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Sources historiques relatives aux « Tsiganes » sous l’empire | Les « Tsiganes » dans les registres des impôts |
Loi concernant les « Tsiganes » dans la province de Rumélie | Le « Sanjak tsigane » – Les Roms dans l’armée
ottomane | Le « sanjak tsigane » : les Roms dans les services auxiliaires de l’armée | Le registre fiscal du sultan
Suleiman Ier le Magnifique | Mesures contre le nomadisme, sédentarisation des « Tsiganes » | Comment les
Roms gagnent leur vie | Déclin de l’empire ottoman | Statut juridique des « Tsiganes » : législation officielle et
réalité quotidienne | Début de l’émancipation des Roms
Les Roms dans les Balkans ne vivaient pas isolés de leur environnement culturel et historique ;
au contraire, ils en faisaient partie intégrante et, par conséquent, ont été nettement influencés par
les divers peuples de la région. Un nombre important de Roms sont restés dans les Balkans pendant
des siècles, d’autres en sont partis il y a plus ou moins longtemps, emportant avec eux des modèles
culturels et des traditions hérités de ces contrées. L’empire ottoman a dominé les Balkans pendant
plus de cinq siècles et laissé une profonde empreinte sur la culture et l’histoire de la région. De sorte
que le rôle de cet empire est un facteur clé de la formation et de l’évolution du peuple rom.
slovaquie
Introduction
L’empire ottoman (1299-1922) a ex- souvent que les Balkans sont « la deu- était concentrée dans les Balkans, de
ercé une grande influence sur le cours xième patrie des Roms », soulignant sorte que ces derniers revêtent une si-
de l’histoire mondiale, ainsi que sur le ainsi l’influence capitale exercée par gnification particulière pour son destin
sort spécifique de plusieurs peuples qui cette région sur l’histoire, la culture et historique et pour la compréhension de
en ont fait partie pour une période plus la langue des intéressés. La majorité de la situation contemporaine de la com-
ou moins longue. Les experts déclarent la population rom de l’empire ottoman munauté.
Sources historiques relatives aux « Tsiganes » sous l’empire
Les « Tsiganes » dans les registres des impôts
Loi concernant les « Tsiganes » dans la province de Rumélie
Le « sanjak tsigane » – Les Roms dans l’armée ottomane
Certains des articles les plus importants de la « Loi concernant les Tsiganes dans la province de Rumélie », promul-
guée par le sultan Suleiman Ier le Magnifique se lisent comme suit :
« 1. Les Tsiganes musulmans de Stamboul, Edirne et autres villes de Rumélie paient 22 akches pour chaque ménage et chaque célibataire.
Les Tsiganes infidèles (chrétiens) payent 25 akches et, s’ils sont veufs, 1 akche.
2. Ils paient un droit de mariage et les amendes pour les crimes et délits, comme le reste de nos sujets. [...]
3. Les Tsiganes qui persistent dans l’errance et se soustraient à leur district judiciaire en se cachant dans un autre ou dans les cours, s’ils
sont découverts, sont admonestés, sévèrement punis et ramenés dans leur district. [...]
4. Les amendes, impôts habituels et pénalités pour infraction pénale grave infligés aux Tsiganes par le sanjak tsigane appartiennent au chef
dudit sanjak. Aucun membre de l’administration locale ou des forces armées ne doit interférer. Les exceptions à cette règle concernent les
seuls Tsiganes enregistrés comme paysans dans un fief ou un domaine du sultan.
5. Les impôts frappant les Tsiganes des terres féodales susmentionnées sont collectés par le dirigeant des Tsiganes. Le chef du sanjak tsi-
gane, les chefs des régions dans chaque province, la police et les tiers n’ont aucun droit d’interférer en la matière.
6. Si des Tsiganes musulmans commencent à nomadiser avec des Tsiganes non musulmans, à cohabiter avec eux et à se mélanger à eux, ils
doivent être admonestés ; une fois punis, les Tsiganes infidèles doivent payer l’impôt comme d’habitude.
7. Les Tsiganes en possession d’une autorisation du sultan doivent acquitter l’impôt du sultan et non l’impôt foncier … et les autres impôts
habituels. »
Ill. 2 (extrait sous forme résumée de Marushiakova/Popov 2001, p. 32)
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« tsiganes », plus 211 veufs/veuves. Le spéciale des Roms par rapport aux deux bres. Cette interprétation est confirmée
registre en question contient, en annexe, principales catégories de sujets dans par d’autres preuves, notamment un dé-
un règlement spécial datant de 1491 et l’empire ottoman : les « vrais croyants » cret du sultan Selim II de 1574 contrai-
décrivant la capitation due, ainsi que et les « infidèles ». Tous les « Tsiganes », gnant les mineurs « tsiganes » de Banya
d’autres impôts tels que l’ispenche (un qu’ils soient chrétiens ou musulmans, ac- Luka — lesquels jouissaient d’un statut
impôt foncier frappant les chrétiens au quittent une capitation frappant norma- spécial — à constituer des groupes de
nombre desquels les « Tsiganes » séden- lement uniquement les non-Musulmans. 50 hommes, chaque groupe devant en-
tarisés). Les données relatives au grand Les « Tsiganes » chrétiens doivent payer suite désigner son propre chef responsa-
nombre de « Tsiganes » chrétiens séden- des impôts légèrement supérieurs à ceux ble devant les autorités. [Ills. 3, 4]
tarisés indiquent que les intéressés se sont exigés des Tsiganes musulmans, mais les
installés sur ces terres avant la conquête différences ne sont ni claires, ni définies
ottomane, alors que la religion dominan- de manière cohérente. Une exception Le « Sanjak tsigane » –
te était le christianisme. À en juger par concerne les « Tsiganes » rattachés au – LES Roms dans
les régions mentionnées, les « Tsiganes » « sanjak tsigane », y compris ceux qui l’armée Ottomane
chrétiens prédominaient apparemment fournissent des services à l’armée : par
dans la région de la Thrace (qui corre- exemple les « Tsiganes » vivant dans des La « Loi concernant les Tsiganes dans la
spond approximativement à la partie eu- forteresses où ils servent à l’entretien, province de Rumélie » confirme le statut
ropéenne de la Turquie moderne). les forgerons chargés de fabriquer ou de spécial administratif et juridique, ainsi
réparer différents types d’armes, les mu- que les droits élargis de prélèvement au-
siciens militaires et les autres membres tonome de l’impôt, aux sujets relevant du
Loi concernant les des troupes auxiliaires. [Ill. 5] « sanjak tsigane ». À partir de 1541, une
« Tsiganes » dans la De plus, cette loi révèle le désir loi spéciale énonce également les préro-
Province de Rumélie de l’administration ottomane de veiller gatives du dirigeant du sanjak. Cette in-
à la collecte intégrale des impôts auprès stitution trouve son origine en Anatolie,
Le sultan Suleiman Ier le Magnifique a de tous les sujets, y compris les « Tsi- mais a été modifiée pour répondre aux be-
régné sur l’empire au temps de sa splen- ganes » itinérants. De ce point de vue, la soins des « Tsiganes » dans les Balkans.
deur (1520-1566). Il est l’auteur d’une nette tendance à encourager des membres En l’occurrence, le terme sanjak ne revêt
législation spéciale dite « Loi concernant des communautés Tsiganes à assumer la pas son sens ordinaire de circonscription
les Tsiganes de la province de Rumélie », responsabilité de la collecte des impôts admimistrative, mais désigne une catégo-
promulguée en 1530. Ce texte nous aide en se portant garants de leur paiement à rie spéciale de « Tsiganes » s’acquittant
à mieux comprendre l’information gla- temps mérite une attention particulière. de toute une série de tâches auxiliaires au
née dans les registres fiscaux. [Ill. 2] En même temps, la responsabilité d’un service de l’armée.
Les règles énoncées dans la loi éventuel manquement à leurs obliga- Des Roms sont cependant incor-
démontrent une fois de plus la place tions fiscales incombe aux dits mem- porés également dans l’armée régulière.
Le « Sanjak Tsigane » : les Roms dans les services auxiliaires de l’armée
Le registre fiscal du sultan Suleiman I er le Magnifique
Mesures contre le nomadisme, sédentarisation des « Tsiganes »
Ill. 6
Impression et moule d’un sceau de couleur
rouge sang cornaline, du type de ceux utilisés
Ill. 5 par les autorités ottomanes pour attester que
L’armée ottomane avec des musiciens militaires (probablement des Roms) devant la porte les impôts ont été convenablement acquittés.
de Buda et de Pest. (extrait sous forme résumée de Marushiakova/Popov
(extrait sous forme résumée de Marushiakova/Popov 2001, p. 21) 2001, p. 40)
Des preuves remontant à 1566 révèlent accessoires à l’armée. Le chef du « san- ménages « tsiganes » musulmans (ces
qu’une partie des contribuables mobilisés jak tsigane » réside dans la ville de Kırk chiffres englobant 471 ménages de veuf/
sont des Roms musulmans. Les estima- Klise (la Kırkla d’aujourd’hui) en Thrace veuve). En outre, le « sanjak tsigane »,
tions réalisées sur la base des données orientale. abrite encore 2 694 ménages musul-
préservées font état de la présence de 15 mans. Selon les mêmes calculs, sur la
à 20 000 Tsiganes mahométans dans les base d’une moyenne de 5 personnes par
rangs de l’armée ottomane entre le XVIe Le registre fiscal du ménage, on estime que 66 000 « Tsi-
et le XVIIe siècle, lesquels occupent dif- sultan Suleiman Premier ganes » — dont 47 000 de confession
férents emplois (généralement auxili- Le Magnifique chrétienne — habitaient à l’époque les
aires). Balkans.
En 1522-1523, durant le règne du sultan Les autres calculs effectués sur la
Suleiman Ier le Magnifique, un autre regis- base de ce registre présentent également
Le « Sanjak Tsigane » : tre fiscal est établi sous le nom de « Rôle un grand intérêt. Ils permettent de con-
les roms dans les services complet des revenus et de l’imposition clure que 17 191 ménages « tsiganes »
auxiliaires de l’armée des Tsiganes de la province de Rumé- en tout résidaient sur le territoire de ce
lie ». Ce gros document se compose de qui constitue aujourd’hui les États bal-
Les « Tsiganes », y compris ceux du 347 pages consacrées spécifiquement aux kaniques modernes : 3 185 en Turquie,
« sanjak tsigane », sont regroupés dans « Tsiganes ». Il consigne le nombre de 2 512 en Grèce, 374 en Albanie, 4 382
des myusellem [sections] et leurs uni- ménages « tsiganes » classés en collec- en ex-Yougoslavie et 5 701 en Bulga-
tés auxiliaires. À la tête de chaque my- tivités fiscales réparties sur neuf districts rie (le lieu d’habitation exacte de 1 037
usyulem, on trouve un mir-liva [major] judiciaires englobant de grandes parties ménages demeurant incertain). Les re-
non tsigane ayant sous ses ordres quatre de ce qui constitue la péninsule balkane gistres fiscaux ottomans sont également
capitaines et onze caporaux. En échan- contemporaine. Il s’agit d’un document une source précieuse pour comprendre
ge de leurs services, les myusellem (au unique contenant une énorme quantité de l’affiliation religieuse des Roms. En rè-
nombre de 543) reçoivent des terrains, données sur la population « tsigane » des gle générale, pour résumer les données
449 en tout, dispersés dans 17 régions de Balkans au début du XVIe siècle. disponibles dans ces documents, on peut
Rumélie. Les membres de chaque myu- Le registre répertorie 10 294 affirmer que les Roms chrétiens prédo-
sellem sont tenus de fournir des services ménages « tsiganes » chrétiens et 4 203 minaient aux XVe et XVIe siècles.
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nomades (de même que les modalités règlement du sultan Suleiman Ier le Ma-
Mesures contre le d’application de ces mesures) ne sont gnifique daté de 1551 et repris en termes
Nomadisme, sédentarisation pas clairement précisées : la preuve que, quasiment identiques dans un décret du
des « Tsiganes » pour une certaine raison, les autorités ot- sultan Murad III en 1574. Cependant, il
tomanes ne considéraient pas ces prob- est évident que ces mesures, de même
Une partie des Roms de l’empire otto- lèmes (nomadisme et paiement irrégulier que d’autres initiatives administratives,
man mène une vie nomade, ce qui crée de l’impôt) comme très sérieux. se sont soldées par un échec. En pratique,
des problèmes pour l’administration pu- Normalement, la principale coll- il semble que, pour les autorités, le noma-
blique. Des lois et des règlements ne tar- ectivité fiscale (jemaat) dans l’empire disme n’était pas un problème sérieux.
dent donc pas à pénaliser les « Tsiganes » ottoman est liée à une unité territoriale Dans les villes et villages des Bal-
— musulmans ou non musulmans — qui spécifique, quitte à englober des « Tsi- kans, les Roms vivent dans des « quartiers
« errent » (à savoir optent pour un mode ganes » nomades, dans la mesure où le tsiganes » (mahallas) isolés : un princi-
de vie nomade). droit fiscal ne distingue pas entre les ob- pe de base dans le mode d’habitation de
Le raisonnement derrière cette ligations des Tsiganes sédentaires et des toutes les minorités au sein de l’empire
politique devient clair si l’on lit le texte Tsiganes nomades. Les entrées du regis- ottoman. Le nombre de Roms sédenta-
de la « Loi concernant les Tsiganes dans tre pour 1522-1523 répertorient seule- risés est élevé. Une impression similaire
la province de Rumélie » susmentionnée, ment onze groupes nomades imposables est partagée en Anatolie au début du
telle qu’elle a été promulguée par Sulei- dans certains villages, ce qui reflète mal XVIIe siècle par le célèbre voyageur ot-
man Ier le Magnifique. Les auteurs de la- la situation réelle. Il est probable que des toman Evlia Çelebi (1611-1679). Celui-
dite loi précisent en effet que le problème nomades étaient souvent inscrits comme ci relève que la majorité des « Tsiganes »
réside non pas tant dans l’association de sédentaires tout en poursuivant leur mode vivant dans ces contrées sont sédentaires.
« Tsiganes » musulmans et non musul- de vie errant (le plus souvent pendant la [Ills. 7-8]
mans, mais dans le fait qu’en voyageant belle saison). Les registres fiscaux reflètent la
tous ces gens s’arrangent pour ne pas Des documents ottomans reflètent sédentarisation permanente, de même
payer régulièrement leurs impôts. Ce- le désir de l’administration de contraindre qu’un certain niveau de bien-être parmi
pendant, il est très significatif que les les « Tsiganes » nomades à se fixer ou, les « Tsiganes ». Ce type d’informations
autorités chargées d’exécuter les me- du moins, à restreindre la zone de leurs se retrouve, par exemple, dans des ar-
sures restrictives visant les « Tsiganes » déplacements. C’est ce qui ressort d’un chives judiciaires de la région de Sofia
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Statut juridique des « Tsiganes » : législation officielle et réalité quotidienne
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des Musulmans. Le rapport entre Chré- ne de l’empire ottoman ouvre ses portes : Cette différenciation ethnique
tiens et Musulmans aurait été de 1:3 ou elle produit du tissu pour répondre aux des « Tsiganes » n’est pas liée à ce qu’il
de 1:4 selon les estimations, mais il est besoins de l’armée ottomane. La plupart est convenu d’appeler le « système du
difficile d’obtenir des chiffres précis. On des ouvriers embauchés par cette usine milliet » comme on le pense souvent
peut cependant conclure à une tendance sont des Roms. [Ills. 11, 12] à tort. Ledit système — au sens d’une
persistante au fil des siècles à la conver- différenciation entre peuples distincts
sion à l’islam. (sous l’angle ethnique et non pas reli-
Les autorités ottomanes conti- Statut juridique des gieux) a été introduit comme une consé-
nuent à recourir à des mesures admini- « Tsiganes » : Législation quence des efforts déployés à partir du
stratives pour inciter les « Tsiganes » Officielle et réalité XIXe siècle par les Ottomans en vue de
nomades à se fixer définitivement mais, quotidienne réformer leur empire. La séparation des
comme lors des tentatives précédentes, « Tsiganes », toutefois, est enracinée
voient leurs efforts échouer. À compter Les « Tsiganes » occupent une place dans les mentalités : nombre de sources
de la fin du XVIIIe siècle, toutefois, les à part dans la structure sociale et ad- révèlent le mépris évident que leur vou-
sources révèlent un accroissement de la ministrative globale de l’empire. Tout ent les autres sujets, Ottomans et mem-
proportion des « Tsiganes » qui se fixent d’abord, ils sont « citoyens » de l’empire bres de la population locale mêlés. Pour
dans les villages et optent pour un mé- depuis son établissement. Malgré la divi- ces derniers, en effet, les « Tsiganes »
tier agricole : une tendance apparue pour sion de la population en deux catégories forment un peuple inférieur ne méritant
la première fois plusieurs siècles aupa- principales (les « vrais croyants » et les pas la moindre attention : un stéréotype
ravant dans l’empire ottoman. De nou- « infidèles »), ils jouissent de leur propre social à la vie dure, encore répandu
veaux villages — peuplés entièrement statut et sont distingués sur la base de aujourd’hui dans les Balkans.
de « Tsiganes » et situés à proximité de leur appartenance ethnique. La différen- En dépit de ces attitudes sociales
chifliks [grandes fermes] venant d’être ciation entre les « Tsiganes » musulmans persistantes — et peut-être à cause
créées — font aussi leur apparition : et chrétiens ou bien entre « Tsiganes » d’elles — les Roms parviennent à pré-
leurs habitants louent leurs bras aux ex- nomades et sédentarisés n’est pas très server, voire à renforcer, de nombreuses
ploitants agricoles. marquée. Dans l’ensemble, les intéres- caractéristiques éthnoculturelles sous le
Certains Roms optent pour des sés sont proches des populations loca- régime ottoman [par exemple, un mode
métiers complètement nouveaux. C’est les, même si de petits privilèges sont de vie (semi-)nomade ou certains mé-
ainsi qu’apparaît un « prolétariat tsi- accordés aux « Tsiganes » musulmans, tiers traditionnels] et, en définitive, à
gane » dans la ville de Sliven (Bulgarie). et des avantages considérables concédés demeurer un groupe ethnique relative-
En 1836, la première usine textile moder- à ceux qui travaillent pour l’armée. ment fermé. Globalement, toutefois, leur
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Les Roms prennent aussi part aux luttes de libération nationale tué en 1856). Des Roms de Sliven (les frères Yordan et Georgy
des peuples des Balkans. Le Rom Aliya Plavich et son frère Hajikostovi, Yordan Ruschev) prennent part à la guerre russo-
Muyo (décédé en 1807) participent à l’insurrection serbe contre turque (1877-1878) dans les rangs de l’armée tsariste en qualité
l’empire ottoman au début du XIXe siècle. L’un des plus fameux de volontaires bulgares.
haiduts [combattants de la liberté] au XIXe siècle est le Rom Ill. 13
Mustapha Shibil (né dans le village de Gradets, près de Sliven, (extrait sous forme résumée de Marushiakova/Popov 2001, p. 70)
statut juridique dans l’empire ottoman Naumchev habitant la ville de Prilep, revendiquer une place égale dans la
est plus favorable que celui concédé à défend le passé glorieux des « Tsi- nouvelle réalité sociale et culturelle
leurs cousins en Europe de l’Ouest qui, ganes » et leur droit à être traités sur « externe ». L’atmosphère générale
à la même époque, souffrent de persé- un pied d’égalité, ainsi qu’à posséder dans les Balkans à l’époque influe
cutions. « leur propre société et à prendre soin sur la forme revêtue par cette nou-
de l’éducation de leurs enfants », à dis- velle activité sociale. Comme le reste
poser « de prêtres tsiganes », etc. des peuples de la région (pour qui le
début de l’émancipation Dans l’ensemble, la lettre mar- XIX e siècle est celui du nationalisme
des roms que le début d’une nouvelle phase dans moderne), les Roms luttent activement
la prise de conscience de leur identité pour se réclamer d’un passé glorieux
En 1866, Petko Rachev Slaveikov, un par une partie au moins des Roms des et s’inventer une mythologie historique
fameux auteur bulgare, publie un ar- Balkans pendant le XIXe siècle. Cette nationale : deux conditions nécessaires
ticle signé par « un Égyptien » (« un phase se caractérise notamment par pour soutenir leur combat en faveur
Tsigane ») dans le journal stambouliote le désir de quitter le cadre commun- d’une émancipation civique.
Gaida. Dans cette lettre, l’auteur, Ilia autaire traditionnel « interne » afin de
Conclusion leur destinée et leur évolution en tant coutumes ou traditions associées héri-
que communauté sont entremêlées à tées par de grands nombres de Roms
Après la désintégration de l’empire celles des populations majoritaires dans les Balkans, soit sous la forme
ottoman, les Roms demeurent à desdits États. Toutefois, l’héritage de de l’influence que les traditions cul-
l’intérieur des nouvelles frontières des l’empire persiste à différents égards, turelles et historiques ottomanes ex-
pays des Balkans fondés sur le concept soit sous la forme de cultures eth- ercent toujours dans les États balka-
d’État-Nation. À partir de ce moment, niques établies comme l’islam et les niques contemporains.
Bibliographie
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contribution to the history of the Balkans. Hatfield: University of Hertfordshire Press | Todorov, Nikolaj (1972) Balkanskiat grad XV
– XIX vek. Socialno-ikonomichesko i demografsko razvitie. [The Balkan town: social, historical and demographic development]. Sofia:
Bulgarian Academy of Sciences
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