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OCivUl ZEEE tats 32044077368: enon LARD HARVARD Scan & Deliver 2 £ 8 is + Ss z z 2 LIBRARY Borrower: HLS Lending String: HiLs Patron: Darnton, Robert Journal Title: Le rayonnementd’une maison (jédition dans Europe des Lumires 4a cit la Societe {ypographique de Neuchatel, 1769-1769 actes du Volume: Issue: Month/Year: 2005 Pages: Na Article Author: Alle Tide: Entre éieurete ta tapes des ventes ed Imprint: Via Scan and Deliver Service Special Instructions: ILL Number: 4346577 TOGO REL a Printed: 7/10/2014 2:18 PM OCLC In Process Date: ue Call #: WID WIDLC 2435.6.N48 R396 2005x Location: HLS ODYSSEY ENABLED Charge Maxcost: Billing Category: Exempt rowing Library: etd Unveriy Widener Lary Ena Nas ton Date: 7102014 215:41 PM 5 &D Processing Notes: Notascited Duplicate Multiple articles Exceeds 10% of work Noton shelf onReserve Too fragile Checked out/on hold sxcveds 100 pages [200000000 snitials:_—— ENTRE LEDITEUR ET LE LIBRAIRE: LES ETAPES DES VENTES ROBERT DARNTON Au moment oft Jean-Jacques Rousseau sefforce d’établir la transparence entre Vauteur et le lecteur, les livres qui véhiculent ses idées, de méme que celles de tous les autres écrivains de son époque, doivent surmonter tant d’obstacles gue la communication parait ére avant tout Vaffsire d'intermédiaires et d’en- trepositaires. Une fois arrivés entre les mains des lecteurs, La nouvelle Héloise déclenche un torrent de sanglots et I’Emile semble ouvrir un accés direct 4 ame. Mais que de chemins doivent-ils traverser, ces livres des Lumiéres, avant de pénétrer dans le for privé! On connait les problémes soulevés par Ja censure, les communautés des libraires et des imprimeurs, et a Direction de la librairie en France. On sait également que les textes sont fagonnés non seulement par les auteurs mais aussi par les typographes, et que leur sens est infléchi par la mise en page, e papier et la reliure. Mais on n'a guere suivi les tapes des transactions qui lient le libraire 4 V’éditeur. A premiéte vue, rien de plus simple: le libraire commande, Véditeur expédie. Mais, étudié de Vintérieur d'aprés les archives de la Société typographique de Neuchitel, approvision- hement du marché des lives en France reléve de procédures, de formalités et de maneeuvres qui en font un systéme particuligrement complexe. Le décrire en détail demanderait une monographie entiére, mais on peut en in- diquer les aspects principaux en tirant des exemples des papiers de la STN. Commengons par Ioffe. Elle se fait de plusieurs maniéres, car la produc tion de la STN, comme celle des autres maisons d’édition réparties autour des frontiéres de la France, est variée: éditions originales, souvent traduites de Pallemand ou de Panglais; livres imprimés pour le compte d’auteurs qui ne “ ROBERT DARNTON veulent pas les soumettre & la censure en France; contrefagons ou réimpres~ sions d’ouvrages publiés ailleurs; livres prohibés, dits «philosophiquese,risquant d étre confisqués s’ils tombent dans les griffes des agents du pouvoir, notam- ment celles des employés de la Ferme générale qui font la police aux fron- tiéres et les inspecteurs de la librairie qui contrélent les envois & Vintérieut du royaume, Dans le cas d’une édition importante — surtout si elle est offerte en sous- cription -, la STN envoie un prospectus qui renseigne les libraires (car elle traite avec des libraires plutét qu’avec des particuliers) sur les conditions de vente, et sert d’échantillon pour le papier et les caractéres. Parfois elle se contente d’expédier des pages de titre aux correspondants les plus susceptibles, de faire des commandes. Elle recoit aussi des propositions d'autres maisons dédition, puisque toutes travaillent de la méme fagon et font des échanges centre elles, cest-a-dire qu’elles troquent une partie d’une nouvelle édition contre un assortiment de livres de la méme valeur, ou plutét du méme nom- bre de feuilles, choisi du fonds d'une autre maison, Ainsi chaque éditeur se fait lbraire grossiste, et chacun dispose d’un magasin divisé en livres de fonds (pour plupart composés de ses propres éditions ou d’ouvrages imprimés de compte & demi avec des maisons alliées) et en livres d’assortiment (ceux tirés d'échanges avec d'autres éditeurs). La comptabilité correspond 3 cette division dans le stock, parce que les «Journaux» et «Brouillards» distinguent «Nos éditions» des «Livres troqués», et chaque livre attribué a «Nos éditions® pposséde son propre compte. De fagon générale, toutes les maisons d’édition, de La Haye et Lidge 4 Genéve et Avignon, disposent des mémes livres, mais, chacune développe un fonds et un réseau de clients qui lui donnent un carac- tere particulier. Aprés avoir fait linventaire de son stock (en termes de métier, «faire fa ren- contres),’éditeur (ou plutdt le elibraire-imprimeur», car le terme «éditeur» n'est employé que rarement au XVIII sigcle) compose un catalogue qu'il envoie A tous ses clients: c'est le moyen principal de les tenir informés de son offie. IIs y trouvent tous les renseignements nécessaires pour faire des ‘commandes: titres, formats, prix, lieux et dates des éditions. La STN produit ‘un nouveau catalogue au moins une fois par an. En 1773 déji, il comporte 300 titres, et en 1787 illen a 1700.A V'instar d'autres éditeurs ~ Jean-Samuel Cailler de Genéve, par exemple, et Jean-Pierre Heubach de Lausanne -, a STN publie aussi un catalogue manuscritintitulé «Livres philosophiques» ENTRE L'EDITEUR ET LE LIBRAIRE: LES ETAPES DES VENTES et composé uniquement d’ouvrages prohibés. II ne porte pas son nom ni autre information compromettante, et elle ne le confie qu'aux libraires dont elle est sire, Sauf exception, comme ’édition neuchiteloise du Systtme de la nature, ces livres sont imprimés par des spécialistes du genre, surtout de petits éditeurs marginaux tels que Gabriel Grasset et Jacques-Benjamin Téron de Genéve. A cause du risque ils cofitent plus cher, et le taux en est plus élevé dans les échanges: normalement deux feuilles d'un «livre philosophique» se troquent contre trois feuilles d’un livre normal. Tous ces renseignements circulent par la poste, trés efficace pendant la seconde moitié du XVIIF siécle, Une lettre met normalement quatre jours pour arriver & Neuchatel depuis Paris, ce qui, grice aux turgotines, est sou~ vent plus rapide que la poste d’aujourd’hui. I est vrai que les frais du cour rier sont réglés habituellement par le récipiendaite, et les petits libraires n’aiment pas payer cher pour un paquet rempli d'un catalogue ou de pros- pectus. Le libraire Racine, de Rouen, dépense plus de 1200 livres par an en ports de lettres. Mais on ne peut pas éviter de tels frais si on veut se tenir au courant des nouveautés, des contrefagons concurrentielles et des prix. L'in- formation est cruciale dans la librairie, et la correspondance est «l'ime du commercer, selon Pierre Gosse Junior, le plus grand libraire-imprimeur de La Haye, Les copies de lettres dans les manuscrits 4 Neuchatel, onze énormes regis- tres, en disent long sur I’élaboration de ces circuits d'information parmi les professionnels du livre. Chaque jour les directeurs de la STN, normalement Frédéric-Samuel Ostervald, s’entretiennent avec des libraires et des impri- ‘meurs dispersés un peu partout. Les flots de lettres proviennient de toutes les villes de France et de tous les pays d'Europe. En réponse, les Neuchitelois sondent la demande chez leurs clients. Is se font conseiller par les libraires les plus astucieux avant d’entreprendre certaines contrefagons, et expédient des lettres circulaires pour écouler une édition importante. Quand la STN publie une nouvelle édition de la Bible en 1776, elle envoie une lettre cit~ culaire 4 146 libraires — accompagnée dans certains as d'une liste de livres philosophiques. De temps en temps, elle publie des annonces dans des jou nnaux tels que la Gazette de Leyde et le Journal d’Amsterdam, et parle régulig- rement de ses livres dans son propre Journal helvtique, ol les comptes rendus ne sont pas d'une parfaite neutralité. Mais le journalisme, malgré les succés du Mercure de France et de L’Année littéaire, n'a qu'un effet limité dans le 346 ROBERT DARNTON monde de 'édition. C'est la correspondance commerciale qui lie imprimeurs et libraires dans un systéme de communication adapté a leurs besoins. ‘Ayant été informé de la publication d’un livre et jugeant favorablement de sa vente parmi ses clients, le libraire le commande & la STN. Il a intérée i demander plusicurs titres 3 la fois, parce que les balles, qui pésent de 50 a 500 livres poids de marc et voyagent par voiture, cotitent moins cher en frais, de transport que les petits ballots expédiés par carrosse. Il est aussi plus facile de commander plusieurs livres de la méme source plutét que d’envoyer de nombreuses commissions 4 tant de fournisseurs. Mais, contrairement aux uusages dans la librairie du XXIF siécle, sous Ancien Régime les libraires ne peuvent pas rendre les livres invendus. Ainsi une commission typique consiste en une dizaine ou une vingtaine de titres, dont quelques exemplaires seule- ment de chacun ~ parfois douze exemplaires pour que le libraire puisse béné- ficier du treiziéme gratis. Ceux qui s'approvisionnent en livres philosophiques les distinguent des autres livres par un X ou une ligne pour indiquer qu'il doivent étre cachés aut fond de la balle ou dans la maculature. On les «marie» pecs avec des ouvrages innocents en les lardant entre les feuilles de ces lerniers. ‘Toutes les directives des libraites doivent étre sues la lettre par les commis de la STN lors de la composition des balles, ainsi les notes dans les «Livres de commissions» et autres documents qui nous renseignent sur les modalités des envois, Les livres sont expédiés en feuilles: c'est le libraire ou son client qui les fat reir, Pliées en paquets, les feuilles sont protégées contre le frot= tement et le mauvais temps par des couches de maculature ct de la pail, couvertes d'une toile. Tous les livres d'une méme commande sont expédigs ensemble dans une balle serrée entre des cordes et marquée de fagon 3 étre identifiée au cours des péripéties de la route. Les marques, tracées en grandes lettres et chiffres sur le voile, correspondent aux références consignées dans les autres documents concernant 'envoi:!la facture et la lettre d’avis envoyées parla STN au librare, la lettre de voiture (ou la «polices s'il s'agit d'un envoi par bateau) qui accompagne fa balle et les écritures des divers livres de ‘comptes tenus par les deux parties. La lettre de voiture est une formule imprimée (la STN en imprime beau- ‘coup, notamment pour le commissionnaire Jean-Francois Pion, qui fait suivre ses balles de Pontatlier & Lyon) avec des blancs 3 remplir 3 la main pour dés- gner la marque, la nature de la marchandise («libri»), la date, le nom du :DITEUR ET LE LIBRAIRE: LES RTAPES DES VENTES 347 voiturier, le poids de la balle et Ia signature de l'expéditeur (normalement tun commissionnaire, responsable en cas d’une difficulté telle gu’une sai pendant I'inspection dans une Chambre syndicale). 'expéditeur indique aussi le taux du paiement & faire au voiturier 4 la livraison de la balle. Cela se mesure en cents pesant, par exemple 5 livres tournois le cent pesant pour un envoi de Neuchatel 4 Lyon; 8 livres 10 sols de Lyon 3 Paris; 34 sols de Pontarlier & Dijon;7 livres de Dijon i Pars; 124 14 livres de Lyon 3 Rennes. Les tarifs varient selon les circonstances et donnent lieu 4 des négociations, plaintes, et chicanes infinies, car le destinataire est souvent mécontent des dais ou de l'état des feilles, qui peuvent étre rongées par les condes ou gitées par des pluies sila toile est mal bichée. Certains voituriers,tels Jean Heuby cet les fréres Martin du Val-de-Travers, soignent bien leur travail, mais d'autres =e nommé Guset et Gaspard Gay ~ le négligent ou savent mal négocier les chemins rudes du Mont Jura. Pour les contraindre 3 faire vite, les leteres de voiture spécifient souvent qu’ils seront obligés de sacrifier un tiers du paie- ‘ment s'il arrivent aprés un certain temps — 15 jours de Neuchatel 3 Lyon, par exemple, et 30 jours de Lyon & Paris. A part la notation wlibri», les lettres de voiture ne donnent aucune indi- cation sur le contenu des bales. Cette information, souvent délicate et confi- dentielle se trouve dans la lettre d’avis et la facture, envoyées séparément par la STN au libraie. Les factures portent les mémes détails que ceux notés sur les letres de voiture avec en plus des précisions concernant les livres:les titres, formats prix et quantité. Les lettres davis donnent souvent des explications supplémentaires, parce que la STN n’a peut-étre pas le nombre d'exemplaires commandés en stock, ou qu'elle prend sur elle d’ajouter quelques nouveautés Jugées étre de bon débit, ou encore qu'elle doit choisir une route inaccou- tumée & cause d'une dispute avec un commissionnaire.. Les conditions chan- gent continuellement, mais les libraires sont presque toujours pressés de rece- voir la marchandise. L’éditeur se trouve done dans la nécessité d'improviser cen approvisionnant ses clients, et les fuctures ne correspondent pas parfaite- ment aux commandes. Cela se voit dans les «Livres de commissionse, oi les ‘commis notent & gauche les livres commandés et 4 droite ceux expédiés. C'est au libraire de «vérifier» le contenu des balles & leur arrivée. Si le nombre exemplaites différe de celui porté sur la facture, il se plaindra et la STN sera obligée de trouver un accommodement. Il arrive parfois que les employés de la STN omettent quelques feilles pendant assemblage des livres. Le libraire 348 ROBERT DARNTON doit donc éplucher les paquets de feuilles avec soin, surtout si deux ouvrages sont «mariés» ensemble. Toutes ces complications se prétent a des chicanes, et certains libraires abusent des vérifications pour trouver un prétexte per mettant de retarder leurs paiements ou de demander un rabais. Le dernier document relatif aux envois, et peut-étre le plus important mais le moins connu, c’est l'acquit-3-caution: une autorisation délivrée par un employé de la Ferme générale & un «bureau d'entréee situé a la frontiére, qui haisse la balle voyager librement jusqu’a une eville d'entrées. La, elle doit étre inspectée dans une Chambre syndicale, remise au destinataire ou expédiée dans la ville qu’il habite; pour prévenir la fraude en route, la balle doit étre plombée et scellée & la frontiére, Dans le cas de Pontarlier — passage le plus important pour les envois de la STN & Lyon et & Paris cette procédute s'exé- cute en deux temps: un «buraliste» 3 Frambourg inspecte la balle et délivre acquit-i-caution, dont il prend note sur un registre, et un autre fonction naire 4 Pontarliet applique le plomb et le sceau. A moins qu'il n'y ait une alerte spéciale ~ ce qui a lieu pour les envois de I’ Encyclopédie en 1776 et pour les écrits de Mirabeau en. 1784, Pinspection 3 la frontiére n’est que supet~ ficielle. Les buralistes veillent surtout 4 l'introduction frauduleuse des in- diennes (étoffes en coton imprimé) et ne connaissent méme pas les titres des livres probibés, Mais la visite de la balle dans la Chambre syndicale est sou- vent rigoureuse, puisqu’elle se fait par les syndics et adjoints de la commu- nnauté des libraires et des imprimeurs sous les yeux d'un inspecteur de la libraire, agent royal attaché & la police. A sont intacts,inspecteur décharge l'acqui au commissionnaire qui I'a signé lors de l'inspection préliminaire 3 la fron tiére, Cette demniére démarche est cruciale parce que la signature du com~ rissionnaire sert de garantie, et qu'il est sujet 3 une forte amende, 2000 livres, s'il ne rend pas acquit déchargé au bureau d'entrée. Ce type de contrdle n’est pas adapté au syste routier de la France:les balles, en 1777, doivent suivre uune route qui mene & une des douze villes d’entrée. Ayant franchi la frontire 4 Frambourg ou & Jougne, od se trouvent les bureaux d’entrée les plus com= ‘modes pour la STN, une balle destinée & Paris ne peut passer ni par Besancon ni par Dijon mais doit étre contrdlée 4 la Chambre syndicale de Lyon, aprés tun détour considérable. Le but de toutes ces formalités, bien sir, est de fermer les frontiéres aux contrefagons et livres prohibés, mais la politique suivie par la Direction de la ENTRE VEDITEUR ET LE LIBRAIRE: LES ETAPES DES VENTES 309 librairie en France varie énormément. Aprés une période libérale dans les années 1760, elle devient répressive entre 1771 et 1774, lors du ministére Maupeou et la suppression des parlements. Une nouvelle période de tolérance débute sous le régne de Louis XVI en 1774; puis les réglements de la librairie de 1777 créent la confusion partout. Le commerce international du livre subit finalement une derniére crise en 1783, lorsque le comte de Vergennes, mi- histre des Affaires 6trangéres, soumet Pimportation des livres i des restrictions ruineuses. Obligée de s'adapter aux moindres changements dans le régime de la fib tie en France, a STN doit avoir recours i une quantité d'intermédiaires — des commissionnaires les plus honnétes aux contrebandiers les plus effrontés — our faire parvenir ses balles& leur destination. A chaque niveau, un profes- sionnel avisé veille & ses intéréts, mais les réseaux routiers, qu'il soient légaux ‘ou clandestins, tombent souvent en panne, et cela en grande partie & cause de facteurs trés humains. Le commissionnaire Pion de Pontarlie, par exem- ple, domine les reais entre Neuchitel et Lyon, et dispose de voituriers pourvus des meilleurs chevaux de la région. Seulement, au dire des autres commis- sionnaires il est héte. Il se trompe adresses, brouille ses comptes et néglige les précautions & donner aux voituriers. Ceux-ci doivent s'arréter & certaines auberges aux banlieues de Lyon pour livrer des balles dangereuses. Lagent lyonnais de la STN, Jacques Revol, défait les balles, remplace les livres phi- losophiques par des livres innocents, replombe les bales avec un sceau contre fait et les remet aux voituriers pour étre présentées a la Chambre syndicale, tandis que les livres prohibés suivent un autre chemin, déguisés en envoi domestique.Tout va bien tant que le voiturier arrive au jour convenu et qu'il noublie pas de s'arréter & rauberge. Mais Pion et ses hommes ne suivent pas diligemment les directions envoyées par Revol. Il en résulte des suisies et des récriminations constantes dans la correspondance entre Lyon, Pontatler et Neuchitel. La STN engage d'autres agents ~ Faivre 4 Pontarlier, les fréres ‘Meuron 4 Saint-Sulpice, Michaut auxVerriéres ~ mais ils s‘embourbent dans d'autres difficultés, comme Tabsence de chevaux disponibles pendant les semailles de printemps et ela saison des fromages» en automne. Le systéme fonctionne ainsi, tant bien que mal, jusqu’au 12 juin 1783. A cette date, le ministre Vergennes donne un ordre & la Ferme générale sti- pulant que tous les acquits-a-caution soient déchargés i la Chambre syndi- cale de Paris, quelles que soient les destinations ultimes des balles. Pour 7 ROBERT DARNTON enwoyer des livres & Lyon, Besangon ou Marseille, il faut done passer par Paris, faisant un détour immense et cofiteux:; et les balles sont inspectées par les libraires parisiens, ennemis-nés des contrefacteurs étrangers et de Jeurs alliés provinciaux. Toutes les maisons d’édition situées autour de la France connais- sentle méme désastre. Elles échangent des lettres désespérées entre elles, mais nlle ne réussit, en juger par les archives de Neuchatel complétées par celles de Paris (les collections Anisson Duperron et Chambre syndicale de la Biblio- théque nationale de France), 8 rétablir un commerce régulier avec les libraires de province. La librairie étrangére entre dans une crise qui durera jusqu’a la Revolution. Malgré toutes ces difficultés, les balles arrivent normalement 4 leur desti- nation, surtout pendant la période précédant la crise de 1783. A la suite de la vérification de leur contenu, le libraire en accuse réception par une lettre 3 la STN. En principe, il doit aussi envoyer une lettre de change 3 une échéance convenue — en rigle générale six ou douze mois aprés V'arrivée de Ja marchandise. Mais il trouve souvent une raison pour demander un délai ou cexiger une reduction; et quand il paie, il envoie parfois des billets sur des ‘marchands obscurs qui ont peu de crédit. La STN ne peut négocier ces billets qu’avec beaucoup de perte, si elle a besoin d'argent liquide. Ainsi voit-elle souvent des billets contestés, ce qui donne lieu i des tractations pénibles:plaintes, menaces, procurations, accom= modements et jugements par des tribunaux consulaires. Le «recouvremente des dettes demande parfois plus de travail que la vente des livres, parce qu'un éditeur ne peut pas restreindre son commerce aux. libraires les plus solides dans les villes importantes, Pour écouler une édition, il faut souvent avoir recours aux détaillants marginaux — bouquinistes, &2- lants,colporteurs,relieurs et particuliers qui approvisionnent les lecteurs dans les circuits capillaires de la librairie. Ces petites gens paient mal. On les trouve rangés sous la rubrique «Mauvais débiteurs» dans les bilans de la STN qui, elle aussi, fre la banqueroute en 1783. Un éditeur du sitcle des Lumitres n'a done pas la vie facile, et ses livres ne parviennent pas directement entre les mains des lecteurs.Au contrare, ils passent par tant d’intermédiaires et surmontent tant d’obstacles sur leur chemin qu’on imagine mal ce qu’ils ont vécu quand on les contemple sut les rayons d’une bibliothéque moderne. Derriére ces volumes souvent reliés ENTRE LEDITEUR ET LE LIBRAIRE: LES f'TAPES DES VENTES 381 fen maroquin majestueux se cache une comédie humaine, dont on ne peut guére apprécier la complexité sans consulter les archives de la Société typo- graphique de Neuchitel. ANNEXES Cet essai reléve d'une lecture générale de tous les papiers de la STN et ne porte donc pas de notes, mais les documents reproduits ci-dessous représen- tent les aspects les plus importants des rapports entre les éditeuts et les ibraites ANNEXE | Annonce ’une nouvelle édition de Histoiephilesophique & poltque de Iablisement ct ‘tu commerce dee Euwropéens dans les dewx Indes, par Vabbé G. T. Rayna: J. E. Dufour de ‘Maestricht& la STN, 15 juin 1774 (BPUN, ms STN 114, fl 3) J-E. Dufour, un libraire-imprimeur de Macsricht, envoie cette annonce imprimée 3 ses correspondants, dont la STN et autres libraires. Il insste sur le bas prix de son éition, ui est pourrant comparable en qualité, dit-il, 4 une nouvelle édition cortigée et aug- rmentée par V'auteur et publiée i La Haye. ANNEXE2 Catalogue de J.B. Dufour imprimé avee Fannonce, 15 juin 1774. (BPUN, ms STN 1144, fl. 3 et 3") Dufour joint 3 son annonce un eatalogue des ouvrages qu'il accumulésrécemment dans som stock de livres de fonds et de livres 'assortiment.Iloffe des conditions particulié- rement favorables Sot le treiziéme exemplire gratis) pour ses propres éditions, qu'il désigne par une étoile. ANNEXES 1 ET 2 Us Gages de, Holle 6d BaseRbin wots i ‘Filion de (HMSiee philolophi- fet, tani Pa he vas fet Ms grand Borne de re, rs oe Digests fie oad ele peli oe elope © efor 1 con --facIe Bede ce Veal nly Ginpontte oe pred oes oft ee ‘sins Eden’ Ged re. el Cvs Legh ceetene bn topic ret eB pe a ll dg 8 fat se a © fare tae i ae be fale ase 1 Gp bleak Ope pa hi liga Eh 2 cn fs ut TRIS tne detec COfegtfoom de be [mains Cefn seeped Fy arc oie meee er AEE aha ta ee apd ge Jers gee dm fer Se ror oly The et a Pipe es Ging We pales de peri "au neta rer, © gu fren de Supls pt oy Gira Fonds | & ferme onto a ia soar as colnet de ee [sone Faemlae ge ids ie phfehio qn rlenes dies o ‘gin imprefione, Te lek ai appelits dare Jouyenir dansycette Nore: Iis font tous dun bt fe © Uda fe ivte Ne ae elace gale Bates © Fife i feck rele et Pm amiss dimtnacde-vous anno fee i pe ante dfn Seria E-DUROUR. | Actes ue ta vis de mateadrete, Impéeieef ro]. [ tang) onder em go Sele vss ae || [be om ets we Stn TERRE ebalac ves get i 3 [Clon § sn ine tu ma 60° 8 dates mettre yt | bees Hh Bast goes mee Sharia! 1.5|* Comes meraux de Mod. fePrinde de Beau 1g} 2 morte & nite Lipide Geter 5]5 ead angude Parenter Ha dopeaeennee une. 1 : Sets Ma pts elutes terma eis] of |Mimat ti, o mse Dnt pe ns fscaa ve wae ||| aout ie, ee nee tutes ‘fielcac hie ian aA fog iat cries eat | 9 orn PTE ge al Peal aa fg JOE Thales de lope i= yo bemcinn, pe Det 5 Pinned Pees por Soe dove 7 | | [Piatt ace al fet | 51 | Duthie partauter den auqpy vo. tre" 1 "| Eime r oigeo err poeta tga sane oleae nt | es ce ett pa Uae 38174 fore da Cie de np eo| N avin. 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Bo, #774 sfoo|+ Vissi See syne dt res Onrage sce : LE Ai a romouth Zeenat, el | ANNEXE 3 ha ae : AVERTISSEMENT B I B L E <) pewepareur: = ENFIN EXPLIQU EE 7 Uatre Savant Mologiis dr ‘Platina ! le Saiidmir »ayan competes Com a ere aware mentaires fur ta: Bible its. farens d'abord eae ee Snaprimés on latin & Franéfort fur TOder en PLUSIEURS .AUMONIERS. 2723.5 on wen. viraque. pee Wesenaplaires? ot “ = enfuite un “dadimten de Berlins tes tra= “DeoseM LRED. Po uate om langue Branly. er 0 e8 Fpl Bit % © ewes” Editions “qui ‘tures péchont par bran TRose we Epi rion. ~ coup, de: fautes “de Typographie 331 E dition : ‘ue nous prifenions en oP exenpre. Et fi on : = Ta-eeapane croc latin nL towers plas imple, plas fidele.Cef ce. gil re aft gee dé-ubifer enact felement es eas far Ta drniere page qui dans cere Edison dif- fre de rates ts aures5, 6° en conforat les Ss ectamimencements de chague livre >. nows rie “von Tin égargak pour rendre ett Edition cor: He & ale 5 ALONDRES,. MDCGLXXVIL ANNEXE 3 Page de ttre d'une édition de La Bible enfin expiquée par Voltaire: Gabriel Grasset la STN, 15 juin 1777. (BPUN, ms STN 1161, fol. 72-74) Gabriel Grasset, libraire-imprimeur 4 Genéve, publie les livres les plus audacieux de Vol- ‘aire, qui lui fournie parfois de la copie cout en nianten étre Fauteur. Ce jeu est com- pris de tous les librares, qui vendent les petit pités de Voltaire comme autant de petits pains. Dans un «Avertsement de 'éditeursimprimé 2u verso de la page de ttre, Grasset vvante la supétiorité de son édition sur les éditions fautives qui ont précédée, et dans tune let jointe & cette feuille publicitare, il offre dimprimer des ouvrages «de mon bon patron» (Voltaire) pour le compte de la STN, Greve be 1¢ fun 1277- SG thernuur Ge v0. wiper gfe abr Fer Bible « At Clive ct Boulanger porwr lou, | sitios fae 0 spouts Copraffe, 7 fo a peer ce joeve 4 a Corigrtalnel & dh pissy d “ire po in 4 Gernur 100 fa fumeure- f a) coneftant, So veus uli 9 Ayraecltr wine Folin ct pe Lala fsbo fapt me Lorine a rad, pore ot nagatl So bon tae por Ml be Vellaire: ct avenge poure Ze vescdre. foarte, Se vou toufeaileg que Je Vous on imrprine (060. pour vet, woud ene payerer ty ba. Be Frame. pour th wr Fruit tu. 7h free Sho et Yous fourniven ete lous Cao ow fi iy LS Je vecevrne bu 8 de tous fers &y ming bs an bh, 336 ROBERT DARNTON ANNEXE 4 ‘Annonce dune contrefigon de Les deuce matrones ou les infdités démasquées par E. C.; Fréron: Buchet i la STN, 23 janvier 1777, (BPUN, ms STN 1130, f1 36) [A Vinstar des maisons d'édition 3 Métranger, quelques libnaires frangais spéculent sur la publication des contrefigons. Ainsi cet let circulsire par Buchet, libraire de Nimes, annongant qu'il a fat réimprimer ce livre posthume de Fréron. Aprés avoir fait Péloge du récit ~«Pheureux choix de situation (..) intrigue finement amenée>, etc. ~ilinsiste sur les qualités physiques de son édition, surtout le papier, qui importent beaucoup aux Tecteurs du XVIIF sigcle, Pour ne pas se comprometre, il se garde de mettre son nom sur la partic imprimée de Pannonce, mais il signe la note ajoutée en bas, od il exprime le désir d'acheter deux ouvrages prohibés de la STN, I'Enqrlopédie et la Bible, et il y indique les moyens d’éviter Vinspection dans la Chambre syndicale de Lyon. ANNEXE 5. Catalogue des «livres philosophiques» de la STN (BPUN, ms STN 1231) A été de son catalogue imprimé composé essentiellement de contrefagons etd’ éditions originals, la STN envoie d ses clients un catalogue manuserit of 'on ne trouve que des couvrages prohibés. Celui-ci, qui date de 1778, comprend 110 titres, dont des romans pomnographiques (La Belle Allemande), des trates iréligieux (Le Clrstianiame dévolé) et des Gcrits censés étre séditieuxe (Du Contat social). Elle regoit d'autres maisons des cata~ loguesidentiques. Au lieu d'imprimer ces lives elle-méme, elle e les procure norma~ lement par le moyen d'échanges avec des éditeurs spécialistes du genre comme Jean Samuel Cailler 3 Genéve et Gabriel Décombaz 3 Lausanne. ANNEXE 6 Une commande d'un libraire: Bengeret ila STN, 11 Gvriee 1775. (BPUN, ms STN 1120, fol 205) Bergeret, un libraire de Bordeaux, passe une commande asez typique & la STN. Il demande beaucoup de titres mais peu d'exemplaires de chacun, patce qu'il veut accu muller assez de livres pour faire une balle d’un poids suffisane bien qu'il ne soit pas sir de la vente de chaque ouvrage. Il marque le lives philosophiques dun X et note en bas: «Vous voudrez bien matier ces articles X dans les autres.» Marier deux ouvrages signe larder les feuilles de Tun dans celles de Vautre pour lui servir de camouflage. ana Bebe Nimes ce 20 jamore 1977 eat jhanpuanitinn pts : oacao CheesEie pons jose fewer Sevens os _ FAs thonneur de yous annonce Ens veux Marnowes ov 135 Inrros- Lands p¥wasquiies Ourrage polthome de Mr. FRERON , enrich de nores urtenfes ée increMinces de quel Wa dja park.-une Edidon fous Londen Ger Onorage doe ects, e“goutat fe lar rep en Erance dave oles are pl teat pat tit gue Pedi de cere nouvelle Edition eft doané pour le-rendie digne dire prifence se Babe Le Pabeuntr ter es Somes sires Pues te ‘monde, des arictes pipeantes ont les Objets geil embrafe i fufit de made OH darts aes Caney de Teibcle 8 Lacipe pow Suge nant Sopeupement dele nouvelle faryre. contre es. femmes. & cum morceat Gee ice Ceide nitre admiration. Lheurens choie defination: de peysy la arfanceadraiemens meas, Haig rot ane? nae E utenue aioe’ ares fone Celoge de ce” dernisrchefidiausre de Wi, EKER Ne gue je'shens vous, ofr; impriné far’ beaw papier Git axurd te Jofrat tab. enrichi dune planche on tall. douce y Brasdk par hn habille drife & fa de de Powvragen Il fe vend commune Brent alls 11 fols bioche au pardiculier, le prix pour Yous ferade 56 ols wa gudle pris dane mon Magafin terme dun an, de méme que pour cent Gel out plac commetre da catcogue gue fat hone de ons Moregbes te anvots foront fats vos pore © Tfes pour Jeftues vous sme feck pafer sas promefes payables & un an tnratditertent opr fa aonb te Proper fo ena ey cane de Sonlltons proferites © Je ferais Charme gue, cette occajion pie me. procurer anne OTE fine aed votre maior des afiares plis confiderabies, ayant Phonneur d'éire fous cette attente , Manure Votre Trés-humble & Trise Fimechangpivin aver gina Sula Orctuyuts Obéiffant Serviteur yetegabin gree winner Cabot arinurfir, C3 tt) oobi puget x O80 chine. purse fat alone Bein putt Haat ats “i ee cei Ge geumusine tas be Z LO OEE ib Gaps papgors Gro fea retet”, ge oe iat tie fac NEE. 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Made pe). * ANNEXE 6 St Mes Tas CMe | hn di wee Sele: pba. Seane far) allah: S flormntnL2 ham QL Couple Qe fy ty he fait: fl Aavuketimto I Lee 2 Lorlasrh fasion Aveh— % fp EE 2 eae ae CO ES Ce fear ee Aa IGE ae 7 L ptrrthentlbbxo—_ | AM pine? Lp pesto | Geen L bong Mh arite 0, 3 360 ROBERT DARNTON ANNEXE 7 ‘Aue commande d'un lbrire: Rigaud, Pons a STN, le 25 novembre 1778 (BPUN, ms STIN 1206, fol. 173-174) On peat suvrecete commande, qui est aust pique, dans une suite de documents. Sure dos dela ttre un commis note la date de son env, le 25 novembre 1778, pus ileecie R 4 décembre 2B avel 1779, pour indiquer la date de sa réception, le 4 décembre, et dela réponse, le 28 avi 1779. T1ajoute aussi: «Commission f° 85, ce qui veut dre qu'on a entegivré Ia commande au flio 85 du Livre des commisions». ANNEXE 8 Livre des commissions, 1778-1779, € 85. (BPUN, ms STN 1019, fo. 85) Dans le registre inttulé «Livre des commissions», au folio 85, on trouve, & gauche la ‘commande de Rigaud, Pons, et, & droite les livres que la STN lui a expédiés. Ceux-ci ne correspondent pas exactement aux livres commands parce que la STN ra pas eu dans son magasin tout ce qu'il voulsit ANNEXE 7 Prmovic?, v. Ts wan. Alig minal: Analy 2 pe JL so unmnanare (alec hates wo elena fh? /2- Hennes ST yy tun, SUE Aove oo tl, ‘a Mah GG ee Sramipeten bute na’? dstuw ¢ auth OYUN nr TaD souaure_ Our OT ncn biaapabe gat wu Yrveke? Tene wow heev townie wait Pica et! Bar ja quence aes ws nL/ a Ian pe Lae "ie i Le aunstipeni devon ty Lnvvs we eoitony, wn te fasre? « EXE 8 pec | & rife tes ai. Ao holy iy { Crewe Gels a oe ip) con. Ausinigun Ol gr ear iovsal) -\2 jcettlBin) fir bpoat deco? nerancnagers Af Lo QrebiD pox Mibakr? {ees bn tnartnl def cries ageencdifeuin COA Varn a Lege eZ aie) Decco) ear a 6) cer tis) a Cereagiaa> 7 | on yao x ie PLL farce ge ee pd iat Lenin ataat- Bs for J" fey (2 Ml de slaw eter) : 174, Lewews) itech . 2) Damper fer 7 \" Wee yer = ti le Soe x plata |... =-=s=sCsd ed Per “eee ete Lp it, C2y> PHL 1779 & = ROBERT DARNTON ANNEXE 9 Livre des commissions, liste des envois. (BPUN, ms STN 1019, in-fine du volume) A la fin du registre, la STIN tient une liste des envois par ordre chronologique avec les marques et le nombre de balles. Elle a expédié la premiére balle de V'an 1779 le 6 janvier, et la balle porte la marque ISC N° 1, ce qui indique le nom du destinatare, Jean Samuel Cailler 4 Gendve, avec le chiffte de la balle, L’envoi destiné 4 Rigaud, ons & Compagnie se trouve en bas 3 droite, avec la marque AP & C N° 85 sous la ‘date du 29 avril: c'est la quatee-vingt-cinguitme balle expédige cette année ANNEXE 10 Lettre avis, Jean-Frangois Pion 3 Jacques Revol, 12 mai 1779. (BPUN, ms STN 1196, fo. 190) Lorsqu’elle expédic une balle, la STN avertt le destinatare par une letere davis accom- pagnée d'une facture. Les commissionnaires envoient des lettres semblables en relayant Ja balle d'une ville & une autre. En ce cas, le commissionnaire Pion, de Pontarler, informe le commissionnaire Revol, & Lyon, qu'il vient d'expédier la balle pour Rigaud, Pons AP & C N° 85, avec onze autres balles, dont les marques sont également indiquées. Le voiturier, Gaspard Gay, qui conduit eune charrette atelée de cing chevaux, doit livrer les bales chez Boutary, aubergiste du faubourg Sainte-Chhire, C'est entendu que Revol se rendra Tauberge pour extraire les livres prohibés des balls et les remplacer par des ouvragesinoffensi6 ANNEXE 9 | Wy-teary 20 Decoubay DCHAGY On 122 Dusk? [DL ao © 2d Precgassen By. ST Pe Defer toon| BR 52 | PLbvapryga LL. 5D, ys Grawar. IC. SA 237. CH «0S, ‘Go arb, «Bi -- i [sy oiadctan SL + $7 Bois a AcewSB oy ),, Pf ter LR Ail Git BO. bo bi) 9 Mlawen’ (LM 61: iP Ltyim lt. 62 t arc. 90. Bln tec ET. 31 ANNEXE 10 ey pc eb A OV. i 6 2, ME UC BE PL. Was TL Mh 84 Wes W40 128 ‘ey, Recut: ca Miia A. cnr BX) Ks . aut. Laprabeubor- ob te al gine nei (lage 2s Vf { pre Sore sl dit ANNEXE 11 @G* slit % Sita that WEAN uP De. $2 tay, 2 jon aed A Picairb lp d Lapis 7 Ws es: Myficas é i 2) Ale gel de Die cindabe Do Geiped. ita Bd ff Westie. Lashes K” % je roa etnye a gursid ie Douce? ~ BEE Epa pag? DB fis 0 Batean M4 : ape peo nares 6 mdb cone coe; pf feb poi EES Ding, Mb, tots gl GR poe th de tit: feast sos bien. poe RS pel vine fn : Reiko retook ruc & & fiona to & Voor ieechumble & oblifine frie ANNEXE II Leure de voiture de Pion, le 12 mai 1779. (BPUN, ms STN 1196, fol. 188) CChaque envoi est accompagné d'une letre de voiture, une formule imprimée dont les blancs sont remplis par Pexpéditeur, en cete instance le commissionnare Pion de Pon tarlier, qui V'adresse au commissionnaire Revol 3 Lyon. La lettre indique le poids de chaque balle (celle de Rigaud pése 200 livres poids de mare) et le tri payer au voi- turier (3 livres 15 sols le cent pesant). 368 ROBERT DARNTON ANNEXE 12 Facture,letre davis, et police envoyées par Jean Mossy la STN, le 15 mai 1783. (BPUN, ms STN 1185, fo. 409-411) La facture envoyée avec la Jette d'avis est un document crucial, pusgu’elle permet & facheteur de constater I valeur d'un envoi lorsqu'il en verife le contem& son arrive Dans ce eas, 'acheteur esta STIN, qui commande cinguante exemplaires, ps plus tard encore treize exemplaies da Traté de commerce de 'Amérigue, deux volumes in-quarto, deson éditeut le libre Mosy de Marcille. D'apés la facture, Fouvrage cost 16 livres Texemplaire, sit 00 livres pour les cinquante premiers que Mossy expédie par navire 32 Ostende dans une balle marquée MS N° 26, Dans la lettre e'avs il expligue qu'il a consigné lable un capitaine danos qui s'emmbarquait | Osende et doi a rendre 3 son ativée au commissionnaire chargé de la fice suivre A Neuchatel. Pour prévenit toutes Ailficutés, Mosy joint 3 sa lettre une copie dela epolices dis chargement. Cette for- mule, semblable 3 une lettre de voiture, spcife les conditions de Venvoi-poids, le tart «te nom du capitane du vaiseau, Ary Comelse, qui signe en bas. Pourant,aprésavoit expédié ceteballe, Moy repoit la seconde commande de la STN, celle pour treize ‘exemplires: doi la ficture d'une seconde balle que Mossy a préparée ct va expédier 3 Acane pour ire sui es odes des Neuhitls, ais qui expiqe dar lee Ata eenaeiaet o : pe Mons preted yao pz - — 9 EE eS an LS SB Ee maT Keir on (WE Wee Bake fa (gations Wladeit RE GRE tenn na 7 LR . Se ee ae ae Epp ANNEXE 12 oa Du (Mlal Uf GI— fatttie Wore foalle: «Margie BES yp 6. Vecdunqute tertervatl tase deuntlage S lobe ™ ed Og * Bey brnlf. Qausis ad avrefp-cle— | MO Pyne; Merman Log pee Deeg treet Deacoursnira. Lal beniceg! Lye 0 0 bo 907 buted bate STN LG 2 Pafic awd batted fa : aint me pact os peo? “ LOE" agen lawl Cais eden] Ci Peewee Cat lean jpsin nn hat OGRE ew naw re tenpataclen ley affh bescoaiig jnalyoiin Oo Remnant Benen ape nian ce eges gpetets VAM : Wor nacredce flag qeekinn hte Cen PPE, basse la rnmngpen Le we 6 O ppee lat Blanc Es can f es OO lak eget shainly barat jinn ws Beers Hore qrentie gpl © VEO way Lartcce! eceegrtmarg Ike anced yoo, yt oe Ie Chermnacet 3 Gti baln par faclumoe Vaicd ter perrrety pactter agpeceEel gamer 2AFD 25. cecilia f part imc 2b Cab tamsse ee Renin Comer Girl comet Gere fotoms 5 6748. ee 25. Torn wef : Fh Gooclpbioe tas alginy pas faoutel rar tt Pa: be Guanvorarinennlienan tends Gollphel? C178. 2 helo . Cnet PL ote Dalle cur altar Varta D ater leffaraioe Go YL iaabanperal rar latarterina Cased) Cog? esa ramen bticand. dagprtioe Goo ooo — an ROBERT DAR ANNEXE 13 CCompte des balles expédiges & Revol en 1782: dossier Pion, F° 207. (BPUN, ms STN 1205, fol. 207) AA cause de ses disputes avec Revol, Pion, le commissionnaire 3 Pontarler, envoie & la STI un compte détaillé de toutes les balles qu'il a expédiges de Neuchitel 4 Lyon. “Trente ont suivi la route Neuchitel-Pontarlier-Lyon du 17 janvier au 28 octobre 1782. La voiture cofite 5 lives le cent pesant et les fais comprennent 30 sols par bale pour les plombs et cordes appliqués par le buraliste & Pontatlier. ANNEXE 14 Bilan de la STN du 31 mai 1785. (BPUN, ms STN 1042, fal. 3°) Quand la STN fat son bilan, elle range du cété de son Avoir toutes les dettes qui lai sont dues. Ce travail lui donne Voccasion de dresser une liste de ses débiteurs, qu'elle divise en trois catégories: les bons, les douteux et les mauvais. On y trouve les noms une foule de petits détaillants et d’aventurers tels Cugnet, un bouguiniste au Louvre, ‘et Malherbe, un particulier i Loudun, qui fournit des colporteurs de livres qu'il com mande a la STN. Le total des dettes se monte 3 318795 livres 16 sols 3 deniers, une somme accablante pour une maison @édition. ANNEXE 13 | Quah Sigg poe as Pies MP £2 | idly ac : if etl a BN Dagens ooh a ts i ni wat) J sts, a aE TS hica lyin Sb Bib 7 DAN tas 1087 ae ay ae ne _ w a} = fae Dead = ee mon ees SF TR OF Gy dsm uy og SB ut: } AND. Wie, PE ~ I, gyg BLY. 3) 7, _ Wo ‘Sa Gf (ok Gor ar Beer ANNEXE 14 a Be | \cduile des, | fassgsluta| Gog tcht3 2° a8 fea I | ie Debi Dit it Ler 8 or ache LAST TT) Ganga acF's

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