Comme cela a déjà été dit, il faut distinguer la mer du vent, due à l'action
locale du vent, de la houle. La mer du vent résulte de la combinaison des
vagues qui se propagent dans l'ensemble de la zone d'action du vent avec
les vagues créées localement. La houle résulte de la propagation des
vagues depuis une zone de génération, à travers des zones ou l'action du
vent est limitée.
Chacun de ces états de mer est caractérisé par une répartition des
vagues en hauteur, période et direction. L'analyse de Fourier est donc
l'outil naturel de traitement du signal aléatoire multidirectionnel, tel
qu'apparaît l'être, à un instant donné, la surface de la mer. Cette approche
conduit à superposer des ondes sinusoïdales et à en déduire une
répartition de l'énergie en fréquence et en direction, le vecteur d'onde et la
pulsation étant liés par la relation de dispersion.
∞
1 T
(7.1) f (t ) = ℜ cn exp(− inωt ) avec cn = f (t ) exp( −inωt )dt
n= 0 T 0
1 +∞
(7.2) S (ω ) = f ( t ) exp(− iωt ) dt
2π −∞
Il faut alors recourir à la notion de spectre d'énergie qui est fondée sur la
théorie des fonctions aléatoires, et s'intéresser à la fonction
d'autocorrélation du signal.
1 +T
(7.3) R (τ ) = E [ f ( t ) f ( t + τ )] = f ( t ) f ( t + τ ) = lim f ( t ) f ( t + τ ) dt
T →∞ 2 T −T
Il sera admis que si f(t) n'offre pas de composante périodique, alors R(τ)
est absolument intégrable.
1 +∞ 1 +∞
S (ω ) = R (τ ) exp( −iωτ )dτ = 2ℜ R (τ ) exp( −iωτ ) dτ
2π −∞ 2π 0
(7.4)
+∞ +∞
R (τ ) = S (ω ) exp( +iωτ )dω = 2ℜ S (ω ) exp( +iωτ ) dω
−∞ 0
+∞ +∞
(7.5) m0 = E ( f 2 (t )) = R (0) = S (ω )dω = 2 S (ω )dω
−∞ 0
(7.6) φηη(ω)=2S(ω)
∞
(7.7) R( 0) = m0 = φηη (ω )dω
0
1 1
(7.8) ei = ρgai2 = ρgHi2
2 8
N
1 ∞
(7.9) e= ρgai2 = ρgE [η 2 (t )] = ρgR (0) = ρg φηη (ω ) dω
i =1 2 0
φηη(ω) et R(τ) sont deux fonctions certaines qui suffisent chacune, à elle
seule, à caractériser un état de mer donné.
(7.10) Φ ηη (ω ,ϑ ) = φ ηη (ω ) M (ϑ )
+π
(7.11) M (ϑ ) dϑ = 1
−π
A B
(7.12) φ ηη (ω ) = exp −
ω 5
ω4
5
(7.13) A = 4m0 B et B = ω p4
4
(7.15) Tp=1.05 Ts
4
Ag 2 g
(7.16) φηη (ω ) = exp − B
ω5 U19.5ω
g g
(7.17) ω p = 0.877 et ω p = 0.4
U 19.5 Hs
173 H s2 691
(7.19) A= et B=
T14 T14
483.5 H s2 1944.5
(7.20) A= et B=
Tp4 Tp4
λj
4λ j + 1
ω 4
mj 4
1 2
4 Hsj2 4λ j + 1 ω mj
(7.21) φηη (ω ) = 4 λ j +1
exp −
4 j =1 Γ (λ j ) ω 4 ω
5ω 4p
B=
4
ω p = ωm pulsation de pic Hasselmann −0.33
g gF
(modal circular frequency) ω p = 7π 2
U10 U10
Sarpkaya −0.33
gF
ω p = 5.68π 2
U19.5
γ coefficient de forme du spectre γ = 7 spectre à fort pic
γ = 3.3 valeur standard
γ = 1 Pierson-Moskowitz
σ largeur du spectre σ = 0.07 pour ω ≤ ω p
σ = 0.09 pour ω > ω p
F Fetch
U10 vitesse du vent à 10. mètres d'altitude
U19.5 vitesse du vent à 19.5 mètres
d'altitude
g constante de la gravité.
Tableau 7.1 : Données du spectre JONSWAP
Il est donc, par construction, adapté aux états de mers qui se développent
sur des fetchs limités. Il s'écrit sous la forme générale :
( ω −ω p ) 2
exp −
A B 2 σ 2ω p2
(7.22) φηη (ω ) = 5 exp − γ
ω ω4
∂k
k −3
(7.24) φ (ω h ) = ∂ω
∂k
k ∞− 3 ∞
∂ω
Si la houle est unidirectionnelle (long crested sea), elle est formée d'ondes
planes qui se déplacent toutes dans la même direction β. La fonction de
répartition s'écrit alors simplement :
1
(7.25) M (ϑ ) = δ (β − ϑ )
2π
1 Γ ( s + 1) 1
(7.26) M (ϑ ) = cos 2 s ( β − ϑ )
2 π Γ (s + 1 / 2) 2
1 Γ ( s + 1) π
M (ϑ ) = cos 2 s ( β − ϑ ) pour β −ϑ <
π Γ ( s + 1 / 2 ) 2
(7.27)
π
M (ϑ ) = 0 pour β −ϑ >
2
C'est la forme la plus usitée, elle est recommandée par l'ITTC (avec s=1)
et par l'ISSC (avec s=2).
En effet, les vagues tournent sur les fonds pour se retrouver face aux
lignes isobathes, la réfraction resserre alors le pinceau directionnel. Un
calcul rapide, supposant une bathymétrie régulière, permet d'évaluer cet
effet. Un abaque (figure 7.4) permet, de déduire la direction à une
profondeur relative donnée, à partir de la connaissance de la direction au
large β. Cette profondeur relative est définie en terme de h/λ0 où λ0
désigne la longueur d'onde au large. Pour une valeur de 0.1 de ce
paramètre (soit une profondeur de 15.6 mètres pour une période de 10.
secondes) le pinceau directionnel initial de ± 60° ne couvre plus que
± 35°, et seulement ± 25° dans la moitié d'eau.
Il faut donc retenir que dans une mer du vent, à l'approche de la côte, il
n'y a, de manière significative, de l'énergie, et donc des vagues, que dans
un secteur de ± 35° à ± 60°.
2
(7.28) φ η η (ω ) = Hη η (ω ) φ ηη (ω )
i i i
Des formules analogues sont également obtenues pour toutes les autres
fonctions de transfert correspondant à toutes les autres grandeurs
(vitesse, accélération, effort, …).
(7.29) { }
Z R ( P; t ) = Z 0 ( P ) + ℜ H Z Pη (ω ) exp( −iωt ) − (η(t ) + ζ (t ))
2
(7.30) φZ R ZR
(ω ) = H Z Pη (ω ) − Hζη (ω ) φ ηη (ω )
+π ∞
(7.32) m2 n = ω 2 n φ xy (ω ) dω M (ϑ ) dϑ n ∈[1,4 ]
−π 0
Cela signifie que les pics de hauteur crête à creux des vagues sont
contenus dans une gamme de fréquences de faible largeur de bande et
que leur étude doit être menée à partir de la loi de Rayleigh.
Les hautes fréquences sont donc éliminées des réponses, tandis que les
fréquences de pics de réponses sont susceptibles d'être étalées dans la
mesure où les maxima d'excitation légèrement atténués côtoient les pics
dus aux résonances plus faiblement excitées, et les pics liés aux
couplages entre degrés de liberté. Sauf cas particuliers, il convient donc
de procéder à l'étude des réponses à partir de la formulation complète de
la fonction densité de probabilité après avoir calculer la largeur de bande.