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LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE

DE LA FEMME EN ZONE RURALE


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

SOMMAIRE

INTRODUCTION
I. LE PROFIL SOCIOCULTUREL DE LA FEMME RURAL : VERS UNE
RECOMPOSITON DE L’IDENTITE FEMININE
1.1. La femme rurale est un stock de main-d’œuvre
1.2. La femme rurale est un stock de main d’œuvre éligible pour une éventuelle
mobilisation
1.3. Tendance à l’acquisition d’un capital culturel
II. LES CONTRAINTES A LA RECOMPOSITION DE L’IDENTITE
FEMININE
2.1. Le poids des traditions
2.2. Les contraintes de l’espace domestique
2.3. Le budget temps
III. LES ACTIVITES ECONOMIQUES
3.1. La production végétale
3..2 La production animale
3.3. Activités artisanales
IV. LES SAVOIR FAIRE
4.1. les savoirs faire valorisés et non valorisés
V .ACTIVITES POLITIQUES
5.1 la participation aux scrutins
5.2. la candidature aux élections
VI- LES ACTIVITES CULTURELLES
6.1 l’accès à la presse écrite
6.2 l’accès à la télévision
6.3 l’accès aux réseaux sociaux
VII LES ACTIVITES PARTICIPATIVES
7.1 la hiérarchisation des contraintes
7.2 les idées de projets
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS

Ministre délégué chargé du développement rural 1 CENEAP


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INTRODUCTION

Le présent document constitue le rapport final de l’étude sur la fonction


socioéconomique de la femme en zone rurale.

Après un rappel des aspects relatifs à la problématique de l’étude, ses objectifs, la


démarche méthodologique et les techniques d’investigation, le rapport expose les
traits structurants et le profil socioculturel de la femme rurale, et met en évidence
l’évolution enregistrée au cours des dernières années.

Après avoir cerné les contraintes qu’elle rencontre et qui freinent son
épanouissement, le rapport tente de mesurer son niveau de participation, à travers
l’analyse de ses activités économiques et socioculturelles et de ses capacités
participatives.

CADRE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE

Problématique

A cheval entre une ruralité éclatée et une urbanité idéalisée, la femme rurale vit
une situation frustrante et perturbatrice qui accroît sa vulnérabilité et,
paradoxalement, lui offre les facteurs de sa mutation pour devenir un acteur social.
Sous l’effet de l’action de l’Etat, la situation a sensiblement évolué comme en
témoignent les résultats enregistrés en matière de scolarisation et de formation,
d’accès à l’emploi et d’exercice des droits.

Il n’en demeure pas moins que son insertion dans la vie économique et sociale
accuse un retard qui devrait être cerné et mesuré à sa juste valeur, par un effort
d’évaluation des obstacles et des dysfonctionnements ainsi que par une mesure de
ses capacités de participation effectives ou potentielles.

Le centre d’intérêt ne devrait plus être limité au statut juridique et personnel de la


femme, mais devrait couvrir d’autres aspects relatifs à son itinéraire social et à sa
trajectoire. A travers la dure existence quotidienne où les extrémismes exacerbés et

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l’archaïsme des mentalités ne cèdent pas la place aux attitudes modernistes et à


l’irruption de l’individu, se dessine une dynamique sociale féminine qu’on ne
saurait occulter ou sous évaluer.

A l’évidence, les aspirations de la femme rurale d’aujourd’hui sont différentes de


celles de ses aînées. Autrefois l’univers de la femme s’organisait exclusivement au
niveau de l’espace domestique, autour des fonctions de procréation et des tâches
ménagères alors qu’il tend aujourd’hui à se diversifier et à s’élargir par
l’intégration de nouvelles fonctions à l’espace domestique et par l’intervention de
la femme dans l’espace social, public et institutionnel.

Comment s’opère cette évolution, quel est son contenu et comment les femmes se
prennent position dans le jeu de l’appropriation d’un rôle nouveau et les enjeux
d’imitation et de tentation qui en découlent, sont autant d’interrogations qu’il
convient de prendre en charge à travers une investigation empirique des aspects
relatifs à la fonction socioéconomique de la femme.

L’objectif de cette tâche est non seulement de faire un diagnostic, mais également
d’identifier les tendances d’une évolution réelle qui fera l’objet d’un suivi
multiforme, aussi bien pour connaître les réalités de ce changement que pour
intervenir, dans le sens des mutations souhaitées.

Objectifs de l’étude

A la faveur des mutations économiques et sociales en cours, cette étude aura pour
objectifs de :

- Evaluer à partir des indicateurs du développement humain, le rôle et la place de


la femme en zone rurale, à travers :

ƒ Son niveau de participation et de contribution véritable à l’activité


économique et sociale

ƒ Son niveau d’éducation et de formation

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ƒ Son degré d’insertion et de promotion au développement économique et


social

ƒ Sa fonction sociale dans son environnement rural

ƒ Sa condition économique et sociale et ses rapports avec son


environnement (famille, acteurs, marché)

ƒ Son activité à travers les branches et filières investies (flux économique,


secteur informel) et les facteurs déterminant pour l’accès au monde du
travail.

- Etudier l’approche budget temps de la femme rurale, paramètre fondamental,


qui permet de quantifier en détail toutes les tâches des femmes et d’évaluer
l’ensemble des travaux marchands réalisés.

- Analyser les « pratiques socioculturelles dominantes en milieu rural » qui


entravent ou encouragent l’activité féminine en zone rurale.

- Analyser les différentes politiques d’intégration de la femme rurale et leurs


limites.

Approche méthodologique

Les éléments méthodologiques ont été centrés dans une première étape, sur la
portée empirique et analytique des différentes données recueillies.

Dans ce cadre, l’évaluation de la fonction socioéconomique de la femme rurale a


été approchée à travers un ensemble de régions représentatives des différentes
typologies de l’espace algérien.

Phases et délais de l’étude

L’étude a été réalisée par phases successives, lancées par séquences et à partir des
régions qui ont été déterminées.

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Phase I : Recherche documentaire et pré-enquête

1. Analyse du fonds documentaire constitué d’études, d’enquêtes et de


réflexions réalisées au cours de ces dernières années.

2. Pré-enquête effectuée en vue de l’élaboration d’une problématique


générale, dans trois zones représentatives.

Phase II : Enquête de terrain

• Enquête sur terrain d’une durée de 3 mois, réalisée sur la base d’un
échantillon représentatif de la population totale compte tenu des objectifs
assignés à cette étude et d’une stratification du territoire national en cinq
zones distinctes.

• Le questionnaire utilisé s’articule autour de trois grandes sections :

1. Examen des statistiques et indicateurs permettant de déterminer le


rôle et la place de la femme dans son environnement rural.

2. Examen des activités et fonctions économiques et sociales de la


femme rurale.

3. Examen des statistiques et indicateurs concernant le budget temps


de la population féminine à étudier.

Phase III : Analyse des données

• La troisième étape porte sur le traitement des données, leur mise en


cohérence et leur analyse. Le rapport final contiendra également les
propositions de mesures ainsi que les programmes adéquats susceptibles
de promouvoir et d’intégrer la femme rurale dans son environnement
économique et social.

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I. LE PROFIL SOCIOCULTUREL DE LA FEMME RURAL : VERS UNE


RECOMPOSITON DE L’IDENTITE FEMININE

La situation de la femme rurale est traversée par un lent, mais néanmoins profond
processus d’évolution socioculturelle, sous l’effet des transformations socio-
économiques que connaît la société algérienne depuis l’indépendance.

Si en terme de parité avec l’homme, aussi bien au niveau de l’espace domestique


qu’en ce qui se rapporte à l’espace public et institutionnel, la femme est confrontée
à des résistances, sa situation en terme de trajectoires sociales, tend à se
transformer pour permettre son irruption, en tant qu’acteur de la vie locale. C’est
ce qui se dégage de la lecture des données de l’enquête relative au nouveau profil
de la femme rurale.

1.1 - La femme rurale est un stock de main-d’œuvre

Les effectifs des femmes en âge de travailler représentent 65,75% du total de la


population de sexe féminin, ce qui confère à la femme rurale de grandes
potentialités pour assurer un fonctionnement flexible au marché de l’emploi local.

Tableau n° 1 : Répartition des effectifs de femmes enquêtées selon les zones


physiques et strates d’âge

Haut Total
Age Montagneuse Céréalière Plaines Steppiques
Plateaux
% % % % % %
- de 6 ans 579 7,90 37 8,67 190 9,92 95 11,93 18 13,04 919 8,66
6 à 14 ans 1321 18,02 84 19,67 399 20,82 151 18,97 42 30,43 1997 18,83
15 à 24 ans 2133 29,10 130 30,44 535 27,92 209 18,97 23 16,67 3030 28,57
25 à 59 2780 37,93 148 34,66 679 35,44 291 26,26 50 36,23 3948 37,22
60 et + 516 7,04 28 6,56 113 5,90 50 36,56 5 3,62 712 6,71
Total 7329 100,0 427 100,0 1916 100,0 796 6,28 138 100,0 10606 100,0

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Répartition des effectifs de femmes


enquêtées selon les strates d’âge

6,71 8,66

18,83 - de 6 ans
6 à 14 ans
37,22 15 à 24 ans
25 à 59
60 et +
28,57

Les données du tableau précédent, révèlent que la concentration des effectifs de


femmes dans les catégories de la population active est un phénomène qui touche
pratiquement la totalité des régions rurales et qu’il est appelé à évoluer dans les
prochaines années.

Dans quatre zones montagneuses, plaines céréalières, plaines et hauts plateaux le


taux de femmes en âge de travailler se situe au niveau de la moyenne rurale
nationale ; seules les zones steppiques enregistrent un taux inférieur à cette
moyenne. Mais cette situation risque d’évoluer dans les prochaines années du fait
de la tendance à la modification des écarts entre les catégories d’âge. Les zones
steppiques recèlent le taux le plus élevé des effectifs de personnes âgées entre 6 et
14 ans et le taux le plus faible de personnes âgées de 60 ans et plus.

1.2. La femme rurale est un stock de main d’œuvre éligible pour une
éventuelle mobilisation

La femme rurale constitue non seulement un stock de main-d’œuvre, mais


également une population active qui peut participer à des actions de
développement local.

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Tableau n° 2 : Répartition des effectifs des femmes enquêtées selon la


situation matrimoniale

Zone P. S.
Situation Haut Total
Montagneuse Céréalière Plaines Steppiques
matrimoniale Plateaux
% % % % % %
Célibataire 2818 51,91 147 48,04 665 50,11 267 48,55 31 39,74 3928 51,08
Marié 2294 42,25 143 46,73 588 44,31 265 48,18 40 51,28 3330 43,30
Divorcé 58 1,07 3 0,98 17 1,28 6 1,09 4 5,13 88 1,14
Séparé(e) 13 0,24 2 0,65 2 0,15 1 0,18 - - 18 0,23
Veuf(ve) 246 4,53 11 3,59 55 4,14 11 2,00 3 3,85 326 4,24
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

Répartition des effectifs des femmes enquêtées selon la situation


matrimoniale

0,23 4,24
1,14

Célibataire
Marié
Divorcé

51,08 Séparé(e)
43,3
Veuf(ve)

La lecture des données du tableau précédent révèle qu’au niveau de la situation


matrimoniale la femme rurale est appelée à emprunter des trajectoires
professionnelles qui ne se heurtent pas aux obligations familiales. On constate que
51,08% de femmes sont célibataires, taux qu’il convient d’interpréter comme une
tendance à l’individualisation des trajectoires féminines et comme une situation
nouvelle qui fait son irruption dans la société rurale considérée jusqu’à présent
comme une société épargnée par le phénomène du célibat. L’évolution de ce
phénomène influe sur les autres statuts de la situation matrimoniale :

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- Le phénomène de divorce et les situations de séparation ont pratiquement


disparus. En revanche le phénomène de veuvage est relativement répandu
puisqu’il touche 4,24% des femmes concernées par le mariage.

- L’évolution la plus significative est en train de se produire au niveau du


modèle familial. En effet, la lecture des données relatives aux modèles de
mariage pousse à penser que le modèle de la famille nucléaire tend à
dominer dans la société rurale. Le nombre de familles constituées sur la base
du mariage polygame est peu important. Leur taux se situe pratiquement au
niveau de la moyenne nationale.

Tableau n°3 : Répartition des femmes enquêtées selon la situation individuelle

Zone P. S.
Situation Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
individuelle Céréalière Plateaux
% % % % % %
Occupé 311 5,73 11 3,59 139 10,47 12 2,18 4 5,13 477 6,20
Chômeur 291 5,36 11 3,59 49 3,69 13 2,36 4 5,13 368 4,79
Fem foyer 3941 72,59 236 77,12 945 71,21 491 89,27 59 75,64 5672 73,76
Etu/Ecol/Form/app 733 13,50 40 13,07 159 11,98 29 5,27 7 8,97 968 12,59
Ret/pensionné 117 2,16 7 2,29 22 1,66 5 0,91 2 2,56 153 1,99
Handicapé 36 0,66 1 0,33 13 0,98 - - 2 2,56 52 0,68
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

Répartition des femmes enquêtées selon la situation individuelle


0,68
6,2
1,99 4,79
12,59
Occupé
Chômeur
Fem foyer
Etu/Ecol/Form/app
Ret/pensionné
Handicapé

73,76

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La comparaison des données de la situation individuelle montre que le gros des


effectifs de femmes célibataires se concentre dans la catégorie des «femmes au
foyer ». Mais cette situation n’est pas figée dans la mesure où les effectifs de
femmes en situation de scolarisation et de formation représentent un taux
significatif qui présage que le devenir professionnel des concernées se situera
plutôt en dehors de l’espace domestique.

En outre, cette interprétation de la domination de la catégorie «femme au foyer »


permet de faire une lecture prudente des faibles taux d’occupation et de chômage
qui semblent échapper ici à toute généralisation économiste.

Tableau n° 4 : Répartition des effectifs de femmes enquêtées selon la situation


professionnelle

Zone P. S.
Situation Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Professionnelle Céréalière Plateaux
% % % % % %
Employeur 6 1,93 - - 1 0,72 - - - - 7 1,47
Indépendant 66 21,22 3 27,27 24 17,27 - - 2 50,00 95 19,92
Salarié permanent 90 28,94 6 54,55 13 9,35 7 58,33 1 25,00 117 24,53
Salarié non perm. 48 15,43 1 9,09 7 5,04 3 25,00 1 25,00 60 12,58
Apprenti 1 0,32 - - - - - - - - 1 0,21
Aide familial 100 32,15 1 9,09 94 67,63 2 16,67 - - 197 41,30
Total 311 100,0 11 100,0 139 100,0 12 100,0 4 100,0 477 100,0

Un autre élément de réflexion incite à défendre l’hypothèse de l’individualisation


des trajectoires féminines. Il s’agit du constat relevé à travers la lecture du tableau
précédent faisant ressortir le phénomène du travail salarié à côté de l’activité
consacrée à l’aide familiale. Les femmes exerçant une activité salariale à titre de
permanent ou de temporaire représentent 36,11% des femmes occupées. Les
effectifs de femmes exerçant une activité indépendante confirment l’hypothèse
retenue.

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1.3 Tendance à l’acquisition d’un capital culturel

Il faut signaler cependant que l’individualisation des trajectoires féminines


intervient dans un contexte marqué par l’acquisition par la femme rurale d’un
capital culturel, comme en témoignent les changements observés au niveau de
l’instruction et la situation en matière de scolarisation et de formation.

Niveau d’instruction : Tendance au recul de l’analphabétisme

L’analphabétisme tend à reculer : quoique préoccupant le taux d’analphabétisme


enregistre une baisse régulière grâce aux efforts de scolarisation de la jeune fille.

Tableau n° 5 : Répartition des chefs de ménages femmes enquêtées selon le


niveau d’instruction

Zone P. S.
Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
Sans instruction 139 87,42 3 100,0 16 66,67 2 50,00 2 50,00 162 83,51
Ecole coranique 2 1,26 - - 2 8,33 - - - - 4 2,06
Primaire 7 4,40 - - 4 16,67 - - 1 25,00 12 6,19
Moyen 4 2,52 - - - - 1 25,00 - - 5 2,58
Secondaire 7 4,40 - - 2 8,33 1 25,00 1 25,00 11 5,67
Total 159 100,0 3 100,0 24 100,0 4 100,0 4 100,0 194 100,0

Répartition des chefs de ménages femmes enquêtées


selon le niveau d’instruction
5,67
6,19 2,58
2,06

Sans instruction
Ecole coranique
Primaire
Moyen
Secondaire

83,51

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Tableau n° 5 : Répartition des chefs de ménages femmes enquêtées selon l’age

Zone P. S.
Plaines Haut Total
Age Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
15 à 24 ans - - - - - - 1 25,00 - - 1 0,52
25 à 59 ans 87 54,72 3 100,0 19 79,17 2 50,00 3 75,00 114 58,76
60 ans et + 72 45,58 - - 5 20,83 1 25,00 1 25,00 79 40,72
Total 159 100,0 3 100,0 24 100,0 4 100,0 4 100,0 194 100,0

Le taux d’analphabétisme des femmes de plus de 15 ans est estimé à 42,95%. En


comparant ce taux avec la répartition des effectifs de femmes ayant un niveau
d’instruction, on est tenté de penser que les effectifs de femmes analphabètes
augmentent au fur et à mesure qu’on progresse dans les catégories d’âge. Les
effectifs de femmes instruites régressent au fur et à mesure qu’on progresse dans
les niveaux d’instruction.

Situation de scolarisation : l’hypothèse de l’amélioration des taux

Le recul de l’analphabétisme intervient dans un contexte marqué par une tendance


à l’amélioration du niveau de scolarisation. Cette amélioration est très sensible au
niveau de la catégorie de filles âgées de 6 à 14 ans. Elle marque un fléchissement
des effectifs au niveau des jeunes filles âgées entre 15 et 24 ans.

Scolarisation des filles

Le taux scolarisation des filles de 6 à 14 ans atteint dans deux zones des niveaux très
élevés : 97,62% dans les plaines céréalières, 92,86% dans les zones steppiques et
91,48% dans les plaines. Le taux le plus faible est enregistré dans les hauts plateaux.

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Tableau n° 6 : Situation de scolarisation des filles de 6 à 14 ans

Zone P. S.
Plaines Haut Total
Scolarisation Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
En cours 1162 87,96 82 97,62 365 91,48 118 78,15 39 92,86 1766 88,43
Interrompu 79 5,98 1 1,19 9 2,26 16 10,60 - - 105 5,26
Jamais scolarisé 80 6,06 1 1,19 25 6,27 17 11,26 3 7,14 126 6,31
Total 1321 100,0 84 100,0 399 100,0 151 100,0 42 100,0 1997 100,0

Situation de scolarisation
des filles de 6 à 14 ans

6,31
5,26

En cours
Interrompu
Jamais scolarisé

88,43

Les différences relevées entre les taux de scolarisation enregistrés dans les cinq
zones sont en fait la conséquence des niveaux relevés en matière d’interruption de
la scolarisation et de la réduction des effectifs de filles jamais scolarisées. Dans les
zones où le taux de scolarisation est très élevé, les deux phénomènes sont soit
faibles ou proches l’un de l’autre. En revanche, dans les zones où la scolarisation
se situe à un niveau inférieur, le taux de filles jamais scolarisées est dans tous les
cas, supérieur au taux de filles ayant interrompu leur scolarisation.

L’analyse des causes de ces phénomènes révèle que l’interruption de la scolarisation


est le résultat d’un acte volontaire et la conséquence du rendement scolaire ; alors
que la non scolarisation est la conséquence d’un déterminisme social.

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Tableau n°7 : Les causes d’interruption de la scolarisation chez les filles


de 6 à 14 ans

Zone P.S
Plaines Haut Total
Causes Montagneuse Plaines
Céréalière Plateaux
% % % % %
NC 12 15,19 - - 1 11,11 2 12,50 15 14,29
Eloignement 11 13,92 - - 1 11,11 7 43,75 19 18,10
Moyens transport 2 2,53 - - - - 1 6,25 3 2,86
Manque d’écoles 3 3,80 - - - - 1 6,25 4 3,81
Moyens financiers 6 7,59 - - - - - - 6 5,71
Exclusion 16 20,25 - - 5 55,56 2 12,50 23 21,90
Arrêt volontaire 17 21,52 - - 1 11,11 2 12,50 20 19,05
Décision parentale 20 12,66 - - 1 11,11 1 6,25 12 11,43
Autre 2 2,53 1 100,0 - - - - 3 2,86
Total 79 100,0 1 100,0 9 100,0 16 100,0 105 100,0

Les causes d’interruption de la scolarisation


chez les filles de 6 à 14 ans
Autre
NC
Décision parentale 4%
18%
15%

Eloignement
Arrêt volontaire 23%
24% Moyens transport
Moyens financiers Manque d’écoles 4%
7% 5%

Les causes se rapportant à l’attitude humaine, soit des filles ou de leurs parents,
représentent 51,38% des causes d’interruption de la scolarisation. Si on y ajoute le
manque de transport comme cause commune aux aspects humains et matériels, on
constate que la décision humaine joue un grand rôle dans la poursuite de la
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scolarisation. Le nombre d’interruption dans la tranche d’âge 12-13 ans (50,48%)


confirme un tel constat.

En revanche les aspects socio-économiques paraissent plus déterminants dans la


décision de non scolarisation des filles.

Tableau n°8 : Raisons de non scolarisation des filles de 6 à 14 ans

Zone P. S.
Plaines Haut Total
Causes Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
NC 33 41,25 - - 4 16,00 5 29,41 - - 42 33,33
Eloignement 8 10,00 - - 8 32,00 - - 3 100,0 19 15,08
Moyens financiers 12 15,00 - - 1 4,00 11 64,71 - - 24 19,05
Doit aider la
- - - - 4 16,00 - - - - 4 3,17
famille
Handicap 5 6,25 1 100,0 - - 1 5,88 - - 7 5,56
Décision parentale 9 11,25 - - 2 8,00 - - - - 11 8,73
Autre 13 16,25 - - 6 24,00 - - - - 19 15,08
Total 80 100,0 1 100,0 25 100,0 17 100,0 3 100,0 126 100,0

L’éloignement de l’école et la faiblesse ou l’inexistence de moyens financiers


représentent 48,41% des raisons de non scolarisation des filles de 6 à 14 ans. Ce
taux prend une ampleur plus importante si on considère que la raison «doit aider la
famille » st la conséquence d’une situation socio-économique peu confortable.
Contrairement à ce qu’on est tenté de croire, l’hostilité à l’égard de la scolarisation
des filles tend à disparaître ou du moins à régresser comme en témoigne le taux de
8,73% de filles non scolarisées suite à une décision parentale.

Il est clair que si les phénomènes d’interruption du cursus scolaire et de non


scolarisation enregistrent une nette tendance à la régression ; c’est en partie en
raison de l’existence des établissements scolaires et leur localisation le plus près
des centres de vie des populations.

Ministre délégué chargé du développement rural 15 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°9 : Localisation des écoles primaires

Zone P. S.
Plaines Haut Total
Localisation Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
NC 18 1,55 - - 4 1,10 - - 1 2,56 23 1,30
Dans la
1046 90,02 80 97,56 349 95,62 112 94,92 38 97,44 1625 92,02
commune
Hors commune 98 8,43 2 2,44 12 3,29 6 5,08 - - 118 6,68
Total 1162 100,0 82 100,0 365 100,0 118 100,0 39 100,0 1766 100,0

La majorité des filles sont scolarisées dans les chefs lieu de commune. Aucune
zone ne fait exception. Cette situation épargne à la majorité des filles les
désagréments que peuvent leur causer les des moyens de transport.

Tableau n° 10 : Moyens de transport scolaire

Zone P. S.
Total
Plaines Haut
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
NC 28 2,41 2 2,44 - - - - 1 2,56 31 1,76
A pied 851 73,34 67 81,71 303 83,01 89 75,42 33 84,62 1343 76,05
Transport public 64 5,51 - - 2 0,55 3 2,54 2 5,13 71 4,02
Transport privé 182 15,66 11 13,41 34 9,32 23 19,49 3 7,69 253 14,33
Ramassage 32 2,75 1 1,22 25 6,85 3 2,54 - - 61 3,45
Autre moyens 5 0,43 1 1,22 1 0,27 - - - - 7 0,40
Total 1162 100,0 82 100,0 365 100,0 118 100,0 39 100,0 1766 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 16 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Moyens de transport scolaire


3,45 0,4 1,76
14,33

4,02 NC
A pièd
Transport public
Transport privé
Ramassage
Autre moyens

76,05

76,05% de filles scolarisées rejoignent leur école à pied. Celles qui se trouvent
dans l’obligation d’utiliser les moyens de transport sont servies plutôt par le
transport privé qui reste omniprésent devant l’insuffisance du transport public et du
ramassage scolaire.

La scolarisation de jeunes filles

Si les résultats obtenus en matière de scolarisation des filles de 6 à 14 ans


présagent d’une amélioration future du niveau de scolarisation des femmes, il n’en
demeure pas moins que la validité de cette hypothèse dépend en partie des progrès
à réaliser en matière de la prise en charge des conditions actuelles de scolarisation
des jeunes filles de 15 à 24 ans.

Tableau n°11 : Scolarisation des jeunes filles de 15 à 24 ans

Zone P.S
Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
0 312 14,63 12 9,23 95 17,76 55 26,32 3 13,04 477 15,74
Oui 1446 67,79 104 80,00 352 65,79 132 63,16 15 65,22 2049 67,62
Non 375 17,58 14 10,77 88 16,45 22 10,53 5 21,74 504 16,63
Total 2133 100,0 130 100,0 535 100,0 209 100,0 23 100,0 3030 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 17 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Scolarisation des jeunes filles de 15 à 24 ans

Non NC
17% 16%

NC
Oui
Non

Oui
67%

Les jeunes filles ayant interrompu leur scolarisation représentent 67,62%. Celles
qui n’ont jamais fréquenté l’école représentent un taux inquiétant de 15,74% qui
est sans commune mesure avec celui enregistré au primaire.

Dans certaines zones, les taux d’interruption de la scolarisation et de non


scolarisation atteignent des niveaux records. C’est le cas, dans les hauts plateaux
qui enregistrent le taux le plus élevé : 26,32%. Les plaines céréalières enregistrent
le taux le plus bas, sans que cela soit pour autant un facteur d’amélioration du
niveau de scolarisation, puisque c’est dans ces zones que l’on enregistre le taux le
plus élevé d’interruption de la scolarisation.

Comme pour le cycle primaire, l’analyse des causes d’interruption et de non


scolarisation fait ressortir le poids de la décision humaine et du rendement scolaire.

Ministre délégué chargé du développement rural 18 CENEAP


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Tableau n° 12 : Causes d’interruption de la scolarisation des jeunes filles de 15 à


24 ans

Zone P.S
Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
O 170 11,76 19 18,27 51 14,49 18 13,64 1 6,67 259 12,64
Eloignement 101 6,98 8 7,69 14 3,98 27 20,45 3 20,00 153 7,47
Moyens transport 57 3,94 5 4,81 13 3,69 1 0,76 3 20,00 79 3,86
Manque d’écoles 13 0,90 1 0,96 6 1,70 2 1,52 2 13,33 24 1,17
Moyens
102 7,05 5 4,81 12 3,41 12 9,09 1 6,67 132 6,44
financiers
Exclusion 493 34,09 35 33,65 123 34,94 31 23,48 - - 682 33,28
Arrêt volontaire 296 20,47 11 10,58 81 23,01 28 21,21 2 13,33 418 20,40
Décision
157 10,86 11 10,58 42 11,93 9 6,82 3 20,00 222 10,83
parentale
Mariage 7 0,48 - - - - 3 2,27 - - 10 0,49
Autre 50 3,46 9 8,65 10 2,84 1 0,76 - - 70 3,42
Total 1446 100,0 104 100,0 352 100,0 132 100,0 15 100,0 2049 100,0

Causes d’interruption de la scolarisation


des jeunes filles de 15 à 24 ans
Eloignement
Autre NC
Décision parentale 7%
3% 13%
11%
Moyens transport
4%
Moyens financiers
6%
Arrêt volontaire
21%
Exclusion
34%
NC Eloignement Moyens transport Manque d’écoles
Moyens financiers Exclusion Arrêt volontaire Décision parentale
Mariage Autre

L’exclusion, l’arrêt volontaire et la décision parentale représentent 64,51% des


causes d’interruption. L’éloignement est à l’origine de 12,64% d’interruptions. Le

Ministre délégué chargé du développement rural 19 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

manque d’établissements, de moyens financiers et de moyens de transport perdent


de plus en plus leur incidence sur la scolarisation des jeunes filles.

La poursuite de la scolarisation : inexistence des solutions alternatives

Pour réunir les conditions de la poursuite du processus d’amélioration amorcée à


partir du primaire, il convient de prendre en charge l’amélioration des possibilités
de choix des filières de scolarisation et de formation.

Tableau n° 13 : Situation de formation professionnelle et d’apprentissage

Zone P.S
Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
0 267 12,52 7 5,38 46 8,60 22 10,53 3 13,04 345 11,39
Oui 199 9,33 9 6,92 40 7,48 9 4,31 - - 257 8,48
Non 1667 78,15 114 87,69 449 83,93 178 85,17 20 86,96 2428 80,13
Total 2133 100,0 130 100,0 535 100,0 209 100,0 23 100,0 3030 100,0

La situation de la formation professionnelle et de l’apprentissage nécessite une


attention particulière pour remédier aux insuffisances actuelles. On constate que les
effectifs de jeunes filles concernées par la formation professionnelle et
d’apprentissage, toutes catégories confondues, sont très faibles. Dans certaines
régions la situation est dramatique comme est le cas de zones steppiques qui
n’enregistrent aucune jeune fille en formation.

Les causes d’une telle situation sont multiples et il serait difficile de faire ressortir
une cause déterminante.

Ministre délégué chargé du développement rural 20 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 14 : Causes de non formation professionnelle et d’apprentissage

Zone P.S
Montag- Plaines Haut Total
Plaines Steppiques
neuse Céréalière Plateaux
% % % % % %
O 63 3,78 4 3,51 23 5,12 5 2,81 2 10,00 97 4,00
Centre inexistant 157 9,42 5 4,39 89 19,82 28 15,73 6 30,00 285 11,74
Eloignement 278 16,68 35 30,70 64 14,25 41 23,03 3 15,00 421 17,34
Moyens financiers 203 12,18 11 9,65 40 8,91 9 5,06 3 15,00 266 10,96
Préfère travailler 235 14,10 12 10,53 39 8,69 23 12,92 - - 309 12,73
Marié 28 1,68 2 1,75 17 3,79 10 5,62 - - 57 2,35
Décision parentale 237 14,22 17 14,91 76 16,93 27 15,17 1 5,00 358 14,74
En cours de scolar 322 19,32 14 12,28 72 16,04 17 9,55 5 25,00 430 17,71
Autre 144 8,64 14 12,28 29 6,46 18 10,11 - - 205 8,44
Total 1667 100,0 114 100,0 449 100,0 178 100,0 20 100,0 2428 100,0

On peut néanmoins, relever que l’inexistence de centres n’est pas la cause


déterminante l’éloignement pose plus de problème aux jeunes filles. Le manque de
moyens financiers, la décision parentale, le besoin de travailler et le mariage sont
des causes qui se situent sur des niveaux tous rapprochés les uns des autres.

Le degré de causalité de ces facteurs n’est cependant pas absolu. Il peut être
modulé par une variation des spécialités proposées qui restent dans l’immédiat,
limitées à trois activités : la coiffure, la couture et l’informatique.

1.4 L’intérêt pour la santé individuelle

La recomposition de l’identité féminine dans la société rurale s’opère non


seulement en termes d’individualisation des trajectoires féminines, mais également
en termes de nouvelles représentations et pratiques.

C’est ainsi qu’en matière de gestion de sa santé, la femme rurale tend à faire valoir
un savoir-faire et une culture qui lui permet de prévenir et de prendre de son corps.

Ministre délégué chargé du développement rural 21 CENEAP


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En ce qui concerne les maladies chroniques on constate que la femme rurale a non
seulement su se prévenir plusieurs maladies; mais elle a également fait preuve de
rationalisme en respectant les traitements prescrits.

Tableau n° 15 : Etat de santé des femmes ayant contracté des maladies


chroniques

Zone P.S
Montag- Plaines Haut Total
Plaines Steppiques
neuse Céréalière Plateaux
% % % % % %
. 41 5,35 4 7,69 - - 2 2,50 - - 47 4,40
0 33 4,31 - - 3 1,87 7 8,75 - - 43 4,03
Encore malade
676 88,25 48 92,31 154 96,25 70 87,50 10 100,0 958 89,70
sans traitement
Décédé suit à la
15 1,96 - - 1 0,63 1 1,25 - - 17 1,59
maladie
Décédé pour autre
1 0,13 - - 2 1,25 - - - - 3 0,28
cause
Total 766 100,0 52 100,0 160 100,0 80 100,0 10 100,0 1068 100,0

Les femmes ayant contracté des maladies chroniques au cours de la période allant
de mai 2002 à mai 2003 représentent 12,37% du total de la population enquêtée.
Les femmes qui sont encore sous traitement représentent 82,70% des femmes
malades, mais ce taux ne constitue pas pour autant un facteur d’inquiétude
puisqu’il s’agit de maladies chroniques nécessitant de longs traitements. On peut
même l’interpréter comme un bon résultat, dans la mesure où le respect des
traitements prescrits a permis à la grande majorité de guérir. Les décès des suites
de maladies chroniques n’a touché que 1,5% des femmes malades au cours de la
période étudiée. Dans deux zones : les plaines céréalières et les zones steppiques
on n’enregistre aucun décès de ce genre.

Le constat de gestion des maladies chroniques ainsi diagnostiqué, est le résultat


non seulement d’une prise de conscience quant à la nécessité de s’occuper de la
santé, mais également de pratiques réelles.

Ministre délégué chargé du développement rural 22 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

La majorité des femmes ayant contracté une maladie chronique ont consulté un
service spécialisé. Celles qui n’ont pu suivre le traitement prescrit ne représentent
que 11,24% des femmes malades.

Tableau n° 16 : Etat de la gestion des malades chroniques

Plaines Haut Total


Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
. 41 5,35 4 7,69 - - 2 2,50 - - 47 4,40
O 642 83,81 47 90,38 143 89,37 62 77,50 7 70,00 901 84,36
Moyens finance 45 5,87 1 1,92 14 8,75 11 13,75 1 10,00 72 6,74
Service inexistant 30 3,92 - - 1 0,63 5 6,25 2 20,00 38 3,56
Ignorance 2 0,26 - - 1 0,63 - - - - 3 0,28
Autre 6 0,78 - - 1 0,63 - - - - 7 0,66
Total 766 100,0 52 100,0 160 100,0 80 100,0 10 100,0 1068 100,0

Les raisons évoquées pour l’absence de suivi de la maladie concernent des facteurs
objectifs tels que le manque de moyens financiers. L’ignorance n’apparaît que dans
0,28% des cas et ne concerne que deux zones : la zone montagneuse et les plaines.

La régression du poids de l’ignorance et de la croyance traditionnelle est confirmée


par le choix des lieux de traitement de la maladie.

Ministre délégué chargé du développement rural 23 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 17 : Lieux de suivi de la maladie

Zones P.S
Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
. 41 5,35 4 7,69 - - 2 2,50 - - 47 4,40
O 1 0,13 - - 2 1,25 5 6,25 - - 8 0,75
Cabinet privé 497 64,88 41 78,85 109 68,12 57 71,25 3 30,00 707 66,20
Centre de santé 68 8,88 5 9,62 10 6,25 4 5,00 3 30,00 90 8,43
Polyclinique 33 4,31 - - 5 3,12 1 1,25 - - 39 3,65
Hôpital 99 12,92 1 1,92 23 14,38 7 8,75 2 20,00 132 12,36
Marabou/taleb 2 0,26 - - - - - - - - 2 0,19
Aucun 25 3,26 1 1,92 11 6,87 4 5,00 2 20,00 43 4,03
Total 766 100,0 52 100,0 160 100,0 80 100,0 10 100,0 1068 100,0

Dans ce domaine on assiste à un changement de préférences des établissements


publics ; centre de santé, polyclinique, et hôpital et aussi de la médecine
traditionnelle, taleb et marabout vers les médecins privés. 66,20% des femmes
malades se traitent dans les cabinets privés. Cette tendance touche la totalité des
régions à l’exception des zones steppiques dans lesquelles le médecin privé et le
centre de santé se situent sur le même niveau. Quant à l’hôpital, son importance est
étroitement liée à sa localisation. Enfin le marabout et le taleb ne sont consultés
que par très peu de femmes et dans une seule région : les zones montagneuses.

Il y a lieu, cependant, de signaler que la formation de cette culture de santé s’est


produite dans des conditions peu favorables. On constate que les médecins
spécialisés restent insuffisants puisque 42,15% des femmes suivent la maladie
auprès de médecins généralistes. La situation est préoccupante dans deux zones :
les zones steppiques et les plaines céréalières.

Ministre délégué chargé du développement rural 24 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 18 : Personnel consulté pour suivre les maladies chroniques

Zones P.S
Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
O 2 0,29 - - - - - - - - 2 0,21
Spécialiste 418 59,97 22 46,81 74 50,34 38 55,07 4 50,00 556 57,44
Généraliste 275 39,45 25 53,19 73 49,66 31 44,93 4 50,00 408 42,15
Aucun 2 0,29 - - - - - - - - 2 0,21
Total 697 100,0 47 100,0 147 100,0 69 100,0 8 100,0 968 100,0

La localisation des cabinets et des établissements de santé semble poser des


désagréments aux femmes malades, puisque 64,36% parmi elles sont obligées de
se déplacer hors de la commune pour se soigner.

Tableau n°19 : Localisation des établissements de santé consultés par les


femmes malades.

Zones P.S
Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
O 4 0,57 - - 1 0,68 - - - - 5 0,52
Cne de résidence 135 19,37 21 44,68 26 17,69 10 14,49 1 12,50 193 19,94
Hors commune 452 64,85 18 38,30 91 61,90 55 79,71 7 87,50 623 64,36
Hors wilaya 106 15,21 8 17,02 29 19,73 4 5,80 - - 147 15,19
Total 697 100,0 47 100,0 147 100,0 69 100,0 8 100,0 968 100,0

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Localisation des établissements de santé


consultés par les femmes malades

15,19 0,52
19,94

NC
Cne de résidence
Hors commune
Hors wilaya

64,36

Cette difficulté touche avec autant d’acuité l’ensemble des femmes résidant dans
les quatre zones. Les femmes des plaines céréalières sont les seules à avoir la
possibilité de choisir entre des établissements locaux et ceux implantés à
l’extérieur de la commune.

La santé de la femme est meilleure en ce qui concerne les maladies transmissibles


puisque le nombres de femmes qui en sont atteintes ne représentent que 0.58% des
effectifs enquêtés.

Ministre délégué chargé du développement rural 26 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

II. LES CONTRAINTES A LA RECOMPOSITION DE L’IDENTITE


FEMININE

La recomposition de l’identité féminine dans la société rurale est étroitement liée à


la nature des dynamiques locales aussi bien institutionnelles qu’individuelles.
Aussi et afin de situer ce processus dans le jeu des interactions et des interférences
des agents de la vie locale, convient-il d’analyser comment le contexte local peut
devenir générateur de facteurs de dysfonctionnement.

2.1 Le poids des traditions

Bien qu’elle soit engagée dans un processus de modernisation socioculturelle, la


femme n’a pas pour autant pu se défaire de l’emprise des traditions. L’évolution
sur ce plan est lente, car même en ce qui concerne les aspects relatifs aux projets
individuels, la société intervient pour dicter à la femme ses comportements. S’il y a
un exemple de cette mise en tutelle de la femme, c’est bien celui relatif aux aspects
nuptiaux.

Pourtant, des progrès sont à signaler en particulier en ce qui concerne la régression


de la polygamie et la tendance au mariage exogène.

La lecture du tableau suivant montre que ces progrès sont des indicateurs d’une
évolution certaine.

Ministre délégué chargé du développement rural 27 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°20 : Lien de parenté au dernier mariage

Zones P.S
Lien de Montag- Plaines Haut Total
Plaines Steppiques
parenté neuse Céréalière Plateaux
% % % % % %
O 168 7,98 2 1,53 26 4,71 62 26,50 1 2,38 259 8,45
Cousin germain
307 14,58 17 12,98 103 18,66 22 9,40 15 35,71 464 15,14
paternel
Cousin germain
222 10,55 14 10,69 72 13,04 19 8,12 1 2,38 328 10,70
maternel
Autres liens 107 5,08 8 6,11 18 3,26 10 4,27 7 16,67 150 4,90
Voisin 132 6,27 9 6,87 25 4,53 16 6,84 - - 182 5,94
Total 2105 100,0 131 100,0 552 100,0 234 100,0 42 100,0 3064 100,0

54,86% des femmes ont épousé un conjoint qui n’a pas de liens de parenté avec
elles. Ce taux est élevé dans trois zones : montagneuses, plaines céréalières et les
hauts plateaux. Dans les deux autres zones, les femmes de cette catégorie ne sont
minoritaires.

Le mariage endogène n’a pas disparu, mais il est peu présent comme en
témoignent les taux relativement faibles des mariages avec des cousins germains
paternels qui concerne 15,14% des femmes et avec des cousins germains
maternels, qui ne concerne que 10,70% des femmes.

Des progrès ont été réalisés également au niveau des contrats de mariage. Le
recours au mariage civil est devenu une pratique courante dans toutes les zones. Le
recours à la seule Fatiha a pratiquement disparu dans deux zones : les plaines
céréalières et les zones steppiques. Dans les trois autres zones le taux de mariages
contractés par cette modalité est insignifiant.

Ministre délégué chargé du développement rural 28 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°21 : Mode de mariage pratiqué dans les zones enquêtées

Zones P.S
Plaines Haut Total
Mode mariage Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
O 137 6,51 4 3,05 15 2,72 67 28,63 - - 223 7,28
Etat civil 1874 89,03 127 96,95 511 92,57 164 70,09 42 100,0 2718 88,71
Fatiha 94 4,47 - - 26 4,71 3 1,28 - - 123 4,01
Total 2105 100,0 131 100,0 552 100,0 234 100,0 42 100,0 3064 100,0

Mode de mariage utilisé


dans les zones enquêtées
7,28
4,01 O
Etat civil
Fatiha

88,71

C’est au niveau du choix du conjoint que les résistances sont plus fortes.

Ministre délégué chargé du développement rural 29 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°22: Choix du conjoint

Zones P.S
Choix du Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
conjoint Céréalière Plateaux
% % % % % %
O 196 9,31 5 3,82 31 5,62 66 28,21 1 2,38 299 9,76
Le père 638 30,31 59 45,04 173 31,34 68 29,06 10 23,81 948 30,94
La mère 129 6,13 1 0,76 25 4,53 8 3,42 - - 163 5,32
La famille 724 34,39 41 31,30 203 36,78 54 23,08 22 52,38 1044 34,07
En concertation 27 1,28 1 0,76 15 2,72 - - 3 7,14 46 1,50
Autre 7 0,33 1 0,76 1 0,18 1 0,43 - - 10 0,33
Total 2105 100,0 131 100,0 552 100,0 234 100,0 42 100,0 3064 100,0

Le choix du conjoint échappe dans la majorité des cas à la décision des femmes.
On constate, en effet, que seules 15,08% des femmes enquêtées ont choisi elles-
mêmes leur conjoint.

Dans les autres cas, c’est la famille et le père qui choisissent à la place des femmes.
Contrairement à ce qu’ on est tenté de croire, les mères n’ont pas une influence
directe, ou du moins manifeste, dans le choix du conjoint de leurs filles.

Dans tous les cas de figure, l’avis de la femme n’est que rarement pris en
considération. Le taux de mariage contracté sur la base d’une concertation est
insignifiant dans quatre zones. Il est pratiquement inexistant dans les hauts
plateaux.

2.2 Les contraintes de l’espace domestique

Confrontée à des résistances traditionnelles empêchant son irruption dans l’espace


public local, en tant qu’acteur social, la majorité des femmes rurales passent la
quasi totalité de leur temps dans un espace domestique contraignant. L’habitat
précaire est peu répandu, et les maisons traditionnelles constituent le type de
construction dominant.

Ministre délégué chargé du développement rural 30 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°23 : Répartition des effectifs de femmes enquêtées par type de


construction de l’habitat

Zone P. S.
Type de Montag- Plaines Haut Total
Plaines Steppiques
construction neuse Céréalière Plateaux
% % % % % %
Immeuble 340 6,26 7 2,29 35 2,64 9 1,64 - - 391 5,08
Villa 1506 27,74 188 61,44 259 19,52 115 20,91 3 3,85 2071 26,93
Maison
3361 61,91 105 34,31 894 67,37 381 69,27 75 96,15 4816 62,63
traditionnelle
Habitat
183 3,37 4 1,31 99 7,46 35 6,36 - - 321 4,17
précaire
Autres 39 0,72 2 0,65 40 3,01 10 1,82 - - 91 1,18
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

Répartition des effectifs de femmes


enquêtées par type de construction habité
4,17 1,18 5,08
26,93

Immeuble
Villa
Maison traditionnelle
Habitat précaire
62,63 Autres

62,63% des femmes habitent dans des maisons traditionnelles, 26,93% dans des
villas ou des maisons particulières. Le nombre de femmes habitant un immeuble
représente un taux insignifiant au même niveau que celui de femmes vivant dans
un logement précaire. Il est inutile de démontrer que cette situation est liée au
cachet de l’habitat rural qui explique les raisons de l’inexistence des immeubles et
de l’habitat précaire dans les zones steppiques.

Ministre délégué chargé du développement rural 31 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

D’un point de vue matériel, cette configuration des types de construction ne semble
pas poser des problèmes de confort. La lecture du tableau suivant montre que la
grande majorité des femmes habitent dans des logements construits en dur.

Tableau n° 24 : Répartition des effectifs de femmes enquêtées selon les


matériaux de construction des logements habités

Zone P. S.
Matériaux Total
Plaines Haut
de Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
construction
% % % % % %
Dur 4680 86,20 304 99,35 905 68,20 516 93,82 78 100,0 6483 84,30
Préfabriqué 170 3,13 - - 14 1,06 12 2,18 - - 196 2,55
Toub 530 9,76 2 0,65 368 27,73 16 2,91 - - 916 11,91
Autres 49 0,90 - - 40 3,01 6 1,09 - - 95 1,24
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

L’utilisation quasi généralisée des matériaux en dur explique en partie l’état plutôt
bon des constructions.

Tableau n°25 : Répartition des effectifs de femmes par l’état de


construction des logements

Zone P. S.
Etat de Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
construction Céréalière Plateaux
% % % % % %
Bon 1702 31,35 179 58,50 331 24,94 139 25,27 18 23,08 2369 30,81
Moyen 2498 46,01 113 36,93 575 43,39 283 51,45 53 67,95 3522 45,80
Mauvais 973 17,92 10 3,27 299 22,53 109 19,82 6 7,69 1397 18,17
Très mauvais 256 4,72 4 1,31 122 9,19 19 3,45 1 1,28 402 5,23
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 32 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Répartition des effectifs de femmes


par l’état de construction des logements

5,23
30,81
18,17

Bon
Moyen
Mauvais
Très mauvais
45,8

30,81% des femmes enquêtées habitent des logements en bon état, 45,80% vivent
dans des logements jugés dans un état moyen, ce qui donne une majorité de
femmes vivant dans des logements dans un état acceptable. Le taux de femmes
habitant des logements dans un mauvais et très mauvais état ne dépasse pas
23,40%.

La majorité de femmes habitent des logements relativement neufs. Celles qui


habitent des logements construits après 1982, représentent 59,36% des effectifs
enquêtés. La situation est pratiquement identique dans toutes les zones.

Ministre délégué chargé du développement rural 33 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°26: Répartition des effectifs de femmes selon la période de


construction des logements

Zone P. S.
Date de Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
construction Céréalière Plateaux
% % % % % %
0 110 2,03 179 58,50 331 24,94 10 1,82 - - 164 2,13
Avant 1962 470 8,66 113 36,93 575 43,39 95 17,27 - - 775 10,08
1962 à 1971 572 10,54 54 17,65 145 10,93 30 5,45 - - 801 10,42
1972 à 1981 1008 18,57 63 20,59 283 9,19 108 19,64 - - 1462 19,01
1982 à 1991 2339 43,08 78 25,49 465 35,04 255 46,36 45 57,69 3182 41,38
1992 à 1995 397 7,31 27 8,82 129 9,72 26 4,73 - - 579 7,53
1996 à 1998 246 4,53 15 4,90 71 5,35 5 0,91 - - 337 4,38
1999 et plus 287 5,29 9 2,94 40 3,01 21 3,82 33 42,31 390 5,07
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

Le constat est pratiquement identique, lorsqu’on procède à la répartition des


effectifs selon la période d’occupation du logement, puisqu’on relève que 56,68%
des femmes habitent leur logement depuis les vingt dernières années.

Tableau n°27 : Répartition des effectifs de femmes selon la période d’occupation


des logements

Zone P. S.
Date de Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
construction Céréalière Plateaux
% % % % % %
0 104 1,92 22 7,19 31 2,34 5 0,91 - - 162 2,11
Avant 1962 346 6,37 22 7,19 105 7,91 72 13,09 - - 545 7,09
1962 à 1971 1237 22,79 108 35,29 376 28,33 134 24,36 - - 1855 24,12
1982 à 1991 2210 40,71 85 27,78 456 34,36 249 45,27 43 55,13 3043 39,57
1992 à 1995 472 8,69 30 9,80 141 10,63 20 3,64 - - 663 8,62
1996 à 1998 442 8,14 19 6,21 108 8,14 27 4,91 - - 596 7,75
1999 et plus 618 11,38 20 6,54 110 8,29 43 7,82 35 44,87 826 10,74
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 34 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

86,53% des femmes habitent des logements occupés à titre de propriétaire. Ce taux
avoisine les 100% lorsqu’on y ajoute le taux de femmes habitant des logements
occupés à titre de copropriétaire.

Tableau n°28 : Répartition des effectifs de femmes par statut d’occupation de


logements habités

Zone P. S.
Plaines Haut Total
Statut d’occupation Montagneuse Plaines Steppiques
Céréalière Plateaux
% % % % % %
Propriétaire 4685 86,30 276 90,20 1152 86,81 486 88,36 60 76,92 6659 86,59
Copropriétaire 213 3,92 - - 57 4,30 22 4,00 1 1,28 293 3,81
Locataire public 175 3,22 - - 32 2,41 23 4,18 - - 230 2,99
Locataire privé 29 0,53 2 0,65 3 0,23 1 0,18 3 3,85 38 0,49
Logem. de fonction 50 0,92 - - 9 0,68 7 1,27 5 6,41 71 0,92
Logé gratuitement 155 2,86 20 6,54 36 2,71 9 1,64 4 5,13 224 2,91
Logé par un tiers 34 0,63 - - 34 2,56 2 0,36 5 6,41 75 0,98
Autres 88 1,62 8 2,61 4 0,30 - - - - 100 1,30
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

L’analyse des autres indicateurs des conditions d’habitat révèle que contrairement
à ce qu’on est tenté de penser, la femme rurale ne dispose pas d’un confort
domestique. La moitié des femmes enquêtées vivent dans des logements composés
de trois pièces et moins de trois pièces. Le nombre de celles qui habitent des
logements plus spacieux régresse au fur et à mesure qu’on progresse dans le
nombre de pièces.

Ministre délégué chargé du développement rural 35 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°29 : Répartition des effectifs enquêtés selon la consistance des


logements habités

Zone P. S.
Nombre Plaines Haut Total
Montagneuse Plaines Steppiques
de pièces Céréalière Plateaux
% % % % % %
0 33 0,61 3 0,98 6 0,45 12 2,18 - - 54 0,70
1 255 4,70 23 7,52 68 5,12 22 4,00 2 2,56 370 4,81
2 991 18,25 52 16,99 256 19,29 133 24,18 6 7,69 1438 18,70
3 1375 25,33 110 35,95 378 28,49 170 30,91 29 37,18 2062 26,81
4 1314 24,20 88 28,76 282 21,25 111 20,18 22 28,21 1817 23,63
5 546 10,06 14 4,58 148 11,15 35 6,36 12 15,38 755 9,82
6 408 7,52 6 1,96 100 7,54 43 7,82 5 6,41 562 7,31
6 et plus 507 9,34 10 3,27 89 6,71 24 4,36 2 2,56 632 8,22
Total 5429 100,0 306 100,0 1327 100,0 550 100,0 78 100,0 7690 100,0

La situation est pratiquement identique dans toutes les zones.

En ce qui concerne les commodités du logement on constate que la situation n’est


pas meilleure. Le nombre de femmes habitant des logements dépourvus de W.C
représentent des taux qu’il convient de prendre avec beaucoup d’intérêt. La
situation est préoccupante en ce qui concerne la salle de bains : 58,70% de femmes
vivent dans des logements qui en sont dépourvus.

Ministre délégué chargé du développement rural 36 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°30 : Répartition des effectifs enquêtés selon les commodités de


logements habités

Zone P.S
Plaines Haut Total
Commodité Montagneuse Plaines Steppique
céréalières plateaux
% % % % % %
Cuisine 78,06 79,41 80,93 76,91 96,15 78,71
Salle de bain 43,16 45,10 38,81 26,91 41,03 41,30
W.C 88,58 97 ?06 80 ?11 83 ?09 93 ?59 87,11
Cour 82,39 65,03 78,37 85,64 83,33 21,25
Jardin 43,89 48,04 25,40 26,36 29,49 39,47

Répartition des effectifs enquêtés selon


les commodités de logements habités

39,47
78,71
21,25

Cuisine
Salle de bain
W.C
41,3 Cour
87,11 Jardin

Le niveau de confort domestique n’est pas meilleur au niveau du raccordement aux


différents réseaux. On constate, en effet, que 26,37% de ces effectifs habitent des
logements branchées à un réseau AEP, 45,72% dans des logements électrifiés et
24,55% dans des habitations raccordées à un réseau d’assainissement. Le taux de
femmes vivant dans des logements alimentés en gaz de ville est faible ne dépassant
pas 3,36%.

Ministre délégué chargé du développement rural 37 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

2.3 Le budget temps

Le budget temps des femmes nous renseigne sur le volume horaire journalier des
femmes. Il s’agit d’une estimation du travail invisible et non rémunéré des
femmes, ainsi que de la mesure de leur contribution dans l’ensemble de l’activité
productive des ménages ruraux en quêtés à travers l’analyse de leurs emplois du
temps.

Le budget temps des femmes enquêtées a porté sur l’ensemble des activités
journalières des femmes en moyenne pour une journée de travail.

L’enquête a porté sur un échantillon de 3928 femmes célibataires, 3330 femmes


mariées et 93 femmes chef de ménage.

Les femmes célibataires représentent 51,1% de l’échantillon contre 43,3% pour les
femmes mariées et 1,2% pour les femmes chef de ménage.

La fourchette d’âges de ces femmes varie entre 15 et 83 ans. Les filles sont
considérées pleinement actives dans le foyer à partir de 15 ans.

Tableau n° 31 : Répartition du budget temps des travaux domestiques Par


situation matrimoniale ou individuelle
Femmes célibataires Femmes mariées
ACTIVITES Temps par Temps par %
%
activité (mn) activité
Entretien du bétail 36,92 8,32 41,96 8,7
Entretien volaille et lapins 65,48 14,76 73,32 15,24
Procuration de l’eau 25,09 5,65 28,14 5,85
Procuration du bois 26,6 5,99 27,05 5,62
Préparation du pain 31,78 7,16 32,58 6,77
Préparat. des repas et cuisson 38,39 8,65 42,73 8,88
Préparation de produits 6,70 31,32
29,82 6,51
alimentaires
Ménage Nettoyage et entretien 76,61 17,27 77,45 16,10
S’occuper des enfants 30,31 6,83 48,82 10,14
Autres 82,56 18,61 77,66 16,14
443,56 100 481,03 100

Ministre délégué chargé du développement rural 38 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 32 Répartition du budget temps des travaux domestiques Par


situation matrimoniale ou individuelle

Femmes chef de ménage


ACTIVITES Temps par activité
%
(mn)
Entretien du bétail 12,18 4,42
Entretien volaille et lapins 41,58 15,09
Procuration de l’eau 18,69 6,78
Procuration du bois 20,16 7,32
Préparation du pain 17,64 6,40
Préparation des Repas et cuisson 23,38 8,49
Préparation de produits alimentaires 10,5 3,81
Ménage Nettoyage et entretien 63,24 22,96
S’occuper des enfants 24,71 8,97
Autres 43,29 15,72
Total 275,38 100

Les femmes célibataires ont une journée d’activités domestiques de 7,39 heures
par jour, les femmes mariées travaillent 8,01heures par jour. Quant aux femmes
chef de ménage, leur journée se compose 4,58 Heures de travaux domestiques.

La part des travaux consacrée au ménage, au nettoyage et à l’entretien du logis est


la plus importante pour les trois catégories, elle représente 01 heure et 16 minutes
pour les femmes célibataires, 01 heure 17 minutes pour les femmes mariées et 01
heure 03 minutes pour les femmes chef de ménage.

Le temps consacré aux petits élevages vient en seconde position, ce qui montre
l’importance de la pratique de l’élevage chez les femmes rurales. Les jeunes filles
consacrent 01 heure 05 minutes à cette activité par jour, les femmes mariées y
consacrent 01 heure 13 minutes par jour.

Les femmes chef de ménage réservent 41,58 minutes à l’activité des petits
élevages.

Ministre délégué chargé du développement rural 39 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

L’importance du temps consacré aux petits élevages est liée dans un premier lieux
à la multitude des types d’élevage, et la multiplication des actions liées à chaque
espèce. Une même femme peut conduire, dans une même période, dans l’espace
domestique ou à l’entoure immédiat, des élevages avicole, cunéicole, apicole et
ovin.

Les femmes consacrent moins de temps à l’entretien du gros élevage ; il s’agit le


plus souvent d’une activité dont l’entretien est partagé avec le conjoint et les
enfants ou bien dans les familles élargies aux autres membres de la famille.

36,92 minutes représentent le temps consacré en moyenne journellement à


l’entretien du gros élevage pour les femmes célibataires, ce qui représente 8,32%
du temps qu’elles consacrent au travail. Les femmes mariées s’occupent du gros
élevage pendant 41,96 minutes en moyenne par jour, soit 8.7% de leur journée de
travail.

Les femmes, chefs de ménage, consacrent 12,18 minutes en moyenne par jour à
l’entretien du gros élevage, soit 4,4%.

La réduction du temps consacré à l’entretien du gros élevage par rapport aux petits
élevages, s’explique par ailleurs par le fait que, les femmes dans ce cas, ne
s’occupent pas de l’ensemble des aspects liés à cet élevage, hormis les travaux
d’entretien à apporter pendant la période d’entrave des animaux, tels que
l’alimentation pendant cette période, la traite des vaches, les soins particuliers et la
surveillance pendant les périodes précédant le vêlage, ainsi que les soins à
prodiguer après cette période.

Par ailleurs, le plus souvent il s’agit d’élevages conduits en extensif ou d’une


manière traditionnelle. Avec un apport de technicité et une conduite plus moderne,
dans le respect des aspects sanitaires, une amélioration de la productivité des
femmes et une meilleure valorisation de leur temps est possible.

Ministre délégué chargé du développement rural 40 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

L’importance du temps de travail des femmes célibataires, comparativement aux


femmes mariées, dénote de l’apport de ces femmes à l’économie domestique. Ces
dernières sont impliquées dans presque l’ensemble des tâches à la charge des
femmes mariées, mais dans des proportions plus réduites.

Les femmes célibataires consacrent du temps pour s’occuper des enfants en tant
que sœur, cousine ou tante.

La procuration de l’eau et du bois occupe un temps important dans le budget temps


des femmes rurales. Le problème de l’eau, en particulier, a été longuement évoqué
et avec insistance par les femmes dans les focus groups.

La « corvée » de l’eau occupe 25 minutes en moyenne par jour chez les femmes
célibataires, ce qui représente 5,65% du temps d’activité journalière. Les femmes
mariées consacrent 28,4 minutes à la tâche de la procuration de l’eau, soit 5,85%
du temps consacré à l’ensemble de ces activités.

Les femmes célibataires consacrent en moyenne 26,6 mn soit 5,99% de leur temps
pour la corvée du bois, contre 27,05 mn représentant 5,61% du temps d’activité des
femmes mariées par jour.

Les femmes chef de ménage consacrent moins de temps à ces deux tâches, soit
18,69 mn pour la corvée de l’eau et 20,16 mn pour se procurer du bois.

Par leur qualité de chef de ménage ces femmes se déchargent en partie de certaines
corvées pour consacrer plus de temps à des travaux rémunérés.

Ministre délégué chargé du développement rural 41 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°33 : Part des travaux rémunerables dans le budget temps des femmes
rurales

Activités Temps consacré Temps consacré Temps consacré


par Femmes Femmes mariées Femmes chef de
célibataires ménage
Gros élevages 36,92 41,96 12,18
Petits élevages 65,48 73,32 41,58
Total des travaux domestiques 258,6 288,09 178,33
et entretien des enfants
Autres 82,56 77,66 43,29
Total 443,56 481,03 275,38

Tableau n° 34 Part des travaux rémunérables dans le budget temps des femmes
rurales en pourcentages

Activités %temps consacré %temps consacré % temps consacré


par Femmes Femmes mariées Femmes chef de
célibataires ménage
Gros élevages 8,32 8,7 4,42
Petits élevages 14,76 15,24 15,09
Total des travaux domestiques
et entretien des enfants 58,29 59,88 64,75
Autres 18,61 16,41 15,72
Total 100 100 100

Le temps journalier consacré aux activités susceptibles de générer des revenus et


regroupant les travaux consacrés à l’élevage par rapport au total des travaux
domestiques et d’entretien des enfants et des autres activités des femmes
représente 23,08% pour les femmes célibataires, 23,96% pour les femmes mariées
et 19,52% pour les femmes chefs de ménage.

Il est important, par ailleurs, de signaler que le temps consacré aux activités
marchandes est pris ici par défaut, sachant que les femmes ont une multitude

Ministre délégué chargé du développement rural 42 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

d’autres activités susceptibles d’être rémunérées et qui sont exécutées


quotidiennement , telles que les activités de production végétale et d’artisanat. Une
partie de ces travaux est consignée ici sous l’appellation autres.

3.1 La production végétale

Tableau n° 35 : Exercice de l’activité de production végétale par région

Zone
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
0 1087 2873 722 206 294 1371 32 204 6789
% 16,01 42,32 10,63 3,03 4,33 20,19 0,47 3,00 100
Indépendant 13 20 7 1 1 7 1 18 68
% 19,12 29,41 10,29 1,47 1,47 10,29 1,47 26,47 100
Aide 77 60 211 - 79 221 69 106 823
familiale
% 9,36 7,29 25,64 - 9,60 26,85 8,38 12,88 100
Salariées - - - - - - 3 - 3
saisonnières
% - - - - - - 100 - 100
autre - - 7 - - - - - 7
% - - 100 - - - - - 100
total 1177 2953 947 207 374 1599 105 328 7690
% 15,31 38,40 12,31 2,69 4,86 20,79 1,37 4,27 100

Sur 7690 femmes enquêtées, seulement 901 femmes pratiquent une activité
agricole de production végétale, soit 11,71%.

La pratique de la production végétale chez les femmes se fait au titre d’aide


familiale principalement, avec 91,34% des femmes.

La pratique de l’activité à titre indépendant ne concerne que de 7,54% seulement


des femmes productrices végétales.

Cette activité n’emploie que 0,33% salariées saisonnières.

La répartition géographique des femmes « productrices végétales » révèle que ces


dernières se concentrent dans la région des hauts Plateaux Est avec 25,30% du

Ministre délégué chargé du développement rural 43 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

total des femmes « agricultrices végétales » et la région du Nord Est avec 225
productrices, représentent 24,97% du total des « productrices végétales ».

La région du Nord Centre se caractérise, par ailleurs, par la proportion importante


des femmes exerçant l’activité à titre indépendant et qui représente 29,41%, de
l’ensemble des femmes exerçant à ce titre.

Tableau n°36 : Exercice de l’activité de production végétale selon la situation


matrimoniale

Titre Situation matrimoniale


Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3609 53,16 2798 41,21 79 1,16 15 0,22 288 4,24 6789 100
Indép. 16 23,53 49 72,06 - - - - 3 4,41 68 100

Aide 297 36,09 479 58,20 9 1,09 3 0,36 35 4,25 823 100
familial.
Salariée 2 66,67 1 33,33 - - - - - - 3 100
s saison.
autre 3 42,86 4 57,14 - - - - - - 7 100
total 3927 51,07 3331 43,32 88 1,14 18 0,23 326 4,24 7690 100

Le mariage, loin d’être une entrave à l’exercice des activités de production


végétale, constitue, au contraire, un élément d’encouragement.

Généralement pour les activités féminines, les femmes s’initient aux activités par
le besoin essentiellement celles ayant des enfants.

Sur les 533 femmes productrices végétales mariées,49 productrices, soit 9,19%
exercent à titre indépendant contre une majorité qui exerce comme aide familiale
avec 89,86% de femmes dans ce cas.

Les femmes célibataires exercent plus l’activité végétale à titre d’aide familiale.

Ministre délégué chargé du développement rural 44 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

297 femmes célibataires sur les 318 productrices végétales célibataires sont des
aides familiales soit 93,33% contre seulement 5% de femmes célibataires
exerçant à titre indépendant.

Tableau n° 37: Exercice de l’activité de production végétale selon le niveau


d’instruction

Tot.
Sans Ecole Primaire Moyen Secondaire Universitaire
instruction coranique
nbre % nbre % nbre % nbre % nbre % nbre %
0 2995 44,12 105 1,55 1165 17,16 1249 18,40 959 14,13 316 4,65 6789
Indép. 37 54,41 5 7,35 11 16,18 9 13,24 5 7,35 1 1,47 68
Aide 440 53,46 38 4,62 176 21,39 108 13,12 45 5,47 16 1,94 823
familial.
Salariées 1 33,33 - - - - 2 66,67 - - - - 3
saison.
autre 4 57,14 1 14,29 1 14,29 1 14,29 - - - - 7
total 3477 45,21 149 1,94 1353 17,59 1369 17,80 1009 13,12 333 4,33 7690

L’exercice des activités de production végétale pour les femmes se fait à titre
d’aide familiale principalement et quel que soit le niveau d’instruction.. Sur les 901
femmes ayant répondu positivement au questionnaire 823 sont des aides familiales,
ce qui représente 91,34%.

La catégorie des aides familiales est dominée par les femmes sans instruction qui
représentent 53,46%, suivie par les femmes de niveau d’instruction primaire qui
représentent 21,39%.

Les femmes exerçant l’activité de production végétale à titre indépendant ne


représentent que 7,54% des femmes agricultrices en production végétale.

A partir du niveau d’instruction moyen, l’exercice en tant qu’indépendante semble


inversement proportionnel au niveau d’instruction.

Ministre délégué chargé du développement rural 45 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

54,41% des femmes exerçant l’activité à ce titre sont sans instruction et 16,18% de
niveau primaire.

Le niveau d’instruction ne semble pas être un élément d’encouragement à


l’exercice de l’activité à titre indépendant. Seulement 1% des femmes exerçant à
titre indépendant ont un niveau d’instruction universitaire.

Les foyers ruraux enquêtés se suffisent d’après ces résultats de la main d’œuvre
familiale, puisque les salariées saisonnières ne sont qu’au nombre de 03 sur 901
femmes, soit seulement 0,33%.

Tableau n° 38 : Exercice de l’activité de production végétale selon la zone

Lieu Zone
d’exercice
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
0 1008 2781 718 206 247 1220 33 204 6417
% 15,71 43,34 11,19 3,21 3,85 19,01 0,51 3,18 100
Domicile 182 156 222 - 130 377 63 95 1225
% 14,86 12,73 18,12 - 10,61 30,78 5,14 5,14 100
Hors domic. 8 45 9 1 - 3 9 37 112
% 7,14 40,18 8,04 0,89 - 2,68 8,04 33,04 100
total 1198 2982 949 207 377 1600 105 336 7754
% 15,45 38,46 12,24 2,67 4,86 20,63 1,35 4,33 100

La proximité du lieu d’exercice de l’activité semble influer sur l’existence même


de l’activité, à savoir que 91,62% des femmes exercent à domicile.

Les femmes exerçant hors domicile sont concentrées dans les régions du Nord
Centre et du Sud Est avec respectivement 40,18% et 33,04%.

Il faut rappeler aussi que les conditions de sécurité de la dernière décennie ont
beaucoup influé sur les activités dans les vergers éloignés des zones d’habitation
des villages, en particulier pour les femmes.

Ministre délégué chargé du développement rural 46 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 39 : Lieu d’exercice de l’activité de production végétale selon la


situation matrimoniale

Lieu de l’exercice Situation matrimoniale


Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3503 54,59 2546 39,68 72 1,12 14 0,22 282 4,39 6417 100
domicile 399 32,57 771 62,94 15 1,22 4 0,33 36 2,94 1225 100
Hors domicile 33 29,46 66 58,93 2 1,79 - - 11 9,82 112 100
total 3935 50,75 3383 43,63 89 1,15 18 0,23 329 4,24 7754 100

L’exercice de l’activité à domicile est dominé par les femmes mariées qui
représentent 62,94% contre 32,578% des femmes célibataires.

Le mariage semble être un facteur de motivation de l’exercice de l’activité de


production végétale hors domicile. Les femmes mariées concernées représentent
58,93% contre 29,46% de femmes célibataires et seulement 9,82% de femmes
divorcées.

A l’origine de cette situation, les traditions ne sont pas à exclure. Dans les zones
rurales, les jeunes filles, lorsqu’elles ne sont pas contraintes, exercent des activités
domestiques, alors que leurs mères ou les femmes mariées en général sortent dans
les champs et vergers pour les besoins des travaux agricoles.

Un phénomène social n’est pas à exclure de cet état de fait, les mères en général et
en particulier dans les zones de montagne ménagent leurs filles, au dépens des
brus, sachant qu’une fois mariées, leurs tâches seront encore plus rudes, et elles ne
pourraient s’en alléger, en aucun cas.

Tableau n° 40 : Lieu d’exercice de l’activité de production végétale selon le


niveau d’instruction

Lieu Niveau d’instruction Tot.

Ministre délégué chargé du développement rural 47 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

D’exercice Sans Ecole Primaire Moyen Secondaire Universitaire


instruction coranique
nbre % nbre % nbre % nbre % nbre % nbre %
0 2762 43,04 97 1,51 1101 17,16 1212 18,89 932 14,52 313 4,88 6417
domicile 688 56,16 46 3,76 244 19,92 146 11,92 79 6,45 22 1,80 1225
Hors 72 64,29 8 7,14 14 12,50 15 13,39 2 1,79 1 0,89 112
domicile
total 3522 45,42 151 1,95 1359 17,53 1373 17,71 1013 13,06 336 4,33 7754

Sur les 1337 femmes exerçant l’activité de production végétale, 1225, soit 91,62%
exercent à domicile.

Les femmes de niveau universitaire disposant de plus de possibilité d’exercer une


fonction salariée ne représentent que 1,80% de femmes exerçant l’activité de
production végétale à domicile, elles sont seulement 0,89% à exercer l’activité de
production végétale hors domicile.

Les femmes exerçant à domicile sont représentées par 90,52% des femmes sans
instruction, 85,18% des femmes issues de l’école coranique, 94,57% des femmes
productrices végétales de niveau d’instruction primaire, et 97,53% de niveau
d’instruction secondaire.

Ministre délégué chargé du développement rural 48 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 41 : Destination des produits végétaux selon la zone

Destination Zone
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
0 1019 2799 732 206 255 1236 43 210 6500
% 15,68 43,06 11,26 3,17 3,92 19,02 0,66 3,23 100
Auto-
consommat. 167 168 151 - 116 338 57 95 1092
% 15,29 15,38 13,83 - 10,62 30,95 5,22 8,70 100
Vente en
totalité - 1 - - - 3 - - 4
% - 25 - - - 75 - - 100
Mixte 12 14 66 1 6 23 5 31 158
% 7,59 8,86 41,77 0,63 3,80 14,56 3,16 19,62 100
total 1198 2982 949 207 377 1600 105 336 7754
% 15,45 38,46 12,24 2,67 4,86 20,63 1,35 4,33 100

Le pourcentage des productrices destinant leurs produits à l’autoconsommation


nous renseigne sur le rôle non négligeable du travail de la femme dans la sécurité
alimentaire du ménage.

Cet aspect est plus apparent dans la région des hauts plateaux Est où 30,95% des
produits végétaux des femmes sont consommés dans le ménage.

Le pourcentage est 15,38% dans la région du Nord Centre et de 13,83% dans le


Nord Est.

La persistance des traditions et des habitudes alimentaires locales a sa part


d’influence dans cette situation. Les habitudes qui font que les produits
alimentaires consommés dans le ménages soient produits, transformés et conservés
dans le ménage persistent et résistent encore à la multitude des produits agro-
alimentaires industriels. Les causes économiques et les problèmes de la
disponibilité de ces produits dans les zones rurales, les plus enclavées en
particulier, ne sont toutefois pas à écarter.

Ministre délégué chargé du développement rural 49 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 43 : Destination des produits végétaux selon la situation


matrimoniale

Situation matrimoniale
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nb. % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3535 54,38 2595 39,92 73 1,12 14 0,22 283 4,35 6500 100
Auto-
consom 342 31,32 692 63,37 14 1,28 3 0,27 41 3,75 1092 100
mat.
Vente
en - - 4 100 - - - - - - 4 100
totalité
Mixte 58 36,71 92 58,23 2 1,27 1 0,63 5 3,16 158 100
total 3935 50,75 3383 43,63 89 1,15 18 0,23 329 4,24 7754 100

La contribution des femmes mariées dans l’alimentation du ménage est encore


prouvée par le tableau de la destination des produits selon la situation
matrimoniale.

63,37% des femmes qui cultivent des produits végétaux pour la consommation du
ménage sont des femmes mariées. Seulement 4% des femmes mariées vendent la
totalité des produits.

85,5% des femmes célibataires, 87,5% des femmes divorcées, 75% des femmes
séparées et 89,13% des veuves produisent pour l’autoconsommation.

14,5% des femmes célibataires, 12,5% des femmes divorcées, une femme séparée
sur quatre et 10,86% des veuves produisent pour une destination mixte.

Ministre délégué chargé du développement rural 50 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 44 : Destination des produits végétaux selon le niveau d’instruction

Niveau d’instruction Tot.


Sans Ecole Primaire Moyen Secon- Universi-
instruction coranique daire taire
nb % nb % nb % nb % nb % nb %
0 2802 43,11 98 1,51 1127 17,34 1226 18,86 933 14,35 314 4,83 6500
Auto-
consommat. 623 57,05 43 3,94 207 18,96 127 11,63 71 6,50 21 1,92 1092
Vente en
totalité 2 50 - - 2 50 - - - - - - 4
Mixte 95 60,13 10 6,33 23 14,56 20 12,66 9 5,70 1 0,63 158
Total 3522 45,42 151 1,95 1359 17,53 1373 17,71 1013 13,06 336 4,33 7754

Quel que soit le niveau d’instruction des femmes pratiquant la production végétale,
celles qui destinent leurs produits à l’autoconsommation sont majoritaires, elles
représentent au total 87%.

0,31% des femmes seulement destinent leur production à la vente.

Selon le niveau d’instruction, 95,45% des universitaires produisent pour


l’autoconsommation, 88,75% des femmes de niveau secondaire sont dans le même
cas ainsi que 86,39% des femmes de niveau moyen.

86,52% des femmes sans instruction destinent leurs produits à


l’autoconsommation. Seulement 0,27% des femmes sans instruction vendent leurs
produits végétaux en totalité.

Ministre délégué chargé du développement rural 51 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°45 : Commercialisation des produits végétaux selon la zone

Zone
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
0 1183 2966 883 206 371 1567 102 304 7582
% 15,60 39,12 11,65 2,72 4,89 20,67 1,35 4,01 100
Conjoint 8 4 38 - 5 24 2 11 92
% 8,70 4,35 41,30 - 5,43 26,09 2,17 11,96 100
Enfant 2 2 6 - - 3 - 3 16
% 12,5 12,5 37,5 - - 18,75 - 18,75 100
Frère ou sœur - - 1 - - 2 - 11 14
% 21,43 35,71 28,57 7,14 - 14,29 - 78,57 100
Personne
elle-même 3 5 4 1 - - - 1 14
% 21,43 35,71 28,57 7,14 - - - 7,14 100
Voisin ou ami - - 4 - - - - - 4
% - - 100 - - - - - 100
Proches - - - - - - 1 6 7
% - - - - - - 14,29 85,71 100
Autres 2 5 13 - 1 4 - - 25
% 8 20 52 - 4 16 - - 100
total 1198 2982 949 207 377 1600 105 336 7754
% 15,45 38,46 12,24 2,67 4,86 20,63 1,35 4,33 100

Sur l’ensemble des femmes ayant répondu à cette question, et qui sont 172 sur un
total de 7754 femmes, soit 2.21%, seulement 8,1% vendent elles-mêmes leurs
produits, ce qui nous renseigne en partie sur l’accès des femmes au marché.

53,48% des femmes confient la commercialisation de leurs produits à leurs


conjoints, 9,30% des productrices confient la commercialisation à leurs enfants,
contre seulement 2,23% à une tierce personne, voisin ou ami.

La commercialisation se fait par le frère ou la sœur pour 8,13% des femmes.

Ministre délégué chargé du développement rural 52 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Le caractère familial de la commercialisation est révélateur de la persistance des


traditions rurales et sur la faiblesse des circuits de commercialisation.

A travers les zones, la commercialisation des produits par le conjoint concerne


surtout l’Est du pays, les Hauts Plateaux Est et le Sud Est avec respectivement 72,
72% et 34,37% des femmes.

La vente des produits par la femme elle-même semble être relativement plus aisée
pour les régions du Nord Ouest et du Nord Est, où respectivement 20% et 31,25%
des femmes commercialisent elles-mêmes ce qu’elles récoltent de leur activité de
production végétale.

Dans la région du Sud Est 34,37% des femmes confient la commercialisation à


leurs frères ou sœurs, 9,37% à leurs enfants et seulement 3,12% des femmes
arrivent à commercialiser elles-mêmes leurs produits.

Tableau n° 46 : Commercialisation des produits végétaux selon le niveau


d’instruction

Niveau d’instruction Tot.


Sans Ecole Primaire Moyen Secon- Universi-
instruction coranique daire taire
nb % nb % nb % nb % nb % nb %
0 3418 45,08 140 1,85 1331 17,55 1354 17,86 1004 13,24 335 4,42 7582
Conjoint 59 64,13 8 8,70 11 11,96 6 6,52 7 7,61 1 1,09 92
Enfant 7 43,75 3 18,75 3 18,75 2 12,50 1 6,25 - - 16
Frère ou
sœur 12 85,71 - - 1 7,14 1 7,14 - - - - 14
Personne
elle-même 9 64,29 - - 5 35,71 - - - - - - 14
Voisin ou
ami 3 75,00 - - - - - - 1 25 - - 4
Proches 3 42,86 - - - - 4 57,14 - - - - 7
Autres 11 44,00 - - 8 32,00 6 24,00 - - - - 25
Total 3522 45,42 151 1,95 1359 17,53 1373 17,71 1013 13,06 336 4,33 7754

Ministre délégué chargé du développement rural 53 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

D’après les résultats de ce tableau, le niveau d’instruction des femmes ne semble


pas avoir d’influence sur la commercialisation des produits végétaux produits par
les femmes. En outre et pour la majorité des femmes, la commercialisation des
produits se fait par un membre de la famille, le conjoint en premier suivi le plus
souvent par le fils de la productrice.

77,77% des femmes de niveau d’instruction secondaires confient la


commercialisation de leurs produits à leurs conjoints, contre 72,72% de femmes
issues de l’école coranique, 56,57% de femmes sans instruction, 31,57% de
femmes de niveau moyen et 39,28% des femmes de niveau primaire.

17,85% des femmes de niveau d’instruction primaire commercialisent elles-


mêmes leurs produits, contre 8,6% des femmes sans instruction.

Tableau n° 47 : Destination du revenu de la production végétale par zone

Zone
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
0 1185 2966 885 206 371 1572 102 305 7592
% 15,61 39,07 11,66 2,71 4,89 20,71 1,34 4,02 100
La personne 9 5 11 1 - 7 - 1 34
elle-même
% 26,47 14,71 32,35 2,94 - 20,59 - 2,94 100
Le chef du 4 11 53 - 6 21 3 30 128
ménage
% 3,12 8,59 41,41 - 4,69 16,41 2,34 23,44 100
total 1198 2982 949 207 377 1600 105 336 7754
% 15,45 38,46 12,24 2,67 4,86 20,63 1,35 4,33 100

Les femmes de la région du Nord Ouest et du Nord Centre disposent des revenus
de leurs activités dans de plus grandes proportions en comparaison avec les
femmes des hauts plateaux et du Sud.

Ministre délégué chargé du développement rural 54 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Dans la région du Nord Ouest, 69,23% des femmes disposent de leurs revenus,
30,76% cèdent leurs revenus au chef du ménage.

La zone du Nord Centre concentre 31,25% des femmes disposant des revenus de
leur production végétale.

Dans le Nord Est, 17,18% seulement des femmes disposent de leurs revenus, les
82,81% des femmes de cette région cèdent les revenus de leur production végétale
au chef du ménage.

Dans les Hauts Plateaux Est, 25% des femmes disposent de ces revenus.

Dans le Sud Est seulement 3,2% des femmes disposent de ces revenus ce qui
représente le plus faible pourcentage, ce qui dénote de la faiblesse du niveau de
développement en général dans ces zones, les femmes subissent ces faiblesses en
particulier.

Tableau n°48 : Destination du revenu de la production végétale selon la


situation matrimoniale

Situation matrimoniale
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3880 51,11 3284 43,26 87 1,15 17 0,22 324 4,27 7592 100
la personne
elle- même 6 17,65 24 70,59 1 2,94 - - 3 8,82 34 100
Le chef du ménage
49 38,28 75 58,59 1 0,78 1 0,78 2 1,56 128 100
total 3935 50,75 3383 43,63 89 1,15 18 0,23 329 4,24 7754 100

Le nombre de femme ayant répondu à la question portant sur la destination du


revenu est faible, il est de162 femmes sur 7754 femmes questionnées, soit 2,08%.

Ministre délégué chargé du développement rural 55 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Les femmes célibataires et les femmes mariées, sont destinataires des revenus de
leurs produits végétaux à hauteur de 10,90% et 24,24% respectivement. La part qui
revient au chef du ménage pour ces deux catégories est de 89% et 75,75%
respectivement.

Pour les deux femmes divorcées de l’échantillon, les revenus sont destinés à parts
égales soit 50% des à la productrice et au chef du ménage.

Les veuves conservent 60% des revenus de leurs produits végétaux, 40%
reviennent au chef du ménage. Les veuves ont en général plus de dépenses à leur
charge.

Tableau n° 49 : Destination du revenu de la production végétale selon le niveau


d’instruction

Titre Niveau d’instruction Tot.


Sans Ecole Primaire Moyen Secondaire Univer-
instruction coranique sitaire
nb % nb % nb % nb % nb % nb %
0 3422 45,07 142 1,87 1335 17,58 1354 17,83 1004 13,22 335 4,41 7592
Personne
elle-même 18 52,94 5 14,71 9 26,47 1 2,94 1 2,94 - - 34
Le chef du
ménage 82 64,06 4 3,12 15 11,72 18 14,06 8 6,25 1 0,78 128

total 3522 45,42 151 1,95 1359 17,53 1373 17,71 1013 13,06 336 4,33 7754

Pour les 162 femmes ayant répondu à la question de la destination des revenus de
l’activité de production végétale et qui représentent 2,08% des femmes
questionnées, l’instruction ou le niveau d’instruction n’ont aucune influence sur la
destination de leurs gains.

Les femmes et quel que soit leur niveau d’instruction, cèdent dans une grande
partie les revenus de leur activité de production végétale au chef du ménage.

Ministre délégué chargé du développement rural 56 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Les femmes sans instruction qui destinent les revenus de leur production végétale
au chef du ménage représentent 82%, contre 18% à conserver entièrement les
revenus.

Respectivement 62,5% des femmes de niveau primaire, 94,73% des femmes de


niveau moyen et 88,878% des femmes de niveau secondaire confient les revenus
de leur activité végétale au chef du ménage.

Parmi les femmes rurales exerçant une activité de production végétale, 59,15%
sont des femmes mariées, 35% sont célibataires, 4,2% des veuves et 0.99% des
femmes divorcées.

91,34% exercent à titre d’aide familiale. Seulement 1% des femmes exerçant à


titre indépendant sont diplômées de l’université.

Quelles soient instruites ou non et quel que soit leur situation matrimoniale les
femmes des zones rurales exercent l’activité de production végétale à domicile
avec 91,62% des productrices.

Le mariage, par ailleurs semble être un facteur de motivation de l’exercice de


l’activité de production végétale hors domicile. Les femmes mariées concernées
représentent 58,93% contre 29,46% de femmes célibataires et seulement 9,82% de
femmes divorcées.

Le caractère familial de la commercialisation renseigne sur la persistance des


traditions rurales et sur la faiblesse des circuits de commercialisation. 53,48% des
femmes confient la commercialisation de leurs produits végétaux à leurs conjoints,
9,30% des productrices confient la commercialisation à leurs enfants. 8,1% des
productrices vendent elles-mêmes leurs produits.

Cet état de fait trouve une explication dans les difficultés d’accès au marché, de par
les us et traditions rurales algériennes, le «Souk » lorsqu’il existe reste un espace
exclusivement masculin. D’autres causes viennent appuyer cette situation tel que
les faibles quantités produites.
Ministre délégué chargé du développement rural 57 CENEAP
LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Quel que soit leur niveau d’instruction, les femmes destinant leurs produits à
l’autoconsommation, sont majoritaires, elles représentent au total 87%, 12,5% des
femmes produisent pour l’autoconsommation et pour la vente. Par ailleurs, 79.01%
des productrices cèdent les revenus au chef du ménage

3. 2 Production animale

Ministre délégué chargé du développement rural 58 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 50 : Propriété du cheptel par zone

Type d’élevage
bovin Ovin-caprin volaille cuniculture autres
mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne Au
nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm

N.O 326 17 - 678 124 - 1459 548 - 17 5 - 2 - -


% 95 4,9 - 84,53 15,46 - 72,69 27,30 - 77,27 22,72 - 100 - -
N.C 339 25 - 641 167 - 866 563 - 96 35 - 15 - -
% 93,13 6,86 - 79,33 20,66 - 60,60 39,39 - 73,28 26,71 - 100 - -
N.E. 257 78 3 1092 61 1 1083 553 6 30 5 - 140 - -
% 76 23 0,88 94,62 5,28 0,08 65,95 33,67 0,36 85,71 14,28 - 100 - -
P.O - - - - - - 30 67 - - - - - - -
% - - - - - - 30,92 69,07 - - - - - - -
P.C 24 - - 844 49 - 83 107 - 25 - - - - -
% 100 - - 94,51 5,48 - 43,68 56,31 - 100 - - - - -
P.E 409 29 - 1257 78 - 1817 285 - 151 6 - 6 20 -
% 93,37 6,62 - 94,15 5,84 - 86,44 13,55 - 96,17 3,82 - 23,07 76,92 -
.O. 3 0 - 138 11 - 120 12 - 18 2 - - - -
% 100 - - 92,61 7,38 - 90,90 9,09 - 90 10 - - - -
.E. 95 0 - 3200 6 - 1184 6 - 140 - - - - -
% 100 - - 99,81 0,18 - 99,49 0,50 - 100 - - - - -
otal 1453 149 3 7850 496 1 6642 2141 6 477 53 - 163 20 -
% 90,52 9,28 0,18 94,04 5,94 0,01 75,57 24,35 0,06 90 10 - 89,07 10,92 -

Ministre délégué chargé du développement rural 59 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

A l’échelle de l’ensemble des zones concernées par l’enquête, le cheptel qu’il soit
du gros ou du petit élevage, appartient dans sa plus grande proportion au ménage,
même si l’activité d’élevage est pratiquée par la femme

Le cheptel appartient au ménage pour 94,04% dans l ‘élevage ovin et caprin, pour
90,52% du cheptel bovin et respectivement 75,57% et 90% pour les élevages
avicole et cunéicole.

L’hypothèse suivant laquelle le cheptel composé des petits élevages, appartient à la


femme est ainsi remise en cause.

L’élevage pour lequel le pourcentage des femmes propriétaires du cheptel est le


plus important concerne l’aviculture pour lequel, 24,35% du cheptel appartient
aux femmes exerçant l’élevage.

Les femmes propriétaires de leur cheptel bovin sont prédominantes dans la région
du Nord : 23% du cheptel appartient aux femmes pratiquant l’élevage et 33,67%
du cheptel ovin-caprin appartient aux femmes pour la même région.

Dans la zone du Nord Centre, 39,39% du cheptel avicole appartient aux femmes.
Le pourcentage est de 26,71% pour l’élevage cunéicole et de 20,66% pour
l’élevage ovin et caprin.

Pour les régions du Sud, l’élevage bovin, introduit ces dernières années en intensif,
est l’apanage des hommes dans le cadre de projets d’investissements soutenus et
accompagnés par les services concernés.

Les femmes sont propriétaires des petits élevages qui ne demandent pas de fonds
importants à l’acquisition et dont l’élevage se fait dans des espaces réduits, et dont
l’écoulement ne nécessite pas forcément le recours au marché. La vente des
animaux d’élevage et de leurs produits se fait en général à domicile entre femmes.

Ministre délégué chargé du développement rural 60 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 51 : Propriété du cheptel selon la situation matrimoniale

it. Type d’élevage


atri bovin Ovin-caprin volaille cuniculture Autres élevage
on. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne A
nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm

b. 306 2 - 2417 26 - 1641 165 - 159 7 - 4 -


99,35 0,65 - 98,93 1,06 - 90,86 9,13 - 95,78 4,21 - 100 -
iée 1080 124 3 5163 327 1 4521 1857 6 298 46 - 159 20
89,47 10,27 0,24 94,02 5,95 0,01 70,81 29,08 0,09 86,62 13,37 - 88,82 11,17
orcée 12 4 - 61 40 - 77 5 - - - - - -
75 25 - 60,39 39,60 - 93,90 6,09 - - - - - -
arée 6 - - 20 - - 45 - - - - - - -
100 - - 100 - - - - - - - - - -
ve 49 19 189 103 - 358 114 - 20 - - - -
78,05 27,94 - 64,72 35,27 - 75,84 24,15 - 100 - - - -
al 1453 149 3 7850 496 1 6642 2141 6 477 53 - 163 20
90,52 9,28 0,18 94,04 5,94 0,06 75,62 24,37 0,068 90 10 - 89,07 10,92

Ministre délégué chargé du développement rural 61 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Hormis la cuniculture, les femmes veuves détiennent le cheptel dans les plus
grandes proportions, à hauteur de 27,94% pour les élevages bovins, 35,27% pour
les élevages ovin caprin, et 24,15% pour les élevages avicoles.

Les femmes mariées viennent en seconde position, avec respectivement la


propriété de 10,27% du cheptel bovin, 5,95% du cheptel ovin caprin et 13,37%
pour l’élevage cuneicole.

Les femmes célibataires sont détentrices des élevages proportionnellement à la


taille des animaux et aux contraintes liées à l’élevage. Elles sont propriétaires de
0,65% du cheptel bovin, 1,06% du cheptel ovin caprin et respectivement 4,21% et
9,13% pour les cheptels cuneicole et aviaire.

Ministre délégué chargé du développement rural 62 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 52 : Propriété du cheptel selon le niveau d’instruction

Niv. Type d’élevage


bovin Ovin-caprin volaille cuniculture Aut
d’inst. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé- Personne Aut. mé-
nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm nage elle-mêm nage

Sans 996 114 3 5874 373 1 4741 1704 6 352 47 - 42


% 89,48 10,24 0,26 94 5,96 0,016 73,49 26,41 0,09 88,22 11,77 - 67,74
Ecole - -
coran. 47 4 257 2 - 146 42 - 18 - 40
% 92,15 7,84 - 99,22 0,77 - 77,65 22,34 - 100 - - 100
Primair. 301 17 - 1123 68 - 899 282 - 93 2 - 11
% 94,65 5,34 - 94,29 5,70 - 76,12 23,87 - 97,89 2,10 - 100
Moyen 61 10 - 334 13 - 434 61 - 7 4 - -
% 85,91 14,08 - 96,25 3,74 - 87,67 12,32 - 63,63 36,36 - -
Second. 47 4 - 262 40 - 284 47 - 7 - - -
% 92,15 7,84 - 86,75 13,24 - 85,80 14,19 - 100 - - -
Univer. 1 - - - - - 138 5 - - - - 70
% 100 - - - - - 96,50 3,49 - - - - 100
Total 1453 149 3 7850 496 1 6642 2141 6 477 53 - 163
% 90,52 9,28 0,18 94,04 5,94 0,01 75,57 24,35 0,06 90 10 - 89,07

Ministre délégué chargé du développement rural 63 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Le niveau d’instruction n’influe pas, d’après les résultats du tableau précédant, sur
la propriété du cheptel concernant les élevages classiques.

Par ordre décroissant, 14,08% du cheptel bovin appartient à des femmes issues du
cycle moyen, 10,24% du cheptel appartient aux femmes sans instruction, et
7,84% aux femmes de niveau secondaire ou celles instruites par l’école coranique.

Pour l’élevage ovin et caprin, 13,24% du cheptel appartient à des femmes de


niveau secondaire, 5,96% du cheptel appartient à des femmes sans instruction,
5,7% du cheptel appartient à des femmes de niveau d’instruction primaire. Les
femmes de niveau moyen détiennent 3,74% du cheptel ovin caprin, 0,77% de ce
cheptel appartient à des femmes issues de l’école coranique.

es proportions du cheptel appartenant aux femmes sont plus importantes pour


l’aviculture.

26,41% du cheptel avicole appartient des femmes sans instruction, 23,87% du


cheptel appartient à des femmes de niveau d’instruction primaire et 22,34% du
cheptel à des femmes issues de l’école coranique. Les femmes de niveau
secondaire détiennent 14,19% de l’effectif en élevage avicole. 12,39% du cheptel
avicole est détenu par les femmes de niveau moyen et 3,49% des effectifs de cet
élevage reviennent aux femmes ayant un diplôme de l’université.

La propriété du cheptel avicole, à une exception prés est inversement


proportionnelle au niveau d’instruction, car il s’agit en général d’élevage fermier.

L’élevage cunéicole attire plus les femmes de niveau moyen qui détiennent
36,36% des effectifs, contre 11,77% du cheptel qui appartient à des femmes sans
instruction et 2,10% du cheptel à des femmes de niveau d’instruction primaire.

Ce qui précède traduit le manque d’investissement en élevage pour les femmes


même si leur niveau d’instruction leur permet d’acquérir les techniques de
production.

Ministre délégué chargé du développement rural 64 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Les femmes font de l’élevage en général du fait de la tradition et du besoin, sans


même savoir qu’il existe des services qui accordent des accompagnements
financiers pour l’extension des élevages, pour une conduite rationnelle des
élevages et avec un appui technique et un suivi sanitaire.

Tableau n° 53 : Lieu d’exercice de l’activité d’élevage par zone

Lieu Zone
d’exercice
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
0 968 2722 747 199 328 1330 59 212 6565
% 14,74 41,46 11,38 3,03 5,00 20,26 0,90 3,23 100
Domicile 204 220 198 8 45 261 46 86 1068
% 19,10 20,60 18,54 0,75 4,21 24,44 4,31 8,05 100
Hors domic 5 11 2 - 1 8 - 30 57
% 8,77 19,30 3,51 - 1,75 14,04 - 52,63 100
total 1177 2953 947 207 374 1599 105 328 7690
% 15,31 38,40 12,31 2,69 4,86 20,79 1,37 4,27 100

L’exercice de l’activité d’élevage à domicile est dominant pour l’ensemble des


zones.

Pour la région du Nord Ouest 97,60% des femmes exercent l’activité à domicile
elles représentent respectivement 95,23% dans le Nord Centre et le Nord Est.

Pour les Hauts Plateaux, 97% des femmes exercent à domicile.

La zone du Sud Est se caractérise par l’importance des femmes exerçant l’activité
d’élevage hors domicile, par rapport aux autres zones, elles représentent 25,86%.
74,13% des femmes de cette zone l’exerce à l’intérieur du domicile.

Il s’agit pour cette zone de bergères, l’élevage ovin-caprin étant le plus pratiqué
dans cette zone, dans les parcours sahariens quand ils existent, le cheptel est sinon
entretenu en entrave dans les oasis.

Ministre délégué chargé du développement rural 65 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 54 : Lieu d’exercice de l’activité d’élevage selon la situation


matrimoniale

Lieu de Situation matrimoniale


l’exercice
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3715 56,59 2486 37,87 76 1,16 16 0,24 272 4,14 6565
domicile 196 18,35 810 75,84 10 0,94 2 0,19 50 4,68 1068 100
Hors 16 28,07 35 61,40 2 3,51 - - 4 7,02 57 100
domicile
total 3927 51,07 3331 43,32 88 1,14 18 0,23 326 4,24 7690 100

Sur les 7690 femmes interrogées sur le lieu de leur activité d’élevage, seulement
1125 ont répondu, soit 14,62%.

Quelle que soit la situation matrimoniale de ces femmes, l’exercice de l’élevage à


domicile est le plus privilégié. Les femmes pratiquant l’élevage à domicile
représentent 92,45% des femmes célibataires, 95,85% des femmes mariées,
83,33% des femmes divorcées et 92,59% des femmes veuves.

Tableau n° 55 : Lieu d’exercice de l’activité d’élevage selon le niveau


d’instruction

Lieu de Niveau d’instruction Tot.


l’exercice
Sans Ecole Primaire Moyen Secondaire Universitaire
instruction coranique
nbre % nbre % nbre % nbre % nbre % nbre %
0 2662 40,55 96 1,46 1207 18,39 1308 19,92 972 14,81 320 4,87 6565
domicile 771 72,19 49 4,59 141 13,20 60 5,62 35 3,28 12 1,12 1068
Hors 44 77,19 4 7,02 5 8,77 1 1,75 2 3,51 1 1,75 57
domicile
total 3477 45,21 149 1,94 1353 17,59 1369 17,80 1009 13,12 333 4,33 7690

Ministre délégué chargé du développement rural 66 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Pour les femmes exerçant une activité d’élevage, il s’agit essentiellement


d’élevages conduits en extensif, ce qui explique le fait que le niveau d’instruction
n’influe pas sur l’exercice hors domicile.

Quel que soit le niveau d’instruction, les élevages sont plus entretenus par les
femmes au niveau du domicile. Les proportions des femmes dans ce cas sont de
98,36% pour les femmes de niveau moyen, 96,57% pour les femmes de niveau
primaire, 94,60% pour les femmes de niveau secondaire et pour les femmes sans
instruction et de 92,45% pour les femmes issues de l’école coranique.

Tableau n° 56 : Destination de la production animale selon la zone

Destination Zone
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
0 975 2725 752 199 328 1329 61 213 6582
% 14,81 41,40 11,43 3,02 4,98 20,19 0,93 3,24 100
Auto- 122 154 99 5 36 223 38 50 727
consommat.
% 16,78 21,18 13,62 0,69 4,95 30,67 5,23 6,88 100
Vente en 13 10 2 1 3 3 - 12 44
totalité
% 29,55 22,73 4,55 2,27 6,82 6,82 - 27,27 100
Mixte 67 64 94 2 7 44 6 53 337
% 19,88 18,99 27,89 0,59 2,08 13,06 1,78 15,73 100
total 1177 2953 947 207 374 1599 105 328 7690
% 15,31 38,40 12,31 2,69 4,86 20,79 1,37 4,27 100

L’autoconsommation prédomine dans la destination des produits de l’élevage et ce


quelle que soit la zone. Sur un total de 1108 productrices, 727 destinent leur
élevage à l’autoconsommation, soit 65,61%.

Elle concerne plus de 50% des élevages des femmes dans le Nord avec
respectivement 60,39% des femmes pour le Nord Ouest, 67,54% des femmes du
Nord Centre et 50,76% des femmes du Nord Ouest.

Ministre délégué chargé du développement rural 67 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

La part de l’autoconsommation pour les Hauts Plateaux concerne 62,5% des


femmes pratiquant l’élevage dans les Hauts Plateaux Est, et respectivement
78,26% et 82,59% pour les Hauts Plateaux Centre et Hauts Plateaux Est.

Quant à la vente en totalité elle ne concerne que 6,43% des femmes pratiquant
l’élevage dans le Nord Ouest contre 4,38% et 1,02% des femmes dans le Nord
Centre et le Nord Ouest respectivement.

Dans la région des Hauts Plateaux, 12,5% des femmes pratiquant l’élevage
destinent les produits d’élevage entièrement à la vente, contre 6,52% des femmes
dans les Hauts Plateaux Centre et seulement 1,11% des femmes dans les Hauts
Plateaux Est.

Dans la région du Sud Est, 43,47% des femmes pratiquant l’élevage,


exclusivement pour l’autoconsommation, 10,43% des femmes font de l’élevage
exclusivement pour la vente, et 46,08% font de l’élevage pour une destination
mixte.

86,36% des femmes enquêtées dans la région du Sud Ouest pratiquent l’élevage
pour l’autoconsommation, contre 13,63% des femmes qui destinent les produits de
leur élevage à la consommation du ménage et à la vente.

Tableau n° 57 : Destination de la production animale selon la situation


matrimoniale

Situation matrimoniale
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nb. % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3722 56,55 2497 37,94 76 1,15 15 0,23 272 4,13 6582 100
Auto- 110 15,13 574 78,95 5 0,69 1 0,14 37 5,09 727 100
consommat.
Vente en 13 29,55 26 59,09 1 2,27 - - 4 9,09 44 100
totalité
Mixte 82 24,33 234 69,44 6 1,78 2 0,59 13 3,86 337 100
total 3927 51,07 3331 43,32 88 1,14 18 0,23 326 4,24 7690 100

Ministre délégué chargé du développement rural 68 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

La part de l’autoconsommation prédomine dans la destination des produits


d’élevage, quelle que soit la situation matrimoniale. Elle concerne 68,51% des
femmes veuves, 60,82% des femmes mariées, 53,65% des femmes célibataires,
41,66% des femmes divorcées et le tiers des femmes séparées pratiquant l’élevage.

La vente en totalité des produits des femmes pratiquant l’élevage reste faible, elle
concerne seulement 6,34 des femmes célibataires, 3,11% des femmes mariées,
8,33% des femmes divorcées et 7,4% des femmes veuves.

Les femmes pratiquant l’élevage pour une destination mixte représentent les 2/3
des femmes séparées, la moitié des femmes divorcées, 40% des femmes
célibataires et 28,05% des femmes mariées.

Le niveau d’instruction n’a pas d’effet sur la destination des produits d’élevage des
femmes.

Les femmes qui pratiquent l’activité d’élevage et quel que soit leur niveau
d’instruction destinent leurs produits dans une plus grande partie à
l’autoconsommation.

Elles représentent 65,09% des femmes sans instruction, 78% des femmes formées
en école coranique, 65,75% des femmes de niveau primaire, 63,88% des femmes
de niveau secondaire.

Les femmes de niveau universitaires à avoir répondu à la question concernant la


destination de leurs produits sont seulement au nombre de 9. 77,77% de ces
femmes destinent les produits de leur élevage à l’autoconsommation.

La destination mixte des produits d’élevage concerne 36,11% des femmes de


niveau secondaire, 35,48% des femmes de niveau moyen, 30,95% des femmes sans
instruction, 27,39% des femmes de niveau primaire et 22% des femmes de niveau
universitaire ou lettrées en école coranique.

Ministre délégué chargé du développement rural 69 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

La destination des produits à la vente concerne seulement 3,9% des femmes sans
instruction, 6,84% des femmes de niveau primaire et 3,2% des femmes de niveau
moyen.

Pour l’ensemble des zones, les femmes pratiquant l’élevage confient la


commercialisation de leurs produits à leurs conjoints en premier. Les enfants
viennent en deuxième position. Ces productrices représentent respectivement
52,54% et 15,49%.

Les femmes qui confient la commercialisation de leurs produits d’élevage à leurs


conjoints représentent 48,31% des femmes pratiquant l’élevage dans la région du
Nord Centre, 51,16% des éleveuses dans le Nord Centre, 58,94%des femmes de la
région du nord Est, et 51,85% dans les Hauts Plateaux Est.

Elles représentent un tiers des femmes des Hauts Plateaux Ouest.

Pour la région du Sud Ouest, elles sont 48,61% des femmes à confier la
commercialisation de leurs produits d’élevage à leurs conjoints.

La commercialisation des produits d’élevage par les enfants des productrices


concerne 14,60% des femmes de la région du Nord Est, 23,25% des femmes du
Nord Centre, 13,68% des femmes du Nord Est, un tiers des femmes des Hauts
Plateaux Ouest, 11.11% femmes des Hauts Plateaux Centre, et 5,5% des femmes
du Sud Est.

Les régions du Nord, le Nord Centre en particulier et des Hauts Plateaux Est
offrent plus de possibilités aux femmes d’écouler elles-mêmes leurs produits

Le Nord Ouest concentre 37,84% des femmes qui commercialisent elles-mêmes


leurs produits contre 24,32% des femmes dans le Nord Centre et 21,62 %des
femmes des Hauts Plateaux Est.

La commercialisation des produits d’élevage par la personne elle-même concerne


15,73% des productrices du Nord Est, 10,46% des productrices au Nord Centre,

Ministre délégué chargé du développement rural 70 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

un tiers des femmes des Hauts Plateaux Ouest, 4,2% des productrices du Nord Est,
1/3 des femmes des Hauts Plateaux Centre, 14,81% des femmes dans les Hauts
Plateaux Est, et 1,38% des femmes du Sud Est.

Le niveau d’instruction n’a pas d’effet sur la commercialisation des produits de


l’élevage des femmes rurales.

Sur les 413 femmes ayant répondu à la question portant sur la commercialisation
de leurs produits, celles qui confient la commercialisation au conjoint représentent
54,30% des femmes sans instruction, 58,33% des femmes issues de l’école
coranique, 50% des femmes de niveau primaire. Le pourcentage baisse à 38,46%
pour les femmes de niveau moyen et secondaire.

Les femmes de niveau universitaire à avoir répondu sont au nombre de 02 et elles


confient l’ensemble de leur production à leurs conjoints.

La commercialisation par les enfants concerne 17,54% des femmes sans


instruction, 25% des femmes issues de l’école coranique, 5,1% des femmes de
niveau primaire, 11,5% des femmes de niveau moyen et s15,38% des femmes de
niveau secondaire.

La commercialisation des produits par la productrice elle-même prend la plus


faible part avec 8,94% des femmes sans instruction, 8,33% des femmes issues de
l’école coranique, 8,62% des femmes de niveau primaire, 11,5% des femmes de
niveau moyen et 7,6% des femmes de niveau secondaire.

La part du revenu des activités d’élevage des femmes revient en grande partie au
chef du ménage, avec toutefois quelques particularités par zone.

Pour les régions du Nord du pays le revenu est conservé par la productrice elle-
même pour 47,5% des femmes du Nord Ouest, 30,58% des femmes dans le Nord
Centre, 20,87% des femmes de la région du Nord Est, et 37,5% dans les Hauts
Plateaux Est.

Ministre délégué chargé du développement rural 71 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Les femmes ayant répondu à la question portant sur la destination du revenu sont 3
dans la région des Hauts Plateaux Ouest et elles détiennent l’ensemble des revenus.

Pour les régions du sud, les réponses des femmes de la zone du Sud Ouest au
nombre de 15 et les 70 femmes ayant répondu dans la région du Sud Est, versent
l’ensemble des revenus de leur activité d’élevage au budget du ménage. Ces
dernières ne semblent guère avoir d’autres choix, pour des raisons économiques
qui poussent les femmes à participer aux dépenses du ménage d’un côté et, la
difficulté ou l’impossibilité d’accès au marché pour l’acquisition de biens
matériels, d’un autre.

Tableau n° 57 : Destination du revenu de la production animale selon la


situation matrimoniale

Situation matrimoniale
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3880 52,48 3061 41,94 81 1,11 16 0,22 310 4,25 7298 100
la personne elle- 23 23,23 69 69,70 1 1,01 - - 6 6,06 99 100
même
Le chef du ménage 74 25,26 201 68,60 6 2,05 2 0,68 10 3,41 293 100
total 3927 51,07 3331 43,32 88 1,14 18 0,23 326 4,24 7690 100

Les revenus de l’activité d’élevage sont destinés à la femme elle-même pour


23,71% des femmes célibataires, 25,55% des femmes mariées, 14,28% des
femmes divorcées et 37,5% des femmes veuves.

L’importance du pourcentage des veuves détenant l’ensemble des revenus


d’élevage s’explique par le fait que les veuves constituent en général le principal
pourvoyeur des revenus pour son foyer.

Les femmes célibataires ou mariées sont à priori à la charge du conjoint ou des


parents.

Ministre délégué chargé du développement rural 72 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Le niveau d’instruction ne semble pas influer sur la destination du revenu des


femmes exerçant l’élevage.

Les femmes productrices qui destinent leurs revenus au chef du ménage sont
majoritaires quel que soit le niveau d’instruction.

Les femmes qui détiennent les revenus de leur activité d’élevage représentent
25,78% des femmes sans instruction, 21,42% des femmes formées en école
coranique, 20,37% des femmes de niveau primaire, 36% des femmes de niveau
moyen et 16,66% femmes de niveau secondaire.

Les femmes de niveau universitaires qui sont seulement au nombre de deux à avoir
répondu confient la totalité des revenus de leur activité d’élevage au chef du
ménage.

A l’échelle de l’ensemble des zones concernées par l’enquête, le cheptel qu’il soit
du gros ou du petit élevage, appartient dans sa plus grande proportion au ménage,
même si l’activité d’élevage revient à la femme

Le cheptel appartient au ménage pour 94,04% des élevages pour l’ovin-caprin,


pour 90,52% des effectifs de l’élevage bovin et respectivement 75,57% des
effectifs et 90% pour les élevages avicole et cunéicole.

L’autoconsommation prédomine dans la destination des produits d’élevage, elle


concerne 65,61% des femmes pratiquant l’élevage, contre 30,41% des productrices
pour une destination mixte, en l’occurrence l’autoconsommation et la vente.

La commercialisation prend un caractère familial, à savoir que 52,54% des


productrices animales confient la commercialisation à leurs conjoints et 15,49% à
leurs enfants. Elles constituent 11,13% à confier la commercialisation des produits
de leur élevage à leurs proches, frères ou sœurs et 8,95% à commercialiser elles-
mêmes leurs produits.

Ministre délégué chargé du développement rural 73 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

L’accès au marché reste l’une des entraves en aval du développement de l’activité


d’élevage pour les femmes. L’organisation des productrices en coopératives
apporterait beaucoup d’améliorations à la situation actuelle qui est caractérisée, par
ailleurs, par une conduite des élevages de manière traditionnelle en extensif dans
l’irrespect des aspects techniques, ce qui se traduit par une faible rentabilité.

Le niveau d’instruction ne semble pas influer sur la destination du revenu des


femmes exerçant l’élevage. Les femmes productrices qui destinent leurs au chef
du ménage sont majoritaires avec 74,74% des productrices.

3.3 Les activités artisanales

L’activité artisanale se caractérise par la prédominance des femmes artisanes à titre


d’aide familiale, ceci dénote le caractère familial d’un côté et la contribution
économique de la femme d’un autre. 80,24% des artisanes exercent à titre d’aide
familiale. 17% exercent à titre indépendant et seulement 0,19% exercent comme
salariées saisonnières.

Dans la zone du Nord Centre, les aides familiales représentent 92,5% des artisanes,
elles représentent 58,89% dans le Nord Centre, 70,68% dans le Nord Est, 92,59%
dans les Hauts Plateaux Ouest, 82,48% dans les Hauts Plateaux Centre et 95% dans
les Hauts Plateaux Est.

Les femmes exerçant l’artisanat à titre indépendant représentent 6,25% des


artisanes du Nord Ouest, 39,84% des artisanes du Nord Centre, 11,07% des
artisanes du Nord Est, 7,4% des artisanes dans les Hauts Plateaux Ouest, 17,51%
des artisanes dans les Hauts Plateaux Centre et 4,96% dans les Hauts Plateaux Est.

La région du Nord Centre en concentrant 56,60% des femmes artisanes à titre


indépendant offre le plus de possibilités à l’exercice de l’activité artisanale à ce
titre.

Ministre délégué chargé du développement rural 74 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Pour la région du Sud les aides familiales représentent 98,85% des artisanes dans
le Sud Ouest, contre seulement 1,1% des femmes qui exercent l’activité d’artisanat
à titre indépendant.

Dans le Sud Est, les aides familiales représentent 68,57% alors que les artisanes
exerçant à titre indépendant représentent un pourcentage important par rapport au
reste des régions. Elles représentent 30,95% des femmes artisanes pour cette zone.

Il est important de signaler la faiblesse du nombre d’apprenties en artisanat : six (6)


apprenties ont été recrutées sur les 2627 femmes artisanes, ce qui représente
seulement 0,22%.

Ceci pose avec acuité la question de la relève, de la transmission et de la


pérennisation des activités dans leur essence traditionnelle et leur authenticité.

Tableau n°58 : Exercice des activités artisanales selon la situation matrimoniale

Titre Situation matrimoniale


Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 2805 55,23 1966 38,71 48 0,95 7 0,14 253 4,98 5079 100
Indép. 178 39,82 237 53,02 3 0,67 4 0,89 25 5,59 447 100
Aide familial. 917 43,50 1099 52,13 36 1,71 7 0,33 49 2,32 2108 100
Salariée saison. 4 80 1 20 - - - - - - 5 100
Apprentie 4 66,67 2 33,33 - - - - - - 6 100
autre 27 44,26 32 52,46 1 1,64 - - 1 1,64 61 100
total 3935 51,06 3337 43,30 88 1,14 18 0,23 328 4,26 7706 100

Les femmes artisanes qu’elles soient célibataires ou mariées exercent l’activité


plus à titre d’aide familiale. Les aides familiales représentent 80,16% des artisanes
pour ces deux situations matrimoniales.

Ministre délégué chargé du développement rural 75 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Le célibat ne semble pas constituer un facteur d’encouragement de l’exercice à


titre indépendant, puisque seulement 15,75% des femmes célibataires pratiquent
l’artisanat à ce titre contre 17,28% des femmes artisanes mariées.

Les femmes de situation sociale plus vulnérables telles que les séparées et les
veuves sont dans l’obligation d’exercer à titre indépendant, elles représentent
36,36% des artisanes pour les divorcées et 33,33% des veuves.

En outre, 63,63% des femmes séparées exercent comme aides familiales, contre
65,33% des femmes veuves.

90% des femmes divorcées artisanes sont des aides familiales, contre seulement
7,5% qui exercent à titre indépendant.

Par ailleurs, le mariage ne semble pas être une entrave à l’apprentissage, même si
le nombre de femmes apprenties est très réduit, il compte néanmoins un tiers de
femmes mariées et deux tiers de femmes célibataires.

Les salariées saisonnières sont constituées par quatre cinquièmes de femmes


célibataires.

Les femmes artisanes sans instructions sont majoritaires quel que soit le titre
d’exercice de l’activité. On les retrouve même dans une proportion de 33,33%
parmi les apprentis.

L’exercice de l’activité à titre indépendant ne semble pas être influencé par le


niveau d’instruction.

Les femmes artisanes exercent plus à titre d’aide familiale quel que soit le niveau
d’instruction.

Les artisanes à titre d’aide familiale représentent 81,55% des femmes sans
instruction, 80,23% des femmes de niveau secondaire, 80,20% des femmes de
niveau moyen, 77,10% des femmes issues de l’université et 76,25 des femmes
instruites à l’école coranique
Ministre délégué chargé du développement rural 76 CENEAP
LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

L’exercice à titre indépendant et dans un ordre décroissant concerne 22,89% des


femmes universitaires, 21,25% des femmes issues de l’école coranique, 18,78%
des femmes de niveau d‘instruction primaire, 17,29% des femmes de niveau
d’instruction moyen, 15,83% des femmes non instruites et 15,81% des femmes
issues du secondaire.

Les artisanes salariées saisonnières ne représentent que 0,15% des artisanes sans
instruction, 0,19% des artisanes issues du cycle primaire et 0,79% des artisanes de
niveau secondaire.

Le nombre des apprentis reste très faible.

Les artisanes apprentis constituent 0,79% des artisanes de niveau secondaire, 0,5%
des artisanes de niveau moyen et 0,15% des artisanes sans instruction.

Le lieu d’exercice de l’activité est lié à la nature même de cette activité.

L’activité de l’artisanat est exercée par les femmes plus à domicile qu’à l’extérieur.
Sur les 2448 femmes artisanes, ayant répondu à la question portant sur le lieu de
l’exercice de l’activité, 2408 soit 98,36% déclarent exercer à domicile, contre
seulement 1,63% des femmes artisanes qui exercent à l’extérieur du domicile.

L’activité est exercée à domicile pour l’ensemble des artisanes ayant répondu dans
les zones du Nord Est, des Hauts Plateaux Ouest et du Sud Est.

99,19% des femmes artisanes des Hauts Plateaux Est exercent à domicile contre
99,15% des artisanes des Hauts Plateaux Centre, 98,87% des artisanes du Nord
Ouest, 96,25%des artisanes du Sud Ouest et 95,78% des artisanes du Nord Centre.

Ministre délégué chargé du développement rural 77 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 59 : Lieu d’exercice de l’activité artisanale selon la situation


matrimoniale

Lieu de l’exercice Situation matrimoniale


Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 2886 54,89 2054 39,06 52 0,99 8 0,15 258 4,99 5258 100
domicile 1032 42,86 1262 52,41 36 1,50 10 0,42 68 2,82 2408 100
Hors domicile 17 42,50 21 52,50 - - - - 2 5,00 40 100
total 3935 51,06 3337 43,30 88 1,14 18 0,23 328 4,26 7706 100

2448 femmes sur les 7706 femmes questionnées ont répondu à la question portant
sur le lieu d’exercice de leur activité artisanale, soit 31,76% de réponses.

Que ce soit à domicile ou hors domicile l’activité est exercée surtout par les
femmes mariées qui représentent 52,41% des artisanes. Les femmes artisanes
célibataires viennent en seconde position avec plus de 42% des femmes artisanes.

Les femmes divorcées ou séparées exercent l’activité à domicile à hauteur de


100%. 98,37% des femmes célibataires exercent à domicile, 98,36% des femmes
mariées et 97,14% des femmes veuves sont dans le même cas.

La proportion des femmes exerçant hors domicile reste faible, elle concerne plus
les veuves dont 2,8% sont concernées contre seulement 1,62% des artisanes
célibataires et 1,63% des artisanes mariées.

Le niveau d’instruction n’influe pas sur le lieu de l’exercice de l’activité, d’après


les réponses à la question du lieu d’exercice de l’activité pour des femmes de
différents niveaux d’instruction, l’exercice se fait plus à domicile et ce dans la
majorité des cas.

Les femmes artisanes exerçant à domicile représentent 98,68% des femmes sans
instruction, 97,29% des femmes issues de l’école coranique, 98,94% des femmes

Ministre délégué chargé du développement rural 78 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

de niveau primaire, 97,49% des femmes de niveau moyen, 97,50 % des femmes de
niveau secondaire et 97,36% des femmes de niveau universitaire.

Les produits de l’artisanat sont destinés en majorité à l’autoconsommation, pour


l’ensemble des régions.

La part de la destination mixte vient en seconde position suivie de loin par la


destination exclusive à la vente.

Les femmes artisanes produisant pour l’autoconsommation représentent 98% des


femmes artisanes des Hauts Plateaux Est, 97,59% des femmes artisanes du Sud
Ouest, 94,53% des femmes artisanes du Nord Est, 92,87% des femmes artisanes du
Nord Ouest, 92,33% des femmes artisanes du Nord Centre,87,75% des artisanes du
Sud Est, 81,8% des artisanes des Hauts Plateaux Est et 74,54% des artisanes des
Hauts Plateaux Centre.

Les femmes artisanes produisant pour la commercialisation totale de leurs produits


représentent seulement 3,35% des femmes artisanes du Nord Ouest, 1,81% des
artisanes des Hauts Plateaux Centre, 1,53% des artisanes du Sud Est, 0,65% des
artisanes des Hauts Plateaux Est et seulement 0,65% des artisanes des Hauts
Plateaux Est.

La production artisanale pour une destination mixte concerne 23,63% des femmes
artisanes des Hauts Plateaux Centre, 18,18% des femmes artisanes des Hauts
Plateaux Est, 10,71% des femmes artisanes du Sud Est, 5,07% des femmes
artisanes du Nord Est, 4,63% des femmes artisanes du Nord Centre, 3.77% des
artisanes du Nord Ouest, et respectivement 2,4% et 1,30% des artisanes des régions
du Sud Ouest et Hauts Plateaux Est.

Ministre délégué chargé du développement rural 79 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n° 60 : Destination des produits de l’artisanat selon la situation


matrimoniale

Situation matrimoniale
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nb. % Nbre % Nbre % Nbre %
0 2946 54,59 21,23 39,34 52 0,96 9 0,17 267 4,95 5397 100
Auto- 929 43,21 1128 52,47 31 1,44 9 0,42 53 2,47 2150 100
consom.
Vente en 17 39,53 21 48,84 2 4,65 - - 3 6,98 43 100
totalité
Mixte 43 37,07 65 56,03 3 2,59 - - 5 4,31 116 100
total 3935 51,06 3337 43,30 88 1,14 18 0,23 328 4,26 7706 100

L’autoconsommation se taille la plus grande part dans la destination des produits


de l’artisanat, elle touche 93,93% des femmes célibataires et 92,91% des femmes
mariées.

Le pourcentage baisse légèrement concernant les femmes veuves ou divorcées au


profit de destinations marchandes. 86,11% des veuves destinent ainsi leurs produits
à l’autoconsommation contre 8,3% dont les produits prennent une destination
mixte. 86,88% des femmes divorcées produisent pour l’autoconsommation, contre
8,19% des femmes dans cette situation qui produisent pour la vente et
l’autoconsommation.

La vente en totalité des produits concerne 5,5% de femmes veuves, 4,9% de


femmes divorcées contre 1,71% de femmes célibataires et 1,72% de femmes
mariées. L’artisanat pour ces femmes, en particulier les veuves et les divorcées
constituent ainsi une source de revenue.

Le niveau d’instruction n’influe pas sur la destination du produit d’artisanat.

Ministre délégué chargé du développement rural 80 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Sur les 73 femmes artisanes de niveau universitaires 98,63% produisent pour


l’autoconsommation, 1,37% des artisanes universitaires destinent leurs produits à
la consommation et à la vente.

Les artisanes issues de l’école coranique produisant pour l’autoconsommation


représentent 95,58% contre seulement 1,47% d’artisanes destinant leur production
entièrement à la vente. 2,94% de même type d’instruction produisent pour une
destination mixte.

Les artisanes de niveau moyen comptent respectivement 94,39% d’artisanes


produisant pour l’autoconsommation, seulement 1,47% produisant pour la vente et
4,42% d’artisanes produisant pour une destination mixte.

93,39% des artisanes de niveau secondaire produisent exclusivement pour


l’autoconsommation, contre seulement 2,13% des artisanes de même niveau
d’instruction qui destinent la totalité de leur production entièrement à la vente.
Celles produisant pour une destination mixte représentent 4,26%.

Les femmes sans instructions produisent plus pour l’autoconsommation avec


92,96% des artisanes. La production pour une destination mixte concerne 5,38%
des artisanes, la vente en totalité vient en troisième position avec seulement 1,65%
des artisanes.

Les artisanes de niveau d’instruction primaire comptent respectivement 90,99%


d’artisanes produisant pour l’autoconsommation, seulement 3,15% produisant
exclusivement pour la vente et 5,85% d’artisanes produisant pour une destination
mixte.

Les produits de l’artisanat sont plus commercialisés par la productrice elle-même,


sur un total de 158 femmes artisanes, 63 femmes soit 39,87% écoulent elles-
mêmes leurs produits, 45 artisanes soit 28,48% confient la commercialisation à
leurs conjoints.

Ministre délégué chargé du développement rural 81 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

7,5% des artisanes comptent sur leurs enfants pour la commercialisation et 15,18%
sur leurs frères ou sœurs.

Les femmes artisanes du Nord Centre ont plus de possibilités de commercialiser


elles-mêmes leurs produits, elles représentent 29% des femmes dans ce cas.
Suivies par les femmes de la région du Nord Est qui représentent 16% de
l’ensemble des femmes commercialisant elles-mêmes leurs produits.

Dans le cas particulier de l’artisanat, la vente est plus pratiquée par la personne
elle-même car il s’agit dans la plus part des cas de ventes entre femmes ou bien la
réalisation de commandes pour des commerçants par un intermédiaire dans les
zones rurales à l’entoure des grands centres urbains.

Sur les 158 artisanes ayant répondu, 66% des femmes artisanes sans instruction
confient la commercialisation de leurs produits à leurs conjoints, contre 18,42% de
femmes de niveau primaire et 10,52% des femmes de niveau d’instruction moyen.

16,66% des femmes de niveau secondaire confient la commercialisation à leurs


conjoints.

Hormis les femmes ayant fait l’école coranique et dont 50% confient leurs
produits à leurs conjoints, et pour l’ensemble des femmes artisanes n’excédant pas
le niveau d’instruction moyens plus les femmes sont instruites et moins elles
confient leurs produits à leurs conjoints.

La commercialisation par la personne elle-même concerne 66,66% des femmes de


niveau secondaire, 57,89% des femmes de niveau moyen, une sur les deux
artisanes de niveau universitaire, 39,47% des femmes de niveau primaire et
33,73% des femmes sans instruction.

A partir du niveau primaire le pourcentage des femmes confiant la


commercialisation de leurs produits à leurs frères ou sœurs se réduit, ainsi entre le
niveau d’instruction primaire, moyen ou secondaire, ces pourcentages sont

Ministre délégué chargé du développement rural 82 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

respectivement de 28,94, de 21,05% et de 8,33%. 25% des femmes sans


instruction confient la commercialisation à leurs frères ou sœurs.

Sur les 148 artisanes ayant répondu à la question portant sur la destination du
revenu de leur activité, 97 artisanes soit 65,54% disposent elles-mêmes des
revenus, contre 51 femmes représentant 34,45% qui cèdent le revenu de la vente
des produits d’artisanat qu’elles fabriquent au chef du ménage.

Selon les zones, les artisanes qui disposent des revenus de leurs produits se
concentrent dans la région du Nord Centre avec 34,02% de l’ensemble des
artisanes disposant des revenus de leur activité, suivie par la région du Nord Ouest
avec 23,71% des artisanes et de la région des Hauts Plateaux Centre avec 11,34%
des artisanes.

L’importance du pourcentage des femmes artisanes disposant des revenus de leur


activité artisanale est liée à l’acquisition des moyens de production et des
fournitures qui sont à la charge de l’artisane ou des clients. Par ailleurs, la
commercialisation dans le cas de cette activité est possible par l’artisane elle-
même, ce qui lui facilite la conservation des revenus de son activité.

Tableau n° 61: Destination du revenu de la production artisanale selon la


situation matrimoniale

Situation matrimoniale
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 3880 51,34 3256 43,08 84 1,11 18 0,24 320 4,23 7558 100
la person. 42 43,30 46 47,42 3 3,09 - - 6 6,19 97 100
elle-même
Le chef du 13 25,49 35 68,63 1 1,96 - - 2 3,92 51 100
ménage
total 3935 51,06 3337 43,30 88 1,14 18 0,23 328 4,26 7706 100

Ministre délégué chargé du développement rural 83 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Quel que soit la situation matrimoniale, le revenu revient le plus souvent à la


personnes elle-même.

Pour les femmes veuves ou séparées le revenu revient pour la personnes elle-même
pour trois femmes sur quatre.

Pour les femmes célibataires et les femmes mariées la proportion des femmes
cédant les revenus au chef de ménage est plus importante, elle représente prés de
24% et 43% respectivement.

Cette question a eu seulement 148 réponses sur 7706 femmes questionnées. Soit
seulement 1,92% de réponses.

Les femmes interrogées semblent avoir des réticences à répondre lorsqu’il s’agit
des questions pécuniaires.

Nonobstant les femmes issues de l’école coranique et dont un tiers dispose des
revenus de leurs produits, la disposition des femmes des revenus de leurs produits
est proportionnelle au niveau d’instruction jusqu’au niveau moyen. Les femmes
qui disposent du revenu représentent respectivement 57,89% des femmes sans
instruction, 75,75% des femmes de niveau primaire, et 83,33% des femmes de
niveau moyen.

Les femmes de niveau d’instruction secondaire sont 64,7% à disposer des revenus
de leur production artisanale.

L’activité de l’artisanat est exercée par les femmes plus à domicile qu’à l’extérieur.
98,36% artisanes exercent à domicile contre seulement.

L’activité artisanale se caractérise par la prédominance des femmes artisanes à titre


d’aide familiale, ceci dénote le caractère familial d’un côté et la contribution de la
femme à l’économie du ménage d’un autre.

80,24% des artisanes exercent à, titre d’aide familiale. 17% exercent à titre
indépendant et seulement 0,19% exercent comme salariées saisonnières.
Ministre délégué chargé du développement rural 84 CENEAP
LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Il est important de signaler la faiblesse du nombre d’apprenties en artisanat, 6


apprenties ont été relevées sur les 2627 femmes artisanes, ce qui représente
seulement 0,22%.

Ceci pose avec acuité la question de la relève et de la pérennisation des activités


traditionnelles et artisanales.

Le système d’apprentissage doit être conforté par la valorisation du savoir-faire des


artisanes avérées, même si elles sont sans instruction, par sa transmission dans un
cadre pratique, avec un appoint théorique à dispenser par les centres de formation.
Les femmes détentrices de ces métiers pourraient être employées dans les
chambres des métiers ou par des coopératives artisanales à créer.

Le problème de l’apprentissage et de la relève est aggravée par le manque de


pratique de certaines activités artisanales, comme le tissage ou la tapisserie qui
demande des intrants coûteux, la laine en particulier. Les artisanes dans ce cas et
en absence de commandes des particuliers ne peuvent pas exercer. La création de
coopératives s’avère dans ce cas salvatrice.

Les produits de l’artisanat sont destinés en majorité à l’autoconsommation.

93,11% des artisanes produisent exclusivement à cette fin. 5,23% des artisanes
produisent pour une destination mixte, à savoir l’usage domestique et la vente. Les
artisanes qui produisent dans un but commercial ne représentent que 1,86%.

Contrairement aux produits végétaux ou d’élevage dont la commercialisation


échappe aux femmes, les produits de l’artisanat sont plus commercialisés par les
productrices.

Ainsi, 39,87% des artisanes écoulent elles-mêmes leurs produits, 28,48% confient
la commercialisation à leurs conjoints.

7,5% des artisanes comptent sur leurs enfants pour la commercialisation et 15,18%
sur leurs frères ou sœurs.

Ministre délégué chargé du développement rural 85 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Dans le cas particulier de l’artisanat, la vente est plus pratiquée par la personne
elle-même car il s’agit dans la plupart des cas de ventes entre femmes ou bien la
réalisation de commandes pour des commerçants par un intermédiaire.

65,54% des artisanes disposent elles-mêmes des revenus de leur activité, contre
34,45% qui cèdent au chef du ménage le revenu de la vente des produits d’artisanat
qu’elles fabriquent.

L’importance du pourcentage des femmes artisanes disposant des revenus de leur


activité artisanale est du à l’acquisition des moyens de production et des
fournitures qui sont à la charge de l’artisane, lorsque cela est possible.

3.4 La participation aux dépenses des ménages

Sur un nombre de 6973 femmes, 550 ont déclaré qu’elles participent aux dépenses
familiales sur leurs propres revenus, ce qui représente seulement moins de 10%,
contre 5592 ayant répondu par la négative.

La répartition des dépenses par la contribution de femmes sur leurs revenus


propres se présent comme suit :

Tableau n°62: contribution des femmes au budget familial

Objet des dépenses Nombre de femmes %


Non concernées 98 -
Alimentaires 71 15,70
Habillement 50 11,06
Santé 42 9,29
Education / Scolarisation 17 3,76
Ameublement 2 0,44
Ustensiles de cuisine 17 3,76
Transport 5 1,10
Charges du logement 30 6,63
Autres 218 48,23
Total 550 -

Ministre délégué chargé du développement rural 86 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Sur les 452 femmes concernées par ces dépenses, 71 soit 15,70% consacrent leurs
dépenses aux produits alimentaires, suivis par les dépenses pour l’habillement qui
concerne 50 femmes, soit 11,06%.

Les dépenses consacrées à la santé concernent 9,29% des femmes.

6,63% des femmes contribuent aux dépenses pour les charges du logement, et
3,76% seulement pour les ustensiles de cuisine.

Les autres dépenses concernent le plus grand nombre de femmes, soit prés de la
moitié, dont les dépenses ne concernent pas les rubriques suscitées. En général il
s’agit d’achats à réserver pour des occasions particulières comme le mariage , par
l’achat de bijoux ou d’articles d’habillement concernant les jeunes filles pour leur
propre personne et les mères de familles pour leurs filles.

6.3 Savoir-faire

Tableau n° 58 : Recensement des savoir-faire par zone

Titre Zone
N.O N.C N.E. H.P.O H.P.C H.P.E S.O. S.E. Total
Sans - - 1 - - 2 - - 3
réponse
% - - 33,33 - - 66,67 - - 100
Poterie 14 153 51 11 5 53 - 1 288
% 4,86 53,13 17,71 3,82 1,74 18,40 - 0,35 100
Vannerie 2 7 - - - 4 - 3 16
-% 12,5 43,75 - - - 25 - 18,75 100
Natte 19 14 1 - 3 - 2 - 39
couffin
% 48,72 35,90 2 ,56 - 7 ,69 - 5 ,13 - 100
Trav du 2 3 - - - - - - 5
raphia
% 40,00 60,00 - - - - - - 100
Dinanderie - 20 3 - - 6 - - 29
% - 68,97 10,34 - - 20,69 - - 100
Ferblanterie 1 - - - - - - - 1
% 100 - - - - - - - 100
Coutellerie - 1 - - - 2 - - 3
% - 33,33 - - - 66,67 - - 100

Ministre délégué chargé du développement rural 87 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Couture 33 221 28 13 16 75 - 6 392


% 8,42 56,38 7,14 3,32 4,08 19,13 - 1,53 100
Tissage 17 210 25 13 93 241 15 128 742
% 2,29 28,30 3,37 1,75 12,53 32,48 2,02 17,25 100
Tricot 3 89 24 - 3 22 - - 141
% 2,13 63,12 17,02 - 2,13 15,60 - - 100
Crochet 6 106 42 1 2 91 - 2 250
% 2,40 42,40 16,80 0,40 0,80 36,40 - 0,80 100
Bijouterie - 5 - - - - - - 5
% - 100 - - - - - - 100
Travail du 6 1 5 - - 1 2 - 15
fer
% 40,00 6,67 33,33 - - 6,67 13,33 - 100
Séch.agr 16 31 9 - 7 27 - 3 93
alim.
% 17,20 33,33 9,68 - 7,53 29,03 - 3,23 100
Couscous 595 1156 322 136 150 621 54 103 3137
pâtes / pain
% 18,97 36,85 10,26 4,34 4,78 19,80 1,72 3,28 100
Confiture - 22 20 - 1 7 - - 50
% - 44,00 40,00 - 2 14 - - 100
Distillerie - 1 2 - - 5 - - 8
% - 12,50 25,00 - - 62,50 - - 100
Vinification - 1 - - - 2 - - 3
% - 33,33 - - - 66,67 - - 100
Olives 10 1 3 - - 8 - - 22
% 45,45 4,55 13,64 - - 36,36 - - 100
S.-faire agr. - 5 - - - 3 - 1 9
% - 55,56 - - - 33,33 - 11,11 100
S-faire - 4 1 - - 16 - - 21
hortic.
% - 19,05 4,76 - - 76,19 - - 100
S.-faire 8 12 2 - - 8 - 7 37
elevag
% 21,62 32,43 5,41 - - 21,62 - 18,92 100
Trans. lait. 3 16 1 - 17 18 - 3 58
% 5,17 27,59 1,72 - 29,31 31,03 - 5,17 100
Autres 3 3 - - 2 1 2 1 12
% 25,00 25,00 - - 16,67 8,33 16,67 8,33 100
Total 738 2082 540 174 299 1213 75 258 5379
% 13,72 38,71 10,04 3,23 5,56 22,55 1,39 4,80 100

Ministre délégué chargé du développement rural 88 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

La répartition des savoir-faire selon la zone nous renseigne que le plus grand
nombre se concentre dans la région du Nord Centre qui englobe 50,13% des
femmes ayant un savoir-faire en poterie, 43,75% des femmes ayant un savoir-faire
en vannerie, 60% des femmes ayant un savoir-faire en vannerie, 56,38% des
femmes ayant un savoir-faire en couture, 63,12% des femmes ayant un savoir-faire
en tricotage, 100% des femmes ayant un savoir-faire en bijouterie, 33,33% des
femmes ayant un savoir-faire en séchage des produits agricoles et 55,56% des
femmes ayant un savoir-faire en agriculture.

La présence de tant de savoir-faire dans la zone du Nord Centre s’explique par la


richesse de cette région en matières premières objet du savoir-faire ainsi que sa
proximité des grands pôles urbains du pays, qui offrent plus de possibilités en
matière d’acquisition de savoir-faire et de possibilités d’écoulement des produits.

La concentration à 100% des bijoutières concerne essentiellement le travail du


bijou des Béni Yenni en Kabylie, qui n’est plus l’apanage des hommes. L’activité
étant familiale, les femmes s’initient de plus en plus à cette activité.

La région des Hauts Plateaux Est vient en première position pour les savoir-faire
en tissage, avec 32,48% des femmes possédant ce savoir-faire en tissage, en
distillerie avec 62,50% des femmes, en vinification, avec 66,67% des femmes, en
savoir-faire agricoles avec 33,33% des femmes, en savoir-faire horticole avec
76,19% et en savoir-faire de transformation du lait qui concerne 31,03% de
l’ensemble des femmes transformatrices de lait, les Hauts Plateaux Est renferment
les terroirs de quelques fromages traditionnels tel que le Bouhezza et le Klila, ainsi
que la fabrication du Smen traditionnel.

Les savoir-faire de cette région, qui occupent la seconde position par rapport à
l’ensemble des zones enquêtées concernent la poterie pour laquelle 18,40% des
femmes possèdent le savoir-faire, le séchage des produits agricoles (29,03%), la
transformation des olives (36,36%), la couture (19,13%), la dinanderie (20,69%) et
le tricotage pour 15,60% des femmes.

Ministre délégué chargé du développement rural 89 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

6.3.1 Types de savoir-faire des femmes

Tableau n° 59 : Nombre de femmes ayant un savoir-faire

Savoir-faire Nombre de femmes % de femmes


Ayant le savoir faire
Sans réponse 3 -
Poterie 288 5,35
Vannerie 16 0,29
Natte couffin 39 0,72
Travail du raphia 5 0,092
Dinanderie 29 0,53
Ferblanterie 1 0,018
Coutellerie 3 0,05
Couture 392 7,29
Tissage 742 13,80
Tricot 141 2,62
Crochet 250 4,65
Bijouterie 5 0,09
Travail du fer 15 0,27
Séchage de produits agricoles et de viande 93 1,72
Couscous/ pâtes / galettes 3137 58,35
Confiture 50 0,93
Distillerie 8 0,14
Vinification 3 0,05
Olives 22 0,40
Savoir - faine agricole 9 0,16
Savoir - faire horticole 21 0,39
Savoir - faire en élevage 37 0,68
Transformation du lait 58 1,07
Autres 12 0,22
5376 100
Total 5379 -

Ministre délégué chargé du développement rural 90 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Les savoir-faire avérés sont dominés par l’agroalimentaire traditionnel qui


concerne 58,35% des femmes, suivi par le tissage puis la couture avec
respectivement 13,80% et 7,29%.

Ces répartitions, loin d’être établies par un choix délibéré, sont liées directement à
la nécessité de l’exercice, cas de la transformation des produits alimentaires,
entrant dans le cadre de la préparation et la conservation des aliments qui est
l’apanage des femmes et qui constitue un exercice domestique et quotidien.

Une seconde explication se trouve dans la disponibilité des outils de travail qui ont
une durée d’utilisation pouvant atteindre des décennies, voir des siècles, sans
perdre de leur efficacité, et qui sont en outre hérités de mère en fille, cas des
outils du tissage.

L’importance de la couture trouve une explication dans la simplicité des outils


utilisés et la nécessité d’une seule machine pour l’usage domestique, ainsi que la
facilité de l’apprentissage. Souvent il s’agit d’un apprentissage domestique soit par
la proximité d’une couturière ou comme il est souvent le cas d’un apprentissage
individuel ou de mère en fille, comme c’est le cas pour le tissage et de la
préparation des produits agroalimentaires.

D’autres savoir-faire sont évoqués, dans de moindres mesures, cas de la poterie, et


de la transformation du lait qui représentent respectivement 5,35% et 1,07%.

La poterie tend à se réduire avec l’extension de la commercialisation des produits


industriels de substitution en matières synthétiques tels que l’aluminium, la fonte et
le plastique, en l’absence d’activité touristique, véhicule par excellence de la
commercialisation des produits de poterie traditionnelle.

Pour ce qui est de l’élevage, les tâches quotidiennes de cette activité sont en
général à la charge de la mère. Les jeunes filles rurales, lorsqu’elles ne sont pas
dans l’obligation de l’entretien des animaux d’élevage, tendent à se désintéresser
de cette activité au profit d’autres occupations.

Ministre délégué chargé du développement rural 91 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

L’intérêt porté à l’élevage, vient en général après le mariage et à la faveur de la


répartition des tâches entre les brus, ce qui est plus une obligation qu’un intérêt.

Le savoir-faire de l’élevage présente plus d’attrait, par ailleurs chez les femmes
ayant des enfants, dans le soucis de l’amélioration des revenus du ménage d’un
côté et pour l’alimentation d’un autre.

La vannerie est une activité artisanale locale, ce qui explique le nombre réduit de
femmes détentrice de ce savoir-faire, et qui représentent 0,29% du total des
femmes concernées par un savoir-faire.

Le savoir-faire de la distillerie traditionnelle est peu représenté avec seulement


0,14% des femmes, il concerne surtout des femmes citadines dans certaines
grandes villes telles que Constantine et Blida. C’est toutefois une activité à
réhabiliter par sa valorisation et sa préservation. Ceci passe par la valorisation des
produits du terroir par leur labélisation et le regroupement des productrices en
coopératives afin d’organiser l’approvisionnement et la commercialisation et
d’assurer ainsi la perpétuation des activités ancestrales.

L’adaptation des produits s’avère indispensable pour l’acquisition de nouveaux


marchés. Il s’agit de répondre à la demande actuelle versée plus dans la
modernisation, sans perdre toutefois l’essence traditionnelle du produit. Il s’agira à
titre d’exemple pour la poterie d’orienter la production vers des ustensiles pour la
décoration, de produire en tapisserie des tapis plus petits, à des coûts plus réduit, et
facilement transportables pour les nationaux en partance à l’étranger ou pour des
touristes.

Pour ce qui est des bijoux, il s’agira de produire des bijoux plus fins et à la portée
des bourses moyennes.

Ministre délégué chargé du développement rural 92 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

6.3.2 Savoir-faire valorisés et non valorisés

Tableau n° 60 : Savoir-faire valorisés et non valorisés

Situation matrimoniale
Célibat. Mariée Divorcée Séparée Veuve Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
0 5 100 - - - - - - - - 5 100
Valorisé 125 44,17 146 51,59 5 1,77 - - 7 2,47 283 100
Non 2088 41,01 2765 54,31 67 1,32 14 0,27 157 3,08 5091 100
valorisé
total 2218 41,23 2911 54,12 72 1,34 14 0,26 164 3,05 5379 100

Les savoir-faire restent très mal valorisés malgré leur multiplicité et le nombre
important de femmes qui en sont dépositaires. Sur les 5374 femmes ayant répondu
à la question portant sur les savoir-faire valorisés ou non valorisés, seulement 283
femmes ont répondu par l’affirmative, ce qui se traduit en pourcentage par
seulement 5,26%.

94,73% des femmes possèdent des savoir-faire qui restent sans valorisation, ce qui
pose le problème de la transmission de ces savoir-faire et de leur perpétuation.

6.3.3 Transmission du savoir-faire

Tableau n° 61 : Transmission du savoir-faire selon le niveau d’instruction

Titre Niveau d’instruction Tot.


Sans Ecole Primaire Moyen Secondaire Universitaire
instruction coranique
nbre % nbre % nbre % nbre % nbre % nbre %
0 161 52,10 5 1,62 69 22,33 49 15,86 23 7,44 2 0,65 309
Grand-mère 175 67,31 16 6,15 39 15,00 20 7,69 8 3,08 2 0,77 260
Mère 2209 55,54 93 2,34 764 19,21 525 13,20 320 8,05 66 1,66 3977
Sœurs 51 20,73 5 2,03 72 29,27 63 25,61 42 17,07 13 5,28 246
Voisine 80 30,19 6 2,26 71 26,79 52 19,62 47 17,74 9 3,40 265
Parents 58 54,72 4 3,77 15 14,15 17 16,04 11 10,38 1 0,94 106
Apprentissage 11 9,17 2 1,67 26 21,67 47 39,17 31 25,83 3 2,50 120
/ Format.
Autres 52 54,17 3 3,12 16 16,67 14 14,58 8 8,33 3 3,12 96
total 2797 52,00 134 2,49 1072 19,93 787 14,63 490 9,11 99 1,84 5379

Ministre délégué chargé du développement rural 93 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Quel que soit le niveau d’instruction des femmes possédant un quelconque savoir-
faire, la part de la transmission par la mère vient en première position. Sur les 5070
femmes ayant révélé la source de leur apprentissage, 3977 ont acquis le savoir-
faire par l'intermédiaire de leurs mères soit 78,44%.

La part des femmes ayant acquis le savoir-faire par l’intermédiaire de la grand-


mère, des sœurs ou des voisines est de prés de les 5% seulement pour chaque
source d’apprentissage.

Il est à relever la faiblesse de la transmission des savoir-faire par l’apprentissage ou


la formation. Seulement 2,36% des femmes ayant un savoir-faire ont ainsi
bénéficié d’une formation ou d’un apprentissage.

En réalité il s’agit plus d’apprentissage que de formation dans un centre spécialisé.


L’introduction des formations pour certains métiers féminins est récente, à l’intar
des formations en arts culinaires, cas de l’école de formation de Médéa.

L’apprentissage informel est plus généralisé, il s’agit le plus souvent de femmes


dispensant un apprentissage au sein même de leurs domiciles, en particulier dans la
couture le tricotage, et la broderie. Ces initiatives restent à encourager mais avec
un agrément des services compétents, et ce afin de conserver l’authenticité de
l’apprentissage.

La création d’écoles associatives d’apprentissage des métiers ruraux féminins est à


encourager.

Ministre délégué chargé du développement rural 94 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

IV- LES ACTIVITES POLITIQUES

La visibilité de la femme rurale dans l’espace public et institutionnel s’exprime


sous de nouvelles formes. Pour contourner les obstacles sociaux et les résistances
culturelles qu’elle rencontre, elle préfère s’investir dans les nouveaux champs de la
pratique sociale locale : là où l’homme ne semble pas avoir des avantages.

Le champ de la pratique politique est l’un des champs qui semblent offrir le plus
d’opportunités à la femme pour exprimer son entité sociale. Si le niveau de
participation n’a pas encore une dimension à la mesure de ses ambitions; il n’en
demeure pas moins que le champ investi aussi limité que soit-il exprime une
tendance certaine à l’irruption des acteurs féminins sur le champ politique local.

4.1 Participation aux scrutins

La première dimension de cette irruption est la progression de la participation de la


femme rurale aux scrutins. L’exercice de droit de vote revêt une dimension
symbolique importante puisqu’au delà de l’expression d’une préférence pour un
programme ou une personne ; il donne à l’accomplissement d’une fonction une
visibilité sociale importante.

Replacé dans cette lecture, la participation de la femme rurale au dernier scrutin


communal peut être interprétée comme un indicateur du passage à la revendication
d’une politique sociale identique à celle de l’homme. La lecture des données du
tableau montre que 52,13% de femmes inscrites sur les listes électorales ont exercé
le droit de vote.

Le taux le plus élevé est enregistré dans les zones steppiques et le taux le plus
faible est relevé dans les zones montagneuses.

Ministre délégué chargé du développement rural 95 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°64 : Taux de participation des femmes ruraux au dernier scrutin


communale

O Oui Non
Zone pastorale et steppique Total
% % %
Montagneuses 51 1,11 2274 49,33 2285 49,57 4610 100,0
Plaines céréalières 3 1,17 134 52,34 119 46,48 256 100,0
Plaines 7 0,63 666 60,22 433 39,15 1106 100,0
Hauts plateaux 18 3,90 255 55,19 189 40,91 462 100,0
Steppiques - - 60 89,55 7 10,45 67 100,0
Total 79 1,22 3389 52,13 3033 46,65 6501 100,0

L’importance de la participation de la femme rurale ne se limite pas à la


constitution d’un électorat féminin. Elle exprime également la formation d’un
champ local d’irruption d’acteurs politiques féminin. Les données de l’enquête
montrent que le passage de l’exercice de vote à la pratique politique est dans sa
phase de constitution et d’apprentissage, comme en témoigne le faible taux de
femmes qui ont présenté leur candidature aux élections. Les femmes habitant les
plaines sont les plus nombreuses à postuler à une responsabilité élective. Les
femmes habitant les zones céréalières, les hauts plateaux et les zones steppiques
sont celles qui n’ont pas pu surmonter les obstacles à la pratique politique.

4.2 Les candidatures aux élections

Tableau n°65 : Taux de femmes ayant présenté leur candidature aux élections

O Oui Non
Zone pastorale et steppique Total
% % %
Montagneuses 85 1,84 27 0,59 4498 97,57 4610 100,0
Plaines céréalières 3 1,17 - - 253 98,83 256 100,0
Plaines 7 0,63 14 1,27 1085 98,10 1106 100,0
Hauts plateaux 21 4,55 - - 441 95,45 462 100,0
Steppiques - - - - 67 100,0 67 100,0
Total 116 1,78 41 0,63 6344 97,58 6501 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 96 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

La formation d’acteurs politiques féminins semble être un long processus qui se


limite à des attitudes conservatrices et à des résistances locales. C’est ainsi que
l’enquête a révélé que sur les 41 femmes ayant postulé à une responsabilité
politique élective ; 22 n’ont pas pu obtenir l’agrément de leur candidature. La
majorité des candidates qui ont pu surmonter cet obstacle ont été élues par la
population pour occuper des responsabilités nationales et à un degré moindre des
responsabilités locales.

Tableau n° 66 : Taux de femmes élues aux dernières élections

Montagneuse Plaines
Zone pastorale et steppique Total
% %
Non concerné 17 62,96 5 35,71 22 100,0
Elue au sein des Assemblées locaux 1 3,70 4 28,57 5 100,0
Assemblée nationale 4 14,81 5 35,71 9 100,0
Non 5 18,52 - - 5 100,0
Total 27 100,0 14 100,0 41 100,0

V- LES ACTIVITES SOCIALES

Si la participation de la femme à la vie politique locale est un nouveau phénomène,


sa participation à la vie sociale est une pratique ancienne, qui tend à se moderniser,
ce qui explique en partie la lenteur de sa transformation en une pratique socialisée.
C’est ainsi qu’on constate, à travers la lecture du tableau ci-dessous, que les
femmes qui participent à des activités bénévoles ne représente que 9,46% des
femmes enquêtées. Cette participation est pratiquement inexistante dans deux
zones : les plaines céréalières et les zonez steppiques

Ministre délégué chargé du développement rural 97 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°67 : Taux de participation des femmes rurales aux activités


bénévoles

O Oui Non
Zone pastorale et steppique Total
% % %
Montagneuses 110 2,39 515 11,17 3985 86,44 4610 100,0
Plaines céréalières 3 1,17 1 0,39 252 98,44 256 100,0
Plaines 17 1,54 85 7,69 1004 90,78 1106 100,0
Hauts plateaux 17 3,68 14 3,03 431 93,29 462 100,0
Steppiques 3 4,48 - - 64 95,52 67 100,0
Total 150 2,31 615 9,46 5736 88,23 6501 100,0

Replacé dans le contexte culturel traditionnel basé sur la solidarité, le volontariat et

l’entraide, ce niveau de participation est exprimé dans une certaine mesure par une

régression dans l’intégration sociale locale. Mais en procédant à une lecture de

cette participation, à partir de ses formes et de ses modalités, on s’apercevra qu’elle

cache une mutation profonde dans la mesure où elle fait ressortir une tendance à

l’individualisation des pratiques de bénévolat.

Tableau n°68: Modalités de participation des femmes aux activités bénévoles

Plaines Hauts
Montagneuse Plaines
céréalières plateaux Total
% % % %
Non concerné 18 3,50 1 100,0 15 17,65 - - 34 5,53
Dans un cadre
10 1,94 - - 5 5,88 12 85,71 27 4,39
associatif
Dans un cadre
159 30,87 - - 62 72,94 1 7,14 222 36,10
communautaire
Titre personnel 328 63,69 - - 3 3,53 1 7,14 332 53,98
Total 515 100,0 1 100,0 85 100,0 14 100,0 615 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 98 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

53,98% des femmes ont participé aux activités bénévoles à titre personnel, le
communautaire attire 36,10% de femmes participantes au moment où la forme
associative éprouve des difficultés à drainer la participation féminine.

Dans cette lente évolution, certaines zones se distinguent par la domination de


modalités de participation qui ne s’intègrent pas dans la lecture générale observée.
C’est ainsi qu’on constate que la forme associative est dominante dans les hauts
plateaux, où la participation communautaire est pratiquement inexistante.

La participation aux activités associatives n’a pas encore atteint le niveau d’une
alternative à la régression de l’activité communautaire où la vitalité individuelle en
plein essor. La lecture de la répartition des effectifs de femmes adhérents par type
d’association est appelée à remplacer, dans l’avenir, la participation individuelle
non institutionnalisée.

Tableau n°69 : Répartition des femmes adhérents aux associations selon


types d’association

Zones Plaines Haut Step


Montagneuse Plaines Total
pastorales et Céréalière Plateaux piques
steppiques % % % % % %
0 162 3,51 7 2,73 23 2,08 30 6,49 3 4,48 225 3,46
Sportive 2 0,04 - - - - - - - - 2 0,03
Religieuse 1 0,02 - - 1 0,09 - - - - 2 0,03
Professionnelle 10 0,22 1 0,39 1 0,09 - - - - 12 0,18
Femmes 3 0,07 - - 1 0,09 - - - - 4 0,06
Protection de
- - - - 1 0,09 - - - - 1 0,02
l’env
Non 4319 93,69 248 96,87 1051 95,03 420 90,91 64 95,52 6102 93,86
Total 4610 100,0 256 100,0 1106 100,0 462 100,0 67 100,0 6501 100,0

Les associations à caractère socioculturel drainent le plus grand nombre de


femmes, précédent ainsi les associations professionnelles.

Ministre délégué chargé du développement rural 99 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

L’examen du classement de l’importance des associations selon le nombre de leurs


adhérentes montre le peu d’adhésion que suscitent les associations à caractère
religieux dans la population de sexe féminin du monde rural. L’importance de
l’adhésion à ces associations se situe pratiquement au même niveau que les
associations de protection de l’environnement.

La régression de la participation aux structures communautaires se vérifie au


niveau de la participation aux groupements de citoyens.

En pratique, l’attrait des associations locales pour les femmes est grandissant pour
trois raisons essentielles :

- Les prestations intéressant les femmes et les jeunes filles rurales en matière de
formation sans conditions.

- La possibilité de bénéficier de formations dans les domaines intéressant les


femmes et à des prix abordables.

- La proximité -ces associations quand elles existent sont situées dans les villages
même ou au chef lieu- ce qui assure des facilités d’accès.

Au-delà de la formation ces associations offrent aux femmes un espace de


rencontre et d’échange. S’agissant par ailleurs d’un espace exclusivement féminin,
les réticences des chefs de familles sont atténuées.

Ministre délégué chargé du développement rural 100 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°70 : Taux de participation des femmes aux groupements de


citoyens

Zones Plaines Haut


Montagneuse Plaines Steppiques Total
pastorales et Céréalière Plateaux
steppiques % % % % % %
0 186 4,03 3 1,17 27 2,44 26 5,63 3 4,48 245 3,77
Comité de
6 0,13 - - 2 0,18 - - - - 8 0,12
quartier
Comité du
76 1,65 - - 14 1,27 13 2,81 - - 103 1,58
village
Djemaa - - - - - - 1 0,22 - - 1 0,02
Non 4342 94,19 253 98,83 1063 96,11 422 91,34 64 95,52 6144 94,51
Total 4610 100,0 256 100,0 1106 100,0 462 100,0 67 100,0 6501 100,0

Près de 5% des femmes participent à des groupements de citoyens. Cette


participation n’est pas répandue dans toutes les zones puisqu’on ne relève
l’existence d’aucun groupement dans les plaines céréalières et les zones
steppiques. Dans les zones de plaines, cette existence est très faible.

VI- LES ACTIVITES CULTURELLES

Si la femme rurale tend à se transformer en un acteur social et politique c’est en


partie parce qu’elle est en train de se donner les moyens de sa mutation. La femme
n’exerce pas une fonction politique et sociale mais elle accomplit une fonction
culturelle qu’on peut évaluer à travers l’analyse de ses pratiques culturelles.

5.1 L’accès à la presse écrite

Contrairement à ce qu’on est tenté de penser, la société rurale n’est plus dominée,
comme dans le passé, par la tradition orale. La lecture tend à devenir une pratique
culturelle quotidienne même chez les femmes.

Si le taux de femmes qui lisent régulièrement un ou plusieurs titres de la presse


quotidienne n’a pas encore atteint un niveau qui autorise à parler de pratiques

Ministre délégué chargé du développement rural 101 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

collective de lecture, il n’en demeure pas moins que ce taux est révélateur d’une
tendance certaine.

La tendance à la formation des traditions de lecture tend à se généraliser à


l’ensemble

Tableau n°71: Répartition du taux de lecture de la presse par titres de quotidiens

Plaines Haut
Montagneuse Plaines Steppiques Total
Céréalière Plateaux
% % % % % %
Liberté 63 6,95 - - 3 1,73 1 1,59 - - 67 0,51
Liberté
3 0,33 - - 5 2,89 3 4,76 - - 11 0,90
économie
El Watan 19 2,09 4 5,51 6 3,47 - - - - 29 2,38
Le quotidien
2 0,22 - - 1 0,58 - - - - 3 0,25
d’Oran
El Moudjahid 2 0,22 - - 2 1,16 1 1,59 - - 5 0,41
La Tribune 2 0,22 - - - - - - - - 2 0,16
Le Soir
48 5,29 - - - - - - - - 48 3,94
d’Algérie
L’authentique 2 0,22 - - 12 6,94 1 1,59 - - 15 1,23
Le Matin 63 6,95 - - 3 1,73 1 1,59 - - 67 5,51
El-Khabar 638 70,34 43 91,49 130 75,14 47 74,60 25 92,59 883 72,56
Ech Chaab 1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
Le Siècle 1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
El Bilad 1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
APS/Economie 1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
El Massa 3 0,33 - - - - - - - - 3 0,25
Le jeune
1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
Indépendant
Horizons 1 0,11 - - - - 1 1,59 - - 2 0,16
El Youm 7 0,77 - - - - 2 3,17 - - 9 0,74
El Ahrar 4 0,44 - - - - - - - - 4 0,33
Université Info 1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
En Nasr 2 0,22 - - 1 0,58 1 1,59 - - 4 0,33
Chourouk El
34 3,75 - - 3 1,73 5 7,94 2 7,41 44 3,62
Youmi
El Fedj 1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
L’actualité 1 0,11 - - - - - - - - 1 0,08
Er-Rai 2 0,22 - - 7 4,05 - - - - 9 0,74
Autre 4 0,44 - - - - - - - - 4 0,33
Total 907 100,0 43 100,0 173 100,0 63 100,0 27 100,0 1217 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 102 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Chourouk El Youmi El Watan


4% 3%
Le Soir d’Algérie
4%

Le Matin
6%

El-Khabar
76%
Répartition du taux de lecture de la presse par titres de quotidiens

Le quotidien arabophone El-Khabar vient en première position dans le classement


des quotidiens lus par les femmes rurales, loin devant les autres titres arabophones
et francophones. Les quotidiens « Liberté » « Le Matin » occupent la première
place dans le classement des titres francophones. Le quotidien arabophone
Echourouk El Youmi, est le deuxième titre arabophone lu par les femmes rurales.
Il enregistre des taux inférieur à celui de Liberté et du Matin.

Cette radioscopie de l’état de la lecture de la presse quotidienne ne peut être


exhaustive dans la mesure où la distribution des titres souffre de beaucoup de
lacunes. On constate à travers la lecture du tableau précédent que dans certaines
zones la distribution de la presse se limite à quelques titres.

La place problématique de l’écoute des radios

Avec l’expression de l’image télévisuelle, l’écoute des stations de radio a accusé


une régression comme en témoigne le taux de femmes qui suivent les émissions de
radio.

Ministre délégué chargé du développement rural 103 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°72 : Taux d’écoute des stations de radio

Plaines Haut
Montagneuse Plaines Steppiques Total
Céréalière Plateaux
% % % % % %
ENRS (1) 1241 48,03 62 87,32 232 51,67 155 65,96 11 57,89 1701 50,66
ENRS (2) 561 21,71 - - 1 0,22 1 0,43 - - 563 16,77
ENRS (3) 100 3,87 1 1,41 7 1,56 1 0,43 - - 109 3,25
UFC 17 0,66 - - - - 6 2,55 - - 23 0,68
Coran 15 0,58 - - 5 1,11 3 1,28 - - 23 0,68
Culture 7 0,27 - - - - - - - - 7 0,21
Mitidja 3 0,12 - - - - - 20,00 - - 3 0,09
El-Bahdja 292 11,30 5 7,04 66 14,70 47 - 6 31,58 416 12,39
Soummam 105 4,06 - - 4 0,89 - 0,43 - - 109 3,25
El Bahia 32 1,24 1 1,41 - - 1 - 1 5,26 35 1,04
Tlemcen 40 1,55 - - - - - - - - 40 1,19
Béchar - - - - - - - - 1 5,26 1 0,03
Constantine 22 0,85 - - - - - - 1 - 22 0,66
Batna 37 1,43 - - - - - - 1 - 37 1,10
Annaba 27 1,04 - - - - - - 1 - 27 0,80
Ouargla - - - - 60 13,36 - - 1 - 60 1,79
Laghouat 19 0,74 - - 14 3,12 - 4,26 1 - 33 0,98
Tébessa - - - - - - 10 4,26 1 - 10 0,30
Tiaret - - - - 51 11,35 - - 1 - 51 1,52
Autre 66 2,55 2 2,82 - 2,00 11 4,68 1 - 88 2,62
Total 2584 100,0 71 100,0 449 100,0 235 100,0 100,0 100,0 3358 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 104 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Taux d’écoute des stations de radio ENRS (1)


ENRS (2)
Tlemcen ENRS (3)
1% UFC
Soummam
Coran
3%
Culture
Mitidja
El-Bahdja El-Bahdja
12% ENRS (1) Soummam
51% El Bahia
ENRS (3) Tlemcen
3% Béchar
Constantine
ENRS (2)
17% Batna
Annaba
Ouargla

La situation diffère légèrement d’une zone à une autre mais la tendance est à la
baisse de l’écoute. Cette tendance risquerait d’évoluer soit vers une stabilisation ou
vers une reprise de l’audience radiophonique si les expériences de radios locales
feront l’objet d’une attention particulière.

Ministre délégué chargé du développement rural 105 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°73 : Répartition du taux d’écoute radiophonique par stations

Plaines Haut
Montagneuse Plaines Steppiques Total
Céréalière Plateaux
% % % % % %
ENTV 3199 76,99 214 87,70 707 74,19 318 75,89 44 72,13 4482 76,85
Canal Algérie 104 2,50 - - 30 3,15 7 1,67 - - 141 2,42
Chaînes arabes 601 14,46 30 12,30 202 21,20 86 20,53 17 2787 936 16,05
Chaînes
168 4,04 - - 13 1,36 7 1,67 - - 188 3,22
francophones
Autres 83 2,00 - - 1 0,10 1 0,24 - - 85 1,46
Total 4155 100,0 244 100,0 953 100,0 419 100,0 61 100,0 5832 100,0

La lecture du tableau précédent montre que 50,66% de femmes qui suivent les

émissions radiophoniques écoutent le programme de la chaîne 1 et 16,77% parmi

elles sont des fidèles de la chaîne 2 au moment où le chaîne 3 n’obtient que 3,25%

de l’audience.

Le succès de radio El Bahdja qui attire 12,39% de l’audience locale constitue un

facteur positif pour l’évolution du paysage radiophonique national. La place des

radios locales serait autre si le champ d’émission de la totalité de ces radios a

atteint celui de radio El Bahdja.

5.2 L’accès à la télévision

L’attrait de l’image télévisuelle a pénétré la société rurale au fait elle est devenue

un instrument de socialisation déterminant de la femme rurale.

Ministre délégué chargé du développement rural 106 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°73 : Taux d’ancienne télévisuelle

Plaines Haut
Montagneuse Plaines Steppiques Total
Céréalière Plateaux
% % % % % %
Une fois / sem 111 23,87 3 37,50 23 37,10 20 54,05 2 40,00 159 27,56
Une fois / mois 166 35,70 1 12,50 16 25,81 7 18,92 1 20,00 191 33,10
Une fois / 2 mois 46 9,89 1 12,50 3 4,84 6 16,22 2 40,00 58 10,05
Une fois / trimestre 64 13,76 - - 5 8,06 1 2,70 - - 70 12,13
Une fois / semestre 25 5,38 2 25,00 2 3,23 - - - - 29 5,03
Une fois / an 53 11,40 1 12,50 13 20,97 3 8,11 - - 70 12,13
Total 465 100,0 8 100,0 62 100,0 37 100,0 5 100,0 577 100,0

Pratiquement la quasi totalité des régions rurales sont arrosées par les chaînes de
télévisions. L’évaluation du discours émis par les différents stations est difficile à
faire avec exactitude et sans tenir compte des possibilités d’accès des femmes à ces
stations. Si on se limite aux résultats de l’enquête on constate que les femmes
rurales expriment une nette préférence pour la chaîne nationale et les chaînes
arabes. L’audience de canal Algérie et des chaînes francophones est limité sans
commune mesure où l’audience de la chaîne nationale et des chaînes arabes.

5.3 L’accès aux réseaux sociaux

Sous l’effet de la recomposition de ses espaces d’itérations interpersonnelles et


institutionnelles, la société connaît une recomposition des réseaux sociaux.
L’irruption de la femme sur l’espace social tend à se diversifier et à s’étendre à des
espaces qui lui étaient fermés au cours des décennies précédentes.

Ministre délégué chargé du développement rural 107 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Tableau n°74 : Taux de participation de la femme aux marchés


hebdomadaires

0 0 N Total
% % % %
Montagneuse 382 8,29 154 3,34 4074 88,37 4610 100,0
Plaines céréalières 1 0,39 3 1,17 252 98,44 256 100,0
Plaines 41 3,71 17 1,54 1048 94,76 1106 100,0
Haut plateaux 28 6,06 5 1,08 429 92,86 462 100,0
Steppiques 4 5,97 1 1,49 62 92,54 67 100,0
Total 456 7,01 180 2,77 5865 90,22 6501 100,0

Si le taux de participation de sa participation aux marchés hebdomadaires reste


faible, il n’en demeure pas qu’il exprime par sa fréquence, une permanence de la
visibilité sociale de la femme. C’est ainsi qu’on constate que 27,51% des femmes
qui participent aux marchés hebdomadaires le font une fois par semaine, 33,10%
parmi elles le font une fois par mois. La fréquence de participation domine
sensiblement au niveau des autres catégories de participation.

L’irruption de la femme rurale sur l’espace social semble s’inscrire dans une
dynamique sociale de revalorisation de son rôle économique et social. La
mobilisation de cette irruption pour ses propres intérêts ne semble pas faire l’objet
d’une attention particulière.

Tableau n°75 : Taux de participation aux réunions d’information et de


vulgarisation

0 0 N Total
% % % %
Montagneuse 143 3,10 4228 91,71 239 5,18 4610 100,0
Plaines céréalières 2 0,78 247 96,48 7 2,73 256 100,0
Plaines 20 1,81 1043 94,30 43 3,89 1106 100,0
Haut plateaux 10 2,16 442 95,67 10 2,16 462 100,0
Steppiques - - 64 95,52 3 4,48 67 100,0
Total 175 2,69 6024 92,66 302 4,65 6501 100,0

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Taux de participation aux réunions


d’information et de vulgarisation
67
462

1106
Montagneuse
Plaines céréalières
Plaines
Haut plateaux
256
Steppiques

4610

Le taux de femmes qui participent à des réunions d’information et de vulgarisation


est très faible, ne dépassant pas 2,77% des effectifs enquêtés. Curieusement se sont
les femmes vivant dans les zones montagneuses qui sont les plus nombreuses à
adhérer à de telles pratiques.

La participation aux manifestations géré par des réseaux fermés est en revanche
plus forte comme en témoigne le taux élevé de femmes qui participent à des
rencontres et visites familiales et à un degré moindre à des manifestations
communautaires telles que EL OUAADA, ZERDA et ZIARA et autres.

Tableau n°76 : Taux de participation de femmes aux visites et rencontres


familiales

0 0 N Total
% % % %
Montagneuse 216 4,69 1418 30,76 2976 64,56 4610 100,0
Plaines céréalières 4 1,56 212 82,81 40 15,63 256 100,0
Plaines 18 1,63 655 59,22 433 39,15 1106 100,0
Haut plateaux 13 2,81 189 40,91 260 56,28 462 100,0
Steppiques - - 14 20,90 53 79,10 67 100,0
Total 251 3,86 2488 38,27 3762 57,87 6501 100,0

Ministre délégué chargé du développement rural 109 CENEAP


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Taux de participation de femmes


aux visites et rencontres familiales

7% 1% Montagneuse
Plaines céréalières
17% Plaines
Haut plateaux
Steppiques
4%

71%

VII- LES ACTIVITES PARTICIPATIVES

L’analyse des entretiens organisés avec les hommes et avec les femmes révèle des
préoccupations communes ainsi que des préoccupations propres à ces dernières et
liées étroitement à leur statut de femme.

Les préoccupations communes portent sur des questions liées au niveau de vie en
général et aux infrastructures de base. Ces préoccupations tournent essentiellement
autour de :

- L’enclavement et / ou le mauvais état des routes

- Du logement

- Du chômage

- De la mobilisation de la ressource en eau que ce soit pour l’AEP, et


l’irrigation,

- Le raccordement au réseau d’alimentation en énergie électrique

D’autres difficultés sont évoquées dans une moindre mesure, il s’agit des
difficultés liées à :

- L’inexistence d’infrastructures socioculturelles et sportives.

Ministre délégué chargé du développement rural 110 CENEAP


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- L’insuffisance du transport rural

- L’inexistence de locaux pour les associations

- Insuffisance des équipements des structures de santé

- L’analphabétisme.

7.1 La hiérarchisation des contraintes

Tableau n°77 : L’hiérarchisations des contraintes

Contrainte prioritaire %
Manque de la ressource en eau 30
Enclavement / Etat dégradé des routes 20
Chômage 15
Problèmes de logements / Précarité et/ou manque 10
Faiblesse du taux de raccordement au réseau d’électrification ou baisse de
5
tension électrique
Pollution 5
Manque d’investissements pour les zones rurales 5

Les problèmes et contraintes qui se posent à la société d’une manière générale se


posent aux femmes avec plus d’acuité.

Le problème du manque de la ressource en eau est considéré comme contrainte


prioritaire que ce soit pour l’AEP ou la pluviométrie. Ce problème évoqué en
premier est lié aux pratiques culturales, les cultures pluviales étant largement
pratiquées en zone rurale.

Par ailleurs, la corvée de l’eau est généralement le lot des femmes en zone rurale,
en particulier pour les zones éparses.

ƒ L’enclavement est cité comme contrainte majeure dans 20% des cas, vu qu’il
constitue des limites au reste des activités tel que l’accès à l’école.

Ministre délégué chargé du développement rural 111 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

ƒ Les difficultés d’accès et l’enclavement, l’absence ou l’impraticabilité d’une


voie d’accès au village ou à la Mechtas constitue un facteur handicapant la
quasi totalité des activités de ces derniers. Ce problème entrave en particulier la
scolarité des filles qui sont contraintes à quitter les bancs de l’école dés l’âge
de 12 ans, en n’excédant pas le niveau primaire.

ƒ L’accès aux soins et l’amélioration de la couverture sanitaire des infrastructures


et des équipements de santé reste un problème commun avec des particularités
pour les femmes tels que l’ouverture de maternités dans les villages et la
dotation en ambulance pour l’évacuation des cas urgents.

ƒ Le chômage : Ce problème qui ronge la société entière touche autant les


hommes que les femmes, qui revendiquent de plus en plus un rôle actif comme
acteur de développement.

Tableau n° 78 : les besoins prioritaires

Besoin prioritaire % de son


évocation
Eau 30
Emploi 20
Désenclavement et amélioration des voies d’accès 15
Amélioration du logement/Aide l’auto construction 10
Amélioration des prestations de santé publique (Réhabilitation, équipement,
dotation) 5
Amélioration ou renforcement du raccordement au réseau d’électrification 5
Ramassage scolaire 5
Lutte contre la pollution 5

Le problème de l’enclavement évoqué comme seconde préoccupation après l’eau


est reléguée dans la priorisation des actions au troisième rang, devancé par la
solution au problème du chômage.

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Quant aux solutions aux problèmes de santé, évoquées avec insistance dans les
contraintes et avec des détails, il a été relégué aux dernières préoccupations, alors
que les femmes l’ont évoqué lors des fucus groupes avec des détails, telle une
femme d’une zone montagneuse du Nord Centre qui a rapporté que 08
accouchements sur dix dans son village se font à domicile.

Les préoccupations particulières aux femmes portent en général sur :

- La formation spécifique aux femmes : Il s’agit essentiellement de


l’inexistence de structures appropriées pour l’apprentissage des arts traditionnels et
la transmission des savoir-faire locaux, ainsi que l l’ouverture au niveau des CFPA,
lorsqu’ils existent de spécialités ou de nouvelles formations propres aux femmes.

Les formations qui reviennent sont le tissage, la tapisserie, la poterie, la broderie,


la coiffure, l’informatique et la comptabilité, les arts culinaires.

- L’analphabétisme : Les entretiens ont révélé une prise de conscience chez


les femmes des zones rurales, à savoir que sans instruction, il n’est pas possible
d’acquérir une formation dans un centre approprié. Ainsi et parmi les
préoccupations majeures des femmes illettrées ou d’un bas niveau scolaire, la
demande de l’alphabétisation à travers des campagnes à concevoir et à organiser à
cet effet.

- L’inexistence de structures susceptibles d’offrir des espaces de rencontre et


d’échanges pour les femmes

- La persistance des traditions discriminatoires envers les filles en matière de


scolarisation et d’accès au travail.

7.2 Les idées de projets

Une partie des ces idées restent communes à l’ensemble des femmes ayant
participé aux focus groupes quelque soit la région ; ces idées peuvent être résumées
en :

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ƒ Projets d’activités rurales génératrices de revenus, ciblant en particulier les


femmes chef de ménages, veuves et mères de famille.

ƒ Projets d’artisanat, selon les activités artisanales pratiquées par zone.

ƒ Accompagnement à la création de projets d’élevage, les petits élevages


essentiellement (apiculture, aviculture, élevages ovin et caprin, ainsi que la
cuniculiculture), de conditionnement et de transformation agroalimentaire.

ƒ Faciliter aux femmes l’octroi de prêts pour le développement des activités


agricoles.

ƒ Valorisation des savoir-faire féminins locaux tissage, broderie traditionnelle,


couture, tricotage, poterie)

ƒ Création de micro-entreprises d’artisanat féminines (broderie, tapisserie,


tissage, couture)

ƒ Création de micro-entreprises pour le jeunes filles de niveau universitaire


(informatique et Bureautique)

Idées de projets particulières

Pour les idées de projets quelques particularités sont à relever, ainsi :

ƒ Dans les régions riches en Alfa des hauts plateaux, l’accent a été mis sur la
réhabilitation valorisation du travail de l’Alfa.

ƒ Dans les hauts plateaux du Centre, l’accent a été mis sur la réhabilitation et
la valorisation du travail de la laine, par l’installation d’une chaîne
d’activités artisanales basée sur les laveries, la filature de la laine, la teinture
et enfin les ateliers de tissage. Avec l’organisation de coopératives
féminines.

Ministre délégué chargé du développement rural 114 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

ƒ La transformation agro-alimentaire traditionnelle, par le séchage, ainsi que


le conditionnement selon les normes ainsi que le travail de la poterie et de la
laine dans les montagnes de la région du Centre.

Il est à noter par ailleurs une réelle motivation des femmes à impulser un
changement à leur situation actuelle, dans un sens susceptible de donner à la
femme un rôle plus positif et valorisant dans la société, ce qui s’est traduit lors des
entretiens par une forte demande en formation, information et lutte contre
l’analphabétisme à travers :

ƒ L’ouverture de CFPA ou d’antennes lorsqu’elles n’existent pas, et introduire


des spécialités nouvelles répondant aux exigences des spécificité rurales et
au marché de l’emploi,

ƒ La valorisation du patrimoine artisanal et culturel local par l’introduction de


nouvelles spécialités au niveau des centres de formation existants ou à
créer.

ƒ Faciliter l’accès à l’information au sujet des nouveaux programmes de


développement rural.

ƒ L’octroi de locaux pour l’exercice d’activités commerciales et de services.

ƒ Stimulation de l’organisation des femmes avec l’octroi de locaux pour la


création d’associations féminines rurales.

ƒ Infrastructures culturelles et sportives pour les femmes.

ƒ Forte revendication de campagnes d’alphabétisation, et l’encouragement de


la création d’associations œuvrant pour la lutte contre l’analphabétisme, à
l’instar de l’association «Iqra ».

Il est nécessaire de rappeler ici une remarque apportée par des femmes lors d’un
des focus groupe, à savoir qu’il est important de dissocier les travaux ménager des

Ministre délégué chargé du développement rural 115 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

activités génératrices de revenus, donc rémunérées, ceci renvoi au budget- temps


des femmes consacré pour une plus grande proportion aux activités domestiques.

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LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

CONCLUSION

Les résultats de l’étude des activités des femmes en zone rurale et de leur budget-
temps, montre que le temps consacré au travail est important.

La femme est la ménagère, la reproductrice des enfants et la productrice de besoins


vitaux, ce qui donne des journées surchargées. Les activités de la femmes sont
diversifiées ; il s’agit d’une part, de l’entretien du foyer par les travaux de
nettoyage et d’entretien, la préparation des repas, en plus des tâches les plus
pénibles telles que la procuration de l’eau, le ramassage du bois, les activités
productrices, à savoir, l’entretien des petits élevages, le tissage et les soins qu’elle
apporte au bétail.

A l’extérieur, il s’agit du travail au champ ou dans les vergers ou le pâturage, à


telle enseigne, que les ménages ruraux semblent se suffire à la main d’œuvre
féminine familiale.

La femme rurale joue un rôle indéniable dans la sécurité alimentaire du foyer rural,
au vu de la destination en majorité à la l’autoconsommation, produits de la femme
et quelle que soit leur nature, qu’ils soient des produits végétaux, d’élevage ou
artisanaux, sans occulter son rôle socioculturel de gardienne des traditions
indéniable.

Malgré son rôle dans la société, la situation de la femme rurale demeure


caractérisée par :

- Un manque de programmes de développement prenant en compte la


composante femme rurale,

- Un manque de projets spécifiques aux femmes,

- Un manque de personnel d’encadrement et d’accompagnement pour les femmes


des zones rurales,

- Un manque de relais de communication,


Ministre délégué chargé du développement rural 117 CENEAP
LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

- Un manque d’organisations féminines, et quand elles existent, un manque de


projets concrets envers les femmes ou de projets spécifiques aux femmes,

- Un manque d’information sur les programmes existants, mêmes si ces derniers


n’excluent pas les femmes.

- Un manque d’espaces de rencontre et d’échanges,

- Un manque en matière de formation spécifique aux femmes et jeunes filles


rurales.

Par ailleurs, les actions envers les femmes rurales se sont réduites à deux volets,
les petits élevages, en particulier l’apiculture et l’élevage avicole fermier, le tissage
et la couture à la machine. Le fait de confiner la femme rurale dans ces activités
dénote un manque d’investigations sur terrain, et des actions pré établies, alors
qu’en réalité, une multitude d’autres activités rémunératrices peuvent être créées
pour peu, que l’intérêt porté au savoir faire des femmes rurales, en tenant compte
des spécificités locales, soit suscité.

Ces activités à promouvoir devraient émaner des femmes en question, avec


l’assistance des cadres locaux des collectivités locales ou des services locaux de
l’agriculture et du développement rural (en matière d’encouragement et
d’accompagnement à l’émergence de nouvelles idées de projets porteurs)

Les activités génératrices de revenus pourraient être une simple intervention à une
phase du circuit de production tel que la trituration, le calibrage et l’emballage, la
transformation par de simples procédés tel que le séchage ou le salage, pour
l’agroalimentaire, ou bien une adaptation des produits artisanaux, à la demande
actuelle.

Il est indispensable d’accompagner ceci, par l’amélioration du taux


d’alphabétisation nécessaire à l’acquisition d’un métier ou pour une formation
complémentaire ou de perfectionnement adaptée.

Ministre délégué chargé du développement rural 118 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Il est intéressant également d’attirer l’attention sur le sort qui risque d’être voué
aux savoir faire et à des pratiques féminines de nos terroirs en l’absence de prise
en compte de ces savoir par un accompagnement adéquat de leur valorisation, par
le conditionnement des produits selon les normes requises et la création de circuits
de commercialisation.

La prise en compte de la formation aux métiers ruraux est plus que recommandée

Il s’agit entre autre de produits alimentaires, de produits et ustensiles artisanaux


plus dans la manière et l’art de leur fabrication et enfin le reste des savoir-faire tel
la préparation du savon et des produits de beauté naturels.

Par ailleurs le rôle culturel de la femme et sa participation à la préservation du


patrimoine et des produits du terroir est à prendre en compte. La standardisation
risque d’effacer à jamais des aspects inestimables du patrimoine, que seule sa
valorisation contribuera tant soit peu à ressusciter, réhabiliter et préserver.

Les faits suivants devraient être pris en considération, pour l’élaboration des
projets :

- La prédominance de l’exercice des activités à domicile, prédominance des


femmes mariées,

- Les activités pratiquées liées à l’espace domestique, excluant de fait, les


femmes défavorisées, veuves et encore plus les femmes séparées

- Les activités menées surtout par des femmes à bas niveau d’instruction

Ministre délégué chargé du développement rural 119 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

RECOMMANDATIONS

La participation socio-économique de la femme rurale est indéniable et est mise en


exergue dans cette étude. Les efforts des femmes qui, au prix de leur temps et de
leur labeur, œuvrent sans cesse à l’amélioration des conditions socio-économiques
des leurs, devraient être accompagnés, renforcés et valorisés.

La contribution personnelle des femmes au revenu familial constitue une


valorisation de leurs positions socio-économiques au sein de la famille et leur
garantit une plus grande reconnaissance ainsi qu’une influence sur les processus de
décision intra-familiaux.

L’amélioration de la contribution de la femme et la diversification de ses


ressources est un choix qui s’impose, au vu des conditions socio-économiques et
des effets dévastateurs de la décennie passée. Plus la femme contrôle le patrimoine
économique et a accès à l’éducation et la formation, et à la technologie, plus elle
devient productive et contribue à la croissance économique générale.

Les obstacles entravant la participation pleinement des femmes rurales au


développement ont trait à des manques en matière d’éducation, de formation
spécifique en particulier, d’organisation, d’information et vulgarisation.

Les axes à développer pour une prise en compte réelle et effective de la


contribution de la femme rurale au développement doivent passer par :

1. Une politique de développement envers les femmes rurales

La femme rurale doit être considérée comme un acteur actif du développement. La


prise en compte de sa contribution et de son apport doit s’inscrire dans une
politique de développement qui va dans le sens des orientations adoptées en
matière de développement rural et agricole. Cette politique doit prendre en compte
les spécificités et les difficultés rencontrées par les femmes en matière d’accès à
l’information, à la formation et aux facteurs matériels de production. Elle doit par
ailleurs se baser sur une approche participative intégrant le genre.
Ministre délégué chargé du développement rural 120 CENEAP
LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Jusque là, les activités des femmes ont été prises en compte comme des
compléments ou des appoints aux activités de l’homme, sans pour autant consulter
ces femmes dans les moindres mesures.

2. L’amélioration des conditions de Vie

L’amélioration des conditions de vie des populations rurales, et partant des


conditions de la femme, vont contribuer à améliorer la qualité de l’apport de la
femme rurale et à renforcer sa participation au développement.

Il s’agit en priorité de l’amélioration des infrastructures de base à travers :

- Le désenclavement et l’amélioration de l’état des routes,

- L’amélioration des conditions de logement,

- L’amélioration des prestations de santé,

- La mobilisation de la ressource en eau,

- L’amélioration de l’accès à l’éducation et à des formations adaptées,

- Le raccordement au réseau d’alimentation en énergie électrique,

- L’amélioration de l’approvisionnement en gaz butane,

- L’amélioration du transport rural.

Combattre l’analphabétisme et créer des espaces pour l’épanouissement est


recommandé à travers :

- L’alphabétisation,

- La création d’infrastructures socioculturelles et socio-éducatives,

3. Le renforcement institutionnel

3.1 Adoption de l’approche participative intégrant le genre

Ministre délégué chargé du développement rural 121 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

Les expériences antérieures ont prouvé que les projets de développement ne


peuvent pas être menés à terme et atteindre les objectifs escomptés sans
l’implication des populations cibles. Le manque de données selon le genre,
constitue, par ailleurs, une entrave aux planificateurs et décideurs, dans leurs
efforts à accorder une place aux problématiques des femmes dans les programmes
de développement

L’intégration du genre, reste le seul moyen de mettre en exergue l’activité de la


femme rurale et de mettre les jalons d’un développement intégré où la femme
jouera un rôle d’acteur productif à part entière.

3.2 . Renforcement des capacités d’organisation

La volonté affichée des femmes à s’organiser en associations et le rôle de relais


indispensable des associations, mérite un appui des services concernés en matière :

- D’accompagnement par le renforcement des capacités des associations


féminines de développement rural, dans les domaines de la gestion de
l’association et de la gestion de projets de développement. Cela passe par la
formation des gestionnaires des associations au montage et à la mise en œuvre
des projets et surtout en les associants à l’ensemble des institutions de
l’environnement du développement rural.

4. Renforcement des capacités d’encadrement et des services d’appui :

Ces services, quoi que bien dotés à l’échelle centralisées doivent être renforcés à
l’échelle locale par :

- Le renforcement du personnel féminin du corps des vulgarisatrices tant du point


de vu quantitatif que qualitatif, et par l’octroi des moyens adéquats pour la
réalisation des objectifs à définir.

- La formation des cadres de la profession et des vulgarisatrices aux outils de


développement rural intégrant le genre dans un cadre concerté et organisé.

Ministre délégué chargé du développement rural 122 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

- La création d’un corps d’animatrices rurales, il s’agira de jeunes filles de niveau


secondaire ou plus à recruter l’échelle du terrain et à former.

La composante actuelle des vulgarisatrices n’est pas en mesure d’accomplir son


travail si elles ne sont pas secondées sur le terrain par des animatrices rurales.

4. Formation adaptée aux conditions et aux capacités actuelles des femmes


rurales

L’effort de la formation des femmes doit être orienté vers des formations pratiques
avec des programmes cours et non contraignants basés sur des démonstrations. Ces
formations devraient se dérouler localement.

Il serait plus adéquat de dispenser ces formations par des équipes de formatrices
itinérantes, à former à cet effet sur la base d’un programme à définir selon la
vocation de la zone, ses spécificités et conformément aux programmes nationaux
de développement.

Par ailleurs et s’agissant des formations à dispenser dans les centres de formation
professionnels, ces dernières doivent répondre à la demande spécifique des jeunes
filles et des femmes rurales.

D’autres types de formations ou d’apprentissages seront à la charge des


associations, qui nécessitent par ailleurs un accompagnement adéquat.

5. Programmes d’alphabétisation pour les femmes

Au vu du taux d’analphabétisme des femmes dans les zones rurales et du


taux de déperdition du à l’enclavement et à la dégradation de la situation de la
sécurité qui a prévalu durant une décennie, un effort particulier est à consentir dans
ce sens.

Les efforts déjà réalisés en matière d’alphabétisation ont eu un échos très


favorable parmi les femmes des zones rurales qui demandent avec insistance ce

Ministre délégué chargé du développement rural 123 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

genre d’actions, à travers des campagnes à concevoir à cet effet et à piloter par des
associations à l’instar de l’association «IQRA ».

En parallèle et dans l’attente de la mise en œuvre des politiques de développement


avec des projets de développement spécifiques aux femmes, les actions peuvent se
prenant

1- L’amélioration des activités des femmes rurales

En l’état actuel et en adoptant les systèmes de production traditionnels à faible


rentabilité, il est nécessaire d’améliorer la production actuelle des femmes et
l’accroissement de leur productivité à travers l’amélioration de l’accès des femmes
aux facteurs de production modernes et à la technicité à travers :

- L’information et la vulgarisation autour des programmes actuels de


développement agricole et rural. L’information doit être transmise par les
canaux les plus abordables pour les femmes tel que la télévision et les chaînes
de radio nationales et locales,

Les faiblesses relevées dans le bénéfice des femmes des programmes de


développement trouve une explication dans le manque d’information. Ce manque
est à imputer au manque ou l’inexistence de canaux d’information pour les
femmes, ainsi que le manque du personnel féminin chargé de la vulgarisation. Il
serait opportun d’envisager les actions suivantes :

- L’accès à la formation à travers des programmes adaptés à la situation


spécifique de la femme rurale, avec les difficultés supposées en matière
d’enclavement et de niveau d’instruction.

- L’accès aux techniques de production par un effort dans l’information, la


formation et la vulgarisation.

- L’accès aux ressources financières dans le cadre des programmes nationaux : Il


s’agit là de l’ensemble des possibilités de financement et d’accompagnements

Ministre délégué chargé du développement rural 124 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

accordés par l’Etat, à travers le PNDA, l’Agence de Développement Social,


l’Agence National de Soutien à l’Emploi de Jeunes, mais faute de communication
adéquate et d’accès, les femmes des zones rurales n’en bénéficient pas en général.

2. Valorisation et organisation du travail de la femme quel que soit son niveau


d’instruction, dans ce sens les jeunes femmes rurales de niveau d’instruction
secondaire ou universitaire ou bien celles formées auront la possibilité de créer
des coopératives de commercialisation et de services pour coordonner les
activité et assurer l’écoulement des produits, à travers un travail de promotion
autour surtout des produits du terroir.

Il ne s’agit pas là de se suffire aux produits végétaux ou de l’élevage. Au-delà,


il s’agit de développer et de valoriser d’autres produits tels que les plantes
condimentaires, les plantes médicinales, les épices, ainsi que les produits de
beauté et d’entretien naturels, les herbes destinées à cet usage ou en cosmétique.
Il s’agit par ailleurs de produits très prisés à l’état actuel.

3. Valorisation des produits du terroir

Au delà de la prise en compte du rôle indéniable des femmes rurales dans le


développement et l’instauration de projets où la composante femme aura le rôle
qu’elle mérite, il y va de la préservation d’un patrimoine socioculturel qui risque
d’être perdu à jamais. Quelques activités féminines, pourraient être la base de la
promotion ou l’accompagnement artisanal et touristique tel les activités du terroir,
à l’image de la poterie locale avec des colorants naturels puisés des plantes et des
roches et d’autres activités dans les domaines de l’agro-alimentaire.

D’autres actions sont recommandées, elles portent sur :

4. – La valorisation des personnes ressource formées et la valorisation des résultats


produits, en particulier concernant l’utilisation de la MARP (Méthode accélérée de
recherche participative).

Ministre délégué chargé du développement rural 125 CENEAP


LA FONCTION SOCIOECONOMIQUE DE LA FEMME EN ZONE RURALE

5. La constitution d’une banque de données sur les expériences déjà menées et


intégrant le rôle de la femme dans le développement.

6. L’intégration des associations du domaine du développement dans les


programmes nationaux, hormis les associations affiliées à la profession, ces
dernières constituent un bon relais et sont dans la plupart du temps sans
connaissance de l’environnement technique et administratif du développement
rural.

7. L’encouragement de la création d’espaces d’échanges pour les jeunes filles et


les femmes rurales, à l’image des maisons de la jeunes fille rurale réalisées dans
une wilaya du centre.

8. L’inventaire des produits du terroir et des métiers qui leur sont liés et qui sont
pratiqués par les femmes, et l’élaboration de fiches techniques sur les produits
du terroir.

9. L’initiation des maisons des métiers ruraux, à l’instar des maisons des arts qui
existent dans quelques wilayas.

10. La création de cellules de réflexion multidisciplinaires sur l’intégration de la


femme rurale dans le développement, en particulier à l’échelle locale.

11. L’encouragement de l’organisation de manifestations commerciales locales,


selon la vocation de la zone concernée, pour l’écoulement des produits.

12. L’encouragement de la création de coopératives familiales, l’expérience ayant


montré, qu’hormis les coopératives familiales, celles en particulier ayant hérité
d’un savoir-faire, celles initiées par des associations de développement
professionnelles, les tentatives d’organisation de coopératives se sont avérées
infructueuses.

Ministre délégué chargé du développement rural 126 CENEAP

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