THESE PROFESSIONNELLE
Le 05 Décembre 05 ONEP
LE MOT DU DIRECTEUR GENERAL
Cela est d’autant plus nécessaire que l’ONEP vient d’être investi d’une mission noble prenant son
essence dans le concept du droit à l’eau et s’inscrivant dans une vision globale et intégrée du cycle de
l’eau ; mission qui a débuché sur les nouveaux objectifs stratégiques de l’Office qui visent le
généralisation de l’accès à l’eau potable à l’ensemble des citoyens, et une intervention plus active
dans le secteur de l’assainissement liquide.
Il ne reste pas moins vrai que l’atteinte de ces objectifs relève du domaine du défi, compte tenu des
investissements colossaux à mobiliser, et des aléas extérieurs notamment climatiques à l’origine d’une
répartition inégale dans le temps et dans l’espace des ressources en eau.
Quoiqu’il en soit, l’Office se doit de remplir sa mission tout en plaçant le citoyen au centre de son
intérêt, et en lui fournissant une prestation de qualité, au moindre coût et sans interruption de
service.
Pour ce faire, la Direction de l’ONEP accorde à l’élément humain une place de choix dans la mesure
où le rôle de chacun est devenu déterminant pour opérer les changements et les adaptations qui
s’imposent, dans un environnement complexe et en perpétuelle mutation ; et chaque responsable, quel
que soit son niveau, est invité à placer la valorisation du capital humain de l’Office au centre de ses
préoccupations.
2
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord à présenter mes vifs remerciements à Mr Ali FASSI FIHRI, le
Directeur Général de l’Office National de l’Eau Potable, et à Mr ABDELLATIF KARKAS, le
Directeur des Ressources Humaines qui m’ont accordé l’opportunité de bénéficier de cette
formation.
Ce travail n’a pu, en effet, être mené à bien sans l’aide précieuse de mon
encadrant, Mr EL MOKHTAR CHARIFI, qui n’a en aucun cas ménagé ses efforts à m’apporter
conseil et assistance. Je le remercie pour sa disponibilité et ses remarques pertinentes
empreintes d’expérience.
3
SOMMAIRE
4
Deuxième partie: PRATIQUES MANAGERIALES A L’ONEP :
DIAGNOSTIC ET RECOMMANDATIONS 43
I- Démarche méthodologique 44
1- L’objectif 57
2- Rappel des grandes valeurs de l’ONEP 57
3- Définition de ce qu’on attend d’un manager 58
4- Axes d’amélioration proposés 61
5
PREAMBULE
Avec l’avènement d’une nouvelle Direction Générale en 2001, l’ONEP a défini de nouveaux
axes stratégiques. Ces axes s’inscrivent dans une nouvelle dynamique gouvernementale qui
se fixe l’objectif principal d’accès à l’eau potable des populations rurales au taux de 92% à
l’horizon 2007.
Afin de remplir les missions dévolues à l’Office dans le cadre de ce nouveau contexte, une
réorganisation des structures a été mise en place progressivement selon les étapes ci-
après :
En effet, une fois la stratégie est clairement définie, l’entreprise se trouve souvent
confrontée à la difficulté, du «faire».
Le capital humain et plus particulièrement les managers sont au cœur de la réussite des
projets et des performances.
C’est dans ce sens, que l’ONEP se mobilise en initiant un programme complet de refonte
de la fonction Ressources humaines.
¾
¾ La gestion prévisionnelle des emplois et des carrières ;
¾
¾ Le mangement par objectifs ;
¾
¾ Le pilotage de la performance ;
¾
¾ Etc.
Pour accompagner ces chantiers et atteindre les objectifs, il est nécessaire de faire
évoluer les pratiques managériales.
Ce sujet de thèse professionnelle s’articulera autour de ce défi qui constitue un tremplin
vers la modernisation de la Fonction Gestion des Ressources Humaines à l’ONEP.
6
INTRODUCTION
La fonction GRH est en pleine mutation. C'est une fonction de plus en plus éclatée et
partagée, elle ne se conçoit plus comme un domaine "à part ", mais comme une fonction
intégrée. Elle devient de mieux en mieux positionnée au sein de l'entreprise et articulée à
sa stratégie. De ce fait, ses responsables, tout en développant des savoirs faire
spécifiques, doivent avant tout être à l'écoute de l'ensemble des acteurs dans le cadre des
orientations stratégiques.
Les managers sont appelés à jouer un rôle clé dans la gestion et le développement des
compétences de leurs collaborateurs ; la hiérarchie est précisément demandeuse d'outils
et de savoir-faire pour remplir ce rôle.
¾
¾ Evoluer d’une fonction « support » à une fonction « contributive ».
¾
¾ Permettre à l’ONEP d’aborder son « virage » managérial et métier ;
¾
¾ Assurer le lien et l’adéquation entre les hommes et les métiers ;
¾
¾ Redonner un sens et une posture clés à cette fonction ;
¾
¾ Avoir des emplois et des ressources adaptés à l’évolution de l’entreprise ;
¾
¾ Avoir des agents motivés et inscrits dans un parcours professionnel évolutif,
adapté et qui encourage et rétribue la performance ;
¾
¾ Se doter d’une fonction RH accompagnatrice de la réorganisation de l’entreprise.
L’atteinte de ces objectifs ne sera possible que par une forte maturité des pratiques
managériales et un partage des rôles entre la Fonction ressources humaines et le
management opérationnel.
¾
¾ Donner le sens et partager le projet de l’ONEP ;
¾
¾ Définir les postes à tenir et les objectifs ;
¾
¾ Former et transférer les savoirs faire ;
¾
¾ Suivre leur parcours individuel et leur évolution.
Ce rôle est jusqu’à présent reporté sur la fonction RH (rôle exclusif de la DRH).
Les managers à l’ONEP se sentent surtout concernés par les aspects techniques, leur rôle
d’encadrement de leurs collaborateurs vient en dernier lieu.
7
L’objectif est donc de parvenir à améliorer la culture managériale dans l’entreprise et de
faire des managers un relais fondamental de communication du projet global de
« modernisation de la Fonction Ressources Humaines ».
Dans cette perspective, et pour mieux cerner ainsi que comprendre la problématique des
pratiques managériales à l’ONEP, ce sujet de thèse a été recommandé et s’articulera
autour des points suivants :
1- Faire le point sur les pratiques managériales actuelles : c’est une phase
d’investigation qui permettra de recueillir les informations sur les pratiques
managériales actuelles à l’ONEP.
8
PRESENTATION DE L’ONEP
L’Office National de l’Eau Potable a été crée en 1972 en substitution à la régie des
exploitations industrielles (REI) par le dahir n°172103 du 3 avril 1972. Désigné sous le sigle
« O.N.E.P », l’office est un établissement public à caractère industriel et commercial doté
de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placé sous la tutelle du
Secrétariat d’Etat chargé de l’eau qui relève du ministère de l’aménagement du territoire
et de l’environnement et sous le contrôle du ministère des finances.
Les missions assignées à l’Office telles qu’elles ressortent dudit dahir sont :
¾
¾ Planifier l’approvisionnement en eau potable du Royaume et programmer tout
projet y inhérent,
¾
¾ Etudier l’approvisionnement en eau potable et assurer l’exécution des travaux
des unités de production et de distribution,
¾
¾ Gérer la production de l’eau potable et assurer la distribution pour le compte
des communes qui le souhaitent,
¾
¾ Contrôler la qualité des eaux produites et distribuées,
¾
¾ Analyser et juger de la pollution des eaux susceptibles d'être utilisées pour une
éventuelle alimentation humaine future,
¾
¾ Surveiller constamment la qualité de l'eau,
¾
¾ Participer aux études, en liaison avec les ministères intéressés, des projets de
textes législatifs et réglementaires nécessaires à l'accomplissement de la mission
de l’Office.
9
ORGANIGRAMME DE L’ONEP
D. Coopération
et D. Ressources D. patrimoine
Humaines DPA D.
Communication Généralisation
DCC DRH
à l’AEP
DEP
D. Audit et D. Contrôle
Organisation D. Qualité
DAO Approvisionneme DCE D.
nts et Marchés Assainissement
DAM et
D. Commerciale Environnement
et Marketing DAE
D. Moyens
Communs DCM
DMC
D. Planification
D. Régionales et Stratégie
DPS
Direction du
Centre de
Formation aux D. Technique et
Techniques de Ingénierie
l’Eau DTI
10
Première partie :
IMPACT DES PRATIQUES MANAGERIALES SUR LA
MODERNISATION DE LA FONCTION RESSOURCES
HUMAINES
11
I- Définition des pratiques managériales :
Appréhender les pratiques managériales dans leur globalité s’avère un exercice de longue
haleine eu égard à leur multiplicité.
A- leadership :
Très peu d'hommes et de femmes possèdent l'étoffe d'un dirigeant. Mais de quoi au juste
est-elle faite, cette étoffe ? Sept caractéristiques ressortent, indispensables à quiconque
entend occuper un jour la place de numéro 1 :
1- Un patron doit être un excellent généraliste. Pas le meilleur technicien, le meilleur
financier ou le meilleur commercial de son entreprise ! »
Endosser ce costume de généraliste suppose d'acquérir les connaissances de base dans les
domaines que l'on ne maîtrise pas et de conserver une vision d'ensemble.
2- Il est capital pour un patron d'être porteur d'une vision pour son entreprise, de formuler
les objectifs à moyen et long terme et d'anticiper les étapes à prévoir pour les atteindre.
Un bon dirigeant est un grand stratège. C'est la capacité de penser et d'agir à la fois à long
et à court terme. Les patrons les plus compétents possèdent la science rare de
l'articulation entre tactique et stratégie.
3- Tous les bons dirigeants sont dotés d'une dynamique personnelle rayonnante. Ils aiment
ce qu'ils font, ils font ce qu'ils aiment, et ils diffusent de l'énergie positive. Ce sont des
individus qui mettent l'entreprise en tension. Par leur personnalité, leur façon d'être, leur
langage corporel, ils savent inciter les gens autour d'eux à bouger, à progresser ensemble
vers le cap fixé. »
Cette capacité d'entraînement (appelée aussi charisme) fait partie des qualités requises de
tout responsable d'équipe.
12
Le PDG est le seul dans la structure à devoir gérer en direct une équipe complètement
hétérogène. Un responsable commercial pilote des vendeurs, un responsable de la
production, des techniciens, etc. Le PDG, lui, a la charge d'animer un comité de direction
composé d'un directeur des ressources humaines, d'un directeur financier, d'un directeur
technique... C'est-à-dire de personnalités dont les formations, les préoccupations et les
approches n'ont rien à voir les unes avec les autres. Entre autres qualités, un PDG doit
savoir diriger une équipe théoriquement "indirigeable" !
4- L'expérience montre que les chefs d'entreprise qui réussissent sont des hommes qui
"sentent" bien les choses... et les gens ! » Mais l'intuition ne suffit pas : « Un bon dirigeant
doit aussi être doté d'une intelligence pratique, au plus près du terrain. Les grands patrons
savent distinguer ce qui est important dans leur business et se polariser sur les quelques
points dont dépend la réussite de leur entreprise.
De plus, ils ont le "sens des signaux faibles". Au lieu de se satisfaire d'une vision pyramidale
de leur entreprise, ils s'attachent à comprendre ce qui s'y passe réellement, à tous les
échelons. Dans quel état d'esprit se trouve le personnel, comment les produits sont perçus
en interne, comment les décisions stratégiques sont comprises, etc. Les structures pilotées
par ce type de dirigeants ont généralement plusieurs coups d'avance sur leurs
concurrentes. »
5- Il y a deux sortes de gens : ceux qui parlent d'eux et ceux qui écoutent les autres. Les
premiers sont incapables d'être patrons. Un bon dirigeant écoute tout le monde autour de
lui : ses clients, ses fournisseurs, ses collaborateurs, ses banquiers... Chacun lui apporte
des éléments qui l'enrichissent et l'aident à faire prospérer son entreprise.
Un dirigeant doit certes savoir écouter, donc commencer par se taire, mais aussi... parler !
La capacité à donner un feed-back clair à son entourage, à dire les choses, aussi bien
positives que négatives, est essentielle. On attend d'un patron qu'il émette franchement un
avis sur le travail de chacun, qu'il le communique à la personne concernée, et qu'il la
récompense ou la sanctionne en conséquence.
6- Le patron est fier de sa mission : « C'est quelqu'un qui ne se demande pas ce que
l'entreprise peut lui apporter, mais ce qu'il peut apporter à l'entreprise ».
Fier, le chef se doit aussi d'être... humble. L'humilité est un atout fantastique. Elle permet
d'apprécier les succès sans se laisser aveugler, de rester conscient des risques, de ne
jamais perdre de vue qu'une entreprise est fragile. On peut avoir des qualités de leader et
être humble. Les meilleurs patrons sont ceux qui allient les deux. Ils savent développer
leur structure en la tournant vers la satisfaction du client, la faisant passer avant leur
intérêt personnel. Et prendre les mesures qui sont bonnes pour l'entreprise plutôt que pour
leur ego.
7- Quelle est la part des décisions qui doivent incomber au patron ? C'est une question de
style de management. Certains dirigeants veulent avoir leur mot à dire sur tout, d'autres
organisent le système de délégation dans leur entreprise de telle sorte que seules les
décisions stratégiques remontent jusqu'à eux.
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B- le Management Participatif par Objectif :
Le pilotage d’une organisation ou d’une unité de travail consiste à mettre en œuvre au
quotidien les choix stratégiques retenus pour l’organisation, et à produire, gérer, faire
évoluer en conséquence l’entité dont on a la charge.
Le management par objectifs est le processus par lequel un responsable hiérarchique et
son collaborateur établissent des objectifs et négocient les moyens et les délais requis
pour les réaliser.
Ces objectifs s’inscrivent à l’intérieur des orientations générales de l’organisation et
concrétisent les priorités de l’unité de travail considérée.
En cours et en fin de période, ces mêmes interlocuteurs analysent les écarts entre les
résultats produits et les objectifs préalablement fixés.
Ils procèdent aux ajustements nécessaires et définissent le cas échéant de nouveaux
objectifs pour la période à venir.
Introduit dans les années 50 par Peter Drucker (1), le management par les objectifs est
l’un des incontournables du management. Pratique managériale d’abord réservée aux
dirigeants, elle s’est généralisée dans les années 80 à tout le personnel grâce notamment à
la systématisation des entretiens annuels et à l’appréciation des performances qui leur est
associée. Les objectifs ont la faveur des responsables des ressources humaines. Ils
permettent en principe une définition claire des résultats attendus et une mise en
adéquation rationnelle de la contrepartie financière (prime, augmentation,etc..).
Le management par les objectifs a donné lieu à la mise en place de pratiques nouvelles des
managers : la déclinaison des objectifs, les entretiens notamment. Des questions nouvelles
se posent quand les organisations se complexifient : comment fixer les objectifs dans une
structure matricielle. Le suivi des objectifs est au centre des comportements requis chez
les responsables.
B-1- La déclinaison des objectifs :
Décliner les objectifs au sein de l’organisation, c’est les faire passer du niveau N où ils sont
élaborés aux niveaux inférieurs : N-1, N-2 et ainsi de suite. Les objectifs de niveaux
inférieurs contribuent à celui de niveau supérieur, c’est la base du management par les
objectifs.
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Répartition ne veut pas dire uniformité. La plupart des managers répartissent en fonction
d’une appréciation de la situation, ressources, opportunités, progrès déjà accomplis.
La répartition fonctionne bien en général pour les objectifs permanents, bien maîtrisés,
pour lesquels les compétences et la motivation sont présentes aux niveaux inférieurs. Mais
pour le reste, tel que les objectifs de changement programmé, il faut s’y prendre
autrement.
Il s’agit de confier à un membre ou à une équipe de l’organisation l’objectif qui a été fixé.
A charge pour la personne ou l’équipe missionnée de mettre tout en œuvre pour atteindre
l’objectif. On parle de chargé de mission, de chef de projet. C’est la méthode utilisée
quand on doit faire appel à une expertise limitée pour atteindre l’objectif ou que le temps
presse. Cela peut permettre de développer la compétence ou la motivation de la personne
à qui a été confié l’objectif.
La déclinaison des objectifs par déploiement consiste à identifier les causes d’une situation
donnée, à choisir celles que l’on va traiter en priorité, à chercher et adopter des solutions
et à les mettre en œuvre sous la forme d’objectifs de moyen que l’on va confier à ses
collaborateurs.
Il n’y a pas de lien logique, comme pour les approches citées précédemment, entre
objectifs de niveau N et N-1.
Le principal avantage de cette méthode est de permettre une mobilisation effective, une
responsabilisation du plus grand nombre. La principale difficulté réside dans la
coordination des objectifs et le suivi de l’avancement. Les objectifs étant de nature
diverse, il faut utiliser l’indicateur global au niveau le plus élevé et mettre en place
d’autres indicateurs liés à l’avancement des plans d’action bâtis pour atteindre les
objectifs pour les niveaux inférieurs.
B-2- Les entretiens d’objectif :
La majorité des systèmes de management par objectif couplent le dispositif de
déploiement des objectifs avec les entretiens annuels d’appréciation et d’orientation. Au
cours de cet entretien annuel, le manager et son collaborateur font le bilan de l’année
écoulée (faits marquants, atteinte des objectifs), apprécient les performances et les
compétences individuelles, font le point sur les possibilités d’évolution, sur la formation
nécessaire et définissent les objectifs de l’année suivante. Autant dire que ces entretiens
sont d’une grande densité quand les sujets sont traités à fond.
B-3- Concevoir les objectifs comme source de motivation
La poursuite et l’atteinte d’objectifs ambitieux sont l’un des facteurs les plus puissants de
la motivation. Si on raisonne à partir de la pyramide des besoins de Maslow ci-dessous, les
objectifs jouent en fait à différents niveaux : c’est probablement ce qui les rend très
efficaces
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C- Le coaching :
¾ Qu’est-ce que le coaching ?
Le coaching est un accompagnement qui a pour objectif le développement des aptitudes,
l'amélioration de l'efficacité, l'adaptation à une situation nouvelle, l'aide à la décision, ou
la résolution de difficultés.
Cette intervention porte sur toutes les compétences qui ne dépendent pas exclusivement
de connaissances techniques. Elle est particulièrement bien adaptée aux "savoir-faire" et
"savoir-être" concernant le management, l'organisation, le relationnel, la communication,
le commercial.
Le coaching vise le développement de l'autonomie et non la reproduction de modèles. En
apportant un nouvel éclairage sur les situations réelles, il génère des évolutions
significatives en matière de comportement et d'efficacité.
Il facilite notamment les adaptations aux changements intenses de l'environnement
économique et social. Il entraîne conjointement une réduction du stress en améliorant
l'aisance dans la fonction, et en apportant un antidote à la solitude des décideurs et des
responsables.
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C’est une pratique millénaire fondée sur des principes simples :
• l’art du questionnement
• le feedback positif
• la prise de conscience
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Accompagner des personnes, à titre individuel, dans :
1. L'optimisation de leurs ressources
• Guider ceux qui veulent être très performants à travers des scénarios émergents
• Encourager et soutenir
¾ Le coaching, comment ?
Le principe du coaching étant d'aider le "coaché" à élaborer lui-même ses propres
solutions, l'essentiel de la prestation repose sur des entretiens en face à face, basés sur
l'utilisation des méthodes d'écoute active (écoute, questionnements, reformulations).
Le coach va notamment mettre en évidence les points qui méritent attention. Il va ainsi
aider son client à détecter les " zones d'ombre ", à affiner ses analyses, à entrevoir de
nouveaux points de vue, à construire des réponses à ses attentes. Il complétera ces
réflexions par des apports didactiques, des méthodes et des outils.
En fonction des besoins détectés, et en accord avec le client, le coach pourra : recourir à
des interviews internes ou externes, l'accompagner lors d'entretiens ou de réunions,
l'entraîner par des simulations (prises de parole en public, entretiens, ...), assurer un suivi
téléphonique.
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Confidentialité : L'efficacité de la méthode, exige du coach un engagement de
confidentialité absolue sur ce qui se passe et se dit avec son client. Dans le cas où une
restitution à un tiers est prévue (par exemple auprès de la hiérarchie), son contenu est
déterminé avec l'accord express du " coaché ". Si la restitution se fait par écrit, elle lui est
soumise pour approbation. Si elle se fait oralement, elle a lieu en sa présence.
D’abord en les invitant à traiter les collaborateurs comme des personnes à part entière,
avec chacune son style, sa personnalité, ses limites à élargir, ses potentiels à faire
émerger, ses talents à valoriser. Le réel respect et l’intérêt pour l’autre est souvent déjà
très mobilisateur.
19
Ensuite en l’interpellant sur son désir, sa vision, sa contribution et en laissant l’espace
pour exprimer ses aspirations. Tout n’est pas possible, surtout immédiatement, mais en
comprenant les motivations personnelles propres à chacun, la mission confiée pourra être
envisagée sous un angle profitable autant à l’entreprise qu’à la progression du
collaborateur et la responsabilité sera plus assumée. C’est la compréhension et la
connivence mutuelle qui vont permettre cet enrichissement du rôle de chacun.
Quand cette volonté de cultiver les talents, d’améliorer les contributions dans un esprit
d’ouverture, de volonté de progrès pour le plus grand nombre se poursuit par la recherche
d’un climat de coopération, de support mutuel dans l’équipe restreinte et entre les
services, nous constatons non seulement une entreprise dans laquelle il fait bon vivre mais
où l’efficacité collective est forte. Cette démarche prolongée dans l’accompagnement de
projets clés et diffusée à l’ensemble de l’encadrement est transformatrice de la culture
d’entreprise et le référentiel management prenant en compte ces compétences servira de
repères pour mesurer les acquis de chacun.
Il faut souvent quelque jours d’entraînement pour l’encadrement pour entrer dans cet état
d’esprit et acquérir les outils de base du coaching (qualité d’écoute et de relation,
techniques de questionnement, exploration de la performance en équipe, pilotage de
l’activité). La culture de l’entreprise sera impactée, de façon durable, seulement si
l’équipe de Direction est capable de formuler, même en mots simples, cette politique
mobilisatrice de management des talents et si elle est exemplaire pour la faire vivre.
En conclusion, le coaching est une approche de valorisation des talents des collaborateurs
d’une entreprise qui conjugue performance durable et qualité du climat social.
D- La motivation :
Le sujet de la motivation en entreprise est un sujet très vaste. Les opinions, les pratiques
managériales, les courants de pensée sont nombreux et les divergences aussi. Au point de
créer certains antagonismes. L’objectif dans cette partie n’est pas de cerner les multiples
facettes, mais plutôt de présenter un certain nombre de facteurs de motivation.
Définition de la motivation :
Qu’est-ce que la motivation ? Quelques éléments de réponse sont donnés par Jean Marie
Peretti dans Le dictionnaire des ressources humaines (2). La motivation est ainsi définie
comme «le besoin qui met en mouvement, qui fait agir», «l’ensemble des facteurs qui
poussent le salarié à agir».
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On distingue deux types de motivations: les motivations intrinsèques et les motivations
extrinsèques.
Les motivations intrinsèques sont celles qui viennent de notre intérieur; on n'a rien à faire
pour les créer puisqu'elles sont innées et elles font partie de la nature humaine.
Les motivations extrinsèques sont des facteurs externes qui règlent notre comportement.
Selon certains théoriciens, ce ne sont pas toutes les motivations intrinsèques qui sont
innées. Abrahm Maslow (3), par exemple, prétendait que la motivation était d'ordre
développemental. Selon sa théorie, les êtres humains naissent intrinsèquement motivés à
satisfaire leurs besoins physiologiques (manger et dormir, par exemple). Lorsque ces
besoins sont comblés, une nouvelle série de besoins (ou de motivations) apparaît: besoins
de sécurité (la protection contre les éléments naturels, la douleur et, bien sûr, la mort).
Au fur et à mesure que ces besoins sont également comblés, de nouveaux besoins (ou
motivations intrinsèques) deviennent dominants, tels que le besoin de trouver l'amour et
le besoin d'appartenance. Lorsqu'une personne se sent sécurisée par l'amour qu'elle donne
et qu'elle reçoit, de nouvelles motivations se polarisent alors autour de l'estime - se sentir
bien dans sa peau et savoir que d'autres nous estiment beaucoup. Enfin, dès que ces
besoins «fondamentaux» ou «déficitaires» sont comblés de façon satisfaisante, une
nouvelle série de motivations émerge. Il s'agit de «besoins reliés à l'identité personnelle»
ou de «besoins reliés à l'actualisation de soi». Ils comprennent des besoins reliés aux
connaissances (les sciences, la philosophie, l'histoire ...), à la beauté (la peinture, la
musique, la danse...) et à la bonté (la justice, la paix, la philanthropie ...).
Frederich Hertzberg, un partisan de Maslow, a déterminé des facteurs d'insatisfaction et
de satisfaction liés à l'emploi (4). Les «facteurs de maintien» ne sont pas, a priori, des
éléments motivants. Par contre, ils sont à l'origine de bien des problèmes quand ils sont
absents. Les «facteurs de motivation» accroissent le degré de motivation ainsi que le
niveau de performance.
Les leviers de la motivation diffèrent d’une personne à une autre. Les besoins sont
individualisés et personnalisés. Les réponses devraient l’être également. Il s’agit donc,
pour un hiérarchique, de bien connaître son équipe, les besoins de chacun, les leviers de la
motivation de chaque collaborateur pour apporter les réponses adéquates.
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Si certains sont intéressés par le développement et l’acquisition des compétences, d’autres
le sont par les possibilités d’évolution, d’autres encore sont obsédés par la sécurité au
travail alors que, pour certains, la sécurité de l’emploi ne sera pas la priorité.
Rémunération et motivation :
Dans la série des «y-a-qu’à», on retrouve, en tête de liste, le fameux «y-a-qu’à bien payer
pour motiver». Le résultat n’est pas sûr, les théories de la motivation le déclarent :
l’argent peut être une source de démotivation mais pas un facteur de motivation.
Autrement dit, un salarié mal payé a de fortes chances d’être démotivé. Des salariés bien
rémunérés ne seront pas forcément motivés. Par contre, la responsabilisation, la
considération, les possibilités de développement et d’évolution, l’information,
l’autonomie... sont des facteurs de motivation.
Quelques approches
1- L’équité
S’il est un principe auquel il est vivement déconseillé de déroger, c’est celui de l’équité.
Traiter ses collaborateurs de façon équitable, c’est traiter chacun en fonction des efforts
accomplis, des résultats obtenus, des conditions de réalisation de ceux-ci, et cela sur la
base de règles claires, connues de tous. La rétribution doit être à la mesure de la
contribution de chacun. L’équité n’est pas l’égalité. L’équité, c’est distinguer les
meilleurs, ceux qui s’impliquent le plus et qui réalisent les meilleures performances.
Cela correspond à mettre en œuvre une certaine morale dans les relations établies avec et
entre les collaborateurs.
3- Donner sa confiance
4- Etre congruent
Fait preuve de congruence, c’est mettre en accord ce que l’on dit avec ce que l’on fait, ce
que l’on fait avec ce que l’on pense et ce que l’on pense avec ce que l’on sent. C’est dire
ce qu’on fait et faire ce qu’on dit. Ceci détermine la crédibilité du management. Cette
crédibilité est un comportement au quotidien. C’est par l’adéquation des mots et des actes
qu’on gagne la confiance des collaborateurs et qu’on obtient leur engagement et leur
implication.
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5- Savoir donner des signes de reconnaissance
Il n’y a rien de pire que l’indifférence. D’aucuns iront même jusqu’à avancer qu’il vaut
mieux recevoir des signes de reconnaissance négatifs que pas du tout. Recevoir des signes
de reconnaissance est facteur de motivation. Donner des signes de reconnaissance, c’est
féliciter pour la qualité d’un travail, la réalisation d’une performance...
6- Pratiquer l’écoute
Ecouter les collaborateurs et tenir compte de leurs avis est une des reconnaissances
positives les plus fortes. Etre à l’écoute, c’est demander leur avis aux collaborateurs, faire
en sorte qu’ils soient acteurs de la vie de l’équipe, de l’entreprise, de certaines décisions.
C’est donner l’occasion à ses collaborateurs de proposer des changements, leur permettre
de s’organiser autrement, d’essayer autre chose. Encourager les initiatives, c’est
également reconnaître le droit à l’erreur. Sans le droit à l’erreur, dans les faits et pas
seulement dans les mots, responsabilisation, autonomie et initiative sont illusoires.
Etre responsable, c’est savoir prendre des risques et assumer ses erreurs. Le crédit du
manager n’en sera que plus grand et la confiance de l’équipe plus importante.
Il est difficile de motiver ses collaborateurs sans l’être soi-même. Pour mobiliser ses
collaborateurs et développer leurs motivations, il est nécessaire que le responsable
hiérarchique soit lui-même motivé.
10- Délégation
Une délégation bien préparée, bien pratiquée est synonyme d’autonomie et de motivation.
Confier à un collaborateur quelque chose de difficile et d’intéressant, c’est lui donner
l’occasion de se développer, de faire la preuve de sa compétence, de sa capacité à
surmonter les difficultés...
E- la communication managériale :
" La communication consiste à comprendre celui qui écoute. " Jean Abraham (5).
Un manager qui se contente d'informer ses collaborateurs, sans se soucier de l'impact des
informations qu'il diffuse, ne peut obtenir de ses subordonnés les résultats positifs qu'il en
attend.
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En mettant en place une relation, un dialogue, une écoute, les objectifs principaux d'une
bonne communication seraient atteints : échange, adhésion, productivité accrue.
1- Communication et stratégie d’entreprise :
L'entreprise performante qui souhaite mobiliser ses salariés ne pourra le faire que si elle
les tient régulièrement informés des objectifs économiques, sociaux, financiers et
culturels. Si la forme employée pour communiquer ses informations est mauvaise, la
stratégie de l'entreprise ne pourra pas être comprise. Si le sens n'est pas valorisé,
l'adhésion des salariés à la stratégie ne pourra pas bien se faire. Il est en effet difficile de
s'approprier et d'appliquer quelque chose dont on n'a pas compris le sens.
Les entreprises qui affichent actuellement les meilleures croissances sont celles qui ont
misé sur l'innovation et ont réussi à communiquer une culture de l'innovation à tous les
niveaux de l'organisation : au niveau marketing, au niveau formation des salariés et
naturellement au niveau de leur service de communication : en communication interne,
elles restent à l'écoute de leurs salariés, les informent, les forment aux nouvelles
technologies, augmentent leurs compétences, créent de nouveaux produits, de nouveaux
services. Elles diffusent auprès de leurs salariés une communication claire et
compréhensible par tous. En ce qui concerne la communication externe, elles restent
sensibles aux attentes et aux évolutions des marchés, Elles entendent et répondent aux
nouveaux besoins de leurs clients, augmentant de la sorte leur satisfaction. En mettant en
place une bonne communication interne et externe sur leur stratégie d'innovation, elles
obtiennent les résultats économiques attendus.
2- Communication et management :
Le rôle stratégique joué par le manager au niveau de la communication est primordial. Les
informations sont diffusées en " top-down " de la direction vers les salariés par
l'intermédiaire des encadrants. Elles remontent des salariés vers la direction par le même
chemin. Savoir informer et savoir communiquer sont donc des compétences que doit
posséder tout manager.
Adopter une stratégie de communication efficace devient stratégique pour les entreprises
performentes.
La première étape consiste à mettre l'accent sur l'orientation générale de l'organisation,
ses buts, ses objectifs. La communication devra être axée sur la vision stratégique de
l'entreprise. Le but managérial à atteindre est de fidéliser les salariés. Les moyens
nécessaires à la diffusion de ces informations sont : panneaux d'affichage, organisation de
réunions, notes internes et pour informer les salariés dispersés géographiquement :
vidéoconférences, intranet, messages électroniques, télévision d'entreprise (en n'omettant
pas de bien communiquer sur l'utilisation de ces nouveaux outils)…
La deuxième étape concerne le travail au quotidien de chaque salarié sur les tâches qu'il
doit accomplir. La communication devra être axée sur les conditions d'exécution et devra
permettre à chaque salarié d'échanger sur les moyens d'améliorer les méthodes de travail.
L'encadrement échangera sur l'amélioration de l'efficacité des processus de production. La
communication mettra ici l'accent sur la communication de proximité de façon à permettre
aux salariés d'exprimer leur point de vue, de faire des suggestions dans le cadre d'un
management participatif.
24
L'enjeu majeur de toute entreprise performante sera de mettre en place la stratégie de
communication qui permettra d'assurer l'articulation de son organisation à tous les
niveaux: géographique, culturel, salarial et managérial.
Une communication efficace implique que les salariés comprennent le sens des
informations qui leur sont données et qu'ils se sentent concernés.
Pour diffuser les informations, le principal maillon est le manager.
L'entreprise performante s'assure donc de la mise en place par les encadrants d'une
stratégie de communication efficace et adaptée aux salariés.
25
II- Evolution des pratiques managériales :
L’évolution historique des pratiques managériales ne peut être dissociée de l’évolution de
la théorie des organisations.
L’organisation est une entité complexe que beaucoup d’auteurs ont cherché à comprendre
dans toutes ses dimensions. Lorsque l’on observe « l’histoire des organisations», trois
grands paradigmes se distinguent: tout d’abord le courant Tayloriste, basé sur la
mécanisation des tâches, ensuite un courant venu Outre-atlantique, incarné par le système
de management par objectif, enfin, dans les années 80, un courant « made in Japon »,
marqué par la qualité.
Grâce aux travaux de nombreux sociologues, les salariés ont été considérés comme des
individus, dotés de comportements, d’attitudes. Car, plus que des processus, des
procédures et des outils, l’organisation est composée d’êtres humains qui ont vécu et qui
ont intégré des valeurs selon leurs époques. Les générations sociales montrent que les
individus sont imprégnés des événements économiques, des avancées technologiques, du
contexte politique. Ces mêmes « événements » insufflent le changement au cœur des
organisations : délocalisation des lieux de production, développement des compétences,
agrandissement des marchés, réseaux internationaux...
La théorie des organisations fut alimentée grâce à de grands auteurs comme Taylor (1856-
1915), précurseurs du courant rationnel. A Taylor, il faut ajouter Henri Fayol (1841-1925),
considéré comme le fondateur du management, mais aussi Henry Ford (1863-1947), qui fit
naître les débuts de la production de masse. Max Weber (1864-1920) quant à lui est
l'inventeur de l'organisation bureaucratique. Elton Mayo (1880-1949) développa la théorie
des relations humaines et K. Lewin (1908-1970) s’intéressa à la dynamique de groupe, alors
que Maslow (1908-1970) construisit la pyramide des besoins et Herzberg (1923-...) bâtit la
dualité des facteurs.
Les entreprises ont su développer des savoirs, des compétences, des stratégies. Elles ont
su s’adapter à un marché mouvant et instable, elles ont su rester pérennes et prospères,
elles ont mis au point des techniques, des solutions technologiques. Au-delà de cette
capacité d’adaptation, les entreprises ont été capables d’innover, de se perfectionner.
Ceci s’est traduit au cours du temps, par des changements majeurs ou difficilement
matérialisables. On peut par exemple parler de « raccourcissement des lignes
hiérarchiques » et de « l’aplatissement » de la structure. Par ailleurs, transversalité,
processus, organisation en réseau et par projet, polyvalence et groupes autonomes,
décentralisation, … sont les principaux mots d’ordre des deux dernières décennies en
matière d’organisation et de management. Ces évolutions trouvent deux traductions
concrètes au niveau des situations de travail : une autonomie accrue et officialisée à tous
les niveaux de la chaîne hiérarchique et une plus grande coopération entre les salariés
appartenant à des services, départements…
Force est de constater que la dimension humaine au sein de la théorie des organisations fut
incorporée peu à peu, en fonction de l’enrichissement de la connaissance que les auteurs
ont eu des individus. En effet, perçu comme une « pièce interchangeable », l’Homme
gagna en consistance au sein des organisations au cours du temps. Les études en
témoignent. Elles furent de plus en plus détaillées : de la simple analyse des gestes
26
effectués sur une chaîne industrielle à l’analyse des comportements sociaux dans
l’entreprise. Les individus ont eu un rôle à jouer lors de cette évolution organisationnelle,
au travers de leurs valeurs qu’ils ont acquises au cours du temps, et selon la génération à
laquelle ils appartiennent.
Weber, afin de pouvoir comprendre les organisations, a mis en place un outil, baptisé
«idéal-type ».
L’exemple le plus cité est celui de la bureaucratie. La bureaucratie est un idéal-type c'est
à dire une forme pure dont on ne rencontre jamais aucun exemplaire dans la réalité mais
qui permet de cerner les tendances propres à cette catégorie d'organisation sociale, à
savoir :
C’est donc à partir de ce concept d’« idéal-type » qu’ont été « dessiné » les traits des 3
grands paradigmes organisationnels, à partir des travaux de Mac Grégor et de Ouchi. C’est
aussi grâce à ce concept « d’idéal-type » que vont être dégagées des tendances lourdes
pour un modèle organisationnel de demain.
(6) WEBER M., Economie et Société, Paris, 1922, Editions Plon, 1971
(7) MCGREGOR D., La Dimension Humaine de l’entreprise, Gauthier-Villars, 1974
27
Mac Gregor est l'un des premiers à rejeter globalement les techniques de management qui
reposent sur la théorie classique (qu'il appelle " théorie X ") et cela pour les raisons
suivantes :
1. La théorie classique est bâtie sur des modèles (Armée, ...) qui ne sont plus du tout
adaptés aux réalités de l'entreprise moderne (surtout après la 2ème guerre
mondiale).
2. La théorie classique ne tient pas compte de l'influence du milieu dans lequel elle
évolue (environnement économique et politique, concurrence ....)
3. Les hypothèses concernant les comportements humains sont simplistes, voire
inexactes (aversion pour le travail et les responsabilités, recherche de la sécurité
maximum ...)
4. La théorie classique a pour pivot central la notion d'autorité alors que ce concept
n'est qu'un outil, parmi d'autres, du management et de la motivation.
La Théorie X suppose que les êtres humains sont paresseux pour la plupart d'entre eux,
qu'ils n'aiment pas le travail et qu'ils ont besoin à la fois de la carotte et du bâton pour
avancer, qu'ils sont fondamentalement immatures, enfin qu'ils ont besoin d'être dirigés et
sont incapables de prendre des responsabilités. Selon Mac Gregor, « l'homme est un animal
de désir - dès qu'un de ses besoins est satisfait, un autre apparaît à la place. Ce processus
est sans fin. Il perdure de la naissance à la mort. L'homme poursuit continuellement ses
efforts...pour satisfaire ses besoins. » Etant donné qu'une majorité d'entreprises modernes
- à l'époque - pourvoyait relativement bien aux besoins à la fois physiologiques et de
sécurité des dirigés, Mac Gregor a insisté sur la satisfaction des besoins sociaux, égoïstes et
d'accomplissement de soi comme facteurs de motivation.
« A moins qu'ils n'aient la possibilité de satisfaire ces besoins de haut niveau dans le
travail, les gens seront insatisfaits, et leur comportement reflétera ce manque » affirme
Mac Gregor.
Mac Gregor poursuit : « La philosophie du management par la direction et le contrôle (dur
ou doux) ne propose aucun facteur de motivation, tout simplement parce que la
satisfaction des besoins humains sur laquelle elle s'appuie a un effet relativement peu
important sur le comportement dans notre société actuelle. La direction et le contrôle
motivent insuffisamment ceux dont les besoins essentiels sont sociaux et égoïstes... Tant
que les hypothèses de la Théorie X influenceront la stratégie des dirigeants, nous ne
parviendrons pas à découvrir - encore moins à utiliser- les potentialités de l'individu
moyen. »
Ce modèle correspond au modèle taylorien, les hommes sont spécialisés par métier et les
tâches sont standardisées. Cependant, l’aspect « sécurité de l’emploi » favorise la
créativité des salariés. Ce modèle est applicable pour le secteur industriel ou des services.
Il est possible de l’identifier comme le modèle rationnel, doué pour la productivité et
efficace dans le domaine de production de masse et des économies d’échelles. Il s’agit
essentiellement d’entreprises mono produit où le marché est mûr, dans un environnement
stable. Par conséquent, si l'encadrement se focalise sur la satisfaction des besoins
physiologiques, il y a peu de chances que les récompenses distribuées soient efficaces, la
seule solution possible étant alors la menace de punition.
28
2.2. La théorie Y de Mac Gregor : le management participatif
1. La dépense d'effort physique et mental dans le travail est aussi naturelle que le jeu et le
repos. L'individu moyen n'éprouve pas d'aversion innée pour le travail.
Dans certaines situations contrôlables, le travail peut être une source de satisfaction (et
sera volontairement accompli) ou une source de sanction (et sera évité, si possible).
2. Le contrôle externe et la menace de sanction ne sont pas les seuls moyens pour obtenir
un effort dirigé vers des objectifs. L'homme peut se diriger et se contrôler lui-même
lorsqu'il travaille pour des objectifs envers lesquels il se sent responsable.
4. L'individu moyen apprend, dans les conditions voulues, non seulement à accepter mais à
rechercher des responsabilités.
De telles hypothèses, souligne Mac Gregor, ont des implications particulières pour la
direction. Alors que la Théorie X offrait à l'encadrement une excuse facile en cas d'échec -
la nature innée et les limitations propres aux ressources humaines - la Théorie Y replace
tous ces problèmes « dans le giron du management ». Si des employés sont paresseux ou ne
veulent pas montrer d'initiatives ou prendre des responsabilités, s'ils sont indifférents ou
intransigeants, la faute en incombe aux méthodes de direction. Mac Gregor reprend en
d'autres termes le vieil adage militaire : « Il n'y a pas de mauvais soldats, il n'y a que des
mauvais chefs ».
La Théorie Y ne nie pas tout besoin d'autorité, mais elle refuse que l'autorité s'immisce
dans tous les domaines, y compris pour « obtenir des engagements d'objectifs ». La
Théorie Y dit que les « gens exercent une auto direction et un autocontrôle dans
l'accomplissement des objectifs organisationnels dans la mesure où ils sont concernés par
ces objectifs... Les politiques et les pratiques managériales affectent matériellement ce
degré d'engagement. »
29
Simplement, Mac Gregor croit que les individus peuvent révéler des potentiels beaucoup
plus importants que l'encadrement des entreprises ne pouvait alors l'imaginer. Si la Théorie
X nie même l'existence de ce potentiel, la Théorie Y défie l'encadrement « d'innover, de
découvrir de nouveaux moyens d'organiser et de diriger l'effort humain, même si nous
reconnaissons que l'organisation parfaite, comme le vide total, est pratiquement hors
d'atteinte ».
Ce modèle est souvent associé au modèle MPO, le management participatif par objectif.
Les objectifs généraux sont démultipliés en autant d’objectifs partiels qu’il y a d’unités
opérationnelles. Ce modèle est viable et même performant sur un marché en croissance
rapide. L’autonomie existe sur le terrain seulement si l’individu obéit à la « règle du
reporting ». Ce modèle est doué pour la croissance.
Ouchi est professeur de management de UCLA à Los Angeles. La théorie Z est souvent
associée au style de management japonais (la théorie Z de l’organisation repose sur une
synthèse des caractéristiques respectives de firmes japonaises et nord-américaines qui ont
connu le succès).
Ouchi et Jaeger (1978) ont opposé une grande entreprise américaine (Type A) à sa
contrepartie japonaise (Type J) :
(8) OUCHI W.G. et JAEGER A.M., Type Z Organizations, Academy of Management Review, 1978
30
Ces deux auteurs soutiennent que les éléments centraux sont la loyauté et l’idéologie
grâce à un exemple confrontant une organisation japonaise classique à orientation
idéologique et une organisation bureaucratique américaine traditionnelle : « Lors d’une
visite faite à une banque japonaise en Californie, le président japonais et les vice-
présidents américains de la banque s’accusaient mutuellement d’être incapables de
formuler des objectifs. Les américains voulaient dire que le président japonais ne pouvait
ou ne voulait pas leur donner des cibles explicites et quantifiables à atteindre dans les 3 ou
6 mois à venir, alors que les japonais laissaient entendre que les américains n’arrivaient
pas à comprendre qu’il suffisait de saisir la philosophie de la banque pour pouvoir déduire
soi-même les objectifs convenant à n’importe quelle situation imaginable.»
Dans une autre étude, Ouchi avec Jonhson (1978) ont mis en évidence dans une entreprise
américaine une plus grande loyauté envers l’entreprise, une forte orientation collective,
une spécialisation plus modérée et une plus grande confiance en les contrôles informels.
Par exemple, dans ces entreprises de type Z, on peut remarquer «qu’ un nouveau manager
restera sans affectation précise pendant une période d’au moins quatre à cinq ans. C’est le
temps qu’il faut avant que l’on décide s’il convient réellement à l’organisation et si l’on
peut avoir confiance en lui ». C’est pourquoi, Ouchi transforma le type « J » en type « Z ».
Ouchi choisit ce nom « la théorie Z » pour faire également référence à la théorie de Mac
Grégor, en tant que prolongement logique de la pensée de ce dernier. La théorie Z
combine le meilleur de la théorie Y et le management japonais, introduisant beaucoup de
liberté et un climat de confiance avec les salariés. Le management japonais prône que les
salariés doivent être loyaux et améliorent leur travail d’équipe, ainsi que l’organisation.
Dans ses travaux, y sont décrits les cercles de contrôle de qualité, et une culture
particulière, appelée Z est longuement exposée. Une typologie des cultures d'entreprise
est dressée.
Ces diverses investigations, avaient pour objectif de préciser les raisons organisationnelles
pour lesquelles, les entreprises japonaises se sont montrées depuis les années cinquante,
ère de l'économie managériale, plus performantes que les entreprises américaines.
La théorie Z offre plus de fiabilité basée sur les attitudes et les responsabilités des
salariés, alors que la théorie XY de Mac Grégor est essentiellement focalisée sur un
management et sur la motivation des perspectives des managers et de l’organisation. Il
s'est ainsi avéré que ce succès résultait de la manière d'envisager autrement l'entreprise et
était redevable de la considération systématique des différents styles de collaboration. Les
diverses observations réalisées à l'intérieur des entreprises nippones ont permis de dégager
le principe selon lequel le bon fonctionnement de l'entreprise dépend de la capacité de la
part de l'organisation à appréhender globalement l'ensemble des informations, tout en
témoignant d'une flexibilité importante.
31
Selon OUCHI, il y a deux types de formes d’entreprise : H ou M.
Mintzberg précise que cette hypothèse tient au fait que dans un environnement stable -
lorsqu’il n’y a aucun changement notable - une organisation peut prévoir les conditions à
venir et ainsi, « toutes choses étant égales, utiliser la standardisation comme mécanisme
de coordination ». Cependant, lorsque les conditions sont très variables - le besoin de
changement fréquent des produits, une grande instabilité de l’emploi et des conditions
politiques instables - l’organisation ne peut plus standardiser, mais au contraire, « devenir
très flexible, au moyen, soit de la supervision directe soit de l’ajustement mutuel pour
assurer sa coordination, et cela conduit à une structure plus organique ». Il cite comme
exemple, celui des armées qui, « ont tendance à être hautement bureaucratiques en
temps de paix et peuvent devenir des structures organiques lorsqu’elles sont engagées
dans des actions militaires de type guérilla. »
(9) ARCHIER G. et SERIEYX H., L’entreprise du troisième type, Paris, Calmann-Lévy, 1991
(10) MINTZBERG, Voyage au centre des organisations, Editions d’Organisation, 2001
32
« Plus l’environnement est complexe, plus la structure est décentralisée ». Il se justifie par
le fait que la première raison qui pousse à décentraliser une structure, c’est « lorsque
toutes les informations nécessaires à une prise de décision ne peuvent être réunies dans
une seule tête ». Ainsi, lorsque « les opérations d’une organisation sont fondées sur un
corps complexe de connaissances », il apparaît, habituellement, un besoin de décentraliser
le pouvoir de la prise de décision. Il remarque : « Un environnement simple peut-être
stable ou dynamique, comme ce peut être le cas, d’un environnement complexe. »
« Plus l’organisation a des marchés diversifiés, plus elle a tendance à se scinder en unités
organisées sur la base de ses marchés, en divisions, dans la mesure où les économies
d’échelle le permettent. » Quand une organisation peut identifier différents marchés-
régions géographiques, clients -sans pour autant que ce soit des produits ou des services
spéciaux- elle est prédisposée « à se scinder en unités de haut niveau et à donner à
chacune des grandes parties, le contrôle de ses propres opérations ».
L’individu modifie, ajuste son rapport à l’entreprise. Les auteurs qui ont dominé cette
théorie sont Crozier et Friedberg (11). Ils ont identifié l’individu comme un acteur de
l’entreprise pour contrer le concept de déterminisme, selon lequel, les gens sont des
«agents, jouets de forces obscures ». Eux, considèrent que les individus étaient capables
d’utiliser leur marge de liberté, faire des choix et élaborer des stratégies, ayant pour but
d’accroître leur influence, en fonction de leurs valeurs et de leur perception.
Plusieurs auteurs ont tenté de dresser des typologies synthétisant les facteurs susceptibles
de rendre les salariés satisfaits, sans ordre hiérarchique particulier. Prenons l’exemple de
R.Bennett (1994) qui distingue 8 variables (12) :
1. L’âge: les salariés âgés seraient plus satisfaits car ils auraient des attentes moindres
2. Les relations intergroupes : plus les individus sont intégrés, plus ils sont satisfaits
(11) CROZIER M., FRIEDBERG E., L’acteur et le système, Editions Seuil, 1977
(12) R. BENNETT, Organizational Behavior, 2ème Edition, The M&E Handbook series, 1994
33
4. Le contenu du travail : la variété, l’intérêt et le défi affectent positivement la
satisfaction
6. Le statut
8. La performance.
Il s’agit là d’une définition non ordonnée et ne prenant pas en compte les relations qui
existent entre ces variables, c’est pourquoi, C. Levy-Leboyer (13) propose d’analyser la
notion de satisfaction au travail dans un cadre d’analyse systémique, à partir de 3 niveaux:
externe, organisationnel, individuel. Pour lui, la satisfaction au travail résulte de
l’adéquation entre l’offre externe et des besoins individuels.
- Les valeurs : ce sont les références pour l’action quotidienne. Elles peuvent être
déclarées ou informelles. Exemples : ponctualité, respect de la vie privée, qualité de
l’information, ouverture sur l’extérieur, importance des règlements…
- Les croyances et mythes : ils trouvent leur origine dans la vie de l’organisation et
l’alimentent en même temps. Ce sont par exemple des références à des figures
marquantes, à un conflit important dont le dénouement s’est finalement avéré
salutaire pour l’organisation, à un projet difficile qui a abouti ; ce sont des anecdotes
réelles, enjolivées, dramatisées ou légendaires qui circulent concernant des faits ou des
gestes.
C’est leur aspect symbolique qui est pertinent. Les croyances peuvent déterminer les
comportements.
34
- Les habitudes : ce sont les normes de comportements qui se manifestent par des
symboles matériels ou verbaux, importants ou superficiels. Le langage est direct ou
non, le tutoiement ou le vouvoiement, l’habillement strict ou décontracté, la
dimension du bureau de fonction… c’est la partie visible de la culture.
- Les traditions : ce sont des rites qui célèbrent certains événements et qui sont souvent
significatifs: le banquet annuel, les départs à la retraite, la remise de distinction… Il
peut s’agir aussi de rites d’exclusion sociale : par exemple, un cadre en disgrâce qui
continue à percevoir sa rémunération mais auquel on retire ses responsabilités…Les
traditions peuvent aussi s’attacher à des sujets tabous : par exemple la comparaison
des salaires, les avantages…
35
III – Managers et pratiques managériales :
Qu'est-ce qu'un manager ?
1.1 Des activités plus orientées vers l'action que vers la réflexion :
L'image communément admise du manager est celle d'un cadre en position idéale pour
prendre des décisions rationnelles et pour fédérer les énergies au sein d'une équipe. Ainsi,
Peter Druker, spécialiste américain du management n'avait pas hésité à comparer le
manager à un chef d'orchestre : "Le manager a pour responsabilité de créer un tout
supérieur à la somme des parties, une entité productive dont il sort plus que la somme des
ressources qu'on y a mises. C'est l'analogie avec le chef d'orchestre qui vient à l'esprit, par
ses efforts, sa vision et son leadership, ses parties instrumentales individuelles, qui ne sont
en elles-mêmes que des bruits, deviennent une totalité vivante : la musique. Mais le chef
d'orchestre dispose de la partition écrite, par le compositeur : il n'est qu'un interprète. Le
manager, lui, est à la fois, compositeur et chef d'orchestre."
Cette définition du manager donnée par Druker correspond à une vision très idyllique du
rôle de manager. On imagine souvent que le manager est un planificateur réfléchi. On
pense également que le manager n'a pas de tâches répétitives à accomplir. Or, il apparaît
que cette vision du manager rationnel, informé et planificateur semble le fruit de
l'imagination collective. Il existe une croyance dans ce qui est presque un mythe du
manager. Pourtant, cette image a souvent été remise en cause. Quelques études ont
montré par exemple que les managers sont soumis à un rythme de travail implacable et
que toutes leurs activités sont caractérisées par la brièveté. Ainsi, on pourrait presque
affirmer que les activités des managers sont plus fréquemment orientées vers l'action que
vers la réflexion. Il en va de même pour ce qui est de la répétition des tâches, il semble
illusoire de croire que le manager ne gère que les événements exceptionnels ou
imprévisibles. En effet, en plus des événements imprévisibles auxquels il faut répondre, le
travail de manager recouvre un certain nombre de tâches répétitives comprenant aussi
bien sa participation aux rites de l'organisation, à des cérémonies, et à des négociations.
Ce sont ces réalités observées sur le terrain qui poussent Henri Mintzberg à considérer que
"le manager est dans une sorte de cercle vicieux où sa charge de travail ne cesse
d'augmenter ". "Le manager est écrasé par le fardeau de ses obligations, c'est pourquoi il
est rapidement surchargé de travail et il est rapidement obligé d'effectuer ses tâches de
façon superficielle. Ainsi, la brièveté, la fragmentation et la communication verbale
caractérisent son travail." Sans tomber dans cette vision très pessimiste et dévalorisante
du travail de manager, il semble toutefois nécessaire de remettre en cause l'image du
manager communément admise.
36
1.2. Les perturbations irrationnelles : l'art de l'improvisation.
Cette définition semble bien rendre compte du fait que les managers doivent consacrer
une bonne partie de leur temps à répondre à des perturbations très contraignantes. Il
n'existe aucune organisation qui fonctionne selon un schéma idéal, qui soit respectueuse
des normes fixées et qui puisse prendre en compte toutes les contingences par avance. Les
perturbations n'apparaissent pas seulement parce qu'un manager ignore la situation jusqu'à
ce que celle-ci se soit dégradée au pont de générer une crise mais aussi parce qu'il n'existe
pas de bon manager capable d'anticiper toutes les compétences des actions qu'il a initié.
Ainsi, on pourrait presque dire que le management est un art qui célèbre l'intuition et
l'improvisation. En fait, plus qu'un chef d'orchestre ou un compositeur, le manager est
avant tout un interprète qui doit savoir improviser car il se retrouve souvent en situation
nouvelle. Il n'existe pas, ou rarement, en management, de solutions toutes faites qui
précèdent les problèmes. Le manager doit avoir une faculté d'adaptation, de
compréhension et d'empathie.
On constate ainsi que le management est avant tout un art, bien plus qu'une science. Le
manager n'est pas un individu omniscient qui possède toutes les données pour prendre des
décisions idéales, il agit souvent dans l'urgence et doit faire face aux facteurs irrationnels.
Voilà pourquoi, bien souvent, manager signifie improviser. Néanmoins, même si l'image du
manager rationnel et parfaitement informé doit être nuancée, il serait inexact d'affirmer
que le management se réduit à la capacité à improviser. En effet, tous les managers ont
des missions et des responsabilités identiques.
Le manager est la personne à qui est confiée la gestion de tout ou partie du patrimoine
d'une organisation dans le but d'obtenir des résultats conformes aux intérêts de cette
organisation, avec le pouvoir de décider des voies et moyens d'y parvenir en employant au
mieux les ressources à sa disposition. Ainsi, dans la gestion du patrimoine de l'organisation,
l'activité du manager se déploie dans trois domaines complémentaires que constituent le
champ du management que sont :
37
- l'économique et le financier, qui se résume à produire au meilleur coût et vendre au
meilleur prix pour dégager une grande marge de profit.
La mission coordinatrice est plus complexe puisqu'il s'agit de faire fonctionner l'unité
comme un ensemble intégré qui se reconnaît derrière un projet commun où chaque acteur
connaît son rôle. Pour cela, il doit contrôler les activités à l'aide d'indicateurs et d'un
tableau de bord, de façon à pouvoir apporter les correctifs nécessaires.
38
2.1.4 Le manager doit communiquer : "voir l'invisible" :
Tel le capitaine à bord de son navire, le manager a un rôle symbolique qui n'est pas, bien
entendu, lié à sa personne mais à son statut; il représente l'organisation tant vis-à-vis des
tiers que du personnel. C'est à ce titre qu'il a le pouvoir :
- de faire respecter les règles instituées par des puissances extérieures (Etat, syndicats)
ou par l'organisation elle-même (règlement intérieur, représentation du personnel).
- d'instituer, dans la limite de ses pouvoirs et en cas de besoin, de nouvelles règles pour
de nouvelles nécessités.
Un manager est par définition responsable. Mais de quoi ? S'il n'a jamais été responsable
des sentiments et des opinions de ses collaborateurs puisqu'il s'agit de leurs vies privées, il
l'a longtemps été de leurs comportements au travail. C'était possible sur les chaînes
tayloriennes où les mouvements utiles étaient décrits et reproductibles mais ce n'est
presque plus vrai à l'heure de la robotique. Alors, on peut se demander si le manager n'est
pas plutôt responsable du travail et du climat de son équipe. En fait, l'un et l'autre ne sont
que des moyens; le manager est responsable des résultats de l'équipe principalement.
Toutefois, il ne faut pas négliger le fait que le manager a également une responsabilité de
citoyen.
39
2.2.1 Le manager est quelqu'un qui obtient des résultats
Décider pour un manager, c'est d'abord fixer des priorités et des objectifs, élaborer une
stratégie, c'est à dire accompagner des actes de gestion. Décider, c'est l'instant difficile où
le décideur renonce aux autres décisions possibles, c'est l'instant magique où le passage à
l'acte devient irréversible, où le présent va être modifié alors que l'avenir n'est pas certain,
c'est l'instant où le manager s'engage à assumer les conséquences de son choix.
C'est également accomplir des actes d'organisation et des actes d'administration qui vont
concrétiser les choix fondamentaux dans l'allocation des ressources et révéler des
arbitrages entre l'économique, le technique et le social. Ce pouvoir de décision est
indispensable pour mettre en oeuvre des plans d'action et atteindre des objectifs. D'autre
part, délégation de pouvoir et responsabilité sont indissociables : l'exercice de l'un ne va
pas sans l'autre, et nul ne saurait être tenu pour responsable de résultats sans disposer de
pouvoir sur les moyens d'y parvenir. La délégation de pouvoir n'est pas un droit pour le
manager, c'est aussi un devoir.
Décider reste de façon fondamentale le fait du manager seul. L'intuition garde une grande
part dans le mécanisme complexe qui aboutit à la décision; le choix qui est fait prend ses
racines dans le passé du décideur, dans l'inconscient qui le pousse à agir, dans ses qualités
et capacités personnelles, dans son intelligence créatrice pour aboutir à un projet dont les
conséquences ne peuvent être prévues ni maîtrisées.
40
- motiver, ou plus exactement tenir compte des motivations et les développer. Il faut
toujours garder à l'esprit que chacun est impliqué dans son travail, même si chacun n'a
pas exactement le type d'implication que l'autre voudrait. Chacun est impliqué, cela
signifie que chacun a développé une relation particulière avec ce qui constitue son
travail. Il est impensable d'imaginer participer, de près ou de loin, à une organisation,
un travail ou un groupe sans que ces interactions ne produisent un résultat. En effet,
tout individu interagit avec un monde qui l'entoure, un monde qui l'influence et qu'il
influence. On ne peut pas travailler à un endroit sans se construire une représentation
de cette situation qui aura elle-même des effets sur ses comportements et ses actions.
- diriger, exercer une autorité ou, dans le meilleur des cas, le leadership.
41
Conclusion de la 1ere partie:
L’histoire montre que plus on s’intéresse à l’individu, plus on comprend les organisations.
Car ce sont les hommes, qui avant tout composent les organisations, les dirigent, les font
évoluer. Et c’est donc en nous intéressant à l’Homme d’aujourd’hui et d’hier que nous
pourrons comprendre l’Homme de demain et parallèlement l’organisation de demain.
Dans ce cadre, la deuxième partie de ce travail sera consacrée à l’analyse des pratiques
managériales à l’Office National de l’Eau Potable, et ce, dans le but de mettre le point sur
les faiblesses qui entravent la mise un place d’un projet de modernisation de la fonction
ressources humaines.
42
Deuxième partie :
PRATIQUES MANAGERIALES A L’ONEP :
DIAGNOSTIC ET RECOMMANDATIONS
43
I- Démarche méthodologique :
La démarche méthodologique suivie est une démarche classique basée sur un diagnostic via
le dépouillement d’un questionnaire et son analyse afin de pouvoir dégager la typologie
des pratiques managériales à l’ONEP. Ce travail a été complété par des entretiens
individuels.
En sciences de gestion, plusieurs moyens sont utilisés pour collecter des données. Mon
choix a porté sur le questionnaire qui présente, pour mon étude, plusieurs avantages :
Les différents types de questions s'articulent autour de cinq thèmes principaux. Chaque
thème regroupe un ensemble de questions résumés comme suit :
Thème 1: Leaderschip:
44
Thème 3 : Coaching
Avant de pouvoir entamer la phase d’analyse des pratiques managériales, il est primordial
de procéder à un diagnostic de la situation de ces pratiques à l’ONEP. Ce diagnostic est
réalisé à l’aide d’un questionnaire soumis à un échantillon d’agents déterminé en fonction
de 3 critères (Managers/collaborateurs ; Affectation centrale/régionale ; homme/femme).
Ce travail a été complété par des entretiens individuels sur le contenu des pratiques
managériales.
L’effectif actif de l’Office au 31.12.2004 est de 6 669 agents dont 862 sont des cadres soit
un taux d’encadrement moyen de 13%.
CENTRAL 124 422 546 78 367 445 297 399 696 1687
TOTAL 148 714 862 124 3730 3854 455 1468 1923 6669
45
Cette ventilation révèle une forte disparité entre le siège central et les entités régionales
en matière du taux d’encadrement.
En effet, au niveau central ce taux est de 32,4% contre seulement 6,3% au niveau régional.
Année 2004
TAUX ENCADREMENT
AFFECTATION Femme Homme Total
30,00%
25,00%
20,00%
Taux
15,00% Femme
Homme
10,00%
5,00%
0,00%
Central Régional
Affectation
46
REPARTITION PAR AFFECTATION/SEXE
SEXE
AFFECTATION Femme Homme Total
5000
4000
Répartition
3000 Femme
2000 Homme
1000
0
Central Régional
Affectation
Au plan de la répartition des effectifs par affectation et par qualité de responsable et non
responsable, 7,2% de l’effectif global sont des responsables dont 14,3% au niveau central
et 4,8% sont au niveau régional.
47
REPARTITION DES RESPONSABLES PAR AFFECTATION
5000
4500
4000
3500
3000
Responsables
2500
Non responsable
2000
1500
1000
500
0
Central Régional
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I-4- Détermination de la composition de l’échantillon :
Les critères retenus pour la détermination de l’échantillon objet de l’enquête sont les
suivants :
• Manager/collaborateur
• Affectation centrale/régionale
• Homme/femme
Echantillon Manager
Echantillon collaborateur
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COMPOSITION ECHANTILLON PAR RESPONSABILITE, PAR AFFECTATION
ET PAR SEXE
STRUCTURE ECHANTILLON
Responsable Central
Femme
Responsable Central
Homme
3 12 Responsable
4
Régional Femme
50
Responsable
Régional Homme
Non responsable
30 Central Femme
Non responsable
6 3 Central Homme
20
Non responsable
Régional Femme
Non responsable
Régional Homme
50
II- Diagnostic et analyse des résultats de l’enquête :
51
Au niveau des responsables
Ces procédés sont ils déjà mis en œuvre ? oui non partiellement
52
Au niveau des collaborateurs
Ces procédés sont ils déjà mis en œuvre ? oui non partiellement
Leadership
53
B- LA PRESENTATION DU DIAGNOSTIC DES PRATIQUES MANAGERIALES :
L’analyse des éléments de réponse permet de dégager ce qui suit :
1- La responsabilisation des managers est freinée par certaines décisions de
l’entreprise :
¾ la politique encourageant la responsabilisation est encore timide :
o De nombreuses décisions concernant la gestion des ressources humaines restent
centralisées :
le recours à des travailleurs occasionnels (527 cas en 2003) ;
l’acte de recrutement ;
le contrôle des heures supplémentaires ;
la mobilité d’agents engendrant un impact financier.
o La délégation des décisions a évolué mais pourrait couvrir un champ décisionnel
plus large. Elle reste peu démultipliée au niveau des Directions Régionales.
¾ Les agents ne perçoivent pas les possibilités d’évolution de carrière en régions :
Les possibilités de promotions de carrière ont été accélérées en région
mais de manière très inégale d’une région à l’autre (de 7.6% à 19.3%) :
Les centres de décisions semblent lointains aux régions et la volonté de
donner de l’importance aux régions n’ést pas clairement visible :
- 75% de l’effectif de l’ONEP se trouve en région, mais la
répartition centrale / régionale n’a pas évolué entre 1999 et
2003. En 2004 un effort de redéploiement de 3% au profit des
régions est notable ;
- le taux d’encadrement en région est faible par rapport à celui
du central.
2- La responsabilisation sur les résultats se met en place :
¾ Une plus forte responsabilisation sur les résultas est encouragée :
o Mise en place depuis 2002 d’un contrat de gestion entre la Direction Générale et
l’ensemble des Directions ;
o Des objectifs et résultats attendus négociés :
très clair pour les DR à 71%, partiellement pour 29%
un peu moins pour les Directions Provinciales.
54
o La possibilité donnée aux Directeurs régionaux de suivre leurs résultats et les
moyens qu’ils engagent ;
o Une visibilité donnée à la Direction Générale sur les résultats trimestriellement.
¾ Le système de pilotage des résultats est encore en construction :
o Une responsabilisation sur les résultats qui ne concerne que la Direction des
régions ;
o Une culture du résultat qui se met en place progressivement ;
o Un système d’évaluation (mesure des résultats par rapport au contrat de gestion
négocié) qui reste à mettre en place.
¾ La déclinaison au niveau des individus n’existe pas encore.
3- La culture très sociale n’encourage pas la responsabilité :
¾ On mélange social et gestion des ressources humaines :
o Il existe une multitude d’avantages matériels et financiers non différenciant
selon la performance :
prime de fonction, prime d’indemnité liée à la responsabilité,
indemnité d’effort supplémentaire, prime et indemnité à caractère
social, remboursement de frais…
o La gratification annuelle et les primes administratives et techniques (laboratoire,
entretien, chauffeur, informatique) qui devraient récompenser la performance
viennent souvent pallier des injustices sociales ;
o La majorité des personnes interrogées se disent sensibles à la situation
personnelle des agents et utilisent tous les leviers à leur disposition pour faire
évoluer ces situations ;
o Il n’y pas de lien entre l’évaluation (notation) et les primes destinées à la
rétribution de la performance.
¾ La performance s’en trouve peu récompensée.
¾ Certaines de ces mesures peuvent en outre freiner la mobilité :
o Géographique (ex. Prêts logement)
o Entre métiers (système de prime peu incitatif)
4- Les responsables sont peu sensibilisés à leur rôle de manager :
¾ Les managers ne perçoivent pas toujours l’enjeu de leur rôle vis-à-vis de leurs
collaborateurs :
o Donner le sens et partager le projet de l’ONEP et de leur entité ;
55
o Définir les postes à tenir et les objectifs (plus de 50% des collaborateurs
questionnés estiment que leur mission ne leur a pas été clairement expliquée) ;
o Former et transférer les savoir faire ;
o Suivre les parcours individuels et leur évolution ;
¾ Ils reportent ce rôle sur la fonction RH ;
¾ Ils n’appréhendent pas toujours toutes les dimensions de leur contribution à la
bonne marche de l’entreprise :
o Encourager la mobilité ;
o Utiliser au mieux les savoir faire et capacités de chacun ;
o Contrôler l’efficacité (utilité des heures supplémentaires)
¾ Ils ne sont pas toujours formés à ces pratiques :
o 60 % pensent qu’ils n’ont pas du tout ou que partiellement les compétences pour
encadrer ;
o Les échanges sur les pratiques managériales sont peu nombreux ;
o Certains managers (y compris les chefs de bureau et chefs de centre)
appartiennent au collège exécution (38 en régions) et maîtrise (111 en central et
334 en régional) ;
o 16,5% des responsables (à partir de chef de service) n’ont pas de diplôme
supérieur, 59,3% ont un diplôme technique et 19,7% ont un diplôme de gestion /
management. Seulement 4,3% ont un double diplôme (technique et gestion)
¾ Ils n’ont pas d’objectifs managériaux explicites et de mesure de leur atteinte ;
¾ Ils disposent de marges de manœuvre et d’outils pour manager (ex. notation) qu’ils
n’utilisent pas bien.
5- les responsables éprouvent des difficultés à manager :
¾ Ils se sentent concernés avant tout par les aspects techniques et « métiers »,
l’encadrement, c’est « quand ils ont le temps » ;
¾ Ils rencontrent des difficultés à décrire les postes de leurs collaborateurs ;
¾ Leur retour sur la performance est insuffisant :
o La moyenne des notes attribuées lors de l’évaluation de 2004 est de 19/20
o Ils semblent craindre de créer des insatisfactions lors de l’évaluation
56
¾ Ils accompagnent peu leurs équipes dans leur professionnalisation :
o Pas d’implication dans le choix des formations que l’agent devrait suivre
o Pas de mobilisation de l’agent pour aller suivre la formation notamment pour
préserver l’activité opérationnelle
o Peu de prise en charge des agents non performants
1- L’objectif
L’objectif est double
Il faut clarifier le rôle des managers en matière de gestion de leur équipe et s’assurer
qu’ils intègrent, au quotidien, ces responsabilités et comportements vis-à-vis de leurs
collaborateurs.
Les managers doivent être moteurs et exemplaires pour mobiliser et impliquer l’ensemble
des agents : il faut expliquer, rassurer, accompagner.
Comme cela a été précisé plus haut, l’Office National de l’Eau Potable est un organisme
dont les principales missions sont :
57
La préservation des ressources en eau à travers:
La qualité de service :
Pour remplir cette mission l’équipe ONEP s’engage autour des valeurs suivantes:
Les valeurs de l’ONEP représentent et mobilisent tous les agents. Il s’agit de valeurs
d’appartenance de tous les agents de l’ONEP.
Ce sont des valeurs identitaires qui visent à définir l’ONEP et l’ensemble de ses membres
dans ses particularités.
Les valeurs de l’ONEP cherchent à guider la conduite de l’ensemble des agents dans ce
sens.
58
Le rôle du manager comme développeur du personnel
Un tuteur : Le manager doit être en mesure d'exercer le rôle de tuteur. Il a pour rôle de
former un collaborateur à tenir son poste de travail, à exercer l'emploi qui lui est confié.
Cela suppose de montrer le travail, d'expliquer les standards, de faire apprendre,
d'entraîner à pratiquer, d'évaluer les progrès réalisés, d'aider à améliorer la pratique.
Le coaching peut prendre deux formes : il peut être réactif ou volontariste. Réactif : un
événement se produit, un manque de résultat signale un problème de compétence et le
manager réagit en indiquant ce qu'il faut faire et comment. Volontariste : le manager
anticipe et organise des séances de travail pour développer un savoir-faire.
Un modèle : Le manager influence par sa façon d'être. Il induit des comportements car il y
a des phénomènes de mimétisme, conscients ou inconscients. Son comportement a
certainement encore plus d'influence que ses paroles (s'il est toujours à l'heure aux
réunions, il signifie qu'il est important d'être à l'heure, et inversement).
Conscient de cette dimension, le manager s'attache à analyser son propre comportement
pour veiller à la cohérence entre les intentions et les actions. Dans le but d'être toujours
plus lucide, il sollicite du feed-back de la part de son entourage pour déceler les
éventuelles incohérences qui lui échappent.
59
Un conseil : La relation de conseil est une situation de communication dans laquelle le
manager aide un collaborateur à comprendre quelle est la nature du problème auquel il est
confronté ; il l'aide aussi à trouver lui-même une solution.
Il faut noter que cette pratique de conseil suppose une attitude distincte de celle du coach
ou du tuteur qui dit ce qu'il faut faire et agit de façon relativement directive. On ne donne
pas des conseils à une personne qui n'en veut pas. Pour que le conseil soit efficace, le
bénéficiaire doit être demandeur, réceptif et en confiance.
Un mentor ou un “parrain” : Le rôle de mentor consiste à accompagner l'évolution de
carrière d'un collaborateur. Quand elle existe, cette forme de parrainage est généralement
assurée non par le manager direct mais par un cadre dirigeant ou un expert.
Il y a quelques décennies, il fallait être un expert technique reconnu pour espérer devenir
manager, être crédible et considéré comme professionnel. Cet état de fait valait d’autant
plus que l’entreprise fonctionnait selon un système pyramidal fort où le talent managérial
était moins nécessaire.
60
Manager les hommes et les femmes de son équipe, implique pour le manager d’être le
point de référence. C’est d’abord, le premier interlocuteur de son équipe, celui qui donne
du sens à la stratégie de l’entreprise auprès de son équipe et qui la décline localement. Il
est le maillon essentiel de la chaîne d’efficacité qui unit la direction et ses collaborateurs.
Ensuite, lui seul peut créer les conditions pour que chacun des membres de son équipe
donne le meilleur de lui-même pour assurer d’une façon optimale le service aux clients :
être à l’écoute de ses collaborateurs, les soutenir, les accompagner dans leur montée en
compétence. Une connaissance minimale des bases de gestion RH l’aidera dans cette tâche
et contribuera à asseoir sa crédibilité. Il sera aidé en cela par des équipes RH de qualité.
Enfin, il justifie son rôle de manager par sa capacité à décider.
Pour répondre à ce nouveau challenge et mettre en pratique ces principes, le manager doit
pouvoir compter sur la fonction RH. Celle-ci doit être un véritable partenaire du manager,
c’est à dire un acteur à part entière de la réussite de l’entreprise. Libérée des tâches
administratives, la fonction RH est en mesure de se consacrer essentiellement au soutien
des managers.
Ce soutien passe par la réponse aux attentes du manager en terme de montée en
compétence RH sur les quelques questions qui reviennent le plus souvent et par
l’animation de la professionnalisation du manager.
La fonction RH ne peut plus être considérée comme la gardienne de la règle mais comme
un conseiller capable d’aider le manager dans sa prise de décision.
Ce changement de posture : le manager est le DRH de son équipe, la DRH est au service
des managers, c’est bien sûr un profond changement de culture. Il ne suffit pas de le
décréter, il faut l’enraciner, cela prend du temps. Mais c’est nécessaire. Il faut pouvoir
compter sur des équipes motivées, performantes et réactives car la performance technique
des outils dont chacun peut se doter ne suffit pas. En cela, la qualité du management et sa
proximité vis-à-vis de son équipe fabriqueront la réussite de l’entreprise.
61
4.3 Un système d’évaluation (mesure des résultats par rapport au contrat de
gestion négocié) qui reste à mettre en place ;
Le contrat interne de gestion constitue un outil de gestion novateur et un levier pour la
motivation des collaborateurs. Si les objectifs sont clairement définis au moment de la
négociation du contrat, l’évaluation des réalisations du contrat interne de gestion
constitue une culture qui reste à développer. Comment ?
¾ Création d’une commission centrale permanente composée des représentants
des entités centrales jouant le rôle de support, conseil et formation aux régions ;
¾ Création d’une commission permanente au niveau régional présidée par le
directeur régional et pilotée par le contrôleur de gestion régional ayant pour rôle
l’évaluation une à une des réalisations des directions provinciales ;
¾ Evaluation périodique des contrats internes de gestion de chaque région par la
commission centrale. La période d’évaluation couvrira le semestre pour
concerner par la suite une période trimestrielle ;
¾ Evaluation sur place au niveau régional ;
¾ Encouragement et rétribution des meilleures réalisations ;
¾ Mise en place d’un outil de mesure des performances par le biais du système
d’information en cours de construction et de refonte;
4.4 La déclinaison au niveau des individus n’existe pas encore - La gratification
annuelle et les primes administratives et techniques (laboratoire, entretien,
chauffeur, informatique) qui devraient récompenser la performance viennent
souvent pallier des injustices sociales - La performance s’en trouve peu
récompensée ;
Le contrat interne de gestion est un outil de formalisation des engagements réciproques de
la direction générale de l’ONEP et de la direction régionale.
Ce contrat interne de gestion devra être décliné au niveau de chaque province par des
contrats internes entre la direction régionale et la direction provinciale. La direction
provinciale devra mettre en œuvre des contrats individuels revêtant le caractère de
contrat de performance. La récompense de la performance individuelle devrait utiliser le
levier des diverses primes variables pour lier ces primes aux performances réelles. Les
meilleures performances devraient être rémunérées davantage par l’octroi d’un prix.
Cette nature de récompense constitue un bon outil de motivation et développe l0e
sentiment d’estime et d’appartenance chez le collaborateur au plus bas niveau.
62
4.5 Les managers ne perçoivent pas toujours l’enjeu de leur rôle vis-à-vis de leurs
collaborateurs ; Ils reportent ce rôle sur la fonction RH ; Ils ne sont pas
toujours formés à ces pratiques ; Ils n’ont pas d’objectifs managériaux
explicites et de mesure de leur atteinte ;
La stratégie n’est pas l’apanage uniquement du top management. Des relais sont
nécessaires pour diffuser et mettre en œuvre quotidiennement la stratégie de l’Office.
Au cours des réunions de coordination que ce soit avec la direction générale, le pôle et
même une direction centrale ou régionale, la stratégie et les axes stratégiques ne doivent
pas être perdus de vue et doivent être intégrés dans toute action, axes de réflexion et
d’amélioration.
Les tableaux de bord à tous les niveaux de l’entreprise doivent être bâtis autour des axes
stratégiques définis. De cette manière les managers amèneront les collaborateurs à œuvrer
pour réaliser les objectifs et assureront leur rôle d’encadrement envers eux.
La direction des ressources humaines établira et réalisera un plan de formation pour
sensibiliser les managers sur leur rôle d’encadrement et de coaching des collaborateurs via
des prises en charge des agents en difficulté et la transmission des techniques
d’encadrement.
Des stages en entreprise et la réalisation d’ateliers d’encadrement et de coaching en
faveur des managers sont nécessaires afin qu’ils intègrent tous ces rôles dans leurs
pratiques de gestion quotidiennes.
63
• Un minimum de tolérance.
Un bon manager est celui qui comprend que ses collaborateurs sont vulnérables. Il y a ce
minimum de tolérance qui lui permet de comprendre leurs erreurs. La recherche de
performance est un processus. Plus on tolère les peccadilles plus on obtient de la
performance.
• Dirigez d'accord, mais il faut être un vrai coach.
Pour être un bon manager il faut être un véritable arrangeur, un capitaine d'équipe qui
encourage ses coéquipiers, un coach qui en cas de besoin replace un joueur sur le terrain.
Il accompagne les collaborateurs dans les tâches qui leurs sont confiés, les motive. Il peut
faire des reproches à un collaborateur tout en recherchant avec lui la correction à
apporter. Un manager doit avoir la franchise et l'honnêteté de reconnaître ses erreurs.
• Communiquer
C'est la base de toute stratégie motivationnelle : le manager doit savoir communiquer avec
ses collaborateurs. Sans communication active, difficile d'entretenir le niveau d'implication
d'une équipe, à moins de s'appuyer sur le levier hasardeux de la "crainte". Cette
communication doit se faire à trois niveaux : au quotidien (au travers des échanges
opérationnels), à moyen terme (par exemple sur l'organisation et les priorités à venir du
service) et à long terme (sur la stratégie globale de l'entreprise). On notera que par
principe cette culture de la communication doit être descendante (voie hiérarchique) mais
aussi montante, afin de permettre aux collaborateurs de s'exprimer. Dans cette logique,
tous les canaux de communication peuvent être explorés : réunion, lettre d'information,
intranet, entretien individuel, conversation informelle…
64
• Faire confiance
• Responsabiliser
Après la confiance, vient la responsabilisation. Si le management par objectifs permet à
chaque salarié de mieux identifier sa tâche et son rôle, le management par la
responsabilisation permet d'offrir aux collaborateurs une capacité de décision dans un
champ d'action précis. De facto, cette capacité de décision offre à l'équipe des raisons
supplémentaires de satisfaction si les objectifs sont atteints. Cette stratégie passe
évidemment par la délégation, une façon de transmettre au passage sa propre motivation.
Au-delà de l'implication, on se rappellera que la responsabilisation agit sur plusieurs
facteurs essentiels en entreprise : la capacité d'innovation (en incitant les collaborateurs à
mettre en oeuvre leurs idées), le degré de formation de l'équipe (en permettant aux
collaborateurs d'étendre leurs compétences) ou encore la capacité à gérer les situations
délicates (en habituant les collaborateurs à être autonomes).
• Orchestrer
65
• Soigner l’ambiance
Il va s'en dire que la motivation est étroitement liée à l'environnement dans lequel les
collaborateurs évoluent. Le manager devra donc être attentif à l'ambiance de son équipe
ou de son service, en apprenant à connaître chaque salarié et en agissant sur les problèmes
capables de perturber leur niveau de motivation. Cette logique implique, bien entendu, le
fait d'organiser régulièrement des activités fédératrices (réunions, séminaires,
formations...). L'ambiance repose également sur l'image qu'ont les collaborateurs de leur
manager. A ce titre, la loyauté est l'une des qualités les plus déterminantes
66
IV- Pour une dynamisation d’une charte managériale à l’ONEP:
2. Rédiger la charte ;
Une charte n’a d’intérêt que si elle « vit » dans le temps. Elle devra donc faire l’objet
d’ajustements, de reconstruction au fur et à mesure des progrès constatés.
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1- Liste des attentes d’un manager :
• Etre responsable
⇐ Gérer les situations de crises (techniques, conflits interpersonnels,…)
⇐ Donner l’exemple (être crédible) dans le cadre des valeurs de l’entreprise
⇐ Assumer la responsabilité, être solidaire de son équipe et de ses homologues
(succès et échecs) dans le respect de la dignité humaine
⇐ Décider / arbitrer
68
2- La charte managériale :
Et c’est notamment parce qu’ils prendront en charge ce rôle que leurs collaborateurs
seront engagés autours des valeurs de l’entreprise.
o s’appuyer sur des valeurs / objectifs forts qui en devenant des facteurs
d’exigence pour tous les managers contribuent à la recherche de performance
69
CHARTE MANAGERIALE DE l’ONEP
9. Assumer la responsabilité :
Etre solidaire de son équipe
Partager les succès et les échecs
Veiller à l’instauration d’un cadre de respect de la dignité humaine
70
10. Appliquer de façon objective et transparente le système d’évaluation :
Se conformer aux règles transparentes du système d’évaluation
Fixer à ses collaborateurs des objectifs réalisables
Faire de l’évaluation un facteur de motivation/sanction de ses collaborateurs
(savoir reconnaître et rétribuer les succès)
Veiller à l’instauration d’une discussion itérative entre évaluateur et évalué
71
3- Identification des leviers de portage des valeurs de la charte managériale :
L’objectif des leviers de portage est de « faire vivre les valeurs de la charte dans le
quotidien des managers ».
Il s’agit de déterminer les leviers dans lesquels ces valeurs pourront s’inscrire et vivre dans
une réalité opérationnelle.
72
Conclusion de la 2ème partie :
Une analyse des pratiques managériales à l’ONEP permet de conclure ce qui suit :
73
CONCLUSION
GENERALE
74
Si l’individu et l’organisation interagissent l’un avec l’autre, l’histoire montre que plus on
s’intéresse à l’individu, plus on comprend les organisations. Car ce sont les hommes, qui
avant tout composent les organisations, les dirigent, les font évoluer. Et c’est donc en
nous intéressant à l’Homme d’aujourd’hui et d’hier que nous pourrons comprendre
l’Homme de demain et parallèlement l’organisation de demain.
Cependant l’analyse des pratiques managériales à l’ONEP permet de conclure ce qui suit :
75
BIBLIOGRAPHIE
76
K. Blanchard et S. Johnson, « Le manager minute »
Fondation Drucker, « Le leader de demain »
G. Commardond et A. Exiga, « Manager par les Objectifs »
77
ANNEXES
78
Questionnaire de réflexion sur les pratiques managériales
Fonction : DCi DR DP
Ces procédés sont ils déjà mis en œuvre ? oui non partiellement
79
Au niveau des collaborateurs
Ces procédés sont ils déjà mis en œuvre ? oui non partiellement
Leadership
80