1.2.
LES EAUX DE SURFACE ruissellement. Ces eaux se rassemblent en
cours d'eau, caractérisés par une surface de
Ce terme englobe toutes les eaux circulant
contact eau-atmosphère toujours en
ou stockées à la surface des continents. mouvement et une vitesse de circulation
appréciable. Elles peuvent se trouver stockées
1.2.1. Origine en réserves naturelles (lacs) ou artificielles
(retenues, barrages) caractérisées par une
Elles ont pour origine, soit des nappes surface d'échange eau atmosphère quasiment
profondes dont l'émergence constitue une immobile, une profondeur qui peut être
source de ruisseau, de rivière, soit les eaux de importante et un temps de séjour appréciable.
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?
1.3.
EAUX DE MER Certaines caractéristiques physiques de
l'eau de mer sont particulièrement
ET EAUX SAUMATRES importantes: turbidité, matières en
suspension, nombre de particules (de plus
Le tableau 2 donne la composition d'une de 2 ou 5 µm par ml ou 100 ml), indice de
eau de mer "standard" (type ASTM). Ces colmatage. Elles sont très variables selon
eaux sont caractérisées par une salinité la localisation
importante, qui peut varier selon les
- en pleine mer, les MES sont
origines
représentées essentiellement par le
zooplancton et le phytoplancton, dont la
origine salinité valeur est de quelque mg.l-1 ,
-1
g.l
- près des rivages: la teneur en sable peut
Mer Baltique 17
être importante selon l'agitation (vent,
Atlantique et Pacifique 32à35 marées) et la profondeur (présence d'un
Mer Méditerranée 38 à 40 plateau continental). De plus, à proximité
Mer Rouge 43 à 45 des agglomérations, la pollution par des
Mer Morte 270 rejets urbains et industriels peut devenir
prépondérante: la teneur en MES peut
varier de plusieurs dizaines de mg.l-1 à une
ou deux centaines,
Tableau 2. Analyse standard d'eau de mer - pH = 8,2 - 8,3.
°F °F
Dureté totale (TH)……………………..650 Alcalinité libre …………………………...0
Dureté carbonatée……………………….15 Titre alcalimétrique (TA)………………...0
Dureté permanente…………………….635 Titre alcalimétrique complet (TAC)……15
Dureté calcique (TCa)…………………110 Sels d'acides forts (SAF)…………… 3 085
Dureté magnésienne (TMg)…………...540 Salinité totale . . ……………………...3100
- dans les estuaires, la rencontre du courant sion des sédiments, avec formation d'un
fluvial avec l'eau de mer et l'influence de la "bouchon" dont la teneur en MES peut
marée (avec remontée de l'eau de mer dans atteindre plusieurs g.l-1 ,
le lit du fleuve et présence d'un mascaret) sont la teneur en plancton peut également être
la cause de variations importantes de la très variable selon les conditions
salinité et de la teneur en MES de l'eau géographiques (mer peu profonde et peu
prélevée en un point donné. L'agitation agitée) et climatiques (floraison d'algues en
provoquée par l'inversion du courant remet mer du Nord par exemple).
en suspen-
1.5. BACTÉRIES
INTERVENANT DANS LE ensuite le soufre en acide sulfurique
2S+3O2 +2H2 O 2H2 SO4
CYCLE DU SOUFRE
En milieu aérobie, le terme final peut donc être
Le cycle du soufre est schématisé par l'apparition de sulfates; par contre, en milieu
lafigure 8. La fermentation sulfhydrique, anaérobie, ceux-ci peuvent être réduits par
anaérobie, transforme les composés d'autres bactéries (Desulfovibrio desulfuricans,
organiques soufrés en H2 S. certains Clostridium...) qui sécrètent des
sulfato-réductases capables de
catalyser la réaction globale
D'autres bactéries, aérobies, sont
H2 SO4 + 4 H2 H2 S + 4 H2O
capables d'oxyder H2 S pour former du
Il exis te aussi des bactéries
soufre(qu'elles peuvent parfois stocker sous
sulfitoréductrices (certaines espèces de
forme de granules réfringents disséminés
dans leur cytoplasme) puis éventuellement Clostridium et Welchia).
de l'acide sulfurique : Certaines de ces bactéries interviennent
. réactions simples d'oxydo-réduction dans les phénomènes de corrosion des
chez: canalisations en fonte ou acier ou en béton
- les leucothiobactériales (ou bactéries (voir page 419).
sulfuraires incolores), comme Beggiatoa - réactions photosynthétiques chez les
ou Thiothrix Rhodothiobactériales (ou bactéries
2H2 S+O2 2H2 0+2S sulfuraires pourpres) comme Chromatium,
- certaines Protobactériacées , comme Thiospirillum (voir figure 9) ou Thiopedia, de
Thiobacillus thiooxydans qui oxyde même que chez les Chlorothiobactériales
(ou bactéries sulfuraires vertes)
.
1.6.
OXYDORÉDUCTION Manganèse
Tous ces organismes peuvent également
BACTÉRIENNE DU FER provoquer l'oxydation du manganèse, si ce
ET DU MANGANÈSE dernier élément est nettement plus abondant
Fer que le fer; en outre, d'autres bactéries
L'oxydation du fer, exothermique, peut présentent à cet égard une action spécifique,
être catalysée par certaines bactéries grâce par exemple :
aux enzymes d'oxydo-réduction qu'elles - bactéries vraies: Pseudomonas
excrètent (flavines): le fer trivalent (Ps.manganoxydans), Metallogenium
insolubilisé sous forme d'hydroxyde est (M.personatum, M, s ymbioticum),
ensuite stocké dans les sécrétions - Siderobactériales : Leptothrix (L. echinata,
mucilagineuses (gaines, pédoncules, L. lopholes),
capsules, etc.) de ces bactéries. Les - Hyphomicrobiales : Hyphomicrobium
organismes responsables de ces (H.vulgare).
phénomènes sont surtout des
L'action de tous ces micro -organismes est
Sidérobactériales, notamment :
parfois très importante dans les traitements
- Chlamydobactériacées : Leptothrix de déferrisation-démanganisation.
(L.ochracea, L.crassa, L.discophora),
Certaines de ces bactéries, placées en
- Crenothricacées : Crenothrix condition réductrice, peuvent utiliser pour
(Cr.polyspora), Clonothrix (Cl.ferruginea, leur métabolisme le Mn qu'elles ont stocké
Cl.fusca), dans leur gaine, qui est alors solubilisé et
- Siderocapsacées : Siderocapsa, relargué sous forme Mn ++.
Ferrobacillus, Sideromonas, . Corrosion bactérienne
- Gallionellacées : Gallionella (G.fenuginea, Les phénomènes décrits au paragraphe
G.major). eaux profondes, mais ils peuvent, par
Des Protobacténacées (Thiobacillus ferro - contre, être néfastes à l'intérieur d'un tuyau
oxydans) peuvent aussi présenter cette en fonte ou en acier.
propriété.
Chap. 2: Quelles eaux à traiter? Pourquoi?
1.8. RADIOACTIVITÉ
Mines d'uranium
1.8.1. Radioactivité naturelle En aval des sites, les taux de radioactivité
sont élevés indépendamment de toute
exploitation. Dans les régions concernées,
Les radionucléides émis par les
la consommation d'eau à partir de puits
rayonnements cosmique et tellurique et les
individuels est très courante, alors qu'elle
radio -éléments présents dans les
devrait passer obligatoirement par une
organismes vivants constituent les sources
station de traitement. La contamination des
naturelles de radioactivité. Dans les eaux,
eaux de surface se traduit par une
cette radioactivité est due à des éléments
augmentation de la minéralisation et des
dissous à partir de ces sources naturelles, et
MES; la radioactivité se trouve souvent
à des éléments isolés tels que le potassium
multipliée d'un facteur 4 voire 5. Pour les
40.
eaux potables, le problème essentiel est
Eaux souterraines posé par le radon qui est facilement
La radioactivité des eaux souterraines est transporté jusqu'au robinet car il est soluble
essentiellement due à l'émanation du dans l'eau froide sous pression.
radium qui est présent dans toutes les
roches. Le radium est peu soluble, mais son
1.8.2. Radioactivité artificielle
descendant le radon 222 est très solu ble.
La présence d'autres radioéléments tels
La plupart des émetteurs ß (excepté le
que l'uranium, le thorium, le plomb et le
polonium est associée aux roches radon 228) sont associés à des activités
granitiques, aux dépôts d'uranium, de humaines.
lignite, de phosphate. Les formes Radio-éléments présents dans
prédominantes sont constituées par l'environnement
l'uranium 238 présent à plus de 99 % dans - Centrales PWR: 58 Co, 60 Co, 54 Mn, 3 H
les dépôts et de son descendant l'uranium - Centrales et tirs atomiques
234 (teneur la plus forte en uranium des 137
Cs, 90 Sr, 3 H, 106 Ru, 131 I
eaux minérales: 79 µg.l-1 .
- Hôpitaux: 131 I
Eaux de surface - Exploitation des mines d'uranium :
Les radio -éléments émis dans 230
Th, 226 Ra (émetteurs a )
l'atmosphère se fixent sur les aérosols et 228
Ra, 210 Pb (émetteurs ß)
sont entraînés par les eaux de pluie: 3 H et
222 La contamination des eaux de surface
Ra essentiellement, argon, beryllium,
phosphore. peut donc se faire par diverses voies:
La solubilisation des radioéléments du sol dilution des retombées atmosphériques,
se traduit là encore par la présence du lessivage des terrains par les eaux et
radon, de l'uranium... La radioactivité nuisances industrielles. Tous les rejets
naturelle des eaux de surface est liquides résultant d'une activité industrielle
généralement très faible et ce sont les sont interdits dans les nappes et se font
activités humaines qui sont responsables de dans les cours d'eau et les mers.
la radioactivité de ces eaux. Les éléments solubilisés peuvent subir
une première adsorption naturelle sur les
boues argileuses des eaux turbides.
Les rejets autorisés des centrales
nucléaires sont proportionnels aux puis
2. Les eaux de consommation