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Économie 2e année BTS

Chapitre 1
Le rôle économique du marché financier
Introduction :

Le rôle économique du marché financier est étudié à travers le cas de l’entreprise


NANOTECH. Ce cas met en évidence les différentes fonctions du marché financier : le
financement des agents économiques ainsi que la liquidité des titres et l’évaluation des actifs.
Les marchés financiers sont des marchés de capitaux à long terme qui se différencient selon
les instruments qui y sont négociés.

Il existe ainsi :
 Le marché des actions, qui permet la négociation de titres de propriété des entreprises
qui y sont cotées. Ce marché permet à ces entreprises de financer leur développement
par augmentation de capital via un appel public à l’épargne.
 Le marché obligataire qui permet aux entreprises, aux institutions financières ou aux
États d’emprunter des capitaux sur le moyen ou long terme. Ces deux premiers
marchés sont plus communément appelés « marché boursier ». Les marchés financiers
comprennent : le marché primaire et le marché secondaire.

I / EN QUOI LE MARCHÉ FINANCIER PARTICIPE AU FINANCEMENT DE


L’ÉCONOMIE ?

Le marché financier sur lequel les nouveaux titres sont émis s’appelle le marché primaire. Ces
titres sont des valeurs mobilières, c’est-à-dire des titres négociables pouvant être cotés en
bourse.

1. Le marché financier permet la rencontre des agents à capacité de financement et des


agents à besoin de financement
Le marché primaire constitue le véritable mécanisme de finance directe puisque c’est lui qui
permet aux agents à besoin de financement de s’approvisionner en nouveaux capitaux. C’est
le « marché du neuf ».
Sur ce marché, les entreprises et l’État peuvent trouver de nouveaux financements :
 les entreprises peuvent émettre de nouvelles actions, lors de leur introduction en
bourse ou lors d’augmentations de capital et de nouvelles obligations lors d l’émission
d’un emprunt obligataire ;
 l’État et les collectivités publiques peuvent émettre des obligations.
Ces nouveaux financements leur permettront de réaliser de nouveaux investissements.
De leur côté, les épargnants (investisseurs) peuvent placer leur épargne. Ils acquièrent de
nouveaux titres qui leur fourniront dans le futur des revenus (dividendes pour les actions et
intérêts pour les obligations) ainsi qu’une éventuelle plus-value lors de la revente de ces titres.

2. Le marché financier participe au financement de l’activité économique


Le marché financier participe au financement de l’activité économique et favorise la
croissance économique via les investissements qu’il permet de financer.

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Il concerne toutefois essentiellement les grandes entreprises. Cependant, l’accès des PME au
marché financier devient progressivement plus facile.

II / EN QUOI LE MARCHÉ FINANCIER ASSURE-T-IL LA LIQUIDITÉ DES


TITRES ET L’ÉVALUATION DES ACTIFS ?

Le marché secondaire est le marché sur lequel les titres précédemment émis sont échangés.
Par opposition au marché primaire, on dit qu’il constitue le « marché de l’occasion ».
Le marché secondaire joue deux rôles essentiels.

1. Le marché secondaire assure la liquidité des titres cotés


La possibilité, pour les investisseurs, de vendre facilement leurs titres est un élément
déterminant pour les inciter à souscrire lors des émissions de nouveaux titres. Le fait qu’il y
ait un marché secondaire permet donc en fait au marché primaire d’exister.

2. Le marché secondaire assure la valorisation des titres


Sur le marché secondaire, les transactions s’effectuent après confrontation d’un grand nombre
d’offres et de demandes pour établir le cours (le prix) des titres qui se fixe selon la loi de
l’offre et de la demande. Si un titre est plus demandé qu’offert, son cours s’élevé ; à
l’inverse, s’il est plus offert que demandé, son cours diminue.
Par la fixation du cours, le marché financier contribue à déterminer la valeur des entreprises,
notamment par le biais de leur capitalisation boursière (capitalisation boursière = cours de
l’action x nombre d’actions émises).

3. Le comportement des intervenants dépend de leurs anticipations


Le cours reflète les anticipations des investisseurs sur l’avenir et les résultats des sociétés
cotées.
La décision de se porter acheteur ou vendeur en bourse sera toujours prise en fonction de deux
types d’information :
 les informations disponibles sur la conjoncture économique : les périodes de
croissance économique sont, par exemple, favorables aux placements boursiers, les
épargnants sont confiants en l’avenir et seront plus enclins à placer leurs fonds en
bourse plutôt que les déposer en banque ;
 les informations disponibles sur l’entreprise émettrice de titres : si les investisseurs
anticipent une augmentation du résultat d’une société, ils se portent acquéreurs de ses
actions, ce qui accroît la demande et, par voie de conséquence, le cours augmente. À
l’inverse, si les investisseurs anticipent une baisse des résultats d’une société, ils
procèdent à des ventes de ses actions, ce qui accroît l’offre et le cours baisse. Chaque
investisseur en bourse se forge donc sa propre opinion à partir des informations dont il
dispose et il va agir en conséquence. Les anticipations sont essentielles dans la
formation des cours de bourse.

Le comportement des agents peut provoquer la formation de bulles spéculatives. Les agents
ont des comportements mimétiques et moutonniers. Sur les marchés, tous les intervenants
sont censés disposer des mêmes informations. Il paraît normal qu’ils fassent tous les mêmes
anticipations et donc qu’ils agissent dans le même sens.
En cas d’anticipation à la hausse : mouvement important d’achats → augmentation
effective du cours → l’anticipation s’est réalisée.

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En cas d’anticipation à la baisse : mouvement important de ventes → baisse effective du


cours → l’anticipation s’est réalisée.
Parce que les anticipations induisent des comportements qui font se réaliser ces mêmes
anticipations, les anticipations sont dites auto-réalisatrices. Les cours peuvent donc connaître
de très fortes et rapides variations et leur volatilité peut être importante. Des bulles
spéculatives peuvent se former. Si les anticipations à la hausse se poursuivent, cela peut
entraîner une très forte hausse des cours. Ceux-ci peuvent alors augmenter tellement qu’ils
sont déconnectés des résultats des entreprises. Se forme alors une bulle spéculative. En cas de
retournement des anticipations, un fort mouvement de vente va être enclenché, ce qui
provoque une chute brutale des cours et un éclatement de la bulle spéculative.

III / POURQUOI ET COMMENT RÉGULER LE MARCHÉ BOURSIER ?

Les investisseurs n’ont généralement pas les connaissances nécessaires sur le fonctionnement
de la bourse ou les caractéristiques des placements sur lesquels ils portent leur épargne
(asymétrie d’information). Les investisseurs individuels notamment doivent être
particulièrement protégés.
Par ailleurs, si les épargnants perdent toute confiance dans les marchés, ils n’y placeront plus
leurs fonds et les marchés ne pourront plus fonctionner.
En France, le marché boursier est contrôlé par une Autorité indépendante, l’Autorité des
marchés financiers (AMF). Créée en aout 2003, elle est issue de la fusion de la Commission
des opérations de bourse (COB), du Conseil des marchés financiers (CMF) et du Conseil de
discipline de la gestion financière (CDGF). Elle est chargée de la régulation des marchés
financiers.

L’AMF est au service de la protection de l’épargne. À cette fin, elle dispose de différents
leviers pour réguler le marché boursier :
 Elle édicte les règles : c’est elle qui fixe notamment les principes d’organisation et de
fonctionnement que doit respecter Euronext.
 Elle délivre les autorisations.
 Elle surveille et contrôle : elle vérifie que les règles qu’elle a édictées sont bien
respectées et vérifie en particulier la véracité des informations fournies par les sociétés
cotées ; l’information doit être précise, sincère, exacte et diffusée à tous.
 Elle sanctionne les manquements aux règles : elle a le pouvoir de réaliser des enquêtes
et de contrôler (par exemple, par des visites dans les sociétés). En cas de manquement
aux obligations, elle a le pouvoir d’infliger des sanctions pécuniaires et disciplinaires
(avertissement, interdiction d’exercer par exemple).

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