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net/publication/37410194
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Source: OAI
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1 author:
Claude-Alain Roulet
École Polytechnique Fédérale de Lausanne
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All content following this page was uploaded by Claude-Alain Roulet on 01 January 2016.
THERMIQUE DU
BATIMENT
TOUT LE CONFORT AVEC PEU D'ENERGIE
Roulet Claude-Alain
Chargé de cours
Bibliographie .........................................................................101
Annexes.................................................................................105
INDEX
Chauffage
pour A.
Zone de confort
A: bon bâtiment
B: bâtiment inadapté
Longue période de chauffage pour B C: climat extérieur
1
THERMIQUE DU BATIMENT
Un bâtiment inadapté à son climat, (un exemple typique est un hôtel d'une grande chaîne
internationale quelconque) a tendance à surchauffer en saison chaude et à être glacial en
saison froide. Ces bâtiments consomment de grandes quantités d'énergie pour assurer un
confort acceptable.
2
A QUOI SERT L'ENERGETIQUE DU BATIMENT?
3
THERMIQUE DU BATIMENT
2.1 Confort
Le confort est un état de bien être général. Il est mesuré a contrario par le taux d'insatisfaction
des occupants. Indépendamment des conditions propres à l'individu (métabolisme, activité,
habillement), il est reconnu que les paramètres suivants interviennent dans le confort:
Conditions thermiques: Température de l'air
Sources de rayonnement (radiateurs, poêles, soleil)
Température des surfaces environnantes
Perméabilité thermique des surfaces en contact avec le corps
Qualité de l'air: Vitesse relative de l'air par rapport au sujet
Humidité relative de l'air
Pureté de l'air, polluants
Concentration en ions
Acoustique Niveau de bruit, nuisance acoustique
Temps de réverbération (durée d'écho)
Optique: Éclairage naturel et artificiel
Couleurs
Volumes intérieur et distribution des volumes
Autres influences: Degré d'occupation des locaux
"Ambiance"
etc.
Nous nous limiterons ici essentiellement aux conditions thermiques et aérauliques.
5
THERMIQUE DU BATIMENT
140
120
Flux de chaleur [W]
100 Évapo-transpiration
80
Convection
60 Conduction
40
Rayonnement
20
0
10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36
Température ambiante [°C]
Il est usuel de quantifier la sensation de confort en utilisant l'échelle suivante [Fanger, 1982;
EN ISO 7730]:
-3 très froid
-2 froid insatisfait parce que trop froid
-1 frais
0 confortable satisfait
1 tiède
2 chaud insatisfait parce que trop chaud
3 très chaud
Une autre méthode consiste à compter le pourcentage de personnes insatisfaites des condi-
tions de confort. Ce pourcentage est directement lié au vote moyen d'une population donnée.
On a ainsi deux paramètres permettant de mesurer le confort thermique:
6
LES BESOINS DE L'OCCUPANT
Le vote moyen prévisible, appelé PMV (Predicted Mean Vote), qui est l'appréciation
moyenne d'une population dans un environnement donné, sur l'échelle de -3 à + 3. Le confort
optimal correspond à un PMV nul.
Le pourcentage prévisible d'insatisfaits, appelé PPD (Predicted Percentage of Dissatisfied)
qui exprime la part des sujets insatisfaits dans une condition donnée. La Figure 4 montre la
relation entre le PPD et le PMV, qui peut être calculée par:
PPD = 1 - 0.95 exp(-0.003353 PMV4 - 0.2179 PMV2 ) (1)
A cause des différences physiologiques, il s'avère impossible de satisfaire tout le monde en
réunissant des conditions "idéales". Par contre, il est possible de créer un environnement dans
lequel le pourcentage de personnes satisfaites est maximum.
90%
80%
Figure 4: Relation
70%
entre le pourcentage
PPD
7
THERMIQUE DU BATIMENT
8
LES BESOINS DE L'OCCUPANT
Table 2 : Taux de métabolisme moyen correspondant à diverses activités [EN ISO 7730]
Activité Dégagement de chaleur
[met] [W/m²]† [W/pers]*
Couché, inactif, sommeil 0,8 46 83
Assis inactif 1,0 58 104
Activité sédentaire (bureau, lecture, études) 1,2 70 126
Debout, inactif 1,2 70 126
Activité légère, debout (magasin, établi, laboratoire) 1,6 93 167
Travail debout (ménage, atelier) 2,0 116 209
Marche (4 km/h) 2,8 162 292
Travail intensif (mécanique lourde) 3,0 174 313
Marche (5 km/h) 3,4 197 354
Course (10 km/h) 8,0 464 834
† par rapport à la surface du corps.
* valable pour une personne de 1,8 m2 de surface corporelle (par ex. taille 1.7 m, poids 69 kg)
L'habillement donne lieu à une résistance thermique entre la surface de la peau et l'environ-
nement. On peut donc, à l'aide de mannequins chauffants, mesurer cette résistance thermique
et l'exprimer en m2K/W. Il est aussi usuel de l'exprimer en clo (pour clothing). 1 clo corres-
pond à une résistance thermique de 0.155 m2 K/W. C'est la résistance thermique du complet -
veston. Quelques exemples sont donnés dans la Table 3.
9
THERMIQUE DU BATIMENT
10
LES BESOINS DE L'OCCUPANT
∑ vi ∑ (v − v)
2
i
i =1
v= et σ= i =1
(9)
N N −1
L'intensité de turbulence est définie par le rapport σ/v. Le pourcentage d'insatisfaits est alors
donné par la relation empirique [Fanger et al, 1988]:
0 , 6223
0
PD = max (3,143 + 36,96 ⋅ σ ) ⋅ (34 − θa ) (10)
v − 0,05
Cette relation est à la base de la Figure 7. On voit par exemple que, pour limiter le pourcen-
tage d'insatisfaits à 10% si la vitesse de l'air est de 0,4 m/s, il faut une température d'au moins
28°C en régime laminaire (turbulence nulle) ou 33°C par forte turbulence.
0.5
Vitesse moyenne de l'air [m/s]
En règle générale, on évite de causer des courants d'air dont la vitesse excède 0,2 m/s dans la
zone occupée. Il est même recommandé de ne pas dépasser 0,1 m/s.
11
THERMIQUE DU BATIMENT
miques étaient telles que le PMV calculé selon l'équation (3.3) soit nul. Le pourcentage d'insa-
tisfaits donné par les figures s'ajoute donc au 5 % usuels pour un PMV nul.
Ces diagrammes permettent de définir des conditions de confort acceptables, ou d'estimer le
PMV ou le PPD dans une condition donnée, à un instant donné. Dans de nombreux pays ayant
adopté la méthode de Fanger, on admet que l'habitation est satisfaisante si le PPD ne dépasse
pas 10 %.
L'asymétrie de température radiante par elle même peut engendrer une sensation d'inconfort
(Figure 8). Cette asymétrie est définie par la différence de température radiante moyenne
entre les deux faces d'une petite surface, chacune des faces voyant la moitié de la pièce.
100 100
Pourcentage d'insatisfait
Pourcentage d'insatisfaits
Plafond chaud
Paroi froide
Plafond froid
10 10
Paroi chaude
1 1
0 10 20 30 0 5 10
Assymétrie de température radiante [K] Ecart de température tête-pieds [K]
Un écart de température de 4 K entre la tête est les pieds génère déjà 10% d'insatisfaits,
comme le montre la Figure 9, où l'on représente le pourcentage d'insatisfait parmi des per-
sonnes assises présentant un écart de température entre la tête (1.1 m) et les chevilles (0.1 m).
La température du sol est ressentie au travers des semelles des chaussures. son effet est parti-
culièrement important si l'on porte des chaussures légères (Figure 10)
12
Pourcentage d'insatisfaits
Augmentation de températur
100
0,5
10
0,6
8 0,7
opérative
6 0,8
10
0,9
4
1 0
10 20 30 40 0 100 200 300 400 500 600
Température du sol [K] Rayonnement solaire [W/m²]
Figure 10: Effet de la température du sol. Figure 11: Effet du rayonnement solaire sur la
(Fanger, 1983) température ressentie. (GRES, 1985)
L'influence du rayonnement solaire incident sur un occupant est importante. Il modifie sensi-
blement la température ressentie, comme on peut le voir sur la Figure 11, qui représente
12
LES BESOINS DE L'OCCUPANT
Les polluants à considérer sont la vapeur d'eau, les odeurs, divers composés gazeux (CO,
CO2, NOx, composés organiques volatils, etc.) et même la chaleur. La concentration de cha-
cun de ces contaminants ainsi que l'intensité des sources s'expriment usuellement de manière
différente. C'est pourquoi nous allons les passer en revue dans les sections suivantes.
13
THERMIQUE DU BATIMENT
La masse volumique ρ de ce gaz peut aussi se déterminer à partir de la loi des gaz parfaits. Si
M est la masse molaire du gaz considéré:
m Mn M p
ρ = = = (17)
V V RT
L'air à la température ambiante, avec les contaminants qu'il contient en faibles quantités peut
être assimilé à un gaz parfait. On trouve alors les relations entre la concentration massique,
Cm, la concentration molaire, CM, et la concentration volumique, Cv du composé x.:
mx M x nx Mx M
Cm = = = C M = x CV (18)
∑m
i
i ∑Mn
i
i i
M M
∑Mn i i
M=
i
avec: (19)
∑n i
i
14
LES BESOINS DE L'OCCUPANT
psat
4000 90%
Pression de vapeur [Pa]
80%
70%
3000
60%
50%
2000
40%
30%
1000
20%
10%
Point de rosée
0
-10 -5 0 5 10 15 20 25 30
Température [°C]
θ<0 22,5 ⋅ θ
p sat = 610.5 exp (21)
273 + θ
θ≥0 17,27 ⋅ θ
psat = 610.5 exp (22)
237,3 + θ
Le point de rosée θr (°C) ou Tr (K) est la température à laquelle la pression partielle de vapeur
d'eau existant dans l'air serait égale à la pression de vapeur saturante. Son nom provient du
fait qu'une surface en contact avec l'air et refroidie à cette température se couvre de rosée.
Le point de rosée peut être obtenu en inversant les formules (21) et (22) et en remplaçant ps
par la pression partielle pe :
15
THERMIQUE DU BATIMENT
p
273 ⋅ ln e
si pe < 610,5 Pa θr = 610,5 (23)
p
22,5 − ln e
610,5
p
237,3 ⋅ ln e
si pe ≥ 610,5 Pa θr = 610,5 (24)
p
17,27 − ln e
610,5
L'humidité relative ϕ est le rapport entre la pression partielle de vapeur d'eau de l'air examiné
à la pression de vapeur saturante à la température de cet air. L'humidité relative est exprimée
généralement en pour-cent:
pe
ϕ =100 (25)
ps
Réciproquement, la pression de vapeur peut être obtenue à partir de l'humidité relative à partir
de
pe = 0.01 ϕ ps (26)
où:
R est la constante des gaz parfaits (8.31396 J/mole K),
Me la masse moléculaire de l'eau (0.01801534 kg/mole)
Ma la masse moléculaire moyenne de l'air sec (Ma = 0.0289645 kg/mole),
pa est la pression atmosphérique (101300 Pa au niveau de la mer),
T est la température absolue (K) de l'air.
Le rapport de mélange, x, est le rapport de la masse de vapeur d'eau à la masse d'air sec
contenues dans un volume d'air.
La concentration en eau Ce et le rapport de mélange x sont liés par:
x Ce
Ce = ou x= (28)
1− x 1 + Ce
16
LES BESOINS DE L'OCCUPANT
L'air sec en conditions normales (0 °C et 101.32 kPa) présente une masse volumique de
1.292 kg/m³.
Enfin, on utilise parfois l'humidité absolue v, qui est la masse d'eau contenue dans un volume
d'air donné. Elle est liée à la pression de vapeur par:
M e pe
v= (30)
RT
2.2.4 Odeurs
Les odeurs proviennent de quantités minimes de milliers de composés divers, souvent en
mélange, et rarement tous identifiés. A l'heure actuelle, rien ne remplace le nez pour qualifier
et même quantifier les odeurs.
Les odeurs peuvent être quantifiées de la manière suivante [Fanger 1988]: on définit l'olf
comme la quantité d'odeurs corporelles émises par un individu moyen, se lavant pratiquement
chaque jour et changeant de linge régulièrement. Le pol est la concentration en odeurs corpo-
relles résultant d'une émission permanente d'un olf dans un débit de 1 l/s d'air pur.
Le pourcentage d'insatisfaits (PD) de l'odeur de l'air parmi les personnes entrant dans un local
est lié à la concentration en odeurs corporelles dans ce local par la relation empirique:
− 1.83
PD = min 100 ; 395 exp 0.25 (31)
C
80
Pourcentage d'insatisfaits
40
60 30
40 20
20 10
0 0
0 1 2 3 0 10 20 30 40 50
Charge polluante [pol] Débit d'air [l/(s.olf]
Figure 13: Pourcentage d'insatisfaits de la qualité de l'air dans une population entrant dans
un local, en fonction de sa charge polluante et du débit d'air spécifique (par olf)
Pour éviter de dépasser 10% d'insatisfaits parmi les visiteurs, il convient donc d'assurer un
débit d'au moins 17 l/(s·olf.) ou 60 m³/(h·olf). Notons que:
1. les odeurs désagréables peuvent provenir d'autres sources que les personnes: mobilier,
matériaux de construction, cuisine, fumeurs, etc. Pour quantifier ces odeurs, on admet
qu'un pol dû à ces odeurs est équivalent à un pol provenant d'une personne, et que l'on peut
ajouter ces concentrations. Cette hypothèse d'additivité reste discutable.
Ceci étant admis, il apparaît qu'un fumeur représente en moyenne une source d'odeurs dé-
sagréables d'environ 6 olf, et cette intensité monte à 25 olf pendant qu'il fume.
17
THERMIQUE DU BATIMENT
2. Les contaminants non odorants (radon, CO, etc.) ne sont pas mesurés par l'insatisfaction
des usagers. La satisfaction des usagers n'est donc pas la seule condition à prendre en
compte.
18
THERMIQUE DU BATIMENT
Niveau de
prestations
Figure 14: Le bâtiment est un tonneau des Danaïdes: on maintient le confort grâce à un flux
d'énergie. A gauche, bâtiment mal isolé, à droite, bâtiment correct.
19
THERMIQUE DU BATIMENT
La délimitation spatiale consiste à définir les frontières du domaine étudié, au travers des-
quelles passent les flux d'énergie à calculer. Pour un bâtiment, cette frontière est généralement
constituée (Figure 15) par:
l'enveloppe du bâtiment
les compteurs d'entrée des sources d'énergie de réseau (électricité, gaz, chauffage à
distance)
les entrées des combustibles (mazout, charbon, bois)
les surfaces de captage d'énergie solaire
les raccordement d'entrée de l'eau froide
les raccordements de sortie des égouts
Pour calculer un budget énergétique global, il convient aussi de définir l'entrée des matières
premières et la sortie des objets finis, en particulier pour une usine.
La délimitation temporelle consiste à définir la ou les périodes de temps pendant lesquelles on
désire connaître le bilan. Pour les bâtiments, on peut prendre simplement une année entière.
On peut aussi s'intéresser séparément à la période de chauffage et à la période sans chauffage
ou à la période avec climatisation artificielle.
La délimitation par utilisation et par vecteur permet de définir le système énergétique dont on
s'occupe. Dans le bâtiment, ces systèmes sont notamment:
le système de chauffage
l'eau chaude
la cuisson
l'électroménager
l'éclairage
la climatisation
les transports et télécommunications
etc.
Ces divers systèmes interagissent entre eux: ce qui peut être perte pour un système (par
exemple les pertes thermiques du four de cuisson) peut être gain pour l'autre (ici pour le
20
LES FLUX D'ENERGIE DANS LE BATIMENT
chauffage pendant l'hiver). Sans délimiter le système, on ne pourra pas définir les gains et les
pertes.
Les vecteurs énergétiques à considérer sont:
les combustibles (mazout, charbon, gaz, bois, etc)
la chaleur à distance
l'électricité
le soleil
la chaleur humaine et animale
etc.
Le besoin brut du bâtiment est la quantité d'énergie nécessaire pour maintenir, pendant une
période de temps donnée, un climat intérieur convenable et satisfaire les autres prestations du
bâtiment (eau chaude, cuisson, éclairage, etc). Ces besoins bruts peuvent être satisfaits en
partie par des sources d'énergie "gratuite" telles que rayonnement solaire et chaleur de l'envi-
ronnement, le complément étant le besoin net.
Ce besoin net est couvert par une transformation d'énergie finale, impliquant des pertes. Cette
énergie finale provient elle même d'énergie primaire transformée, impliquant d'autres pertes.
La Figure 16 illustre l'ensemble des flux d'énergie traversant un bâtiment (frontière en pointil-
lé) ainsi que les flux d'énergie primaire et de pertes correspondants.
Besoins Q
Cηaleur produite par Déperditions l
Q tηermiques nets Q
la cηaufferie T par transmission
Qη
21
THERMIQUE DU BATIMENT
déterminer les gains internes et solaires utiles. Le solde du bilan thermique constitue
les besoins nets en énergie de chauffage;
déterminer les pertes de l'installation de chauffage, qui dépendent de l'installation de
chauffage et de la consommation effective, qui elle même dépend des pertes;
calculer (s'il y a lieu) les autres besoins ou gains d'énergie du système délimité pen-
dant la période considérée;
On peut alors établir le bilan, en séparant les apports d'énergie des pertes d'énergie:
Ce bilan devrait être équilibré. Si le bilan concerne un projet, on trouve la consommation
prévisible du vecteur énergétique principal en équilibrant le bilan.
Si le bilan concerne un bâtiment existant, le défaut d'équilibrage peut être dû à une hypothèse
fausse (par exemple sur le taux de renouvellement d'air) qui peut alors être corrigée. La tac-
tique consiste à corriger les hypothèses les moins sures, de façon toutefois qu'elles restent
plausibles.
22
THERMIQUE DU BATIMENT
23
THERMIQUE DU BATIMENT
24
MODELISATION D'ELEMENTS D'ENVELOPPE OPAQUES
Pour une lame d'air mince, dont la largeur et la longueur dépasse 10 fois l'épaisseur d, la
résistance thermique est donnée par l'équation:
1
Rg = (38)
hr + hc
dans laquelle le coefficient de transfert de chaleur par convection est donné par:
flux de chaleur vers le haut hc = max(1,95; 0,025/d) W/(m²·K)
flux de chaleur horizontal hc = max(1,25; 0,025/d) W/(m²·K)
flux de chaleur vers le bas hc = max(0,12 d-0,44; 0,025/d) W/(m²·K)
L'expression "max" signifie qu'il faut adopter la plus grande valeur parmi celles données entre
parenthèses. Le coefficient de transfert de chaleur par rayonnement est calculé à l'aide de
l'équation (36), dans laquelle l'émissivité ε est l'émissivité effective :
1
ε' = (39)
1 1
+ −1
ε1 ε2
qui résulte des émissivités ε1 et ε2 des deux surfaces délimitant la lame d'air.
Si la largeur ou la longueur b de la lame d'air est inférieure à 10 fois l'épaisseur d, la résistance
peut se calculer par:
1
Rg = (40)
d 2 d
3
hc + 2ε ' σT 1 + 1 + 2 −
b b
Les lames d'air ventilées peuvent être considérées comme la dernière couche du mur, si la lame
est fortement ventilée. C'est notamment le cas si l'aire des ouvertures de ventilation excèdent
1500 mm² par mètre de longueur horizontale pour les lames d'air verticales, ou 1500 mm² par
m² de surface pour les lames horizontales.
En d'autres termes, on peut arrêter le calcul à la lame d'air ventilée, en admettant que cette
lame se trouve à la température extérieure. On adopte alors un coefficient de transfert ther-
mique extérieur qui correspond à de l'air tranquille (par exemple 8 W/m²K).
Si la lame est faiblement ventilée, c'est à dire si les ouvertures de ventilation sont plus petites
que celles mentionnées ci-dessus mais plus grande que le tiers de ces valeurs, on adopte une
résistance thermique égale à la moitié de la valeur calculée selon l'équation (35), mais d'au
moins 0,15 m²K/W.
D'environnement a environnement :
RT = Rsi + Rt + Rse (42)
25
THERMIQUE DU BATIMENT
où: R1, R2... Rn sont les résistances thermiques des couches homogènes et Rg1, Rg2...Rgn sont
les résistances thermiques des lames d'air.
Ainsi, le flux de chaleur passant par une paroi plane en régime stationnaire est donné par:
q = U (Ti - Te) (44)
En d'autres termes, le coefficient U donne le flux de chaleur au travers de la paroi pour une
différence de température de 1 Kelvin entre les deux environnements.
...découpé en sections,...
26
MODELISATION D'ELEMENTS D'ENVELOPPE OPAQUES
R' T =
∑ Am 1
où Um = (45)
∑ Km Am ∑ Rmi
i
La limite inférieure de la résistance est alors calculée en sommant les résistances moyennes de
toutes les couches:
R"T = Rse + Rsi + R1 + R2 + .. + Rn (48)
Une estimation de la résistance thermique est alors donnée par la moyenne arithmétique des
deux limites:
RT = (R'T+R"T)/2 (49)
L'erreur absolue maximale est égale à la demi différence entre les deux limites et l'erreur
relative maximum possible due à cette approximation est:
εmax = (R'T/R"T - 1)/2 (50)
A titre d'exemple, si le rapport de la limite supérieure à la limite inférieure est égal à 1.5,
l'erreur maximum possible est 25 %. L'erreur réelle est généralement inférieure.
Le fait que le rapport soit très différent de 1 signifie que la structure présente des ponts ther-
miques importants. Il est évident que ces ponts thermiques se trouvent dans les sections de
plus basse résistance Rm.
27
THERMIQUE DU BATIMENT
Froid
de Poisson:
Chaud Chaud
∇θ = 0 (51)
Froid
où ∇θ est le Laplacien de la température. Connais-
sant alors le champ de température, on peut calculer la
densité de flux en tout endroit par l'équation de Fou- Allonger le
pont thermique
rier et l'intégrer pour trouver le flux Φ. Il existe des
programmes d'ordinateur permettant de faciliter ces Figure 18: Quelques méthodes permet-
calculs. tant de diminuer les effets néfastes des
ponts thermiques.
Dans la pratique, on trouve des tables et des cata-
logues informatiques donnant un coefficient de transmission linéique ψ [W/m.K] pour de
nombreux ponts thermiques courants. Le flux de chaleur supplémentaire Φp dû au pont ther-
mique se calcule alors par:
Φp = L U (52)
28
MODELISATION D'ELEMENTS D'ENVELOPPE OPAQUES
29
THERMIQUE DU BATIMENT
Ce calcul est effectué selon la norme EN ISO 13 786, Performance thermique des composants
de bâtiment - Caractéristiques thermiques dynamiques - Méthodes de calcul.
4.3.2 Définitions
Les conditions harmoniques sont des conditions dans lesquelles les variations de la tempéra-
ture et des flux thermiques autour de leurs moyennes à long terme sont décrites par des fonc-
tions sinusoïdales du temps. En utilisant la notation en nombres complexes, la température de
la zone n dans un bâtiment est décrite par:
θn (t ) = θn + θn cos(ωt + ϕ ) = θn + [
1 ϕωt − ϕωt
θ e + θ− n e
2 +n
] (53)
Φn (t ) = Φn + Φn cos(ωt + φ ) = Φn + [
1 jωt
Φ e + Φ− n e − jωt
2 +n
] (54)
où:
θ n et Φ n sont les valeurs moyennes de la température et du flux thermique,
30
MODELISATION D'ELEMENTS D'ENVELOPPE OPAQUES
Lmm q m
Ym = =− (58)
A qm
La capacité thermique surfacique est la capacité thermique d'un élément divisée par sa
surface:
Cm
χm = (59)
A
Cette définition n'a de sens que pour les éléments plans formés de couches parallèles et ho-
mogènes.
Il existe deux admittances thermiques et deux capacités thermiques pour un composant sépa-
rant deux zones. Toutes dépendent de la période des variations thermiques.
θn ( x, t ) = θ ( x) + [
1 jωt − jωt
θ+ e + θ− n e
2 n ] (60)
q( x, t ) = q ( x) +
1
2 [
q + ( x )e jωt + q − ( x ) e jωt ] (61)
avec:
θ± ( x ) = θ( x ) e ± ϕϕ (x) et q ± ( x ) = q ( x ) e ± jφ ( x ) (62)
Les variations de température et de densité de flux s'entendent autour des valeurs moyennes
θ et q de ces variables, qui sont liées par:
q = U (qi − qe ) (63)
1) Voir par exemple Carslaw et Jaeger, Conduction of Heat in Solids, Clarendon, 1959, section 3.7.
31
THERMIQUE DU BATIMENT
32
MODELISATION D'ELEMENTS D'ENVELOPPE OPAQUES
1 − Ra
Za = (68)
0 1
La résistance thermique de la lame d'air est calculée selon EN ISO 6946 (voir 4.1.3, page 24).
où Z1, Z2, Zi,..., ZN, sont les matrices de transfert des différentes couches du composant, en
commençant par la couche 1. A titre de convention pour les composants de l'enveloppe du
bâtiment, la couche 1 doit être la couche la plus à l'intérieur.
La matrice de transfert d'ambiance à ambiance au travers du composant est:
Zaa = Zs2 Zss Zs1 (70)
où Zs1 et Zs2 sont les matrices de transfert des couches limites, données par:
1 − Rs
Zs = (71)
0 1
33
THERMIQUE DU BATIMENT
T A ⋅ (ℜ( Z 22 ) − 1)2 + ℑ( Z 22 ) 2
C2 = A =
Z ω((ℜ( Z 22 ) − 1) ⋅ ℑ( Z12 ) − ℜ( Z12 ) ⋅ ℑ( Z 22 ) )
2 πℑ 12
Z 22 − 1
où A est l'aire du composant. Le signe ℜ signifie "partie réelle de" alors que ℑ signifie "partie
imaginaire de". Notez que les capacités thermiques sont calculées sans tenir compte des résis-
tances thermiques superficielles, ceci pour plusieurs raisons:
1. on désire donner une caractéristique qui soit propre à l'élément, donc qui ne dépende pas de
son environnement.
2. les résistances thermiques superficielles donnent une "capacité thermique" apparente aux
éléments très légers, tels qu'une feuille d'aluminium par exemple;
3. les résistances thermiques superficielles influencent fortement, en la diminuant, les capaci-
tés thermiques apparentes des éléments lourds (voir Figure 20), qui dépendent alors essen-
tiellement de ces résistances, ce qui n'a pas de sens;
Le facteur d'amortissement est le rapport du coefficient de transmission thermique dynamique
au coefficient de transmission thermique en régime stationnaire U. Il vaut par définition:
qˆ m L
f= = mn avec m ≠ n (77)
qˆn U AU
Le facteur d'amortissement d'un élément plan formé de couches parallèles est donné par:
1
f = (78)
Z12 U
34
MODELISATION D'ELEMENTS D'ENVELOPPE OPAQUES
35
THERMIQUE DU BATIMENT
Cette méthode utilise les approximations décrites ci-dessus, ainsi qu'une valeur convention-
nelle de la diffusivité thermique a = 0,7×10 -6 m2/s.
L'épaisseur efficace dT d'une face d'un composant est égale à la plus petite des valeurs sui-
vantes:
1. la moitié de l'épaisseur totale du composant ;
2. l'épaisseur des matériaux compris entre la face considérée et la première couche isolante,
sans tenir compte des revêtements qui ne font pas partie du composant;
3. une épaisseur efficace maximale fonction de la période des variations, donnée dans la
Table 6
Table 6: Épaisseur efficace maximale fonction de la période des variations
La capacité thermique d'un composant entièrement situé dans la zone thermique considérée se
calcule comme étant la somme des capacités thermiques calculées à partir des deux faces du
composant.
Cette méthode simplifiée peut surestimer la capacité thermique de certains matériaux tels que
le bois ou le béton cellulaire et peut donner des résultats quelque peu différents de ceux don-
nés par une méthode exacte.
χ2
χ '= (84)
4π 2 2 2
1+ 2
χ ( R + Rs2 )
P
36
MODELISATION D'ELEMENTS D'ENVELOPPE OPAQUES
1'000
Capacité thermique apparente [kJ/m²K]
10
Isolant
1
R & Rs [Wm²K]
0.01 0.1 1 10
4.3.5 Exemple
Une paroi de béton est isolée à l'extérieur avec 10 cm de mousse de polystyrène, protégée par
un crépi adéquat. Les propriétés thermiques des matériaux sont données dans la Table 7. Les
résultats des calculs se trouvent dans la Table 8, la Table 9 et la Table 10.
Table 7: Propriétés thermiques des matériaux
λ ρ c a d R d ξ
Matériau W/(m·K) kg/m³ J/(kg·K mm²/s m m²·K/ m -
) W
Surface intérieure - - - - - 0,130 - -
Béton 1,80 2 400 1 000 0,75 0,200 0,111 0,144 1,393
Polystyrène expansé 0,04 30 1 400 0,95 0,100 2,500 0,162 0,618
Crépi 1,00 1 200 1 500 0,56 0,005 0,005 0,124 0,040
Surface extérieure - - - - - 0,040 - -
Table 8: Éléments des matrices de transfert dans les deux directions
Matrice de transfert Module Décalage
Z11 98,12 - -8,96 h
Z21 83,07 W/(m²·K) -0,99 h
Z12 16,51 m²·K/W 3,89 h
Z22 13,99 - 11,86 h
Matrice inverse
Z'11 13,99 - 11,86 h
Z'21 83,07 W/(m²·K) 11,01 h
Z'12 16,51 m²·K/W -8,11 h
Z'22 98,12 - -8,96 h
Des différences importantes apparaissent entre les caractéristiques vues du coté lourd et du
côté isolé.
37
THERMIQUE DU BATIMENT
38
THERMIQUE DU BATIMENT
5 MATERIAUX D'ISOLATION
5.1 Conductivité thermique apparente
La Palice dirait qu'un matériau isolant thermique est un matériau à basse conductivité ther-
mique apparente. Avec épaisseur relativement faible, il présente une résistance thermique
suffisante pour les besoins envisagés. C'est donc un matériau qui transmet mal la chaleur, que
ce soit par conduction, convection et rayonnement.
Pour éliminer la conduction, il faut éliminer la matière. Le vide ne conduit pas la
chaleur
Pour éliminer la convection, il faut immobiliser ou supprimer les fluides. Il n'y a de
convection possible ni dans le vide, ni dans un fluide immobilisé.
Pour éliminer le rayonnement, il faut des écrans opaques au rayonnement, ou des sur-
faces non émissives (donc réfléchissantes) au rayonnement thermique.
Ces conditions sont partiellement contradictoires, et ne peuvent être bien réalisées que dans
l'espace intersidéral, en traitant les surfaces des corps à isoler pour les rendre réfléchissantes.
Dans le bâtiment, l'aspect économique est primordial: c'est l'air immobilisé qui est l'isolant
utilisé dans le bâtiment. L'air est immobilisé dans des mousses ou entre des fibres. Les pa-
rois des alvéoles des mousses, ainsi que les fibres, font aussi écran au rayonnement.
Dans un matériau isolant, la chaleur est donc transportée par les trois modes possibles (con-
duction, rayonnement et convection), le premier étant généralement primordial. Pour des
raisons pratiques, on attribue donc la totalité du transfert de chaleur au travers du matériau à la
conduction, en déterminant, par la mesure, une conductivité thermique apparente du matériau.
Conductibilité thermique [W/(m·K)
0,10
0,08
0,06
0,04
0,02
0,00
0 20 40 60 80
Masse volumique [kg/m³]
Figure 21: Conductivité thermique apparente d'un isolant fibreux donné en fonction de sa
masse volumique apparente.
A quelques exceptions près 2, cette conductivité thermique apparente ne peut donc pas être
inférieure à celle de l'air immobile, à savoir 0,024 W/(m·K). Pour un matériau isolant donné,
elle varie avec la densité apparente: les matériaux très légers permettent une part appréciable
2 Il y a deux exceptions notables: Le polyuréthanne expansé au Fréon, car le Fréon, plus lourd que l'air, conduit moins bien la chaleur. La
mousse de quartz, actuellement trop chère pour être appliquée au bâtiment, a des alvéoles si petites que les molécules d'air ne s'entrechoquent
plus entre elles, mais seulement contre les parois des alvéoles. La conductivité thermique apparente est alors fortement réduite.
39
THERMIQUE DU BATIMENT
de rayonnement et de convection, mais présentent une faible conduction dans le solide. Les
matériaux plus denses sont totalement opaques au rayonnement et la convection y est négli-
geable, mais la conduction dans le solide (fibres et parois des alvéoles) devient importante. La
tendance générale est représentée à la Figure 21: la conductivité thermique apparente est
élevée à haute et basse densité, avec une zone optimale à moyenne densité, dont la position
dépend du type d'isolant. Le rayonnement et la convection dominent à basse densité, et la
conduction dans le solide devient prépondérant à haute densité.
vement faible tout en ayant une résistance mécanique suffisante pour en faire
des parois. Ce sont la brique alvéolée, la brique en terre cuite porosifiée, et le
à la vapeur d'eau
40
MATERIAUX D'ISOLATION
Intérieur Intérieur
Figure 22: Dalles toiture plates classiques, à gauche sans protection, à droite avec protection
de l'étanchéité.
tér
eu
hoc.
Intérieur
Etanchéité à l'air
Tout isolant convient donc, notamment nécessaire
les moins chers. On utilise souvent des
fibres minérales légères en rouleaux, Figure 24: Toiture et parois ventilées.
facile à poser entre les lattes ou entre
les chevrons. Le polystyrène expansé à faible densité convient aussi.
Pour ces parois, il faut particulièrement veiller à assurer l'étanchéité à l'air, en particulier dans
les constructions en bois.
41
THERMIQUE DU BATIMENT
Extérieur
Intérieur
Intérieur
mente l'inertie thermique interne du bâtiment.
L'ancienne méthode consistant à poser l'isolant
à l'intérieur de la structure porteuse et à le pro-
téger par un galandage (à gauche sur la Figure Figure 26: Isolation entre murs.
26), ne se justifie plus avec les épaisseurs d'iso-
lant posées actuellement.
Certains matériaux se prêtent bien à l'injection après coup d'espace d'air inac-
cessibles autrement. Ainsi, d'anciens murs doubles et des toitures comportant
des espaces vides peuvent être isolés après coup en injectant, suivant les cas,
des flocons de fibres minérales ou des mousses organiques (polyuréthanne,
urée-formaldéhyde). Il est important, pour assurer le succès de ces opération,
de les faire effectuer par des spécialistes ayant de l'expérience.
Intérieur
lant.
Pour cette application, le matériau isolant doit être rigide, donc présenter une
résistance mécanique suffisante à la traction et à la compression. On utilise
essentiellement les mousses organiques telles que le polyuréthanne et le polys- Figure 27:
tyrène expansés. Panneau
léger.
5.3.8 Isolation extérieure compacte
42
MATERIAUX D'ISOLATION
Intérieur
43
THERMIQUE DU BATIMENT
matériaux isolants. Des mesures doivent être prises pour que ces matériaux résistent au feu, à
l'humidité et aux parasites.
5.4.6 Liège
Le liège est un isolant naturel qui a beaucoup été utilisé, notamment en panneaux de déchets
agglomérés au bitume, pour les toitures plates. Il est actuellement remplacé par les matériaux
synthétiques.
44
THERMIQUE DU BATIMENT
Air inspiré
Chaleur
Vapeur d'eau
CO²
Odeur
0 10 20 30 40
Débit requis [m³/h]
Figure 29: Débit d'air requis pour évacuer les divers contaminants produits par une personne
assise ayant une activité de bureau (voir Table 12).
Ces nuisances sont essentiellement générées par l'activité des occupants. Elles sont notam-
ment:
les odeurs, auxquelles les personnes entrant dans les locaux sont très sensibles,
la vapeur d'eau, qui augmente l'humidité relative, donc le risque de moisissures,
le gaz carbonique, qui, en trop grande concentration, rend les occupants léthargiques,
les poussières, aérosols et gaz toxiques provenant des activités et du bâtiment lui-même.
la chaleur en excès, provenant des activités humaines, qui augmente la température et doit
donc être évacuée.
En principe, le bâtiment (les matériaux de construction et les installations techniques) ne
devraient pas être sources de nuisances. Ce n'est malheureusement pas toujours le cas.
45
THERMIQUE DU BATIMENT
souhaitées. Pour éviter de gaspiller cette énergie, il est donc important d'éviter tout apport
d'air neuf superflu.
Une aération inadéquate peut avoir, sommairement, les conséquences suivantes:
En cas d'aération trop forte:
consommation d'énergie exagérée,
courants d'air, mauvais confort thermique.
Si le renouvellement d'air est insuffisant:
mauvaise qualité de l'air, odeurs, et trop grande concentration en vapeur d'eau et autres
polluants.
condensation dans les endroits froids, moisissures.
L'aération peut aussi être quantitativement correcte mais qualitativement insuffisante. C'est
par exemple le cas si le débit d'air est adapté mais que les polluants ne sont pas évacués rapi-
dement ou que l'air frais n'est pas amené au bon endroit. On parle alors de ventilation ineffi-
cace.
Les besoins en air frais dépendent de l'intensité des sources de polluant et de la concentration
tolérée pour ce polluant. La concentration effective, qui dépend du taux de ventilation et de
son efficacité ainsi que du débit de la source de polluant, ne devrait pas être supérieure à une
concentration limite tolérable.
46
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
Si plusieurs contaminants sont émis dans le volume étudié, le débit requis est celui nécessaire
pour éliminer le contaminant le plus exigeant et non la somme des débits. En effet, qui peut le
plus peut le moins, et chaque mètre cube d'air contient le mélange des contaminants.
Table 11: Expression de l'équation 14 et unités pour l'intensité de la source, la concentrations
et le débit pour divers contaminants. Pour chaque contaminant, la première ligne donne les
unités cohérentes, alors que la seconde montre les unités pratiques.
Polluant Intensité de Concentration Débit d'air Équation (13)
la source
Odeur olf pol, l/s S = V C
olf décipol m³/h S = V C/36
Gaz quelconque kg/s kg/kg kg/s S = V C
cm³/ h ppm m³/h S = V C
Vapeur d'eau kg/s kg/kg kg/s S = V C
g/h g/kg m³/h S = ρair V C
Chaleur W J/kg kg/s S = V C
kW °C m³/h S =3,6·ρ c V C
A titre d'exemple, considérons les polluants émis par une personne moyenne en activité de
bureau. Les contaminants émis par cette personne dont donnés dans la Table 12. Cette table
donne aussi des concentrations limite acceptables et les débits qui en résultent.
47
THERMIQUE DU BATIMENT
Table 12: Quelques polluants émis par une personne en activité de bureau.
Polluant Odeurs CO2 Vapeur d'eau Chaleur
Intensité de source 1 olf 18 l/h 72 g/h 120 W
Concentration limite 0,2 pol 1000 ppm 8 g/kg 21 °C
Concentration exté- 0,1 Pol 360 ppm 5 g/kg 4 °C
rieure
Débit d'air [m³/h] 36 m³/h 28 m³/h 29 m³/h 25 m³/h
En détail, les calculs sont les suivants:
La personne émet 1 olf, on tolère un accroissement de 0,1 pol par rapport à l'air extérieur. On
aura donc:
1 olf
Débit nécessaire = = 10 l s ou 36 m 3 / h
0,1 pol
Cette personne expire 18 l/h de CO2. Avec les concentrations données dans le tableau, on
obtient:
18 l / h
Débit nécessaire = = 28'125 l h ou 28 m 3 / h
(1000 - 360) ⋅ 10 -6
Elle transpire environ 72 g d'eau par heure. L'air extérieur, à 0°C et 100 % HR, contient 4
g/kg d'air sec (Figure 12). L'air intérieur, à 21°C et 50% d'humidité relative en contient 8.
72 g / h kg
Débit nécessaire = = 24 3
h ou 29 m / h
(8 - 5) g / kg
car la masse spécifique de l'air intérieur est d'environ 1,2 kg/m³.
Enfin, cette personne dégage 150 W. Pour éliminer cette chaleur il faut:
120 W 3
Débit nécessaire = = 25 m h
(21- 4) K ⋅ 0,34 Wh / (m K)
3
Le débit minimum est le plus grand des quatre, donc celui nécessaire pour éliminer les odeurs.
Ces calculs présupposent que, dans chaque zone, le mélange est total (voir 0).
48
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
La teneur en gaz carbonique se mesure par absorption de rayonnement infrarouge, alors que
l'humidité relative est aisément mesurée avec un hygromètre. Le capteur de composé combus-
tibles (dit aussi capteur multigaz) est un semi-conducteur chauffé, qui mesure le courant
d'électrons libérés par la combustion de composés se déposant sur la surface du capteur.
La détection de monoxyde de carbone a été longtemps utilisée pour les parcs automobiles.
L'avènement des catalyseurs, supprimant ce composant dans les gaz d'échappement, a rendu
ce type de détecteur caduc.
7 3.0
1200
Taux de renouvellement
6
1000 2.9
Log(débit) [m³/h]
5
Débit [m³/h]
800 2.8
d'air [/h]
4
600 3 2.7
400 2
2.6
200 1
0 0 2.5
0 20 40 60 1.0 1.2 1.4 1.6
Pression [Pa] Log(pression) [Pa]
Figure 32: Résultats des mesures et courbe ajustée en échelle logarithmique (à gauche) et
naturelle (à droite)
La relation entre le débit d'air et la différence de pression est représenté par l'équation de débit
empirique suivante:
49
THERMIQUE DU BATIMENT
V = D·(∆p)n (86)
n
D coefficient de débit en m³/(h Pa )
∆p différence de pression en Pa
n exposant, compris entre 0,5 (régime turbulent) et 1 (régime laminaire).
Pour caractériser la perméabilité de l'enveloppe par un seul paramètre, il convient de fixer une
pression conventionnelle à laquelle le débit de fuite est mesuré, et de rapporter ce débit à l'aire
de l'enveloppe. La perméabilité spécifique de l'enveloppe est le débit d'air sous conditions
normales et 4 Pa de pression différentielle, rapporté à l'aire de l'enveloppe
V4
va,4 = (87)
Ae
où:
V débit d'air sous 4 Pa de pression différentielle, l'atmosphère étant aux conditions nor-
males (101 300 Pa et 0°C)
Ae aire de l'enveloppe entourant le volume chauffé, mesuré à l'extérieur, en m²
La Table 13 donne les valeurs limite et les valeurs cible données par SIA 180 pour la perméa-
bilité à l'air des enveloppes des bâtiments. Les bâtiments équipés de ventilation mécanique à
double flux doivent respecter les valeurs cibles.
Table 13: Valeurs limite recommandées pour la perméabilité à l'air des enveloppes des bâti-
ments. (SIA 180:1999)
va,4,max [m3/h·m2]
Catégorie valeur limite valeur cible
Bâtiments neufs 0,75 0.5
Bâtiments rénovés 1,5 1
Un critère souvent utilisé (notamment dans l'ancienne version de SIA 180) est le débit d'air
traversant le bâtiment lorsque celui-ci est artificiellement pressurisé à une pression de 50 Pa,
divisé par le volume ainsi ventilé:
V (∆p = 50 Pa) ∆ébit d'air sous 50 Pa de sur - ou sous - pression
n50 = = (88)
V Volume ventilé
Le passage de l'ancien critère de perméabilité, nL,50 au nouveau, va,4 dépend du bâtiment:
n
v A, 4 V 4 V
= ≅ 0,2 (89)
n L,50 Ae 50 Ae
50
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
Pour quantifier cette qualité, on définit l'âge de l'air en un endroit par le temps qu'il a fallu,
en moyenne, à une molécule d'air pour arriver à cet endroit, depuis qu'elle est entrée dans le
bâtiment. Cet âge peut se mesurer en injectant un gaz traceur dans l'air frais, et en mesurant le
temps nécessaire pour qu'il arrive à destination.
L'âge de l'air moyen de la pièce est la moyenne des âges locaux, pondérée par le volume. Le
temps de renouvellement d'air, τr, est égal au double de cet âge moyen.
La constante de temps nominale de la pièce est l'inverse du taux de renouvellement d'air:
V
τn = (90)
V
Le rendement de ventilation mesure l'efficacité avec la quelle l'air est renouvelé dans la
pièce. Il est le rapport du temps de renouvellement d'air à la contante de temps nominale:
τn τn
ηV = = (91)
τ r 2τ
Ainsi, un rendement maximum est obtenu si le temps de renouvellement d'air est égal à la
constante de temps nominale. C'est le cas de la ventilation en piston, où l'air vicié est déplacé
par l'air frais, généralement de bas en haut.
De nombreux systèmes de ventilation tendent à assurer un mélange total de l'air frais avec l'air
vicié, assurant ainsi une homogénéité parfaite dans la pièce: la concentration des contaminants
est partout égale. Ce système a un rendement de ventilation de 50%.
Enfin, s'il existe des zones mortes dans la pièce, ce qui va de pair avec des courts-circuits
entre les bouches de pulsion et les grilles d'extraction, le rendement peut descendre en dessous
de 50%.
L'efficacité d'extraction de polluant en un endroit, ηE, est le rapport de la concentration
dans l'air vicié, Ce, à sa concentration en cet endroit, Cx:
Ce − Co
ηE = (92)
C x − Co
51
THERMIQUE DU BATIMENT
liées entre elles par des lois de conservation. Elles sont d'autre part soumises à des condi-
tions aux limites décrivant l'effet des parois, des ouvertures, des bouches de ventilation et
des grilles d'extraction. Cette technique requiert des ordinateurs puissants, et un investis-
sement en travail important pour décrire le problème posé en détail.
2. Les modèles nodaux, dans lesquels le bâtiment est représenté par un ensemble de zones
homogènes, symbolisées par un noeud (Figure 33). Ces noeuds sont liés par des conduc-
tances qui modélisent les différents passages que l'air peut emprunter. Les noeuds exté-
rieurs sont soumis à des pressions dues au vent et aux différences de densité.
Vent
Niveau neutre
pe pi
20 °C
Dp 0°C
Figure 33: Modélisation nodale d'un bâtiment a deux zones.
52
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
Les éventuels ventilateurs assurent un certain débit sous une certaine différence de pression.
Dans chaque zone, les débits causés par les différents moteurs (vent, différences de densité et
ventilateurs) s'équilibrent, car les masses d'air entrant dans chaque zone sont exactement
compensées par celles qui en sortent. Ces relations d'équilibre fournissent un certain nombre
d'équations qu'il suffit de résoudre pour obtenir les pressions en chaque zone et les débits au
travers de chaque fuite.
Figure 34: La différence de densité de l'air entre l'intérieur et l'extérieur d'un bâtiment induit
une différence de pression. C'est l'effet de cheminée.
Les pressions sur l'enveloppe s'ajustent donc de manière à équilibrer les débits entrant et
sortant. Le niveau auquel la différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur est nulle est le
niveau neutre.
53
THERMIQUE DU BATIMENT
où Cd est le coefficient de décharge, qui tient compte des corrections mentionnées ainsi que de
la déformation des lignes de courant au travers de l'ouverture et des effets de la turbulence et
de la viscosité. Ce coefficient, déterminé expérimentalement, vaut 0,6 pour les ouvertures à
bords francs.
Si le niveau neutre se trouve en dehors des ouvertures (pas de double flux dans celles-ci) on
peut calculer facilement le rapport entre les hauteurs séparant les ouvertures du niveau neutre.
En remplaçant ∆p par sa valeur donnée par 94 dans 86 et en utilisant l'équation de conserva-
tion 95, on trouve:
2
z1 ρ i A2
= (99)
z 2 ρ e A1
Enfin, si H = z1 + z2 est la distance entre les ouvertures et h la distance entre le niveau neutre
et le centre de l'ouverture haute, on obtient, en tenant compte de la variation de la densité avec
la température donnée par l'équation (17):
H
h= 2 (100)
T A
1+ e 2
Ti A1
On remarque que cette hauteur dépend du rapport des aires des ouvertures. Le niveau neutre
tend à se rapprocher de l'ouverture la plus grande.
54
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
A la limite, si l'une des ouvertures est nettement plus grande que l'autre, le niveau neutre se
situera dans l'ouverture la plus grande. Dans ce cas, cette ouverture sera traversée par un
double flux d'air. Par exemple, l'air frais entrera par le bas et sortira par le haut.
La hauteur du niveau neutre étant connue, on applique à nouveau 86 avec 94 et l'on obtient le
débit d'air dans un volume ventilé par deux ouvertures, en particulier dans une cheminée dont
les pertes de charges seraient négligeables:
2 gH ( Ti − Te )
m = ρ i At Cd (101)
T A 2
Ti 1 + e 2
Ti A1
où l'on a admis que les deux ouvertures présentent le même coefficient de décharge. Ici, Ti est
la température de l'air sortant du volume et Ti est la température moyenne dans le volume .
Si la ventilation a lieu au travers d'une ouverture unique, le niveau neutre se situe approxima-
tivement à mi - hauteur de cette ouverture. Si H est la hauteur de l'ouverture et W sa largeur,
le débit massique se calcule par:
1 gH ( Ti − Te )
m = ρ e HWCd (102)
3 Te
55
THERMIQUE DU BATIMENT
Période de protection:
Tant que la température de
l’air extérieur est plus
élevée que celle de l’air
intérieur, la ventilation est
réduite au minimum néces-
saire pour assurer une
bonne qualité de l'air. Les
gains de chaleur résiduels
chauffent le bâtiment mais, Figure 37: Les deux périodes du refroidissement passif. A
la structure étant froide et gauche, période de refroidissement, à droite, période de protec-
massive, ce réchauffage est tion.
relativement lent. Dans de
bonnes conditions, on évite de dépasser les limites d'un bon confort thermique.
Le refroidissement passif par ventilation nocturne permet généralement d'atteindre des tempé-
ratures plus basses ou d'éliminer plus de chaleur que la ventilation diurne (Figure 38). Il n'est
cependant applicable qu'aux bâtiments ayants une inertie thermique suffisante.
Figure 38: Température dans deux bureaux identiques. L'un est aéré pendant la journée,
l'autre pendant la nuit. L'abaissement de la température maximale dépasse 4 degrés! La ligne
fine est la température extérieure
56
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
57
THERMIQUE DU BATIMENT
Plusieurs configurations sont possibles pour la ventilation nocturne (Figure 40). Les ouver-
tures de ventilation doivent être correctement dimensionnées et leur position doit être adaptée
à la configuration prévue.
d
a
b
1. Le haut des ouvertures assurant la ventilation dans chaque local doit se situer le plus haut
possible. En effet, pour un transfert de chaleur maximal avec les parois, la surface
d’échange convective doit être la plus grande possible (Figure. 41).
2. Les ouvertures doivent être orientées autant que possible de
façon que les entrées d’air soient exposées au vent dominant
en période de refroidissement et que les sorties d’air se trou-
vent sous le vent.
3. Si le volume à ventiler est d’une faible hauteur, il faut favo-
riser la ventilation naturelle traversante. Si ceci n’est pas
possible, les ouvertures doivent comprendre deux éléments
semblables séparés par une distance verticale maximale.
Figure. 41: Au-dessus du
4. Pour un bâtiment à plusieurs niveaux, les sorties d’air doi-
haut de l'ouverture, l'air
vent être beaucoup plus grandes que les entrées et se situer
chaud piégé est à la tempé-
le plus haut possible dans le bâtiment. Il faut en effet éviter
rature des parois et aucun
que l'air préchauffé par le bas du bâtiment sorte par les lo-
échange convectif ne peut
caux habités supérieurs. Le rapport entre la surface des ou-
avoir lieu.
vertures d'entrée et de sortie doit être calculé pour avoir un
niveau neutre au-dessus du dernier niveau ventilé.
5. Une surélévation du bâtiment facilite la construction des grandes sorties d’air. S'il n'est pas
possible de satisfaire cette condition, on peut ventiler le niveau supérieur indépendamment,
ou l'équiper d'un ventilateur d'extraction (Figure. 42).
6. Si la ventilation mécanique est utilisée pour le refroidissement passif, le ventilateur doit
fonctionner de préférence en extraction pour éviter d’échauffer l’air.
7. Il n'est pas possible d'utiliser une installation de ventilation mécanique à double flux à haute
pression pour le refroidissement passif.
58
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
Figure. 42: Moyens disponibles pour refroidir les derniers étages. Voir aussi Figure 40 d
59
THERMIQUE DU BATIMENT
Rayonnement solaire
1,0 - au niveau de la mer.
Ciel serein, soleil à 30°
au-dessus de l'horizon
0,5 -
UV visible IR
0-
0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Longueur d'onde [µm]
61
THERMIQUE DU BATIMENT
Au niveau du sol, le rayonnement direct, provenant en droite ligne du soleil est donc diminué
en intensité et son spectre est modifié. De plus, une composante diffuse apparaît, provenant du
ciel bleu par beau temps, et des nuages plus ou moins gris par mauvais temps. L'intensité de
ces deux composantes doit être prise en compte pour le calcul des gains solaires.
La puissance totale du rayonnement solaire reçu par la terre est de 170 000 TW, mais une
partie de ce rayonnement est directement réfléchie vers l'espace. A la surface de la terre, les
endroits les plus ensoleillés, comme le sud du Sahara reçoivent annuellement 2'000 kWh/m².
En région tempérée, on en reçoit encore plus de la moitié. En Suisse, la station la plus enso-
leillée, Zermatt, reçoit annuellement 1480 kWh/m², et la région la moins favorisée, Lucerne,
reçoit tout de même 1109 kWh/m².
62
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
5. Enfin, le chauffage d'appoint ne doit fonctionner que quand il est nécessaire. Il doit réagir
rapidement aussi bien lorsque le soleil disparaît que lorsqu'il apparaît. Il faut donc une ré-
gulation thermique adéquate, qui tienne compte des gains solaires et des caractéristiques
du système de chauffage. Des systèmes de contrôle prévisionnels peuvent pallier aux dé-
fauts des chauffages à grande inertie, comme le chauffage par le sol.
où:
Isj est l'énergie totale, sur la période de calcul, du rayonnement solaire global incident sur
la surface unitaire ayant l'orientation j ;
Asj est l'aire réceptrice équivalente de la surface j, c'est-à-dire l'aire d'un corps noir condui-
sant au même apport solaire que la surface considérée.
63
THERMIQUE DU BATIMENT
64
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
On suppose, en première approximation, que les surfaces absorbantes sont toutes ombragées
dans la même proportion du fait des écrans extérieurs et de l'enveloppe externe de l'espace
ensoleillé.
Les apports solaires directs QSd , sont la somme des apports provenant des parties transpa-
rentes (w) et opaques (p) de la paroi de séparation :
Up
QSd = Ip FS FCe FFe ge FCw FFw g w Aw + αSp Ap (106)
U
pe
Les apports indirects sont calculés en additionnant les apports solaires de chaque surface
absorbante j dans l'espace ensoleillé, mais en déduisant les apports directs pénétrant à travers
la partie opaque de la cloison :
65
THERMIQUE DU BATIMENT
Up
Qsi = (1-b) FS FCe FFe ge ∑ I Sj αSj A j - I p αSp Ap (107)
j U
pe
Le facteur de pondération (1-b) est la fraction du flux solaire absorbé par l'espace ensoleillé
qui pénètre dans l'espace chauffé via la paroi séparatrice. Le facteur b est défini dans 8.3, page
70.
Isolation transparente
l'isolation transparente et se transforme en chaleur à la surface solaire
absorbante située sous cette isolation. Ainsi, la majeure partie Gains de
de la chaleur pénètre à l'intérieur du bâtiment. chaleur
Surface absorbante
Réflexion
Les déperditions sont calculées comme pour les parois exté-
rieures ordinaires. Les apports solaires d'une paroi opaque avec Déperditions
isolation transparente ayant l'orientation j, se calculent par :
U
Qs = A FS FF α gTI Is (108)
Ue
66
APPORTS D'ENERGIE SOLAIRE
67
THERMIQUE DU BATIMENT
69
THERMIQUE DU BATIMENT
Le calcul simplifié du bilan thermique moyen consiste à intégrer un à un les termes du deu-
xième membre de l'équation (112). Il s'exprime en terme d'énergie de la manière suivante:
Qc = Qe+ Qv+ Qw- ηsQs- ηiQi (114)
où le terme de stockage a disparu, si l'on admet qu'en moyenne sur une période de temps
suffisamment longue, la quantité d'énergie stockée a été pratiquement entièrement utilisée. En
effet, l'augmentation (ou la diminution) de température dans la structure stockante correspond
à une quantité de chaleur négligeable par rapport aux autres quantités d'énergie. Par contre, les
termes concernant les énergies solaire et interne contiennent des termes correctifs ηs et ηi qui
sont les facteurs d'utilisation.
Nous allons maintenant passer en revue le calcul détaillé de ces différents termes.
8.3 Déperditions
Les déperditions totales Ql d'un bâtiment à une seule zone, donc à température intérieure
constante et uniforme pour une période donnée sont :
70
BILAN THERMIQUE MOYEN
Limite d’application
Non chauffé
de l’EN ISO 13370
71
THERMIQUE DU BATIMENT
La frontière entre la partie en sous-sol, donnant lieu à des déperditions à travers le sol, et la
partie hors sol du bâtiment, qui présente des déperditions directes vers l'extérieur ou des dé-
perditions vers des espaces non chauffés est, selon EN 13370:
le niveau du plancher du rez-de-chaussée pour les bâtiments avec planchers sur terre-
plein, sur vide sanitaire ou sur sous-sols non chauffés,
le niveau du sol extérieur pour les bâtiments avec sous-sols chauffés.
Si les calculs sont effectués pour des parties de bâtiments, les limites de ces parties doivent
être clairement définies, de façon que la somme des coefficients de déperditions par transmis-
sion de toutes les parties soit égale au coefficient du bâtiment entier.
où:
Ai est l'aire de la paroi i de l'enveloppe du bâtiment, en m² (les dimensions des fenêtres et
portes sont prises égales à celles de l'ouverture dans les parois);
Ui est le coefficient de transmission thermique de la paroi i de l'enveloppe du bâtiment, , en
W/(m²K);
lk est la longueur du pont thermique linéaire, en m;
ψk est le coefficient de transmission thermique linéique du pont thermique k, en W/(m·K);
χj est le coefficient de transmission thermique ponctuel du pont thermique ponctuel l, en
W/K. Les ponts thermiques ponctuels faisant normalement partie de parois planes et qui
sont déjà pris en compte dans leur coefficient de transmission thermique ne doivent pas
être ajoutés ici;
La somme est effectuée sur tous les composants de bâtiment séparant l'intérieur de l'extérieur.
Lorsque la couche isolante principale est continue et d'épaisseur uniforme, les coefficients de
transmission thermique linéiques et ponctuels peuvent être négligés pour autant que les di-
mensions extérieures soient utilisées. La couche isolante principale est la couche de plus
grande résistance thermique des parois adjacentes au pont thermique potentiel.
72
BILAN THERMIQUE MOYEN
Les déperditions par le sol des espaces non chauffés sont prises en compte en multipliant les
déperditions par le sol des espaces non chauffés par le facteur b défini par la formule (5).
La méthode données dans la norme européenne EN 13370 tient compte des variations saison-
nières de température. L'exposé ci-dessous se borne au calcul de la valeur moyenne, suffisante
pour déterminer la consommation annuelle d'énergie d'un bâtiment.
Cette méthode empirique représente un compromis entre la recherche de la simplicité et la
capacité de tenir compte des diverses situations.
Elle est basée sur une grandeur caractérisant le bâtiment:
2A
B= (120)
P
où A est l'aire du sol situé sous le bâtiment et P le périmètre en contact avec le sol. Cette
grandeur entre dans le calcul d'un coefficient de transmission thermique apparent, U0, qui lui-
même entre dans le calcul du coefficient de déperditions par transmission au travers du sol:
Hs = A U0 (121)
Le coefficient de transmission thermique apparent, k0, se calcule à l'aide de formules empi-
rique adaptées à chaque situation.
Ce résultat est valable pour une dalle sans isolation sur son pourtour. Dans le cas contraire, un
terme correctif est introduit (voir EN 13370, clause 9).
73
THERMIQUE DU BATIMENT
où:
Uf est le coefficient de transmission thermique Figure 50: Dalle sur vide sanitaire
de la dalle du rez-de-chaussée, entre l'espace chauffé et le vide sanitaire
Ug est le coefficient de transmission thermique au travers du terrain, et
Ux est un coefficient de transmission thermique équivalent tenant compte des déperditions
de chaleur du vide sanitaire vers l'extérieur par ventilation et transmission.
Uf est calculé de la manière usuelle. Le coefficient de transmission thermique au travers du
terrain, Ug se calcule comme pour la dalle sur sol, l'épaisseur équivalente dépendant
alors de la résistance d'une éventuelle dalle sur sol.
2λ B
Ug = ln + 1 (126)
B + dt dt
Le coefficient de transmission thermique équivalent, Ux, se calcule selon:
2 h k m + 1450 ς v f v
kx = (127)
B
où:
h est la hauteur moyenne du vide sanitaire,
Uw est le coefficient de transmission thermique de la paroi verticale du vide sanitaire
ς est le rapport de la surface totale des ouvertures de ventilation au périmètre de paroi
verticale (m²/m)
v est la vitesse moyenne du vent à 10 m de hauteur, et
fv est le facteur de protection au vent: 0,02 pour un endroit abrité , tel que le centre ville,
0,05 pour les faubourgs et 0,1 pour les endroits exposés.
dt = dm + λ Rf (129)
74
BILAN THERMIQUE MOYEN
λ dt z
U em = 2 + ln + 1 (133)
z d t + z d em
Sous-sol non chauffé
Le coefficient de déperditions de la partie enterrée se calcule par:
Hs = A U0 (134)
Le coefficient de transmission thermique équivalent kf est donné par:
1 1 A
= + (135)
U 0 U f AU ef + zPU em + hPU m + 0,33nV
où:
h est la hauteur moyenne du volume non chauffé au-dessus du sol,
Uf est le coefficient de transmission thermique de la dalle entre le volume chauffé et le sous-
sol,
Uef est le coefficient de transmission thermique équivalent de la dalle entre le sous-sol et le
terrain;
Uem est le coefficient de transmission thermique équivalent de la paroi verticale du sous-sol;
Um est le coefficient de transmission thermique de la paroi verticale du sous-sol au-dessus du
terrain.
75
THERMIQUE DU BATIMENT
Du fait que le volume non chauffé est à une température différente de celle de l'extérieur, le
coefficient de déperditions HN, entre le volume chauffé et l'extérieur via les espaces non
chauffés se calcule par:
H ne
HN = Hin b avec b= (136)
Hin + H ne
où:
Hin est le coefficient de déperditions de l'intérieur vers l'espace non chauffé, en W/K;
Hne est le coefficient de déperditions l'espace non chauffé vers l'extérieur, en W/K.
Hin et Hne tiennent compte des déperditions par transmission et par renouvellement d'air. Ils
se calculent par:
Hin = Hin + HV,in et Hne = Hne + HV,ne (137)
Les coefficients de déperditions par transmission, Hne et Hin se calculent selon 8.4.2, et les
coefficients de déperditions par renouvellement d'air HV,ue and HV, iu, par:
où:
ρ est la masse volumique de l'air, en kg/m3 ;
c est la chaleur spécifique de l'air, en Wh/(kg·K);
Vne est le débit d'air entre l'espace non chauffé et l'extérieur, en m3/h;
Vin est le débit d'air entre les espaces chauffé et non chauffé, en m3/h.
où
Q est la consommation d'énergie pendant la période de temps considérée, [J]
m la masse d'air ayant traversé le bâtiment [kg]
∆H la différence d'enthalpie entre l'air intérieur et l'air extérieur, à savoir la quantité d'éner-
gie qu'il faut pour varier sa température et son degré d'humidité [J/kg]
ρ est la masse volumique de l'air [kg/m3]
V est le débit d'air [m3/h]
tla durée de la période de temps considérée
76
BILAN THERMIQUE MOYEN
La différence d'enthalpie ∆H entre l'air intérieur et l'air extérieur peut être déterminée à l'aide
d'un diagramme de Carrier. A titre d'exemple, si l'air extérieur est à 0°C et 100% d'humidité
relative, il contient 4 g d'eau par kg d'air. L'air intérieur, à 20°C et 60 % d'humidité relative,
en contient 9 g/kg. Pour passer 1 kg d'air d'un état à l'autre, il faut le chauffer de 20°C, ce qui
nécessite 20·1000 J, et évaporer 5 g d'eau, ce qui requiert approximativement 0,005
kg·2'500'000 J/kg = 12'500 J. Il faudra donc au total 25'500 J pour chaque kg d'air (soit ap-
proximativement 30 kJ pour chaque mètre cube à 20°C).
Si on refroidit l'air extérieur, la dépense peut être plus forte. En effet, l'air extérieur doit
d'abord être asséché, en le refroidissant en au point de rosée de l'air souhaité, puis être ré-
chauffé à la température souhaitée.
La quantité d'énergie nécessaire pour mouvoir l'air dans les installations de ventilation n'est
pas négligeable. Dans les bâtiments climatisés, il n'est pas rare que cette énergie représente 20
à 30% de l'énergie nécessaire à la climatisation. L'installation de climatisation est aussi sou-
vent un des gros consommateurs d'électricité dans les bâtiments.
Dans les bâtiments non climatisés, en hiver, l'apport d'humidité est largement assuré par les
activités humaines, et les humidificateurs sont souvent superflus. De plus, la ventilation est
souvent naturelle. Dans ce cas, la demande d'énergie se restreint à celle nécessaire au chauf-
fage:
Q = m ⋅ c p ⋅ ∆θ = ρ ⋅ V ⋅ t ⋅ c p ⋅ ∆θ (140)
Ph = Σ Pj Nj hj (141)
77
THERMIQUE DU BATIMENT
tants. On peut toutefois admettre une activité moyenne et classer les habitants en deux catégo-
ries: adultes et enfants. SIA 380/1 propose les chiffres de la Table 14.
Table 14: Puissance thermique dégagée par les habitants, selon SIA 380/1
Type Taux de présence Puissance
d'habitant Habitation Travail W
Adulte 0,5 0,3 100
Enfant 0,6 0,25 60
La puissance fournie par les appareils est généralement calculée à partir de la puissance élec-
trique Pel consommée par les appareils :
Pa= Pel fe (142)
où fe est un facteur de correction tenant compte du fait que les appareils électriques ne se
trouvent pas tous dans le volume chauffé (par ex. éclairage extérieur, congélateur dans la
cave, etc.). SIA 380/1 propose les chiffres de la Table 15, pour la puissance électrique con-
sommée en moyenne par surface de plancher chauffé Pel/SPC et pour le facteur fe.
Table 15: Puissance thermique dégagée par les appareils, rapportée à la surface brute de
plancher chauffé
Type de bâtiment Consommation spécifique Facteur de correction
W/m² fe
Habitation 2.5 à 3.8 0.6 à 0.8
Commercial 1.6 à 6.3 0.5 à 0.9
Ecole 1.3 à 2.5 0.7 à 0.9
Ainsi, l'énergie interne est donnée pendant la période t par:
Qi= t (Ph+ Pa) (143)
En première approximation, les gains internes totaux pour une famille sont de l'ordre de 1'300
MJ pour un mois, soit une puissance moyenne de 500 W. Une autre méthode consiste à comp-
ter une puissance moyenne de 5 W/m² de plancher, dans les habitations.
78
BILAN THERMIQUE MOYEN
où la première somme s'effectue sur toutes les orientations j, et la seconde sur toutes les sur-
faces n qui captent le rayonnement solaire, et où :
Isj est l'énergie totale, sur la période de calcul, du rayonnement solaire global incident sur
une surface unitaire ayant l'orientation j ;
Asnj est l'aire réceptrice équivalente de la surface n ayant l'orientation j, c'est-à-dire l'aire
d'un corps noir conduisant au même apport solaire que la surface considérée (voir 7.3,
page 63).
Les apports solaires des espaces non chauffés (par exemple les serres) sont multipliés par le
facteur de réduction correspondant, b, défini dans la section 8.5.4, page 75 et ajoutés aux
apports solaires de l'espace chauffé.
79
THERMIQUE DU BATIMENT
9 BESOINS DE CHAUFFAGE
9.1 Taux d'utilisation
Le bilan thermique du bâtiment pour une période de temps est donné par l'équations (114) où
les facteurs ηi et ηs sont les facteurs ou taux d'utilisation des gains internes Qi et solaires Qs
respectivement. Ces facteurs tiennent compte du fait que l'on doit, de temps en temps, rejeter
ou ne pas capter une partie des gains internes et/ou solaires pour éviter des surchauffes.
Ces facteurs peuvent être déterminés à l'aide de simulations au moyen de programmes com-
plexes au préalable validés par l'expérience, ou par des mesures. Deux hypothèses peuvent
être faites:
On peut admettre, comme SIA 380/1, que les gains internes et les gains gratuits ont le même
taux d'utilisation. Dans ce cas, ηi = ηi = η. Cette hypothèse est actuellement largement utili-
sée. La faiblesse de cette hypothèse vient du fait qu'en général, on n'a qu'un contrôle limité
des gains internes, alors que l'on peut, en abaissant des stores ou en fermant des volets, con-
trôler les gains solaires passifs. On ne peut que rejeter des gains internes trop élevés, alors
qu'on peut rejeter et refuser des gains solaires. Donc, à priori, le facteur ηi devrait être supé-
rieur à ηi.
Si les gains internes Qi sont petits comparés aux pertes Qe + Qv (par exemple moins de 20%
de ces pertes), on peut admettre que η = 1, donc que tous les gains internes sont utilisés pen-
dant la période de chauffage. Ce cas se présente dans les immeubles d'habitation et dans les
écoles, mais il est possible que les gains internes soient plus élevés dans les immeubles com-
merciaux ou industriels. C'est cette hypothèse qu'ont adopté Barakat et Sanders.
Nous développons ici la première hypothèse, qui est la plus courante actuellement. Le taux
d'utilisation des gains dépend alors du rapport des gains aux pertes γ, de l'inertie thermique du
bâtiment exprimée par une constante de temps et de l'amplitude des variations de température
admises pour la température intérieure. Le système de réglage du chauffage a aussi une in-
fluence sur l'utilisation des gains. Certaines méthodes, comme celle donnée dans SIA 380/1,
incluent cet effet dans le taux d'utilisation. D'autres, comme EN 832, préfèrent introduire un
facteur indépendant ou des "pertes de régulation" . Il faut donc tenir compte de la définition
du taux d'utilisation que l'on utilise.
Les déperditions, Ql, et les apports de chaleur, Qg, sont alors calculés pour chaque période de
calcul. Le besoin de chauffage des locaux pour chaque période de calcul est obtenu par:
Qh = Ql - η Qg (145)
Le taux d'utilisation, η, est un facteur de réduction des apports de chaleur (apports solaires
passifs et apports internes) cumulés pendant la période de calcul, introduit dans le bilan éner-
gétique moyen afin de prendre en compte le comportement dynamique du bâtiment. Tous les
efforts pour l'usage optimal des gains solaires dans le bâtiment tendent en fait à améliorer le
taux d'utilisation pour le faire tendre vers la courbe maximale.
Le système de chauffage étant supposé parfaitement régulé, les paramètres présentant une
influence majeure sur le taux d'utilisation sont les suivants :
le rapport apports/déperditions, γ, défini comme suit :
80
BESOINS DE CHAUFFAGE
Qγ
γ = (146)
Ql
a0 τ0 [s] τ0 [h]
Méthode de calcul mensuelle 1 58 000 16
Méthode de calcul saisonnière 0,8 100 000 28
La Figure 52 donne les taux d'utilisation pour des périodes de calcul mensuelles et pour plu-
sieurs constantes de temps.
81
THERMIQUE DU BATIMENT
1,0
0,9
0,8
Taux d'utilisation
0,7
0,6
0,5 8h
0,4 1 jour
0,3 2 jours
0,2 1 semaine
0,1 Infini
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Apports/déperditions
Figure 52 Taux d'utilisation pour des constantes de temps de 8 h, 1 jour, 2 jours, 1 semaine et
infinie, valables pour une période de calcul mensuelle
NOTE : Le taux d'utilisation donné ci-dessus est défini indépendamment des caractéristiques
du système de chauffage, en supposant une régulation parfaite de la température et une sou-
plesse infinie. Les effets de l'inertie du système de chauffage et des imperfections du système
de régulation peuvent être importants et dépendent du rapport apports/déperditions. Il con-
vient de les prendre en compte dans le rendement de régulation dans la partie du calcul consa-
crée au système de chauffage (voir 9.2.3).
82
BESOINS DE CHAUFFAGE
83
THERMIQUE DU BATIMENT
Qh + Q w
Q + Qr = (154)
ηh
NOTE: ηh peut être exprimé en termes de rendement partiel lié à une partie spécifique du
système de chauffage.
84
THERMIQUE DU BATIMENT