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CALCO-CARBONIQUE Précipitation
Acides
Industriellement parlant c’est encore le procédé – carbonique
Perrier-Possoz qui est à la base, de l’épuration – oxalique
des jus en sucrerie de betteraves, comme en – lactique
sucrerie de canne, car encore le plus écono- – tartrique
– etc.
mique.
Cations2+ et 3+
La chaux est très peu soluble dans l’eau mais Anions
soluble en milieu sucré en formant des saccha- – sulfates
rates et c’est grâce à cette particularité remar- – phosphates
quable, que la chaux, doit sa propriété épurante
car la chaux active est celle qui est en solution. Coagulation
– Protéines
Cette chaux sera apportée au jus sous forme de
– Saponines
lait de chaux fabriqué par l’usine elle-même. – Colorants polyphénoliques
Pour mémoire le tableau 2 donne le schéma des – Etc.
réactions en jeu dans la décomposition de la
pierre calcaire, de l’extinction de la chaux vive, Dégradation
et de la recomposition du carbonate de calcium – Amides
– Amines
au cours de l’épuration.
– Sucres réducteurs
Tableau 2 : Le cycle de la chaux.
Adsorption
Four – Colorants
-
CaCO3 1 435 kcal ® CaO 1 CO2 – Acides organiques
pierre chaux anhydride – Produits de condensation
à chaux vive carbonique
1re et 2e carbonatation
Ca(OH)2 1 CO2 ® CaCO3 1 H2O 1 276 kcal CaO Sulfates
Mat. minérales + + Alcali
cristaux de carbonate
de calcium naissants phosphates (NaOH – KOH)
3.1 La précipitation
Cette réaction est essentiellement due à l’ion Certains acides organiques, générés principale-
Ca2+ qui précipite sous forme de sels insolubles, ment par des microorganismes lors d’infections,
certains acides : par exemple les oxalates donnent des sels de calcium solubles : par
(COOK)2 1 Ca(OH)2 ® Ca(COO)2 1 2KOH exemple : lactates, acétates, butyrates, etc.
La potasse libérée contribue à l’alcalinité natu- Les phosphates et partiellement les sulfates sont
relle assurant la stabilité du jus épuré. précipités.
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L’ion OH2 participe à la précipitation de certains sion, sont sous forme colloïdale présentant à la
minéraux en formant des hydroxydes ; surface des charges négatives ; celles-ci vont
(Fe(OH)3, Mg(OH)2, Al(OH)3, etc. donner grâce à la liaison hydrogène des molé-
Les silicoaluminates apportés par la terre rési- cules d’eau, des particules hydratées à double
duelle des betteraves ou bien par la pierre à couche électrique. Il en résulte un potentiel élec-
chaux seront précipités à pH élevé. trocinétique (dit potentiel Zêta) qui par répul-
Le tableau 5 résume ces réactions. sion maintiendra la dispersion des particules.
Le principe de la floculation sera donc de suppri-
Tableau 5 : Les réactions de précipitation. mer ces forces répulsives.
Pour cela il suffit d’ajouter au milieu un cation
Acides organiques
COO2 COO2
polyvalent ou par exemple, bivalent comme le
1 Ca 2+ ® Ca calcium qui, pour une certaine concentration,
COO2 COO2 c’est à dire pour un certain pH en milieu chaulé,
acide oxalique oxalate de calcium va annuler les charges électriques des particules
et assurer leur co-précipitation (c’est le point dit
Composés minéraux isoélectrique).
Fe2+
Mg2+ ® hydroxydes Ces réactions, partiellement réversibles, ne sont
Al3+ pas instantanées d’où la nécessité d’une addition
progressive et lente de chaux jusqu’au pH opti-
2–
SO4 mum de floculation.
PO4
2–
® sels de calcium Ce sera le but du préchaulage progressif qui va
conditionner la décantation et la filtration des
Silico aluminates jus carbonatés.
Précipitations à pH . 11,2 La vitesse de sédimentation de ces floculats
dépendra, d’après la loi de Stokes, de la grosseur
3.2 La coagulation-floculation et de la densité. Afin d’augmenter cette vitesse,
on peut aider le phénomène de floculation par
Les réactions mises en jeux ici sont très com- ajout de poly-électrolyte. Ce sont des macromo-
plexes et encore mal définies. Elles font appel à lécules à longues chaînes portant des charges
la fois à l’alcalinité (ions OH2) et à la présence positives ou négatives. Ces charges permettent
des ions actifs Ca2+ (tableau 6). de former des agglomérats plus importants par
adsorption ou même par absorption en formant
Tableau 6 : Coagulation-floculation.
des liaisons entre les particules. Il peuvent aussi
Matières oragniques concernées annuler tout simplement le potentiel Zêta.
– protéines
– pectines
– polyphénols 3.3 La dégradation
Ici les réactions sont principalement dues à l’ion
Conditions de réaction
– pH progressif de 8,5 à 11,5
OH2 et concernent les sels d’ammonium, les
– concentration en ions actifs Ca2+ favorable (alcalinité amides (asparagine, glutamine, etc), les matières
maximale 2 à 3 g/L mais progressive) pectiques et les réducteurs.
– agitation lente Quelques exemples sont donnés dans le
tableau 7 : la dégradation des substances azotées
Schéma de réaction conduira au dégagement d’ammoniac et un à sel
AnH + OH2 ® An2 + H2O
2An2 + Ca2+ ® Ca(An)2
de calcium en général insoluble. (Exemple : l’as-
partate). La formule générale peut s’écrire :
Résultats -
– formation de gros amas de floc R-CONH2 1 OH2 ® R-COO2 1 NH3
– précipités pas ou peu réversibles (si bonne progres-
sivité)
Ces réactions dépendent fortement de la tempé-
rature et de la durée ; elles sont en général
Les impuretés du jus de diffusion comprennent incomplètes.
des molécules à très haut poids moléculaire La dégradation des sucres réducteurs conduit à
comme les pectines, les protéines, l’hémicellulo- des colorants, les PDAH (produits de dégradation
se qui, en milieu acide comme le jus de diffu- alcaline des hexoses) dont la formule serait :
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Tableau 10 : Action de l’épuration sur les différentes impu- d’ions Cl2 très corrosifs pour les tubes en inox de
retés (en %). l’évaporation.
Substances minérales 15
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7. CONCLUSION
En attendant la mise au point industrielle des
nouveaux procédés d’épuration (telle que l’ul-
trafiltration par exemple), l’épuration calco-car-
bonique reste encore le procédé le plus écono-
mique permettant d’obtenir un jus convenable-
ment épuré conduisant à un sucre de qualité
avec des rendements satisfaisants.
L’ensemble des réactions intervenant au cours
de cette épuration calco-carbonique ne permet
d’éliminer en fin de compte qu’environ 35 % des
2 % d’impuretés contenues dans le jus de diffu-
sion. Ce sont néanmoins des non-sucres les plus
nocifs et leur élimination est indispensable pour
obtenir un sucre « loyal et marchand ».
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