CX 4111

MATHÉMATIQUES

DURÉE:4 HEURES

L'usage de toute calculatrice est interdit

L'épreuve se compose de deux problèmes indépendants que les candidats peuvent

traiter dans l'ordre de leur choix.

Problème 1

On se propose d'étudier la série de fonctions CS,

n>0
où x E R ; on rappelle

que sd'" exp(-$)dx = 6et que par convention O! = 1.

I.1/ Montrer que la série est bien définie pour tout x E R. On note f(z) sa
somme. Montrer que f est une fonction de classe C1.

I.2/ Quelle est la limite en x = +oo de f ( x )?

On se propose de calculer un équivalent de f ( x ) lorsque x -+ +oo. On introduit

la fonction

I.3/ Montrer que gx(0) est bien définie comme fonction de 8, périodique et
de classe C1 et donner une expression explicite de g,(O) comme fonction de
x = Xeie,

Tournez la page S.V.P.

1.4,’ Calculer les coefficients de Fourier de g,(O) et en déduire que

1.5,’ Étudier la convergence de la suite (1gp12)pEw de fonctions de O lorsque

O E],; [, et en déduire que

1.6,’ Montrer que, pour x > O,

On prendra garde de justifier l’existence des diverses intégrales rencontrées

dans le calcul.

1.7,’ Montrer que si O 5 X 5 1/2, alors

et en déduire que pour x -++oo,

puis que

Quel est donc un équivalent de f(x) lorsque x + +CO?

Problème II

Ensembles de Besicovitch

On considère la bande V du plan R2 définie par x E [O, 11, où (z, y) sont les
coordonnées d’un point dans le repère orthonormé usuel. On appelle ensemble
de Besicovitch toute partie K de V ayant la propriété suivante : pour tout
réel p E [O, 11 (la pente), K contient un segment de droite, rejoignant le côté
gauche de la bande (x = O) à son côté droit (x = l ) , et ayant p pour pente.
Autrement dit,

v p E [0,1],3b E R, vx E [ 0 , 1 ] , (x,px+ b) E K .

On va montrer qu’il existe des ensembles de Besicovitch dont l’aire est aussi
petite que l’on veut.

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L’ensemble des notations introduites dans chaque partie est conservé pour les
parties suivantes.

On se donne N E IV,avec N 2 2.
Première partie : construction

11.1,’ Montrer que la partie T définie par T = { (x,y), x E [O, 11, x 2 y 2 O}

est un ensemble de Besicovitch. Quelle est son aire?

II.2/ Soient 4 1 , q 2 , - - , q~ E {O, 1, - , N e . - 1) des nombres entiers, et notons

q E Q le nombre rationnel défini par
N
q=x$.
k=l

a) Montrer que q E [O, l[.

b) M o n t r e r q u e s i r l , r 2 , . . - , T N E { O ) ~ , . - - , N - l } s o n t telsque

&$=c$’
N

k=l k=l
N

alors ‘dk E (1, + . , N},r k = qk.

c) A q on associe la fonction 1, de [O, 11 dans IR,

On définit le segment L , comme l’ensemble {(z, l , ( x ) ) , x E [O, 11) de IR2.

Quelle est la pente de L, ?

II.3/ Soit 6 E [O, 11. On considère la bande Bi,définie par

a) Montrer que Bi est contenue dans une partie compacte de V indépen-

dante de 6 et de q.
b) Montrer que Bt contient un segment de pente p pour tous les p dans
l’intervalle [q - 26, q 261. +
11.4,’ On appelle Q N l‘ensemble des nombres q qui s’écrivent de la forme décrite
dans la question 11.2 :

(C’est l’ensemble des nombres de [O, 1[ dont la représentation en base N n’a

pas plus de N “chiffres”.)
On fixe 6 = et l’on définit alors l’ensemble K N = U,EeNB4f.

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 a) On fixe N = 2. Représenter graphiquement l’ensemble K2 et montrer
qu’il s’agit d’un ensemble de Besicovitch.
b) On revient au cas général, N E N,N 2 2, montrer que K N est un
ensemble de Besicovitch.

Deuxième partie : partition des pentes

Soit m E (1, - - , N} un entier, et R m la relation définie sur QN par

11.5,’ Montrer qu’il s’agit d‘une relation d’équivalence et en déduire une parti-
tion de l’ensemble Q N .

11.6,’ Caractériser les classes d’équivalence de R m et montrer qu’il y en a IVm-’.

Quel est le cardinal de chacune?

11.7,’ Montrer que si deux nombres q et 4 de QN sont équivalents pour la

relation R m , alors, si x E z]
[y,
on a

En déduire que

oii C est une constante indépendante de x,m, q, 4, N .

11.8,’ Soit xo E [O, 13 et A,, = ( l q ( x o ) ,q E Q N } . Montrer qu’il existe un entier

m E (1,.- - , N} tel que A,, soit contenu dans la réunion de IVm-’ intervalles
de R (non nécessairement disjoints), chacun de longueur au plus CN-”.

Troisième partie : calczil de 1’aire

11.9,’ O n conserve xo E [O,I] fixé.

a) On appelle D,, la droite d’équation x = 2 0 ,et on considère son intersec-
tion avec une bande B: de l’ensemble K N . Montrer que cette intersection
est un intervalle de longueur 26. On notera par la suite t$, la fonction
caractéristique de cet intervalle.
b) Montrer qu’il existe m E (1, . . . , N} tel que l’ensemble K N n D,, est
contenu dans la réunion de Nm-l intervalles (non nécessairement dis-
joints), chacun de longueur au plus CN-” +
2N-N (un dessin pourra
utilement guider le raisonnement).

11.10,’ On appelle t,, la fonction caractéristique de l’ensemble K N fl

D,, . Mon-
trer que
L , ( Y ) = SUP tZ,(Y)
q E QN

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et en déduire qu’il existe ( a ,6 ) E R2, avec a < b tel que pour tout y E Iw on a

où xla,b] est la fonction caractéristique de l’intervalle [a,61. Retrouver ainsi le

résultat de la question II.3.a.

II.11/ On définit alors

h(xo) = 1,+O0

tZ,(Y> d y .

a) Montrer que h(z0) est bien définie.

b) Que représente géométriquement h(x0)?
c) Montrer que h ( ~5 )(C + 2)/N.
II.12/ On admet que la fonction h ( z ) définie pour x E [O, 11 est affine par mor-
ceaux. En déduire que AN = JO 1 h(x) dx est bien définie. Expliquer brièvement
pourquoi il s’agit de l’aire de KN.

II.13/ Montrer que limN++, AN = O.

Pourquoi l’ensemble KN est-il une réponse au problème initialement posé ?

II.14/ En déduire qu’il existe dans le plan des ensembles contenant un segment
de longueur au moins 1 dans toutes les directions et dont l’aire est aussi petite
que l’on veut.