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Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel
Bureau de Représentation pour l´Océan Indien à Antananarivo
(Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles)
NOTE D´INFORMATION
L´INDUSTRIE A MADAGASCAR EN 2008
Anjaratiana RAZAFINDRIANIAINA
Stagiaire ONUDI Madagascar
Sous la direction de
Patrick GILABERT
Représentant de l’ONUDI
Documentation arrêtée au 31 décembre 2008
1
AVERTISSEMENT
L´Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel ne peut en aucun cas être tenues
responsables de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication
qui vise à informer et non à délivrer des conseils personnalisés. Les opinions exprimées dans ce
document sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement celles de l’Organisation des Nations
Unies pour le Développement Industriel. Les informations contenues dans le présent document ont
été actualisées en fin décembre 2008. Elles sont fournies à titre informatif et susceptibles d’évoluer
dans le temps. Le lecteur intéressé est invité à prendre contact avec les différents producteurs ou
prestataires des services concernés en vue d’affiner l’information recherchée.
2
SOMMAIRE
1. Le contexte socio‐économique général
1.1. Madagascar : Un PMA (Pays Moins Avancé) ayant réalisé des progrès ces derniers
années
1.2. La bonne performance économique ne suffit pas à réduire la vulnérabilité
économique de Madagascar
2. La performance de l’industrie Malgache
2.1. Le poids de l’industrie dans l’économie
2.2. Evolution de la production industrielle
2.3. La production par branche
2.3.1. L’industrie agro‐alimentaire
2.3.2. Les industries manufacturières : cas des entreprises franches
2.3.3. Le secteur minier : l'industrie extractive
3. Les problèmes du secteur industriel
4. Les stratégies et politiques industrielles
3
1. Le contexte socio‐économique général
1.1. Madagascar : Un Pays Moins avancé mais ayant réalisé des progrès ces
derniers années
Selon les critères établis par le CNUCED, Madagascar est encore classé dans la catégorie de
Pays Moins Avancés (PMA)1. En effet, Madagascar est dans le groupe des pays à faible
revenu selon le rapport sur la compétitivité mondiale « 2007‐2008 » avec un PIB par
habitant de 350 dollars E.U. La majorité de sa population, soit 70 %, vivent en dessous du
seuil international de la pauvreté. Les ménages ruraux sont les plus touchés par la pauvreté,
avec un taux de 77% contre 44% pour le milieu urbain. Leurs conditions de vie se dégradent
et les écarts de développement entre milieu rural et milieu urbain ne cessent de se creuser.
Plusieurs indicateurs témoignent l’existence de fortes disparités entre le ces deux milieux. En
outre, près du tiers des Malgaches ont une espérance de vie inférieure à 40 ans tandis que
30 % des adultes de plus de 15 ans sont analphabètes; et plus de 55% de la population n’ont
pas d’accès à l’eau potable et à l’électricité2.
Cependant, ces dernières années, la situation économique du pays s’est améliorée et ceci
avait un impact réel sur le niveau de développement humain. En effet, compte tenu des
efforts faits par le gouvernement pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), le pays a basculé dans la catégorie des pays à développement
humain moyen, soit un indice de 0,533 (143ème sur 177) pour 2007/2008 contre 0,499 en
2005.
De plus, le taux de croissance du PIB passait de 4,6% en 2005, à 4,9% en 2006 et à 6,5 % en
2007. Pour cette année 2008, celui‐ci s’élève à 7,2%. Les Investissements Directs Etrangers
(IDEs) contribuent de manière très significative à cette croissance de telle sorte que le pays
reçoit d’importants flux d’IDEs ces dernières années. En effet, après un triplement en 2006,
le flux d’IDEs a triplé de nouveau en 2007 pour atteindre 997 M USD ; ce qui place
Madagascar au 88ème rang mondial des pays récipiendaires3. En Afrique, la grande île se
trouve dans le top 10 des pays récipiendaires. Elle est classée 4ème en Afrique
Subsaharienne, juste derrière la Tunisie. En outre, les IDEs représentent 17.5% du PIB en
2007, soit le double de celle de 2006. Ces flux massifs d’IDEs sont principalement concentrés
dans le secteur minier à l’instar des industries extractives telles que les sociétés QIT Minerals
Madagascar S.A. (QMM) dans la région d’Anosy, et Sheritt International dans la région de
Moramanga.
Cette croissance économique a été surtout tirée par les performances de quelques secteurs
de l’économie tels que l’expansion des investissements dans les mines, les activités
industrielles en zone franche, la construction, les services financiers, de télécommunications
mobiles et de transport.
1
Rapport CNUCED 2008 : Cette année, les pays moins avancés sont 49. Les trois critères sont : Pays à faible
niveau de revenu (inférieur à 900 dollars), faiblesse du capital humain, vulnérabilité économique
2
APD : document de synthèse 2006 « l’APD à Madagascar »
3
www.banque‐centrale.mg/
4
Il est important de noter que les services assurent 53.07% du PIB tandis que le secteur
primaire (agriculture, la pêche, l’élevage et la sylviculture) y participe pour 33.86%. La
contribution du secteur manufacturier est la plus faible à 13.07 %4.
Grâce à une politique monétaire prudente et à la maîtrise du déficit budgétaire (4,5% du
PIB), la croissance économique est accompagnée par une maîtrise de l’inflation qui part de
11,4% en 2005, à 10,8% en 2006 et à 8.3% en 2007. Elle devrait passer à 8.1% en 20085.
1.2. La bonne performance économique ne suffit pas à réduire la vulnérabilité
économique de Madagascar
En dépit d’une croissance économique annuelle supérieure à 6%, l’économie de la grande île
est encore vulnérable à cause de l’instabilité de la production agricole, l’instabilité des
exportations de biens et de services, le déficit de la balance de paiement et surtout le faible
dynamisme du secteur industriel et des services modernes.
Instabilité de la production agricole
L’agriculture (avec la pêche et la forêt) est une branche importante de l’économie malgache,
représentant 27% du PIB en 2007, employant plus de 78% de la population active, et
assurant plus de 70% des revenus d’exportations. Cependant, l'environnement de la
production agricole du pays est caractérisé par l'existence d'un potentiel de risque élevé dû
notamment à des cataclysmes naturels (les cyclones, les sécheresses, les inondations) et des
maladies phytosanitaires. Ceci est dû d’une part à la position géographique de l’île et d’autre
part aux carences institutionnelles et au manque d’infrastructures. De plus, la majorité des
paysans pratique encore des techniques de production traditionnelle et le monde rural est
caractérisé par une large agriculture de subsistance. Ce qui constitue un obstacle à son
développement et menace son niveau de compétitivité.
Instabilité des exportations et déficit de la balance de paiement
Les pays pauvres sont extrêmement dépendants des exportations de matières premières, et
Madagascar n’y fait pas exception. Les litchis, la vanille, le café, le poivre, le girofle et les
crevettes constituent, jusqu’à récemment les premiers pourvoyeurs de devises pour le pays.
En 2005, les exportations malgaches enregistrent une baisse sensible (suite notamment à la
fin des accords multifibres et à la chute des prix des produits primaires). Et en terme
d’efficience du marché des biens et services, Madagascar est classé 105ème pays sur 130
Nations6. Cette situation est due par l’existence des monopoles, par l’insuffisance de la
concurrence et aussi par la non sophistication des acheteurs.
4
Source : www.awex.be/ fiche pays : situation économique de Madagascar
5
Source : Banque centrale de Madagascar, décembre 2007
6
www.doingbisiness.org/
5
La faiblesse de l’exportation explique le déficit chronique de la balance commerciale et la
forte dépendance vis à vis de l’aide financière internationale sous la forme de dette. Mais
ces deux dernières années, le déficit de la balance commerciale s’explique par
l’augmentation des importations liées aux IDEs.
Faible dynamisme du secteur industriel
Le secteur industriel malgache n’est pas encore important dans l’économie car en 2007, sa
production ne représente que 13,07% du PIB7. Et il s’agit principalement des outputs des
branches agro‐alimentaires, bois et dérivés, textile/habillement et l’industrie métallique.
A Madagascar, les industries sont handicapées par de nombreux obstacles tels que la
carence en matière de technologie, l'insuffisance énergétique, le non renouvellement des
outils de production, la difficulté d'accès aux financements et technologies ainsi que
d'autres problèmes liés à la normalisation des produits et la non maîtrise des procédures et
règles sur les marchés.
En outre le secteur industriel est très peu diversifié. Le pays offre donc une grande
opportunité de s’ouvrir à l’amélioration des tissus industriels et l'élargissement des activités
du secteur vers d'autres branches. C’est pour cette raison que, depuis quelques années, les
politiques d’ouverture et de promotion des investissements privés adoptées à Madagascar
ont réorienté progressivement l’économie nationale vers le secteur secondaire.
Suite à cette nouvelle orientation, la présente note essaie donc de décrire l’état actuel de
l’industrie à Madagascar, la performance et les problèmes qui entravent le développement
des tissus industriels ainsi que les stratégies de développement industriel pratiquées dans le
pays.
2. La performance de l’industrie Malgache
2.1. Le poids de l’industrie dans l’économie
Tous les économistes reconnaissent le rôle moteur que joue l’industrie dans le
développement d’un pays. L’histoire économique des pays développés et des pays
émergents montre bien que le secteur industriel contribue énormément à la création
d’emploi, à l’investissement et aux exportations. En outre, l’industrie est le lieu principal des
innovations technologiques et des gains de productivité et elle exerce un effet
d’entraînement puissant sur l’ensemble des activités économiques, en particulier par ses
consommations intermédiaires. Elle peut également avoir un rôle stratégique en termes
d’indépendance. Même si la part des services dans l’économie s’accroît, une industrie solide
est nécessaire à un équilibre vertueux de la balance commerciale et de la croissance.
7
Déclaration du ministre malgache de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Ivohasina Razafimahefa, lors
de la célébration de la journée de l'industrialisation en Afrique (21 Novembre 2007)
6
Ainsi, l’importance de l’industrie doit être évaluée sur un périmètre correspondant à
l’ampleur de son impact économique réel.
L’économie malgache est marquée par un dualisme sectoriel, c'est‐à‐dire par le contraste
entre un développement rapide du secteur industriel (qui est de petite taille) dans les
milieux urbains, et le secteur rural traditionnel, caractérisé par une large agriculture de
subsistance qui fait vivre la grande majorité des Malgaches. Le secteur industriel y est peu
dynamique car le pays affiche même un recul. En effet, selon le classement de l’ONUDI, le
pays avait un indice de performance industriel de 0.087 (soit 105ème sur 118 pays) en 1998 ;
mais la position s’est détériorée en 2003, avec un indice de 0.024, soit 119ème sur 120 pays8.
Jusqu’à la fin des années 1990, le secteur industriel malgache demeurait à un stade quasi‐
stationnaire et n’arrivait ni à élargir la gamme de produits que Madagascar exporte ni à
satisfaire les besoins de la population locale. Cette dernière tend à acheter plus des produits
manufacturés à l’étranger.
Malgré cela, suite aux efforts de promotion des investissements privés et des IDEs entrepris
par l’Etat, le secteur industriel malgache a repris le chemin de la croissance ainsi que le
montre sa part croissante dans le PIB depuis 1997 (voir tableau 1). Et cette performance est
surtout attribuée au dynamisme des Entreprises Franches (EF).
Tableau 1 : Evolution de la part du secteur secondaire dans le PIB
Année 1997 1999 2001 2003 2005 2007
Part du secteur
secondaire dans le PIB 12.4 12.5 13.5 14.1 14.3 15.6
Source : Direction des Synthèses Economiques, INSTAT
Entre 1995 et 1999, les EF ont connu une croissance de 20% par an, leur contribution au PIB
du secteur secondaire est passée de 4,5% à 7,1% entre ces deux périodes. En 2001, les EF
industrielles sont à l’origine de 10,3% du PIB du secteur secondaire mais sa part a baissé
enregistré une baisse de 2,5 points en 2002 suite à la crise politique9. A la reprise des
activités en 2003, elles affichaient une forte croissance de 76%.
Le secteur minier (en particulier les industries extractives) malgache est également en forte
croissance. A part les deux grands projets miniers, le nombre de demandes de permis
d'exploration / exploitation minière déposées auprès du ministère de l'Énergie et des Mines
(MEM) augmente chaque année.
8
Voir ONUDI, Industrial Development Scoreboard‐ 2007 Update
9
Cette baisse est causée par la crise socio‐économique de 2002
7
L’évolution la production industrielle
En 2005, l’INSTAT a fait des enquêtes auprès des industries malgaches pour connaître leurs
perceptions sur la tendance du secteur industriel. En effet, d’après cette enquête, plus de
36% des industries enquêtés affirment qu’elles sont en dégradation tandis que 23% sont en
situation de stagnation. Un peu plus du quart seulement ont connu une croissance réelle10.
Tableau 2: Tendance du secteur industriel (en%)
Croissance Relance Dégradation Stagnation sans Stagnation Total
relance avec relance
27.0 18.0 36.6 6.7 16.4 100
Source : enquête entreprise 2005‐ INSTAT
Durant cette même, le secteur industriel malgache a enregistrée une croissance de 3%, et la
pu créer 16 % de la richesse du pays. Par comparaison, les secteurs primaire et tertiaire
créent respectivement les 29 % et 55 % des valeurs ajoutées du pays.
En 2007, le secteur industriel a connu un taux de croissance annuel de 3% et on a recensé
plus de 10 000 entreprises (dont 8000 entreprises individuelles) qui font travailler près de
200 000 personnes, soit une taille moyenne de 22 personnes par industrie11. Toutefois la
contribution de ce secteur au PIB reste à 15%.
Tableau 3: Taux de croissance de la production industrielle de Madagascar (2000 à 2008)
Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Est°
2008
Taux de 5 3 3 3 3 3 3 3 6
croissance
en %
Source : index mundi : économie de Madagascar http://indexmundi.com/
Pour 2008, le taux de croissance de la production industrielle est estimé à 6%. Le
gouvernement malgache compte accroître le nombre des industries de 10% par an dans le
but de contribuer à 17% du PIB en 2012. L’objectif est de rendre le secteur industriel plus
compétitif pour qu’ils offrent plus d’emplois, et contribuent au développement économique
du pays.
10
INSTAT : Rapport d’enquête sur les entreprises à Madagascar : année 2005
11
Source : Madagascar en bref, www.consulatmad.org/
8
La production par branche
Le secteur industriel malgache comprend plusieurs branches d’activités et les plus
performantes, c'est‐à‐dire avec un taux de croissance supérieur à 6%, sont au nombre de 12,
ainsi que le montre le tableau 4. Cependant les branches qui offrent une bonne perspective
sont l’agro‐alimentaire, les textiles et habillement, et l’industrie extractive.
Tableau 4 : Taux de croissance de la production industrielle par branche
Branches Taux de croissance de la
production industrielle
Fabrication des produits alimentaires 11.88%
Fabrication de textiles et articles d’habillements 11.72%
Edition et imprimerie et reproduction supports enregistrés 11.14%
Extraction des minerais métalliques 6.43%
Industrie du bois 9.15%
Industrie extractive 5.64%
Industries de cuirs et chaussures 6.06%
Distribution de gaz, d’eau et électricité 7.47%
Fabrication des produits minéraux non métalliques 6.21%
Fabrication d’articles en caoutchouc et en matières 8.53%
plastiques 7.54%
Fabrication de meubles, activité de fabrication 4.80%
Fabrication de produits à base de tabac 4.42%
Autres activités extractives 4.52%
Fabrication d’ouvrages en métaux (sauf machines et 4.54%
matériels)
Fabrication de machines et Appareils électriques
Source : MECI : Rapport économique et financier 2007‐2008, Novembre 2008‐ INSTAT/DSE
L’industrie agro‐alimentaire
Madagascar dispose des potentialités agricoles énormes. L’agroalimentaire pourrait donc
devenir le moteur du développement industriel. C’est la raison pour laquelle le
gouvernement la considère comme une branche prioritaire de l’économie. En 2005, elle
représente plus de 30% et 40% du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée du secteur
industriel en 200512. L’essentiel des industries transforment les produits agricoles. Ce sont
principalement les industries de boissons qui créent 34% des valeurs ajoutées de la branche,
les sucreries pour 28% et les minoteries/féculeries pour 17%. La création des zones franches
favorise la reprise de certaines activités, comme la conserverie de thon à Antsiranana; la
filature et le tissage du coton ou du sisal.
Suite aux différentes politiques et stratégies de promotion de l’agrobusiness, cette branche a
connu la plus forte croissance des branches du secteur industriel malgache en 2007
(11.88%).
12
Source : éco austral www.ecoaustral.com/
9
Les industries manufacturières : cas des entreprises franches
Le secteur industriel malagache a connu un dynamisme sans précédent depuis la mise en
place du régime de zone franche industrielle au début des années 1990. Les entreprises
opérant sous ce régime bénéficient, en effet, d’importants avantages fiscaux et d’autres
incitations. Le nombre de ces entreprises franches industrielles passait de 12 en 1990 à 191
en 2000 et elles étaient à l’origine de la forte croissance du secteur industriel au cours de
cette période (5% en moyenne). Elles représentent près du tiers du PIB industriel et 30% des
exportations industrielles en 2003. Elles sont également la branche la plus créatrice
d’emplois avec près de 80 000 employés en 200413. Ce chiffre est passé à 120 000 en 2007.
La réduction du volume des exportations malgaches combinée à l’augmentation du taux de
chômage suite à la crise politique de 2002 démontre le rôle important de la Zone Franche
dans l’économie du pays.
Selon l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM). Les EF sont surtout orientées
vers la production de vêtements comme les pull‐overs, les t‐shirts ainsi que les articles de
prêt‐à‐porter masculin et féminin14. En effet, 64% des EF enregistrées s’opèrent dans les
textiles et habillement (voir figure 1). La dynamique du secteur est déterminée par les
accords commerciaux bilatéraux ou multilatéraux. Il s’agit surtout de profiter de l’accès
préférentiel au marché des pays développés dans le cadre de l’Accord Multi‐Fibre et de la loi
Américaine sur les opportunités et la croissance en Afrique (AGOA). A l’heure actuelle,
Madagascar est devenu le deuxième pays plus grand exportateur des produits d’habillement
dans la région de l’Afrique Subsaharienne, et les exportations vers les USA ont augmenté de
10% entre 2005 et 2006, grâce à l’AGOA15.
Figure 1 : Les branches performantes du secteur industriel
Source : EDBM 2008
13
http://www.ambamad.sn/enbref.htm: situation économique de Madagascar
14
Source : EDBM 2008
15
Source : EDBM 2008
10
Le secteur minier :
En 2007, Madagascar a enregistré une croissance économique de 7,2% grâce à d’importants
investissements dans le secteur minier. Ainsi, ce secteur joue un rôle très important dans les
performances économiques de ces dernières années. Bien qu’il ne représente que 4 % du PIB
en 2005, le gouvernement envisage de ramener ce chiffre à 30% d’ici 2011 (MAP,
engagement n°6, défi n°7), compte tenu de la bonne perspective et de la forte potentialité du
pays dans ce domaine.
Madagascar dispose de richesses minérales importantes, dispersées sur l’ensemble du
territoire. De nombreux gisements ont été identifiés et les possibilités d’exploitation se
déclinent comme suit :
Minerais industriels : la chromite, le graphite, quartz, ilménite, nickel, mica phlogopite ou
mica brun, les sables de plages, zircon et monazite, fer, le quartz de fonte et piézo‐
électrique, le charbon
Pierres d’ornementation : labradorite, cristal de roche, rhodonite, marbre, cordiérite,
célestite, béryl vitreux, quartz, tourmaline opaque, corindon, ammonite, aragonite, bois
silicifié, etc. ;
Pierres fines : rubis, saphir, émeraude, aigue‐marine et autres béryls, etc. ;
Or.
Un code minier et une Loi sur les Grands Investissements Miniers (LGIM) ont été alors mise
en place pour assurer le développement de ce secteur. Déjà en 2007, l’industrie extractive
enregistrait un fort taux de croissance de 5.64%, mais pendant le premier semestre 2008, ce
taux est de 23.60% par rapport à celle de la même période de l’année 2007.16
A l’heure actuelle, quatre grands projets miniers ont vocation à soutenir le développement
économique du pays :
QMM : projet ilménite de Fort Dauphin
Sheritt Ambatovy : projet nickel‐cobalt près de Tamatave à Ambatovy
Madagascar Resources : Projet Sables Minéralisés (titane) de Tuléar
Projet uranium
Il est important de noter qu’à l’exception de ces grandes exploitations industrielles intégrées
à l’économie nationale, les activités minières concernent surtout une multitude de petits
exploitants du secteur informel.
16
MECI, Conjoncture économique au cours du premier semestre 2008. Octobre 2008
11
Le secteur minier malgache emploie 10% de la population active17. Pourtant, les conditions
dans lesquelles travaillent les exploitants miniers demeurent très précaires à Madagascar,
surtout dans la région d’Ilakaka et Sakaraha. Tout d’abord, les salaires sont de l’ordre de
3000 Ariary par jour. De plus, ces travailleurs ne bénéficient d’aucun équipement de
protection environ 100 personnes y trouvent la mort chaque année 18.
3. Les problèmes du secteur industriel
Nombreux sont les obstacles, cités par les industriels malgaches, qui entravent le
développement de ce secteur. Selon le Syndicat des Industriels de Madagascar (SIM),
l’environnement économique et social actuel ne favorise pas le développement soutenu des
industries malgaches. Ces industries (grandes, moyennes et petites) souffrent de carence en
ressources technologiques, de déficience en ressources énergétiques, de lacunes en
ressources méthodologiques et humaines, de l’étroitesse et de la faiblesse du marché, des
procédures d’importation et d’exportation, des taxes et redevances trop élevées. A ceux‐ci
s’ajoutent les coûts élevés des facteurs de production, l’insuffisance des intrants locaux tant
en qualité qu’en quantité, les problèmes liés à la normalisation de la qualité des produits, et
les difficultés d’accès aux crédits 19.
Ainsi, en dépit des performances prometteuses, le secteur industriel malgache est encore
fragile et n’est pas très compétitif. Le climat et l’environnement des affaires ne favorisent
pas le développement des industries existantes et ralentit l’émergence de nouvelles unités.
4. Les stratégies et politiques industrielles
Conscient de ces obstacles, la forte perspective du secteur industriel et de son rôle moteur
en matière de développement, le gouvernement de Madagascar a adopté la politique
d’ouverture de marché (au niveau mondial et surtout au niveau régional pour renforcer le
commerce et l’industrie nationale. Le pays a élaboré et est en train d’étudier la mise en
place des mesures adéquates pour renforcer et améliorer la production des industries
nationales.
Cette volonté s’est matérialisée par « Lettre de politique industrielle », conjointement
élaboré par Le Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, l’Organisations des
nations Unis pour le Développement industriel (ONUDI) et le syndicat des industries de
Madagascar (SIM). Cette lettre présente les politiques industrielles à adopter dans le Pays.
17
Conférence internationale sur les richesses minières en sept 2006 ‐ initiée par Conférence des travailleurs
malgaches, le BIT et la Friedrich Ebert Stiftung
18
Des études menées, par la Fondation Frederich Ebert et le Comité National du travail, sur les lieux.
19
Syndicat des Industriels de Madagascar
12
Les recommandations majeures, pour un développement industriel durable sont mise en
place des mesures afin de:
• améliorer l’environnement des affaires
• promouvoir les investissements (locales, privés et étrangers)
• stimuler le développement des entreprises locales
• renforcer l’intégration du pays sur le marché (mondial et régional)
La mise en place de l’EDBM, des Centres d’Extension Régionale pour Développement
Industriel et du Commerce (CERDIC), des services d’appui institutionnel pour la promotion
des exportations, de la Métrologie, Normalisation, Essaie et contrôle de Qualité (MNEQ), de
la restauration et la mise à niveau industrielle, des outils financiers et du système
d’innovation industrielle, sont parmi les mesures identifiées.
Conclusion
Actuellement, les industries malgaches ont connu récemment une forte croissance mais elles
sont encore fragiles et peu dynamiques. Nombreux sont les obstacles à leur développement
et le gouvernement ne ménage pas des efforts pour lever ces obstacles car les perspectives
de développement industriel sont bonnes. En plus, le pays dispose d’autres avantages tels
que la grande potentialité agricole, une main d’œuvre jeune et compétitive, proximité des
marchés régionaux (COMESA, SADC, COI).
Ces dernières années, à la différence des autres pays africains, Madagascar a enregistré une
bonne performance dans les domaines des industries orientées vers l'exportation.
Toutes fois des efforts sont nécessaires pour améliorer les climats des affaires à Madagascar
pour permettre ce développement industriel.
13
Contact :
Représentation de l’ONUDI à Antananarivo pour l’Océan Indien, (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles),
Bâtiment Ariane 5, Zone Galaxy Andraharo, rue du Dr Raseta, route de Majunga, BP 1348, Antananarivo 101,
Madagascar
Téléphone : (261) 20 23 365 40/43 ‐ Télécopie : (261) 20 23 365 45
Courriel : office.madagascar@unido.org ‐ internet : www.unido.org/office/madagascar
14