Sous le thème
Réalisé par :
BOUAOUDA Fatima
Sous l’encadrement de :
Mme HADI Leila, inspecteur d’impôts à la Direction Régionale des Impôts de Rabat
AVANT-PROPOS ................................................................................................................................................... IV
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 1
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................... 39
ANNEXE ............................................................................................................................................................... 41
I
Liste des figures
FIGURE 1: ORGANIGRAMME DE LA DRI DE RABAT ..................................................................................................................... 8
FIGURE 2: ORGANIGRAMME ILLUSTRANT LA HIERARCHIE DU SERVICE D'ACCUEIL............................................................................ 12
FIGURE 3: ORGANIGRAMME DE LA DIRECTION DU CONTROLE FISCAL .......................................................................................... 18
FIGURE 4: LES MODES DU CONTROLE FISCAL........................................................................................................................... 22
FIGURE 5: PROCEDURE DE RECTIFICATION DES IMPOSITIONS...................................................................................................... 29
FIGURE 7: L'EVOLUTION DES DOSSIERS VERIFIES ...................................................................................................................... 31
FIGURE 6: EVOLUTION DU NOMBRE DE VERIFICATEURS ............................................................................................................. 31
FIGURE 8: L'EVOLUTION DES RECETTES DU CONTROLE FISCAL ..................................................................................................... 32
FIGURE 9: EVOLUTION DU NOMBRE DOSSIERS ET DUREE ALLOUEE POUR LA VERIFICATION ................................................................ 34
FIGURE 10: REPARTITION DES DROITS RECOUVRES EN 2017...................................................................................................... 35
DE : droits d’enregistrement
TP : taxe professionnelle
II
Remerciements
Avant tout développement, nous avons l’honneur de témoigner notre haute reconnaissance à tous
ceux qui ont apporté, inconditionnellement, une pierre pour édifier ce modeste travail.
Tout d’abord, nous adressons nos sincères remerciements à tous les acteurs de la Direction
Régionale des Impôts de Rabat pour leur accueil chaleureux. Ces remerciements vont, plus
particulièrement, au service de formation pour leur orientation et accueil sympathique lors des
jours précédant le stage, à toute la première subdivision des professionnels RNR-RNS pour avoir
fait de ce stage un moment profitable plein d’aide, de conseils et de partage.
Le présent travail n’aurait, en aucun cas, être accompli sans un encadrement éclairant sur un
monde que nous sommes encore loin de maîtriser.
A cet égard, nous exprimons toutes nos gratitudes à Madame HADI Leila, inspecteur des
impôts à la première subdivision des professionnels RNR-RNS, pour nous avoir guidé tout au
long du stage sans la moindre hésitation à nous expliquer toute ambiguïté ou à nous offrir toute
ressource nécessaire à notre mission. Grâce à son encadrement de près, ses orientations sages,
ses conseils interminables nous avons pu nous ouvrir sur un environnement social et
professionnel plus large à l’issue de ce stage.
Enfin, nos vifs remerciements se dirigent vers l’ensemble du corps professoral et administratif de
l’ENCG Kenitra pour tous les efforts qu’ils déploient pour notre formation et encadrement.
Merci à tous.
III
Avant-propos
Afin de permettre à leurs étudiants de mettre en pratique les notions théoriques acquises en
classe pendant les six premiers semestres, les Ecoles Nationales de Commerce et de Gestion
(ENCG) intègrent dans le semestre 6 de la formation un stage d’initiation. Ledit stage, comme
son nom l’indique, vise essentiellement la préparation de l’entrée de l’étudiant au monde
professionnel et ce dans une période d’un minimum d’un mois.
Le choix du stage n’est point arbitraire et ses conséquences se répercutent sur toute une carrière.
De ce fait, l’étudiant doit investir tous ses efforts pour décrocher un stage aussi bien constructif
que défiant et qu’il couronnera à la fin par un rapport résumant et synthétisant tous les vécus de
la période de stage.
Ce présent document permettra donc d’exposer le système fiscal marocain à partir de son cœur
battant, la Direction Régionale des Impôts, et de faire une première entrée dans les couloirs du
contrôle fiscal.
Notre aspiration de cette expérience est d’assimiler, avant tout, le système fiscal marocain (son
organisation, ses documents internes, ses services, ses procédures de gestion…) puis de se
diriger vers le contrôle fiscal, explorer son organisation, sa démarche, ses principes ainsi que ses
défis.
IV
Introduction
Pour dépenser, il faut avoir des ressources. L’Etat ne fait pas l’exception : afin de couvrir les
différentes dépenses à caractère public, l’Etat, par son administration fiscale, procède à la
collecte des contributions des citoyens, connues sous « recettes fiscales ». Ce processus reflète
en premier lieu, une justice sociale qui exige à tout citoyen de contribuer, proportionnellement à
ses facultés contributives, aux dépenses à caractère public, sen second lieu, une intervention dans
le circuit économique pour tracer ses lignes directives via l’encouragement d’un secteur
économique ou un autre (diminuer les taux d’imposition, exonérer ….) et enfin une expression
de la souveraineté fiscale du pays.
D’un côté, le régime fiscal marocain est un régime déclaratif qui suppose une bonne fois des
contribuables. De l’autre côté, la culture et le civisme fiscaux des contribuables marocains
enregistrent des faibles présences. Selon le TJN1, l’évasion fiscale coute au Maroc environs 2.5
milliards de dollars par an ce qui correspond à 2.4% du PIB. Sans oublier le secteur informel qui
se nourrit impitoyablement des richesses de la nation.
Si la fraude et l’évasion fiscale frappe le système fiscal, le contrôle fiscal vient le protéger en
s’appuyant sur un ensemble de dispositifs légaux, comptables et techniques.
Conscient du rôle du contrôle fiscal dans la lutte contre la fraude fiscale, le renforcement de
l’équité fiscale et l’optimisation des ressources budgétaires, le fisc fournit des efforts colossaux
pour renforcer ce contrôle. Ceci dit une maximisation des recettes sous contrainte du respect des
droits du contribuable. C’est dans ces conditions que le contrôleur, le vérificateur, doit effectuer
ses missions.
1
Tax Justice Network
1
D’où vient la motivation pour la production du présent écrit dans lequel nous allons
nous focaliser sur le contrôle fiscal dans ces différentes facettes afin de pouvoir répondre à la
problématique reformulée ci-dessous :
Pour aboutir à une réponse, nous allons opter pour le développement suivant :
nous entamons par une première partie qui sera consacrée à la découverte du système
fiscal marocain par ses différentes composantes humaines, organisationnelles, légales…
ensuite, nous exposons dans la deuxième partie le déroulement du stage où nous
présenterons le service d’accueil ainsi que les différentes tâches effectuées
et finalement, dans la troisième et dernière partie, les lumières seront projetés sur le
contrôle fiscal au Maroc en présentant ses différents éléments constitutifs pour pouvoir,
par la suite, faire un diagnostic de son état actuel.
2
Partie I : Présentation du système fiscal marocain
3
Introduction partielle 1
Le système fiscal marocain, œuvre d’un long processus d’amélioration continu, reflète, avant
toute considération, une image fidèle de sa nation avec ses différentes parties composantes.
Pour prendre une idée sur le Maroc, le système fiscal en est le meilleur ambassadeur. Bien
évidemment, tout système se distingue par un ensemble d’éléments propre à lui. Quand il s’agit
des systèmes fiscaux, la distinction entre un système et un autre se résume dans les évènements
qui ont marqué l’histoire de ce système et qui ont constitué un point d’inflexion dans son
parcours, son cadre réglementaire qui trace son champ d’intervention et ses limites, son cadre
organisationnel qui représente sa culture interne et finalement son panier d’impôts, moyen de
collecte de recettes. A travers la présente partie, nous serons amenés à découvrir le système fiscal
marocain par le biais des éléments mentionnés ci-dessus.
a. Avant le protectorat
Les différentes contributions relevaient d’un caractère religieux. Il s’agissait de deux types de
contributions : directes et indirectes. Directes telles que la Zakat et l’Achour ; indirectes telles
que les droits de marché, de régie et de douane.
b. Pendant le protectorat
A cette période-là, notre système fiscal commence à se franciser. L’insuffisance ou bien
« l’incapacité » du système à répondre aux besoins de la nation a mené à une réforme de
multiples facettes : Conservation, modification, annulation et surtout la création, de la France, de
certains taxes et impôts tels la patente et l’impôt sur le bénéfice professionnel.
c. 1984
Après le protectorat, plusieurs changements ont eu lieu dont le point commun est la légèreté.
Cette situation va continuer jusqu’à 1984 où une refonte globale et structurelle a pris lieu et qui
consistait en l’instauration d’un système de fiscalité moderne et efficient régie par la loi-cadre n°
3-83 relative à la réforme fiscale adoptée par la chambre des représentants le 20 décembre 1982
4
et promulguée par le dahir n° 1-83-38 du 23 Avril 1984. L’organisation de
l’administration fiscale, à ce temps-là, se faisait par type d’impôt ce qui engendrait un
cloisonnement des services et une répétition des tâches. Parmi les objectifs de cette présente
réforme la création du fameux triple TVA (en 1986), IS (en 1988) et IGR (en 1990).
La quête d’amélioration se poursuive et cette fois-ci avec le Plan d’Action Stratégique de la DGI
(2017-2021), présenté devant le Ministre d’Economie et des Finances le 13 Juillet 2017. Ce plan
trace une feuille de route dont les principaux axes s’articulent autour de :
5
a. La Constitution
La loi suprême du pays, la constitution du pays a traité la fiscalité sans aucune ambigüité. En
faisant une lecture de l’article 392, on voit clairement la nature coercitive et équitante de la
fiscalité pour tous les citoyens. Etant mentionné dans la loi suprême du pays, le système fiscal
est donc considéré être d’un positionnement vital pour le pays.
e. Les circulaires
Ce sont des sources législatives à caractère doctrinal. Il s’agit bel et bien des commentaires
formulés par l’administration dont le but est d’expliquer les textes législatifs et réglementaires.
La note circulaire N° 717 relative au CGI en est la meilleure illustration.
La liste des sources n’est pas limitée dans ce qui est mentionné ci-haut. D’autres sources sont à
évoquer tels que les conventions fiscales de réciprocité, les décrets et les arrêtés mais nous nous
limitons à ceux-ci pour éviter toute charge de ce rapport.
2
Article 39 : « Tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la loi
peut, dans les formes prévues par la présente Constitution, créer et répartir »
6
3. Le cadre organisationnel du système fiscal marocain
L’organisation administrative du système fiscal couvre les quatre coins du royaume et ce, par les
différentes directions (Régionales, Préfectorales et Inter-préfectorales). Pour assurer l’harmonie
et la complémentarité entre les différentes directions, un cadre organisationnel de taille s’en
charge du système fiscal. Il s’agit bel et bien de la Direction Générale des Impôts.
Egalement, la DGI intervient en matière d’expertise fiscale dans l’élaboration des lois de
finances, la négociation des conventions de non double imposition avec les États étrangers sans
oublier la représentation du royaume à l’échelle internationale.
b. L’organisation de la DGI
La DGI se dote de deux types d’organisations. Une première centrale qui s’occupe du volet
stratégique (la législation, la coopération internationale, l'animation du réseau...) tandis que la
seconde est régionale et s’occupe de la gestion courante de la fiscalité.
Pour garantir une souplesse et une efficacité dans la gestion, la DGI fonde son organisation
territoriale sur la déconcentration regroupant ainsi 15 DRI. Ces dernières s’organisent par type
et par taille de contribuable comme le montre l’organigramme suivant :
7
Figure 1: organigramme de la DRI de Rabat
L’impôt sur les sociétés est un impôt qui s’applique aux sociétés et autres personnes morales
telles que les établissements publiques, les associations…etc. Il est régi par le CGI dans ses
articles allant de l’article premier à l’article 20. L’IS est le résultat du produit du résultat fiscal3
et du taux correspondant présenté dans l’article 19 du CGI.
3 Résultat fiscal= résultat comptable + les charges non déductibles - les produits non imposables
8
Selon l’article 21 du CGI, l’impôt sur le revenu est un impôt qui touche aux revenus
et profits des personnes physiques et des personnes morales n’ayant pas opté pour l’IS. Le
présent impôt est règlementé par les dispositions des articles allant de 21 à 86 du CGI. Pour le
calcul de l’IR, il y a recours au barème de l’impôt cité dans l’article 73 après détermination du
revenu global imposable (RGI).
Le CGI traite la TVA dans ces articles de 87 à 125. Il s’agit d’une taxe supportée par le
consommateur final de telle sorte que le total facturé au consommateur final correspond au total
des fractions payées à chaque stade de la production ou de la commercialisation d’un produit.
Cette taxe se calcule sur la base du chiffre d’affaires réalisé 4 par l’application du taux normal
(20%) ou du taux réduit correspondant à la nature du bien.5
Les DE constitue un droit perçu suite à chaque enregistrement d’un acte ou d’une convention.
La base d’imposition de ces droits est, généralement, la valeur de la propriété en question6 et
qui sera multipliée par la suite par un taux parmi ceux cités dans l’article 133.
Le CGI ne se limite pas seulement aux impôts cités ci-haut, il présente également un
soubassement juridique pour les droits de timbre (DT) et la taxe spéciale annuelle sur les
véhicule (TSAVA)
Régie par les articles allant 5 à 18 de la loi N° 47-06, la taxe professionnelle est une taxe
imposable à toute personne, physique ou morale, exerçant une activité professionnelle au Maroc.
Quant à la détermination de la valeur de cette taxe, il y a recours à la valeur locative du lieu
d’exercice de l’activité professionnelle et au taux correspondant à la profession (10%, 20% et
30%)7.
4 Article 87 du CGI
5 Article 99 du CGI détaillant les taux réduits
6 Article 131 détaillant la base d’imposition
7
Les taux sont déterminés suite à la classification des professions selon 3 classes dans la nomenclature annexée à la loi N° 47-06
9
Taxe d’habitation (TH)
La taxe d’habitation, règlementée par les articles 19 à 32 porte sur les constructions de toute
nature occupées en totalité ou en partie par leurs propriétaires à titre d’habitation principale ou
secondaire ou mis bénévolement pour l’habitation. Pour le calcul de cette taxe, l’administration
fiscale se base sur la valeur locative des immeubles ainsi qu’un taux en fonction de la valeur
locative 8
La fiscalité locale se dote d’un grand nombre de taxes (17). Détailler la totalité de ces taxes
restera loin de notre finalité d’avoir une idée sur les différents impôts marocains et risquera de
charger le présent rapport.
Conclusion partielle 1
Au terme de cette partie, nous sommes en mesure d’appréhender le système fiscal marocain
avec ses différents repères. En effet, le système fiscal marocain s’inspire de celui français. Cette
inspiration s’est entamée dès la période du protectorat où le modèle marocain a commencé à
calquer les composantes de son confrère français (règles d’assiette, type d’impôt,
organisation…). Actuellement, notre système a atteint un point de mature et une quête
d’accomplissement a été engagée par les décideurs du fisc. Dans cette phase d’accomplissement,
l’administration fiscale vise l’amélioration du niveau des prestations fournies par la DGI en
intégrant toutes les nouvelles technologies disponibles dans son processus de gestion.
L’intégration de dernières tendances de gestions a déjà commencé et ce avec :
l’introduction de la dématérialisation
l’adoption d’une organisation fonctionnelle
la consolidation des acquis du capital humain…
8
Article 27 de la loi 47-06
10
Partie II : Présentation du déroulement du stage
11
Introduction partielle 2
Directeur Régionale des
S’agissant d’un rapport de Impôts
à la description du
déroulement du stage.
Gestionnaires
9
Voir annexe
12
La gestion de la documentation
Le gestionnaire répond aux besoins des contribuables relevant de son secteur géographique en
matière de documentation et ce, en offrant aux contribuables les différents documents dont ils
ont besoins. Le tableau suivant présente brièvement quelques documents délivrés par le
gestionnaire.
Document Explication
Attestation de régularité fiscale Délivrée suite à la vérification de
l’existence des déclarations
Attestation d’inscription à la TP Délivrée après l’inscription à la TP
Attestation de radiation de la TP Délivrée après radiation du système
Le visa du bilan Visé après vérification de la conformité
entre bilan déposé et celui présenté au
visa
Tableau 1: documents délivrés par la subdivision
introduites par la loi de finance pour l’année 2018, les remises gracieuses sont des
annulations, (totales ou partielles) des majorations et pénalités de retards et frais
de recouvrement, accordées au contribuable suite à sa demande, dans laquelle il
exprime sa bonne foi et sa disponibilité à payer le montant principal
immédiatement. Le gestionnaire monte le dossier et laisse la décision à la
hiérarchie d’accepter ou de refuser la demande.
la demande de dégrèvement sert dans les cas de sur-taxation, double ou faux
emploi suite à la non-prise en compte d’une donnée par l’administration (ex.
valeur locative surestimée pour la taxe professionnelle) ;
les demandes de restitution interviennent dans les cas où le contribuable n’a pas
bénéficié des déductions (ex. déduction des intérêts de logement destiné à
l’habitation principale).
13
Les travaux de contrôle
Etant part du service d’assiette, la subdivision participe dans les travaux de contrôle. Dans ce
sens, les inspecteurs de la subdivision réalisent :
la vérification d’assiette concerne des dossiers dont l’enjeu n’est pas trop élevé,
autrement dit, d’un montant pas assez élevé. L’inspecteur procède au contrôle en
adoptant la même démarche qu’on détaillera dans la prochaine partie.
la vérification ponctuelle s’étale sur une période limitée non prescrite et cible un
ou plusieurs types d’impôts. Dans cas de figure, l’inspecteur examine des pièces
justificatives et comptables de quelques rubriques d’impôts.
le contrôle sur pièces est un contrôle basé essentiellement sur les déclarations du
contribuable. Il examine l’ensemble de la situation fiscale des contribuables à
l’aide des renseignements et documents figurant dans les différents dossiers qu’il
détient.
La gestion informatisée
Ceci passe par la consultation du contribuable sur le SIT (ses déclarations, sa liasse fiscale…)
pour collecter les informations nécessaires au document. A titre d’exemple, pour délivrer une
attestation de régularité fiscale, il s’assure du dépôt des déclarations du contribuable de l’IR et de
la TVA pour les exercices non prescrits.
14
Les opérations sur la taxe professionnelle
La dernière étape dans la vie d’un article de taxe professionnelle est celle de la radiation. Nous
procédons à la radiation d’un article de la TP quand le contribuable cesse son activité dans le lieu
d’imposition au rôle de ladite taxe et ce suite aux différents motifs : changement du domicile
fiscal, cessation d’activité, cession d’activité et décès.
Suite à la réception d’une réclamation, nous analysons la demande du contribuable en lisant les
différentes pièces jointes à la demande ainsi qu’en consultant les dispositions juridiques liées au
sujet de la réclamation. Une fois nous arrivons à constituer une image claire à propos de la
demande du contribuable, nous préparons le rapport d’instruction dans lequel nous reformulons
la demande du contribuable, exposons les éléments de l’assiette et proposons une solution pour
remédier au problème du contribuable. Pour illustrer la procédure suivie, prenons la demande
d’un dégrèvement partiel au motif que la valeur locative dépasse la valeur normale :
Premièrement, nous préparons le rapport d’instruction dans lequel on propose la nouvelle valeur
locative (basée sur ce qui a été fourni par l’intéressé), puis nous préparons le titre d’annulation.
Dans ce titre, il y a répartition du montant à dégrever sur les différents comptes (budget des
collectivités locales, budget générale, chambre des professionnels…). Nous élaborons également
un certificat de dégrèvement correspondant au montant inscrit dans le compte des collectivités
locales sur le titre d’annulation. Finalement, nous rédigeons une décision dont le contenu vise à
informer le contribuable de la décision prise par l’administration à l’égard de sa réclamation.
15
La participation dans les travaux de contrôle
La participation dans les travaux de contrôle est, sans doute, une des motivations qui nous ont
poussées à choisir le contrôle fiscal comme thème à traiter dans ce rapport. En effet, pendant
toute la période du stage, plusieurs dossiers étaient objet de contrôle dans la subdivision ce qui
nous a permis de s’initier aux travaux de contrôle fiscal dans ses différents aspects.
Conclusion partielle 2
Cette partie consiste à présenter un témoignage de l’expérience vécue dans les couloirs de la
structure d’accueil. Étant donné que l’expérience professionnelle a été présentée dans le
développement de cette partie, nous estimons pertinent la clôture de cette dernière par un partage
de l’expérience humaine vécue pendant la période du stage.
Passer un stage dans l’administration publique, c’est passer un stage dans son « grand » foyer ;
effectuer des tâches au sein de cette administration, c’est sentir utile à son pays et ses
concitoyens. A ceci s’ajoutent les opportunités que ce stage nous a offertes : mise en pratique
des différents acquis théoriques (Fiscalité, comptabilité, capacités rédactionnelles…),
approfondissement dans le contrôle fiscal et ouverture sur un environnement social aussi grand
que la DRI.
16
Partie III : le control fiscal au Maroc : Etats des lieux
17
Introduction partielle 3
Traité dans le livre II du CGI, le contrôle fiscal est un droit dont dispose l’administration fiscale.
Il lui permet de s’assurer de la conformité et de la sincérité des déclarations fiscales des
contribuables, personnes physiques et morales. Sommairement, le contrôle fiscal consiste en un
examen approfondi de la comptabilité des contribuables tant, sur la base des documents fournis
par ces derniers, tant sur la base d’informations externes connues sous le nom du recoupement.
Ainsi, cette partie s’intéressera à l’état actuel du contrôle fiscal au Maroc, autrement dit, la
définition du cadre institutionnel et juridique régissant le contrôle fiscal au Maroc, qui s’avère
nécessaire pour une meilleure compréhension de la démarche dudit contrôle par la suite.
Direction du contrôle
Fiscal
Services du contrôle
Services du contrôle Service du suivi des
Service des des etablissements
des sociétés vérifications des
monographies financiers et des
multinationales personnes morales
sociétés holdings
Services du contrôle
Service des Service du contrôle Service du suivi des
des entreprises et
recoupements et des des autres grandes vérifications des
etablissements
enquêtes fiscales entreprises personnes physiques
publiques
Services du suivi
Service de l'analyse
devant les
risque
commissions
18
par le service central. Et c’est aux vérificateurs d’accomplir les tâches du contrôle et
de vérification sur place.
Selon le code général des impôts10, l’administration fiscale dispose d’un droit de contrôle de la
sincérité des différentes déclarations fiscales souscrites par le contribuable.
Ainsi, les contribuables sont tenus de présenter les pièces justificatives et les documents
comptables nécessaires aux inspecteurs vérificateurs chargés du contrôle et de la vérification.
Ce contrôle porte sur les déclarations et les actes utilisés pour l’établissement des impôts, droits
et taxe.
Le droit de communication
Instauré par l’article 210, le droit de constatation est un pouvoir confié à l’administration fiscale
permettant d’effectuer des contrôles inopinés qui ne donnent pas lieu à des redressements. Il
s’applique sur tout ce qui est contrôlable (les documents comptables et légaux, objets
physiques…). Il s’applique sur tout contribuable (personne morale, personne physique soumise
au régime RNR ou RNS ou personne physique soumise au régime forfaitaire et dont le principal
dépasse les 5.000 Dhs). Aussi, il vient en renforcement du contrôle sur pièces.
Le pouvoir d’appréciation
10
Article 210 du CGI
11
Article 214 du CGI
12
Article 213 du CGI
19
Ce pouvoir est également consacré par l’article 23 de la loi 9-88, relative aux obligations
comptables des commerçants, reconnaissant à l’administration le droit de rejeter des
comptabilités non tenues dans les formes.
Les droits et prérogatives cités ci-haut sont d’un caractère général ; ils s’appliquent à tout type
d’impôt marocain. Néanmoins, d’autres dispositions légales à ne pas négliger suivant l’impôt
sujet de contrôle tel que l’examen de l'ensemble de la situation fiscale des contribuables
s’appliquant sur les personnes physiques.
Le secret professionnel
Comme tous les autres fonctionnaires de la DGI, les inspecteurs vérificateurs sont tenus du secret
professionnel. Ils ne peuvent sous aucun prétexte communiquer à des entités étrangères des
documents, copies d’actes, des renseignements ou des informations concernant les contribuables
vérifiés.
La limitation de la période de vérification
L’opération du contrôle fiscal est limitée dans le temps, elle est déterminée en fonction du chiffre
d’affaires déclaré hors taxe sur la valeur ajoutée.
Elle ne peut pas excéder trois mois pour les entreprises réalisant un chiffre
d’affaires inférieur ou égal à cinquante millions de dirhams.
Elle ne peut pas dépasser six mois pour les entreprises dont le chiffre d’affaires,
réalisé au cours de l’un des exercices soumis au contrôle, est supérieur à
cinquante (50) millions de Dirhams.
Le droit de recours
20
Il peut saisir la commission locale de taxation puis la commission nationale de
recours fiscal. Il dispose aussi d’un droit de porter le recours devant les tribunaux (Tribunal de
première instance, d’appel et cour de cassation).
Les procédures de rectification des bases d’imposition sont des procédures contradictoires qui
garantissent au contribuable le droit de défense durant toutes les phases du contrôle fiscal.
Parmi les droits garantis au contribuable, il y a le droit d’être assister par un conseil. Ceci dit un
conseil pour assister lors des opérations de contrôle vu que les contribuables n’ont pas tous des
connaissances développées en matière fiscale et comptable.
Le droit à l’information
Avant d’entamer le contrôle fiscal, une enveloppe sous plis fermé, contenant l’avis de
vérification et la charte du contribuable, est obligatoirement remis au contribuable au moins 15
jours avant le début des travaux de contrôle13. La vérification de la comptabilité doit être
entamée dans un délai ne dépassant pas cinq jours14 ouvrables à compter de la date fixée pour le
début du contrôle.
Une fois les travaux de vérification sont achevés, une lettre de clôture est envoyée au
contribuable pour lui signaler la fin de l’intervention.
Le caractère obligatoire de la remise de la charte du contribuable puise ses sources du fait qu’elle
contienne un ensemble de droits et obligations du contribuable garantissant le bon déroulement
du contrôle telles la garantie de la non reprise de la vérification pour les exercices prescrits, la
garantie de la non modification des bases d’imposition retenues au terme d’un contrôle fiscal
antérieur…
13
Article 212 du CGI
14
Article 8 de la loi de finances n°68-17 pour l’année budgétaire 2018
21
3. La démarche du contrôle fiscal
Le contrôle fiscal
Contrôle de
Vérification vérification droit de Contrôle sur
EESF consistance des
générale ponctuelle constatation pièces
biens agricoles
Quoique divers les aspects que puissent prendre un contrôle fiscal (Voir la figure ci-haut), les
principes sur lesquels le contrôle se fonde restent les mêmes. Il s’agit des principes comptables
que le vérificateur doit en assurer le respect. La vérification commence dès que le contribuable
commence l’activité : Une demande d’attestation de régularité fiscale permet d’avoir une idée
sur l’état de dépôt et paiement du contribuable, un visa du bilan donne au gestionnaire
l’opportunité de faire une comparaison entre le montant de la TVA déduit à partir du compte
« client et comptes rattachés » et celui inscrit dans l’état des produits….
La vérification de la comptabilité, quant à elle, devient une nécessité quand il s’agit d’un
contrôle sur place (vérification générale ou ponctuelle). Elle ne se traduit pas seulement par des
opérations matérielles de constatation et de contrôle des documents comptables. Elle oblige les
vérificateurs, assermentés et commissionnés15, à une recherche critique de conformité ou de
cohérence des documents comptables et à un examen de régularité et de normalité des actes de
gestion des entreprises assujetties. Connaissance prise de l’importance de ce type de contrôle
fiscale, nous procédons à le détailler dans ce qui suit.
15
Article 210 du CGI
22
L’examen du dossier fiscal de l’entreprise
L’état comparatif
Après l’examen du dossier fiscal du contribuable, le vérificateur est appelé à remplir un état
comparatif sur lequel est reporté l’ensemble des éléments déclaratifs du contribuable, notamment
les postes du Bilan et du CPC et les déclarations de la TVA.
Cet état permet une meilleure analyse de la situation économique et financière de l’entreprise et
offre la possibilité d’avoir une idée globale sur son évolution temporelle et en comparaison avec
les autres entreprises.
La demande de recoupements
La demande de recoupement est une étape cruciale dans la vérification. Elle permet d’accéder à
des informations qui peuvent constituer des éléments de référence pour s’assurer de la sincérité
et de l’exactitude des déclarations souscrites du contribuable.
Les recoupements peuvent être obtenus de plusieurs organismes partenaires tels que les
banques, la CNSS, l’ANCFCC, les autres administrations (Office de change, Trésor, Douane…),
les clients et fournisseurs de l’entreprise.
A travers l’état comparatif, le vérificateur est invité à déduire des ratios qui seront utiles pour
l’établissement d’une comparaison avec d’autres entreprises opérant dans le même secteur
d’activité ainsi qu’une étude de l’évolution temporelle.
Il s’agit notamment de :
23
la marge brute pour les entreprises commerciales ;
la valeur ajoutée pour les entreprises industrielles et de services ;
le bénéfice déclaré par rapport au chiffre d’affaire réalisé ;
l’excédent brut d’exploitation…
Les travaux de rapprochement consistent à faire une comparaison entre des éléments figurant
dans différentes déclarations. A titre d’exemple :
Selon la loi fiscale16, les contribuables sont dans l’obligation de tenir une comptabilité en respect
de la législation et de la réglementation en vigueur afin de permettre un bon déroulement du
contrôle. En conséquence, les contribuables sont obligés de
16
Articles 145,210 et 211 du CGI
24
Les obligations des contribuables en matière comptable concernent également la
conservation des documents comptables pour une durée de 10 ans.
Après avoir vérifié la satisfaction de la comptabilité de l’entreprise des conditions de forme ainsi
que l’existence des livres légaux et pièces justificatives, l’inspecteur vérificateur passe au
contrôle de la sincérité des opérations comptables enregistrées.
En effet, il doit s’assurer qu’aucune minoration de résultat n’a été effectuée en contrôlant
principalement l'exhaustivité des produits réalisés et l’existence des charges déclarées. Afin d’y
arriver, plusieurs tâches sont prévues :
Contrôle arithmétique
Au fur et à mesure de la réception des réponses sur les demandes de recoupement formulées par
le service de vérification, l’inspecteur vérificateur procède au rapprochement des chiffres
recoupés avec ceux reportés sur le livre journal et le grand livre.
Le grand nombre d’opérations effectuées pendant un exercice donné rend difficile le contrôle de
toutes les opérations. Par conséquent, il y a recours à plusieurs techniques tel que le sondage et le
ciblage.
Le contrôle des stocks est une étape importante et nécessaire dans le processus de vérification. Il
s’agit de vérifier l’exactitude des montants reportés sur le livre d’inventaire en quantité ainsi
qu’en valeur. Selon la loi fiscale, les stocks doivent être évalués selon des approches bien
définies : les stocks de marchandises, matières premières ou matières consommables sont
25
évalués par la méthode FIFO ou CMP ; les stocks des travaux en cours sont évalués
au prix de revient…
Le contrôle fiscal doit porter sur l’exactitude des opérations comptables enregistrées mais aussi
sur le respect des différentes dispositions de la loi fiscale.
L’inspecteur vérificateur doit s’assurer que toutes les opérations effectuées ont respecté la
législation fiscale en matière de limitation, évaluation, imputation, déclaration et
comptabilisation. Plusieurs charges ou produits peuvent être admis dans la comptabilité et rejetés
fiscalement.
Contrôle quantitatif
Parmi les méthodes classiques pour le contrôle des chiffres d’affaires déclarés, on trouve le
contrôle quantitatif.
Il s’agit de faire un rapprochement entre les quantités achetées et les quantités vendues en
prenant en considération la variation du stock, selon la formule suivante :
Le contrôle quantitatif est utilisé spécialement pour la vérification des entreprises commerciales
d’achat revente.
Contrôle matière
26
Vérification des travaux de régularisation de produits et charges
L’inspecteur vérificateur contrôle les provisions opérées. Il doit s’assurer que les provisions ont
été régulières, bien évaluées, justifiées et autorisées par les dispositions de la loi en vigueur.
Les formes de contrôle sur la comptabilité sont multiples et nombreuses. Elles concernent toutes
les comptes et suivant de multiples méthodes. Ceci dit qu’un exposé de la globalité est une
difficulté insurmontable.
Dans certains cas, la comptabilité tenue par l’entreprise contient des anomalies17 graves de
nature à mettre en cause sa valeur probante et la sincérité des déclarations fiscales souscrites.
17
Les anomalies sont listées dans l’article 213 du CGI
27
Dans ce cas, l’inspecteur vérificateur se trouve dans l’obligation du rejet de la
comptabilité et la reconstitution des chiffres d’affaires en se basant sur les normes pratiquées
dans le secteur d’activité de la société vérifiée.
Une fois les travaux de vérification sur place sont terminés, l’inspecteur vérificateur prépare les
redressements et les pénalités à émettre sur la base des anomalies constatées dans un délai ne
dépassant pas trois mois à partir de la date de clôture de la vérification.
Une fois les travaux de contrôle terminés et les redressements et pénalités qui en découlent
arrêtés, l’inspecteur vérificateur prépare sa notification et commence la procédure de
rectification des impositions, selon les dispositions du code général des impôts, mentionnée ci-
dessus.
28
1ère lettre de
notification
2éme lettre de
notification
Commmision locale
de taxation
Commission Nationale du
Recours Fiscal
recours judiciaire
Une fois les travaux de vérification sont achevés, le vérificateur est invité à adresser au
contribuable une lettre de notification, dans un délai ne dépassant pas les 3 mois, dans laquelle,
il explique, analyse et détaille les différentes anomalies constatées au cours du contrôle ainsi que
les redressements, détaillées, qui en découlent.
La lettre de notification doit informer également le vérifié qu’il dispose d’un délai de 30 jours
pour formuler ses remarques et son désaccord sur les redressements notifiés.
29
La deuxième lettre de notification
La décision de la commission locale de taxation peut faire l’objet d’un appel devant la
commission nationale de recours fiscal et ce, lorsque le chiffre d’affaires déclaré au CPC, au titre
des exercices vérifiés, est égal ou supérieur à dix millions de dirhams.
Ce recours peut être effectué par chacune des deux parties dans un délai maximum de 60 jours
qui suit la réception de la décision de la commission locale de taxation.
Une fois la commission nationale de recours fiscal est saisi par l’une des deux parties, le
président informe l’autre partie et demande à l’administration fiscale à lui transmettre une copie
de la procédure de vérification dans un délai de 30 jours.
Le recours judiciaire
Une fois la décision est prise par la commission nationale de recours fiscal, l’administration émet
les impositions qui en découlent.
Toutefois, cette décision peut faire l’objet d’un recours devant la justice par les deux parties,
administration fiscale et contribuable, et ce dans un délai maximum de 60 jours.
30
5. Le contrôle fiscal au Maroc: une situation de dilemme
Le contrôle fiscal fait intervenir deux acteurs principaux à des intérêts antipodes:
l’administration fiscale et les contribuables. Du côté de l’administration, c’est un instrument de
collecte de recettes fiscales non recouvrées par la procédure « normale ». Du côté des
contribuables, il s’agit d’un instrument d’« appauvrissement » par les redressements qui en
découlent. Le résultat est un dilemme pour le contrôle fiscal, qui se perd entre les deux. Collecter
les recettes tout en protégeant le contribuable sont deux extrémités d’une pièce droite. Dans le
développement suivant, nous allons présenter la situation actuelle dudit contrôle avant d’exposer
les différents défis auxquels il fait face.
En comparaison avec les augmentations présentées ci-haut, l’évolution des recettes collectées
reste modeste. Nous devons savoir qu’entre 2016 et 2017 l’évolution des recettes n’a pas
dépassé les 9% malgré l’augmentation qu’a connu le nombre de vérificateurs et des dossiers
vérifiés.
31
8
6,74
7 6,2
6
5 4,38 2015
4
2016
3
2 2017
1
0
recettes en MMDH
Un renforcement des ressources humaines, une base de vérification plus large et des recettes
relativement modestes dues à plusieurs facteurs que nous en devons prendre connaissance.
Pour les données internes, le droit de communication se trouve contrarié par les garanties et
droits du contribuable. Dans ce sens, le secret professionnel, le secret des procédures et d’autres
secrets protégés par la loi limitent l’exercice du droit de communication. De plus le vérificateur
ne peut emporter les documents comptables dans son bureau que sur autorisation expresse du
redevable en lui remettant un récépissé. De surcroît, le champ d’intervention du droit de
communication se limite aux livres et documents dont la tenue est rendue obligatoire par les
textes de loi et ne peut porter en aucun cas sur les rapports des commissaires aux comptes,
d’audit interne et externe…
Les recoupements, quant à eux, sont encore de faible performance. Malgré les partenariats
établis avec les différents organismes, les recoupements ne fournissent pas automatiquement les
données à l’administration fiscale. Il faut passer par un formalisme de demande puis attendre la
réponse de l’organisme. Face à un nombre élevé de détenteurs de données utiles à la
vérification, le vérificateur doit élaborer autant demandes qu’il y a de détenteurs. Autrement dit,
des tâches de plus pour le vérificateur.
Les moyens techniques mis à la disposition d’un vérificateur sont presque inexistants. Dépourvu
qu’on est dans l’ère de la technologie, le vérificateur compte encore sur des méthodes
traditionnelles pour réaliser ses analyses. A titre d’exemple, l’administration ne dispose pas de
logiciels ou applications facilitant les différents travaux de contrôle (rapprochement,
redressement, recoupement…).
33
le vérificateur doit commencer ses investigations entre le seizième et
vingtième jour suivant la réception de l’avis de vérification. Le respect de ce délai se fait
en abstraction des circonstances entourant le vérificateur et toute infraction frappe la
procédure par la nullité ;
le délai suivant vient après l’achèvement de la vérification où le vérificateur est mené à
envoyer la première lettre de notification dans un délai ne dépassant pas les 3 mois. ce
délai intervient pour garantir au contribuable le droit d’accès à l’information et oblige le
vérificateur à préparer ses conclusions (explication, analyse, redressements…).
Il est à noter que la DGI classifie l’optimisation des délais parmi ses objectifs introduits par le
Plan Stratégique de la DGI (2017-2021) pour garantir un service public de qualité au citoyen.
Ceci laisse entendre que l’optimisation va s’étendre à d’autres délais rendant ainsi la
responsabilité du vérificateur encore plus délicate : remplissage du temps libéré par d’autres
dossiers à traiter et, bien évidemment, une exigence de rendement plus grand. Cette orientation
commence à se sentir des années avant de devenir un objectif stratégique de la DGI comme le
montre le graphique ci-dessous.
90
80 80
75
70 70 70
60 60
50 50
durée moyenne
40 40
dossiers vérifié
30
20
10 8,2
3,9 4,2 4,7 3,5 3,5 5
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
34
travail du vérificateur plus difficile et exige de lui une grande connaissance des
textes en vigueur, des modifications intervenues annuellement dans le cadre des lois de finances
et des techniques de la comptabilité et de l’informatique. Quant au contribuable, il se trouve
également incapable d’assimiler les différents textes de lois ce qui lui rend dépendant des
juristes, fiscalistes et comptables pour pouvoir seulement connaitre ses droits et obligations
malgré la présence de la charte du contribuable qui ne contienne qu’un résumé de ces derniers.
La DGI se souciant de cette situation, s’est mobilisée pour la simplification des textes juridiques.
Cette simplification s’opère en collaboration avec différents partenaires tels que la CGEM,
l’Ordre des Experts Comptables…
35
Conclusion partielle 3
Après avoir étudié le contrôle fiscal dans cette partie y consacrée, nous pouvons résumer la
situation du contrôle fiscal au Maroc dans les phrases suivantes :
A travers ces différentes points cités ci-haut, il est clair que le contrôle fiscal dans notre pays vit
une situation de dilemme et que des multiples mesures sont à prendre pour toute la philosophie
du contrôle fiscal que ce soit en relation avec la procédure de vérification, le capital humain, ou
bien l’ensemble de textes en vigueur.
36
Conclusion et recommandations
Après un mois passé au sein de la Direction Régionale des Impôts, ce rapport arrive à sa fin et
annonce avec lui la fin du stage. Un mois de découverte et d’apprentissage nous a permis de
sortir avec plusieurs constats sur le système fiscal ainsi que sur son système de contrôle.
Deuxièmement, et en relation avec le contrôle fiscal, il s’agit d’un état insatisfaisant pour la
majorité et se résumant dans:
des plaintes de la part des contribuables sous prétexte d’un abus de pouvoir du fisc ;
un fardeau de travail mêlé du stress et d’exigence de rendement pour le vérificateur ;
Ces deux acteurs sont les principaux intervenants dans l’opération de contrôle. Ceci suppose une
prise en considération de leurs attentes par :
19
L’article19 du CGI 2018
37
l’adoption d’une organisation fonctionnelle pour le contrôle fiscal vu la
multitude et la diversité de compétences nécessaires pour la réalisation des travaux de
contrôle et la préservation de la présente organisation, par dossier, seulement pour les
dossiers à faible enjeu ;
l’ouverture sur la possibilité de recours aux experts quand le vérificateur se trouve
devant une thématique qui le dépasse.
38
Bibliographie
Articles
EL YADARI, Issam, l’évasion fiscale coûte près de 2.5 milliards de dollars par an au Maroc, Mars 2017.
Disponible sur : www.ledesk.ma [consulté le 02 juillet 2018]
Sites institutionnels
www.tax.gov.ma
www.finance.gov.ma
Rapport
textes juridiques
La constitution, 2011.
Documentation interne
Ouvrages
39
Mémoires
Thèses
HALOUI, Khalil (2011), Les garanties du contribuable dans le cadre du contrôle fiscal en droit
marocain.
40
Annexe
Les revenus professionnels selon l’article 30 du CGI
Les revenus professionnels concernent les personnes physiques, ce sont des revenus provenant
de l'exercice des professions commerciales, industrielles et artisanales ; des professions de
promoteur immobilier, de lotisseur de terrains, ou de marchand de biens et de toute autre
profession libérale ou de toute profession non citée.
Le choix entre les trois régimes n’est pas toujours possible. Il y a des cas où le RNR est
obligatoire. Ainsi, ce dernier s’applique obligatoirement aux :
41
Table de matières
SOMMAIRE ............................................................................................................................................................. I
AVANT-PROPOS ................................................................................................................................................... IV
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................... 1
42
INTRODUCTION PARTIELLE 3 .......................................................................................................................................... 18
1. L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE DU CONTROLE FISCAL AU MAROC.......................................................................... 18
2. CADRE JURIDIQUE DU CONTROLE FISCAL................................................................................................................. 19
a. Les droits de l’administration fiscale....................................................................................................... 19
b. Les garanties du contribuable ................................................................................................................. 20
3. LA DEMARCHE DU CONTROLE FISCAL ..................................................................................................................... 22
a. Avant la vérification sur place................................................................................................................. 22
b. Au cours de la vérification sur place ....................................................................................................... 24
c. Après la vérification sur place ................................................................................................................. 28
5. LE CONTROLE FISCAL AU MAROC: UNE SITUATION DE DILEMME .................................................................................. 31
a. Le contrôle fiscal en chiffres .................................................................................................................... 31
b. Un faible accès aux données ................................................................................................................... 32
c. Une faiblesse des ressources humaines et techniques ............................................................................ 32
d. Des délais contraignants ......................................................................................................................... 33
f. Un cadre légal compliqué ....................................................................................................................... 34
g. Une procédure longue, complexe et risquée .......................................................................................... 35
CONCLUSION PARTIELLE 3 ............................................................................................................................................. 36
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................... 39
ANNEXE ............................................................................................................................................................... 41
43