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Génération et propagation ultrasonore

Orland Guedes
orland.guedes@free.fr

30 septembre 2005

1 Introduction
Dans ce chapitre, on expose quelques principes liés à la propagation des ondes ul-
trasonores appliqués au CND.
Dans un premier temps, on fait un rappel de la physique des ondes élastiques ainsi
que de la propagation linéaire dans les fluides et les solides élastiques et isotropes.
Puis, nous ferons un point sur le fonctionnement et la modélisation des traducteurs
piézoélectriques. Enfin, on décrit quelques principes liés au CND concernant la repré-
sentation des données ultrasonores et les différentes techniques pour la détection et le
dimensionnement des défauts.

2 Ondes élastiques
2.1 Principaux types d’ondes
Les ondes ultrasonores sont des vibrations mécaniques représentatives d’un dépla-
cement particulaire. Ces ondes se propagent dans un milieu fluide ou solide mais ne
peuvent être transmises dans le vide comme les ondes électromagnétiques. On peut
observer plusieurs modes de propagation suivant la nature du milieu. Lorsque la po-
larisation1 est parallèle à la direction de propagation, on a à faire à une onde longitudi-
nale notée L. Dans un milieu fluide, la vitesse c0 de cette onde dépend des propriétés
intrinsèques du matériau :
s
CP
c0 = (1)
ρ0 CV βis

où CP et CV sont les chaleurs massiques à pression et à volume constant, ρ0 la densité


propre et βis le coefficient de compressibilité isotherme. Dans les solides on génère, en
plus des ondes L, des ondes dont la polarisation est perpendiculaire à la direction de
1
On appelle la polarisation, le sens du déplacement mécanique induit par l’onde acoustique.

1
2.2 Équation de propagation dans les milieux isotropes

propagation. Ce sont les ondes transverses ou transversales notées T. On note cL et cT


la vitesse du son des ondes L et T [1] :
r s
c11 λ + 2µ
cL = = (2a)
ρs ρs
r r
c11 − c12 µ
cT = = (2b)
ρs ρs
où c11 et c12 sont des coefficients de la matrice de rigidité élastique, λ et µ les coefficients
de Lamé, dans le cas d’un solide isotrope. Les relations (2) montrent que la vitesse de

l’onde T est toujours inférieure à la vitesse des ondes L, en effet : cL > 2cT [2]. En
CND, cet écart de vitesse est souvent utilisé pour distinguer les deux modes.
Dans un espace semi-infini, en particulier pour un milieu de propagation solide, on
peut avoir des ondes ayant à la fois une polarisation longitudinale et transverse. C’est
le cas pour les ondes de Rayleigh, présentes au voisinage d’une surface libre dont la
polarisation est elliptique. La décroissance de l’amplitude suivant la profondeur est en
fonction d’un exponentiel négatif.

2.2 Équation de propagation dans les milieux isotropes


2.2.1 Milieux fluides

Dans un fluide, on peut décrire le comportement d’une onde acoustique par le po-
tentiel des vitesses φ, à partir duquel on peut définir la vitesse particulaire ~v , la sur-
pression acoustique p, ou encore la variation de densité ρ :

~
~v = −∇φ (3a)
∂φ
p = −ρ0 (3b)
∂t
ρ0 ∂φ
ρ = − 2 (3c)
v ∂t
L’équation de propagation s’écrit en fonction de φ, défini en un point M à l’instant t :

1 ∂ 2φ
M φ(M, t) − (M, t) = 0 (4)
c20 ∂t2
où c0 la vitesse de propagation. On définit Φ comme une décomposition spectrale du
potentiel φ :
Z +∞
φ(M, t) = Φ(M, ω)e−jωt dω (5)
−∞

où ω la pulsation. Dans ce cas Φ vérifie l’équation (4) qui devient l’équation de Helm-
holtz :

M Φ(M, ω) − k02 Φ(M, ω) = 0 (6)

2
2 ONDES ÉLASTIQUES

ω
où k0 = c0
est le nombre d’onde. La solution temporelle d’une telle équation est une
fonction harmonique de pulsation ω. Dans le domaine spatial, si on connaît Φ et sa
∂Φ
dérivée normale ∂~
n
sur une surface fermée S, on peut, grâce aux théorèmes de Green,
calculer Φ en tout point de V limité par S, et établir la relation de Rayleigh-Sommerfeld :

ZZ µ ¶
1 ∂Φ ∂G
Φ= G −Φ dS (7)
4π S ∂~n ∂~n

où G est une fonction de Green s’annulant pour r → ∞ et est une solution de l’équation
de Helmholtz (6).

Π0

Σ0

M0 M

F IG . 1 – Choix de la surface d’intégration

On choisit S comme la réunion d’une sphère centrée en M et d’un plan Π0 (voir


figure 1) et on définit G par :

ejkr
G(P ) = (8)
r
où P un point appartenant à la surface S détourant le volume V où évolue le point
d’observation M , et r la distance du point M au point P . La résolution de (7) nous
impose donc de connaître Φ, G ainsi que leur dérivées respectives sur toute la surface S
pour le calcul de Φ en tout point de V. Pour cela, à partir de G on définit G+ telle que :
0
ejkr ejkr
G+ (P ) = + 0 (9)
r r
3
2.2 Équation de propagation dans les milieux isotropes

où r la distance du point P au point M et r0 la distance du point P au point M 0 , le


symétrique de M par rapport à Π0 . G+ étant une composante linéaire de G, elle vérifie
aussi l’équation de Hemholtz (6) et s’annule pour r → ∞, ce qui fait de G+ une fonc-
tion de Green pour notre configuration. On choisit une surface S de type sphérique
centrée en M de rayon infini, de sorte que G+ s’annule lors de l’intégration suivant S.
∂G+
Remarquons aussi qu’au niveau de Π0 on a G+ (P ) = 2 G(P ) et ∂~
n
= 0. On peut donc
à partir de (7) déduire la formule de Kirschoff :
ZZ
1 ∂Φ
Φ= G dS (10)
2π Π0 ∂~n

en considérant un traducteur fonctionnant en mode piston2 suivant l’ouverture Σ0 ,


sachant que sur le reste du plan Π0 on impose des conditions de baffle rigide, où la
vitesse est nulle. On peut donc calculer Φ en tout point de l’espace, puisqu’on connaît
∂Φ
Vn = ∂~
n
la vitesse normale au plan Π0 et r = MP, la distance du point rayonnant P au
point d’observation M :
ZZ
1 ejkr
Φ= Vn dS (11)
2π Σ0 r

Cette solution nous permet alors de calculer le champ rayonné par un traducteur
considéré comme une source de vitesse normale dans un fluide en régime harmonique.
Pour le régime impulsionnel on peut sommer toutes les composantes spectrales de la
relation (5) :
ZZ Z +∞ −jω(t− cr )
e 0
φ(M, t) = Vn (P, ω) dω dS (12)
Σ0 −∞ 2πr

On retrouve ainsi l’équation de Rayleigh reliant le potentiel des vitesses à la vitesse


normale dans le plan de la source :
ZZ r
δ(t − c0
)
φ(M, t) = Vn (P, t) ⊗ dS (13)
Σ0 2πr

Cette expression permet ainsi de calculer le potentiel scalaire φ, généré par l’excitation
du type distribution de Dirac δ(t − t0 ) à la surface d’émission Σ0 appartenant au plan
Π0 (voir figure 1).

2.2.2 Milieux solides

Dans les milieux solides, on caractérise l’onde acoustique par le déplacement par-
ticulaire ui et la contrainte mécanique σij , plutôt que par la vitesse et la surpression
2
Le traducteur fournit une vitesse normale à la surface d’émission.

4
2 ONDES ÉLASTIQUES

moins explicites que dans le cas des fluides. Le tenseur des déformations Skl se définit
à partir du déplacement par :
µ ¶
1 ∂ui ∂uj
Sij = + (14)
2 ∂xj ∂xi
Soulignons que la trace de ce tenseur correspond en fait à la variation de volume due
à un déplacement ui :
∂ui
Sii = div(ui ) = (15)
∂xi
Le tenseur des contraintes se déduit du tenseur des déformations par la relation de
Hooke généralisée :

Tij = cijkl Skl (16)

où cijkl le tenseur des coefficients élastiques. Suivant les symétries du comportement


mécanique du matériau considéré, on peut réduire le nombre de composantes indé-
pendantes [2, 3]. Dans le cas d’un solide isotrope, on peut exprimer le tenseur des co-
efficients élastiques en fonction des deux coefficients de Lamé. Si on prend en compte
une notation vectorielle l’équation de propagation s’écrit :

∂ 2~u ~
ρs = µ M ~u + (λ + µ) ∇(div~
u) (17)
∂t2
où λ et µ sont les coefficients de Lamé et ρs la densité du solide. Pour résoudre ce type
d’équation, on peut utiliser la décomposition du champ de déplacement telle que :

~u = ~uL + ~uT (18a)


~ φ
~uL = ∇ (18b)

~
~uT = rot ψ (18c)

où φ le potentiel scalaire analogue au potentiel des vitesses décrit pour les milieux

fluides, représentant la partie irrotationnelle de l’onde ultrasonore (rot φ = 0) matéria-
~ est un potentiel vecteur représentant la partie dite solénoïdale du
lisée par l’onde L. ψ
même champ. Il s’agit en fait de l’onde T pour laquelle la variation relative de volume
(i.e. la trace de Sij ) est nulle (div ~uT = 0). On utilise ainsi la décomposition (18) pour
exprimer de façon découplée, l’équation de propagation pour les deux potentiels :
1 ∂2φ λ + 2µ
M φ − 2 2 = 0 avec c2L = (19a)
cL ∂t ρs
2~
Mψ~ − 1 ∂ ψ = 0 avec c2 = µ (19b)
T
c2T ∂t2 ρs
Les équations (19) sont le résultat du découplage de la propagation ultrasonore dans
les solides : on représente ainsi la propagation en onde L (resp. d’une onde T) à la

5
vitesse cL (resp. cT ). Dans la suite, on exprime de ces équations le champ vectoriel de
déplacement rayonné par un traducteur au contact d’un milieu solide semi-infini. On
suivra une démarche analogue à celle décrite précédemment dans les fluides, mais les
conditions à l’interface ne seront pas les mêmes. En effet, le plan du traducteur (Π0 )
n’est plus un baffle rigide (vitesse normale nulle) mais une surface libre (contrainte
nulle) ; d’autres fonctions de Green seront donc à prendre en compte.

3 Traducteurs ultrasonores
Les ondes ultrasonores atteignent des fréquences supérieures à la gamme audible
qui s’étend de 20Hz à 20kHz. En imagerie médicale comme en CND, on utilise des
fréquences généralement comprises entre 0.5 et 20MHz, ce qui implique l’utilisation
de procédés spécifiques pour réaliser des émetteurs-récepteurs ultrasonores.

3.1 Le phénomène piézoélectrique


3.1.1 Propriétés de céramiques piézoélectriques

Un solide est dit piézoélectrique s’il se polarise électriquement sous l’action d’une
contrainte (effet direct) et se déforme si un champ électrique lui est appliqué (effet
inverse). Pour cela on utilise le phénomène mis en évidence par Pierre et Jacques Curie
[4] qui est la conséquence d’un couplage entre les propriétés mécaniques et électriques
d’un matériau piézoélectrique. On peut décrire des équations d’état piézoélectrique,
reliant des grandeurs mécaniques comme la déformation S et la contrainte T, à des
grandeurs électriques comme l’induction D et le champ électrique E [2, 3] :

T = cE S − e t E S = sE T + dt E
T = cD S − ht D S = sD T + g t D
(20)
D = d T + εT E E = βT D − g T
D = εS E + e S E = βS D − h S

où c le tenseur des constantes élastiques (en Pa), s le tenseur des raideurs élastiques
(inverse de c), ε la constante diélectrique (en F/m) et β inverse de ε. La transposée de
la matrice X est notée X t et X Y indique que X est considéré à Y constant ou nul. Nous
trouvons aussi dans les équations (20) d’autres constantes représentatives du couplage
piézoélectrique :
– La constante de charge d traduisant la proportionnalité entre la contrainte et l’in-
duction à champ électrique nul ou constant (en C/N).
– La constante de tension g traduisant la proportionnalité entre la contrainte et le
champ électrique à induction nulle ou constante (en V.m/N).

6
3 TRADUCTEURS ULTRASONORES

– La constante piézoélectrique e traduisant la proportionnalité entre la déformation


et l’induction à champ électrique nul ou contant (en C/m2 ).
– La constante piézoélectrique h traduisant la proportionnalité entre la déformation
et le champ électrique à induction nulle ou constante (en V/m).
Les équations (20) combinent les équations issues des lois mécaniques de Hooke
(16) aux lois de Maxwell, suivant les conditions aux limites imposées sur un échan-
tillon.
Les matériaux ayant de telles propriétés sont des cristaux comme le Quartz (SiO2 ),
le Niobate de Lithium (LiNbO3 ) ou le Tantalate de Lithium (LiTaO3 ). Pour des appli-
cations médicales ou pour le CND l’utilisation de céramiques polycristallines est plus
courante. Par exemple, le PZT composé de plomb, de zirconium et de titane, est fa-
briqué par frittage de microcristaux à haute température en présence d’un fort champ
électrique statique d’environ 20kV/cm. Par convention, ce champ est orienté suivant
l’axe ~z, considéré comme un axe de symétrie de révolution. Cependant ces céramiques
ont quelques contraintes d’usage notamment en température. La température de Cu-
rie, qui se situe selon le type de céramique entre 200 et 400°C, fixe la limite au dessus
de laquelle la polarisation permanente, donc la piézoélectricité, disparaît.

Matériau piézoélectrique ρ (.103 kg.m−3 ) vL (m/s) εS33 /ε0

LiNbO3 coupe ~z 4.7 7316 39


Céramique P1-94 7,9 4273 2230

TAB . 1 – Caractéristiques électromécaniques de matériaux piézoélectriques [5]. La per-


mittivité diélectrique dans le vide est ε0 = 8, 854.10−12 F/m.

Le tableau 1 montre quelques constantes caractéristiques d’une céramique du type


PZT par rapport à un cristal. La céramique est plus lourde et a une célérité, pour les
ondes de compression, plus faible que pour le cristal, qui est de fait un bon résona-
teur mécanique. Le principal avantage de la céramique est dans sa forte permittivité
diélectrique, représentée par le tenseur ε liant le champ électrique E à l’induction D.
En particulier sa composante εS33 :

D3 = εS33 E3 (21)

Dans la suite, nous verrons qu’il est possible de caractériser le rendement d’un tel dis-
positif qui consomme de l’énergie électrique pour fournir de l’énergie mécanique.

7
3.2 Génération des ondes ultrasonores

3.1.2 Le couplage électromécanique

Le couplage électromécanique est la faculté d’un matériau piézoélectrique à conver-


tir de l’énergie électrique en énergie mécanique. Il est caractérisé par le coefficient noté
k:

Énergie mécanique transformée


k2 = (22)
Énergie électrique fournie

L’expression de k dépend en fait de la forme de la céramique et de son mode de vibra-


tion. Pour une plaque suffisamment fine suivant l’axe 3 vibrant en épaisseur, le coeffi-
cient électromécanique est caractérisé par kt (t comme thickness) ; k31 pour une plaque
suffisamment fine suivant l’axe 3 vibrant en cisaillement suivant l’axe 1 ; k33 pour un
barreau de rayon fin suivant l’axe 3 vibrant en compression suivant l’axe 3. La figure 2
donne l’expression de ces coefficients d’après le standard de l’IEEE [6].

Polarisation d31
2 k31 = p
sE T
11 ε33

Vibration
1

Polarisation e33
2 kt = p
cD S
33 ε33

1
Vibration
2

Polarisation d33
1
k33 = p
sE T
33 ε33

3 Vibration

F IG . 2 – Coefficients de couplage électromécanique [6]. Les éprouvettes sont polarisées


suivant l’axe 3.

Le coefficient kt est particulièrement approprié pour caractériser des céramiques qui


composent les transducteurs fonctionnant en mode épaisseur, généralement utilisés
pour des traducteurs à ondes L. En CND des céramiques de type PZT sont les plus
employées car elles ont un coefficient de couplage kt relativement élevé, permettant
une bonne conversion du signal électrique en vibration acoustique.

8
3 TRADUCTEURS ULTRASONORES

F IG . 3 – Schéma des principaux composants d’un traducteur à ultrasons.

3.2 Génération des ondes ultrasonores


3.2.1 Traducteur ultrasonore

Dans la terminologie du CND [7], on appelle traducteur ultrasonore un dispositif


généralement composé d’un transducteur, d’une lame avant et d’un backing. La figure
3 illustre un montage classique avec :
– Le transducteur, dispositif généralement composé d’une simple plaque de céra-
mique piézoélectrique qui permet la conversion d’un signal électrique en vibra-
tion mécanique et réciproquement.
– Une lame quart d’onde, qui sert de protection mais favorise aussi la réfraction
de l’onde ultrasonore.
– Un backing, composé d’un matériau d’impédance acoustique comparable à la
céramique servant d’amortisseur à la vibration du transducteur.
Les céramiques utilisées le plus fréquemment en CND ont un facteur de qualité assez
faible (Q < 100), ce qui permet d’obtenir un signal bien amorti. L’ajout d’un backing
en face arrière permet d’avoir un signal assez court d’où une bonne discrimination des
défauts dans le temps.

3.2.2 Modélisation d’un transducteur à ultrasons

F IG . 4 – Schémas équivalents d’un transducteur d’impédance ZP modélisé suivant la


dimension (~z) en fonction des paramètres mécaniques (forces extérieures) et électriques
(tension appliquée).

Si le transducteur considéré comme une plaque assez large pour ne pas avoir de
vibrations parasites suivant les dimensions latérales, on utilise alors une modélisation
à une dimension, en ne considérant que l’axe de propagation de l’onde ultrasonore :~z.
Ce type de modélisation considère une plaque d’épaisseur d composée d’un solide
piézoélectrique, avec une électrode de chaque coté, à z = 0 et à z = d, comme illustré
figure 4. Le système mécanique considéré peut être facilement mis en analogie avec
un système électrique, ou schéma équivalent. C’est pourquoi on peut considérer notre
transducteur comme un système linéaire à trois ports, ou accès :
– un port électrique alimenté par une intensité I, sous une tension U.
– deux ports acoustiques alimentés par les vitesses v1 et v2 analogues à des intensi-
tés, sous l’action des forces F1 et F2 analogues à des tensions.
Une excitation du port électrique, à l’aide d’un générateur de tension, provoque une
sollicitation mécanique sous la forme d’une onde ultrasonore. Les deux ports acous-

9
3.2 Génération des ondes ultrasonores

tiques représentent en fait les faces arrière et avant du transducteur. L’effet inverse se
traduit par une sollicitation mécanique mettant le transducteur en résonance et excite
le port électrique.
De la même façon qu’on définit l’impédance électrique par le rapport entre la ten-
sion et l’intensité, on définit une impédance acoustique comme le rapport entre la force
F
et la vitesse de vibration par Z = . Si on utilise les relations (20), on peut mettre en
v
relation les paramètres mécaniques et électriques sous forme matricielle [5, 3] :
    
F1 Z/ tan(kd) Z/ sin(kd) h/ω v1
F2  = −i  Z/ sin(kd) Z/ tan(kd) h/ω  v2  (23)
U h/ω h/ω 1/ωC0 I

L’impédance acoustique est liée à un milieu de propagation et conditionne la trans-


mission ultrasonore entre deux milieux de nature différente. On définit aussi l’impé-
dance acoustique propre comme le produit de la densité avec la vitesse de phase dans
le milieu de propagation : Z = ρc0 . Dans ce cas, il s’agit d’une caractéristique intrin-
sèque du matériau. On peut alors définir Z1 et Z2 comme les impédances en charge à
l’arrière et à l’avant du transducteur de même que le milieu piézoélectrique constituant
le transducteur est caractérisé par l’impédance ZP (voir figure 4). Le comportement du
système dépend des milieux avant et arrière, dont l’influence est analogue à une charge
mécanique. L’impédance électrique d’entrée se calcule à partir de la matrice des impé-
dances, voir relation (23),
µ ¶
1 k2 2ZP (1 − cos ϕ) − i(Z1 + Z2 ) sin ϕ
Ze = 1 + ZP , (24)
iωC0 ϕ −(Z2P + Z1 Z2 ) sin ϕ + iZP (Z1 + Z2 ) cos ϕ
ω
où k le nombre d’onde associé à la pulsation ω et à la vitesse de phase vL (k = vL
=
2πf
vL
). L’angle ϕ est défini comme ϕ = kd = ωd/vL ; k est le coefficient de couplage
électromécanique, C0 est la capacité statique du transducteur rigidement lié [5] définie
par

εS33 S
C0 = . (25)
e

Pour caractériser le transducteur, on peut utiliser une configuration mécanique du


type résonateur libre. Dans ce cas le transducteur est sans charge avant et arrière. L’im-
pédance équivalente Ze s’écrit d’après (24) avec Z1 = Z2 = 0 :
µ ¶
1 2 tan(ϕ/2)
Ze = 1−k (26)
iωC0 ϕ/2

La figure 5 montre les variations du module de l’admittance Y = 1/Ze en fréquen-


ϕ ωd
tiel. La fréquence est issue du paramètre ϕ en considérant 2
= 2vL
dans l’équation (26).

10
3 TRADUCTEURS ULTRASONORES

L’admittance s’annule (Ze = ∞) pour chaque multiple de fa , la fréquence d’antiréso-


nance :

tan(ϕ/2) = 0
(n)
ωa d π
⇒ = (2n + 1) (27)
2vL 2
(n) vL
⇒ fa = (2n + 1)fa , avec fa =
2d

L’admittance tend vers l’infini (i.e. pour Ze = 0) pour les fréquences de résonance
(n)
notées fr avec n ∈ N, ce qui d’après l’équation (26) nous donne :

k 2 tan(ϕ/2)
à ! = ϕ/2
(n) (n)
πfr πfr
⇒ k 2 tan =
v vL (28)
à L !
(n) (n)
π fr π fr
⇒ k 2 tan =
2 fa 2 fa

F IG . 5 – Variation de l’admittance en fonction de la fréquence pour un résonateur libre.

Le mode fondamental est donné par n = 0 et les harmoniques sont de fréquences


multiples impaires de la fréquence fondamentale. Pour caractériser un transducteur
on mesure les fréquences de résonance et d’antirésonance, ce qui donne la vitesse de
phase vL et le coefficient de couplage k :

vL = 2fa d (29a)
r ³ ´
π fr
k= 2 fa
tan π2 faf−f
a
r
(29b)

Divers schémas électriques issus de la matrice des impédances sont connus comme
le schéma équivalent de Mason [8] ou encore de Redwood. Dans la suite de cette étude
nous utiliserons la méthode KLM, due à Krimholtz, Leedom et Matthaei [9], particu-
lièrement utile pour l’étude de transducteurs à large bande fréquentielle comprenant
plusieurs couches adaptatrices. Le logiciel commercial PiezoCAD utilise ce modèle et
permet de simuler un système comprenant le transducteur piézoélectrique, avec une
ou plusieurs lames adaptatrices à l’avant comme à l’arrière du transducteur. Il permet
aussi d’intégrer au système des lignes d’adaptation électrique utilisées si nécessaire
pour la connexion au système d’acquisition. Le logiciel peut également réaliser des cal-
culs en fréquentiel afin de produire une réponse impulsionnelle du traducteur. Ainsi,
on peut facilement convoluer à l’excitation d’un générateur de tension pour obtenir sa
forme temporelle.

11
3.3 Matériaux piézocomposites

Pas de découpe p0

Largeur de découpe

Épaisseur du
Piézocomposite

Barreau de PZT

F IG . 6 – Paramètres d’un matériau piézocomposite 1-3.

F IG . 7 – Caractéristiques d’un transducteur en piézocomposite 1-3, en fonction de la


fraction volumique de céramique. Paramètres homogénéisés : Z̄ impédance acous-
tique ; v¯L la vitesse longitudinale ; k̄t coefficient de couplage du mode d’épaisseur. Ex-
trait de [10].

12
3 TRADUCTEURS ULTRASONORES

3.3 Matériaux piézocomposites


Le matériau de base servant à la fabrication d’un piézocomposite est une céramique
de type PZT. Dans un premier temps une plaque de céramique est découpée suivant
l’épaisseur dans deux directions de façon à réaliser un réseau de barreaux. Un trait de
découpe de largeur constante sera appliqué suivant un pas p0 comme illustré sur la
figure 6. L’ensemble est ensuite moulé dans une résine du type époxy.
Les courbes représentées figure 7 montrent les caractéristiques acoustiques homo-
généisées du piézocomposite en fonction de la fraction volumique de céramique, comme
v¯L et Z̄. On peut remarquer que le couplage électroacoustique homogénéisé k̄t a ten-
dance à s’approcher du k33 caractéristique de la céramique pure. La structure piézo-
composite vise d’une certaine façon à imiter la résonance d’un barreau de largeur finie
caractérisé par le coefficient de couplage électromécanique k33 (défini figure 2), en par-
ticulier si la résine d’imprégnation est souple [10].
Notons que la simple fraction volumique de céramique ne peut être seule repré-
sentative de tous les phénomènes de vibration d’un piézocomposite. Aussi plusieurs
auteurs ont utilisé des modèles éléments finis pour analyser la structure du piézocom-
posite en faisant varier la forme des barreaux de céramique [11, 12] ; on définit donc
w/t le rapport largeur sur hauteur. Si la largeur est négligeable devant sa hauteur, on
favorise nettement le mode barreau. On préconise donc un ratio w/t inférieur à 1/5
pour assurer que ceux-ci sont assez fins pour résonner suivant leur hauteur, c’est-à-
dire selon l’épaisseur du transducteur.
Ce type de structure a une impédance acoustique moins élevée qu’une structure
à céramique « pure ». Elle est donc souvent utilisée dans le domaine médical, ou en-
core en CND pour des traducteurs immersion. Dans ces cas, la rupture d’impédance
acoustique n’est pas trop élevée par rapport aux 1.5MRayls de l’eau.

3.4 Caractéristiques du rayonnement des traducteurs à ultrasons


3.4.1 Traducteurs plans

Le rayonnement d’un traducteur ultrasonore est provoqué par la vibration d’un


transducteur qui va entraîner un champ de déplacement dans le milieu de propaga-
tion. Dans le cas d’une description de champ acoustique en régime harmonique, nous
pouvons aussi l’exprimer par le potentiel acoustique scalaire. Comme on peut le voir
sur la figure 8, on distinguera alors plusieurs zones où le champ aura des caractéris-
tique particulières :
– Le champ proche ou zone de Fresnel où on trouve beaucoup d’interférences gé-
nérant des minima et des maxima locaux.
– Le champ lointain ou zone de Fraunhöffer où on a une décroissance d’amplitude
régulière et un faisceau divergent.

13
3.4 Caractéristiques du rayonnement des traducteurs à ultrasons

F IG . 8 – Schématisation du principe de champ proche.

Pour un traducteur plan circulaire fonctionnant en mode piston dans un fluide, la


distance de champ proche est donnée par

a2
L= , (30)
λ
où a le rayon de l’émetteur et λ la longueur d’onde dans le fluide. En champ lointain,
la divergence du faisceau est donnée par

λ
θ = 1.22 . (31)
2a
Notons que le maximum global du champ est théoriquement atteint à la distance
de champ proche L. Le contrôle ultrasonore se fait autour de cette distance ou au début
de la zone de Fraunhöffer en ce qui concerne les traducteurs monoéléments.

3.4.2 Traducteurs focalisés

La focalisation d’un faisceau ultrasonore permet de concentrer l’énergie générée en


une zone précise. Ainsi, on peut obtenir des faisceaux plus étroits de façon à améliorer
la précision spatiale et le rapport signal sur bruit.
Comme en optique, on peut ajouter à l’avant d’un traducteur plan une lentille. Pour
obtenir un faisceau convergent, on utilise une lentille de surface sphérique, où la dis-
tance focale F est déterminée par
n
F =R , (32)
n−1
où R le rayon de courbure de la lentille et n l’indice de réfraction entre la lentille et le
milieu de propagation qui est généralement de l’eau. Cependant une lentille acoustique
peut présenter des inhomogénéités. Une forte atténuation crée aussi une apodisation
indésirable sur la surface du traducteur, aux endroits où la lentille est plus épaisse.

F IG . 9 – Traducteur à lentille et avec transducteur mis en forme.

Une alternative à la focalisation des traducteurs ultrasonores peut être envisagée


par la mise en forme d’un transducteur. Cette mise en forme peut être réalisée avec
la technologie piézocomposite 1-3 en utilisant la flexibilité de la résine d’imprégna-
tion avant réticulation. Ce type d’émetteur utilise une relativement grande surface par
rapport à la longueur d’onde. La mise en forme permet donc aux ondes émises par
chaque partie infinitésimale de la surface émettrice d’être en phase à son arrivée au
point de focalisation. Les motifs de mise en forme peuvent donc varier suivant l’appli-
cation visée. Pour focaliser dans un milieu homogène ou à travers une interface plane

14
3 TRADUCTEURS ULTRASONORES

sans incidence, on utilise des mises en forme sphériques, où le point de focalisation est
au niveau du centre de la sphère dans laquelle s’inscrit la surface du traducteur. Cer-
taines applications en CND utilisent des mises en formes bifocales3 pour l’inspection
de pièces cylindriques. On peut aussi utiliser une mise en forme en surface de Fermat.
Ce type de surface est issue d’une équation de conservation de la phase entre la surface
émettrice et le point de focalisation, prenant en compte les déphasages induits par les
interfaces présentes dans le milieu de propagation [13].

3.5 Traducteurs multiéléments


La technique multiéléments repose sur le principe de segmentation d’une surface
active en un réseau d’émetteurs. Sur le même principe qu’un réseau SONAR, la va-
riation de la phase à l’émission ou à la réception, d’un élément à l’autre, permet de
modifier la directivité du faisceau émis ou reçu. Les premières applications ont été
réalisées dans le secteur médical vers la fins des années 1950. L’utilisation d’un tel dis-
positif implique un traitement des données ainsi qu’une acquisition multivoies, ce qui
était très difficile à réaliser avec des techniques analogiques. Grâce aux progrès en trai-
tement numérique des données, on est en mesure de réaliser des systèmes capables de
gérer plusieurs voies simultanément et en temps réel. Par ailleurs, la réalisation des
capteurs en céramique piézoélectrique a longtemps posé des problèmes de couplage
acoustique entre les éléments du réseau, dus à la propagation des modes latéraux (dia-
phonie acoustique). Ceux-ci peuvent en partie être résolus grâce à des techniques de
fabrication particulière des céramiques piézoélectriques comme le piézocomposite 1-3.

3.5.1 Balayage électronique par commutation

Réseau
multiéléments éléments actifs

Faisceau US
Pièce solide

F IG . 10 – Schéma du fonctionnement d’un traducteur multiéléments par commutation.

On peut créer un balayage électronique en activant chaque élément tour à tour.


Ainsi le découpage de la partie active d’un traducteur peut être utilisée de façon à
détecter des défauts situés sous chaque élément. Cette technique permet de réaliser
des acquisitions à grande vitesse pour la détection des défauts.
3
Ce type de mise en forme utilise deux rayons de courbure différents suivant le plan d’incidence et
suivant le plan perpendiculaire.

15
3.5 Traducteurs multiéléments

3.5.2 Balayage sectoriel et volumique

Réseau Lois de retard


multiéléments

Pièce solide Point Focal

F IG . 11 – Principe de fonctionnement d’un traducteurs multiéléments

Comme on utilise plutôt des traducteurs à large bande fréquentielle, on préfère


parler de lois retard que de lois de phase. Le principe d’une loi de retards est illustré
figure 11. Un traducteur multiéléments est composé de plusieurs éléments émetteurs
(et récepteurs) pouvant fonctionner indépendamment les uns des autres. De cette fa-
çon, il est possible de construire un faisceau avec une incidence choisie par déviation
angulaire. En faisant varier ces paramètres en temps réel au cours du contrôle, on peut
réaliser un balayage angulaire : le traducteur reste fixé en une position et plusieurs tirs
sont effectués à des incidences différentes afin de couvrir la zone d’intérêt. On peut
utiliser cette technique afin que chaque élément émette un signal arrivant en phase à
un point focal choisi par l’utilisateur. De cette façon, il est aussi possible de contrôler
le faisceau pour une focalisation en plusieurs profondeurs. Cette technique permet, en
plus de la détection, le positionnement voire le dimensionnement d’un défaut.

3.5.3 Retournement temporel

F IG . 12 – Les trois phases pour la détection d’une inclusion par le retournement tem-
porel.

L’inspection de milieux inhomogènes pose des problèmes dans de nombreux cas


de contrôle ultrasonore. Le milieu inspecté peut être composé de matériaux ayant dif-
férentes vitesses, provoquant des aberrations de phase et des distorsions du faisceau
ultrasonore. Ce problème a été principalement étudié en imagerie médicale ; en par-
ticulier les travaux de M. Fink concernant le retournement temporel [14] ont permis
de mettre au point une méthode d’auto-focalisation sans la connaissance a priori du
milieu propagateur. Cette technique a d’abord été mise en place pour des applications
médicales comme le traitement par lithotritie. Le principe est illustré figure 12 : une

16
4 CONTRÔLE NON DESTRUCTIF PAR ULTRASONS

cible est insonifiée sans focalisation particulière à travers un milieu aberrateur ; la cible
renvoie une onde divergente dont le signal est enregistré par les émetteurs ; le signal
enregistré est inversé temporellement, puis re-émis de façon à ce que l’onde converge
vers la cible.
D’autres travaux réalisés à ce propos ont permis d’améliorer cette technique en ap-
pliquant plusieurs fois le processus décrit ci-dessus. A chaque itération, la cible est
mieux insonifiée, améliorant encore sa réponse ; le signal à inverser est donc plus apte
à atteindre la cible [15]. Cette technique a aussi été appliquée au CND par ultrasons
pour l’amélioration de la détection d’inclusions « hard-alpha » dans les billettes de Ti-
tane [16].

4 Contrôle non destructif par ultrasons


4.1 Principe du CND par ultrasons
L’utilisation des ultrasons permet de sonder la matière sans altérer les pièces ins-
pectées. Ce type d’ondes est sensible à bon nombre de caractéristiques mécaniques
comme l’impédance acoustique. De la même manière qu’en imagerie médicale où on
peut détecter des tissus de structure différente, on peut en CND facilement repérer des
fissures voire des inclusions dans des métaux.
Lorsqu’une onde ultrasonore émise par un traducteur atteint une singularité, la me-
sure du temps de réception du signal permet de repérer les différents défauts éventuels
et, à vitesse de phase constante, de les localiser puis de les dimensionner. Le contrôle
peut être réalisé avec le même traducteur qui émettra l’onde ultrasonore et recevra les
échos provoqués par cette onde sur les éventuels défauts. On peut aussi utiliser deux
traducteurs séparés pour effectuer des contrôles en tandem ; on utilise alors un pre-
mier traducteur pour l’émission et un second en réception sur la même face de la pièce
inspectée. D’autres contrôles sont réalisés en transmission (ou en transparence), d’une
manière analogue aux radiographies, en plaçant les deux traducteurs sur les faces op-
posées de la pièce.
Une des principales difficultés pour réaliser ce type de contrôle est de transmettre
l’onde ultrasonore dans le matériau. En effet, l’air constitue un très mauvais milieu
de propagation et les réflexions à l’interface air-acier sont trop importantes. On utilise
donc un matériau qu’on qualifiera de couplant pour améliorer cette transmission. Ce
problème peut être contourné en utilisant de l’eau entre l’émetteur et la pièce inspectée.
Il s’agit d’un contrôle en immersion. Pour des pièces qu’on ne peut pas immerger, on
utilise des transducteurs montés sur un sabot incliné en polymère. On parle alors de
traducteurs contact, lesquels nécessitent toutefois un ajout de couplant fluide entre le
sabot et la pièce inspectée. Le couplant peut aussi contribuer à corriger les éventuelles

17
4.2 Représentation des données ultrasonores

imperfections de la surface de la pièce inspectée, dans la mesure où ces irrégulari-


tés sont de faible dimension par rapport à la longueur d’onde. Mais si on a à faire à
des surfaces dont le rayon de courbure local devient significatif, on peut avoir un dé-
collement du sabot de la pièce inspectée. L’étude menée au cours de cette thèse est
nottament consacrée à la résolution de ce type de problème.

4.2 Représentation des données ultrasonores

La représentation des données ultrasonores est un point important pour visualiser


et interpréter les informations collectées par un traducteur. Ce dernier fournit un si-
gnal temporel provenant d’une onde mécanique se propageant dans la pièce inspectée.
La base d’un enregistrement de données ultrasonores est une représentation temps-
tension qu’on nomme Ascan. Pour pouvoir repérer dans l’espace les variations des
signaux, on multiplie la donnée « temps » par la vitesse de propagation, ce qui donne
la profondeur, i.e. la distance de l’émetteur au défaut. Pour étendre les données à trois
dimensions, on utilise les traducteurs en balayage et en incrément :
– Un Ascan est donc la représentation de base issue d’un traducteur immobile.
Celui-ci détecte un signal en fonction du temps.
– Un Bscan est un cumul de Ascans pris en des points de balayage successifs. Il
s’agit donc d’une représentation temps-espace qu’on peut interpréter comme une
représentation balayage-profondeur, si on connaît la vitesse de propagation dans
le milieu inspecté.
– Une Echodynamique représente le maximum temporel des données Bscan en
chaque point du balayage.
– Le Cscan est un cumul des Echodynamiques sur des incréments successifs.

F IG . 13 – Principe de représentation des données ultrasonores.

4.3 Méthodes de dimensionnement


4.3.1 Méthode à -6dB

On réalise un relevé du contour du champ renvoyé par un défaut. Le traducteur


fonctionnant en mode pulse-écho fait une cartographie de la surface de la pièce inspec-
tée et on en relève les contours à mi-amplitude. Avec cette méthode, on peut comparer
le défaut au diamètre du faisceau. Elle surestime la dimension des défauts plus petits
que le diamètre du faisceau.

18
RÉFÉRENCES

4.3.2 Méthode des chutes successives

De la même façon que la méthode à -6dB décrite ci-dessus, on relève les contours de
-6dB en -6dB à partir d’un niveau de référence en utilisant des traducteurs focalisés. Si
le premier contour ne s’écarte du second que d’un demi diamètre utile, les dimensions
estimées du défaut sont celles du premier contour. Sinon on répète le procédé entre le
second et le troisième contour.

4.3.3 Méthode AVG

On compare l’amplitude reçue avec l’amplitude de la réflexion sur un défaut plan


circulaire. La dimension sera le diamètre d’un disque équivalent perpendiculaire au
faisceau acoustique. Les initiales AVG sont issues de l’expression allemande Abstand
Verstärkung Größe, qu’on peut traduire par distance, amplitude et gain. Voir chapitre
5 de [17].

4.3.4 Méthode de diffraction de bord

Si un défaut plan est atteint par un faisceau ultrasonore avec une incidence non
nulle, on observe des échos de diffraction sur le haut et le bas du défaut. Ces échos
ont des polarités inversées ce qui permet de les identifier. La distance entre ces deux
échos donne la taille du défaut. Une méthode précise mais, l’amplitude de ces échos
de diffraction est plus faible que des réflexions spéculaires ou autres échos de coin, ce
qui peut les rendre invisibles si le rapport signal sur bruit est trop faible.

4.3.5 Méthode TOFD (Time Of Flight Diffraction)

Cette méthode utilise les échos de diffraction pour déterminer la taille des défauts.
Deux traducteurs sont utilisés en tandem, c’est-à-dire sur la même face du matériau
à inspecter. Une méthode plus difficile à mettre en œuvre mais qui se révèle utile si
on ne peut détecter les échos de diffraction directs. On montre en effet que les échos
de diffraction sont moins sensibles à l’angle d’incidence sur le défaut que les échos de
réflexion directe.

Références
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New York, 2nde edition, 1988.

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19
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