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Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 153

8. CONDENSATEURS ELECTRIQUES. RESEAUX A


CONDENSATEURS ELECTRIQUES
8.1 Comportement des conducteurs en régime électrostatique

8.1.1 Les conducteurs sont équipotentiels


En régime électrostatique, l’intensité du champ électrique est nulle à
l’intérieur des conducteurs.
E0
Dans le cas contraire, l’intensité du champ électrique pourrait
générer un courant électrique, conformément à la loi de la conduction
électrique.
J  σE
Or le déplacement des charges électriques n’est pas concevable en
régime électrostatique.

8.1.2 Influence électrostatique

Si un conducteur homogène, non chargé, est introduit dans un


champ électrique extérieur (voir la figure suivante - a), les électrons libres,
qui se trouvent à l’intérieur, vont faire un mouvement (dû aux forces
électrostatiques – coulombiennes) et vont occuper une autre position (figure
b).

La conclusion est que la surface du conducteur est chargée en ce


moment : avec des charges négatives sur la surface où les lignes du champ
électrique extérieur entrent dans le conducteur et des charges positives sur
la surface d’où les lignes de champ sortent.
Ces charges donnent un champ électrique supplémentaire, E int ,
qui doit être additionné avec le champ électrique extérieur et donne le
champ résultant, E  E int (figure c). Voila donc : un conducteur introduit
dans un champ électrique, modifie la répartition du champ électrique.

8.1.3 Effet de pointe


Autour des surfaces aigues, l’intensité du champ électrique est très,
très grande. Ca peut s’expliquer de la manière suivante.
Soit un conducteur chargé, en régime électrostatique. La charge
électrique se trouve sur la surface du conducteur. On a montré que
l’intensité du champ électrique est donnée par
q R
E  .
4π ε R 3
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Cette formule exprime le fait que si le rayon de courbure est très


petit, l’intensité du champ électrique est très grande.
On peut extrapoler le résultat pour l’extérieur des corps chargés (voir
la loi du flux électrique). Alors, si la charge est répartie uniformément sur la
surface du corps, à cause des forces électriques, dans les régions extérieure
au corps, qui correspondent aux pointes de la surface, l’intensité du champ
électrique est très grande, avec une tendance vers l’infini si le rayon de
courbure est suffisamment petit.

En vérité, même la densité des charges électriques est plus grande


dans les régions de « pointe ». Ca donne une croissance encore plus
grande pour l’intensité du champ électrique.

8.2 Condensateurs électriques

Par définition, un condensateur est un ensemble de deux armatures


métalliques, qui ont des charges électriques égales et de signe contraire,
séparées par un diélectrique. Autrement dit deux conducteurs constituent un
condensateur.
On peut partager les condensateurs fonction de la tension
d’utilisation (haute ou basse), fonction du domaine d’utilisation (courant
continu ou alternatif) ou, le plus souvent, fonction de la forme des armatures
(condensateurs planes, cylindriques et sphériques).
La capacité d’un condensateur est donnée par le rapport entre la
charge électrique de l’armature positive du condensateur et la différence de
potentiel entre l’armature positive et l’armature négative.
Q Q
C 
VA  VB u AB
8.2.1 Capacité du condensateur plan
Soit un ensemble de deux armatures métalliques, planes et
parallèles, d’extension infinie, séparées par un diélectrique de permittivité ε
et sans polarisation permanente. Soit « d » la distance entre les armatures.

On connaît la relation entre l’induction électrique et l’intensité du


champ électrique.
D  εE
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Soit « A » la surface des armatures du condensateur, surface qui est


suffisamment large pour considérer que, entre les armatures du
condensateur, le champ électrique a une répartition homogène et les lignes
de champ sont perpendiculaires sur les armatures. On va négliger le
gonflage des lignes de champ à la limite des armatures (voir la figure 1,b) et
on va considérer que, à l’extérieur du condensateur, le champ électrique est
nul.
Pour déterminer la capacité du condensateur plan il faut appliquer la
loi du flux électrique sur une surface fermée qui, entre les armatures du
condensateur, est parallèle avec la surface des armatures. A l’extérieur du
condensateur, la forme de la surface n’a aucune importance, parce que le
flux électrique sera nul
Le flux électrique à travers la surface  est constitué du flux par la
surface qui se trouve entre les armatures et le flux par la surface extérieure.
Le dernier est nul, à cause du champ qui est nul.

Ψ Σ  Ψ Sint  Ψ Sext  D int  dA  D ext  dA   εE int  dA   εE int  dA 


Sint S ext S int S int

 ε  E int  dA  ε  E int   dA  ε  E int A


S int S int

La loi du flux électrique affirme que :


ΨΣ  qΣ .
La charge électrique de l’intérieur de la surface est la charge
électrique de l’armature.
qΣ = Q
D’ici,
ε  E int  A  Q ,
ce qui nous permet d’écrire l’intensité du champ électrique entre les
armatures du condensateur :
Q
E int 
εA
La tension électrique entre les armatures du condensateur est:
B B
u AB  
C AB
E int  ds  
A (C)
E int  ds  E int  ds  E
A (C)
int d .

Pour la capacité du condensateur on trouve :


Q Q E εA εA
C   int 
VA  VB u AB E int  d d
Cette expression montre que la capacité est proportionnelle avec la
surface des armatures et la permittivité diélectrique absolue est inverse
proportionnelle avec la distance entre les armatures.
On remarque aussi que il n’y a aucune dépendance avec la tension
appliquée entre les armatures ou la charge électrique.
La capacité électrique est dépendante seulement de la géométrie
(forme et dimensions) du système et de la nature du diélectrique. (Théorème
de la capacité).
Claquage du condensateur. Ceci est un phénomène qui consiste
dans la neutralisation totale ou partielle des charges électriques des deux
armatures et conduit à une décharge électrique. Ca peut se produire
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lentement à la suite du caractère imparfait de l’isolation (du diélectrique) ou


brusquement, à la suite d’un contact conducteur entre les armatures ou par
le dépassement de la rigidité diélectrique du matériel.
Dans le dernier cas, on appelle ça « claquage ». Le claquage est le
résultat d’une croissance de la tension au dessus des limites (l’intensité du
champ électrique dépasse la valeur de la rigidité diélectrique), du
vieillissement du matériel ou est donné par les conditions impropres de
milieu : humidité, température etc.
Les symboles graphiques des condensateurs sont présenté dans la
figure suivante : condensateur fixe (figure a) et condensateur mobile (figure
b).

8.2.2 Capacité du condensateur cylindrique

Soit le condensateur cylindrique avec les armatures chargées avec


q et – q et de rayons a et respectivement b > a comme dans la figure
suivante. Le diélectrique est linéaire, homogène et sans polarisation
permanente, de permittivité ε.
A l’intérieur de l’armature de charge positive, le champ électrique est
nul (une surface fermée, à l’intérieur de l’armature positive ne peut pas avoir
à l’intérieur une charge électrique). Le même champ nul existe á l’extérieur
de la surface avec la charge négative (à l’extérieur du condensateur).

D’autre part, on va considérer seulement la surface latérale du


cylindre, considérée de longueur infinie. Les surfaces correspondantes aux
bases peuvent être négligées, voir l’extension infinie du cylindre. La surface
fermée Σ est donc la surface latérale d’un cylindre d’extension infini (
Σ  S lat ). Sur cette surface, l’intensité du champ électrique a la même
orientation que la normale de la surface ( n ou dA ). On peut écrire

 D  dA   D  dA   D  dA  D  dA  D  2π R h  q
Σ Slat Σ Σ
.

D’ici, l’expression vectorielle


q R q R
D  2  E  2 .
2π h R 2π ε h R
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La tension entre les deux armatures est

R2 R2 R2
q R q dR q R 
u  E  dR  
R1 R1
 2  dR 
2π ε o h R 2π ε o h
R1
 R

2π ε o h
 ln 2
 R1
 .

La capacité du condensateur est donc :
q q 2π ε o h
C cyl    .
u q R  R 
 ln 2  ln 2 
2π ε o h  R 1   R1 

8.2.3 Capacité du condensateur sphérique


Soit l’ensemble des deux armatures sphériques.
Et soit les charges q, positives, sur l’armature intérieure et –q ,
négatives, sur l’armature extérieure. On peut présumer que les charges sont
uniformément réparties sur les armatures et ont la distribution de surface ρ s
et -ρs . Ca nous permet d’affirmer que le vecteur intensité du champ
électrique est uniformément répartit et a le même sens que le rayon vecteur.
Pour déterminer la capacité du condensateur il faut calculer
l’intensité du champ électrique entre les armatures du condensateur.

Le champ électrique à l’intérieur de l’armature positive est nul parce


que la charge contenue dans une surface sphérique qui a le rayon plus petit
que « a » est nulle. Puis, pour une surface sphérique avec le rayon plus
grand que « b » (extérieure au condensateur) l’intensité du champ électrique
est de nouveau nulle, parce que la charge contenue à l’intérieur est zéro
(l’addition des deux charges, positive et négative).

Ce qui est différent de zéro est le champ électrique entre les deux
armatures. On peut choisir la surface fermée Σ, une sphère de rayon R,
concentrique avec les deux armatures. Les lignes de champ seront radiales,
orientées vers l’extérieur, dans le sens du rayon – vecteur avec l’origine
dans le centre des sphères. Le milieu est homogène et sans polarisation
permanente ( D  ε  E ). La charge contenue à l’intérieur de la surface est
« q ».
On va appliquer la loi du flux électrique :
 D  dA   D  dA  D  4π R
2
q.
Σ Σ
Pour l’intensité du champ électrique on écrit :
q q 1
E  4π R 2   E  2 .
εo 4π ε o R
Pour ll’expression vectorielle on a :
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q R
E  .
4π ε o R 3

Pour déterminer la capacité du condensateur plan (comme rapport


entre la charge électrique de l’armature positive et la différence de potentiel
entre les armatures) il faut déterminer la différence de potentiel entre les
armatures.
b b b
q R q dR q  1 q ba
u 
a

4π ε o R 3
 dR  
a

4π ε o R 2
   
4π ε o  R  a 4π ε o

ab
.

La capacité du condensateur sphérique est :


q q ab
C sph    4π ε o 
u q ba ba

4π ε o ab

8.3 Relations de Maxwel pour les condensateurs électriques

8.3.1 Théorème des surfaces correspondantes


Soit un tube de flux entre deux conducteurs en régime
électrostatique, chargés avec des charges électriques.

La surface latérale du tube de flux n’est pas traversée par les lignes
de champ (voir la définition du tube de flux). A l’intérieur des conducteurs il
n’y a pas de champ électrique et donc, il n’y a pas de lignes de champ.
A la suite, le flux électrique à travers la surface fermée
Σ  S1  A 1  S 2  A 2 est nul. Mais le flux électrique à travers une surface
fermée est égal à la charge contenue à l’intérieur de la surface (loi du flux
électrique). Donc, la charge est nulle, ce qui nous permet d’affirmer que les
deux charges, positive sur la surface A 1 et négative sur la surface A 2 sont
égales. Les deux surfaces, A1 et A2 sont correspondantes.

8.3.2 Relations de Maxwel avec coefficients de potentiel


Soit « n » conducteurs en équilibre électrostatique, chargés avec les
charges électriques « qk », réparties sur les surfaces Σk avec les densités ρAk
. Les conducteurs sont situés dans un milieu homogène, isotrope et linéaire,
de permittivité constante « ε ». Le diélectrique occupe tout l’espace.
Dans un point situé sur la surface d’un conducteur, le potentiel est :
n
1 ρ Ak
Vj  
4π ε k 1 R jk
dA k ; j  1, 2, ... , n
Σk

Rjk est la distance entre les éléments de surface dA j et dAk des


conducteurs « j » et « k ».
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On multiplie l’équation avec ρ Aj  dA j et on fait l’intégrale tenant


compte du fait que Vj est constant.
1
n ρ Ak  ρ Aj
Vj  ρ Aj  dA j 
4π ε 
k 1 Σ j Σ k
R jk
dA k  dA j  V j q j
Σj

D’ici,
1
n ρ Ak  ρ Aj
Vj 
4π ε q j  
k 1 Σ j Σ k
R jk
dA k  dA j ,

ce qui nous permet d’écrire le système suivant :


V1 =p11 q1 + p12 q2 + … + p1k qk + …+ p1n qn
V2 =p21 q1 + p22 q2 + … + p2k qk + …+ p2n qn
V3 =p31 q1 + p32 q2 + … + p3k qk + …+ p3n qn
………………………………………………….
Vn =pn1 q1 + pn2 q2 + … + pnk qk + …+ pnn qn

On a fait la notation :
1
n ρ Ak  ρ Aj
p jk 
4π ε q j q k  
k 1 Σ j Σ k
R jk
dA k  dA j .

Les coefficients pjk = pkj sont indépendants par rapport aux charges
électriques. Pour une permittivité donnée, les coefficients, dites « de
potentiel » sont dépendants seulement de la configuration du système des
conducteurs.

8.3.3 Relations de Maxwell avec coefficients d’influence

On peut solutionner le système d’équation antérieur et écrire les


charges électriques fonction des potentiels électriques.
q1 = γ11 V1 + γ 12 V2 + … + γ1k Vk + …+ γ 1n Vn
q2 = γ 21 V1 + γ 22 V2 + … + γ 2k vk + …+ γ 2n Vn
q3 = γ 31 V1 + γ 32 V2 + … + γ 3k vk + …+ γ 3n Vn
………………………………………………….
qn = γ n1 V1 + γ n2 v2 + … + γ nk Vk + …+ γ nn vn

Les coefficients γjk sont dénommés coefficients d’influence


(électrostatique).
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En accord avec le théorème des surfaces correspondantes, la


somme des charges négatives induites sur les conducteurs « j » (avec
j  k ) est sûrement plus petite ou égale avec la charge du conducteur
« k ». Donc :
n
γ jj   γ
1
jk j k .

En accord avec le même théorème, les charges des surfaces


correspondantes sont égales et de signe opposé, ce qui conduit à :
γ jk = γ kj < 0

8.3.4 Relations de Maxwell avec coefficients de capacité


Si le système des charges est complet,
n

q
j1
j  0,

et on déduit que
n n

γ
j1
jk 0; k  1, 2, ..., n et γ
k 1
kj 0; j  1, 2, ..., n .

On multiplie avec Vj la deuxième expression, écrite avec j = 1 et on


fait la différence suivante :
q1 – V1 (γ11 + γ21 +…+ γn1) = q1 – 0 =
= γ11 V1 + γ 12 V2 + γ 13 V3 + …+ γ 1n Vn – V1 (γ11 + γ21 + γ31+ …+ γn1) =

= γ 12 (V2 - V 1) + γ 13 (V3 – V1) + …+ γ1n (Vn – V1) = γ 12 U21 + γ 13 U31+ …+ γ1n


Un1
Donc :
q1 = C 12 U21 + C 13 U31+ …+ C1k Uk1+… + C1n U1n
q2 = C 21 U21 + C 23 U23+ …+ C2k Uk1+… + C2n U2n
………………………………………………………….
qj = C j1 Uj1 + C j2 Uj2+ …+ Cjk Ujk+… + Cjn Ujn
………………………………………………………….
qn = C n2 U21 + C n3 U31+ …+ Cnk Ukn+… + Cn,n-1 Un,n-1

Cjk = - γjk > 0 est la capacité partielle entre les conducteurs j et k. Le


système d’équations est appelé les relations de Maxwell avec des capacités
partielles. La charge qj , pour le conducteur « j » est égale à la somme des
charges partielles Cjk (Vj –Vk) proportionnelles avec la différence de potentiel
entre le conducteur « j » et tous les autres conducteurs. Les relations de
Maxwell sont valables même pour les conducteurs avec extension infinie.
Par exemple, dans la figure suivante on a montré le système des capacités
partielles pour n-1 conducteurs. Les relations tiennent compte de la
présence de la terre.
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Pour deux conducteurs, avec q1 + q2 =0, on écrit :


q 1  γ 11 V1  γ 12 V2 , γ 11  γ 12  0,
q 2  γ 21 V1  γ 22 V2 , γ 21  γ 22  0, γ 12  γ 21
Alors,

q 1  γ 11 V1  γ 12 V2  γ 11  V1  V2    γ 12  V1  V2 
q 2  γ 21 V1  γ 22 V2  γ 21 V1  γ 21 V2  γ 21  V1  V2   -γ 21  V2  V1  .
On peut utiliser la capacité entre les deux conducteurs,
C12 = - γ12, la capacité partielle.

8.3.5 Capacités en service

Les conditionnes de fonctionnement des lignes électriques


aériennes et des câbles multifilaires de transmission de l’énergie ou de
télécommunications sont donnés par certaines conditions relatives au
potentielles ou aux charges électriques. Pour une ligne ou un câble avec
« n » conducteurs, avec les potentiels V j et les charges qj et la terre
considérée comme référence, les conditions de fonctionnement, nommées
aussi « en service » sont :
a. La somme de toutes les tensions par rapport à la terre est
n
nulle (Ujo=0);  U
j1
jo 0

b. La somme des charges de tous les conducteurs est nulle ;


n
 q
j1
j 0

c. Tous les conducteurs ont la même tension par rapport à la


terre ;  U1=U2=U3=…=Un
d. Tous les conducteurs ont la même charge ;  q1=q2=q3=…=qn
La capacité en service entre deux conducteurs qui fonctionnent dans
un même service est le rapport entre la charge d’un des conducteurs et la
différence de potentiel entre ce conducteur et l’autre.
qj
C s jk 
V j  Vk
La capacité en service est utile seulement si la relation de définition
n’est pas dépendante des potentiels des autres conducteurs. En général,
cette condition n’est pas satisfaite que dans le cas des certaines relations
entre les potentiels ou pour certaines symétries dans la configuration
géométrique.

Application 1. Capacité en service de ligne bifilaire aérienne


Soit la ligne électrique aérienne, qui fonctionne dans le service
q1+q2=0 (ρl1= - ρl2), donnée dans la figure suivante.
Dans un point P, le potentiel électrique est donné par le théorème de
la superposition :
ρl C ρ C ρ R
VP  ln  l ln  l ln P2
2π ε R P1 2π ε R P2 2π ε R P1
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Si le point se trouve sur la surface d’un conducteur, on trouve


successivement :

ρl D-a
V1  ln ,
2π ε a
ρ D-a
V2   l ln .
2π ε a
La capacité en service est :
q1 q1 πεl
C  
V1  V2 ρl D-a D-a
2 ln ln
2π ε a a
Application 2. Capacité en service de la ligne triphasée équilibrée.
Les conducteurs de ligne ont les mêmes dimensions et sont situés
aux sommets d’un triangle équilatéral. Ils fonctionnent dans le service avec
la somme des charges nulle (q1+ q2+ q3= 0 ou ρl1+ ρl2+ ρl3 = 0).

Le potentiel électrique pour un point P est donné par :


ρl1 C ρl 2 C ρl 3 C
VP  ln  ln  ln .
2π ε R P1 2π ε R P2 2π ε R P2
Si le point se trouve sur la surface du premier conducteur,
ρl1 C ρl 2 C ρl 3 C ρl1 C ρl 2  ρl 3 C
V1  ln  ln  ln  ln  ln 
2π ε a 2π ε D - a 2π ε D - a 2π ε a 2π ε D-a
ρl1 C ρl1 C ρl1 D-a
 ln  ln  ln .
2π ε a 2π ε D - a 2π ε a
De la même manière on trouve :
ρl 2 D-a
V2  ln ;
2π ε a
ρl 3 D-a
V3  ln .
2π ε a
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Observation : Pour définir la capacité en service entre les conducteurs on a


besoin d’une autre relation, relative par exemple aux charges électriques.
Si on se contente de déterminer la capacité en service par rapport
au centre du triangle équilatéral, de potentiel nul, on trouve :
q1 q1 2π ε l
C so   
V1  0 ρ l 1 D - a ln D - a
ln
2π ε a a

8.4 Réseaux avec condensateurs électriques

Un ensemble de condensateurs et de sources de tensions


électromotrices constituent un circuit (réseau) à condensateurs électriques.
On peut faire, bien sûr une analogie entre les circuit à courant continu, mais
il faut se résumer à quelques définitions.
Borne : extrémité (conductrice) d’un condensateur. Un condensateur
a deux bornes, positive et négative.
Branche : un condensateur et une source de tension électromotrice
constituent une branche d’un réseau à condensateurs.

Pour cette branche, on peut écrire :


Q
U  UC  Ue  E
C
ou, en général, pour une branche « k »,
Qk
Uk  Uc k  Ue k   Ek
Ck

Noeud : borne commune pour plusieurs condensateurs.


Chemin : la courbe (ouverte) qui suit le parcours entre deux bornes
(nœuds) et qui ne passe pas deux fois par le même nœud.
Boucle : chemin qui a le nœud de départ identique au nœud
d’arrivée et qui ne passe pas deux fois par le même nœud.
Oeil : une boucle qui n’as pas des branches à l’intérieur.

8.4.1 Théorèmes de Kirchhoff pour les réseaux à condensateurs


électriques
En régime électrostatique, dans une branche avec condensateurs
électriques, le courant électrique est nul.

La loi de charge électrique affirme que à travers une surface fermée,


le courant électrique est égale à la vitesse de décroissance de la charge
électrique.
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dq Σ
iΣ  
dt
Alors, pour une surface fermée qui passe par le diélectrique d’un
condensateur et coupe la branche (voir la figure suivante), la charge
électrique de l’armature est constante.
q Σ  ct  Q  ct
La même observation peut être faite pour un nœud d’un réseau à
condensateurs électriques. Soit le nœud de la figure suivante. Il y a une
surface fermée, Σ, qui passe exclusivement par le diélectrique.

On n’a pas de courant électrique par les branches. Alors, la charge


électrique de l’intérieur de la surface fermée Σ est constante.
Q1 + Q2 + Q3 – Q4 + Q5 = const
S’il y a un transfère de charge entre les armatures des
condensateurs, ça peut se faire seulement dans un régime qui n’est pas le
régime électrostatique et qui ne peut pas changer la somme algébrique des
charges.
L’expression antérieure peut être écrite de la manière suivante :
 Q k  ct
l k n j
.
On trouve donc, le premier théorème de Kirchhoff pour les réseaux
à condensateurs électriques.
La somme algébrique des charges électriques des armatures des
condensateurs liés à un nœud d’un réseau de condensateurs électriques est
constante.
Soit une boucle d’un réseau à condensateurs électriques.
La longue de cette boucle, on écrit la loi de l’induction
électromagnétique :
d SΓ
eΓ   .
dt
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Le flux magnétique est constant en régime électrostatique (même


nul) et la tension électromotrice est la somme algébrique des tensions.
U1 – U2 + U3 – U4 – U5 = 0
Celles-ci, sont les tensions aux bornes des branches du réseau. La
relation, écrite sous la forme

l k Γ
Uk  0

est nommée le deuxième théorème de Kirchhoff pour les réseaux à


condensateurs électriques.
La somme algébrique des tensions aux bornes des branches qui
constituent une courbe fermée d’un réseau à condensateurs électrique est
nulle.
Si on utilise l’expression de la tension aux bornes d’une branche, on
écrit :
 Qk  Qk
  C
l k Γ k
 E k   0 

C
l k Γ k
 E
l k Γ
k .

8.4.2 Comment faire l’équivalence des circuits à condensateurs


électriques

►A. Branches en série


Soit plusieurs branches d’un réseau à condensateurs électriques,
liées en série. A une borne d’un condensateur est lié toujours un autre
condensateur (éventuel par l’intermède d’une source de tension
électromotrice). Seulement le condensateur initial et le condensateur final
ont une borne libre, qui peut être utilisée pour un transfert de charge de
l’extérieur du système. Si les condensateurs ne sont pas chargés au
moment initial, la charge électrique de deux armatures qui se succèdent est,
évident, nulle.

- Q1 + Q2 =0, - Q2 + Q3 =0, …, - Qn-1 + Qn =0


Ce qui revient à :
Q1 = Q2 = … = Qn = Q
On peut avoir une définition pour les condensateurs en série :
Plusieurs condensateurs sont liés en série si ont les mêmes charges
électriques.
Entre les bornes extrêmes, la tension est :
Q Q Q
U  U 1  U 2  ...  U k   E1   E 2  ...   En 
C1 C2 Cn
n n
 1 1 1  1
 Q 
 C1 C 2
 ...
Cn
   E 1  E 2  E n   Q
 k 1
C k
 
k 1
Ek

Il faut remplacer ce circuit avec un autre, plus simple, comme dans


la figure suivante. Un circuit (branche) équivalent doit garder les liaisons
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avec l’extérieur. Pour notre cas, la charge électrique « Q » et la tension


totale aux bornes « U ».

L’équation du circuit équivalent est :


Q
U  Ee .
Ce
On identifie les termes et on obtient :
n n
1 1
Ce
 
k 1
Ck
et Ee  E
k 1
k

►B. Branches en dérivation (en parallèle)


Soit une structure de branches qui ont la même tension entre les
bornes (figure de gauche) et le circuit équivalent (à droite).

La structure parallèle (dérivation) est constituée de branches qui ont


la même tension entre bornes.
Pour avoir une équivalence il doit garder les mêmes liaisons avec
l’extérieur. A part la tension, il faut garder la même charge électrique (totale),
c'est-à-dire,
Qe = Q1 + Q2 +…+Qn .
Mais, pour les charges, on a l’expression :
Qk
U  Ek  Qk  Ck U  Ek 
Ck
On utilise ces expressions et on remplace chaque charge.
C e  U  E e   C1  U  E 1   C 2  U  E 2   ...  C n  U  E n 
Ca conduit à :
n
Ce = C1 + C2 +…+ Cn  Ce  C
k 1
k

n
C1 E 1  C 2 E 2  ...  C n E n Ck Ek
C e E e  C1 E 1  C 2 E 2  ...  C n E n  Ee 
C1  C 2  ...  C n
 
k 1
Ck

►C. Structures étoile et triangle


Soit une structure étoile (à gauche dans la figure suivante) et une
structure triangle (à droite).
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 167

Une structure étoile à trois branches est constituée de trois


branches qui ont une borne commune. Une structure triangle est constituée
de trois branches qui ont, deux par deux, une borne commune.

Pour faire l’équivalence, il faut garder les liaisons avec l’extérieur :


les tensions et les charges.
Par exemple, la charge qui corresponde au nœud 1 est : Q1 pour la
connexion étoile et Q12 – Q31 pour la connexion triangle.
Q1 = Q12 – Q31
Pour le nœud du centre de l’étoile (à l’intérieur de la surface fermée
Σ) on peut écrire la somme nulle des charges électriques:
-Q1 – Q2 – Q3 =0.
Pour les branches de la connexion étoile on peut écrire les
relations :
Qk
Uk   Ek  Q k  C k  U k  E k   C k  Vk  Vo  E k  .
Ck
On utilise la somme nulle des charges de la connexion étoile,
C1  V1  Vo  E 1   C 2  V2  Vo  E 2   C 3  V3  Vo  E 3   0 .
Puis, on trouve le potentiel Vo,
C1  V1  E 1   C 2  V2  E 2   C 3  V3  E 3 
Vo  ,
C1  C 2  C 3
ce qui permet d’exprimer la charge électrique Q1.
 C  V  E 1   C 2  V2  E 2   C 3  V3  E 3  
Q1  C1  V1  Vo  E 1   C1 V1  E 1  1 1 
 C1  C 2  C 3 
C1
  C 2  V1  V2  E1  E 2   C 3  V1  V3  E1  E 3   
C1  C 2  C 3
C1
  C 2  U12  E1  E 2   C3  U13  E1  E 3  
C1  C 2  C 3
La même charge est :
Q1  Q12 - Q 31  C12  U 12  E 12   C 31  U 31  E 31  .
Pour les deux dernières relations, les coefficients de U 12 et U31= -U13
sont égales. On trouve :
C1 C 2 C2C3 C 3 C1
C12  , C 23  , C 31  .
C1  C 2  C 3 C1  C 2  C 3 C1  C 2  C 3
Puis, évidement,
E12 = E1 – E2 , E23 = E2 – E3 , E31 = E3 – E1 .
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 168

On a trouvé donc la modalité de transformer une connexion étoile


dans une connexion triangle.
Pour faire la transformation inverse, on peut utiliser les deux types
de relations déjà trouvées. Pour déterminer les capacités de la connexion
étoile fonction des capacités de la connexion triangle on fait premièrement le
produit de deux capacités.

C1 C 2 C 2 C 3 C12 C 23 C1C 2 C 3 C C C C
C12 C 23     23 31  31 12
C1  C 2  C 3 C2 C1  C 2  C 3 C3 C1
Puis avec les propriétés des rapports égaux,

C12 C 23 C 23 C 31 C 31C12 C12 C 23  C 23 C 31  C 31C12


   
C2 C3 C1 C1  C 2  C 3
C12 C 23  C 23 C 31  C 31 C12 C12 C 23 C12 C 23  C 23 C 31  C 31C12
   C 23 
C1 C 2 C2 C1
C12

La dernière expression nous permet d’écrire les capacités de la


connexion étoile, fonction des capacités de la connexion triangle.
C12 C 23  C 23 C 31  C 31C12
C1 
C 23
C12 C 23  C 23 C 31  C 31 C12
C2 
C 31
C12 C 23  C 23 C 31  C 31C12
C3 
C12
Pour les tensions électromotrices, le problème est un peu plus
compliqué, parce que les trois tensions électromotrices de la connexion
triangle ne sont pas indépendantes.
E12 + E23+ E31= E1 – E2 + E2 – E3 + E3 – E1 = 0
Donc, le système d’équations est non déterminé. Il y a un grade de
liberté, ce qui nous permet de choisir pour une des tensions une valeur
simple, par exemple nulle.
Si, par exemple, E2 = 0, E1 = E12 et E3 = - E23 .
Mais il y a une autre solution qui utilise une signification physique,
les charges électriques dues aux tensions électromotrices liées au même
noeud.
Q1sc = C1 E1 = C12 E12 – C31 E31
Q2sc = C2 E2 = C23 E23 – C12 E12
Q3sc = C3 E3 = C31 E31 – C23 E23
Les expressions suivantes vérifient aussi la condition E 12 + E23+ E31=
0

C12 E 12  C 31 E 31 C E  C12 E 12 C E  C 23 E 23
E1  , E 2  23 23 , E 3  31 31
C1 C2 C3
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 169

Conclusion : On peut faire une analogie entre les circuits à courant continu
et les réseaux à condensateurs électriques. L’analogie est faites pour les
grandeurs utilisées et aussi pour les relations utilisées à trouver les
solutions.
Cette analogie est présentée dans le tableau suivant.

Circuits à courant continu Réseaux à condensateurs


électriques
Conductance électrique Capacité
G C
Intensité de courant Charge électrique
I Q
Tension électrique Tension électrique
U U
Relation de définition pour une Relation de définition pour une
branche branche
I Q
UE UE
G C
Première théorème de Kirchhoff Première théorème de Kirchhoff
 Ik  0
l k n j
 Q k  ct
l k n j

Deuxième théorème de Kirchhoff Deuxième théorème de


 Uk  0 Kirchhoff
l k Γ p  Uk  0
l k Γ p

Deuxième théorème de Kirchhoff Deuxième théorème de


avec conductances Kirchhoff avec capacités
Ik Qk

l k Γ p

Gk l E k  
Ck l E k
k Γ p l k Γ p k Γ p

Application 3. Soit le système présent ci-dessous. On doit déterminer les


charges du système suivant. C1 = C2 = C3 = C4 = C5 = C et E2 = E4 = E .

Il faut écrire les théorèmes de Kirchhoff pour le circuit avec des


condensateurs électriques.
Q1 Q 2
U1  U 2  U  E 2   U  E
C1 C 2
Q3 Q 4 Q 2
U 3  U 4  U 2  E 4  E 2     2 E
C3 C 4 C 2
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 170

Q5 Q4
U5  U 4  E4   E
C5 C 4

Q1  Q 2  Q 3  0   C 1 U 1  C 2 U 2  C 3 U 3  0
 Q3  Q 4  Q5  0   C3 U3  C 4 U 4  C5 U5  0

On peut déterminer les tensions,

5U  2E 3U  6E 2U  4E U  6E U  2E
U1  , U2  , U3  , U4  , U5 
8 8 8 8 8
et puis les charges.

5U  2E 3U  6E 2U  4E U  6E U  2E
Q1  C , Q2  C , Q3  C , Q4  C , Q5  C
8 8 8 8 8
.
Autre solution. Au lieu de trouver la solution du système de 5
équations, on peut utiliser l’analogie avec les circuits à courant continu. On
peut écrire, par exemple, les équations des potentiels des noeuds.
 C1  C 2  C 3  V1  C 3 V2  C1 U  C 2 E  3 V1  V2  U  E
 C 3  C 4  C 5  V2  C 3 V1  C 4 E   V1  3V2  E
D’içi,
3U  2E U  2E
V1  et V2 
8 8
Pour vérifier les solutions on écrit U3 .
2U  4E
U 3  V1  V2 
8
Application 4. Soit trois condensateurs de capacités C1 = 1 μF , C2 = 2 μF et
C3 = 3 μF qui sont chargés aux bornes d’une source de tension continue, U
= 100 V. Sans les décharger, les condensateurs sont connectés en série, et
connectés de nouveau aux bornes de la source. Déterminer les nouvelles
tensions aux bornes des condensateurs.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 171

On suppose que les condensateurs chargés seront connectés de la


manière présentée dans la figure b.
A la suite du changement de la connexion, les charges électriques
seront modifiées. La nouvelle situation est représentée dans la figure c.
a. Les charges initiales sont:
Q1  C1U , Q 2  C 2 U , Q3  C3U .
b. Pour la nouvelle situation on écrit les théorèmes de Kirchhoff:
Q1 ' Q2 ' Q3 '
U  U1  U 2  U3   
C1 C2 C3
Q 2    Q1   Q2 '  Q1 '  Q1 '  Q2 'Q2  Q1
Q3    Q2   Q3 '  Q2 '  Q3 '  Q2 'Q3  Q2 .
D’içi
Q 2 'Q 2  Q1 Q 2 ' Q 2 'Q3  Q 2
U   
C1 C2 C3
Q 2  Q1 Q 2  Q3 U C 2  U C1 U C 2  U C3 C C
U  U  1 2  2  2
C1 C3 C1 C3 C1 C3
Q2 '   U .
1 1 1 1 1 1 1 1 1
     
C1 C 2 C3 C1 C 2 C3 C1 C 2 C3
On trouve
10 1 21
Q2 '   10 4 C , Q1 '    10 4 C , Q3 '   10 4 C
11 11 11

Q1 ' 100 Q 2 ' 500 Q3 ' 700


U1 '    V , U2 '    V , U3 '    V .
C1 11 C2 11 C2 11

8.5 Théorèmes des forces généralisées dans le champ électrostatique

Pour déterminer les forces électromagnétiques qui peuvent


actionner sur les corps, on peut utiliser le théorème de la localisation des
forces. Mais l’action doit être doublée par le calcul des grandeurs de champ
dans tous les points du domaine considéré, ce qui n’est pas très facile. Pour
éviter ça, on peut utiliser une autre méthode, qui a comme point de départ
l’énergie d’un système de corps. Cette méthode est appelée « théorème des
forces généralisée » et a deux sous divisions : pour charges électriques
constantes et pour potentiels constants.
Soit un système de « n » corps conducteurs qui ont les charges
« Qk » et les potentiels « Vk ». Le système se trouve dans un milieu linéaire
et isotrope, non chargé et qui occupe tout l’espace jusqu’à l’infini. La position
relative des composantes du système est donnée par « p » coordonnées
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 172

généralisées. Elles correspondent aux nombres de degrés de liberté du


système. Pour modifier une coordonnée généralisée il faut une force
généralisée (force, moment, pression etc).
Les modifications élémentaires des coordonnées généralisées sont
données par un travail total :
p
dL  X
j1
j  dx j .

Si sur le parcours des transformations les charges des conducteurs


sont constantes (Q=const.) il n’y a pas un apport d’énergie de l’extérieur du
système. L’apport d’énergie est nécessaire seulement dans le cas d’un
travail effectué pour transporter les charges électriques de l’infini (ou
l’extérieur du système) jusqu’à la surface des conducteurs. En conséquence,
le travail est réalisé seulement sur le compte de la décroissance de l’énergie
du système.
dL   dWe  Q  const
Si l’énergie est exprimée seulement en fonction des charges des
conducteurs et les coordonnées généralisées,
We  We (Q1 , Q 2 ,..., Q n , x 1 , x 2 ,..., x n ) ,
fait qui est possible si on utilise les équation de Maxwell pour les
condensateurs, alors la variation de l’énergie est :
n p
We We
dWe  
k 1
Q k
 dQ k 
j1

x j
 dx j .

Mais, comme les charges du système sont constantes, le premier


terme de cette relation est nul. On a donc :
p
We
dWe  
j1
x j
 dx j .

Puis, observant la liaison entre le travail élémentaire et la variation


de l’énergie, on trouve la relation :
p p
We
j1
X j  dx j  
j1

x j
 dx j .

Ici, les variations dx j sont indépendantes. Alors,


We
Xj   .
x j
Il faut préciser, naturellement que cette expression est
valable seulement si les charges électriques des conducteurs qui composent
le système sont constantes. L’expression suivante constitue le premier
théorème des forces généralisées en champ électrique.
We
Xj  
x j
Q k  const.

La force généralisée qui va augmenter la coordonnée généralisée


est égale à la dérivée, avec le signe changé, de l’énergie électrique par
rapport à la coordonnée généralisée respective si les charges restent
constantes.
Si on impose la condition que, pendant la durée des
transformations, il y a un apport d’énergie de l’extérieur du système, alors il
faut admettre une variation des charges. Cette variation se produit par
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 173

l’apport des charges élémentaires dQ k , de l’infini à l’intérieur du système,


sur les conducteurs.
Le travail total effectué pendant ce procès est :
n Mk n n
dL ext   
k 1
dQ k  E  ds   
k 1
dQ k  V  Vk   V
k 1
k  dQ k .

Pour l’énergie du système on peut utiliser l’expression :


n
Q k  Vk
We  
k 1
2
.

La différentielle de l’énergie électrique est


n
 dQ k  Vk Q k  dVk 
dWe   
k 1
2

2


et d’ici
n
2  dWe    dQ
k 1
k  Vk  Q k  dVk  .

Si les potentiels des conducteurs restent constants, la relation


devient
n
2  dWe   dQ
k 1
k  Vk

Mais, d’autre part, le travail effectué de l’extérieur du système doit


se retrouver dans l’augmentation de l’énergie du système et dans le travail
effectué par le système.
dL ext  dWe  dL
On constate aussi que le travail effectué de l’extérieur du système
est égal avec le double de l’énergie électrique du système. Maintenant on
peut écrire :
2  dWe  dWe  dL
Donc l’apport d’énergie de l’extérieur du système est partagé en
deux parties égales : une partie pour augmenter l’énergie intérieure du
système et l’autre pour le travail effectué par le système. On peut écrire
donc la relation :
dWe  dL
Si l’énergie électrique est exprimée fonction seulement des
potentiels électriques et des coordonnées généralisées,
We  We (V1 , V2 ,..., Vn , x 1 , x 2 ,..., x p ) ,
ce qui est possible si on utilise les relations de Maxwell pour les
condensateurs, alors,
n p
We We
dWe  
k 1
Vk
dVk 
j1
x j 
dx j .

Puis, si on met la condition de potentiel constant ( dVk  0 ),


Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 174

p
We
dWe  j1
x j
dx j .

On utilise aussi l’expression du travail élémentaire et on


trouve :
p p
We
j1
x j
dx j  X
j1
j  dx j

Si on tient compte des variations strictement indépendantes des


coordonnées généralisées, on trouve le deuxième théorème des forces
généralisées, dans le cas des potentiels constants.
We
Xj 
x j
Vk  const

La force généralisée qui a la tendance d’augmenter la coordonnée


généralisée est la dérivée de l’énergie électrique par rapport à la
coordonnée généralisée respective si les potentiels restent constants.

Application 1. Force d’attraction entre les armatures d’un condensateur


Soit un condensateur plan, avec les charges égales et de signe
contraires sur les armatures, qui est représenté dans la figure suivante.

On connaît l’expression de l’énergie électrique d’un condensateur


plan :
CU2 εA  U 2 Q2 Q2 d
We    
2 2d 2C 2ε A
Sur la direction de la force d’attraction entre les armatures
du condensateur, la coordonnée généralisée est la distance entre les
armatures « d ».
On applique la première forme du théorème des forces généralisée :
We   Q2 d  2
F    Q .
d d  2ε A  2ε A
Q  const  
On peut appliquer aussi la deuxième forme du théorème des
forces généralisée :
We   U 2  ε  A  U2 ε A
F   .
d V const 
d  2  d   2d2
Les deux résultats sont identiques. La relation qui fait la liaison entre
les deux formes de la solution est la définition de la capacité du
condensateur :
Q εA
C 
U d
Observations :
►a. Le signe moins devant le résultat montre que la force
généralisée va actionner pour diminuer la coordonnée généralisée, c'est-à-
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 175

dire c’est une force d’attraction. Le fait est explicable par la nature des
charges électriques qui se trouvent sur les armatures du condensateur :
elles sont de signe contraire, fait qui conduit à une force d’attraction.
►b. Mais les deux solutions sont le résultat de deux conditions
différentes : charges constantes et tensions constantes. Quelle est
l’explication ? Elle se trouve dans la modification de l’énergie du système
pendant l’action de la force électrique.
Ainsi, si les charges électriques des armatures du condensateur
restent constantes, la force d’attraction est constante par rapport à la
coordonnée généralisée et le travail effectué par le système est :
x x
Q2 Q2
L 
0
F  dx  
o
2ε A
dx 
2ε A
x .

Le travail effectué par le système peut être déterminé aussi


par la variation de l’énergie électrique du système. On fait la différence entre
l’énergie finale du système et l’énergie initiale si la distance entre les
armatures va diminuer avec « x ».

Q2 Q2 Q2  d  x d  Q2
ΔW  Wfin  Win         x
2  C fin 2  C in 2  ε A ε A  2ε A
Cette différence est négative, ce qui montre que l’énergie finale est
plus petite que l’énergie initiale, le système perde l’énergie et donc le travail
est effectué par le système.
Dans le deuxième cas, si les potentiels restent constants, la force
dépende de la coordonnée généralisée et il faut tenir compte de la
modification de la capacité du condensateur pendant l’action de la force.
εA
C
dx
La force électrique est donc :
U2 εA
F .
2  d  x 2
Puis, le travail effectué par le système sera déterminé par
l’intégrale :
x x x
U2 εA U2 εA
L 
0
F  dx  
0

2 d  x 2
dx  
2 dx 0

2
U εA U2 ε A U2  1 1
     ε  A  
2 dx 2 d 2 dx d
On a utilisé le module de la force généralisée, parce que le signe
moins montre seulement la modalité de la modification de la coordonnée
généralisée. Or, pour déterminer le travail il faut utiliser la force développée
par le système ce qui signifie le module.
La différence entre l’énergie électrique finale et l’énergie électrique
initiale est :
1 1 1  εA εA 
ΔW  Wfin  Win  C fin  U 2  C in  U 2  U 2    .
2 2 2 dx d 
On voit qu’il y a une augmentation de l’énergie du système.
L’augmentation de l’énergie est égale au travail effectué par le système.
Donc le travail ne peut pas être effectué par le système. Il y a un apport
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 176

d’énergie de l’extérieur du système. Cet apport va se partager en deux


parties égales : une partie qui va augmenter l’énergie du système et une
autre partie qui va réaliser le travail.

Application 2. Pompe électrostatique


Pour élever des liquides qui ont des propriétés diélectriques à une
certaine hauteur, on peut utiliser une construction du type d’un condensateur
cylindrique, qui a les dimensions présentées dans la figure suivante.
On connaît la capacité du condensateur cylindrique :
2 π ε l
C cil 
R  .
ln 2 
 R1 

Le système représenté est équivalent avec deux condensateurs : un


condensateur cylindrique avec l’hauteur « x » qui a comme diélectrique le
fluide de permittivité ε  ε o , représenté comme noircit dans la figure et un
autre condensateur d’hauteur « h-x » qui a comme diélectrique l’air. La
capacité équivalente du système est :
2  π  ε  x 2  π  ε o   h  x
C  C diel  C air   
 R2  R2 
ln  ln 
 R1   R1 
Si les armatures sont connectées à une source de tension
électromotrice avec la tension constante aux bornes, l’énergie électrique est
donnée par l’expression :
 
 
CU 2
2π ε x 2  π  ε   h  x   U
2
We     o

2 R  R  2
 ln 2  ln 2  
  R 1  R
 1 

Il faut appliquer la deuxième forme du théorème des forces


généralisées (aux potentiels constants).
We 2 π U2 
F   ε  x  ε o  h  x 
x U  ct R  2 x
ln 2 
 R1 
On peut écrire encore :
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 177

2π U2
F   ε  εo 
R  2
ln 2 
 R1 

La force actionne dans le sens d’agrandir la coordonnée


généralisée, attirant le fluide diélectrique entre les armatures du
condensateur. Pour élever le diélectrique, il faut que la force soit plus grande
que le poids du diélectrique.
FG
Alors,
π
 U2  ε  εo   m  g
R  . Si
ln 2 
 R1 
on pose la condition comme que la tension appliquée soit égale avec le
produit entre la rigidité diélectrique E d et la distance entre les armatures,
(R 2  R 1 ) ,

U = Ed  R 2  R1 . 
On peut remplacer l’expression de la masse du fluide fonction de la
densité de masse et les dimensions géométriques.

m  τ  V  τ  π  R 22  R 12  h 
On trouve l’expression :
π
R 
 
 E d2   R 2  R 1  2   ε  ε o   τ  π  R 22  R 12  h  g
,
ln 2 
 R1 
respectivement
1
 E d2   R 2  R 1    ε  ε o   τ   R 2  R 1   h  g
R  . Ca
ln 2 
 R1 
constitue une relation de liaison entre les dimensions géométriques de la
pompe et les caractéristiques de matériel du fluide, une condition de
réalisabilité du dispositif.
8.6 Questionnaire

1. L’intensité du champ électrique est différente de zéro à l’intérieur des


conducteurs ?
2. L’introduction d’un conducteur non chargé dans un champ électrique
modifie ou non le champ électrique ?
3. Qu’est que c’est l’effet de pointe ?
4. Qu’est que c’est un condensateur électrique ?
5. Quelle est la capacité du condensateur plan ? Quelles sont les
approximations faites pour calculer cette capacité ?
6. Quelle est l’intensité du champ électrique à l’intérieur d’un condensateur
plan ?
7. Qu’est que c’est le claquage d’un condensateur ?
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 178

8. Qu’est qu’ils sont les surfaces correspondantes ?


9. Qu’est qu’ils expriment les relations de Maxwell pour les conducteurs
chargés ?
10. Qu’est que c’est une capacité en service ?
11. Quelles sont les conditions de fonctionnement (services) des lignes de
transmission de l’énergie ?
12. Quels sont les théorèmes de Kirchhoff pour les réseaux à condensateurs
électriques ?
13. Quelle est la relation (mathématique) entre la capacité équivalente de
deux condensateurs connectés en série et l’une des capacités ?
14. Quelle est la relation (mathématique) entre la capacité équivalente de
deux condensateurs connectés en parallèle (dérivation) et l’une des
capacités ?
15. Quelle est la densité de l’énergie du champ électrique ?
16. Quelle est l’énergie d’un système de n conducteurs chargés ?
17. Quelle est l’énergie d’un condensateur plan ?
18. Enoncez le théorème des forces généralisées aux charges constantes.
19. Enoncez le théorème des forces généralisées aux potentiels constants.

9. BOBINES ELECTRIQUES
9.1 Bobines électriques. Inductances

Une bobine électrique est réalisée d’un fil conducteur, isolé en


latéral, enroulé « N » fois (spires) sur un support. Le passage du courant par
le fil conducteur donne un champ magnétique. Les lignes de champ
magnétique peuvent traverser la surface transversale de l’autre bobine ou
pas. Pour augmenter l’induction magnétique, le support est ferromagnétique.
Soit deux bobines électriques, présentées dans la figure suivante : la
bobine « k » avec Nk spires, traversées par le courant i k et une deuxième
bobine, « j » avec Nj spires, parcourues par le courant i j. Les lignes de
champ magnétique de la première bobine ont été représentées avec une
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 179

ligne continue et la ligne de champ de la deuxième bobine avec une ligne


interrompue.
Pour mieux comprendre les phénomènes présentés dans ce
chapitre, il faut donner quelques définitions.
Flux fasciculaire de dispersion (de fuite) d’une bobine : est la totalité
des lignes du champ magnétique produit par une bobine et qui ne passent
pas par une autre bobine. Exemples : Φ f sk et Φ f sj .
Flux fasciculaire utile (de couplage) entre deux bobines : este la
totalité des lignes du champ magnétique produit par une bobine et qui
passent par une autre bobine. Exemple : Φ f jk est la totalité des lignes de
champ produites par la bobine « k », qui passent par la bobine « j ».

Le flux fasciculaire total d’une bobine est la totalité des lignes de


champ produit par une bobine. En général,
n


Φ f k  Φ f sk  Φ f jk
j1
.
j k

Pour la tension électromotrice induite dans une bobine, il faut


appliquer la loi de l’induction magnétique sur une courbe fermée qui est, par
exemple, le fil conducteur d’une bobine et la tension électrique entre les
bornes. Alors, la surface traversée par les lignes de champ magnétique est
« N » fois la surface d’une spire de la bobine, N étant le nombre de spires.
Alors, il faut introduire une autre catégorie de flux, le flux total.
Le flux total de dispersion (flux de dispersion) est le flux fasciculaire
de dispersion, multiplié avec le nombre de spire de la bobine respective.
Exemple : Φ d k  N k Φ f dk .
Le flux utile (de couplage) total est le produit entre le flux fasciculaire
utile produit par une bobine et qui passe par une autre bobine, et le nombre
de spires de l’autre bobine. Exemple : Φ jk  N j Φ f jk est le flux
fasciculaire utile (de couplage) produit par la bobine « k » et qui passe par la
bobine « j », multiplié avec le nombre de spires de la bobine « j ».
Le flux total d’une bobine est le flux fasciculaire total d’une bobine
multiplié avec le nombre de spires de cette bobine. En général,
Φk  Nk Φf k .
Observation 1. Il y a une liaison entre le sens du courant électrique
qui parcourt les spires d’une bobine et le sens des lignes de champ : celle
donnée par la règle du tirebouchon. Pour la même bobine, l’association est
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 180

naturelle, mais le courant qui passe par une bobine donne un champ
magnétique, qui, passant par une autre bobine, a les lignes orientées dans
le même sens ou en sens contraire. L’inductance d’une bobine est le
rapport entre le flux total de la bobine et le courant qui a produit le flux.
Φk
Lk 
ik
L’inductance de dispersion d’une bobine est le rapport entre le flux
total de dispersion d’une bobine et le courant qui a produit le flux.
Φk d
Lk d 
ik
L’inductance de couplage (mutuelle) entre deux bobines « k » et
« j » est le flux total de couplage produit par la bobine « k » et qui passe par
la bobine « j », rapporté au courant ik qui a produit le flux.
Φ jk
L jk 
ik
Observation 2. L’inductance de couplage peut être négative ou
positive à cause de l’orientation (différente ou non) des lignes de champ et
du courant de l’autre bobine. Voir l’observation 1. Puis, on verra plus tard,
l’inductance de couplage est la même dans les deux sens du couplage.
Lkj = Ljk
Le coefficient de couplage est donné par le rapport entre le module
de l’inductance de couplage et la racine carré du produit entre les
inductances des bobines.
L jk
kM 
LkL j
Les limites de variation du coefficient de couplage sont « 0 » pour
l’absence du couplage et « 1 » pour le couplage parfait. Donc :
k M   0, 1  .
Pour un couplage parfait ( kM = 1 ),
Lkj2 = Lk Lj
Le coefficient de dispersion magnétique est défini par :
σ  1 k M 2
On voit que, pour les flux fasciculaires des deux bobines, on a la
relation :
Φ f k  Φ f kk  Φ f dk  Φ f jk .

On multiplie avec Nk.


NkΦf k  NkΦf dk  Nk Φf jk

Nk N
 L ki k  Ld ki k   N j Φ f jk  L d k i k  k  L jk  i k
Nj Nj
Nk
 Lk  Ld k   L jk
Nj
L’inductance utile de la bobine « k » par rapport à la bobine « j » est,
par définition :
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 181

Nk
L u jk  L jk
Nj

Application 1. Pour clarifier ces définitions on va considérer deux solénoïdes


(bobines cylindriques) droits parcourus par les courants « i1 » et « i2 ». Les
solénoïdes ont la même longueur « l », « N1 » et respectivement « N2 »
spires et les sections des surfaces transversales ont les aires « A1 » et
respectivement « A2 ».

On suppose les solénoïdes suffisamment longues, qu’on peut


négliger le champ magnétique extérieur. A l’intérieur des deux bobines
l’intensité du champ magnétique est, respectivement,
N 1i 1 N 2i 2
H1  et H2  .
l l
Si le milieu où se trouvent les bobines est homogène et de
perméabilité « μ », les inductions magnétiques des champs produites des
deux bobines sont :
N 1i 1 N 2i 2
B1  μ H 1  μ et B2  μ H 2  μ
l l
L’inductance propre de la première bobine est le rapport entre le flux
total de cette bobine et le courant qui a produit le flux.
Φ1
L1 
i1
Mais le flux total de la bobine « 1 » est le produit entre le nombre de
spire de la bobine « 1 » et le flux fasciculaire total de cette bobine, qui, à son
tour, est le produit entre l’induction magnétique et la surface transversale de
la bobine.
Φ 1  N 1  Φ f 1  N 1  B1  A 1
On trouve :
N1 2 A1 .
L1  μ
l
Pour la deuxième bobine, l’inductance est évidement:
N22A2
L2  μ
l
Pour l’inductance de dispersion de la bobine « 1 », il faut considérer
seulement le flux fasciculaire de dispersion, c'est à dire le flux fasciculaire
produit par la bobine « 1 » et qui ne passe pas par la bobine « 2 ». Il s’agit
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 182

seulement des lignes de champ qui passent par la couronne circulaire


délimitée par l’intérieur de la bobine « 1 » et l’extérieur de la bobine « 2 »,
qui a la surface A1 – A2.
Φ f d1  B1  A 1  A 2 
Si on écrit l’expression de l’inductance de dispersion et on
développe les composantes, on a :

Φd 1 N 1 Φ f d1 N 1 B1  A 1  A 2  N 1 μ N 1 i 1  A 1  A 2  N 2  A1  A 2 
Ld 1     μ 1
i1 i1 i1 i1l l
.
Pour l’inductance de dispersion de la bobine « 2 », on voit que cette
bobine est intérieure à la bobine « 1 » et donc, toutes les lignes du champ
magnétique généré par cette bobine et qui se trouvent à son intérieur sont
aussi à l’intérieur de bobine « 1 ». En conséquence, il n’y a pas de flux de
dispersion, parce qu’il n y a pas de lignes de champ qui ne passent pas par
la bobine « 1 ».
Φf d2 0
Ca mène à
Ld2 = 0
Pour les inductances de couplage (mutuelles) on peut commencer
par l’inductance L21. Pour ça, il faut déterminer le flux fasciculaire produit par
la bobine « 1 » et qui passe par la bobine « 2 ». Il est le produit entre
l’induction magnétique du champ produit par la bobine « 1 » et la surface
transversale de la deuxième bobine.
Φf 21  B1 A 2
Pour le flux utile (de couplage) total, il faut multiplier avec le nombre
de spire de la deuxième bobine.
 21  N 2 Φ f 21  N 2 B1 A 2
L’inductance de couplage est donc :
N 1i 1
N 2μ A2
Φ 21 N 2 B1 A 2 l N N A
L 21    μ 1 2 2
i1 i1 i1 l
Pour le couplage inverse il faut déterminer le flux fasciculaire produit
par la bobine « 2 » à travers la surface transversale de la bobine « 1 ».
Φ f 12  B 2 A 2
On a écrit A2 parce que seulement à l’intérieur de la bobine « 2 » il y
a des lignes de champ, même si la surface totale de la bobine « 1 » est A1.
Pour l’inductance on écrit successivement :
N 2i 2
N 1Φ f 12 N 1μ A2
Φ12 N1B 2 A 2 l N N A
L12     μ 1 2 2
i2 i2 i2 i2 l
Le coefficient de couplage est :
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 183

N1 N 2 A 2
μ
L12 l A2
kM   
L1  L 2 N12 A1 N 2 2 A 2 A1 .
μ μ
l l

Observation 3. Les inductances de couplage sont les mêmes.


L12 = L21
Mais, attention ! Les sens des courants des deux bobines ont la même
orientation et donnent la même orientation pour les lignes de champ. C’est
pour ça qu’on a une valeur positive pour l’inductance de couplage. Si le sens
du courant, par exemple i2, est inverse, l’orientation des lignes de champ de
la première bobine est inverse par rapport à l’orientation naturelle des lignes
de champ de la deuxième bobine. En conséquence, l’inductance de
couplage est négative. Le signe moins doit être introduit dès le moment du
calcul du champ fasciculaire de couplage.
Φf 21   B1 A 2

 21  N 2 - Φ f 21    N 2 B1 A 2
N 1i 1
N 2μ A2
Φ 21 N BA l N N A
L 21   2 1 2   μ 1 2 2
i1 i1 i1 l
Il est évident qu’il n’est pas très facile d’opérer avec deux types
d’inductances : positives et négatives. Pour que l’inductance des circuits
électriques soit seulement positive, on a introduit une convention qui établit
les sens des courants électriques des deux bobines pour que l’inductance
de couplage soit positive.

Si les deux courants ont la même orientation par rapport aux bornes
polarisées (une notation différente : cercle, carré, étoile etc) l’inductance de
couplage est positive.
L’inductance utile de la bobine « 1 » par rapport à la bobine « 2 »
est :
N1 N N N A N 2A
Lu 1   L 21  1  μ 1 2 2  μ 1 2 .
N2 N2 l l
L’inductance utile de la bobine « 2 » par rapport à la bobine « 1 »
est :
N2 N N N A N 2A
Lu 2   L12  2  μ 1 2 2  μ 2 2
N1 N1 l l
On voit que L1 = Lu1 + Ld1 et L2 = Lu2 + Ld2.
N12 A1 N1 2 A 2 N12  A1  A 2 
L1  μ μ μ
l l l
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 184

N22A2 N22A2
L2  μ μ 0
l l
Pour le coefficient de dispersion on a :
A 2 A1  A 2
σ  1 k M 2  1  .
A1 A1
Pour ce cas, on peut interpréter le coefficient de dispersion comme
la surface relative qui n’est pas commune aux deux solénoïdes.

9.2 Théorèmes des inductances

Les théorèmes des inductances établissent les paramètres qui


interviennent dans l’expression des inductances.

9.2.1 Théorème de l’inductance propre


L’inductance propre d’une bobine ne dépende pas du flux
magnétique ou du courant électrique qui établit le flux, mais seulement des
dimensions géométriques, du nombre de spires et de la perméabilité
magnétique du milieu.

Démonstration. L’induction magnétique est donnée par la formule de Biot-


Savart-Laplace.
μ i ds  R
B sp 
4π 
Γ
R3
Mais si la courbe Г est réalisée de « N » spires, traversées par le
même courant, l’induction devienne :
μ i ds  R
B  N  B sp  N
4π 
Γ
R3
Puis, le flux magnétique total à travers la surface S Г de la bobine,
obtenue par l’enroulement (N fois) du fil conducteur (qui est un circuit
électrique, donc une courbe fermée) est donné par :
 ds  R 
 N μ i   dA
Φ SΓ  N  Φ f SΓ  N 

B  dA  N   
SΓ 
4π 
Γ
R3  
L’inductance est donnée par le rapport :
Φ SΓ μ ds  R μ ds  R
L
i
 N2 
S
4π 
 dA
Γ
R 3
 N2 
4π  dA 
SΓ Γ
R3
.
Γ

On voit que l’énoncé du théorème est vérifié.

9.2.2 Théorème de l’inductance de couplage (mutuelle)


L’inductance de couplage (mutuelle) est indépendante des flux
magnétiques et des courants des deux bobines. Elle dépende seulement
des dimensions géométriques (position relative des deux bobines), du
nombre de spires des deux bobines et de la qualité magnétique du milieu.

Démonstration. L’inductance de couplage est donnée par le rapport entre le


flux magnétique total produit par une bobine et qui passe par une autre
bobine et le courant qui a produit le flux.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 185

Φ 21
L 21 
i1
Pour déterminer le flux fasciculaire produit par une bobine et qui
passe par une autre bobine, il faut écrire :

N 1i 1 dl1
Φf 21  B
SΓ 2
1  dA 2   rot A
SΓ 2
1  dA 2  A
Γ2
1  dl 2  μ
Γ2
4π R
Γ1 12
 dl 2

Mais,

N 1i 1 dl1  dl 2 N N i dl1  dl 2
Φ 21  N 2 Φ f 21  N2 μ
4π 
Γ 2 Γ1
R 12
μ 1 2 1
4π 
Γ 2 Γ1
R 12
On trouve maintenant l’expression de l’inductance de couplage
(mutuelle).
Φ N N dl1  dl 2
L 21  21  μ 1 2
i1 4π R 12 
Γ 2 Γ1

On voit que cette expression est dépendante seulement du nombre


de spires des deux bobines, des dimensions géométriques (par l’intermède
des intégrales le longue des courbes Г et le vecteur de position relative R 12 ),
de la qualité magnétique du milieu (μ ) et, une chose très importante, du
sens de référence sur les deux courbes.
On voit encore qu’on a la même expression pour les deux
inductances de couplage.
N N dl1  dl 2 N N dl 2  dl1
L 21  μ 1 2
4π R 12 
μ 1 2
Γ 2 Γ1
4π R 12
 L 12 
Γ 2 Γ1

9.3 Relations de Maxwell relatives aux inductances

Soit un milieu linéaire du point de vue magnétique et un système de


« n » bobines parcourues par les courants ij (j = 1, 2, 3 …,n).
Le flux magnétique par la bobine « j » est une fonction linéaire des
intensités des courants.
Φj = Lj1 i1 + Lj2 i2 + …+ Ljj ij +…+ Ljk ik +…+ Ljn in
On trouve ici l’inductance propre de la bobine « j », Ljj et l’inductance
de couplage Ljk de la bobine « j » avec les bobines « k » .
On peut écrire, bien sûr, cette expression pour le système de « n »
bobines.
Φ1 = L11 i1 + L12 i2 + …+ L1j ij +…+ L1k ik +…+ L1n in
Φ2 = L21 i1 + L22 i2 + …+ L2j ij +…+ L2k ik +…+ L2n in

Φj = Lj1 i1 + Lj2 i2 + …+ Ljj ij +…+ Ljk ik +…+ Ljn in

Φk = Lk1 i1 + Lk2 i2 + …+ Lkj ij +…+ Lkk ik +…+ Lkn in

Φn = Ln1 i1 + Ln2 i2 + …+ Lnj ij +…+ Lnk ik +…+ Lnn in

On peut écrire ces relations utilisant la forme matricielle.


Φ   L  i
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 186

Ces relations sont appelées les relations de Maxwell relatives aux


inductances. Si le déterminant du système n’est pas nul, on peut déterminer
l’inverse de la matrice [L] et écrire
i    L 1  Φ      Φ  ,
ou, pour le courant « j »,
ij =Гj1 Φ1 + Гj2 Φ2 +…+ Гjj Φij +…+ Гjk Φk +…+ Гjn Φn .
Les termes Гjk sont appelés inductances réciproques de couplage
entre les bobines « j » et « k » et le terme Гjj inductance réciproque propre
de la bobine « j ».

9.4 Tensions électromotrices dues aux inductances propres et


mutuelles

Si dans les relations de Maxwell les courants sont variables par


rapport au temps, les flux magnétiques Φ j sont aussi variables. Ils vont
induire des tensions électromotrices, ej, dans la bobine « j », conformément
à la loi de l’induction électromagnétique.

dΦ j di 1 di di j di di
ej     L j1 L j2 2  ...  L jj  ...  L jk k  ...  L jn n
dt dt dt dt dt dt
di j
La composante e jj   L jj est la tension électromotrice d’auto-
dt
di k
induction et la composante e jk   L jk est la tension électromotrice
dt
di j
d’induction mutuelle. Les expressions avec le signe changé u Lj  L jj et
dt
di k
uL jk
 L jk sont les chutes de tension inductive propre et
dt
respectivement mutuelle.
Si l’inductance d’une bobine est variable (par exemple une bobine
qui n’est pas rigide) la tension électromotrice induite est :
dΦ di dL
e  L i .
dt dt dt
Les deux termes sont nommés : tension électromotrice de
di
transformation (  L ) et respectivement tension électromotrice de
dt
dL
mouvement (  i ).
dt

9.5 Résistances non inductives

Dans le cas des résistances électriques obtenues à l’aide des fils


conducteurs enroulés sur un support (ce qui n’est autre chose qu’une
bobine), il faut diminuer ou éliminer le phénomène d’auto-induction. Ca peut
se faire en enroulant en même temps les deux parties du conducteur, l’une
parcourue par le courant « I » dans un sens, et l’autre en sens contraire.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 187

9.6 Théorème des forces généralisées en champ magnétique

On connaît l’expression de l’énergie magnétique


n
Φk  ik
Wm  
k 1 2
,

en fonction des flux magnétiques et des courants électriques qui passent à


travers les conducteurs (bobines).
Si on fait le bilan énergétique d’un système de « n » bobines
parcourues par les courants « ik », pour chaque circuit fermé « k » qui a une
tension électromotrice « ek », une résistance électrique « Rk » et une tension
d’auto-induction « eik », on peut écrire successivement :
dΦ k dΦ k
ek  ei k  R ki k  ek   R kik  ek  R kik 
dt dt

On multiplie la relation antérieure avec «i k dt » et on fait la somme


pour tous les conducteurs.
n n n


k 1
e k i k dt  
k 1
R k  i k  2 dt   dΦ
k 1
k i k dt

Les premiers deux termes de l’expression représentent maintenant :


a. La somme des énergies élémentaires générées par les sources
n
de tension électromotrice : dWg  e
k 1
k i k dt ;

b. La somme des pertes Joules élémentaires dans les


n
résistances : dWJ  R
k 1
k  i k  2 dt ;

On peut tenir compte de l’observation et écrire, pour cette fois, un


bilan énergétique pour les phénomènes qui se déroulent. Dans ce bilan
énergétique, la somme des puissances élémentaires données par les
sources est égale aux pertes Joule élémentaires dans les conducteurs
additionnées avec la variation élémentaire de l’énergie magnétique et au
travail effectué par le système
n n

e
k 1
k  i k  dt  R
k 1
k  i 2k  dt  dWm  dL

Si on compare les dernières relations on trouve :


Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 188

 dΦ
k 1
k i k dt  dWm  dL .

Si les flux restent constants ( Φ k  ct  dΦ k  0 ), le travail


élémentaire est donné par la décroissance de l’énergie magnétique.
dL  -dWm
On peut considérer « p » coordonnées généralisées pour le
système. Si on écrit l’énergie, fonction des inductances réciproques (de flux).
On peut écrire :
ik =Гj1 Φ1 + Гj2 Φ2 +…+ Гjj Φij +…+ Гjk Φk +…+ Гjn Φn,
et
nn n n
1 1
  
Wm  kj k j  j  j2  jk jk
2 k1 j1 2 j1 j,k1 .
k j

L’énergie magnétique est en fonction des flux φ k, variables par


rapport au temps, et des dimensions géométriques (par l’intermède de Г ).

Wm  Wm  1 ,  2 , ...,  n , x 1 , x 2 ,..., x p 
La variation de l’énergie est donnée par :
n p
Wm Wm
dWm 
k 1
 k
 d k 
j1

x j
 dx j . 
Mais comme les flux peuvent être considérés constants (
Φ k  ct  dΦ k  0 ), la variation de l’énergie est possible seulement par
rapport aux coordonnées généralisées.
p
Wm
dWm 
j1
x j
 dx j 
Le travail élémentaire peut se faire seulement sur la direction des
coordonnées généralisées :
p
dL  Xj1
j  dx j

La relation entre la variation de l’énergie et le travail élémentaire


conduit à :
p p
Wm

j1
X j  dx j  
j1
x j
 dx j . 
Mais les modifications des coordonnées généralisées sont
indépendantes l’une de l’autre. On obtient le premier théorème des forces
généralisées en champ magnétique
Wm
Xj  
x j
 k  const

La force généralisée qui tend à accroître la coordonnée généralisée


associée est égale à la dérivée partielle de l’énergie magnétique par rapport
à la coordonnée généralisée respective, avec le signe changé si les flux
restent constants.
Puis, si on écrit l’énergie magnétique autrement,
n
1
Wm 
2 
k 1
k ik

on écrit la différentielle,
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 189

n
1
dWm 
2  
k 1
k  di k  i k  d k  ,

et on l’introduit dans la relation


n

 dΦ
k 1
k i k dt  2Wm  dWm  dL ,

on trouve :
n n
1
i
k 1
k  d k  dL 
2  
k 1
k  di k  i k  d k  .

Si on utilise la condition de « courants constants », (


i k  const  di k  0 ), on écrit :
n
1
dL 
2 i
k 1
k  d k .

Dans le deuxième membre de l’expression on trouve la différentielle


de l’énergie aux courants constants.
dL  dWm i k  ct

On écrit l’énergie en fonction des courants et des inductances,


Φk = Lk1 i1 + Lk2 i2 + …+ Lkj ij +…+ Lkk ik +…+ Lkn in
on trouve l’expression de l’énergie en fonction des courants.
nn n n
1 1
  
Wm  L kjik i j  L j i j2  L jk i jik
2 k1 j1 2 j1 j,k1
kj

ou
Wm  Wm (i 1 , i 2 ,..., i n , x 1 , x 2 ,..., x p )
et on écrit la différentielle.
n p
Wm Wm
dWm 
k 1
i k
 di k   
j1
x j
 dx j

Dans le cas, supposé, des courants constants,


i k  const  di k  0 ,
p
Wm
dWm  
j1
x j
 dx j .

On revient à la relation entre le travail et la variation de l’énergie


magnétique aux courants constants.
p p
Wm

j1
X j  dx j 
j1
x j
 dx j 
Le moment où on tient compte que les transformations
correspondantes aux coordonnées généralisées sont indépendantes, on
trouve le deuxième théorème des forces généralisées en champ
magnétique.
Wm
Xj 
x j
i k  const.

La force généralisée qui tend à accroître la coordonnée généralisée


associée est égale à la dérivée partielle de l’énergie magnétique par rapport
à la coordonnée généralisée respective, si les courants restent constants.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 190

Observations :
a. Les forces généralisées sont uniquement déterminées par la configuration
du système. Le résultat du calcul est le même quelle que soit la modalité
d’évolution du système : aux flux constants ou aux courant constants.
b. Il faut observer que, si les flux magnétiques sont constants les tensions
électromotrices induites ne peuvent pas apparaître. Donc toute l’énergie
donnée par les sources se retrouve dans le travail effectué par le système.
Si les courants restent constants on a trouvé la relation :
2Wm  dWm  dL .
On peut l’interpréter comme un bilan énergétique, qui montre que le
système reçoit de l’énergie de l’extérieur (2 dWm), et cette énergie est
utilisée pour accroître l’énergie interne du système ( dW m ) et pour effectuer
le travail (dL). On voit que l’apport d’énergie de l’extérieur du système est
réparti en deux quantités égales, c'est-à-dire le travail élémentaire est égal
avec la croissance de l’énergie interne.
Application 2. La force d’interaction entre un conducteur rectiligne, de
longueur infinie, parcouru par le courant et un cadre rectangulaire situé
dans le même plan que le fil et parcouru aussi par un courant.

L’énergie magnétique de deux bobines est donnée par :


1 1
Wm  L1i 1 2  L 2 i 2 2  L12 i 1i 2 .
2 2
Pour l’interaction de deux bobines il faut déterminer seulement
l’énergie correspondante au couplage magnétique,
Wm 12  L 12 i 1i 2 ,
ce qui revient à déterminer l’inductance de couplage.
A une distance « x » de conducteur, l’induction magnétique est :
i1
B1  μ  .
2πx
Le flux magnétique (fasciculaire) du fil à travers la surface du cadre
est :
a c b cb
i1 a  i1 cb
Φ 21   dy  B
0 c
1  dx  a c
2 π  x
 dx 
2π
ln
c
.

Ce flux est en même temps le flux total de couplage, parce que le


cadre n’a qu’une seule spire. On trouve l’inductance de couplage,
Φ 21 a cb
L 21   ln
i1 2 π c
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 191

et puis l’énergie magnétique cherchée.


a  i1  i 2 c  b
Wm  L 21  i1  i 2  ln
2π c
Pour appliquer le théorème des forces généralisées, il faut observer
que l’action des forces se produit seulement sur la direction de l’axe 0x,
respectivement sur les deux branches du cadre perpendiculaire sur cette
direction. On a montré dans la figure suivante, l’interaction entre le champ
magnétique du fil et le courant des deux branches (les forces F’ 21 et F’’21). Ce
qu’on peut calculer avec le théorème des forces généralisées est la
résultante des deux.
La coordonnée généralisée est « c » et les courants sont constants.
On va appliquer le deuxième théorème des forces généralisées en champ
magnétique.
Wm   a  i1  i 2 c  b  a  i1  i 2  1 1
F21   
 ln 
   
t i  const t  2  π c  2π  c  b c 
k

L’expression de la force est


a  i1  i 2 b
F21    ,
2  π c c  b 
ce qui montre que la force totale exercée sur le cadre conduit à la
décroissance de la coordonnée généralisée « c », donc c’est une force
d’attraction. On peut trouver aussi les deux forces (d’attraction F’ 21 et de
répulsion F’’21) qui s’exercent sur le cadre.
' i1  i 2 a '' i1  i 2 a
F21   , F21  
2 π c 2 π c  b
On peut suggérer que s’il n’y a pas un mouvement du cadre,
il va se déformer sous l’action des deux forces.

Application 3. Principe de fonctionnement de l’appareil électrodynamique


L’appareil électrodynamique est constitué de deux bobines. Il y a
une bobine fixe, de grandes dimensions par rapport à l’autre qui est plus
petite. La bobine fixe produit un champ magnétique suffisamment grand
pour que les influences extérieures soient négligeables. La bobine mobile a
un moment d’inertie réduit pour que l’appareil soit capable de suivre les plus
petites variations de la grandeur mesurable. Il est évident que le fil
conducteur de cette bobine est très mince et la bobine ne peut pas supporter
un courant important.

L’appareil électrodynamique est un wattmètre qui peut mesurer la


puissance active aux bornes d’un récepteur. La bobine fixe a N 1 spires,
parcourues par le courant i1 qui est même le courant du récepteur. La bobine
mobile a N2 spires, parcourues par le courant i2, proportionnel avec la
tension appliquée aux bornes du récepteur.
La première bobine produit un champ magnétique d’induction
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 192

N1  i1
B1  μ .
l
Le flux total à travers la surface de la deuxième bobine est
 
 21  N 2 B1  dA 2  N 2 B1  dA 2  cos α
S2 S2

On peut considérer que, à l’intérieur de la deuxième bobine,


l’induction magnétique est constante. Alors,
 21  N 2  B1  cosα  A 2
Ca mène à l’inductance de couplage :
 21 N N A
L 21   μ 1 2 2 cos α .
i1 l
La coordonnée généralisée est l’angle « α » et la force
généralisée est le couple (moment) actif.

W21  N  N i i
Ma    L 21  i 1  i 2   μ 1 2 1 2  A 2  sin α
α i k  const
t l
Le signe moins montre que le moment va actionner dans le sens de
la décroissance de l’angle «  ». Le couple actif est équilibré par des
ressorts spiraux.
M r  k β
β est l’angle de déformation du ressort qui est en même temps
l’indication de l’appareil.
A l’équilibre, les deux moments sont égaux et l’indication de
l’appareil sera donnée par la relation :
N1  N 2  i1  i 2
βμ  A 2  sin α .
lk
On fait une construction pour laquelle l’indication de l’appareil ( β )
n’est pas dépendante de l’angle fait par les deux bobines. Alors, on écrit
seulement la proportionnalité de β avec le produit des valeurs instantanées
des deux courants :
β  K  i1  i 2
On suppose que les courants sont sinusoïdaux et il faut déterminer
la valeur moyenne de l’angle (la bobine mobile ne peut pas suivre les
variations rapides, avec la fréquence « f » du couple actif. A vrai dire avec le
double de cette fréquence.). Voilà :
T T
1 1
β 
i 1  i 2  dt  I1 2 sin  ω t  γ i  I 2 2 sin  ω t  γ u   dt

T T
0 0
.
On trouve successivement :
T
I 2 I 2
β 1 2 sin ωt  γ i  sin ωt  γ u   dt 

T
0
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 193

cos  γ u  γ i   cos  2 ω t  γ u  γ i 
T
2 I1I 2

T 
0
2
dt 

T
1
 I 1 I 2 cos  γ u  γ i  dt  I 1  I 2  cos γ u  γ i 

T
0

Avec l’angle de déphasage,   γ u  γ i , on trouve


l’expression bien connue en pratique,
β  P  U  I  cos  ,
qui montre que l’indication de l’appareil est proportionnelle à la puissance
active du circuit.

Application 4. Il faut déterminer l’inductance de dispersion (de fuite) pour une


bobine (section de bobine ou bobine élémentaire) située dans une encoche
d’une machine électrique . La bobine a “ N “ conducteurs dans une
encoche. Les conducteurs sont traversés, chacun, par le courant “ I “ . La
forme et les dimensions de l’encoche sont présentées dans la figure
suivante. Pour simplifier a2 = 2 a1 et μfe >> μo .

On peut écrire la loi du circuit magnétique à une distance “ x “ de la


base de l’encoche.
Hair (x) lair + HFe lFe =N (x)
lair et lFe sont les longueurs des lignes de champ en air et en fer et
N(x) est la partie des spires qui se trouvent à l’intérieur de la courbe Г (l’aire
A(x) par comparaison à l’aire totale du trapèze, A).
Mais le champ dans le noyau ferromagnétique est plusieurs fois plus
petit que le champ en entrefer (encoche) H Fe << H(x) à cause de la
perméabilité du fer, nettement supérieure à la perméabilité de l’entrefer. Ca
vient de la conservation de la composante normale de l’induction
magnétique.
μ o H n air
Bn Fe= Bn air → μ Fe H n Fe  μ o H n air  H n Fe  0
μ Fe
Alors, on peut écrire
Hair (x) lair =IּN(x)
D’autre part, le nombre de spires N(x) est proportionnel à la surface
du trapèze.
N(x) = N A(x) / A
On peut écrire successivement :
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 194

l(x)  a 1 x
  l(x)  a 1 
x
 2a 1  a 1   a 1 1  x 
a 2  a1 h h  h
a 1  l x  x2
A x    x  a1x   a 2  a1   a1x1  x 
2 2h  2h 

 x   x 
a 1 x 1   a 1 x 1  
A x   2h   2h   2x x 2 
N x   N N  N  N   .
A a1  a 2 3a 1  3h 3h 2 
h h  
2 2
D’ici
N x   2x x 2  1 x  2h  x 
H o  x  I  I  N    NI .
l x   3h 3h 2

 
 a 1  x  3h  a 1  x  h 
1
 h
Le flux fasciculaire élémentaire à l’intérieur de l’encoche est
dΦ fa  B x  dA  μ o H o  x  dx  b ,
où “ b “ est la longueur du conducteur (en encoche). Pour le flux
élémentaire total on a

  μ  NI x  2h  x   b  dx .
 2x x 2 
dΦ a  N x  dΦ f  N 
 3h 3h 2  o
  3h a 1  x  h 
Le flux total à l’intérieur de l’encoche est :
x 2  2h  x  2
h h
b b  3 4 
 x  3hx 2  h 2 x  h 3  h dx 
Φa  μ o N 2 I 
9h 3a1 
0
xh
dx  μ o N 2 I  3
9h a1  
0
x  h 

b  h 4 h3 2 h
2 
  μ o N 2 I  b h  3  ln 2  .
 μ o N 2I   3h  h  h 4
 h 4
ln 2
3 
9h a1  4 3 2  9 a1  4 

Mais il y a aussi un flux magnétique à l’extérieur de l’encoche (dans
la tranchée creusée de l’extérieur jusqu’à l’encoche). Pour ça, on a
NI NI
Ht  , dΦft  μ o H t b dx , dΦ t  N dΦ ft  Nμ o b dx
ao ao
ho
N 2I
et Φt  
0
dΦ t  μ o
ao
bh o .

Le flux total de dispersion (de fuite) est


b h3  bh
Φ  Φa  Φ t  μ o N 2I  2
  ln 2   μ o N I  o .
9a1  4  ao
L’inductance est donc
Φ b h3  bh
L  μo N2    ln 2   μo N2  o .
I 9a1  4  ao

Application 5. L’inductance d’une ligne bifilaire. Pour la ligne bifilaiere il faut


déterminer deux types d’inductances : l’inductance intérieure et l’inductance
extérieure.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 195

Pour l’inductance extérieure on peut déterminer, par exemple, le flux


magnétique par la surface située entre les deux conducteurs. Ca, parce que
les deux champs magnétiques ont le même sens seulement entre les deux
conducteurs, à cause de l’orientation différente des courants. Pour
l’extérieur, les deux champs ont le sens contraire et leur différence est
presque nulle (La distance entre les deux conducteurs est négligeable, ce
qui veut dire qu’à l’extérieur des conducteurs le champ magnétique –
différence – est nul).

Pour l’inductance extérieure il faut déterminer les intensités des


champs magnétiques des deux conducteurs et l’induction magnétique dans
un point qui se trouve entre les deux conducteurs.
I I I 1 1 
H1  , H2  , H   
2π x 2π  d  x  2π  x d  x 
I 1 1 
 B  μH  μ   
2π  x d  x 
Comme le flux magnétique est
d a l d a
I x I da
Φ  
a 0
B dx dy  μ

l  ln
dx a
μ
π
l  ln
a
,

on peut calculer l’inductance extérieure.


Φ l da
L ext   μ ln .
I π a
L’inductance intérieure d’un conducteur peut être calculée à l’aide de
l’énergie magnétique du champ de l’intérieur des conducteurs.
Dans un point (intérieur) du conducteur l’intensité du champ
magnétique est donnée par
i Jπ R2 JR
H int  Γ  
2π R 2π R 2

J est la densité du courant électrique de conduction et i Г est le


courant qui passe à travers la surface délimitée par la courbe Г.
I I
J 2
 H int  R
πa 2π a 2
La densité de volume de l’énergie magnétique est :
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 196

H2 μ I2
wm  μ   2 4 R2 .
2 2 4π a
On peut déterminer l’énergie magnétique totale avec l’intégrale :
a 2π l
μ I2 μl
Wint  
v cond
w m dv   
0 0 o
 2
2 4π a 4
 R 2  R dR d dz 
16 π
I

Si on met l’énergie fonction d’inductance et du courant,


L int  I 2
Wint  ,
2
on peut déterminer l’inductance intérieure pour un conducteur.
2 Wint μl
L' int  2

I 16 π
Pour les deux conducteurs on a :
μl
L int  2 L' int 

En fin, l’inductance totale de la ligne est
μl μl da
L  L int  L ext   ln
4π π a

9.7 Circuits magnétiques

Les circuits magnétiques sont un ensemble de matériaux avec la


perméabilité magnétique élevée, en contact direct ou séparés par zones de
air, appelées entrefers.
Les corps qui présentent une perméabilité magnétique élevé
(appelés en général matériaux ferromagnétiques) sont le fer, le cobalt, le
nickel et leurs alliages. Les sources de champ magnétique sont les bobines
électriques parcourues par les courants, disposées le plus souvent sur les
noyaux ferromagnétiques et les corps avec aimantation permanente.

9.7.1 Relations fondamentales

Soit un tube de flux magnétique et une section transversale dans le


tube de flux. Soit une section transversale dans le tube de flux pour qui,
n ds H .

On introduit la réluctance (résistance magnétique) du tube de flux


par la relation :
N N
H  ds 1
Rm    
H  ds
M 
S
B  dA Φ
M
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 197

Dans la relation précédente, S est la surface correspondante à


l’élément de ligne ds . On a tenu compte du fait que le flux est constant

pour sections diverses ( Φ   B  dA = ct. )


S
Comme unité de mesure, si la tension magnétique est mesurée en
Ampères [A], et le flux magnétique en webers [ wb = Vs ], la réluctance est
mesurée en [ A / wb ] =[ 1 / Ωs ].
On connaît la définition de la tension magnétique :
N
U m MN   H  ds .
M
Alors, la relation de définition de la réluctance peut être écrite
comme
U m MN Um
Rm  
Φ Φ
et d’ici
Um = Rm Φ,
appelée la relation d’Ohm pour les circuits magnétiques.
On peut considérer comme tube de flux une branche homogène
d’un circuit magnétique. La section de la branche est « A », suffisamment
petite pour considérer l’induction magnétique constante en section. On
suppose aussi que le matériel magnétique n’a pas d’aimantation
permanente.
Dans les conditions précisées, la formule de la réluctance est :
N N N
H  ds ds 1 ds
Rm  
M
BA
 
M
μA

μ A
M
.

Puis, quand n ds H B et la section « A » est constante,


1
Rm  ,
μA
avec « l » la longueur de la branche.
La grandeur inverse de la réluctance est appelée perméance
(conductance magnétique).
1
Λm   Gm
Rm

9.7.2 Téorèmes de Kirchhoff pour les circuits magnétiques


Soit une surface fermée Σ autour d’un nœud d’un circuit
magnétique. Elle passe à travers les branches qui convergent dans ce
nœud.

On peut appliquer la loi du flux magnétique pour la surface Σ :


Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 198

 B  dA  0 .
Σ
A l’extérieur du matériel ferromagnétique, l’induction magnétique est
négligeable, a cause de la perméabilité magnétique de l’air, qui est
nettement inférieure à celle des matériaux ferromagnétiques. (
Bair  μ o H air  BFe  μ Fe H Fe si les intensités des champs magnétique
sont du même ordre de grandeur.)
Alors, on peut écrire directement :

kΣ
Φk  0

La surface fermée Σ est attachée au nœud « j ». Alors on écrit :


 Φk  0
kn j

Ca, c’est le premier théorème de Kirchhoff pour les circuits


magnétiques : La somme algébrique des flux magnétiques incidents à un
nœud d’un circuit magnétique est nulle.
Soit maintenant une branche d’un circuit magnétique, comme dans
la figure suivante.

On écrit la loi du circuit magnétique sur la courbe fermée Г qui suit


l’intérieur de la branche du circuit magnétique (entre les points M k et Nk ) et
la tension magnétique « umk » par l’extérieur de la branche (la tension aux
bornes de la branche du circuit magnétique). Le courant qui passe à travers
la surface SГ , délimité par cette courbe, est « Nk » fois le courant « ik » du
conducteur de la bobine. Alors, on écrit :
Nk Mk

 H  dl   H  dl   H  dl  u
Γ Mk Nk
mk  u mbk  N k i k .

Avec umk la tension magnétique le long de la branche du circuit


magnétique et umbk la tension aux bornes de la branche du circuit
magnétique. Mais, la tension umk est :
u mk  R mk  Φ k .
Alors on peut écrire :
Rmk Φk – umbk = Nk ik → Nk ik + umbk = Rmk Φk .
Le terme Nk ik est appelé solénation - θ k (force magnétomotrice) et
la relation devient :
θ k + umbk = Rmk Φk
Cette relation a une parfaite ressemblance avec la relation d’Ohm
pour les circuits électriques. Mais on reviendra à ça.
Soit maintenant, un œil d’un circuit magnétique, comme dans la
figure suivante.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 199

Un va considérer la courbe fermée Г constituée des tensions aux


bornes des branches du circuit magnétique. La surface S Г , délimité par
cette courbe n’est pas intersectée par les courants des bobines qui se
trouvent sur les branches du circuits. Alors la loi du circuit magnétique
donne :
 H  dl  u
Γ
mb1  u mb2  u mb3  u mb4  u mb5  0

Autrement dit, la somme algébrique des tensions aux bornes des


branches qui se trouvent le long d’un œil d’un circuit magnétique est nulle.
u mbk  0
l k p
« p » est un œil d’un circuit magnétique.
Mais on peut remplacer la tension aux bornes de la branche « k »
avec l’expression trouvée pour une seule branche :
umbk = Rmk Φk - θ k .
La somme devient :
 (R mk Φ k  θ k )  0 
l k p

R mk Φ k 
l k p
θk
. 
l k p
Ca c’est le deuxième théorème de Kirchhoff pour les circuits
magnétiques : La somme algébrique des chutes de tension magnétique le
long des branches d’un œil d’un circuit magnétique est égale à la somme
algébrique des solénations (forces magnétomotrices) le long du même œil.
C’est le moment de faire l’observation que les grandeurs utilisées et
les relations établies pour les circuits magnétiques, ont un correspondant
dans les circuits électriques. Ca se peut voir dans le tableau suivant.
Circuits électriques Circuits magnétiques
Grandeur Symbole/ Grandeur Symbole/
Relation Relation
Résistance Résistance
électrique 1 Magnétique 1
Rm  Rm 
 A (Réluctance) μA
Tension Tension
électrique U magnétique Um

Courant Flux
électrique I magnétique Φm

Chute de Chute de tension


tension U=RI magnétique Um = Φm Rm
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 200

électrique

Relation de
l’Ohm Ek+ Uk = Rk Ik Relation d’Ohm θ k + umbk =
RmkΦk

Premier
théorème de
I
kΣ
k 0 Premier
théorème de
Φ
kΣ
k 0

Kirchhoff Kirchhoff

Deuxième
théorème de
u
l k p
k 0 Deuxième
théorème de
u
l k p
mbk 0

Kirchhoff Kirchhoff
R
l k p
k Ik  E
l k p
k R
l k p
mk Φ k  θ
l k p
k

Observations :
a. On peut construire un schéma électrique équivalent pour une branche
d’un circuit magnétique.

Mais il faut préciser le sens de la solénation (force magnétomotrice)


qui est dépendant du sens du courant qui passe par les spires de la bobine.
Il est évident que le sens du courant et la solénation sont associés suivant la
règle du tirebouchon : on tourne le tirebouchon dans le sens du courant et
le sens d’avancement du tirebouchon donne le sens de la solénation.

b. Pour les circuits à courant continu, la tension électrique calculée le long


du fil conducteur est égale à la tension calculée par l’extérieur du fil quel
que soient les points de départ et d’arrivée. Pour les circuits magnétiques, la
tension calculée par l’intérieur de la branche, « umk », n’est pas égale à la
tension calculée par l’extérieur de la branche (la tension magnétique aux
bornes), « umbk ». La différence entre les deux est la solénation θ k .
Dans le cas des circuits électriques la différence n’existe pas, parce
que le moment où on fait le calcul de la tension par l’intérieur du fil on
introduit aussi la tension électromotrice, qui est une propriété intrinsèque du
conducteur, tandis que la solénation est une propriété extérieure à la
branche.

9.7.3 L’analyse des circuits magnétiques linéaires qui ont comme


éléments d’excitation des bobines parcourues par des courants
Pour utiliser l’analogie avec les circuits à courant continu, il faut faire
la supposition que le flux magnétique à l’extérieur des branches du circuit
magnétique est nul.
A part ça, on peut utiliser toutes les méthodes de calcul, les
théorèmes et les formules de transfiguration qu’on connaît aux circuits
électriques.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 201

Application 1. Soit le circuit magnétique présenté dans la figure


suivante. Le noyau ferromagnétique est en acier, 1006 Steel avec μ r = 1400.
Les deux bobines ont N 1 = 100 et N2 = 200 spires et les courants I 1 = 10 A et
I2 = 10 A . Les dimensions sont en centimètres.

Il faut déterminer les valeurs de l’intensité du champ magnétique et de


l’induction magnétique dans le noyau ferromagnétique. Aussi, il faut
déterminer les inductances L1 et L2 des bobines, l’inductance de couplage
(mutuelle) L12 et les inductances de dispersion (fuite).
Dans la figure suivante, on a présenté, avec ligne interrompue, le
trajet des lignes de champ.

Les réluctances des portions du circuit magnétique sont:


a 1
R AB  R BC  R EF  R DE  2
 avec a  10 cm
μ a μa
3a 3 3a  δ δ
R AF  R BE  2
 , R CD  2

μa μ a μ a μo  a 2
Le schéma équivalent du circuit magnétique est présenté dans la
figure suivante.

On peut écrire les théorèmes de Kirchhoff pour le schéma équivalent


du circuit magnétique.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 202

Φ 3  Φ1  Φ 2
Φ1  R AB  R EF  R AF   Φ 2 R BE  N 1 I1  N 2 I 2
Φ 2 R BE  Φ 3  R BC  R DE  R CD   N 2 I 2
On trouve les solutions: Φ1, Φ2, Φ3, qui sont les flux fasciculaires.
D’içi,
Φ1 Φ1 Φ2 Φ2 Φ3 Φ3
B1   , B2   et B 3   ;
A1 a 2 A2 a2 A3 a 2
B1 B2 B3 B
H1  , H2  , H 3 Fe  et H 3 δ  3 .
μ μ μ μo
Pour les inductances, il faut tenir compte du fait que le flux
magnétique qui se trouve dans la relation de définition est dépendant d’un
seul courant, le courant qui a produit le flux magnétique en question. Donc,
les autres courants doivent être nuls. Par exemple :
N1 N
L1  Φ1 I  0 , L 2  2 Φ 2 I  0
I1 2 I2 1

Pour les inductances de dispersion on a


N1 N
L d1  Φ3 I  0 , L d2  2 Φ3 I  0 .
I1 2 I2 1

Pour l’inductance de couplage on a


N2 N
L12   Φ 2 I  0 , L 21   1 Φ1 I  0
I1 2 I2 1

Le signe “ – “ résulte de l’orientation différente du sens du flux


magnétique produit par une bobine et qui passe par la surface transversale
de l’autre bobine et du flux magnétique produit par le courant qui passe à
travers l’autre bobine. L’inductance de couplage peut être négative!!
Donc.

N1 N1I1
L1  
I1 R   R  R DE  R CD 
R AB  R EF  R AF  BE BC
R BE  R BC  R DE  R CD
N1 N1I1 R BE
L d1   
I1 R   R  R DE  R CD  R BE  R BC  R DE  R CD
R AB  R EF  R AF  BE BC
R BE  R BC  R DE  R CD
N2 N1I1 R BC  R DE  R CD
L 21    
I1 R   R  R DE  R CD  R BE  R BC  R DE  R CD
R AB  R EF  R AF  BE BC
R BE  R BC  R DE  R CD
N2 N 2I2
L2  
I2  R  R  R AF    R BC  R DE  R CD 
R BE  AB EF
R AB  R EF  R AF  R BC  R DE  R CD
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 203

N2 N 2I2 R AB  R EF  R AF
L d2   
I2  R  R  R    R BC  R DE  R CD  R AB  R EF  R AF  R BC  R DE  R CD
R BE  AB EF AF
R AB  R EF  R AF  R BC  R DE  R CD
N1 N 2I2 R BC  R DE  R CD
L12    
I2 R  R AB  R EF  R AF    R BC  R DE  R CD  R AB  R EF  R AF  R BC  R DE  R CD
BE 
R AB  R EF  R AF  R BC  R DE  R CD
On peut vérifier que L12 = L21
9.7.4 L’analyse des circuits magnétiques non linéaires qui ont comme
éléments d’excitation des bobines parcourues par des courants

Dans ce cas, on peut utiliser toutes les méthodes connues de


l’analyse des circuits à courant continu qui ont des éléments non-linéaires.
Par exemple la méthode graphique, la méthode combinée (graphique et
analytique), la méthode d’itération et la méthode de la linéarisation sur
segments.
A. La méthode graphique consiste dans le calcul de la
caractéristique linéaire équivalente pour les éléments connectés en série ou
en dérivation. Dans la figure suivante est suggéré la modalité de trouver une
caractéristique équivalente pour les éléments connectés en série (le flux est
constant et on fait la somme des tensions magnétiques -
U m e  Φ   U m1  Φ   U m2  Φ  ) et pour les éléments connectés en parallèle
(la tension magnétique est constante et on fait la somme des flux
   
Φ e U m  Φ1 U m  Φ 2 U m )  

B. La méthode de la droite de charge est une méthode combinée


qui utilise la méthode graphique pour déterminer la caractéristique
équivalente d’une partie du circuit (non linéaire) et les méthodes connues
d’analyse des circuits linéaires, pour la partie linéaire du circuit. Le point
d’intersection des deux caractéristiques est le point de fonctionnement
cherché. Cette méthode est nommée « de la droite de charge » , parce que
 
la caractéristique Φ U m est une droite pour les circuits linéaires.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 204

C. La méthode d’itération utilise le calcul répétitif. On choisit


premièrement une valeur aléatoire pour les résistances magnétiques des
éléments du circuit. On fait l’analyse du circuit avec les théorèmes de
Kirchhoff (par exemple) et on trouve les solutions (disons les flux). On utilise
les valeurs des flux pour déterminer les points de fonctionnement sur les
caractéristiques non-linéaires et on vérifie les résistances magnétiques (le
rapport tension magnétique / flux). On trouve (le plus souvent) d’autres
valeurs pour les résistances magnétiques. Avec ces nouvelles valeurs on
reprend l’analyse. Le procédé est fini le moment, ou, la différence (le plus
souvent relative) entre deux valeurs consécutives des résistances
magnétiques est plus petite qu’une erreur définie au commencement de
l’analyse). Dans ce cas on dit que le procédé (la méthode) est convergent.
Mais, il est possible, que, au lieu de diminuer, la différence de deux valeurs
consécutives devient de plus en plus grande. C’est le moment d’arrêter
l’analyse, parce que le procédé est divergent. Il faut choisir d’autres valeurs
pour les résistances magnétiques et reprendre le calcul dès le début.

D. Méthode de la linéarisation des caractéristiques sur des


segments utilise au lieu des caractéristiques non-linéaires, des
caractéristiques linéaires qui font l’approximation des caractéristiques non
linéaires. Soit par exemple une caractéristique non linéaire (k) approximée
par « nk » segments. On fait l’analyse du circuit pour toutes les valeurs des
résistances magnétiques qui correspondent aux segments d’approximation.
Donc, il faut déterminer les solutions N fois, où N est le produit des nombres
des segments qui font l’approximation de « l » caractéristiques non linéaires.
l
N  P N k  N1N 2 N3  N l
k 1

Application 2. Soit l’électroaimant en forme de “ U “ . La bobine électrique a


N = 100 et 1000 spires, traversées par le courant I = 1 A courant continu. Le
noyau ferromagnétique est réalisé en 1006 Steel. On doit déterminer le point
de fonctionnement, c’est à dire l’induction magnétique et l’intensité du
champ magnétique dans le noyau ferromagnétique et en entrefer. Les
dimensions sont en millimètres.

La courbe d’aimantation B(H) est donné dans une représentation


graphique et dans un tableau de correspondance.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 205

B(T) 0.000 0.040 0.080 0.280 0.600 0.880 1.200

H(A/m) 0.000 23.87 39.78 79.57 119.3 175.0 286.4

B(T) 1.520 1.680 1.800 1.920 2.080 2.164 2.200

H(A/m) 795.7 3183. 7957. 15915 31831 56177 79577

Solution avec la méthode graphique


Le circuit magnétique a un schéma très simple.

Bien sur, le flux magnétique est le même dans les deux pièces
ferromagnétiques et en entrefer.
On a besoin des caractéristiques non linéaires des deux pièces
ferromagnétiques Um(Φ) . Pour la tension magnétique il faut amplifier le
champ avec la longueur de la ligne de champ, et pour le flux il faut amplifier
l’induction magnétique avec la surface.
►a. Pour Um1(Φ) on a lfe1= 55 mm =0.055 m et A1 = 10-4 m2 . On
trouve :

Φ 10-6 0 4 8 28 60 88 120

Um1 0 1,31 2,187 4,376 6,56 9,625 15,75

Φ 10-6 152 168 180 192 208 216,4 220

Um1 43,93 175 437,6 875,3 1750 3089 4376

►b. Pour Um2(Φ) on a lfe2 = 20 mm =0.02 m et A2 =5 10-5 m2 . On


trouve :

Φ 10-6 0 2 4 14 30 44 60
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 206

Um2 0 0,47 0,895 1,595 2,386 3,5 5,728

Φ 10-6 76 84 90 96 104 108,2 110

Um2 15,914 63,66 159,14 316,3 636,6 1123,5 1591,5

►c. On peut déterminer la tension magnétique équivalente pour les


deux éléments connectés en série. Pour les intervalles de variation du flux
magnétique Φ, on peut utiliser une formule d’interpolation linéaire.

U m1 int  U m1(1) 
U m1( 2)  U m1(1)
 ( 2)
 (1)
  int  U m1(1) 
U m1( 2)  U m1(1)
 ( 2)
 (1)

    (1) 
Par exemple, sur la caractéristique Um1(Φ) il faut trouver un point qui
correspond au flux de 14 10-6 Wb.
4,376  2,187
U m1 int  2,187   14  8  2,8437
28  8
Φ 10-6 0 2 4 14 30 44 60

Um 0 1,125 2,205 4,438 6,8985 8,968 12,288


Uo 0 0,3192 0,6384 2,2344 4,788 7,0224 9,576
ΣU 0 1,4442 2,8434 6,6724 11,6865 15,99094 21,864

Φ 10-6 76 84 90 96 104 108,2 110

Um 24,225 72,847 169,14 327,55 651,2 1137 1605


Uo 12,130 13,400 14,360 15,320 16,600 17,270 17,550
ΣU 36,355 86,247 183,5 342,87 667,8 1154,27 1622,55

►d. Pour la résistance magnétique de l’entrefer on a


1 2 δ 107 2  105
2 Ro      15.96  10 4 H 1
μo Aδ 4π 100  10 6
Alors la ‘’chute’’ de tension magnétique en entrefer est :
U o  2 Ro  
On a ajouté cette caractéristique, Uo(Φ), au tableau.

►e. C’est le moment d’égaler les ‘’chutes’’ de tension magnétique


avec la solénation. On a, évidement, deux solutions, en fonction du nombre
de spires.
e1. N = 100 spires,   N I  100 A . On applique de nouveau une
formule d’interpolation pour l’intervalle de variation du flux (84-90) 10 -6 Wb .
90  84
  84  100  86,245  84  2,262  86,262
183,5  86,24
(10-6) Wb
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 207

e2. N = 1000 spires,   N I  1000 A . On applique de nouveau une


formule d’interpolation pour l’intervalle de variation du flux (104-108,2) 10 -6
Wb .

108,2  104
  104  1000  667,8  104  2,868  106,868
1154,27  667,8
(10-6) Wb
►f. On peut déterminer aussi l’inductance de la bobine.
f1. Pour N = 100 spires,
N  Φf
L  8,6262  103 H
I
f2. Pour N = 1000 spires,
N  Φf
L  106,868  10 3 H
I
Attention : L’inductance n’est pas dépendante du point de
fonctionnement.

Application 3. Soit un circuit magnétique toroïdal, avec entrefer. La bobine a


N = spires parcourues par le courant I = A . R = 50 mm, a = 10 mm et δ
= mm. Le noyau ferromagnétique est an Steel 1006. Il faut déterminer
l’inductance de la bobine.

La surface transversale de la bobine est


S  π  a 2  π  102  106  3,14  10 4 m 2
et la longueur de la ligne de champ dans la pièce ferromagnétique est
lfe  2 π  R  a   δ  0,3768 m .
La caractéristique magnétique B(H) se trouve dans l’application
précédente. On construit la caractéristique Φ(Um)

Φ 10-6 0 12,56 25,12 87,92 188,4 276,32 376,8

Um 0 8,994 14,989 29,982 44,95 65,94 107,91

Φ 10-6 477,28 527,52 565,2 602,88 653,12 679,5 690,8

Um 299,82 1199,3 2998 5996 11993 21167 29894

Le schéma équivalent du circuit est :


Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 208

La réluctance de l’entrefer est :


1 δ 1 δ 107 10 3
Rδ      2,5356 106 H-1.
μo A μo π a 2 4π π 10  4
On écrit le deuxième théorème de Kirchhoff :
U m  R δΦ  θ .
a. Pour commencer l’itération on met Φ = 527,52 10 -6 Wb.
b. Le deuxième théorème de Kirchhoff donne la valeur de la
tension magnétique :
U m  R δΦ  θ  U m  θ  R δΦ  2000 - 2,5356 106  527,52 106  662,42 A
c. Sur la caractéristique non linéaire on trouve le flux magnétique
correspondant : Φ = 499,75 Wb
d. On reprend la succession a – b - c

Le résultat des itérations est donné dans le tableau suivant :

Itération Φ [10-6 Wb] Um [A] Φ [10-6 Wb]


1 527,52 662,42 499,75
2 499,75 732,83 518,26
3 518,26 685,88 515,58
4 515,58 692,67 515,96
5 515,96

On a arrêté le procédé itératif, parce que la différence entre deux


valeurs consécutives du flux est devenue très petite ( 0,08146 %).

9.7.5 L’analyse des circuits magnétiques qui ont comme éléments


d’excitation des aimants permanents
Le champ magnétique est donné par les aimants permanents. Il faut
considérer la caractéristique non linéaire B(H) qui est un cycle d’hystérésis.
Pour déterminer l’intensité du champ magnétique on applique la loi du circuit
magnétique sur une courbe fermée. Il n’y a pas des bobines parcourues par
les courants et donc, le membre droit est nul.
 H  dl  i
Γ
SΓ 0
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 209

Pour avoir l’égalité avec « 0 » il faut que certains termes du membre


droit soient négatifs. Cette possibilité existe dans le cas des matériaux
magnétiques qui ont la caractéristique magnétique prolongée dans les
cadrans 2 et 3, ce qui donne des points de fonctionnement avec une
coordonnée positive et l’autre négative.

Application 4. Soit une bobine uniformément enroulée sur un noyau toroïdal.


Elle est parcourue par le courant « i » qui, sera annulé à un moment donné.
Il faut déterminer le flux magnétique qui traverse le noyau toroïdal avant et
après l’annulation du courant.

Avant l’annulation du courant, l’intensité du champ magnétique est


donnée par la loi du circuit magnétique.
Ni
H  2π  R  a   N i  H
2π  R  a 

On cherche sur la caractéristique d’aimantation le correspondant de


« H ». C’est la valeur cherchée de l’induction magnétique.

Si le courant est annulé, le champ magnétique est nul. L’induction


magnétique qui correspond au champ nul est Br.

Application 5. Le circuit magnétique d’un appareil magnétoélectrique


L’appareil magnéto électrique est constitué d’un aimant permanent
en forme de « U », prolongé avec deux pièces polaires. Entre les pièces
polaires il y a une pièce cylindrique ferromagnétique, qui a la possibilité de
faire un mouvement de rotation autour d’une axe (voir la figure suivante).
On a représenté avec ligne interrompue la ligne moyenne de champ
magnétique. Elle passe par le noyau ferromagnétique (la longueur de cette
partie est lFe ) et par l’entrefer (deux fois ).
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 210

On applique la loi du circuit magnétique.

 H  ds   H  ds   H  ds  H
Γ C Fe Cδ
Fe  l Fe  2  H δ  δ  0

On note avec CFe la courbe correspondante à la pièce


ferromagnétique et avec C la courbe correspondante à l’entrefer  .
On applique la loi du flux magnétique sur la surface fermée  qui a
une partie qui sectionne le noyau ferromagnétique et une autre partie qui
passe par l’entrefer.
Fe =  → BFe AFe = B A = o H A
On a donc le système
H Fe  l Fe  2  H δ  δ  0 ,
B A = o H A ,
qui conduit à la solution :

A δ l Fe
BFe  μ o H Fe .
A Fe 2  δ
Ca c’est une relation entre B Fe et HFe , linéaire. On a besoin d’une
deuxième relation entre les deux grandeurs. Cette relation est la
caractéristique d’aimantation du matériel ferromagnétique (le cycle
d’hystérésis). L’intersection des deux caractéristiques donne le point de
fonctionnement. Comme la caractéristique linéaire est une droite avec la
pente négative, l’intersection se produit dans les cadrans 2 ou 4 (les points
D ou E).
Quel qu’il soit le point, une des deux grandeurs est négative :
- dans le point D l’induction est positive et le champ négatif ;
- dans le point E l’induction est négative et le champ positif.
Le champ H’ est nommé champ de désaimantation et toute la
courbe contenue dans le cadran 2, courbe de désaimantation.
Le produit entre les deux grandeurs, en module, est une mesure de
l’énergie et donc de la qualité du matériel. Pour que les deux grandeurs
soient grandes, les matériaux doivent avoir un cycle d’hystérésis
relativement large. Il est important de connaître, pour chaque matériel la plus
grande valeur du produit « (BH)max », qui est nommé indice de qualité.
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 211

9.8 Questionnaire
1. Qu’est ce que c’est une bobine électrique?
2. Qu’est ce que c’est le flux fasciculaire d’une bobine électrique?
3. Qu’est ce que c’est le flux fasciculaire de fuite (dispersion) d’une bobine
électrique?
4. Qu’est ce que c’est le flux fasciculaire de couplage entre deux bobines
électriques?
5. Qu’est ce que c’est le flux total d’une bobine?
6. Qu’est ce que c’est le flux (total) de couplage entre deux bobines?
7. Qu’est ce que c’est le flux (total) de fuite d’une bobine?
8. Qu’est ce que c’est l’inductance d’une bobine électrique?
9. L’inductance propre d’une bobine peut être négative ? Justifiez.
10. Qu’est ce que c’est l’inductance de fuite d’une bobine?
11. Qu’est ce que c’est l’inductance de couplage entre deux bobines ?
12 Pourquoi on construit les bobines électriques avec un nombre N de
spires ?
13. Quels sont les paramètres qui déterminent l’inductance d’une bobine ?
14. Quels sont les paramètres qui déterminent l’inductance de couplage
entre deux bobines ?
15. Qu’est ce que c’est le coefficient de couplage entre deux bobines
électriques ?
16. Quelles sont les relations de Maxwell relatives aux inductances
17. Quelle est la densité de l’énergie magnétique?
18. Quelle est l’énergie magnétique d’un système de conducteurs parcourus
par les courants électriques?
19. Théorème des forces généralisées en champ magnétique pour les flux
constants.
20. Théorème des forces généralisées en champ magnétique pour les
courants constants.
21. Qu’est ce que c’est un circuit magnétique ?
22. Qu’est ce que c’est l’entrefer ?
23. Quelle est la réluctance d’une branche d’un circuit magnétique linéaire?
24. Enoncez le premier théorème de Kirchhoff pour les circuits
magnétiques.
25. Enoncez le deuxième théorème de Kirchhoff pour les circuits
magnétiques.
26. Quelle est la relation de l’Ohm pour une branche d’un circuit magnétique
linéaire ?
27. Quelles sont les méthodes de calcul pour les circuits magnétiques non-
linéaires ?
Gelu IONESCU – Electromagnétisme – Notes de cours et applications 212

28. Présentez la méthode graphique pour solutionner les circuits


magnétiques non-linéaires.
29. Présentez la méthode de la droite de charge pour solutionner les circuits
magnétiques non-linéaires.
30. Présentez la méthode de l’itération pour solutionner les circuits
magnétiques non-linéaires.
31. Présentez la méthode de la linéarisation des caractéristiques non-
linéaires, pour solutionner les circuits magnétiques non-linéaires.
32. A l’intérieur des matériaux ferromagnétiques l’intensité du champ
magnétique ou l’induction magnétique peuvent être négatives?

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