Le Maître intérieur
Le Maître – Le Disciple – La Voie
Traduit de l’Allemand
Par Catherine de Bose
Septième édition
Le Courrier du Livre
Table des matières
Avant-propos
L’APPEL AU MAÎTRE
1. La question
2. Qui demande un maître ?
3. Qui pose la question ?
4. L’expérience qui suscite l’appel au maître
5. Où se trouvent les maîtres ?
1. Le maître éternel
2. Le maître intérieur
3. Le maître incarné
II. L’’élève
1. L’enseignement
2. Les directives
3. Le rayonnement
4. L’exemple
5. Le choc
V. La voie
Introduction
1. « La bonne assiette »
2. Le monde, aspect personnel, aspect objectif
3. Les trois besoins essentiels de l’homme
4. La triple unité de l’Être centre de l’homme
5. Trois espèces de conscience
6. La conscience de soi enfantine
7. La conscience de soi du moi naturel
8. La conscience de soi par l'ÊTRE essentiel
9. Le centre : l'ÊTRE présent en l’homme
10. La Voie vers le centre
11. Le centre dans la symbolique du corps
12. Le cœur, centre de l’homme
L'APPEL AU MAITRE
I
…………..
(1) Voir J. Evola, Uber das Initiatische, Antaios, tome VI/21, 1964, E.
Klett Stuttgart.
par des sacrifices sanglants, des divinités lointaines et
celui pour qui le fossé ouvert entre ici et au-delà se
comble en sa propre intériorité. Entre l’homme qui voit
dans la souffrance et les difficultés la seule action des
forces contraires à la vie et celui qui les reconnaît comme
des aides sur la voie de l’union avec l'ÊTRE qui est non
seulement « au-delà » de la vie mais aussi par- delà la vie
et la mort.
La façon de considérer le rapport entre l'ici et l’au-
delà reflète le niveau et le degré de conscience humaine
de la VIE. On remarque ainsi, chez nos contemporains,
une opposition décisive entre ceux qui restent attachés au
tangible, au matériel, et ceux qui sont capables de
pressentir et de respecter ce que seule la vision intérieure
dévoile. Entre les hommes dont les critères de réalité,
théoriques et pratiques, se réduisent au réel saisi par la
conscience objective et maîtrisé par la technique et ceux
dont les vraies valeurs se trouvent au-delà du temps et de
l’espace. Seule la conscience du dedans accède à cette
réalité qui ne se laisse ni comprendre ni dominer, mais
dont la connaissance est la condition de toute action
supérieure. La réalité tangible la cache plus qu’elle ne la
révèle. Elle ne se montre qu’à l’œil intérieur.
La différence entre ces deux types d’hommes
ressort clairement aujourd’hui. Les uns se contentent de
développer les connaissances qui s'apprennent, les
capacités et les conduites utilisables dans le monde. Les
autres vont plus loin et recherchent la maturité intérieure
de leur Soi véritable. Celui-ci n’exige et n’apporte pas un
« plus » sur le plan du savoir profane, du pouvoir et des
biens mais sur celui du contact avec l'ÊTRE supra-
terrestre. Cela suppose une autre espèce de connaissance
qui, grâce à l’expérience, touche le mystère de l'ÊTRE et
découvre le chemin intérieur qui y mène. C’est le chemin
initiatique : initier veut dire ouvrir la porte du mystère
(1). Celui qui apporte, transmet et réalise cette
connaissance est le maître.
……………
5. Le Sage et le Maître
DE NOS JOURS
1. La question
………………
1. Le maître éternel
…………….
2. Le maître intérieur
3. Le maître incarné
……………..
L’ELEVE
…………
1. L'enseignement
…………
2. Les directives
3. Le rayonnement
4. L’exemple
………….
LA VIE ET L’HOMME
LA VOIE
…………
………..
……..
LE CHRIST MAÎTRE
LA VOIX DU MAITRE
DANS LA VIE
INTRODUCTION
…………
LA VOIX DU MAITRE
DANS LA RENCONTRE DU CORPS
2. La vision morpho-psychologique
…………
…………
………….
………..
(4) W. Welzig, Beispielhafte Figuren, Graz-Kôln, 1963.
attirés par le type de l’ermite ou du mondain, etc.
Pour que la prise de conscience d’une image
directrice surimposée à l’individualité propre soit assez
forte pour pousser à l’abandonner, il faut que la
conscience du corps, enracinée dans l'ÊTRE essentiel,
soit éveillée et intériorisée. Souvent ce genre de modèles
remplacent un moi inexistant et empêchent l'ÊTRE
essentiel de se manifester. Inversement, certaines
personnes peuvent, en découvrant leurs modèles, prendre
conscience de l’orientation propre à leur Etre essentiel.
Les formes corporelles de manifestation des
principes archétypiques sont autre chose que les
déformations de groupe ou les images directrices. Elles
s’en distinguent surtout parce que leur force de
représentation supra-personnelle possède une racine
transcendante. Elles s’emparent de l’homme sous un
aspect positif ou négatif, de caractère masculin ou
féminin (la grande Mère). Chaque fois qu’un archétype
envahit un sujet, l’ensemble des forces et des dons que
celui-ci possède, mais aussi les puissances supra-
personnelles auxquelles il participe, travaillent à créer la
« configuration » d’une certaine forme. Elle ne deviendra
pleinement consciente que si elle est vécue
corporellement. Cela peut signifier que cet homme se
rende compte du sens supra-personnel de sa propre
structure intérieure et reconnaisse soudain le charme
dangereux dans lequel il est pris. Dans d’autres cas, il
percevra peut-être que l’attitude imposée avec exigence
par une image intérieure est justement conforme pour lui
à son Etre essentiel et l’oblige à réaliser la structure qui
lui convient.
La transformation corporelle a encore un autre
sens : une très ancienne tradition, toujours valable et
présente en nous, voit en l’homme trois niveaux : la
nature, l’âme et l’esprit. Quelle que soit la manière dont
on définit ces notions importantes, elles se réfèrent
indiscutablement à trois dimensions qui ont pour
l’homme un sens typologique aussi bien que génétique.
Certains hommes sont plus attachés que d’autres à
la nature où ils s’épanouissent. D’autres existent
davantage par leur vécu affectif, d’autres enfin par
l’esprit. Cela s’exprime par l’ensemble des structures, par
le visage, les membres (mains) et aussi par l’écriture. Ces
trois niveaux impliquent aussi une évolution destinée, en
principe, à tout être humain car ils sont tous trois
présents en lui. En chacun de nous se trouve la formule
propre à réaliser leur accord, c’est-à-dire son harmonie
personnelle. Le travail du maître intérieur suit le sens de
cette formule. A chacun il indique son mode d’évolution,
si et comment, par exemple, l’homme qui vit la nature
élémentaire à laquelle il est lié, peut s'intérioriser et
donner une âme à l’univers. Comment, enfin, il doit
dépasser le domaine du sentiment et croître sur le plan de
l’esprit absolu. Là, ni le naturel, ni l’affectivité intérieure,
mais seule l’expérience et la manifestation du Logos
animent la structure essentielle.
Tout comme les différents types, l’appartenance à
l’un de ces trois niveaux apparaît aussi dans le corps. Le
thérapeute doit « voir » à qui il a affaire. Chacun des trois
niveaux a la santé, la beauté et la transparence
potentielles qui lui sont propres. Et, finalement, chaque
pas sur la Voie modifie aussi, dans le sens du souffle
spirituel qui la touche, la matérialité du corps. Elle va
d’une matière grossière à une matière subtile, jusqu’au
sommet où le corps visible n’est plus que témoignage,
immatériel comme un souffle, de l’autre dimension qui
brille et transparaît à travers lui. Il faut que le thérapeute
soit conscient de ces niveaux — nature, âme, esprit —
visibles dans le corps et cherchant en lui expression et
forme. Face à son élève, il ne doit pas les perdre de vue et
cela suppose qu’il soit conscient de son propre mode
d’être et de son propre niveau. A cette condition — sans
même qu’il parle — simplement parce qu’il « voit » chez
son élève le niveau qui lui est propre, il agira
conformément à celui-ci. Il ne le situera pas à une forme
inadéquate, il ne le poussera pas trop tôt à un degré qui
ne lui convient pas encore et ne le maintiendra pas non
plus à celui qu’il lui faut dépasser.
Cette action silencieuse signifie que le
« thérapeute» éveille en son partenaire le maître intérieur
et le laisse agir. Le thérapeute n’est pas seul appelé à cette
action. Toute personne qui se trouve dans une situation
de rencontre authentique et responsable avec un autre
l’est aussi. Elle n’en est capable que dans la mesure où
elle est elle-même devenue l’élève du maître éternel et
qu’en elle le maître intérieur est à l’œuvre. Alors elle peut,
elle aussi, agir en maître.
5. L’exercice
…………
…………….
(6) C. v. Krasinsky, Die geistige Erde, Zurich, 1960.
guérison, toute victoire sur la faiblesse par rapport au
monde et tout progrès sur le chemin de la transparence.
Ces trois attitudes trahissent un manque de contact avec
l'ÊTRE essentiel. Elles apparaissent comme une absence
de confiance et de conscience de la forme nécessaire,
comme un durcissement du moi, un « non » à la vie.
Toutes les trois traduisent la résistance de l’homme,
perdu dans son moi profane, et son manque de
communication avec l'ÊTRE. Toutes trois apparaissent
dans des gestes endurcis par la routine. Travailler le
centre de gravité juste consiste à exercer les mouvements
qui expriment et réalisent la confiance dans les forces
profondes, la conscience d’une forme liée à l'ÊTRE
essentiel et la redécouverte du « oui » à la vie (7). Toute
thérapie corporelle de la personne (8) et tout exercice
tendant à la transparence visent le même but (9). Sentir
sa propre transparence — ou son absence — dans le
corps, c’est rencontrer le maître intérieur.
…………..
LE MAITRE INTERIEUR
DANS LA VOIE DU MILIEU
1. La bonne assiette
………….
…………
(2) A. Vetter, Personale Anthropologie, Aufriss der humanen
Struktur, Fribourg/Munich, 1966.
Pour la Voie vers le véritable Soi, ouvert à la
transcendance, marqué de son empreinte et destiné à lui
porter témoignage, une distinction décisive doit être faite
entre, d’une part, la réalité qui concerne le moi naturel et
la personnalité ordinaire et, d’autre part, une réalité
différente, qui dépasse et transcende son horizon. D’une
façon générale, la distinction que l’on fait entre ces deux
réalités est celle qui différencie le monde humain et le
monde supra-humain, le naturel et le surnaturel, le
monde terrestre et le monde céleste. Cette seconde réalité
va au-delà de la première, elle a donc un autre rang. Elle
est, dans notre vécu, le domaine qui nous touche par sa
qualité numineuse. A l’homme il est accordé, et donné
pour tâche, de distinguer ces deux mondes, de
s’acclimater dans l’un ou dans l’autre. Mais sa vocation
finale est de parvenir à leur intégration en lui-même. Ces
deux univers se trouvent, pour l’homme, dans l’espace
intérieur de réalité de ses rencontres de personne. Ils
naissent de deux racines de la vie humaine : le moi
profane et l'ÊTRE essentiel.
………..
………..
…………
………..
………..
………..
……….
………..
…………
LA VOIX DU MAITRE
DANS LA RENCONTRE AVEC LA MORT
ISBN 3-87041-256-9
ISBN 978-2-7029-0105-2
© 1980, 2010, Le Courrier du Livre
Paris, pour la traduction en langue française
Imprimé en France