Il s'agit d'opposer au relativisme culturel, à l'idéologie démocratique des
opinions et à une théorie purement locale des idées adéquates, la conviction rationnelle qu'il existe des vérités, certes localisées dans leur processus constituant, mais aussi disponibles « absolument » pour tout Sujet qui accepte de s'incorporer au processus de leurs conséquences. Pour ce faire, on devra revisiter la forme contemporaine que peuvent prendre les attributs classiques de cette conviction. Il sera donc question de l'infini, de la décidabilité des énoncés, et de la supériorité de la logique classique, tous points sur lesquels la pensée philosophique a pris un retard considérable sur les recherches mathématiques les plus avancées. Tout cela participe de la rédaction du tome III de L'être et l'événement, qui a pour titre L'immanence des vérités.
2. Mathématiques et Arts sous l'œil du philosophe
Il s'agit de réfléchir aux connexions singulières entre art et mathématiques,
telles que, depuis au moins la constatation par les pythagoriciens de la proximité entre musique et mathématiques et l'affirmation par Aristote du caractère « esthétique » des mathématiques, elles sont inscrites dans la philosophie en même temps que déployées dans la pratiques des architectes d'abord, mais ensuite des musiciens, des peintres, et aujourd'hui de tout ce qui se soutient des images numériques. Ce point de rencontre entre deux procédures de vérité de type différent (art et science) ne peut qu'intéresser le philosophe, s'il est vrai qu'une des missions de la philosophie est de « compossibiliser » des procédures génériques différentes sous un concept unifié de la Vérité.