A l’instar d’autres pays en émergence, le Maroc a connu ces dernières décennies une
urbanisation très rapide, générée notamment par une croissance urbaine accélérée. Il
s’ensuit que le droit de l'urbanisme en vigueur, bien qu’influencé par le rythme
imprégné à cette urbanisation, n’a pas pu permettre aux pouvoirs publics de rattraper
le décalage de plus en plus flagrant entre les besoins vitaux et les attentes diverses des
populations et les moyens mis en œuvre dans les politiques urbaines.
Le droit pénal de l’urbanisme remet en cause aussi bien l'administration que les
citoyens et son analyse met en exergue une responsabilité partagée qui trouve sa
raison d'être dans un ensemble de motivations aussi diverses que variées, mais qui
n'en demeurent pas moins la révélation d'un état d'esprit qui doit impérativement
changer, évoluer et s'adapter dans le cadre d'un pacte social où les droits et les
devoirs seront clairement définis, les rôles seront minutieusement partagés et les
responsabilités pleinement assumées.
Dans ce cadre, vaste que varié, l’éclaircissement de multiples points est nécessaire
pour faire le tour de la question relatif au droit pénal de l’urbanisme, pour cela notre
plan va essayer de traiter les questions suivantes :
Les particularités de droit pénal d’urbanisme par rapport au droit pénal général
Les particularités des infractions commises dans le cadre de droit d’urbanisme :
est ce que tout le monde est concerné par le droit pénal d’urbanisme ou juste
quelques personnes ? qui sont ces personnes
La nature de ces infractions : est ce qu’elles ont un caractère continu ou
instantané, la prescription, récidive, complicité,
Dans cette logique, un inventaire des infractions propre au droit pénal d’urbanisme
va nous permettre de savoir de quel droit nous parlons, et avec quel type d’infraction
notre contacte sera pris, et par conséquent, cela va nous permettre de dégager la
nature de ces infractions.
1
Partie I : Infractions et Leurs Natures
Dans le cadre de droit pénal de l’urbanisme, l’infraction peut être commises par le
citoyen personne physique ainsi que par le citoyen personne morale et dans la même
logique par l’administration ; dans la première situation le problème ne se pose pas,
mais dans la deuxième situation et la troisième le problème est un sujet d’une longue
discussion entre les auteurs de droit en constituant des doctrines très variés en la
matière.
Les cas sont très variés allant de la construction sans permis de construire ou même
le non respect des obligations nées du permis, jusqu’à la démolition.
Le code n’énumère pas les infractions, mais plutôt édicte ce que doit être fait plus
précisément édicte la procédure et les étapes de la procédure soit de construction
selon la loi de 12-90 ou la procédure de morcellement et de lotissement selon les
disposition de la loi de 25-90, d’autres loi ont été apparus afin de protéger le domaine
urbanistique du pays.
La loi 12-90 présente deux grandes types infractions : Défaut ou non respect du
permis de construire et Défaut ou non respect du permis de démolir.
Des sanctions sont prévues contre les personnes irrespectueuses des règles (Défaut
ou non respect du permis de construire, défaut d’affichage, construction non
conforme au permis,…). Ces actes constituant des infractions au code de l'urbanisme
sont passibles de poursuites pénales et de sanctions.
La question de complicité est un peu ambiguë puisque seul le propriétaire de bien est
auteur alors que qui d autre peut être complice ou co-auteur sauf le cas de complicité
2
avec les agents de l’administration elle même et dans ce cas on parle d’autre
infractions relatives à la fonction public en général (par exemple corruption).
De même, la récidive telle qu’elle a été définie par le code pénal n’est pas opposable
dans le droit pénal d’urbanisme puisque l’article 154 la définie comme celui-ci qui
commet une même infraction après avoir été condamné pour la même infraction et
que le première infraction a passé a la force jugée, ainsi le coupable doit passer une
durée d’emprisonnement chose qui n’existe pas dans le droit pénal d’urbanisme 1.
Surélévations d'étages
Couvertures de cours sans autorisation
Accès à la terrasse sans autorisation dans la zone villa
Modifications de façades
Dépassement des hauteurs autorisées
La non-conformité de la construction ou des travaux au permis de
construire accordé
Défaut d'affichage :
Du permis de construire
De déclaration de travaux
Infraction qui peut engendrer des conséquences grave puisque le fait de démolir peut
entraîner des blessures ou même meurtre aussi bien il peut, dans des cas, entraîner
un désordre qui peut s’expliquer par la mauvaise foi, l’exemple de ce cas est lorsque
un propriétaire prend un crédit bancaire afin de construire un immeuble, sur le
terrain d’une villa, et met comme hypothèque cette dernière, après il procède à la
démolition de son villa mai il trouve pas de ressource suffisant pour construire
l’immeuble dans ce cas et comme il n’a pas payé à l’échéance la banque va saisir la
villa mais elle trouve rien.
Le problème se pose pour ces personnes morales de droit public, dans le fait que leur
nature s’oppose théoriquement à l’idée d’une action publique pour la simple raison
qu’elles émanent de l’Etat, symbole de la société et réalité intellectuelle et sociale.
L’Etat c’est la société et une action publique contre cette dernière est inconcevable,
car il est inconcevable qu’elle se trouble elle-même. Cette fiction juridique ne doit pas
être confondue avec le cas du fonctionnaire pénalement responsable d’infractions
commises dans l’exercice de ses fonctions, le fonctionnaire même le plus élevé dans la
hiérarchie est potentiellement passible des poursuites pénales. Toutefois la logique
veut qu’une faute consciente du fonctionnaire n’entraîne pas la responsabilité civile
de l’Etat ni pénale bien évidement. Autrement dit lorsque le fonctionnaire de l’Etat
1
Le projet de loi du code de l’urbanisme prévoit quelques infractions qui seront condamnable par
l’empoissonnement et cela veut dire que la récidive sera une notion parmi d’autre dans le droit
d’urbanisme
3
commit une faute c’est lui seul qui doit assumer sa responsabilité civile et pénale. Et
généralement ce n’est pas l’administration qui commit l’infraction mais plutôt ses
agents.
Dans le cas de droit pénal urbanistique des agents de l’Etat engagent leur
responsabilité et leurs infractions sont punissables en cas de poursuite.
Profession libérale régie par les disposition de la loi n° 016-89 relative à l'exercice de
la profession d'architecte et à l'institution de l'ordre national des architectes.
2
Voir annexe.
3
Article 35 de la loi 25-90 relative aux lotissements, groupes d'habitations et morcellements
4
la conception ou la modification architecturale de l'oeuvre ;
l'établissement de tous documents architecturaux graphiques et écrits
relatifs à la conception ou la modification de la construction en particulier ceux
à fournir à la commune pour l'obtention du permis de construire
conformément à la réglementation en vigueur ;
veiller à la conformité des études techniques réalisées par les ingénieurs
spécialisés en construction avec la conception architecturale ;
4
Article 53 de la loi n° 12-90 relative à l'urbanisme.
5
Partie II : Etude comparative en matière de dépénalisation du droit
d’urbanisme au Maroc et en France Et Le Rôle Du Juge
Répressif
Il faut noter que les règles de droit d’urbanisme ont pour objet ; l’efficacité et la
rapidité de ce droit afin de contribuer au développement urbanistique du pays.
A travers de notre exposé nous allons essayer de faire une étude comparative entre les
sanctions applicables en France et au Maroc a fin de savoir le pays qui dépénalise le
droit d’urbanisme.
Nous allons déterminer par la suite, les points communs et les points de divergences
afin de savoir le pays qui dépénalise le droit d’urbanisme.
6
- les règles de sécurité que doivent respecter les constructions ainsi que les conditions
auxquelles elles doivent satisfaire dans l’intérêt de l’hygiène, de la circulation, de
l’esthétique et de la commodité publique, notamment :
Le titre IV de la loi d’urbanisme contient des articles relatifs aux infractions et aux
sanctions urbanistiques applicables à toute personne qui freine les règlements de
construire. A savoir de l’article 64 à l’article 80 de la présente loi.
Afin d’éclairer ce point, il est nécessaire de signaler les sanctions pénales qui se
subdivision en sanctions pécuniaires et sanctions réelles.
En se réfère aux articles 71, 72, 73, 74, et 75 loi 12-90 relative au droit d’urbanisme,
on remarque que le législateur marocain a met l’accent sur les sanctions de nature
pécuniaire.
Il faut noter que les amendes indiquer aux articles déjà cité que le montant des
amendes est entre 1 000 dirhams comme valeur inférieur et 100.000 dirhams
comme valeur supérieure.
Est puni d’une amende de 10.000 dirhams à 100.000 dirhams toute personne qui a
commis ces infractions suivantes :
7
La violation des normes édictées par les règlements d’urbanisme et de
construction généraux ou communaux concernant la superficie, le volume ou
la dimension, les conditions d’aération et des dispositifs intéressant l’hygiène
et la salubrité (Article 73 de la loi n° 12-90 relative à l’urbanisme).
Selon l’article 79 ,en cas de récidive pour infraction de qualification identique dans un
délai de douze mois qui suit la date à laquelle la première décision de condamnation
est devenue irrévocable, les amendes prévues aux articles 71 à 75 ci-dessus sont
portées au double .
D’après avoir déterminé les sanctions pécuniaires nous allons par la suite étudier les
sanctions réelles.
Le législateur marocain a prévu un seule article dans la loi 12-90 relatif au droit
d’urbanisme en ce qui concerne les sanctions réelles qui porte sur l’immeuble
construit est c’est l’article 77 qui stipule que « la juridiction compétente est tenue
d’ordonner, aux frais des contrevenants, la démolition de la construction où
l’exécution des travaux nécessaires pour rendre l’immeuble conforme à la
réglementation en vigueur, s’il n’a pas été fait application des articles 68 et 69.
Les travaux ordonnés par la juridiction doivent être exécutés dans un délai de 30
jours à dater de la notification du jugement devenu définitif. A défaut, l’autorité locale
peut y faire procéder quarante-huit heures après la mise en demeure adressé au
contrevenant aux frais et risques de ce dernier, et prendre toutes mesures utiles à
cette fin ».
On remarque que cet article à déterminer clairement le rôle du tribunal dans la prise
des décisions on ce qui concerne la démolition des constructions irrégulière qui n’a
pas respecter les règles stipulé par le droit d’urbanisme.
Le non respect des procédures et des règles d’urbanisme fait l’objet d’un dispositif de
répression pénale. Une série importante d’actes sont constitutifs d’infractions à la
législation sur l’urbanisme, et notamment les actes et travaux suivants :
L’exécution des actes et travaux alors que le permis a été demandé mais n’est pas
encore octroyé constitue donc un délit, et ce même si la délivrance future du permis
ne souffre aucun doute.
8
B. sans respect le permis obtenu
Les sanctions des délits d’urbanisme sont prévues par les lois n°92-1336 du 16
décembre 1992 et n° 93-121 du 27 janvier.
Pour les constructions, le même article prévoit que l’amende sera s’élever jusqu’à
6 000 euros par mètre carré construit irrégulièrement.
Ainsi le fait de louer ou de vendre des terrains compris dans un lotissement non
autorisé (article 316-2)lois n°92-1336 du 16 décembre 1992 et n° 93-121 du 27 janvier
est puni d’une amende de 18 000 euros.
9
D’après une long étude entre les infractions et les sanctions en matière de droit
d’urbanisme Au Maroc et les infractions et sanctions en matière du droit d’urbanisme
en France, on a pu déduire que les infractions sont les mêmes en France et au Maroc,
mais les points des divergences entre les deux matières réside dans le degré des
sanctions applicable en matière de droit d’urbanisme.
On peut dire enfin que le Maroc dépénalise le droit d’urbanisme par apport a la
France, car les sanctions en matière de droit d’urbanisme en France sont caractérises
par l’aggravation qui commence de l’arrêter des travaux, la démolition jusqu’à
l’emprisonnement.
La prison une sanction que l’en trouve pas dans la loi marocaine 12-90 relative au
droit d’urbanisme seule les sanctions applicable soit l’amende soit la démolition.
On remarque que le projet de la loi O4/04 relative à la lutte contre l’anarchie dans le
secteur de logement sociale.
- Qui a pour objet de mettre en place une stratégie globale pour la lutte contre
l’habitat insalubre tout en favorisant une offre suffisante en logement destiné aux
couches de population attirées actuellement par l’habitat non réglementaire.
La loi 04/04 n’hésite pas à criminaliser les infractions en matière d’habitat insalubre
et anarchique. Ainsi l’article 71 de la loi 04/04 prévoie par exemple les peines
d’emprisonnement allant de trois mois à un an d’emprisonnement et une amende de
50.000 à 300 dhs ou l’une de ces deux peines seulement à l’encontre de toute
personne qui engage une construction sans avoir obtenu le permis de construire.
La peine est plus lourde encore pour le président du conseil communal ou son adjoint
qui aura délivré un permis de construction sans tenir compte de la procédure en
vigueur. Cette peine varie entre 6 mois et 4 ans de prison en plus d’une amende de
100.000 à 500.000 dhs ou l’une de ces deux peines.
On a vertu de cette loi, les autorités locales disposés se large prérogatives leurs
permettrant de détruire toute habitation ne respectant pas les normes en vigueur.
L’infraction en droit urbanistique peut être selon le classement juridique normal, une
contravention, un délit ou même un crime, en principe et dans la plupart des cas
l’infraction ne dépasse pas la qualification « délit »ce qui rend nécessaire
10
l’intervention du tribunal de 1er instance, plus précisément le juge pénal, cela d’une
part d’autre part c’est lorsque l’infraction a été commise par l’administration elle-
même ce qui fait appel aux juridictions administratives.
11
Section I : La constatation des infractions
Les infractions aux dispositions des dites lois sont constatées par les organes habilité
motionner Art 64= »12/90, Art 66= »25/90
« Article 66 : Lorsque les faits constatés sont constitutifs des interdictions prévues à
l'article 34, alinéa 2, de l'interdiction de construire sans permis exprès ou tacite
édictée par les articles 40 et 42, de l'interdiction d'utilisation de la construction sans
permis d'habiter ou certificat de conformité prévue par l'article 55, d'un
détournement d'affectation de la construction en violation de l'article 58, de la
violation des règlements généraux ou communaux de construction prévus aux articles
59 et 61, ou de la violation des règlements d'urbanisme, le président du conseil
communal dépose plainte entre les mains du Procureur du Roi compétent aux fins
d'engager les poursuites à l'encontre des contrevenants. Le wali ou gouverneur
concerné en est informé.
« Art 66 - Les infractions prévues ci-dessus sont constatées par les officiers de police
judiciaire et les fonctionnaires de l'Etat ou de la commune spécialement
commissionnés à cet effet respectivement par le ministre chargé de l'urbanisme et le
président du conseil communal compétent.
12
L'agent ayant relevé l'infraction en dresse procès-verbal qu'il transmet dans les plus
brefs délais au procureur du Roi, au gouverneur de la préfecture ou de la province, au
président du conseil communal ainsi qu'au contrevenant. »
Soit d’ordonner d’office après le dépôt d’une plainte auprès du procureur du roi, au
contrevenant, la destruction totale ou partielle des constructions irrégulière dans un
délai déterminé Art 68= « 12/90
En fait la suspension des travaux peut être un moyen de sauvegarde pour les intérêts
du contrevenant, puis qu’elle l’oblige a régularisé ses papiers et conformisé sa
situation a la loi, et ne pas atteindre le stade de la démolition des constructions cette
dernière peu engendrer des grandes pertes.
N.B== »il faut signaler dans ce cadre que la poursuite des travaux nonobstant d’une
telle mesure de suspension, constitue une infraction supplémentaire a la première,
13
dans ce cas les autorités locales peut contraindre le contrevenant à appliquer les
mesures conservatoires par l’exécution forcée.
Le juge de fond, lui aussi a son tour, et soit d’office soit sur requête du ministre
public, peut prendre des mesures, dans un jugement avant dire droit en interrompant
les travaux de construction dans le cas ou y’a possibilité de régulariser la situation et
ordonner des expertises.5
En règle générale l’action judicaire est ouverte par le ministère public, mais la
victime peu elle aussi déclencher les poursuites en se constituant partie civile, en
portant son action civile en réparation devant le juge répressif (Art 92 code procédure
pénale)
Les associations peuvent se constituer eux aussi partie civile, mais doivent avoir un
intérêt, précisément les associations d’ordre public, qui leur sont connu ce droit.
Le procès, ou l’action judicaire trouve fin avec les jugements rendus par la juridiction
qui doivent être exécutoires, généralement des amendes allant de 10.00 DH a
1.000.000.00 DH, parfois des démolitions(il faut noter ici qu’en cas de non exécution
des décisions dans le délai de 30 jours de la notification du jugement définitif,
l’autorité local procède dans les 48H après la mise en demeure du contrevenant et a
ses frais et risques a toute mesures pour cette fin Art 77= » (12/90)
Les travaux ordonnés par la juridiction doivent être exécutés dans un délai de 30
jours à dater de la notification du jugement devenu définitif. A défaut, L'autorité
locale peut y faire procéder quarante-huit heures après la mise en demeure adressée
au contrevenant aux frais et risques de ce dernier, et prendre toutes mesures utiles à
cette fin »
5
Jugement du tribunal de 1er Instance-Marrakech, n°2600 du 7/11/2007
6
Arrêt de cour d’appel –Marrakech n°11725 du 16/12/2003, confirment le jugement du tribunal de 1 er
Instance-Marrakech, n°3072 du 17/07/2003.
14
Présence de peine privative de liberté en matière d’urbanisme, allant de 5 jours à 2
mois, mentionnée dans l’Art 15 du Dahir Relatif au Développement des
Agglomérations Rurales.
« Les infractions aux disposition du présent dahir sont punie d’une amende de 10 à
150DH et d’un emprisonnement de 5 J à 2 mois ou de l’une de ces deux peines
seulement »
N.B== » il y’a lieu à signaler que le cumule des infractions donne lieu a un cumule
d’amende.
Toutefois si ces jugement ne sont pas redus en dernier ressort, ils encourent des vois
de recours par les intéressés.
15
Partie III : Les poursuites et Les voies de recours en droit pénal
d’urbanisme
Tous les jours de la semaine, les agents mandatés au contrôle des constructions aux
lois de la construction et de l’urbanisme sillonnent les rues de la ville pour détecter
les infractions aux plans de constructions délivrées par les autorités compétentes en
la matière.
Ces agents sont des techniciens qualifiés capables de lire un plan de construction et
en vérifier la conformité avec les édifices en cours de construction. Ce contrôle
souvent inopiné doit s’étaler tout au long des constructions.
L’article 64 de la loi sur l’urbanisme nous donne une énumération de ces personnes.
Il s’agit :
16
d’engager les poursuites à l’encontre du contrevenant. Une copie du PV de la
constatation de l’infraction et de la mise en demeure sont jointes à la plainte. Le
président doit également aviser le wali ou le gouverneur concerné.
Dans la pratique cependant, on peut relever que dés son dépôt la plainte est
abandonnée sans aucun suivi de la part du président du conseil communal.
Aucune assistance d’avocat ou de comparution aux audiences. De leur côté, les juges
se contentent à la condamnation à de simples amendes. Actuellement un nombre
important de dossiers sont jugés mais restés lettre morte faute d’appel ou de
demande d’exécution. Cette indifférence n’a d’ailleurs pas échappée aux autorités de
tutelle.
A cet effet une circulaire interministérielle N°2911 a été adressé aux walis des régions,
aux gouverneurs, aux membres du parquet, aux inspecteurs régionaux de
l’urbanisme, de l’architecture et de l’aménagement du territoire et aux directeurs des
agences urbaines.
A- L’action directe :
17
L’article 68 de la loi s l’urbanisme dispose que « l’ordre de démolir est notifié au
contrevenant par le caïd de l’arrondissement avec accusé de réception. Un délai de 30
jours lui est accordé pour démolir. A défaut, il y est procédé par l’autorité locale aux
frais du contrevenant. Cette démolition ne fait d’ailleurs pas obstacle aux poursuites
déjà engagées par le président du conseil communal. La même procédure est
poursuivie lorsque sont édifiés sur le domaine public.
Dans ce cas et dés que la décision qui les a ordonnés est passé en force de chose jugée,
l’autorité locale peut y procéder d’office aux frais du contrevenant et ce dans les
48heures qui suivant la mise en demeure adressée a ce dernier. L’article 15 du même
texte prévoit des amendes de 10à150dh et /ou une peine d’emprisonnement de 5jours
à 2 mois.
Il faut dire que la procédure administrative est plus expéditive que la procédure
judiciaire donc plus efficace.
A côté de ces actions, d’autres personnes peuvent saisir le tribunal pour intenter une
action contre le contrevenant. Il s’agit des voisins et des associations.
18
droits de parties civiles en ce qui concerne les infractions au droit d’urbanisme
qui porte un préjudice direct ou indirect aux intérêts qu’elles ont pour objet de
défendre.
L’action entrepris contre l’entrepreneur : il s’agit d’une action intenter
contre un entrepreneur d’un bâtiment pour le dommage causé par la ruine de
celui-ci, lorsque la victime prouve que cette ruine est due à un défaut
d’entretien ou d’un vise caché.
Cette contestation peut être faite par l’exercice de plusieurs voies de recours. Ces
dernières peuvent être exercées soit contre la décision de l’administration elle-
même. C'est-à-dire que l’intéressé peut demander à cette dernière le retrait de sa
décision, comme il peut saisir le tribunal administratif compétent dans le cas ou il se
verra rejeté sa demande (section1). Le justiciable ou le condamné peut aussi recourir
aux voies de recours en matière de procédure pénale afin de contester tout jugement
rendu par les juridictions répressives en matière d’urbanisme et qu’il estime injuste
(section2).
Dans ces voies de recours nous distinguons entre les voies de recours qui peuvent
s’exercer devant l’administration elle-même c’est ce qu’on appelle le recours gracieux
(§1) ; si ce dernier n’aboutit pas, l’intéressé dispose d’un recours qui s’exerce devant
le juge administratif, on parle alors de contentieux (§2).
19
A.- le recours en annulation pour excès de pouvoir
Il s’agit d’un recours objectif ouvert par le législateur contre les décisions
administratives considérées comme illégales.
C’est un recours récent qui date de 1957 avec la création de la cour suprême. Avant
cette date un dahir de 1928 ne permettait ce recours que pour les affaires concernant
la fonction publique. Mais dès 1957 le principe du recours pour excès de pouvoir est
devenu ouvert contre toutes les décisions émanant des différentes autorités
administratives notamment celles relatives à l’urbanisme (refus d’accorder un permis
de construire, d’habiter ou de lotir…).
Cependant, on peut remarquer que la procédure en la matière peut être assez longue.
Et vu le caractère non suspensif des recours portés devant le juge administratif on
peut se trouver devant des problèmes qui risquent de causer le préjudice craigné
avant le prononcé d’une décision finale. C’est pour cela que le législateur a prévu une
procédure d’urgence en matière administrative.
Le référé administratif est un contentieux très récent apparu en droit marocain avec
le texte de 1993. Avant cette date il n’existait que le référé civil qui relève de la
compétence du président du tribunal de première instance qui statue de manière
provisoire et conservatoire.
7
Prévues par l’article 48 de la charte communale de 1976 actualisée en 2000.
20
Mais avec l’instauration de la loi 41-90 toute personne 8 se sentant lésée par une
décision provenant du conseil communal ou municipal peut saisir le président du
tribunal administratif par voie de référé pour prononcer les mesures adéquates pour
éviter le préjudice éventuel9. Cette saisine se fait généralement lorsque la décision
administrative est susceptible d’avoir des conséquences irréversibles (Ex : la
démolition), c’est pour cela qu’elle a pour principal effet, la suspension de la décision
objet du recours.
Il faut souligner aussi que le juge de référé en matière administrative suit la même
procédure que celle suivie par le juge de référé civil, et qui est prévue dans les articles
149 à 153 du code de procédure civile.
Les moyens soulevés par la personne qui fait ce recours doivent être
sérieux et pertinents.
Enfin, il convient de signaler toutes les décisions prises en matière d’urbanisme par le
tribunal administratif sont susceptibles de voies de recours. Ces voies de recours sont
aussi possibles lorsque le jugement rendu en la matière émane d’une juridiction
répressive.
Section 2.- les voies de recours contre les jugements du tribunal répressif
en matière d’urbanisme
Tout jugement rendu par le tribunal répressif en matière d’urbanisme peut faire
l’objet de voies de recours qui peuvent être soit ordinaires (§1) ; ou extraordinaires
(§2).
8
Généralement ce sont des personnes physiques, ou encore les représentants d’une personne
morale (société) qui saisissent le président du tribunal administratif par voie de référé. L’administration
recours rarement à cette possibilité vue qu’elle bénéficie des prérogatives de l’autorité publique.
Ainsi, elle peut exécuter elle-même ses décisions. Mais cette exécution est réglementée par le décret
05-80, qui prévoit la notification de la décision à la personne intéressée comme une condition
nécessaire avant de passer à son exécution.
9
Art 19 de la loi 41-90.
10
H.JACQUOT et F.PRIET, « droit de l’urbanisme », éd Dalloz, 5ème édition 2004, p.846.
21
§1.- les voies de recours ordinaires
A.- l’opposition
L’opposition n’est recevable que contre les jugements par défaut rendus en dernier
ressort, c'est-à-dire qu’elle est formée contre les jugements qui ne sont pas
susceptibles d’appel (art 314 CPP).
Le délai pour former opposition est très bref, il est seulement de 10 jours (art 372 du
CPP).
B.- l’appel
L’appel est une voie de recours qui vise à contester toutes les décisions judiciaires
rendues en premier ressort, et cela dans un délai de trente jours à compter de la date
de la notification du jugement.
On distingue entre trois types de recours dans cette catégorie : la tierce opposition
(A) ; la rétractation (B) et le pourvoi en cassation (C).
Cette voie de recours peut être exercée par tout tiers qui se sent lésé par l’exécution de
tout jugement rendu en matière d’urbanisme et qui est susceptible de porter atteinte
à ses droits.
Il faut que le plaideur n’ait pas été partie ou représenté à la décision judiciaire qu’il
entend contester.
11
M.BOUSSETTA, « principes élémentaires de la procédure pénale marocaine », éd EL WATANYA,
2éme édition 2006, p.316.
22
En outre, en vertu de l’adage « pas d’intérêt pas d’action » le tiers opposant doit
prouver que le jugement incriminé lui porte réellement préjudice. (Art 303 du CPC).
Cette voie de recours est exercée contre un jugement ou un arrêt « passé en force de
chose jugée », c'est-à-dire un jugement qui n’est pas susceptible d’être attaqué par
voie d’opposition ou d’appel. Les personnes qui peuvent le former sont
nécessairement celles qui ont été parties au procès ou qui y ont été représentées.
Les intéressés doivent justifier leur demande en se basant sur l’une des causes
d’ouverture prévues par l’article 566 du CPP par exemple :
Quant au délai pour former ce recours, il est en principe de trente jours à partir de la
notification de la décision attaquée. Toutefois, ce délai peut être prorogé en faveur
des parties qui n’ont ni domicile ni résidence au Maroc.
C’est la plus haute juridiction du pays qui statue sur les pourvois en cassation formés
contre les décisions rendues par le juge administratif, le juge pénal ou par la cour
d’appel en matière d’urbanisme.
12
M.BOUSSETTA, op.cit., p.327.
23
Enfin, il convient de préciser que l’auteur du pourvoi doit justifier que son recours est
fondé sur l’une des conditions d’ouverture prévues par le code de procédure pénale.
Ainsi, le pourvoi en cassation peut être formulé lorsqu’une décision a été rendue en
violation de la loi ou des formes substantielles de procédure, ou encore lorsque la
même décision comporte des dispositions contradictoires.
24
ANNEXE
«Cession illégale d’un terrain confisqué au profit de l’Etat» et «faux et usage de faux».
Ce sont là les deux principaux motifs pour lesquels a été arrêté Ahmed Ben Hmad,
patron de l’Agence nationale de la conservation foncière et du cadastre de Tanger-
ville, mardi 26 juin, et qui est toujours en détention préventive. Dans cette affaire,
sont aussi cités à comparaître Ahmed El Amarti, notaire à Tanger, Mohamed Iguider,
conservateur et Hicham Belkhir, adjoint de Ben Hmad.
En fait, l’affaire a été déclenchée par les services du domaine privé de l’Etat, pour
faire valoir les droits de l’Etat marocain sur le terrain objet du titre foncier n° 602/G.
À l’origine, ce terrain appartenait à deux propriétaires, dont un baron de la drogue
qui fut jugé par contumace en 1996 pour trafic international de drogue avec
confiscation de ses biens aux profits de l’Etat.
Aujourd’hui, c'est Miloud Châabi, grand promoteur national, qui est propriétaire de
ce terrain dont la valeur réelle a été estimée à 2.000 DH le mètre carré. Le promoteur
en question soutient qu’il détient un certificat délivré par la conservation foncière, à
l’époque de l'acquisition, attestant que le titre foncier 602/G était libre de toute
charge et de toute mesure judiciaire, et surtout qui ne mentionnait nullement le
jugement de confiscation. Suite à l’obtention de cette attestation, le promoteur a
procédé à l’acte d’acquisition et le terrain a été immatriculé en 2004 à la conservation
de Tanger-ville. D’ailleurs, M. Châabi considère qu’il n'est pas concerné par le
problème de ce terrain. (voir encadré) Comment un acte entaché de nullité avait-il pu
échapper à la vigilance des services de la conservation foncière pour être enregistré
sans aucune difficulté ? En fait, ce n’est pas le seul problème à la conservation
foncière de Tanger-ville, car cela fait longtemps que rien ne va plus entre les
professionnels du foncier et l’administration de l’Agence nationale de la conservation
foncière et du cadastre.
Selon les professionnels, la conservation foncière serait à l’origine d’un grand blocage
de leurs affaires. Ils soulignent qu’à la conservation de Tanger, les récépissés de dépôt
ne sont pas délivrés contre les dossiers présentés, nombre de dossiers de titres
fonciers auraient été égarés en plus des dossiers déposés.
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De plus, on reproche à l’administration de la conservation foncière de bloquer les
dossiers ou de les rejeter sur la base de «causes non fondées et sans le faire par écrit»,
nous explique un notaire exerçant à Tanger.
«Nous n’avons même pas le droit de consulter par nous-mêmes les dossiers des titres
fonciers, nous ne pouvons pas nous baser uniquement sur la déclaration du
fonctionnaire de la conservation et encore moins sur un certificat qui est peut-être
douteux», ajoute ce dernier.
Il est à souligner que depuis quatre mois, la Chambre des notaires de la région a
décidé d’adopter une nouvelle procédure de travail. Les actes relatifs aux ventes et les
autres dossiers sont transmis à l’Agence de la conservation foncière via huissier de
justice. En fait, cela avait été décidé suite à l’agression subie par Me Drifa Amekrane,
notaire à Tanger, dans les locaux de la conservation foncière.
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Bibliographie
Codes
Lois
Les ouvrages :
Loi française
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Introduction
28
Chapitre 2 : Les voies de recours en droit pénal d’urbanisme
A.- l’opposition
B.- l’appel
ANNEXE
Plan
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