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Note
Cet entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.
Pour ce premier entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction de
l’introduction, ce qui passe par l’analyse approfondie du sujet et l’élaboration d’une
problématique. Nous vous rappelons qu’au concours, l’analyse du sujet et la problématisation sont
des étapes bien plus importantes qu’à l’épreuve d’histoire du baccalauréat : il faut donc leur
accorder une attention particulière.
Sommaire
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1. L’analyse du sujet
L’analyse soigneuse du sujet est une étape indispensable avant tout effort de rédaction. Face à un
sujet de dissertation d’histoire, le candidat devra avoir trois réflexes essentiels. Il prendra soin de…
définir sommairement le type de sujet auquel il est confronté ;
déterminer le cadre chronologique ;
préciser l’espace géographique dans lequel le sujet s’inscrit.
Avant même d’entamer une réflexion sur le contenu du sujet et sur les connaissances qu’il faut
mobiliser, le candidat doit tenter de repérer quel type de sujet se cache derrière l’intitulé qu’il doit
traiter en trois heures.
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tableau de la vie politique française à cette époque, mais il s’agissait d’étudier les
réactions – ou les absences de réactions – de la société, des institutions politiques et des
gouvernants français face à la guerre d’Algérie.
Dans le cas traité ici en exemple, « L’année 1947 dans le monde », le candidat a affaire à un sujet
tableau. Il faut, dès lors, se demander en quoi 1947 est une « année charnière » dans l’histoire
du monde afin d’identifier les thèmes qui serviront à construire le devoir. De manière évidente,
l’année 1947 marque le début de la guerre froide (énonciation des doctrines Truman et Jdanov).
Toutefois, d’autres thèmes importants ne devront pas pour autant être oubliés : 1947 est aussi
l’année de l’indépendance et de la partition de l’Inde et du Pakistan et du début de la guerre
d’Indochine.
Le cadre chronologique peut apparaître de manière claire et évidente dans l’intitulé ou n’être
suggéré que de manière implicite. Dans tous les cas de figure, il doit être explicité par le candidat
lui-même, dans son introduction.
Par exemple, pour le sujet « Tensions et conflits au Proche et Moyen-Orient durant la
guerre froide (1948-1989) » (donné au concours en 2015) », il faut prendre soin de
préciser le sens des bornes chronologiques fixées par l’intitulé en les justifiant
brièvement. Ce passage de l’introduction ne doit pas excéder quelques lignes, mais
exposer clairement que le devoir portera sur une période allant de la création de l’État
d’Israël (1948) à l’effondrement du Bloc de l’Est (1989).
Lorsque les bornes chronologiques n’apparaissent pas explicitement dans l’intitulé,
comme dans un sujet tel que « Les relations américano-soviétiques pendant la Guerre
froide », vous devez prendre soin de définir les bornes chronologiques de la Guerre
froide, en précisant par exemple pourquoi vous choisissez de commencer en 1947
(énonciation de la doctrine Truman et de la doctrine Jdanov) et pourquoi vous prenez le
parti de terminer votre devoir en 1991 (éclatement de l’URSS).
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Dans le cas d’un sujet tableau, comme celui que nous traitons dans cet entraînement pas à pas n° 1,
« L’année 1947 dans le monde », le cadre chronologique est d’emblée fixé dans l’intitulé du
sujet : il convient d’étudier l’année 1947 dans son intégralité.
Ici, la difficulté vient plutôt de ce qu’il sera parfois nécessaire de mobiliser des faits antérieurs à
1947 pour expliquer les événements survenus cette année-là, tout en évitant de tomber dans le hors-
sujet. Ainsi, il pourra être utile d’évoquer rapidement la conférence de Yalta (1945) pour expliquer
l’état des relations entre Américains et Soviétiques en 1947. En revanche, un paragraphe
entièrement consacré à cette conférence serait hors-sujet. De manière générale, les faits antérieurs à
1947 ne devront être retenus que pour montrer que ce qui se produit cette année-là découle aussi en
partie de processus plus anciens.
Enfin, tout fait postérieur à 1947 devra être proscrit de votre développement et ne pas être
évoqué avant la conclusion. En effet, un événement survenu en 1948 ne peut rien expliquer de ce
qui s’est produit au cours de l’année 1947 !
Le sujet que vous devez traiter doit aussi s’inscrire dans un cadre spatial défini. Au moment où vous
cherchez à appréhender le cadre géographique de votre sujet, vous pouvez vous trouver dans trois
cas de figure différents :
Soit le cadre spatial n’est pas précisé du tout par le sujet et c’est à vous de le
déterminer. Exemples :
o Avec un sujet aussi évasif que « L’année 1956 », il faut en réalité traiter
« L’année 1956 dans le monde ».
o Dans un sujet comme « La IVe République, un bilan négatif » (concours
commun 2010), il convient de vous limiter au cadre national français, en
intégrant bien entendu les relations avec les protectorats et les colonies
d’outre-mer dans le traitement de la dissertation.
Soit le cadre spatial est défini de manière imprécise et c’est à vous de mieux le
délimiter. Par exemple, dans un sujet tel que « Tensions et conflits au Proche et
Moyen-Orient durant la guerre froide (1948-1989) » (concours commun 2015), il
convient de préciser en introduction à quel espace géographique et à quels États
correspond l’expression « Proche et Moyen-Orient ».
Soit le cadre spatial est présenté de manière claire, et dans ce cas, il ne faut pas
s’appesantir longuement et maladroitement sur une définition du contexte
géographique en introduction.
Le sujet de ce premier entraînement pas à pas, « L’année 1947 dans le monde », correspond à la
troisième option envisagée : le cadre géographique est défini de manière claire et univoque, il faut
vous intéresser aux événements qui ont lieu dans le monde entier en 1947. Il va de soi que les
événements qui marquent le monde occidental et les grandes puissances seront sans doute plus
représentés dans votre copie : les correcteurs s’attendent à ce que vous puisiez des exemples dans
les histoires nationales que vous maîtrisez en général le mieux (la France, l’Allemagne, les États-
Unis, l’URSS). Néanmoins, il ne faudra pas négliger pour autant les empires coloniaux dans le
développement de la dissertation. L’essentiel est de donner constamment l’impression à vos
correcteurs que vos exemples sont variés. Vous devez ainsi vous assurer que votre dissertation sur
« L’année 1947 dans le monde » ne se réduira pas à un traitement du sujet « Les États-Unis et
l’URSS en 1947 ».
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MEMENTO
Pour résumer, voici les trois informations essentielles que le candidat doit pouvoir dégager au
moment de sa première réflexion sur le sujet « L’année 1947 dans le monde » :
- Le type de sujet : un sujet tableau, qui implique un plan thématique et non pas
chronologique.
- Le cadre spatial : le monde entier, même s’il est évident que certaines zones
géographiques (monde occidental et grandes puissances) seront davantage mises en
lumière.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 1
Arnaud Baubérot
Note
Cet entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.
Pour ce premier entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction de
l’introduction, ce qui passe par l’analyse approfondie du sujet et l’élaboration d’une
problématique. Nous vous rappelons qu’au concours, l’analyse du sujet et la problématisation sont
des étapes bien plus importantes qu’à l’épreuve d’histoire du baccalauréat : il faut donc leur
accorder une attention particulière.
Sommaire
1. La problématique ........................................................................................ 2
1.1. Quel est le rôle de la problématique ? ....................................................... 2
1.2. Comment présenter la problématique en introduction ? ......................... 2
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1. La problématique
La problématique annonce ce que vous allez démontrer dans votre devoir. Elle est donc la clé de
lecture qui va vous guider tout au long de la rédaction de votre copie. Idéalement, cette question que
vous posez en introduction doit pouvoir être résolue dans la conclusion du devoir, qui a pour rôle de
répondre clairement à la problématique.
Dans la problématique, il faut d’ores et déjà proposer une hypothèse personnelle sur la question
posée dans le sujet. C’est ainsi que toutes les problématiques non pertinentes, qui se contentent de
poser la question galvaudée de l’évolution d’un phénomène de telle date à telle date, doivent être
proscrites, même s’il est bien sûr essentiel de comprendre la progression chronologique pour
construire le devoir. Ainsi, pour traiter le sujet « L’année 1947 dans le monde », il n’est pas
envisageable de poser en problématique la question suivante : « nous nous interrogerons sur les
événements survenus au cours de l’année 1947 ». En effet, une telle question n’annonce aucune
démonstration !
Pour trouver une problématique valable sur le sujet que vous devez traiter, vous devez donc tenter
d’apporter un éclairage personnel sur le sujet posé en vous demandant ce qui mérite d’être
démontré. Voici quelques questions à se poser pour trouver facilement une problématique :
Pourquoi le jury a-t-il proposé ce sujet ; quel processus historique remarquable à lieu
pendant la période traitée ?
Si l’on compare la situation au début et à la fin de la période traitée, quelle évolution a
permis de passer de l’un à l’autre ?
L’intitulé soulève-t-il une question ou un problème caché, un paradoxe, une situation
inattendue ou exceptionnelle, tout aspect qui rend le sujet nécessaire ?
Remarques :
Il faut construire un questionnement ouvert, c'est-à-dire un questionnement qui
n’attende pas une réponse par « oui » ou « non ».
Toutefois, la problématique ne doit pas être une question trop large et trop générale, qui
pourrait être appliquée à n’importe quel sujet.
En revanche, pour chaque sujet, une ou plusieurs problématiques pertinentes peuvent
être trouvées.
La problématique doit impérativement être formulée sous la forme interrogative. Il s’agit donc
clairement de poser une question, qui peut prendre les formes suivantes :
Est-ce qu’il s’agit de… ?
Dans quelle mesure peut-on parler de… ?
Faut-il considérer que… ?
[liste non exhaustive]
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Néanmoins, il n’est pas obligatoire de présenter la problématique au style direct : elle peut être aussi
formulée au style interrogatif indirect (« Nous nous demanderons si… »).
Par ailleurs, bien qu’il soit préférable de poser une seule et unique question, il est tout à fait
envisageable de décomposer la problématique en plusieurs axes interrogatifs qui s’attachent à en
révéler les différentes dimensions. Attention, toutefois, à ne pas confondre la problématique et
l’annonce du plan ! Vos différents axes interrogatifs ne doivent pas correspondre aux parties de
votre plan.
Pour montrer toute la diversité des formulations possibles, vous trouverez ci-dessous plusieurs
exemples de formulations d’une même problématique valable pour une dissertation portant sur
« Les relations américano-soviétiques pendant la Guerre froide » (ce sera à vous de trouver des
problématiques pour le sujet « L’année 1947 dans le monde », cf. p. 4). Ces exemples prouvent que
pour une même idée de problématique, plusieurs formulations – style direct ou style indirect, une ou
plusieurs questions – sont possibles :
Là encore, cette liste de formulations possibles de la problématique est loin d’être exhaustive.
L’idée générale qui doit guider votre approche pour cette dissertation sur « Les États-Unis dans la
Guerre froide de 1947 à 1975 » réside dans le fait que l’attitude des États-Unis a évolué durant la
période étudiée. Il s’agira donc d’étudier ces évolution et de démontrer en quoi elles participent à
faire passer la Guerre froide par différentes phases de tensions et de détente.
Idéalement, la problématique doit être conçue comme un fil rouge qui vous permet de développer
votre réflexion tout au long du développement. Au moment de la rédaction de la problématique, il
faut donc bien s’assurer que chaque partie du développement est susceptible d’apporter une
réponse, même partielle, à la question centrale posée en problématique.
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Néanmoins, il arrive parfois qu’une seule question problématique ne parvienne pas à rassembler
l’ensemble des éléments que vous appréhendez dans votre copie. L’essentiel est d’arriver quoi qu’il
arrive à apporter une réponse à la question posée en problématique.
La problématique proposée en introduction doit en effet non seulement correspondre aux différentes
parties du développement, mais elle doit aussi avoir un lien étroit avec la conclusion. La
problématique étant une question, il faut à un moment de la copie y apporter une réponse. La
conclusion est précisément le lieu où cette réponse peut être formulée.
3. Exercices autocorrigés
Consignes pédagogiques : Pour le sujet « L’année 1947 dans le monde »
Ces exercices sont à réaliser pour vous-même (rien ne doit être envoyé à Tremplin). Une
correction sera proposée dans la prochaine séquence de cet EPAP n° 1. Vous pourrez alors
comparer votre travail et évaluer sa qualité.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 1
Arnaud Baubérot
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Cet entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.
Pour ce premier entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction de
l’introduction, ce qui passe par l’analyse approfondie du sujet et l’élaboration d’une
problématique. Nous vous rappelons qu’au concours, l’analyse du sujet et la problématisation sont
des étapes bien plus importantes qu’à l’épreuve d’histoire du baccalauréat : il faut donc leur
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1. Corrigé des exercices de la séquence 2
Problématique n°1
« Dans quelle mesure l’année 1947 voit-elle émerger de nouvelles lignes de conflit qui remettent en
cause les espoirs de paix nourris à la fin de la Seconde Guerre mondiale ? »
Problématique n°2
« Dans quelle mesure la paix restaurée se trouve-t-elle fragilisée en 1947 ? Comment, aux vieux
antagonismes entre nations européenne, succède une nouvelle ligne de fracture fondée sur
l’antagonisme idéologique des États-Unis et de l’URSS ? En quoi l’Europe, affaiblie matériellement
et moralement, voit-elle sa domination remise en cause non seulement par les deux
« superpuissances », mais également par les peuples colonisés ? »
2. La rédaction de l’introduction
Une introduction de dissertation d’histoire se compose traditionnellement de quatre éléments
indispensables :
l’accroche, qui permet de retenir l’attention du correcteur ;
l’analyse du sujet, qui doit prouver d’emblée que vous avez bien mesuré son ampleur et ses
limites, et que n’avez pas fait d’erreur d’interprétation lors de la lecture de l’intitulé ;
la problématique, qui permet d’annoncer ce que vous allez démontrer dans votre
dissertation ;
et enfin l’annonce de plan, qui donne au correcteur un aperçu rapide du contenu de la
dissertation et de l’organisation des différentes parties.
Ainsi, à la fin de votre introduction, le correcteur dispose déjà des éléments qui lui permettent
d’apprécier si votre dissertation sera bonne ou non. Bien souvent, il se fait déjà une première
idée de la fourchette de notation dans laquelle se situera votre copie. Ceci doit vous inciter à
soigner tout particulièrement la rédaction de votre introduction.
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2.1. L’accroche
De manière rhétorique, l’introduction d’une dissertation est censée s’adresser à un lecteur qui ne
connaît pas le sujet. Il faut donc l’y amener par une première phrase qui est souvent délicate car elle
doit « accrocher » le lecteur sans donner l’impression d’être déconnectée du sujet qu’elle annonce.
Concrètement, le correcteur attend de l’accroche qu’elle lui donne envie de lire la copie.
« "De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu
sur l’Europe". Tel est le constat dressé par Winston Churchill dans un discours prononcé le
5 mars 1946, à l’université de Fulton, aux États-Unis. L’ancien premier ministre
britannique souligne ainsi la nouvelle ligne de fracture qui divise l’Europe, ainsi que la
chape de plomb que l’URSS impose désormais à la partie orientale du continent, placée
dans son orbite. »
Néanmoins, il n’est absolument pas impératif de commencer la dissertation par une citation de
livre ou par la référence à un film. Si aucune référence précise ne vous vient à l’esprit, le correcteur
ne vous en tiendra pas rigueur. Il vaut mieux débuter votre dissertation par quelques considérations
sobres et rapides sur le sujet, plutôt que de tenter d’éblouir votre correcteur par des poncifs ou par
une référence mal à propos.
Exemple d’accroche n° 2 :
Vous pouvez, par exemple, souligner une évolution notable entre le début et la fin de la période
considérée, ou bien encore évoquer un fait ou un événement marquant. Pour le sujet « La
IVe République, un bilan négatif », on peut ainsi proposer l’accroche suivante :
Conseils
Évitez les généralités, les lieux communs et les platitudes : « De tous temps, les hommes ont
aspiré à la paix » et autres billevesées.
Évitez l’humour, les calembours et autres jeux de mots.
Évitez les citations ou les références sans lien réel avec le sujet. Le correcteur en déduira
que vous ne connaissez qu’une citation que vous cherchez à placer, quel que soit le sujet.
Enfin, votre accroche doit être courte et l’on doit rapidement voir apparaître dans votre
introduction le sujet ou l’un des aspects du sujet.
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2.2. L’analyse du sujet
La deuxième étape indispensable à une introduction de dissertation d’histoire est l’analyse du sujet.
Celle-ci doit s’appuyer sur les premiers éclaircissements que vous avez apportés au brouillon :
détermination du type de sujet, définition des termes de l’intitulé, appréhension du cadre
chronologique et spatial (voir la séquence n° 1).
Remarques :
Les principaux termes du sujet ont été définis : l’expression « relations américano-
soviétiques » seront étudiées sous l’angle de « la rivalité qui a opposé les États-Unis et
l’URSS », et la « Guerre froide » est un conflit qui « n’a jamais débouché sur un
affrontement direct de ces deux "superpuissances" mais s’est traduite par la constitution de
deux blocs antagonistes et par une multitude de conflits secondaires ».
Le cadre chronologique a été explicité : le sujet sera traité de l’exposé des doctrines
Truman et Jdanov (1947) à l’implosion de l’empire soviétique (1991).
Le cadre spatial est présenté de manière implicite : il sera question des États-Unis et de
l’URSS.
Ce paragraphe se contente d’analyser l’intitulé, sans entrer dans des précisions qui
reviendraient à commencer de traiter le sujet (c’est une erreur qui revient fréquemment dans
les copies). Par exemple, il est inutile de donner des précisions sur les doctrines Truman et
Jdanov ou de citer des exemples de conflits secondaires, puisque ce sera fait dans le
développement.
La formulation de la problématique constitue souvent une étape particulièrement redoutée par les
élèves et les étudiants qui doivent composer une dissertation d’histoire. Pourtant, il s’agit là d’un
passage attendu de l’introduction. Reprenez les éléments vus en séquence 2 pour la rédaction de la
problématique, qui doit adopter une forme interrogative (au style direct ou indirect), et qui peut
éventuellement se décomposer en plusieurs axes problématiques.
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2.4. L’annonce du plan
Après avoir formulé la problématique, il est nécessaire de passer à la ligne pour proposer une
annonce de plan. D’un point de vue typographique, l’annonce du plan doit en effet être isolée du
reste de l’introduction.
L’annonce du plan constitue elle aussi un difficile exercice de style, pourtant indispensable à la
réussite de l’introduction. D’un côté, les correcteurs attendent du candidat qu’il exprime clairement
le contenu des différentes parties qui constituent le développement de sa dissertation ; mais d’un
autre côté, ils ont tôt fait de lui reprocher ses lourdeurs de style ou ses maladresses. Il faut donc
trouver un équilibre entre ces deux écueils (pas assez de clarté ou trop de lourdeur) :
On peut envisager d’annoncer son plan de dissertation en une phrase : « Nous verrons
d’abord…, pour ensuite montrer…, et enfin étudier… », ou encore : « Il s’agira d’abord de
montrer que…, pour ensuite examiner…, et se pencher enfin sur… ».
Mais on peut également scinder l’annonce de plan en trois phrases différentes pour plus de
clarté : « Nous montrerons d’abord. Puis nous analyserons dans un second temps… Nous
verrons enfin que… »). Une telle annonce de plan est un peu lourde, mais elle a le mérite
d’être simple et efficace. Aucun correcteur honnête ne vous reprochera d’utiliser cette
formule.
Voici deux exemples d’annonces de plan possibles pour le sujet « Les relations américano-
soviétiques pendant la Guerre froide » :
Annonce de plan n° 1 :
« Après avoir étudié la période de fortes tensions dans les relations américano-soviétiques,
qui s’étend de l’année 1947 à la crise des missiles en 1962, nous examinerons ensuite la
phase de détente qui lui succède, pour enfin montrer comment, après la conférence
d’Helsinki en 1975, ces relations se dégradent de nouveau, annonçant ainsi ce que l’on a
appelé parfois la "Guerre fraiche" ».
Annonce de plan n° 2 :
« Il s’agira dans un premier temps d’étudier la période de fortes tensions dans les relations
américano-soviétiques, qui s’étend de l’année 1947 à la crise des missiles en 1962. Nous
nous intéresserons ensuite à la phase de détente qui lui succède et dure jusqu’à la
conférence d’Helsinki, en 1975. Nous montrerons enfin, dans une dernière partie, comment
une nouvelle dégradation des relations américano-soviétiques annonce ce que l’on a appelé
parfois la "Guerre fraiche" ».
Remarques :
Dans le cas d’un plan chronologique, la signification des « dates charnières » doit être
exposée. Dans les deux exemples ci-dessus, le sens du découpage 1947-1962 (1ère partie),
1962-1975 (2e partie), 1975-1991 (3e partie) est bien explicité.
Quel que soit le type d’annonce de plan choisi, il faudra impérativement que chaque
annonce de partie corresponde effectivement au contenu de la partie en question dans le
développement du devoir.
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MEMENTO
L’accroche
La définition du sujet
La problématique
L’annonce de plan, séparée du reste de l’introduction.
3. Exercice autocorrigé
Rédigez une introduction complète pour le sujet « L’année 1947 dans le monde ».
Cet exercice est à réaliser pour vous-même (rien ne doit être envoyé à Tremplin). Une correction
sera proposée dans la prochaine séquence de cet EPAP n° 1. Vous pourrez alors comparer votre
travail et évaluer sa qualité.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 1
Arnaud Baubérot
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dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un
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1. Corrigé de l’exercice de la séquence 3
Afin de rédiger une introduction complète pour le sujet « L’année 1947 dans le monde », il faut
commencer par rassembler les quatre éléments qui la composeront :
1.1 L’accroche
Parmi les diverses possibilités qui s’offrent à nous pour ouvrir cette introduction, on retiendra ici
l’origine de l’expression « Guerre froide », employée au début de l’année 1947 par l’un des
conseillers du président Truman, Bernard Baruch. En effet, l’emploi de cet oxymore promis à un bel
avenir révèle au grand jour les tensions qui ne cessent de croître entre les États-Unis et l’URSS
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans le cas d’un « sujet tableau », cette étape est l’occasion de montrer en quoi l’année retenue peut
être considérée comme une année charnière. C’est aussi le moment d’apporter quelques précisions
sur le cadre spatio-temporel. (cf. séquence 1)
L’année 1947 semble ainsi dominée par quelques grands thèmes : les conséquences toujours
sensibles de la Seconde Guerre mondiale et les efforts de reconstruction qui en découlent ; le
basculement dans la Guerre froide ; les débuts de la décolonisation.
Si notre étude doit couvrir l’ensemble de l’année 1947, il sera néanmoins utile de dire quelques
mots de la période antérieure pour évoquer le bilan de la guerre, la montée des facteurs de tensions
dès la fin des hostilités et les causes de l’émergence de l’anticolonialisme. Enfin, bien que le cadre
spatial soit en théorie mondial, certaines zones occuperont une place privilégiée : Les États-Unis et
l’URSS, bien entendu, mais également l’Europe puisque le déclin de sa puissance et sa mise sous
tutelle des deux « grands » sont au cœur du sujet. Parmi les colonies en voie d’émancipation (plus
ou moins avancée), on pourra accorder une attention spéciale à l’Inde (indépendance en 1947), à
l’Indochine française (début de la guerre d’Indochine) et à l’Afrique du Nord (statut de l’Algérie et
montée du nationalisme).
Nous retiendrons la seconde formulation de problématique n°1 donnée en corrigé dans la séquence
précédente : « Nous nous demanderons dans quelle mesure les espoirs de paix formulés à la fin de
la Seconde Guerre mondiale sont remis en cause par de nouvelles lignes de conflit qui émergent au
cours de l’année 1947. »
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2. Exemple d’introduction rédigée
S’il est essentiel de savoir décomposer les différentes étapes d’une introduction, ce passage
essentiel de la dissertation doit aussi être conçu comme un texte suffisamment fluide et agréable à
lire pour capter l’attention du correcteur. Voici un exemple d’introduction intégralement rédigée
pour le sujet « L’année 1947 dans le monde », qui récapitule et rassemble les éléments vus
précédemment :
[Accroche] C’est au début de l’année 1947 que l’homme d’affaire américain et conseiller du
président Truman, Bernard Baruch, emploie pour la première fois l’expression "Guerre froide" afin
de qualifier l’état des relations américano-soviétiques. Cet oxymore, promis à un bel avenir, n’a
pourtant rien d’une évidence dans un mode encore profondément marqué par les conséquences de la
Seconde Guerre mondiale et les espoirs du retour à la paix. [Analyse du sujet] Le sujet proposé,
"l’année 1947 dans le monde" nous invite ainsi à étudier l’ensemble des événements survenus au
cours de cette année qui, en révélant de nouveaux équilibres et en mettant à jours de nouvelles
sources d’affrontement, permettent de la considérer comme une année charnière. Or, si l’énoncé des
doctrines Truman et Jdanov font que l’année 1947 marque bel et bien le début de la Guerre froide,
l’accession de l’Inde à l’indépendance, la sécession du Pakistan et le début de la guerre d’Indochine
révèlent d’autres fractures issues de la contestation de l’ordre colonial [Problématique] Nous nous
demanderons alors dans quelle mesure les espoirs de paix formulés à la fin de la guerre sont remis
en cause par de nouvelles lignes de conflit qui émergent au cours de l’année 1947.
[Annonce du plan] Après avoir montré la manière dont les conséquences matérielles et
morales de la Seconde Guerre mondiale marquent encore le monde en 1947, nous examinerons les
raisons qui conduisent les États-Unis et l’URSS à rompre ouvertement leur alliance passée, pour
enfin étudier la contestation ouverte dont le domination coloniale européenne commence à être
l’objet.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 2
Delphine Diaz / Arnaud Baubérot
L’entraînement pas à pas (EPAP) a pour objectif de vous guider dans l’élaboration
d’une dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et
correspond à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à
acquérir.
Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.
Sommaire
1 Qu’est-ce qu’un plan ? 2
1.1 La nécessité du plan 2
1.2 En pratique 2
1.3 Quelques règles à suivre 3
2 Comment construire un plan ? 3
2.1 L’analyse du sujet 3
2.2 Le rassemblement des idées ou brainstorming 5
2.3 L’élaboration de la problématique 5
2.4 Ordonner ses idées 6
3 Exercices de la séquence 1 7
Une dissertation n’est ni une récitation du cours ni une compilation de faits historiques,
portant sur un thème donné. C’est un travail de démonstration qui vise à répondre à une
problématique déterminée en fonction du sujet. Pour être claire et convaincante, cette
démonstration doit être organisée et suivre un plan qui en fixe l’ordre et les étapes de manière
cohérente.
Une fois que vous aurez analysé le sujet proposé et formulé une problématique (cf. EPAP 1)
vous devrez donc bâtir un plan qui formera la colonne vertébrale de votre dissertation. Ce
plan répond à trois nécessités :
Vous pourriez être tenté de construire votre plan de manière rapide et rudimentaire (en
utilisant, par exemple, trois grands thèmes qui vous viendraient immédiatement à l’esprit),
puis de vous lancer directement dans la rédaction du devoir sur cette base. Cette manière de
faire est fortement déconseillée !
Au concours, vous serez évalué sur votre capacité à structurer votre pensée et à mener à
bien une démonstration, mais aussi à faire le tri et à hiérarchiser les faits historiques. Ne faire
qu’un plan rudimentaire risque de vous entraîner dans un récit des faits et non dans une
analyse raisonnée. Vous risquez ainsi de vous éloigner du sujet, ce qui est rédhibitoire. Il est
donc indispensable de prendre le temps de construire minutieusement son plan au brouillon,
en déterminant clairement ce que chaque partie et chaque sous-partie doit contenir.
1.2 En pratique
Un devoir en deux parties se justifie très bien dans le cas d’un plan chronologique si une
césure majeure dégage deux évolutions opposées ou nettement différenciées. Un plan
analytique en deux parties peut aussi vous permettre de répondre de façon contradictoire à une
problématique. Mais en règle générale, il faut se méfier de ce qu’un tel plan peut vous
conduire à manquer de nuance.
Le nombre de trois parties et trois sous-parties constitue un maximum à ne pas dépasser. Au-
delà, votre réflexion paraîtrait trop éparpillée. En outre, si votre plan contient un trop grand
nombre de sous-parties, vous risquez manquer de temps pour venir à bout de la rédaction de
votre devoir en 3 heures. Pour les mêmes raisons, il est déconseillé de chercher à diviser vos
sous-parties en « sous-sous-parties ».
Votre plan doit être équilibré. C’est-à-dire que chaque partie doit être d’une
longueur à peu près comparable aux autres. Concrètement, une différence d’une demi-
page est acceptable tandis qu’une différence d’une page entière révèle déjà un
déséquilibre dans votre devoir.
Au brouillon, vous donnerez des titres à vos parties et à vos sous-parties. Cela vous
aidera à préciser leur contenu et à clarifier la progression de votre raisonnement. Mais
ces titres n’apparaîtront pas dans votre dissertation. C’est la clarté de votre propos
qui permettra à votre correcteur d’en comprendre la logique et d’en suivre les étapes.
Vous laisserez néanmoins des lignes vierges pour signifier les changements de sous-
parties (3 lignes par exemple) et de parties (5 lignes par exemple).
Il est toutefois utile de rédiger au brouillon des titres clairs pour chacune des parties et des
sous-parties. En effet, rédiger une phrase énonçant l’idée principale de chaque paragraphe
avec précision, c’est clarifier d’emblée votre propos et vous faciliter la tâche lors de la
rédaction. Chacune de ces phrases pourra être utilisée dans vos transitions, afin d’annoncer le
contenu de la partie ou de la sous-partie suivante. La rédaction de votre devoir en sera
d’autant plus rapide et facile.
Une fois le sujet lu, il vous faut d’abord passer par une phase d’analyse de son intitulé, puis
par une phase d’élaboration de la problématique (cf. EPAP 1-2). Ensuite – et seulement
ensuite – viendront la recherche des idées et la construction du plan. Toutes les intuitions de
réponses sous forme de recettes toutes prêtes ou de plans standards sont dangereuses, car peu
rigoureuses.
De même, il est fortement déconseillé de jeter tout de suite sur le papier une ossature-type que
l’on adapterait au fur et à mesure de la réflexion et des idées. Vous ne devez donc
commencer à réfléchir au plan qu’après avoir clairement analysé le sujet et avoir
rigoureusement formulé une problématique.
● Définition du cadre spatial : Le cadre spatial est formé de l’ensemble des territoires placés
en 1945 sous la tutelle coloniale française d’une part, et de l’ensemble des territoires placés à
cette même date sous la tutelle britannique d’autre part. Le cadre spatial est donc
particulièrement vaste, et c’est ce qui fait sans doute la difficulté du sujet. Il s’étend à :
- l’Asie (incluant par exemple les Indes britanniques, Ceylan, la Birmanie, la péninsule
indochinoise sous domination française…) ;
- l’Afrique (intégrant ainsi l’Afrique du Nord, l’Afrique occidentale et équatoriale
françaises, mais aussi l’Afrique occidentale, centrale et orientale sous domination
britannique…) ;
- Le Moyen-Orient (par exemple, la Palestine est encore sous mandat britannique en
1945 ; de même, le Liban et la Syrie, placées sous mandat français, sont décolonisées
de manière effective en 1946, date du départ des troupes françaises).
Après avoir analysé le sujet et élaboré une problématique, il est temps de rassembler vos
connaissances et de recueillir ainsi la matière nécessaire à l’élaboration de votre devoir. En
réalité, la phase d’analyse du sujet vous a déjà conduit à mobiliser un certain nombre de faits
historiques. Il s’agit là d’un point de départ à partir duquel vous allez collecter, de la façon la
plus large possible, ce qui fera le contenu de votre dissertation.
Pour y parvenir, la meilleure technique est probablement celle du brainstorming (ou « remue-
méninges »). Celle-ci consiste à noter au brouillon toutes les idées qui vous passent par la tête,
en rapport avec le sujet. Pour vous aider à démarrer ou à relancer le processus en cas de
« panne », vous pouvez partir soit des faits auxquels vous avez pensé lors de l’analyse du
sujet, soit de personnages importants liés au sujet, soit en ébauchant une chronologie. À
chaque idée importante que vous relevez, vous pouvez aussi « rebondir » et chercher des idées
secondaires qui lui sont associées. Notez tout ce qui vous passe par la tête (événements
historiques, concepts ou mots-clés, éléments d’explication…) sans vous censurer en aucune
manière.
Une fois cette phase achevée, il faut tenter de porter un regard synthétique sur l’ensemble des
informations ainsi obtenues, afin d’élaborer votre problématique.
Parmi l’ensemble des problématiques possibles, en voici une qui peut être retenue :
« Doit-on opposer les décolonisations française et britannique, la première s’étant effectuée
de manière tendue et parfois violente, la seconde étant marquée par une approche plus
pragmatique ? Ou bien existe-t-il davantage de points communs qu’on ne le pense
traditionnellement entre ces deux processus de décolonisation qui ont affecté les deux plus
grands empires européens après 1945 ? »
Remarques :
Cette problématique est bien centrée sur le sujet et prend en compte la dimension
comparative qu’implique la formulation de l’intitulé.
L’étape suivante consiste à organiser et à ordonner toute la matière que vous avez recueillie
et à élaborer ainsi le plan de votre devoir. Il existe deux grands types de plans (sur lesquels
nous reviendrons plus en détail dans la séquence suivante) : le plan chronologique et le plan
thématique. Le choix dépend en partie du sujet et de la problématique que vous avez
formulée. Mais ce choix dépend aussi des connaissances que vous avez pu rassembler lors du
brainstorming. Quel que soit le type de plan vers lequel vous vous orientez, la méthode la
plus efficace est de commencer par opérer un double classement, à la fois thématique et
chronologique.
Commencez par identifier un certain nombre de thèmes qui vous permettent de trier et de
classer l’ensemble des faits et des idées que vous avez noté. Vous pouvez commencer par les
regrouper en 2 ou 3 grands thèmes que vous diviserez ensuite en « sous-thèmes », ou au
contraire déterminer plusieurs thèmes secondaires que vous rassemblerez ensuite au sein de
2 ou 3 thèmes principaux. Dans un second temps, classez chronologiquement les faits et les
événements à l’intérieur de chaque thème. Vous pouvez, par exemple, opter pour une
présentation synthétique sous forme de tableau à double entrée :
Voici un exemple de tableau à double entrée, comprenant une série de dates (non exhaustive
sur le sujet) :
Thèmes
Mise en cause de la tutelle Indépendances difficiles
Indépendances négociées
coloniale après 1945 et/ou tardives
↓ Dates
Mise en cause violente de la
tutelle coloniale en Algérie :
1945
émeute de Sétif
Fin de la guerre
1954 d’Indochine. Partition du
Vietnam
Indépendance des
1956 protectorats marocain et
tunisien
Vague d’indépendances en
Afrique subsaharienne
1960
française. Indépendance du
Nigéria britannique
Indépendance de l’Algérie
au terme d’une longue
1962
guerre coloniale (1954-
1962)
Indépendance de la
Rhodésie du Sud décidée
1965
par les colons : vague de
protestations internationales
Indépendance du Zimbabwe
1980
(ancienne Rhodésie du Sud)
3 Exercices de la séquence 1
Vous pouvez d’ores et déjà procéder à un brainstorming plus développé que le tableau ci-
dessus sur le sujet proposé et tenter d’organiser vos idées en ébauchant 1) un plan
chronologique, puis 2) un plan thématique.
L’entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond
à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.
Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.
Sommaire
1 Les différents types de plans 2
1.1 Le découpage thématique 2
1.2 Le découpage chronologique 3
1.3 Les plans chronologico-thématiques ou « mixtes » 5
1.4 Le découpage spatial 5
2 La rédaction des titres 6
4 Exercices de la séquence 2 7
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1 Les différents types de plans
Les grandes familles de sujets (voir EPAP 1) doivent être mises en relation avec certains
types de plans. Quelques grandes catégories de plans s’offrent à vous. Il s’agit des plans de
type thématique, de type chronologique et de type mixte (mélangeant des aspects
chronologiques et thématiques). Il vous faut apprendre à les choisir, mais aussi à les ajuster, à
les enrichir et surtout à les rendre parfaitement adaptés pour répondre au sujet.
Il est aussi possible de s’appuyer sur les catégories classiques d’analyse que sont les aspects
politiques, diplomatiques, militaires, économiques, culturels, démographiques… Mais toutes
ces catégories n’ont pas le même poids ni la même valeur pour les différents sujets auxquels
vous pouvez avoir à faire. En outre, si elles peuvent être utilisées pour faciliter le
raisonnement, elles ne vous dispensent pas de cerner précisément l’idée qu’elles recouvrent.
Il vous faudra expliciter cette idée dans la formulation de votre titre au brouillon, faute de
quoi, votre correcteur vous reprochera de recourir arbitrairement à un plan préétabli et
de ne pas avoir correctement analysé le sujet.
Un tel découpage thématique peut aussi être utile pour des sujets dont les bornes
chronologiques sont étroites, dont les articulations ne sont pas évidentes ou ne peuvent
convenir à l’ensemble des espaces pris en compte.
On peut ainsi construire des plans thématiques analytiques. Il s’agit de dégager des thèmes
qui sont autant d’éléments séparés du sujet : causes / formes / conséquences, ou aspects
généraux / aspects régionaux.
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Application : « La fin du bloc soviétique »
Un traitement analytique possible reposerait, par exemple, sur le découpage suivant :
I – Au milieu des années 1980, l’URSS arrive à une situation d’épuisement de son modèle
idéologique et d’ébranlement de son économie (causes).
II – La politique de perestroïka avive les tensions intérieures tandis que la chute du mur
de Berlin annonce la fin des démocraties populaires d’Europe de l’Est (formes).
III – En quelques mois (1990-91), le PCUS perd le pouvoir et l’URSS est démantelée. Les
régimes communistes soutenus par l’URSS s’effondrent ou sont fragilisés (conséquences).
On peut enfin construire des plans thématiques comparatifs qui s’imposent très simplement
quand le sujet compare deux ou plusieurs territoires ou États.
Les plans chronologiques semblent souvent s’imposer d’eux-mêmes (pas d’histoire sans
chronologie) : ils permettent l’exposition des faits et mettent en avant les ruptures et les
discontinuités. Ils sont donc très utiles pour de nombreux de sujets, notamment les sujets
concernant des périodes longues et complexes.
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Le plan chronologique s’articule autour de « dates-charnières » ou d’« articulations » qui
correspondent à des inflexions historiques majeures et qui marquent le passage d’une grande
partie à l’autre. Il faut donc chercher, dans la période envisagée, des points de rupture, des
moments ou des périodes de changement, de glissement.
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1.3 Les plans chronologico-thématiques ou « mixtes »
Le plan chronologique peut apparaître une solution efficace et facile à maîtriser. Il est
toutefois moins ambitieux que le plan thématique. Aussi, il peut être bon d’introduire des
éléments thématiques dans un plan chronologique. Cette variante le rend particulièrement
efficace et attractif : l’approche chronologique en est rendue plus démonstrative et plus
clairement ordonnée. C’est souvent ce plan qui permet de mieux traiter les sujets portant sur
une longue période. En effet, les grandes évolutions correspondent en général à des
changements de logiques historiques, que la dimension thématique contribue à faire apparaître
clairement.
Cette organisation est particulièrement adaptée aux sujets ayant un ancrage spatial ou
territorial fort. Un phénomène présente souvent des variations nationales ou continentales
qui permettent une organisation par zones ou par États. Une telle organisation peut tout à fait
concilier des sous-parties consacrées à des pays présentant un cas particulier avec d’autres
sous-parties analysant une échelle plus large. On peut aussi imaginer un raisonnement
géographique par échelle, qui peut donner un découpage cohérent.
Cette approche reste relativement rare en histoire. En effet, elle tend à minimiser les
phénomènes globaux et les influences qui peuvent s’exercer d’une aire géographique à
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l’autre. Toutefois, le découpage spatial peut parfois être très adapté à l’organisation interne
d’une partie, voire d’une sous partie.
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Application (1) : « La France dans le monde de 1945 à 1993 »
Un plan thématique avec des sous-parties organisées de manière chronologique :
NB : dans chacune des parties, les découpages chronologiques ne sont pas identiques, mais
l’ensemble de la période est traité.
4 Exercices de la séquence 2
Consignes pédagogiques : Pour le sujet « Les décolonisations française et britannique depuis
1945 »
proposez un plan détaillé de type chronologique ou bien un plan détaillé de type
thématique et comparatif, puisqu’il s’agit de comparer deux processus dans deux
contextes géographiques et politiques différents. Indiquez bien les titres des grandes
parties et des sous-parties que vous envisagez.
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rédigez ensuite une introduction complète à partir des éléments qui ont été fournis
dans la première séquence de cet EPAP, de la problématique, et du plan que vous
avez élaboré.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 2
Delphine Diaz / Arnaud Baubérot
L’entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond
à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.
Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.
Sommaire
1 Correction des exercices de la séquence 2 2
1.1 Un plan de type chronologique 2
1.2 Un plan de type spatial 3
1.3 Un plan de type thématique et comparatif 4
1.4 Un exemple d’introduction 5
2 Les transitions 5
2.1 Une bonne transition 5
2.2 Entre les grandes parties 6
2.3 À l’intérieur d’une partie, entre les sous-parties 7
3 Exercices de la séquence 3 8
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1 Correction des exercices de la séquence 2
Rappel des consignes : Pour le sujet « Les décolonisations française et britannique
après 1945 », proposez un plan détaillé de type chronologique ou bien un plan détaillé de
type thématique et comparatif. Rédigez ensuite une introduction complète.
Ce plan s’articule autour de dates charnières qui marqueront le passage d’une partie à
l’autre. Il importe de trouver des dates qui correspondent à des inflexions à l’intérieur même
des pays placés sous la tutelle coloniale de la Grande-Bretagne et de la France et qui
cherchent à s’en dégager après 1945. Néanmoins, il s’avère difficile d’articuler ce plan autour
de dates charnières exactes qui feraient sens pour les deux Empires en question.
Ces dates ne sont pas entièrement satisfaisantes, n’étant pas valables pour les deux Empires
concernés. C’est pourquoi nous avons préféré organiser notre plan chronologique autour de
parties englobant une ou deux décennies, et non pas de parties qui seraient circonscrites par
des dates précises :
I – 1945 – début des années 1950 : les décolonisations de l’immédiat après-guerre
II – Début des années 1950 – milieu des années 1960 : les décolonisations en Afrique
française et britannique
III – Milieu des années 1960-1980 : les décolonisations tardives et l’établissement de
relations post-coloniales
II – Du début des années 1950 au milieu des années 1960, l’Afrique connaît une vague de
décolonisations sans précédent.
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A – Certaines indépendances sont consenties par les colonisateurs (les protectorats
marocain et tunisien en 1956, l’essentiel de l’Afrique subsaharienne française en 1960 ;
l’indépendance sans drame de l’Afrique occidentale britannique).
B – D’autres décolonisations s’avèrent plus difficiles (guerre d’Algérie de 1954-1962 ;
Soudan, affranchi de la tutelle égypto-britannique en 1956, Tanzanie en 1963).
III – Du milieu des années 1960 à 1980 ont lieu les dernières décolonisations, tandis que
s’établissent des relations post-coloniales plus ou moins étroites.
A – L’indépendance des « confettis » de l’Empire français (Comores en 1975, Djibouti
en 1977).
B – La décolonisation tardive et problématique de l’Afrique centrale britannique
(Rhodésie du Nord, devenue Zambie, en 1964 ; Rhodésie du Sud en 1965, indépendante
sous le nom de Zimbabwe en 1980).
C – L’établissement de relations post-coloniales plus ou moins étroites (rôle du
Commonwealth pour l’ancien Empire britannique ; relations polymorphes entre la
France et l’ancienne Afrique subsaharienne française : la « Françafrique »).
Comme il s’agit d’un plan traitant d’aires géographiques très variées, il est aussi possible
mais difficile de traiter ce sujet en adoptant une approche spatiale :
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1.3 Un plan de type thématique et comparatif
Pour traiter ce sujet selon un plan thématique, il convient d’identifier un certain nombre de
caractères propres aux deux processus de décolonisation connus par l’Empire britannique et
l’Empire français :
Toutefois, trois précautions doivent être prises lors de la rédaction du devoir.
Afin de respecter le pluriel employé dans le sujet et son caractère comparatif (« les
décolonisations française et britannique »), chaque sous-partie doit montrer que sur la
base d’une organisation commune, des différences sensibles, voire des oppositions
peuvent exister d’un Empire à un autre.
Malgré le plan thématique, il faut se garder d’une description intemporelle des
décolonisations. Pour être une dissertation historique, votre devoir doit montrer des
évolutions.
Nous proposons ici un plan qui repose sur une organisation en trois thèmes :
I – La contestation croissante de la domination coloniale après la 2nde Guerre mondiale
II – Des décolonisations acceptées
III – Des décolonisations subies ou entravées
III – Certaines décolonisations sont imposées aux métropoles coloniales ou entravées par
les colons.
A – Une résistance inégale des deux métropoles coloniales à l’indépendance de leur
Empire (du côté français, guerre d’Indochine en 1946-1954 et guerre d’Algérie en 1954-
1962).
B – Une opposition à l’indépendance de la part des colons (cas de l’Algérie et de ses
« pieds-noirs » pour l’Empire français ; cas de la Rhodésie du Sud entre 1965 et 1980
pour l’Empire britannique).
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Ce dernier plan apparaît sans nul doute comme étant le plus satisfaisant des trois proposés
pour ce sujet : il permet d’aborder le sujet dans une perspective comparative, en tenant
compte de la diversité des espaces géographiques concernés, tout en introduisant malgré tout
à l’intérieur même des parties une évolution chronologique.
[Accroche] En 1945, les deux grandes puissances coloniales européennes que sont la
Grande-Bretagne et la France sont certes considérées comme victorieuses à l’issue du conflit.
Mais leurs empires coloniaux subissent alors de nombreux craquements, que ce soit en Inde,
où un mouvement d’opposition non-violente à la métropole a commencé dès 1942, ou en
Afrique du Nord, où les Français répriment sévèrement l’insurrection de Sétif, en Algérie, le
jour même de l’armistice. [Analyse du sujet] Dans ces circonstances, au lendemain du conflit
mondial, les deux plus grands Empires européens – qui s’étendent essentiellement au Proche-
Orient, en Asie et en Afrique – sont alors en proie aux contestations des populations
autochtones, plus ou moins préparées à demander leur indépendance de Londres ou de Paris.
Le processus de décolonisation, que l’on peut définir comme un changement de
gouvernement par lequel les peuples colonisés accèdent à la souveraineté intérieure et
internationale, peut ainsi être comparé dans ces deux ensembles territoriaux. S’il commence
après 1945, il ne prend fin qu’en 1977 en Afrique française (indépendance de Djibouti) et en
1980 pour l’Empire britannique avec l’indépendance du Zimbabwe. En mettant en regard les
décolonisations française et britannique, il s’agit donc de comparer non seulement le rythme,
mais aussi les modalités d’un processus politique parfois heurté. [Problématique] Doit-on
opposer les décolonisations française et britannique, la première s’étant effectuée de manière
tendue et parfois violente, la seconde étant marquée par une approche plus pragmatique ? Ou
bien existe-t-il davantage de points communs qu’on ne le pense traditionnellement entre ces
mouvements de décolonisation qui ont affecté les deux plus grands empires européens après
1945 ?
[Annonce du plan] Après avoir évoqué la contestation croissante de la domination
coloniale dans les Empires français et britannique au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale, nous examinerons les décolonisations faciles et acceptées par les deux métropoles,
pour enfin aborder les décolonisations subies ou entravées par ces deux Empires et leurs
colons. »
2 Les transitions
Les titres que vous avez donnés à vos parties, au brouillon, n’apparaîtront pas sur votre
copie. Les transitions sont donc indispensables pour permettre au correcteur de suivre le
déroulement de votre démonstration et de se repérer dans votre plan.
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un rappel de la problématique traitée, pour situer le correcteur dans la
progression de la démonstration,
une conclusion partielle plus qu’un résumé de la partie qui vient de s’achever (il
est donc maladroit de répéter rapidement ce que vous venez de dire) et l’annonce
rapide de l’idée dominante que vous allez démontrer dans la partie suivante.
Pour construire votre transition, il vous faut revenir à votre brainstorming et à l’analyse des
découpages chronologiques ou thématique. Pourquoi avoir choisi cette date ou ce thème ? De
quel paradigme à quel autre passe-t-on ? Quelle est la nature du lien logique qui relie les deux
séquences dégagées ? Une bonne transition met en avant les éléments de rupture et joue sur
les oppositions. Elle fait une allusion appuyée au sujet et surtout à la problématique pour
marquer l’état d’avancement de votre raisonnement. Bannissez un certain nombre de termes
(ensuite, par la suite, de plus, par ailleurs, c’est alors que…etc.) qui vous placent dans le récit
et non dans la démonstration.
Il vous faut clairement expliquer en quoi le tournant choisi est emblématique d’une évolution
profonde des décolonisations française et britannique.
« Après le milieu des années 1960, la plupart des anciennes colonies françaises et
britanniques ont proclamé leur indépendance, du fait notamment de la grande vague de
décolonisations qui a touché l’Afrique subsaharienne au début de la décennie. Mais le
processus de décolonisation est alors loin d’être achevé, comme nous le verrons dans une
dernière partie qui éclairera les décolonisations tardives, parfois entravées par les deux
métropoles et leurs colons. »
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Il faut clairement montrer que l’on peut opposer deux types de décolonisations, celles qui sont
préparées en amont et s’effectuent sans heurts majeurs, et celles qui provoquent des conflits :
« Tandis que certaines des décolonisations connues par les Empires français et
britannique ont été préparées en amont par les métropoles et acceptées, sur place, par les
colons, d’autres ont surpris Paris et Londres, qui n’ont pas toujours réagi avec pragmatisme.
Nous analyserons dans une dernière partie les décolonisations subies ou entravées, en
montrant que l’Empire français a parfois recouru à la violence de guerre pour répondre aux
velléités d’indépendance. »
Il serait lourd et fastidieux d’insérer une longue transition entre chaque sous-partie dans un
devoir en 3 heures. En revanche, il est nécessaire de montrer une progression dans le
raisonnement, progression qui est celle du plan et de l’organisation générale du devoir. La
rédaction doit rendre celle-ci visible et évidente aux yeux du correcteur. À l’intérieur des
parties, la première ou la dernière phrase de chaque sous-partie est donc une occasion de
passer à l’idée suivante, de lier l’ensemble de l’analyse.
Après avoir rédigé la sous-partie I-B, vous pouvez débuter la partie I-C par ce type de
formulation :
« Si la contestation de la domination coloniale a été précoce en Inde et dans la
péninsule indochinoise, les revendications d’indépendance vis-à-vis des métropoles
coloniales se sont vite propagées dans l’Afrique subsaharienne française et britannique dès le
début des années 1950. »
Le connecteur, en gras, vous permet de faire le lien entre l’idée développée dans la sous-partie
qui précède et celle que vous abordez dans votre nouvelle sous-partie.
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Vous pouvez terminer la sous-partie II-A par une formulation de ce type :
« …La décolonisation de l’Afrique subsaharienne placée sous la domination française
s’est ainsi effectuée sans heurts majeurs au début des années 1960. »
Remarque
Selon les cas, vous avez le choix de répartir la transition entre les deux paragraphes (exemple
2), ou de la placer à la fin de l’un ou au début du suivant (exemple 1).
3 Exercices de la séquence 3
Exercice 1
Rédigez la transition entre les parties I et II du plan chronologique proposé dans cette
séquence.
Exercice 2
Rédigez la transition entre les sous-parties III-A et III-B du plan thématique proposé dans
cette séquence.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 2
Delphine Diaz / Arnaud Baubérot
L’entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une
dissertation du niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond
à un objectif pédagogique particulier, c’est-à-dire une compétence particulière à acquérir.
Dans ce deuxième devoir pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur la construction du
plan et des transitions. Quelques éléments vous seront rappelés sur l’introduction (analyse
de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète de l’introduction, il convient
de reprendre les indications de l’EPAP n°1.
Sommaire
1 Correction des exercices de la séquence 3 2
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1 Correction des exercices de la séquence 3
Exercice 1
Rédigez la transition entre les parties I et II du plan chronologique proposé au début de la
séquence 3 :
I – 1945 – début des années 1950 : les décolonisations de l’immédiat après-guerre
II – Début des années 1950 – milieu des années 1960 : les décolonisations en Afrique
française et britannique
Exercice 2
Rédigez la transition entre les sous-parties III-A et III-B du plan thématique proposé au
début de la séquence 3.
III – Certaines décolonisations sont imposées aux métropoles coloniales ou entravées par
les colons.
A – Une résistance inégale des deux métropoles coloniales à l’indépendance de leur
Empire.
B – Une opposition à l’indépendance de la part des colons.
« … Mais les résistances qu’opposent les métropoles à l’indépendance des territoires qu’elles
dominent ne sont pas les seules entraves à la décolonisation des Empires français et
britannique. Sur place, dans les territoires placés sous leur domination, l’opposition que
manifestent certains colons européens peut aussi constituer un obstacle aux indépendances. »
Le Crabe-tambour
Film français (1977) réalisé par Pierre Schoendoerffer
À travers les souvenirs d’un officier de la marine national, ce film évoque la guerre
d’Indochine et la guerre d’Algérie. Il y est notamment question du putsch d’Alger (1961)
mené par les généraux Challe, Salan, Jouhaud et Zeller.
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Gandhi
Film indo-britannique (1982), réalisé par Richard Attenborough.
Le film relate les principales étapes de la vie de Mohandas Karamchand Gandhi et de sa lutte
pour l'indépendance de l’Inde.
L’Ennemi intime
Documentaire français (2001), réalisé par Patrick Rotman.
Ce documentaire recueille des témoignages d’anciens combattants qui reconnaissent
notamment avoir commis des exactions sur les populations locales.
Mon colonel
Film français (2006), réalisé par Laurent Herbiet.
En 1957, dans le contexte de la guerre d’Algérie et des attentats commis par le FLN, un jeune
officier juriste est confronté à la mise en place des pouvoirs spéciaux et de la torture
institutionnalisée dans l’armée française.
La Bataille d’Alger
Documentaire français (2006), réalisé par Yves Boisset.
Ce documentaire revient sur l’un des épisodes les plus sanglants et les plus controversés de la
guerre d’Algérie.
Hors-la-loi
Film franco-algérien (2010) réalisé par Rachid Bouchareb.
L’histoire évoque le destin de trois frères algériens dont l’un s’engage en Indochine, tandis
que l’autre participe au mouvement pour l'Indépendance de l'Algérie.
Parmi les multiples ressources disponibles sur Internet, l’Institut nationale de l’audiovisuel
(INA) propose, sur son site Jalons (http://fresques.ina.fr/jalons/accueil), de nombreux
documents d’archives qu’il est intéressant de consulter en ligne.
Vous pouvez tout d’abord consulter la Médiathèque, dont les documents sont classés
chronologiquement (« Fresque »), géographiquement (« Carte ») ou par « thèmes ». En
déroulant l’onglet « thèmes » / « Relations internationales » / « Décolonisation », vous
pourrez accéder à de nombreux documents audiovisuels comme, par exemple :
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La proclamation d'indépendance de Madagascar (1960)
http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01657/la-proclamation-d-independance-de-
madagascar.html
http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0042/la-decolonisation-et-l-emergence-du-tiers-
monde.html
Voici donc quelques exemples de sites qui peuvent vous être utiles :
La Documentation française
Dossier sur l’Afrique subsaharienne, de la décolonisation à la mondialisation
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000044-l-afrique-subsaharienne-de-la-
decolonisation-a-la-mondialisation-1960-2008
La cartothèque de Sciences-Po
Chronologie des indépendances africaines :
http://cartotheque.sciences-po.fr/media/Chronologie_des_independances_africaines/1035/
Histoire à la carte
Un dossier de 14 cartes sur la décolonisation
http://www.histoirealacarte.com/carte/11_decolonisation_independance.php
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot
Note
Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.
Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.
Sommaire
1 Rappel sur l’entraînement pas à pas .......................................................... 2
2 L’analyse du sujet ........................................................................................ 2
2.1. La définition des termes ............................................................................. 2
2.2. Le cadre chronologique .............................................................................. 3
2.3. Le cadre spatial ........................................................................................... 3
2.4. La problématique et le plan ........................................................................ 3
3 L’importance des sous-parties : aspects formels........................................ 5
3.1. La structure générale du développement : rappels et précisions ........... 5
3.2. La forme des sous-parties .......................................................................... 6
4 La construction d’une sous-partie ............................................................... 6
4.1. Première étape : formuler l’idée générale ................................................. 6
4.2. Deuxième étape : structurer l’organisation interne .................................. 7
5 Exercice de la séquence 1 .......................................................................... 8
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1 Rappel sur l’entraînement pas à pas
Les entraînements pas à pas consistent à décomposer à l’extrême l’ensemble des démarches à
suivre pour rédiger une dissertation. Cela peut donner l’impression d’un travail fastidieux,
impossible à effectuer en conditions réelles lors d’une épreuve de trois heures, tant il serait précis.
Mais la vocation de ces exercices est de permettre à tous de progresser, quelles que soient les forces
et les faiblesses de chacun. C’est pourquoi il est utile de détailler chaque étape, de proposer
régulièrement des pistes de réflexion, de décomposer des démarches que certains candidats
effectuent souvent spontanément.
Il n’y a pas lieu d’abandonner toutes vos habitudes, notamment si vos résultats lors des devoirs par
correspondance ont été bons. Les entraînements pas à pas doivent être compris comme des
invitations à corriger et améliorer votre maîtrise de l’exercice, bien plus que comme une liste de
tâches successives systématiquement indispensables pour réussir une dissertation.
2 L’analyse du sujet
Toute réflexion sur un sujet commence par son analyse, il n’y est pas fait exception ici. Cette
analyse est nécessaire pour clarifier les questions de méthode liées à l’argumentation.
Il s’agit d’un sujet « relation » (cf. EPAP 1) qui invite à étudier les rapports entre deux entités : « la
Chine » et « le monde ». Malgré l’apparente évidence de l’intitulé – tout un chacun sait fort bien ce
qu’est la Chine et ce qu’est le monde – il est indispensable de prendre le temps d’analyser ces
deux termes afin de bien mesurer l’ampleur et les limites du sujet :
La Chine, tout d’abord, désigne une entité géographique aisément identifiable. Mais sur le
plan politique, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. À partir de 1949, deux
entités politiques rivales se partagent inégalement son territoire : la République populaire
de Chine (RPC) sur le continent et la République de Chine sur l’ile de Taïwan. Bien que de
petite taille, cette dernière joue un rôle non négligeable dans les relations internationales
(elle occupe le siège de la Chine à l’ONU jusqu’en 1971). Si, pour des raisons évidentes, la
problématique et l’essentiel du devoir seront centrés sur la RPC, omettre de parler de
Taïwan reviendrait à négliger un aspect important du sujet. Enfin, Hong Kong et Macao,
respectivement britannique et portugais jusqu’en 1999, doivent également être évoqués.
Le monde, ensuite, désigne implicitement les États avec lesquels la Chine entretient des
relations diplomatiques, militaires ou économiques, mais également les organisations
internationales (comme l’ONU). Il s’agira donc d’étudier les relations des deux Chines avec
ces acteurs internationaux, et inversement les relations de ces acteurs avec les
gouvernements chinois.
L’analyse des termes du sujet doit également conduire à préciser les limites de l’étude. Ici, les
évolutions et les soubresauts de la politique intérieure chinoise ne font a priori pas partie du sujet. Il
ne s’agit en aucun cas de faire un récit de « l’histoire de la Chine, depuis 1949 ». Ce serait hors-
sujet ! En revanche, des éléments de cette politique intérieure pourront être évoqués dès lors qu’ils
permettront de donner du sens aux orientations de la politique extérieure de la Chine ou d’expliquer
des changements dans ses relations avec le reste du monde.
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2.2. Le cadre chronologique
Les bornes chronologiques qui encadrent le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 » sont
fixées de manière plus ou moins précise. La borne de laquelle il faut partir est bien sûr l’année
1949, ce qui implique de rappeler en quoi cette date est importante dans le contexte du sujet. Celle-
ci marque une rupture forte dans l’histoire chinoise, puisque c'est celle de la victoire des
communistes contre les nationalistes du Guomindang dans la guerre civile qui les oppose depuis
1927. Cette victoire conduit à la fondation de la République populaire de Chine (RPC) et à
l’installation d’un régime communiste sur le continent, tandis que les nationalistes se replient sur
l’île de Taïwan.
Si le début de la période envisagée est bien déterminé dans l’intitulé, la borne chronologique
finale n’est, en revanche, pas clairement définie. Dans cette configuration, il convient d’étendre
l’analyse jusqu’à nos jours. Il est admis que ce type de formulation invite à traiter le sujet jusqu’à la
fin des années 2000 ou au début des années 2010, afin de ne pas aborder les problèmes de
l’actualité brûlante (on pourra les évoquer rapidement en conclusion) et de bien rester dans une
perspective historique.
Le cadre spatial est évidemment formé de l’ensemble des pays du monde qui ont entretenu des
relations avec la Chine. Une attention particulière sera accordée aux grands acteurs internationaux
(États-Unis, URSS, ONU). Mais les liens particuliers de la Chine avec des États de moindre
importance (comme l’Albanie ou le Cambodge, par exemple) pourront aussi être ponctuellement
évoqués.
Parmi les problématiques possibles pour traiter ce sujet, nous en retiendrons une qui porte sur
l’affirmation de la Chine comme puissance mondiale :
« Dans quelle mesure la progressive affirmation de la Chine comme puissance mondiale a
pu être freinée par les différentes crises, internes et externes, auxquelles elle a été confrontée ? »
NB : Cette problématique n’est pas une simple reformulation du sujet à la forme interrogative
(« Quelles ont été les relations de la Chine avec le monde ? »), ce qui serait inconsistant. Elle
annonce bel et bien l’idée qui va être démontrée dans la dissertation.
Il est possible de répondre à cette problématique à travers un plan chronologique, qui mettra ainsi
l’accent sur les évolutions de la relation entre la Chine et le monde depuis 1949 :
I – Affaiblie par la guerre mondiale et la guerre civile, la Chine cherche à accéder au rang de
puissance régionale en se plaçant dans le giron de l’URSS (1949-1960).
1 – 1949-1950 : un nouvel État dans le bloc communiste. La guerre civile, qui a opposé les
communistes aux nationalistes soutenus par les États-Unis, fait de la Chine l’un des premiers
théâtres d’affrontement de la Guerre froide. Vaincu, le Guomindang se réfugie sur l’ile de
Taïwan, mais conserve l’exclusivité de la représentation internationale de la Chine (ONU,
Conseil de sécurité). La nouvelle République populaire Chine (RPC), exsangue et sans poids
diplomatique, se tourne vers l’URSS pour signer un traité d’alliance et d’assistance avec elle.
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2 – 1950-1956 : la Chine populaire, une puissance régionale dans le giron soviétique.
Soutenue par l’URSS, la RPC se développe et revendique le droit à une représentation
internationale. Elle se heurte cependant au véto américain. Son intervention dans la guerre de
Corée et sa participation aux conférences de Genève (1954) et de Bandung (1955) lui donnent
une stature de puissance régionale.
3 – 1956-1960 : la rupture avec l’URSS isole la Chine. Hostile à la déstalinisation et à la
coexistence pacifique, Mao prend peu à peu ses distances vis-à-vis de l’URSS. Sur le plan
économique également, le Grand Bond en avant doit permettre de trouver une "voie chinoise
vers le socialisme". Après la rupture sino-soviétique, la Chine se trouve isolée dans le bloc
communiste (seule l’Albanie d’Enver Hodja maintient des relations avec elle) et sur la scène
internationale, et considérablement affaiblie par le désastre du Grand Bond en avant.
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3 – Depuis 1993 : une nouvelle puissance dans un monde multipolaire. La répression de
1989 et l’effondrement du bloc communiste ont d’abord fragilisé la position de la Chine. Mais
elle revient sur la scène internationale et s’affirme comme une puissance mondiale et
responsable. En témoignent les compromis qu’elle accepte lors de la rétrocession de Hong
Kong (1997) et de Macao (1999) et son adhésion à l’OMC en 2001. La même année, la
création de l’Organisation de coopération de Shanghai lui permet de consolider ses positions
en Asie. Cependant, l’absence de démocratie, la question du Tibet et les tensions avec Taïwan
(de nouveau membre de l’ONU en 2007) constituent toujours des handicaps majeurs dans les
relations de la RPC avec les autres puissances mondiales.
Remarques :
Le fait de rédiger des titres qui annoncent précisément ce qui sera démontré dans chaque
partie et sous-partie permet de clarifier ses idées et de gagner du temps lors de la rédaction.
Nous vous suggérons vivement d’imprimer ce plan. Les séquences ultérieures de cet EPAP y
feront souvent référence pour proposer des exercices et illustrations, et il sera donc plus
commode de l’avoir sous les yeux.
Commençons par quelques conseils formels pour vous éviter de perdre des points à cause non pas
de ce que vous écrivez mais de la façon dont vous l’écrivez.
Il vous faut :
Un repérage facile : dans votre dissertation, chaque grande partie doit débuter par une marque
visuelle (un saut de plusieurs lignes ou quelques astérisques). De même, chaque sous-partie doit
être identifiée visuellement par un saut de plusieurs lignes (moins important que celui entre les
parties) et commencer par un retrait pour bien signifier qu’une nouvelle idée va être développée.
Ce marquage facilite le travail du correcteur qui, au premier coup d’œil, doit comprendre la
structure de votre devoir.
Un plan équilibré : bien qu’il soit envisageable de donner un poids particulier à certains
aspects d’un sujet, il faut dans la mesure du possible éviter de consacrer une part excessive dans
le traitement à un seul aspect. Les différences de longueur des parties sont possibles, mais évitez
une disproportion des parties, qui irait par exemple du simple au double.
L’unité et la cohérence des sous-parties : vos sous-parties doivent présenter une unité logique.
Cela signifie que tout en s’inscrivant dans une démonstration globale pour répondre à la
problématique soulevée par le sujet, une sous-partie apporte de manière précise une part de la
réponse. De ce fait, chaque sous-partie doit faire preuve de cohérence : elle développe une idée
claire, argumentée et appuyée sur des exemples. Cette idée peut se décliner en deux ou trois
idées secondaires, même si ce n’est pas une obligation. En revanche, il est nécessaire de
toujours appuyer chacune de ces idées sur des exemples précis, datés et clairement situés d’un
point de vue géographique.
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3.2. La forme des sous-parties
Pour que le développement soit clair et démonstratif, chaque sous-partie doit aussi respecter
quelques règles formelles :
Les sous-parties doivent être reliées entre-elles par une phrase de transition, soit la dernière
phrase de la sous-partie finissante, soit la première phrase de la sous-partie débutante. L’emploi
de connecteurs logiques (toutefois, ainsi, par ailleurs…) pour introduire cette transition permet
de montrer la manière dont votre raisonnement se déroule. Cependant, leur usage n’est pas
obligatoire.
Chaque sous-partie correspond à une idée générale qui marque une étape de votre
raisonnement et répond à un aspect de la problématique. Lors du développement de cette idée, il
est possible de la décliner en deux ou trois idées secondaires simples, que l’on identifiera
éventuellement par des changements de paragraphe (alinéas simples sans saut de ligne).
Chaque idée avancée doit s’appuyer sur un ou deux exemples historiques précis. De même,
chaque fait historique évoqué dans la copie doit être accompagné d’une ou deux phrases
permettant de le relier à la démonstration et de lui donner du sens dans le cadre de votre
raisonnement.
Conseils
Proscrivez les titres ou la numérotation des sous-parties dans la dissertation elle-même.
Ces titres et cette numérotation doivent en revanche apparaître dans votre brouillon pour vous
permettre de mieux construire votre pensée.
Ayez un nombre raisonnable de sous-parties par partie : généralement deux ou trois. Une
seule sous-partie (ce qui revient à n’en avoir aucune) entraîne la confusion des arguments et
masque les étapes du raisonnement ; trop de sous-parties, forcément trop courtes, fragmentent
inutilement le devoir, or chaque idée doit être développée à partir d’exemples précis et quelques
lignes ne peuvent suffire.
Évitez les ajouts tardifs, avec astérisques ou numéros des renvois, mais aussi les ratures, qui
compliquent la lecture pour le correcteur et entraînent la confusion.
Chaque sous-partie doit commencer par l’idée principale qu’elle avance, pour répondre à la
problématique. Les premières lignes de la sous-partie doivent ainsi permettre à la fois d’annoncer le
thème qui va être traité et de faire un lien clair avec la problématique.
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Application
« Une fois installés au pouvoir, les communistes chinois tentent, avec le soutien de l’URSS,
d’imposer la jeune République populaire de Chine comme un acteur de premier plan dans la partie
orientale de l’Asie. »
Contrôle
Cette phrase annonce l’idée qui va être développée dans la sous-partie.
Le lien à la problématique est établi, puisqu’il s’agit de comprendre comment la jeune République
populaire de Chine tente de s’affirmer comme une nouvelle puissance à l’échelle régionale.
Comme la dissertation dans son ensemble et chacune des parties qui la composent, la sous-partie
doit avoir sa cohérence interne. L’idée présentée dans les premières lignes de la sous-partie est
ensuite déclinée en éventuelles idées secondaires. Ces idées secondaires sont simples, composent
des paragraphes, étayées par des exemples, et elles sont utilisées comme autant d’arguments.
Chaque idée secondaire alimentant la sous-partie doit s’appuyer sur un ou des exemples précis et
significatifs qui seront autant d’arguments pour la démonstration.
Dans le cas de l’exemple que nous traitons (2 e sous-partie de la Ière partie), trois idées secondaires
pourrons être développées :
Le véto américain ne permet pas à la République populaire de Chine d’obtenir une représentation
internationale en siégeant à l’ONU.
Son intervention dans la guerre de Corée (1950-53), qui permet à son allié soviétique d’éviter un
engagement direct dans le conflit, manifeste la capacité de la RPC à agir comme un acteur de la
Guerre froide.
La participation de la Chine aux conférences de Genève (1954) et de Bandung (1955) lui donne une
stature de puissance régionale.
NB : De nombreux sujets de concours sont des sujets mondiaux sans délimitation géographique
précise. Il est dans ce cas très maladroit de choisir ses exemples dans un seul pays, puisque cela
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contredit la logique du sujet. S’il n’y a pas de règles précises, il faut si possible éviter de choisir
plus d’un tiers des exemples dans un même cas national. De manière générale, dans une logique de
concours, tout exemple original est valorisé.
5 Exercice de la séquence 1
Consigne : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-partie de la IIe
partie du plan proposé dans cette séquence.
Rappel :
II – La Chine cherche à devenir le champion du non-alignement, mais ses prétentions sont
contrariées par les soubresauts de sa politique intérieure (1960-1971).
2 – 1964 : une année de relatifs succès sur la scène internationale. La tournée de Zhou
Enlai en Afrique, l’établissement de relations diplomatiques avec la France et l’explosion de
la première bombe A chinoise marquent la montée en puissance de la RPC sur la scène
internationale. De nombreux pays soutiennent sa demande de reconnaissance par l’ONU,
fragilisant ainsi la position de Taïwan. Les moyens de la diplomatie chinoise sont néanmoins
limités par la fragilité économique du pays.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot
Note
Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.
Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.
Sommaire
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1 Correction de l’exercice de la séquence 1
Rappel de la consigne : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-
partie de la IIe partie du plan proposé dans la séquence 1.
Pour cette sous-partie, que nous avons intitulée au brouillon « 1964 : une année de relatifs succès
sur la scène internationale », on peut proposer la rédaction suivante :
Contrôle
L’idée générale de la sous-partie est clairement annoncée et reliée à la problématique.
Les idées secondaires développent chacune un des aspects de l’idée initiale.
Il n’y a pas accumulation d’exemples, mais ceux choisis sont parlants et précis.
Chaque évocation d’un fait historique est suivie ou précédée d’une ou deux phrases d’analyse
qui lui donnent son sens et permettent de le rattacher à l’idée générale de la sous-partie.
La sous-partie se termine sur un « bilan » qui permet de la relier à la problématique du devoir.
Il faudra à la fin de cette sous-partie sauter des lignes, pour annoncer le passage à la sous-partie
suivante.
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Remarques
Dans le cadre d’un devoir en trois heures, il ne vous sera pas forcément possible de développer
autant d’idées secondaires (et d’exemples) à l’intérieur de chaque sous-partie que nous le
faisons ici. Nous proposons ici une sous-partie relativement développée afin de rendre claire la
démarche globale à suivre.
C’est pourquoi, si vous ne vous sentez pas capable de diviser l’idée d’une sous-partie en
plusieurs sous-idées ou que vous ne disposez que d’un seul exemple, il est préférable que votre
sous-partie soit composée d’un seul paragraphe ! Réservez dans ce cas les sous-parties
composées de plusieurs paragraphes pour les thèmes que vous maîtrisez le mieux, de façon à
valoriser au mieux vos connaissances.
La démonstration s’appuie sur le récit des faits, mais elle doit en faire ressortir un aspect
particulier pour argumenter un point ou construire une cohérence historique. La démonstration
sélectionne donc dans le déroulement d’un événement ou dans le choix d’un exemple ce qui est
important par rapport au raisonnement et à l’idée développée dans la sous-partie concernée.
L’utilisation d’un même événement ou d’une même référence ne peut donc pas se faire partout de
la même façon. Elle doit se faire chaque fois selon le sujet traité et selon l’idée que le paragraphe
souhaite faire apparaître. Même si le récit d’un événement donné passe souvent par quelques
« incontournables », il y a toujours un aspect qui mérite une attention particulière en fonction de
l’idée que l’on veut appuyer.
Application
Dans la sous-partie rédigée ci-dessus (2e sous-partie de la partie II), vous pourriez faire le choix de
développer plus spécifiquement la tournée de Zhou Enlai en Afrique, en considérant cet
exemple comme révélateur de la stratégie poursuivie par la Chine pour s’affirmer sur la scène
internationale en s’affranchissant de l’hégémonie exercée par les États-Unis et l’URSS. Les deux
autres idées secondaires (la reconnaissance française et la bombe A chinoise) seraient alors traitées
plus rapidement.
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Ce passage pourrait être rédigé de la manière suivante :
« Entre décembre 1963 et février 1964, le premier ministre Zhou Enlai entreprend une tournée
de dix pays africains. Il visite notamment des pays dont les relations avec les puissances
européennes sont conflictuelles, comme l’Égypte en raison de la nationalisation du canal de Suez,
ou la Guinée et le Mali qui ont refusé de rallier la Communauté des États africains proposée par le
général de Gaulle. La Chine propose de tisser des liens de coopération que Zhou Enlai, dans un
discours prononcé à Accra en 1964, décrit comme fondés sur l’égalité entre les partenaires, les
bénéfices mutuels et le respect de la souveraineté. Si la faiblesse de l’économie chinoise limite
d’avance la portée de cette coopération, les bénéfices qui en sont attendus sont avant tout
diplomatiques. En proposant des liens exempts de tout impérialisme, la République populaire espère
se voir confirmer dans son rôle de champion du non-alignement et asseoir ainsi son aura
internationale. Elle s’attache, en outre, à recueillir des soutiens en vue d’une nouvelle demande
d’adhésion à l’ONU, toujours bloquée par le véto américain. »
Conseils
Les exemples donnés peuvent laisser penser qu’une connaissance encyclopédique est nécessaire
pour réussir au concours. Il n’en est rien ! Préparez des fiches que vous maîtriserez et qui
seront réutilisables pour le traitement de nombreux sujets : quelques personnages importants,
quelques lieux, villes, symboles, chansons, un ou deux pays sur lesquels vous aurez quelques
connaissances pointues qui valoriseront votre copie. Faites ainsi un choix dans les fiches
fournies par Tremplin et maîtrisez-les le mieux possible.
Comme pour les efforts de nuance, cette tactique n’a pas besoin d’être systématique ; mais
quelques exemples développés en profondeur font nettement ressortir une copie du lot.
Application
Rappel de la problématique : « Dans quelle mesure la progressive affirmation de la Chine comme
puissance mondiale a pu être freinée par les différentes crises, internes et externes, auxquelles elle a
été confrontée ? »
La sous-partie rédigée ci-dessus (2e sous-partie de la partie II), se termine en reliant le propos à la
problématique de la manière suivante :
« Ainsi, à la fin de l’année 1964, il paraît incontestable que la République populaire de Chine
est parvenue, grâce à son volontarisme diplomatique et militaire et en dépit de la fragilité de son
économie, à se hisser sur la scène internationale au rang de puissance émergente. »
Contrôle
Cette phrase, qui sert de conclusion à la sous-partie, établit clairement le lien avec la
problématique portant sur l’affirmation progressive de la puissance chinoise.
Cette phrase ne doit pas faire l’objet d’un paragraphe à part ; elle prend place au sein même de
la sous-partie.
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5 Exercice de la séquence 2
Consignes : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-partie de la IIIe
partie du plan proposé dans la séquence 1, en respectant les consignes suivantes :
Dans cette sous-partie, vous approfondirez le rôle joué par Deng Xiaoping dans le processus
d’émergence de la puissance économique chinoise (cf. « 3 Approfondir les exemples »).
Vous terminerez cette sous-partie par une phrase faisant le bilan du développement en le reliant
à la problématique annoncée (cf. « 4 Faire le lien avec la problématique »).
Rappels :
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot
Note
Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.
Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.
Sommaire
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1 Correction de l’exercice de la séquence 2
Rappel des consignes : Pour le sujet « La Chine et le monde, depuis 1949 », rédigez la 2e sous-
partie de la 3e partie du plan proposé dans la séquence 1, en respectant les consignes suivantes :
Dans cette sous-partie, vous approfondirez le rôle joué par Deng Xiaoping dans le processus
d’émergence de la puissance économique chinoise.
Vous terminerez cette sous-partie par une phrase faisant le bilan du développement en le reliant
à la problématique annoncée.
Pour cette sous-partie, que nous avons intitulée au brouillon « 1978-1993 : l’émergence de la
puissance économique chinoise », on peut proposer la rédaction suivante :
« L’apaisement relatif qu’a connu la Chine, aussi bien au plan de sa vie politique intérieure
que dans ses relations extérieures, au cours des années 1970, permet un essor considérable de son
économie dans la décennie suivante. À bien des égards, cet essor, qui donne à la République
populaire les moyens d’affirmer sa puissance à l’échelle mondiale, résulte de la politique entreprise
par Deng Xiaoping. Ancien Secrétaire général du PCC (1956-1967), écarté du pouvoir depuis la
Révolution culturel, Deng revient progressivement aux affaires après la mort de Mao. Bien qu’il
n’occupe aucun poste officiel de premier plan, il dirige effectivement le pays à partir de 1978 et
impulse une politique visant à hisser la Chine au rang des grandes puissances mondiales. Partisan de
la ligne "gestionnaire" qui fait passer les enjeux idéologiques au second plan, il entreprend la
modernisation économique du pays qui réduit l’intervention de l’État et encourage les Chinois à
s’enrichir par la création d’entreprises privées. Dans le même temps, il lance la réforme de la "porte
ouverte", qui vise à ouvrir la Chine vers l'extérieur. En 1979, cinq Zones économiques spéciales
sont créées afin d’attirer les investisseurs étrangers et l’année suivante la RPC adhère au FMI. Cette
politique d’ouverture économique conduit à un accroissement considérable de la place de la Chine
populaire dans l’économie mondiale et lui permet de devenir progressivement un interlocuteur avec
lequel les autres puissances doivent compter.
Toutefois, la libéralisation de l’économie chinoise ne s’accompagne pas d’un processus de
démocratisation. En 1989, confronté à la contestation des étudiants rassemblés Place Tiananmen,
Deng Xiaoping autorise l’armée à mener une répression sanglante qui expose la RPC à de vives
critiques de la communauté internationale. Son autorité en Chine même s’en trouve pour un temps
affaiblie. Deng parvient néanmoins à consolider ses réformes en faisant officiellement adopter la
notion d’"économie socialiste de marché" par le PCC en 1992 et en la faisant inscrire dans la
Constitution chinoise l’année suivante. Ainsi, de la fin des années 1970 au début des années 1990,
la Chine populaire a élaboré un nouveau modèle alliant l’acceptation du libéralisme économique et
le refus du libéralisme politique. Bien que ce modèle lui ai permis d’accéder au rang de puissance
mondiale, l’absence de démocratisation reste un frein à la normalisation complète de ses relations
avec la communauté internationale. »
Contrôle
La sous-partie commence bien par une phrase de transition avec la sous-partie précédente,
suivie d’une deuxième phrase qui annonce son idée générale.
Dans chaque paragraphe, la présentation des faits historiques est accompagnée d’une brève
analyse qui lui donne son sens et permet de les rattacher à l’idée générale de la sous-partie.
La sous-partie se termine par une phrase de bilan qui relie le propos à la problématique.
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2 Comment utiliser ses connaissances de cours dans un devoir ?
Le sujet du concours se réfèrera forcément à un aspect de votre programme de cours de Première et
de Terminale, mais il exigera une réinterprétation et une réécriture de ces connaissances de cours. À
ce niveau, le jury attend de vous des connaissances plus précises et une problématisation plus
poussée que dans une copie de baccalauréat. Dès lors, comment utiliser les ressources qui
s’offrent à vous pour que vos dissertations répondent à cette attente.
Vous disposez, pour cela, de deux types ressources écrites : le cours de Tremplin et les manuels.
Loin de s’opposer ou de se répéter, ces ressources sont complémentaires et peuvent chacune vous
apporter des informations spécifiques.
Pour vous montrer la nécessité d’utiliser différents supports et les bénéfices que vous pouvez tirer
de chacun d’eux, nous allons comparer la manière dont le cours de Tremplin et différents manuels
traitent le même événement : la signature du traité d’alliance entre l’URSS et la Chine en 1949, et le
relatif isolement de cette dernière sur la scène internationale. Puis nous verrons leur utilité
respective dans la rédaction de la 1ère sous-partie de la Ière partie du plan proposé (« 1949-1950 : un
nouvel État dans le bloc communiste »).
Les cours dispensés par Tremplin sont votre premier outil pour vous aider dans la préparation du
concours. Ils présentent l’avantage d’être à la fois très synthétiques et relativement précis. Ils
constituent donc un bon point de départ pour vous aider à identifier les éléments les plus
importants d’un chapitre ou d’un thème du programme.
Remarques
Cet extrait présente en peu de lignes les principaux enjeux de la période : l’alliance sino-
soviétique assure une aide économique à la Chine, mais elle la lie au bloc dirigé par l’URSS et
contribue à l’isoler du monde occidental. Il peut donc vous être très utile pour identifier l’idée
générale qui guidera la sous-partie.
En outre, on y trouve quelques informations plus précises – le nom du Traité « d’amitié,
d’alliance et d’assistance mutuelle » et le déclenchement du boycott soviétique du Conseil de
sécurité – qui pourraient judicieusement être replacées dans la copie.
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2.2. Comment utiliser les manuels d’histoire ?
Il existe plusieurs types de manuels, qui présentent chacun des avantages et des inconvénients. C’est
pourquoi nous vous recommandons, pour la préparation du concours, d’utiliser différents ouvrages
de manière croisée.
Remarques
Cet extrait donne moins de précisions que le cours de Tremplin. Le nom exact du traité sino-
soviétique n’est pas précisé et le boycott du Conseil de sécurité n’est pas évoqué. Il correspond
donc à un niveau de connaissances qui serait très insuffisant pour le concours.
En revanche, sa dimension analytique et son degré de problématisation peuvent se révéler
très utiles pour vous aider à construire une dissertation qui ne soit pas un simple exercice
d’érudition (ce qui est mal vu au concours) mais une véritable réflexion argumentée. L’extrait
de manuel qui est présenté ici vous permettrait non-seulement d’enrichir votre sous-partie
d’éléments d’analyse pertinents, mais également de les relier à une problématique plus large.
Il est donc vivement recommandé de consacrer un peu de temps, dans sa préparation, à étudier
la manière dont vos manuels de lycée (1ère et Terminale) proposent de problématiser les
différents chapitres qui correspondent au programme du concours. Si vous n’avez plus ces
manuels sous la main, vous pourrez aisément les trouver en bibliothèque ou vendus d’occasion en
ligne.
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2.1.1 Le manuel « universitaire »
Les manuels universitaires prennent généralement l’exact contrepied des manuels de lycée. Leur
contenu est beaucoup plus détaillé, mais en revanche peu analytique et beaucoup moins
problématisé. Les auteurs de ces manuels partent implicitement du principe que les étudiants sont à
la recherche d’une présentation plus précise des faits historiques, mais qu’ils ont déjà acquis la
capacité d’en tirer par eux-mêmes des axes de réflexion problématisée.
Remarques
Dans cet extrait, le propos est presque exclusivement factuel. Différents faits historiques sont
présentés (la reconnaissance de la Chine par une minorité de pays, le refus de l’ONU et la
signature du traité sino-soviétique) mais ils ne sont pas reliés à une réflexion d’ensemble
problématisée. Le seul élément d’analyse proposé concerne l’intégration de la Chine au bloc
communiste.
En revanche, cet extrait donne de nombreuses précisions que le cours de Tremplin et le manuel
de lycée ne donnent pas : exemples de pays reconnaissant la Chine, montant de l’aide financière
soviétique… Tous ces détails ne sont pas à retenir, mais certains pourront vous servir à
compléter vos fiches et à étoffer vos dissertations.
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3 Comment utiliser des documents historiques dans une
dissertation ?
Au lycée ou à l’université, vous êtes amenés à travailler sur des documents historiques présentés
dans les manuels ou commentés en cours. Qu’il s’agisse de textes, de statistiques, d’images, de
cartes ou de caricatures, ces documents, réutilisés de façon pertinente, peuvent vous permettre
d’approfondir votre développement.
Les textes que vous aurez l’occasion de lire, soit sous la forme d’extraits dans les manuels, soit sous
la forme de textes intégraux parcourus dans le cadre des recherches sur un sujet donné, peuvent
aussi vous permettre de donner de la chair à vos dissertations, en particulier quand il s’agit de
témoignages ou de discours d’acteurs comme c’est le cas dans le texte ci-dessous.
« Ce qui est à craindre, c'est de classer toute chose par famille, la famille C. (comme
capitalisme) ou la famille S. (comme socialisme). Mieux vaut, pour critère de jugement, se
demander si ce qui est en cause est bénéfique ou non au développement des forces productives
de la société socialiste, si l'État socialiste s'en trouve globalement renforcé et le niveau de vie
élevé. Quant aux zones économiques spéciales, les avis ont dès le départ divergé. On
s'inquiétait : s'agissait-il de capitalisme ? Le succès qu'est Shenzhen a fourni une réponse claire
à ces interrogations de toutes sortes. Les zones économiques spéciales appartiennent à la famille
socialiste et non à la famille capitaliste, comme on le constate à Shenzhen. La propriété
publique y est prépondérante, les investissements étrangers n'y représentent qu'un quart. Nous
sommes avantagés puisque nous détenons les grandes et moyennes entreprises publiques, les
entreprises rurales, et surtout du fait que le pouvoir politique est entre nos mains. »
Application
Les réformes économiques impulsées par Deng Xiaoping à partir de 1978 ont suscité des réticences
au sein du Parti communiste chinois. À la tête du parti, un courant « conservateur » voit dans la
libéralisation de l’économie et l’ouverture aux capitaux étrangers les signes d’un abandon progressif
du marxisme et d’une évolution vers le capitalisme. Deng répond à ces critiques en mobilisant
deux types d’arguments. D’une part, conformément à sa ligne « gestionnaire » et pragmatique, il
affirme que les réformes doivent être évaluées selon des critères de développement économique et
d’élévation du niveau de vie plutôt que selon des critères idéologiques. D’autre part, il souligne les
réformes entreprises sont bien conformes aux principes du socialisme puisque l’État et le PCC
gardent le contrôle de l’économie chinoise.
Il n’est évidemment pas question d’apprendre ce texte par cœur pour le citer dans une copie. Vous
pourriez néanmoins y faire référence afin d’exposer la manière dont Deng défend sa politique de
réformes face aux « conservateurs » du PCC, et l’introduire de la manière suivante : « Dans un
discours prononcé en 1992, à propos des Zones économiques spéciales, Deng Xiaoping défend sa
politique de réformes en mobilisant deux types d’arguments… »
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3.2. L’utilisation de documents iconographiques
Parmi les documents de type iconographique, consultés dans des manuels ou sur internet lors de vos
révisions, les cartes constituent des sources essentielles permettant d’alimenter vos dissertations.
Voici un exemple de carte qui illustre la question des relations de la Chine avec ses voisins, au
début des années 2000 :
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Application
L’étude de cette carte, lors de vos révisions, a pu vous permettre de visualiser plus facilement
l’environnement stratégique de la Chine au début des années 2000. Trois informations
importantes ont ainsi pu être mémorisées :
d’une part la Chine continue d’entretenir des contentieux territoriaux et maritimes avec
certains de ses voisins (notamment l’Inde, le Bhoutan et le Vietnam) ;
d’autre part, elle doit compter sur une présence américaine importante, matérialisée par des
alliances et l’installation de bases militaires ;
enfin, la création de l’Organisation de Shanghai lui permet de contrebalancer cette influence
par une alliance continentale.
Conseils généraux
Si vous avez une mémoire visuelle, il faudra recourir de manière privilégiée aux documents
cartographiques tels que celui-ci : ils vous permettront de vous souvenir plus rapidement
d’exemples particuliers qui vous serviront ensuite pour illustrer vos dissertations.
Attention toutefois !
Si les images sont de bons supports pour la mémorisation, qui vous permettent de fixer vos idées
et d’illustrer vos propos, elles ne prouvent rien en elles-mêmes : c’est l’interprétation que vous en
faites, la façon dont vous mobilisez ce qu’elles contiennent, et non leur simple évocation, ni même
leur description, qui leur donne du sens.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 3
Arnaud Baubérot
Note
Cet entraînement pas à pas a pour objectif de vous guider dans l’élaboration d’une dissertation du
niveau du concours des IEP. Il est organisé en quatre séquences et correspond à un objectif
pédagogique particulier. Chaque séquence développe un aspect de la compétence à acquérir et vous
propose des exercices de rédaction.
Dans ce troisième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique porte sur l’argumentation au
cours du développement, et notamment au sein des sous-parties. Quelques éléments vous seront
rappelés sur l’introduction (analyse de sujet, problématique) mais pour une méthodologie complète
de l’introduction, il convient de reprendre les indications de l’entraînement pas à pas n° 1.
Sommaire
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1 Pour aller plus loin
Nous vous proposons des prolongements sous diverses formes. Ce sont des fiches, des lectures et
des films qui doivent vous permettre d’explorer plus avant certains aspects du sujet, d’une manière
plus originale ou plus ludique ; ce sont aussi des sites documentaires que vous pourrez consulter
avec profit. En fonction de votre temps, de vos intérêts et de vos exigences, vous avez ainsi la
possibilité de cibler vos recherches d’informations.
1949 Proclamation de la République populaire de Chine (RPC), présidée par Mao Zedong et
dirigée par le Parti communiste chinois (PCC).
1950 Proclamation de la République de Chine (Taïwan) présidée par Tchang Kaï-chek et
dirigée par le Guomindang. Traité d'amitié entre la RPC et l’URSS. Invasion du Tibet.
1950-53 Implication de la Chine dans la Guerre de Corée.
1954 Participation de la Chine à la conférence de Genève qui met fin à la guerre d’Indochine.
1958-59 "Grand bond en avant" suivi d’une gigantesque famine.
1960 Rupture avec l'URSS.
1964 Tournée de Zhou Enlai en Afrique. La France reconnaît officiellement la RPC. Premier
essai nucléaire chinois.
1965-71 "Révolution culturelle".
1971 La RPC remplace Taïwan pour occuper le siège de la Chine à l’ONU et au Conseil de
sécurité.
1972 Visite du président Richard Nixon, début de normalisation des relations sino-américaines.
1976 Mort de Mao Zedong.
1978 Deng Xiaoping revient au pouvoir et lance des réformes économiques.
1979 Création de Zones économiques spéciales destinées à attirer les investisseurs étrangers.
1985 Réconciliation avec l'URSS.
1986 Début de démocratisation de la République de Chine (Taïwan).
1989 Répression des manifestations étudiantes de la place Tiananmen.
1992 Le PCC se rallie officiellement à l'"économie socialiste de marché".
1996 Création du groupe des "5 de Shanghai" : Russie, Chine, Kazakhstan, Kirghizistan,
Tadjikistan.
1997 Rétrocession de Hong Kong par le Royaume-Uni. Création de l’ASEAN Plus Trois
(Association des nations de l'Asie du Sud-Est + Chine, Japon et Corée du Sud)
1999 Rétrocession de Macao par le Portugal.
2001 Adhésion de la Chine à l'OMC. Création de l’Organisation de coopération de Shanghai
("5 de Shanghai" + Ouzbékistan).
2003 Lancement du premier vol spatial habité chinois.
2004 Signature d'accords de libre-échange avec 10 pays d'Asie du Sud-Est.
2007 La République de Chine (Taïwan) retrouve un siège à l’ONU.
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1.2. Ressources audiovisuelles
1.2.1 Documentaires
Mao, une histoire chinoise (documentaire Arte, 240 mn)
Ce documentaire, réalisé en 2006 par Adrien Maben, est disponible en DVD (14,99 €) ou en VOD
(5,99 €) sur le site de la chaine Arte : http://boutique.arte.tv/f4276-mao_histoire_chinoise
Il peut également être consulté par « chapitres » de 59 mn :
1 « Contre vents et marées » (1893-1945) :
http://www.dailymotion.com/video/x15u6y1_mao-contre-vents-et-marees-1_travel
2 « L'apprenti sorcier » (de 1945 au Grand bond en avant) :
http://www.dailymotion.com/video/x15u6y6_mao-l-apprenti-sorcier-2_travel
3 « La révolution n'est pas un dîner de gala » (sur la Révolution culturelle) :
Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/x15uvj2_mao-la-revolution-n-est-pas-un-
diner-de-gala-3-part-1_travel
Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/x15uwcn_mao-la-revolution-n-est-pas-un-
diner-de-gala-3-part-2_travel
4 « Mao n'est pas mort » (de 1972 à nos jours) :
http://www.dailymotion.com/video/x15u72d_mao-n-est-pas-mort-4_travel
1.2.2 Fictions
Printemps dans une petite ville
Film chinois (1948), réalisé par Fei Mu.
Ce film, considéré comme une référence dans l’histoire du cinéma chinois, raconte la vie d’un
couple meurtri par la guerre, dans la Chine de 1946. Il est visible intégralement sur Youtube (en
version originale, sous-titrée en anglais) : https://www.youtube.com/watch?v=2059QJ8FFMs
Une nouvelle version du film a été réalisée en 2004 par le réalisateur Tian Zhuangzhuang.
Le Cerf-volant bleu
Film chinois (1994), réalisé par Tian Zhuangzhuang.
À travers l’histoire d’un petit garçon et de sa mère, trois fois mariée et trois fois veuve, ce film
évoque trois étapes de l’histoire de la Chine au XXe siècle.
Black Coal
Film chinois (2014), réalisé par Yi'nan Diao.
Ce film policier, qui a remporté l’Ours d’or du festival de Berlin en 2014, montre aux spectateurs
européens un visage peu connu de la Chine contemporaine.
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1.3. Lectures possibles
Jean-Luc Domenach, Comprendre la Chine d'aujourd'hui, Paris, Perrin, 2007 (321 p.).
Jean-Luc Domenach et Philippe Richer, La Chine, tome 1 : 1949-1971 et tome 2 : De 1971
à nos jours, Paris, Seuil, Point histoire, 1995, (727 p.).
Jacques Gernet, Le monde chinois, tome 3 : L’époque contemporaine, XXe siècle, Paris,
Agora-Pocket, 2006 (192 p.).
Thierry Sanjuan et Pierre Trolliet, La Chine et le monde chinois: Une géopolitique des
territoires, Paris, Armand Colin, 2010 (384 pages).
En tapant le mot « Chine » dans l’espace de recherche, vous pourrez accéder à des extraits de
journaux télévisés français évoquant :
La situation de la Chine à la fin de l’année 1948
L’entrée des communistes à Shanghai (1949)
Le soutien de la Chine à la Corée du Nord (1950)
La reconnaissance de la République populaire de Chine par la France (1964)
Les manifestations de la place Tienanmen (1989)
La rétrocession de Hong Kong à la Chine (1997)
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot
Note
Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin. Les rapports de correction des
devoirs par correspondance montrent en effet clairement qu’un rappel des exigences de la dissertation
est loin d’être inutile. Cet entraînement pas à pas vous guidera d’une part étape par étape, pour vous
permettre de réviser vos savoir-faire en matière de méthode ; il vous donnera d’autre part les clés
d’une bonne conclusion. Ce faisant, il insistera à la fois sur les problèmes de méthode spécifiques
au sujet proposé et plus généralement sur ceux souvent rencontrés dans les copies.
La première séquence de cet entraînement pas à pas vous donne quelques conseils pour bien
appréhender l’épreuve d’histoire au concours, puis il revient sur l’analyse du sujet, étape
fondamentale pour réussir une dissertation.
Sommaire
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1. Bien appréhender l’épreuve d’histoire
Avant de revenir sur les principales étapes de la méthodologie de la dissertation, il n’est peut-être
pas inutile de formuler quelques conseils pratiques pour bien appréhender l’épreuve d’histoire au
concours.
La distribution et la découverte du sujet d’un concours est toujours un moment très particulier. Après
des mois de préparation, arrive enfin l’heure de vérité et la première lecture de l’intitulé s’accompagne
inévitablement d’une certaine dose de stress : trouverai-je le sujet facile ? La dissertation portera-t-
elle sur un thème que je maîtrise bien ? Parviendrai-je à me souvenir de tout ce que j’ai appris ?... Ce
stress est absolument normal, mais il est généralement mauvais conseiller. Voici donc deux
choses à bien garder à l’esprit, afin de ne pas vous laisser piéger par la première impression que vous
laissera la découverte du sujet, le jour du concours :
« C’est affreux, je ne sais rien sur ce sujet ! » La première lecture d’un sujet
s’accompagne presque toujours de l’impression immédiate de ne rien connaître à son
propos (ou d’avoir des connaissances très insuffisantes). Cela est tout à fait normal !
Comme vous ne vivez pas en pensant en permanence à l’histoire du monde depuis 1945,
les connaissances que vous avez acquises sont « stockées » dans une mémoire un peu
profonde et il va falloir aller les chercher. Ne cédez pas à la panique et gardez confiance
dans votre travail de préparation. En analysant le sujet et en élaborant la problématique
et le plan, des idées et des exemples vous reviendront progressivement. Notez-les à part,
sur une feuille de brouillon. Complétez ensuite par un brainstorming. Vous verrez que
vous aurez ainsi rassemblé de quoi remplir aisément vos 3 heures de dissertation.
« C’est bon, j’ai tout compris ! » Un intitulé d’histoire est toujours rédigé en français
courant et l’on comprend facilement, dès la première lecture, le thème qu’il va falloir
traiter. Partant de cette première impression, certains candidats se passent d’une analyse
approfondie du sujet et se lancent, de but en blanc, dans la rédaction d’une problématique
et dans l’élaboration du plan. C’est une grave erreur ! L’analyse du sujet permet de
repérer certains détails ou certaines expressions dont le sens demande à être précisé (ici,
l’expression « exercice du pouvoir », dans l’intitulé). En cherchant une définition plus
précise des termes de l’intitulé, on découvre souvent des aspects de sujet auxquels on
n’avait pas pensé de prime abord. À l’inverse, on en vient parfois à écarter une idée qui
semblait juste mais qui, à la réflexion, s’est révélée hors-sujet.
La maîtrise du temps fait partie intégrante de l’épreuve. Une copie qui n’aurait pas été achevée dans
les 3 heures imparties se verrait très lourdement sanctionnée. Voici donc, à titre indicatif, une
proposition de découpage de la durée de l’épreuve. Bien évidemment, ce cadrage doit être adapté à
vos propres habitudes de travail.
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1 heure et 40 minutes : rédaction du corps du devoir, soit
50 minutes par partie pour un plan en deux parties et
30-35 minutes par partie pour un plan en trois parties ;
20 minutes : rédaction au propre de la conclusion et relecture du devoir
Remarques :
2. L'analyse du sujet
Venons-en à présent au sujet proposé pour cet EPAP : « L’exercice du pouvoir sous la Ve
République »
Dans un tel intitulé, le cadre chronologique est implicite. Il faudra donc préciser, en introduction, les
dates qui serviront de bornes au traitement du sujet :
L’année 1958 s’impose comme borne initiale, puisqu’elle marque la fin de la IVe et le
début de la Ve République. Après la crise politique du mois de mai, le général de Gaulle
est nommé président du Conseil et obtient les pleins pouvoirs, avec pour mission
d’élaborer une nouvelle Constitution. Celle-ci est présentée et adoptée par référendum en
septembre 1958. Les nouvelles institutions de la Ve Républiques sont mises en place entre
novembre (élections législatives) et décembre (élection de De Gaulle à la présidence de la
République).
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2.2. Le cadre spatial
Bien qu’il soit lui aussi implicite, le cadre spatial du sujet est évident et ne présente aucune ambiguïté :
il s’agit d’appréhender l’exercice du pouvoir en France. Il n’est donc pas nécessaire de consacrer du
temps en introduction à justifier ce cadre spatial qui va de soi.
Toutefois, le sujet proposé ne s’arrête pas à une simple description des institutions de la V e
République. L’expression « exercice du pouvoir » invite à étudier la manière dont ces institutions
ont été appliquées, comment ont agi les différents organes prévus pour diriger le pays et comment
les hommes et les femmes politiques élus pour siéger dans ces organes ont pu exercer leurs fonctions.
Enfin, puisqu’il s’agit d’une dissertation d’histoire, il importera d’une part de montrer comment
l’exercice du pouvoir a pu évoluer et se transformer depuis 1958 ; et d’autre part, de souligner que,
selon les époques, la manière d’exercer le pouvoir a pu être acceptée, mise en débat ou même
contestée par la société française ou par différentes forces politiques.
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2.4. Les pièges à éviter
Le sujet proposé présente le risque de dévier sur deux « hors-sujets » qu’il faut à tout prix éviter :
Étudier « les institutions de la Ve République », c’est-à-dire décrire et commenter le
fonctionnement théorique des institutions, ce qui revient à proposer une réflexion de droit
constitutionnel au lieu d’une dissertation historique.
Étudier « la vie politique en France », c’est-à-dire proposer un récit retraçant, dans ses
grandes lignes, l’histoire politique du pays depuis 1958, en perdant de vue la question posée
par l’intitulé : de quelle manière s’est exercé le pouvoir sous la Ve République ?
Par conséquent, un plan qui proposerait de traiter : 1/ les institutions de la Ve République 2/ la vie
politique depuis 1958, serait également hors-sujet. En effet, un tel plan conduirait à étudier de manière
distincte les deux éléments qui doivent, précisément, être mis en relation dans l’ensemble du devoir.
Remarque :
N’oubliez pas que le seul moyen de vous prémunir contre ces pièges est de consacrer
suffisamment de temps et d’attention à l’analyse du sujet et à la définition des termes
qui le composent.
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot
Note
Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin et à vous donner les clés d’une
bonne conclusion.
La deuxième séquence de cet entraînement pas à pas revient sur la rédaction de l’introduction, et
notamment sur la construction de la problématique.
Sommaire
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1. La rédaction de l'introduction
L’objectif n’est pas de répéter ici la méthodologie développée dans l’EPAP n°1 auquel vous pouvez
vous reporter, mais de l’approfondir en reprenant à la fois les défauts majeurs les plus courants et les
aspects spécifiques au sujet proposé.
1.1. L'accroche
Beaucoup de copies commencent par une phrase d’accroche intéressante. Néanmoins, deux défauts
demeurent souvent dans les copies :
La phrase d’accroche est souvent pertinente, mais mal reliée au reste de l’introduction ;
Il arrive également que la phrase d’accroche soit complètement dénuée d’intérêt et
déconnectée du sujet posé, ce qui est plus grave !
Rappel : la phrase d’accroche doit montrer la pertinence du sujet proposé et son intérêt : le plus
efficace est de s’appuyer sur un paradoxe du sujet, reproduire une citation, ou encore se référer
précisément à un événement qui est en rapport direct avec le sujet.
Application
Deux exemples d’accroches sont ici proposés pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la V e
République » :
Vous pouvez recourir à une citation : « Notre Constitution est à la fois parlementaire et
présidentielle, à la mesure de ce que nous commandent à la fois les besoins de notre
équilibre et les traits de notre caractère. » Cette citation prononcée en 1961 par Charles de
Gaulle, alors Président de la République, montre bien les objectifs poursuivis par les
rédacteurs de la Constitution de la Ve République : rééquilibrer en faveur de l’exécutif un
pouvoir très largement dominé par le législatif dans le régime précédent.
Vous pouvez aussi en accroche évoquer un événement qui corresponde parfaitement au
sujet posé : par exemple, vous pouvez ouvrir votre devoir en évoquant l’année 1981 et
l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Celui qui avait très
sévèrement critiqué les institutions de la Ve République, notamment dans son ouvrage Le
Coup d’État permanent (1964), fait le choix de ne pas abroger la Constitution. Toutefois,
ses deux septennats ont donné lieu à de profondes évolutions dans la manière d’exercer le
pouvoir, que celles-ci aient été choisies (loi de décentralisation, en 1982) ou subies
(cohabitations, en 1986-88 et 1993-95).
En définitive, comment parvenir à identifier une accroche inappropriée ? Une mauvaise accroche n’a
pas de véritable lien avec le sujet, elle crée un lien artificiel et maladroit avec lui, ou encore elle est
beaucoup trop longue et amène trop péniblement le lecteur à l’analyse des termes du sujet.
L’analyse du sujet doit permettre une définition claire et opératoire des termes du sujet et cadrer
celui-ci chronologiquement et spatialement. Bien souvent, les introductions de dissertation sont trop
courtes et cet examen précis n'est pas fait complètement.
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Ce travail a été effectué dans la séquence précédente. Il n’est donc pas utile de le répéter ici.
Rappelons simplement que pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la V e République », il faut
montrer que vous avez bien compris le sens du sujet et de ses bornes chronologiques : il s’agit
d’étudier la manière dont les institutions de la Ve République ont été concrètement appliquées dans
la direction politique de la France et les éventuelles évolutions qui ont pu avoir lieu dans la façon
dont s’exerce le pouvoir aux différentes échelles.
1.3. La problématique
Application
À partir de l’analyse du sujet et d’un premier inventaire des idées et des exemples, réalisé au brouillon,
on peut dégager deux axes problématiques possibles :
Validation / invalidation
Cette problématique n’est pas une simple reformulation de l’intitulé. Elle s’appuie sur le
travail d’analyse du sujet pour préciser les grands axes de réflexion sur lesquels va reposer
la dissertation.
Dans le premier cas, la problématique pose une question « ouverte » qui va être discutée
dans le devoir. Dans le second cas, la question est « fermée » et la problématique
annonce ce qui va être démontré dans la copie.
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1.4. L'annonce du plan
L’annonce du plan manque dans certaines copies, alors qu’elle est impérative. Trois remarques
pourront vous aider à annoncer correctement vos plans :
L’annonce du plan ne doit pas vous conduire à vous lancer dans l’analyse et le récit. Une
phrase pour chaque partie est amplement suffisante.
Il ne faut pas la formuler sur le même mode que la problématique, au risque de confondre
ces deux éléments essentiels de l’introduction. Ainsi, la problématique que nous avons
proposé ci-dessus ne doit pas déboucher sur l’annonce d’un plan thématique qui en reprendrait
les termes (I – Évolutions qui entraînent une réforme de la Constitution ; II – Évolutions sans
modification du cadre constitutionnel). Si vous envisagiez de suivre un tel plan, il vous
faudrait nécessairement reformuler votre problématique ou choisir d’autres termes, afin
d’éviter l’impression de répétition.
Enfin, si votre plan est chronologique, il faut d’emblée en justifier les césures.
Application
La troisième séquence de cet entraînement pas à pas n° 4 reviendra en détail sur la construction du
plan. Voici d’ores et déjà un exemple de plan thématique possible, pour répondre à la problématique
n°1 (cf. ci-dessus) et la manière dont il pourrait être annoncé en introduction :
« En premier lieu, il s’agira de montrer comment les rédacteurs de la Constitution de 1958 ont
cherché à établir un compromis entre la tradition parlementaire et le désir de renforcer le rôle du
Président de la République, donnant ainsi naissance à un régime ambigu : à la fois parlementaire et
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présidentiel. Nous montrerons ensuite que la manière dont le pouvoir a été exercé tout au long de la
Ve République a été dominée par une interprétation présidentialiste de la Constitution et a conduit à
un renforcement du rôle de l’exécutif dans la vie politique. Enfin, nous verrons que la
présidentialisation du régime s’est accompagnée d’une évolution progressive de l’exercice du
pouvoir dictée par les nouveaux enjeux démocratiques et européens. »
2. Exercice de la séquence 2
Vous pouvez vous entraîner à rédiger une introduction complète pour le sujet « L’exercice du
pouvoir sous la Ve République ». Pour cela, vous utiliserez les éléments d’analyse du sujet proposés
dans la 1ère séquence de cet entraînement pas à pas, la problématique n° 2 qui figure ci-dessus
(« l’adaptation des institutions aux évolutions de la vie politique ») et le plan chronologique suivant :
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot
Note
Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin et à vous donner les clés d’une
bonne conclusion.
La troisième séquence propose de travailler sur la construction du plan, des sous-parties et des
paragraphes.
Sommaire
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1. Correction de l’exercice de la séquence 2
Voici une proposition d’introduction intégralement rédigée, tenant compte des éléments apportés
dans les deux séquences précédentes :
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2. Rappels sur l'organisation du plan
On distingue plusieurs types d’organisation possibles. L’objectif d’un bon devoir n’est pas de plaquer
une organisation « toute prête » sur l’analyse du sujet, mais de découvrir quelle organisation est la
plus adaptée à la problématique choisie.
Toutefois, il ne peut être question d’élaborer un plan « à tiroirs » en plaquant des catégories
prédéfinies (politique, économique, diplomatique, social, culturel…) sans réfléchir à leur pertinence
ni à la manière dont elles s’appliquent au sujet. Ainsi, pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la
Ve République », le découpage I. Le pouvoir exécutif ; II. Le pouvoir législatif ; III. Les pouvoirs
locaux, conduirait clairement à un plan déséquilibré au profit de la première partie et sans possibilité
d’étudier les interactions entre ces pouvoirs. En outre, il donnerait au correcteur le sentiment que le
choix de la facilité a été fait au détriment d’une véritable réflexion. Un plan qui distinguerait les
grandes familles politiques et leur manière d’exercer le pouvoir (I. Droite gaulliste ; II. Droite
libérale ; III. Gauche) ne permettrait pas, quant à lui, d’étudier les évolutions institutionnelles de fond
qui ont lieu malgré les alternances politiques et manquerait ainsi un enjeu important du sujet.
Enfin, dans le cadre d’une dissertation d’histoire, quel que soit le type de plan choisi, on ne peut pas
s’abstraire totalement de la chronologie générale. Il serait ainsi très maladroit que votre première
sous-partie porte sur la fin de la période, et que la dernière revienne au tout début de celle-ci., même
si votre plan est thématique, il doit conserver une dynamique chronologique afin de bien faire
un devoir d'histoire.
Application
Pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve République », le plan thématique évoqué dans la
précédente séquence pourrait être envisageable et découpé de la manière suivante :
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2. La situation de cohabitation entre un président et un parlement de tendances
opposées n’était pas prévue par la Constitution. Les trois cohabitations successives
(1986-1988, 1993-1995 et 1997-2002) ont montré la capacité d’adaptation des
institutions de la Ve République. Elles ont toutefois posé des problèmes dans
l’exercice du pouvoir que la réforme du quinquennat a tenté de résoudre en
accroissant, dans les faits, la présidentialisation du régime.
Contrairement au plan thématique, un tel plan a l’avantage de mettre en lumière les grandes ruptures
et les évolutions historiques. Cette démarche oblige cependant à identifier la logique dominante des
grandes périodes délimitées par les dates charnières, afin de donner de la cohérence aux parties du
plan.
Application
Le plan chronologique que nous avons choisi repose sur deux dates charnières :
1974 : avec l’élection de V. Giscard d’Estaing à la présidence de la République, c’est un
représentant de la droite libérale (et non gaulliste) qui accède au pouvoir. Lui et son
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successeur, le socialiste F. Mitterrand (élu en 1981), vont exercer le pouvoir dans le cadre
défini par la Constitution, mais vont cependant lui imprimer de profondes modifications.
1986 : avec la première cohabitation (d’un président de gauche avec une majorité
parlementaire et un gouvernement de droite) la Ve République est confrontée à une situation
politique qui n’était pas prévue par la Constitution.
Pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve République », on peut donc proposer le plan
chronologique suivant :
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Transition : [Conclusion de la 1ère partie] Après avoir fait adopter une Constitution qui correspondait
à son projet de renforcement de l’exécutif au détriment du Parlement, de Gaulle a exercé le pouvoir
en tirant tous les bénéfices que ce cadre institutionnel pouvait apporter à sa politique. [Annonce de la
2e partie] À partir de 1974, la droite libérale et la gauche, qui avaient critiqué cet « exercice solitaire
du pouvoir », se succèdent à la tête du pays. Cependant, ni Valéry Giscard d’Estaing ni François
Mitterrand ne remettent en cause les institutions du régime. La manière dont s’exerce le pouvoir
connaît toutefois de profondes évolutions durant cette période.
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III. Les « crises » institutionnelles et les tentatives solutions
3. Exercice de la séquence 3
Rédigez une conclusion pour le sujet « L’exercice du pouvoir sous la Ve République ».
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HISTOIRE
ENTRAÎNEMENT PAS À PAS n° 4
Arnaud Baubérot
Note
Dans ce quatrième entraînement pas à pas, l’objectif pédagogique consiste à réviser l’ensemble de
la méthodologie développée au cours de la préparation Tremplin et à vous donner les clés d’une
bonne conclusion.
Cette quatrième séquence propose quelques conseils sur la conclusion, étape qui n’a pas été abordée
jusque-là.
Sommaire
1. La conclusion .............................................................................................. 2
1.1. Les défauts à éviter ..................................................................................... 2
1.2. Les deux phases d'une bonne conclusion ................................................ 3
1.2.1. Le bilan et la réponse à la problématique ....................................... 3
1.2.2. L'ouverture ........................................................................................ 3
1.3. Quelques conseils pour finir... ................................................................... 4
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1. La conclusion
La conclusion est trop souvent négligée dans les copies. Elle est rédigée dans la précipitation du
chronomètre qui avance. Or, elle est la dernière impression que vous laissez au correcteur. D'autre
part, l'introduction et la conclusion sont profondément liées. Si la première propose une véritable
hypothèse de travail, la seconde répond de façon concise à la problématique et aux enjeux dégagés
dans l’introduction. La conclusion doit donc vous permettre de clore votre raisonnement et d'ouvrir
sur de nouveaux aspects connexes. Une bonne conclusion n’est pas forcément très longue ; elle doit
être proportionnée à la longueur globale du devoir. Dans un devoir en trois heures, si deux lignes ne
sont pas suffisantes, une conclusion d’une page serait en revanche excessive.
La conclusion ne doit pas être un simple résumé de votre plan. Il est, bien sûr,
nécessaire de rappeler les différentes étapes de votre raisonnement, mais il est
nécessaire d'en souligner les enjeux pour ouvrir sur de nouvelles interrogations et des
périodes postérieures.
Il faut éviter de répéter les formulations utilisées dans l’annonce de plan ou les
transitions, pour ne pas procéder à des redites inutiles et désagréables pour le
correcteur.
De même, ne vous mettez pas en position de donner leçons ou des conseils moraux.
Quelques exemples à ne pas suivre : « le président Chirac n’aurait pas dû dissoudre
l’Assemblée nationale », « si elle souhaite à l’avenir garder son la France devrait miser
sur la construction européenne »… Les correcteurs apprécient généralement peu que
l’on se permette d’adopter une telle posture dans une copie d’accès à une première
année d’études supérieures.
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1.2. Les deux phases d'une bonne conclusion
La première phase est un bilan qui reprend la démarche de votre devoir en insistant sur les tournants
logiques et qui souligne l’aboutissement de cette démarche. Ce bilan n’est pas un simple résumé :
de même que l’annonce de plan ne résume pas le devoir à venir mais décrit une approche, le bilan de
la conclusion tient compte de la réponse que vous apportez en définitive à la problématique. Le bilan
débouche donc sur une réponse simple et claire à la question de départ. L’objectif de ce passage n’est
pas de poser de nouveau le problème de l’introduction, ni d’énoncer une nouvelle question, mais au
contraire de fermer le débat ouvert en introduction.
Application
« Nous pouvons nous demander en quoi les évolutions de la vie politique ont conduit à une adaptation
progressive des institutions, entraînant parfois une réforme de la Constitution et, dans d’autres cas,
une transformation de la manière d’exercer le pouvoir sans modification du cadre constitutionnel. »
1.2.2. L'ouverture
La deuxième phase de la conclusion est celle de l’ouverture, qui se traduit souvent par une
reformulation nouvelle des enjeux du sujet. Elle peut aussi signaler un nouveau problème, apparenté
à celui qui vient d’être traité. L’ouverture revient à terminer votre analyse en montrant que le sujet ne
s’épuise pas. L’ouverture la plus simple consiste ainsi à annoncer l’avenir immédiat qui suit la
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période du sujet et la rupture éventuelle qu’il introduit. C’est seulement dans cette toute dernière
sous-partie de la copie que l’emploi du futur est accepté en histoire.
Il faut se méfier dans cette étape à ne pas aller trop loin dans la projection. Le passé ne contient pas
forcément tous les aspects du présent en filigrane, et il faut donc se garder des liens trop caricaturaux,
des projections trop éloignées du sujet. Il faut également se garder de tout commentaire sur l’actualité
immédiate ou, pire encore, de toute prise de position qui traduirait une opinion politique. Dans un
devoir sur « L’exercice du pouvoir sous la Ve République », il serait hautement risqué de conclure en
établissant un lien entre l’intitulé et le contenu des débats de la prochaine élection présidentielle. Si
un sujet qui s’étend « jusqu’à nos jours » peut vous conduire à évoquer un passé récent, cela doit
toujours être fait de la manière la plus neutre possible.
Application
Validation / invalidation
L’ouverture fait appel à des éléments d’actualité récente qui sont nettement situés et datés, mais elle
ne se projette pas dans un futur lointain. Elle ne prend pas position politiquement, mais elle montre
néanmoins que le candidat suit l’actualité politique, ce qu’un correcteur saura apprécier.
Rédigez l’essentiel de votre conclusion au brouillon juste après avoir rédigé, également au
brouillon, une première version de l’introduction. Cela vous évitera une rédaction bâclée de ces deux
parties essentielles, et donnera davantage de cohérence à votre devoir. En rédigeant au brouillon la
conclusion, vous donnez en effet explicitement votre réponse finale au sujet ; dès lors, votre devoir
doit tenir entre une problématique et sa réponse. À vous, dans votre démonstration et votre
développement, de relier habilement les deux !
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2. Proposition de conclusion rédigée
Voici une proposition de conclusion, intégralement rédigée, tenant compte des éléments apportés
précédemment :
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