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UNE EDITION DU
CSTC
CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA CONSTRUCTION
NOTE D’INFORMATION
TECHNIQUE 214 L E VERRE ET
LES PRODUITS VERRIERS –
LES FONCTIONS DES VITRAGES
Décembre 1999
NOTE D’INFORMATION
T E C H N I Q U E
L E VERRE ET
LES PRODUITS VERRIERS –
LES FONCTIONS DES VITRAGES
La présente Note d’information technique a été réalisée dans le cadre, d’une part, des activités du
Comité technique Vitrerie au sein d’un groupe de travail et, d’autre part, de la guidance technologi-
que Enveloppe du bâtiment, subsidiée par les Régions.
Ont également participé à l’élaboration de cette Note : E. Dupont (CSTC), G. Janssen (Glaverbel),
J. Lecompte (Saint Gobain Glass), R. Stassen (Glaverbel).
Publication à caractère scientifique visant à faire connaître les résultats des études et recherches menées
dans le domaine de la construction en Belgique et à l’étranger.
1 INTRODUCTION
f Fréquence Hz
f Flèche mm
k Coefficient de sécurité –
n Indice de réfraction –
p Pression acoustique Pa
w Pression du vent Pa
Q Quantité de chaleur W
Sn Charge de neige Pa
ε Emissivité corrigée –
εn Emissivité normale –
λ Longueur d’onde nm
υ Coefficient de Poisson –
Cet ouvrage se base principalement sur les normes en la matière ainsi que sur des projets
de norme du CEN TC 129 “Verre dans la construction”. Il regroupe les informations
essentielles contenues dans ces normes et permet donc de se référer à un seul document
plutôt qu’à une bibliothèque de normes (voir bibliographie). Cependant, ces normes – et
a fortiori les prénormes – étant sujettes à modifications, on s’informera auprès de l’Ins-
titut belge de normalisation (IBN) pour suivre ces évolutions.
Dans un souci de clarté, les paragraphes ou valeurs issus de la norme NBN S 23-002
(STS 38) sont clairement indiqués dans le texte.
Il est important de noter que chaque nouvelle norme européenne du CEN TC 129 adaptée
en norme belge NBN remplace un chapitre de la NBN S 23-002 (STS 38), qui n’est donc
plus à jour. L’Annexe 6 donne la correspondance entre les paragraphes de la norme NBN
S 23-002 et les normes européennes qui les remplacent ou les remplaceront.
1.1 LE VERRE ET Bien que le verre soit connu L’ensemble de ces technologies ayant fort évolué
SON ÉVOLUTION depuis plusieurs millénai- ces dernières années, le Comité technique Vitrerie
res (*), il n’a, pendant de lon- du CSTC a voulu établir une Note d’information
gues années, été utilisé que pour obturer les ouver- technique synthétisant les connaissances actuelles.
tures destinées à laisser passer la lumière. L’action
du vent était alors le principal paramètre influen-
çant les caractéristiques du verre. 1.2 LE VERRE ET Selon la directive
LES EXIGENCES européenne “Pro-
A la fin des années 40, le concept de double vitra- ESSENTIELLES DE duits de construc-
ge, voué à améliorer l’isolation thermique, a com- LA DPC (**) tion”, les matériaux
mencé à se développer, mais ce n’est que suite à la et ouvrages de
crise énergétique des années 70 qu’il connut son construction sont supposés répondre à 6 exigences
essor définitif dans nos régions. essentielles. Les produits verriers sont donc con-
cernés par ces exigences et cette NIT explique com-
Au fil des années, il s’est avéré de plus en plus ment ils y répondent :
important de tenir compte du rayonnement solaire ◆ la résistance mécanique et la stabilité : les vi-
dans le cadre du choix d’un vitrage. Le développe- trages utilisés en façade doivent être calculés en
ment des techniques de dépôt de couches sur les fonction des actions du vent (chapitre 5); dans
vitrages a ainsi permis de contrôler la luminosité et certains cas, il faut en outre envisager le risque
les apports de chaleur, ainsi que d’accroître l’isola- de casse thermique (§ 3.1.3.4, p. 42); le calcul
tion thermique des vitrages. de vitrages ayant une fonction structurale (plan-
chers, escaliers) n’est pas envisagé dans cette
Par ailleurs, les vitrages doivent, dans de nombreux Note
cas, également présenter d’autres caractéristiques, ◆ la sécurité en cas d’incendie : dans certains cas,
telles que la sécurité en cas de choc et la protection les vitrages doivent présenter une résistance au
contre l’effraction, qui se voient maintenant amé- feu (§ 3.4.4, p. 66)
liorées par l’utilisation de vitrages trempés et feuille- ◆ l’hygiène, la santé et l’environnement : le verre
tés. n’émet pas de substances polluantes susceptibles
de provoquer des effets néfastes sur la santé et
Quant à l’isolation acoustique des vitrages, des pro- n’absorbe pas ou ne laisse pas pénétrer d’humi-
grès ont également été réalisés grâce à l’apparition dité
des doubles vitrages avec gaz spéciaux ou verres ◆ la sécurité d’utilisation : aux endroits où il
feuilletés, bien utiles dans notre société générant de pourrait présenter un risque pour la sécurité des
plus en plus de bruit. personnes, le verre peut avoir des caractéris-
tiques telles qu’il évite les chutes par effacement
Outre ces différents aspects, l’esthétique d’une fa- de la protection (garde-corps) ou les blessures
çade vitrée prend elle aussi toute son importance. au contact d’arêtes vives et coupantes (§ 3.4,
Elle peut être mise en évidence, par exemple, via p. 62); pour les utilisations en planchers ou en
les techniques du Vitrage Extérieur Collé (VEC) escaliers, la surface du verre peut subir un traite-
ou du Vitrage Extérieur Attaché (VEA). ment destiné à limiter le risque de chute par
glissade
Enfin, le verre commence à être utilisé comme élé- ◆ la protection contre le bruit : les vitrages con-
ment structural. tribuent à l’isolation acoustique des bâtiments
(§ 3.3, p. 55)
Bien que certaines des exigences citées ci-dessus ◆ l’économie d’énergie et l’isolation thermique :
soient contradictoires (par exemple, une transmis- les vitrages actuels participent à l’isolation ther-
sion lumineuse maximale liée à des apports éner- mique des bâtiments et à l’économie d’énergie
gétiques minimaux en été), on cherche souvent à tant en hiver qu’en été (contrôle solaire) (§§ 3.1
les combiner. et 3.2, p. 33 à 55).
(*) L’annexe 1 donne un bref historique du verre et des vitrages. (**) Directive européenne relative aux produits de construction
(CE 89/106).
(*) Valeur tirée des normes NBN EN 572 [49] et NBN EN 673 [50].
(**) Valeur tirée de la norme NBN S 23-002 (STS 38) [61].
(***) Valeur tirée d’autres sources (non normatives) que les NBN EN 572, NBN EN
673 et NBN S 23-002.
(****) La norme NBN S 23-002 (STS 38) ne donne pas de valeur de résistance à la
rupture par flexion pour le verre durci; cette valeur ainsi que le coefficient de
sécurité à appliquer doivent être précisés dans un agrément technique ou, à
défaut, sont les mêmes que pour le verre recuit.
Tableau 3 Les
PRODUITS DE BASE PRODUITS DE BASE SPÉCIAUX PRODUITS TRANSFORMÉS
différents produits
Float Verre borosilicate Verre trempé thermiquement verriers.
Verre imprimé Vitrocéramiques Verre durci
Verre armé Verre à haute teneur en plomb Verre trempé chimiquement
Verre profilé Verre feuilleté
Verre étiré Verre à couches
Verre moulé Double vitrage
Verre soufflé Verre bombé
Miroir
Verres de décoration
Vitrages chromogènes
B C D E
2.3.1 LES PRODUITS DE BASE lèles. C’est le produit de base le plus couramment
utilisé.
2.3.1.1 LE FLOAT (*)
Tous les produits de base plats décrits dans ce pa-
Il s’agit d’un verre obtenu par le procédé de fabri- ragraphe sont des verres recuits. Le terme recuit
cation float, entièrement automatisé et mis au point doit être compris en opposition aux termes “trempé”
en 1959. Il remplace aujourd’hui quasi intégrale- ou “durci” (§ 2.3.3, p. 13).
ment les techniques d’étirage (voir § 2.3.1.5, p. 12).
Ce procédé comprend les étapes suivantes :
◆ les matières premières sont dosées et introduites 2.3.1.2 LE VERRE IMPRIMÉ OU COULÉ
(figure 1-A) dans le four de fusion (figure 1-1);
la fusion a lieu à une température avoisinant les Le verre imprimé ou coulé est un verre recuit, plan,
1550 °C (figure 1-B) translucide, coloré ou non, obtenu par coulée con-
◆ ensuite, la température tombe à environ 1100 à tinue, dont une ou les deux faces comportent des
1300 °C (figure 1-C); le mélange arrive alors dessins réalisés en faisant passer la feuille de verre
sur un bain de métal en fusion (figure 1-D) sur entre des rouleaux texturés au moment du laminage
lequel se forme la feuille de verre plane et (figures 2 et 3).
d’épaisseur constante; à la sortie du bain de
métal, la température est de 600 °C
◆ le verre entre alors dans l’étenderie ou four de 2.3.1.3 LE VERRE ARMÉ
recuisson (figure 1-2), où il subit un refroidisse-
ment progressif et contrôlé jusqu’à 50 °C, en Il s’agit d’un verre dans lequel on incorpore, lors
vue d’éliminer les tensions internes et de per- de la phase de fabrication, un treillis métallique
mettre la découpe ultérieure du verre. C’est pour (figure 5) destiné à maintenir les morceaux de verre
cette raison que ce type de verre est appelé verre en place en cas de bris mais ne participant pas à la
recuit résistance mécanique. La résistance du verre armé
◆ à la sortie de l’étenderie, le verre subit encore est inférieure à celle d’un verre non armé, car le
un contrôle automatique des défauts (figure 1-3) treillis déforce la résistance intrinsèque du verre.
avant d’être découpé (figure 1-4).
Vu la présence de l’armature et le déforcement qui
Le float est un verre plan, recuit, transparent, clair s’ensuit, le verre armé ne peut être trempé. L’utili-
ou coloré, dont les deux faces sont planes et paral- sation en verre feuilleté ou en double vitrage est
également déconseillée (pas de garantie).
1 2 Fig. 2 Procédé de
4 fabrication du verre imprimé.
3 5
1. Four de fusion
2. Rouleaux texturés pour
l’impression
3. Etenderie
4. Contrôle des défauts
5. Découpage
(*) La norme NBN EN 572-1 [49] donne à ce produit le nom de “glace”. Cependant, ce terme étant utilisé dans l’usage courant pour
désigner un ancien type de verre poli, nous avons adopté le terme anglais “float” ou encore le terme “verre simple”.
2 Fig. 4 Procédé de
1 fabrication du verre armé.
4 1. Four de fusion
3 5
2. Insertion du treillis
3. Etenderie
4. Contrôle des défauts
5. Découpage
Fig. 6 Verre
profilé.
Fig. 9 Brique
en verre moulé. 2.3.2.2 LES VITROCÉRAMIQUES
A. TREMPE HORIZONTALE
B. TREMPE VERTICALE
(*) A titre indicatif, le projet de norme prEN 12150 donne une valeur de 120 N/mm2 pour le float trempé thermiquement. Cette valeur
est liée à la méthode de calcul des vitrages donnée dans le prEN 13474 [31] et ne peut pas être utilisée selon la norme NBN S 23-002.
Les verres durcis présentent des caractéristiques 2.3.3.3 LE VERRE TREMPÉ CHIMIQUEMENT
fondamentalement différentes de celles des produits
de base dont il sont issus : Le but est le même que pour le verre trempé
◆ ils ne peuvent plus être coupés, sciés, percés ou thermiquement, mais la trempe s’obtient par un pro-
façonnés après l’opération de durcissement; les cédé chimique. La méthode consiste à immerger le
découpes ou les trous éventuels doivent dès lors verre dans un bain de sels fondus placés à une
être réalisés avant durcissement (pour plus de température d’environ 400 °C. Il y a alors échange
détails, voir § 2.6, p. 28) chimique entre les ions K+ du bain de sels fondus
◆ ils ont une valeur de résistance à la rupture par KNO3 et les ions Na+ présents dans le verre : les
flexion supérieure à celle du verre recuit; cepen- ions K+ (de taille 2,66 Å) prennent la place des ions
dant, la norme NBN S 23-002 ne donne pas Na+ (de taille 1,96 Å); les ions K+ étant de taille
cette valeur, qui doit être précisée cas par cas supérieure, ils induisent une compression à la sur-
par un agrément technique (*) face du verre, ce qui le rend plus résistant. La durée
◆ leur résistance aux chocs thermiques est plus d’immersion détermine le niveau de contraintes
élevée que celle du verre recuit : ils peuvent obtenu. La répartition des contraintes n’a pas la
résister à un différentiel de température de même allure que dans le cas du verre trempé
l’ordre de 100 °C, alors que, pour le verre recuit, thermiquement (figure 14).
des casses peuvent se produire à partir de
différentiels de l’ordre de 30 °C; cette valeur La résistance à la rupture par flexion des verres
est cependant fort variable et dépend entre autres trempés chimiquement donnée par la norme NBN
de la qualité du façonnage du bord du verre S 23-002 (STS 38) est de 353 N/mm2 (**).
◆ en cas de bris, les morceaux (comparables à ceux
du verre recuit) peuvent provoquer des blessures;
les verres durcis ne sont dès lors jamais considérés Fig. 14 Exemple de régime de contraintes induites dans
comme des verres de sécurité; le schéma de casse le verre trempé chimiquement (e = épaisseur du verre).
des verres durcis est facilement reconnaissable à
traction compression
sa forme étoilée (figure 13)
◆ ils peuvent présenter le même phénomène
d’interférences que le verre trempé thermique-
ment ≈ 20 µm
◆ les verres durcis n’ayant jamais présenté de
problèmes en rapport avec les inclusions de e
sulfure de nickel, il n’est pas nécessaire de pré-
voir un traitement heat soak.
(*) A titre indicatif, le projet de norme prEN 1863 donne une (**) A titre indicatif, le projet de norme prEN 12337 donne une
valeur de résistance à la rupture par flexion de 70 N/mm2 pour valeur de résistance à la rupture par flexion de 150 N/mm2
le float durci. Cette valeur est liée à la méthode de calcul des pour le float trempé chimiquement. Cette valeur est liée à la
vitrages donnée dans le prEN 13474 [31] et ne peut pas être méthode de calcul des vitrages donnée dans le prEN 13474
utilisée selon la norme NBN S 23-002. [31] et ne peut pas être utilisée selon la norme NBN S 23-002.
Fig. 15 Exemples de Les verres à couches peuvent être classés selon trois
vitrages bi- et critères :
trifeuilletés. ◆ le mode de fabrication de la couche (pyrolithi-
que, sous vide ou au trempé)
◆ l’emplacement de la couche sur le vitrage lors
de la mise en œuvre
◆ l’application réservée au vitrage.
Ces performances peuvent être la limitation du ris- Il existe trois modes de fabrication des verres à
que de blessure en cas de bris, la protection contre couches :
l’effraction, la protection contre les armes à feu et ◆ les dépôts pyrolithiques : il s’agit de couches
les explosions, la protection contre l’incendie, l’iso- d’oxyde ou de mélanges d’oxydes; ce type de
lation acoustique, la décoration, … Ces différentes dépôts est réalisé en continu à haute température
applications sont détaillées au chapitre 3. (500 à 700 °C) pendant la fabrication du verre,
à la sortie du bain de métal en fusion (figure 17);
La méthode de fabrication du verre feuilleté est ces couches se caractérisent par une bonne
fonction de l’intercalaire. En cas de films en ma- durabilité et sont dès lors appelées des couches
tière synthétique, il s’agit d’un procédé de laminage, dures
c’est-à-dire que le ou les films sont placés entre les ◆ les dépôts sous vide : ces couches peuvent être
feuilles de verre, les bulles d’air éventuelles sont soit des oxydes, soit des métaux; les dépôts sont
éliminées par calendrage et, enfin, l’adhésion est réalisés à température ambiante, en dehors de la
obtenue en soumettant l’ensemble à pression et tem- ligne de fabrication du verre, dans un magné-
pérature élevées dans un autoclave (figure 16). En tron; il s’agit d’une enceinte fermée herméti-
présence de résines, il s’agit d’un procédé de quement contenant un gaz neutre dans laquelle
une différence de potentiel est créée entre deux 2.3.3.6 LE DOUBLE VITRAGE
électrodes, l’opération se déroulant à très faible
pression; ces conditions permettent l’émission Il s’agit d’un ensemble de deux feuilles de verre
par la cathode d’ions métalliques, dont certains assemblées et scellées en usine, et séparées par un
vont se déposer sur la face du verre (figure 18). espace hermétique clos renfermant de l’air ou un
La ligne de fabrication possède plusieurs cham- autre gaz deshydraté (figure 19). Le but premier de
bres successives permettant de réaliser des dé- cet assemblage est de bénéficier du pouvoir isolant
pôts multicouches (par exemple, couche d’adhé- apporté par la lame d’air ou de gaz et de faire bais-
rence au verre, puis couche donnant les proprié- ser de la sorte le coefficient de transmission ther-
tés recherchées au verre, puis couche de protec- mique U du vitrage. Le pouvoir isolant du vitrage
tion contre les actions mécaniques et chimiques). peut encore être augmenté de différentes manières
La résistance de ces couches est fonction de la (couches à basse émissivité, … , voir § 3.2, p. 46).
composition chimique. A l’origine, ces couches
étaient très fragiles et devaient être placées à Les faces d’un double vitrage sont conventionnel-
l’intérieur d’un double vitrage pour éviter toute lement numérotées en “position” 1 à 4 de l’am-
détérioration. Actuellement, leur résistance a biance extérieure vers l’ambiance intérieure (figu-
augmenté, mais elle est toujours inférieure à re 19).
celle des couches pyrolithiques et leur utilisation
en simple vitrage n’est pas toujours possible Le double vitrage se compose des éléments sui-
◆ les dépôts au trempé : ce procédé, qui n’est vants :
quasiment plus utilisé, consiste à plonger le ◆ deux feuilles de verre
verre dans une solution afin de réaliser un dépôt ◆ un espaceur servant à fixer la largeur de l’espace
sur ses deux faces et ce, contrairement aux deux entre les feuilles de verre
types de traitement précédents.
anode
1. libération d’électrons cathode
N ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
S N
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; cible métallique
4. le gaz frappe la cible
champs magnétiques et détache une
particule de métal qui
se dépose sur le verre
2. diffusion de gaz neutre
verres circulant
espaceur
ouverture pour
l’absorption d’humidité
première barrière
AAAAAAAA
d’étanchéité
AAAAAAAA
dessicant
AAAAAAAA
seconde barrière
d’étanchéité
1 2 3 4
◆ deux barrières d’étanchéité qui limitent au maxi- La garantie ne couvre cependant pas le bris
mum les infiltrations d’eau et d’humidité dans de verre et tombe si :
le volume scellé; la première est en polyisobu- ◆ les indications reprises dans le présent
thylène et la seconde est le plus souvent formée STS 38 n’ont pas été respectées en ce qui
de polyuréthanne, de silicone ou de polysulfure concerne la détermination des épaisseurs
◆ un dessiccatif introduit dans l’espaceur et destiné de verre requises
à assécher le gaz emprisonné à la fermeture du ◆ les vitrages ont été endommagés ou
vitrage et à absorber la vapeur d’eau qui péné- modifiés dans leur état par grugeage,
trerait éventuellement au fil du temps par diffu- découpe, rodage, applications de films
sion au travers du scellement périphérique. ou vernis antisolaires, traitements inten-
tionnels ou accidentels
Le bon fonctionnement du dessiccatif et des barriè- ◆ les vitrages ont été soumis à des con-
res d’étanchéité conditionne la durée de vie du vi- traintes anormales engendrées par des
trage. Si le dessiccatif perd de son efficacité ou si le mouvements de la construction, par un
scellement n’est plus hermétique, de la condensa- mauvais comportement des châssis, etc.
tion peut se former à l’intérieur du vitrage, ce qui ◆ la stagnation d’eau (de condensation
implique le remplacement du vitrage. et/ou d’infiltration) dans la feuillure n’a
pas été effectivement empêchée. Celle-ci
La garantie d’efficacité des doubles vitrages pré- peut être empêchée par un drainage.”
vue dans les agréments techniques (ATG) est de
10 ans, mais leur durée de vie réelle est normale- La composition des doubles vitrages est donnée
ment bien supérieure. par 3 valeurs (en mm) indiquant l’épaisseur de la
feuille de verre extérieure, de l’espaceur et de la
Les conditions liées à cette garantie sont spécifiées feuille de verre intérieure (ex. : 4/12/6 correspond
dans la norme NBN S 23-002 (STS 38) en ces à un verre extérieur de 4 mm, un espaceur de 12 mm
termes : et un verre intérieur de 6 mm).
“Pour tout vitrage isolant manipulé, trans- Un vitrage isolant est susceptible de subir des dé-
porté, stocké suivant les prescriptions du formations. En effet, le jour de sa fabrication, la
producteur, et posé suivant les prescriptions lame d’air est enfermée à une température et une
STS 38, le vendeur garantit la non-altération pression barométrique données. Or, la pression at-
de la vision, par formation de condensation mosphérique et la température varient ultérieure-
ou par dépôt de poussières sur les faces in- ment et engendrent un cintrage léger des vitrages
ternes, pendant 10 ans. La garantie ne prend qui peut entraîner des phénomènes optiques, qui
cours qu’à partir de la date de facturation à sont naturels et ne peuvent être évités.
l’acheteur, sans toutefois commencer avant
la fin du terme indiqué dans la marque indé- L’isolation thermique peut être combinée à une iso-
lébile. lation acoustique, à une protection solaire ainsi qu’à
des fonctions de sécurité et de protection contre
l’effraction.
H-t
H+t
En ce qui concerne les verres à couches, certains ◆ les mesures standard, c.-à-d. les dimensions des
types de couches sont clairement visibles, mais cela plateaux de verre obtenus à l’issue de la chaîne
ne permet pas pour autant de déterminer leur nature de fabrication, sans traitement ni découpe
ni leurs propriétés. ultérieurs
◆ les mesures fixes, c.-à-d. les dimensions des
Pour les vitrages de sécurité, il est également peu verres découpés à partir des panneaux aux
aisé d’identifier un verre trempé ou un verre feuil- mesures standard et destinés soit à un traite-
leté, excepté, pour ce dernier, si un ou plusieurs ment ultérieur, soit à une utilisation directe
bords sont apparents. Le mode de fragmentation comme vitrage.
permettra d’identifier un verre recuit d’un verre
trempé et d’un verre feuilleté. Pour vérifier si une feuille de verre satisfait aux
tolérances au niveau de ses dimensions nominales
en plan B et H, on trace deux rectangles (de même
2.3.5 LES PRODUITS NON VERRIERS centre et à côtés parallèles), l’un ayant les dimen-
sions nominales augmentées de la valeur absolue
Il existe d’autres matières translucides telles que de la tolérance “t”, et l’autre ayant les dimensions
les plastiques, par exemple le métacrylate (plus nominales diminuées de la valeur absolue de la
connu sous le nom commercial de plexiglas) ou le tolérance “t” (figure 21-1). Pour être acceptée, la
polycarbonate. Ce dernier offre une résistance éle- feuille de verre (figure 21-2) doit s’inscrire dans le
vée aux chocs. grand rectangle et, simultanément, se circonscrire
au petit rectangle.
Ces produits sont utilisés, par exemple, pour la réa-
lisation de coupoles de toiture et entrent parfois Les valeurs de B, H et “t” sont données dans les
dans la composition de verres feuilletés multicou- tableaux des §§ 2.4.2 et 2.4.3 pour les différents
ches de très haut niveau de protection contre types de verre.
l’effraction et les armes à feu.
2.4.1.2 EQUERRAGE
2.4 DIMENSIONS ET
TOLÉRANCES Pour vérifier l’équerrage d’une feuille (c’est-à-dire
si les angles sont suffisamment proches de 90°), on
2.4.1 MÉTHODES DE VÉRIFICATION utilise la même méthode que pour la vérification
DES DIMENSIONS des tolérances sur les dimensions en plan (figu-
re 21). Si une feuille de verre satisfait aux toléran-
2.4.1.1 DIMENSIONS EN PLAN ces sur les dimensions en plan, elle satisfera aussi à
l’équerrage (et vice versa).
Lorsque l’on exprime les tolérances sur les pro-
duits verriers, on distingue deux types de dimen- En ce qui concerne le verre profilé, on définit en
sions : outre la déviation “z” de l’aile (figure 22), qui doit
être inférieure à 1,0 mm.
d H
e
z
B
2.4.2 LES PRODUITS DE BASE
Quant aux tolérances sur les mesures fixes (dimen-
2.4.2.1 DIMENSIONS EN PLAN sions d’utilisation), les normes européennes ne don-
nent aucune indication et il faut donc se rapporter
Les tolérances sur les dimensions des produits de aux valeurs de la norme NBN S 23-002 (STS 38).
base spécifiées dans la norme NBN EN 572 [49] Le tableau 5 donne ces tolérances en fonction de
concernent les mesures standard. Les valeurs don- l’épaisseur des vitrages et conformément aux pres-
nées au tableau 4 renseignent sur les tailles maxi- criptions de cette norme.
males disponibles chez les fabricants. La dimen-
sion H correspond à la direction parallèle au dépla-
cement du ruban de verre sur la ligne de fabrica- 2.4.2.2 EPAISSEURS
tion, tandis que la dimension B correspond à la
direction perpendiculaire au sens de déplacement Le tableau 6 donne les épaisseurs nominales “e”
du ruban. disponibles, les tolérances sur ces épaisseurs et la
masse surfacique moyenne pour le float, le verre
Ces dimensions et les tolérances correspondantes imprimé, le verre étiré et le verre armé. Le tableau
sont détaillées au tableau 4. 7 précise quant à lui les épaisseurs nominales et les
tolérances en vigueur pour le verre profilé.
2 – – ±2 ±3 – –
3 ±2 ±3 ±2 ±3 – –
4 ±2 ±3 ±2 ±3 – –
5 ±2 ±3 ±2 ±3 – –
6 ±2 ±3 ±2 ±3 ±2 ±3
8 ±3 ±4 ±3 ±4 – –
10 ±3 ±4 ±3 ±4 – –
12 ±3 ±4 ±3 ±4 – –
15 ±5 ±6 ±5 ±6 – –
19 ±5 ±6 ±5 ±6 – –
Tableau 6 Epaisseur nominale “e”, tolérances sur l’épaisseur et masse surfacique moyenne du float, du
verre imprimé, du verre étiré et du verre armé.
EPAISSEUR TOLÉRANCES SUR L’ÉPAISSEUR (mm) MASSE SURFACI-
NOMINALE QUE MOYENNE
“e” (mm) FLOAT VERRE IMPRIMÉ VERRE ÉTIRÉ VERRE ARMÉ (kg/m2)
15 ± 0,5 – – – 37,5
19 ± 1,0 – – – 47,5
25 ± 1,0 – – – 62,5
Tableau 7
EPAISSEUR NOMI- TOLÉRANCES SUR
Epaisseur nominale
NALE “e” (mm) L’ÉPAISSEUR (mm)
“e” et tolérances sur
l’épaisseur pour 6 ± 0,2
le verre profilé.
7 ± 0,2
Tableau 8 Tolérances
B ou H (mm) EPAISSEUR ≤ 12 mm EPAISSEUR > 12 mm
“t” pour le verre trempé
thermiquement (mesures ± 2,5 (trempe horizontale)
< 2000 ± 3,0
fixes). ± 3,0 (trempe verticale)
Dans le cas du verre trempé verticalement, il con- [23]. Le tableau 9 précise les valeurs maximales
vient d’examiner également la déformation des admissibles de ces flèches.
bords, car les pinces utilisées pour suspendre le
verre pendant l’opération de trempe laissent à la
surface du verre des traces appelées “points de B. EPAISSEURS
trempe”.
Pour la fabrication de verre trempé, on fait appel à
Pour que le verre trempé soit conforme, il faut que un des produits verriers de base décrits au § 2.3.1
(figure 24) : (p. 10). Les épaisseurs et les tolérances doivent donc
◆ le centre des points de trempe se trouve au satisfaire aux données des produits correspondants
maximum à 20 mm du bord de la feuille de (§ 2.4.2, p. 21).
verre
◆ la déformation du bord au niveau du point de
trempe soit au maximum de 2 mm (c’est-à-dire 2.4.3.2 LE VERRE DURCI (OU RENFORCÉ À
inférieure aux tolérances données au tableau 8) LA CHALEUR)
◆ la surface de déformation optique ait un rayon
inférieur à 100 mm. A. DIMENSIONS EN PLAN
Fig. 24 Déformations maximales des points de trempe. Le tableau 10 précise les tolérances sur les dimen-
sions nominales en plan du verre durci.
≤ 2 mm ≤ 20 mm
Les exigences sur les points de “trempe” sont les
mêmes que pour le verre trempé thermiquement.
≤ 100 mm point de
trempe
Les valeurs permises pour les flèches locales et
générales sont données au tableau 11.
Tableau 10
B OU H (mm) TOLÉRANCES “t” (mm)
Tolérances
< 2000 ± 2,5 (procédé horizontal) “t” pour le
Enfin, vu la nature des procédés de trempe, le verre verre durci
± 3,0 (procédé vertical)
trempé thermiquement n’est pas aussi plan qu’un (mesures
verre recuit. Pour quantifier ce phénomène, on dis- entre 2000 et 3000 ± 3,0 fixes).
tingue les notions de flèche locale (mesurée sur une
distance de 300 mm) et de flèche générale (mesu- > 3000 ± 4,0
rée sur l’entièreté de la dimension B ou H) (figu-
re 25). La méthode de mesure précise de la flèche
est décrite dans le projet de norme prEN 12150 Tableau 11 Valeurs maximales admissibles pour les
flèches générales et locales dans le cas du verre durci.
Tableau 9 Valeurs maximales admissibles pour les PROCÉDÉ TYPE DE FLÈCHE FLÈCHE
flèches générales et locales du verre trempé DE TREMPE VERRE GÉNÉRALE LOCALE
thermiquement. (mm/mm) (mm/300 mm)
PROCÉDÉ TYPE DE FLÈCHE FLÈCHE
Float 0,003 0,3
DE TREMPE VERRE GÉNÉRALE LOCALE
Horizontal
(mm/mm) (mm/300 mm)
Autres 0,004 0,5
Float 0,003 0,5 Vertical Tous types Consulter le fabricant
Horizontal
Autres 0,004 0,5
Pour les épaisseurs, le produit verrier qui est durci est Pour la fabrication de verre trempé chimiquement,
un des produits de base décrits au § 2.3.1 (p. 10) et on recourt à un des produits verriers de base décrits
doit donc satisfaire aux tolérances correspondantes au § 2.3.1 (p. 10). Les épaisseurs et les tolérances
(§ 2.4.2, p. 21). doivent donc satisfaire aux données des produits
correspondants (§ 2.4.2, p. 21).
En ce qui concerne la planéité du verre trempé Dans le cas de verres feuilletés d’épaisseur et donc
de masse importantes (par exemple, du vitrage ré-
chimiquement, seule la flèche générale est consi-
sistant aux armes à feu, voir § 3.4, p. 62), ces
dérée (figure 25). Les valeurs maximales admissi- tolérances sont excessives. En effet, si le bord sur
bles pour cette flèche sont données au tableau 13. lequel est posé le verre est “décalé”, une seule des
feuilles de verre reprend l’entièreté de la masse du
Tableau 13 Valeurs maximales admissibles pour la vitrage et risque donc de se briser.
flèche générale du verre trempé chimiquement.
La pose doit dès lors se faire sur un bord rodé plan
TYPE DE VERRE VALEUR MAXIMUM DE LA dans le cas d’un vitrage de masse supérieure à
FLÈCHE GÉNÉRALE (mm/mm) 100 kg ou d’une épaisseur supérieure à 34 mm.
Float et verre étiré 0,002 Le rodage doit être réalisé par l’intervenant qui
découpe le verre feuilleté aux dimensions d’utilisa-
Verre imprimé 0,003
tion.
Tableau 14
TYPE B OU H (mm) EPAISSEUR ≤ 8 mm EPAISSEUR > 8 mm
Tolérances “t” (mm) DE
pour les verres ME- ÉPAISSEUR DE AU MOINS 1 FEUILLE
feuilletés (mesures SURE CHAQUE FEUILLE D’ÉPAISSEUR ≥10 mm
standard et mesures < 10 mm
fixes).
STANDARD
MESURES
Fig. 26 B; H ± t
Décalage “d” 2.4.3.6 VITRAGE ISOLANT
d’un verre
feuilleté. A. DIMENSIONS EN PLAN
;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;; Pour le vitrage isolant, chacune des feuilles de verre
composant le vitrage est formée par un des produits
d d décrits précédemment (voir produit correspondant)
et doit donc satisfaire aux tolérances correspondan-
tes. De plus, le vitrage isolant scellé proprement dit
B. EPAISSEURS doit satisfaire aux exigences du tableau 17.
1 ≤ e* < 2 ± 0,5
A. PARAMÈTRES DÉFINISSANT LE VERRE BOMBÉ
2 ≤ e* < 3 ± 0,6
≤ 2000 ± 3,0
DOUBLE VITRAGE COMPOSÉ D’AU MOINS UN VERRE ÉPAISSEUR ÉPAISSEUR TOTALE FEUILLETÉ > 8 mm
FEUILLETÉ TOTALE
FEUILLETÉ CHAQUE FEUILLE AU MOINS UNE
≤ 8 mm < 10 mm FEUILLE ≥ 10 mm
Tableau 18
PREMIÈRE FEUILLE DE VERRE DEUXIÈME FEUILLE DE VERRE TOLÉRANCES (mm)
Tolérances sur
l’épaisseur des Verre recuit Verre recuit ± 1,0
vitrages isolants.
Verre recuit Verre trempé ou durci ± 1,5
Rectitude des bords (fig. 28) ∆R = ± 3 mm/m Pour les miroirs dont les dimensions sont inférieu-
res ou égales à 2000 mm, la différence doit être
Torsion (figure 28) ∆T = ± 5 mm/m inférieure à 3 mm.
mesures fixes).
≤ 2000 ± 1,0
Les normes correspondant à chacun des produits 2.6.2 FAÇONNAGE DES BORDS
verriers précisent les méthodes d’essai permettant de
quantifier les défauts et les limites à partir desquelles Il convient de distinguer les bords bruts de coupe
le produit verrier n’est plus considéré conforme. des bords façonnés, les premiers n’ayant subi aucun
traitement autre que la découpe.
2.6 FAÇONNAGE DU VERRE Les bords façonnés peuvent quant à eux être de
plusieurs types différents (voir figure 30) :
2.6.1 DÉCOUPE DES PRODUITS DE ◆ arêtes abattues : le bord tranchant du produit a
BASE AUX DIMENSIONS été éliminé
D’UTILISATION ◆ bord rodé (brut) : les arêtes ont été abattues et la
tranche meulée; des parties brillantes peuvent
La découpe du verre se fait le plus souvent en po- subsister; il a un aspect blanchâtre
sition horizontale sur une table prévue à cet effet.
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
RODÉ BRUT ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
RODÉ SATINÉ
;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
EN BISEAU
◆ bord rodé satiné : c’est un bord rodé qui a encore La qualité du façonnage des bords revêt une grande
été adouci; il ne subsiste plus de plages brillantes importance pour la résistance du verre. Des bords
sur la tranche présentant des écailles ou des éclats constituent des
◆ bord poli : bord rodé satiné poli de manière à points faibles à partir desquels une casse mécani-
obtenir un brillant intense sur les arêtes abattues que ou thermique du verre peut survenir plus faci-
et sur le bord lement que si le bord est rodé.
◆ bord en biseau : bord satiné ou poli avec un
chanfrein
◆ bord scié (principalement pour le verre feuille- 2.6.3 RÉALISATION DE TROUS ET
té) : bord obtenu par découpe à la scie; l’aspect ENCOCHES
est semblable à celui des bords rodés, mais sans
plages brillantes ni arêtes abattues Les trous et encoches sont réalisés soit à l’aide
◆ bord coupé au jet d’eau : pour le verre feuilleté, d’outils diamantés sous écoulement d’eau, soit par
bord découpé à l’aide d’un jet d’eau sous pres- découpe par jet d’eau.
sion; l’aspect est semblable à celui des bords
rodés, mais sans plages brillantes ni arêtes La plupart des formes de découpe sont possibles
abattues. pour le verre recuit. Cependant, la résistance du
verre recuit n’étant en général pas suffisante pour
Les bords sont en général rodés satinés ou polis supporter ces découpes, les verres découpés cas-
lorsqu’ils sont encore visibles après la pose. sent fréquemment.
Le rodage est réalisé à l’aide d’une machine fixe à Pour éviter ce phénomène, on utilisera du verre
bandes (une bande d’une certaine granulosité est durci ou trempé. Dans ce cas, le façonnage doit être
mise en mouvement et en contact avec le bord du réalisé avant traitement thermique, car celui-ci
verre; ce système est couplé à un arrosage d’eau), modifie la répartition des contraintes dans le verre,
d’une meule avec arrosage d’eau ou d’une biseau- ce qui ne permet plus de réaliser des découpes
teuse. (§ 2.3.3, p. 13). De plus, on respectera les limita-
tions prévues quant au diamètre et à la position des
Ces opérations peuvent également être réalisées trous de manière à minimiser les risques de casse.
pour les trous et les encoches.
Il est conseillé que le diamètre des trous ne soit pas 100 ≤ Ø consulter le fabricant
inférieur à l’épaisseur du verre.
a≥2e
c
2.7.1 STOCKAGE
REMARQUE : LE PHÉNOMÈNE D’IRISATION
2.7.1.1 EN CAISSES
Si de l’eau ou de la condensation apparaît entre
des vitrages stockés et reste en contact avec le verre,
Les caisses doivent être stockées verticalement sous des éléments basiques contenus dans celui-ci en
abri sec et aéré, pour éviter l’irisation (voir remar- sont extraits. Une fine couche blanchâtre se forme
que ci-contre). Elles ne peuvent en aucun cas être alors à la surface du verre, mais disparaît norma-
posées à plat, ni être exposées au soleil ou à une lement par lavage, sauf si le contact a été trop long
source de chaleur (risque de choc thermique). (le vitrage peut alors devenir inutilisable).
Le stockage en vrac doit également se faire dans un Les vitrages isolants doivent être manipulés verti-
lieu couvert, sec et aéré, à l’abri du soleil et de calement en évitant tout contact direct avec des
toute source de chaleur (risque de choc thermique). surfaces dures.
On veillera en outre à respecter les règles suivan-
tes : Pour les vitrages de grandes dimensions, il est con-
◆ les agrès de stockage, les chevalets et les portoirs seillé d’utiliser des sangles (figure 37) ou des mani-
(figure 36) doivent avoir les caractéristiques pulateurs à ventouses (figure 38).
suivantes :
– inclinaison comprise entre 6° (stabilité de la Pour les feuilles de verre aux dimensions de fabri-
pile) et 10° (pour éviter les déformations) par cation (à la sortie du four), on utilise des palonniers
rapport à la verticale à ventouses raccordés à un système de levage tel
qu’un pont roulant.
Les rayonnements électromagnétiques se caractéri- Les différents types de rayonnement cités au ta-
sent par leur vitesse, leur fréquence et leur lon- bleau 23 peuvent être influencés par des produits
gueur d’onde λ. Le tableau 23 et la figure 39 don- verriers :
1200
Rayonnement direct (masse d’air 2)
1000
Rayonnement diffus par temps dégagé
800 Rayonnement diffus par temps couvert
600
400
200
0
0 500 1000 1500 2000 2500
LONGUEUR D’ONDE (nm)
◆ les rayons X ou gamma : les verres à haute Le soleil est à l’origine du spectre solaire. Il dégage
teneur en plomb permettent de s’en protéger autour de lui une énergie de 66 millions de W/m2,
(§ 2.3.2, p. 12) produite par des réactions nucléaires en chaîne. Une
◆ les ondes radio : certains ordinateurs comman- fraction seulement de cette énergie, d’une valeur
dant des radars peuvent être perturbés par les de 1353 W/m2, atteint les limites de notre atmos-
ondes radio émises en retour de celles envoyées; phère, c’est la constante solaire.
on peut s’en protéger en utilisant des couches
électrisables arrêtant la progression de ces L’énergie reçue au niveau du sol est plus faible que
ondes. la constante solaire, car l’atmosphère absorbe une
partie du rayonnement solaire (environ 15 %) et en
Le contrôle des rayons UV, des apports solaires, réfléchit une autre vers l’espace (environ 6 %). Le
des apports lumineux et l’isolation thermique sont rayonnement global au niveau du sol se définit donc
traités dans les paragraphes 3.1.3 à 3.1.5 et 3.2. Il comme la somme des rayonnements direct et diffus
est lié dans tous les cas au spectre solaire (ou au (figure 41). L’énergie reçue dépend en outre de la
moins à une partie de celui-ci) et, de plus, pour saison, de la latitude et des conditions météorologi-
l’isolation thermique, aux IR lointains (qui corres- ques (nébulosité), du relief, de la pollution, de
pondent aux rayons calorifiques émis par les objets l’orientation de la surface, …
suite à une absorption d’énergie).
Le rayonnement solaire ne correspond qu’à une Les facteurs énergétiques et lumineux décrivent les
petite partie du spectre des ondes électromagnéti- caractéristiques de transmission, d’absorption et de
ques. Sa composition est donnée au tableau 24 et à réflexion lumineuse et énergétique des vitrages.
la figure 40. Cette figure illustre trois courbes : le
rayonnement pour une masse d’air 2, c’est-à-dire Fig. 41
pour un angle d’incidence moyen des rayons solai- Influence de
l’atmosphère réfléchi
res de 30°, ainsi que le rayonnement diffus par
temps couvert et par temps dégagé. Le spectre de la sur le
rayonnement
lumière visible fait partie du spectre solaire.
solaire.
Tableau 24 Composition du spectre solaire. absorbé
IR (A et B) de 780 à 2500 ≈ 45 %
Lorsque les rayons du soleil viennent frapper un Par analogie aux facteurs énergétiques, les facteurs
vitrage, le rayonnement solaire incident total φe est lumineux sont définis en tenant seulement compte
partagé entre (figure 42) : de la partie visible du spectre solaire (de 380 à
◆ une fraction ρe φe réfléchie vers l’extérieur, où 780 nm).
ρe est le facteur de réflexion directe du vitrage
◆ une fraction τe φe transmise à travers le vitrage, Les facteurs de transmission lumineuse τv et de ré-
où τe est le facteur de transmission directe du flexion lumineuse ρv sont définis comme étant les
vitrage fractions de lumière visible respectivement trans-
◆ une fraction αe φe absorbée par le vitrage, où αe mise et réfléchie par le vitrage (figure 43).
est le facteur d’absorption directe du vitrage;
l’énergie absorbée par le vitrage est ensuite Le rayonnement absorbé par le vitrage ne donnant
partagée en : lieu à aucune impression visuelle, il n’est générale-
– une fraction qi φe réémise vers l’intérieur, où ment pas pris en compte.
qi est le facteur de réémission thermique vers
l’intérieur Fig. 43 Les facteurs
– une fraction qe φe réémise vers l’extérieur, où lumineux.
qe est le facteur de réémission thermique vers ρv : facteur de
l’extérieur. réflexion
lumineuse
τv : facteur de
Fig. 42 Les facteurs transmission
énergétiques. lumineuse
τe : facteur de τv
transmission directe ρv
du vitrage
αe : facteur d’absorption
directe du vitrage
ρe : facteur de réflexion τe
directe du vitrage ρe
g : facteur solaire de extérieur intérieur
transmission totale αe g
d’énergie à travers le
vitrage A titre indicatif, le tableau 25 donne les valeurs “g”
qe qi et τv d’un simple vitrage et d’un double vitrage clairs.
extérieur intérieur
Tableau 25 Valeurs “g” et τv d’un simple vitrage clair (SV) et
d’un double vitrage (DV) clair.
Ces différents facteurs sont liés par les relations :
ρe + τ e + α e = 1 TYPE DE VITRAGE FACTEUR TRANSMISSION
et SOLAIRE g LUMINEUSE τV
αe = qi + qe. SV clair 4 mm 0,87 0,90
Le facteur solaire “g” représente la transmission DV clair 4-15-4 (mm) 0,76 0,81
totale d’énergie à travers le vitrage; il s’agit donc
de la somme du rayonnement transmis directement
et du rayonnement absorbé qui est réémis vers l’in-
térieur :
g = τe + qi. 3.1.2.3 COMBINAISONS POSSIBLES
ET/OU SOUHAITABLES
Remarque : on utilise parfois la notion de Shading DES VALEURS DE g ET τV
Coefficient Sc; il s’agit du facteur solaire du vitrage
considéré rapporté à la valeur du facteur solaire du La figure 44 montre les différentes combinaisons
g des valeurs g - τv. On distingue plusieurs cas :
verre clair de 4 mm : Sc = . ◆ le rayonnement visible formant la moitié du
0, 87
spectre solaire (tableau 24), le facteur solaire ne
Remarque : ces critères de choix ne tiennent compte L’effet de serre est recherché dans les logements
que de la transmission énergétique et lumineuse; aux périodes froides de l’année, car il permet de
en réalité, pour le choix d’un vitrage, il faut égale- faire des économies d’énergie. En revanche, il est
ment garder à l’esprit les impératifs d’isolation ther- rarement apprécié dans les bâtiments du secteur
mique (§ 3.2, p. 46). tertiaire où le taux d’occupation élevé, les appareils
électriques et l’éclairage artificiel provoquent déjà
une augmentation de la température interne. Dans
Fig. 44 Combinaisons facteur solaire “g” - transmission lumineuse τv. ce cas, l’effet de serre engendre plutôt une hausse
des coûts liés aux systèmes de conditionnement
1
d’air. Il est utile pour ce genre de bâtiment de pré-
caractéristiques voir une protection contre l’apport d’énergie so-
TRANSMISSION LUMINEUSE τv
optimales en hiver
laire.
caractéristiques
optimales en été
C. ORIENTATION DES FENÊTRES
0,5
600
500
FLUX (W/m2)
400
OUEST
EST
300
200
100
0
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
TEMPS (HEURES)
500
FLUX (W/m2)
400
300
200
100
0
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
TEMPS (HEURES)
600
SUD
500
FLUX (W/m2)
400
300
200
100
0
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
TEMPS (HEURES)
0,7 0,3
(τv = 0,62 et g = 0,38).
RÉFLEXION ρe
0,6 0,4
A. VERRE 0,5 0,5
CLAIR
0,4 transmission 0,6
0,3 0,7
0,2 0,8
0,1 0,9
0 1
0 500 1000 1500 2000 2500
λ (nm)
1 0
0,9 réflexion 0,1
0,8 0,2
0,3
TRANSMISSION τe
0,7
RÉFLEXION ρe
0,6 0,4
B. VERRE
ABSORBANT 0,5 0,5
absorption
0,4 0,6
0,3 0,7
0,2 0,8
0,1 transmission 0,9
0 1
0 500 1000 1500 2000 2500
λ (nm)
0,7 0,3
verre clair et d’un
RÉFLEXION ρe
verre réfléchissant 0,6 0,4
(τv = 0,65 et 0,5 0,5
g = 0,35).
0,4 0,6
transmission
0,3 0,7
0,2 0,8
0,1 0,9
0 1
0 500 1000 1500 2000 2500
λ (nm)
B. VERRE RÉFLÉCHISSANT
1 0
0,9 0,1
0,8 0,2
TRANSMISSION τe
0,7 0,3
réflexion
RÉFLEXION ρe
0,6 0,4
0,5 0,5
0,4 0,6
0,3 absorption 0,7
0,2 0,8
0,1 transmission
0,9
0 1
0 500 1000 1500 2000 2500
λ (nm)
0,2
0,1
6
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
FACTEUR SOLAIRE g
Fig. 51 Comparaison de l’efficacité de stores intérieur et extérieur Fig. 52 Stores placés dans la lame d’air d’un double vitrage.
(le facteur solaire vaut 0,15 dans le cas A et 0,45 dans le cas B).
A. STORE B. STORE A. STORE B. STORE À
EXTÉRIEUR INTÉRIEUR ENROULABLE LAMELLES
A
A A
A
A A
extérieur intérieur extérieur intérieur
Un cas particulier de protection architecturale con- tion susceptibles de dépasser la contrainte de rup-
siste en l’utilisation de végétation destinée à se pro- ture du verre.
téger des rayons solaires à certaines périodes de
l’année (figure 54). Cette différence de température peut être, par exem-
ple, due :
◆ à un écart de température entre la partie visible
3.1.3.4 PROBLÈMES DE CASSE THERMIQUE et la partie en feuillure du vitrage; ce risque
existe pour les verres de contrôle solaire et,
Un bris par choc thermique se produit s’il existe, principalement, pour les verres absorbants
entre deux zones d’un verre recuit, une différence (figure 55)
de température trop importante. En effet, si la tem- ◆ au fait qu’une partie d’un vitrage est au soleil et
pérature du vitrage augmente, celui-ci se dilate. Ce une autre à l’ombre.
phénomène ne présente pas d’inconvénient si l’aug-
mentation de température est uniforme sur tout le Les casses thermiques prennent naissance au bord
vitrage. En revanche, si une partie du vitrage reste des vitrages, perpendiculairement au bord et aux
froide, elle empêchera la partie chaude de se dilater deux faces (figure 56).
librement et il se crée alors des contraintes de trac-
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
traction
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
partie chaude
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;; pérature de l’ordre de 200 °C et 100 °C, alors que,
;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;; pour le verre recuit, des casses peuvent se produire
;;;;;;;;;;;;;;;;
partie froide ;;;;;;;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;;;;;;;; à partir de différentiels de l’ordre de 30 °C. Le
verre durci est en général utilisé lorsque seule la
casse thermique doit être évitée, tandis qu’on re-
court au verre trempé lorsqu’en outre, une résis-
Les facteurs influençant la casse thermique sont les tance mécanique plus élevée est souhaitable.
suivants (*) :
◆ l’orientation des façades (les vitrages orientés
entre - 60° et + 45° autour du nord ne présente- 3.1.4 ECLAIRAGE, VISIBILITÉ,
ront aucun problème, figure 57) OCCULTATION
◆ la position du vitrage (façade, toiture)
◆ la possibilité d’avoir des ombres portées unique- 3.1.4.1 ECLAIRAGE DES LOCAUX
ment sur une partie du vitrage (avancée de bâti-
ment, store) Le problème de l’éclairage des locaux étant com-
◆ la présence d’un système de ventilation intérieur plexe, nous ne donnons ici que quelques règles gé-
pulsant de l’air (chaud ou froid) sur le vitrage nérales sans entrer dans les détails. De plus, nous
◆ la proximité d’un radiateur n’envisageons que les habitations privées et pas les
◆ la proximité d’un objet sombre derrière le vi- immeubles de bureau, pour lesquels il faut en outre
trage tenir compte de l’éclairage artificiel.
◆ la nature, la forme et la couleur des châssis; le
type de pose du vitrage dans la feuillure
◆ l’utilisation de verres à couches dans des châssis A. L’ÉCLAIRAGE NATUREL
coulissants
◆ la pose du châssis en retrait du plan de la façade La quantité de lumière disponible dans l’environ-
◆ la nature du verre et ses dimensions nement dépend des conditions météorologiques, de
◆ l’état des bords du verre : des bords abîmés ou la saison, de l’heure du jour, des obstacles éven-
écaillés augmentent le risque de casse thermi- tuels proches de la baie, …
que, qui démarre à partir de ces points faibles.
Comme les apports énergétiques, les apports lumi-
Lorsque le risque de casse thermique existe, il y a neux dépendent de l’orientation de la fenêtre.
lieu d’utiliser du verre trempé ou du verre durci qui L’orientation au nord ne profitant pratiquement pas
résistent respectivement à des différentiels de tem- du soleil, l’éclairage naturel y est le plus constant.
Les orientations est et ouest ainsi que sud en hiver
N bénéficient en revanche d’apports lumineux directs.
Fig. 57 Casse
thermique - Secteur
à considérer.
60° 45° B. LA POSITION DES BAIES
(*) Pour l’évaluation des contraintes thermiques dans les vitrages, voir FIV 01 [38].
Par ailleurs, la répartition de la lumière représente des déformations optiques appelées fleurs de
également un facteur clef pour assurer un éclairage trempe (§ 2.3.3.1, p. 13)
de qualité. Il ne suffit pas en effet de laisser entrer ◆ dans un double vitrage, les phénomènes de
assez de lumière dans les espaces, il faut encore la réflexion et de réfraction des rayons lumineux
distribuer harmonieusement. La lumière étant ré- qui se produisent aux différents interfaces verre/
fléchie par les plafonds, les sols et les murs, on air (gaz) peuvent créer des interférences opti-
évitera les couleurs foncées qui absorbent la lu- ques qui se traduisent par l’apparition de franges
mière et provoquent des “coins sombres”. colorées; ce phénomène peut être limité en uti-
lisant deux verres d’épaisseur différente
On a donc intérêt à percer des baies vitrées dans ◆ la condensation sur les vitrages peut diminuer
plusieurs parois à des niveaux relativement hauts ou empêcher la visibilité. La condensation sur
(figure 58). Lorsque cela n’est pas possible, on peut la face intérieure des doubles vitrages peut être
jouer sur la réflexion des surfaces intérieures du fortement limitée (§ 3.2.3, p. 53).
local, agissant comme autant de sources lumineu-
ses secondaires. Pour compenser un déséquilibre Dans les cas où la réflexion lumineuse pourrait
entre les intensités lumineuses de plusieurs sour- gêner la visibilité (vitrines de magasins, cadres, …,
ces, il convient de choisir un verre de transmission figure 59), plusieurs solutions permettent de limi-
lumineuse adaptée (verres réfléchissants et absor- ter le problème :
bants, voir § 3.1.3, p. 36). ◆ des verres à couche antireflet : il s’agit de cou-
ches d’oxyde ou de métal déposées sous vide et
Enfin, si une lumière abondante est agréable, il faut réduisant au minimum la réflexion de la lumière
éviter qu’une trop forte intensité ne provoque ◆ des verres à couches obtenus par trempage dans
l’éblouissement. La diminution de la surface des un bain
baies ne constitue pas une solution valable, car elle ◆ des verres matés à l’acide (pour l’utilisation en
accentue le contraste entre la fenêtre et le mur dans cadre, figure 59).
lequel elle est percée, augmentant ainsi encore
l’inconfort. En revanche, l’éblouissement peut être
atténué par l’emploi de verres à couches à trans- 3.1.4.3 OCCULTATION - PROTECTION
mission lumineuse réduite. CONTRE LA VUE
Fig. 60 Protection contre la vue au moyen d’un mur en Fig. 61 Parois translucides en verre profilé.
briques de verre.
◆ les verres feuilletés avec intercalaires en PVB, A terme, les vitrages chromogènes (§ 2.3.3.10, p. 19)
qui absorbent plus de 99 % des UV devraient permettre de répondre à ces exigences. La
◆ les verres colorés à dominante jaune-orangé, figure 63 montre les domaines accessibles pour les
qui absorbent en partie la lumière violette et différents types de vitrage chromogène.
bleue
◆ les vitrages à faible facteur solaire, qui limitent
les élévations de température. 3.2 RÉSISTANCE AUX
INTEMPÉRIES -
Aucun produit verrier ne garantit cependant à 100 % ISOLATION THERMIQUE
l’absence de phénomène de décoloration, l’éclai-
rage artificiel intérieur pouvant également, dans 3.2.1 PROTECTION CONTRE LA PLUIE,
certains cas, être à l’origine de la décoloration. LA NEIGE ET LE VENT
les vitrages
5 n’est pas satisfaisant et de meilleures solutions doi-
chromogènes. 3
1. Photochromiques
vent être envisagées et sont d’ailleurs imposées par
4 niveau les Règlements thermiques des Régions (§ 3.2.2.7,
2. Thermochromiques
élevé p. 53).
3. Thermotropes
4. Electrochromiques 0,5 5
5. Cristaux liquides
3.2.2.1 TRANSMISSION DE CHALEUR À
1 TRAVERS UN VITRAGE
4
niveau
2 bas Une différence de température entre deux points
3
0 d’un corps quel qu’il soit entraîne un transfert de
0 0,5 1 chaleur des points chauds vers les points froids.
FACTEUR SOLAIRE g
conduction
La transmission de chaleur entre les deux faces du Pour un matériau solide isotrope, la résistance ther-
verre se fait, dans le cas d’un vitrage simple opa- mique R se définit comme le rapport entre son épais-
que, uniquement par conduction et, en présence seur “e” (m) et sa conductivité thermique λ
d’un vitrage simple transparent, par conduction et (W/(m.K)) :
rayonnement. Dans le cas d’un double vitrage, la e
transmission a lieu dans le verre par conduction et R = .
λ
rayonnement, dans l’espaceur par conduction et
dans la lame de gaz par conduction, rayonnement La conductivité thermique λ est définie comme la
et convection. Le but du double vitrage est de limi- quantité de chaleur traversant en une seconde un
ter les pertes de chaleur par conduction dans le panneau de 1 m d’épaisseur et d’une surface de
verre en séparant les deux feuilles de verre par une 1 m2, lorsqu’il existe une différence de température
lame d’air. Cependant, l’épaisseur de cette lame ne de 1 °C entre les deux surfaces de 1 m2.
peut pas dépasser 15 mm afin de réduire au mini-
mum les pertes par convection (§ 3.2.2.4, p. 50). La conductivité thermique du verre vaut 1 W/(m.K).
Il ne s’agit donc pas d’un matériau isolant puisque
La densité de flux de chaleur “q” (W/m2) qui tra- sont considérés comme tels des matériaux dont la
verse par seconde le vitrage de l’ambiance chaude conductivité thermique est inférieure à
vers l’ambiance froide peut être exprimée par la 0,065 W/(m.K).
relation suivante :
q =
(θ i − θe )
= U (θ i − θ e )
Pour minimiser les déperditions d’énergie et donc
R obtenir une isolation thermique maximale, il faut
que le coefficient de transmission thermique U du
vitrage ait une valeur aussi faible que possible
(c’est-à-dire que la résistance thermique R du vi-
trage soit aussi grande que possible).
Le premier type de vitrage isolant thermiquement Une autre amélioration consiste à remplacer l’air (λ
fut le double vitrage. Il s’agit de deux feuilles de = 0,025 W/(m.K), ρ = 1,23 kg/m3, à 10 °C, c’est-à-
verre séparées par un espaceur délimitant un es- dire aux conditions normalisées de la NBN EN 673
pace d’air sec (voir § 2.3.3.6, p. 17). La conductivité [50]) par des gaz dont la conductivité thermique est
thermique de l’air valant 0,025 W/(m.K) (à 10 °C) plus faible, afin de limiter la conduction, et dont la
et celle du verre 1 W/(m.K), la couche d’air amé- masse volumique est plus élevée, afin de réduire la
liore le pouvoir isolant et diminue la valeur U du convection (mise en mouvement plus difficile).
vitrage.
En pratique, on utilise régulièrement l’argon (λ =
0,017 W/(m.K), ρ = 1,70 kg/m3) et, parfois, le kryp-
B. LE TRIPLE VITRAGE ET SES DÉRIVÉS ton (λ = 0,009 W/(m.K), ρ = 3,56 kg/m3) dont le
prix s’avère cependant actuellement plus élevé.
L’isolation étant améliorée par la présence d’une
lame d’air, l’étape suivante fut de fabriquer des Pour les doubles vitrages isolant acoustiquement
triples vitrages, c’est-à-dire des vitrages formés de (§ 3.3, p. 55), on recourt parfois au gaz SF6 (hexa-
trois feuilles de verre séparant deux espaces d’air. fluorure de soufre, λ = 0,013 W/(m.K), ρ = 6,36
kg/m3). Ce genre de vitrage présente cependant une
Cette solution n’est plus que rarement appliquée, moins bonne isolation thermique qu’un double vi-
car elle présente les désavantages de proposer un trage rempli d’air (coefficient de transmission ther-
vitrage d’épaisseur et de poids importants, qui ne mique U de l’ordre de 3,1 W/(m2.K)). En pratique,
s’adapte donc pas aux menuiseries classiques. dans le cas de vitrages acoustiques avec gaz, la
préférence est donnée à des mélanges argon/SF6 ou
Une variante du triple vitrage consiste en un vi- krypton/SF6.
trage avec un ou plusieurs films plastiques tendus
dans l’espace d’air (figure 65), de façon à avoir
plusieurs lames d’air en série sans augmenter le D. LE VITRAGE À HAUT RENDEMENT
poids du vitrage. Pour des raisons de visibilité, les
films doivent être parfaitement tendus et ne peu- Grâce au développement des techniques de dépôt
vent pas se déformer au fil des années. de couches sur les vitrages, un pas supplémentaire
a été franchi dans la qualité d’isolation des vitra-
Il existe également des films ayant des propriétés ges. La pose d’une couche métallique (par exem-
de basse émissivité (voir point D ci-après) et/ou de ple, en argent) sur le vitrage permet d’obtenir des
réflexion de l’énergie solaire incidente. vitrages dits à haut rendement (aussi appelés à basse
émissivité ou low E). Il s’agit en général de cou-
ches déposées sous vide, qui doivent être placées à
Fig. 65 Double vitrage avec film plastique tendu l’intérieur d’un double vitrage vu leur fragilité. Ces
dans l’espace d’air ou de gaz.
Fig. 66
Double vitrage
à haut
film tendu rendement.
extérieur intérieur
espaceur
métallique
mastic
thermodurcissable
1 2 3 4
On peut combiner les couches à basse émissivité et A titre de comparaison, un mur creux non isolé a
les couches de contrôle solaire réfléchissantes. Il un coefficient U de l’ordre de 1,5 W/(m2.K) et les
s’agit alors de couches sous vide combinant ces règlements des Régions relatifs à l’isolation ther-
deux effets et placées en position 2.
3.2.2.4 INFLUENCE DE DIFFÉRENTS Fig. 68 Influence de l’épaisseur des vitrages sur le coefficient de
PARAMÈTRES SUR LA VALEUR U transmission thermique.
6,0
Nous détaillons, dans le présent paragraphe, l’in- simple vitrage
fluence qu’exercent, sur la valeur U, le type de 5,5
vitrage (simple, double), l’épaisseur de l’espaceur 5,0
et des vitrages, la nature des gaz et la présence de
U (W/(m2.K))
couches à basse émissivité. 4,5
4,0
Les doubles (et les triples) vitrages constituent la 3,0 double vitrage y-12-y
base des vitrages isolants, nous l’avons dit. La fi- 2,5
gure 67 donne le coefficient de transmission ther-
mique de simples et doubles vitrages en fonction 2,0
4 6 8 10 12 14 16 18
de l’espace d’air. Les triples vitrages y figurent
EPAISSEUR DES VITRAGES y (mm)
également, bien que cette solution ne soit plus que
rarement utilisée.
2
D. NATURE DU GAZ
1
L’isolation obtenue à l’aide d’un double vitrage
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
avec lame remplie d’air peut être améliorée en uti-
LARGEUR DE L’INTERCALAIRE x (mm)
lisant un gaz encore plus isolant que l’air, par exem-
ple l’argon ou le krypton. La figure 69 donne la
valeur du coefficient de transmission thermique
B. EPAISSEUR DU VERRE pour ces vitrages. La valeur U, qui est de 2,8 à 3,0
W/(m2.K) pour les doubles vitrages avec air, des-
Le verre est un mauvais isolant : sa conductivité cend à 2,6 à 2,7 W/(m2.K) pour le remplissage avec
thermique λ vaut 1 W/(m.K). L’augmentation de argon et à 2,5 à 2,6 W/(m2.K) en présence de
l’épaisseur des verres composant un vitrage n’in- krypton.
fluence que peu la qualité de l’isolation thermique.
En revanche, l’utilisation de SF6 (pour des raisons
La figure 68 donne, pour un simple et un double acoustiques, voir § 3.3) exerce une influence néga-
vitrage (à espace d’air constant de 12 mm), la va- tive sur la valeur U.
U (W/(m2.K))
U (W/(m2.K))
3,0
2,5
2,8 4-x-4 air
4-x-4 argon 2,0
2,6
4-x-4 krypton
2,4 1,5
2,2
1,0
2,0 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 LARGEUR DE L’INTERCALAIRE x (mm)
LARGEUR DE L’INTERCALAIRE x (mm)
2,0
F. COMBINAISON DES DIFFÉRENTES SOLUTIONS
1,0
En combinant les solutions détaillées aux points D
et E (couche basse émissivité et gaz noble), on peut 0
4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
atteindre des valeurs U plus basses encore, de l’or-
LARGEUR DE L’INTERCALAIRE x (mm)
dre de 1,1 W/(m2.K), voire même inférieures.
Bois 1,8
PUR 2,9
Tableau 30 Formules simplifiées pour le calcul de
PVC :
Uf (coefficient de transmission thermique).
– à plusieurs chambres sans renfort 1,5
– à plusieurs chambres avec renfort 1,7
TYPE DE CHÂSSIS Uf (W/(m2.K))
– à une chambre sans renfort 2,8
– à une chambre avec renfort 3,0 Châssis métallique 0,75 Uvc + 0,25 Uch + 3 ψ
Aluminium : Autres châssis 0,70 Uvc + 0,30 Uch + 3 ψ
– sans coupure thermique 6,0
– avec assemblage métallique par points 4,8
– avec coupure thermique continue 3,5 ou 3,8 ou 3,9 ou 4,2 (*)
3,1 2,86 3,19 2,77 2,83 3,16 3,22 3,82 3,67 3,52 3,45 3,43 3,35
3,0 2,79 3,12 2,70 2,76 3,09 3,15 3,75 3,60 3,45 3,38 3,35 3,27
2,9 2,72 3,05 2,63 2,69 3,02 3,08 3,67 3,52 3,37 3,30 3,28 3,20
2,8 2,65 2,98 2,56 2,62 2,95 3,01 3,60 3,45 3,30 3,23 3,20 3,12
2,7 2,58 2,91 2,49 2,55 2,88 2,94 3,52 3,37 3,22 3,15 3,13 3,05
2,6 2,51 2,84 2,42 2,48 2,81 2,87 3,45 3,30 3,15 3,08 3,05 2,97
2,5 2,44 2,77 2,35 2,41 2,74 2,80 3,37 3,22 3,07 3,00 2,98 2,90
2,4 2,37 2,70 2,28 2,34 2,67 2,73 3,30 3,15 3,00 2,93 2,90 2,82
2,3 2,30 2,63 2,21 2,27 2,60 2,66 3,22 3,07 2,92 2,85 2,83 2,75
2,2 2,23 2,56 2,14 2,20 2,53 2,59 3,15 3,00 2,85 2,78 2,75 2,67
2,1 2,16 2,49 2,07 2,13 2,46 2,52 3,07 2,92 2,77 2,70 2,68 2,60
2,0 2,09 2,42 2,00 2,06 2,39 2,45 3,00 2,85 2,70 2,63 2,60 2,52
1,9 2,08 2,41 1,99 2,05 2,38 2,44 2,92 2,83 2,68 2,61 2,59 2,51
1,8 2,01 2,34 1,92 1,98 2,31 2,37 2,85 2,76 2,61 2,54 2,51 2,43
1,7 1,94 2,27 1,85 1,91 2,24 2,30 2,77 2,68 2,53 2,46 2,44 2,36
1,6 1,87 2,20 1,78 1,84 2,17 2,23 2,70 2,61 2,46 2,39 2,36 2,28
1,5 1,80 2,13 1,71 1,77 2,10 2,16 2,62 2,53 2,38 2,31 2,29 2,21
1,4 1,73 2,06 1,64 1,70 2,03 2,09 2,55 2,46 2,31 2,24 2,21 2,13
1,3 1,66 1,99 1,57 1,63 1,96 2,02 2,47 2,38 2,23 2,16 2,14 2,06
1,2 1,59 1,92 1,50 1,56 1,89 1,95 2,40 2,31 2,16 2,09 2,06 1,98
1,1 1,52 1,85 1,43 1,49 1,82 1,88 2,32 2,23 2,08 2,01 1,99 1,91
1,0 1,45 1,78 1,36 1,42 1,75 1,81 2,25 2,16 2,01 1,94 1,91 1,83
0,9 1,38 1,71 1,29 1,35 1,68 1,74 2,17 2,08 1,93 1,86 1,84 1,76
0,8 1,31 1,64 1,22 1,28 1,61 1,67 2,10 2,01 1,86 1,79 1,76 1,68
0,7 1,24 1,57 1,15 1,21 1,54 1,60 2,02 1,93 1,78 1,71 1,69 1,61
0,6 1,17 1,50 1,08 1,14 1,47 1,53 1,95 1,86 1,71 1,64 1,61 1,53
0,5 1,10 1,43 1,01 1,07 1,40 1,46 1,87 1,78 1,63 1,56 1,54 1,46