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• Cours Nr 1
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Conception Générale des Ponts
Plan
1- Introduction et définitions
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1- Introduction et définitions
1-1- Introduction
La conception des ponts est en constante évolution
grâce à l’emploi de matériaux aux performances
rigoureusement contrôlées, au développement de méthodes de
construction à la fois rapides et précises, à la création de formes
originales apportant de nouvelles solutions aux problèmes posés
par le franchissement d’obstacles, à des moyens de calcul
permettant d’établir des modèles de comportement très
sophistiqués. La démarche de conception d’un pont particulier
suppose, de la part de l’ingénieur, une vaste culture technique
lui permettant d’identifier les solutions les plus économiques,
tirant le meilleur parti des propriétés des matériaux dont il peut
disposer, limitant au maximum les aléas prévisibles lors de
l’exécution et intégrant une préoccupation esthétique forte.
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Une bonne connaissance des principaux types de
structures, de l’étendue de leur domaine d’emploi et de leurs
méthodes de pré dimensionnement est indispensable pour
entreprendre les études de définition d’un pont dans un site
donné. Mais un pont n’est pas seulement un ouvrage d’art : il
est construit dans le but d’assurer un service pour lequel
l’opinion publique exige un haut niveau de qualité, de sécurité
et de fiabilité. En ce qui concerne la résistance structurale
statique, ce niveau est normalement garanti par le respect des
règles et des normes en vigueur . Mais le seul respect des
règles ou des normes n’est pas suffisant : l’étude de la stabilité
de certains grands ponts conduit l’ingénieur à en étudier de plus
en plus systématiquement, en dehors de toute codification, le
comportement dynamique sous l’effet d’actions
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telles que celles du trafic porté, du vent ou d’un éventuel
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1-2- Définitions
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Pont route
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Passerelle : Pont pour piétons et cyclistes
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Pont rails
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On distingue les différents types d’ouvrages suivants:
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Ponceau : Pont de petite dimension buse ou dalot
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1.2.1.2 Différentes parties d’un pont
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• les fondations : elle permettent d’assurer la liaison entre les
appuis et le sol.
La partie du pont comprise entre deux appuis s’appelle une
Travée et la distance entre deux appuis consécutifs, la portée
de la travée correspondante. Il ne faut pas la confondre avec
l’ouverture qui est la distance libre entre les parements des
appuis, ni avec la longueur du pont.
En plan (figure 5), le tablier d’un pont peut être droit, biais
(suivant l’inclinaison de la ligne d’appuis par rapport à l’axe
longitudinal du pont), ou courbe. On appelle angle de biais (θ)
l’angle entre la ligne d’appuis et l’axe longitudinal de l’ouvrage
; ainsi, pour un pont droit, θ= 90° ou 100 gr.
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L’appellation Ouvrages d’arts englobe en plus des
ponts, les Murs de soutènement, les Châteaux d’eau, les
Tunnels, les Barrages et les Digues …
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Ouvrages d’Art Non Courants :
Ponts possédant au moins une travée de plus de 40 m de
portée,
Tablier de surface supérieure à 1200 m²,
Ponts mobiles et Ponts canaux,
Murs de plus de 9 m,
Tranchées couvertes et semi couvertes de plus de 300 m de
longueur.
Tunnels
Tous les ouvrages dont la conception présente des difficultés
particulières :
- Risque de glissement de terrain, conditions d’emploi non
courantes, techniques et procédés innovants...
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2- Evolution de réalisation des ponts à travers l’histoire
Premiers ponts
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Ponts en Dalle de pierre préhistorique
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De même des ponts en liane ou en corde ont été construits bien avant le
premier arc en maçonnerie. Les éléments porteurs des passerelles
suspendues primitives étaient des câbles formés de lianes, de Bambous ou
d'herbes tressés, attachés à chaque extrémité à des rochers, des ancrages en
pierre ou des troncs d’arbre (comme l'illustreront plus tard les ponts de
corde inca).
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L'assemblage de roches brutes surmontées d'une dalle dans
sa forme rudimentaire, est-il postérieur ou antérieur au pont de
bois préhistorique ? De nos jours, il ne subsiste aucune trace
des ponts en bois contemporains de ces ponts en dalle de
pierre, les Tarr Steps édifiés au début du Premier millénaire av
J-C, dans le comté de Somerset , au sud-ouest de l’Angleterre.
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Le premier pont - au sens moderne du terme - aurait
été édifié sur le fleuve Euphrate vers 2100 av. J.-C. par
fer.
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Ponts voûtés
Voûtes à pierres horizontales
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Entrée du Trésor d'Atrée
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Avec une hauteur intérieure de 13,5 m et un diamètre de
14,5 m il a été le plus grand et le plus large dôme dans le
monde pendant plus d'un millénaire jusqu'à la
construction du prétendu temple de Mercure à Baïes et du
Panthéon de Rome.
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Voûtes à joints convergents
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Les voûtes à joints convergents, c'est-à-dire
dont les joints sont perpendiculaires à la
surface de l’intrados, typiques des ponts en
maçonnerie, existent en fait déjà dans
divers monuments de l’Egypte antique.
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Un pont à voûtes en maçonnerie habituellement appelé pont
en maçonnerie ou pont en pierre ou pont voûté, désigne une
technique de fabrication des ponts, mais constitue surtout une
des grandes familles de ponts qui a été mise en œuvre de
l’Antiquité jusqu’au début du XXe siècle.
Les ponts en maçonnerie constituent une classe spécifique de la
famille des ponts en arc, caractérisée par des réactions d'appui
sur les culées tendant à les écarter. Les matériaux constitutifs
des voûtes sont des pierres taillées, très résistants à la
compression mais peu à la flexion, alors que les matériaux des
autres familles de ponts en arc (bois, béton, béton armé, béton
précontraint, métal, composites) présentent une certaine
élasticité et peuvent travailler en flexion, autorisant des portées
plus importantes.
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Plus récemment, en Europe, on peut trouver sur l'enceinte
étrusque de la ville de Volterra, datant du IIIe ou IIe siècle av. J.-
C., la Porta all 'Arco reprenant ce principe de construction d'un arc.
Longueur 22 m
Largeur 4m
Hauteur 5,60 m
Description
contemporaines.
connus au monde.
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Autre pont mycénien, sur la même route, plus près de
Nauplie.
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Ponts romains
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Les ponts romains sont robustes, en plein cintre, c'est-à-
dire avec une voûte en arc de cercle, reposant sur des piles
épaisses, d'une largeur égale à environ la moitié de l'ouverture
de la voûte. L'une des plus anciennes réalisations de la voirie
romaine est le ponts Milvius,
Matériau(x) pierre 40
Pont d'Avignon sur le Rhône, avec des arcs en ogives.
41
Ponts en maçonnerie : Ponts en voûtes
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Ponts médiévaux en Occident
43
Pont Saint-Bénézet
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Le Pont neuf de : le plus ancien pont de Paris
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La période qui s'étend du XVIIe siècle à la fin du
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Viaduc de Saint-Chamas, franchissant la Touloubre, Bouches-
du-Rhône (13), Provence-Alpes-Côte d'Azur, France
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Acquisition des connaissances théoriques
Problème de la stabilité des voûtes en maçonnerie
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Rupture en quatre blocs des voûtes : voûtes en plein-cintre, en
ellipse ou en anse de panier (I) – voûtes très surbaissées (II) -
voûtes en arc de cercle (III) – voûtes ogivales ou surhaussées (IV),
d’après Jules Pillet (1895).
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Les formules courantes, déduites de l'observation
et de la pratique, étaient nombreuses. L’épaisseur, des piles ou
des culées, étaient déduites simplement de l’ouverture du pont.
La Hire en 1695, puis en 1712 tente une première approche du
calcul des voûtes, calcul qui consiste à vérifier, a posteriori, que
la voûte dessinée a quelque chance d'être stable, et que les
matériaux qui la constituent ne s'écraseront pas sous les
charges. Il ne réussit pas à obtenir des résultats suffisants pour
la pratique, mais il a toutefois le mérite de mettre en évidence
deux notions qui, un siècle plus tard, se révèleront extrêmement
fécondes :
• La courbe des pressions : c'est l'enveloppe de la résultante
des actions qui s'exercent sur un joint quelconque de la
voûte, la rupture par blocs.
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• la voûte est supposée se casser en trois blocs indépendants
qui se séparent par glissement, le frottement est supposé nul.
Ces hypothèses, fausses, permirent néanmoins d'approcher le
calcul des culées.
En 1810, Louis Charles Boistard montre, à la suite de
nombreux essais, que la rupture des voûtes se produit par la
rotation de quatre blocs. Ces résultats permettent de publier en
1840 une méthode de vérification des voûtes qui allait être
utilisée pendant tout le XIXe siècle et l'est encore parfois de nos
jours. En 1867, Durand-claye améliore cette méthode, mais sa
proposition connaît moins de succès car elle nécessite des
calculs laborieux.
Dans les dernières années du XIXe siècle, les voûtes
étaient calculées comme des solides « élastiques », c'est-à-dire
comme s'il s'agissait d'arcs métalliques.
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Science de la résistance des matériaux
Pour que de nouvelles formes de ponts apparaissent, il
fallait une amélioration des matériaux d’une part, et de la
connaissance de ces matériaux d’autre part. La mécanique avait
pris sa forme quasi définitive avec Joseph Louis Lagrange; il restait
à l'appliquer de façon pratique aux constructions. En 1800,
quelques résultats fragmentaires sont déjà acquis : Galilée s'est
préoccupé de la résistance des poutres-consoles et des poutres sur
appuis simples. Hooke, en 1678, émet l'hypothèse qu'en deçà
d'une certaine limite, l'allongement ou le raccourcissement d'un
barreau de fer est proportionnel à l'effort axial qui lui est appliqué.
En 1703, Jacques Bernoulli établit l'équation de la courbe
déformée - qu'il appelle « courbe élastique » - d'une console. Dès
le milieu du XVIIIe siècle, de nouvelles règles de calcul de
résistance des matériaux apparaissent.
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En 1744, Euler montre qu'une colonne « flambe
» lorsqu'elle est soumise à une charge axiale, c'est-à-dire
qu'elle ondule comme une flamme, et par conséquent elle est
tout à fait instable à partir d’une certaine « charge critique »,
dite (aujourd'hui) charge d'Euler. En 1773, Coulomb indique
pour la poussée des terres, supposées horizontales au niveau
supérieur, une formule établie plus tard en termes de
contraintes par Rankine en 1857. À la fin du XVIIIe siècle, Young
étudie le coefficient de proportionnalité de la loi de Hooke .
Mais ces éléments étaient encore trop dispersés
pour que les constructeurs, à l'exception de quelques-uns,
puissent les appliquer utilement.
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Ce n'est qu'une vingtaine d'années plus tard qu'ils
commencent vraiment à pratiquer la résistance des matériaux,
qui prendra véritablement naissance avec le Résumé des leçons
données à l'école des Ponts et Chaussées, sur l'application de la
mécanique à l'établissement des constructions et des machines,
professé par Navier à Paris en 1833. Henri Navier, Lamé,
Cauchy, Clapeyron, Barré de Saint Venant, Boussinesq
développent ensuite la théorie de l’élasticité, qui permettra
d'asseoir la résistance des matériaux (RDM) sur des bases
solides.
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Diffusion du savoir
Enfin le XIXe siècle voit se développer et se diversifier la
formation, la documentation et la diffusion du savoir. Les écoles
d’arts et métiers d’Angers et de Chalons sont créées dès le
premier empire. L'École des arts et manufactures (Centrale de
Paris) est créée en 1829. De très nombreuses publications
technico-scientifiques à parution périodique voient le jour : les
Annales des Mines, les Annales des Ponts et Chaussées (1831), les
Annales de la voirie vicinale, les Annales de la Construction, Le
Portefeuille du Conducteur, le journal Le Génie Civil, etc. Dans les
dernières années du siècle, des « collections » d'ouvrages
techniques apparaissent: Bibliothèque du Conducteur,
Encyclopédie des Travaux Publics … Enfin, à la fin du siècle, les
écoles d'application de l'École polytechnique ouvrent leurs portes
aux élèves-ingénieurs non fonctionnaires; d'autres écoles
d'ingénieurs sont créées.
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Du Fer à l’Acier
• En fonte, en fer et puis en acier : grandes portées,
structures légères, mais entretien important.
• La construction des ponts en fonte a démarré avec le début de
l’industrie sidérurgique en 1779.
• Le fer a remplacé la fonte vers le milieu du XIXème siècle avant
d’utiliser l’acier vers la fin du XIXème siècle.
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En Europe, les premiers ponts métalliques en fonte sont
construits en Angleterre dès le milieu du XVIIe siècle. Le premier est
le Iron Bridge, conçu par Thomas Farnolls Pritchard et construit en
1779 par Abraham Darby III, sur la Severn
61
Viaduc de Garabit en France avec sa portée de 164 m
62
Ponts en arc (à tablier supérieur)
63
Ponts en arc (à tablier intermédiaire)
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Ponts en arc (à tablier inférieur)
Pont Bow-string : l’arc est ancré dans le tablier. Ce dernier joue le rôle
de tirant, équilibrant la poussée de l’arc.
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Pont à béquilles
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Du béton armé au béton précontraint
Pont arc en béton armé
• 1850 : invention du béton armé.
• 1892 : le Français Hennebique dépose un brevet pour des
poutres en T et construit les premiers ponts de ce genre
entre 1892 et 1900.
Pont de Châtellerault (1899)
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Le pont de Gladesville en Australie est un pont en béton
armé de 304 m de portée.
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Pont en béton armé
69
Les recherches portant sur l'utilisation du béton
armé conduisent à la découverte d'un nouveau matériau : le
béton précontraint. Eugène Freyssinet définit les principes
essentiels de ce nouveau matériau en 1928. Quelques ouvrages
modestes sont réalisés avant la Seconde Guerre mondiale, mais
le premier grand pont en béton précontraint est le pont de
Luzancy (Seine et Marne), achevé en 1946. Il a une portée de
55 m et fut entièrement préfabriqué à l'aide de voussoirs en
béton précontraint, mis en place par des moyens mécaniques
sans aucun cintre. Il fut suivi par cinq autres ponts similaires,
également sur la Marne, de 74 m de portée. La découverte de la
technique de construction en encorbellement permet des portées
plus importantes.
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Pont en béton précontraint
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Le pont de Nibelung (à gauche) en Allemagne est le premier
pont en béton précontraint construit en encorbellement
72
Le premier pont construit selon cette technique est
achevé à Worms en Allemagne en 1953, avec une portée
principale fort respectable de 114 m. En Europe, à la fin des
années 1970, le béton précontraint règne de façon quasi-
exclusive sur un vaste domaine de portées, allant jusqu'à 200 m
environ, et couvrant la très grande majorité des ponts. Il s'est
également répandu sur les autres continents, tout
particulièrement en Amérique du Sud et en Asie. Le record de
portée a longtemps été détenu par le pont de Gateway en
Australie, construit en 1986, avec 260 m. Puis il a été
successivement battu par cinq ouvrages construits en Norvège et
en Chine. Le plus grand est actuellement le pont de Shibanpo, en
Chine, avec 330 m, construit en 2005.
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Pont mixte
tablier en béton armé et en acier
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Architectures suspendues
Ponts suspendus
Les ponts suspendus du début du XIXe siècle étaient
fragiles et de nombreux accidents se produisent en raison de la trop
grande souplesse des tabliers en bois et de la corrosion des câbles
insuffisamment protégés. Le pont suspendu de Brooklyn à
Manhattan, projeté par John Augustus Roebling et construit après sa
mort par son fils, de 1869 et 1883, marque le retour en force des
ponts suspendus. Avec une portée de 487 m, il était une fois et
demie plus long que tous les ponts construits jusque-là. Il avait six
voies de circulation et un trottoir ; les quatre câbles principaux sont
mis en place suivant une méthode utilisée par la suite pour tous les
grands ponts suspendus construits aux États-Unis. Pour éviter les
incidents résultant d'oscillations provoquées par le vent ou la
circulation, une carcasse rigide en acier est incorporée au tablier sur
toute sa longueur.
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Ancien pont suspendu construit à l'initiative de Orban
en 1841 à Lavacherie (Luxembourg belge).
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Ponts suspendus
• Eléments porteurs (câbles) en traction,
• Tablier relié au câble par des suspentes,
• Structure légère.
• Les câbles peuvent être ancrés dans un massif ou dans le tablier.
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Ponts suspendus
78
Les Etats unis se lancent dès lors dans la construction
de ponts suspendus gigantesques. En 1931, le pont George
Washington à New York, construit par l’ingénieur Othmar
Amman, avec une travée centrale de 1 067 m, faisait plus que
doubler les portées alors existantes. Six ans plus tard, le pont du
Golden Gate à San Francisco portait ce record à 1 280 m. La
grande élégance de ses lignes, le site grandiose qu'il marque,
l'exploit technique qu'a représenté sa construction ont fait de cet
ouvrage le pont le plus célèbre du monde. Bien d'autres ponts
suspendus de moindre portée ont également été construits aux
États-Unis, avec une tendance constante à augmenter la finesse
du tablier.
79
Construit en 1937, l'emblématique pont du Golden Gate à San
Francisco est un pont suspendu avec une portée de 1 280 m
80
En 1940 est achevé le pont de Tacoma dans l’Etat
de l’Etat de Washington, qui présentait un tablier
particulièrement élancé. Quelques mois après sa mise en
service, il se met à osciller et à se vriller sous l'effet d'un vent
modéré mais constant, jusqu'à son effondrement complet. En
cause : l’instabilité aéroélastique des ponts à câbles, c'est-à-dire
le couplage entre les mouvements propres du tablier et les effets
du vent, et non un quelconque effet de résonance comme cela a
parfois été dit. À partir de cette époque, des études
aérodynamiques poussées ont été faites pour tous les grands
ponts.
81
Dans les ponts suspendus récents, le tablier
82
Pont haubané
• Les ponts à haubans peuvent être à une seule nappe centrale ou à
deux nappes latérales.
• Les haubans peuvent être parallèles en harpe ou convergents en
éventail.
• Le tablier est supporté par des appuis fixes (les pylônes) et des
appuis élastiques (les haubans).
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Pont Haubané :Viaduc de Millau
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Haubans du pont de l'Øresund entre le Danemark et
la Suède. Portée de 490 mètres
85
Le pont de l'Iroise à Brest.
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Contrairement aux ponts suspendus, qui tiennent
grâce à deux câbles principaux ancrés sur les rives, les ponts à
haubans tiennent grâce à de nombreux câbles obliques partant
d'un pylône supportant le tablier qui supportera en fin de
compte tout le poids du pont. Il constitue une avancée par
rapport au pont suspendu sur les sols meubles, mais cependant
limitée par la portée moindre du pont à haubans.
Les ponts à haubans ont effectivement de moins
grandes portées que les ponts suspendus car les piliers où sont
rattachés les haubans doivent être élevés, et par conséquent,
plus fragiles et plus vulnérables au vent et aux vibrations
engendrées par la circulation, ce qui fait que les très grandes
portées ne vont pas au-delà de 900 m, bien que les experts
considèrent qu’il serait possible de construire des ouvrages à
haubans jusqu’à 1 500 m de portée.
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Ses principaux avantages résident :
• Dans la répartition des forces au niveau des piliers, ce qui
rend inutile la réalisation de massifs d'ancrage aux berges ;
• Dans sa structure stable lui permettant d'être construit sur à
peu près tout type de terrains ;
• Dans la maintenance, car il n'est plus nécessaire d'arrêter
entièrement la circulation pour changer un hauban, les autres
haubans pouvant supporter le poids du pont.
Bien que le principe des ponts à haubans soit
aussi ancien que celui des ponts suspendus, ces ouvrages ne se
développent que durant la première moitié du XXe siècle,
notamment en France, avec les ponts conçus par Albert Gisclard
et le pont de Lézardrieux (Côtes d’Armor) (ce dernier a été
transformé, en 1924, de pont suspendu en pont à haubans sans
interruption de la circulation).
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Les premières réalisations importantes voient le jour en
Allemagne, avec les trois ponts de Düsseldorf construits dans les
années 1950. Les premiers ponts à haubans comportaient un
tablier métallique de façon à diminuer le poids. Mais l'ingénieur
italien Morandi réalise plusieurs ouvrages haubanés avec tablier
en béton, dont le plus important est celui de Maracaïbo56 au
Venezuela, avec plusieurs travées de 235 m. Les ponts à
haubans de la première génération étaient caractérisés par un
tablier épais (donc rigide) et un faible nombre de haubansC 7.
La France semblait se tenir frileusement à l'écart du
développement de cette technique lorsque, presque
simultanément au milieu des années 1970, deux ouvrages
remarquables viennent battre le record mondial de portée dans
leur catégorie :
89
le pont de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, à tablier
métallique, avec une portée de 404 m, et le pont de Brotonne,
dans la Seine-Maritime, à tablier en béton, avec une portée de
320 m. Ce dernier marque, dans le domaine des ponts
haubanés à tablier en béton, une étape décisive. Depuis, tous
les grands ponts ont été construits en Asie.
90
Typologie des ponts à haubans
Selon le nombre de haubans
Les premiers ponts à haubans construits dans les années 1950
avaient peu de câbles car le calcul des systèmes statiquement
indéterminés n’était alors pas possible. La grande distance entre
les haubans concentrés nécessitait un haubanage provisoire
pendant le montage.
Avec le développement des techniques informatiques,
l’écartement des haubans a régulièrement décru. Aujourd’hui,
les systèmes multi-haubanés sont généralement utilisés.
Les travées d’accès ont des portées d’environ 35 % de la portée
principale, et la hauteur du pylône environ 20 %.
91
Différents types de ponts haubanés selon le
nombre de haubans
92
Selon la nature de la nappe
Les ponts à haubans peuvent être différenciés selon
la position de la nappe : axiale ou latérale ou selon la forme de
la nappe : en éventail ou en forme de harpe.
Position de la nappe
Le choix de la nappe axiale est retenu en général
pour les petites et moyennes portées allant jusqu’à 400 à
500 mètres et pour des questions d’esthétique. Le tablier doit
être large et disposer d’un terre-plein central. Ce choix nécessite
la mise en œuvre d’un tablier rigide en torsion.
Le choix d’une nappe axiale pour un tablier de faible largeur
peut entraîner des problèmes de croisement des véhicules.
Le choix de nappes latérales est toujours possible, même pour
les petites portées.
93
Il est par contre obligatoire pour les très grandes
portées, supérieures à 500 mètres en raison de la nécessité de
stabiliser le tablier au vent.
94
Différents types de pylônes pour un pont à nappes latérales, de
gauche à droite : double mât latéral indépendant, double mât
latéral entretoisé, pylône en Y renversé et en V renversé
95
Forme de la nappe
éventail,
96
Types de nappes de haubans : en haut en forme
d’éventail, en bas en forme de harpe
97
Nouveaux matériaux, nouvelles techniques
Ère des grands calculs
La méthode des éléments finis, apparue dans les
années 1950, permet une approche du calcul des structures
plus voisine de la réalité que celle, classique, de la résistance
des matériaux. Cette nouvelle méthode détermine une structure
par un nombre fini d’inconnues, en un nombre fini de points
appelé nœuds auxquels sont associés des volumes élémentaires
supposés petits : les éléments finis. L'application à chacun de
ceux-ci des équations de la mécanique conduit à un système
matriciel qui contient un très grand nombre d'inconnues. Le
traitement du système final, à partir d’un maillage fin des
nœuds, est inabordable à la main et nécessite des moyens de
calcul puissants.
98
Cette méthode permet, dans bien des cas,
d'éviter d’avoir recours à des essais sur modèles réduits,
toujours délicats à mettre en œuvre et d'interprétation parfois
difficile. À la fin du XIXe siècle, les ingénieurs « calculaient »
graphiquement leurs structures en treillis à l’aide de la statique
graphique issue des travaux de Karl Culmann et de Crémona.
C'est par ce moyen qu'a été calculée la tour Eiffel, ainsi que
bien des charpentes et des ponts. Entre les deux guerres
apparaissent des machines à calculer électro-mécaniques, qui
ne sont en fait que des machines de Pascal améliorées. Au
début des années 1960 les premiers ordinateurs font leur
apparition, le calcul scientifique se développe. Avec les
calculateurs rapides, la méthode des éléments finis permet
d'augmenter le champ des investigations, d'aborder et de
résoudre correctement les systèmes bi ou tridimensionnels.
99
Enfin, on arrive maintenant à la conception assistée
par ordinateur (CAO) qui permet d'effectuer et d'affiner
rapidement les inévitables itérations qui précèdent la définition
et la vérification de tout projet. Avec les microordinateurs, la
miniaturisation toujours plus grande et l’augmentation
constante de la puissance de calcul, les grands calculs sont
maintenant à la portée de tous les bureaux d’études.
Nouveaux matériaux
La recherche expérimentale sur les bétons n’est entreprise
qu’après 1940, sur la base des lois de Féret. Un béton ordinaire
est composé d’un liant, de sable et de gravier. Dès la
théorisation de la composition des bétons dans les années
1940, on sait que pour obtenir un béton de meilleure qualité, il
faut minimiser le pourcentage de vides.
100
Dans les années 1980, on découvre le moyen de
réduire ces vides avec l’ajout de microparticules et d’adjuvants
de types plastifiants : ainsi naissent les bétons hautes
performances. La résistance à la compression de ces bétons
peut être de 50 à 100 MPa. Une nouvelle rupture technologique
intervient au début des années 1990 avec la mise au point des
bétons dont la résistance est de 200 MPa en compression et de
40 MPa en flexion.
Les performances des aciers sont également sans
cesse améliorées. Ces progrès permettent une réduction des
coûts de transport et de construction grâce à un gain de
matière : désormais, la construction avec des tôles moins
épaisses nécessite moins de soudages et moins de peinture, la
surface étant réduite à épaisseur égale.
101
La réduction du poids propre autorise des
charges d’exploitation plus élevées. Parallèlement ces aciers
contribuent à réduire l’impact environnemental du fait d’une
moindre utilisation de matière pour une fonction donnée. Alors
que l’acier puddlé du viaduc de Garabit avait une limite
d'élasticité de 100 MPa, les aciers couramment utilisés
résistent actuellement à 350 MPa, comme la passerelle
Simone-de-Beauvoir (2006) à Paris62. L’acier utilisé pour le
tablier du viaduc de Millau est de nuance S460 ; celui du pont
Akashi-Kaikyō, qui détient le record du monde de portée avec
1 991 m, résiste quant à lui à 780 MPa.
102
Fibres de carbone.
103
Les matériaux composites, comme des polymères renforcés de
fibres (PRF) comportant des fibres de carbone (PRFC) ou des
fibres de verre (PRFV), sont une nouvelle évolution récente de
matériaux qui ouvrent la voie vers de nouvelles perspectives.
Utilisés en tant que renforts pour faire face aux pathologies de
structures en béton ou en bois, ils présentent de nombreux
avantages ; des tests en laboratoire sur des poteaux, dalles et
poutres de béton armé enveloppés de PRF (carbone ou verre) et
avec un système de protection incendie ont montré une
résistance au feu de quatre heures minimum ; ils maintenaient
des températures basses dans le béton et les armatures d'acier,
favorisant le maintien des résistances de ces matériaux porteurs
pendant les essais. Le critère économique est aussi mis en avant :
des ouvrages de génie civil ont ainsi été réhabilités pour des coûts
de l'ordre de 40 à 60 % par rapport à des solutions
conventionnelles. 104
L'utilisation de ces nouveaux matériaux n'est pas seulement
limitée au domaine de la réhabilitation de structures ; le PRFV
présente un module d'élasticité très proche de celui du béton et
permet donc une très bonne compatibilité avec celui-ci. Soumises
en laboratoire à des charges cycliques, des tiges de PRFV ont
montré une résistance à la fatigue vingt fois supérieure à celle
des tiges d'acier classiques et avec une durée de vie plus
importante. Les progrès ont permis récemment (2007) de réaliser
une travée de pont de 24,5 m de longueur par 5 m de largeur,
entièrement en matériaux composites, trente fois plus légers que
le béton.
105
Nouvelles structures
106
Les bétons fibrés à hautes performances
107
Pont mobiles : pour les besoins de la navigation
• Ponts levants :
108
Pont mobiles
• Ponts tournants :
109
Pont mobiles
110
Pont mobiles
111
3- Description des différents éléments constitutifs des ponts
3-1Types de Piles
112
Types à voiles
Modèles de base
113
Piles à voiles
114
Types de Piles
115
3-1Types de culées
• Culée en tête de remblai,
• Culée Enterrée,
• Culée à Mur de front,
• Culée en tête de déblai,
• Culée Creuse.
117
Culée en tête de remblai
(avec fondation sur pieux)
119
Culée Enterrée
120
Culée Enterrée
121
Culée Enterrée
122
Culée Enterrée
123
Culée à mur de front
125
Culée à mur de front
126
Culée en tête de déblai
127
Culée creuse
129