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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

I. Préface
Pendant de nombreuses décennies, le cuivre a constitué le
matériau de base qui a permis de couvrir notre planète d'un vaste réseau
de transmission de l'information. A l'exception importante des réseaux
hertziens, dont la place s'est étendue dans l e troisième quart du XXème
siècle à la suite du développement des faisceaux hertziens
centimétriques, puis des télécommunications par satellites, la
transmission était en général assurée soit par des lignes bifilaires
(généralement assemblées pour constitu er des "câbles à paires
torsadées"), soit par des câbles coaxiaux. L'invention du laser en 1960
a ouvert la voie à une autre solution, celle des télécommunications
optiques qui semblait offrir une capacité de transmission quasi -
illimitée.

Bien avant 1971, la fibre optique était un produit courant pour


des applications, telles que l'endoscopie, qui ne nécessitaient de
transmettre la lumière que sur des distances de l'ordre du mètre. Mais
transmettre la lumière sur des distances de plusieurs kilomètr es posait
un tout autre problème. Les produits existants présentaient une
atténuation de l'ordre de 500 à 1000 dB/km et l'on estimait
généralement que le seuil à atteindre était de 20 dB/km avant que la
fibre optique ne devienne un produit utilisable dans les réseaux de
télécommunications. C'est ce seuil qui a été franchi en 1971, puis
abaissé progressivement bien en dessous du dB/km. Il a fallu pour cela
créer un tout nouveau matériau qui était encore du verre, mais dont les
p r o p r i é t é s p h ys i q u e s d i f f é r a i e n t t e l l e m e n t d e c e l l e s d e s v e r r e s u t i l i s é s
jusqu'alors que l'on peut vraiment parler d'une révolution semblable à
celle qui a consisté en la mise au point des matériaux semi -conducteurs.

Pour autant, il restait à résoudre de nombreux problèmes avan t


q u e l e s s ys t è m e s d e t é l é c o m m u n i c a t i o n s à f i b r e o p t i q u e n e d e v i e n n e n t
de véritables produits industriels et ne trouvent leur place dans la
p a n o p l i e d e s s ys t è m e s d e t r a n s m i s s i o n . I l r e s t a i t t o u t d ' a b o r d à m e t t r e
au point des câbles et non seulement des fib res, à réaliser des épissures
sur le terrain, et non seulement en laboratoire. Bien plus, il fallait
d é t e r m i n e r d a n s q u e l s t yp e s d e r é s e a u x l e s a v a n t a g e s p o t e n t i e l s d e l a
fibre optique allaient se révéler déterminants, et c'est ici que des
stratégies variées allaient être adoptées par les opérateurs suivant l'état
de leurs réseaux, les contraintes locales et les priorités qui en
résultaient.

Quel que soit le créneau choisi pour l'introduction initiale de la


fibre optique, on constate cependant que, vingt-cinq ans après son
invention, la fibre règne de façon incontestée dans les transmissions
sous-marines, les transmissions à grande distance, les transmissions
inter centraux. Elle rentre progressivement dans la partie transport des
réseaux câblés de télévision. Elle est donc devenue un constituant
essentiel de ce qu'on appelle maintenant les autoroutes de

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l'information, que cette expression vise des applications


professionnelles ou des usages résidentiels.

Il reste cependant un vaste créneau à occuper : celui de la


distribution finale jusque chez l'usager résidentiel. Le " problème du
dernier kilomètre "fait l'objet d'un vaste débat, qui se poursuit en
mettant en jeu non seulement les technologies concurrentes, mais aussi
la réglementation et les marchés à servir ou à créer.

" . . . E n f i n c o n s i d é r e z q u e l e s r a yo n s s e d é t o u r n e n t a u s s i , e n m ê m e f a ç o n
qu'il a été dit d'une balle quand ils rencontrent obliquement la
superficie d'un corps transparent, par lequel ils pénètrent plus ou moins
facilement que par celui d'où ils proviennent, et cette façon de se
détourner s'appelle en eux réfraction. " René Descartes, 1596 -1650

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II - Structure d'une fibre optique


1) i ntroduc ti on

La fibre optique est le média conseillé par l'ISOet l'EIA/TIA pour la


réalisation de rocades dans les systèm es de câblage. Son imm unité aux
perturbations électromagnétiques et ses caractéristiques de transmission du
signal en font le support idéal des transmissions haut débit, que ce soit pour
les liaisons inter-bâtiments ou pour le raccordement des postes de travail
("fiber to the desk").

Une fibre optique (FO) consiste en une partie centrale. Le cœur,


d ' i n d i c e d e r é f r a c t i o n n 1 e t d e f o r m e c yl i n d r i q u e , e n t o u r é e p a r u n e
seconde partie, la gaine optique, d'indice de réfraction n2 plus faible.
Ces deux régions essentielles pour le guidage de la lumière sont
réalisées avec deux matériaux organiques différents mais transparents.

L e d i a m è t r e d u c œ u r v a r i e s u i v a n t l e t yp e d e f i b r e s .

Pour éviter toute agression extérieure ou détérioration de cette


surface lors de la manutention et de l'utilisation de la fibre optique,
celle-ci est souvent recouverte d'un revêtement protecteur qui ne joue
aucun rôle dans le guidage de la lumière.

B i e n q u e d e f o r m e c yl i n d r i q u e , l a F O e s t s u f f i s a m m e n t s o u p l e
pour pouvoir être installée suivant le chemin souhaité. Cependant un
r a yo n d e c o u r b u r e m i n i m a l d o i t ê t r e r e s p e c t é .

2 ) L e s t r oi s t yp e s de f i br e o pt i qu e

- La fibre à saut d'indice 200/380 constituée d'un cœur et d'une


gaine optique en verre de différents indices de réfraction. Cette fibre
provoque de par l'importante section du cœur, une grande dispersion
des signaux la traversant, ce qui génère une déformation du signal reçu.

- La fibre à gradient d'indice dont le cœur est constitué de


c o u c h e s d e v e r r e s u c c e s s i v e s a ya n t u n i n d i c e d e r é f r a c t i o n p r o c h e . O n
s'approche ainsi d'une égalisation des temps de propagation, ce qui veut

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d i r e q u e l ' o n a r é d u i t l a d i s p e r s i o n n o d a l e . B a n d e p a s s a n t e t yp i q u e 2 0 0 -
1 5 0 0 M h z p a r k m . C ' e s t c e t yp e d e f i b r e q u i e s t u t i l i s é à l ' i n t é r i e u r d e s
bâtiments de l'Université (62.5/125) et entre certains sites desservis par
les PTT (50/125).

- La fibre mono mode dont le cœur est si fin que le chemin de


propagation des différents mode est pratiquement direct. La dispersion
nodale devient quasiment nulle. La bande passante transmise est
presque infinie (> 10Ghz/km). Cette fibre est utilisé e essentiellement
pour les sites à distance.

Le petit diamètre du cœur (10um) nécessite une grande puissance


d'émission, donc des diodes au laser qui sont relativement onéreuses.

Propagation de la lumière dans les trois types de fibres

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L'atténuation est constante quelle que soit la fréquence Seule la


dispersion lumineuse limite la largeur de la bande passante.

3 ) G ui da ge de l a lu m i è r e

D a n s u n m i l i e u h o m o g è n e i l l i m i t é , l e s r a yo n s l u m i n e u x s e
propagent en ligne droite. Il en est de même dans le cœur d'une FO tant
q u e l e s r a yo n s l u m i n e u x n e r e n c o n t r e n t p a s l a s u r f a c e d e s é p a r a t i o n .

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Propagation de la lumière dans une fi bre à saut d'indice

Le dessin ci -dessus indique comment se produit la réflexion des


signaux lumineux en fonction de leur angle d'émission. Ce qui démontre
q u e l e c h e m i n p a r c o u r u n ' a p a s l a m ê m e l o n g u e u r p o u r t o u s l e s r a yo n s .
C'est ce que l'on appelle la dispersion nodale.

Le faisceau guidé par une fibre optique n'est pas nécessairement


c o n s t i t u é u n i q u e m e n t d e r a yo n s m é r i d i e n s ( F i g . 4 ) . U n r a yo n n o n
méridien, donc ne passant par l'axe de la fibre, rencontre lui aussi
l'interface cœur / gaine si sa direction n'est pas parallèle à cet ax e. Il
peut lui aussi être soit réfracté dans la gaine, soit réfléchi dans le cœur.
La condition pour que ce dernier cas se produise est déterminé par la
valeur de son angle d'incidence i, c'est -à-dire l'angle qu'il fait avec la
normale à l'interface au point de contact.

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4 ) At t é n u a t i o n e t F e nê t r e s d' ut i l i s a t i o n

L'atténuation est due à la diffusion et à l'absorption des matériaux utilisés


et éventuellem ent aux m auvaises conditions de pose (rayon de courbure).

Exprimée en décibels/km, elle est exprimée par un rapport entre la


puissance émise et la puissance reçue.

Affaiblissements caractéristiques des fibres


optiques
Affaiblissement à Affaiblissement à
850nm 1300nm
Fibre 62.5µ 3.5dB/km 1.5dB/km
Fibre 50µ 2.7dB/km 1.0dB/km

Un affaiblissement de 3 dB correspond à une perte de 50 % du signal.


L'atténuation varie en fonction de la longueur d'onde. Trois "fenêtres"
optiques sont utilisées : 850, 1300 et 1550 nm. Les longueurs d'onde
généralement utilisées dans les équipements correspondent aux longueurs
d'onde 850nm et 1300nm.

Affaiblissement de la lumière en fonctio n de la longueur d'onde de


la source

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L'affaiblissement de la lumière dans la fibre est fonction de la


longueur d'onde de la source. Elle est constante pour toutes les
fréquences du signal utile transmis. Le dessin ci -dessus montre que
l'affaiblissement est plus important dans le rouge (850nM) que dans
l'infrarouge (1300-1550nM).
câbles a f.o

5 ) P r i nc i pa u x a v a n t a g e s

- Débit d'informations élevé.


- Faible atténuation, transport sur des longues distances.
- Pas de problème de mise à la terre.
- Immunité contre les perturbations électromagnétiques.
- Pas de diaphonie.
- Installation en milieu déflagrant (pas d'étincelle).
- Discrétion de la liaison et inviolabilité.
- Résistance à la corrosion :

III. Les différents types de connectique

Le raccordement des fibres optiques (connectique) de par sa


simplicité de mise en œuvre et son faible coût est un des principaux
atouts des FO. Bien sûr, il y a lieu d'effectuer cette opération avec soin
si l'on ne veut pas perdre une part importante du sig nal optique (cf.
pertes dues à la connectique et aux défauts des FO) véhiculé par la
fibre optique.

Nous pouvons classer les divers solutions en deux groupes :

 les connecteurs,
 les épissures.

1 ) L e s c on n e c t e ur s

Les connecteurs se composent de troi s produits distincts :

 une fiche constitue l'ensemble des éléments mécaniques placés à


l'extrémité libre d'une ou plusieurs fibres. La fiche se compose
p r i n c i p a l e m e n t d ' u n e f é r u l e ( c yl i n d r e é v i d é e n s o n a x e c e n t r a l
permettant le guidage et le maintien de l a fibre) et d'un corps

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maintenant la férule tout en assurant l'accrochage du câble et la


connexion à l'embase ou la transition,
 une transition, ou raccord, solidarise deux fiches entre elles et
finalise l'opération de connexion,
 une embase contient un composant d'émission optique et/ou un
composant de réception. Sur l'embase viennent se raccorder une
ou plusieurs fiches de câbles. L'opération de connexion s'effectue
soit par vissage, soit par encliquetage.

Configurations de raccordement

I l e x i s t e p l u s i e u r s t yp e s d e c o n n e c t e u r s p o u r l a f i b r e o p t i q u e . L e s
plus répandus sont les connecteurs ST et SC .

connecteur ST

L'atténuation nominale de ces connecteurs est de 0.5dB

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Connecteur SC

Les connecteurs ST et SC sont valid és par les normes EIA/T IA et


ISO 11801. Bien que les normes recommandent l'emploi du connecteur
SC pour les nouvelles installations, celui -ci ne rencontre pas un grand
succès auprès des installateurs et des fabricants de produits réseau. Le
comité EIA/TIA TR-41.8.1 travaille sur la validation d'un nouveau
connecteur FO destiné à remplacer les connecteurs ST et SC.

Pour les réseaux FDDI, on utilise les connecteurs doubles MIC .

Il faut encore citer les con necteurs SMA (à visser) et les


connecteurs FCPC utilisés pour la fibre mono -mode.

Il y a plusieurs manières pour coupler de la fibre optique:

- Le couplage mécanique de deux connecteurs mis bout à bout au


m o ye n d ' u n e p i è c e d e p r é c i s i o n . L e d e s s i n c i - d e s s o u s m o n t r e
l'union de deux connecteurs ST, mais il existe des coupleurs
ST/SC ou ST/MIC.

- Le raccordement par Splice mécanique qui est utilisé pour les


réparations à la suite de rupture ou pour raccorder une fibre et un
connecteur déjà équipé de quelqu es centimètres de fibre que l'on
peut acquérir dans le commerce( Pig tail).

- La fusion au moyen d'un appareil à arc électrique appelé


fusionneuse.

Boîte de connexion où l'on peut installer des coupleurs ou des


connecteurs Pig tail.

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Bo î te de c o n n e x i o n m u r a l e po u r c o n n e c te u r s S T

2 ) L e s é pi s s ur e s

C e s o n t d e s s ys t è m e s m é c a n i q u e s q u i i m m o b i l i s e n t d e u x f i b r e s
optiques en vis-à-vis. Généralement, ces connexions ne sont pas
démontables.

L'épissure est souvent envisagée pour réparer une rupture au


milieu d'une fibre. Cependant la qualité d'une telle connexion dépend
beaucoup de l'état de surface des fibres et de la précision des
concentricités de gaines des fibres optiques à raccorder.

Schéma d'une épissure

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Trois exemples de connexions en fibre optique

Connexion mécanique "splice" de deux fibres

Epissures : atténuation caractéristique

Multimode Monomode
Nominal Maxi Nominal Maxi
Fusion 0.1dB 0.15dB 0.15dB 0.3dB
Mécanique 0.15dB 0.3dB 0.2dB 0.3dB

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I V. Pert es dues à l a connecti qu et aux

défaut s des fibr es opti ques


L'utilisation d'un connecteur sur une fibre optique induit
toujours une perte supplémentaire : la perte d'insertion. L'origine
de celle-ci est liée à des défauts d'alignement, à un mauvais état
de surface et un mauvais montage ou définition du connecteur.

1 ) P e r te d u e s a u se r t i ssa g e

Déformation d'une F.O par sertissage

Ces pertes proviennent de la déformation de la géométrie du


cœur. L'écrasement fait fuir certains rayons dans la gaine optique.

2 ) P e r te s d u e s a u d é sa l ig n e me n t a x ia l

Désalignement axial

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3 ) P e r te s d u e s a u d é sa l ig n e me n t a n g u la ir e

Désalignement angulaire

Avec une ON (ouverture numérique) égale à 0,5 et une


répartition angulaire homogène de la puissance, on obtient les
valeurs de pertes suivantes :

 pour phi = 1° perte ang. = -0,1 dB


 pour pH i= 5° perte ang. = -0,45 dB

Pertes dues à la rugosité de s faces

Même si la qualité optique des faces de sortie et d'entrée


des deux fibres en regard est excellente (rugosité inférieure à ¼),
il existe toujours les réflexions de Fresnel dues au changement
d'indice optique du milieu dans lequel la lumièr e se propage.

Effet de la rugosité des faces d'entrée

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4 ) P e r te s l ié e s a u x im pu r e té s su r le s fa c e s

La présence d'impuretés sur les faces crée des pertes par


absorption et diffusion de la lumière. Il y a lieu de maintenir ces
surfaces propres.

Effet d'impuretés sur les faces

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V. Différentes types de câbles

1 ) Structure libre et structure serrée


Structure serrée

Une gaine plastique est appliquée directem ent sur la gaine opt ique. Ce type
de structure renforce mécaniquement la fibre, et lui apporte la souplesse
nécessaire à la réalisation des cordons de brassage ou des câbles à
l'intérieur des immeubles.

Structure libre

Une ou plusieurs f ibres sont placées "libres" à l'intérieur d'un tube. Ce type
de fibre est particulièrement utilisé pour les liaison inter bâtiments.

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2 ) Structures les plus employées


FO intérieure (62,5/125)

Généralement en structure serrée, constituée d'une gaine extérieure ronde,


ce câble peut contenir de 2 à plus de 40 fibres en structure libre ou serrée,
permettant le raccordement direct de connecteurs (principe Break -Out)

FO extérieure (62,5/125)

Généralement en structure libre, ce câble est constitué d'une gaine


externe en polyéth ylène et destiné au raccordem ent inter -bâtim ents. Les
différents types de fibres peuvent être fournis avec des gaines spécifiques
pour l'emploi à l'extérieur, dans des milieux chimiquement perturbés, et
avec des armures antirongeurs.

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La fibre est entourée d'une gaine plastique dans laquelle elle est
libre de toute contrainte. Dans cette gaine sont insérées des fibres de
kevlar ou autres qui lui assurent sa rigidité en traction.

La deuxième étape est la mise en place de la barrière


d'étanchéité, puis en dernier le gainage extérieur qui est réalisé en
fonction de son utilisation : intérieur, extérieur ou à enterrer.

Câble mono-fibre extérieur

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Câble mono-fibre à enterrer

Câble multivoies extérieurs

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VI. Pose des câble à fibres optiques


Il y a deux cas de figure à considérer, soit la pose de câble
enterrés, soit la pose à l'air libre.

1 ) C â bl e s e nt e r r é s

Les câbles souterrains doivent être protégés contre les avaries


que pourraient leur occasionner le tassement des terres, le contact des
corps durs ou le choc des outils mécaniques.

Deux procédés sont utilisés : soit l'enterrement complet du câble


en respectant les conditions de pose classiques de ce type de procédé
(profondeur de pose, dispositif avertisseur ...) mais qui ne nécessite pas
de protection particulière ; soit la pose en fourreau auquel cas le
diamètre intérieur du fourreau doit être largement supérieur au diamètre
du câble.

2 ) C â bl e s à l ' a i r l i br e

Seuls les câbles comportant une gaine adaptée peuvent être posés
à l'air libre ou à l'intérieur ; les autres câbles doivent être protégés par
d e s c o n d u i t s a p p r o p r i é s . C h a q u e t yp e d e p o s e p r é s e n t e s e s
caractéristiques ; on trouve notamment :

 pose le long des parois,


 pose sur des chemins de câble ou tablettes,
 pose en caniveau.

Dans le cas d'une pose a érienne sur un filin porteur, le câble


optique est, le plus souvent, lové autour du filin.

Pour la pose verticale, il est parfois nécessaire de prévoir


plusieurs boucles intermédiaires pour éviter les risques de glissement
des fibres optiques dans le câble.

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VII. Reflectometrie

Après avoir installé une liaison en fibre optique, il convient de


mesurer la perte induite par la fibre elle -même et par les connexions
effectuées

Les paramètres principaux qui doivent être vérifiés sont :

- Longueur de la liaison
- Localisation des contraintes subies par la fibre
- Affaiblissement global du lien
- Affaiblissement de chaque composant
- Réflectance de certains composants

1 ) S t a n da r ds de r é s e a u x e n f i br e o pt i q ue
Les principaux standards de réseaux faisant appel à la fibre optique sont
l'IEEE802.3 (10BaseF), l'IEEE802.5 (Token Ring/J) et l'ANSI X3T9.5 (FDDI).

Fibres préconisées

Standard IEEE 802.3 IEEE 802.5 ANSI X3T9.5


T ype 10BaseF J FDDI
Fibre 62,5/125 µm 62,5/125 µm 62,5/125 µm
Ouverture
0,275 0,275 0,275
numérique
Fenêtre
850 nm 850 nm 1300 nm
d'utilisation
Atténuation
< 3,75 dB/km < 3,75 dB/km < 2,5 dB/km
dans la fenêtre
Bande
passante dans > 160 MHz.km > 160 MHz.km > 160 MHz.km
la fenêtre

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Spécifications des équipements réseau

Standard IEEE 802.3 IEEE 802.5 ANSI X3T9.5


T ype 10BaseF J FDDI
Connecteur de
ST FSD FSD
sortie
Fenêtre
800nm-910nm 800nm-910nm 800nm-910nm
d'émission
Emission Puis.
- 12 dBm - 13 dBm - 14 dBm
couplée Max
Emission Puis.
- 20 dBm - 20 dBm - 20 dBm
couplée mini
Réception
Puis. Max - 12 dBm - 12 dBm - 14 dBm
adm
Réception
-32.5dBm -32dBm -31dBm
Sensibilité
Budget
Optique 0 dB 0 dB 0 dB
minimum
Budget
Optique - 12 dBm - 12 dBm - 11 dBm
maximum
Pénalité à
appliquer en
cas
d'utilisation 6 dB Max 6 dB max. 2.2 dB
d'une fibre
50/125 µm NA
=0.20

Le Power meter constitué d'une paire étalonnée d'émetteur -récepteur


de lumière, permet de mesurer la totalité de la perte de la ligne en [dB].

On mesurera la perte à la longueur d'onde utilisée en exploitation (850


nm ou 1300nm).

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Power meter pour la mesure d'atténuation d'une liaison fibre


Le Réflectomètre est un appareil qui envoie une impulsion
optique dans la fibre.

Un écran permet de visualiser l'allure du signal rétro diffusé ou


réfléchi dans le verre. On peut ainsi mesurer avec précision la longueur
de la liaison et les pertes engendrées à chaque connexion.

En outre, cet appareil est très utile pour loc aliser les coupures
éventuelles de la fibre et pour identifier la connexion qui est la cause
d'une trop grande perte optique.

Le Power mater ne donne que la perte globale de la liaison; le


Réflectomètre indique où se trouve la connexion défectueuse.

Réflectométrie d'une liaison fibre

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VIII. Synoptique d’une liaison fibre optique

1) Introduction

Conversion de signaux électriques en signaux optiques au moyen


d'un transceiver Ethernet

Le transceiver optique a pour fonction de convertir des


impulsions électriques en signaux optiques véhiculés au cœur de la
fibre. A l'intérieur des deux transceivers partenaires, les signaux
électriques seront traduits en impulsions optiques par u ne LED et lus
par un phototransistor ou une photodiode.

On utilise une fibre pour chaque direction de la transmission.

Les émetteurs utilisés sont de trois t ypes:

- Les LED Light Emitting Diode qui fonctionnent dans l'infrarouge


(850nm). C'est ce qui est utilisé pour le standard Ethernet FOIR L.

- Les diodes à infrarouge qui émettent dans l'invisible à 1300nm

- Les lasers, utilisés pour la fibre mono -mode, dont la


longueur d'onde est 1310 nm ou 1550nm

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2) Diode émettrice
D i o d e é l e c t r ol u m i ne s c e nt e

Les diodes semi -conductrices utilisées de façon classique en


électronique sont des composants réalisés avec du silicium. Plus
récemment l'électronique rapide a fait appel à des matériaux plus
complexes notamment à l'arséniure de gallium (AsGa) et aux composés
qui en dérivent, par exemple en remplaçant une certaine proportion de
gallium par de l'aluminium ou du phosphore. Du point de vue de
l'optoélectronique, ces composés possèdent une propriété
supplémentaire par rapport au silicium : une jonction PN, c'est-à-dire
l'assemblage de deux régions du même matériau dopées différemment,
peut émettre de la lumière lorsqu'elle est polarisée en direct.

Caractéristique électro -optique pour une DEL a) et pour un laser SC b)

Caractéristique électrique

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Pour émettre, la DEL doit être polarisée en direct. Aussi est -il
intéressant de connaître la relation entre son courant et sa tension.
Comme le montre la figure 24, cette caractéristique est tout à fait
similaire à celle, bien connue, des diodes au si licium. Toutefois on doit
noter que la tension de coude, dépendant du matériau, se situe vers 1,5
volts plutôt que 0,6 volt.

Il est facile de voir que le rendement de ce convertisseur électro -


optique n'est jamais très élevé puisqu'une faible fract ion seulement de
la puissance électrique fournie est transformée en lumière, le reste
étant converti en chaleur.

Grossièrement le fonctionnement d'une DEL est tel que le


passage d'un électron à l'intérieur de la DEL de la région N à la région
P (donc dans le sens passant) se traduit par la création d'un photon à
l'intérieur du matériau. Mais de tous les photons créés seule une
fraction peut sortir du matériau. En d'autres termes, entre la puissance
optique P émise à l'extérieur et l'intensité I du courant électrique
passant dans la DEL existe une relation de proportionnalité :

P = k * I

Il peut être intéressant d'expliquer plus en détail le


fonctionnement de ces composants, en utilisant les concepts usuels des
électroniciens. On peut rappel er que les électrons de conduction et les
électrons de valence se différencient par la valeur de leur énergie à
l'intérieur de la structure cristalline constituant le semi -conducteur.
Celle des premiers étant plus forte que celle des seconds, ils se
déplacent plus librement à l'intérieur du matériau. Les " trous "
correspondent au manque d'électrons de valence et présentent eux aussi
une certaine mobilité. La polarisation en direct d'une jonction PN se
traduit notamment par le passage d'un certain nombre d' électrons de
conduction de la région N, (où ils sont très nombreux) vers la région P
(où ils sont minoritaires). De même des trous passent de la région P (où
ils sont majoritaires) dans la région N. Dans chacune des régions, le
déséquilibre provoqué par ces transferts tend spontanément à
disparaître ; l'état du matériau tend à revenir à ce qu'il était en
l'absence de polarisation. Ce retour vers l'état d'équilibre se fait par
transformation des électrons de conduction en électrons de valence:
occupant chacun la place d'un trou et donc l'annihilant. Chaque
transformation d'électron se produit en libérant une certaine quantité
d'énergie.

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

Principe de l'émission spontanée

P o u r l e s m a t é r i a u x e m p l o yé s p o u r f a b r i q u e r d e s D E L , c e t t e
énergie apparaît sous la forme d'un photon, contrairement au cas du
silicium où cette énergie libérée est simplement absorbée par le cristal.
Par continuité de l'intensité du courant, chaque passage d'une particule
d'une région à l'autre à, l'intérieur de la diode s'accompagne (outre la
création d'un photon) du passage d'un électron dans le circuit extérieur.
La direction d'émission des photons et l'instant de leur création sont
aléatoires.

Avec les ordres de grandeur usuels des courants en électronique,


le nombre de photons créés par seconde est très important. Mais pour
diverses raisons, notamment l'indice de réfraction élevé et l'atténuation
forte du matériau. la quantité de lumière émise à l'extérieur de la DEL
n'est qu'une faible fraction de celle qui a été créée à l'intérieur. Ainsi
le coefficient de proportionnalité k de la formule précédente dépend du
degré de perfectionnement de la DEL. Son ordre de grandeur pour les
DEL utilisables est de quelques dizaines de micro watts par
milliampère. Les caractéristiques p = f(l) effectivement relevées sont
similaires à celles de la figure 23 a).

Elles montrent que la loi des proportionnalités est assez bien


vérifiée, excepté pour les fortes intensités où apparaît un effet de
saturation gênant pour les fortes modulat ions analogiques. Cette
saturation est due à des effets thermiques. Cette explication est
corroborée par le fait qu'une élévation de température de la DEL se
traduit par une réduction de la pente de la caractéristique.

Les DEL utilisables émettent dans le visible, certaines notices


indiquent l'intensité J en millicandela (mcd). Cette unité photométrique
peut être ramenée en unité radio métrique (mW/sr) grâce à l'efficacité
lumineuse K. En considérant que l'émission a lieu autour d'une
longueur d'onde pour laquelle on pendra la valeur de l'efficacité, le
changement d'unité se fait selon la relation :

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

J (en mW/sr) = J (en mcd) / (en lumen/Watt)

A 650 nm l'efficacité lumineuse est de l'ordre de 40 lumens/Watt, soit


40 mcd par mW/sr.

Pour une bonne exploitation des données relatives à la directivité,


il peut être utile de s'assurer que l'émission est bien, comme supposé, à
s ym é t r i e d e r é v o l u t i o n .

3 ) Diode détectrice
P h ot o di o d e P I N

Principe de la photodiode PIN

Les détecteurs optoélectroniques sont basés sur le comportement


d'une jonction semi-conductrice PN lorsqu'elle est soumise à un
éclairement lumineux. Dans le domaine du visible, les détecteurs
associés aux FO sont en silicium. Lorsqu'il est illumi né, un matériau
semi-conducteur peut absorber de la lumière si la longueur d'onde de
celle-ci est inférieure à une certaine valeur caractéristique du matériau.
Pour le silicium, cette valeur limite est de 1100 nm. Chaque photon qui
disparaît dans le matéri au, libère une énergie utilisée pour transformer
un électron de valence en électron de conduction, et donc créer un trou.

la lumière y est absorbée, les électrons de conduction et les trous


créés sont séparés par le champ et , compte tenu de son s ens, aspirés
dans la région où ils sont déjà les plus nombreux, soit la région N pour
les électrons de conduction et la région P pour les trous. Par continuité
du courant, si la photodiode est court -circuitée ou au moins fermée sur
une très faible résistan ce, la séparation des particules à l'intérieur du
matériau se traduit par le passage d'un électron dans le circuit

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

extérieur. En d'autre termes la puissance optique P est transformée en


courant électrique proportionnel.

En présence d'un champ élec trique interne, dans la région


particulière située au contact des deux zones dopées P et N d'une
jonction, et si

I = S * P (18)

La sensibilité S dépend de la longueur d'onde. Pour les diodes


PIN utilisées dans le rouge avec les FO, cette sensibil ité est de l'ordre
de 0,3 à 0,4 mA/mW.

Variation relative de la sensibilité spectrale

La photodiode peut être incluse dans un montage électronique


plus complexe. Aussi est -il intéressant de connaître sa caractéristique
électrique I = f(V). Comme indique la figure 19, cette caractéristique se
déplace parallèlement à elle -même vers les intensités négatives d'une
quantité proportionnelle à la puissance optique reçue conformément à la
formule 18.

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

Caractéristiques électrique

IX. Applications de la fibre optique


1 ) Capteurs fibres optiques
Le capteur de position est le plus simple et le plus couramment
utilisé ; une source émet de la lumière vers une fibre qui assure son
transfert vers un système de détection. Un objet pass ant entre la source
et la fibre provoque une variation de l'intensité qui est alors détectée.

Capteur de position/déplacement

C e t yp e d e c a p t e u r p e u t é g a l e m e n t é m e t t r e s a p r o p r e l u m i è r e q u i
se réfléchit sur l'obstacle et retourne vers le détecte ur en utilisant une
fibre retour.

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

Capteur de position par réflexion

C e t yp e d e c a p t e u r à f i b r e s o p t i q u e s e s t u t i l i s é c o u r a m m e n t p o u r l a
détection de position, de présence, de déplacement, de niveau ...

Capteur par interruption de réflexion

De nombreux capteurs de température à fibres optiques ont été


étudiés dans les laboratoires, mais peu sont déjà commercialisés.

Le capteur développé par M.C.Ferries du King Collège of


London, utilise la dépendance en température de la diffraction de
Raman dans la fibre. Cette lumière diffractée est proportionnelle à la
diffraction de Raleight dans la fibre et à la température

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

 I est l'intensité lumineuse de la diffraction Raman


 I r l ' i n t e n s i t é l u m i n e u s e d e l a d i f f r a c t i o n R a yl e i g h t
 h la constante de Planck
 c la vitesse de la lumière
 V la variation de fréquence liée à la diffraction
 k la constante de Boltzmann
 T la température
 A une constante de proportionnalité

Capteur de température à fibre optique par diffraction Raman

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

2 ) Télécommunications par fibres optiques

On distingue deux principaux modes de télécommunications


compatibles avec la fibre optique qui sont les transmissions
numériques, plus particulièrement destinées aux transmissions entre
ordinateurs et les transmissions analogiques orientées vers les
transmissions vidéo.

Les principaux avantages de la f ibre optique de transmission par


rapport aux composants classiques sont :

 une faible atténuation qui permet l'utilisation de longues


distances sans répéteur,
 une bande passante élevée qui peut être augmentée en utilisant
des technique de multiplexage fréq uentielle et/ou de longueur
d'onde,
 une insensibilité aux parasites électromagnétiques,
 u n e a b s e n c e d e r a yo n n e m e n t , c e q u i m i n i m i s e les risques
d'indiscrétion sur la ligne,
 une taille réduite de câble,
 un poids faible,
 une excellente isolation électri que.

Le principe de toute transmission de données est de faire circuler


des informations entre un émetteur et un récepteur en minimisant les
risques de déformation du signal réceptionné, de façon à assurer une
fiabilité maximum du transfert de l' information.

Chaîne de transmission par fibre optique

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

Le signal est tout d'abord codé ou modulé suivant une séquence


connue qui peut être contrôlée à la réception. Ce signal est injecté dans
la fibre optique par l'intermédiaire de l'é metteur.

A la sortie de la fibre, le signal est reçu sur une photodiode puis


amplifié avant d'être décodé pour être remis sous sa forme initiale.

Les transmissions numériques par fibres optiques constituent


l'essentiel des liaisons en fibre optique. En effet, la médiocrité des
composants optoélectroniques se prête mal aux transmissions
multiplexées analogiques (bien que certaines applications existent dans
le domaine de la vidéo et des mesures).

D'autre part, la faible atténuat ion et la grande bande passant


permettent de tirer tout le parti des transmissions numériques.

Dans un système de transmission numérique, un paramètre


essentiel qui détermine la probabilité d'erreur est le rapport signal à
bruit, qui sera plus précisément défini et calculé. La
probabilité d'erreur est donc fonction de la puissance de signal reçue
par le récepteur : plus la liaison est longue, plus les pertes sont élevées
et plus la puissance d'émission requise pour garantir une probabilité
d'erreur donnée est grande. Or, elle est toujours limitée, pour des
raisons techniques bien sûr, mais aussi parce que, même si on sait la
produire, des effets non -linéaires viennent dégrader les performances
l o r s q u e l a p u i s s a n c e e n v o yé e e n l i g n e d e v i e n t t r o p f o r t e .

L a p o r t é e d u s ys t è m e d e t r a n s m i s s i o n s e r a p a r c o n s é q u e n t
limitée. C'est pourquoi, depuis les débuts de la transmission numérique,
les liaisons sont constituées d'une suite de bonds, séparés par des
dispositifs appelés répéteurs-régénérateurs, dont la fonction est de
prendre une décision sur les données à partir du signal qu'ils reçoivent,
et de fabriquer un signal qui sera émis sur le bond suivant.

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

Le répéteur-régénérateur peut éventuellement introduire des


erreurs, mais le signal qu'il émet en direction du répéteur suivant n'est
entaché d'aucune distorsion, d'aucun bruit. La mémoire des
dégradations apportées par les bonds précédents réside dans l'altération
de l'information transmise. La figure 35 représente la structure d'une
liaison numérique avec des répéteurs -régénérateurs.

Structure d'une liaison numérique (E : émetteur R : récepteur)

a. avec des répéteurs-régénérateurs (RR)*


b. b. avec des amplificateurs optiques (AO)

C e t t e s t r u c t u r e e s t c o m m u n e à t o u s l e s s ys t è m e s d e t r a n s m i s s i o n
numérique, avec des longueurs de bond très variables : 50 km pour les
faisceaux hertziens du réseau national Français, 2 à 4 km pour les
liaisons sur câble coaxial à grand débit, 5 km pour les derniers
s ys t è m e s s o u s - m a r i n s s u r c â b l e c o a x i a l i n s t a l l é s . L e s s ys t è m e s o p t i q u e s
l'ont reprise et une des raisons de leur supériorité par rapport aux
s ys t è m e s s u r c â b l e s m é t a l l i q u e s a é t é l ' a u g m e n t a t i o n d e l a d i s t a n c e
e n t r e r é p é t e u r s , p a s s é e t yp i q u e m e n t d e 6 k m a u d é b u t d e s a n n é e s 1 9 8 0
p o u r u n d é b i t d e 4 5 M b i t / s à 4 0 k m a u j o u r d ' h u i p o u r u n s ys t è m e à 2 , 5
Gbit/s (trame STM -16)normalisé SDH par l'UIT (Union International
des Télécommunications). On conçoit en effet aisément que, pour des
raisons de coût, de fiabilité, de facilité de maintenance et de
surveillance, de consommation, l'exploitant souhaite la distance entre
répéteurs la plus élevée possible.

La structure à base de répéteurs -régénérateurs présente par


r a p p o r t à c e l l e d e s s ys t è m e s a n a l o g i q u e s a n t é r i e u r s l ' a v a n t a g e d e
supprimer l'accumulation du bruit et des distorsions du signal. En effet,
si la probabilité d'erreur est suffisamment faible, la probabilité d'erreur
sur l'ensemble de la liaison est pratiquement la somme des probabilités
d'erreur sur les différents bonds. Dans le cas des signaux téléphoniques,

35
Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

on sait que plus aucune dégradation n'est perceptible sur le signal de


parole décodée dès lors que la probabilité d'erreur à l'entrée du
décodeur de source est inférieure à une certaine valeur de seuil,
t yp i q u e m e n t 1 0 p u i s s a n c e - 4 . S i c h a q u e b o n d t r a v a i l l e a v e c u n e
probabilité d'erreur de 10 puissance -8 aucune dégradation n'est ainsi
perceptible au bout de 100 bonds ; il en résulte que qua lité de la
t r a n s m i s s i o n d e v i e n t i n d é p e n d a n t e d u n o m b r e d e b o n d s . L e s s ys t è m e s
analogiques se caractérisaient en revanche par une accumulation du
bruit et des distorsions proportionnellement au nombre de répéteur!

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Présentation de la technique du fibre optique Formation 21-21

X. Conclusions
L e s p o s s i b i l i t é s d e s s ys t è m e s d e t r a n s m i s s i o n s u r f i b r e o p t i q u e ,
en particulier leur capacité très largement supérieure à celles des autres
s ys t è m e s , j o i n t e s à l ' a p p a r i t i o n d e s n o u v e a u x c o n c e p t s q u e s o n t l a
h i é r a r c h i e n u m é r i q u e s yn c h r o n e ( S yn c h r o n o u s D i g i t a l H i e r a r c h y S D H )
e t l a t e c h n i q u e d e t r a n s f e r t a s yn c h r o n e ( A s yn c h r o n o u s T r a n s f e r t M o d e
ATM), ont amené à imaginer un bouleversement complet de la structure
des réseaux de télécommunications existants. La bande potentielle de la
fibre optique, plusieurs dizaines de terahertz, est sans commune mesure
avec celle de tous les supports de transmission utilisés auparavant. Il
en résulte la possibilité de concevoir des réseaux à très grande capacité
et dotés d'une grande flexibilité.

La pénétration de la transmission optique dans le réseau de


d i s t r i b u t i o n a a u j o u r d ' h u i c o m m e n c é d a n s t o u s l e s p a ys i n d u s t r i a l i s é s ,
essentiellement pour le raccordement de la clientèle professionnelle qui
demande des services à haut débit et dont les besoi ns sont très
évolutifs. Le raccordement des abonnés résidentiels fait l'objet d'un
certain nombre d'expérimentations, mais ce genre de raccordement ne
pourra se développer que dans un avenir plus lointain, car il exige que
le coût d'un certain nombre de co mposants et dispositifs optiques, par
exemple les connecteurs ou les émetteurs -récepteurs, ait suffisamment
baissé pour qu'elle puisse être envisagée.

De plus la pénétration des techniques optiques est aujourd'hui


l i m i t é e à l a t r a n s m i s s i o n : l e s s ys t è m e s d e t r a n s m i s s i o n à g r a n d e
capacité sur fibre optique relient entre eux les nœuds du réseau. Ces
nœuds en revanche demeurent électroniques, même si dans les
laboratoires un effort de recherche important est mené pour y introduire
l'optique.

En outre, l'évolution du réseau de distribution vers un réseau


totalement optique sera longue, exigera des investissements
considérables et dépendra énormément du développement des nouveaux
services à haut débit. De très nombreuses questions reste nt aujourd'hui
ouvertes et l'avenir dépendra très fortement des réponses qui seront
apportées.

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