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Intégrale de Lebesgue
1. Introduction
1. Introduction
L’intégrale de Riemann, vu dans les classes précédentes, donne
des outils permettant le calcul de surfaces ou de volumes, la
résolution d’équations différentielles, l’estimation des sommes
de séries,...
1. Introduction
L’intégrale de Riemann, vu dans les classes précédentes, donne
des outils permettant le calcul de surfaces ou de volumes, la
résolution d’équations différentielles, l’estimation des sommes
de séries,...
Toutefois, cette théorie ne répond pas aux multiples attentes
des mathématiciens, physiciens ou ingénieurs.
Dans ce cours, on donne les principaux résultats de la théorie
de l’intégrale de Lebesgue. Cette théorie utilise une classe de
fonctions beaucoup plus riche que la classe des fonctions
Riemann-intégrables.
Rappelons que toute fonction continue, continue par morceaux
ou réglée est Riemann-intégrable sur l’intervalle [a, b].
Toutefois le comportement des fonctions Riemann-intégrables
vis-à-vis des limites pose problème. En effet la limite f d’une
suite (fn )n de fonctions Riemann-intégrables sur [a, b] n’est
pas forcément Riemann-intégrable sur [a, b].
Exemple
Soit (fn )n>0 définie par :
1
0 si 0 ≤ x ≤
fn (x ) = n
1 1
si < x ≤ 1.
x n
Sa limite f définie sur [0, 1] par
0 si x = 0
f (x ) = 1
si 0 < x ≤ 1
x
n’est pas Riemann-intégrable sur [0, 1].
Même si la limite f est Riemann-intégrable sur [a, b], il n’est
pas sûr que
Z b Z b
lim fn (x )dx = lim fn (x )dx .
n→+∞ a a n→+∞
Exemple
Soit (fn )n>0 telle que
0 si x = 0
1
fn (x ) = n si 0 < x <
n
1
≤ x ≤ 1.
0 si
n
Z 1 Z 1
On a lim fn (x )dx = 1 et lim fn (x )dx = 0.
n→+∞ 0 0 n→+∞
2. Ensembles mesurables. Mesures
2. Ensembles mesurables. Mesures
Définition
Soit X un ensemble non vide et P(X ) l’ensemble des parties
de X . On appelle tribu (ou σ-algèbre) sur X , un ensemble
A ⊂ P(X ) qui possède les propriétés suivantes :
i) ∅ ∈ A ;
2. Ensembles mesurables. Mesures
Définition
Soit X un ensemble non vide et P(X ) l’ensemble des parties
de X . On appelle tribu (ou σ-algèbre) sur X , un ensemble
A ⊂ P(X ) qui possède les propriétés suivantes :
i) ∅ ∈ A ;
ii) Si A ∈ A, alors Ac ∈ A
2. Ensembles mesurables. Mesures
Définition
Soit X un ensemble non vide et P(X ) l’ensemble des parties
de X . On appelle tribu (ou σ-algèbre) sur X , un ensemble
A ⊂ P(X ) qui possède les propriétés suivantes :
i) ∅ ∈ A ;
ii) Si A ∈ A, alors Ac ∈ A
(où Ac désigne le complémentaire de A dans X ) ;
2. Ensembles mesurables. Mesures
Définition
Soit X un ensemble non vide et P(X ) l’ensemble des parties
de X . On appelle tribu (ou σ-algèbre) sur X , un ensemble
A ⊂ P(X ) qui possède les propriétés suivantes :
i) ∅ ∈ A ;
ii) Si A ∈ A, alors Ac ∈ A
(où Ac désigne le complémentaire de A dans X ) ;
iii) Pour toute famille finie ou dénombrable (Ai )i∈I⊂N
[
d’éléments de A, Ai ∈ A.
i∈I
Remarque
1. Il résulte de i) et ii) que X ∈ A ;
2. Il découle de ii) et iii) que toute intersection finie ou
dénombrable d’éléments de A est un élément de A ;
3. Si A, B ∈ A alors A\B = A ∩ B c ∈ A.
Exemples
1. P(X ) est une tribu sur X ;
2. Soient X = {a, b, c} et E = {a}. La famille
A = {∅, X , E , E c } est une tribu sur X .
Définition
On appelle espace mesurable tout couple (X , A) où X est un
ensemble et A est une tribu sur X . Les éléments de A sont
appelés ensembles mesurables.
Remarque
1. L’intersection d’une famille quelconque de tribus sur X
est une tribu sur X .
2. Soit F une famille quelconque de sous-ensembles de X .
L’intersection de toutes les tribus contenant la famille F
est donc une tribu contenant F, notée σ (F). C’est en fait
la plus petite tribu sur X contenant F. Il est alors évident
que toute tribu contenant F contient également σ (F).
Remarque
1. L’intersection d’une famille quelconque de tribus sur X
est une tribu sur X .
2. Soit F une famille quelconque de sous-ensembles de X .
L’intersection de toutes les tribus contenant la famille F
est donc une tribu contenant F, notée σ (F). C’est en fait
la plus petite tribu sur X contenant F. Il est alors évident
que toute tribu contenant F contient également σ (F).
Définition
La tribu σ(F) est appelée tribu engendrée par F.
Exemple
Prenons X = Rn muni de sa topologie usuelle et F l’ensemble
des ouverts de Rn . Il est clair que F n’est pas une tribu car le
complémentaire d’un ouvert n’est pas en général un ouvert. La
tribu σ(F) engendrée par F est appelée tribu de Borel ou
tribu Borélienne sur Rn . Elle est notée B (Rn ) et ses éléments
sont appelés des Boréliens.
En théorie d’intégration, nous serons amenés à travailler dans
l’ensemble R = R ∪ {+∞} ∪ {−∞} muni des opérations
usuelles avec les conventions suivantes :
1) a ± ∞ = ±∞ pour tout a ∈ R ;
2) a . (±∞) = ±∞ pour tout a > 0 ;
3) 0 . (±∞) est égal à 0 (nous verrons que l’intégrale d’une
fonction infinie sur un ensemble de mesure nulle est nulle
et l’intégrale d’une fonction nulle sur un ensemble de
mesure infinie est nulle) ;
4) Les opérations (+∞) + (−∞) et (−∞) + (+∞) ne sont
pas définies.
Définition
Soit (X , A) un espace mesurable. Une mesure positive sur
(X , A) est une application µ : A −→ R+ = R+ ∪ {+∞} telle
que
1. µ(∅) = 0 ;
2. Pour toute famille finie ou dénombrable (Ai )i∈I⊂N
d’ensembles mesurables de X , deux à deux disjoints, on a
[ X
µ Ai = µ(Ai ).
i∈I i∈I
µ(A) ≤ µ(B).
Proposition Soit (X , A, µ) un espace mesuré.
1) Soient A, B ∈ A. Si A ⊂ B, alors
µ(A) ≤ µ(B).
µ(A) ≤ µ(B).
Définition
Un ensemble N ∈ A est dit négligeable par rapport à µ (ou
µ-négligeable) si µ(N) = 0.
Proposition
Soient (X , A, µ) un espace mesuré et (Sn )n≥1 une suite
+∞
[
d’ensembles négligeables. Alors S = Sn est négligeable.
n=1
Proposition
Soient (X , A, µ) un espace mesuré et (Sn )n≥1 une suite
+∞
[
d’ensembles négligeables. Alors S = Sn est négligeable.
n=1
Démonstration :
+∞
[
On a S = Sn ∈ A avec µ (Sn ) = 0 pour tout n ≥ 1. La
n=1
proposition ?? entraîne
+∞
X
0 ≤ µ(S) ≤ µ (Sn ) = 0.
n=1
Définition
On dira qu’une propriété P est vraie µ-presque partout
(µ − pp) si l’ensemble sur lequel P est fausse est contenu
dans un ensemble µ-négligeable.
Définition
On dira qu’une propriété P est vraie µ-presque partout
(µ − pp) si l’ensemble sur lequel P est fausse est contenu
dans un ensemble µ-négligeable.
Définition
Soit (X , A, µ) un espace mesuré. La mesure µ est dite
complète si tout sous-ensemble d’un ensemble négligeable est
mesurable.
Théorème
Il existe une tribu L sur Rn et une mesure λ sur (Rn , L)
uniques telles que :
n n
!
Y Y
• λ ]ai , bi [ = (bi − ai ) .
i=1 i=1
• L ⊃ B (Rn ) avec inclusion stricte.
• λ complète.
L est appelée la tribu de Lebesgue sur Rn et λ est dite mesure
de Lebesgue sur Rn .
Remarque Soit l’espace mesuré (Rn , L, λ).
1) Tout point de Rn est négligeable.
Remarque Soit l’espace mesuré (Rn , L, λ).
1) Tout point de Rn est négligeable.
Etablissons ce résultat dans le cas particulier où n = 1.
Le sous ensemble {a} de R est mesurable car c’est un fermé
de R. Pour tout p ∈ N∗ , nous avons
# "
1 1
{a} ⊂ a − , a + .
p p
Donc # "!
1 1
λ ({a}) ≤ λ a − ,a +
p p
et par conséquent
2
λ ({a}) ≤ , ∀p ∈ N∗ .
p
Finalement
λ ({a}) = 0.
2) Toute partie finie ou dénombrable de Rn est négligeable.
Par exemple, dans (R, L, λ), l’ensemble Q est négligeable
(bien qu’il soit dense dans R).
2) Toute partie finie ou dénombrable de Rn est négligeable.
Par exemple, dans (R, L, λ), l’ensemble Q est négligeable
(bien qu’il soit dense dans R).
3) La mesure de Lebesgue admet bien d’autres ensembles
négligeables que les ensembles dénombrables. Par exemple, la
n
]ai , bi [ est négligeable dans Rn sans être
Y
frontière du pavé
i=1
dénombrable.
3. Fonctions mesurables
Soit (X , A) un espace mesurable.
Définition
Une fonction f : X −→ R est dite A-mesurable si pour tout
α∈R
{x ∈ X : f (x ) > α} .
Définition
Si E est un ensemble mesurable, on définit l’intégrale de e sur
E par Z Z
edµ = e χE dµ.
E X
Définition
On
Z dit que e est µ-intégrable sur X par rapport à µ si
e dµ est finie.
X
Définition
Si E est un ensemble mesurable, on définit l’intégrale de e sur
E par Z Z
edµ = e χE dµ.
E X
Z
En particulier si E ∈ A, alors dµ = µ(E ).
E
Exemple
On se place dans (R, L, λ) et on considère la fonction e définie
par (
1 si x ∈ Q
e(x ) =
0 si x ∈ / Q.
La fonction e est positive étagée car e = 1χQ + 0χQc .
Si E = [0, 1], alors
Z
e dλ = λ ([0, 1] ∩ Q) = 0.
[0,1]
2. αf dµ = α f dµ ;
X ZX Z
3. Si f ≤ g, alors fdµ ≤ gdµ.
X X
Définition
Soit f : X −→ R+ une fonction mesurable positive. L’intégrale
de f sur X par rapport à µ est définie par
Z Z
f dµ = sup e dµ ; 0 ≤ e ≤ f et e étagée .
X X
(La borne supérieure est prise sur toutes les fonctions étagées
positives qui minorent la fonction f )
Remarque
Toute fonction f : X −→ R positive, mesurable, possède une
intégrale au sens de Lebesgue. Cependant, cette intégrale est
soit positive finie, soit égale à +∞.
Définition
Soit f : X −→ R+ une fonction Zmesurable positive. La
fonction f est dite intégrable si f dµ est finie.
X
Si E ∈ A, on pose
Z Z
E
f dµ =
X
f χE dµ.
Proposition
Soient f , g : X −→ R+ deux fonctions mesurables et
E , F ∈ A.
Z Z
1. Si f ≤ g alors f dµ ≤ g dµ ;
E Z E Z Z
2. Si E ∩ F = ∅ alors f dµ = fdµ + fdµ ;
Z E ∪F Z E F
3. Si E ⊂ F alors f dµ ≤ f dµ.
E F
Nous donnons à présent le théorème de la convergence
monotone appelé aussi théorème de Beppo-Levi qui est l’un
des principaux résultats de la théorie de l’intégrale de
Lebesgue.
Nous donnons à présent le théorème de la convergence
monotone appelé aussi théorème de Beppo-Levi qui est l’un
des principaux résultats de la théorie de l’intégrale de
Lebesgue.
Théorème[Théorème de convergence monotone]
Soit (fn )n une suite croissante de fonctions mesurables
positives qui converge simplement vers une fonction f . Alors
Z Z
lim fn dµ = fdµ.
n→+∞ X X
Démonstration :
Si (An )n≥0 est une suite croissante d’ensembles mesurables
alors
[
µ An = lim µ (An ) .
n→+∞
n≥0
Par conséquent
Z m
X Z
lim edµ = αi µ (Ai ) = edµ.
n→+∞ Bn X
i=1
Démontrons à présent le théorème : La fonction f est
mesurable comme limite simple d’une suite de fonctions
mesurables. D’une part, on a
Z Z
fn ≤ f =⇒ fn dµ ≤ fdµ
X Z X Z (2)
=⇒ lim fn dµ ≤ fdµ.
n→+∞ X X
Bn = {x ∈ X / fn (x ) ≥ (1 − ε)e(x )} .
L’ensemble Bn est [
mesurable et la suite (Bn )n est croissante.
De plus on a X = Bn . En effet pour x ∈ X , la suite (fn (x ))n
n
converge vers f (x ) :
• Si f (x ) = 0 alors e(x ) = 0 et donc x ∈ Bn ;
• Si 0 < f (x ) < +∞ alors il existe n0 ∈ N tel que
donc x ∈ Bn0 ;
• Si f (x ) = +∞, alors il existe n0 ∈ N tel que
fn0 (x ) ≥ (1 − ε)e(x ),
d’où x ∈ Bn0 .
On constate que fn ≥ (1 − ε)e χB , donc
n
Z Z
fn dµ ≥ (1 − ε) edµ.
X Bn
Il vient
Z Z
lim fn dµ ≥ (1 − ε) lim edµ
n→+∞ X n→+∞ Bn
Z
≥ (1 − ε) edµ.
X
et par suite Z Z
lim fn dµ ≥ f dµ. (3)
n→+∞ X X
De (3) et (2), on tire
Z Z
lim fn dµ = f dµ,
n→+∞ X X
2. αf dµ = α f dµ.
X X
Proposition
Soient f , g :−→ R+ deux fonctions positives mesurables et
α ∈ R+ .
Z Z Z
1. (f + g) dµ = f dµ + g dµ ;
ZX Z X X
2. αf dµ = α f dµ.
X X
Il en résulte que
Z Z Z
limninf fn dµ = lim
n
gn dµ = limninf gn dµ.
X X X
Démonstration :
Soit la fonction gn = inf fm . La suite (gn )n est croissante,
m≥n
pour tout n la fonction gn est positive mesurable et
Il en résulte que
Z Z Z
limninf fn dµ = lim
n
gn dµ = limninf gn dµ.
X X X
Z Z
Or gn ≤ fn donc gn dµ ≤ fn dµ et par conséquent
X X
Z Z
limninf gn dµ ≤ limninf fn dµ.
X X
Proposition
Si f : X −→ R+ est mesurable, alors l’application
η : A −→ R+ Z
A 7−→ η(A) = f dµ
A
k=1
On constate que (fn )n est une suite croissante de fonctions
positives et mesurables qui converge simplement vers f χA . On
a Z Z
lim fn dµ = f χA dµ
n X X
Z
= fdµ
A
n Z
X
= lim
n
fdµ
k=1 Ak
+∞
XZ
= fdµ,
n=1 An
Proposition
Soient f , g : X −→ R+ mesurables. On a
Z Z
f = g µ − pp =⇒ fdµ = gdµ.
X X
5. Fonctions intégrables
Soient (X , A, µ) un espace mesuré, f : X −→ R, f + et f − les
fonctions positives définies par :
Si E ∈ A et f intégrable, on définit :
Z Z Z Z
fdµ = f χE dµ = +
f dµ − f − dµ.
E X E E
Proposition
Soit f : X −→ R mesurable ;
Démonstration :
Proposition
Soit f : X −→ R mesurable ;
Démonstration :
=⇒) Les applications f + et f − sont intégrables, donc
Z Z
|f |dµ = f + + f − dµ
X X
Z Z
= +
f dµ + f − dµ < +∞.
X X
Z
⇐=) On a f mesurable et |f |dµ < +∞. Les fonctions
X
positives f + et f − sont mesurables
Z et vérifient f + ≤ |f |
et f − ≤ |f |. On en déduit que f + dµ < +∞ et
Z X
f − dµ < +∞, donc f est intégrable.
X
Cette proposition est fausse pour l’intégrale de Riemann. En
effet la fonction f définie par
(
−1 si x ∈ Q
f (x ) =
+1 si x ∈
/Q
Proposition
Soient f : X −→ R intégrable et N un ensemble négligeable.
Alors Z
fdµ = 0.
N
Proposition
Toute fonction f : X −→ R intégrable est finie pp
Proposition
Toute fonction f : X −→ R intégrable est finie pp
Démonstration :
Posons\E = {x ∈ X : |f (x )| = +∞}. Nous avons
E= En où
n∈N∗
En = {x ∈ X : |f (x )| ≥ n} .
L’ensemble En est mesurable car |f | l’est. On en déduit que E
est mesurable.
On a n χEn ≤ |f |, donc
1Z
µ(E ) ≤ µ (En ) ≤ |f |dµ, ∀n ≥ 1.
n X
Z
Comme |f |dµ < +∞ on en déduit que
X
µ(E ) = 0.
Ainsi, lorsqu’on fait du calcul intégral, on peut se limiter aux
fonctions à valeurs dans R ou dans C. Dans toute la suite,
nous désignerons par L1R (X , A, µ), L1 (X ) ou tout simplement
L1 l’ensemble des fonctions f : X −→ R intégrables sur X par
rapport à la mesure µ. Notons que pour toute fonction f ∈ L1
Z Z
fdµ ≤ |f |dµ.
X X
Proposition
Soient f , g : X −→ R. On suppose que f est mesurable et
que g est intégrable. Si |f | ≤ g p.p. alors f est intégrable et
Z Z
|f |dµ ≤ gdµ.
X X
Démonstration :
Puisque f est mesurable alors |f | est aussi mesurable.
Considérons l’ensemble
N = {x ∈ X / |f (x )| > g(x )} .
On voit que N ∈ A et que µ(N) = 0. De la proposition 37, on
tire Z Z Z
|f |dµ = |f |dµ + |f |dµ.
X N Nc
Z
Comme |f |dµ = 0, alors
N
Z Z
|f |dµ = |f |dµ
X Nc
Z
≤ gdµ
Nc
Z
≤ gdµ.
X
Proposition
Soient f , g ∈ L1 et α ∈ R. On a
Z Z
1
1. αf ∈ L et αf dµ = α fdµ.
X X
Z Z Z
1
2. f + g ∈ L et (f + g)dµ = fdµ + gdµ.
X X X
Théorème (Théorème de convergence dominée de
Lebesgue)
Soient (fn )n≥0 une suite de fonctions mesurables définies de X
dans R. On suppose que
i) La suite (fn ) converge simplement vers f ;
ii) Il existe g ∈ L1 telle que pour tout n ∈ N, on a
|fn | ≤ g. (4)
Alors
• Pour tout
Z
n, fn ∈ L1 et f ∈ L1 ;
• lim |fn − f | dµ = 0 ;
n→+∞ X
Z Z
• lim fn dµ = fdµ.
n→+∞ X X
Démonstration : • La fonction f est mesurable car c’est une
limite simple de fonctions mesurables ;
• L’inégalité (??) entraîne que pour tout n, fn ∈ L1 ;
• De la convergence simple de (fn ) vers f et de l’inégalité (??)
on tire |f | ≤ g, d’où f ∈ L1 ;
• On a |fn − f | ≤ 2g. Définissons la suite de fonctions
mesurables positives
ϕn = 2g − |fn − f | .
On a 2g = lim
n
ϕn = limninf ϕn . L’application du lemme ??
conduit à
Z Z
2gdµ ≤ limninf ϕn dµ
X Z X Z
≤ 2gdµ + limninf − |fn − f | dµ .
X X
On en déduit que
Z Z
lim sup |fn − f | dµ ≤ 0 ou encore lim |fn − f | dµ = 0.
n X n X
L’inégalité
Z Z Z
fn dµ − fdµ ≤ |fn − f | dµ
X X X
permet de conclure.
Donnons une deuxième version de ce théorème
Théorème
Soient f : X −→ R mesurable et (fn )n une suite de fonctions
mesurables telle que fn : X −→ R. On suppose que
1. La suite (fn )n converge p.p. vers f ;
2. Il existe g ∈ L1 telle que pour tout n, on a
|fn | ≤ g pp
Alors
• Pour tout
Z
n, fn ∈ L1 et f ∈ L1 ;
• lim |fn − f | dµ = 0 ;
n→+∞ X
Z Z
• lim fn dµ = fdµ.
n→+∞ X X
Terminons ce paragraphe par des résultats relatifs aux
fonctions à valeurs complexes.
Terminons ce paragraphe par des résultats relatifs aux
fonctions à valeurs complexes.
Définition
Soit f : X −→ C mesurable. La fonction f est dite intégrable
si |f | est intégrable.
Proposition
Soit f : X −→ C mesurable telle que
f = Re(f ) + iIm(f ).
Remarque
Si f est une fonction à valeurs complexes, intégrable, alors on a
Z Z
fdµ ≤ |f |dµ.
X X
x 7−→ f (t, x ) ∈ L1 .
= lim F (tn ) .
n
Théorème
Soit I un intervalle ouvert de R. On suppose que
i) l’application x 7−→ f (t, x ) est intégrable pour tout t ∈ I,
∂f
ii) pour presque tout x ∈ X , (t, x ) existe,
∂t
iii) il existe g ∈ L1 telle que pour tout t ∈ I on a
∂f
(t, x ) ≤ g(x ) pp
∂t
∂f
Alors, pour tout t ∈ I, la fonction x 7−→ (t, x ) est
∂t Z
intégrable, la fonction F définie par F (t) = f (t, x )dµ(x )
X
est dérivable et on a
Z
∂f
F 0 (t) = (t, x )dµ(x ).
X ∂t
Remarque
Ces deux théorèmes restent valables pour les fonctions f (t, x )
à valeurs dans C.
6.2 Intégrale de Lebesgue et de Riemann
La fonction f = χQ∩[0,1] n’est pas Riemann-intégrable.
Cependant elle est Lebesgue-intégrable car
Z
fdλ = λ (Q ∩ [0, 1]) = 0.
R
Théorème
Soient [a, b] un intervalle compact de R et f une fonction
mesurable définie de [a, b] à valeurs dans R.
Si f est Riemann-intégrable sur [a, b] alors f est
Lebesgue-intégrable sur [a, b] et on a l’égalité
Z b Z
f (x )dx = f (x )dλ(x ). (5)
a [a,b]
Remarque
On voit que dans le cas des intégrales propres, l’intégrale de
Lebesgue est beaucoup plus générale que l’intégrale de
Riemann. L’égalité (??) montre, toutefois, que l’on peut
utiliser les techniques classiques (développement en somme,
intégration par parties ou changements de variables, etc.) pour
calculer l’intégrale de Lebesgue d’une fonction
Riemann-intégrable.
Théorème
Soient I un intervalle de R et f une fonction localement
Riemann-intégrable sur I. Alors f est Lebesgue-intégrable
Z sur I
si et seulement si l’intégrale de Riemann généralisée f (x )dx
I
est absolument convergente et on a
Z β Z
f (x )dx = f (x )dλ(x ) (6)
α I
(= éventuellement à +∞) ;
Z Z
1
(ii) f ∈ L (E × F ) ⇐⇒ dx |f (x , y )|dy ou
Z Z E F
dy |f (x , y )|dx est finie ;
F E
(iii) Si f ∈ L1 (E × F ) alors on a les égalités (7).
Remarque
L’aspect pratique à retenir est que l’on peut calculer une
intégrale double en choisissant l’ordre d’intégrabilité que l’on
veut, pourvu que l’une au moins des intégrales itérées en
module existe.
L’existence des deux intégrales
Z Z Z Z
dx f (x , y )dy et dy f (x , y )dx
E F F E
Soit
φ : R −→ R
1
y 7−→ x = y
a
la fonction bijective de classe C 1 et dont la réciproque ,
également de classe C 1 , est définie pour tout x ∈ R par
φ−1 (x ) = ax . Nous avons
Z
1 Z
f (ax )dx = f (y )dy .
R |a| R
7. Espaces Lp
7. Espaces Lp
Soit (X , A, µ) un espace mesuré. L’ensemble
L1 = L1R (X , A, µ) ou L1C (X , A, µ) est un espace vectoriel sur
R ou C.
Pour f ∈ L1 , on pose
Z
kf k1 = |f |dµ.
X
kf k1 = 0 ⇐⇒ f = 0 pp
f Rg ⇐⇒ f = g pp.
L1 = L1 (X , A, µ) = L1 /R.
k.k1 : L1 7−→ R+ Z
f −→ kf k1 = |f |dµ
X
kf k1 = 0 ⇐⇒ f = 0 pp
⇐⇒ f˙ = 0̇
⇐⇒ f = 0 dans L1 .
Définition
Pour p ∈ [1, +∞[, on définit l’ensemble
n o
Lp = f˙ : X −→ R/ |f˙ |p ∈ L1 .
Nous avons les résultats suivants :
Proposition
L’application
k.kp : Lp −→ R+
Z 1
p p
f 7−→ kf kp = |f | dµ
X