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Contexte7 : Après bientôt trois
(Refrain) C'est malheureux d'voir sur les
Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé, années de guerre, le nouveau
grands boul'vards
général en chef des Armées
On va r'prendre les tranchées, Tous ces gros qui font leur foire ; françaises, le général Robert
Nivelle, décide d’une nouvelle
Notre place est si utile Si pour eux la vie est rose, offensive au printemps 1917. Elle
Que sans nous on prend la pile . 1 doit avoir lieu dans l’Aisne
Pour nous c'est pas la mêm' chose. (département des Hauts de
Mais c'est bien fini, on en a assez, France actuel) et doit permettre
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
une percée décisive dans les
Personn' ne veut plus marcher,
F'raient mieux d'monter aux tranchées tranchées allemandes. Mais, mal
Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglot préparée et irréaliste, car se
Pour défendr' leurs biens, car nous déroulant sur un relief escarpé
On dit adieu aux civ'lots2. n'avons rien, peu propice aux attaques
d’infanterie, et par ailleurs
Même sans tambour, même sans trompette, Nous autr's, les pauvr's purotins4. anticipée par les Allemands, cette
On s'en va là-haut en baissant la tête. offensive est un échec total.
Tous les camarades sont enterrés là,
Lancée le 16 avril, elle n’atteint
(Refrain) Adieu la vie, adieu l'amour, aucun de ses objectifs stratégiques
Pour défendr' les biens de ces messieurs-
là. et surtout elle entraîne de lourdes
Adieu toutes les femmes.
de pertes : entre 100 000 et
C'est bien fini, c'est pour toujours, (Refrain) Ceux qu'ont l'pognon5, ceux-là 200 000 morts (toutes
r'viendront, nationalités combattantes
De cette guerre infâme. confondues) dont certainement
Car c'est pour eux qu'on crève. autour de 50 000 à 60 000
C'est à Craonne, sur le plateau,
Français. Aussi l’offensive est
Mais c'est fini, car les trouffions6
Qu'on doit laisser sa peau stoppée au bout de quelques
Vont tous se mettre en grève. jours, même si des secteurs font
Car nous sommes tous condamnés
l’objet de combats prolongés
C'est nous les sacrifiés ! Ce s'ra votre tour, messieurs les gros, jusqu’à la fin du mois. S’en suit le
renvoi du général Nivelle,
Huit jours de tranchées, huit jours de De monter sur l'plateau, remplacé par Pétain, mais
souffrance, surtout un important mouvement
Car si vous voulez la guerre,
Pourtant on a l'espérance de mutinerie8 au sein de l’armée
française, comme dans d’autres
Payez-la de votre peau !
Que ce soir viendra la r'lève3 d’ailleurs.
Titre de la chanson : « la chanson de
Que nous attendons sans trêve. Lexique :
Craonne »
Soudain, dans la nuit et dans le silence, 1. lourde défaite
Année : 1917
2. civ’lots : civils
On voit quelqu'un qui s'avance,
Paroles : anonymes (texte recueilli et
3. relève : troupes de remplacement
C'est un officier de chasseurs à pied, popularisé par Pau-Vaillant
Couturier) 4. purotins : misérables
Qui vient pour nous remplacer.
5. pognon : argent
Composition : les paroles sont mises en
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui musique sur l’air d’une valse d’amour 6. trouffions : simples soldats (contrairement aux
officiers d’état-major)
tombe populaire, intitulée « Bonsoir
7. contexte : les circonstances dans lesquelles se
M’amour, et composée en 1911 par
Les petits chasseurs vont chercher leurs déroule un fait
Questionnement :
2) Quel est le niveau de langage des paroles ? Choisissez entre les deux termes ci-dessous et
justifiez votre choix par des exemples tirés des paroles. (2 points)
Soutenu / Familier