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section2: Les clauses principales formant contrat de distribution

Trop de contrats restent muets sur plusieurs aspects fondamentaux de la


relation liant la tête de réseau à ses distributeurs. Ce constat vise toutes les
catégories de commerce organisés 1, pourtant les contrats de distribution
comprennent divers effets et obligations, le plus souvent organisés en «
clauses », plus ou moins dépendantes les unes des autres.

Certaines ne présentent aucune spécificité particulière, s’agissant de leur


existence ou de leur validité, comme (des clauses relatives à la
responsabilité, des clauses relatives aux litiges, ou encore, plus
sophistiquées et propres aux contrats d’affaires, des clauses de force
majeures des clauses d’adaptation, etc…) En outre, certaines clauses seront
plus spécifiquement envisagées comme les clauses de résiliation ou les
clauses d’intuitu personae ; restent, alors quelques clauses relativement
communes, tel que les clauses d’exclusivité ou les clauses de non
concurrence.

La valeur ajoutée d'une telle clause réside dans la qualité de son contenu,
qui doit permettre une meilleure protection des parties qui chercheront
dans le contrat la souplesse attendue.2

A) Les clauses d'exclusivité

En raison de leur insertion dans un réseau, Lorsqu’un fournisseur fait appel


à un intermédiaire de commerce tel qu’un distributeur afin de
commercialiser son produit, les parties doivent s’interroger sur la
pertinence et la nécessité d’accorder une exclusivité ; dans laquelle ils
perdent une part de leur liberté de choisir leurs cocontractants qu'il
s'agisse d'exclusivité de distribution ou d'approvisionnement.

1
https://www.lettredesreseaux.com; FRANCOIS LUC_SIMON (AVOCAT ASSOCIE_GERANT_DOCTEUR EN
DROIT) 00H10
2 CA Paris, 30 avr. 1997 : JurisData n° 1997-020730
a_ Les clauses d'exclusivité d'approvisionnement : Les clause
d’approvisionnement exclusif (aussi appelée « clause d’achat exclusif », «
exclusivité d’approvisionnement » ou « obligation d’achat »), s'avèrent les
plus récurrents. Elles contraignaient le distributeur à ne traiter qu'avec le
fournisseur pour les produits et services objet du contrat. , durant une
certaine période (ex. : un garagiste indépendant s’engage à acheter tous ses
pneus de rechange auprès de Michelin pendant cinq ans).

la clause d'approvisionnement exclusif est accompagnée par une clause de


fourniture exclusive et une règle de quotas que le distributeur doit réaliser.

L'agencement de ces règles met le distributeur sous la dépendance


économique du fournisseur qui le place le dans une situation
préoccupante. En effet, il est tributaire pour son existence et sa survie
économique de la poursuite de la relation contractuelle . 3

Cette situation n'est admise que si elle ne cache point d'abus notamment à
travers la durée de son effective
Cependant La contrainte que représente ce type de clause se révèle
généralement des mois plus tard, lorsqu’une nouvelle opportunité
commerciale se présente. Des tensions apparaissent alors. Le distributeur
signataire souhaite se libérer de son obligation d’exclusivité, tandis que son
partenaire entend obtenir jusqu’au bout le respect de l’obligation
d’exclusivité. 4

b- Les clauses de fourniture exclusive L’exclusivité de fourniture est une


obligation par laquelle le fournisseur s’engage à approvisionner le
distributeur avec les produits mentionnés dans le contrat, et ce, dans une
zone géographique déterminée (zone concernée par la clause d’exclusivité
territoriale) dans un esprit d'équilibre des obligations des parties. Cela veut
dire qu’elles obligent le fournisseur à ne pas livrer les produits et services
concernés à un autre distributeur dans la zone attribuée et pendant la
durée de l'exclusivité. La mise en œuvre implique nécessairement la
fixation d'une zone géographique de l'exclusivité. Le distributeur est

3
B. DUBUISSON et G. TOSSENS , p. 451.
4 APPROVISIONNEMENT EXCLUSIF ET OBLIGATIONS D’ACHAT : DÉCOUVREZ VOS DROITS ! ARTICLE DE Norman NEYRINCK,
avocat – Droit de la concurrence, distribution et propriété intellectuelle (26 AVRIL 2016) et défense en justice.
protégé contractuellement contre le trouble du fournisseur, il lest par le
biais de la concurrence déloyale contre un autre distributeur.

En revanche, plusieurs types d’exclusivité peuvent être envisagés.


L’exclusivité de marque impose à son débiteur de ne conclure des contrats
que portant sur la marque, avec le fournisseur ou un tiers, l’exclusivité de
distribution suppose que le distributeur n’effectue qu’une activité d’un type
déterminé, comme c’est le cas de l’exclusivité d’approvisionnement ou
l’exclusivité de fourniture, voire l’exclusivité réciproque.
En fin ; la clause d’exclusivité est fréquemment accompagnée
d’obligations accessoires. Ainsi en est-il de la clause de rendement qui
impose au distributeur de réaliser un certain nombre d’opérations
contractuelles avec ses propres clients : on les appelle alors clause de
minima lorsqu’on envisage les volumes d’achats que le distributeur doit
réaliser,
clause de quota lorsqu’il s’agit de mesurer un minimum de reventes. La
jurisprudence attache une certaine importance à ces clauses ,c’est ainsi
qu’elle considère que leur non respect justifie la résiliation du contrat à
moins que le fournisseur ait admis une tolérance particulière qui l’empêche
d’imposer une rigueur nouvelle, sauf à manquer à la bonne foi contractuelle
De toute façon, la clause d'exclusivité ne peut être valable que si elle ne
porte pas atteinte par elle-même à la liberté de la concurrence et si elle est
nécessaire au fonctionnement du système. Il arrive souvent que les deux
intérêts s'imbriquent et entrainement des clauses d'exclusivités
réciproques.

B) Les clauses de non concurrence

peuvent présenter un risque en termes de concurrence, notamment dans


les domaines sensibles, tenus au secret industriel, Pour limiter ce risque, le
contrat signé entre les parties peut poser une clause de non concurrence.
Les contrats de distribution sont également fréquemment assortis d’une
clause de non concurrence ; Ces clauses interdisent au distributeur
d’exercer une activité similaire qui serait susceptible de faire concurrence à
celle du fournisseur , elle permettent ainsi de se protéger contre la
concurrence de son partenaire contractuel soit, pendant la durée des
relations contractuelles soit, à leur échéance pour une durée déterminée
par les parties .

Il est bien évident que la clause de “non-concurrence” est une atteinte à la


liberté du commerce, qui est une liberté constitutionnelle, ainsi cette
incorporation renforce la position de faiblesse du distributeur et le place
dans un état de dépendance et de vulnérabilité profonde , aussi Le fait
d’empêcher le plus grand nombre de distributeurs d’accéder à son réseau
peut présenter des entorses au droit de la concurrence. En effet, la
préoccupation principale en la matière concerne les cas d’abus de position
dominante et les ententes. Concrètement, le fait d’établir un réseau de
distribution sélective entraine nécessairement une exclusion des
revendeurs qui n’auront pas été agréés par le fournisseur. Car ceux-ci ne
pourront avoir accès aux produits visés sur un marché déterminé .
Evidemment dans ce genre de cas, il est possible de tomber rapidement
dans les pratiques anticoncurrentielles ces clauses ne peut être écartée par
la volonté et la loi peut seulement la limiter sans l’exclure
Cependant, il est important de rappeler que l’objectif de ces clauses est de
protéger l’ensemble du réseau, donc aussi bien la personne qui octroie le
droit, que la personne qui le reçoit. Interdire de telles clauses risquerait
d’engendrer une déstabilisation de l’ensemble du réseau commercial et de
diminuer l’incitation à développer d de nouveau savoir-faire5. Il faut donc
veiller à ce que ces clauses n’entrainent pas d’obligations exagérées et
déséquilibrées, Afin d’éviter ces excès , ces clauses ne peut être écartée par
la volonté et la loi peut seulement la limiter sans l’exclure
a travers un certain nombre de conditions de validité :
_ La limitation dans le temps et dans l’espace : la non concurrence doit être
limitée dans l’espace et dans le temps. Ainsi, la clause doit être précise sur
les dates et lieu, dans des délais et espaces raisonnables.
_ La spécificité de la prestation : la clause doit spécifier explicitement et
précisément quelle activité de prestation est tenue à la non-concurrence.
D’une manière générale, la clause de non-concurrence ne doit pas porter
atteinte à la liberté de travail

5
Rapport d’évaluation de la Commission d’Arbitrage sur l’information précontractuelle dans le cadre d’accords
de partenariat commercial , 4 avril 2007, pp. 8-9

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