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DÉPARTEMENT DE PHARMACIE
Mémoire De Fin D'étude En Vue De L'obtention
Thème
SALMONELLA : EPIDEMIOLOGIE ET RESISTANCE AUX
BOUCHAALA Karim
CHERIEF Hicham
BOUROUIH Smail
Jury d’évaluation :
Examinateur : Dr Bouhedadja. Z.
Examinateur : Pr Chermat. S.
A nos parents et toutes nos familles (frères, sœurs, oncles, tantes,) pour
l’affection qu’ils nous ont toujours témoignées et pour le soutien qu’ils
ont su nos apporter. Que ce travail soit pour eux un témoignage de notre
profonde reconnaissance et de toute notre affection.
Grand merci aux personnes qui ont suivies de près ou de loin ce travail.
Karim Bouchaala
Mes oncles et mes tantes que Dieu leur donne une longue et joyeuse vie.
Les cousins les voisins et les amis que j'ai connu jusqu'à maintenant
merci pour leur amour et leur encouragement.
Sans oublier mes binômes Karim et Hicham pour leur soutien moral,
leur patience et leur compréhension tout au long de ce travail.
Smail Bourouih
A mes très chers parents aucun mot pour exprimer à leur juste valeur la
gratitude et l’amour que je vous porte. Je mets entre vos mains le fruit, de
longues années d’études, de longs mois de distances et de long jour
d'apprentissage
Mon cher père qui a toujours été là pour moi qui m'a donné un
magnifique modèle de persévérance j'espère qu'il trouvera dans ce travail
toute ma reconnaissance car il a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
À tous mes amis qui m'ont toujours encouragé et à qui je souhaite plus
de succès.
Hicham Cherief
Abe: abéquose
AMP : Ampicilline
AMX : Amoxicilline
C : Celsius
CD : clusters de différenciation
CIP : Ciprofloxacine
DNase : désoxyribonucléase
g : gramme
Gal: galactose
GEN : Gentamicine
Glc: glucose
Hep : heptose
IL : Interleukine
IM : Intramusculaire
IMP : Imipenème
j : jours
JC : Jésus-Christ
KDa: killodalton
LPS : lipopolysaccharide
M : muqueuse
Mm : millimètre
Man : mannose
ONPG : orthonitrophényl-β-galactoside
ORL : Oto-Rhino-Laryngologie
PO: Per Os
Ph : potentiel d’hydrogène
R: Rough
Rah: rhamnose
S: Salmonella
S: Smooth
SS : Salmonella-Shigella
SC : Sous-Cutanée
TDA: tryptophanedésaminase
Vi : virulence
VP:Voges-Proskauer
µm : micromètre
N° TITRE Page
Principaux caractères biochimiques différentiels des genres et espèces le
1 13
plus fréquemment rencontrés chez l’homme
2 Caractères généraux et classification des Salmonella 14
Formules antigéniques de sérotype de Salmonella fréquemment isolés
3 20
selon le schéma de White-Kauffmann-LeMinor
4 Facteurs de risques d’infections à Salmonella non typhique 23
La répartition mondiale des deux sérovars dominants S. Enteritidis et S.
5 32
Typhimurium des cas humains
Liste non exhaustive d’épidémies de fièvre typhoïde dans le
6 36
monde2010-2015
7 Symptomatologie des salmonelloses non typhiques 42
8 Les caractéristiques des vaccins anti typhoïdiques 53
Phénotype de résistance naturelle et acquise pour les espèces du
9 54
Group 0
Pourcentage de résistance aux antibiotiques des souches de S.
10 56
Typhi
Pourcentage de résistance aux antibiotiques des souches de S.
11 57
Paratyphi A
Pourcentage de résistance aux antibiotiques des souches de S.
12 57
Paratyphi B
13 Résistance aux antibiotiques du sérotype Typhimurium de 1993 à 2011 58
14 Résistance aux antibiotiques du sérotype Enteritidis de 1993 à 2011 59
Répartition des différents sérotypes de Salmonella isolées au
15 68
niveau de laboratoire 2009-2019.
16 Nombre annuel de souches de Salmonella 2009-2019 69
17 Répartition de Salmonella en fonction du sexe 70
18 Répartition de Salmonella en fonction d’âge 71
19 Répartition de Salmonella en fonction des catégories d’âge 72
Répartition des souches Salmonella selon leur origine (hospitalises
20 73
/externes)
21 Répartition des souches de Salmonella par service hospitalier 73
Souches isolées chez les patients hospitalisés au service
22 75
d’infectiologie
Souches isolées chez les patients hospitalisés au service de
23 76
pédiatrie
77
Répartition des souches de Salmonella en fonction du type de
24
prélèvement
SALMONELLA ; EPIDEMIOLOGIE ET RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES AU SEIN DU CHU DE SETIF
Répartition des souches de Salmonella en fonction du type de
25 78
prélèvement (Hospitalisés /Externes)
26 Nombre des différents sérovars de salmonelles 2009-2019 79
Nombre et pourcentage des souches typhoïdiques et non
27 80
typhoïdiques
28 Les différentes souches typhoïdiques isolées 81
29 Les différentes souches non typhoïdiques isolées 81
Résistance aux antibiotiques de Salmonella Typhi et Paratyphi
30 83
2009-2019
31 Résistance aux antibiotiques de Salmonella spp. 2009-2019 84
N° TITRE Page
1 La taxonomie de Salmonella et sa classification générale 8
2 Salmonella Typhimurium (X 11 000) 11
3 Structure schématique du LPS du groupe B (O = 4,12) 16
Distribution géographique de l’incidence des cas de fièvre typhoïde au
4 33
niveau mondial
Proportion des décès de toutes les causes de mortalité regroupées par
5 catégories dans la tranche d’âge 15-49 ans au niveau mondial pour les 34
hommes
Proportion des décès de toutes les causes de mortalité regroupées par
6 catégories dans la tranche d’âge 15-49 ans au niveau mondial pour les 34
femmes
7 Incidence de la fièvre typhoïde années 1981-2000 37
8 Evolution de l’incidence annuelle de la fièvre typhoïde années 2000-2015 37
Remerciements
Dédicaces
Introduction……………………………………………………………………………… 01
I. Salmonelles
1. Historique………………………………………………………………...……………05
2. Taxonomie et nomenclature……………………...……………………………………08
2.1. Taxonomie…………………………………………………………………08
2.2. Nomenclature…………………………………………………...…………10
3. Caractères bactériologiques…………………………………………………….………10
4. Habitat…………………………………………………………………………………..21
5.1.2 Flagelles…………………………………………………………………….24
5.1.8.1 SPI-1………………………………………………………………27
5.1.8.2 SPI-2………………………………………………………...…….27
5.1.8.3 SPI-3………………………………………………………...…….27
5.1.8.4 SPI-4………………………………………………………………28
5.2.1 Gastroentérite…………………………………………………………….……..29
5.2.2 Fièvre typhoïde………………………………………………...………………..30
6.Epidémiologie…………………………………………………………...……………..…31
6.1 Salmonelloses non typhiques….……………………………………………31
6.2 Salmonelloses typhiques……………………………………………………33
6.2.1 Les chiffres dans les pays en voie de développement ……………….35
6.2.2 Les chiffres dans les pays industrialisés ……………………..………35
6.2.3 Dernières épidémies dans le monde…….……………………………36
6.2.4 Les chiffres en Algérie ……………………………………………..36
II. Salmonelloses…………………………………………………………………….……….39
1.Définition…………………………………………………………………………………39
2.Salmonelloses typhiques……………….…………………………………………………39
2.1 Période d’incubation …….……………………………………………………..39
2.2 Phase d’état……………….…………………………………………………….40
2.3 Evolution ……………….………………………………………………………40
2.4 Complications……...…………………………………………………………… 40
2.5 Rechutes ………….…………………………………………………………….41
2.6 Chronicité …...………………………………………………………………….41
5. Traitement …………………………..…………………………………………………50
6. Prophylaxie …………………………………………………………………………….52
6.1 Prophylaxie générale ……………….………………………………………..52
6.2 Prophylaxie individuelle ……………………………………………………..52
I. Matériels et méthodes………………………………………………………………………64
1. Introduction ………………………………..………………………………………64
2. Etude ………………………………………………………………………………64
2.5.1. Prélèvements…………………………………………………………65
II. Résultats…………………………………………...………………………………………68
III. Discussion………………………………………………………………………………86
Conclusion……………………………….………………………………………………..93
Références Bibliographiques
Annexes
Résumé
C’est dans ce contexte général que nous avons été amenés à entreprendre ce
présent travail qui a pour objectifs : l'étude de la fréquence d’isolement de
Salmonella au niveau de CHU de SETIF, la détermination des catégories des
1
patients atteints d’infection à Salmonella au niveau du CHU de SETIF et l’étude
du profil de résistance. C'est dans ce sens que le travail a été subdivisé en une
première partie bibliographique dont le premier chapitre est consacré aux
salmonelles, leur historique, taxonomie et nomenclature, leurs caractéristiques
microbiologiques, antigéniques, leur habitat, les sources et modes de
transmission, leurs pouvoirs pathogènes et immunogènes ainsi que
l’épidémiologie. Le deuxième chapitre traite des salmonelloses en relatant les
tendances mondiales et nationales, la clinique, le portage, le diagnostic, les
traitements, les différents moyens de prophylaxie. Le troisième chapitre
comporte le profil de sensibilité des salmonelles aux différents antibiotiques
ainsi que les supports, les modalités d'acquisition et de diffusion de
l'antibiorésistance.
La deuxième partie Pratique, comporte une enquête au niveau de CHU de
SETIF, sur les différents cas de salmonellose enregistré, afin de les caractériser,
puis un travail expérimental consistant à lever un coin du voile qui entoure les
salmonelloses, leur prévalence, les sérotypes prédominants, leurs profils
d'antibiorésistances et seront présentés en chapitres : matériel et méthodes,
résultats, discussions, conclusions.
2
Etude
bibliographique
3
I. SALMONELLES
1. Historique
5
En 1880, Eberth observa le premier le bacille de la typhoïde dans des coupes de
rate et de ganglions lymphatiques d’un malade mort de fièvre typhoïde[5,6].
En 1886, Smith et Salmon ont découvert chez des porcs une bactérie qui est
maintenant connue sous le nom de S. Choleraesuis. Ils pensaient alors qu’ils
venaient d’isoler l’organisme causant la fièvre porcine (cholera du porc). Bien
que cette bactérie ait été isolée pour la première fois par ces deux, Salmon, le
chef de Smith, a revendiqué le mérite de la découverte et le nom du genre
Salmonella a été choisi d’après son nom[5] .
En 1896, Pfeiffer et Kolle d’une part, Gruber et Durham d’autre part montrèrent
que le sérum d’un animal immunisé par une culture de bacille typhique acquérait
[5]
des propriétés agglutinantes pour celle-ci . La même année Widal à Paris et
Grunbaum à Londres trouvèrent indépendamment que les sérums de malades
atteints de fièvre typhoïde agglutinaient les cultures de bacilles typhiques, c’était
là le premier sérodiagnostic[5,7] .
6
En 1901, Schott-Muller appela les premières « Paratyphus A » et les seconds
« Paratyphus B »[5] .
En 1906, A. E. Boycott mit au point des tests d’absorption croisée des bactéries
à partir d’antisérums spécifiques. Cette technique laborieuse constitua la base de
la différenciation sérologique des Salmonelles durant plus de vingt ans[1] .
En 1922, Andrewes montra que les antigènes flagellaires pouvaient exister dans
une même culture sous deux spécificités différentes[5] .
En 1930, Kauffman améliora le système suggéré par White, et est encore connu
sous le nom de schéma de Kauffman-White[1,5] .
7
2. Taxonomie et nomenclature
2.1. Taxonomie
8
En 2004, deux espèces étaient distinguées : La première est S. enterica (espèce
habituelle) qui se divise en six sous-espèces différenciées entre elles par des
caractéristiques biochimiques : enterica (anciennement sous-espèce I), salamae
(anciennement sous-espèce II), arizonae (anciennement sous-espèce IIIa),
diarizonae (anciennement sous-espèce IIIb), houera (anciennement sous-espèce
IV) et indica (anciennement sous-espèce VI). La deuxième espèce est
[8,12]
Salmonella bongori (espèce rare, anciennement sous-espèce V) . L’espèce
bongori et les différentes sous-espèces d’enterica sont ensuite subdivisées en de
très nombreux sérotypes (ou sérovars) différenciées entre elles par des
caractéristiques antigéniques [7,12]. Actuellement plus de 2500 sérovars
différents sont homologués [7], alors qu’en 1940 seulement une centaine étaient
connus [5].
9
2.2. Nomenclature
A ce jour, plus de 2 500 sérotypes sont décrits, dont la majeure partie appartient
à la sous-espèce enterica, ceux-ci portent un nom. Les premiers sérotypes isolés
ont reçu un nom d’espèce (par exemple, Salmonella ser. Typhi, Salmonella ser.
Paratyphi…), pour les nouveaux sérotypes décrits, un nom en rapport avec
l’origine géographique du premier sérotype leur est attribué (par exemple,
[5,7]
Salmonella ser. London, Salmonella ser. Bordeaux...) . Les sérotypes des
autres sous-espèces de S. enterica et ceux de S. bongori sont désignés
uniquement par leur formule antigénique (S. salamae1, 9, 12 : 1, w : e, n, x)
[5,7,8]
.
Pour la sous-espèce enterica, les noms des sérotypes ne doivent plus être écrits
en italique, la première lettre doit être une majuscule : Salmonella enterica sous-
espèce enterica sérotype Typhi. Le nom de la sous-espèce peut ne pas être
mentionné parce que seuls les sérotypes de la sous-espèce enterica ont un nom :
Salmonella enterica sérotype Typhi ou encore Salmonella sérotype Typhi
[5,7,8]
(Salmonella ser. Typhi, en abrégé) et non plus Salmonella typhi .
L’abréviation d’un nom de genre (Salmonella = S.) n’est permise que si elle est
suivie de l’épithète d’espèce (S. enterica). Après une bataille de 18 ans, cette
nomenclature a été acceptée (Judicial Commission of the International
Committee on Systematics of Prokaryotes, 2005) [8].
3. Caractères bactériologiques
10
Dublin) [5], souvent mobiles à ciliature péritriche (Figure 2), à l’exception de
celles appartenant à un sérovar aviaire Gallinarum-Pullorum qui est
constamment immobile, des mutants immobiles d'autres sérovars normalement
mobiles peuvent être rencontrés occasionnellement [5,8].
Après 18-24 heures d’incubation, les colonies sont rondes, lisses (Smooth, en
abrégé S), à bords réguliers et ont un diamètre de 3 à 4 mm. Après repiquage en
bouillon, elles donnent une culture homogène avec des ondes moirées quand on
agite le tube. Certaines cultures donnent des colonies naines, aspect constant
11
chez certains sérovars (Abortusovis, Typhisuis) exceptionnel (mutants) chez
ceux qui poussent habituellement sous forme de colonies normales. Les colonies
de certaines cultures peuvent être entourées d’un anneau muqueux (encore
appelé mur-muqueux), sur les milieux ordinaires cet aspect n’est en général
visible qu’après 18 heures de culture à 37 °C suivis d’un séjour d’un ou deux
jours à la température du laboratoire (exemple : Paratyphi B). Les colonies
entièrement muqueuses (en abrégé M), dont les dimensions et l’aspect rappellent
ceux des Klebsiella, sont exceptionnelles et souvent perdues après quelques
mois de conservation. Les colonies à aspect rugueux (ou rough, en abrégé R)
sont rarement isolées, à l’exception de celles provenant d’urine, où les
Salmonelles sont fréquemment R pour des raisons non élucidées [5].
12
3.3. Caractères biochimiques
Les caractères essentiels des Salmonelles sont rapportés dans le tableau 1 avec
les autres Entérobactéries.
Tableau 1. Principaux caractères biochimiques différentiels des genres et
espèces le plus fréquemment rencontrés chez l’homme [5]
Yersinia pseudotuberculosis
Klebsiella pneumoniae
Yersinia enterocolitica
Enterobacter cloacae
Serratia marcescens
Citrobacter freundii
Proteus morganii
Proteus mirabilis
Proteus vulgaris
Escherichia coli
Proteus rettgeri
Salmonella (1)
Hafnia alvei
Providencia
Shigella
Levinea
Mobilité + + + + – – + +* + + + + + + +* +*
Lactose – +/– – +/– – + + – – – – – – – – –
ONPG – + + + d + + + + – – – – – +* +*
H2S + + – – – – – – – + + – – – – –
LDC + – – d – + – + + – – – – – – –
ODC + – + d d – + + + – + + – – + –
ADH – – d d d – + – – – – – – – – –
Uréase – – – – – (+) – – – + + + + – + +
TDA – – – – – – – – – + + + + + – –
Indole – – + + d – – – – + – + + + d –
Citrate + + + – – + + d* + d d – + + – –
Malonate – – d – – + + d – – – – – – – –
VP – – – – – + + +* + – d – – – d –
Gélatinase – – – – – – + – + + + – – – – –
Gaz/glucose + + + + – + + + – + + + D d – –
Mannitol + + + + d + + + + – – – + d + +
Rhamnose + + + d d + + + – – – – D – – +
Saccharose – D d d – + + – + + d d – d + –
Arabinose + + + + d + + + – – – – – – + D
Inositol d – – – – + d – d – – – + d – –
Galacturonate – + + + d + + + + – – – – – + D
DNase – – – – – – – – + – – – – – – –
+ : positif en 1 à 2 jours, – : négatif, d : différents types, +*/d* : positif à 22°, négatif à 37°C.
(1) S. enterica. Exceptions importantes : S ser Typhi (LDC +, ODC –, citrate –, H2S +, gaz –),
S ser Paratyphi A (LDC –, ODC +, citrate –, H2S –, gaz +)
13
C’est sur l'étude des caractères biochimiques que repose en pratique le
diagnostic de genre et d'espèce et même les sous-espèces (Tableau 2) qui ne
doit être abordé qu'après que le diagnostic de famille a été établi avec certitude
[5]
.
14
3.4. Caractères antigéniques
Les Salmonelles comme toutes les Entérobactéries, peuvent posséder trois types
d’antigènes d’intérêt diagnostique.
3.4.1 Antigène O
15
Figure 3. Structure schématique du LPS du groupe B (O = 4,12) [5]
L’étude par absorption croisée des immun sérums préparés sur lapin a permis
d’individualiser de nombreux facteurs antigéniques, dont 67 sont ou ont été
utilisés pour le diagnostic. Les facteurs O désignés par un même symbole sont
fortement apparentés mais non obligatoirement identiques. Les facteurs O sont
distingués selon la nature des oses terminaux et l'ordre dans lequel ils se
trouvent dans les unités répétitives de la chaîne polysaccharidique en facteurs
majeurs et en facteurs accessoires [5].
16
3.4.1.2 Antigènes O accessoires
3.4.2 Antigène H
Les antigènes H ou antigènes flagellaires sont des polymères de flagelline,
molécule de protéine fibreuse d’un poids moléculaire de 40 000 environ, elle
présente une composition en acides aminés constante pour un type antigénique
donné. La flagelline est sous la dépendance de deux gènes de structure appelés H1
et H2 correspondants à la phase 1 et à la phase 2[5,6,7]. La majorité des salmonelles
sont diphasiques (exemple : S. ser Typhimurium) et peuvent donc exprimer
17
alternativement deux spécificités différentes car elles possèdent deux systèmes
génétiques. Cependant un certain nombre de salmonelles sont monophasiques
(exemple : S. ser Typhi, S. ser Enteritidis), car à un temps donné, un seul de ces
deux gènes s’exprime et les flagelles seront soit en phase 1, soit en phase 2[5,6].
Les antigènes H sont thermolabiles et détruit par l’alcool, ils causent en présence
des anticorps correspondants, une agglutination des bactéries dites H,
floconneuse, d’apparition rapide et facilement dissociable par agitation [5].
Le fait que les salmonelles aient deux systèmes de synthèse codant pour des
flagellines différentes (gènes localisés à des endroits différents du chromosome),
pourrait donner un avantage pour la survie face aux défenses de l'hôte. Les gènes
codant pour ces deux sortes de flagelline sont très homologues mais non
identiques, ce qui laisse penser qu'ils résulteraient d'une duplication d'un même
gène initial. C'est le système de conversion de phase [8].
Les antigènes H avaient primitivement été désignés par des lettres pour la phase
1 (a, b, c, d…). Ils étaient alors appelés « spécifiques » parce que l’on croyait
qu’ils n’existaient que chez les sérovars connus à l’époque des premiers travaux
sérologiques. On désignait par des chiffres les facteurs antigéniques de la phase
2, alors appelée « non spécifique » parce que des coagglutinations avaient été
observées parmi les premières cultures étudiés (exemple du facteur 1 commun
causant les coagglutinations : 1,2 – 1,5 – 1,6 – 1,7). Ultérieurement on s’est
aperçu que le nombre de spécifités H était élevé et que les lettres de l’alphabet
ne suffisaient plus, on a alors rajouté des chiffres à la lettre Z, le dernier
homologué étant Z71. D’autre part les rapports antigéniques ont obligé à utiliser
des lettres en plus des chiffres pour certaines phases 2. La complexité apparente
des symboles utilisés pour désigner les facteurs a donc des raisons historiques
[5,7]
.
18
3.4.3 Antigène Vi
Les antigènes Vi (Virulence : Felix et Pitt avaient pensé que la virulence était
conditionnée par cet antigène) ou antigènes d’enveloppe sont des antigènes de
surface de nature polysaccharidique et sont peu répandues chez les Salmonelles.
Ils peuvent masquer l’antigène O, rendant les bactéries O-inagglutinables. Le
chauffage à 100°C de la suspension bactérienne pendant une dizaine de minutes
suffit en général à solubiliser l’antigène d’enveloppe et en conséquence à
démasquer l’antigène O qui devient alors agglutinable. L’existence de l’antigène
Vi n’est connue que chez trois sérovars de Salmonella (Typhi, Paratyphi C,
Dublin), les souches de ces sérovars ne possèdent pas obligatoirement cet
antigène. Les souches de Typhi riche en antigène Vi et O-inagglutinables sont
dites sous forme V, celles qui n’en possèdent pas et sont O-agglutinables sont
dites sous forme W. Les cultures O et Vi agglutinables sont dites sous forme
VW, elles sont le plus souvent constituées d’un mélange de bactéries les unes
sous forme V, les autres sous formes W [5].
19
Exemple II : 1,4,[5],12 : b : 1,2. C’est la formule antigénique de S. Paratyphi B,
ceci signifie qu’il possède les facteurs O4 (majeur) et O12 (accessoire), qu’il
peut posséder le facteur O5 fait qui est signalé par la mise entre crochets, le
facteur O1 est souligné pour indiquer que sa présence est conditionnée par la
lysogénisation. L’antigène H a deux spécifités possibles, la première étant b et la
seconde 1,2[5].
20
4. Habitat
21
L'immense élevage de volailles, large circuit de distribution et l'alimentation de
plus en plus collective ont eu pour conséquence une large dissémination de
Salmonella dite "mineur" bien entendu tous ces sérotypes se retrouve dans les
égouts et dans les eaux de surface.[8]
Les sources potentielles pour une infection à Salmonella sont très nombreuses,
mais l’animal porteur serait la source majeure d’infection chez les animaux
d’élevage[17] .
22
4.2.2 Chez l’homme
Du fait d’un réservoir strictement humain des sérotypes responsables des fièvres
typhoïdes et paratyphoïdes, la contamination pour ces infections s’effectue
d’homme à homme par voie directe (mains sales, contamination féco-orale) ou
indirecte (par l’intermédiaire d’aliments ou d’eau souillés par des déjections
humaines). Il est à noter le rôle important des porteurs sains dans la transmission
de la fièvre typhoïde : le portage vésiculaire de S. enterica sérotype Typhi peut
durer des dizaines d’années[20] .
23
5. Pouvoir pathogène
5.1.2. Flagelles
Les flagelles peuvent être aussi requis pour les processus de pathogénicité,
spécialement dans la chimiotaxie et l’attachement à la cellule[26] . La motilité
fournie par les flagelles et le sens de rotation des flagelles dans les infections de
Salmonella a fait l'objet de plusieurs études conduisant à des conclusions
ambiguës sur leur rôle possible dans l'adhésion et l'invasion des cellules
eucaryotes et dans la pathogenèse des Salmonella[27] .
24
5.1.4. Plasmides
Le plasmide, qui n’est pas présent que dans les sérotypes non impliqués dans la
typhoïde humaine, est essentiel pour le développement de la typhoïde murine
(sérotypes Typhimurium ou Enteritidis) et les infections systémiques des
animaux d’élevage. Ces gènes, augmentant l’aptitude des salmonella à se
multiplier dans les cellules du système réticulo-endothéliale, ne sont pas
exprimés pendant la phase de croissance exponentielle de la bactérie mais sont
induits dès l’entrée de la bactérie dans une cellule animale[8]
5.1.5. Toxines
5.1.5.1. Endotoxines
5.1.5.2. Exotoxines
Les exotoxines produites par Salmonella peuvent être subdivisées en deux types:
25
5.1.6. Antigène Capsulaire (Vi)
C’est un groupe d'éléments génétiques mobiles qui jouent un rôle central dans la
virulence des bactéries pathogènes. Les PAI abritent des gènes de virulence et
sont présents seulement chez les agents pathogènes. La composition
caractéristique diffère du core génome et ils sont associés avec des éléments
génétiques mobiles comme des plasmides, transposons et phages. L’instabilité
génétique est une caractéristique de ces éléments. Certains facteurs de virulence
codés par des PAI sont les systèmes d'absorption du fer, les adhésines, les
toxines formatrices de pores, les protéines provoquant l'apoptose, les super
26
antigènes, les lipases et les protéases sécrétées, etc.[31]
Les PAI de Salmonella sont nommés SPI pour Salmonella Pathogenicity
Islands. Il en existe 5 majeurs et au moins 12 autres îlots, SPI-6 à SPI-17, ont été
décrits[32] .
5.1.8.1.SPI-1
5.1.8.2.SPI-2
Code pour un autre type de système de sécrétion de type III, il est localisé dans
le centisome 30 du chromosome. Sa taille est de 40 kb et il porte des gènes qui
sont requis pour l’infection systémique et la réplication dans les macrophages
[34]
. Il est également impliqué dans la capacité de S. enterica à survivre dans les
phagocytes.[8]
5.1.8.3.SPI-3
27
5.1.8.4.SPI-4
5.1.8.5.SPI-5
SPI-5 a été décrit comme un locus de petite taille (7,6 kb) qui a été inséré dans la
partie adjacente au tRNAserT. Il a une structure en mosaïque et porte des gènes
qui codent pour la pathogénicité entérique de Salmonella. SPI-5 porte le gène
qui code pour SopD, une protéine effectrice du TTSS (codé par SPI-1)[37] .
La route primaire d’infection par Salmonella chez les humains est la voie féco-
orale. Le premier obstacle à surmonter au sein de l'hôte est le pH acide de
l'estomac. Pour traverser cette barrière Salmonella active la réponse de la
tolérance à l’acide (Acid Tolerance Response ATR) qui aide à maintenir le pH
intracellulaire plus élevé, à des valeurs de l’environnement extracellulaire[38]
Après être entrée dans l'intestin grêle, la colonisation intestinale par Salmonella
intervient majoritairement au niveau de l’ileum[39] .
28
la présence de peptides cationiques antimicrobiens et l’activation de PhoQ qui
produit une réponse de transcription qui modifie le lipide A de la bactérie par
acétylation[41] . Un autre mécanisme est la production d’enzymes qui empêchent
la production de lipocalin-2 une protéine qui séquestre le fer et empêche la
croissance de Salmonella[42] .
5.2.1. Gastroentérite
29
5.2.2. Fièvre typhoïde
30
6. Epidémiologie
Les salmonelles peuvent être responsables chez l’homme soit d’infection typho-
paratyphiques qui sont des septicémies connues sous le nom de fièvre typhoïde,
soit d’un groupe d’infections dont la forme qui se manifeste par une gastro
entérite plus ou moins aiguë qui peut voir apparaître certaines complications. S.
Typhi, Paratyphi A, Paratyphi B, Paratyphi C ainsi que S. Sendai sont
étroitement adaptés à l’homme[43] . Les autres sérovars qualifiés d’ubiquistes
sont impliqués dans les toxi-infections alimentaires (TIA)[44] .
31
Tableau 5. La répartition mondiale des deux sérovars dominants S. Enteritidis et
S. Typhimurium des cas humains [47]
En France, plus de 10 000 cas sont recensés chaque année. La majorité des cas
survient de façon sporadique, 10 % d’entre eux apparaissant sous la forme d’une
épidémie caractérisée.[50]
Chaque année aux États-Unis, les Salmonelles non typhiques causent environ
1.4 million de cas de maladies transmises par la nourriture, résultant en 168 000
[52]
visites chez le médecin, 15 000 hospitalisations et 580 mortalités . Un
accroissement de 130% a été observé entre 1975 et 1987[50].
32
750 000 cas annuel en Amérique latineet7 millions de cas a été déclaré dans le
Sud-Est asiatique [50].
Elles sont ubiquitaires, S. Typhi est cosmopolite, tandis que la répartition des
salmonelles de type paratyphoïde est inégale. Les S. Paratyphi A sont surtout
répandues en Afrique, les S. Paratyphi B en Europe et les S. Paratyphi C en
Extrême-Orient [44].
Il est intéressant de mettre en contexte l’ampleur des décès causés par la fièvre
typhoïde. À cette fin, une étude récente a été publiée et répertorie au niveau
mondial l’ensemble des causes de décès estimé, toutes causes confondues
33
(Figure 5 et 6). Bien que la fièvre typhoïde soit loin du premier rang, elle est la
cause d’environ 1% des fatalités chez la tranche d’âge 15-49 ans au niveau
mondial, soit une proportion similaire aux hépatites ou au diabète [54].
34
6.2.1. Les chiffres dans les pays en voie de développement
Dans les pays du tiers monde, la fièvre typhoïde pose un problème majeur de
santé publique avec 17 millions de cas annuels et 600 000 morts, selon les
données mondiales les plus récentes (incidence : 730 cas/ 100 000 vs 0,2 cas/100
000 dans les pays tempérés). Dans les régions les plus touchées, le pic
d’incidence survient parmi les enfants et les adolescents âgés de 4 à 19 ans [44].
Cette incidence est plus élevée dans les pays d’endémie (Asie du Sud-Est,
Afrique et Amérique latine) et la mortalité peut atteindre 32% des cas (Inde,
Nigeria) [50].
Une incidence de 180 cas pour 100 000 habitants par an est décrite en Indonésie
et de 494 cas pour 100 000 habitants par an en Inde [55,56].
En Amérique du Sud, en Afrique et dans le reste de l’Asie, une incidence de 10
à 100 cas pour 100 000 habitants par an est rapportée. En Chine, l’incidence est
de 15,3 cas pour 100 000 habitants (entre 5 et 60 ans) [57].
6.2.2. Les chiffres dans les pays industrialisés
Toujours dans les autres pays industrialisés, les fièvres typhoïde et paratyphoïde
sont rares et majoritairement sporadiques, la plupart des cas sont importés,
contractés lors d’un voyage en zone d’endémie (62% aux États-Unis, 66,7% en
France dont 54% contractés en Afrique du Nord) [44].
35
000 depuis la fin des années 1980. 83 % des cas déclarés en 2001 et 79 % en
2002 survenaient au retour d’un séjour en pays d’endémie (Afrique du Nord et
zones tropicales essentiellement) [44].
Trois tendances évolutives ont caractérisé cette maladie des mains sales depuis
l’indépendance du pays [63] :
La première tendance que l’on peut situer de 1962 à 1987 montre une
augmentation globale du nombre de cas de typhoïde, une sous-notification
manifeste dans beaucoup de wilayas à haut risque épidémiologique [63].
36
épidémiologique dans le domaine de la fièvre typhoïde. Ce sont les wilayas de
Chlef, Batna, Bejaia, Blida, Bouira, Tlemcen, Tiaret, Tizi Ouzou, Oran, Alger,
Djelfa, Skikda, Annaba, Constantine, Médéa, Mostaganem, Msila, Mascara,
Bordj-Bou-Arreridj, Tissemsilt, Tipaza, Ain Defla, Relizane [63].
Depuis les années 2000 le taux d’incidence annuel de la fièvre typhoïde est de
9,28 cas pour 100.000 habitants. Ce dernier est stable depuis 1998 (9,45 en 1998
et 9,84 en 1999) (Figure7) [64].
Depuis 2004, Le taux d’incidence de la fièvre typhoïde est passé à 0,24 cas pour
100.000 habitants. La maladie sévit à l’état sporadique sur tout le territoire
national (Figure 8) [65].
37
Trois wilayas ont enregistré une incidence annuelle supérieure à 1 cas pour
100.000 habitants au cours de l’année 2015[65].
La wilaya de Biskra a notifié une incidence de 1,27 cas pour 100.000 habitants,
soit 11 cas pour toute l’année 2015, dont 9 cas ont été diagnostiqués dans la
commune de Biskra [65].
A Aïn Defla, le taux d’incidence est de 1,41 cas pour 100.000 habitants, soit 13
cas au total, tous enregistrés dans la commune d’Aïn Defla [65].
Le pic d’incidence est retrouvé chez l’adulte jeune âgé entre 20 et 29 ans avec
0,45 cas pour 100.000 habitants [65].
38
II. SALMONELLOSES
1. Définition
Les salmonelloses sont des infections dues aux bactéries du genre Salmonella.
Elles peuvent être séparées en deux groupes, typhiques et non typhiques[50] . Les
salmonelloses typhiques sont dues à un très nombre de sérotypes strictement
humaines dites Salmonelles majeurs (Typhi, Paratyphi A, Paratyphi B, Paratyphi
C). En dehors de ceux-ci, on dénombre plus de 2500 autres sérotypes dites
Salmonelles mineurs (les plus fréquemment incriminés : Typhimurium, Panama,
Enteritidis, Wien) qui infectent de nombreuses espèces animales, chez l'homme,
ces germes déclenchent des salmonelloses non typhiques[6] .
2. Salmonelloses typhiques
39
2.2. Phase d’invasion
2.4. Evolution
2.5. Complications
40
abcès du foie, de la rate, du pancréas et les cholécystites sont plus rares. La
complication neurologique majeure est l’encéphalite, les méningites sont
exceptionnelles. Les complications cardiovasculaires sont dominées par le
collapsus par choc endotoxinémique et la myocardite. Les atteintes vasculaires
(phlébites, artérites) sont possibles. D’autres complications (ostéoarticulaires,
musculaires, pleuropulmonaires) ont été décrites[50] .
2.6. Rechutes
2.7. Chronicité
41
3. Salmonelloses non typhiques
3.1. Gastroentérite
42
déshydratation, particulièrement chez les sujets âgés, chez lesquels l’infection
peut conduire au décès[67].
3.2. Colites
Les salmonelles peuvent coloniser pratiquement tous les organes par voie
hématogène, et des infections localisées peuvent être observées après que la
bactériémie ait été traitée [67].
43
3.4.2. Infections des parties molles
Des salmonelles sont assez rarement isolées dans les urines, et témoignent
souvent d’une infection des voies urinaires plutôt que d’une simple
contamination, particulièrement chez l’immunodéprimé [67].
L’ostéomyélite et les arthrites septiques sont plus fréquentes chez l’enfant que
chez l’adulte, où elles surviennent essentiellement chez les thalassémiques.
Comme toutes les arthrites de ce type, elles réalisent des tableaux
d’oligoarthrites concernant chevilles, genoux, poignets et articulations sacro-
iliaques[67] .
44
4. Diagnostic bactériologique
4.1. Prélèvements
4.2.1. Hémoculture
45
Le système de prélèvement est généralement constitué d'une tubulure munie à
chaque extrémité d'une aiguille, l'une servant à pratiquer la ponction veineuse, et
l'autre l'inoculation du flacon grâce à un adaptateur. Le flacon aérobie est
préférentiellement ensemencé en premier, permettant ainsi d'évacuer l'air présent
dans la tubulure avant d'inoculer le flacon anaérobie.
Une incubation à 35 °C pendant 7 jours est recommandée pour les systèmes
manuels, la lecture est visuelle ; devant toute suspicion de positivité (système
manuel ou automatique), un examen microscopique et une mise en culture sont
réalisés sur les flacons. Des milieux gélosés non sélectifs seront utilisés : géloses
au sang cuit, et des boites de gélose sélective pour BGN sont inoculées et mises
à l'incubateur. Les milieux de culture appropriés pour Salmonella sont : gélose
Salmonella Shigella (SS), gélose Hektoen, etc….
Habituellement, on ne recherche les bacilles que durant la première semaine,
puisqu'ils disparaissent du courant sanguin après sept ou huit jours[9] . Les
hémocultures sont positives dans 90 % des cas à la première semaine, 75 % à la
deuxième semaine et seulement 40 % à la troisième semaine[5,50,68] .
Dans les autres formes de salmonellose, les hémocultures sont moins
fréquemment positives et ne le sont alors que plus tard[9] . Elles peuvent être
positives lors des entérites du jeune enfant et sa positivité est exceptionnelle
dans les entérites de l'adulte et les toxi-infections alimentaires[5,7] .
4.2.2. Coproculture
La coproculture est surtout utile dans les formes digestives non typhoïdiques et
lors du portage chronique[50] .
Au cours des salmonelloses, l'excrétion de germes dans les selles peut être
faible, de plus les Salmonelles sont en nombre inférieur à des espèces
commensales[7] . Lorsque les Salmonelles sont abondantes (phase aigüe), il est
facile de les isoler directement sur milieux sélectifs (Hektoen, Salmonella-
Shigella). Mais lorsqu’elles sont en faible nombre (convalescents, porteurs
46
sains), il est approprié d'utiliser des milieux d'enrichissement (Muller-
Kauffmann, sélénite de sodium), ces milieux sont repiqués après6 heures sur des
milieux sélectifs[5,6] . Il faut donc, pour les isoler, utiliser à la fois des milieux
d'enrichissement et des milieux sélectifs[7] .
Les milieux sélectifs sont examinés et les colonies suspectes (5 colonies) sont
l'objet d'une identification biochimique puis, si ceux-ci correspondent à ceux des
Salmonella, une caractérisation antigénique est réalisée[5,7] .
La coproculture doit être effectuée dans tous les cas où une salmonellose est
suspectée[5] . Au cours des fièvres typho-para typhoïdiques, elle est négative
pendant la première semaine, et peut rester positive chez les porteurs chroniques
pendant plusieurs années[7,8,66] . Au cours des entérites et des toxi-infections
alimentaires, la coproculture est positive alors que les hémocultures sont
négatives[7] .
Dans les autres produits pathologiques, urines, pus divers, la présence d'une
Salmonella est généralement une découverte fortuite au laboratoire[5,7] .
47
4.3. Diagnostic indirect
Le sérodiagnostic de Widal et Félix n'est utile que pour le diagnostic des fièvres
typhoïdes et paratyphoïdes (A, B et C) et est sans intérêt pour les autres
salmonelloses (diversité des facteurs antigénique O et H)[5,7] . Il a son intérêt
lorsque le malade est vu tardivement ou s'il a bénéficié d'une antibiothérapie
appliquée à l'aveugle, l'isolement de la bactérie n'est souvent plus possible[7] .
48
Figure 9 : Evolution du titre des agglutinines au cours des fièvres typhoïdes et
paratyphoïdes[6,7] .
49
5. Traitement
Dans les salmonelloses typhiques, il faut instaurer une antibiothérapie. Dans les
salmonelloses entériques, le traitement symptomatique est suffisant[9] .
L’antibiotique idéal pour traiter les salmonelles doit posséder un certain nombre
de caractéristiques : bonne concentration intracellulaire (car les salmonelles sont
des bactéries intracellulaires facultatives), concentration minimale inhibitrice
(CMI) basse, bactéricidie rapide à la fois sur les bactéries en phase de croissance
et en phase quiescente. Parmi tous les produits potentiellement actifs, ce sont les
céphalosporines de troisième génération et les fluoroquinolones qui sont les plus
intéressantes. Les produits plus anciens (chloramphénicol, ampicilline,
cotrimoxazole), présentent des résistances plus fréquentes et des résultats
inférieurs in vitro et in vivo. Leur coût faible, intéressant dans les pays en voie
de développement, est cependant un avantage significatif[50] .
50
durée de 5 à 10 jours ou de 10 à 14 jours en cas de formes compliquées.
L'azithromycine est aussi efficace par voie orale (1 g le premier jour, puis 500 à
1000 mg/j pendant 6 jours) à utiliser en cas de souches résistantes aux
fluoroquinolones[44,66,67] . En pratique, le traitement empirique d’une fièvre
typhoïde repose sur les céphalosporines de troisième génération injectables.
L’alternative qu’est l’azithromycine demande à être validée sur des essais à plus
large échelle. Les fluoroquinolones systémiques ne peuvent être utilisées
qu’après documentation microbiologique[66] .
L'antibiothérapie n'est pas recommandée dans les formes habituelles car elle ne
modifie pas l'évolution clinique et peut au contraire augmenter le risque de
portage chronique du germe et le taux de rechute et expose au risque
d'émergence de résistance[44,68] . Les antibiotiques par voie orale sont réservés
aux gastroentérites des immunodéprimés, aux formes graves de l'adulte (colite)
ou du nourrisson, chez les porteurs d’une valvulopathie, aux âges extrêmes de la
vie et aux porteurs chroniques[44] . Ils comprennent l’azithromycine, les
fluoroquinolones et les céphalosporines de troisième génération[68] .
51
5.3. Portage chronique
6. Prophylaxie
52
faible coût du fait de sa tolérance médiocre[67] . Trois vaccins sont disponibles
actuellement (Tableau 8) : [68]
Les vaccins ViPS et Ty21a sont recommandés par l’OMS depuis 2008 pour
combattre la fièvre typhoïde dans les zones d’endémie et d’épidémie. Le vaccin
Typbar-TCV® a été homologué pour la 1ère fois en 2013.Le vaccin polyosidique
capsulaire protège contre S. Typhi mais pas contre S. Paratyphi A ou B (qui
n'ont pas d'antigène Vi). Il est obligatoire pour les personnels de laboratoire, et
conseillé pour les personnels de santé et les voyageurs[44] .
53
III. RESISTANCE ET SENSIBILTE AUX ANTIBIOTIQUES
54
1. Salmonella typhiques
55
Tableau 10. Pourcentage de résistance aux antibiotiques des souches de S.
Typhi[74]
56
Tableau 11. Pourcentage de résistance aux antibiotiques des souches de S.
Paratyphi A[74]
1.3. Salmonella Paratyphi B
57
2. Salmonella non typhiques
58
CMI à la ciprofloxacine reste toutefois assez basse (0,125 mg/L). Entre 2009 et
2011, les souches résistantes aux C3G apparaissent mais restent rares avec une
en 2009 (CTX-M de phénotype ACroSuTmp) et une en 2010 et 2011 (de
phénotype ACro et ACroSSpSuTmp, respectivement)[74] . Le pourcentage de
résistance aux antibiotiques des souches de S. Enteritidis est indiqué dans le
tableau 14 [74].
59
3.2. Souches possédant des gènes de résistance aux carbapénèmes
60
3.5. Souches possédant des gènes de résistance à la colistine
61
Etude
Expérimentale
62
I. MATERIELS ET METHODES
1. Introduction
2. Etude
64
L’unité de Bactériologie se situe au niveau du service de Laboratoire Central.
Elle est formée de deux salles contenant plusieurs paillasses équipées pour :
l'examen cytobactériologique des urines (ECBU), des liquides de ponctions
(LCR, ascite, liquide pleural...), l’hémoculture et la mise en culture de dispositif
médical…etc. le laboratoire a une mission de santé publique. En effet, il aide les
cliniciens dans l'établissement d'un diagnostic rapide et efficace des maladies
infectieuses. Ainsi que l’étude de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques,
afin de faciliter le choix des molécules antibiotiques dans le traitement de ces
infections.
L’ensemble des souches de Salmonella incluses dans cette étude a été isolé à
partir des prélèvements cliniques à visée diagnostique. Durant cette période, 214
souches de salmonelle non répétitives ont été isolées. Elles sont d’origine
hospitalière (à partir de plusieurs services du CHU) et communautaire (malades
en ambulatoire) et provenant de divers prélèvements pathologiques : sang,
urines, pus, liquide pleural, LCR, matériels et autres liquides biologiques.
2.5.1. Prélèvements
Les prélèvements ont été effectués dans des conditions d’asepsie rigoureuses.
Les prélèvements ont été effectués par les cliniciens au niveau de différents
services et ont été acheminés au laboratoire accompagnés d’une fiche de
65
renseignement (Annexe01). Les informations fournies par ce dernier ont été
reportées sur les registres du laboratoire.
2.5.2. Culture
L’isolement et les repiquages des souches ont été effectués sur différents
milieux en fonction de la, nature du prélèvement :
Urines : gélose nutritive (GN).
LCR : gélose au sang cuit (GSC) additionnée de polyvitex.
Hémocultures, pus et sérosités : gélose au sang cuit (GSC)additionnée de
polyvitex et des milieux sélectifs en fonction de l’examen direct.
Les géloses au sang cuit étaient incubées dans une étuve sous atmosphère
enrichie avec 5% de CO2pendant 24 à 48 heures à une température de 35-37°C.
Un milieu liquide d’enrichissement (BN : bouillon nutritif, BHI : Brain Heart
Infusion ou milieu cœur-cervelle) été ensemencé en parallèle (il permet
l’enrichissement des pus et des ponctions).
Après incubation, une identification et un antibiogramme ont été réalisés sur les
colonies suspectes.
Céfoxitine (30 µg), Céfotaxime (30 µg), Céftazidime (30 µg), Imipénéme (10
μg),Amikacine(10μg), Gentamicine(10µg),Ciprofloxacine(5μg),Colistine(10μg),
66
chloramphénicol (30µg), Triméthoprime+Sulfamétoxazole (12.5/23.75µg) et
Fosfomycine (200µg).
67
II. RESULTAS
1. Répartition des souches isolées
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
sag SalmonellaAgona 5 2 5 5
sch SalmonellaCholeraesuis 2 1 2 2
sen SalmonellaEnteritidis 12 6 12 7 3 1 1
smr SalmonellaMuenster 3 1 3 1 2
saa SalmonellaParatyphi A 4 2 4 1 1 2
sal Salmonellasp. 60 28 60 8 4 6 9 5 3 6 10 7 1
sam SalmonellaTyphimurium 3 1 3 1 1 1
30 16 17 88 14 7 10 13 11 3
68
Tableau 16. Nombre annuel de souches de Salmonella 2009-2019
Année 2009 2010 2011 2012 2013 2015 2016 2017 2018 2019
Nombre de 30 16 17 88 14 7 10 13 11 3
souches
Nombre de souches
100
88
90
80
70
60
50
40 30
30
16 17 14
20 10 13 11
7
10 3
0
2009 2010 2011 2012 2013 2015 2016 2017 2018 2019
69
1.2. Répartition en fonction du sexe
Femme 42,92%
Homme 57,08%
70
1.3. Répartition en fonction de l’âge
Âge <1 01 -10 11- 20 21-30 31-40 41-50 51-60 61-70 71-80 81-90
Nombre des 1 5 13 19 8 6 4 2
femmes
Nombre des 4 10 20 38 8 8 2 3 1 1
hommes
Total 5 15 33 57 16 14 6 3 3 1
60 57
50
40
33
Nombre
30
20 15 16
14
10 5 6
3 3
1
0
<1 01. -10 11.- 20 21-30 31-40 41-50 51-60 61-70 71-80 81-90
Tranche d'âge
40 38
30
Nombre
20 19
20 13
10 8 8 8
10 4 5 6 4
1 2 3 2 1 1
0
<1 01. -10 11.- 20 21-30 31-40 41-50 51-60 61-70 71-80 81-90
Âge
71
Tableau 19. Répartition de Salmonella en fonction des catégories d’âge
Nombre de souches isolées %
Nouveau-né 6 3,95%
Enfant 25 16,45%
Adulte 117 76,97%
Sujet âgé 4 2,63%
16,45%
3,95% Adulte
2,63% Sujet âgé
Nouveau né
Enfant
76,97%
Les souches de Salmonella ont été essentiellement isolées chez l’adulte 76,97%
par contre, elles ne représentent que 2,63% chez les personnes âgées, 16,45%
chez les enfants et 3,95% chez les Nouveau-nés.
72
1.4. Répartition en fonction de l’origine (hospitalisés /externes)
Tableau 20. Répartition des souches Salmonella selon leur origine (hospitalisés
/externes)
Type de service Nombre de souches %
Malades hospitalisés 185 86,45%
Malades consultants externes 29 13,55%
13,55%
malades hospitalisés
malades consultants externes
86,45%
Ces résultats montrent une prédominance des souches hospitalières 86,45% par
rapport aux souches communautaires (externes) 13,55%.
73
1.5. Répartition en fonction du service hospitalier
%
70,00% 63,55%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00% 13,55%
7,48%
10,00% 2,80% 1,87% 1,87% 1,40% 1,40% 1,40% 1,40% 0,93% 0,93% 0,93% 0,47%
0,00%
74
La majorité des souches de Salmonella provenaient essentiellement du service
d’infectiologie (63,55%), suivi par les malades externes (13,55%) puis le service
de pédiatrie (7,48%).
103
24
2 3 3
Salmonella enterica Salmonella Paratyphi Salmonella Enteritidis Salmonella spp. Salmonella Typhi
ss. arizonae A
75
Tableau 23. Souches isolées chez les patients hospitalisés au service de
pédiatrie
Spécialité Salmonella Salmonella spp. Salmonella Salmonella
enterica ss. Typhi Enteritidis
arizonae
Pédiatrie 1 7 7 1
7 7
1 1
Figure 18. Souches isolées chez les patients hospitalisés au service de pédiatrie
76
1.6. Répartition en fonction du type de prélèvement
19 15 15 14
8
2 1 1 1 3
Sang Selles LCR Pus Urine Liquide Abcès Liquide de Trachéal Liquide Autres
pleural dialyse abdominal
77
Tableau 25. Répartition des souches de Salmonella en fonction du type de
prélèvement (Hospitalisés /Externes)
Type de prélèvements Nombre du patient Patients hospitalisés Patients externes
Hémoculture 135 133 2
Coproculture 19 12 7
LCR 15 12 3
Pus 15 8 7
Urine 14 8 6
Liquide pleural 8 6 2
Autres 3 3 0
Abcès 2 1 1
Liquide de dialyse 1 1 0
Trachéal 1 1 0
Liquide abdominal 1 0 1
140 133
120
100
Nombre
80
60
40
20 12 7 12 8 7 8 6
2 3 6 2 3 0 1 1 1 0 1 0 0 1
0
Type de prélèvements
78
Les souches testées sont issues de différents prélèvements provenant de patients
hospitalisés ou externe. 135 des souches sont isolées d’hémoculture, 19 de
coproculture, 15 souches du liquide céphalorachidien, 15 souches aussi pour les
suppurations divers, 14 d’urine, 8 de liquide pleural et 8 autres (abcès, liquide de
dialyse, trachéal, liquide abdominal).
Salmonella Typhimurium 3
Salmonella sp. 73
Salmonella Paratyphi A 4
Salmonella Enteritidis 12
79
Ces résultats montrent une prédominance de Salmonella Typhi (n=119), suivi
par Salmonella sp. (n=73), puis Salmonella Enteritidis (n=12).
Chart Title
42,52%
Sur 214 souches isolées, il y a une prédominance des souches typhoïdiques avec
57,48% (123/214) par rapport aux souches non typhoïdiques 42,52% (91/214).
80
Tableau 28. Les différentes souches typhoïdiques isolées
Micro-organisme Nombre de souches
Salmonella Paratyphi A 4
Salmonella Typhi 119
TOTAL 123
119
81
Nombre de souches
3
3
12
Salmonella sp.
Salmonella Enteritidis
73
Sur 91 souches non typhoïdiques, nous avons trouvé Salmonella sp. (n=73),
Salmonella Enteritidis(n=12), Salmonella enterica ss. arizonae (Subgroup I)
(n=3), Salmonella Typhimurium (n=3)
82
2. Résistance aux antibiotiques
Pourcentage
3,50%
3,03%
3,00%
2,50%
2,00%
1,50%
1,00%
0,50%
0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%
0,00%
2009-2019
83
Dans notre étude, les souches typhoïdiques sont souvent sensibles à plusieurs
antibiotiques, nous avons trouvé seulement une résistance aux
Aminopénicillines avec 3,03% de résistance.
Pourcentage
45,00% 41,67%
40,00%
35,00%
30,00% 26,32%
25,00%
19,30% 18,52% 18,18%
20,00% 16,18%
14,49%
15,00%
10,00% 6,45%
5,00%
0,00% 0,00%
0,00%
84
Pour Salmonella spp, la résistance aux Aminopénicillines est de 41,67%,
26,32% à l’amoxicilline/acide clavulanique,
18,18%auTriméthoprime/sulfaméthoxazole, 16,18% au C1G et 14,49% pour les
C3G, la résistance à la gentamycine est de 19,30%, 6,45% à la Ciprofloxacine,
et en fin ces souche sont sensibles à la Fosfomycine et l’Imipenème.
85
III. DISCUSSION
Au terme de notre étude, nous avons travaillé sur 214 souches de Salmonella
récoltées entre 2009 et 2019.
Dans une étude similaire effectuée par Ph.Brasseur entre le 1er janvier 1970 et le
31 décembre 1978, le Laboratoire de Bactériologie du CHU de Rouen a isolé
684 souches de salmonelles, 104 salmonelles typhiques et paratyphiques, ce qui
correspond à 15 % de l'ensemble des souches. Elles se répartissent en : 68 S.
Typhi, 35 S. Paratyphi B et S. Paratyphi A. Les salmonelles autres que Typhi et
Paratyphi, ou salmonelles ubiquitaires sont au nombre de 580, ce qui représente
85 % des souches.[76]
Dans une autre étude épidémiologique des Salmonella isolé dans le CHU de la
Marsa (Tunisie) de1989 à 1995, 100 souches de Salmonella ont été isolés, 10 S.
Typhi ont été observés, aucun S. Paratyphi n’a été isolé.[77]
86
ce qui correspond à 55.60% des cas. Pour les salmonelles mineures Nous
remarquons un nombre important de souches non typées, 73 souches (manque
de réactifs de sérotypage et des problèmes de saisie des données)
Une étude observationnelle rétrospective monocentrique a été menée dans le
CHU Martinique, en France, entre le 01/01/2005 et le31/12/2015. Le sérotype le
plus fréquemment identifié était S. Panama dans 43,7 % des cas (198/453).[80]
87
Du point de vue socio démographique, dans notre étude le sexe ratio a été en
faveur du sexe masculin soit 1,32. Ces résultats sont comparables à l’enquête
prospective multicentrique sur les salmonelloses digestives en pédiatrie, en
France, il y a une prédominance masculine et un sexe ratio de 1.39[79]. Par
contre, l’étude de CHU Martinique, en France, a trouvé un sexe ratio
Homme/Femme de 0,94[80]
Dans notre étude la majorité des patients infectés soit 76,97%faisaient partie de
la tranche d’âge des adultes, par contre dans l’étude de CHU de Rouen 60 % des
souches, sont isolées chez des enfants de moins de 15 ans[76] , de même que pour
l’étude épidémiologique au CHU de la Marsa (Tunisie) 62%de salmonelles
mineures ont été essentiellement retrouvées chez des enfants.
Concernant notre étude une prédominance des souches hospitalières 86,45% par
rapport aux souches communautaires (externes) 13,55%. Les souches
Salmonella ont été isolées surtout dans le service d’infectiologie (63,55%), suivi
par les malades externes (13,55%) puis le service de pédiatrie (7,48%). Selon le
rapport de L'Antibio-Résistance en Tunisie (LART 2017), les souches
Salmonella sont plus fréquemment isolées à l'hôpital qu'en communauté, mais
on note une fréquence d'isolement plus élevée dans les services de médecine
88
interne 38.5% suivie par le service de pédiatrie 28.2% et l’hospitalisation
ambulatoire 16.7%.[81]
Dans notre étude, les souches typhoïdiques sont sensibles à la plupart des
antibiotiques, nous avons constaté seulement une résistance de 3,03% aux
AMP/AMX. Alors que les souches non typhoïdiques sont plus résistantes aux
antibiotiques (41.67% àl’ampicilline,26.32% à l’association amoxicilline plus
acide clavulanique, 18.18% au bactrim, 16.18%C1G,14.49%C3G, et 6.45% à la
ciprofloxacine.), aucune résistance à la FOS et à l’IMP.
En 2013, elles sont sensibles à la FOS et plus ou moins résistante aux autres
antibiotiques (AMP/AMX 42,77%, AMC 15,43%, SXT 7,79%, C1G 25,66%,
C3G 3,57%, GEN 12,17%, CIP 39,07, IMP 0,55%).
En 2014, elles sont sensibles à l’IPM et plus ou moins résistante aux autres
antibiotiques (AMP/AMX 40,60%, AMC 22,17%, SXT 25,45%, C1G 34,55%,
C3G 0,63%, GEN 23,30%, CIP 20,11, FOS 2,38%).
89
En 2015, elles sont sensibles à la FOS et à l’IPM et plus ou moins résistante aux
autres antibiotiques (AMP/AMX 32,64%, AMC 21,79%, SXT 7,11%, C1G
11,41%, C3G 2,35%, GEN 4,53%, CIP 23,15).
En 2016, elles sont sensibles à la FOS et à l’IPM et plus ou moins résistante aux
autres antibiotiques (AMP/AMX 46,29%, AMC 27,27%, SXT 64,77%, C1G
47,87%, C3G 56,61%, GEN 65,67%, CIP 36,20%).
En 2017, elles sont sensibles à l’IPM et plus ou moins résistante aux autres
antibiotiques (AMP/AMX 71,88%, AMC 27,16%, SXT 17,64%, C1G 64,12%,
C3G 50,59%, GEN 53,51%, CIP 27,14%. FOS 10.25%). [82]
Dans une étude similaire effectuée par Ph.Brasseur entre le 1er janvier 1970 et le
31 décembre 1978, le Laboratoire de Bactériologie du CHU de Rouen a trouvé
que les souches typhoïdiques sont sensibles à la plupart des antibiotiques. Alors
que les souches non typhoïdiques sont plus ou moins résistante aux antibiotiques
(AMP/AMX5,4%, SXT 0,3%, GEN1,4%). Le nombre des souches isolées
résistantes à un ou plusieurs antibiotiques a atteint 34%, 4% des souches sont
résistantes à au moins 4 antibiotiques.[76]
Dans une autre étude épidémiologique des Salmonella isolé dans le CHU de la
Marsa (Tunisie) de1989 à 1995. Ils ont trouvé que les salmonelles isolées sont
sensibles à la majorité des antibiotiques utilisées. L'ofloxacine s'est montrée
active sur les 29 souches testées. 69.5% des souches de S. Enteritidis présentent
le phénotype sauvage, et S. Wien est le sérovar le plus résistant dans leur étude
[77]
90
sensibles à certains antibiotiques (C3G, CIP) et plus ou moins résistantes à
d’autres avec un taux de résistance variable selon l’antibiotique et la souche
testée (AMP : 64,1% pour S. Typhimurium et 25,8 pour S. Enteritidis,
Chloramphénicol : 10% pour S. Typhimurium et 7 pour S. Enteritidis).[78]
Dans une étude des salmonelles chez l'enfant au CHU Tokoin de Lomé (Togo).
Ils ont trouvé de manière globale une multirésistance des salmonelles aux
antibiotiques comme l’AMX (78,8 %), le SXT (69,4 %) et le chloramphénicol
(75,4 %). Seules les C3G et la CIP sont restées actives à 100% sur les sérotypes.
(Les salmonelloses chez l’enfant au CHU Tokoin de Lomé Togo)[84].
Dans une autre étude de 11 cas des salmonelles au centre hospitalier national
Yalgado Ouédraogo (Burkina Faso). Ils ont trouvé que toutes les souches isolées
ont montré une résistance à l’AMP, à l’AMX, au chloramphénicol et au SXT.
En revanche, elles étaient sensibles à la C3G et à la GEN.[85]
91
tétracyclines était fréquente, avec plus de 20 % de résistance à au moins un de
ces antibiotiques. La résistance à la CIP, à la C3G et à la GEN était rare, avec
0,5% de résistance pour CIP, 0,6% de résistance pour C3G et 2% de résistance
pour GEN. Dans tous les pays, le taux de multirésistance était le plus élevé chez
Salmonella Typhimurium, avec 51% d’isolats multirésistants au total.[87]
Selon les données de l’antibiorésistance en TUNISIE (LART). Entre 2004 et
2007. Toutes les souches de Salmonella Typhi étaient parfaitement sensibles à
tous les antibiotiques testés. Alors que les souches de Salmonella non typhiques
sont sensibles à l’IMP et plus ou moins résistantes aux autres antibiotiques
(AMX 27,45%, SXT 17,42%, C1G 12,2%, C3G 9, 9%, GEN 8,05%).
Entre 2008 et 2010. Les salmonelles typhiques, exceptionnellement isolées, sont
sensibles à tous les antibiotiques testés. Alors que les salmonelles non typhiques
sont sensibles à l’IMP et plus ou moins résistantes aux autres antibiotiques
(AMX 17,8%, SXT 8,4%, C1G 4,2%, C3G 4,86%, GEN 1,66%, et CIP 7.9%).
En 2015. Les souches de Salmonella sont sensibles à l’IMP, à la GEN et aux
C3G et plus ou moins résistantes aux autres antibiotiques (AMX 27,6%, AMC
4,8, SXT 19,5%).
En 2016.Les souches de Salmonella sont sensibles à l’IMP, à la GEN et aux
C3G et plus ou moins résistantes aux autres antibiotiques (AMX 20,5%, AMC
9,3, SXT 18,5%).
En 2017.Les souches de Salmonella sont sensibles à l’IMP et à la GEN et plus
ou moins résistantes aux autres antibiotiques (AMX 16,9%, AMC 5,2, SXT
13%, C3G 1,4).[81]
92
Conclusion
Le présent travail est effectué sur 214 souches de Salmonelle isolées à partir de
différents produits pathologiques au CHU Sétif du 1 Janvier 2009 jusqu’à fin
mars 2019. Le pourcentage d’isolement de l’espèce à partir des prélèvements
d’hémocultures est plus important soit 61.62% de l’effectif, le service de
maladie infectieuse vient en 1ère position avec63,55% de l’ensemble des services
hospitalier. Il y a une prédominance des souches typhoïdiques avec 57,48%par
rapport aux souches non typhoïdiques 42,52% en raison d’une épidémie en
2012.
A partir de l’antibiogramme la presque totalité des souches typhoïdiques ont
présenté une quasi sensibilité aux d’antibiotiques sauf pour l’aminopénicilline
une résistance de 3,03%. Cependant pour les souches de salmonelles non
typhiques, Les résistances aux antibiotiques sont 41.67 % à l’ampicilline,
26.32% à l’association amoxicilline plus acide clavulanique, 14.49% aux
céphalosporines de 3e génération par production de bêtalactamase à spectre
93
étendu et 6.45% à la ciprofloxacine. Par ailleurs imipenème et la fosfomycine
restes les molécules les plus actives avec une résistance nulle. Une surveillance
épidémiologique et microbiologique est indispensable au niveau national,
d’autant plus que pour certains sérotypes apparaissent des phénotypes de
multirésistance aux antibiotiques.
94
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Annexes
106
Résumé
Les bactéries du genre Salmonella appartiennent à la famille des Enterobacteriaceae. Le genre
Salmonella comprend plus de 2 570 sérotypes différents. Toutes les espèces de ce genre sont
pathogènes pour l'homme et causent différents types de maladies, des infections intestinales telles que
la diarrhée aux infections généralisées qui menacent le pronostic vital.
La présente étude a été menée avec deux objectifs principaux : une visée dite épidémiologique et une
évaluation du taux de résistance de Salmonella aux antibiotiques.Entre 2009 et 2019 nous avons
receuillé 214 souches dont 59% sont typhoïdique. La presque totalité de ces souches ont été isolée
dans le sang, avec une prédominance du sexe masculin et de la tranche d’âge adulte jeune 21-30ans.
Les souches typhoïdiques isolées sont sensibles à la majorité des antibiotiques utilisés, tandis que 28
souches Salmonella non typhoïdiques sont résistantes aux aminopénicillines, encore plus alarmant 4
souches sont résistantes à la ciprofloxacine et 12 souches sont résistantes à la gentamicine ou les
Salmonelles sont connus sensible à ces deux antibiotiques.
Il convient donc de souligner l'émergence de cesnouvelles résistances pouvant être à l’origine
d’épidémie, et limiter ainsi les options du traitement de ce type d’infections
Enfin, la surveillance régulière du nombre de cas et des mécanismes de résistance est devenue
indispensable pour définir des stratégies préventives et un usage plus rationnel des antibiotiques.
Mots clés : salmonella, antibiotiques, résistance, infections à salmonelles, Salmonella typhi, fièvre
typhoïde, salmonelloses non typhoïdiques.
Abstract
The bacteria of the genus Salmonella belong to the family Enterobacteriaceae. The genus Salmonella
comprises more than 2,570 different serotypes. All species of this genus are pathogenic to humans and
cause different types of diseases, from intestinal infections such as diarrhea to generalized infections
that are life-threatening.
The present study was conducted with two main objectives: a so-called epidemiological aim and an
evaluation of the resistance rate of Salmonella to antibiotics. Between 2009 and 2019 we collected
214 strains of which 59% are typhoid. Almost all of these strains have been isolated from the blood,
with a predominance of the male sex and the age group 21-30 years.
The isolated typhoid strains are sensitive to the majority of antibiotics used, while 28 strains non-
typhoid Salmonella are resistant to aminopenicillins, even more alarming 4 strains are resistant to
ciprofloxacin and 12 strains are resistant to gentamicin or Salmonella are known to be sensitive to
these two antibiotics.
It is therefore important to underline the emergence of these new resistances that may be at the origin
of epidemics, and thus limit the options for treating this type of infection.
Finally, regular monitoring of the number of cases and resistance mechanisms has become essential
to define preventive strategies and more rational use of antibiotics.
Key words: salmonella, antibiotics, resistance, Salmonella infections, Salmonella typhi, typhoid fever,
non-typhoid salmonellosis.
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