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2, 43 44 45, 46, ” 48. AOkGTE Jetaton (Abderahman es, — Kitab eprabma & yib wa Lika (este arabe), snl. Cet ouvrage fut en réalite éerit par Jamal sips M. alMahdt al-Hindi. Référence : Krran em rasan. paciété des Sciences Naturelles et Physiques du Maroc, — Collection dos bulletins Référence : Soc. Se. Nat. Mar. ‘Tauksavt (J.). — Flore libano-syricane, 3 partie. C.NRS., 1058, Référence : Taskers, TaESC.O- — Les plantos médicinales des régions arides. Collectif (IC. Chores, BK. “Ariat, Kl. Haxoa), Référence : Recs, 208es anioes. Naseer Ot. ra Pightes ot morsures d'arthropodes, Cahiers Sandoz, septembre 1968 (tiré & pact) Référence : Vacuon. Teena UA). — Aves del Sahara espaol (estudio ecologico del fag7'”) 187 P. Consejo superior des investigaciones elentifeas, Miodisa, 1957, Référence : Vawvenos, Venter. — Le Sahara, PLULF., Que saisje ? n* 766, 4 édition Référence : Venter b) Non publiges Toe At (J), — Expertiss ot analyses diverses. Pétiode 1970/1071) [g72. ‘Archives des Laboratoires de Toxicologie et Recherches wisi Mgales, Institut National d’Hygitne, Rabat Référence : Expexmises, Cuanwor (A.). — Expertises ot analyses diverses. Archives des Labora- ipites de Toxicologie et Recherches médico-légales, Institut, Natoral a'Hygitne, Rabat, Référence : Cuannor/Exernrises, pater (G.) et Puros (A.). — Petit glossaire arabe /berbbre-frangais des noms de plantes (étude dactylographiée), sans date. Référence : Detox et Poros. forrssPondonce échangée entre auteur et le professeur Moxop Th, dans Jes années 1977/1078 (manuscrits). Référence : Moxon Conaespoxoaice, . Fichier Bettaxnpar (J.). — Plantes toxiques et médicinales, Laboratoires SCuarteologio ct Recherches médico-légaies, Tstitut National d'Hygione, Rabat Référence : Frenren, oe DEUXIEME PARTIE CATALOGUE DES DROGUES DE LA MATIERE MEDICALE OUEST-SAHARIENNE, DES PRODUITS TOXIQUES ET DES VENINS xLeclsgto y medicine tradicional seheniona ("Médecine tnaditisnnedte ct toxicalogie auedt-aehorieanes’) Jomel Bellekhdar sions techniques nond-afntecines, Robat 4978 lumbre se presenta en masas incoloras, transparentes 0 en polvo granular. Inodoro, con | sabor dulzin, astringente, Calentado 2 200° pierde el agua de cristali- KAI. 1230 zecion forméndose la sul anhidra (Brit, Esp., Bur, Franc., Germ. 2474.4 (DDR), Helvet,, Int, Ital, Nord., Nat. F., B,P.C.). Faécilmente soluble : potésico fen ague y en glicerol, Insoluble en etanol (95%).pH de Ingotucion al alum{nico potisico 10%: 33.5, Debe conservarse en recipientes bien tapados. mplea en goluciones al 1-4%, en gergarismos y colutorios, en estomatitis y faringitis. En sblida se eplica como hemostitico en cortes o erosiones supertficiales de la piel. En bafos, al hipethidrosis, En polvor anhidrdticas para uso en podologia: alumbre 1 p. + talco purifica- No es adecuado para su empleo en polvos secantes de aplicacion general fotas oftlmics de aluminlo (Disp, Dan.) ‘ontlenen 0.5% de slfato aluminico potésico Sulfato aluminico potisico Se Cloruro sbdico.. Be ‘Agua esteriizada Ll sere. n aséptics, lor adecuado: 0.001% de nitrato de fenilmercurio. Hee tombiin‘tn las benbentas eapetiedas o¢ waabe eh pelve de elumbne pone neatonan be congre, A pequetins henides, ‘Atambee ealeinedo, «) $0 ealionta stombro on som plato de poredlana w otra ‘yaaa convenionto, hasta quo se derita fae\gur ealentaid sin paske de ls 204", fEaate quo dele de desprendeste vapor Je ‘agus y la aul hoya perdido of 47 por 100, de su pote. So reduce « polvo el reiduo y | 44 comerve en yn fraaco blen tapado, | 2) Se eallnta of slambye ordinaso, sin ajar do agptario, en una placa do hier en Js cual eo funda prisnoro to un modo team filo, empeando deapues formar arpo- Tas © Durbajee. Se wiguo eslentsndo hasta ighe ce tangs uns. masa blasea, foe y oon) quo wo pulverize y 92 guard ex fad cos bien tapos, I. REGNE MINERAL 1 Aimant hajrat of mess Iididat el hind (litt. : « fer d’Inde ») Ces deux vernaculaires désignent la magnétite naturelle (FeFe,0,) et I'aimant artificiel, La promitre, pulvérisée, est utilisée, intus ct extra, comme antidote général des poisons et comme antivenin. Les deux pro- duits — magnétite et aimant — sont utilisés en magie pour faire naftre entre deux personnes amour et amitié ou encore pour ga- rantir la fidélité d’un époux. VF PES ERE che" Mamual chino a pl medicinalea Alun (Abumbre) Sulfate double d’aluminium ot de potassium cristalisé avec 12 molécules d’cau : KAI(SO,),, 12H,O. ~Yy hey puleiny an Chall ae Sebba, Sabb azarif (berbére) (Laoust). Cost un astringent utilisé, intus et extra, comme hémostati. que : soins apportés aux blessures, aux saignements de bouche, de neg, aux hémorroides etc. Les femmes s’en servent en mé- lange avec le*sulfate de fer pour resserrer leurs parties génitales, ct Jes barbicrs l'administrent on ringage de bouche aprés un arrachage de dents. 11 est ulilisé également dans les fumigations rituelles, & titre prophylactique ct pour écarter Je mauvais ceil. Bexeueny décrit dans son livre (p. 108) la procédure suivante : « La mtre étend Venfant malade sur le cOté droit, pose une pierre d’alun au som met de la téte de celui-ci, mesure un empan en direction des pieds, déplace !’alun Ja fagon d'un jalon, et poursuit ainsi mesurant et jalonnant jusqu’au gros orteil. L’opération est refaite sept fois, toujours dans le méme sens, puis le morceau d’alun est placé sur — 11 des charbons ardents. Il se caleine en formant des bulles, et s'il en apparait une grosse & la surface, elle représentera incontesta- blement l'ceil maléfique, cause de tout Je mal, L'image est d’au- tant plus suggestive que, parfois, un débris de charbon reste dans Ja bulle et figure la pupilic. L’alun ost alors refroidi dans V'cau ct écrasé sous le talon du malade. ». Cette technique est appelée Shir (mesure & Vempan).ep ver pg 319 ot Ceatna eke Yobber 'emploi de Vaith comme mordant en teintarere et en tan- nerie est tr’s courant en Afrique du Nord, (Sur Y'alun voir ps chapitre I-s et TV-2.) vin ply, Hah AL Disedictea (Aluarne, 3. Ammonine (sel) fae ea : — Chlorure d'ammonium : NH,CI.~® “Gen-diun" [ver en Vectenecum) Snader (cortob.) : corruption du classique nusadir, En médecine, il est utilisé comme résolutif. Sa solution est un bon collyre pour les tajes de la comée et diverses ophtalmies. On Vadditionne ayfhenné pour teindre les cheveux en tin bon noir persistant. nubeo Mais il est surtout employé par les artisans pour nettoyer les fers & souder. peace ee ee eeeee eee ECE eee ees EE Eee et 4, Argiles Il en existe de plusieurs sortes. Elles Portent toutes en général Vappellation générique : fin Autrefois, on faisait venir certaines variétés d’argile de trés loin. Aujourd’hui, on a en général trouvé a toutes des succédanés locaux. On distinguait : — fin al mabtiim (« la sigillée ») qui est la terre sigillée de l’anti- quité et du Moyen-Age. Elle était exportée des Iles Grecques, via Constantinople et Le Caire, en. tablettes ou en bols marqués d'un seeau (d’oit son nom). Elle entrait dans la composition de la thériaque ; — fin al armani (« V'arménienne ») qui cst la terre d’Arménie encore appelée terre de Sinope (du nom de la ville d’Arménie Goa elle provenait). Lui correspondent aujourd'hui en Afrique ‘du Nord les argiles dites fin lakiner (« argile rouge ») ou Lanjbar (nom qui renvoie & son utilisation par les rcboutenrs) = 162 — 5. — fin nissabiri : terre de Nichapour. Elle est remplacée au Sa- hara et au Maghreb par une argile dite salsat (ou sansa) blanche comme elle, et comestible, servant 4 enduire les planchettes des Gcoliers du msid ; — fin ginsuliya * la terre cimolée, saponifére, du nom de Vile greeque de Cimolos d’ot elle provenait, En tiennent lieu au Maghreb les argiles dites I-gasi! ou tefl utilisées par les femmes au bain pour se laver les cheveux et tuer les poux, Toutes ces argiles et leurs succédanés locaux, a exception des variétés saponiféres, étaient utilisés autrefois — ct le sont toujours — pour réduire les fractures, mélées au son (nupala) Elles trouvent aussi un emploi extra comme hémostatiqne Intus, on les conscille dans les affections gastro-intestinales et les intoxications digestives. L’argilo salpat est prescrite dans les ai- greurs d’estomac. Arsenie (dérivés de 1") Les Arabes distinguent entre ; — zerniby qui est le réalgar ou arsenic rouge (bisuliure d’arsenic ; AsS) mais désigne aussi par extension I'anhydride arsénioux (As(Q,) on arsenic blanc, obtenu par grillage des sulfures d’arse- nie ; — et rahj (classique : raha) ou semm L-far (lit. : « poison & rats ») ou dahbiya (« la pierre dorée »), encore appelé dans les livres Lhalik (« celui qui tue, qui décime ») et Sakk — vernacu- Jaires désignant tous l’orpiment on arsenic jaune (trisulfure d’arse- nic : AsS). C'est le fahra des Algériens. Le réalgar est surtout utilisé pour tuer les poux et l'agent responsable de la teigne, L'orpiment intervient surtout comme raticide ot épilatoire, Le mélange épilatoire appelé aiira, couramment usité par les femmes au bain, est un mélange A parties égales de chaux et d’orpiment, L’orpiment est aussi prescrit, en mélange avec d'autres produits, dans le traitement de ta gale, des ulcérations de la peau et de diverses irruptions cutanées, On rencontre enfin l'emploi des dérivés de arsenic en toxico- logie criminclle, leur toxicité étant bien connue des Arabes. p Ajnediaiece (Wir peg kl cle EW Uibne ok tin Ajngdtiatoces / 6. Borax? Colinte. Borate de sodium décahydraté Na,B,O,, 101.0. iinkar amelh as-sagavin (litt. : « sel des orfévres »). On tronve aussi dans la Tuurat (n° 4or) et dans ABDEREZAQ : likam ad daha’ et lisaq ad dahab (méme sens pour ces deux mots + chrysocolle) Le borax est classiquement utilisé comme odontalgique. Sa solution dans l'eau est également employée en lotion dans le trai- tement de I’acné. Les orftvres I'utilisent comme fondant dans la soudure de Vor. 7. Caleédoine ‘agiq. C'est appellation générique de toutes les caleédoines dont la cornaline est une variété Les caleédoines sont des minéraux composés de silice et de quartz, colorés différemment par des oxydes métalliques, Taillées et polies, on en fait des colliers, lesquels, portés, ont Ja xéputation de donner du courage. 8. Céruse Carbonate de plomb : PbCO.. bayad Lwajh (« blanc du visage ») La céruse était autrefois trés utilisée dans les affections intes- tinales, diarthécs en particulier, en raison de ses propriétés cons- tipantes A faible dose. Son emploi est aujourd’hui trés rare en raison de ses dangers. Elle entre dans la composition de fards blancs. Toxique comme tous les sels de plomb. 9, Chaux Chaux vive : CaO ; chaux éteinte : Ca(OH);. Ljir : co vemnaculaire désigne aussi bien Ia chaux vive que la chaux éteinte, — 164 — 10, ve 12, ira, terme classique, « exprimant l'idée de feu, en raison des propriétés de la chaux vive » (TuHRar, n" 290) : n’est guére usité aujourd'hui. La chaux est surtout utilisée comme antiseptique des plaies, blessures et tumeurs. Elle entre dans la composition d'une poudre épilatoire (appelée aussi nitra ; voir Arsenic). Elle est réputée, par sa causticité, supprimer toutes les excoriations ct peaux mortes. Les dangers de l’emploi de la chaux vive, intus ct extra, sont eee Sad amonioes (peg. 162/. Benak (psy. 6a) Collyres mingraux "> Pomgancre (oxic) (yt 62) Voir Khol ci-dessous.) [- One najo (rey et) Khol C'est en principe le sulfure d’antimoine naturel (stibine : Sb.S,) pulvérisé, le vrai khol : khol el aswad ; mais il existe aussi un khol A base de suifure de plomb nature! (galéne : PbS), le tazult des berbéres ; un Rhol el azvaq ou khol mekka (khol bleu ou khol de La Mecque) contenant de l'oxyde de zinc ; enfin un Riot al asfar (khol jaune) A base de curcuma (voir & cet article). Le hol sara (khol du Sahara) est un mélange de stibine, de charbon you! ver paga Abylfi de MeteLeo fee madghec by de noyanx de dattes ct parfois de bile ct de sulfure de cuivre;?°“* pulvérisés ensemble. Naver po. 13 Le hol n’est pas seulement un fard oculaire ; c'est aussi un médicament curatii et prophylactique des ophtalmies. Un hadith rapporte que le prophéie en aurait recommandé l'emploi. Les propriétés antiseptiques du sulfure d’antimoine sont bien réclles, L’addition d'une poudre abrasive quclconque (quartz, barytine pulvérisés ete.) — comme cela est souvent pratiqué — en provoquant de petites scarifications, favorise I'action anti- septique de Ia stibine. (Sur le khol, voir aussi chapitre 1I-c.) Lapislazali Cest un silicate complexe d’aluminium, de sodium et de cal- cium combiné au soufre, = 165 — Nous n’avons pas relevé de vernaculaires locaux, bien que doivent certaincment exister, le Sahara occidental possé- dant plusieurs gites & lapis-lazuli. Crest le classique Jazravard ou Iazaward, souvent corrompu en el dzward ou hajar al dzward Crest une pierre bleue qui, portée, était réputée donner du courage et chasser la mélancolie (ABDEREZAQ). 13. Litharge Oxyde de plomb : PbO. Lnwrtag, lamratek (corrob.) On en distingue deux sortes : ed-dahbiya («la dorée ) et L-fata¥a. La premidre vari¢té est une litharge impure, devant sa couleur dorée & la présence de massicot (PbO lui aussi). La seconde va- rigté, de couleur brune, a une composition trés variable selon les échantillons, Les docteurs Mauran et Renaud (in Buti) en font des mélanges complexes de litharge, de massicot, de plomb mé- tallique, d’oxydes de cuivre, de cuivre métallique, mélanges qui sont trés probablement « des culots de préparations industrielles de plomb et de cuivre ». En principe cependant le vernaculaire murtag désigne la li- tharge pure ou des qualités impures de celle-ci En médecine traditionnelle, clle est surtout utilisée, dissoute dans du vinaigre ct en association avec d’autres ingrédients (har- mel, alos etc.) comme solution antiseptique et cicatrisante dans les soins apportés aux plaics, blessures, abcés etc. Cette solution trouve également un emploi dans le traitement des alopécies et des mycoses. Enfin, elle est recommandée comme patasiticide externe, Sa toxicité est connue, Elle est, en conséquence, rarement administrée intus. Anorrezag notait déja dans son traité que son ingestion entraino « rétention d’urine et tuméfaction de Vabdo- men », 14. Magnétite Voir Aimant. — 186 — 15. Malachite 16. Ww. 13. Voir Vert-de-gris. Mangenése (oxyde de) <0 Finckuaita Lkakla (MoviER) Crest un minerai qui se rencontre en grandes quantités & Mes- seid de La'voune d'aprés Mutter et dont hommes et femmes se serviraient comme fard pour les yeux et comme collyre prophy- lactique et curatif contre les ophtalmics. Mercure métallique sdwag, 2fiwag (cortod.) On trouve aussi les classiques 'bag on Oligiste Oxyde de fer : FeO. lahmeré. gemara (graphic de Muttero) ; ne seraitce pas pluto jmara (« braise ») ou hynara (« rouge ») ? C'est um minéral qu’on améne du Zemmour et qui colore les paupiéres en rouge. Utilisé par les hommes et les femmes, & sec ou dilué dans de eau gommée. I] aurait une action prophylac- tique contre les ophtalmies ct les gergures causées par le froid. Les Touaregs, cux aussi, utilisent Pocre rouge comme fard (Gur l'ocre rouge, voir aussi chapitre II-c.) 21, Or dheb. libr, tibar « or en poudre. — 163 — Les grands seigneurs l'utilisaient autrefois, intus, pour acqué- rir force et puissance et se mithridatiser contre les poisons de quelque sorte que ce soit, La rareté de Vor a fait aujourd'hui abandonner ce reméde. (Voir aussi chapitre L-p.) Orpiment Voir Arsenic (dérivés de 1’) 23. Platre Sulfate de calcium : CaSO,, 1/2H.0. L-gebs (corrob.). S'obtient par déshydratation du gypse (CaSO,, 2 ) A 150". Utilisé comme hémostatique et pour immobiliser les membres cassés dans les fractures. 24. Plomb métallique ar-rasi, Nous n’avons vu utiliser le plomb, au Sahara occidental, que dans les pratiques de divination médicale (voir chapitre IV-E. Nitrate de potassium : KNO, et nitrate de sodium : NaNOs melht ci bariid (« sel de poudre ») ov encore I-bariid. tazzit (berbire - Laoust) Il était autrefois fabriqué localement et occupait la troisitme place dans les exportations du Maroc juste aprés I’or et le sucre. En 1647, d’aprts le récit de Saint-Mandrier, il n’y avait plus que quatre nitriéres, toutes dans la région de Marrakech (une a Aghmat, une chez les Chebanat et deux dans la ville méme) fournissant & grand-peine trente & quarante tonnes par an de salpétre impur, Dés 1860, avec la mise en service dans les manu- = 169 — Pe lvara 10 un Villomueve: che Céndsba atuse pore ef Herpeal*eulebnitte Qs: enuralunes. 27, 28. factures européennes du procédé Duranp, Vindustrie marocaine extraction était entidrement ruinée*. En médecine, le salp2tre ou la poudre A canon, mélées & la graisse de chameau ou au beurre, sont utilisés en frictions dans Ie traitement de la gale. (Voir aussi supra : Natron.) La grande utilisation du salpttre reste cependant la fabrica- tion de la poudre (soufre + salpétre + charbon végétal) Sel Chlorure de sodium : NaCl. it, meth sabaji (« sel des sebkhas ») Au Sahara occidental le sel est tir des gisements ot des seb- has. Il était autrefois l'objet d’un important commerce trans- saharien. Extra, il est utilisé seul ott en association avec d’autres pro- duits dans le traitement des affections cutanées. Associé & I'huile et au vinaigre, il est appliqué sur les furoncles et abcds pour aider a leur maturation. Sa solution aqueuse intervient en gargarismes pour soigner la gingivite et 'amygdalite et en bains chauds de pieds ou de mains dans le traitement des engelures et des manvai- ses sueurs, En collyre, elle est employée pour le ringage des yeux Line Sonfre Lkebrit (corrob.). Le soufre est utilisé dans le traitement de diverses dermatoses dont Ia gale, intus et extra, seul ou en mélange avec des matitres grasses. L'eczéma cst soigné en procédant a des frictions & l’aide d’un mélange de soufre, de beurre ct de sable, On utilise aussi, aux mémes fins, Ie soufre mélé a de urine de chameau, Mélangé au miel, il est administré intus dans la jaunisse. I fait partie des ingrédients intervenant dans les fumigations rituelles 4 cété des aromates habituels, de ’alun et du sulfate de cuivre (voir chapitre IV-x,). Le soufre cn biitons fait partie de Vattirail des kuwaya-s (voir chapitre IV-p.) Sourees inédites de !Histoire dia Marne t. TIL, pp. 174, 396, 414-416, 433, 531, 574 Dynastic saadionne, Pays Bas, = 10 — va 29, Sulfate de euivre -? ¥°7 #4945 ys D'aprés AnperezAg, il Il entre dans la composition de la poudre 4 canon (voir Sal- PETE). C. Ornguntina jartian com un cone de otuine ct enehly emntentteotia Theaka qui at edhece, Bi wa wee a cainn Senta Teh atEs, iol blew : CuSO, SHO, 4° Melate, . o0es ou ‘cunactén. titiya (poly), I-hajra zerga (litt. : « ta pierre bleue ») Dans les livres on trotive le vernaculaire tetiva appliqué égale- ment oxyde de zine et au sulfate de zinc La solution diluée de sulfate de cuivre est utilisée comme collyre et comme antiseptique externe dans les plaies, les abets, la blennorragie. Le sulfate de cuivre intervient couramment dans les fumiga- UGS tkyee) tos rituelles (voir chapitte IV-£.4-9 page | 80. Sulfate de fer aL, 32. ou vitriol vert + FeS0,,7H.0. Lbarediya (corrob.). Sa solution diluée trouve un emploi comme désinfectant externe Les femmes s’en servent, en mélange avec Valun, comme astringent pour resserrer leurs parties génitales, Mais il est surtout utilisé pour noircir les peaux et cuirs desti- nés & la maroquinerie. Sulfure d’antimoine Voir khol, power Khel (pas, 165) Sulfure de euivre Cus. hadida, hdida (litt. : « le fer, la lame de fer »). Adidat L-harqus ([-hargus est le fard noir utilisé par les femmes pour le dessin sur le visage et Ia peau de motifs décoratifs. Il a pris par extension Ie sens de maquillage.) —m— 33. 34, 35. T existe un sulfure de cuivre naturel (chalcosine) et un sulfure de cuivre artificiel qu’on continue de préparer scion les mémes procédés qu’autrefois. Le Cheikh Daoud el Antaki propose la technique suivante : om prend du cuivre en lames minces. On le chauffe, puis on interpose entre les lames un mélange de sel et de soufre. On presse le tout et on trempe plusieurs fois dans du vinaigre. Au bout de quelques jours on retire les lames qui ont entre temps noirci et sont devenues friables. Nous avons vu fabriquer le sulfure de cuivre & pew prés de la méme fagon dans le Souss. Le sulfure de cuivre naturel ou artificiel ost trés emplo comme fard ct pour teindre en noir les cheveux ct les barbes, On lui incorpore généralement des produits aromatiques comme la résine de lentisque. Tale Voir Mica. Verdet Voir Vertdo-gris Vertde-gris zinjar + ce vernaculaire désigne au moins trois produits : x* Vhydrocarbonate basique de cuivre (CuCO,, Cu(OH)., 1/20) produit par action des agents atmosphériques - eau, air humide - sur le cuivre) ; 7), *Ganatenttfe™ 2° Vacétate basique de cuivre, (Cu(CH.COO):, Cu(OH)s, H:0) ob- tenu artificiellement par action de vinaigre ou de mare de raisin sur des lames de cuivre (Tuurar, n* 148). C’est le verdet appelé aussi vert-de-gris. ; 3° la malachite qui est un carbonate basique de cuivre naturel (CuCo,, Cu(OH),), présent dans les gisements de cuivre. De plus le mot zinjér est fréquemment employé avec le sens général de rouille Le zinjér entre souvent dans Ja formule de préparations utili- ses sur la pi Aeve le produit naturel — la malacl femmes sahraouies font des colliers. — taillée et polie, les 36. Vitriol bleu Voir Sulfate de cuivre. 37 Vitriol vert Voir Sulfate de fer. = 1a ver 20 Ambar gnio ex pig. 33 de R. Stark Il. REGNE ANIMAL ver ch Aruban vegetal wn yds 66 ae “Pieces eaten yey Famber, Tanbar, Pamber gaga (litt. : « ambre de cachalot ») (corrob.). gaga (« cachalot ») est un mot d'origine africaine. Il a été importé en méme temps que le produit qu'il définit, Vambre ayant &é pendant longtemps amené des cdtes du Sénégal et du Cap Vert. Quant a ‘andar, c'est un terme arabe qui a origine désignait le cachalot et Ja baleine et qui est depuis passé par dévolution & Yambre. Comme tous les Marocains, les nomades connaissent sous Je méme vernaculaire les rhizomes aromatiques de I'iis (voir Iris sp.)- L'ambre gris est une conerétion intestinale rejetée en mer par le cachalot (Physeter catodon L.). Elle se constitue A partir de la matitre noire que secrétent les calmars et les seiches dont il se nourrit. Libérée en mer, cette concrétion flotte en surface avant d’étre rejetée sur les cdtes ot elle est recueillie. C’est surtout le ong du littoral entre I’embouchure de Voued Dréa et Tarfaya que Jes Chnagla-s viennent la chercher. La récolte se fait vers le mois de mars, c'est-A-dire au moment ot les cachalots passent prés du point de la cote vers lequel converge aussi la dérive marine. Par- fois I'ambre gris est recueilli directement dans Je ventre des ca- chalots lorsque I’un d’eux vient a s’échoucr. Récolté frais, il se présente sous forme d'une gomme noire d’odeur peu agréable. Ce n'est qu’aprés purification et vieillisse- ment qu'il acquiert ses propriétés aromatiques. L’ambre gris, qui se vend trés cher, est commercialisé par les Tekna-s surtout, sur les marchés du Sud marocain, En médecine traditionnelle, il a la réputation d’étre un forti- fiant général, un calmant nerveux, un aphrodisiaque. (Les Marocains aisés, l’utilisent, monté sur fil d’argent ou en- fermé dans des petites cassolettes percées de trous pour parfumer Te thé.) — 39. Woe puede ouolituin por ewencia ke Solvie, aclanea C'est aussi un — de luxe : on lui préte en ffetlla vertu d’amplifier ¢t de retenir les parfums.)C’est bien cet usage (fixateur aromatique) qu'il regoit dans l'industrie moderne de la parfumerie, (Voir aussi chapitre II-c,) Les Arabes distinguent deux sortes d'ambre suivant leur qua- lité marchande : |’ambre « mile » (dkar) et l'ambre « femelle » (ota). m~— L’ambre gris n'a rien & voir avec le produit qu’on appelle vulgairement « ambre jaune ». Ce dernicr est le succin, résine fossilisée de coniféres du Tertiaire ou du Crétacé, Dure et trans- parente (ou translucide), elle est appelée en arabe ef meyyal ou kahraba. Autruche (Avestauz) Siruthio camelus camelus L. nw'ama (plur. : n'a) + autruche asid, usid (plur. : issiden) (« autruche » en berbére du Joel Bani) zzhem nn'am + graisse d’autruche, beyd naan + ceut d’antruche. rif un'am : plumes d’autruche Graisse et cenfs d’autruche sont des remédes qui. jouissent encore chez les nomades d’un grand prestige. La graisse admi- nistrée intus ou extra (en onctions) a la réputation d’étre « chau- de » ot d’étre souveraine dans le traitement de tous les refroidis- sements, les, gripes, rhumes, lumbagos, rhumatismes, maladies articulaires, sciatiques, gouttes, oed@mes, asthmes etc. Elle est également trés utilisée comme vulnéraire dans les entorses, frac- tures etc. Les cenfs, donnés aux enfants, aux vieillards et aux convalescents, leur procureraient force, santé et endurance. La cendre des plumes enfin entre dans la préparation de diverses pommades pour le traitement des maladies de la peau, Gus, graisse en récipients et plumes d’autruche continuent d'arriver en petites quantités sur les souks du nord et du sud du Maroc, mais ils proviennent de plus en plus d'Afrique Noire (lai), l'autruche étant devenue assez rare au Sahara occidental. 6 Autrefois, le commerce des plumes d’autruche avait été trés im- portant. Au début de ce siécle, il existait encore deux autrucheries au Maroc, une 4 Marrakech, l'autre 4 Meknés. 40. Belette Mustela numidica Puch. . ibm ‘irs (corrob.) (TeRa/mamn.) (Tourar, n° 48). fart el fil (litt. : « la souris aux chevaux »), Son nom vient de ce que sa « dépouille placée dans un brasero, sert & fumiger les chevaux atteints de coliques » (MoNTEIL/FAUNE) . Cette pratique curieuse est en effet trés répandue au Maghreb, On se demande d’oit elle a pu tirer son origine. 41. Beurre zebda : beurre frais, smen ow didi (berbére) : beurre fondu sans sel, filtré parfois au- dessus d’herbes aromatiques (thym, origan etc.) pour lui donner de I'ardme et le rendre conservable, smen I-har beurre fondu auquel on a incorporé du sel. Lorsque le beurre fondu a été conservé plusieurs années, mélangs A de la viande séchée, il prend le nom de budra® (Jackson in Pague). Les nomades disent qu'il acquiert alors des vertus que le beurre fondu ordinaire n'a pas et qu’il devient beaucoup plus actif, Le beurre fondu est considéré comme un aliment & grande énergie, un reconstituant général et un reméde efficace dans tous les refroidissements. Il est considéré aussi comme un ingrédient nécessaire des mélanges aphrodisiaques, trés actif quand il a servi a frire des jaunes d’ceufs ou quand il est battu avec du miel. C’est un excipient courant des pommades et emplitres. Enfin, il a une grande importance dans I’économie et la nutrition du nomade. 42, Bile (ou fiel) Lmerrara (corrob.). Sont utilisées généralement les vésicules biliaires de mouton, de chévre, de boeuf, de taureau, de chameau, de coq et de poule mais toutes les biles d’animaux sont permises. mF ee A Biblia La bile est utilisée avec sa vésicule ou diluée dans dives 7 liquides, C’est un collyse fréquemment employé dans la cataracte et diverses ophtalmies. Elle intervient aussi comme antivenin. La vésicule biliaire des animaux — surtout ceux sacrifiés le jour de l’Aid el Kebir — est utilisée en magie et en sorcellerie. Calouls biliaires — Calcul biliaire de boeuf : Lhajar (litt. : « la pierre ») pulvérisé et mélé aux repas, il est réputé donner de I'embonpoint. C’est lui — comme le note MoNTEIL (MoNTEIL/FAUNE) — qu'on vend au nord du Maroc, dans les villes et sur les souks, sous le nom de bid Lmohor (voir immédiatement au-dessous) avec la réputation dengraisser. — Calcul biliaire de gazelle mohor (Gazelia dama Pallas= Biche Robert). Vn Fauna Sehaniane. beyd L-mohor, bid I-mohor, beydet I-mokor. Lmohor (plur. : lanshar) est le nom de la biche Robert. ‘Au Sahara occidental Ja gazelle mohor est un animal presti- gieux et noble, Il est considéré comme le roi des animaux. C'est pour cette raison que son calcu! biliaire a acquis la grande répu- tation qu'il a. Il passe pour posséder toutes les vertus — comme autrefois le bézoard — et est utilisé comme porte-bonheur et com- me talisman préservatif des mauvais sorts. En médecine traditionnolle, il est iréquemment employé com- me reméde miracle dans les maladies A pronostic grave, comme panacée ct comme antipoison, MonrEiL rapporte qu’il est égale- ment utilisé comme fébrifuge, rpé dans le thé (Monten /raune) Il atteint des prix trés élevés. Caméléon ‘ Chamaeleon chamaeleon (L.). biya (corrob.),,C’est le nom qi Von entend aysi en berbire ta Taovet). Cex eu *Meckccina Hakim” — im "il porte partout at Maroc, of (Moyen Atlas) et aka (Souss, gut ate Reseete ate be 9 abunds en ba Axan gure (desde Mblaga, haste Monje) 45, Lest utilisé en médecine, en particulier ses ceufs et sa chair, ‘Véritable panacée. Mowre1t a rapporté de chez. les Tekna-s I'apho- risme suivant : kull 8 file diva e tout en lui est reméde » (MonTstL/ FAUNE). Il est considéré dans les Iégendes populaires comme traitre & Ja cause du Prophete car il aurait indiqué sa retraite & ses ennemis. 1 trouve un large usage en sorcellerie pour jeter des sorts, Les gens du peuple croient que sa salive est mortelle. PVE past? & R Steak Cantharide Lytta vesicatoria Fab debbanat I-hend (litt, : « mouche d'Inde »). En classique : dararih. Elle était autrefois trés utilisée en médecine traditionnelle et entrait dans la formule de plusieurs thériaques. Elle continue aujourd’hui a faire partie des composants du ras L-hanut et du ma°jun, mais son emploi a beaucoup diminué en raison de sa rareté et de ses dangers. Ellle est prescrite & faible dose intus et extra dans le traitement de la rage (indication déja citée in AuDEREZAQ), des lithiases, de la stérilité. En frictions cutanées, avec de ’huile ou du beurre, elle est administrée pour soigner diverses maladies de la peau et du cuir chevelu, Elle est réputée aphrodisiaque, C'est un antidote de tous les venins. La dose habituelle est de un insecte, Ses propriétés abortives ct sa toxicité sont connues des Arabes ainsi que son action vésicante sur les téguments. Quand elle est en pondre, on la falsifie fréquemment par les mylabres de l'olivier (Mylabris oleae Cast.) (le timni des Berbé- res), moins actif. ‘Son principe toxique, la cantharidine, a pu Aire isolé et étudié, Cantharides et mylabres en contiennent jusqu’ 3 %. 20 mg de cantharidine suffisent & provoquer la mort d'un adulte (FIcHIER). Plusieurs intoxications graves, parfois mortelles, ont été enre- gistrées au Laboratoire de toxicologie et de recherches médico- légales de I'I.N.H. a Rabat, la suite de l’administration orale de cos insectes & des fins thérapeutiques ou criminelles. 119 = Ea ViMonutve. de Cércirba x you pons los Vernugas que ae droten om Conteniclina, 46 a3. 4g, L'intoxication se manifeste par de « violentes douleurs épigas- triques accompagnées d’une soif intense. Puis apparaissent des vornissements, toute cau bue étant rejetée quelques instants aprés. La mort intervient six & sept heures aprés I’absorption du toxi- que » (observation Rovier in Ficuter). Dysurie et hématurie sont fréquents. Cauri C'est la coquille d'un mollusque du genre Monetaria (Cypraea L.) (Tuurar, n° 130). el wada’, I-wad*, el ada’ (corrob.). Les cauris ont servi autrefois de monnaie en Afrique Noire. On les faisait venir en grandes quantités des Iles Maldives (Océan Indien). Leur valeur au xtv" siécle selon Et. Omarr était & Tom- bouctou et & Gao de 1 150 cauris pour un dinar-or, Les opérations financidres continudrent jusqu’a la fin du x1x" sidcle A étre basées, sur les cauris. A Ghat, & cette époque, 3 000 cauris valaient un rial libyen. Aujourd’hui ils ne sont plus utilisés que pour faire des colliers, chez les Gennawa-s en particulier qui leur attribuent des pro- priétés symboliques. Tres utilisé en magic (Voir chapitre I-z.) Chauve-souris Rhinopoma sp. et Eptesicus sp. far el fl (litt. + « oiseau de nuit ») (corrob.). shit el Til-(de shet : « voleter ») (in Mowren./raune) (Tekna). Sa dépopille et son guano sont utilisés en sorcellerie, La chau- ve-souris est considéré comme un animal particuligrement répu- gnant. Chouette Lechutoy Surtout Athene noctua sakarae Klein et Tyto alba Scop. mitha (corrob.). Trds utilisée en sorcellerie :(celui qui venait & manger ses yeux perdrait définitivement le sommeil.) — 180 — 49, 51. 52, Civette Voir Muse. Corail Corallium rubrum Lam, Lmerjan (cortob.). On trouve aussi dans les livres busad. En poudre ou en solution dans du vinaigre, c'est un médica- ment de la rate, du coeur et des poumons. Lest utilisé aussi comme porte-bonheur et préservatif et ce titre trouve un large emploi dans la confection de talismans (voir chapitre IV-z.). Corbeau. Corvus corax L, legrab (plur. : Igorban) (cortob.). Utilisé en sorcellerie, en particulier les ailes. Dans la croyance populaire, un corbeau rencontré sur son chemin est un mauvais présage ; deux sont de bonne augure. Les nomades opposent souvent le corbeau 4 outarde houbara (Chlamydotis undulata Jacq, ; en arabe : lehbara) dont la ren- contre porte bonheur aux voyageurs. Cornes Lgern (corrob.). On utilise en fumigations dans les pratiques magiques toutes sortes de cornes mais surtout celles des espéces Adax sp., Gazella sp., Aegoryx sp., et celles du mouflon (Ammotragus lervia Pal- las ; appelé localement : L-drwi, en berbére udad).. (Voir aussi chapitre I[T-le vernaculaire polyvalent.) Les comes entidres de loryx blanc (egoryx algazel Oken), longues, fines, & peine arquées, étaient autrefois vendues sur les cétes du Sahara aux trafiquants espagnols et portugais qui, en Enrope, les faisaient passer pour des cornes de licorne, aprés les avoir légdroment buriné pour leur donner I’aspect torsadé carac- = 181 53, 5h téristique décrit dans les légendes. C’était un objet trés coftenx qui jouissait de la réputation d’étre un antidote universel et un détecteur de poisons. La « vraie » corne de licorne était en réalité la canine supérieure gauche du narval male (cétacé arctique). Les mythologies grecque, romaine, chinoise, russe, japonaise, occidentale ont toutes fait une place & cet animal légendaire, Seuls de tous les peuples, les Arabes semblent ne I’avoir pas adopté. Crapauds Bufo sp. jjrdn (corzob.) ; ce vernaculaire s'applique également aux gre- nouilles, dajda’, C’est le terme classique (TumFaT, n° 331) (ABDEREZAQ). Les Arabes connaissent la toxicité de la peau du crapaud qui est parfois utilisée & des fins criminelles mélée A d'autres ingré- dients. On a depuis découvert en elle la présence d’un principe hallu- cinogéne — la bufotenine (dérivé de la tryptamine) — qu’on retronve aussi dans certaines espéces végétales et parmi elles V'Arundo donax L. méditerranéenne (la canne de Provence) et les piptadenia et virola sud-américaines. Dromadsire Camelus dromedarius L. mel (plur. : jmal), lehwar, chamelon. ‘Un riche vocabulaire existe sur le dromadaire au Sahara, Nous sommes obligés ici de nous limiter & quelques vernaculaires mais pour plus de détails on se reporiera avec profit aux travaux de MonTEIL* et de MULLERO. Avec le palmier dattier, le dromadaire est la resource la plus importante des hommes du désert. Sa chair, sa graisse, son lait * « Essai sur le chamean am Sahara occidental », dans la collection « Etudes nauritaniennes » de I'LE.A.N., 1952 — 192 — ss. et les produits qui en dérivent (petit lait, beurre, fromage), la moelle de ses os, ses viseéres, sa laine, ses peaux, occupent la premitre place dans Valimentation du nomade et son économi Sa graisse est de plus a la base de plusieurs préparations re- constituantes et entre dans la composition d’un certain nombre de remédes. C'est un excipient auguel les praticiens ont fréquem- ment recours pour la confection de cataplasmes, de pommades, de bouchons auriculaires, de gouttes chaudes pour le nez et les oreilles, ete La viande de dromadaire découpée cn lanitres puis séchée regoit chez les Tekna-s et les Reibat-s le nom de L-geddid et chez les Maures celui de #iStar. Salée, elle est conservée, parfois trés longtemps, pour les jours difficiles et les grands déplacements. La moelie des os (mols I-a'dam) est considérée comme un ali- ment trés riche, On la donne A manger aux malades, aux attardés mentaux, aux rachitiques. Elle est réputée donner force, santé et endurance ; on la prend pour acquérir I'embonpoint désirabie. C’est aussi un excipient pour pommades revitalisantes. Hommes et femmes se la passent sur les cheveux, & intervalles réguliers, pour garder leur souplesse ct leur donne: du brillant, La laine de chameau briilée (zellij 2), additionnée de cendres et parfois de plantes 4 tanins ou de henné, est utilisée comme hémostatique. Fouette-quene Uromastix acanthinurus Bell. dabb, dob (plur. : ddbiba) (corrob.). Lhfit? (maure) (MonTEIL/FauNE) agjim (berbére du Souss et du Moyen Atlas). ahsdan (berbire des Ait Seghrouchen), Passé sur des braises, ce petit reptile est mangé par tous les nomades qui vont le chercher sous les pierres et dans les sables. Nous n’avons pu noter ses usages en médecine traditionnelle bien qu'il figure sur les étalages de tous les droguistes. « Tekna-s et Maures disent qu'il fut homme jadis et changé en Ward pour expier ses fautes passées » (MONTEIL/FAUNE). — 183 — 56, Gazelle mohor Voir A Corne et Calcul biliaire. 57, Hérisson surtout Aetechinus algirus lavaudeni Cab. et Erinaceus deserti Loche. L-genfiid (plur. : legnafed). Son sang et sa chair cuite sont recommandés dans tous les refroidissements. On le prescrit aussi contre les hémorroides, la nervosité et les vésanies. Sa peau, débarrassée des piquants, est utilisée, extra, pour faire des catasplasmes contre les scrophules tuberculeuses et, intus, pour traiter toutes sortes de fidvres, Les piquants sont utilisés en contre-sorcellerie. Ils font souvent partie des fumigations exorcisatoires. 58, Huppe Upupa épops L. l-hedhiid (corrob.). On entend aussi au Maroc le vernaculaire et-tebbib. Potit ciseau pour lequel les Arabes ont un grand respect, « Messagére de Salomon aupris de la reine de Saba (Coran, xxvit, 19). Ses hochements de téte sont sa maniére de saluer Dieu » (MonTEtL /rause), Trés utilisé en magie. Sa huppe (el “orf) et ses yeux sont em- ployés comme préservatifs des mauvais sorts et comme porte- bonheur. Son sang sert a écrire les talismans, 59. Hyéne Hyéne rayée : Hyaena hyaena Brisson, ddbat (corrob.). ifis (berbére) (corrob.). (La cervelle de V'hyéne (mob ed ddba'), ses pattes, ses dents, son pelage sont utilisés en sorcellerie pour suborner la volonté = 14 ol. 62, des maris ou des personnes qu’on veut asservir A ses desseins. D'oti Vadjectif meddo* signifiant : subomé, asservi, subjugué au point d’étre devenu idiot.) Wwoire al “aj (cortob.). Les défenses entitres d’éléphant ct l'ivoire en morceaux firent jusqu’au début de ce sidele l'objet d’um important commerce irans-saharien. (Voir aussi chapitre I-p.) Jadis trés utilisée en médecine, ivoire ne figure plus aujour- a’hui dans les pharmacopées sahariennes. Lézards divers Lacerta sp. ; Scincus sp. ; Chaleides sp. etc. iver "Medicina Hokie zerminiiya (poly.). skankur (poly.). C'est en principe appellation en propre du scingue des boutiques (Scincus officinarum Saur.) ; c'est bien lui que les Maures désignent du nom de SerScmwala (VALVERDE) (Mowret./rauns) mais c'est une espice plutdt rare. On Tui suds- titue aujourd’hui divers lézards (voir chapitre I-p) Desséché, le scinque des bontiques élait antrefois trés emplayé comme aphrodisiaque. Miel {asset (corrob.) Il en est fait mention dans le Coran. Le miel tout autant cue la cire d’abeille est considéré comme un aliment de premier choix ct le médicament idéal pour tontes sortes de maux. I est tres généralement prescrit dans les états de grande faiblesse, Ia tuber- culose, les affections gastro-intestinales, Ia constipation chronique. Batin avec du beurre, il est administré comme aphrodisiaque. Les micls butinés sur certaines flours (euphorbes, origans etc.) jouissent aux yeux des nomades de vertus spéciales. D’autres par contre ne sont pas tout A fait dénués de toxicité (miel de lauricr- Tose, en particulier). — 15 — 63. Mouflon Voir Corne, 64, Moule Mytilus sp. bu rig (berbére) : c'est l'appellation courante au Maroc, Hgri (berbére : appellation spéciale au Souss). srembok (tekna et maure). Plusieurs intoxications graves, parfois mortelles, conséquentes & T'ingestion de moules et de palourdes, ont été enregistrées ces dernitres années tout le long du littoral atlantique marocain, Cette toxicité des moules apparait on période de marées rouges, quand, la faveur de certaines conditions, un plancton marin — Gonyau- lax sp. — se met & proliférer. Moules et palourdes, qui brassent dans leurs siphons et leurs hépatopancréas d’énormes quantités @eau de mer, retiennent alors — a cété des principes nutritifs gu’ils retirent des planctons marins — la toxine secrétée par les Gonyaulax : la saxitoxine, C’est cette substance, d'une trés grande toxicité, qui est responsable des accidents observés (EXPERTISES) 65. Mulets de mer Mugil sp. On trouve in Monrert /raune les vernaculaires suivants : azul, lagao, igmel, le dernier étant anssi entendu dans d’autres régions. Mais au Maroc on connait surtout !-bi7i (IeRa/roiss.). La graisse des flancs de mulet porte Ie nom d’awlil (is Monrer/raune). La péche,des mulets est la resource principale des Imragen-s. Us sont souvent conservés séchés pour des usages ultérieurs, Lihuile de poisson sert & I’éclairage des nomades. 66. Mimee So Yer pig. ele "The ber k of Sut Healiag™ sh (corrob.) : muse (de toute provenance). iya (litt. : « la cofteuse », « V'estimée ») et zabad, deux 7 vernaculaires spécifiques du viverreum (= musc de civette) pré- levé sur les poches périanales de la civette (Viverra civetta Shreb, sebseb en arabe), trés fréquente dans le Sahel soudanais. or "Medicus He — 186 — Peet an) Kinet PME PERE che” Trakamiente cdibedacen con medicine naturel * 67. En Asie le muse est prélevé sur une autre viverridée, — Vi- verra zibetha L. — ow sur la glande préputiale du cerf porte-muse (Moschus moschiférus L.) et d'autres cervidées. Le musc des viverridées contient de la civetone ; le muse des cervidées de la muskone. Tous deux jouent chez, ces animaux le role d'attractant sexuel et de marqueur de tertitoire. Le vrai muse est le produit fourni par les cervidés, Le muse vendu au Sahara occidental vient surtout du Sahel soudanais, contrée dans laquelle les civettes sont élevées par les noirs pour leurs sécrétions. (Voir aussi chapitre II-c.) Le musc de civette, trés recherché, entre dans la composition de plusieurs préparations médicamenteuses ot il se trouve associé & la noix de galle, a ambre et a d'autres substances, C’est un médicament du coeur, un antidote, un fortifiant général, un aphrodisiaque. Le muse est aussi un aromate et un produit cosmétique. A coté de Y'ambre, de V'aloes et de I'agalloche, il entre dans la compo- sition du parfum & briller dit en-nedd el aswad ou simplement en-nedd, importé d’Orient et présenté en papiers ou cn batonnets gu’on enflamme. Nacre Elle est fournie par plusicurs espéces de coquillages. sadaj, sdaf (corrob.). C’est le nom que regoit la nacre partout au Maroc. En arabe classique, ce mot a le sens de coquillage (Dissoute dans du vinaigre, la nacre est utilisée dans le traite- ment de Pépilepsie.) Naja = Cobra = Naja haje haje L. bit sebka (tekna) (corrob.) Jeflij (maure). Agressif et venimeux (voir chapitre V-p). — 187 — 69. Peau de To. ¢ de serpent sil Lhayya (corrob.). Son usage en médecine remonte aux Grecs. On le retrouve au Proche-Orient, en Inde, au Vietnam, en Chine et un peu partout dans le vieux monde. 2 ge Frottée sur le abcés, les boutons, les taches cutanées, les tu Imeurs externes, elle agirait favorablement sur leur résolution et les ferait disparaitre en espace de quelques jours.(En collyre on va applications paupérales, elle guérit toutes sortes d’affections oculaires.) Hachée dans de Vhuile, elle intervient en instillations dans le traitement des otites. C’est un cicatrisant.efficace des plaies et blessures ct un reméde couramment piescrit dans I’alo- pécie et dans la teigne. Des chercheurs vietnamiens viennent de découvrir que les proprictés clcatrisantes et antiseptiques de la peau de serpent sont bien réclles et que celle-ci sont dues & la présence, en quantités suffisantes pour étre actives, d’oxydes de zine et de titane. OO Pigeons 7 Ye!» "Maciicina Haking Columba sp. fehmam + pigeon domestique. lelunam L-barri pigeon sauvage, en général. lelondm L-gumri ou Lgumri (IeRa/ots) (MoNTEIL/FAUNE) : verna- culaire spécifique du pigeon Biset (C, livia lividior Bates), Crest un animal dont le Prophéte disait beaucoup de bien, Plusieurs hadiths s'y rapportent, Aussi les Arabes aiment a les ‘avoir dans leurs demeures et recherchent leur voisinage, réputé prophylactique contre plusieurs maladies. La chair de pigeon est trés cmployée comme médicament. On la prescrit aux rachitiques, aux anémiques, aux convalescents, ‘ux nalures de constitution fragile et aux’ femmes aprés leur ‘accouchement. Sa consommation réguligre augmenterait les fa- cultés génésiques, Sa fiente enfin est utilisée dans le traitement des affections cutanées, — 183 — En artisanat, elle est aussi employée dans le tannage des eaux fines. 71, Présure (Cuage) mujabbina (litt, : « celle qui transforme le lait en fromage »), Elle provient surtout du ventre de jeunes agneaux, de che- mais les nomades savent aussi tirer profit de plusicurs plantes a présure (voir catalogue, régne végétal). (La présure est surtout employée dans le traitement des taies de la cornée.) i Rat Mus calopus Cab, far (plur. + Lfirdn). L’animal entier, sa peau et ses poils sont fréquemment utilises en sorcellerie. eee 78. Renard E Vulpes sp. ta'leb (corrob.). Sa chair et ses poumons sont utilisés dans le traitement des maladies pulmonaires, de l'essouffiement, de l’asthme, en vertu de la théorie de la signature (voir chapitre IV-a), On trouve dans la Tuurat au n* 4x0, que sa chair intervient aussi dans le traitement des douleurs articulaires, Sa eee TOT EEC 74, Sabots (de chévre, de mouton, de boeuf) dilf (entendu parfois aiff). En frictions, les cendres de sabot, mélangées avec du vinaigre, sont prescrites dans l'alopécie, Utilisés aussi en magie et en sorcellerie — = 189 — 75, Sauterelles (Goltanentes } surtout Schistocerca gregaria Forsk. Jira (corrob.). C tout au Maroc. 'gemb (litt, : « grains de blé ») : ceufs de-sauterelles, irden (berbére ; méme signification que le vernaculaire précé- dent) st le méme vernaculaire qu'on rencontre par- Les sautercllos, réties ou cuites, sont trés prisées des nomades. Ils en font des provisions, lors des invasions acridiennes, et les conservent en présence de sel, entiéres ou réduites en poudre, Les oeufs de sauterelles sont considérés comme des reconsti- tuants et des aliments & haute énergie, Ils entrent, a. cdté de diverses plantes riches en tannins, dans la confectiori de prépara- tions utilisées comme antipoison et antivenin et conservées & cet effet en pots par toutes les tribus. On les emploie, aussi dans le traitement de ta lepre. fan FM eaGtn SRI 76, Scorpions > YS pas. 142 , an 1 (eotnemimieute). ; actaingcate pete, Saante La décoction des feuilles de cet arbuste est utilisée comme "@/ 182, — Fane engedor a hoo muguer pulverize loo keine eens tebre alco Mmacnas troutter ae female eu ervete, Fajrem (poly.). A. aphylla est aussi appelée taiissayt (berbére) (Dzxon et Puyos). Tous sont refusés par les animaux en raison de leur toxicité, sauf A. oropediorum qui est normalement paturé, trés probable- ment parce qu'il ne contient pas (ou alors seulement des traces) d’alcaloides. Le chameau serait moins sensible au toxique que les chévres et les moutons. A. aphylla contiendrait jusqu’a 2 %, et. méme davantage, dalcaloides : la lupinine, I’aphyllidine et surtout V'anabasine, isomére de la nicotine et volatile comme elle. L’action physiologique de I'anabasine est analogue & celle de la nicotine sauf qu’elle est’ moins excitante et plus déprimante (RecH. zoxe arto). C’est un insecticide puissant, tout comme la nicotine, d'ot le grand intérét de recherches sur I’exploitation des Anabasis nord-africains. ibtographie. — A consulter ; Rostscanr-Fanses : Bfade des genres Ana: bani SC Halosyion. These de doctorat ea pharweci, Par 1987. Atriplex halimus L. = Arroche sauvage ou pourprier de mer. legtef, I-getaf (du classique : gafaf) (corrob.). armas (berbére) : les Touaregs emploient le méme vernaculaire ainsi que les Aurésiens (Tunrar, n° 341) Les graines & petites doses sont utilisées comme vomitif. Comme beaucoup de chénopodiacées riches en sels alcalins, V'A. halimus produit par calcination des cendres sodées (Sebb armas) employées pour le dégraissage des vétements, la fabrica- tion de savon (matiéres grasses + solution des cendres, le tout ouilli quelques heures) et méme autrefois & celle du verre. Em- ployées également comme mordant de certaines teintures. ‘Ces mémes cendres reprises par de l'eau sont utilisées en médecine traditionnelle dans Macidité gastrique. Selon Gutvea (in MontEIt), la décoction d'A. halimus donne- rait une teinture rouge recevant le méme emploi que celle du henné (coloriage des pieds et des mains). Crest un trés bon paturage d’été, recommandé spécialement contre la maladie des troupeaux dite el ge8 (voir supra Rhus albr 215 — 183. Bassic dum) (Mowrex.). En excts il prodvirait cependant des troubles digestifs et nerveux. Son pollen serait hautement allergisant (DELavEav). Les graines 2 doses élevées sont toxiques pour l'homme (NavRoy). muricata (L.) Aschers legbwira (lit. : « la poussiéreuse ») (poly.) (tekna).. Cité pour mémoire, 134, Beta patellarts Moq. = Bette. selg (du classique : silg) (poly.). On entend parfois ce vernaculaire improprement appliqué a diver- ses esplces de Rumex et Chenopodium. C'est aussi le nom de Vépinard cultivé (Spinacia oleracea L.). Sa racine est employée dans les affections du foie, Feuilles et fruits (rouges) sont comestibles, les premigres aprés cuisson, P&turé en vert et en sec. 135, Chenopodium op. = Chénopodes. C. album L. : el labd (poly.) (i Moraw.) ; blitz. C. murale L. : blitic ; talekkata (tekna) (in MosTeIL). Crest l'aggawit ou tehawit des Touaregs (in Monre11) Le vernaculairc blitit a été recueilli chez les Tekna-s du Haouz, Jesquels connaissent surtout C. ambrosioides L. (L-mbinea, « la {étide » des droguistes de Rabat) pour ses propriétés vermifuges. Dans les traités arabes I’espéce qui revient le plus est C. folioswm (Munch.) Asch, (= Blitum virgatum L.), Varroche-fraise ou épi- nard-fraise qui resoit le nom de bagla yamdniya, synonyme : al yarbitz (ou jarbiz), prescrite souvent dans I’épilepsie. Les chénopodes vermifuges (parties aériennes surtout graines) sont actifs grdce A une essence (0,65 A x % dans les graines frat- — 216 — 138, Nucularia perrini Batt, ches) contenant de I'ascaridol. Cette essence est assez toxique, surtout chez l'enfant, L'intoxication se manifeste par des étour- dissements, de la céphalagie, une faiblesse générale, des signes de surdité et des troubles visuels, On a signalé plusieurs cas de décés par atteinte des centres respiratoires. : Les graines de C, murale seraient consommées on période de disette (Mowre1t). 186. Cornuleca monacantha Del. -Lhad (corrotry. La décoction de ses feuilles est employée dans le traitement des ictéres. 7 Plante des sables, possédant une sve abondante ; c'est un excellent paturage. 187. Halozylon scoparium Pomel = Arthrophytum scopartum (Pomel) Tijin. Al mniomes tices o¢ hace aepiran of wales rremt (corr0b,) Cc shunts ela plone qurttada pans eat assay (berbére). ef Covathe [yet S10) evitends ef come y ¢ La peau du fruit et Tes-tiges hachées et mélées & de la graisse * de chameau ou 4 du beurre, 501 t-atlsées en(cataplasme dans le traitement des morsures de serpents, eno C'est un paturage trés amer, de faible appétibilité, rofusé gé- néralement par les animaux. Mais cet arbrisseau empoisonne les eaux dans lesquelles il séjourne quelque temps, d’oi risques d’in- toxication chez I'animal qui les boit. La maladie se manifeste alors par des troubles nerveux, des tremblements de jambes, une grande faiblesse générale, Chez les animaux de faible constitution, la mort est souvent le rapide aboutissement de ce tableau. La composition chimique d'F. scopariun est semblable a celle d’Anabasis aphylla, avec setilement en plus un alcaloide mal con- nu mais proche de Ja salsofine (RECH. ZONE ARIDE). & Ancbesine (nicstina) askaf (corrob.). Trés abondant dans le Zemmour. —27 Excellent pAturage, surtout en fin d’été, car il conserve sa Certaines de ces Salsola — S. foetida en particulier — seraient frafcheur pendant un temps assez long. Brouté en excts, il noircit également utilisées pour tanner les peaux, Mais le bain doit étre le gossier du chameau et lui communique une odeur fétide. Mais rapide sinon la peau devient cassante. ce n’est pas 1A un signe d’intoxication. Les Salsola sont généralement de bons paturages salés. Son piiturage est recommandé — comme beaucoup d'autres. On a déconvert dans certaines espéces de Salsola une teneur plantes 4 saveur saline — dans Ie traitement des maladies ani- dlevée en alcaloides — salsoline, salsolidine, et salsaline de struc- males dites ef ge (voir Rhus albidum) et el homsi (affection res ture voisine de celle des alcaloides des cactacées, La salsoline piratoire fréquente chez le chameau). Elle aurait de plus sur fui aurait un effet hypotenseur comme la papaverine (MANSKE et un effet dépuratif « d’od le verbe zemmer = faire sa cure d’askaf Howaes). C’est peut-étre pour cette raison que les chameaux qui la paissent, en posture basse de la téte pendant plusieurs heures, présentent des troubles cérébraux (dysfonctionnement de la cir- culation cérébrale du fait d’une hypertension exagérée 2) dits au Zemmour » (Monrs1.). 39, Salicornia arabiea L. = Salicorne. : bit rues, ‘ajrem essbah (maure) (in Montei) ou ssebaa (« celle des ; 141, Suaeda sp. oa S. mollis (Desf.) Del. ; S. fruticosa (L.) Forsk. ; S. ifniensis ‘Mémes usages et mémes propriétés que les salsola (voir infra). Caball. ; S. monodiana Maire ; S. maritima (L.) Dumort. Serait utilisée dans le tannage des peaux. On trouve in Monrett les vernaculaires suivants : degmfis PERE EEE EEE eee EEE Ee ee Eee Pee ee eee rere eer el bell (litt. : « euphorbe cactoide des chameaux ») (poly.) (tekna) ; %, Salsola sp. sizwayd (poly.) (maure et tekna). On connatt bien le vernaculaire a sirwayd Gans le Haut-Atlas ot il désigne Salsola vermiculata L, S. foetida Del. ; S. longifolia Forsk. ; S. sieberi Presl, ; S. tetra- (Tuurat, n° 38). gona Del. ; S. telrandra Forsk. ; S. vermiculata L. Mémes emplois que les Salsola. Paturage : S. mollis serait un peu toxique (Ozexpa). Plusieurs vernaculaires sont indifféremment utilisés pour dési- eee Leediteeteal ; gner ces Salsola : rere Wgessal (encore entendu : agessal) (poly.) ; le'sal (poly.) ; le'rad deertioe cree sree Peet (poly.) ; Lyesrif (poly.) ; tasra (poly.) ; smiimel (poly.) ; jell demran (corrob.). (maure) (poly.) pour les espéces & odeur fétide : corruption de jeld = peau (d’aprés MonrEIL), Dans le Haut-Atlas T, nudatum regoit le nom de tasra déjA ren- Ces vernaculaires sont tous polyvalents et s'appliquent égale- contré pour les Salsola. ment A d’autres chénopodiacées. Mémes emplois que les Salsola. Les Salsola produisent toutes par incinération des bases alca- PAturage intéressant car il conserve longtemps sa frafcheur. lines (soude + potasse) et les carbonates qui en dérivent, Les nomades utilisent pour le dégraissage de leur linge une pate, mous- cistactzs sant au contact de I’eau, faite de tiges de Salsola pilées au mortier. Le méme procédé se retrouve dans d’autres régions du Maroc. 143. Helianthemum Uppit (L.) Pers. (Pour les autres emplois de ces cendres voir Atriplex.) = Hélianthéme. — 218 — = Lyergig (poly.) (corrob.). umm ierfas (litt. : « celle qui produit les truffes » : allusion au fait que ces dernitres poussent tres souvent au pied des hélian- themes ; voir Plantes non vasculaires Terfezia). Cotte espace serait toxique pour les troupeaux. COMBRETACEES }. Combretum aculeatum (DC.) Vent. ikik (corrob.) (maure). C'est l'akoko des Touaregs. Ses fruits sont nommés azaku (MULLERO). Fruits comestibles. C'est un excellent paturage. ', Combretum micranthum G. Don. = Kinkeliba vrai. hinkeliba : le mot et le produit viennent d'Afrique Noire. Les droguistes ambulants en vendent les feuilles et les écorces présentées en petits paquets enroulés 4 la maniére du sswak (voir Juglans regia). Depttis son introduction sur les marchés ouest- sahariens le kinkeliba est devenu une véritable panacée des affec- tions digestives de toute sorte. Sa grande indication reste cepen- dant la jaunisse, les foies malades et les figvres. Il est aussi pres- crit comme diurétique. On a découvert que I'activité diurétique et cholagogue de ce Combretum était due a une catéchine et 4 un tanin gallique (Kernaro ét Bougusr). Hrarrive maintenant jusque dans le nord du Maroc of il con- nait une certaine vogue (voir chapitre VI) (Exrenrises) OMPU + Anacyelus pyrethrum Le Pn = Pyréthre d'Afrique. gentus, tigentast, igentas (berbére) (corrob.) ‘ud el “attas (litt. : « le bois sternutatoire ») (Quzzet et Santa) (Puyos et Detox). Crest sa racine vendue sur les souks, en provenance du Nord qui est utilisée en médecine traditionnelle, Sternutatoire - Siala- guogue - Diaphorétique - Odontalgique. Mélée au goudron (gafran ou gifran) de cédre, la poudre de racine est utilisée contre la gne. En frictions, I'huile d’olive dans laquelle la racine de pyré- thre a été mise & bouillir, sert & tuer poux et vermine. Cet oléat est utilisé de la méme facon dans le traitement des rhumatismes, des coups de froid et des névralgies. Son emploi est assez dangereux dés les doses moyennes. comPostEs 147, Anacyclus radiatus Lois, Lgahwan (du classique : uguwan) (poly.). C'est le nom que portent au Maroc plusieurs composées rappelant plus ou moins Paspect de la camomille et du matricaire officinal. Lgontus (poly.). Cité pour mémoire, 148. Anthemis nobilis L. Camomile. babiinaj, babiinaj riimi (corrob.). La question des camomilles et matricaires est trés confuse en Afrique du Nord, les uns servant de succédanés aux autres, les uns prenant les appellations des autres. A. nobilis étant importée, le vernaculaire babiinaj a servi souvent & désigner des produits de remplacement de qualité moindre : Anthemis sp. ou Matrica- ria sp. Bile nest plus aujourd'hui tres employe ; mais autrefois elle intervenait fréquemment dans le traitement des migraines, des iottres, des troubles digestifs. 149, Anvillea radiata Coss, et Dr. nneged (corrob.). Arbrisseau a trés forte odeur aromatique. Bon paturage surtout & la floraison. Cité pour mémoire, 2 0, Artemisia absinthium L. = Absinthe. Siba (abréviation de : Saybat al *ajiiz « les cheveux blancs de la vieille »). C'est le vernaculaire qu’elle porte partout au Maroc. En infusions, elle est réchauffante, tonique, apéritive, digesti- ve, cholagogue, diurétique, emménagogue, vermifuge. Utilisée en liou et place de menthe pour parfumer le thé. Ses propriétés abor- tives, A doses plus élevées, sont connues. C’est une plante toxique dés les doses moyennes, convulsivante et épileptisante. ' Elle contient un glucoside amer, I'anabsinthine, un principe cristallisé non identifié, une essence a base de thuyone et de thuyol. C'est I'essence qui est le support principal de la toxicité de la plante (Mascre). L. Artemisia herba-alba Asso. Armoise, S8ih (corrob.). C’est l'appellation générique de plusieurs armoises dans le monde arabe. lari (corrob,) (berbére). La plante entiére en infusions ou en décoctions est une panacée de la médecine arabe. Vermifuge - Emménagogue - Diurétique - Stomachique - Prescrite également dans les refroidissements et comme synergique des antidotes spécifiques dans tous les empoi- sonnements. Associée 4 des plantes a tanins, elle est donnée intus et extra comme antirabique. Le miel butiné sur ses fleurs, de couleur blanchitre, est réputé posséder les mémes propriétés, C'est uh paturage aromatique apprécié des troupeaux. 1. Asterieus pygmaone Coss. et Kea Jafset lehmar, tafset cl-jar, (« bubonium d’éne », « bubonium de rat ») (in Mowrer), Cette plante, abondante dans le désert arabique, serait la vraie rose de Jéricho, celle des Orientaux (Tuurar, n° 451). Au Sahara 22 153, occidental, c'est une crucifére plus répandue — Anastatica hiero- chuntica L. (voir infra) — qui a pris sa place en médecine. PAturée par les chameaux Atractylis gummifera La = Chardon & glu, addéd (corrob.). C'est le Sik ef “alk (« chardon a glu ») des Algé- riens, le classique i8his (TuHFat, n° 52). La gomme séchée, qui s*écoule des capitules et A I'aisselle des feuilles, est appelée a! ‘alk (poly,) ou #fizea (berbére) (poly.). On ne la trouve pas au Sahara occidental (sauf du cOté de Goulimine le long de la céte) mais cette plante toxique a une telle réputation d’efficacité en Afrique du Nord que sa racine est importée & des fins criminelles — la plupart du temps — ou mé- dicales. ‘Au Maroc la racine desséchée est utilisée intus, en décoction et a faible dose, pour arréter les hémorragies, pour faciliter les accouchements, comme purgatif et vomitif, Elle est prescrite éga- lement aux mémes doses dans I’épilepsie et V'hystérie. A doses plus élevées, elle est couramment employée comme abortif. Extra, elle intervient en frictions locales ou en cataplasmes, dans le traitement des chancres syphilitiques, des abcés, des furoncles, En fumigations, on la voit utilisée dans les paralysies, les rhumes, les affections pulmonaires et comme insecticide, Elle sert aussi a faire cailler le lait, La grande toxicité de la racine est bien connue des Nord-Afri- cains, Son goat sucré rend possibles des accidents chez les enfants sans cesse en quéte de masticatoires et facilite son administration discrate & des fins criminelles dans du couscous, du lait ou n’im- porte quel autre véhicule (soupe, etc.), seule ou associée a d’autres, toxiques, la jusquiame en particulier. Cette dernitre association est intéressante & noter : Jes empoisonneurs mettent ainsi & contri- bution les propriétés antiémétiques de la jusquiame empéchant Vintoxiqué de rejeter le poison principal dans les vornissements qui sont presque la régle dans V’intoxication au chardon & glu. La maladie se manifeste par des troubles digestifs (vomisse- ments, parfois diarrhées), neurologiques (torpeur, omnibulation, contracture, parfois convulsions) puis, dans les cas graves, attein- 23 — tes respiratoires (polypnée), cardiovasculaires (tachycardie, effon- drement de la tension artérielle), hémorragiques (diarrhées san- glantes, hématurie, suffusion de sang au niveau des bronches et poumons) ; enfin, coma et mort 4 § jours maximum aprés I'in- gestion. Les principes toxiques qui ont été étudiés par LerRanc, CHAR- Not, STANISLAS et coll., ViGNals et coll., et les auteurs italiens, seraient I’atractylate de potassium et la gummiférine. Les parties aériennes seraient moins toxiques que les racines. Le toxique agirait en perturbant et en bloquant l'ensemble des systémes de distribution d’énergie de la cellule (DeLaveav). Bibliographie : Une thise de 1967 fait le point de la question et contient tune liste, presque complete, des travaux elfectués sur Ia chimie et la toxico- logic de 1'A. gummifera : « Contribution & I'étude de Vintoxication par le chardon 4 giu x, Rezic Mabrouk, thee de médecine de l'Université d’ Alger, avnil, 1967. On ‘a consultera avec profit, + Brocchia cinerea (Del.) Vis, +8 Sin. Catule cinence wer yéga.6! v2 Le Lowfty Beuleo) Lgerfofa : nom de la plante quand elle est en fleur (corrob.). rrebriiba : nom de la plante avant floraison (corrob.). Plante aromatique fleurs jaunes utilisées comme stomachi- que. Quand elle est jeune, elle sert aussi a parfumer le thé, a la place de la menthe, Remplace méme le thé quand celui-ci vient & manquer. Ver pége. 43 450 C'est un piturage bien appété, communiquant au lait une odeur et une saveur agréables. Carthamus tinctorius L. = Carthame ou sairan batard. Losfar (corrob.). z2a°afran (« saitan ») appliqué au carthame par dévolution, ce dernier servant, au Sahara occidental, de suceédané du safran, (Voir chapitre I-n.) Les fleurs sont utilisées pour la préparation de fards jaunes et de collyres. II intervient dans la formule de lotions dermiques eo 156. 157. 18. pour diverses affections cutanées. Intus, fleurs et graines seraient efficaces contre l'ictére et la constipation. En inhalations et en instillations auriculaires, il est prescrit dans le traitement de Yigendi (voir chapitre IV). Le carthame est employé en teinturerie pour Vobtention de coloris jaunes. Il sert aussi & fabriquer des encres pour I’écriture des talismans. De sa graine les nomades tirent une huile alimen- taire. Les fieurs sont un condiment et un colorant pour sauces. On les utilise parfois pour cailler le lait. C. finctorius est l'espéce cultivée (palmeraies). On lui substitue parfois C. lanatus L. Vespéce sauvage, qui posséde les mémes propriétés, Centaurea pungens Pomel. neggir, bi-neggir (corrob.) (poly.). Les fleurs — purpurines — de cette planté sont utilisées en médecine locale, mais nous n’avons pu-savoir quelles sont ses indications, Chrysanthemum sp. = Marguerite. C. carinatum Schousb. ; C. coronarium L. ; C. macrocarpum Coss. et Kral. Lgahwan (poly.). C'est le méme vernaculaire polyvalent que ces marguerites portent dans les autres régions du Maroc. Fleurs utilisées comme vermifuge et antigaleux. Bon paturage. Echinops spinosus L. = Teskra, Lher8uf (in Montes.) ; ailleurs ce vernaculaire désigne plutdt le « cardon A cétes », esptce cultivée (Cynara cardunculus L. tashra (berbére). Siik ej-jmal (« épine, chardon de chameaux ») (poly.). Sik lehmir (« chardon d’anes »). — ms — Diurétique, Dépuratif sanguin, Médicament des maladies du foie. D'aprés Navroy la racine serait utilisée an Maroc comme abortif. Plante potagtre : les souks. tiges, racines et capitules sont vendus dans Inula viscosa Ait. = Aunée visqueuse, magraman (Tunrat, n° 434) (Puyos et DeLon). terhala (berbére) (corrob.) ‘Trés commune au Maroc, elle arrive sur les marchés du Sud ot elle est achetée par les femmes qui cherchent & engraisser. C'est offectivement la grande indication des graines et des racines de cette plante (pulvérisées et ingérées en prises quotidiennes). On les mélange parfois aux graines de gattilier (Vitex agnus cas- tus L.). Sert aussi dans le traitement de la tuberculose et des affections poitrinaires Launea arborescens (Batt.) Maire mmic-lbeina (corrob.) (poly.). (Voir Euphorbiacées.) ifreshel (berbére) (in MonTEI). Cette espéce contient un latex vésicant qui communique un got acide au lait et A la viande des camelins qui la paturent. En grandes quantités, elle est dangereuse pour les animaux car elle exerce une action corrosive sur les parois digestives. Les abeilles butinent sur ses feuilles un miel acre (Mowre1t). Launaea nudicaulis (L.) Hook. f. Lgréima (corrob.) (in Mowreit). Citée pour mémoire. 162, 163. 164, 165. Launaea residifolia (L.) 0. Kunt. Lmakur (corrob.). Paturage galactogéne. Citée pour mémoire. Matricaria pubescens (Desf.) Schultz-Bip. Igertof (cortob.) (poly.) (in Montem). lerbyan (corrob.) Prescrite dans les calculs du foie et de la vessie, ainsi que dans les tumeurs internes (intus). Recommandée aussi dans les otites (instillations de la décoction). AppeRezag fait d’une espéce voisine — le matricaire officinal (H. chamomilla L.) — un abortif. Perralderia coronopifolia Cosson. ahmar er-ras (« tte rouge ») (poly.) (in Mowe). Toxique pour les animaux. Elle est refusée normalement du bétail en raison de sa forte odeur et n'est broutée que par acci- dent. Sa consommation détermine une intoxication mortelle chez les chameaux, les moutons, les chévres (1 kg environ de cette plante suffit & tuer un chameau ; les chévres semblent un peu plus résistantes), La mort survient dans un délai de quelques heures & 48 heures niaximum, L’agent responsable de I’intoxication serait I’acide cyanhydri- que mais il n'a pu étre mis en évidence dans la plante. Il est possible qu’il ne se forme qu’au cours du transit digestif, & partir hétérosides. La chimie de la plante est mal connue. La plante est toxique frafche aussi bien que stche. = — Pulicaria arabiea (L.) Cass. et P. crispa (Forsk.) BH. Latasa, l-e'féytesa (« la sternutatoire ») (poly.). Elle porte aussi ce nom dans le Haouz. Sternutatoire. 2 166. Senecio antheuphorbium L. Sbarlo, aSbarto (corrob.) (tekna) (berbére). Le latex de cette plante est employé en frictions dans les thumatismes. Il intervient également dans les soins des plaies et blessures en qualité d’hémostatique. Intus et extra le latex est utilisé comme sédatif de toutes les douleurs : abdominales, dor- sales, brilures etc. Le miel butiné sur ses fleurs, Acre et un peu amer, est consi- déré comme un bon fortifiant. Diverses espéces du genre Senecio contiennent des alcaloides pytrolizidiques toxiques (on les trouve aussi dans les héliotropes, voir supra). La retorsine, en particulier, serait cancérigene. Nous ne savons rien sur la chimie des Senecio ouest-sahariens qui n'ont pas été étudiés. $. autheuphorbium, en tout cas, n'est pas paturé, sauf accident ou nécessité, 167. Sonchus sp. Laiteron. S. oleraceus L. ; S. pinnatifidus Cav. ; S. tenerrimus L. ilfaf, jaf (poly.). On en mange les tiges et les cétes. CONVOLVULACEES, 168. Convoleulus sp. C. althaeoides L. : C. arvensis L. ; C. fatmensis Kuntze, Ces trois Convoivulus sont connus sous le nom de mesran Iekwwér (x boyau de chamelon » ; allusion A la forme de la fleur, voir chapitre III) (poly.) (tekna). Linewaya (« celle qui s‘enroule ») (poly.),”sfpellation commune dans tout f¢-g4aroc pour les plantes volubiles. tanesjalt, anesfal (berbire) ~-- Sont surtout uilisés comme des purgatifs légers. Recomman- és également dans la toux, Fasthme et }'hydropisie 169. 170. aL. an. Il existe bien dans les rhizomes de C. arvensis — et probale- ment aussi dans les autres Convoluulus — des principes actifs : un glucoside — la convolvuline — et une résine fortement pur- gative. Paturages. Convolvulus trabutianus Sch, et Mus. Lgenditt (corrob.) (poly.). Se dit au Maghreb de plusieurs arbris- seaux épineux, correspondant 4 ce qu'on appelle vulgairement en frangais « gendts épincux » (Genista sp., Ulex sp., Calicotome sp., Cytisus sp. etc.) Les graines sont comestibles Paturages appréciés, Fournit des produits tannants (Mosres) Cressa cretica Ly Lhenna (poly.) (Mowre1t) legbweira (poly.) (« la poussitreuse ») melliha, melliahk, On connait ce vernaculaire dans le Haouz. Dans les jaunisses, ses feuilles séchées puis broyées avec du sucre, sont administrées comme purge énergique. On fait suivre d'une dite au lait (Gavp1o/1975). Cuseuta 6} Cuscute, rir ed-dib (« soie de chacal ») (in Moxtet.) akSut (du classique kusit), Utilisé cn médecine traditionnelle comme cholagogue, diuré- tigue ct laxatif doux. Elle est recommandée en raison de toutes ces propriétés dans les ictéres et les calculs-hépatiques. cRUCIFERES, Anastatica hierochuntica L. Rose de Jéricho. 73. Lkemsa (corrob.) ; diminutif : LkmiSa (« la serre-», « la petite serre »). La description de Ja plante-explique son vernaculaire ? voici ce qu’en dit I’auteur de la Tunrat : « Elle pousse dans le désort et n'a pas de feuille ; arrive & son déclin, elle se con- tracte, comme se resserre la patte “du sacre sur sa proie, mais si on la met dans l'eau, la Voila qui s‘ouvre et s’étale’; si on I’en rotire; elle se contracte & nouveau.» = = C'est le nom en Arabie d’Astericus pygmaeus (voir supra & Astericus pygmaeus et voir aussi chapitre I-n). haff maryam (poly.) tamnkelt (berbare) (in Monten). Dans les livres on rencontre aussi le classique Sajarat af-talg (litt, : « plante d’accouchement »), Cotte plante a la réputation chez les Arabes de faciliter les accouchements et d’en calmer les douleurs, Cette croyance est trés ancienne ct relve peut-ttre de la théorie de la signature. La macération de la plante est administrée par voie orale. Elle est aussi considérée comme porte-bonheur. Diplotaxis D. ollivieri (M ) 5 D. pitardiana Maire ; D. virgata (Cav.) DC. Lherkaz (cortob.) (poly.). C’est presque l'appellation générique des cruciféres au Maroc. Elle s'applique en effet aussi aux genres Sinapis, Brassica et parfois Eruca, Raphanus et Erucastrum. Crest la Serial des Berbéres du Moyen-Atlas (DELoN et Pujos). Les graines sont prescrites intus, comme échauffant au méme titre que d'autres cruciféres et, en cataplasmes, comme rubéfiant Les Diplotaxis sont des paturages bien appétés par les came- lins, bovins, ovins et caprins. Mais leur ingestion en excés est dangercuse pour les ovins et les caprins (action corrosive sur les muqueuses digestives) : elle peut méme leur étre mortelle. Ce genre contient comme beaucoup d'autres cruciféres des hétérosides sénévoliques, une enzyme — Ja myrosine — et des essences & sénévol. ~ 230 — 174, 118. 176. Eruea vesicaria (Lx) Cav. = Roguette blanche. a Lharra (poly.) (in Moxtett) (« la brdlante ») Lherkaz (poly.)- C'est le jerjir (poly.) (Tuxrar, n* 95) appelé encore dans cer- taines régions du Maroc 6i hammi (poly"" s'applique encore & d'autres cruciféres). Au Sahara occidental, MonTeIt a noté le vernaculaire jerjir pour une autre crucifére : Schouia purpurea (voir infra). Echauffante — comme les diplotaxis et les moutardes —. Ru- béfiante. Son abus est déconseilié. C'est un bon paturage, mais & ne consommer qu'a l'état sec. Son ingestion en excés expose aux mémes dangers que celle des diplotaxis, De plus, elle communique une odeur assez forte au hait Farsetia sp. F. aegyptiaca Turra ; F. ramosissima Hochst ; F. hamiltonit Royle ; F. occidentalis B. L. Burtt. akGit (poly.) zza'ed (poly. sdzirt lene (poly.) (i MonretL). méme vernaculaire dans le Sud algérien (agssid) ‘Uitilisé en médecine traditionnelle, mais nous n’avons pu sa- voir dans quels traitements Lepidium satioum L. = Cresson alenois. Lharf, I-hurf (corrob.): Les graines (petites, rouges) portent le nom de habb er-rSad, Ja graine du droit chemin » ou « de la bonne voie » (Tuxrat, n*.167), car son emploi est recommandé dans un hadith. Panacée de la médecine arabe. Les graines sont indiquées dans Ja toux, la tuberculose, les affections pulmonaires, les refroidi ments, l'impuissance, la stérilité, la syphilis. Elles sont aussi ré puitées toniques, carminatives et galactogénes. Généralement admi- a nistrées oralement, triturées dans du miel ou du lait chayg. Extra, Ja farine des graines entre davis la composition de cataplasmes révulsifs contre les bronchites et Jes panaris. Dans le rachitisme, ‘on fait des massages avec un mélange d’huile d’olive et de graines de cresson alenois pulvérisées. La plante contient une huile essentielle ot un glucoside — la glucotropacoline — lequel aprés hydrolyse, forme. un sénévol Lenzylique & pouvoir antibiotique. 177. Matthiola maroccana Coss. S8ga'a, Sgara (poly) Le Wasit (in Moyen) note & propos de S§gara : « Plante qui mangent les voyageurs ; contient un latex d’odeur infecte qui empuantit l’haleine. » 178. Morettia canescens Boi tabazwaget (corrob.) (tekna). tuzbaget (maure) (in Monten) aslar, habaliya (Quezst et SaNta) Bon paturage. Cité pour mémoire. 179. Schouia purpurea (Forsk.) Schw. jerjir (poly.) (voir supra : Diplotaxis). Crest Valwat des Touaregs (in MowTEIL). Ses feuilles sont utilisées comme plante potagere, Excellent piturage. Cité pour mémoire. cucURBITAGEES 180. Bryona dioica Jacq. Herbuna (in Mowret.). ‘ineb ed-dib (« raisin de chacal ») (poly.) en raison de ses baies rouges (voir infra Solanum nigrum) — 232 — qal. iuwwaya (« celle qui s‘enroule ») (poly.). fatira (Tunrat, n° 144) (Quezer et Sanz). La racine est utilisée intus, comme purgatif. Extra, ses prépa- rations sont révulsives, antigaleuses et antilépreuses. Toute la plante est toxique — spécialement les baies et 1a racine. On a signalé plusieurs intoxications mortelles chez I'hem- me et I’animal a la suite de leur absorbtion accidentelle et de graves inflammations gastrointestinales conséquentes 4 des sur- dosages thérapeutiques. Les principes actifs seraient une résine et un hétéroside mal défini : la bryonine ; peut-étre aussi un alcaloide. Colocynthis vulgaris Schrad. Coloquinte. lehdej, hdej lehmar (« coloquinte d’ane ») (corrob.) par opposi- tion a lehdej lehlu qui est la pasttque (Colocyzthis citrullus (L.) O. Kuntze). taferzizt, aferziz, timbiddjit (berbéte). On entend aussi ailleurs handal et L-fegis (poly.) ilif (corrob.) se dit surtout des vrilles foliaires (MosTEIL) C'est la pulpe du fruit surtout, trés améze, qui est utilisée dans la médecine locale, Elle passe pour étre diurétique, antiépilepti- que et antiblennorragique. C’est un purgatif violent dont les dangers sont connus des nomades, qui I'utilisent avec précaution Elle est souvent prescrite dans la goutte et les maladies articulai- res. Enfin, les préparations vétérinaires antigaleuses en contien- nent trés souvent. Exemple celle-ci : Euphorbia balsamifera, Colocynthis vulgaris, Heliotropum undulatum, Cleome arabica ; le tout bouilli pour obtenir une décoction, ou haché et fondu avec de la graisse de chameau pour en faire une pommade. La décoc- tion de la racine est utilisée intus et extra comme antivenin. Les graines pulvérisées sont employées aux mémes usages et comme antimite. Cette plante est toxique pour l'homme et les animaux a l’ex- ception des autruches et des gazelles qui semblent lui étre jinsen- sibles. — 233 — __ La pulpe contient une résine, la colocynthinine, et un hétéro- side mal défini la colocynthine (Mascre). 182. Cuburbita pepo L. et Cucurbita maxima L. 183. 184, = Citrouille, potiron, leksas (MonTEIL) JehSaS, gar’a (ou qar’a) gara I-hamra (« courge rouge vernaculaires marocains autres Les graines fraiches, décortiquées ct pilées au mortier, sont unpicyées comme vermifuge en association avec un purgatif. Ec cYNoMoRIACEES Cynomorium coccineum L. fertiit, furtiit (corrob.). C'est le nom générique des végétaux pa- rasites présentant un aspect de tige ou de massue dressée, sou- vent phalliforme (Tourat, n* 199), d’oi le vernaculaire popu- laire zobb el ard (« phallus de terre »). C’est l'awukal des Toua- regs (in MonrEIL) La partie aérienne en forme de massue, porte le nom de Igennitya (Mowrett) Ce végétal parasite des chénopodiacées est cueilli par les nomads qui en mangent le « cour » (CAUNEILLE in MoNTEIL), ou en font une farine (OzeNoa) riche en amidon. Evidemment, il passe pour avoir d’éminentes vertus dans Vimpuissance sexuelle, cYPERACKES Cyperus sp. On en rencontre plusieurs esptces vendues sur Jes marchés du Sahara occidental : quelques-unes locales — C. conglomératus Rott. et C. rotundus L. surtout —, d'autres importées en parti- culier C. longus L. et C. esculentus L. On a recueilli les vernacu- Taires suivants : ssa'ed, ess‘ed pour C. conglomératus, C. rotundus et C. longus : c'est la méme appellation qu'ils portent ailleurs au Maroc (sid) 234 talabiit (poly.) chez les Maures (Moxon) pour C. conglomératus en particulier agediu, gdellu chez les Rgibat-s (Cavsenze in Monrest) et dans le Sud algérien (Quezex et Sara). tara (berbére) s’entendant parfois tage, nom courant du C. longus ct C. rotundus an Maroc. habb el ‘aziz « graine précieuse », et habb ez-zalam, noms sa- vants du C, esculentus, fréquemment employés au Maghreb par les ‘attarin. Mais #abb ne désigne pas ici « une graine » contrai- rement a ce qu’on pourrait croire ; il s’agit en réalité de tuber- cules, reliés au rhizome par des prolongements filiformes ct se présentant sous l’aspect de petites noisettes. C'est trés certainement la souche de C. longus aromatique — connue au Maroc sous le nom de tara — que les nomades saha- riens utilisent comme produit de beauté — sous le méme nom de tara — ct dont Gaunto fait d’aprés ses informateurs une « grai- ne importée du Soudan », celle d’un « parasite végétal qui pousse sur les berges plongeant dans le Niger et que Y'on recueille lors de la baisse des eaux » (GaupIo/1975). C. longus est effectivement, une variété familiére des endroits humides et vaseux (mais ce n’est pas un végétal parasite). Détail intéressant : on trouve in Apperezag ct IBN EL Beyrar (cité par Lectenc, p. 140) une allu- sion possible A cette importation. Ces deux auteurs font du hab ez-zalam le poivre du Soudan (felfel es-siidan) et Iv EL BEYTAR précise tout de suite qu'il vient du pays des Berbares (on consi- dérait A cette époque, ce qui était vrai, que les Berbéres occu- paiont le pays jusqu’au-dela du fleave Sénégal). Il s'agit ici du C. esculentus — & Yexclusion de tout autre — mais les régions tropicales étant abondamment fournies en divers Cyperus dont C. longus, il n’est pas exclu qu’on ait 1A un indice d’un commerce ancien de ces produits, lesquels, bien que disponibles en Afrique du Nord, auraient été amenés d'Afrique Noire en raison de leur qualité particuliére ou de leur abondance. C'est 1a une hypothése. Pour le reste de la discussion du vernaculaire ovest-saharien fara, voir infra : Nymphea Nous n’avons pu, quant & nous, nous procurer un échantil- lon suffisant de ce produit aux fins d’analyses. — 235 — 145. 186. Cyperus esculentus passait autrefois pour un puissant bperma- fogéne, aphrodisiaque et galactogéne, et était servi comme un / habb el hetba (in Monten). — 26 — Epheane olticaima oon Mieux connu au Maroc et dans les livres sous les noms de irwa® Sint (« ricin de Chines) et kab el mulizk (poly.) (« la graine des rois »). a ‘Crest un purgatif violent dont on corrige les effets drastiques A Vide da bdellium africain. Les graines contieninent une huile vésicante et drastique a base de glycérides & acides crotonique et tiglique en particulier ; des résines actives dissoutes‘dans cette huile ; une matiére protéique, tres toxique et agglutinant les hématies : la crotine (Mascre). Le principe vésicant contenu dans la résine serait un polyester acéti- que du phorbol, alcool de structure proche du mézéreol des Daphnés, qu’on vient de mettre en cause comme substance co- carcinogéne (DELAVEAU). Des accidents 2 la suite d'ingestion de graines ont été signalées, En Afrique le croton entre dans la pré- paration de poisons de fléches. Te Cultivo on Euphorbia belsamifera Aiton. var. sepium N.E. Brown ae Seine Lfernan (corrob.) (maure). Dans le nord du Maroc ce vernacu- laire est celui du chéne-litge (Quercus suber L.). Selon Moxop (in Mowrett) le bois de cet euphorbe sert remplacer Ie litge. Crest de cet usage qu’E. balsamifera tire peut-étre son nom Comme toutes les plantes 2 latex, elle répondra aussi & I’ap- pellation mmit Ibgina (« celle qui produit du petit Tait ») ce qui correspond au yatta" classique (nom générique des euphorbes), & la différence des euphorbes a latex résineux qui portent le nom générique de Sajarat el jerbyiin (ferbyan est en particulier V'ap- pellation de la résine d°E. resinifera Berg.). Ce serait le fernaym (c’est-a-dire arbre « d’enfer »), mot enten- du au xvr" sigcle par V. FERNANDEZ (in MonrEIL) au cours de son périple & travers le pays maure. Cette variété d’euphorbe entre dans la composition de prépa- rations vétérinaires antigaleuses (voir supra : Colocynthis vulga- ris). Paturage peu prisé des chameaux. Ses propriétés vésicantes Ini conférent une certaine toxicité La chimie des euphorbes n’est pas trés bien connue. On a découvert dans leur latex : des tanins, du caoutchouc, des mala- tes, des glucides, des principes amers, parfois des amines et des — 231 — fe Faun Scherie. saponins ct, dans les espéces a résine, des constituants triterpé- au balanite, E. echinus et E. resinifera n'ont done pris ce verna- niques du type euphorbone et euphorboréséne (MascRE). culaire que par dévolution. A noter ce cas“Intéressant de polyva- —— lence en relation avec l’imagerie populaire. En médecine traditionnelle, le latex résineux de cette plante est utilisé comme purgatif et comme résolutif des verrues vt des, 188. Euphorbia balsamifera Aiton. var. rogeri (NEBR.) Maire afdir (tekna) (corroh.). Ce vernaculaifqpourrait dériver d’un mot eczémas. Il intervient également comme topique dans les morsures znaga qui signifie ligge comme pour la vari¢lé précédente (in d'animaux,yénimeux. Dilué, il constitue ur collyre, dangereux, Mowreizy, mais trés émployé dans le traitement des ophtaliies (FIcHIER). Les nomades font passer la erga (étranglement du larynx au Son latex, laiteux, caustique, mais non vésicant, est appelé moment de la déglutition) par ingestion d'un verre d'eau conte- Palk (voir aussi infra : Acacias et supra : Atractylis gummifera) et nant quelques gouttes de latex (MULLERO). chez les Tekna-s tifizza (poly.) (berbare) (désigne aussi la gomme Le miel butiné sur ses fleurs, de savenr tras Acre, est trés Acacia gummifera, d’Atractylis gummifera et la gomme sanda- recherché comme médicament général tonifiant et réchauffant. raque produite par le thuya). Mais il exerce sur l'appareil digestif et I'anus une action vésicante ‘Trés paturé par les chameaux ; inoffensif. Mais cette variété a (Exrertises). est recouverte d'un lichen gris vert (appelé tamilt, voir Plantes On consomme aussi la plante, lavée A plusieurs reprises & l'eau non vasculaires) dont I’absorption en grosses quantités, en méme chaude pour enlever le latex, hachée et cuite comme une macé- temps qu’E. balsamifera var. rogeri, empécherait les chameaux doine de légumes, dans le traitement des refroidissements et des de voir pendant la nuit (in Montet) affections du rein ——__________ La plante desséchée, appelée jjehbd¢ est employée pour fumi- 189. Euphorbia echinus Coss. et Hook. ger les chameaux malades (MonrerL) 7 Euphorbe cactoide. Intus, le latex d’E. echinus est un abortif largement employé. Chimie : voir E. balsamifera. ddagmiis (corrob.) (poly.) ; c'est aussi le nom de Caralluma — europaca Guss. (asclépiadacées) dans le Sud algérien et le Haouz 190. Euphorbia obtusifolia Poiret 0 (Quezet et Sara) (Nicre). =Euphorbe arborescente, tikiut (berbére), ce vernaculaire est connu dans tout le Maroc et sert aussi A désigner Euphorbia resinifera Berg. D’aprés MontetL regis.jubae (Webb.) Maire LJernan (tekna) (corrob.). au Sahara occidental, il s‘appliquerait surtout aux petites fleurs @jdir (maure) (corrob.) (in Monte). inmBiutst A signaler, du point de vue linguistique, la permutation des aqquin, zaggum, zakkum (poly.) désignent parfois E. echinus, vernaculaires d’E. oblusifolia et E. balsamifera (voir supra) selon mais au Maroc i s'appliquent surtout 4 E. resinifera. Ce n'est que T'on se trouve en pays manure ou tekna. Cette polyvalence peut-tre pas un hasard si, au Sahara occidental, Balanites aegyp- particulitre a été signalée par MosTen.. fiaca porte le méme nom. Tous deux sont en effet proverbiaux 2 eal 2 eugerbias OnE eat ameHtame De plus les euphorbes de ce type, au meme tallalt (berbere). p mie covtatice ar todos tas euferh titre que les balanites, sont classés parmi les arbres de l'enfer Le latex, caustique, regoit A peu prés les mémes usages médi- (voir E. balsamifera et B. aegyptiaca). Le Coran décrit sous le caux que les autres euphorbes. Il serait particuliérement efficace vernaculaire zagqum, un arbre aux fruits trés amers, pénitence dans le traitement de la gale des animaux et des morsures de des mécréants dans l’au-del&. Le zagqum du Coran a été identifié serpents. — 28 — 230 — 191, 193. Appliqu il lai i i canchzplgns sur la peau; il laisse des taches noires persistantes Le bois séché est utilisé comme succédané du litge. Le miel butiné sur ses fleurs est Ini aussi trés Acre et regoit les mémes usages que celui d’E. echinus. a C'est un piturage de recours pour le chameau. : Euphorbia scordifolia Jacq. et E. granulata Forsk. lembetha (poly.) Mowren. rapporte aussi pour E. granulata un vernaculaire sir : bidet ed-dobb (« petit foie d’Uromastix »). Le latex de cos deux euphorbes est utilisé en applications locales dans les morsures venimeuses. . Euphorbia sp. E. calyptrala Coss. et Dr. E. dracunloides Lamk. ; E. para- lias L. ; E. retusa Forsk. a E, sulcata De Lens ; E. terracina L. Tous ces euphorbes a latex répondent au vernaculaire poly- valent rremada (du verbe arabe ramida : avoir mal aux yeux) c Elles possédent toutes en effet un latex trés irritant pour les yeux, entrainant par simple contact, méme furtif, larmoiements intenses, augmentation de la pression intra-oculaire et photopho- bie. Avec des quantités plus élevées, peut intervenir la cécité. Ce contact direct n'est d’ailleurs méme pas nécessaire pour provo- quer l'itritation des yeux. Les principes irritants contenus dans le latex sont en effet volatils, Les troubles de la vue sont accompagnés généralement de hinite avec écoulement nasal, laryngite et brilure des Mercurialis annua Le = Mercuriale annuelle, Nesszig (poly.) (MostEI) hurrayga al malsa (poly.) (« ortie lisse »). Crest le classique halbitb (TUHFAT, n° 104) (ABDEREZAQ) — 240 — 194. Les fruits sont réputés hater la conception et donner ala femme qui s’en sert des enfants méles. Cette indication descend en droite ligne de l’enseignement de Dioscoride. On en trouve déja une variante chez AnpERezag (voir ce dernier ct Ja note intéressante de LECLERC A ce sujet). La plante fraiche est aussi utilisée comme purgatif. Toxique pour les troupeaux; a l'état frais surtout, Action drastique énergique, hématurie, décts quelquefois mais excep- tionnels. La plante contient une huile essentielle, des principes amers des saponines et des amines : méthylamine et triméthylamine, Ricinus communis L. = Ricin awriyiir, awriylin (berbére) (corrob.) ; vernaculaire impropre- ment étendu au sureau. C'est le herwat classique (ne pas confondre avec Vilex agnus castus L.). ‘MonrEIL a relevé aussi les vernaculaires waugirt et waulgrit (ber- bere) ‘Au Maroc on entend aussi hrank (vernaculaire s‘appliquant ail- leurs au Calotropis procera). Lthuile de ricin porte au Maroc les noms de zit al ferwa et zit al kuStit (corruption de « castor ») (Tuxrar, n° 56) En médecine traditionnelle les feuilles sont utilisées comme emménogogue et les graines — & petites doses — comme purgatif. Lihuile des graines, purgative aussi, est utilisée également pour soigner les gergures. En maroquinerie, I’huile est utilisée pour assouplir les peaux. Aujourd’hui cette huile sert surtout dans Vindustrie des lubri- fiants et comme matiére premiére pour la fabrication de textiles synthétiques. Les graines sont trés toxiques (il en suffit de 3 ou 4 pour tuer tun enfant ; 20 graines pour un adulte) ainsi que les tourteaux restant aprés expression de I'huile, en raison de la présence d'une toxine, la ricine. Cette substance protéique, insoluble dans Vhuile, est un poison bulbaire et provoque en outre I'agglutination des hématies. Le ricin contient aussi un alcaloide, la ricinine, 2 mais peu toxique. L'huile doit ses propriétés purgatives A deux acides gras : Iacide ricinoléique et Tacide isoricinoléique (Mascre). Labsorption de quelques graines suffit & entrainer : brdlures Ges muqueuses buccales et pharyngées, hémorragies gastro-intes- ‘inales, soif intense, nausée et vomissements, coliques et diarrhées abondantes (quelquefois sanglantes), maux de téte, verliges, st peur, hypothermic ; par la suite apparaissent des lésions hépa- tiques et rénales. Dans les intoxications graves, la mort survient par collapsus (Detaveau) (OerriNcex). Les fevilles sont elles aussi toxiques Le pollen de ricin est trés allergisant SE FUMARIACEES 195. Fumaria pareiflora Lami. = Fumeterre. Pas de vernaculaires relevés, mais on trouve dans la ‘Tunrat, n" 440, que les fumeterres portent a Fés le nom de bugiil as-sabiya « légume de jeune fille »). C'est un terme similaire qui est utilisé cn Algérie atisat as-sebyan (« herbe des jeunes gargons »). Ce vernaculaire viendrait dé son emploi en infusion comme eau de jouvence. OtLivier (i Montei) a noté chez les Tekna-s le vernaculaire Polyvalent krembu3, et NEGRE dans le Haouz Connu de la médecine arabe classique et de la médecine ouest- saharienne, mais nous n'avons pu relever les usages qui en sont faits localement, Navroy a noté son emploi au Maroc comme astringent, ‘antiprurigineux, sédatif Les espéces actives de Fumaria sont de saveur améte et con- tiennent de Vacide fumarique et 7 alcaloides : scoulérine, auro- tensine, sinactine, tétrahydrocoptisine, stylopine, eryptocavine, protopine (Mavskr et Hotates). Bien appété par le bétail. —— GENTIANACEES 196. Centaurium spicatum (L.) Fritsch. Petite centaurée. 22 198. Aristida 9 at ») gosst I-hayya (ou quszet ef hayya) (« houpette de serpen ve Cicatrisant. Batre dans la composition d’onguents contre la sciatique. Ft GLOBULARTAGEES . Clobularia alypum L. =Globulaire turbith ou turbith blanc. laselga (berbére) (corrob.) : Crest le sana I-beldi (« séné du pays ») des Algériens, le “aynitn classique. Dépuratif, laxatif doux, diurétique. Le reméde est constitué de Ja décoction des rameaux de globulaire bouillis avec des figues séches ou des jujubes, puis sucrée. C’est la une médication clas- sique : on trouve déja in AnoeRzzag la méme recette. Diaprés Navroy c'est pour les Marocains le reméde spécifique de Vincontinence urinaire. Trés utilisé en magie. GRAMINEES A. ciliata Desf. : ataf (maure) lIeeifa (tekna) A, acutiflora Tin, ct Rupr. : ssfar, sserdiin. A. plumosa L. : nasil, nasi, ‘A. pungens Desf. : ssbaf (corrob.). C'est le drin du Sud algérien. A. adscensionis L. : 22@°Gt (tekna) tize@t (maure). Tl existe d'autres espices d’Aristida au Sahara occidental et @autres vernaculaires tous aussi pew spécifiques les uns que les autres : la'dir, lahyet lehmar (« barbe d’ane »), sselydn, azegzig, ic, d’oti beaucoup de confusions : Qn rencontre anssi A propos des Aristida un vocabulaire spé- cialisé : ainsi pour A. pungens, les tiges vertes portent le nom de azaran ; les feuilles stches : ef halja ; les fleurs en épis : aillig ; les graines (comestibles) : hairaba (d'aprés Monte). Seul usage médical que nous leur connaissons : les ges @’A. pungens — dures, cylindriques, creuses — sont couramment utilisées pour sonder les plaies. 8 200. Cenchrus citiari Des feuilles d’A. pungens et A. ciliata on tire aussi des fibres avec lesquelles les nomades tressent des cordes. C'est & partir de ces fibres que les Chnagla-s ot les Imraguen fab: gs Rs guen fabriquent leurs filets Les graines d’A. pungens, A. plumosa, et A. ciliata, — comes- tibles — sont récoliées par les nomades et stockées pour les jours “ifficiles. Seches, les Aristida constituent un fourrage tres bien appété par les chameaux, Le paturage d’A. ciliala est d’ailleurs spéciale- ‘ment conseillé dans la maladie de l'appareil respiratoire des ca- melins, appelée ef Jomsi (MutteRo). Seule A. adscensionis, quand lle est séche, peut entrainer des traumatismes de l'appareil diges- tif du chameau par action mécanique des arétes portées par les glumelles. 199, Cenchrus bijlorus Roxb. = Cram-cram. inili (maure), I-gesba (maure) (poly.). awazzak : appellation des graines dans 'Azawad, du touareg wezzeg = C. biflorus (MonTEIL). askanit (MoNop/PasToRALtsM, p. 69). Il fournit une graine comestible, d'importance non négligeable pour I'alimentation humaine en période de pénurie, Crest aussi un bon paturage. L pennisetum ili = faux napier el labd (poly.). Trés apprécié par les troupeaux Cité pour mémoire, TCS ee ee eee Cee ee Pee eee eH 201. Cymbopogon achoenanthus (L.) Spreng. = Andropogon lanige Desf. = Schoenanthe, Lyedber, el idbir (corrob.). Voir chapitre I-n. idjikim (MuLLERO), — 202, ‘est le Ta'rdt et-trab (« cheveu de sable ») ou a’mud es-sdir (litt. « batonnet ») de la région de Marrakéch. Dans les livres on le,rencontre aussi Sous l’appellation de then mekka (« paille de La Ségue ») ou tibn ou halfat mekka, Souche odorante. Balsamique. Elle « avrait servi & la toilette funébre du Prophéte. Aussi ne doit-on pas la jeter au feu » (MoN- rei), D’aprés la TuHFaT, n° 34, c'est une graminée originaire de I'Inde, déja connue d’Hippocrate, Pline et Dioscoride. Elle en- trait autrefois dans la thériaque. Cet usage s'est depuis perdu mais la plante demeure trés familiére des bédouins. Ses fleurs seraient utilisées dans les avortements (OxitvreR in Monrest) et, en infusions, comme fébrifuge (mnéme usage dans le Sud algérien). Bon paturage comme toutes les andropogonées Les Cymbopogon contiennent des alcools ct aldéhydes terpéni- ques aliphatiques (géraniol, citral etc.) (RECH. 20NE anrDE). Ce sont eux qui fournissent 4 l'industrie moderne de la parfumerie es essences de citronelle, de lemongrass, de gingergrass et de vétiver. Cynodon dactylon (L.) Pers. = Gros chiendent = dactyle, nnjem, en-najam, en-njil (corrob.). C’est le méme vernaculaire qui est en usage partout au Maghreb. : affer (berbére), agesmir (berbére). On entend aussi hrat legrab (poly.) ou rjel legrab (poly.) de corbeau »). (« pate Dans la littérature savante C. dactylon regoit les noms de tid ou encore fayyil qui s’appliquent aussi a la variétés officinale — Agropyrum repens P.B, — ainsi qu’a diverses graminées ram- pantes. ‘Le rhizome en décoction est utilisé surtout dans les calculs des reins et de l'appareil urinaire ainsi que dans les dysuries. Dépu- ratif, Emménagogue. Toutes ces indications se retrouvent chez Anperezag et la plupart des auteurs arabes d’époque ainsi que dans les pharmacopées modemes. Elles étaient déja connues des Grecs, Pfincipes actifs : des sels de potassium, de I'inositol, un levu- 206. Lygeuim spartum L. osane (la triticine), une essence contenant de l'agropyréne a haut = Sparte du Sud. pouvoir antibiotique, un vanilloside. L-halfa (tekna) (poly. C'est un bon piturage, Mais il n’est pas exclu qu’a fortes doses ‘est la senndga ou sennag du Saharien algégjen. C decbston n’ail pas une certaine activité evanogénétique (DELA- ‘ Ressemble a V'alfa, mais le chaume est bien moins long et a les épis sont différents » (Moxret) 203. Echinochloa colona Link, Utilisée en matelasserie ; Citée pour mémoire. ssirga (MoNop/PastorALisM, p. 97). Fournit une graine de cueillette qui est un appoint intéressant * 207. Oryza sp. cans l’alimentation des nomades. = Riz. ——— a maro (corrob.), vernaculaire d'origine africaine probablement ; 204. Hordeum sp. on le setronve en effet dans quelques dialectes noirs. = Orge. r rawz (corrob.). sra’ chez les Tekna-s. zra est en réalité partout au Maghreb V'ap- Antidiarrhéique comme T'orge. pellation générique de la céréale dominante que ce soit Vorge, le : bié ou le sorgho. C'est ce qui se passe précisément en pays tekna © 208, Panicum turgidum Forsk. 08 Vorge est la céréale la plus cultivée (le bié a la place de l'orge dans certaines palmeraies). Chez les Maures, le sorgho étant la céréale dominante, c’est lui qui s'approprie ce vernaculaire. ¢5-¥tr autre appellation, spécifique cette fois-ci, courante dans tout Je Maghreb, tumzin (berbére), agulas ; umm rekba, bu rekba (poly.) (« celle qui a des genoux »). On entend aussi finds ou nam : mot d'origine bédouine (le timam du Hedjaz*). C'est Vafezw des Touaregs, différent de Vafzu des Rgibat-s (voir supra : Mesembryanthemum). L’épi vert de P. turgidunt recoit le nom de abitkar alors que orge verte ; berbére) ; azembo (= orge des prémices ; berbere — Laoust). Vépi sec et les caryopses sont appelés az (ou fililat dans le Tagant ct le Brakna) (im Mowrem). s 1 en dante ge ene ee tnande consommation, Leur tite Ce sous-abrissean A tiges pérennes, dures et ligneuses, fournit nest rien d’autre qu'une semoule grossiére d'orge entier caseé aux Rglbats on fruit dont les gralncs sont trts appréciées : is Exe est trts souvent utilisée pour la confection de cataplasmes ou arriont une farine (@z) et ung bouilie appelée mate (Moret), en bouillie avec du lait — pour véhiculer divers médicaments & En médecine traditionnelle, il est utilisé comme vulnéraire. administration orale. Mais Vorge est surtout connu et prescrit Baa ese Pde aca ec en ea pear ses propriétés antidiarrhéiques, lesquelles seraient dues a fees teal aloo war odes ae molécule dont Hactivité antibiotique a été démontrée Ou Ve niplodé ‘ausel eat -vanmeris ef en, matelameris. eae be = ‘Dame ie-sSth de son pip & towers la Sahars crite, Res Calls OTe parle d'un arbre A beurre qui n'est pas Butyrospermum farkii Kotschy et 205. Lasiurus hirsutus (Forsk.) Boiss. Gui porte Te nom de faman. Tl ne svogit certainement pas de P. turgidum neste a (Moxov/1960). D‘autres auteurs font du tmdm une « datte » comestit ‘mms hamla (corrob.). (une pir un xgommier du déertn, C'est probablement ne erreur, le fruits Cité pour mémoire. des acacias onest-sahariens étant des gousses. 6 res cremsecuin np Voir infra : Sorgho, Mil, Millet 210. Phalaris minor Retz var. haematites = Alpiste mincur ou alpiste nain. ddemiya (poly.) (tekna) (< la sangk is " dc Iv.) (tekna) (« glante +) en raison de I'aspect ‘rouge de la plante A sa bise et'du x Init rouge exsudant des graines foliaires lorsqu’on les cassc » (OzENDA). On entend aussi zwan (poly.j, qui est au Maroc I’appellation générique des alpistes, et tigurramin (berbére) (Laousr) Séche, elle peut étre paturée sans danger. Fraiche par contre — surtout les piantes jeunes — elle serait d'une grande toxicité pour les troupeaux, en particulier Jes chevaux. On vient de découvrir dans des formes voisines (P. tubero- sa L. a P. arundinacea L.) des dérivés de la tryptamine dont la bufoténine aux effets hallucinogénes. Il n'est pas exchi que les mémes molécules soient un jour identifiées dans P. minor. 211. Phragmites communis Trin. Roseau. Lgesba, I-gseb. C'est le mot couramment employé dans tout le Maroc pour désigner le roseau (on entend aussi prononi aganins (berbére) : fe eeeaeeeatae On trouve souvent des instruments e: ‘atti 1 n roseau dans I'attirai médical des tolba-s. " Trés employé aussi en vannerie. 212, Sorgho - Mil - Millet est trés difficile de se retrouver dans la profusion des espces africaines, au sujet desquelles régne une grande confusion, au tant du point de vue de leur clascification botanique que du puint de vue de leurs vernaculaires. Selon certains auteurs les appella- tions courantes sorgho, mil et millet ne recouvriraient que les diverses variétés de Sorghum sp. (S. vulgare Pers. ; S. halepense (L) Pers. ; S. cernunm Host, ete.). Pour d'autres — lee phis — 28 — nombreux —— y seraient Comprises egWEIMLE dos coprts Yor: nes : Panicum miliaceum L. ; P. maximum Jacq. ; Pennisetum typhoides (Burm.), Stapf. et Hubb. ; Setaria italica {L.) Beauv., ete. Nous renongons ici A essayer de faire le point. ‘Dans les régions que nous étudions, on entend surtout [-beSna chez les Tekna-s pour désigner le sorgho, le mil et le millet dans toutes leurs variéiés et zra® au pays des Maures chez lesquels cette céréale est dominante (pour la discussion du vernaculaire zra‘, voir supra article Hordewm sp.). En berbére on connatt anil, illan et autres formes dérivées par métathise. ‘Tous ces vernaculaires se retrouvent dans les autres régions du Maroc of I'on connait aussi : dra I-bida, dra Lrgiga, tafsiit et “ababi. En pays maure, on utilise quelques appellations, propres & certaines variétés : miitri, sfindri, dahn, tagallit, hikes (MoxTEIL). Les sorgho, mil ou millet regoivent surtout des usages alimen- taires : confection de pains de semoules, de couscous, de bouillies etc. Mais c'est aussi en médecine traditionnelle un excipient de choix pour diverses drogues administrées oralement ou en cata~ plasmes. En outre, nous I'avons vu recommander dans les affec- tions digestives. Le fourrage vert de sorgho peut prendre une certaine toxicité par dédoublement d’un hétéroside cyanogénétique mal défini : la durrhine (Macraprer et Goujox). L'intoxication se manifesterait par des troubles respiratoires entrainant la mort dans les cas graves. Plusieurs cas d'intoxication de bétail au sorgho ont été signalés au Maroc (FicHter). Sec, c’est un excellent fourrage 213. Stipa retorta Cav. Lbehma. C'est le méme nom qui lui est donné dans le reste du Maroc et le Sud algérien, Selon Moxrent la plante porte aussi chez les Tekna-s et les Rgibat-s le vernaculaire legmuwédiya (poly-) Crest un bon péturage avant V'anthése. Aprés celle-ci, et & Vétat sec, il peut provoquer chez I’animal des traumatismes de Yappareil digestif par action mécanique. Eee Cee cece eee ence ee Pe eee ee eee m9 — Pholania arundinacea T(- De hosta? uetres ate altuna ~ Ritoma purenne ; Largo. | ~ Hoios laraas y | 4 plenas,a veces (asbreteds Ces inderiones) Con un eatrangwlemtente ¢ nude aproximakamente AW Comienzo. Me, of, he hes hoses no nacen ex fer nudes cel tate | ~ Propie ce border he PQHO , en comunidades ke Phragmites communty . \ op SUM , 3 Le : bubba Phaaris tubernia (ain. Ph (> nedne = De haste 4 metro Pacyction / ~ Perenne a& oltre Tote lormece po Voniss Tubéroulss en au base (aubtennsness/. Le Budateine tembiee ce encuentra ex ka Piptadenta pregrina 4 en be piel de sepe. 214, Stipa tenacissima L. 215, 216, 217. = Alfa, sparte. i-geddim. C’est le nom qu'elle porte également en Tripolitaine (is Monten). Dans la majeure partie du Maroc et de I’Algérie elle est com- munément appelée Lhalfa. On a relevé aussi agguri et talanit (berbire du Souss), ari (berbére du Rif, Laovst in MoNTEx), Hizsi (Ait Seghrouchen du Sahara, Mowteit). ‘On en trouverait quelques nappes dans le Drda (Mowre1) mais V'alfa du sud est surtout ici Lygewm sparlum (voir supra) qui resemble beaucoup a S. tenacissima L., porte le méme ver- naculaire (L-halfa) que Valfa plus au nord et regoit les mémes usages. Large emploi en sparterie. Tricholaena tenerijfae (L.) Link. ddemiya (poly.) (x ta sanglante »), La graine de cette plante, comestible, s’appellerait tantala chez les Reibat-s (Cauneite in Mowren), Triticum sp. = Bie, Lgmeh (corrob.). za ; pour la discussion de ce vernaculaire voir Hordeum sp. Plante alimentaire. Citée pour mémoire. Zea sp. = Mais. maser (tekna) (litt. : « I'Egypte », sous-entendu : grain ), dra (tekna). C’est le nom courant dans tout le Maroc od I'on entend aussi dra I-hamra, turki (ou dri turkiya), mazgur. Les Maures, ewx, disent /-mekki (litt, : « de La Mecque » sous-entendu : grain). 5 250 — 218, Dans les livres le mais est aussi appelé dura sefra (« jaune ») ou dura Samia (« de Syrie »). En berbére on dit asengar (Laoust). Liinfusion de styles de mais, tres diurétique, est prescrite iré- quemment dans les maladies de l'appareil urinaire, la cystite en particulier. Les styles de mais renfermeraient — outre des sels de potassium — des saponines, une cire, des acides gras, des stérols, des tanins, de I'allantoine, ‘Mais le mais est surtout une plante alimentaire et fourragére. La belbula des Tekna-s, comme ailleurs au Maroc, est une se- moule de mais entier, concassé, Mélé & d'autres farines, le mais sert aussi A la confection de pains et de galettes. FEE eStore eee IRIDAGEES Crocus sativus L. Safran vrai. aa'afran, ze'afrdn I-hOr (lit, : « safran brOlant ») (corrob.) pour différencier du carthame et des autres succédanés du safran vrai. A propos du qualificatif dr (corruption du classique /-hir, fém. : Lharra) il convient de dire que la qualité d'un produit G’étre « brillant » ou d’avoir d'une maniére générale une saveur ow une odeur accusée, est assimilée par les Arabes & la « force » du produit, & son activité, Ainsi, un produit trés aromatique ou {rds Acre est jugé plus actif qu’un produit qui l'est moins. De plus, cette activité, cette « force », rendant compte aussi chez les Arabes du degré de pureté d’un produit, le qualificatif har qui voulait dire au départ, « piquant », « Acre », « brilant », puis « fort », « actif » a fini par signifier aussi: « pur », « véritable », « au- thentique ». Le safran vrai, stigmates de C. sativus, est importé du Souss, dont une variété dite zedditi (parce que cultivée par les Ida ou Zeddat, TUAFAT, n° 151) était autrefois réputée dans tout le mon- de arabe. I! provient aussi d'Insulinde. Crest un excitant général, stimulant nerveux, emménagogue et aphrodisiaque. Mais il n’est plus utilisé — en raison de sa ché- reté — que comme condiment de luxe pour la cuisine des grands jours. ie eran eeeceenne eects eeeseeeeeeae ast 219. Iris ap, 220, El Into siayanhinchium otc Afmerta ts muy Atco tn Celehicina J. gormanica L. (itis blew) ; 1. florentina L. (blanc) ; 1. pseu- doacorus L. (jaune) Leurs rhizomes, importés du nord, se vendent sous I'appella- tion de “id al ‘anbar (« bois d'ambre ») ou ‘aubar chez lee dro. guistes et parfumiers Dans les livres 1. germanica ot 1. pseudoacorus portent respec- tivement les noms de as-sitsan al azrag (le «lys blew ») ou as-sasan al asfar (le «lys jaune»). Cn connatt aussi Jes vernaculaires populaires tafrit (berbéze) (poly.) (« sabre », allusion & la forme de ses feuilles) et sif ed-dib ou sekin ed-dib (« sabre » de chacal). En médecine traditionnelle, la décoction des rhizomes est uti- lisée en frictions, dans les rhumatismes, les douleurs dorsales et Ja sciatique, C'est aussi par voie orale un des antidotes les plus couramment employés. Enfin, les femmes Iutiisent mélé au repas pour acquérir de l’embonpoint. Le thizome, aromatique, entre dans ln composition de poudres cosmétiques et de fards. Il n’est utilisé qu’aprés plusieurs mois le stockage, l'odcur n’apparaissant que par vieillisement, ee JUGLANDACEES Juglans regia L. = Noyer, Sock tcertiaa used pare livmpiaroe los contest On trouve sur les souks sahariens a la fois le fruit du noyer — la noix : Ljawz on L-gawz ou ’-gerga’ — et son écoree, venduc n petits paquets enroulés sous le nom de sswab, Les notx sont utilisées comme aliment a haule énergie, aphro- Gisiaque ct antipoison. Elles entrent dans plusieurs receties recone. tituantes & e6té des figues séches, des dattes et des pois-chiches agrillés, L L’écorce est employée pour blanchir les dents, rougir les Itvres ct les gencives, combattre Ia mauvaise haleine, la gingivite et la pyorrhée, Noix et écorce de noyer sont importées du nord du Maroc, ee me SJUNCACEES 221. Juncus maritimus Lamk. = Jone, de ohe prowiene & nombre dr ha ciudad de Smora sgmar(poly,). Au Maroc c’est le nom générique de tous les jones azmay (berbére). : yor 2 «nom de la fear de jone ; séchée lle sett d'étoupe (More). ; En arabe classiqne le jone se dit asal. Nous avons vu un praticien sahraoui recommander la souch de jonc contre Y'insomnic. Mais ce n'est pas IA une indica to typiquement locale. On la retrouve dans tous les manuels arabe de médecine, : Ses pousses seraient comestibles (OzaNpA). Trés utilisé en sparterie, LaBrtes 222. Ajuga iva (L.) Schreb. = Bugle. Sendgiira (poly.) (corrob.). — tif tolba (berbére) (« mieux que les tolbas » : allusion faite & so efficacité et la grande place qu'elle occupe en médecine popt laire »). Veritble panacée de la médecine tradisionnelle au Maghrel Dépurai. Tits eficace comme vermituge. Elle est resommance écialement dans la stérilité feminine, en infusions, et Fetroidisemonts ot affections du tube Glgest sous la méme form A part cela, elle a toutes les propriétés de I’armoise et du thym 223, Lavandula officinalis Chaix = Lavandula vera DC. = Lavande, L-buzdma, L-beama (corrob.). Produit importé d'Europe. : i Bille entre dans la composition du mélange dit ras el hawt sertsowvent de couverture aromatique aux mixtures toxiques, So infusion est réputée, intus, stomachique ct cholagogue, et extr: 23 en onctions sur le corps, efficace dans le traitement des sueurs 227. Mentha viridis L. abondantes et des mawvaises odeurs, Stimulants de toutes les nma’na’ (corzob.) ultés. 4 Cultivée dans les palmeraies. Utlisée surtout pour parfume les infusions de thé, Rafraichissante, aphrodisiaque, odontalgique 224. Lavandula stoechas La carminativ aH Lhallal (corrob.). | 228, Octmum tereticaule Poiret amezzir (berbére) (corrob.). = Basilic. Iehbag (corrob.) (poly.) ‘Au Maghreb ce vernaculaire désigne strictement le basilic ( Orient : rikan, & ne pas confondre avec le zifan maghrébin qu est la myrte), Mais ailleurs dans le monde arabe letbag s'appliqu & d'autres labiées odoriférantes (Tuxrat, n° 179) Importée du nord. ' Vulnéraire. Utilisée également dans la nervosité, les vésanies, | Vépilepsie, L'infusion est prescrite dans la blennorragie, Seseeeee ere eeeeee ee Centegra eee eee ee 225, Marrubium vulgare L. Infusions recommandées intus dans les sinusites, les hémor i : roides, les tachycardies. merriyiit, merriwa Son odeur a la réputation de chasser les moustiques. Aussi ! ifzi (berbére) (Monet) (Laousr). 1 basilic gasnitil souvent les entrées et fenétres des demeures d F sédentaires, Les infusions de ses feuilles sont recommandées, intus, dans Pea ictére, le diabate, le point de cété, les affections de la rate, le 229, Origanum sp. paludisme, les fitvres, la typhoide, le typhus. Extra, en instilla- = Origan. tions, il intervient dans le traitement des otites et de Yeczéma. Surtout O. compactum Benth. importé du nord du Maroc Egalement réputé diurétique et emménagogue. Ce sont x ; toutes des indications déjh citées par Asoemesig, ‘lies ce) zatter (corrob.). Ce vernaculaire désigne aussi le genre Thyms ct Satureja comme le ha¥a classique. Bibliographie. — Contribution & Wétude morphologgue et anatomigue du Memes usages que les Thymus (voir intra). Uutilisé parfois e KEentitque chedion, 1658 eeroge” MUS Mamwey F.. travaux de Maetitat fumigations contre les rhumes, les bronchites et les céphalées. 230. Rosmarinus officinalis L. 226, Mentha pulegium L. Romarin. = Menthe Ponliot. azir (berbire) (corzob.) ikhil al-jabal (litt. : « couronne de la montagne »).. eter Importé du nord, I'infusion des feuilles est employée comn Panacée de la médecine traditionnelle maghrébine, Utilisée stomachique, apéritif et cholagogue. Mais il est connu surtor dans tous les refroidissements, catharres, affections de in pe pour ses propriéiés emménagogues. En usage externe (applic des bronches et des poumons, en infusions, en inhalations, en tion de feuilles froissées ou frictions & I'aide de Vinfusion) ce cataplasmes. Ficweacts vmitra ¢ ai he ai A un puissant résolutif des contusions, des abeis et des plaies. Sc == eT aah Sepalecte iy 22 eevee fatoeney/ odeur aromatique le fait utiliser dans les fumigations st 253 — 285. Teucrium polium L. ‘A fortes doses, Je romarin est d’un emploi dangerenx, Il peut = Germandrée en capitule. Provoquer des avortements. Sendgiira (poly.). C'est une des variétés comprises dans la rubri- 231. Salvia aegyptiaca Le E da" des traités de médecine arabe. fazubennit (corrob.) (poly.) (berbére) (in Mowrei.). Considérée (eit Gomme Vespice femelle de Thymus sp., dod la forme berbére tu féminin, mais il n'y a aucune fxité de ce vemnacalaize qui Peut désigner aussi le thym, Y'origan et méme le gente Salureva. ' deve ee eet eet Mémes usages que le thym ; consi i Sani ates 8 ym ; considéré néanmoins comme cee eee eee eee pes eee 282. Salvia officinalis L. ange officinale. Memes usages qu’ Ajuga iva (voir supra). 236. Thymus sp. = Thym, serpollet. Localement on cueille T. hesperidum Maire appelé azukenni aE Gee | (corrob.). Mais ce vernaculaire — ainsi que le mot za'ter — ‘ma (« celle qui procure Je salut ») (forme classique) ou s’applique aussi a d’autres variétés de thym amenées du nord encore es-salima, es-salni oo core es-salma, es-salmiya (corrob.). du Maroc : T. bleicherianus Pom, en pasticulior, et T. brousso- netii Boiss. Ce dernier est plus connu ailleurs au Maroc sous les noms de zilra ou za'ter el hmir (TUHFAT, n° 163). Emménagogue, diurétique, chola septic Remmi, dur jgogue, antiseptique général. Les feu ate ote a biilsées seules pour la préparation infusions Panacée de la médecine arabe. Indiqué en infusions dans les Pour parfumer le thé auquel elle communique t refroidissements de toutes sortes, les rhumes, les coryzas, les rhu- une ode forte . wr eur forte de camphre matismes, les douleurs articulaires. Administré également en gar- ———_____ : § paatien tae garismes dans les gingivites et les maux de gorges, et en décoctions aoe epeermadaca non sucrées, dans les ictéres et les autres maladies du foie. Ga- ane E lactogéne, Emménagoguc. Vermifuge. Diurétique, digestif, apéri- tatayt (poly.) (in Monten) : b tif, antiseptique intestinal et général, mélé d’habitude au beurre. qui est peut-étre a Digi ae ia atc porate nom, Utilisé aussi en emplatres sur le ventre dans les affections du tube eft presque touts ntlisées en infusions raftafchisentes on mech. deat menteuscs. On entend aussi pour Saturej. : i et parfois meme za‘ter. eee Sone LAURAGEES ‘Mémes usages que le thym, 237. Cinnamomum camphora Nees. ooo = Camphrier. 234, Tencrium chardonianum Mai Wi. L-Rafiir (corrob.). C'est le nom que porte le camphre, retire par distillation du bois de camphrier. A noter qu’aujourd’hui au ssedra la (corrob.) (poly.) (litt. : «’ leon ? a » =» —bulbes : 0,107 %0 >» E. Pzxror, travaillant & partir desptces sahariennes, obtint kes résultats suivants, donnés & titre de comparaison : —feuilles : 1 %0 - fleurs 1 I %o —dulbes : 2,9 %o — graines : 3,7 %o Dans les visctres des animaux mortellement intoxiqués, par- venues pour analyse au laboratoire de toxicologie et de recherches médicol6gales, la colchicine n'a jamais pu étre décelée, probable- ment par suite de sa rapide métabolisation dans I’organisme. Quand la plante est séche, il semble que le toxique soit surtout présent dans les graines et dans le calice. = 258 — 274, .f: Sramtincum est naturellement toxique pour l'homme aussi, s'il venait 4 l'ingérer. La colchicine est dangereuse & partir d'une dose de 5 mg chez l'adulte et de 0,1 mg/kg chez l'enfant, Bibliographie —E. Pexnor in Bulletin des Sciences pharmacclogiques, mat 1938, n° E Toc Phacmacologiques, mal 1938, a 8, Noe de dong de colin, Codes, 1048 — J. Room: Sur ln toxlclte de VAndvocymbiam gramineum, acticle da lographié (Frommer). . . eee eee Asparagus sp. Asperge, Surtout A. altissimus Munby et A. pastorianus Webb. et Berth ssekiim c'est le nom que portent les Asparagus dans tout le Maghreb. Le mot est d'origine berbére, azeui, azzit, tazzit (Laoust) (berbére) Le nom arabe de l'asperge — hilyawn, vulgo : heylun (Tunear, n** 27 et 123) — n’est guére usité en Afrique du Nord. habreza : nom des baies (rouges & maturité et de saveur acidu lee), comestibles (MuLteRo) (Caunettie in Monten), En réalité, les baies ne seraient pas totalement dénuées de toss, en raison de a présence de saponines, susceptbles de provoquer des troubles gastro: it6 vari brovoate: & ftestinaux de gravité variable Chameaux, moutons ct sangliers mangent volontiers les raci- nes, les tiges, ot les fruits. Les chiens, par contre, seraient trés sensibles 4 la saponine, La décoction d’asperges est répntée ren- re les chiens fous furieux et méme les tuer. On nous a dit la sé A Ahfir (Beni Snassen) et AppeRezag mentionne lui aussi cctte propriété de I'asperge dans son traité. Les jeunes pousses sont prescrites dans l'ictére, les affections Gu foie, les thumatismes, Baies, tiges et racines sont réputées stomachiques et apéritives. En friture avec des ccufs et de la graisse de chameau, 'asperge passe pour étre un puissant sper- matogtne et aphrodisiaque (méme indication chez Na®zaW1) et d'une maniére générale débloquerait toutes les obstructions et faciliterait les sécrétions. L’asperge — tiges et racines — en dé- coction, est enfin utilisée intus dans le traitement de la. syphilis — 216 — 275. Les principes actifs en seraient des levulosanes (asparagose et pseudoasparagose), de l'asparagine (dont les métabolites donnent une odeur spéciale & V'urine), du tannin, des substances résineu- ses, des sels de potassium, des traces de fluor. La racine et les baies renfermeraient en outre un saponoside (Mascre), libérant & chaud une saponine. L’eau de cuisson des racines pilées est utilisée par les nomades pour laver leurs vétements. Asphodelus sp. Pour A. fistulosus L. var. atlanticus et A. microcarpus Salm. et Viv. surtout : Lberwag, igri (berbére) ; on entend aussi ingri et tigri. Lberwag (ou Lbarwaq) est un mot répandu dans tout le Maghreb pour désigner I’asphodéle, Il correspond au classique punta (Tunrar, n° 83 et 421) On a aussi recueilli pour A. tenwifolius Cav. et A. refractus Boiss. : taziya (poly.) et lahiet el “atris (litt. : ebarbe de bouc »). On retrouve le méme vernaculaire chez les Tekna-s du Haouz de Marrakech. Leur décoction est administrée en applications locales contre toutes formes d’abets. On fait avec les feuilles d’asphoddle des, cataplasmes antirhumatismaux. Ce sont des piturages de recours, utilisables surtout aprés ensilage. Frais, ils seraient irritants sur les muqueuses digestives, peut-ttre a cause de traces de colchicine (Manske et Hones). La hampe des asphodéles — qui porte le nom de blilaz — fournit d'une part des fibres (aprés rouissage) utilisées pour la confection des tentes, d’autre part un charbon spongiewx & grains tres fins employé dans la fabrication de la poudre. Ce charbon a la propriété de s’enflammer trés vite 4 I'inverse de celui obtenu A partir du bois de laurier-rose (voir Nerium oleander) dont la combustion est plus lente. En Algérie, les rhizomes des asphodtles étaient utilisés au début de ce siécle pour la fabrication d’alcool industriel (Lecterc). ‘A. tenuifolius fournit une graine de cueillette, comestible, mais pas trés appréciée (CAUNEILLE in MONTEIL). on 276. Battandiera amoena (Batt.) Maire Pas de vernaculaires recueillis, C'est une plante vénéneuse qui doit sa toxicité & des alcaloides, Probablement de Ia colchicine (Quezex et Saxta) (OzeNDa). Non paturée 277. Dipcadi longifolium Baker et Dipeadi panousei Sauv. et Veilex 4eiliim (poly.) (maure) (Moxop in Monten). Ces deux dipcadi n'ont pas été étudiés du point de vue de leur activité, mais des espaces voisines (D. cowanii H. Perrier, en particulier) mieux connues, se sont avérées posséder une toxicité sur le rat, semblable & celle des Urginea. Le fait qu’ils portent le méme vernaculaire que Ia scille laisse penser que les Maures Yassimilent en tous points & cette demnidze, et donc du point de vue de sa toxicité aussi. 278. Smilax sp. = Salscparcille. On trouve encore chez les “attarin-s les racines de S. offici Z . officinalis Humbl. Bonpl. ; S. medica Schlecht et Cham. ; S. venice Kunth. — espaces importées — et surtout S. aspera L., moins active, mais abondante au Maroc. _ Toutes ces salseparcilles regoivent en commun les noms de sSba riimiiya (litt. : « Vherbe européenne ») — ou plus couram. ment “isha — et anesfal ou tanesjalt (poly.) (litt. © « celle qui svenroule » ; berbére) On entend aussi pour Swilax aspera: u'lig et “ull ° Mer ee pe lig et “ulliq (Puyos et _ L'usage de la salsepareille en médecine a été introduit en Méditerranée par les Ocidentanx qui la samenérent Amérique ila pourquoi elle ne figure pas dans les traités d ine arabe trés anciens, ae Anjourd’hui les racines de salsepareille servent encore A trai- ter la syphilis, comme autrefois en Europe. C’est le bouillon résultant de In cuisson de cette plante avec de la chair de cha. mean qui est utilisé comme potion médicamenteuse, prescrite en = 28 prises quotidiennes, le matin & jun. Employé également dans Vhydropisie, la goutte et les affections inflammatoires, Dépuratif. nd SP = Scille, Urginée. Runes et Savvace (in Monten) ont recueilli le vernaculaire ¢ziliim (poly.) chez les Rgibat-s, mais les scilles sont surtout connues en Afrique du Nord sous les noms de “unsal (vulgo : ‘ansel), bsel al far, bsel al henzir, bsel Iferawn (ou fer'tina) (litt. : « oignon de rat, de sanglier, de pharaon »). C'est du moins ainsi que sont appelés sur les souks sahariens les bulbes d’U. maritima Bak. Scilla. maritima L..) amenés 1a des plaines atlantiques. Tous Tous ces vernaculaires correspondent an classique #gil. Nous avons noté spécialement pour U. xoclijlora le terme diwag qu'on entend aussi dans le Haouz et le Sud algérien. En médecine traditionnelle, la scille est surtout utilisée en frictions locales comme congestionnant et en ingestion, a faible dose, mélée aux repas, dans les refroidissements. Mais on la trouve aussi employée comme aphrodisiaque, diurétique et abor- tif (surtout en fumigations) Les propriétés raticides des scilles sont connues des nomades qui utilisent d’ailleurs leurs bulbes a cet effet. Le tableau de I'intoxication humaine par les scilles est, A quelques difiérences prés, le méme que celui de la digitale. Elle se manifeste par des vertiges, des nausées, des vomissements, des diarrhées avec douleurs dans le ventre et les jambes, crampes, fibrillations musculaires et troubles sensoriels. Chez I’homme, la scille n'est mortelle qu’A trés haute dose. La manipulation de toutes les parties de la plante est trés irritante sur la peau (petites blessures provoquées par des raphides d’oxalate de potassium par ol pénétre ensuite le suc de la plante). Liactivité des scilles est duc principalement une catégorie d’nétérosides cardiotoniques : les bufadiénolides que Stout (in ‘Mascre) a trés longuement étudiés et dont trois sont maintenant bien connus : les scillarénes A B et C. On a aussi isolé le scilliroside, hétéroside cardiotonique comme les précédents mais —m~ possédant en plus des propriétés raticides, et la scillidiurétine, hétéroside résineux 4 action diurétique. Enfin, un Iévulosane (la scilline) et un mucilage (Fare et TRUHAUT) (MascrE) LOGANAGEES 280. Strychnos nux-vomica L. = vomiquier/noix vomique bit za’ga : c'est le nom de la noix vomique au Maghreb. hobz el gorab (litt. : « pain de corbeau » en raison de sa forme) (ABDEREZAQ). Importée d’Asie via I'Orient. Son emploi est trés rare aujour- d’bui. Elle était autrefois utilisée dans le traitement des douleurs dorsales et rhumatismales, de la sciatique, des atonies et de I’im- puissance sexuelle, mélangée la plupart du temps au miel ou a la gomme arabique. Mais elle intervenait surtout comme poison, sa toxicité étant connue et redoutée. Ses principes actifs sont naturellement la strychnine et la brucine. A faible dose, la strychnine cst tonique, apéritive ct stimulante sur la moelle épinidre ; mais & fortes doses, elle en- traine — aprés une période plus ou moins longue d’excitation nerveuse — des convulsions intenses suivies de mort par arrét cardiaque. LORANTHACEES, 281. Viscum cruciatum Sieb. Gui. lenjbar (poly.) (corrob.) du classique injibar qui est la 7* forme d’un verbe'arabe ayant pour sens « étre réduit, en parlant d'une fracture ». Ce terme s'emploie pour des produits végétaux ou minéraux, malléables et solidifiables comme le gui, le chévrefeuil- le, Vhidble, les terres d’Arménie ct du Hedjaz (Turar, n* 50) tabursigt (berbsre) (Crarsor) Vient du nord du pays. Entre dans la composition d’emplatres résolutifs pour fractures, entorses et contusions. Employé parfois pour la confection d'une pate dans laquelle il se trouve associé — 290 — | | | | aux graines d’anis, de fenouil, de sésame, aux noix, aux aman- des et au mil. Cotte pate est prescrite dans la stériité des femmes, Vimpuissance sexuelle et I’asthénie. Tonifiant général. i ‘A haute dose, le gui est cardiotoxique par la viscotoxine. LYTHRACEES, 282. Lawsonia inermis L. = Henné. Lhenna (poly.) (corrob.). Jagiya ; fleur de henné (terme générique pour toute fleur odo- ante). Son usage comme reméde et comme teinture a été recommandé par le Prophéte, Seul ou associé au goudron de ctdre, il est cou- ramment utilisé en cataplasmes (8 cet effet, la poudre de henné est humectée jusqu’A consistance de pate puis appliquée) dans Veezéma, les mycoses, les affections dermiques a furoncles ou abcés, et les gercures. Antiseptique et cicatrisant des plaies et blessures, résolutif des contusions, Iuxations, fractures.(I’infusion de henné est souvent utilisée comme collyre dans les ophtalmies.} Les tatowages arr henné passent pour étre prophylactiques et sont A ce titre largement recommandés par les praticiens en période a’épidémie. Mais le henné est surtout employé pour la teinture des cheveux et des barbes auxquels il communique une belle coloration rouse.” La coloration est plus foncée lorsque la noix de galle (afs) a été associée au henné et devient franchement noire en présence de see ammoniae ou d’ail. Il aurait de plus une action antipellicu- haire. Enfin il est utilisé pour Vapprét des peaux fines destinées & la maroquinerie. ; Le henné est cultivé dans certaines palmeraies de la Mauri- f tanie et de Ia Seqiat el Hamra, mais la meilleure qualité vient du Tafilalet (Alnif) et surtout du Dria (Assa, Tazarrine etc.). henna Arawiya est la plus recherchée sur les marchés. (Gur le henné voir aussi chapitre II-c.) Se p ede auatituir ee nee REL SUE nee eee ( el Atniplen hativnwalyso be Merrue eracsifelie(pes tt g de Daphne gricium (vir L Boke aitpegit — 281 — yt et Stas x tn te alnectectrres te AZemmun ae se Come Alhel war ipl we BS or ba TD MALYACEES iS. AUthaea officinalis L. = Guimauve. abinsert (Lerbire) Crest la filmi ou ward az-zawin (litt. : « rose des courtisanes ») des auteurs arabes. Ce demier nom vient peut-étre de ce que « les prostituées se servent de cette fleur pour provoquer l'amitié ou I'inimitié au moyen de sortiléges » (AL Gassani in Tunrat, n’ 413) ou de son usage dans le traitement de la blennorragi¢ (Navuroy) Racines et feuilles sont émollientes et adoucissantes, Elles sont indiquées, ainsi que les graines, dans les catarrhes des bronches ct de la gorge, ‘a toux chronique. La racine, donnée & macher aux enfants, calme les douleurs au moment de I'apparition des premiéres dents et guérit l'incontinence d’urine, Extra, en cata- plasme, elle est employée dans le traitement des tumeurs. ‘Mémes vernaculaires et mémes propriétés pour une espice voisine, la rose trémiére (A. rosea Car.), Hibiscus micranthus L, Pas de vernaculaire recueilli pour cet arbuste. * Cité pour mémoire. F i = Mauve. L-hubbeyza (corrob.) (litt. : « la galette », allusion & la forme du fruit). C'est’ le nom qu’elle porte partout au Maroc, ainsi que gala (litt. : « légume, herbe potagére »). Mais d'autres herbes comestibles regoivent aussi ces appellations (Malva sp., Althaea sp., Lavatera sp. etc.). Les fruits ct les feuilles sont comestibles aprés cuisson, seuls ou mélés a diautres herbes potagéres, préparés a la facon des épinards. Elle est prescrite en régime, comme repas, dans les affections kastro-intestinales. Béchique. Emolliente, Graines et feuilles sont — 282 — utilisées en catapiasmes, lavements ou gargarismes selon les cas. La racine est utilisée en masticatoire et en frictions interbuccales dans les gingivites. C'est un bon paturage. MENISPERMACEES © | 286, Coceulus pendulus (G. Foret.) Diels. bovir peg 20 ke "Menuet chine phentes mtatistn La'lenda (poly.) (in MonrEiL). Nous n’avons noté aucun usage fait de cette plante au Sahara occidental, mais il n'est pas exclu qu’elle posséde quelque toxicité ow activité en raison de la richesse d'autres esptces de Cocculus i en alealoiges Olassxe et Hosts) Qlyscae) ety pee eRe ae eRe et . Tinospora Bakis (A. Rich.) Miers Ho ver psy: 28 4105 ae bias ‘ 207 de" Momual chine ce pi leglaf (mature) (in Monre1t). C’est le « bakis » des Sénégalais. 4 pss. Connu de part et d’autre du fleuve Sénégal pour ses propriétés "2 i fébrifuges,y, omtidtanrcteans : oes i Actif par des alcaloides (pélosine et palmatine) et un principe amer (colombine): 44 Calg mbo(Chasmentnina peimete! Ver ye At Ried MYRISTICACEES . ae 288, Myristica fragrans; Houtt, Muscadier. Lgitza (corob.) (poly.). Crest le classique jaweat bawwa ou jawzat af-fib (lit. : « la noix de senteur ») (Tunrat, n° 98). Importée des Indes, Prescrite dans les mauvaises digestions, Aphrodisiaque. P Dangereuse dis les doses moyennes : une seule noix suffit & provoquer somnolence, stupeur et délire. Ses propriétés sont dues & l’essence et sans doute aussi 4 un hétéroside stérolique : l'ipura- nol (MascRE). — 283 — 289. Euge! MAR AvEES ia caryophyltata Thunb, Giroflier. Myrtacée de I'Insulinde. Ses fleurs cucillies avant leur 6pa- Rouissement, puis séchées, constituent les « clous de girofle ». le ‘fd en-nurwuwar (\itt. : « bois a fleurs ») ou goronfel En médecine traditionnetle, il est Prescrit comme tonicardia- que, odontalgique, stomachique et diurétique. Son infusion avec du galanga est réchauffante. Mais c'est surtout un condiment et uun xomate, Au Sahara on I'utilise couramment pour la prépa- ration d'une créme a cheveux, dite Jamira et qui contient, outre des clous de girofe, plusieurs ingrédients dont Cyperus fongus ct Corrigolia telephiifolia, Une autre recette consiste a piler en- semble moelle d’os de chameaux et clous de girofle. Ces crémes sont réputées donner aux cheveux brillant, souplesse et vigueur. Peut-étze, aussi, défrisent-elles pendant quelques heures. Hom- mes et femmes les utilisent. Voir aussi chapitre II-c. rihan, ar-rayhan (litt. : « Vodoriférant »). En Orient ce terme ‘applique au basilic (voir Ocimum sp.), le myrte étant plus connu sous le noi de al as (classique), En berbére on entend un vernaculaire dérivé du précédent tarihant. Les feuillcs en infusion sont utilisées comme reméde des affec- tions respiratoires et en cataplasmes comme antialgique. Mais “est surtout un antidiarrhéique. La décoction de ses feuilles est employée pour noircir les cheveux. Aromatiques, elles intervien- nent aussi dans les soins de beauté et la derniére toilette des morts. On en recouvre les morts pour appeler sur eux la grace divine. Voir aussi chapitre II-c. eee cere Eee — 291. 292, 293, NYCTAGINACEES Boorhavia repens L. amuwaar (pol du_vernacul ) (maure) et famoSalet (forme féminine berbére précédent) (ju Movreit). En médecine locale, Boerhavia repens est utilisée comme pur- gatif et vomitif. La plante a aussi la réputation d’étre antisyphi- litique. On retrouve au Sénégal la méme indication. Graines comestibles NYMPHEACEES Nymphaea sp. / nnd@iri (maure) (Moxon in Moret) a été recueilli pour N. lo- tus L. i i dans le récit du Les graines de Nymphaea reviennent souvent voyage de Caillé A travers le Sahara occidental (Moxoo/Caru#). D’aprés Mosop que nous avons consulté ce sujet (Moxop/CoR- esrowmaice), il est posible — si es renseignements recwells par i ts — que le fara Gavoto (voir supra : Cyperus) sont tous exact t des nomades soit la graine de I'un des Nymphaea subsahariens (voir le reste de la discussion de ce vernaculaire, supra, & l'ar- ticle Cyperus) oLEAcEES Olea europea L. = Olivier. zaylin (olivier cultivé). : zebbij (olivier sauvage ou olastre, exclusivement).. azemmur (berbére). fruits et son huile (zit zaytin) ne sont couramment con- ee a par les "Tena cedentyres qui possédent quelques oliviers dans leurs palmeraies du Draa et du Jbel Bani, Mais comme médicament des affections hépatiques, de la constipation chronique, des asthénies et de T'nappétence, Thuile d’olive est connue partout au Sahara. A ce titre Ia plus recherchée est Yhuile d'oléastre ou Vhuile d’otive cueillie avant maturité — 25 — Mt eemyetiets ierit Ues atucichis). © ust Ge plus wi antidote de tous les que. Kecommandée aussi dans ivs asihénies de ientant ct du poisons et un bon lubrifiant pour les cheveux qu'elle fortifie et vicillard. Ses propriétés anaphrodisiaques a fortes doses sont con- rend trés souples. aves. Il fait partie des sept aromates rituels utilisés dans Jes fumni- gations. Trés employé en magie. Condiment (feuilles et graines) OMBELLIFERES 294, Ammodaucus leucotrichus Coss. et Dr. : F 298. Cuminum eyminum L. Lkemmiin lemsewuf (litt. : « cumin laineux, velu »). canal Mémes usages que Je cumin (voir infra). Son action serait Lkemsniin (corrob.) plus puissante. Carminatif, stomachique. Utilisé en cataplasmes sur la nuque 29 dans le traitement des oreillons. 295. Buplenrum ep. antsy = Buplévre. echo Surtout B. canescens Schousb et B. dumosum Coss. ct Bal. 299, Eryngium ilicifolium Lamk. Lhayyard (litt. + « celle qui rend frénétique »). svard oats aa seniaeirene true. >) serdiga (litt, : « Ia petite bleve ») (is Mosteit) Eile est toxique pour les troupeaux. L'intoxication chez le Dans le reste du Maroc, les vernaculaires les plus entendus chameau se manifeste par de fortes diarrhées et des désordres sont Sawha zargd (litt. : « ’épine bleue »), Sawka Lyahidiye nerveux, suivis bientét de mort dans les cas graves. Séche, elle flit, 1 Tépine des julls », parce que Tinflorescence de cette perdrait ses propridtés toxiques. plante est un Iégume trés prisé par eux) et gersa'na désignant z —— plusieurs espéces d’ Eryngium. 296. Caruen carci L. : Cary En médecine traditionnelle, la décoction de sa racine passe : pour avoir des propriétés diurétiques, spermatogénes, cmména- Lkarseiya (corrob.). gogues, dépuratives. Les graines sont importées du nord du pays. Utilisées comme ; calmant nerveux, carminatif, stomachique, galactogéne, emmé- ~ 300, Ferula communis L,-ever pes 4 nagogue, diurétique, apéritif. Férule. Condiment. Lkelha, el kleh (corrob.) (poly.). Ce vernaculaire est répanda See Cea dans tout le Maroc of on entend aussi Lbesbas (poly.), -bubel (nom de 'inflorescence surtout), taggult (Laovst, berbére de VAnti-Allas) et auli (berbére da Moyen Atlas). 297. Coriandrum sativum L. = Coriandre. Crest de son rhizome qu’on tire au Maroc, Ia gomme arnno- niaque, laquelle, sous sa forme brute, porte le nom de fasith (itt. :« celui qui défait » ; sous entendu : « les sortiléges »)- Lgezbor (corrob.). C'est le nom qu'il porte partout au Maroc, Le jus de feuilles fraiches entre dans la préparation de colly- res. Sa graine, par voie interme, est utilisée comme anti-inflam- Le fasith est trés utilisé aw Maroc en magie (voir chapitre 1V-2) matoire général, antirhumatismal, antirabineu, et antiscorbuti- et en médecine. Par voie orale c’est un diurétique, un vermifuge = 25 — 21 Los cemiles verdes i: Creides of vaper (Caracol Curae Cu) one, Weebl: Fins 301. et un antialgique puissant, prescrit dans les douleurs articulaires. Il est également indiqué dans le traitement des maladies de la peau et de la stérilité féminine. D’aprés Murtexo, il serait vendu sur les souks sahariens comme vomitif, Nous avons enfin relevé deux emplois contradictoires : d'une part il entrerait dans la composition de pites épilatoires (emploi déja signalé par Butt) 5 d’autre part — avec I'huile d’olive et Je harmel — ce serait le 3" constituant d'un oléat, Jequel, utilisé en frictions capillaires, passe pour donner aux cheveux volume, souplesse et beauté. Les inflorescences, cuites & la vapeur puis triturées avec des épices, sont un mets trés prisé. Des accidents mortels ont cepen- dant été signalés A la suite de cette consommation. La plante malgré sa toxicité et sa mauvaise odeur est un paturage appétissant en raison de sa verdure, surtout en autom- ne, période a laquelle les autres paturages sont desséchés. L’in- toxication (férulisme) se déclare d’abord par une grande torpeur, suivie de convulsions, d’urines sanglantes, de troubles respira- toires. Le tableau peut évoluer tres rapidement vers la mort (par- fois 24 & 48 heures seulement aprés ingestion) qui survient par asphyxie. Chez la chamelle enceinte la férule agit & la manitre d’un abortif puissant. Les animaux qui survivent gardent sou- vent des séquelles nerveuses. Séche, la férule perdrait toute nocivité. Foeniculum vulgare DC. = Fenouil doux ou cultivé, La plante entiére et la racine portent le nom de I-besbas (po- ly.), nom qui s'applique aussi au fenouil sauvage (F. vulgare L.) et A quelques autres ombelliféres, pendant que les graines sont appelées nafa‘-(litt. : « I'utile ») (corrob.). Les graines, importées du nord, regoivent les mémes indica- tions que I’anis auguel d'ailleurs elles sont souvent associées en tant que médicament et en tant que condiment. Elles posséde- raient en plus des propriétés antidotiques générales et entreraient dans Ja préparation de plusieurs collyres. ‘A forte dose le fenouil provoque, par son essence, excitation générale et hallucinations 302. Pimpinella anisum L. + = Anis. habbat halawa (litt. : « graine de douceur ») (corrob.), appella- tion courante dans tout le Maghreb. Panacée de Ja médecine traditionnelle marocaine. Les graines en infusion sont apéritives, cholagogues, galactogénes, ciuréti- ques, stomachiques, diaphorétiques, aphrodisiaques. Associées au fenouil et au cumin ou seules, elles sont prescrites dans I'aéropha- gie et les digestions difficiles. Antivenin couramment utilisé Employées également comme condiment pour parfumer les giteaux, le pain et les eaux-de-vie, : ; ‘A forte dose, l’anis provoque de I’hébétude et des convulsions de type épileptiforme (MascrE) ; 303. Pituranthos scoparius (Coss. et Dur.) Benth. et Hook. ) (Mosten.) (MuttERo). Legezzah (poly Le pollen de cette plante, quand il pénétre dans Veil, y pro- : vyoque des affections graves. Trés allergisant, il rend les animaux Gveugles pendant plusieurs jours d'afiilée, Plante redoutée pour cette raison des chameliers, surtout & la floraison. cette Eee eee 304, Thapsia gorganica L. = Thapsia = sy phium, bu neffa’ (« celui qui posséde une efficacité »). dir Ga racine est trés employée en médecine traditionnelle com- ime révulsif, En réalité ce qu’on utilise c'est I'huile ou le beurre Gans Jesquels la racine hachée a mijoté & feu lent pendant quel- ques heures. La racine est employée parfois directement en fric- tions dans les entorses. Ce beurre ou cette huile sont aussi utilisés jntus pour combattre les toux et bronchites rebelles ainsi que les shumatismes, la rage et la stézilité séminine. Les nomaiies savent toutefois que le thapsia est dangercux & forte dose et I’emploient donc prudemment. La plante est bien entendu dangereuse pour les troupeaux ségaloment. Sa sive et sa racine contiennent en effet une résine tits vésicante, agissant sur Jes parois digestives de V'animal & Ja manitre d'un corrosif. Dans intoxication, on observe d’abord tune importante sécrétion salivaire, puis un égarement de la vision, des désordres nerveux, des troubles digestifs, suivis bientt dang les cas graves de mort, On substitue parfois A T. garganica, sous le méme nom, T. villosa L., le tiffelt des Algériens, un peu moins actif. eee OROBANCHACEES 305. Cistanche phelipaca (L.) Cont, ddanan (poly.). Comestible. Selon Cauwemze (in Moyrem) et Ozexpa les, nomades mangent toutes les parties charnues, cuites sous la cendre, On peut aussi la broyer et en tirer une farine riche en amidon. se 306. Orobancke sp. Surtout 0. cernua Loefl. et O. muteli Schultz, ddanan (poly.). Cité pour mémoire. ; Sc PALMEES 307. Hyphaene thebaica (Del.) Mart. = Doum oriental ow Doum d’Egypte. zgallem, zglem (corrob.). Aardr (maure) : nom du fruit d'H. thebaica (Monten). C'est un arbre, A ne pas confondre avec le doum nord-africain ou palmier nain (Chamacrops humilis L. = dim), D'aprés la Tenrat, n" 6r et 257, on en tire une résine appelée ef haSdl ou encore ef mugl I-mekAt (cette dernitre appellation désigne surtout le fruit) pour faire la différence avec un autre produit que les auteurs appellent « muql de Judée » et qui est la gomme du bdellium indien (Commiphora mukul Engl.) ~ 299 = 308. Au Sahara occidental, on emploie la résine surtout dans le traitement des piqdres d’animaux venimeux. Cet emploi est dja cité chez AnDeREzag. Phoenix dactylifera L. = Palmier-dattier. nefla (plur. : nufel), appellation généralisée en Afrique du Nord. agijif, tayniyit (berbere). Les Maures désignent aussi le palmier sous le nom de el “alf (Mostei), dont le sens est normalement ; noyaw. Quant a la datte, elle est dite : tlemra (plur. : timer) ou liyni (berbére) A maturité ; et ef bl avant maturité (datte encore verte). : Un important vocabulaire existe chez les populations ouest- sahariennes A propos du palmier-dattier : noms de variétés de dattes, termes spécialisés, maladies du palmier, productions etc. On se reportera pour plus de détail A MoxretL, rubrique Phoenix dactylijera. Les Arabes ont toujours distingué plusieurs degrés dans Véchelle de maturation des dattes : sept degrés d’aprés ABDEREZAQ : - 1. fal'a ; 2. garid ; 3. balah ; 4. zahwa ; 5, busr : 6. riitab ; 7. tamr ; six degrés d’aprés Jawnarr (in Lecterc) : x. fafa ; 2, halal ; 3. balak ; 4. busr ; 5. ritab ; 6. tamr; quatre degrés chez les Ait Atta du Tafilalet = x. raweraw (stade ot le fruit vient juste de se former) ; 2. ablih (datte verte) ; 3. angar (datte jaune, au début de sa maturation) ; 4. tint (datte mare). PRODUCTIONS DU PALMIER-DATTIER Outre les dattes, les nomades tient du P. dactylifera le ccour de palmier : jummar (on entend aussi jummak), agellus (ou iguilas) (berbére) ou encore tamwit (berbére). Chez les Jbala-s Je cceur du doum (Chamacrops humilis L.) porte le méme nom junmadr. Le cceur de palmier est trés prisé des nomades. = sis sstiya (Gavo10/1967) : c'est le nom que recevrait A Akka I'eau- de-vie de dattes, fabriquée par les juifs & l'aide d’alambics arti- sanaux. Partout ailleurs au Maroc, cette eau-de-vie porte le nom de mahiyd (litt. : « eau de vie >), mais ce vernaculaire s’applique aussi & des eaux-de-vie fabriquées & partir d’autres fruits. C’est ce qui correspond au ‘arag moyen-oriental. tahlawwet : sirop de dates légérement alcoolisé (lorsqu’il a été abandonné a la fermentation) correspondant au dabs oriental (mais le dabs est aussi dans certaines régions du Machrek une sorte de makiya). Enfin il faut signaler le lagmi du Sud algérien et tunisien, vin préparé & partir de la sve fermentée de palmier. Ensemble, le Jbel Bani, le Draa, Seqiat el Hamra et le Wadi Dahab ne possédent gutre plus aujourd’hui que 400 000 palmiers- attiers ayant une production annuelle de fruits tres irrégulidre et de toutes fagons ne suffisant pas & la consommation locale. Le complément est importé de Mauritanie ou du Sud algérien. Mais le palmier n'est pas seulement un producteur de dattes. Il procure aussi au nomade autant qu’au sédentaire des oasis, de Vombre, du bois d'ceuvre et de chauffage, des matériaux de recouvrement, de remplissage, du fourrage, des cendres aleali- nes etc. Selon un hadith : « Le palmier est Ja tante maternelle de homme ». C’est dite I'importance qu’il a eue de tout temps dans les déserts d'Arabie. Nurritio - Mévecixe - Hycrtve ‘Au Sahara, la datte occupe une trés grande place en nutrition De la méme fagon que le palmier et un maillon indispensable de la chaine écologique des déserts habités, la datte, aux mains du nomade, est un atout majeur pour sa subsistance et son adapta- tion physiologique au milieu. Voici la ‘composition des dates telle qu’on la trouve in LEROY (Pour x00 g de dattes fraiches dénoyautées) : eau - 20 ¢ Vitamines ¢ .... ‘traces Protides 228 Vitamines Bi'221717.) 0,00 mg Lipiges - 088 Vitamines B2 1000121) 0,05 mg Stucides i ornonee 9) Vitamines PP 1.2000." ,0,50 mg Eléments| minéravx ng Caroténotdes actifs’.\, “0,06 mg Valeur calorifique totale : 308 calories, 202 310. S La consommation quotidienne de dattes est réputée préserver Véquilibre et le bon fonctionnement de V'organisme. Un hadith, rapporté par Anperezag, résume ainsi la question : « Mangez dalah et lamr, cest-A-dire des dattes encore vertes et des dates, bien mires, car le diable a dit : I'humanité existera tant que Vhomme mélera dans son alimentation le nouveau et l'ancien », Les dattes vertes sont aussi réputées aphrodisiaques et toni- fiantes. En hygitne buccale, les Sahariens utilisent comme brosse & dents un petit bout de bois de palmier maché & une extrémité pour dégager le tissu réticulaire qui se présente alors sous l'aspect d'une touffe rugueuse. PAPAVERACEES 309, Papaver somnijerum L. = Pavot. Les deux variétés, album (a graines blanches) et nigrum (A graines noires), sont connues des praticiens mais de moins en moins tlisées en raison des difficultés d’approvisionnement, C'est ‘afyin — mot désignant surtout le latex (l'opium) — ou plus t couramment [-aSba8 (al-aswad « noir » ou al abyad « blanc », selon la variété) Les capsules du pavot blanc étaient autrefois couramment utilisées dans les affections poitrinaires, la toux, les diarrhées ; également employées comme antialgique dans toutes sortes de douleurs. Les capsules du pavot noir sont encore utilisées dans Vinsomnie de l'adulte et pour faire dormir les bébés criards. Les propriétés stupéfiantes du latex (opium) sont connues. On le retrouve parfois dans la composition du ma‘jiin (voir supra : Cannabis). PEDALIACEES amum indicum DC. ésame. jelilan (corrob.) (poly.). Ce vernaculaire est polyvalent au Sahara occidental et s'applique aussi A d’autres genres. C’est le simsim oriental, le fall ou Ball des manuels arabes. 293 Sa graine, oléagineuse, est connue it + a Pour sa valeur nutritive. Elle est parfois, chez les sédentaires, incorporée A la pate des Pains et des gateaux. Torréfiée, elle est souvent prescrite pour aider aux convalescences et donner du lait aux jeunes méres, Les caravaniers Vemportent dans leurs provisions : a 8 ) PIreéRActirs 311, Piper eubeba LR. = Cubabe. Lebbaba (corrob.) On le trouve dans les livres arabes sous le nom de habb el ‘aris («la graine du marié ») f Importé, On le trouve chez tous les droguistes. Indiqué dans I’asthme et Vimpuissance sexuelle. Condiment tonique et stimulant. 312. Piper nigrum L. Poivre. Lyebzar (corrob.) (corruption du classi ssique bazr = grain). On en distingue deux variétés : le poivre noir (Gon appelé lf * fe ae aswad ou feljel et akhal) et le poivre blanc (graines écor- Mest importé, Trés utilisé au Sahara comme reméde et con- diment. Stomachique. Carminatif. Diurétiqne. Galactogene. fern ménagogue. Odontalgique. Antitussit. Echauffant. Aphrodicie, que. Extra, il est recommandé en frictions avec de I’huile dans le traitement de V'acné, des taches de rousseur, de la mélanodermie de la lepre.: : ee PLANTAGINAGEES, 313. Plantago coronopus L. = Plantain, Isan el haml (litt. : « langue da 2 Isa ue d’agneau ») (poly.) ; sam ef begri ie, « langue ie baal ») (poly.). Ailleurs au Maroe on entend i rjel el gorab (litt. : « pied de corbeau +) (pol -messa (litt. : «la suceuse »), a = 2 On trouve aussi dans les livres berd u salam (litt. : « froid et salut » : allusion faite A la sensation de froid qu'tl laisse sur la peau et ses vertus curatives). Les feuilles de plantain, triturées ou hachées, sont recomman- dées en applications locales dans tous les cas de blessures, plaies, brilures, abcds, morsures, éruptions inflammatoires de la peau Astringent. Hémostatique. Vulnéraire. Analgésique immédiat, La racine est employée, intus et extra, dans les hémorroides, le paludisme, les figvres. Son pollen, comme celui de tous les plantago, est allergisant ‘314. Plantayo psyllium L. Psyllium. 11 regoit, en plus de tous les vernaculaires notés sous la rubri- que Plantago sp. (cubrique suivante), celui plus spécifique de zzargtiind. Feuilles et racines regoivent les mémes usages que le précé- dent. Les graines, noires, en forme de puces, trempées préalable ment dans du lait pendant une nuit, sont administrées dans les dysenterics de toutes sortes, les ulceres gastro-duodénaux, lex diarchées, et aussi, paradoxalement dans les constipations chro- niques. Pollen allergisant 315. Plantago sp. Plantains, P. amplexicaulis Cav. ; P. ciliata Dest. ; P. ovata Forsk. L-yelma (Monteit) (poly.) Dans les autres régions du Maroc on entend talma, I-asltj (poly.) Lmessasa (voir P. coronopus, supra), isan el haml (voir. P. co- ronopus, supra). ‘Memes usages que les précédents. Les graines de tous ces plantains servent A remplacer efficacement celles de P. psyllinm. Pollens allergisants, — 208 — PLUMBAGINEES 316, Limoniastrum guyonianum C. et D. et L. ifniense (Coball.) azéyyat (corrob.) (poly.). C’est le méme vernaculaire qu'on ren- contre dans le Maroc oriental (zaita) pour L. guyonianum, et chez les Zemmour (ziala). C’est le tirremt des Ait Atta du Nord, le tazenfela des Touaregs (jn- Monteit) Mais ce vernaculaire s'applique aussi dans d'autres régions & d'autres espces : & Rabat, aiyyata désigne diverses espaces de Sium (Tunpar, n" 337 et 446) dont les racines sont comestibles, Les Limoniastrum sont de bons paturages. Les jeunes feuilles, humides et salées, sont machées par les enfants (Movrert). 317. Limonium beaumieranum Maire L-garsa (corrob.) : nom qu'elle a avant floraison (Monet). azatim (corrob.) : quand elle est en fleur (Moxtett). Les nomades la consomment crue. De goiit salé, elle est trés appréciée du chameau. er eee POLYGONACEES 818, Calligonum comosum L'Hérit, award’ (corrob.) Crest I'aresu des Touaregs (in Monten), Varta du Sud algérien (Quezex et Santa). Les feuilles sont largement utilisées pour le tannage des peaux. L'arbuste est trés apprécié des chameaux, surtout quand il est en fleur. 319. Emex spinosa (L.) Camp. = Rumex spinosum Le Lhenzab (encore entendu : I-hensab). Lhummayd (poly.) (dérive d'un verbe arabe qui veut dire « étre acide »). Racines et feuilles sont comestibles. Cité pour mémoire. 320. Rumex sp. Patience, oseille sauvage. ee R. vesicarius L. ; R. pictus Forsk. ; R. simpliciflorus Murb. ; R. planivalvis Murb. -hummayd (poly.). lee Iai a ceppsochir de gares (= « citron » en dialecte marocain) allusion faite & son acidité. silq barri (Tunrat, n° 397 et ABDEREZAQ) lasemmumt (berbire). La consommation des Rumex est prescrite dans la jaunisse les affections hépatiques, la constipation, les calculs, les mauvai- ses digestions. ; Les Rumex fournissent des feuilles comestibles et sont rafrai chissants. ae Ce sont de plus de bons p&turages. Cependant, en exces, ils provoqueraient quelques accidents bénins, imputables & loxalate de potassium. ; : Hs contiennent des quantités appréciables d’oxalate de po- tassium et d’acide oxalique (lesquels peuvent Iéser les reins), quel- ques principes anthracéniques libres (émodol, chrysophanol) ov hérérosidiques, des composés organiques ferrugineux, des tannins (Mascre). 321, Polygonum aviculare L. = Renouée des oiseaux. L-befbat (poly.). Ce serait le ba ‘aggéd (litt. : « celui qui a des nceuds ») (poly.) (Tuurat, n° 305). Les feuilles sont utilisées comme astringent dans les soins des plaies. PORTULACACEES 322, Portulaca sp. = Pourprier. Surtout P. foliosa Ker.-Gawl. et P. oleracea L, = 207 — agertin (jn Moret). rijla : mot dérivé de rijt (« pied »), en raison des feuilles dacty- liformes du pourprier. Vernaculaire courant au Maroc. Dans les livres on trouve aussi les synonymes bagla el hamga, farfah et bagla I-nubarika (x legume béni »). Cette plante aux tiges rougedtres est utilisée comme herbe potagtre. Elle aurait été bénie par le Prophéte (ABDEREZAQ). De plus, elle intervient souvent intus dans les prescriptions comme antidiabétique ou, en usage externe (cataplasmes faits de feuilles fraiches pilées), comme maturatif des abcds. Elle contiendrait de la noradrénaline et posséderait une action hypoglycémiante réelle (O.R.S.7.0.4., n° 32) PUNIGACEES 323. Punica granatum L. = Grenadier. er-rumméan (corrob.) L’écorce de grenade, séchée ct pilée, importée du nord, est utilisée seule ou en association avec d'autres produits 4 tannins pour soigner les ulctres du tube digestif. Il est connu également pour ses propriétés antidiarrhéiques, astringentes et hémostati- ques. Sa décoction est utilisée en tampons vaginaux dans le trai- tement de Ia leucorrhée. Les fieurs (balaustes) sont parfois employées aux mtmes fins. Le frnit entier est réputé béchique et pectoral. Liécorce est utilisée en tannerie. RENONCULACEES 324, Delphinium staphysagria L. = Staphysaigre. sbib ej-jbel (litt. + « raisin sec de montagne ») (corrob.) Iiabb er-ras (litt. : « la graine de la téte ») (corrob.) : c'est le nom’donné & la graine. La graine pulv les poux de téte isée est-communément utilisée pour détruire = 208 — 825. Clest une plante toxique par plusieurs alcaloides. Des graines on a retiré delphinine, delphisine, delphinoidine et staphysagroine, et de la racine, la delphocurarine qui est un mélange. L’action de la delphinine rappelle celle de l'aconitine (MascRE) Nous avons souvent rencontré les graines de D. staphysagria en toxicologie criminelle, camoufiées, en raison de leur saveur amtre, par des ingrédients divers (CHaRxot/Exrenrists) (FI- CHIER) Nigella sativa L. = Nigelle. sanitj (corrob.). Lhabba as-sawdd (litt. : « la graine noire Lkammiin al aswad (litt. : « le cumin noir »}, serara, tikamnin (berbre) (FrcieR) Panacée de la médecine traditionnelle arabe, elle est importée du nord du Maroc. Son emploi est recommandé par un hadith. Elle est prescrite par les tolbas intus comme vermifuge, ténici- de, galactogine, emménagogue, diurétique ; extra comme réso- lutif et antiverrues. La graine intervient également dans le traite- ment de la grippe, des migraines, du rhume, de la sinusite, de asthme, des affections respiratoires, des paralysies, des hémor- roides, de la lépre. Enfin, c'est un antidote général des pigdres venimeuses et des poisons et un fortifiant. Sa toxicité est connue. Aussi n’est-elle utilisée, la plupart du temps, qu’ faibles doses que ce soit intus, extra, en fumigations ‘ou en inhalation. Les femmes font par ailleurs souvent appel & ses propriétés abortives. La graine contient — ontre des alcaloides (nigelline et conni- gelline) — une essence nécrosante, et un glucoside saponoidique toxique : la mélanthine. Les nigelles voisines (V. damascena L., N. arvensis L., N. hispanica L.) utilisées elles aussi, renferment des principes voisins et possédent la méme toxicité, Nous avons observé plusieurs cas de décas A la suite de surdosages thérapcu- tiques ou daccidents intervenus en cours d’avortement (EXPER- TISES) (FicHIER). Les graines de nigelle sont souvent incorporées au pain, iain een — 20 — RESEDAGEES 326. Caylusea hexagyna (Forsk.) Maire ddemban (corrob.). Trés bon paturage Cité pour mémoire. 327, Reseda sp. 328. Réséda. bu-sréisra (tekna) (MonTet), eimim (tekna) (MovrEIL). Le réséda des teinturiers ou gaude (R. Iuteola L.) est connu au Maroc et en Algérie sous I'appellation al-firi et figure chez Jes auteurs arabes sous la rubrique istih, Connue pour ses propriétés antidiarshéiques (infusion des feuilles), Les nomades ne semblent pas connaitre les propriétés tincto- riales de la gaude (teinture en jaune) Trés appété par les animaux, surtout Jes moutons eee eae eee eee RHAMNAGEES Ziziphus sp. ujubier. Z. vulgaris Lam. ; Z. lotus (L.) Lam. ; Z. mauritiana Lam. ; 2. sativa Gaertn. ; Z. spina-christi (L.) Willd zefziif : s'applique exclusivement a l'esptce cultivée, Z. vulgaris. ssder, sedra : s'applique surtout & Z. lotus. ssder lahbil (litt. : « jujubier fou ») : s'applique aux trois autres. acuggwar, tazuggwart (berbére). anbeg (du classique nabiq) : nom des jujubes. On trouve aussi dans Mostent. lehrgitek (maure) pour une autre espice de sizyphus : Z. nuratianus Maire. En Orient on emploie pour Z. valgaris un terme classique : ‘unnd. — 300 — Les jujubes sont de petites drupes sucrées, un peu astringen- tes, d’une grande valeur alimentaire, trés prisées pour cette raison par les nomades : 100 g de partie comestible renferment les cons- tituants suivants (LEROY) : Jujubes fraiches Jujubes stches Eau. cee 8 Eau... sosergee Tg Protides lize Valeur calorifique totale: 314 cal Lipides RENN 03g Glucides <1... 2g 1 Valeur calorifique totale : 135¢al Les graines de jujubes quant & elles sont une source intéres- sante de matiére grasse. Les derniéres recherches ont montré que Vhuile de jujubes est de qualité équivalente a celle de I’huile de baleine. ‘Avec les jujubes séches les nomades font une sorte de farine qui leur sert & confectionner des galettes de saveur trés agréable. Elles font partie des provisions du nomade lors de ses grands déplacements. En médecine, les jujubes sont considérées comme fébrifuges, tonifiantes, revigorantes et pour cette raison sont.prescrites dans les convalescences. Au Sahara occidental elles ont encore gardé la réputation d’étre antivarioliques (indication déja mentionnée par ABDEREzAQ), d’étre actives dans la rougeole et d’étre anti- furonculeuses. Leurs propriétés béchiques et laxatives sont con- nes. Les feuilles sont utilisées on cataplasmes comme maturatif. Le bois des jujubiers est utilisé en artisanat. Paturés quand ils sont jeunes. ROSACEES 329, Neurada procumbens L. ssa'dan (corrob.). Plante des sables & feuilles composées-d’oti le nom qu’elle a dans le Sud algérien : Rajf es-sba® (litt. : « patte de lion »). ‘Un des meilleurs paturages. Cité pour mémoire. — a1 330. Rosa sp. R. centifolia L. et R. damascena Mill. (cette dernitre est une hybride de R. gallica L. et R. canina L.). Ce sont ces deux especes qui produisent 12 rose rouge, appelée partout au M: award (lit. : «la fears). PP Pavtout au Maroc Les boutons floraux séchés sont employés dans les maux d’estomac et les maux de dents, L'cau distillée de roses (ma ward) intervient intus et extra (en aspersions ou en applications locales) dans le traitement des fid- vres, des migraines, des vertiges et états nauséeux, des ofites, de la nervosité et de l'anxiété.(Additionnée de sucre, elle est de plus usage pour des ringages et des bains oculaires dans les conjone- ivites. Tous les deux font partie de arsenal féminin des produits de . beauté. On rencontre aussi l’essence de rose : “atar I-ward. 331. Gaillonia reboudiana Cos fessyet e8-5ih (corrob.) (poly.) (litt. : « pet de cheikh », a cause de son odeur fétide). sedret e8-5ih (corrob.) (poly.) (litt. : « arbre de cheikh » : forme allusive du vernaculaire précédent). Cité pour mémoire. 332, Rubia tinctoria L, Garance. Lfusewa (cozrob.) tariibya (corrob.) (berbéte). On Ia trouve chez tous les droguistes. La décoction de la Plante entigre est preserite dans les ariémies et toutes les maladies du sang. Sa prise quotidienne est conscillée pour augmenter le volume sanguin et améliorer le teint. Sans doute, ces indications ontelles rapport avec la théorie de la signature, tiges et racines tant en effet fortement colorées en rouge du fait de la présence — 42 — 333, 334. d'une matiére colorante. Réputée aphrodisiaque, elle est souvent incorporée au pain dont elle colore la mie en rouge. Sa décoction est administrée aux nourrissons comme antidiarrhéique. Dans le nord du Maroc, la plante est utilisée par les teintu- riers pour I'obtention de la couleur rouge. Les Sahariens ignorent cet usage, RUTAGEES Citrus aurantium L. = Oranger. Ueimiin (corrob.). Au Maroc on utilise aussi le vernaculaire !et3in. En médecine traditionnelle, c’est surtout l'eau de fleurs Aorangers (ma zhar) qu'on utilise. On la donne aux nourrissons pour calmer leurs agitations et les aider A s'endormir, et aux adultes dans l’aérophagie, associée au carvi Ruta montana L. = Rue sauvage. Lfijel (cortob.) (poly.) awwermi (corrob.) (berbére). Ces deux vernaculaires s'appliquent aussi, au Sahara oc dental, & une plante locale — Haplophyllum vermiculare Hand. Mazz. (rutacée) — esptce qui sert de succédané a la rue. Au Maroc 'espéce cultivée (R. graveolens L.) porte le nom de riita (Tuneat, n° 364). La rue est le sadab ou sudab des livres classiques. Panacte de la médecine traditionnelle arabe. Employée contre I’épistaxis, les migraines, l'épilepsie, les affections de Vappareil. respiratoire, la goutte, les cedémes, les paralysies Diurétique. Emménagogue. Anaphrodisiaque. Ses propriétés abortives et toxiques sont bien connues des femmes qui l'emploient {réquemment & cet effet, par voie buccale ou injections vaginales de la décoction, Des accidents mortels sont trés souvent signalés, La rue est aussi utilisée dans les fumigations rituelles pour conjurer le mauvais sort, — 13 — SALVADORACEES 835. Salvadora persica Le firak, arak (corrob.). Méme vernaculaire employé dans to monde arabe, (Voir chapitre [-3.) eee \ « poivre de Marrakech »). En Afrique du Nord le vernaculaire felfel — « poivre » l’origine — désigne différentes variétés de piment. i tise comme condiment apéritif et, en solution semblable, dans Vambiance d’extréme pudeur qui régne entre eae oo révulsif. e époux au Sahara occidental, que ce procédé cherche davantage & La corvélation qui existe entre son abus et I'apparition de visualiser les périodes au cours desquelles la ‘femme n'est pas troubles vasculaires (hémorroides en particulier) est connue des . nomades, et de tous les Arabes en général. Parce que sa saveur * Nous n’avons pas vérifé si les graines du Balanites ou ses fruits contien: cst briilante, il est considéré comme un tonifiant général. ent bien une matitre colorante jaune, fort tae = 342, Datura strammonium L. fidilla (poly.) (in Mosrew). Laoust rapporte ce méme vernacu- ‘aire pour la belladone (Airopa belladonna L.). Sdeq ej jmel (poly.) (litt. : « mchoire de chameau suggérée par le fruit quand, & maturité, il s’ouvre). taburacit, tabursigent (berbére), Les fleurs en tubes des datura — D. metel L. en particulier — Sont connues sous le nom de I-gayta (litt. : « la clarinette »). Dans les livres on trouve aussi ef murgid (lit : « le soporifi- que ») pour D. sirammonium mais surtout D. metel. image En médecine traditionnelle, il est utilisé — mais de plus en plus rarement — comme sédatif, anesthésique et anti-asthmatique Nous avons également noté deux indications contradictoires ; certains praticiens en font un aphrodisiaque, d'autres un anaphro- disiaque Plante trés connue des Sahariens pour ses propriétés toxiques, Soporifiques, délirogénes et amnésiques. , reuse. us e€Vacks 7 Les intoxications aux graines de datura ont généralement une étiologie criminelle ou accidentelle. Les accidents surviennent généralement au cours de jeux d’enfants qui s’en servent comme hallucinogéne ou a la suite de leur emploi — sans précaution — Par les malfaiteurs comme narcotique pour détrouscer leurs vie~ times ou en abuser. C'était aussi un des poisons de guerre arabes et un poison sagittaire des noirs. II occupe enfin une grande place en toxicologie vétérinaire, le chameau surtout Iui étant trés sensible, Lintoxication chez I'homme se manifeste par une mydriase, des vertiges, des spasmes, des hallucinations, de la stupeur, tne grande sécheresse de la bouche, de grosses difficultés 4 la déglu- tition ; puis on observe de violents accés de démence, délives, insomnies, hypothermic et, dans les cas graves, coma’ suivi de mort. Le toxique se trouve localisé dans toute la plante mais surtout dans les graines. L'activité est due & des alcaloides : scopolamine, qui est le plus ahondant, hyoscyamine et atropine = 18 — 343. (Fleurs, feuilles et graines de datura sont parfois fumées mélées au kif ou consommés dans le thé et le ma’jiin (voir supra nabis sativa) pour obtenir un délire gai durant quelques heures.) Hyoscyamus muticus L. ssp. falesles (Coss.) Maire = Jusquiame du désert. lebtina (corrob.). gengit (berbere) (poly.) s‘applique aussi aux autres espéces a’ Hyoscyamus Pour les espaces voisines on entend ailleurs au Matoc sikran (d'un verbe arabe qui veut dire : « enivrer ») ; taylilut (berbére) ; bat narjuf (chez les Beni Touzine du Rif) ; ben} (terme classique) En médecine traditionnelle les Hyoseyamus sont surtout con. nus pour leurs propriétés fortement sédatives et anesthésiques — intus ot extra (calaplasmes de feuilles) — mais peu utilisés au- jourd’hui. Ils entraient autrefois — a c6té du chanvre indien et de la mandragore (Mandragora autumnalis Spr.) — dans la for- mule de préparations diverses dites musakkir (litt. : « qui enivre »). lesquelles étaient administrées au malade avant toute intervention chirurgicale. Leurs propriétés stupéfantes leur valent d’étre par- fois employées en oniroanalyse pour obtenir I'effet d’excitation psychique avec délires, recherché par le psychothérapeute tradi- tionnel. Ils sont réputés aphrodisiaques. Les femmes usent des graines d'Hyoscyamus pour engraisser. eee La plante est d'une grande toxicité par I'hyoscyamine, T'atro- pine ot la scopolamine. Eile a été largement utilisée comme poison de guerre par les Sahariens ¢voir chapitre V-a), Son usage a des fins criminelles est également trés courant. On a enfin observé quelques accidents 4 la suite de surdosages thérapeutiques ou de son emploi comme hallucinogene. : Chevres, gazelles, chevaux et Anes paraissent plus sensibles au poison que le charneau. 2 Chez homme, Vintoxication se manifeste par de V'ivresse, des vertiges, une sensation de brilure A la gorge, des vomisse- ments, des troubles de la vision, des désordres nerveux accom- pagnés de convulsions et d'hallucinations, Coma ct mort dans les cas graves. — 309 344, Lycium intricatum Boiss. ‘gerdeg (cortob.). C’est le nom que portent partout au Maroc intricatum et d’autres esptces de Lycium. C'est awsaj elas. sique. (Le jus de feuilles ou leur infusé est utilisé comme collyre dans Valbugo et diverses autres ophtalmies.) Passe pour posséder des propriétés antituberculeuses intus, et antirabiques en frictions & Vendroit de la morsure. La décoction serait utilisée contre la chute des cheveux qu’elle colorerait, du reste, en brun-roux. Ses baies, rouges, sont comestibles. Elles portent les noms suivants : azaku (Sekna et rgibat), fabenenna, tamenunnait et fimmiima (maure) (in Monten). Elles ont & peu prés les mémes propriétés que les feuilles. Machées, elles fortifient les gencives (indication deja citée par Appenszag). Elles seraient de plus anti- diarrhéiques. C'est un arbuste trés brouté, mais dangereux en grosses quan- tités parce qu’il n'est pas tout A fait dénué de toxicité Oe 345. Solanum nigrum L. = Morelle noire. ‘ine ed-dib (litt. : « raisin de chacal ») (poly.) (corrob.) ‘ineb el-ta'leb (litt. : « raisin de renard ») (poly.). bit qnina et mit qnina. adil wousSen (litt. : « raisin de chacal » en berbére) (poly.). Tous ces vernaculaires sont courants au Maroc. Le dernier s‘entend aussi pour la belladonne (4éropa belladona L.). Rarement utilisé en médecine traditionnclle, Avec I'infusé des baies on prépare par dilution, un collyre mydriatique, des gouttes pour les oreilles et des lotions émollientes & usage externe. La toxicité de la plante est connue, surtout en ce qui concerne Jes baies. Ces demitres contiendraient, outre une solanine T (glu- coalcaloide) ct des saponines — toutes toxiques — quelques alea- loides mydriatiques pas encore tous identifiés. Liintoxication chez Yhomme présente les symptomes sui- vants : pileur, confusion mentale, vomisscments, diarrhées, convulsions. L’intoxiqué se remet normalement en 24-48 h. Dang — 310 — les cas plus graves, le tableau se complique par des vertiges, des délires, T'accélération du pouls, une sécheresse de la bouche, une mydriase puis une paralysie suivie trés vite de coma et.de mort. Chez I’animal on observe : convulsions, vomissements, diarrhées, parfois hématurie et paralysie, Quand l'intoxication n’a pas été mortelle, il reste souvent des séquelles sous forme d’un eczéma et d’un engourdissement durable des membres. Sont surtout sen- sibles les lapins et les chiens. Moutons, beeufs, et chameaux pa- raissent résister davantage au poison. 346. Withania somnifera (L.) Dunal. ‘ineb et-ta'leb (litt. : « raisin de renard ») (poly.) lahii, bellehit, hab elleki (Tunrat, n° 273) Tl s'agirait d'une corruption du mot Jaki (« gaité ») suggéré sans doute par les propriétés hilarantes des baies au début de leur action. sikrdn (Cuarsot) : vernaculaire a corrcler avec les propriétés hypnotiques de la plante. Les baies, rouges, sont principalement utilisées comme diuré- tique et laxatif doux. Cette drogue connut autrefois une grande vogue comme succédané de Valkekenge ou coqueret (Physaiis alkekengi L.). Réputé narcotique. Les graines ont causé plusieurs intoxications & la suite de leur ingestion. Le tableau de l'empoisonnement se présente ainsi : vomissements, anesthésie, perte de connaissance, mydriase, con- vulsions tétaniques (d'aprés CHarsot). STERCULIACEES 347. Cola nitida Vent. Colatier ou kolatier gurii (corrob.) : c'est le nom de la noix de cola dans la plopart des dialectes soudanais (Tuxrat, n* 426) Ce produit n’est pas cité dans les traités anciens mais quelques médecins arabes des deux derniers siécles lui ont consacré une place sous la rubrique harrud as-stidin. I! s'agit visiblement d’un apport des Noirs 4 la méde Tonique, stimulant nerveux, chasse la fatigue et le sommeil, la région du Ziz, la galle tannante du Tamarix, produite par un aphrodisiaque. acarien : Eriophyes ilaiae Trab. Ailleurs, au Maroc, cette galle PEE Clee eiE rece eerr eer ereere rear er aeceereeee eae ee (prise pour le fruit de l'arbre) regoit I'appellation : takkavwt. sTYRACAcEES SAB. Styrax op. (Bengue) ov pce 206 OL. i . Le décocté de racines, administré oralement, est réputé effi- Pane ever ATCA a aycddhed a cunacite poole elercs cace contre la lepre, la tubereulose, la variole. La galle est pres monde gras Produisent une résine qui reoit partoot dans le crite contre les maux de dents. Ce sont Ia des médications classi- fl babi al fai le jaw e réviation de al luban al jawi ou ques. On les retrouve dans tous les manuels. i al ber al jut + «ences, partum javanais »). C'est en principe Les feuilles servent a faire des fumigations prophylactiques jawi alabyad (« benjoin blanc ») dont on distingue deux contre les épidémies et les mauvais sorts. Leur macération serait qualité, Vune a larmes blanc-jaunatre, I’autre A larmes roses un abortif puissant (MULLERO). (fa — : La galle entre dans la composition des fards noirs. C'est de incense te gute produit, noir, bitumens, contenant des plus un excellent produit tannant. C'est avec elle qu’est préparée Catia Se thine, dénommé jer al eswad ou javt al abhal la qualité de cuir dite « fillali ». D'aprés Ozexpa T. aphylla laisse- (enjoin oir »), mai n'a tien a voir avec la sine des Siyrex rait exsuder une gomme sucrée comestible. (Boum). § stains droguistes il proviendrait du Sénégal, Les tamaris fourissent de plus un trés bon charbon et un lon d'autres, de La Mecque (FicHter) bois d’ceuvre trés résistant, Dans la tradition musulmane, il est Les Styrax bons producteurs 7 rapporté que la chaire du Prophéte aurait é6 fabriquée avec du Craib. du Laos, fournissant le Said omen ae aes bois. de 7. lorientalis Forsk. (qui‘icorreapond att classique: ai) car c'est de li qu'il était autrefois exports), et le S. benzoin abondant en Arabie, C’est un arbre important dans l'économie Dryander fournissant Je benjoin de Sumatra (de moins bonne a et eet : qualité (Mascre). Le tamaris qui pousse surtout dans les bas-fonds argileux et a are ; salins est de saveur amére et salée et est dédaigné par tous les lecine, utilisé surtout comme antiseptique et cicatrisant animaux excepté le chameau qui le pature un peu. Le benjoin blanc est I’un des sept parfums A briler rituels, Lui SEER PEE EEE sont attribuées plusieurs vertus magiques et de ce fait il a pris tne grande importance dans Jes pratiques symboliques des Saha- tiens et des Noirs des zones sahéliennes. Utilisé aussi par les femmes dans la préparation de fards. 350. Tamarix sp. T. balansae J. Gay ; T. pauciovulata J. Gay ; T. gallica L. T. boveana Bunge ; T. speciosa Ball ; T. malenconiana Maire. (Sur le enjoin voir aussi chapitre Il-c et IV-z,) Les nomades considérent tous les tamaris, a l'exception de EERE eee ere eee T. aphylla, comme femelles et leur donnent en commun le nom ‘TAMARICACEES, de farfa en arabe, tammait en berbere. ‘Au Maroc, on entend aussi pour cette catégotie de tamaris ne 349. Tamarix aphylta (L.) Karst. = T. articulata Vahl. produisant pas de galles le synonyme “aris (la « petite branche », = Tamaris. TUHFaT, n* 202), peut-étre en raison de l'usage tait de ses bran- chages comme combustible, et nzdla dans Ia région de Youed Nfis. letel, ail (corrob.). . dora) ‘Mosteit a relevé également chez les Tekna-s, les vernaculaires sot ont quil seit partout av Maco. Lfersig et akawar (s'appliquant spécialement aux inflorescences) Mosven. signale au Taflatet te vernacuaire aya. Selon le méme auteur, les feuilles s’appelleraient rraba (terme m que porte au Sahara occidental, au Tafilalet et dans générique s’appliquant aussi aux fouilles d'autres espéces). ee aa Tamaris gallica intervient dans le traitement de la galle des chameaux. Daprés Ozenna, T. gallica laisse exsuder une gomme sucrée, comestible. Ce bois resoit les mémes usages que le précédent, Crest des paturages médiocres. D’aprés MULLERO, les nomades soupgonneraient plusieurs tamaris d’intoxiquer l’eau dans laquelle ils auraient séjourné. pice verona create cibvins an be of rHvsittacées Wtctente at Dobina . 3 V3 he EQ Libro ate bir efnsctaicces, P + Aquitaria agallocha Roxb. **9 wre 92s. ¥2 ae Integra’ nt 3% Agalloche, Pale de Aqua 4 Me pes68 de" Monaat china de plantas | Lid (litt. : « le bois »), bad L-gmart (du classique : aPid al qumari (corrob.)) du nom d’une localité de !’Inde (Cap Como- rin 2) — ou de V'Insulinde — d’ot provenait A T’origine ce Produit. C’est le bois d’agalloche, improprement appelé en Occi- dent bois d’aloés ou bois de santal, lequel est tout autre chose. Utilisé principalement comme parfum a brdler, il est importé Orient, Réputé tonicardiaque, bien que les nomades disent que Vexposition prolongée ses fumées provoque des palpitations * Pour Cott, Te vrai bois d’agalloche est tiré de I'Agallockum secundarium qui pousse & Malacea et non de I'Aquilaria agallocha quion ne rencoutee Goprés Ini — qu’au Thibet. L’espéce citée par Couis doit tréa probablement conrespondre & I'Aquilaria secundaria DC. (= Aquilaria malacconsis Lam), . Daphne sp.+ D. gnidium L. ; D. laureota L. ; D. mezereum L. Ladrar (berbére) ; c'est en principe le nom berbére de D. laureola. La Tonrat, n° 267, donne aussi pour D. laureola : lili wadrar et ad-dufayla (c'est-a-dire « laurier-tose de montagne » et « petit lauriet-rose », a cause de la resemblance des feuilles). D. gnidium porte plus spécialement le vernaculaire leeds. Mais il existe chez Ies Arabes une grande confusion entre ces plantes et leurs vernaculaires. = 34 On utilise I'écorce et les feuilles. Tous les daphnés sont utilises comme purgatifs — intus — et antigaleux — extra. 7 Leurs propriétés abortives sont connues et largement mises & contribution. ; Tous les traités arabes signalent la toxicité de ces plantes et recommandent la modération dans leur emploi, ? 353. Grewia bicolor Jussieu VER pag 50 ke "Las medicines cte Arie’ TILIACEES imijij (maure) (in Monten). , eae Diaprés le Wasit (in Moyrert) ce serait le nab’ classique Les baies, rouges, pett charnues, sont comestibles. Elles four- nissent aux Maures une décoction trés prisée comme boisson, laquelle est, de plus, recommandée contre Vigendi (voir chapitre IV, tableau 2) (in Mowren) (On a depuis reconna dans les feuilles de plusieurs grewia sahéliens une substance A activité ocytocique appartenant au groupe des aminophénols (0.R.S.1.0.M., 32). Le bois dur du G. bicolor, frotté contre un morceau de bois tendyre, laisse échapper une étincelle (le Wastr in Monten). Il est aussi utilisé comme bois d’ceuvre. 354, Grewia tenax (Forsk.) legleyya (corrob.). : Crest le terakob des Touaregs (in Monet). Les petites baies orangées de cet arbuste sont comestibles. C’est un bon paturage, TYPHACEES 355. Typha angustifolia 1. = Roseau. tabiida (corrob.). Vernaculaire berbére répandu dans tout le Maghreb sous cette forme ou sous des variantes. Ce qu’on trouve au Maghreb, consigné dans les livres sous la rubrique bardi, est as — gin Oungonuns mebaguete Ver pds) oy généralement T. angustifolia ou des espd i Hi ede "Htarbes y coprelos® @ Candanonns (Anrgnuin corconemam) le Cyper ci 8 spices vaisines et non \ 358. dmomum grana paradist L. ch bos inbas ote la Yor s le Coppers papyrus L, comme en Orient (Toapan, n° 84) 3 a a at eS se Nite S04 Riva M.A, C'est une sorte ver pgs. 206 7 ie 5 Bien que nous ne ’ayons pas rencontrée, elle est certainement de jonc & tige dure faisant souver ie Vattirail médical dk ici fig cee Seas eh les praticiens. De plus, la cendre dé sey chit Merve connie des Sahraouis car elle provenait autrefols — et provient zomes, en applicati é ehine ote eae neste Js blessures serait hémostatique, = st plentes toxjours — d'Afrique occidentale via lo Sahara. Elle est de plus ner dos intoxications chez animal, men yes Pouvent entras. "“Seinabeot cite dans les chroniques historiques au nombre des drogues im- lement Lae ‘animal, mais celles-ci restent généra- portées du Sahara. Tes princinas ‘and, ‘ A Marrakech et & Rabat, elle est connue sous le nom de L-gitza &s principes toxiques ne sont pas trés bien connus, sahviwiva (litt. + « la noiy saharienne »). od La graine, pyramidale, A surface chagrinée et Iuisante, jouis v cites i i" ‘5 ei BRBLENA sait autrefois d’une grande réputation comme aphrodisiaque. Elle 356. Vitex aynus-castus In est encore utilisée A cet effet et dans le traitement de la sciatique. = Gattilier C’est un condiment utilisé en lieu ct place de poivre noir. Lherwa (eorrob ipa Ge Pane ; mu fait partie du a Lhandt et entre dans la compoattion du majiin Eberoa” eo aed aoetat (voir Cannabis sativa). Enocida. y'eotrus" um pres. A veees angarf (berbere) 359. Curcuma sp. RE Sheds Us Teaeitanh TE, C’est Ini qu’c ve . i = ire. rate ar sot, ron Pantiquié la sepa. Dat frelon gir en effet depuis becaum, burkum (corrob.), kurkwm (AuneRezag), jadwar (cor- 1 est utilisé aussi comme antirhumatismal et los fommes se Ce yermnenlatres s/eppliqnent indilieremment an curcuma om servent de ses graines, grllécs, pour ongraisser au)2bdoeire: Ce sont les shizomes, importés d’Orient, qui sont utilisé, Carminatif, Cholagogue. Anthelminthique, Antihémorroidaire, C. zedoaria Rose. ; ZiNGBtRACEES jarum Hance 360. Zingiber officinale Rose. Gingembre. skenjbir, skenjabil (corrob.) (du classique : zanjabil). comme condi- 857. Alpinia off = Galanga. bodenjal oi Lodensdl (corrob.), corruption du classique Hilanja Importé d’Orient, son rhizome est tris utilisé Cotte racine ouge, i " isponit 4 i : tous lee deat {0580 Importée do V'Inde, est disponible ches ment aromatique ct cn médecine traditionnelle. edocine poet £n saison du grand usage qui en est fait on On connatt localemet les deux variétés : la noire (rhizome pulaire. Associée an réglisse, olle sert a traiter la tous mondé en surface seulement) et la blanche (rhizome entitrement le convient eux affections des reins, aux eoliques, 4 l'aéropha, gic et anx manvaises digestions, Répat i siaque et réchauffante, . arcane eel stimulant, un stomachique, un aphrodisiaque. Pres- crit aussi dans l’amnésie (indication revenant dans tous les traités ~— arabes) et les estomacs fragiles. Les frictions effectuées apris un 319 bain chaud avec une huile d’olive dans laquelle a macéré plusieurs Ses graines, réduites en poudre sont employées en frictions, jours du gingembre pulvérisé, seraient souveraines dans les thu. mélées au miel ct au_gingembre, dans les douleurs articulaires et matismes, les douleurs vertébrales, les courbatures, les lumbagos, les rhumatismes. On'en fait aussi des cataplasmes analgésiques. I serait, associé au miel, spécifique des affections des voies ves. : La poudre de graines bouillie avec de I’huile d’olives passe pour Eee rendre les cheveux plus drus, plus épais et améliorer leur qualité a Cet oléat est administré en massages dans I’alopécie. Le harmel : est enfin couramment utilisé pour soigner les toxicoses du nour- ZYGOPHYLLACKES risson et les diarrhées infantiles. C’est un anthelminthique. 361, Fagonia sp. Les rameaux frais de P. harmala sont utilisés comme révulsif. t refusé du bétail — sauf accident — en raison de sa uleha (litt. : « petit talha Il est refusé (itt. « pet +5 « A cause des deux stipules rappelant toxicité. les épines d'Acacia raddiana ») (Monten). Chez Ihomme les intoxications ne sont pas rares, la plupart i a : temps 4 la suite d’absorption de mixtures thérapeutiques sur- Sa décoction est utilisée en frictions, contre la gale animale et et ea ee ae hépitaux en état d’anu- humaine et diverses autres affections & démangeaisons, Trouve ie et d'urémie grave, aprés absorption de harmel, novs ont été ‘galement un emploi dans le traitement des mauvais foi : eee a “hallucinations ceiation ‘pire ee souvent signalés. Vomissements, tremblements, hallucinatior visuelles et’ sensorielles, vertiges, troubles cardiaques, sommeil profond constituent généralement le tableau de I'intoxication Fncama, (Frcuter). Sebariana Peganum harmala, surtout les semences, contient quatre alca- Lgerzim (corrob.). C'est V'aterzim des Touaregs (i Mowtent) et loides : Vharmaline, Iharmine, I’harmalol et la péganine (ow Gu Sud algérien (Queze et Saxta). Les fruits — agemmis ou vasicine). L’action anthelminthique, anesthésique locale, halluci- Gneffis (in Mosrext) — sont des petites baies rouges, comestibles, 362. Nitraria retusa (Forsk.) Ach He tu Parque he Rescate ae i nogtne, convulsivogine et antidiarrhéique du P. harmala serait de saveur douceatre, « brilante quand on en abuse » (Monrert), bien réelle (Ficnter). Il agit aussi comme stimulant du systéme ; fortes doses des paralysies (RECH. Cet arbuste est un bon paturage conseillé dang/Ia maladie du Bev eu heene er en eetpe notes aa aralysies ( ZONES ARIDES). cman be bree 2i 2¢ — chameau dite el ges (voir supra : Rhus albida) comet much, 369. Peganum harmale Le ° #6 Beime loo ging oy cooper kdptcanvent, HOH Seetcenia africana R-BR. ater clekeres al eCae . oe ; /-harnel (corrob.). C'est le nom qu'il porte partout dans le monde Seer (oneal) MOE) arabe ri Cité pour mémoire. Crest la majnnena (litt. : « celle qui rend fou ») des Egyptiens i Son usage est recommandé dans un hadith, Les fumigations 365. Tribulus sp. au harmel, an soufre, & Valun et & la férule sont réputécs lever T. terrester L. ; T. macropterus Boiss. ; T. alatus Del. les mauvais sorts et protéger des envotitements (voir aussi chapi- 4 tre IV-z). On a recours également aux fumigations pour calmer fimgelest (corrob. et faire dormir les enfants criards et insomniaques, et traiter neu C'est le amagelost ou tagruft des Touaregs (in Montett). Le fruit rasthéniques et déprimés.rever pis, 146 de T. terrester s’appelle tadreisa en maure (in MoNTEIL). — 318 — — 319 — 366. 367. Le nom courant au Maroc et en Algérie pour T. terrester est al hasak ou al haska (qui veut dire : « plante a fruits piquants », allusion faite aux épines acérées portées par les fruits). T. terrester est responsable d’accidents causés surtout aux moutons et aux chévres, car il renferme une toxine hépatique conduisant 4 la production dans le sang d’une substance photo- sensibilisante — la phylloerythrine — résultant de la dégradation microbienne de la chlorophylle dans V'estomac des animaux D'autre part, on a pu isoler diverses sapogénines stéroidiques (diosgénine et ruscogénine en particulier). . Bee eer ee eer Zygophyllum simplex L. L-mellah (corr0b.) Paturé par les chameaux. Cité pour mémoire. Zygophyllum gactulum Emb. et Maire et Z. seaterloti Maire Laggaya (poly.) (corrob.). Lberraya (lit. : « La guérisseuse ») (tekna) (in Moxtet.). Leurs feuilles réduites en poudre sont utilisées comme hémos- tatique, et, en emplatres, comme maturatif des furoncles et abcis. Elles interviennent également en applications locales dans le trai- tement de I’cczéma et d’autres maladies de la peau. L'infusion des feuilles est utilisée comme lotion antiseptique pour I’hygiéne du bébé, On a découvert récemment dans les fleurs de zygophyllum nord-africains voisins, des principes hypoglycémiants actifs dans certains diabetes, Les zygophyllum sont de bons piturages, mais ils communi- qnent an lait de chamelle une caveur sale (MutteRo). De plus, certaines espéces seraient un peu toxiques (Ozexva). TROISIEME PARTIE NDEX -GLOSSAIRE INDICE Aborctivan : %9,450,259,484, 465,485, 20%,201,230 24g 1230,265,29, 525, 454, 349, 352, Abacerca 223,24, 430, Memes 6, 512. Ver Preg Mens fogia: a4e, 413 T6225 294,296, 298,508 aig Afecciones pulmonanea : 444, 414,455 as Urepinstening) 09, get qgi ver pe99.57 53 oa Agpactinred, 2, $60; era Edit tee eee 4 , 182/336, 565,343,169, S6e, 5c SH jetae [Conn bot, Yet Reo t= hanut (ysdg 167 sg, " Ricnbao y species] AS, 344,363 6g Alucindgenes ; 53. Amnesia: 2 Ans drei scacgs 297334 Ante caicn leone {6 A4%,a46, 406, 219,290, 548, 345 363 emia: 332. Va, Recenat itusentea y Engoreter, Aneaténieg (Anctgeaies aiatiniee) : 446,220, 4 Anticon: S08 404,462, 511, 325, sue 1938, 355,357, 354, 1,196, 226,226 254 2 45206 %6,1%2, 300,309,342, 548, Ver pogo. 40D y 201, on, 314,828, [AnbiQionretes: 445,204, 20%, 242,244, 854,274,290, 5 227, 852, Bam, 562,480, Antihemsnnreictal + 2,445, 228,244 313, 325,359, 64 Antiinglametenivn + 2h6 2448, 299, 439, 1AED, 244, B12, 308, B48, Anti patitts fontimite) 2 Age Antilepnersy ; a0: Antipnuntgiane : 495, 361 Antinndbico: 154, 274,29%, 904, 34, Ver Abexifermaces Pu Vintners, Anticdption gentnad 282,286, 240,294 Y ver pas ait, intestinal: 625, €36, 220 Anbiondartiion axtennea: £3,225 Ayenitiya 3/428, 150,250,236, 244,296, 304 Aatenia # ver Eatioutantes Aatningentes yCuntimntes: 2,44, 4 -36,97, 448, 439,240,468, {on Tentnea) 495,818,812, 323, 236,444, 480, AAAS, 428,964,476, 259,254, 274,208, 275,504, 30%, a12, 383,327, 357, Boteol Rat, Bhenomogia; 249, 481, 22h, 223 4 Reconatituyentes Bégquices lontintusiven) : 9 Bikentiasio: 269 e) a4 2as, Brenquitie: 446,085,200, 220 1 288,304, Ver Ajecsions pudiarnaney Coleles: 4432, #2, 229 , 290,293, 300,344, 363 Colunigeno(Echeuddante, Réchoudjante) + 180,473,474, 499,224, 312,357. Cemeen( Tumencgy : A, 163, £53,283; 166,253,649 . endickémicn 4 as 48,99, 404,274 Conminetives : ver Aensfagia ee uate Cepitts & Lientes: 17, 220, 535, 307 Cidtica; aae,219, 280,352,360 Cobageges : 145 150, 474,223,230, 282, 278, 302, 354 Céhice abdominales ALO, 466, 271, 359 430, Cokinis : a, 6144, 46, (201,24, 42, 297, 301, 330,334, 344 Comentibbes ; ASS, 424 244, 245,259,282, 2345 FE, #9, 40,04, 03, 400, AH 1, 40, 127,485, a8 iMag, 499, 205,208, 22, 25,25 214,201, 2 A224, ta Lab 2h 24,261, 2841 £66, 496, 2500805, 200, 346, 317, 519, 400,822. 484, 135,340,844, 559,354, 540 um plgo. 61.60.54, 00), ia 4,230,234, ee1,282 Crautluche : ais Cuero eabetercte : 4 Ws, 448,048,449, 21,034,435, Contuniones ; Convalectneva iver Recanatituyentes 41 Cuoren ba ere feateten te tarty: 453,455 Depiveteniaa 5,4, 94,405, 300 Depnesi¢n: 42,565, Ver Priocls *apte Depunativn oo Netunames 452, 2973 ene, ses, a4 15, 240,274,278, 295, 328, Diobetes ; 225,290, 502 264 Digeative: 150,256, LEE, 202, 520,357 Ver Taeaternsy digestives Dingagia : aq Detorcteofte: $2 Deter he ctienten 8, the, Udartalgia) Diamensmree : ata. 330, Disunia: 202 ot Diunttion: WH, 404, 222,48, 445, 450,451,45 8,474, 481,497, 219,208, 04, 283,289,312, | o 6 ABL, 256,457,210, C49 ,2E9, LAG,LAG 800, 302, 312, 325, 384, 4 Eetemeo: ver Pree Frammaguges: VW, 443,150,451, 94,202, Lat, £25,250, 252, 086,257, 296,299, 312, 225, 354 Emetecetenticos : 100, ADH, 425, 455, 241 Emotes: £20,236, 34h, Ver Gingivitia Engon dan(tngneioan, i ARH 29,252, 262, ¢91, embenpoint) + OM am, 459, eee 343,356. Ver Rearnatebupenter. Enunente: 494,225, Epilepsia: 135,485 Avi ,d0h, 354, Eytatexio: 384. Pau heen Enguinces entonanay : 221,308 Eapenunatégens: 424,274,299 Eatenifictact demtnina: AA9 ANG, 202, 2P4, 300, 304 Eabimutanteattiniee, deatiqicantea) ¢ 422, A¢k, 160,16, 46, 488,218, 220, ans, 252,271, 292, 221, 297, BM, 341, 347, 60, Eatdmage(yEatemdtion) 14S, Ads 451, 154, 223, 280,174, 289,296, AAT, 302, 512, 330, 945, 254, 360 Eatennutatente : 446,205 430 £62, ASS,293, 314, 320, Ver Lexentig Y Pungentrs, Eatacncmiente (Constipation) Expectenentess 443, 424,20) | Febnidugss(y pokuctiamo) 121,445, 201,225,262, 28 313, 322, 330, | 3as Fovdneutss 224,480, 153,430,294, 282, 342, 367 Frectuneo: 4, 121,281,282, Faegolhecerte): 443, Getlactégenss AGI, ANG, ABH, 236, £68, 296,02, 310, 312, 325. Gangante(gonge): 226, £56,225, Gingivitig: 21, 220,256, 210,295 Grigtes en le pel genguneay: 20,294, 228 Gripe : ate, ses Hemoptinia sae Hemonncieter: ver Antihewmenrsidales Hemortétion : 4/48, A498, 458,466, 313,385, 355, 364 Heniee, keene (blecsune, plate) 4,49, £9,448, 121, 429, 240,106, ANG, 230, 287,244,259, 224,292] 313, 821, 856, Ver Vidnerentes 4 Hesumbstion Hidknopeate(y Sfemoa) s AGz, 270,298, 334, 3 Hegacs (Fetes: 234, ANS, ASB, 236, 245, Hipnstion. 244,298, 320, 861, Ver Tetentoia 221, 30%, 333, 346,363, Ver Sedlantea. Hipetensmea : 240 Higiene aucek. 205,225. Mer Coputte ate Qiendes, Niatenia Merobanacea * rsetla oie ass Tottetéxion 258,264,334 Tekentota( Tekines; Jauntose) ; 28,436 06,448, 285,40, 441, 246, 286)244, 580, tn tne Tuputencia OF : AIG, 483,220,081, 311 Invonbinencio wrdnanta ver Enuneaig, Tnareticictas s 431,140, 4 Tabeatine : A501 471, 26% Jaguten: 94,82, 442 APS, 229,238, 325, 380,554 Lanonte : 266,245, 38, 340, 846,480. Lencannen: 325 Ritiasis & Be vejigar 148i, 403,208 Rena sate, 202 “ Vestent (bitin Zumbage: 360. Mal alionte #463, 441, 320 (Hotcterial: ver Mostteatenies Mesticutenivs 8,94 448,240, 285, 285, us MeCenodermia: $12 Memanie A08, 145,426,408, 459, 00840, 206,216, 254,458,260, 360, 364, 366, 478,479, 200, 205, Ph, 306,819, 526, 524, 351, 338, ane, Men tactientes (Cune-ctents) PLY Auiai vienege, Neunalgiaa: inc Oikos : 455,465,225, 224, 303,330, sus, 362, 64. Dje + 194,589, Ver Coliato le £8, hk 68. Oxitdaico (Ascouchementa) ? 453, 142,498,265, 353 Famoiro | rR Famonial © 126, Rtibl ate antes + ver Manctotinaten, RéQinia : ASS, 345, 334, E Ta dnigene’ : 146 Fonetihitia(Oneittons) : 230,098 Pecaa(techta de meuraea) : 316 Fanfunea: 88,66,24 094, 22, 201,219,240, 350,348, 851, 149 Prho s ver Go bente, entnsiad 45, 490,491,240, 271,307 | Preectunos lmercdtdunaa/ ventnses ae ee oh 2,300, 51%, 315, 267 Pied : 28, 423,455,494,225, 289, 2 6a Pramrea: 229 Palvene(pructne): 26,949,095, Preventiven + 259,220,222, 344 Faiceter Fungontes : 183 ,AG¥,410, 44, 490, 272,241,252 apie: B43. Ver Te mike FL 426, 454,498, 444 499, Gutmeacdunas (Badlanea) ; Ra Retiaides: 234 FF, 166,270, 313 quitiome: 4% PN pga Sly 5 Reconatitunentet ce, 4% £40,154, 268, 243, 410,328, 336 Redneacante [Rednotahisoantes 227,232,243, 320, Readriacs [Refnsicicsrmants; Shume) NU, AS1,AYG, 422,453, 4P4, Lee, 226,229 234, 246,098] 240,241,278 325 Reagninets te acbttalRomeciro, Conyea): 94, Reumet 128,236 iome'g : MOAN 166,49), 219, 256, 20, 49%, 300, 304, 334, 356, Onelgiates reales, Riva Rein) 249,389, 100, 446,475, 444, 496 360,363, 246 24K LIS, 248, 360,363, Ver bee, Ronqurene 1 2sy Rubegaaienter : 1480, 237,274, 904,241, Sebatienee (engeluness 24 Senampisn(Rougecte) 2328 Senna(Gale 1 Gelwux) + 5,49,26 28, a4, APA ABT AI, 352, 361, Sectentes 44,414,495, 221, 124,286, 850, 385, 542,543, 503 Dialoguge: a6. Seqilio: 199,416 246,278, Sinusitio: zee, 325, Sudontdico: ane, 302 Taquicancdia : 442,207 Tentduge : 325 Tidus 425,234, Tinieez 232, Tinsides ; THRe(Teigne J : 5, 16,270,282, 69 Treatenne (odectionca) Rigestives : 4 r4NS AWB, 450, 412, 222, 236, ABT L64,225. Ver Di SA bq igeatives PTubereulests : 6%, 459, 476, 241, Vheeres + ver Hinides, Uleens. guatnectisctenal tv inteotinad): 2H, 20H, 314 328 Vernatfuge : 101,435,469 359, 363 Venrigas (venues) FARa, 325, 1451, 45%, 122, 222, 286,231,300, 345, Ventigo (4 naterea): 330 Nesonia s 224 Veaieonites + 400, 160, 420,487, 304, 404. 148,429,454, 480, Sho Leucectermia as, Ninuede : 322, 349 Veteninenia: 104,432, 438,489, 492, , eG ,2 1, B62, Nar Vitehigs ; 312,69 Sanna (Me lenacBernaze Vemitivey: 482,455,290, 300 Nulnenanio: AR, 143,430,406, 496,208, 224,237, 313, Bue, 355, B67. Ner Henigas y Hemmbétions, Notes ~ Ge Reje powder aunt ne hey ex Capone.

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