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La lutte contre la corruption .

Au moment où le Maroc est épinglé par Transparency International qui vient de mettre
en lumière son niveau élevé de corruption, le Maroc lance officiellement une stratégie de lutte
contre la corruption. Donc sur quoi insiste cette stratégie ? Et quel est son but ?

Le Maroc fait partie des pays les plus corrompus. Entre 2014 et 2015, près d'un
Marocain sur deux aurait donné au moins une fois un bakchich en échange d'un service
public, selon une enquête de Transparency rendue publique. Le pays perdait 8 points dans
l’Indice de Transparency International de perception de la corruption. Passant ainsi de la 80e à
la 88e place du classement, sur 175 pays, à cet effet le Royaume a encore des efforts à fournir
dans le domaine de la lutte contre la corruption.

Pour cette raison, le Maroc a lancé une stratégie qui est déployée en trois phases: une
première qui a commencé en 2016 avec un budget de 840 millions de dirhams, une deuxième,
de 2017 à 2020 qui devrait mobiliser 937 millions et une dernière qui nécessitera 18 millions
de dirhams entre 2021 et 2025. Le département chargé de la Fonction publique et de la
modernisation de l’administration livre les principaux indicateurs qui se dégagent depuis le
lancement, en 2015, de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. Les éléments
fournis par le département de tutelle, indique Ahmed Laamoumri, SG du ministère, sont avant
tout là pour doper le moral des intervenants dans la mise en œuvre de la 2e phase de la
stratégie, qui couvre la période 2017-2020. L’important est de pouvoir «engager la
responsabilité de l’ensemble des partenaires de cette stratégie au plus haut niveau ainsi que
celle de l’ensemble des chefs de projets. Des conventions ont été signées par les ministères et
les institutions, en marge d’une rencontre de contractualisation et d'opérationnalisation de la
Stratégie nationale de lutte contre la corruption, présidée par le chef de gouvernement»,
explique Laamoumri, qui ajoute que «l’ensemble des projets se traduisent par un ensemble
d’accords signés par les différents secteurs. Il s’agit éventuellement de différents programmes
coordonnés par différents départements».

Le bilan du ministère de la Fonction publique pour la période 2015-2016 met en avant les
principales mesures qui ont été activées au sein des administrations publiques, de même qu’il
aborde le volet relatif à la gouvernance et à l’accompagnement. «Il faudrait rappeler que le
suivi des projets de la stratégie est assuré au niveau opérationnel par les dix coordonnateurs
des programmes relevant des différents acteurs impliqués dans la stratégie, que ce soit les
départements ministériels, le secteur privé ou la société civile. Ces derniers assurent la
coordination et la compatibilité entre les différentes orientations stratégiques, la mise en
œuvre du plan d’action, le suivi de la réalisation des projets et l’élaboration des rapports
d’évaluation des projets», précise Laamoumri .

Le bilan du démarrage, les données du département de tutelle font le point sur les projets
actifs et ceux en cours de finalisation au cours de cette année 2017. Ainsi, le numéro vert pour
dénoncer la corruption recense quotidiennement près de 800 appels nationaux. «23 cas ont été
pris en flagrant délit et condamnés à des peines d’emprisonnement», révèle le bilan d’étape.
Parmi les projets qui ont été achevés figurent la généralisation du référentiel des prix du
foncier comme base pour le calcul des impôts sur les opérations immobilières à l'échelle
nationale ainsi que le système informatique pour la prise des rendez-vous au sein des
hôpitaux.
Les statistiques montrent que, pour ce service, ce sont près de 1.200.000 rendez-vous qui ont
été pris via ce service depuis son opérationnalisation, en janvier 2016, et octobre de la même
année. Ce dispositif, testé au sein du secteur de la santé, a été étendu au réseau de dépôt des
réclamations en ligne, au niveau des portails électroniques de l’ensemble des départements
ministériels. «Ce réseau est actif dans 24 administrations publiques et collectivités
territoriales.

En outre, il est en cours d’opérationnalisation dans plusieurs établissements publics», souligne


le bilan d’étape de la stratégie nationale. La même rigueur a été notée pour les guichets
électroniques chargés de la réception des demandes pour l’obtention de documents
administratifs, adoptés, à fin 2016, dans 185 collectivités territoriales, dont 16
arrondissements dans la wilaya de Casablanca, ainsi qu’au sein de 481 bureaux d’État civil au
niveau national. Ce volet, qui focalise l’attention des responsables en charge de la mise en
œuvre de la stratégie, s’appuie aussi sur le dispositif dédié à la généralisation des unités
d’audit et de contrôle de gestion dans l’ensemble des administrations, et la simplification des
procédures à travers la substitution des documents papiers requis par des échanges
électroniques. «Un projet pilote de gateway permettant l’échange électronique des données a
été mis en place, et sa généralisation est en cours», ajoutent les données de la tutelle. Il est à
noter que parmi les projets qui avancent dans les délais, on retrouve la mise en marche
généralisée des caméras de contrôle de la gendarmerie royale qui enregistrent les
interventions des agents de contrôle, ainsi que la mise en place d’un portail électronique dédié
au financement public des associations. Rappelons que la stratégie compte 236 projets et
mesures répertoriés dans 10 programmes, pour un budget estimé à 1,8 MMDH, ne couvrant
pas les budgets propres alloués par les départements.

Pour conclure, nous pouvons dire que les initiatives pour mettre fin à la corruption se sont
multipliées ces dernières années: mise en place d'un numéro vert pour dénoncer les actes de
corruption, présentation devant la justice des dossiers pointant cette pratique par le Cour des
comptes ou encore proposition d'une nouvelle loi encadrant l'Instance nationale de la probité,
de la prévention et de la lutte contre la corruption.

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