I
I.9.1 Cinétique de corrosion ................................................................................................. 22
I.10 METHODE ELECTROCHIMIQUE ............................................................................... 22
I.10.1 Loi de Tafel .............................................................................................................. 23
I.10.2 Equation de Stern et Geary....................................................................................... 24
II.1 INTRODUCTION ........................................................................................................... 25
II.2 LES COMPOSES UTILISES DANS L4ETUDE ........................................................... 25
II.2.1 Matériau ................................................................................................................... 25
II.2.2 Les produits chimiques utilisés ................................................................................ 25
II.3 PREPARATION DES MILIEUX CORROSIFS............................................................. 33
II.4 MATERIELS ELECTROCHIMIQUES .......................................................................... 34
II.4.1 Cellules électrochimiques ........................................................................................ 34
II.4.2 Les électrodes ........................................................................................................... 35
II.4.3 Appareil de potentiostat-galvanostat ........................................................................ 36
II.5 METHODES ET TECHNIQUES DE MESURES ELECTROCHIMIQUES ................ 37
II.5.1 Courbe de polarisation potentiodynamique .............................................................. 37
II.5.2 Paramètre des essais électrochimiques ..................................................................... 37
III.1 INTRODUCTION ........................................................................................................... 38
III.2 LES COURBES DE POLARISATION .......................................................................... 38
III.3 DETERMINATION DE LA CONCENTRATION OPTIMALE DE L’IHIBITEUR .... 42
III.4 MISE EN EVIDENCE DE LA CORRELATION ENTRE HLB ET LES
PARAMETRES ELECTROCHIMIQUES ................................................................................. 44
III.5 CALCUL THEORIQUE DU HLB .................................................................................. 46
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................... 48
PRESPECTIVE .......................................................................................................................... 49
REFERENCES BIBLIOGRAPHIES ......................................................................................... 50
II
REMERCIEMENTS
Nous remercions avant tout, Dieu Tout Puissant de nous avoir donné la volonté
et le courage pour accomplir ce modeste travail.
III
LISTE DES ABRIVIATIONS
mV : Millivolt ;
Ecorr : Le potentiel de corrosion ;
Rp : La résistance de polarisation ;
βa et βc: Les coefficients des droites de Tafel anodique et cathodique;
Ω: Ohm;
Log : Logarithme décimal ;
µA : Microampère ;
icorr : La densité du courant de corrosion ;
Ƞ% : L’efficacité inhibitrice en % ;
HLB : Hydrophile lipophyle balance ;
R: La constante universelle des gaz parfaits ;
µV : Microvolt.
IV
INTRODUCTION GENERALE
La corrosion des métaux et alliages est un phénomène universellement connu qui entraîne
chaque année des pertes matérielles considérables, directes et indirectes, pour l'industrie et la
collectivité. Plus grave encore, la corrosion peut causer des dommages irréversibles à
l'environnement et même des pertes en vie humaine puisqu'elle est susceptible d'entrainer des
problèmes de santé (pollution, contamination,…) mais également d'affecter les appareils et
structures en service (matériels de transport par exemple) en provoquant de graves altérations telles
que la diminution générale d'épaisseur, la génération de piqures, mais aussi des fissures de
corrosion sous tension Dans les zones soudées ou à leur voisinage.
Toutes ces considérations justifient l'intérêt manifesté actuellement dans tous les domaines
pour la lutte anticorrosion et aussi les nombreux travaux consacrés à l'étude de la corrosion.
C’est dans ce contexte que s’inscrit ce travail de recherche réalisé au niveau du laboratoire
d’électrochimie et de corrosion (LEC) de l’EMP, sur l’inhibition de l’acier ordinaire à base des
composés organiques azotés. Ces derniers sont des tensioactifs, ses comportements peuvent être
décrites par les balances hydrophile-lipophile (HLB).
V
Dans le cadre de cette étude, on s’intéresse à trouver une corrélation entre les différents
paramètres électrochimiques de la corrosion de l’acier ordinaire et les HLB des inhibiteurs
organiques azotés. Ce manuscrit est structuré en trois grands volets :
Le premier chapitre porte sur une synthèse bibliographique sur les notions générales de
corrosion et les inhibiteurs de protection et leurs mécanismes ; en particulier les rôles des amines ;
et aussi un aperçu sur la notion de la balance hydrophile-lipophile
Le deuxième chapitre est consacré à une description détaillée des conditions expérimentales
mises en œuvre. Elle concerne essentiellement : le matériau, les conditions d’essai et la méthode
de caractérisation abordée pour cette étude.
Le troisième chapitre présente les résultats issus de la caractérisation du l’acier ordinaire dans
différents milieux d’étude ; c’est-à-dire par des courbes de polarisations dans le milieu Na Cl 3.5%
durant 60min avec utilisation des composés organiques aminés. Puis, on va trouver la corrélation
qui existe entre les différents paramètres de corrosion et la balance hydrophile-lipophile des
inhibiteurs de l’acier étudié.
VI
I.1 Introduction
Le nom « corrosion » vient du latin « corroder » qui signifie ronger ou attaquer. En effet, la
corrosion est une dégradation du matériau ou de ses propriétés (physicochimiques, mécaniques,
etc.) par interaction chimique avec le milieu environnant. Cette définition admet que la corrosion
est un phénomène nuisible car il détruit le matériau et réduit ses propriétés, le rendant inutilisable
pour une application prévue. Mais d’un autre point de vue la corrosion est un phénomène bien
venu, voir souhaité, car elle détruit et élimine un nombre d’objets abandonnés dans la nature.
Certains procédés industriels font également appel à la corrosion (anodisation de l’aluminium,
polissage électrochimique, etc.) [1]
Les conséquences de la corrosion sur le plan économique et social peuvent être résumées dans
les points suivants :
La diversité des coûts rend toute estimation des charges économiques dues à la corrosion
difficile et incertaine. Cependant, il s’agit sans aucun doute de montants assez élevés.
1
I.2.3 Cause de la corrosion
Dans la nature tous les métaux, à l’exception des métaux nobles tels que l’or (Au) et le platine
(Pt), se présentent dans la nature sous forme d’oxydes et de sulfures métalliques. Cet état de point
de vue thermodynamique est très stable. Cependant, l’énergie considérable fournit pour l’obtention
des métaux de ces minerais fait que les métaux obtenus se trouvent dans un niveau énergétique
élevé, ils sont thermodynamiquement instables. C’est pour cette raison que tous les métaux usuels
ont tendance à retourner à leur état initial en énergie, cela se fait à l’aide du milieu environnant.
La corrosion chimique
C’est la réaction entre le métal et une phase gazeuse ou liquide. Si cette corrosion se produit à
haute température elle est alors appelée « corrosion sèche » ou corrosion à haute température. Au
cours de la corrosion chimique, l’oxydation du métal et la réduction de l’oxydant se fait en une
seule action, c’est-à-dire les atomes du métal forment directement des liaisons chimiques avec
l’oxydant qui arrache les électrons de valence des atomes métalliques.
La corrosion bactérienne
Ce type de corrosion, appelé aussi bio-corrosion, rassemble tous les phénomènes de corrosion
dans lesquels les bactéries agissent directement ou par l’intermédiaire de leur métabolisme en
jouant un rôle primordial, soit en accélérant un processus déjà établi, soit en créant les conditions
favorables à son établissement (ex : production de H2SO4 par certains types de bactéries).
La corrosion électrochimique
Lorsque les produits de corrosion forment un dépôt adhérant et continu sur la surface du métal,
ils ralentissent la vitesse de corrosion. Cette couche peut être éliminée en certains points par, usure,
abrasive ou érosive. Il y a alors accélération de la corrosion parce que la surface du métal est mise
à nu.
Plusieurs formes de corrosion peuvent être dénombrées, caractérisées par des modifications de
propriétés physiques du métal.
Corrosion uniforme
La corrosion uniforme est une perte de matière plus ou moins régulière sur toute la surface. Le
métal dans ce cas est dans l’état actif. Elle est aisément contrôlable par des mesures de perte de
poids ou la diminution d’épaisseur du métal.
La corrosion par piqûres est caractérisée par une attaque très localisée en certains points de la
surface et provoque des piqûres. Cette forme de corrosion est produite par certains anions,
notamment les halogénures (chlorures…), sur les métaux protégés par un film d’oxyde mince. Elle
induit typiquement des cavités de quelques dizaines de micromètres de diamètre. La corrosion par
piqûres affecte en particulier les métaux ou les alliages passivés (aciers inoxydables, les alliages
3
d’aluminium). Ce type de corrosion comprend au moins deux étapes, l’amorçage qui se produit
lors de la rupture locale de la passivité et la croissance ou propagation.
Corrosion galvanique
Corrosion intergranulaire
Ce type de corrosion se manifeste aux joints de grains. Ce phénomène peut provoquer des
fissures qui affaiblissent les caractéristiques mécaniques du métal. Certains aciers inoxydables et
alliages (fer, chrome, nickel) sont très affectés par ce mode de corrosion qui réduit de façon
catastrophique leur résistance mécanique. Ce type de corrosion est un phénomène microscopique
(invisible dans les étapes initiales).
Corrosion sélective
Corrosion caverneuse
La corrosion caverneuse est due à une différence d’accessibilité de l’oxygène entre deux
parties d’une structure créant ainsi une pile électrochimique. Cette attaque sélective du métal est
observée dans les fissures et autres endroits peu accessibles à l’oxygène. Souvent, la corrosion
caverneuse est associée à la présence de petits volumes de solution corrosive stagnante, due à la
présence de cavités, surfaces jointives ou dépôts discontinus.
4
Corrosion filiforme
Ce type de corrosion est souvent associé à la présence d’un revêtement protecteur (peinture,
vernis,) semi perméable à l’oxygène et à l’eau. L’attaque se manifeste par des filaments émis dans
toutes les directions, à partir des défauts du revêtement, qui peut affecter divers matériaux tels que
le fer et l’aluminium lorsqu’ils sont soumis à des atmosphères humides entre 20C° et 30C°.
L’oxygène et l’eau sont les réactifs nécessaires [2,3] au développement de la corrosion filiforme.
La présence d’ions agressifs tels que Cl, SO4, CO3 favorise l’initiation de cette corrosion en
développant une acidification locale. D’après les mesures du potentiel et du pH, le fil de corrosion
filiforme est composé d’une tête contenant une solution aqueuse acide et d’une queue alcaline
contenant les produits de corrosion [4,5]. Les conditions alcalines favorisent le décollement du
revêtement.
La corrosion sous contrainte est une fissuration du métal qui résulte de l’action commune d’une
contrainte mécanique et d’une réaction électrochimique. Le processus se déroule en deux phases
successives, à savoir une d’initiation et une de propagation.
La lutte contre la corrosion représente toutes les mesures qu’on peut prendre pour protéger les
matériaux métalliques contre l’action destructive du milieu. La protection la plus immédiate est de
choisir des métaux ou alliages résistant aux milieux agressifs. Et dès la phase de conception d’une
installation, la protection contre la corrosion doit être considérée pour éviter de nombreux
problèmes et garantir une certaine durée de vie. La solution adoptée doit être compatible avec les
prescriptions concernant la protection de l’environnement et permettre le recyclage ou
l’élimination des différents composants à la fin de leur utilisation. Plusieurs techniques de
protection existent que l’on peut classer comme ci-après [6] :
5
• Prévention par une forme adaptée des pièces ;
• Protection électrochimique.
Comme pour bien d’autres domaines, il est difficile de déterminer l’origine temporelle exacte
de l’inhibition de la corrosion considérée par ailleurs, comme une technologie à part. Les Romains
avaient déjà connaissance du phénomène de corrosion. Au premier siècle après Jésus-Christ, le
grand naturaliste et historien romain, Pline l’Ancien (23-79 après J.C.), mentionne des méthodes
de protection pour éviter la corrosion du fer et du bronze : de l'huile ou du bitume pour le bronze,
de la poix, du gypse ou de la céruse pour le fer. L'étude de la corrosion a débuté aux environs du
17ème siècle, mais ce n'est qu'au cours du 19ème siècle que l'on a étudié scientifiquement les moyens
de lutter contre cette corrosion. Au contraire, il y a quelques décennies, il a été observé que le dépôt
calcaire formé à l’intérieur des conduits transportant certaines eaux naturelles protégeait ce conduit.
Plutôt que d’améliorer sans cesse la résistance à la corrosion des conduits en agissant directement
sur ces derniers, il s’avérait alors plus pratique d’ajuster les concentrations minérales des solutions
transportées, qui sont à l’origine des dépôts calcaires « protecteurs ». En 1945, on comptait moins
de 30 références traitant des inhibiteurs de corrosion. Dans un article de 1948 [7], Waldrip se
référait à un rapport datant de 1943, portant sur la protection contre la corrosion des puits de pétrole.
De nombreux articles concernant l’inhibition ont été rédigés durant la période couvrant 1945
à 1954 : ceux-ci traitaient, entre autre, de l’inhibition de la corrosion dans les domaines de
l’aviation, des chaudières, des circuits de refroidissement, des moteurs diesel, des sels de
déneigement, des raffineries de pétrole et des pétroliers. Les articles publiés durant cette période
témoignent d’un grand développement technologique en matière d’inhibition.
6
Durant les quarantes dernières années, un nombre croissant de résumés, d’articles et d’autres
ouvrages évoquant ce sujet a été recensé : en 1970, 647 articles traitant de l’inhibition sont
dénombrés. En 2012, près de 17 000 articles traitent de l’inhibition de la corrosion.
I.4.2 Définition
Un inhibiteur (ou un mélange d'inhibiteurs) peut être utilisé comme unique moyen de protection :
*Soit comme protection temporaire pendant une période où la pièce ou l'installation est
particulièrement sensible à la corrosion (stockage, décapage, nettoyage). Dans ce cas, le contrôle
du système est à priori plus simple, la prévision du comportement de l'inhibiteur dans le temps
étant plus facile à réaliser.
Un inhibiteur (ou un mélange d'inhibiteurs) peut être combiné à un autre moyen de protection:
protection supplémentaire d'un alliage à haute résistance à la corrosion, addition à un revêtement
de surface tel que peinture, graisse, huile, etc.
7
I.4.4. Fonctions essentielles
Être stable en présence des autres constituants du milieu, en particulier vis-à-vis des
oxydants ;
Être peu onéreux pour espérer déboucher sur des valorisations industrielles.
L'industrie des peintures sur métaux où les inhibiteurs sont des additifs assurant la
protection anticorrosion des métaux.
Bien que leur utilisation puisse être théoriquement envisagée dans la plupart des cas de
corrosion (avec, comme principales limitations, un volume trop important du milieu corrosif ou
l'impossibilité éventuelle d'y incorporer des additifs), les inhibiteurs ont plusieurs domaines
traditionnels d'application :
Le traitement des eaux (eaux sanitaires, eaux de procédés industriels, eaux de chaudières,
etc.) ;
L'industrie du pétrole : forage, extraction, raffinage, stockage et transport. A tous les stades
8
de cette industrie, l'utilisation d'inhibiteurs de corrosion est primordiale pour la sauvegarde
des installations ;
La protection temporaire des métaux, que ce soit pendant le décapage acide, le nettoyage
des installations ou le stockage à l'atmosphère (inhibiteurs volatils, incorporation aux huiles
et graisses de protection temporaire) ou pour le traitement des huiles de coupe ;
L'industrie des peintures sur métaux où les inhibiteurs sont des additifs assurant la
protection anticorrosion des métaux.
9
I.4.6. Classes d’inhibiteurs
Il existe plusieurs possibilités de classement des inhibiteurs, celles-ci se distinguant les unes
des autres de diverses manières [10] :
Les molécules organiques sont destinées à un développement plus que certain en tant
qu’inhibiteurs de corrosion : leur utilisation est actuellement préférée, en dépit des inhibiteurs
inorganiques pour des raisons d’écotoxicité essentiellement. L’action inhibitrice de ces composés
organiques, qui est généralement indépendante des processus anodiques et cathodiques de
corrosion, est liée à la formation (par adsorption) d’une barrière plus ou moins continue, mais
d’épaisseur finie, qui empêche l’accès de la solution au métal. Il existe de très nombreux
composés organiques susceptibles d’être utilisés comme inhibiteurs. À partir d’une molécule
"mère" possédant une certaine efficacité, il est toujours possible de synthétiser des composés de
plus en plus complexes dans le but par exemple d’améliorer l’efficacité inhibitrice ou encore
certaines propriétés physiques (solubilité en milieu aqueux ou non aqueux, pouvoir mouillant,
température d’ébullition,). Par ailleurs, la commercialisation d’un produit dépend en grande partie
de son prix de revient : la préférence est souvent donnée à des sous-produits de l’industrie
pétrolière [11]. Ils possèdent au moins un hétéroatome servant de centre actif pour leur fixation
sur le métal tel que l’azote, l’oxygène (alcools acétyléniques, carboxylates, oxadiazoles…), le
soufre (dérivé de la thiourée, mercaptans, sulfoxydes, thiazoles…) ou le phosphore (phosphonates).
L’une des limitations dans l’utilisation de ces produits peut être l’élévation de la température, les
molécules organiques étant souvent instables à haute température [12-18].
10
b. Inhibiteurs minéraux
Les molécules minérales sont utilisées le plus souvent en milieu proche de la neutralité, voire
en milieu alcalin et plus rarement en milieu acide. Les produits se dissocient en solution et ce sont
souvent leurs produits de dissociation qui assurent les phénomènes d’inhibition (anions et cations).
Les cations inhibiteurs sont essentiellement Ca2+et Zn+ et ceux qui forment des sels insolubles avec
certains anions tels que l’hydroxyle (OH-). Les principaux anions inhibiteurs sont les oxo-anions
de type XO4n-tels que les chromates, les molybdates, les phosphates, les silicates, …etc. Le
nombre de molécules en usage à l’heure actuelle va en se restreignant, car la plupart des produits
efficaces présentent un côté néfaste pour l’environnement. Cependant, de nouveaux complexes
organiques de chrome III et d’autres cations (Zn2+, Ca 2+,
Mg2+, Mn2+, Sr2+, Al2+, Zr2+, Fe2+…)
efficaces contre la corrosion et non toxiques ont été développés [19].
Il n’existe pas de mode d’action unique des inhibiteurs de corrosion. Un même composé aura
d’ailleurs souvent un mécanisme d’action qui sera fonction du système de corrosion
(métal/solution) en présence duquel il se trouvera. Toutefois, et quel que soit le mécanisme exact
par lequel chaque inhibiteur agit dans les conditions dans lesquelles il est placé, il existe un certain
nombre de considérations de base valables pour tous les inhibiteurs. La corrosion étant un
processus essentiellement électrochimique, l’action de l’inhibiteur ne peut se faire qu’au niveau
d’une des étapes des réactions élémentaires (transport d’espèces en solution, formation
d’intermédiaires superficiels, adsorption des espèces à la surface des phases solides, transfert de
charges électroniques). L’intervention de l’inhibiteur dans le processus de transport des espèces
électroactives (dioxygène, proton, produits de réaction) au sein de la solution étant peu probable,
le mécanisme d’action d’un inhibiteur est donc le plus souvent à rechercher au voisinage immédiat
de la surface métallique. Toutefois, en circuit fermé, on peut éliminer l'oxygène, et la corrosion est
alors contrôlée par un simple ajustement du pH à une valeur suffisamment élevée. Les chromates,
les amines et les nitrites sont efficaces dans ce cas. Ils jouent le rôle d’agent chélatant (formation
de pseudo-complexes avec les ions ferreux de la couche d’oxyde) formant une couche épaisse à la
surface du matériau, capable de bloquer le processus de réduction de l’oxygène dissous [20].
11
a. Mécanisme d’action électrochimique
Le rôle de l’inhibiteur sera nécessairement de diminuer la vitesse de l’une des deux réactions
et dans certains cas les deux à la fois. Si l’inhibiteur ralentit la réaction d’oxydation en bloquant les
sites anodiques (siège de l’oxydation du métal), il est appelé inhibiteur anodique.
Les inhibiteurs anodiques doivent être utilisés avec précaution. En effet, le rapport des surfaces
(anodiques et cathodiques) est important dans ce cas-là. L’anode se corrode d’autant plus
rapidement que la surface anodique est petite par rapport à la surface cathodique.
Autrement dit, si le film protecteur est altéré par une rayure ou par une dissolution, et si la
quantité d’inhibiteur est insuffisante pour restaurer le film, la partie exposée se corrode en piqûre
profonde. En matière de corrosion localisée, la corrosion par piqûre est une forme particulièrement
insidieuse : l’attaque se limite à des trous, très localisés et pouvant progresser très rapidement en
profondeur tout en conservant le reste de la surface indemne. L’action des inhibiteurs cathodiques
se traduit par une diminution de la vitesse de la réaction cathodique et donc par un déplacement du
potentiel de corrosion vers des valeurs moins nobles. Ce sont généralement des cations qui peuvent
migrer vers la surface cathodique, où ils précipitent sous formes de sels basiques ou d'hydroxydes,
formant des films adhérents et compacts. Ces inhibiteurs sont plus « sûrs » que les inhibiteurs
12
anodiques, en effet, ils ne risquent pas de favoriser la corrosion localisée, même en cas de sous-
dosage [21].
L'interposition d'une barrière entre le métal et le milieu corrosif. Dans le cas des
milieux acides, le rôle de l'adsorption du composé sur la surface sera primordial ;
Le renforcement d'une barrière préexistante : en général la couche d'oxyde ou
d'hydroxyde formée naturellement en milieu neutre ou alcalin. Ce renforcement pourra
consister en une extension de l'oxyde à la surface, ou en la précipitation de sels aux endroits
faibles de l'oxyde : ces sels étant des produits de corrosion (réactions avec les cations
métalliques) ;
La formation d'une barrière par interaction entre l'inhibiteur et une ou plusieurs
espèces du milieu corrosif : ce type de mécanisme étant également spécifique des milieux
neutres ou alcalins.
Il apparaît clairement, en considérant ces notions générales, que le mécanisme d'action d'un
inhibiteur peut être considéré sous deux aspects : un aspect « mécanisme » (intervention dans les
processus fondamentaux de la corrosion) et un aspect « morphologie » (intervention de la molécule
d'inhibiteur dans la structure interfaciale).
13
b. Mécanismes d’action interfaciale
Cet autre mode de classement des inhibiteurs les différencie à partir de leur mode de fixation
sur la surface métallique. Les inhibiteurs d’adsorption ou "d’interface" et les inhibiteurs dits
"d’interphase". Les premiers sont plutôt observés en milieu acide et agissent en formant des films
mono ou bidimensionnels de molécules par adsorption à la surface du métal alors que les seconds
sont spécifiques des milieux neutres ou alcalins et forment des films tridimensionnels qui intègrent
les produits de dissolution du substrat [19].
L’adsorption est un phénomène de surface universel car toute surface est constituée d’atomes
n’ayant pas toutes leurs liaisons chimiques satisfaites. Cette surface a donc tendance à combler ce
manque en captant atomes et molécules se trouvant à proximité. Deux types d’interaction sont
principalement responsables de la liaison inhibiteur/surface métallique, il s’agit de la
physisorption(formation de liaisons faibles) et la chimisorption. Ces deux types d'adsorption sont
influencés par la nature et la charge du métal, la structure chimique du produit organique et le
type d'électrolyte [22].
c. Adsorption physique
L'adsorption physique est due aux forces de Van Der Waals ou aux forces électrostatiques
existant entre la charge ionique ou les dipôles de l’espèce inhibitrice et la surface du métal
électriquement chargée. La charge du métal est définie par la position du potentiel de corrosion de
ce métal par rapport à son potentiel de charge nulle (E0) [23]. Lorsque le potentiel de corrosion de
ce métal a une valeur inférieure à E0, l'adsorption des cations est favorisée ; au contraire, les anions
sont adsorbés quand le potentiel de corrosion du métal se trouve dans la région de potentiel positif
par rapport à E0.
Dans certains cas, la charge de la surface peut être modifiée par l’adsorption d’une couche
d’ions intermédiaire. C’est ainsi que l’on explique l’effet bénéfique des ions Cl-dans le cas de
l’inhibition de la corrosion par des dérivés d’ammoniums quaternaires (RNH4) + en milieu acide.
Si la charge intrinsèque du métal dans ces conditions est positive, les ions (RNH4) + ne pourront
pas s’adsorber électrostatiquement et n’auront pas d’effet inhibiteur. L’addition d’ions Cl-qui
viendront eux-mêmes former une première couche adsorbée rendra la surface globalement négative
et les ions (RNH4) + deviendront de très bons inhibiteurs en se fixant par-dessus la couche d’ions
chlorure.
14
d. Adsorption chimique
Le transfert électronique est favorisé par la présence d’électrons libres comme ceux que l’on
trouve dans les anions, dans les molécules neutres contenant une paire d’électrons libres ou dans
les systèmes d’électrons π [24] associés à des doubles ou triples liaisons ou à des cycles
aromatiques. La présence d’une liaison insaturée peut être très favorable à l’efficacité inhibitrice
d’une molécule organique en milieu acide, puisque celle-ci peut alors s’adsorber indifféremment
sur une surface chargée positivement (électrons π) ou négativement (cation).
La tendance à une forte adsorption augmente quand les électrons sont moins liés à l’atome
donneur ; en effet plus les atomes fonctionnels ont tendance à former des liaisons avec le métal en
donnant facilement des électrons, plus les inhibiteurs sont efficaces. Pour une série de molécules
organiques qui ne diffèrent que par leurs atomes fonctionnels, l’adsorption et donc l'efficacité de
l'inhibition augmente avec la diminution de l'électronégativité de ces atomes fonctionnels [25-26].
L’efficacité de l'inhibition augmente dans l'ordre suivant [25-26] : O < N < S < Se < P
Souvent, d'autres facteurs tels que la structure de la molécule, et plus particulièrement les
effets stériques, influencent l'adsorption des molécules organiques. Parmi les inhibiteurs pour
solutions acides, on trouve un grand nombre de substances organiques différentes, notamment des
molécules aromatiques et des macromolécules à chaînes linéaires ou branchées [27-28]. Ils
s'adsorbent sur les sites actifs de la surface métallique, sans altérer le mécanisme des réactions
électrochimiques partielles. Ils bloquent les sites et réduisent la vitesse de la réaction cathodique,
anodique ou les deux en relation avec le pourcentage des sites actifs recouverts par l'inhibiteur.
Leur efficacité dépend, entre autre, de leur structure moléculaire, de leur poids moléculaire et de
leur concentration.
15
Les molécules organiques utilisées comme inhibiteurs, contiennent une partie non polaire,
hydrophobe et relativement volumineuse, constituée principalement d'atomes de carbone et
d'hydrogène, et une partie polaire, hydrophile, constituée d'un ou plusieurs groupements
fonctionnels, tels que -NH2 (amine), -SH (mercapto), -OH (hydroxyle), -PO32-(phosphonate)...
La molécule se lie à la surface par son groupement fonctionnel, alors que sa partie non polaire,
plus volumineuse, bloque partiellement la surface active.
Parmi les autres paramètres structuraux pouvant influencer l'efficacité des inhibiteurs, on peut
citer :
L'aire moléculaire de l'inhibiteur projetée sur la surface métallique. Cette projection dépend
des différentes possibilités d'arrangement des ions organiques ou des molécules à l'interface
métal / solution [29] ;
L'influence exercée par le poids moléculaire [30] ;
L'importance de la configuration moléculaire [31] ;
L’influence de la nature des substituants [23].
Les inhibiteurs de corrosion sont souvent classés selon leur domaine d’application. En milieu
aqueux, les inhibiteurs pour milieu acide sont employés, entre autres, pour éviter une attaque
électrochimique de l’acier lors du décapage. Dans l’industrie pétrolière, on les ajoute aux fluides
du forage. Les inhibiteurs pour milieux neutres servent surtout à protéger des circuits de
refroidissement et les peintures à base aqueuse. En milieu organique, de grandes quantités
d’inhibiteurs de corrosion sont utilisées dans les lubrifiants pour moteurs et dans l’essence puisque
ces liquides contiennent souvent des traces d’eau et des espèces ioniques qui peuvent provoquer
une corrosion.
Enfin, les inhibiteurs pour les phases gazeuses sont généralement employés pour une
protection temporaire de différents objets emballés pendant le transport et le stockage : instrument
de précision, composants électroniques, machines… etc. Il s’agit le plus souvent de composés
organiques ayant une pression de vapeur élevée, notamment certaines amines.
16
I.5 L’acier
L'acier est un alliage à base de fer additionné d'un faible pourcentage de carbone (de 0,008 à
environ 2 % en masse). La teneur en carbone a une influence considérable (et assez complexe) sur
les propriétés de l'acier : en deçà de 0,008 %, l'alliage est plutôt malléable et on parle du « fer » ;
au-delà de 2 %, les inclusions du carbone sous forme graphite fragilisent la microstructure et on
parle de fonte. Entre ces deux valeurs, l'augmentation de la teneur en carbone a tendance à
améliorer la résistance mécanique et la dureté de l'alliage ; on parle d'aciers « doux, mi-doux, mi-
durs, durs ou extra-durs » (classification traditionnelle) [32].
On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant d'autres éléments, principalement
métalliques, et dans ce cas on parle d'aciers alliés. De plus, on peut encore améliorer grandement
leurs caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les trempes) prenant en surface
ou à cœur de la matière ; on parle alors d'aciers traités.
Outre ces diverses potentialités, et comparativement aux autres alliages métalliques, l'intérêt
majeur des aciers réside d'une part dans le cumul de valeurs élevées de leurs les propriétés
mécaniques fondamentales : résistance aux efforts (module d'élasticité, limite élastique, résistance
mécanique), dureté, résistance aux chocs (résilience). D'autre part, leur coût d'élaboration reste
relativement modéré, car le minerai de fer est abondant sur terre (environ 5 % de l'écorce) et sa
réduction est assez simple (par addition du carbone à haute température). Enfin, les aciers sont
pratiquement entièrement recyclables grâce à la filière ferraille [33].
17
De ce fait, les aciers restent privilégiés dans presque tous les domaines d'application technique
: équipements publics (rails, signalisation), bâtiment (armatures, charpentes, ferronnerie,
quincaillerie), moyens de transport (carrosseries, transmission), composants mécaniques (visserie,
ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux, burins, matrices) et de
coupe (fraises, forets, porte plaquette). Les aciers sont aussi très présents dans des produits destinés
au grand public (meubles, ustensiles de cuisine) et cette liste est loin d'être exhaustive [35]. Les
aciers au carbone représentent environ 90 pour cent en volume de l’acier utilisé. Ils ont un large
domaine d’application dans le secteur de la construction des ponts, conteneurs, poutres, tôles de
chassie de voiture, bateaux …etc. Vu ces applications, les exigences principales aux aciers au
carbone sont : Une résistance mécanique élevée, une bonne ductilité, une ténacité élevée, et une
soudabilité facile [24]. A température ambiante, les aciers au carbone sont dans une structure
ferritique – perlitique et la fraction volumique des deux phases dépend de la teneur en carbone.
Plus la teneur en carbone est élevée, donc plus la fraction volumique de carbures est élevée, plus
la résistance mécanique augmente [34].
Du fait des variations de solubilité du carbone, ce dernier est mis en solutions dans le fer γ,
puis il se trouve rejeté sous forme de précipité de Fe3C, ou de cémentite lors du refroidissement.
L’alliage Fer/Carbone est durci par ces carbures. Cette précipitation dépend de la température et
du temps [35].
Les amines primaires, secondaires ou tertiaires sont très souvent utilisées pour la protection de
pièces en milieu aqueux naturel. Toutefois, il faut distinguer deux rôles distincts de protection
effectués par les amines : une action filmante et une action neutralisante.
Les amines filmantes ont pour fonction de former une barrière constituée d’une couche mono
moléculaire d’un produit à chaîne plus ou moins longue. L’ancrage de la partie hydrophobe
s’effectue préférentiellement sur la surface métallique à protéger par le biais du principal site actif
de l’amine : l’azote N. L’extrémité non adsorbée (la partie hydrophile) peut adsorber à son tour des
molécules d’hydrocarbures provoquant un accroissement de la barrière hydrophobe.
Selon de nombreux auteurs, dont Foroulis [36], les amines s'adsorbent par leur groupe polaire
aminé selon le schéma de la figureI.2.
18
FigureI.2. Mode d'adsorption des amines filmantes selon Foroulis [36].
La chimisorption (force 1) est une liaison chimique entre les molécules d'amines et le métal :
l'atome d'azote possède un doublet électronique libre permettant cette liaison. Les forces notées 2
et 3 sur la figure 1.1 correspondent à des forces de répulsion des molécules chimisorbées. De ce
fait, les molécules recouvrent progressivement la surface du métal. La couche chimi-sorbée est une
couche monomoléculaire. L'excès d’amines forme soit une seconde couche dont la liaison avec les
molécules chimisorbées est généralement faible, soit des micelles, compte tenu de l'effet tensioactif
cationique de ce type de molécules [37]].
Selon Duprat [38], certaines amines protègent le métal par chélation (formation de pseudo-
complexes) avec les ions ferreux de la couche d'oxyde ou avec les atomes de fer superficiels de la
surface métallique (figure 1.2). Les amines alcalinisantes permettent la neutralisation de l'acidité
libre de l'eau et ramènent le pH dans la zone favorable.
De par leur multifonctionnalité combinant des propriétés de base faible à des propriétés
d’adsorption, les amines sont considérées comme efficaces face à la corrosion des métaux ferreux.
Une émulsion [40-41] est la dispersion d’une phase liquide dans un autre liquide immiscible
sous la forme de fines gouttelettes. En général, une émulsion est obtenue sous l’effet de l’agitation
mécanique d’un système diphasique (par exemple de l’eau et de l’huile). Le mélange ne présente
plus alors deux phases distinctes mais une pseudo-phase unique composée de gouttes (phase
dispersée) mélangées dans une matrice liquide (phase continue). Du point de vue de la
nomenclature, on distingue principalement deux grands types d’émulsions : i) les émulsions E/H
correspondant à la dispersion de gouttes d’eau dans une matrice huileuse, et ii) les émulsions H/E
où des gouttes d’huile sont dispersées dans de l’eau.
La formation et la stabilisation des émulsions sont en grande partie contrôlées par les propriétés
de l’interface séparant les deux phases immiscibles. A l'interface, les molécules des deux phases
s’agencent de façon à minimiser l’énergie libre interraciale. La grandeur physique qui donne une
mesure de cette énergie par unité d’aire est la tension interraciale, exprimée en N/m ou en J/m².
Plus la tension interraciale entre les deux phases est faible, plus leur affinité l'une pour l'autre est
forte, et plus il est aisé d’augmenter la surface les séparant et donc de former une émulsion.
La présence ou l'ajout de produits chimiques, appelés tensioactifs, facilite la formation d'une
émulsion, en abaissant la tension interraciale entre les deux phases en présence. Pour se faire, ces
molécules doivent se positionner à l'interface entre les deux phases et donc posséder une affinité
pour chacune d'elles. L’eau étant un milieu polaire et l'huile un milieu généralement apolaire, un
tensioactif doit donc être formé de deux parties distinctes : l'une polaire (hydrophile) et l'autre
apolaire (hydrophobe).
21
Suivant la nature de la tête polaire, un tensioactif peut être :
- amphotère (ou zwitterionique) ; il possède alors les deux types de charges (par exemple un
groupement carboxylate et un ammonium quaternaire NH3+-R-R’-COO-) ;
- ou non ionique ; il ne se dissocie pas en phase aqueuse (par exemple R-OH, R étant un groupe
alkyle).
L'affinité relative d’un tensioactif pour l’eau et l’huile est souvent caractérisée par un nombre
sans dimension, appelé HLB (hydrophilic lipophilic balance), dont la valeur est comprise entre 1 et
40. Un tensioactif de HLB inférieur à 10 est en principe plus soluble dans l'huile que dans l'eau. A
contrario, un tensioactif de HLB supérieur à 10 est généralement plus soluble dans l'eau que dans
l'huile
I.8 Hydrophile Lipophile Balance « HLB » de GRIFFIN
Le concept HLB [43-44], permet de formuler, d’une manière particulièrement rationnelle, des
émulsions stables. La méthode HLB est basée sur une classification des tensioactifs par hydrophile
croissante. Elle correspond au rapport entre la proportion des groupements hydrophiles, ayant une
affinité pour l’eau, et la longueur de la chaîne lipophile, ayant une affinité pour l’huile. Le HLB
des émulsifiants peut être classé selon l’échelle de Davies [45]. En dessous d’un HLB d’une valeur
de 9, l’émulsifiant est de caractère lipophile tandis qu’entre 11 et 20, il a un caractère hydrophile.
La connaissance de cette valeur HLB de chaque agent de surface est très important car :
Les diverses caractéristiques applicatives des agents de surface (y compris leur solubilité
dans l’eau) correspondent à des valeurs données du HLB.
Le HLB est une propriété additive ; le HLB d’un mélange de plusieurs produits est le HLB
moyen de ces produit, compte tenu des proportions du mélange.
Ceci est extrêmement important car les meilleures émulsions sont obtenues par mélange de
deux produits tensio-actifs de HLB différents et si possible de classes ioniques différentes.
22
La mesure du HLB d’un agent de surface se fait expérimentalement à partir d’une gamme de
solvants de HLB requis définis ; par préparation de leurs émulsions et examen des stabilités de
celles-ci.
Dans le cas des produits non ioniques ; il est possible de calculer approximativement leur
HLB, d’après leur constitution, en utilisant la formule :
M—>Mn + + n e-
Cette équation représente un métal M se dissolvant à l'état d'ions Mn+ libérant n électrons.
Etant donné que des charges électriques (électrons en particulier) ne peuvent être accumulées dans
une partie d'un système conducteur, les électrons abandonnés par les ions positifs du métal (cations)
sont alors acceptés par un autre système. Ainsi, pour qu’il y ait corrosion, il est nécessaire que se
déroule simultanément à la réaction (1), une réaction cathodique de la forme suivante :
Ox + n e- —> Red
Où Ox représente une espèce oxydée (un oxydant) existant en solution et Red est la forme
réduite.
Les électrons mis en jeu dans les deux réactions peuvent être source de courant électrique : un
courant anodique ia (positif par convention) et un courant cathodique ic (négatif). A l'équilibre, en
23
l'absence de circuit électrique extérieur, le taux de réaction d'oxydation est égal au taux de réaction
de réduction par conséquent, les courants anodique et cathodique sont égaux ; où icorr est le courant
de corrosion. Le potentiel correspondant à ce courant est le potentiel de corrosion E corr.
Ainsi, chacune des réactions anodique et cathodique est représentée par une courbe de
polarisation E = / (log i). Ces courbes traduisent les mécanismes de polarisation qui gouvernent ces
réactions.
A partir de ces courbes, le courant de corrosion peut être déduit en utilisant la loi de Tafel ou
l'équation de Stern et Geary.
24
I.10.1 Loi de Tafel
La loi de Tafel exprime une linéarité entre la surtension(ƞ), qui peut se définir comme étant
une variation de la différence de potentiel métal-solution due à l'effet d'un courant électrique, et le
logarithme de la densité de courant (i) par la relation suivante :
ƞ= a ± b log |i|
Où a et b représentent les constantes de Tafel qui peuvent être positives ou négatives, selon
que la surtension est anodique ou cathodique. Cette équation s'exprime également sous la forme
suivante :
ƞa = ßa log i / icorr
ƞc = ßc log i / icorr
A partir du moment où une seule réaction intervient (anodique ou cathodique), chaque courbe
est une droite correspondant aux droites de Tafel [46-47-48-49]. En extrapolant ces droites, on
obtient un point d'intersection correspondant à la valeur du potentiel de corrosion (Ecorr) et du
courant de corrosion (icorr.).
Cette loi n'est valide que pour des valeurs de surtensions finies, positives ou négatives, non
voisines de zéro. En général, la zone de linéarité de la courbe de polarisation peut être observée
pour des valeurs de surtensions (positives ou négatives) comprises entre 50mV et 300mV de chaque
côté du potentiel de corrosion.
25
I.10.2 Equation de Stern et Geary
En 1957, Stem et Geary ont démontré que la résistance à la polarisation est reliée au courant
de corrosion par la relation suivante [50] :
26
II.1. Introduction
Ce chapitre décrit les différentes procédures expérimentales mise en œuvre, les matériaux
étudiés, les conditions d’essai et les techniques employées. Ces dernières sont de nature
électrochimique : tracé de la courbe de polarisation et les droites de Tafel afin d’obtenir les
différents paramètres de corrosion.
La méthode électrochimique présente une sensibilité et une précision remarquable, est aussi
utilisation voir indispensable pour l'étude des phénomènes liés à la corrosion.
On attitre la méthode électrochimique pour étudier l'action de sept composés organiques azotés
sur la corrosion de l'acier ordinaire dans un milieu agressif corrosif NaCl 3.5%.
Le matériau étudié est l’acier ordinaire. Ilse présente sous forme une barre cylindrique ; le
milieu de la barre est un isolant qui sépare les deux extrémités conductrices :la partie inférieure
assure le contacte avec l’électrolyte et l’autre assure le contact électrique avec le montage
électrochimique.
Pour avoir une bonne reproductibilité des mesures, il est nécessaire d’avoir un état de surface
bien propre. C’est pour cette raison que la surface de notre échantillon a subi un polissage
mécanique par frottement sur papiers abrasifs, suivi d’un rinçage à l’eau distillée, puis un séchage
à l’air ambiant. Afin que la surface de l’échantillon à analyser soit lisse et uniforme. Le polissage
doit être avant tout essai électrochimique.
Les échantillons, sur lesquels on a effectué les tests électrochimiques, sont préparés à partir
des produits illustrés dans le tableau II.1.
27
Tableau.II.1. Les produits chimiques utilisés.
28
Ethylamine
Ethylèndiamine
29
Diéthanolamine
Diméthylamine
30
Triméthylamine
Triéthanolamine
31
Le tableau au-dessous représente les propriétés physiques de produits chimiques organiques
utilisés en cette étude.
Comme ces produits sont toxiques, il est nécessaire de savoir les risques et les consignes de
sécurité à respecter lors de la manipulation.
Tableau.II.3. Les risques et les préventions.
Produit Risques Prevention
Méthylamine -Liquide et vapeurs s s porter un appareil
-Ventiler adéquatement sinon
très inflammables. respiratoire approprié. -Porter des vêtements
-Nocif en cas protecteurs appropriés.
d'ingestion. - -Ne pas fumer pendant l'utilisation. --Manipuler à
Provoque des l'écart des sources d'ignition.
brûlures de la peau et
des lésions oculaires
graves.
-Toxique par
inhalation.
-Peut irriter les voies
respiratoires.
30
Produit Risques preventions
Ethylamine -Irritant et corrosif -Tenir à l'écart de la chaleur et de toute autre source
pour la peau, les d'inflammation. Ne pas fumer.
yeux, les voies -Porter des gants de protection/des vêtements de
respiratoires et protection/un équipement de protection des yeux/du
digestives visage et voies respiratoires.
-Liquide et vapeurs
très inflammables.
31
Produit Risques Prévention
Diméthylamine -Gaz extrêmement -Tenir à l’écart de la chaleur, des surfaces chaudes,
inflammable. des étincelles, des flammes nues et de toute autre
-Contient un gaz sous source d’inflammation. Ne pas fumer.
pression ; peut -Ne pas respirer les gaz/vapeurs.
exploser sous l'effet -Porter des gants de protection/des vêtements de
de la chaleur. protection/un équipement de protection des yeux/du
-Provoque une visage.
irritation cutanée.
-Provoque des
lésions oculaires
graves.
- Nocif par
inhalation.
-Peut irriter les voies
respiratoires.
Triméthylamine -Gaz liquéfié Tenir à l’écart de toute source d’inflammation. Ne
inflammable et pas fumer.
corrosif, et gaz sous -utiliser un appareil respiratoire autonome et des
pression. vêtements protecteurs.
-Nocif si inhalé. - Ne pas jeter les résidus à l’égout.
-cause des lésions
aux yeux, à la peau et
aux voies
respiratoires.
-Peut former un
mélange explosif en
présence d’air.
-Peut causer des
lésions au foie, aux
reins et au cœur.
32
Produit Risques Prévention
Triéthanolamine -En cas DSS
-Assurer une aération suffisante.
d’échauffement : Les -Utilisation d'une ventilation locale et générale.
vapeurs peuvent -Éviter la contamination des égouts, des eaux de
former avec l'air un surface et des eaux souterraines.
mélange explosif. -Une protection respiratoire est nécessaire lors de
-Inflammable Formation d'aérosol ou de nébulosité. Type : A
-L'exposition ses (Contre les gaz et les vapeurs organiques avec un
vapeurs pourrait point d'ébullition de > 65 °C, code couleur :
engendrer l'irritation marron).
de la peau, des yeux -Porter des gants et des lunettes appropriés.
et des voies
respiratoires. Une
exposition répétée ou
prolongée à ce
produit peut avoir
une action
dégraissante sur la
peau.
Les milieux corrosifs sont classés sous deux types. Soit sans inhibiteur ou avec inhibiteur. Afin
d’évaluer le comportement électrochimique de l’acier ordinaire en plusieurs milieux agressifs ont
été choisis, à savoir le tableau au-dessous :
Tout en respectant les consignes de sécurité, on prépare 21 solutions de 100 g qui contient
3.5g de Na Cl et une faible fraction massique d’un composé organique azoté dont les volumes à
ajouter sont représentés dans le tableau suivant :
33
Tableau.II.5. Préparation des solutions.
Fraction massique
0.1% 0.5% 1%
V Eau (ml) 96.4 96 95.5
Toutes les expériences de corrosion électrochimiques de l'acier ordinaire est effectuée dans
une cellule électrochimique à trois électrodes, d’une contenance de 30 ml, possède une double
paroi, qui permet la circulation d’eau afin de maintenir la température du milieu réactionnel
constante à 25,0 °C ± 0,1 °C, qui correspond aux conditions standards.
34
II.4.2. Les électrodes
Electrode de référence
C'est une électrode au calomel saturée en chlorure de potassium. Cette électrode de référence
notée ECS, est impolarisable, son potentiel rigoureusement constant, est situé à 241 mV par rapport
à celui de l’électrode normal de l’hydrogène ENH.
L’électrode auxiliaire est constituée d’un fil de platine, dans le but d’assurer le passage de
courant électrique dans la cellule d'électrolyse.
35
Electrode de travail
C'est une électrode constituée d'acier ordinaire sous forme conique tronquée de surface active
de S = 2.72 cm2
36
Figure.II.6. Montage potentiométrique.
Cette technique consiste à suivre la réponse en courant i(t) de l'échantillon soumis à une
variation de potentiel E(t), de son état d'équilibre.
La vitesse de balayage doit être faible pour que la réponse du système soit stationnaire.
Les paramètres fixes pour les essais électrochimiques sont représentés dans le tableau V.4.
Tableau.II.6. Les paramètres des essais électrochimiques.
37
III.1. Introducton
Après préparation des solutions qui ont subi la caractérisation électrochimique par les résultats
obtenus expérimentalement, ainsi que leurs interprétations sont présentées dans ce paragraphe.
Les courbes logs i =f (E) sont obtenus après un temps d'immersion égal à 60 min en absence
et en présence d’un composé organique aminé dans la solution agressive de 3.5% Na Cl à 25°C.
Avant chaque manipulation l'électrode de travail est polie avec un papier abrasif de différentes
granulométries.
38
Figure.III.1. Les courbes de polarisation des différents inhibiteurs
Ces paramètres ont été déterminés soit par intersection des tangentes aux courbes anodiques
et cathodique au niveau du potentiel de corrosion pour ( icorr),soit par prolongement du plateau
anodique au potentiel de corrosion pour (icorr inh ).La méthode des droites de Tafel permet de
déterminer le courant de corrosion ,la valeur de l’intensité du courant de corrosion (icorr)peut alors
être obtenue en extrapolant la droite de Tafel ,cathodique et /ou anodique ,jusqu’au potentiel de
corrosion (Ecorr).
39
Les valeurs de densité de courant de corrosion (icorr), le potentiel de corrosion (Ecorr), les pentes
de Tafel cathodique et anodique (ßc et ßa), l’efficacité d’inhibition ƞ (%), la résistance de
polarisation RP pour différentes concentrations des composés aminés en milieu Na Cl 3.5% à
25°C sont rassemblées dans le tableau ci-dessous.
Le pouvoir protecteur ƞ (%) de chaque inhibiteur peut être calculé à partir de la relation
suivante :
ƞ = (icorr –icorr inh)/(icorr)
Où icorr et icorr inh correspondent respectivement aux densités de courant enregistrés dans la
solution en l’absence et en présence de l’inhibiteur à différentes concentrations.
Tableau.III.1. Les différents paramètres éléctrochimiques.
Méthylamine
0.1% -491.200 9.280 73.634 108.050 752.890 20.062
Ethylamine
0.1% -533.170 10.010 76.359 162.330 820.360 13.774
40
Ethylèndiamine
0.1% -545.150 7.012 59.390 101.430 852.340 39.599
Diéthanolamine
0.1% -497.070 11.891 87.253 114.090 663.380
41
L’analyse du tableau. III. 3 et des courbes de polarisation (figure. III. 4) précédemment
obtenues nous permet de constater que :
Fe—>Fe ++ + 2 e-
L’ensemble de ces composés représente une série homologue des inhibiteurs organiques
aminés.
Allure des courbes Log i = f (E) en fonction de la concentration sont sensiblement identique
pour tous les inhibiteurs.
L’ajout d’inhibiteur à faible concentration, déplace le potentiel de corrosion Ecorr vers des
valeurs plus positives et diminue la vitesse de corrosion icorr.
On note également que ces composés affectent surtout l’allure des branches anodiques des
courbes de Tafel. Ce qui montre que les inhibiteurs étudiés sont des inhibiteurs anodiques qui
ralentissent la réaction de dissolution du fer dans l’acier ordinaire en bloquant les sites anodiques
active du métal.
Par contre les deux composés d’alcool aminé (Diethanolamine et Triethanolamine) favorisent
la cinétique de corrosion. Ce ne sont pas des inhibiteurs de corrosion.
42
Figure.III.2. Les courbes de l’efficacité en fonction de la concentration pour chaque inhibiteur.
43
L’étude de l’effet de la concentration de ces inhibiteurs, montre que la valeur maximale
d’efficacité inhibitrice est obtenue pour une concentration optimum. Cette faible valeur est en
accord avec une meilleure inhibition.
En utilisant la régression polynomiale à l’aide de logiciel Origin 8.0, on trace les courbes qui
passent le plus raisonnablement par l’ensemble de données enregistrées (le nuage de point).
44
Figure.III.3. Les courbes des différents paramètres électrochimiques en fonction de HLB.
45
Sachant que tout courbe passe obligatoirement par N points est modélisée analytiquement par
un polynôme d’ordre N-1.
Dans notre cas, la régression des cinq données (x, y) de chaque diagramme de dispersion est
effectuée par un polynôme d’ordre quatre (N-1= 4).
46
III.5. Calcul de HLB
47
CONCLUSION GENERALE
Plusieurs méthodes sont disponibles pour empêcher ou retarder la corrosion des matériaux
métalliques, l’utilisation des inhibiteurs est l’une des meilleures techniques qui assure leur
protection lorsqu’ils sont en contact avec des milieux très agressifs tel que le milieu de chlorure de
sodium Na Cl. Parmi les inhibiteurs les plus utilisés contre la corrosion de l’acier sont les
inhibiteurs organiques. Ces dernières sont généralement constituées de sous-produits de l’industrie
pétrolière. Ils comportent une partie non polaire, hydrophobe, constituée d’une ou plusieurs chaînes
hydrocarbonées et une partie polaire, hydrophile, constituée d’un ou plusieurs groupes fonctionnels:
amine (-NH2), hydroxyle (-OH), mercapto(-SH), phosphonate (-PO3H2), sulfonate (-SO3H),
carboxyle (-COOH) et leurs dérivés (les groupes fonctionnels usuels, permettant de se fixer sur la
surface du métal).
Ce rapport présente un petit aperçu sur le comportement des composés organiques aminés vis-
à-vis la corrosion de l’acier ordinaire dans le milieu agressif de Na Cl 3.5 %. La caractérisation
électrochimique sert à la détermination de l’ensemble des paramètres électrochimique en faisant
l’exploitation des droites de Tafel à partir des courbes de polarisation.
Le modèle obtenu ne peut être utilisé qu’à l’intérieur du domaine d’étude ; c’est-à-dire
HLB ϵ [4.74 ; 10.66] ; toute extrapolation est très risquée car elle pourrait apporter des résultats bien
différents de ceux attendus.
48