir en justice).
Autre gisement de termes exclusivement juridique :
La théorie générale des biens et des obligations : créancier, débiteur
Le droit successoral : le codicille (acte qui annule un testament).
Le droit des crédits : l’anatocisme (capitalisation des intérêts d’une dette).
Le cas où on a les termes dont le sens juridique est une transposition particulière
avec ou sans modification d’un sens générique commun. Exemple : fond, forme,
degré, gain… souvent ces termes ont plusieurs sens aussi bien dans le langage
courant que dans le langage juridique. Ici, l’un au moins des sens juridiques
correspond à un sens générique commun dont il est l’application dans l’ordre
juridique. La spécificité juridique de l’emploi vient donner aux termes, une
particularité, une certaine technicité.
Exemple : pour agir en justice il faut avoir un intérêt à agir. Or avoir intérêt à
faire tel ou tel chose ça ne pose pas de problème de compréhension. Mais ici le
droit en partant de cette idée, va faire de cet intérêt à agir une notion technique,
précise avec des critères élaborés progressivement par la jurisprudence.
On ne px agir en justice qu’a la condition d’avoir un grief à formuler à
l’encontre d’un adversaire. Autrement dit, on n’agit pas en justice simplement
pour le plaisir de faire dire le droit. Le juge n’est pas la pour donner des
consultations purement théoriques ou pour disserter sur les questions
académiques. Cet intérêt à agir doit être actuel, non-éventuel, personnel, et
direct. Pour avoir une première idée, on va se brancher sur le sens courant, mais
c’est insuffisant pour en saisir tout le sens juridique, toute l’originalité juridique.
Cela px aller parfois jusqu'à faire naître une certaine confusion lorsque la
transposition juridique spécialise au point de se mettre quasiment en opposition
avec le sens commun.
Exemple : dans le langage courant : actes d’une personne = faits et gestes. Dans
le langage juridique : droit oppose acte et le fait juridique et l’acte comme le fait
juridique entraînent des conséquences de droit, des effets de droit mais l’acte est
spécifiquement une opération qui est faite dans l’intention, dans le but d’obtenir
tel ou tel effet de droit alors que le fait juridique est un comportement ou un
évènement auquel le droit va attacher un effet de droit mais un effet de droit qui
n’a pas été spécialement directement voulut par les intéressés.
Il arrive que le rattachement générique ne soit pas clair parce que l’usage
juridique se rapporte non pas au sens le plus courant, populaire mais à un aspect
plus pointu.
Exemple : l’enfant naturel, opposé à l’enfant légitime. Ça vx pas dire que
l’enfant légitime est plus artificiel qu’un autre. Mais il n’est pas dans son sens
ordinaire et qui traduit une distinction entre nature et institution.
On a donc des termes dont le sens juridique provient d’une figure de langage
relativement au sens courant. Donc de nombreux termes qui ont gardé leur sens
propre dans le langage courant ont gagné, ont revêtu dans le langage du droit un
sens figural. Ils ont acquis un sens autre que le sens premier mais à partir de ce
sens premier. On a bien une dérivation qui se fait le plus souvent du concret à
l’abstrait. Donc le droit part d’une chose concrète pour en faire une
transformation intellectuelle.
Exemple : il va partir du siège pour évoquer les magistrats du siège c'est à dire la
magistrature assise, qui juge. Le parquet pour évoquer la magistrature dite
debout c'est à dire le ministère public. L’appel issu de l’appel de voix on en fait
un recours du jugement.
D’autres termes ont perdu de nos jours, dans l’usage juridique, leur valeur de
métaphore, d’image. Ce ne sont plus en effet les figures de langage mais des
manières ordinaires de nommer ce qui est désigné. Le sens dérivé est devenu en
droit un sens propre, d’avantage neutre. Ils ont été insérés au vocabulaire
juridique comme mots ordinaires et principaux de sorte que leur usage est
devenu naturel pour le juge comme pour le législateur (sources, émissions,
degrés…).
B) La polysémie juridique.
On a situé les termes du vocabulaire juridique par rapport au langage courant.
Maintenant, il convient de creuser l’étude de leur contenu au sein même du
langage juridique. On doit alors constater qu’au regard du droit certain termes
n’ont qu’un sens alors que d’autres en possèdent plusieurs. Les premiers peuvent
avoir un ou plusieurs sens dans le langage courant et ceux qui ont 2 ou plusieurs
sens en droit pourraient n’avoir aucun sens dans le langage courant. Ainsi, on
nomme polysémie juridique ou interne le fait d’avoir au moins 2 sens juridiques
potentiel. La polysémie interne px interférer avec la polysémie externe.
Lorsqu’un terme ayant plusieurs sens juridique possède aussi un sens extra-
juridique.
Pourquoi ces termes sont ils demeurés sous le signe de l’unité de sens ? Parce
que principalement il désigne avec précision un seul référent.
Les divers sens d’un mot peuvent se compléter souvent du fait que chacun saisit
l’un des aspects sous lesquels on px regarder une même chose. Donc les divers
sens manifestent une cohérence.
Exemple : acte : dans un sens intellectuel, désigne une opération juridique
destinée à produire un effet de droit, on parle donc d’acte juridique. Dans un
sens matériel c’est l’écrit qui est fait en vue de constater cette opération
juridique.
Les divers sens d’un terme se répondent parfois parce qu’ils se réfèrent tous à
une même notion générique. Les différents termes viennent saisir des aspects
spéciaux de cette notion générique.
Exemple : facultés : idée de moyens potentiels. Ça px désigner pour une
personne ses moyens mais ça px désigner également les ressources, les
possibilités financières.
Tous ces cas illustrent une polysémie cohérente mais il existe aussi une
polysémie désordonnée qui est souvent le résultat de coïncidence, de hasard. Ici,
les rapports entre les différents sens à supposer … sont moins clairs que
précédemment. On pourrait avoir l’impression d’une juxtaposition de
chevauchements voire même de contradiction.
Exemple : cause : en matière de responsabilité civile, elle désigne la cause du
dommage. Alors que dans le contrat la cause, c’est soit le mobil individuel,
concret qui est poursuivit par le contractant soit l’intérêt objectif que présente ce
type d’acte pour tout contractant ; on parlera de la cause dite abstraite. C’est
l’intérêt que représente l’acte, c’est la finalité poursuivie par les parties = cause
finale. Dans la théorie générale des droits et actions la cause désigne le
fondement juridique qui permet d’obtenir tel ou tel effet de droit. On parlera
d’une cause de divorce, de nullité. Cause = raison motif de droit, de fait.
Dans la théorie de la demande en justice, la cause de la demande = ensemble des
faits que les parties invoquent pour appuyer leur prétention. Dans tout procès,
cela désigne soit l’affaire, l’espèce, le cas soit l’instance et le développement de
la procédure.
On remarque qu’il existe des liens nets entre les 3 derniers sens mais il n’y après
as de liens entre le premier sens et les autres. Le lien entre le 2 nd sens et les
suivant est un lien mince.
Pourquoi y a t il une polysémie en droit ? Elle est inévitable parce que les
notions juridiques sont plus nombreuses que les mots pour les nommés. L’un des
moyens de limiter voire de lutter contre la polysémie ce serait la création de
néologies. Ou on va procéder en formant des mots composés donc en associant
des termes qui existent déjà dans le langage ce qui rend plus facile la
compréhension.
Pourquoi la synonymie est elle rare dans le langage juridique ? Parce que le
vocabulaire du droit recherche la plus haute précision et l’esprit juridique est
plutôt allergique, réfractaire aux doublons.
Par définition la synonymie c’est le contraire de la polysémie et donc les
facteurs qui tendent à développer la polysémie, tendent à réduire la synonymie.
Cela dit, on a aussi ce qu’on appelle une synonymie approximative. C'est à dire
qu’on a des termes très proches de sens mais avec des nuances qui malgré tout
empêchent de les tenir pour identique à part entière.
Exemple : légale et licite : exprime une conformité à une norme MAIS légale ça
signifie conforme à la loi alors que licite plus généralement conforme au droit.
Il s’agit aussi d’évoquer les termes qui s’opposent au sein d’une classification
sous un certain rapport. Ils ont une importance dans le vocabulaire juridique
puisque c’est la conséquence logique du rôle joué par la classification dans la
pensée juridique. On fonctionne souvent par opposition binaire.
Exemple : concédant – concessionnaire ; demandeur – défendeur ; donateur –
donataire …
L’opposition px être ternaire ou autre.
Exemple : législatif, exécutif, judiciaire
On arrive aux familles de mots qui sont significatives d’un certain type de
rapport entre les mots.
2) La famille sémantique
On va aller au-delà de la famille étymologique, on va regrouper les termes
juridiques en fonction du sens et ce que les termes en question aient ou non une
racine commune. L’objectif est de construire des familles de mots ayant des
intérêts au regard du droit, avec des rapports de sens juridiquement pertinent.
Comme cela on va avoir ce qu’on appelle des réseaux de termes, de mots. Pour
introduire l’ordre dans la variété, les institutions des faits et des actes, le
juridique fait tout un effort pour classifier, catégoriser. Donc on va distinguer
avec précisons des notions voisines, on va rapprocher toutes les données, les
éléments intervenant dans la mise en œuvre d’une opération, la conduite d’une
action. A chacune de ces démarches on aura un rapport de sens juridiquement
pertinent. On peut d’abord regrouper toutes les espèces d’un même genre, il y
aura donc une grande catégorie avec des subdivisions. Le genre acte juridique, a
partir de la on va découvrir toute une famille en distinguant l’acte unilatéral et
l’acte plurilatéral sachant que dans l’acte pluri on pourra subdiviser l’acte
bilatéral comme la convention le contrat, et les autres actes multilatéraux comme
les traités. Ce regroupement de famille sémantique correspond finalement à un
réseau de catégorie juridique comme quoi le vocabulaire juridique contribue au
raisonnement, démarche juridique et inversement. On peut aussi constater que
certains mots juridiques ont des sens voisins mais distincts et ils méritent d’être
rapprochés pour être comparé et distingué avec précision. Le rapport de sens
juridiquement pertinent est la proximité sémantique. Avec le terme « valable »
on va alors repérer autour de son sens toute une série d’autres termes qui vont
traduire une idée semblable, ex : licite, valide, légal, légitime, justifié, régulier,
fondé,… On voit ainsi que tous les voisins de sens se situent autour d’une réalité
centrale, sachant que chacun de ses termes va exprimer un aspect de cette réalité
sans règle, donc spécifique qu’il ne faudra pas confondre avec un autre.
A) Un discours normatif
Le discours est là pour poser une norme, une règle à suivre et donc l’énoncé est
conçu de façon à faire reconnaître que le législateur est souverain, qu’il édicte
une règle obligatoire et les marques de cette souveraineté tiennent pour
l’essentiel au vocabulaire et à la construction de la phrase. Le choix et l’emploi
des verbes jouent un rôle primordial, ainsi les verbes qui expriment la contrainte
comme les verbes « devoir », « falloir », « obliger », « interdire »,
« commander » ou « prescrire ».
Mais il y a aussi d’autres verbes qui viennent exprimer dans la loi des termes
juridiques et qui ne se ramène directement à des obligations, des sanctions. Ces
verbes sont donc d’une grande clarté. Ainsi le caractère impératif d’une règle
n’est pas nécessairement lié aux verbes contraignants. Le critère de la règle de
droit n’est pas lié à son caractère impératif. Les verbes qui expriment des règles
supplétives ou optatives, toutes ses règles expriment le droit. Toute règle de droit
repose potentiellement sur la contrainte étatique, l’expression du droit ne passe
pas nécessairement par l’expression de la contrainte. On a également des
conventions de langage, mais que tout le monde et qui ne sont écrites nulle part,
qui font comprendre que l’énoncé est bien une règle de droit : L’emploi de
l’indicatif présent est employé de manière quasi généralisé dans l’énoncé de la
règle légale, mais dans l’énoncé législatif, l’indicatif présent vaut l’impératif
(code civil art 113 : « les époux assurent ensemble la direction morale et
matérielle de la famille, qui pourvoient à l’éducation des enfants et qu’ils
préparent leur avenir », c’est bien compris qu’ils doivent le faire.) Certains
disent que l’indicatif est une manière plus douce de commander.
Une loi pose une règle générale, la généralité est le propre de toute règle et donc
l’énoncé législatif va exprimer cette généralité, et pour cela on utilise des termes
indéfinis qui montrent bien l’application générale de règle quant aux personnes
et choses, d’où l’usage de pronoms d’adjectif indéfinis, on l’utilise d’abord dans
l’affirmation, dans la négation. Et on utilise cela dans l’indétermination (autrui,
quiconque,…), ce ne sont pas toujours des marques de généralités absolus, mais
l’emploi de termes comme « tout, nul, on » marquent l’établissement d’un
principe qui montre des exceptions étant exprimé dans la suite immédiate du
texte, et d’un autre coté ses termes absolus comme « tout ou nul » ne sont pas les
marques exclusives de la généralité, autrement dit les énoncés qui ne
contiennent pas ces termes ne sont pas pour autant exempts de généralité, et
pour cela on fait d’usage de la voix impersonnelle dans la conjugaison. Et la
méthode la plus utilisé est de mettre comme sujet grammaticale « il ». La loi ne
dit jamais « je » ou « tu », les verbes sont à la troisième personne. Et on n’utilise
que le genre masculin alors qu’existe le féminin, le masculin désigne toute
personne de l’un ou l’autre sexe et toute personne physique ou morale. On a
donc une convention de langage qui fait des personnes des personnages.
Il faut bien comprendre que la généralité qui caractérise la règle de droit n’est
pas absolue. Un règle de droit n’a pas besoin pour être général de s’appliquer à
toute personne. Pour être général, il suffit et il faut qu’elle s’applique à toute
personne placée dans la même situation déterminée (situation du propriétaire,
créancier, débiteur…).
Une règle est une règle en ce qu’elle détermine puisque son objet est de rendre
applicable la solution qu’elle pose à un problème qu’elle suppose. Toute règle
est en définitive une réponse à une question. Elle énonce le droit dans une
hypothèse. Pour cela, l’énoncé de la loi va déterminer le cas et la conséquence.
Il faut bien voir que la loi est un acte de prévision, d’anticipation et non pas un
acte de constatation. On pose dans l’abstraction une hypothèse, un cas qui fait
problème ; problème qu’il faudra résoudre. Et on utilise pour ça des formes
évidentes comme « en cas », la conjonction de subordination « si » ou les
conjonctions de temps comme « lorsque, quand etc. ». La conséquence est donc
l’effet attaché par la loi à la situation déterminée par l’hypothèse et il faut bien
souligner que sous une forme ou l’autre, la détermination de la conséquence est
toujours présente dans l’énoncé du texte. La norme née de cette double
détermination de la situation et de son effet de droit.
-La concision c'est à dire que le message doit être bref et en même temps
substantiel. En clair, il faut tout dire en peu de mot.
-L’unité intellectuelle : un article = une idée. L’idéal c’est que chaque article soit
consacré au développement d’une seule idée.
On a souvent dit que cette exigence était une condition de la clarté du vote
puisqu’on verra que la loi doit être votée articles par articles. Donc un même
article ne doit pas mélanger deux propositions distinctes parce que l’intérêt c’est
de pouvoir examiner les mérites et de l’une et de l’autre proposition et donc de
pouvoir éventuellement adopter l’une et rejeter l’autre.
L’introduction éventuelle d’alinéa au sein d’un article comme le jeu des
amendements (modifications du texte d’origine) permettent de dissocier des
propositions complexes.
La longueur des articles est très variable, cela px aller du très bref au très long.
Certains articles ne comportent qu’une phrase alors que d’autres vont associer 2
ou plusieurs phrases mais dans un même développement, d’autres seront diviser
en alinéa dont chacun contient une ou plusieurs phrases.
L’essentiel est que le texte dise clairement tout ce qu’il doit dire et lorsque l’on
évoque l’unité d’un article, il ne s’agit pas toujours d’une unité littérale mais
d’une unité conceptuelle. Il faut chercher en quoi l’article forme un tout.
Il ne faut pas oublier que si l’article est une entité distincte, cette entité n’est pas
pour autant indépendante, isolé. C’est donc l’élément d’un ensemble qui px
correspondre à une division de la loi ou a une liaison plus limité. Une fois qu’on
a repéré l’ensemble en question, on voit bien que l’article apparaît comme le
maillon d’une chaîne logique. Et donc l’article est bien le produit d’une
division : la loi n’est pas article par article mais elle est divisée en article. Tout
l’intérêt consiste à découvrir quel rapport existe entre les articles. Ainsi, on aura
des articles placés le plus souvent en tête d’une série d’articles et qui vont jouer
une fonction particulière.
Nous aurons les articles de définition qui ont pour objet de donner la définition
d’une notion, d’un terme. Donc un article qui vient établir une proposition de
base qui va commander l’application des autres dispositions se rapportant à son
objet.
Les articles de synthèses sont la pour donner une vue d’ensemble. Article 5
définit la fonction présidentielle.
Les articles d’annonce qui ont donc logiquement pour fonction d’annoncer les
articles qui les suivent.
Dans le corps même du texte, les articles qui se suivent forment une suite
logique. Nous aurons les parallèles à savoir que beaucoup de propositions
similaires sont énoncer dans les dispositions qui se suivent et qui se ressemblent
chacune en son domaine. Ce qui permet la comparaison. Ce sont des
dispositions qui répondent toutes à la même question mais chacun va donner à la
question, une solution particulière dans le domaine qu’elle régit. Par exemple :
les suites propres aux différents cas de divorces exposés cas par cas dans une
série d’articles du code civil.
Dans le corps même du texte nous aurons aussi les développements à savoir
qu’il existe entre les articles qui se suivent, de même qu’entre les alinéas d’un
même article, des types de rapport qu’il va falloir saisir parce que la
compréhension d’un article, son intelligence, ressort du lien qui uni à celui qui le
précède et à celui qui le suit.
exemple : un article énonce le principe, l’autre énoncera l’exception. Ou un qui
énonce le principe et l’autre les cas de son application. L’un qui va définir une
situation, une institution et l’autre qui va développer les éléments concrets qui
permettront de les reconnaître.
On a des séries plus longues et on décèle, un développement législatif qui est
souvent organisé de la manière suivante à savoir dans un premier temps, la loi
va de la règle à son application donc elle énonce en premier le principe puis les
directives de la mise en œuvres, les conditions, les preuves, les sanctions. Et
puis elle procède du général au particulier autrement dit, elle règle les cas
ordinaires puis elle aborde des hypothèses spéciales.
L’article est donc l’élément d’un corps de disposition puisque l’on évoquera un
article de loi ou un art de code. C'est à dire qu’il y aura une façon d’incorporer
ces éléments au tout. Un code n’est pas un amoncellement anarchique d’articles,
il y a un ordre, une présentation ordonnée donc on aura des divisions d’ensemble
dans la plupart des lois et systématiquement dans les codes. Donc on va
découper le bloc du code, de la loi en des unités reconnaissables Cette division a
une fonction didactique. Donc ce sont des moyens efficaces, éclairants pour
marquer des oppositions pour distinguer des espèces pour regrouper des
dispositions sous un terme générique qui est significatif du contenu. Il s’agit par
ces moyens de classer les règles et les institutions dans un rapport de genre à
espèce autrement dit, une catégorie, des sous-catégories.
En même temps, il ne faut pas oublier que tout le droit n’est pas dans la loi et
que l’ensemble des lois et des codes forme un tout. Autrement dit, la
codification favorise l’unité mais on doit rechercher la cohésion avec l’ensemble
de l’ordre juridique et donc au-delà d’un code et en même temps cette cohésion
doit exister en toute loi même lorsque la loi n’est pas intégré à un code. Pour
cela la technique législative dispose de moyens :
-des moyens qui vise à la simplification. Il ne s’agit pas ici de coordonner des
règles diverses mais il s’agit d’en limiter la diversité :
-les alignements : certaines dispositions ont pour but d’étendre les
règles énoncées dans un ensemble à un autre domaine n’entrant pas dans le
champ naturel. D’un autre coté, il s’agit aussi d’emprunter les règles gouvernant
une matière pour les appliquer à une autre matière de cet ensemble.
A) La question.
Cette question s’exprime avant tout dans la demande des parties tout en prenant
sa source dans les circonstances de la cause et le récit des circonstances de la
cause est souvent englobé dans l’exposé des prétentions et des moyens mais
l’usage le fait parfois distinctement apparaître au moins en résume.
Le jugement expose les faits de la cause et l’état de la procédure, fusse réduit au
strict nécessaire. Ensuite tout jugement expose les prétentions et les moyens des
parties c'est à dire ce qu’elle demande et sur quel fondement juridique, sur quels
arguments, sur quels motifs, elles font leur demande. Mais dans le jugement lui-
même, c’est le juge qui traduit lui-même les demandes des parties.
Pourquoi le juge reformule t-il les prétentions des parties ? Pour bien juger, il a
tout intérêt à formuler lui-même le problème. La contribution du juge est
nécessaire pour que l’exposé soit succinct, concis et les moyens en tant que tels
doivent être dégagés des arguments qui les développent.
B) La réponse.
La réponse est la partie essentielle du jugement. Plus encore que la question, la
réponse vient du juge et elle porte la marque de son autorité mais il n’est pas
« souverain » comme le législateur. Son jugement doit être justifié autrement dit,
sa réponse est non seulement dépendante des faits qu’il lui sont soumis mais
aussi est surtout du droit à appliquer et donc nous trouvons 2 parties dans la
réponse : la justification, la solution ; les motifs, le dispositif. Elles sont reliées
puisque la solution est la résultante de la justification.
1) La justification : la motivation.
Cette partie du discours se développe en forme de démonstration. Un
développement qui est lié à la pluralité des explications nécessaires, à la
multitude des points à trancher et chaque motif est introduit par une formule
consacrée qu’on repère tout de suite qui n’est pas la même suivant le juge.
Le juge judiciaire commencera par « attendu que », alors que le juge
administratif « considérant que ». Ainsi cela permet de diviser le discours, de le
structurer. Le motif est donc l’unité logique du raisonnement, donc cela ordonne
le discours, le fait progresser puisque les considérants, les attendus, sont
articulés. Ils forment des suites déductibles.
On trouve également dans ce discours, des signes codifiés qui indiquent que l’on
commence un développement : « sur ». Cela indique en tête d’un nouveau
développement, le moyen ou le point que le juge va examiner. Il y a des signes
qui viennent le scander, le jalonner mais il marque des plus grandes divisions
que celle que l’on vient de voir parce qu’ils annoncent des développements qui
regroupent plusieurs motifs donc ils servent de repère aux questions qui divise
l’objet du litige.
On donne à la motivation le langage de la logique. Il s’agit de convaincre.
Remarquons que le juge ne s’adresse pas seulement aux parties, la motivation
s’adresse à tout interprète c’est très net lorsqu’il démolit une argumentation car
il passe de la réfutation à l’affirmation. Autrement dit, il dénonce une erreur,
pour affirmer sa vérité donc la vérité juridictionnelle. Il commence par exposé
l’argument des parties, puis il rectifie : « mais attendu que » ou « attendu
cependant ».
2) La solution : le dispositif.
C’est donc la partie finale du jugement qui dit ce que chacun gagne ou perd,
obtient ou doit. Cette décision est énoncée sous forme de dispositif qui est le
corps principal de la phrase finale du jugement qui contient tous les verbes
exprimant une décision.
Les décisions juridictionnelles sont, comme les règles légales, des dispositions ;
c'est à dire que le juge dispose comme le législateur dispose. On retrouve donc
dans le jugement certain traits de la loi à savoir son aspect laconique, lapidaire,
bref donc on a une concision juridictionnelle qui ressemble à la concision
législative. On utilise une articulation avec 2 à 3 articles et on trouve également
un langage de l’obligation c'est à dire que le dispositif énonce ce qui est
obligatoire pour les parties. Tout ça pour bien montrer que c’est le juge qui
décide, qui tranche.
Le dispositif est donc la conclusion du syllogisme judiciaire à savoir qu’il
applique la règle générale au cas particulier soumis au juge.